mercredi 2 janvier
Reprise officielle des cotations en bourse. Les bourses allemandes avaient été fermées en juillet 1914.
Dans l’ouest du Sud-Ouest africain [Namibie], l’explorateur et géologue allemand Reinhard Maack réalise la première ascension du mont Königstein (2 573 mètres), point culminant du massif du Brandberg.
dimanche 6 janvier
Après la France, l’Allemagne reconnaît, à son tour, le nouveau gouvernement de Finlande.
lundi 7 janvier
Profitant de la trêve signée à Brest-Litovsk, l’Allemagne retire 75 000 hommes du front de l’Est pour les transférer sur le front occidental.
mardi 8 janvier
Les « Quatorze points » de paix du président américain Wilson.
lundi 14 janvier
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
mardi 15 janvier
Arrêté entre les gares d’Ostercappeln et de Bohmte, près d’Osnabrück, à cause d’un obstacle sur la voie, un train a été percuté par l’express D de Hambourg : 31 morts et 66 blessés. Parmi les décès figurent 12 combattants finlandais combattant pour l’Allemagne (des Jaegers).
mi-janvier
En raison des importantes inondations qui frappent la ville, le quartier général allemand est transféré de Kreuznach [Bad Kreuznach, Rhénanie-Palatinat] à Spa, en Belgique.
lundi 28 janvier
Les délégués révolutionnaires, les spartakistes ouvriers des industries d'armement allemandes déclenchent une puissante grève à Berlin, en faveur d'une paix sans annexion et un ravitaillement meilleur. S’efforçant d’arriver à un arrangement, le leader du SPD, Friedrich Ebert est entraîné malgré lui dans cette grève.
mercredi 30 janvier
Le capitaine Rommel, de retour de permission, est affecté à un poste d’état-major sur le front français.
jeudi 31 janvier
Le kaiser a proclamé la loi martiale dans tout le pays, suite aux grèves ouvrières en faveur de la paix.
A Berlin-Adlershof, le prototype Platz V.11, conçu par Reinhold Platz, a remporté le concours pour un chasseur muni du moteur Mercedes de 160 chevaux. Construit par Fokker et nommé D.VII, le biplan a été commandé à 400 exemplaires par l’armée.
vendredi 1er février
Quatre escadrilles de Gotha, soit 28 bombardiers, bombardent Paris : 45 morts.
dimanche 3 février
La grève de Berlin s'arrête, désavouée par les syndicats libres et Friedrich Ebert (président du SPD), au grand soulagement du haut commandement et du pouvoir.
mardi 5 février
Le paquebot britannique SS Tuscania a coulé entre les côtes irlandaises (Rathlin Island) et écossaises (Islay) trois heures après avoir été torpillé à 18 h 40 par le sous-marin allemand UB-77. On déplore 210 morts. Parti des Etats-Unis le 24 janvier, le navire transportait 384 membres d’équipage et 2 013 soldats américains. Les survivants ont été récupérés par les destroyers Mosquito et Pigeon. Les corps de nombreuses victimes s’échoueront sur l’île d’Islay où elles seront inhumées.
samedi 9 février
La paix est signée entre les empires centraux et la République autonome d’Ukraine.
dimanche 10 février
Le roi Ferdinand de Roumanie, informé que les puissances centrales accueilleront sa démarche favorablement et n'exigeront pas son abdication, offre d'ouvrir des négociations de paix.
mercredi 13 février
Conférence de Hombourg (Bad Hombourg, en Hesse) sur la reprise de la guerre à l’Est à l’approche de l’expiration de la trêve conclue le 15 décembre 1917 avec la Russie.
jeudi 14 février
La constitution d’un Cartel de cinéma soutenu par le grand capital, l’Universum Film Aktiengesellschaft (UFA), apparaît au registre du commerce : le dispositif de l’industrie cinématographique allemande est mise en place.
Manifestations à Varsovie contre la cession de territoires polonais à l’Ukraine.
vendredi 15 février
Les deux célèbres pilotes français Roland Garros et Anselme Marchal sont parvenus à s’évader du fort allemand de Magdebourg, où ils étaient prisonniers. Ils sont sortis du camp par la grande porte avec de faux uniformes allemands, salués par les sentinelles, puis parviennent à passer en Hollande.
samedi 16 février
La Lituanie déclare son indépendance vis-à-vis à la fois de la Russie et de l’Allemagne.
lundi 18 février
Le commandement suprême de l’armée allemande reprend les hostilités en Russie, le représentant des soviets aux négociations de paix ayant abusé de manœuvres dilatoires.
L’Armée rouge s’empare de Kiev. Les troupes austro-allemandes aident le gouvernement de la République autonome d’Ukraine à reconquérir sa capitale.
mardi 19 février
A Brest-Litovsk, le gouvernement des soviets accepte les conditions de paix allemandes.
Raid aérien français sur Mannheim.
A Berlin, l’empereur Guillaume II décerne au général turc Mustafa Kemal (futur chef d’Etat turc) le Cordon de Prusse de première catégorie.
samedi 23 février
Le dernier grand-duc de Mecklembourg-Strelitz, Adolphe-Frédéric VI, s’est suicidé à Neustrelitz dans des circonstances mal définies. Il avait 35 ans. Ne s’étant jamais marié et n’ayant pas d’enfant, son décès déclenche une crise de succession. Dans l’attente du règlement de celle-ci, la régence du grand-duché sera confiée au grand-duc Frédéric-François IV de Mecklembourg-Schwerin.
lundi 25 février
Sur le front de l’Est, les Allemands s’emparent en Estonie des villes de Pernau [Pärnu] et de Reval [Tallinn] et dans le nord-ouest de la Russie de Pskov.
En Turquie, le général von Falkenhayn, commandant du groupe d’armées Foudre, est remplacé par le général von Sanders.
nuit du lundi 25 au mardi 26 février
Parti de Newport (Pays de Galles) pour rejoindre Brest, le vapeur-hôpital HMHS Glenart Castle est coulé à 4 h du matin dans le canal de Bristol (à l’ouest de Lundy) par le sous-marin allemand UC 56. 162 personnes sont mortes (membres d’équipages, médecins, infirmières et patients) pour seulement 32 survivants. Le navire a sombré en huit minutes.
mardi 26 février
Le Friedrichshafen FF 33E, baptisé Wolfchen, escorte en vol le croiseur Wolf de retour à sa base de Kiel. Durant les 452 jours de mission sur les océans, l’hydravion a aidé à couler 28 navires de commerce alliés. Il a été rentoilé trois fois.
dimanche 3 mars
Paix de Brest-Litovsk entre la Russie révolutionnaire et l'Allemagne. Libérés du front Est, trois armées allemandes (1 000 000 d'hommes) convergent vers l'ouest dans le plus grand secret.
mardi 5 mars
La Roumanie est contrainte par les puissances centrales à signer un traité de paix préliminaire à Buftea, à 20 kilomètres au nord ouest de Bucarest. Fin des combats à l’Est.
jeudi 7 mars
Anton Drexler, mécanicien dans les ateliers de chemin de fer, a créé un « Comité d’ouvriers libres en faveur d’une paix juste » dont le but est de rallier autour de l’effort de guerre la classe ouvrière abattue et affamée. Drexler dénonce avec force les théories marxisantes des sociaux-démocrates. Il réclame des mesures fermes contre tous ceux qui profitent de la guerre et veut voir les « juifs et les étrangers » exclus des postes importants dans le pays. Il a des liens avec la Société de Thulé, un groupe ultranationaliste fondé à Munich par un aventurier, le baron Rudolf von Sebottendorf.
Signature d’un traité de paix et d’amitié entre l’Allemagne et la Finlande.
vendredi 8 mars
Le grand quartier général des forces allemandes est transféré à Spa, en Belgique.
samedi 9 mars
Décès à Munich du dramaturge Frank Wedekind, à l’âge de 54 ans.
mardi 12 mars
Soixante avions Gotha bombardent Paris : 106 morts et 79 blessés.
mercredi 20 mars
L’Autriche tente de négocier une paix séparée avec les Alliés, notamment les Etats-Unis.
jeudi 21 mars
Offensive massive préparée par Ludendorff : 6 200 canons allemands ouvrent le feu en Picardie sur 70 kilomètres. Une brèche est ouverte à la jonction des armées françaises et anglaises. Les Britanniques se replient sur Amiens et le Pas-de-Calais.
samedi 23 mars
Au troisième jour de la grande offensive de printemps allemande, le 10e bataillon du régiment britannique Royal West Kent est anéanti (nombreux morts et prisonniers de guerre).
Les Allemands commencent à bombarder Paris avec trois canons géants installés à 120 kilomètres de la capitale française.
dimanche 24 mars
Nouvelle journée de bombardement sur Paris.
mardi 26 mars
Les gouvernements français et britanniques nomment le général Foch généralissime des forces alliées.
vendredi 29 mars (Vendredi Saint)
Après cinq jours d’accalmie, les bombardements allemands sur Paris reprennent : un premier obus tombe à 15 h 30 à Montrouge, un second à Châtillon à 15 h 55, tandis que le troisième s’abat à 16 h 27 sur l’église Saint-Gervais, où s’étaient rassemblés de nombreux fidèles. On déplore entre 75 et 91 morts et 68 blessés.
dimanche 31 mars
L’offensive allemande a pu progresser de 60 kilomètres grâce aux unités d’assaut. Mais, après cette percée spectaculaire, l’attaque semble s’essoufflée. Des troupes anglaises, australiennes et canadiennes ont pu lancer une contre-offensive qui a éliminé des milliers d’Allemands en Picardie.
en mars
Vague de grèves à Berlin.
du mercredi 3 au vendredi 5 avril
Le général allemand Rüdiger, comte von der Goltz, commandant de la division de la Baltique (Ostsee-Division), débarque à Hankö pour aider les forces finlandaises de Mannerheim à chasser les troupes bolcheviques.
jeudi 4 avril
Fondée en 1905 à Berlin comme magazine de théâtre, la revue hebdomadaire Die Schaubühne paraît désormais sous le nom de Die Weltbühne. Le journal traite désormais de politique, d’économie et d’art.
vendredi 5 avril
Les Alliés rétablissent la situation en reconstituant un front solide autour de la poche de Montdidier.
dimanche 7 avril
Au large de la côte sud italienne, le Zeppelin L-59 de la marine allemande explose en vol et s’abîme en mer Méditerranée : vingt-trois morts.
lundi 8 avril
Nouveau bombardement de Paris par la Grosse Bertha, canon d’une portée de 128 kilomètres.
mardi 9 avril
Début de la bataille de la Lys (opération « Georgette ») : après avoir pilonné pendant deux jours (avec l’emploi notamment d’obus à gaz toxiques) les positions alliées, la 6e armée allemande du général von Quast (50 000 hommes) lance à 8 h une grande offensive surprise dans les Flandres belges contre la 2e division portugaise et la 55e division britannique. Le passage de la Lys est forcé près d’Ypres sous un épais brouillard. Les positions portugaises sont anéanties entre le canal de La Bassée et la Lys. Dans la soirée, les Allemands ont avancé de 10 km, prenant et incendiant Estaires et faisant prisonniers 10 000 soldats alliés.
samedi 13 avril
Après deux jours de combats de rue, les gardes blancs finlandais et leurs alliés allemands (général Rüdiger von der Goltz) prennent le contrôle d’Helsinki.
samedi 20 avril
Le pilote allemand Manfred von Richthofen a obtenu ses dernières victoires : il a abattu son 79e et son 80e appareil ennemi.
dimanche 21 avril
Le célèbre as de l’aviation allemande, Manfred von Richthofen, dit le « Baron rouge », a trouvé la mort au combat. Alors qu’il s’apprêtait à attaquer des avions canadiens, son appareil, un triplan Fokker Dr.I, a été abattu à Vaux-sur-Somme par un tir australien de mitrailleuse venu du sol. Détenteur de 80 victoires en vol, le pilote n’avait que 25 ans.
mardi 23 avril
Sous les ordres du vice-amiral Roger Keyes, la Royal Navy lancent une attaque éclair surprise afin de neutraliser le port belge de Zeebruges : 75 navires (1 700 marins) et 2 00 Royal Marines sont engagés pour faire couler trois vieux bateaux à l’entrée des canaux et ainsi empêcher toute sortie du port aux sous-marins et destroyers allemands. L’opération est partiellement réussi : deux des trois bâtiments sacrifiés sont sabordés au bon endroit mais sans parvenir à gêner suffisamment le trafic, qui reprendra quasiment normalement au bout de quelques jours quand la marée est haute. 200 Britanniques ont été tués et 300 blessés au cours de ce raid.
mercredi 24 avril
Début dans la Somme de la seconde bataille de Villers-Bretonneux : les Allemands lancent au petit-matin une offensive visant à prendre le nœud ferroviaire et routier d’Amiens, en coupant ainsi l’armée britannique de l’armée française. A cette occasion a lieu la première bataille de chars d’assaut de l’histoire : trois Mark IV britanniques ont affronté trois A7V allemands, mettant hors de combat l’un des chars allemands et contraignant les deux autres à battre en retraite. Après avoir réussi à prendre Villers-Bretonneux, les Allemands se retrouvent bloqués par la résistance des soldats australiens.
jeudi 25 avril
La 4e armée allemande s’empare du mont Kemmel, dans les Flandres.
Les pilotes de chasse belges commencent, au-dessus du front, une campagne d’offensives contre les ballons d’observations allemands destinés à guider l’artillerie.
Création à Francfort-sur-le-Main, sous la direction de Ludwig Rottenberg, des Stigmatisés (Die Gezeichneten), un opéra en trois actes de Franz Schreker, sur un livret en allemand du compositeur autrichien, d’après Hidalla de Frank Wedekind. Les rôles principaux sont tenus par les basses Walter Schneider et Willy Roos, le barython Robert vom Scheidt, la soprano Elsa Gentner-Fischer et le ténor Karl Ziegler.
vendredi 26 avril
Après trois jours de violents combats, les Alliés reprennent Villers-Bretonneux et stoppent l’avance allemande vers l’ouest. Environ 10 400 Allemands, 9 259 Britanniques, 3 470 Français et 2 473 Australiens ont été tués durant cette bataille.
L’Allemagne et la Russie établissent des relations diplomatiques.
lundi 29 avril
La bataille de la Lys (4e bataille d’Ypres) s’achève sur un résultat indécis. Malgré leurs percées, les forces allemandes, épuisées, échouent à s’emparer des monts Rouge et Noir et ne peuvent plus espérer prendre Calais ou Dunkerque. En 20 jours de combats, les Allemands ont perdu 110 000 hommes (tués, blessés ou prisonniers), les Britanniques 76 000, les Français 35 000 et les Portugais 7 000.
mardi 30 avril
Le Guatemala déclare la guerre à l’Allemagne.
en avril
Premier vol de l’avion de chasse monoplan Junkers J 9.
A Berlin, publication du premier numéro de la revue Club Dada, créée par Raoul Hausmann et Franz Jung.
mercredi 1er mai
Au sud de Bonn, Guillaume II a baptisé du nom du général Ludendorff le pont ferroviaire en acier construit à Remagen selon les plans de l’architecte Karl Wiener. Long de 325 m, il permet de franchir le Rhin et avait réclamé par les généraux allemands pour faciliter l’approvisionnement du front de l’Ouest (c’est la prise de ce pont par les Américains qui favorisera l’offensive alliée en Allemagne en mars 1945).
jeudi 2 mai
Avec l’aide des troupes allemandes, le gouvernement finlandais chasse les gardes rouges du sud du pays.
dimanche 5 mai
Centenaire de la naissance de Karl Marx, philosophe et théoricien socialiste.
mardi 7 mai
La Roumanie signe à Bucarest un traité de paix très dur avec les puissances centrales : cession d’une partie de la Dobroudja à la Bulgarie et de certaines régions montagneuses à l’Autriche-Hongrie ; satellisation du pays par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie ; exploitation systématique de son économie (néanmoins, il ne sera jamais ratifié suite à la victoire des Alliés).
Le Nicaragua déclare la guerre à l’Allemagne et à ses alliés.
jeudi 9 mai
Opération « VS » : le second raid britannique organisé pour bloquer le port belge d’Ostende sous les ordres de l’amiral Roger Keyes est un échec. Le croiseur HMS Vindictive a bien été coulé dans le chenal mais sans parvenir à empêcher le passage des sous-marins allemands. 18 Britanniques ont été tués et 29 blessés, alors que les pertes allemandes sont de 3 morts et 8 blessés.
vendredi 10 mai
Une féroce bataille oppose à Kaniow les soldats allemands aux troupes polonaises du général Haller de Hallenburg, dont Berlin juge illégale la présence en Ukraine : les pertes polonaises sont de 2 500 hommes, les survivants fait prisonniers, mais Haller parvient à s’enfuir vers Moscou (puis la France).
Le Zeppelin L-70 de la marine allemande est abattu en mer du Nord par un avion anglais au large de l’île d’Helgoland : 22 morts.
dimanche 12 mai
Sur ordre du capitaine Hayes, le paquebot britannique RMS Olympic a volontairement éperonné et coulé le sous-marin allemand U-103, semi-émergé à la suite d’une fausse manœuvre. L’équipage est fait prisonnier par le destroyer américain USS Davis. C’est le seul cas de la guerre où un vaisseau de guerre ennemi est coulé par un navire marchand.
jeudi 16 mai
La ration quotidienne de pain est réduite à 150 grammes.
vendredi 17 mai
Les puissances centrales imposent à la Roumanie un traité économique par lequel Bucarest doit leur vendre son blé et leur accorder le monopole de l’exploitation de son pétrole.
dimanche 19 mai
Attaque aérienne allemande sur Londres.
dimanche 26 mai
La Géorgie proclame son indépendance et se place sous la protection des Allemands qui occupent la Russie méridionale.
lundi 27 mai
Offensive terrible des Allemands entre Soissons et Reims, au Chemin des Dames.
mardi 28 mai
Des préliminaires à une alliance entre l’Allemagne et la Géorgie sont signés dans le port géorgien de Poti.
mercredi 29 mai
Prise de Soissons dans la soirée.
jeudi 30 mai
Les troupes allemandes atteignent la Marne, menaçant de nouveau Paris.
vendredi 31 mai
Les Allemands s’emparent de Château-Thierry.
samedi 1er juin
Début de la bataille du Bois Belleau dans le département français de l’Aisne : soutenus par des éléments français et britanniques, des marines et des soldats de la 2e division d’infanterie américaine commandés par les généraux Pershing et Harbord lancent le premier engagement des troupes de l'American Expeditionary Force en attaquant au nord-ouest de Château-Thierry cinq divisions allemandes du kronprinz Wilhelm.
dimanche 2 juin
Enfin venu à bout du code ADFGVX allemand, Georges Painvin fournit à l’état-major français un message déchiffré (« Radiogramme de la Victoire ») envoyé la veille en direction des avant-postes allemands de Remaugis, au nord de Compiègne : « Hâtez l’approvisionnement en munitions, le faire même de jour tant qu’on n’est pas vu ». Convaincu de l’imminence d’une attaque sur Compiègne, Foch place les dernières troupes de réserve autour de la ville et repousse l’attaque.
lundi 3 juin
La Diète finlandaise accepte de ratifier un traité de paix avec l’Allemagne.
mardi 4 juin
Intervenant devant le Reichstag, le ministre des Affaires étrangères Richard von Kühlmann déclare que l’offensive allemande sur le front de l’Ouest n’a pas encouragé les Alliés à conclure la paix.
En mer du Nord, trois ou quatre hydravions Felixstowe F.2A de la patrouille du Canadien Robert Leckie, abattent six des quatorze avions allemands qui attaquaient leur équipier, contraint à amerrir en raison d’une panne d’essence.
mercredi 5 juin
Selon une rumeur circulant à Moscou, 3 millions de marks auraient été offerts par l’ambassadeur allemand, W. von Mirbach, à des hommes politiques russes pour que le gouvernement des soviets ne passe pas dans le camp des Alliés.
Création au Staatsoper de Munich de Theophano, un opéra en trois actes de Paul Graener, sur un livret d’Otto Anthes.
jeudi 6 juin
Bataille du Bois Belleau. Lors de la prise de la colline 142, le corps des marines des Etats-Unis subit ses plus lourdes de l’histoire en une seule journée : 9 officiers et 325 soldats ont été tués (un bilan qui ne sera battu que lors de la bataille de Tarawa en novembre 1943).
dimanche 9 juin
Poursuite de l’offensive allemande sur le front de la Marne ; les Allemands atteignent Compiègne.
jeudi 13 juin
Raid aérien de quatorze avions allemands sur Londres : 162 morts.
lundi 17 juin
Nouvelle rumeur circulant en Russie : 40 millions de marks auraient été mis à la disposition du gouvernement russe par le ministre des Finances allemand.
vendredi 21 juin
Le Parlement de Bavière vote la construction de la centrale hydroélectrique de Walchensee, à Kochel am See (début des travaux en décembre 1918 pour une mise en service en janvier 1924).
samedi 22 juin
Le général français Mangin arrête les Allemands à 70 kilomètres de Paris.
lundi 24 juin
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Richard von Kühlmann, déclare devant le Reichstag que « la guerre ne peut se terminer par une solution purement militaire ». Ludendorff exige et obtient sa démission.
mercredi 26 juin
A l’issue de 25 jours de combats, le corps d’expédition américain des généraux Pershing et Harbord remporte la bataille du Bois Belleau près de Château-Thierry. Les pertes allemandes sont de plus de 10 000 hommes, dont 1 600 prisonniers, tandis que les Américains déplorent 1 811 tués et 7 966 blessés.
Le canon allemand la « Grosse Bertha » tire sur Paris.
jeudi 27 juin
Dans l’Atlantique Nord, le sous-marin allemand U-86 a torpillé au large des côtes sud de l’Irlande le navire canadien HMHS Llandovery Castle, pourtant clairement désigné comme navire-hôpital. Sur les 258 personnes à bord (médecins, infirmières, etc.) on ne dénombre que 24 survivants. L’U-86 a coulé les canots de sauvetage, à l’exception d’un seul, en tirant sur les naufragés.
dimanche 30 juin
La société cinématographique allemande UFA, qui a absorbé la Pagu et la Messter Film en 1917, prend le contrôle des salles de cinéma dominées jusqu’ici par la firme danoise Nordisk.
jeudi 4 juillet
Bataille de Hamel dans le nord de la France : commandées par le général John Monash, les troupes australiennes (environ 5 000 hommes), renforcées par deux régiments et la 3e division d’infanterie américaine (2 000 soldats), ont attaqué avec succès les positions allemandes du général Georg von der Marwitz (5 600 hommes) situées sur la Somme à 20 km à l’est d’Amiens. Les objectifs fixés par l’état-major ont été totalement couronnés de succès en seulement 92 minutes de combats. Les Allemands déplorent 2 000 tués, 1 600 prisonniers et beaucoup d’artillerie perdue. Côté allié, les pertes australiennes sont de 1 062 hommes (800 morts) et celles des Américains de 176 soldats (environ 100 morts).
samedi 6 juillet
Le comte Wihelm von Mirbach-Harff, ambassadeur d’Allemagne à Moscou, est assassiné dans l’enceinte même de l’ambassade, par deux bolcheviques, Nicolas Andreiev et Jacob Blumkine.
samedi 6 ou dimanche 14 juillet
Le lieutenant Göring, qui a abattu 20 avions alliés et a décroché la plus haute médaille militaire, vient d’être nommé à la tête de l’escadrille Richthofen, après la disparition du capitaine Reinhard.
mardi 9 juillet
Démission du ministre des Affaires étrangères, von Kühlmann.
mercredi 10 juillet
Le capitaine français Charles de Gaulle est repris après sa cinquième évasion ratée.
jeudi 11 juillet
Le Conseil national lituanien élit le duc allemand Guillaume II d’Urach (54 ans), comte de Wurtemberg, comme roi de Lituanie sous le nom de Mindaugas II (il ne sera jamais couronné et son élection finalement invalidée en novembre).
vendredi 12 juillet
Haïti déclare la guerre à l’Allemagne.
dimanche 14 juillet
A 21 h 32, le sous-marin allemand U-105 du commandant Wilhelm Marschall a coulé le transport de troupes français Djemnah à 69 miles nautiques (130 km) au large des côtes libyennes : 442 passagers et membres d’équipage périssent, dont le capitaine. 110 survivants sont récupérés par le chalutier Presidency et 218 autres par le navire d’escorte britannique HMS Mallow. Le Djemnah avait quitté Marseille pour rejoindre Madagascar.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 juillet
A 0 h 10, 8 000 canons écrasent les positions françaises entre Château-Thierry et l'Argonne. Mais les lignes étaient désertées, les Français ayant été prévenus la veille par des prisonniers allemands. Après cinq heures de bombardement, les Allemands se lancent à l’assaut mais sont violemment arrêtés par la deuxième ligne de défense française.
mercredi 17 juillet
A la tête d’un groupe de sept navires, le paquebot anglais RMS Carpathia (Cunard Line) est torpillé dans l’Atlantique, au large de l’Irlande, par le sous-marin allemand U-55. 215 survivants, dont 57 passagers, sont recueillis par le HMS Snowdrop. Le Carpathia était notamment connu pour avoir sauvé 705 passagers du Titanic en 1912.
jeudi 18 juillet
Première contre-offensive victorieuse du Français Foch : la 10e armée de Mangin et le 6e de Degoutte, soutenues par 500 chars et 850 avions, débouchent de la forêt de Villers-Cotteret (Aisne).
vendredi 19 juillet
Première opération de bombardement menée à partir d’un porte-avions, le HMS Furious britannique. Objectif (atteint) : des hangars à Zeppelin.
Une explosion meurtrière s’est produite à Plauen (Saxe) dans une fabrique de cartouches proche de la caserne König Georg : 292 morts (dont 163 ouvrières) et un grand nombre de blessés.
Le Honduras déclare la guerre à l’Allemagne.
mercredi 21 juillet
Un sous-marin allemand a coulé quatre transporteurs et un remorqueur dans le port d’Orléans, sur le cap Cod (Massachusetts).
vendredi 26 juillet
Publication à Göttingen de l’article de la mathématicienne Emmy Noether sur le « théorème de Noether », qui exprime l'équivalence existant entre les lois de conservation et l’invariance du lagrangien d’un système par certaines transformations (symétries) des coordonnées.
mardi 30 juillet
Fin de la deuxième bataille de la Marne.
Assassinat à Kiev, par le socialiste-révolutionnaire de gauche Boris Donskoi, de von Eichhorn, commandant des forces allemandes en Ukraine.
mercredi 31 juillet
Echec de l’opération Friedesturm (offensive de paix de Ludendorff).
nuit du vendredi 2 au samedi 3 août
Malgré le fait que sa cible arborait clairement la Croix-Rouge, le sous-marin allemand UC-49 a torpillé dans la Manche le navire-hôpital reconverti australien HMAT Warilda. Le navire a coulé en deux heures. Sur les 801 personnes à bord (dont 200 membres d’équipage et 89 infirmiers et infirmières), 123 personnes ont perdu la vie. Le bâtiment transportait des soldats blessés du Havre vers Southampton.
samedi 3 août
L’astronome Max Wolf a découvert les astéroïdes (897) Lysistrata, (898) Hildegard et (899) Jokaste.
dimanche 4 août
Le navire américain O. B. Jennings, un pétrolier de 10 000 tonnes, est coulé dans l’Atlantique, à 190 km au large des côtes de Virginie, par le sous-marin allemand U-140. Deux marins sont morts.
Le caporal Adolf Hitler vient de se voir décerner la Croix de fer de première classe, pour son courage et son mérite. C’est sa troisième décoration.
lundi 5 août
Le front se stabilise sur la Wesle au pied du Chemin des Dames (repli des divisions allemandes).
mercredi 7 août
Le croiseur cuirassé français Dupetit Thouars (lancé en 1901), qui effectuait une mission dans l’Atlantique, est coulé à 800 km des côtes françaises par le sous-marin allemand U-62. Grâce à une évacuation bien effectuée, la quasi-totalité de l’équipage est sauvée. Seule une dizaine d’hommes sur 500 ont perdu la vie.
jeudi 8 août
Début de la bataille d’Amiens (3e bataille de Picardie). Précédée par un bref barrage d’artillerie, l’offensive alliée est lancée à 4 h 20 par 10 divisions britanniques (généraux Rawlison et Haig), 5 australiennes (Monag), 4 canadiennes (Currie), 12 divisions françaises (Debeney) et 1 division américaine (Pershing), auxquelles s’ajoutent 1 104 avions français, 800 avions britanniques et 532 chars d’assaut. En face, les Allemands de von der Marwitz et von Hutier disposent de 10 divisions d’active, 4 de réserve et seulement 365 avions. Rapidement, les Alliés progressent sur un front de 25 kilomètres. Pour Ludendorff, c'est « le jour noir de l'armée allemande » et il rédige un rapport qui conclut que la victoire est désormais impossible et qu'il faut demander la paix : l'armée allemande n'a plus de réserves ; l'économie du pays est asphyxiée. A Spa, Guillaume II déclare : « Nous sommes à la limite de nos forces ».
vendredi 9 août
Fin des bombardements allemands sur Paris. Commencés le 23 mars, ils ont causé la mort 256 personnes et blessé 620 autres. Durant cette période Paris et sa banlieue ont reçu 367 obus.
samedi 10 août
Dans la Somme, les Alliés reprennent Montdidier et font 30 000 prisonniers allemands.
Le capitaine Rudolf Berthold, commandant du Jagdgeschwader 2, abat son 44e ennemi (ce qui fait de lui le sixième meilleur as allemand de la guerre), un D.H.4, mais son Fokker D.VII, touché également, s’écrase. Berthold est grièvement blessé (la guerre est fini pour lui).
dimanche 11 août
En mer du Nord, un appareil anglais abat le Zeppelin allemand L-53 au large de l’île Ameland : 19 morts.
lundi 12 août
La première phase de la bataille d’Amiens s’achève sur un succès pour les Alliés : la nouvelle ligne de front passe désormais par les villages de Chippily, Harbonnières et Beaucourt-en-Santerre, soit 12 kilomètres plus à l’est. En cinq jours de combats, les Alliés déplorent 46 000 morts, blessés ou disparus, les Allemands 40 000 tués, blessés ou disparus et 30 000 prisonniers.
samedi 17 août
Rudolf Glauer, qui prétend être baron von Sebottendorf, fonde à Munich la société Thulé. Cette loge du Germanenorden (société secrète pangermaniste, völkisch et antisémite) est un groupe d’études ethnologiques s’intéressant à l’Antiquité germanique et au pangermanisme aryen.
dimanche 18 août
Peu avant 18 heures, le sous-marin allemand U-90 a coulé dans l’Atlantique, à 900 kilomètres des côtes françaises, le cargo américain USAT Montanan (lancé en 1913 et réquisitionné par l’US Navy en 1917). Trois civils et deux militaires ont été tués, les 81 survivants étant secourus par l’escorteur Noma.
mercredi 21 août
Importante attaque britannique sur Arras : le front allemand recule.
Une enquête est ouverte sur le nouveau monoplan Parasol Fokker D. VIII engagé sur le front depuis deux semaines. Trois appareils se sont écrasés au sol à la suite de rupture au niveau des ailes.
jeudi 22 août
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
En Silésie, de nombreux jeunes gens se réfugient dans les forêts pour échapper à l’incorporation militaire.
lundi 26 août
Attaque franco-américaine en Argonne.
mardi 27 août
Les Etats-Unis rejettent la proposition de paix du pape Benoît XV du 1er août en arguant que le gouvernement allemand ne peut être pris au mot.
Nouveau traité entre la Russie et l’Allemagne qui a repris les hostilités dans le sud-ouest du pays. Moscou perd l’Estonie et la Livonie.
mercredi 28 août
Retrait des troupes allemandes du front de la Somme et de celui d’Ypres, dans les Flandres.
vendredi 30 août
Ouverture à Hambourg, sur la rue Besenbinderhof (quartier de Rotherbaum), du théâtre Hamburger Kammerspiele, créé par Erich Ziegel.
en août
L’amiral Reinhard Scheer, commandant en chef de la flotte de haute mer, devient chef d’état-major de l’Amirauté.
Rudolf von Sebottendorf fonde la société occultiste Thulé, qui coiffe des groupes patriotes et völkish : une centaine de membres issus de la bonne société munichoise proposent de combattre les juifs et les francs-maçons et de défendre le sang arien. Ils prennent les runes et les croix gammées comme symboles.
du lundi 2 au mardi 3 septembre
Le Corps d'armée canadien enfonce la région charnière de la ligne Hindenburg, en France.
jeudi 5 septembre
Berlin et la province de Brandebourg sont déclarées en état de siège.
Dans les Flandres, les troupes franco-britanniques reprennent le mont Kemmel.
samedi 7 septembre
Le gouvernement fait savoir que la population allemande doit se préparer à ne trouver pratiquement plus de fruits frais sur les marchés dans les prochains mois en raison de la guerre.
Rudolf Hess (24 ans) devient pilote de chasse.
jeudi 12 septembre
Offensive du général américain Pershing contre le saillant de Saint-Mihiel.
samedi 14 septembre
L’Autriche-Hongrie propose des négociations de paix aux Alliés.
lundi 16 septembre
Dernier bombardement allemand sur Paris.
mercredi 25 septembre
La Bulgarie adresse aux Alliés une proposition de paix et d’armistice. Le général Franchet d’Esperey la repousse.
jeudi 26 septembre
La 4e armée française du général Henri Gouraud et la 1re armée américaine du général John Pershing déclenchent dans le secteur de Verdun la dernière grande attaque alliée de la guerre, l’offensive Meuse-Argonne. Les Français font face au groupe d’armées du prince royal de Prusse Frédéric-Guillaume, les Américains au groupe d’armées du général Max von Gallwitz. Les Alliés disposent de 37 divisions, leurs adversaires de seulement 24.
Attaque aérienne française sur Mayence et Stuttgart.
En Champagne, René Fonck, as de l’aviation française, abat six avions allemands dans la même journée.
vendredi 27 septembre
Dans un discours prononcé à New York, le président américain Wilson accepte l’idée de négociations de paix, mais uniquement avec des Etats à régime parlementaire.
Dans le cadre de l’offensive de l’Argonne, les Américains chassent les Allemands de Montfaucon, près de Verdun.
samedi 28 septembre
Tout le front allié, de Nieuport à Ypres, s’embrase ; les lignes allemandes sont arrosées d’un déluge de feu provoqué par le groupe d’armée du roi des Belges Albert Ier.
La Commission interfractionnelle réclame un gouvernement de type parlementaire.
du samedi 28 au dimanche 29 septembre
Victime d'un effondrement nerveux au quartier général de Spa, Ludendorff exige du gouvernement surpris l'envoi au président des Etats-Unis d'une proposition d'armistice immédiat et la parlementarisation du régime. Paul von Hintze, le chef de la diplomatie allemande, s’est opposé à Ludendorff, préconisant la poursuite des combats pour obtenir de meilleures conditions de reddition. Le Kaiser lui a donné raison.
dimanche 29 septembre
Ayant perdu 90 000 hommes et 2 000 canons en quelques jours, à la suite de l’offensive du général français Franchet d’Esperey, les Bulgares, alliés aux puissances centrales, signent l’armistice en Grèce.
Au début de la bataille du canal de Saint-Quentin, un groupe de soldats américains parvient à s’emparer du pont de Riqueval (commune de Bellicourt, à 11 km au nord de Saint-Quentin), ce qui permet aux Alliés d’attaquer la ligne Siegfried avec des armes lourdes.
dimanche 29 ou lundi 30 septembre
Le chancelier Hertling s'efface, puis démissionne.
lundi 30 septembre
Effondrement général des troupes allemandes sur le front français.
Le sous-marin allemand U-152 attaque un convoi américain dans l’Atlantique Nord : le cargo Ticonderoga est coulé (213 morts).
La société de production cinématographique Decla, fondée par Erich Pommer avec la participation d’Eclair, devient à 100 % allemande après le rachat par ce dernier des actions à la société mère française.
mardi 1er octobre
Ludendorff accuse les députés d'être à l'origine de la défaite.
Première à Berlin du film Je ne voudrais pas être un homme (Ich möchte kein Mann sein), moyen métrage d’Ernst Lubitsch, avec Ossi Oswalda, Curt Goetz, Ferry Sikla et Margarete Kupfer.
mercredi 2 octobre
Les généraux allemands présentent la situation comme désespérée.
jeudi 3 octobre
Le prince Maximilien de Bade, héritier de ce duché, libéral et parent du Kaiser, est nommé chancelier. Il forme le premier cabinent parlementaire de l'histoire allemande. Matthias Erzberger (Zentrum) devient secrétaire d’Etat sans portefeuille.
Sortie du film d’horreur Les Yeux de la momie (Die Augen der Mumie Ma), d’Ernst Lubitsch, avec Pola Negri, Emil Jannings et Harry Liedtke.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre
Au large de la Sicile, le lieutenant Karl Dönitz, commandant du U-68, attaque un convoi de bateaux anglais sous bonne escorte. Après avoir coulé un navire, son sous-marin est touché et doit faire surface. L’équipage allemand est fait prisonnier sur le Snapdragion puis envoyé à Malte.
vendredi 4 octobre
Max de Bade s'adresse au président américain Wilson pour connaître les conditions d'une paix honorable sur la base de quatorze points.
samedi 5 octobre
Max de Bade présente au Reichstag un gouvernement qui comprend Scheidemann (secrétaire d’Etat sans portefeuille) et Bauer du SPD, von Payer et Haussmann du Parti progressiste, ainsi que Erzberger, Groeber et Trimborn du Zentrum, tous représentant de la coalition majoritaire au Reichstag.
mercredi 9 octobre
Les Canadiens entrent dans Cambrai. Par ailleurs, une concentration de 250 bombardiers, escortés par une centaine de chasseurs, largue 32 tonnes de bombes sur les troupes allemandes, pour aider à briser une contre-attaque dans le secteur Meuse-Argonne.
Hugo Stinnes est mandaté par le patronat pour faire aboutir les discussions en cours depuis 1915.
Le Parlement finlandais offre le trône du royaume de Finlande à un prince allemand, Frédéric Charles de Hesse (mais celui-ci se retire rapidement).
samedi 12 octobre
Les Alliés libèrent Lille, Douai et Ostende.
L’hydravion Dornier RS-IV est mis à l’eau sur le lac de Constance. Le treizième couple du flotteur est destiné à recevoir une tourelle de tir pour couvrir ses arrières.
lundi 14 octobre
Le président américain Wilson exige de l'Allemagne, comme condition préalable aux négociations de paix, l'établissement d'un gouvernement démocratique élu.
A Werwick, au sud d’Ypres, le caporal Adolf Hitler a été pris dans la soirée dans un bombardement britannique aux gaz toxiques. Aveugle, il est hospitalisé à Pasewalk (Poméranie).
lundi 21 octobre
L’Allemagne suspend la guerre sous-marine.
mercredi 23 octobre
Wilson formule le refus de toute négociation avec les maîtres traditionnels du pays.
jeudi 24 octobre
Le leader d'extrême gauche Karl Liebknecht est libéré.
vendredi 25 octobre
Wilson demande la capitulation pure et simple de l’Allemagne.
samedi 26 octobre
Ludendorff, rendu responsable par les Américains de la guerre sous-marine, démissionne et est remplacé par Wilhelm Groener.
lundi 28 octobre
Le Reichstag modifie la Constitution pour la rendre parlementaire. D'autre part, l'amirauté refuse de capituler sans avoir entrepris une ultime action : la flotte de haute mer mouillée à Kiel et Wilhelmshaven reçoit l’ordre de prendre la mer. Informés de ce massacre inutile, les marins refusent d'obéir à Wilhelmshaven.
mardi 29 octobre
Le Kaiser quitte Berlin pour le grand quartier général de Spa sans en informer le gouvernement. Dans les ports, les navires étant restés à quai, des arrestations de marins s'ensuivent à Wilhelmshaven et à Kiel.
mercredi 30 octobre
L’Amirauté réitère l’ordre de sortie. Nouveau refus. L’ordre est annulé, mais 250 marins sont arrêtés.
jeudi 31 octobre
La Turquie demande l'armistice.
en octobre
Condamné à quatre ans de pénitencier en mai 1916, le leader d’extrême gauche (spartakiste) Karl Liebknecht, est amnistié.
Erich Raeder est nommé chef du Service central de l’office maritime du Reich.
vendredi 1er novembre
Le gouvernement envoie un émissaire à Spa pour demander au Kaiser d'abdiquer. Hindenburg s'y oppose, craignant la dislocation de l'armée.
Jamais couronné, le duc allemand Guillaume II d’Urach voit son élection de juillet comme roi de Lituanie (Mindaugas II) finalement invalidée par le Conseil de Lituanie.
dimanche 3 novembre
A l'issue d'une réunion publique à Kiel, les manifestants marchent vers la prison, entraînant des ouvriers et désarmant les officiers. Ils forment des conseils, hissant le drapeau rouge. Ils formulent des revendications portant sur leur vie de marins, sans viser le pouvoir politique. Le gouvernement y envoie Haussmann et le député SPD modéré Noske qui prend la direction du conseil ouvrier de la ville, barrant ainsi la route à Haase, l'un des chefs de l'USPD.
lundi 4 novembre
L'Autriche signe l'armistice en Italie.
A Munich, suite à la capitulation de l'Autriche, un rassemblement mené par Kurt Eisner se termine par le vote réclamant la fin du conflit ainsi que l'instauration d'un gouvernement populaire. Sur le front occidental, Hindenburg décide la retraite générale sur Anvers et la Meuse. Début de la révolution à Stuttgart.
mardi 5 novembre
Le mouvement des ports s'étend à Lubeck et à Hambourg.
Grève générale.
mercredi 6 novembre
Constitution de conseils d'ouvriers, de soldats et de marins à Brème. Max de Bade apprend que Foch dictera les conditions de l'armistice. Groener conseille de désigner Erzberger, connu pour son engagement précoce en faveur de la paix, pour diriger la délégation allemande. Le même jour, les dirigeants du SPD se prononcent pour une monarchie parlementaire et sociale sans Guillaume II ; ils demandent l’armistice immédiat, l’amnistie des révoltés ; les patrons et les syndicats décident de gérer la démobilisation à venir.
Rupture des relations diplomatiques avec la Russie bolchevique.
jeudi 7 novembre
Une délégation allemande se présente devant les lignes françaises à La Capelle.
A Stuttgart, un gouvernement formé de délégués des conseils d'ouvriers, de soldats et de paysans, essentiellement proches du SPD et de l'USPD, se constitue et chasse la maison royale. Le grand-duc de Brunswick est à son tour contraint d'abdiquer sous la poussée conjuguée des marins venus des ports du Nord et des délégués révolutionnaires et spartakistes qui dominent le mouvement ouvrier de la ville. La révolution et la formation de conseils atteignent aussi Hanovre, Cologne et Magdebourg. Cherchant à canaliser un mouvement de plus en plus incontrôlable à Berlin même, Ebert réclame l'abdication du Kronprinz.
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 novembre
A Munich, une émeute contraint la famille régnante (Louis III) à quitter la ville. Kurt Eisner (USPD) proclame la République populaire et est placé à la tête d'un conseil d'ouvriers et de soldats.
vendredi 8 novembre
Foch reçoit la délégation allemande dans un wagon à Rethondes. La Roumanie déclare la guerre à l’Allemagne.
Retrait du gouvernement prussien. Kurt Eisner proclame la République en Bavière ; il forme un gouvernement avec F. Auer. La Saxe est aux mains des conseils.
Libération de Rosa Luxemburg.
samedi 9 novembre
Révolution à Berlin : le matin, des manifestants se dirigent vers le Reichstag et les autres sites névralgiques du pouvoir, ralliant en passant les militaires des casernes. Devant cette menace, Max de Bade tente une nouvelle fois d'obtenir une déclaration d'abdication du Kaiser. Faute de réponse, il annonce l'abdication de son propre chef ; puis il démissionne en confiant les fonctions de chancelier à Friedrich Ebert, leader du SPD, qui déclare vouloir les assumer dans le cadre de la constitution en vigueur. Guillaume II, à qui Groener a déconseillé toute marche sur Berlin, se réfugie en Hollande, sur les conseils de Hindenburg. Alors que le SPD cherche à former ce gouvernement, même avec Karl Liebknecht, la pression croissante des conseils qui contrôlent désormais la ville amène Scheidemann à proclamer la République d'une fenêtre du Reichstag, au début de l'après-midi. Vers seize heures, Liebknecht envahit le château royal et proclame la République socialiste tandis que les délégués révolutionnaires annoncent des élections dans les entreprises et les casernes pour le lendemain matin, les élus devant désigner un gouvernement. L'autorité du SPD est menacée. Un Conseil d'ouvriers et de soldats se met en place à Brême. A Hambourg, Albert Ballin, qui n'avait cessé de mettre en garde, se suicide, désespéré.
Publication du journal spartakiste Die Rote Fahne.
dimanche 10 novembre
Au matin, le gouvernement est formé sous la dénomination de Conseil des commissaires du peuple avec Ebert, Scheidemann et Landsberg du SPD, Haase, Dittmann et Barth de l'USPD. Les membres du SPD se retrouvent majoritaires à la réunion du cirque Busch de l'après-midi. Malgré Liebknecht et les Spartakistes qui crient à la trahison, les délégués entendent le discours unitaire d'Ebert et entérinent le Conseil. Un comité exécutif des conseils créé pour contrôler les commissaires est composé de six membres du SPD, six de l'USPD et de douze soldats proches du SPD. Groener a appelé Ebert au téléphone, au nom de Hindenburg : il assure le nouveau pouvoir de son loyalisme, à charge pour celui-ci de ramener le calme.
L’empereur déchu Guillaume II fuit l’Allemagne à bord d’un train et s’exile aux Pays-Bas.
lundi 11 novembre
Armistice et Cessez-le-feu à onze heures signé par la délégation de Mathias Erzberger dans la clairière de Rethondes : l'armée allemande doit évacuer la rive gauche du Rhin et trois têtes de pont en avant de Cologne, Mayence et Coblence. Foch exige la livraison de l'essentiel du matériel de guerre, des sous-marins et de la flotte, cinq cents locomotives, 150 000 wagons et 5 000 camions, ainsi que la rétrocession des saisies opérées en Belgique, Roumanie, etc. La flotte de surface sera ancrée au large de la Grande-Bretagne. En attendant, le blocus se poursuit. Les généraux ont poussé Erzberger à signer. Celui-ci obtient un délai de quinze jours supplémentaires pour l'évacuation des territoires encore occupés par l'armée allemande et un autre de trente-et-un jours pour le retrait à l'est du Rhin.
Abdication du grand-duc Frédéric-Auguste II d’Oldenbourg, soixante-cinq ans.
mardi 12 novembre
Le Conseil des commissaires du peuple rend public un programme comportant à la fois des décisions et des projets. Il instaure toutes les libertés formelles, de réunion, d'opinion, d'expression et de presse. D'autres mesures débarrassent l'Etat de Prusse de ses archaïsmes institutionnels. La promesse d'introduire le droit de vote pour les hommes et les femmes dès vingt ans annonce la formation d'un Etat allemand plus démocratique que certains de ses voisins de l'Ouest. Bien plus, le Conseil institue aussi la journée de 8 heures et annonce un ensemble de mesures sociales : assurances sociales, allocations chômage et programme de logements ouvriers.
Après l'abdication de l'empereur Charles Ier, l'Autriche signe un traité d'union avec l'Allemagne.
Une partie de l’escadrille Richthofen du lieutenant Göring qui ne voulait pas se rendre aux Américains s’est perdue dans le mauvais temps et s’est retrouvée à Mannheim, où le commandant de la place a mis les pilotes aux arrêts. Averti, Göring a menacé de venir bombarder la ville si ses hommes n’étaient pas libérés.
Le grand-duc Ernest Louis de Hesse a abdiqué. Agé de 49 ans, il régnait depuis 1892. Il est autorisé à demeurer dans ses Etats et son palais.
mercredi 13 novembre
Résiliation du traité de Brest-Litovsk par la Russie.
Abdication du prince Frédéric de Waldeck-Pyrmont (53 ans).
jeudi 14 novembre
Réorganisation de l’administration centrale du Reich.
Le grand-duc Frédéric-François IV de Mecklembourg-Schwerin (30 ans) est l’un des derniers princes allemands à abdiquer.
vendredi 15 novembre
Le secrétaire d'Etat Hugo Preuss, libéral de gauche, entreprend, assisté de Max Weber, Naumann et Haussmann (tous libéraux), de rédiger un projet de constitution républicaine, à la demande d'Ebert.
Les discussions entre patrons (Stinnes, Vögler, Borsig) et les trois syndicats (socialistes, catholiques et Hirsch-Duncker) aboutissent à un accord appelé Communauté du travail (Arbeitsgemeinschaft) qui instaure la liberté syndicale dans l'entreprise, les conventions collectives.
Dissolution de la Chambre des représentants et suppression de la Chambre des seigneurs en Prusse.
samedi 16 novembre
Les commissaires du Peuple décident de ne pas reprendre les relations diplomatiques avec la Russie bolchevique.
Ebert s’étant opposé au vœu du Comité exécutif d’organiser une « garde rouge », le majoritaire Otto Wels, commandant de Berlin, organise une « garde républicaine » de 10 000 hommes. Il se heurte ainsi au préfet de police, l’indépendant Eichhorn.
dimanche 17 novembre
Les Allemands évacuent Bruxelles.
lundi 18 novembre
Le Bureau impérial des statistiques (créé en 1872) change de nom pour devenir le Bureau des statistiques du Reich (Statistische Reichsamt - StRA). Il conserve comme président Ernst Delbrück, en fonction depuis 1912.
jeudi 21 novembre
Les dernières troupes allemandes évacuent l’Alsace-Lorraine.
vendredi 22 novembre
Abdication du grand-duc de Bade Frédéric II (61 ans) et du prince Günther Viktor de Schwarzbourg (66 ans).
Sortie du film Le passeport jaune (Der gelbe Schein), drame de Victor Janson et Eugen Illés, avec Pola Negri, Harry Lietdke, V. Janson et Adolf E. Licho.
du samedi 23 au lundi 25 novembre
Fondation des partis bourgeois : Parti démocrate (DDP), Parti populiste (DVP), Parti national-allemand (DNVP).
lundi 25 novembre
Une réunion des chefs de gouvernement des Länder, présidée par Ebert, se prononce en faveur d'élections rapprochées. D'autre part, Ebert explique qu'il a besoin de techniciens expérimentés et que c'est pour cela qu'il laisse l'ancien appareil de l'Etat en place. Il conserve donc les secrétaires d'Etat de Max de Bade : Hugo Preuss aux Affaires intérieures, Schiffer aux Finances, Solf aux Affaires étrangères... A chacun d'eux est adjoint un social-démocrate, souvent en vain.
Le chef du gouvernement de Munich, Kurt Eisner (USPD), provoque la colère d'Ebert car il a entamé une campagne rendant les anciens dirigeants responsables du déclenchement de la guerre.
Le fédéralisme est entériné pour la Constitution.
jeudi 28 novembre
Contraint de se retirer le 9 novembre, Guillaume II abdique officiellement depuis la Hollande.
Loi sur les élections à l’Assemblée nationale constituante.
Les Allemands évacuent l'Estonie.
Ebert demande au président américain Wilson de fournir des vivres à l’Allemagne.
vendredi 29 novembre
La décision est prise d'élire une Assemblée constituante le 19 janvier 1919.
samedi 30 novembre
Le roi Guillaume II du Wurtemberg a abdiqué. Agé de soixante-dix ans, il était à la tête du royaume depuis 1891.
en novembre
Otto Braun, SPD, devient ministre de l'Agriculture du gouvernement de Prusse.
A Berlin, le « Novembergruppe », dont font partie Jefim Golyscheff et le peintre expressionniste Emil Nolde, publie un manifeste demandant la dissolution des académies et la liberté totale du dessin dans les arts plastiques.
dimanche 1er décembre
Constitution de la Commission du Reich des conseils d’ouvriers et de soldats. Son président est Däumig, de l’USPD.
jeudi 5 décembre
Des conseils d'ouvriers mineurs et métallurgistes ayant réclamé la nationalisation de leurs entreprises, une commission dite de socialisation se réunit, mais sans rien donner.
vendredi 6 décembre
Alors que les Alliés occupent Cologne, des soldats de la garde envahissent le Reichstag à Berlin ou siège le comité exécutif : cette tentative de contre-révolution échoue devant l'intervention de la division de marine et des ouvriers de Berlin. Quatorze morts restent sur le terrain.
Occupation de la Rote Fahne, le journal spartakiste, et tentative de s’emparer de Liebknecht.
samedi 7 décembre
Effervescence révolutionnaire à Berlin : les spartakistes appellent à l’insurrection.
dimanche 8 décembre
Grande manifestation sociale-démocrate à Berlin : indépendants et majoritaires. Scheidemann y dénonce les spartakistes ; Ebert appelle à l’ordre, mais les manifestants condamnent aussi l’activité contre-révolutionnaire de l’armée.
Lettre du maréchal Hindenburg à Ebert demandant la dissolution des conseils de soldats et la convocation immédiate d’une Constituante.
lundi 9 décembre
Les Allemands évacuent la rive gauche du Rhin. Les troupes françaises du général Fayolle occupent Mayence.
Oskar Hegt devient le premier président du parti nationaliste conservateur Deutschnationale Volkspartei (DNVP).
mardi 10 décembre
Arrivée à Berlin des troupes du front (dix divisions sous le commandement du général Lequis). Elles sont accueillies triomphalement par la population. A la porte de Brandebourg, Ebert les salue en les proclamant invaincus, légitimant ainsi l'interprétation des chefs de l'armée.
Le prix Nobel de physique est décerné à Stockholm à l’Allemand Max Hermann Planck, professeur à l’université de Berlin, en récompense de ses travaux sur la théorie quantique. Fritz Haber, directeur de l’institut Kaiser-Wilhelm de Berlin-Dahlem, reçoit le prix Nobel de chimie.
mercredi 11 décembre
Le Conseil des commissaires du peuple lance un appel en faveur de l’unité du Reich et condamne tout séparatisme en Rhénanie.
Les conseils ouvriers et de soldats en Thuringe se prononcent pour une république unitaire.
lundi 16 décembre
Le cuirassé SMS Helgoland, lancé en 1909, est retiré du service actif (il sera livré aux Britanniques en 1920 et détruit en 1921).
du lundi 16 au samedi 21 décembre
Réunion à Berlin du congrès national des conseils. Parmi les 489 délégués, on compte 289 SPD et 90 USPD (dont dix spartakistes, mais ni Liebknecht ni Rosa Luxemburg). Allant dans le sens des vœux des commissaires, le Congrès rejette le projet de fonder une république socialiste ayant pour base les conseils. Il met aussi fin au comité exécutif et le remplace par un nouveau conseil sans pouvoir. La date des élections à l’Assemblée constituante, prévues pour le 16 février, est avancée au 19 janvier. Ce Congrès réclame aussi la socialisation des entreprises « mûres » et surtout la mise en application des « points de Hambourg », soit sept mesures visant à mettre fin aux pouvoirs des officiers sur leurs hommes et dans l'Etat, mais le gouvernement n'obtempère pas.
vendredi 20 décembre
Von Brockdorff-Rantzau, ambassadeur à Copenhague, devient secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.
Réunion du Comité exécutif national élu par la Conférence des conseils en remplacement du Comité exécutif de Berlin.
Après les Yeux de la momie, le réalisateur Ernst Lubitsch a retrouvé l’actrice Pola Negri pour le film Carmen, un drame d’après Prosper Mérimée, qui sort ce jour à Berlin. Les autres acteurs principaux sont Harry Lietdke et Leopold von Ledebur.
samedi 21 décembre
Le Conseil des commissaires du peuple condamne la tentative de formation d’une république séparatiste d’Oldenburg.
Le capitaine Rommel est affecté au 124e RI de Weingarten.
du lundi 23 au mardi 24 décembre
Ne touchant plus leur solde, 3 000 marins venus de Kiel pour « défendre la révolution », occupent le château impérial, s'emparent d'Otto Wels, commandant de Berlin, pénètrent dans la chancellerie et envahissent le bureau d’Ebert. Chargé de la répression par Ebert, le général Lequis attaque le château, ce qui occasionne 68 morts et blessés chez les marins. Une manifestation populaire contraint Lequis à se retirer. Les négociations avec le gouvernement aboutissent à la libération de Wels, mais les marins doivent abandonner la place et être incorporés dans les formations armées républicaines. Ces graves incidents provoquent la rupture entre le SPD et l'USPD qui quitte les gouvernements du Reich, de Prusse et de Saxe.
mardi 24 décembre
Les spartakistes s'entendent avec les communistes de Brême non intégrés dans l'USPD et réunissent une conférence d'une centaine de délégués représentant imparfaitement les noyaux gauchistes du pays.
mercredi 25 décembre
Manifestation spartakiste et occupation du journal majoritaire Vorwäris qui devient le Roter Vorwäris.
Naissance d’une petite-fille de l’ancien empereur Guillaume II. La princesse Herzeleide est le troisième enfant (et la première fille) du prince Oscar de Prusse.
jeudi 26 décembre
Evacuation du journal Vorwäris.
vendredi 27 décembre
Crise au Conseil des commissaires du Peuple : les spartakistes envisagent de constituer un gouvernement Liebknecht-Ledebour-Eichhorn.
Le Comité central des conseils demande le renvoi du général Lequis et la dissolution de son commandement : protestation de Hindenburg.
Les Polonais occupent Posen [Poznan].
samedi 28 décembre
Les commissaires indépendants quittent le gouvernement. Le Comité central appelle pour les remplacer : Noske, gouverneur de Kiel, Wissel et Löbe. Les six commissaires du peuple sont désormais des majoritaires (SPD).
lundi 30 décembre
Ouverture à Berlin de la Conférence nationale spartakiste décidant la fondation du Parti communiste d’Allemagne (KPD), avec pour programme les propositions de Rosa Luxemburg qui rejette la théorie de Lénine sur l'avant-garde : le KPD n'est qu'un guide et non le futur pouvoir. Le parti se prononce contre la participation aux élections pour la Constituante.
en décembre
La capitulation allemande entraîne le rapatriement de Finlande de la division de Rüdiger von der Goltz.
Reprise officielle des cotations en bourse. Les bourses allemandes avaient été fermées en juillet 1914.
Dans l’ouest du Sud-Ouest africain [Namibie], l’explorateur et géologue allemand Reinhard Maack réalise la première ascension du mont Königstein (2 573 mètres), point culminant du massif du Brandberg.
dimanche 6 janvier
Après la France, l’Allemagne reconnaît, à son tour, le nouveau gouvernement de Finlande.
lundi 7 janvier
Profitant de la trêve signée à Brest-Litovsk, l’Allemagne retire 75 000 hommes du front de l’Est pour les transférer sur le front occidental.
mardi 8 janvier
Les « Quatorze points » de paix du président américain Wilson.
lundi 14 janvier
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
mardi 15 janvier
Arrêté entre les gares d’Ostercappeln et de Bohmte, près d’Osnabrück, à cause d’un obstacle sur la voie, un train a été percuté par l’express D de Hambourg : 31 morts et 66 blessés. Parmi les décès figurent 12 combattants finlandais combattant pour l’Allemagne (des Jaegers).
mi-janvier
En raison des importantes inondations qui frappent la ville, le quartier général allemand est transféré de Kreuznach [Bad Kreuznach, Rhénanie-Palatinat] à Spa, en Belgique.
lundi 28 janvier
Les délégués révolutionnaires, les spartakistes ouvriers des industries d'armement allemandes déclenchent une puissante grève à Berlin, en faveur d'une paix sans annexion et un ravitaillement meilleur. S’efforçant d’arriver à un arrangement, le leader du SPD, Friedrich Ebert est entraîné malgré lui dans cette grève.
mercredi 30 janvier
Le capitaine Rommel, de retour de permission, est affecté à un poste d’état-major sur le front français.
jeudi 31 janvier
Le kaiser a proclamé la loi martiale dans tout le pays, suite aux grèves ouvrières en faveur de la paix.
A Berlin-Adlershof, le prototype Platz V.11, conçu par Reinhold Platz, a remporté le concours pour un chasseur muni du moteur Mercedes de 160 chevaux. Construit par Fokker et nommé D.VII, le biplan a été commandé à 400 exemplaires par l’armée.
vendredi 1er février
Quatre escadrilles de Gotha, soit 28 bombardiers, bombardent Paris : 45 morts.
dimanche 3 février
La grève de Berlin s'arrête, désavouée par les syndicats libres et Friedrich Ebert (président du SPD), au grand soulagement du haut commandement et du pouvoir.
mardi 5 février
Le paquebot britannique SS Tuscania a coulé entre les côtes irlandaises (Rathlin Island) et écossaises (Islay) trois heures après avoir été torpillé à 18 h 40 par le sous-marin allemand UB-77. On déplore 210 morts. Parti des Etats-Unis le 24 janvier, le navire transportait 384 membres d’équipage et 2 013 soldats américains. Les survivants ont été récupérés par les destroyers Mosquito et Pigeon. Les corps de nombreuses victimes s’échoueront sur l’île d’Islay où elles seront inhumées.
samedi 9 février
La paix est signée entre les empires centraux et la République autonome d’Ukraine.
dimanche 10 février
Le roi Ferdinand de Roumanie, informé que les puissances centrales accueilleront sa démarche favorablement et n'exigeront pas son abdication, offre d'ouvrir des négociations de paix.
mercredi 13 février
Conférence de Hombourg (Bad Hombourg, en Hesse) sur la reprise de la guerre à l’Est à l’approche de l’expiration de la trêve conclue le 15 décembre 1917 avec la Russie.
jeudi 14 février
La constitution d’un Cartel de cinéma soutenu par le grand capital, l’Universum Film Aktiengesellschaft (UFA), apparaît au registre du commerce : le dispositif de l’industrie cinématographique allemande est mise en place.
Manifestations à Varsovie contre la cession de territoires polonais à l’Ukraine.
vendredi 15 février
Les deux célèbres pilotes français Roland Garros et Anselme Marchal sont parvenus à s’évader du fort allemand de Magdebourg, où ils étaient prisonniers. Ils sont sortis du camp par la grande porte avec de faux uniformes allemands, salués par les sentinelles, puis parviennent à passer en Hollande.
samedi 16 février
La Lituanie déclare son indépendance vis-à-vis à la fois de la Russie et de l’Allemagne.
lundi 18 février
Le commandement suprême de l’armée allemande reprend les hostilités en Russie, le représentant des soviets aux négociations de paix ayant abusé de manœuvres dilatoires.
L’Armée rouge s’empare de Kiev. Les troupes austro-allemandes aident le gouvernement de la République autonome d’Ukraine à reconquérir sa capitale.
mardi 19 février
A Brest-Litovsk, le gouvernement des soviets accepte les conditions de paix allemandes.
Raid aérien français sur Mannheim.
A Berlin, l’empereur Guillaume II décerne au général turc Mustafa Kemal (futur chef d’Etat turc) le Cordon de Prusse de première catégorie.
samedi 23 février
Le dernier grand-duc de Mecklembourg-Strelitz, Adolphe-Frédéric VI, s’est suicidé à Neustrelitz dans des circonstances mal définies. Il avait 35 ans. Ne s’étant jamais marié et n’ayant pas d’enfant, son décès déclenche une crise de succession. Dans l’attente du règlement de celle-ci, la régence du grand-duché sera confiée au grand-duc Frédéric-François IV de Mecklembourg-Schwerin.
lundi 25 février
Sur le front de l’Est, les Allemands s’emparent en Estonie des villes de Pernau [Pärnu] et de Reval [Tallinn] et dans le nord-ouest de la Russie de Pskov.
En Turquie, le général von Falkenhayn, commandant du groupe d’armées Foudre, est remplacé par le général von Sanders.
nuit du lundi 25 au mardi 26 février
Parti de Newport (Pays de Galles) pour rejoindre Brest, le vapeur-hôpital HMHS Glenart Castle est coulé à 4 h du matin dans le canal de Bristol (à l’ouest de Lundy) par le sous-marin allemand UC 56. 162 personnes sont mortes (membres d’équipages, médecins, infirmières et patients) pour seulement 32 survivants. Le navire a sombré en huit minutes.
mardi 26 février
Le Friedrichshafen FF 33E, baptisé Wolfchen, escorte en vol le croiseur Wolf de retour à sa base de Kiel. Durant les 452 jours de mission sur les océans, l’hydravion a aidé à couler 28 navires de commerce alliés. Il a été rentoilé trois fois.
dimanche 3 mars
Paix de Brest-Litovsk entre la Russie révolutionnaire et l'Allemagne. Libérés du front Est, trois armées allemandes (1 000 000 d'hommes) convergent vers l'ouest dans le plus grand secret.
mardi 5 mars
La Roumanie est contrainte par les puissances centrales à signer un traité de paix préliminaire à Buftea, à 20 kilomètres au nord ouest de Bucarest. Fin des combats à l’Est.
jeudi 7 mars
Anton Drexler, mécanicien dans les ateliers de chemin de fer, a créé un « Comité d’ouvriers libres en faveur d’une paix juste » dont le but est de rallier autour de l’effort de guerre la classe ouvrière abattue et affamée. Drexler dénonce avec force les théories marxisantes des sociaux-démocrates. Il réclame des mesures fermes contre tous ceux qui profitent de la guerre et veut voir les « juifs et les étrangers » exclus des postes importants dans le pays. Il a des liens avec la Société de Thulé, un groupe ultranationaliste fondé à Munich par un aventurier, le baron Rudolf von Sebottendorf.
Signature d’un traité de paix et d’amitié entre l’Allemagne et la Finlande.
vendredi 8 mars
Le grand quartier général des forces allemandes est transféré à Spa, en Belgique.
samedi 9 mars
Décès à Munich du dramaturge Frank Wedekind, à l’âge de 54 ans.
mardi 12 mars
Soixante avions Gotha bombardent Paris : 106 morts et 79 blessés.
mercredi 20 mars
L’Autriche tente de négocier une paix séparée avec les Alliés, notamment les Etats-Unis.
jeudi 21 mars
Offensive massive préparée par Ludendorff : 6 200 canons allemands ouvrent le feu en Picardie sur 70 kilomètres. Une brèche est ouverte à la jonction des armées françaises et anglaises. Les Britanniques se replient sur Amiens et le Pas-de-Calais.
samedi 23 mars
Au troisième jour de la grande offensive de printemps allemande, le 10e bataillon du régiment britannique Royal West Kent est anéanti (nombreux morts et prisonniers de guerre).
Les Allemands commencent à bombarder Paris avec trois canons géants installés à 120 kilomètres de la capitale française.
dimanche 24 mars
Nouvelle journée de bombardement sur Paris.
mardi 26 mars
Les gouvernements français et britanniques nomment le général Foch généralissime des forces alliées.
vendredi 29 mars (Vendredi Saint)
Après cinq jours d’accalmie, les bombardements allemands sur Paris reprennent : un premier obus tombe à 15 h 30 à Montrouge, un second à Châtillon à 15 h 55, tandis que le troisième s’abat à 16 h 27 sur l’église Saint-Gervais, où s’étaient rassemblés de nombreux fidèles. On déplore entre 75 et 91 morts et 68 blessés.
dimanche 31 mars
L’offensive allemande a pu progresser de 60 kilomètres grâce aux unités d’assaut. Mais, après cette percée spectaculaire, l’attaque semble s’essoufflée. Des troupes anglaises, australiennes et canadiennes ont pu lancer une contre-offensive qui a éliminé des milliers d’Allemands en Picardie.
en mars
Vague de grèves à Berlin.
du mercredi 3 au vendredi 5 avril
Le général allemand Rüdiger, comte von der Goltz, commandant de la division de la Baltique (Ostsee-Division), débarque à Hankö pour aider les forces finlandaises de Mannerheim à chasser les troupes bolcheviques.
jeudi 4 avril
Fondée en 1905 à Berlin comme magazine de théâtre, la revue hebdomadaire Die Schaubühne paraît désormais sous le nom de Die Weltbühne. Le journal traite désormais de politique, d’économie et d’art.
vendredi 5 avril
Les Alliés rétablissent la situation en reconstituant un front solide autour de la poche de Montdidier.
dimanche 7 avril
Au large de la côte sud italienne, le Zeppelin L-59 de la marine allemande explose en vol et s’abîme en mer Méditerranée : vingt-trois morts.
lundi 8 avril
Nouveau bombardement de Paris par la Grosse Bertha, canon d’une portée de 128 kilomètres.
mardi 9 avril
Début de la bataille de la Lys (opération « Georgette ») : après avoir pilonné pendant deux jours (avec l’emploi notamment d’obus à gaz toxiques) les positions alliées, la 6e armée allemande du général von Quast (50 000 hommes) lance à 8 h une grande offensive surprise dans les Flandres belges contre la 2e division portugaise et la 55e division britannique. Le passage de la Lys est forcé près d’Ypres sous un épais brouillard. Les positions portugaises sont anéanties entre le canal de La Bassée et la Lys. Dans la soirée, les Allemands ont avancé de 10 km, prenant et incendiant Estaires et faisant prisonniers 10 000 soldats alliés.
samedi 13 avril
Après deux jours de combats de rue, les gardes blancs finlandais et leurs alliés allemands (général Rüdiger von der Goltz) prennent le contrôle d’Helsinki.
samedi 20 avril
Le pilote allemand Manfred von Richthofen a obtenu ses dernières victoires : il a abattu son 79e et son 80e appareil ennemi.
dimanche 21 avril
Le célèbre as de l’aviation allemande, Manfred von Richthofen, dit le « Baron rouge », a trouvé la mort au combat. Alors qu’il s’apprêtait à attaquer des avions canadiens, son appareil, un triplan Fokker Dr.I, a été abattu à Vaux-sur-Somme par un tir australien de mitrailleuse venu du sol. Détenteur de 80 victoires en vol, le pilote n’avait que 25 ans.
mardi 23 avril
Sous les ordres du vice-amiral Roger Keyes, la Royal Navy lancent une attaque éclair surprise afin de neutraliser le port belge de Zeebruges : 75 navires (1 700 marins) et 2 00 Royal Marines sont engagés pour faire couler trois vieux bateaux à l’entrée des canaux et ainsi empêcher toute sortie du port aux sous-marins et destroyers allemands. L’opération est partiellement réussi : deux des trois bâtiments sacrifiés sont sabordés au bon endroit mais sans parvenir à gêner suffisamment le trafic, qui reprendra quasiment normalement au bout de quelques jours quand la marée est haute. 200 Britanniques ont été tués et 300 blessés au cours de ce raid.
mercredi 24 avril
Début dans la Somme de la seconde bataille de Villers-Bretonneux : les Allemands lancent au petit-matin une offensive visant à prendre le nœud ferroviaire et routier d’Amiens, en coupant ainsi l’armée britannique de l’armée française. A cette occasion a lieu la première bataille de chars d’assaut de l’histoire : trois Mark IV britanniques ont affronté trois A7V allemands, mettant hors de combat l’un des chars allemands et contraignant les deux autres à battre en retraite. Après avoir réussi à prendre Villers-Bretonneux, les Allemands se retrouvent bloqués par la résistance des soldats australiens.
jeudi 25 avril
La 4e armée allemande s’empare du mont Kemmel, dans les Flandres.
Les pilotes de chasse belges commencent, au-dessus du front, une campagne d’offensives contre les ballons d’observations allemands destinés à guider l’artillerie.
Création à Francfort-sur-le-Main, sous la direction de Ludwig Rottenberg, des Stigmatisés (Die Gezeichneten), un opéra en trois actes de Franz Schreker, sur un livret en allemand du compositeur autrichien, d’après Hidalla de Frank Wedekind. Les rôles principaux sont tenus par les basses Walter Schneider et Willy Roos, le barython Robert vom Scheidt, la soprano Elsa Gentner-Fischer et le ténor Karl Ziegler.
vendredi 26 avril
Après trois jours de violents combats, les Alliés reprennent Villers-Bretonneux et stoppent l’avance allemande vers l’ouest. Environ 10 400 Allemands, 9 259 Britanniques, 3 470 Français et 2 473 Australiens ont été tués durant cette bataille.
L’Allemagne et la Russie établissent des relations diplomatiques.
lundi 29 avril
La bataille de la Lys (4e bataille d’Ypres) s’achève sur un résultat indécis. Malgré leurs percées, les forces allemandes, épuisées, échouent à s’emparer des monts Rouge et Noir et ne peuvent plus espérer prendre Calais ou Dunkerque. En 20 jours de combats, les Allemands ont perdu 110 000 hommes (tués, blessés ou prisonniers), les Britanniques 76 000, les Français 35 000 et les Portugais 7 000.
mardi 30 avril
Le Guatemala déclare la guerre à l’Allemagne.
en avril
Premier vol de l’avion de chasse monoplan Junkers J 9.
A Berlin, publication du premier numéro de la revue Club Dada, créée par Raoul Hausmann et Franz Jung.
mercredi 1er mai
Au sud de Bonn, Guillaume II a baptisé du nom du général Ludendorff le pont ferroviaire en acier construit à Remagen selon les plans de l’architecte Karl Wiener. Long de 325 m, il permet de franchir le Rhin et avait réclamé par les généraux allemands pour faciliter l’approvisionnement du front de l’Ouest (c’est la prise de ce pont par les Américains qui favorisera l’offensive alliée en Allemagne en mars 1945).
jeudi 2 mai
Avec l’aide des troupes allemandes, le gouvernement finlandais chasse les gardes rouges du sud du pays.
dimanche 5 mai
Centenaire de la naissance de Karl Marx, philosophe et théoricien socialiste.
mardi 7 mai
La Roumanie signe à Bucarest un traité de paix très dur avec les puissances centrales : cession d’une partie de la Dobroudja à la Bulgarie et de certaines régions montagneuses à l’Autriche-Hongrie ; satellisation du pays par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie ; exploitation systématique de son économie (néanmoins, il ne sera jamais ratifié suite à la victoire des Alliés).
Le Nicaragua déclare la guerre à l’Allemagne et à ses alliés.
jeudi 9 mai
Opération « VS » : le second raid britannique organisé pour bloquer le port belge d’Ostende sous les ordres de l’amiral Roger Keyes est un échec. Le croiseur HMS Vindictive a bien été coulé dans le chenal mais sans parvenir à empêcher le passage des sous-marins allemands. 18 Britanniques ont été tués et 29 blessés, alors que les pertes allemandes sont de 3 morts et 8 blessés.
vendredi 10 mai
Une féroce bataille oppose à Kaniow les soldats allemands aux troupes polonaises du général Haller de Hallenburg, dont Berlin juge illégale la présence en Ukraine : les pertes polonaises sont de 2 500 hommes, les survivants fait prisonniers, mais Haller parvient à s’enfuir vers Moscou (puis la France).
Le Zeppelin L-70 de la marine allemande est abattu en mer du Nord par un avion anglais au large de l’île d’Helgoland : 22 morts.
dimanche 12 mai
Sur ordre du capitaine Hayes, le paquebot britannique RMS Olympic a volontairement éperonné et coulé le sous-marin allemand U-103, semi-émergé à la suite d’une fausse manœuvre. L’équipage est fait prisonnier par le destroyer américain USS Davis. C’est le seul cas de la guerre où un vaisseau de guerre ennemi est coulé par un navire marchand.
jeudi 16 mai
La ration quotidienne de pain est réduite à 150 grammes.
vendredi 17 mai
Les puissances centrales imposent à la Roumanie un traité économique par lequel Bucarest doit leur vendre son blé et leur accorder le monopole de l’exploitation de son pétrole.
dimanche 19 mai
Attaque aérienne allemande sur Londres.
dimanche 26 mai
La Géorgie proclame son indépendance et se place sous la protection des Allemands qui occupent la Russie méridionale.
lundi 27 mai
Offensive terrible des Allemands entre Soissons et Reims, au Chemin des Dames.
mardi 28 mai
Des préliminaires à une alliance entre l’Allemagne et la Géorgie sont signés dans le port géorgien de Poti.
mercredi 29 mai
Prise de Soissons dans la soirée.
jeudi 30 mai
Les troupes allemandes atteignent la Marne, menaçant de nouveau Paris.
vendredi 31 mai
Les Allemands s’emparent de Château-Thierry.
samedi 1er juin
Début de la bataille du Bois Belleau dans le département français de l’Aisne : soutenus par des éléments français et britanniques, des marines et des soldats de la 2e division d’infanterie américaine commandés par les généraux Pershing et Harbord lancent le premier engagement des troupes de l'American Expeditionary Force en attaquant au nord-ouest de Château-Thierry cinq divisions allemandes du kronprinz Wilhelm.
dimanche 2 juin
Enfin venu à bout du code ADFGVX allemand, Georges Painvin fournit à l’état-major français un message déchiffré (« Radiogramme de la Victoire ») envoyé la veille en direction des avant-postes allemands de Remaugis, au nord de Compiègne : « Hâtez l’approvisionnement en munitions, le faire même de jour tant qu’on n’est pas vu ». Convaincu de l’imminence d’une attaque sur Compiègne, Foch place les dernières troupes de réserve autour de la ville et repousse l’attaque.
lundi 3 juin
La Diète finlandaise accepte de ratifier un traité de paix avec l’Allemagne.
mardi 4 juin
Intervenant devant le Reichstag, le ministre des Affaires étrangères Richard von Kühlmann déclare que l’offensive allemande sur le front de l’Ouest n’a pas encouragé les Alliés à conclure la paix.
En mer du Nord, trois ou quatre hydravions Felixstowe F.2A de la patrouille du Canadien Robert Leckie, abattent six des quatorze avions allemands qui attaquaient leur équipier, contraint à amerrir en raison d’une panne d’essence.
mercredi 5 juin
Selon une rumeur circulant à Moscou, 3 millions de marks auraient été offerts par l’ambassadeur allemand, W. von Mirbach, à des hommes politiques russes pour que le gouvernement des soviets ne passe pas dans le camp des Alliés.
Création au Staatsoper de Munich de Theophano, un opéra en trois actes de Paul Graener, sur un livret d’Otto Anthes.
jeudi 6 juin
Bataille du Bois Belleau. Lors de la prise de la colline 142, le corps des marines des Etats-Unis subit ses plus lourdes de l’histoire en une seule journée : 9 officiers et 325 soldats ont été tués (un bilan qui ne sera battu que lors de la bataille de Tarawa en novembre 1943).
dimanche 9 juin
Poursuite de l’offensive allemande sur le front de la Marne ; les Allemands atteignent Compiègne.
jeudi 13 juin
Raid aérien de quatorze avions allemands sur Londres : 162 morts.
lundi 17 juin
Nouvelle rumeur circulant en Russie : 40 millions de marks auraient été mis à la disposition du gouvernement russe par le ministre des Finances allemand.
vendredi 21 juin
Le Parlement de Bavière vote la construction de la centrale hydroélectrique de Walchensee, à Kochel am See (début des travaux en décembre 1918 pour une mise en service en janvier 1924).
samedi 22 juin
Le général français Mangin arrête les Allemands à 70 kilomètres de Paris.
lundi 24 juin
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Richard von Kühlmann, déclare devant le Reichstag que « la guerre ne peut se terminer par une solution purement militaire ». Ludendorff exige et obtient sa démission.
mercredi 26 juin
A l’issue de 25 jours de combats, le corps d’expédition américain des généraux Pershing et Harbord remporte la bataille du Bois Belleau près de Château-Thierry. Les pertes allemandes sont de plus de 10 000 hommes, dont 1 600 prisonniers, tandis que les Américains déplorent 1 811 tués et 7 966 blessés.
Le canon allemand la « Grosse Bertha » tire sur Paris.
jeudi 27 juin
Dans l’Atlantique Nord, le sous-marin allemand U-86 a torpillé au large des côtes sud de l’Irlande le navire canadien HMHS Llandovery Castle, pourtant clairement désigné comme navire-hôpital. Sur les 258 personnes à bord (médecins, infirmières, etc.) on ne dénombre que 24 survivants. L’U-86 a coulé les canots de sauvetage, à l’exception d’un seul, en tirant sur les naufragés.
dimanche 30 juin
La société cinématographique allemande UFA, qui a absorbé la Pagu et la Messter Film en 1917, prend le contrôle des salles de cinéma dominées jusqu’ici par la firme danoise Nordisk.
jeudi 4 juillet
Bataille de Hamel dans le nord de la France : commandées par le général John Monash, les troupes australiennes (environ 5 000 hommes), renforcées par deux régiments et la 3e division d’infanterie américaine (2 000 soldats), ont attaqué avec succès les positions allemandes du général Georg von der Marwitz (5 600 hommes) situées sur la Somme à 20 km à l’est d’Amiens. Les objectifs fixés par l’état-major ont été totalement couronnés de succès en seulement 92 minutes de combats. Les Allemands déplorent 2 000 tués, 1 600 prisonniers et beaucoup d’artillerie perdue. Côté allié, les pertes australiennes sont de 1 062 hommes (800 morts) et celles des Américains de 176 soldats (environ 100 morts).
samedi 6 juillet
Le comte Wihelm von Mirbach-Harff, ambassadeur d’Allemagne à Moscou, est assassiné dans l’enceinte même de l’ambassade, par deux bolcheviques, Nicolas Andreiev et Jacob Blumkine.
samedi 6 ou dimanche 14 juillet
Le lieutenant Göring, qui a abattu 20 avions alliés et a décroché la plus haute médaille militaire, vient d’être nommé à la tête de l’escadrille Richthofen, après la disparition du capitaine Reinhard.
mardi 9 juillet
Démission du ministre des Affaires étrangères, von Kühlmann.
mercredi 10 juillet
Le capitaine français Charles de Gaulle est repris après sa cinquième évasion ratée.
jeudi 11 juillet
Le Conseil national lituanien élit le duc allemand Guillaume II d’Urach (54 ans), comte de Wurtemberg, comme roi de Lituanie sous le nom de Mindaugas II (il ne sera jamais couronné et son élection finalement invalidée en novembre).
vendredi 12 juillet
Haïti déclare la guerre à l’Allemagne.
dimanche 14 juillet
A 21 h 32, le sous-marin allemand U-105 du commandant Wilhelm Marschall a coulé le transport de troupes français Djemnah à 69 miles nautiques (130 km) au large des côtes libyennes : 442 passagers et membres d’équipage périssent, dont le capitaine. 110 survivants sont récupérés par le chalutier Presidency et 218 autres par le navire d’escorte britannique HMS Mallow. Le Djemnah avait quitté Marseille pour rejoindre Madagascar.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 juillet
A 0 h 10, 8 000 canons écrasent les positions françaises entre Château-Thierry et l'Argonne. Mais les lignes étaient désertées, les Français ayant été prévenus la veille par des prisonniers allemands. Après cinq heures de bombardement, les Allemands se lancent à l’assaut mais sont violemment arrêtés par la deuxième ligne de défense française.
mercredi 17 juillet
A la tête d’un groupe de sept navires, le paquebot anglais RMS Carpathia (Cunard Line) est torpillé dans l’Atlantique, au large de l’Irlande, par le sous-marin allemand U-55. 215 survivants, dont 57 passagers, sont recueillis par le HMS Snowdrop. Le Carpathia était notamment connu pour avoir sauvé 705 passagers du Titanic en 1912.
jeudi 18 juillet
Première contre-offensive victorieuse du Français Foch : la 10e armée de Mangin et le 6e de Degoutte, soutenues par 500 chars et 850 avions, débouchent de la forêt de Villers-Cotteret (Aisne).
vendredi 19 juillet
Première opération de bombardement menée à partir d’un porte-avions, le HMS Furious britannique. Objectif (atteint) : des hangars à Zeppelin.
Une explosion meurtrière s’est produite à Plauen (Saxe) dans une fabrique de cartouches proche de la caserne König Georg : 292 morts (dont 163 ouvrières) et un grand nombre de blessés.
Le Honduras déclare la guerre à l’Allemagne.
mercredi 21 juillet
Un sous-marin allemand a coulé quatre transporteurs et un remorqueur dans le port d’Orléans, sur le cap Cod (Massachusetts).
vendredi 26 juillet
Publication à Göttingen de l’article de la mathématicienne Emmy Noether sur le « théorème de Noether », qui exprime l'équivalence existant entre les lois de conservation et l’invariance du lagrangien d’un système par certaines transformations (symétries) des coordonnées.
mardi 30 juillet
Fin de la deuxième bataille de la Marne.
Assassinat à Kiev, par le socialiste-révolutionnaire de gauche Boris Donskoi, de von Eichhorn, commandant des forces allemandes en Ukraine.
mercredi 31 juillet
Echec de l’opération Friedesturm (offensive de paix de Ludendorff).
nuit du vendredi 2 au samedi 3 août
Malgré le fait que sa cible arborait clairement la Croix-Rouge, le sous-marin allemand UC-49 a torpillé dans la Manche le navire-hôpital reconverti australien HMAT Warilda. Le navire a coulé en deux heures. Sur les 801 personnes à bord (dont 200 membres d’équipage et 89 infirmiers et infirmières), 123 personnes ont perdu la vie. Le bâtiment transportait des soldats blessés du Havre vers Southampton.
samedi 3 août
L’astronome Max Wolf a découvert les astéroïdes (897) Lysistrata, (898) Hildegard et (899) Jokaste.
dimanche 4 août
Le navire américain O. B. Jennings, un pétrolier de 10 000 tonnes, est coulé dans l’Atlantique, à 190 km au large des côtes de Virginie, par le sous-marin allemand U-140. Deux marins sont morts.
Le caporal Adolf Hitler vient de se voir décerner la Croix de fer de première classe, pour son courage et son mérite. C’est sa troisième décoration.
lundi 5 août
Le front se stabilise sur la Wesle au pied du Chemin des Dames (repli des divisions allemandes).
mercredi 7 août
Le croiseur cuirassé français Dupetit Thouars (lancé en 1901), qui effectuait une mission dans l’Atlantique, est coulé à 800 km des côtes françaises par le sous-marin allemand U-62. Grâce à une évacuation bien effectuée, la quasi-totalité de l’équipage est sauvée. Seule une dizaine d’hommes sur 500 ont perdu la vie.
jeudi 8 août
Début de la bataille d’Amiens (3e bataille de Picardie). Précédée par un bref barrage d’artillerie, l’offensive alliée est lancée à 4 h 20 par 10 divisions britanniques (généraux Rawlison et Haig), 5 australiennes (Monag), 4 canadiennes (Currie), 12 divisions françaises (Debeney) et 1 division américaine (Pershing), auxquelles s’ajoutent 1 104 avions français, 800 avions britanniques et 532 chars d’assaut. En face, les Allemands de von der Marwitz et von Hutier disposent de 10 divisions d’active, 4 de réserve et seulement 365 avions. Rapidement, les Alliés progressent sur un front de 25 kilomètres. Pour Ludendorff, c'est « le jour noir de l'armée allemande » et il rédige un rapport qui conclut que la victoire est désormais impossible et qu'il faut demander la paix : l'armée allemande n'a plus de réserves ; l'économie du pays est asphyxiée. A Spa, Guillaume II déclare : « Nous sommes à la limite de nos forces ».
vendredi 9 août
Fin des bombardements allemands sur Paris. Commencés le 23 mars, ils ont causé la mort 256 personnes et blessé 620 autres. Durant cette période Paris et sa banlieue ont reçu 367 obus.
samedi 10 août
Dans la Somme, les Alliés reprennent Montdidier et font 30 000 prisonniers allemands.
Le capitaine Rudolf Berthold, commandant du Jagdgeschwader 2, abat son 44e ennemi (ce qui fait de lui le sixième meilleur as allemand de la guerre), un D.H.4, mais son Fokker D.VII, touché également, s’écrase. Berthold est grièvement blessé (la guerre est fini pour lui).
dimanche 11 août
En mer du Nord, un appareil anglais abat le Zeppelin allemand L-53 au large de l’île Ameland : 19 morts.
lundi 12 août
La première phase de la bataille d’Amiens s’achève sur un succès pour les Alliés : la nouvelle ligne de front passe désormais par les villages de Chippily, Harbonnières et Beaucourt-en-Santerre, soit 12 kilomètres plus à l’est. En cinq jours de combats, les Alliés déplorent 46 000 morts, blessés ou disparus, les Allemands 40 000 tués, blessés ou disparus et 30 000 prisonniers.
samedi 17 août
Rudolf Glauer, qui prétend être baron von Sebottendorf, fonde à Munich la société Thulé. Cette loge du Germanenorden (société secrète pangermaniste, völkisch et antisémite) est un groupe d’études ethnologiques s’intéressant à l’Antiquité germanique et au pangermanisme aryen.
dimanche 18 août
Peu avant 18 heures, le sous-marin allemand U-90 a coulé dans l’Atlantique, à 900 kilomètres des côtes françaises, le cargo américain USAT Montanan (lancé en 1913 et réquisitionné par l’US Navy en 1917). Trois civils et deux militaires ont été tués, les 81 survivants étant secourus par l’escorteur Noma.
mercredi 21 août
Importante attaque britannique sur Arras : le front allemand recule.
Une enquête est ouverte sur le nouveau monoplan Parasol Fokker D. VIII engagé sur le front depuis deux semaines. Trois appareils se sont écrasés au sol à la suite de rupture au niveau des ailes.
jeudi 22 août
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
En Silésie, de nombreux jeunes gens se réfugient dans les forêts pour échapper à l’incorporation militaire.
lundi 26 août
Attaque franco-américaine en Argonne.
mardi 27 août
Les Etats-Unis rejettent la proposition de paix du pape Benoît XV du 1er août en arguant que le gouvernement allemand ne peut être pris au mot.
Nouveau traité entre la Russie et l’Allemagne qui a repris les hostilités dans le sud-ouest du pays. Moscou perd l’Estonie et la Livonie.
mercredi 28 août
Retrait des troupes allemandes du front de la Somme et de celui d’Ypres, dans les Flandres.
vendredi 30 août
Ouverture à Hambourg, sur la rue Besenbinderhof (quartier de Rotherbaum), du théâtre Hamburger Kammerspiele, créé par Erich Ziegel.
en août
L’amiral Reinhard Scheer, commandant en chef de la flotte de haute mer, devient chef d’état-major de l’Amirauté.
Rudolf von Sebottendorf fonde la société occultiste Thulé, qui coiffe des groupes patriotes et völkish : une centaine de membres issus de la bonne société munichoise proposent de combattre les juifs et les francs-maçons et de défendre le sang arien. Ils prennent les runes et les croix gammées comme symboles.
du lundi 2 au mardi 3 septembre
Le Corps d'armée canadien enfonce la région charnière de la ligne Hindenburg, en France.
jeudi 5 septembre
Berlin et la province de Brandebourg sont déclarées en état de siège.
Dans les Flandres, les troupes franco-britanniques reprennent le mont Kemmel.
samedi 7 septembre
Le gouvernement fait savoir que la population allemande doit se préparer à ne trouver pratiquement plus de fruits frais sur les marchés dans les prochains mois en raison de la guerre.
Rudolf Hess (24 ans) devient pilote de chasse.
jeudi 12 septembre
Offensive du général américain Pershing contre le saillant de Saint-Mihiel.
samedi 14 septembre
L’Autriche-Hongrie propose des négociations de paix aux Alliés.
lundi 16 septembre
Dernier bombardement allemand sur Paris.
mercredi 25 septembre
La Bulgarie adresse aux Alliés une proposition de paix et d’armistice. Le général Franchet d’Esperey la repousse.
jeudi 26 septembre
La 4e armée française du général Henri Gouraud et la 1re armée américaine du général John Pershing déclenchent dans le secteur de Verdun la dernière grande attaque alliée de la guerre, l’offensive Meuse-Argonne. Les Français font face au groupe d’armées du prince royal de Prusse Frédéric-Guillaume, les Américains au groupe d’armées du général Max von Gallwitz. Les Alliés disposent de 37 divisions, leurs adversaires de seulement 24.
Attaque aérienne française sur Mayence et Stuttgart.
En Champagne, René Fonck, as de l’aviation française, abat six avions allemands dans la même journée.
vendredi 27 septembre
Dans un discours prononcé à New York, le président américain Wilson accepte l’idée de négociations de paix, mais uniquement avec des Etats à régime parlementaire.
Dans le cadre de l’offensive de l’Argonne, les Américains chassent les Allemands de Montfaucon, près de Verdun.
samedi 28 septembre
Tout le front allié, de Nieuport à Ypres, s’embrase ; les lignes allemandes sont arrosées d’un déluge de feu provoqué par le groupe d’armée du roi des Belges Albert Ier.
La Commission interfractionnelle réclame un gouvernement de type parlementaire.
du samedi 28 au dimanche 29 septembre
Victime d'un effondrement nerveux au quartier général de Spa, Ludendorff exige du gouvernement surpris l'envoi au président des Etats-Unis d'une proposition d'armistice immédiat et la parlementarisation du régime. Paul von Hintze, le chef de la diplomatie allemande, s’est opposé à Ludendorff, préconisant la poursuite des combats pour obtenir de meilleures conditions de reddition. Le Kaiser lui a donné raison.
dimanche 29 septembre
Ayant perdu 90 000 hommes et 2 000 canons en quelques jours, à la suite de l’offensive du général français Franchet d’Esperey, les Bulgares, alliés aux puissances centrales, signent l’armistice en Grèce.
Au début de la bataille du canal de Saint-Quentin, un groupe de soldats américains parvient à s’emparer du pont de Riqueval (commune de Bellicourt, à 11 km au nord de Saint-Quentin), ce qui permet aux Alliés d’attaquer la ligne Siegfried avec des armes lourdes.
dimanche 29 ou lundi 30 septembre
Le chancelier Hertling s'efface, puis démissionne.
lundi 30 septembre
Effondrement général des troupes allemandes sur le front français.
Le sous-marin allemand U-152 attaque un convoi américain dans l’Atlantique Nord : le cargo Ticonderoga est coulé (213 morts).
La société de production cinématographique Decla, fondée par Erich Pommer avec la participation d’Eclair, devient à 100 % allemande après le rachat par ce dernier des actions à la société mère française.
mardi 1er octobre
Ludendorff accuse les députés d'être à l'origine de la défaite.
Première à Berlin du film Je ne voudrais pas être un homme (Ich möchte kein Mann sein), moyen métrage d’Ernst Lubitsch, avec Ossi Oswalda, Curt Goetz, Ferry Sikla et Margarete Kupfer.
mercredi 2 octobre
Les généraux allemands présentent la situation comme désespérée.
jeudi 3 octobre
Le prince Maximilien de Bade, héritier de ce duché, libéral et parent du Kaiser, est nommé chancelier. Il forme le premier cabinent parlementaire de l'histoire allemande. Matthias Erzberger (Zentrum) devient secrétaire d’Etat sans portefeuille.
Sortie du film d’horreur Les Yeux de la momie (Die Augen der Mumie Ma), d’Ernst Lubitsch, avec Pola Negri, Emil Jannings et Harry Liedtke.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre
Au large de la Sicile, le lieutenant Karl Dönitz, commandant du U-68, attaque un convoi de bateaux anglais sous bonne escorte. Après avoir coulé un navire, son sous-marin est touché et doit faire surface. L’équipage allemand est fait prisonnier sur le Snapdragion puis envoyé à Malte.
vendredi 4 octobre
Max de Bade s'adresse au président américain Wilson pour connaître les conditions d'une paix honorable sur la base de quatorze points.
samedi 5 octobre
Max de Bade présente au Reichstag un gouvernement qui comprend Scheidemann (secrétaire d’Etat sans portefeuille) et Bauer du SPD, von Payer et Haussmann du Parti progressiste, ainsi que Erzberger, Groeber et Trimborn du Zentrum, tous représentant de la coalition majoritaire au Reichstag.
mercredi 9 octobre
Les Canadiens entrent dans Cambrai. Par ailleurs, une concentration de 250 bombardiers, escortés par une centaine de chasseurs, largue 32 tonnes de bombes sur les troupes allemandes, pour aider à briser une contre-attaque dans le secteur Meuse-Argonne.
Hugo Stinnes est mandaté par le patronat pour faire aboutir les discussions en cours depuis 1915.
Le Parlement finlandais offre le trône du royaume de Finlande à un prince allemand, Frédéric Charles de Hesse (mais celui-ci se retire rapidement).
samedi 12 octobre
Les Alliés libèrent Lille, Douai et Ostende.
L’hydravion Dornier RS-IV est mis à l’eau sur le lac de Constance. Le treizième couple du flotteur est destiné à recevoir une tourelle de tir pour couvrir ses arrières.
lundi 14 octobre
Le président américain Wilson exige de l'Allemagne, comme condition préalable aux négociations de paix, l'établissement d'un gouvernement démocratique élu.
A Werwick, au sud d’Ypres, le caporal Adolf Hitler a été pris dans la soirée dans un bombardement britannique aux gaz toxiques. Aveugle, il est hospitalisé à Pasewalk (Poméranie).
lundi 21 octobre
L’Allemagne suspend la guerre sous-marine.
mercredi 23 octobre
Wilson formule le refus de toute négociation avec les maîtres traditionnels du pays.
jeudi 24 octobre
Le leader d'extrême gauche Karl Liebknecht est libéré.
vendredi 25 octobre
Wilson demande la capitulation pure et simple de l’Allemagne.
samedi 26 octobre
Ludendorff, rendu responsable par les Américains de la guerre sous-marine, démissionne et est remplacé par Wilhelm Groener.
lundi 28 octobre
Le Reichstag modifie la Constitution pour la rendre parlementaire. D'autre part, l'amirauté refuse de capituler sans avoir entrepris une ultime action : la flotte de haute mer mouillée à Kiel et Wilhelmshaven reçoit l’ordre de prendre la mer. Informés de ce massacre inutile, les marins refusent d'obéir à Wilhelmshaven.
mardi 29 octobre
Le Kaiser quitte Berlin pour le grand quartier général de Spa sans en informer le gouvernement. Dans les ports, les navires étant restés à quai, des arrestations de marins s'ensuivent à Wilhelmshaven et à Kiel.
mercredi 30 octobre
L’Amirauté réitère l’ordre de sortie. Nouveau refus. L’ordre est annulé, mais 250 marins sont arrêtés.
jeudi 31 octobre
La Turquie demande l'armistice.
en octobre
Condamné à quatre ans de pénitencier en mai 1916, le leader d’extrême gauche (spartakiste) Karl Liebknecht, est amnistié.
Erich Raeder est nommé chef du Service central de l’office maritime du Reich.
vendredi 1er novembre
Le gouvernement envoie un émissaire à Spa pour demander au Kaiser d'abdiquer. Hindenburg s'y oppose, craignant la dislocation de l'armée.
Jamais couronné, le duc allemand Guillaume II d’Urach voit son élection de juillet comme roi de Lituanie (Mindaugas II) finalement invalidée par le Conseil de Lituanie.
dimanche 3 novembre
A l'issue d'une réunion publique à Kiel, les manifestants marchent vers la prison, entraînant des ouvriers et désarmant les officiers. Ils forment des conseils, hissant le drapeau rouge. Ils formulent des revendications portant sur leur vie de marins, sans viser le pouvoir politique. Le gouvernement y envoie Haussmann et le député SPD modéré Noske qui prend la direction du conseil ouvrier de la ville, barrant ainsi la route à Haase, l'un des chefs de l'USPD.
lundi 4 novembre
L'Autriche signe l'armistice en Italie.
A Munich, suite à la capitulation de l'Autriche, un rassemblement mené par Kurt Eisner se termine par le vote réclamant la fin du conflit ainsi que l'instauration d'un gouvernement populaire. Sur le front occidental, Hindenburg décide la retraite générale sur Anvers et la Meuse. Début de la révolution à Stuttgart.
mardi 5 novembre
Le mouvement des ports s'étend à Lubeck et à Hambourg.
Grève générale.
mercredi 6 novembre
Constitution de conseils d'ouvriers, de soldats et de marins à Brème. Max de Bade apprend que Foch dictera les conditions de l'armistice. Groener conseille de désigner Erzberger, connu pour son engagement précoce en faveur de la paix, pour diriger la délégation allemande. Le même jour, les dirigeants du SPD se prononcent pour une monarchie parlementaire et sociale sans Guillaume II ; ils demandent l’armistice immédiat, l’amnistie des révoltés ; les patrons et les syndicats décident de gérer la démobilisation à venir.
Rupture des relations diplomatiques avec la Russie bolchevique.
jeudi 7 novembre
Une délégation allemande se présente devant les lignes françaises à La Capelle.
A Stuttgart, un gouvernement formé de délégués des conseils d'ouvriers, de soldats et de paysans, essentiellement proches du SPD et de l'USPD, se constitue et chasse la maison royale. Le grand-duc de Brunswick est à son tour contraint d'abdiquer sous la poussée conjuguée des marins venus des ports du Nord et des délégués révolutionnaires et spartakistes qui dominent le mouvement ouvrier de la ville. La révolution et la formation de conseils atteignent aussi Hanovre, Cologne et Magdebourg. Cherchant à canaliser un mouvement de plus en plus incontrôlable à Berlin même, Ebert réclame l'abdication du Kronprinz.
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 novembre
A Munich, une émeute contraint la famille régnante (Louis III) à quitter la ville. Kurt Eisner (USPD) proclame la République populaire et est placé à la tête d'un conseil d'ouvriers et de soldats.
vendredi 8 novembre
Foch reçoit la délégation allemande dans un wagon à Rethondes. La Roumanie déclare la guerre à l’Allemagne.
Retrait du gouvernement prussien. Kurt Eisner proclame la République en Bavière ; il forme un gouvernement avec F. Auer. La Saxe est aux mains des conseils.
Libération de Rosa Luxemburg.
samedi 9 novembre
Révolution à Berlin : le matin, des manifestants se dirigent vers le Reichstag et les autres sites névralgiques du pouvoir, ralliant en passant les militaires des casernes. Devant cette menace, Max de Bade tente une nouvelle fois d'obtenir une déclaration d'abdication du Kaiser. Faute de réponse, il annonce l'abdication de son propre chef ; puis il démissionne en confiant les fonctions de chancelier à Friedrich Ebert, leader du SPD, qui déclare vouloir les assumer dans le cadre de la constitution en vigueur. Guillaume II, à qui Groener a déconseillé toute marche sur Berlin, se réfugie en Hollande, sur les conseils de Hindenburg. Alors que le SPD cherche à former ce gouvernement, même avec Karl Liebknecht, la pression croissante des conseils qui contrôlent désormais la ville amène Scheidemann à proclamer la République d'une fenêtre du Reichstag, au début de l'après-midi. Vers seize heures, Liebknecht envahit le château royal et proclame la République socialiste tandis que les délégués révolutionnaires annoncent des élections dans les entreprises et les casernes pour le lendemain matin, les élus devant désigner un gouvernement. L'autorité du SPD est menacée. Un Conseil d'ouvriers et de soldats se met en place à Brême. A Hambourg, Albert Ballin, qui n'avait cessé de mettre en garde, se suicide, désespéré.
Publication du journal spartakiste Die Rote Fahne.
dimanche 10 novembre
Au matin, le gouvernement est formé sous la dénomination de Conseil des commissaires du peuple avec Ebert, Scheidemann et Landsberg du SPD, Haase, Dittmann et Barth de l'USPD. Les membres du SPD se retrouvent majoritaires à la réunion du cirque Busch de l'après-midi. Malgré Liebknecht et les Spartakistes qui crient à la trahison, les délégués entendent le discours unitaire d'Ebert et entérinent le Conseil. Un comité exécutif des conseils créé pour contrôler les commissaires est composé de six membres du SPD, six de l'USPD et de douze soldats proches du SPD. Groener a appelé Ebert au téléphone, au nom de Hindenburg : il assure le nouveau pouvoir de son loyalisme, à charge pour celui-ci de ramener le calme.
L’empereur déchu Guillaume II fuit l’Allemagne à bord d’un train et s’exile aux Pays-Bas.
lundi 11 novembre
Armistice et Cessez-le-feu à onze heures signé par la délégation de Mathias Erzberger dans la clairière de Rethondes : l'armée allemande doit évacuer la rive gauche du Rhin et trois têtes de pont en avant de Cologne, Mayence et Coblence. Foch exige la livraison de l'essentiel du matériel de guerre, des sous-marins et de la flotte, cinq cents locomotives, 150 000 wagons et 5 000 camions, ainsi que la rétrocession des saisies opérées en Belgique, Roumanie, etc. La flotte de surface sera ancrée au large de la Grande-Bretagne. En attendant, le blocus se poursuit. Les généraux ont poussé Erzberger à signer. Celui-ci obtient un délai de quinze jours supplémentaires pour l'évacuation des territoires encore occupés par l'armée allemande et un autre de trente-et-un jours pour le retrait à l'est du Rhin.
Abdication du grand-duc Frédéric-Auguste II d’Oldenbourg, soixante-cinq ans.
mardi 12 novembre
Le Conseil des commissaires du peuple rend public un programme comportant à la fois des décisions et des projets. Il instaure toutes les libertés formelles, de réunion, d'opinion, d'expression et de presse. D'autres mesures débarrassent l'Etat de Prusse de ses archaïsmes institutionnels. La promesse d'introduire le droit de vote pour les hommes et les femmes dès vingt ans annonce la formation d'un Etat allemand plus démocratique que certains de ses voisins de l'Ouest. Bien plus, le Conseil institue aussi la journée de 8 heures et annonce un ensemble de mesures sociales : assurances sociales, allocations chômage et programme de logements ouvriers.
Après l'abdication de l'empereur Charles Ier, l'Autriche signe un traité d'union avec l'Allemagne.
Une partie de l’escadrille Richthofen du lieutenant Göring qui ne voulait pas se rendre aux Américains s’est perdue dans le mauvais temps et s’est retrouvée à Mannheim, où le commandant de la place a mis les pilotes aux arrêts. Averti, Göring a menacé de venir bombarder la ville si ses hommes n’étaient pas libérés.
Le grand-duc Ernest Louis de Hesse a abdiqué. Agé de 49 ans, il régnait depuis 1892. Il est autorisé à demeurer dans ses Etats et son palais.
mercredi 13 novembre
Résiliation du traité de Brest-Litovsk par la Russie.
Abdication du prince Frédéric de Waldeck-Pyrmont (53 ans).
jeudi 14 novembre
Réorganisation de l’administration centrale du Reich.
Le grand-duc Frédéric-François IV de Mecklembourg-Schwerin (30 ans) est l’un des derniers princes allemands à abdiquer.
vendredi 15 novembre
Le secrétaire d'Etat Hugo Preuss, libéral de gauche, entreprend, assisté de Max Weber, Naumann et Haussmann (tous libéraux), de rédiger un projet de constitution républicaine, à la demande d'Ebert.
Les discussions entre patrons (Stinnes, Vögler, Borsig) et les trois syndicats (socialistes, catholiques et Hirsch-Duncker) aboutissent à un accord appelé Communauté du travail (Arbeitsgemeinschaft) qui instaure la liberté syndicale dans l'entreprise, les conventions collectives.
Dissolution de la Chambre des représentants et suppression de la Chambre des seigneurs en Prusse.
samedi 16 novembre
Les commissaires du Peuple décident de ne pas reprendre les relations diplomatiques avec la Russie bolchevique.
Ebert s’étant opposé au vœu du Comité exécutif d’organiser une « garde rouge », le majoritaire Otto Wels, commandant de Berlin, organise une « garde républicaine » de 10 000 hommes. Il se heurte ainsi au préfet de police, l’indépendant Eichhorn.
dimanche 17 novembre
Les Allemands évacuent Bruxelles.
lundi 18 novembre
Le Bureau impérial des statistiques (créé en 1872) change de nom pour devenir le Bureau des statistiques du Reich (Statistische Reichsamt - StRA). Il conserve comme président Ernst Delbrück, en fonction depuis 1912.
jeudi 21 novembre
Les dernières troupes allemandes évacuent l’Alsace-Lorraine.
vendredi 22 novembre
Abdication du grand-duc de Bade Frédéric II (61 ans) et du prince Günther Viktor de Schwarzbourg (66 ans).
Sortie du film Le passeport jaune (Der gelbe Schein), drame de Victor Janson et Eugen Illés, avec Pola Negri, Harry Lietdke, V. Janson et Adolf E. Licho.
du samedi 23 au lundi 25 novembre
Fondation des partis bourgeois : Parti démocrate (DDP), Parti populiste (DVP), Parti national-allemand (DNVP).
lundi 25 novembre
Une réunion des chefs de gouvernement des Länder, présidée par Ebert, se prononce en faveur d'élections rapprochées. D'autre part, Ebert explique qu'il a besoin de techniciens expérimentés et que c'est pour cela qu'il laisse l'ancien appareil de l'Etat en place. Il conserve donc les secrétaires d'Etat de Max de Bade : Hugo Preuss aux Affaires intérieures, Schiffer aux Finances, Solf aux Affaires étrangères... A chacun d'eux est adjoint un social-démocrate, souvent en vain.
Le chef du gouvernement de Munich, Kurt Eisner (USPD), provoque la colère d'Ebert car il a entamé une campagne rendant les anciens dirigeants responsables du déclenchement de la guerre.
Le fédéralisme est entériné pour la Constitution.
jeudi 28 novembre
Contraint de se retirer le 9 novembre, Guillaume II abdique officiellement depuis la Hollande.
Loi sur les élections à l’Assemblée nationale constituante.
Les Allemands évacuent l'Estonie.
Ebert demande au président américain Wilson de fournir des vivres à l’Allemagne.
vendredi 29 novembre
La décision est prise d'élire une Assemblée constituante le 19 janvier 1919.
samedi 30 novembre
Le roi Guillaume II du Wurtemberg a abdiqué. Agé de soixante-dix ans, il était à la tête du royaume depuis 1891.
en novembre
Otto Braun, SPD, devient ministre de l'Agriculture du gouvernement de Prusse.
A Berlin, le « Novembergruppe », dont font partie Jefim Golyscheff et le peintre expressionniste Emil Nolde, publie un manifeste demandant la dissolution des académies et la liberté totale du dessin dans les arts plastiques.
dimanche 1er décembre
Constitution de la Commission du Reich des conseils d’ouvriers et de soldats. Son président est Däumig, de l’USPD.
jeudi 5 décembre
Des conseils d'ouvriers mineurs et métallurgistes ayant réclamé la nationalisation de leurs entreprises, une commission dite de socialisation se réunit, mais sans rien donner.
vendredi 6 décembre
Alors que les Alliés occupent Cologne, des soldats de la garde envahissent le Reichstag à Berlin ou siège le comité exécutif : cette tentative de contre-révolution échoue devant l'intervention de la division de marine et des ouvriers de Berlin. Quatorze morts restent sur le terrain.
Occupation de la Rote Fahne, le journal spartakiste, et tentative de s’emparer de Liebknecht.
samedi 7 décembre
Effervescence révolutionnaire à Berlin : les spartakistes appellent à l’insurrection.
dimanche 8 décembre
Grande manifestation sociale-démocrate à Berlin : indépendants et majoritaires. Scheidemann y dénonce les spartakistes ; Ebert appelle à l’ordre, mais les manifestants condamnent aussi l’activité contre-révolutionnaire de l’armée.
Lettre du maréchal Hindenburg à Ebert demandant la dissolution des conseils de soldats et la convocation immédiate d’une Constituante.
lundi 9 décembre
Les Allemands évacuent la rive gauche du Rhin. Les troupes françaises du général Fayolle occupent Mayence.
Oskar Hegt devient le premier président du parti nationaliste conservateur Deutschnationale Volkspartei (DNVP).
mardi 10 décembre
Arrivée à Berlin des troupes du front (dix divisions sous le commandement du général Lequis). Elles sont accueillies triomphalement par la population. A la porte de Brandebourg, Ebert les salue en les proclamant invaincus, légitimant ainsi l'interprétation des chefs de l'armée.
Le prix Nobel de physique est décerné à Stockholm à l’Allemand Max Hermann Planck, professeur à l’université de Berlin, en récompense de ses travaux sur la théorie quantique. Fritz Haber, directeur de l’institut Kaiser-Wilhelm de Berlin-Dahlem, reçoit le prix Nobel de chimie.
mercredi 11 décembre
Le Conseil des commissaires du peuple lance un appel en faveur de l’unité du Reich et condamne tout séparatisme en Rhénanie.
Les conseils ouvriers et de soldats en Thuringe se prononcent pour une république unitaire.
lundi 16 décembre
Le cuirassé SMS Helgoland, lancé en 1909, est retiré du service actif (il sera livré aux Britanniques en 1920 et détruit en 1921).
du lundi 16 au samedi 21 décembre
Réunion à Berlin du congrès national des conseils. Parmi les 489 délégués, on compte 289 SPD et 90 USPD (dont dix spartakistes, mais ni Liebknecht ni Rosa Luxemburg). Allant dans le sens des vœux des commissaires, le Congrès rejette le projet de fonder une république socialiste ayant pour base les conseils. Il met aussi fin au comité exécutif et le remplace par un nouveau conseil sans pouvoir. La date des élections à l’Assemblée constituante, prévues pour le 16 février, est avancée au 19 janvier. Ce Congrès réclame aussi la socialisation des entreprises « mûres » et surtout la mise en application des « points de Hambourg », soit sept mesures visant à mettre fin aux pouvoirs des officiers sur leurs hommes et dans l'Etat, mais le gouvernement n'obtempère pas.
vendredi 20 décembre
Von Brockdorff-Rantzau, ambassadeur à Copenhague, devient secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.
Réunion du Comité exécutif national élu par la Conférence des conseils en remplacement du Comité exécutif de Berlin.
Après les Yeux de la momie, le réalisateur Ernst Lubitsch a retrouvé l’actrice Pola Negri pour le film Carmen, un drame d’après Prosper Mérimée, qui sort ce jour à Berlin. Les autres acteurs principaux sont Harry Lietdke et Leopold von Ledebur.
samedi 21 décembre
Le Conseil des commissaires du peuple condamne la tentative de formation d’une république séparatiste d’Oldenburg.
Le capitaine Rommel est affecté au 124e RI de Weingarten.
du lundi 23 au mardi 24 décembre
Ne touchant plus leur solde, 3 000 marins venus de Kiel pour « défendre la révolution », occupent le château impérial, s'emparent d'Otto Wels, commandant de Berlin, pénètrent dans la chancellerie et envahissent le bureau d’Ebert. Chargé de la répression par Ebert, le général Lequis attaque le château, ce qui occasionne 68 morts et blessés chez les marins. Une manifestation populaire contraint Lequis à se retirer. Les négociations avec le gouvernement aboutissent à la libération de Wels, mais les marins doivent abandonner la place et être incorporés dans les formations armées républicaines. Ces graves incidents provoquent la rupture entre le SPD et l'USPD qui quitte les gouvernements du Reich, de Prusse et de Saxe.
mardi 24 décembre
Les spartakistes s'entendent avec les communistes de Brême non intégrés dans l'USPD et réunissent une conférence d'une centaine de délégués représentant imparfaitement les noyaux gauchistes du pays.
mercredi 25 décembre
Manifestation spartakiste et occupation du journal majoritaire Vorwäris qui devient le Roter Vorwäris.
Naissance d’une petite-fille de l’ancien empereur Guillaume II. La princesse Herzeleide est le troisième enfant (et la première fille) du prince Oscar de Prusse.
jeudi 26 décembre
Evacuation du journal Vorwäris.
vendredi 27 décembre
Crise au Conseil des commissaires du Peuple : les spartakistes envisagent de constituer un gouvernement Liebknecht-Ledebour-Eichhorn.
Le Comité central des conseils demande le renvoi du général Lequis et la dissolution de son commandement : protestation de Hindenburg.
Les Polonais occupent Posen [Poznan].
samedi 28 décembre
Les commissaires indépendants quittent le gouvernement. Le Comité central appelle pour les remplacer : Noske, gouverneur de Kiel, Wissel et Löbe. Les six commissaires du peuple sont désormais des majoritaires (SPD).
lundi 30 décembre
Ouverture à Berlin de la Conférence nationale spartakiste décidant la fondation du Parti communiste d’Allemagne (KPD), avec pour programme les propositions de Rosa Luxemburg qui rejette la théorie de Lénine sur l'avant-garde : le KPD n'est qu'un guide et non le futur pouvoir. Le parti se prononce contre la participation aux élections pour la Constituante.
en décembre
La capitulation allemande entraîne le rapatriement de Finlande de la division de Rüdiger von der Goltz.