1600
22 juin
A l’ouest de Bruges, l’armée hollandaise du stathouder Maurice de Nassau (12 régiments d’infanterie et 25 escadrons de cavalerie) franchit l’estuaire de l’Escaut grâce à une multitude de petits navires et débarque à Ostende. L’objectif de la campagne est de prendre Dunkerque et mettre hors d’état de nuire ses corsaires.
30 juin
L’armée de Maurice de Nassau se met en route en direction de Nieuport.
2 juillet
Appuyé par un corps expéditionnaire anglais, les troupes des Provinces-Unies (9 400 fantassins, 2 500 cavaliers et 14 canons) sous les ordres de Maurice de Nassau réalise l’exploit de vaincre dans une bataille rangée l’armée espagnole commandée par l’archiduc Albert de Habsbourg (6 000 fantassins, 1 200 cavaliers et 9 canons) à la bataille de Nieuport, sur la côte de Flandre [aujourd’hui en Belgique]. Les vaincus déplorent 3 000 morts et 600 prisonniers, les vainqueurs 1 000 tués et 700 blessés. Il s’agit néanmoins d’une victoire sans lendemain, l’armée hollandaise, fragilisée par des lignes de communication étirées au maximum, étant contrainte de se replier.
dans l’année
Bataille des Dunes.
L’abbaye cistercienne d’Orval est réformée par son abbé, Percin de Montgaillard.
1601
5 juillet
Aux Pays-Bas, entre 12 000 et 20 000 tercios espagnols commandés par l’archiduc Albert d’Autriche mettent le siège devant la ville d’Ostende, défendue par 7 000 à 8 000 hommes, dont 2 000 Britanniques, sous les ordres du gouverneur Charles van der Noot (le siège va durer trois ans).
5 août
Un accord est signé entre Henri de La Tour d'Auvergne, maréchal de France, et l'oncle paternel de Charlotte de La Marck, le comte de Maulévrier, dont les descendants continueront d'appuyer leur revendications sur Bouillon jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
dans l’année
La terre de Ligne, près de Tournai, devient principauté d’Empire.
1602
du lundi 7 au mardi 8 janvier
Echec d’un assaut espagnol contre la place d’Ostende, assiégée depuis six mois.
1603
fin de l’été
Le marquis de Spinola apporte des troupes pour renforcer les forces espagnoles qui assiègent la place d’Ostende depuis deux ans.
1604
20 septembre
Après un siège de trois ans, les Espagnols du marquis de Spinola prennent enfin le port flamand d’Ostende [aujourd’hui en Belgique]. La garnison hollandaise est autorisée à se retirer librement. Depuis le 5 juillet 1601 les pertes ont été lourdes dans les deux camps : 30 000 morts ou blessés côté hollandais, 55 000 côté espagnol.
dans l’année
Un collège catholique irlandais est créé à Anvers.
Publication à Liège de L’Ouverture de cuisine, de Lancelot de Casteau, qui donne pour la première fois la recette de la pâte à choux.
1605
Bernard de Montgaillard, un méridional, réussit, malgré les résistances de la communauté, à se faire désigner comme abbé d'Orval par les archiducs Albert et Isabelle.
Le premier journal connu, le Nieuwe Tijdinghen, est publié à Anvers par Abraham Verhoeven. Ce premier numéro est consacré à la bataille d'Eeckeren du 17 mai 1605.
1606
23 juin
Décès à Louvain de l’humaniste Juste Lipse (Jost Lips), à l’âge de 59 ans.
1607
La famille de Bourbon ne possède plus la baronnie d’Enghien.
1609
29 mars
Une trêve de douze ans est conclue à Anvers entre l’Espagne et les Provinces-Unies. Le prélat italien Guido Bentivoglio, nonce apostolique dans les Flandres, est le principal artisan de cette paix.
en septembre
De retour en Flandre après huit ans passés en Italie, Pierre Paul Rubens est nommé peintre officiel de la cour d’Albert et Isabelle, souverains des Pays-Bas. Il est autorisé à installer son atelier à Anvers plutôt qu’à Bruxelles et à travailler pour d’autres clients.
1613
10 juin
Lettres patentes faisant du comte Charles-Bonaventure de Bucquoy le grand bailli du Hainaut.
1616
Un collège catholique irlandais est créé à Louvain.
1620
27 mars
Ouverture à Alost de la première classe du collège jésuite (Collegium alostanum [aujourd’hui collège Saint-Joseph]).
1621
31 mars
Décès à Madrid du roi d’Espagne Philippe III, à l’âge de 43 ans. Son fils Philippe IV (16 ans) lui succède.
en avril
Expiration de la trêve conclue en 1609 avec les Provinces-Unies. Isabelle reprend avec acharnement la guerre, engage ses bijoux pour lever des troupes.
13 juillet
L’archiduc Albert d'Autriche est mort à Bruxelles, à l'âge de 62 ans. N’ayant pas eu d’enfants, les Flandres retournent à l’Espagne mais Philippe IV demande à Isabelle, sa tante (épouse d’Albert), de rester à Bruxelles comme gouvernante.
dans l’année
Grâce au soutien des archiducs Albert et Isabelle, les jésuites implantent des institutions religieuses dans la ville de Hal.
1622
29 août
Bataille de Fleurus [dans l'actuelle Belgique] : en route pour faire lever le siège de Bergen-op-Zoom, les forces protestantes de Christian de Brunswick et d’Ernst von Mansfeld (8 000 fantassins, 6 000 cavaliers, 11 canons) sont vaincues à 10 km au nord-est de Charleroi par l’armée espagnole de Gonzalo Fernandez de Cordoba (6 000 fantassins, 2 000 cavaliers, 4 canons). Les vaincus déplorent 5 000 morts, blessés (dont Christian de Brunswick qui a perdu le bras gauche) et prisonniers, les catholiques seulement 300 morts et 900 blessés.
10 septembre
Le prêtre des Pays-Bas espagnols Richard de Saint-Anne (natif de Beignée, à Ham-sur-Heure) figure par les 52 chrétiens exécutés ce jour au Japon : il a été brûlé vif à Nagasaki. Il avait 37 ans environ.
1627
Spinola est rappelé des Pays-Bas à Madrid.
Début à Liège de la lutte entre les Chiroux - partisans du prince - et les Grignoux - démocrates (elle durera plus de 20 ans et verra la victoire des Chiroux).
1628
10 janvier
Le peintre flamand Philippe de Champaigne (26 ans) est officiellement promu à la cour de France. Il est chargé de diriger la décoration des appartements de la reine Marie de Médicis dans son palais du Luxembourg, à Paris.
1629
14 septembre
Les Hollandais prennent Bois-le-Duc aux Espagnols à l’issue d’un siège de quatre mois et demi.
dans l’année
Création du conseil des Flandres.
1632
22 août
Après plus de deux mois de siège, Maastricht est enlevé aux Espagnols par les Hollandais.
6 novembre
Opposant à Richelieu, le duc Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, s’enfuit à Bruxelles.
1633
3 août
La baronnie de Lede (au sud-est de Gand) est érigée en marquisat au profit de Guillaume de Bette pour services rendus à l’Espagne.
1er décembre
Isabelle est morte à Bruxelles, à l'âge de 67 ans. Les Pays-Bas espagnols passent à Philippe IV d'Espagne (28 ans).
1635
8 février
Traité de Paris : ligue de la France et des Provinces-Unies contre l'Espagne prévoyant le partage des Pays-Bas espagnols [Belgique].
19 mai
Louis XIII déclare la guerre à l'Espagne, et donc à Philippe IV, frère de sa femme. 30 000 hommes répartis en deux colonnes pénètrent aux Pays-Bas espagnols (Wallonie, Belgique).
20 mai
Bataille d’Avein [aujourd’hui Les Avins, dans la commune belge de Clavier, province de Liège] : les 35 000 soldats français des maréchaux Brézé (Urbain de Maillé) et Châtillon (Gaspard III de Coligny) battent les 14 000 Espagnols du prince Thomas de Savoie. Ces derniers déplorent 5 000 morts et blessés et 1 500 prisonniers.
fin mai
Les troupes françaises, ayant battu le cardinal-infant aux Pays-Bas espagnols, font leur jonction avec l’armée hollandaise près de Maastricht.
24 juin
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], Français et Hollandais mettent le siège devant Louvain.
4 juillet
Général italien passé du service impérial à celui de l’Espagne, Ottavio Piccolomini arrive avec son armée devant Louvain, obligeant les forces françaises et hollandaises à lever le siège de la ville et à se replier dans la région de Roermond.
en septembre
Rapatriement en France des troupes royales ayant envahi les Pays-Bas espagnols.
dans l’année
Le théologien hollandais Corneille Jansen, dit Jansénius, devient évêque d’Ypres.
1636
en été
Attaque générale espagnole sur la France, au nord (depuis les Pays-Bas), à l’est et au sud.
en novembre
Retraite espagnole.
1637
16 avril
Assassinat du bourgmestre de Liège Sébastien La Ruelle.
26 juillet
A l’issue d’un siège, les Français enlèvent Landrecies [Nord] aux Espagnols.
2 août
Les troupes suédoises et françaises du maréchal de Châtillon pillent et incendient complètement le monastère d’Orval et ses dépendances.
11 octobre
Une opération combinée hollandaise (Henri de Nassau) et française (La Valette d’Epernon) aboutit à la prise de Breda.
dans l’année
Le théologien Libert Froidmont succède à Jansénius comme titulaire de la chaire d’Ecriture sainte à Louvain.
1638
6 mai
Décès à Ypres du théologien hollandais et évêque d’Ypres Jansénius, à l'âge de 53 ans.
1639
31 octobre
Bataille navale des Dunes (bataille des Downs) : dans les eaux anglaises, les Espagnols de l’amiral Oquendo subissent un échec sanglant face aux Hollandais de l’amiral Maarten Tromp, au large de Douvres. Les Pays-Bas espagnols sont isolés.
1640
30 mai
Décès à Anvers du peintre Pierre Paul Rubens, à l’âge de 63 ans.
1641
3 septembre
Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne renonce à ses revendications sur Bouillon en échange de 30 000 livres promises par les évêques de Liège au traité de Tongres.
9 décembre
Décès à Londres, dans le quartier de Blackfriars, du célèbre peintre flamand Sir Antoon Van Dyck, à l’âge de 42 ans.
dans l’année
L’Augustinus de l’évêque d’Ypres Jansénius est condamné par l’Inquisition.
1642
26 mai
Bataille de Honnecourt [Nord] : l’armée espagnole des Pays-Bas (13 000 fantassins, 6 000 cavaliers, 20 canons), commandée par Francisco de Melo, est victorieuses des troupes françaises (7 000 fantassins, 3 000 cavaliers, 10 canons) du comte de Guiche. Les Français perdent 7 000 hommes (dont 3 200 tués), les Espagnols 500 seulement.
dans l’année
Le pape Urbain VIII condamne à son tour l’Augustinus de Jansénius.
1644
6 juin
L’empereur Ferdinand III crée le titre de duc d’Arenberg en faveur de Philippe François d’Arenberg, duc d’Aarschot, âgé de 18 ans. Originaire de l’Eifel [ouest de l’Allemagne], la famille d’Arenberg a ses principaux centres dans les Pays-Bas méridionaux [Belgique].
1646
29 juin
Alors qu’il allait cesser le siège, faute de munitions, Gaston d’Orléans enlève Courtrai aux Espagnols.
18 juillet
Gaston d’Orléans quitte Courtrai pour poursuivre l’armée de Charles IV de Lorraine.
7 septembre
Dans les Pays-Bas espagnols, les Français du duc d’Enghien mettent le siège devant le port espagnol de Dunkerque. Ils s’emparent également de Furnes.
1648
30 janvier
Signature du traité de paix de Münster mettant fin à la guerre de 80 ans entre les Pays-Bas et l’Espagne. Le roi reconnaît l’indépendance des Provinces-Unies, qui cessent de faire partie de l’Empire allemand. Les Espagnols acceptent également la fermeture de l’Escaut au trafic (ce qui va entraîner l’asphyxie d’Anvers), cèdent les territoires conquis par Frédéric-Henri de Nassau (Flandre maritime, Nord-Brabant, Maëstricht) et renoncent à toute expansion en Insulinde.
27 mai
Les Français de Condé s’emparent d’Ypres.
17 août
Les troupes espagnoles de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas, s’emparent de Lens.
20 août
Le prince de Condé est victorieux des Espagnols de l’archiduc Léopold-Guillaume sous les murs de Lens.
1649
19 février
Un envoyé de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas espagnols, est reçu par le Parlement de Paris, en état de révolte contre le roi de France.
17 mars
Profitant de la révolte de Paris contre la Royauté française, l’avant-garde d’une armée espagnole venue des Pays-Bas espagnols arrive aux environs de Soissons.
22 mars
Le maréchal du Plessis-Praslin repousse les Espagnols.
24 juin
Le comte d’Harcourt met le siège devant la place espagnole de Cambrai (Pays-Bas espagnols).
2 ou 3 juillet
L’arrivée de renforts espagnols dans la place contraint le comte d’Harcourt à lèver le siège de Cambrai.
1650
Maximilien-Henri de Bavière (29 ans) devient prince-évêque de Liège.
1652
La ville de Braine-le-Comte est cédée par le roi d’Espagne à la maison d’Arenberg, en échange de la terre de Zevenbergen.
1653
27 mai
La tombe du roi franc Childéric Ier (le père de Clovis Ier mort en 481) est découverte à Tournai par un ouvrier qui détruisait une maison le long du cimetière de l’église Saint-Brice. Le trésor comprend des bijoux en or, une épée d’apparat, une tête de taureau en or, un bracelet torse, des pièces d’or et 300 abeilles d’or.
28 octobre
Décès à Louvain du théologien Libert Froidmont, à l’âge de 66 ans.
1654
25 janvier
Accusé de trahison au profit de la France, l’ancien duc Charles IV de Lorraine, qui a abdiqué en 1634, est arrêté par les Espagnols à Bruxelles et transféré à l’Alcazar de Tolède.
1655
14 juillet
Le maréchal français Turenne reprend aux Espagnols la ville de Landrecies, place importante pour la protection des Pays-Bas espagnols.
15 août
Les Français mettent le siège devant Mons.
18 août
Mons tombe aux mains des Français.
17 septembre
Le roi d’Espagne Philippe IV meurt à Madrid après avoir souffert le martyr pendant des jours. Egalement souverain des Deux-Siciles et des Pays-Bas, il était âgé de 60 ans. Son fils Charles II (4 ans seulement) lui succède sous la tutelle de sa mère Marie-Anne d’Autriche.
dans l’année
Herstal fait désormais partie de la principauté de Liège.
1656
Fils naturel du roi Philippe IV, don Juan José d’Autriche devient gouverneur des Pays-Bas espagnols.
Louis de Crevant, marquis d’Humières, est nommé lieutenant général de France en Flandre.
1658
14 juin
A la tête d’une armée anglo-française, le maréchal de Turenne écrase l'armée espagnole de don Juan José d’Autriche et de Condé à la bataille des Dunes, près de Dunkerque. Les Franco-Anglais ont perdu 500 hommes, par contre les Espagnols et le corps de Condé laissent sur le terrain plus de 6 000 hommes dont 3 000 à 4 000 prisonniers.
23 juin
L’officier flamand Guillaume de Bette, marquis de Lede, commandant de la garnison espagnole assiégée de Dunkerque, succombe aux blessures reçues au combat. Il avait 47 ans.
de juillet à octobre
Turenne conquiert la Flandre et Ypres.
1659
7 novembre
Signature sur l'île des Faisans (Hendaye en Pays Basque) du traité des Pyrénées entre la France (Mazarin) et l'Espagne (Luis Mendez de Haro) mettant fin aux hostilités entre ces deux pays : l'Espagne cède à la France Philippeville, Marienbourg (évêché de Liège) ; Avesnes, Le Quesnoy, Landrecies (Hainaut) Gravelines, Bourbourg (Flandre) ; Ivoi, Montmédy, Damvillers, Thionville (duché de Luxembourg) ; le Roussillon et la Cerdagne, l'Artois (moins Aire et Saint-Omer) ; le Barrois, le Clermontois, Dun, Stenay, Jametz et une route stratégique d'une demi-lieue de large vers Metz et l'Alsace dans le duché de Lorraine, rendu comme un manteau troué à son duc.
dans l’année
Don Juan José d’Autriche n’est plus gouverneur des Pays-Bas espagnols. Le général Luis de Benavides Carrillio lui succède.
1661
Construction du beffroi de Gand.
1664
Francisco de Castel Rodrigo succède au général Luis de Benavides Carrillo comme gouverneur des Pays-Bas espagnols.
1665
17 septembre
Décès du roi d’Espagne Philippe IV, à l'âge de 50 ans. Son fils Charles II (4 ans) lui succède.
1666
mi-septembre
Début de la construction aux Pays-Bas espagnols, sur la Sambre (Hainaut), de la forteresse de Charnoy, rebaptisée « Charleroi » en l’honneur du roi Charles II.
1667
24 mai
Début de la guerre de Dévolution. Les troupes françaises du maréchal de Turenne franchissent la frontière des Pays-Bas espagnols.
27 mai
Menacés par l’avance des armées françaises, les soldats espagnols abandonnent la forteresse en construction à Charleroi.
de mai à septembre
Les Flandres sont conquises par les Français jusqu'à Alost : prise de Charleroi, Tournai, Douai, Courtrai et Lille (siège de Vauban).
31 août
Créqui bat Marsin (père) à Gand.
12 septembre
Turenne s’empare de la ville d’Alost, coupant ainsi les communications entre Bruxelles et Gand.
13 septembre
La forteresse de Mons se rend aux Français.
1668
23 janvier
Afin d’arrêter l’offensive française dans les Pays-Bas espagnols, l’Angleterre, les Provinces-Unies et la Suède forment la Triple-Alliance à La Haye.
2 mai
Charles Colbert, marquis de Croissy (représentant de Louis XIV), et le baron de Bergheik (délégué du marquis de Castel Rodrigo, représentant du roi Charles II) signent le traité de paix d’Aix-la-Chapelle qui met fin la guerre de Dévolution entre la France et l’Espagne. La France accepte de restituer le comté de Bourgogne [Franche-Comté] mais reçoit onze villes des Pays-Bas méridionaux (Charleroi, Binches, Ath, Douai, Tournai, Audenarde, Lille, Armentières, Courtrai, Bergues, Furnes et le fort de la Scarpe).
dans l’année
Installation d'un Parlement en Flandre.
Charles de Bentzeradt, originaire d'Echternach (Luxembourg), devient abbé d’Orval.
1672
5 mai
En préparation de l’offensive contre la Hollande, le roi Louis XIV inspecte en personne les troupes françaises à Charleroi.
1674
11 août
Bataille de Seneffe dans le sud des Pays-Bas espagnols [aujourd’hui en Belgique] : à 38 km au sud de Bruxelles, l’armée française du maréchal Condé (30 000 fantassins, 14 200 cavaliers et 60 canons) a vaincu les forces alliées de Guillaume III d’Orange (Hollandais, Espagnols, Autrichiens et Allemands : 40 000 fantassins, 22 000 cavaliers, 70 canons). Les vaincus déplorent 15 000 morts et prisonniers et 10 000 blessés, les vainqueurs 10 000 tués ou blessés.
12 août
Décès à Paris du peintre flamand Philippe de Champaigne, à l’âge de 72 ans.
17 octobre
Décès à Bruxelles de Philippe-François d’Arenberg, 7e duc d’Aerschot et 1er duc d’Arenberg. Il avait 49 ans. Son frère cadet Charles-Eugène (41 ans) lui succède.
1675
3 juin
Le roi d’Espagne Charles II a nommé le duc Charles-Eugène d’Arenberg grand bailli, lieutenant et capitaine général de Hainaut.
1676
Le maréchal de France Louis de Crevant, marquis d’Humières, est nommé gouverneur général du Hainaut.
1677
16 ou 17 mars
Les Français du maréchal de Luxembourg prennent Valenciennes.
11 avril
Bataille de Cassel (ou de la Peene), en Flandre française : Philippe d'Orléans (frère de Louis XIV), le maréchal de Luxembourg et leurs 30 000 hommes battent les 30 000 hommes coalisés (hollandais, anglais est espagnols) du prince d'Orange (3 000 morts et 4 000 prisonniers) à Noordpeene.
18 avril
Le maréchal de Luxembourg s’empare de Cambrai.
19 avril
Saint-Omer tombe à son tour aux mains des Français.
dans l’année
Le château de Braine-le-Comte est détruit par le gouverneur-général des Pays-Bas (Carlos de Gurrea, duc de Villahermosa) afin d’empêche sa prise par les Français.
1678
18 octobre
Décès à Anvers du peintre flamand Jacob Jordaens, à l'âge de 85 ans.
dans l’année
Traité de Nimègue : échange de territoires entre la France et les Pays-Bas espagnols : la frontière actuelle se dessine (Ypres et Bouillon passent à la France).
1681
25 juin
Décès à Mons, dans le comté de Hainaut, de Charles-Eugène d’Arenberg, 8e duc d’Aerschot et 2e duc d’Arenberg. Son fils Philippe-Charles (18 ans) lui succède.
1682
30 avril
La congrégation catholique de Notre-Dame de la Visitation de Gand est officiellement reconnue par les autorités civiles de Gand. Fondée en 1665, elle s’inspire de la spiritualité de saint François de Sales.
1684
28 novembre
Par son Règlement, le prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière supprime les vieux privilèges liégeois et limite la participation des Métiers dans les affaires publiques. Pour mater la rébellion liégeoise, il a fait appel à une troupe de 30 000 Bavarois.
1685
23 août
Le duc Philippe-Charles d’Arenberg (22 ans) reçoit les insignes de l’ordre de la Toison d’or à Bruxelles, des mains du prince de Nassau, gouverneur et capitaine général de Gueldre.
1688
3 juin
Décès à Bonn de Maximilien-Henri de Bavière (67 ans), prince-évêque de Liège depuis 38 ans.
17 août
Jean-Louis d’Elderen (67 ans) est élu prince-évêque de Liège (confirmation le 15 novembre et ordination le 27 décembre).
1690
9 mars
Le poète flamand de langue latine Jacobus Wallius (Jacques van de Walle) est décédé à Anvers, à l’âge 90 ans.
25 avril
Décès à Bruxelles du peintre et graveur flamand David II Teniers, dit le Jeune. Gendre de Jan Brueghel l’Ancien, il avait 79 ans.
mi-juin
Campagne française des Flandres : l’armée française du duc de Luxembourg est divisée en deux. Le maréchal d’Humières est chargé de défendre les garnisons installées le long de la Lys et de l’Escaut.
23 juin
Parti de Deinze, le gros des troupes françaises des Flandres traverse la Sambre à Jeumont. L’armée du duc de Luxembourg est bien renforcée par des renforts de Boufflers.
27 juin
L’armée de Luxembourg fait halte à Boussu.
28 juin
L’armée alliée des Flandres commandée par le général allemand von Waldeck établit son campement entre Nivelles et Pieton.
30 juin
Grâce à la construction de pontons, la majeure partie de l’armée du duc de Luxembourg peut franchir la Sambre au niveau de Ham.
1er juillet
Bataille de Fleurus [aujourd’hui en Belgique] : les 40 000 Français (et 70 pièces d’artillerie) du duc de Luxembourg remportent une grande victoire sur les 48 000 soldats alliés (Impériaux, Hollandais, Anglais et Espagnols) et 90 pièces d’artillerie commandés par le général allemand Waldeck. Les pertes françaises ne sont que de 4 000 hommes tués ou blessés, alors que les vaincus déplorent 12 000 tués ou blessés et 8 000 prisonniers (plus 106 drapeaux et 49 canons perdus). Mais les Français ne vont pas profiter de leur victoire : plutôt que de suivre l’avis de Louvois, qui souhaitait que Luxembourg assiège rapidement Namur et Charleroi, Louis XIV, inquiet de la situation du Dauphin, ordonne au commandant français de diviser ses forces. Cette décision permet à Waldeck de se retirer sur Bruxelles avec ce qui lui reste de troupes en état de combattre.
2 août
Les troupes de l’Electeur de Brandebourg rejoignent celles du général Waldeck : forte désormais de 55 000 hommes, l’armée alliée se met en marche vers Genappe.
7 août
La grande armée alliée du général Waldeck est à Nivelles.
dans l’année
Le maréchal de France Louis de Crevant, marquis d’Humières, est nommé commandant général pour toutes les opérations en Flandre.
1691
15 mars
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], la ville de Mons est investie par les 46 000 hommes du maréchal Boufflers. Vauban dirige les travaux du siège de la cité grâce au matériel préparé par Louvois durant l’hiver : des milliers de travailleurs sont chargés de creuser des tranchées. L’armée du maréchal de Luxembourg, d’une force équivalente, couvre à distance les opérations, en présence du roi Louis XIV et d’une partie de sa cour. 90 canons sont déployés pour mettre fin à la résistance de la garnison, forte de 5 000 hommes environ et commandée par le marquis de Gastañaga.
vers le 20 mars
Mise au courant du siège de Mons par les Français, une force alliée de 38 000 hommes se met en marche sous le commandement de Guillaume III pour tenter de lever le siège de Mons. Mais l’armée de Luxembourg empêche toute approche de la ville.
30 mars
A cette date, l’artillerie française a déjà tiré 7 000 boulets et 3 000 obus de mortier sur la ville de Mons.
8 avril
Siège de Namur : les tambours battent la chamade à 17 heures à l’intérieur de la ville de Mons pour signifier la reddition de la place.
10 avril
La garnison de la ville de Mons quitte la cité, où pénètre l’armée française. Louis XIV nomme comme gouverneur de la ville Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac (la cité sera restituée à l’Espagne par le traité de Ryswick, en 1697).
12 avril
Satisfait de la victoire de Mons, Louis XIV rentre à Versailles.
au printemps
Louis XIV déclare la guerre à la principauté indépendante de Liège.
fin mai
L’armée française du maréchal de Luxembourg dévaste la ville de Hal.
2 juin
L’armée française du maréchal Boufflers investit la ville de Liège.
Le roi d’Angleterre et stathouder des Pays-Bas Guillaume III d’Orange arrive à Anderlecht, où il prend le commandement d’une armée alliée forte de 56 000 hommes (63 bataillons et 180 escadrons).
4 juin
Début du bombardement de Liège par l’artillerie française.
6 juin
Fin du bombardement de Liège par les Français.
16 août
Parti combattre en Serbie au service de l’empereur contre les Ottomans, le jeune duc Philippe-Charles d’Arenberg a été grièvement blessé d’une balle à la poitrine à la bataille de Slankamen, près de Belgrade.
25 août
Le duc Philippe-Charles d’Arenberg a succombé à ses blessures à Peterwaradin [aujourd’hui Petrovaradin, en Voïvodine serbe]. Il avait 28 ans. Son jeune fils Léopold-Philippe (9 mois seulement) lui succède.
18 septembre
Bataille d’arrière-garde de Leuze (-en-Hainaut) : dépêchés par le maréchal de Luxembourg, 4 000 hommes de cavalerie surprennent près de Tournai l’arrière-garde de cavalerie de l’armée anglo-hollandaise de Guillaume III, qui était en train de se retirer vers le nord après la campagne d’été. Bien supérieurs en nombre mais gênés par la configuration du terrain, les 12 000 cavaliers alliés sont mis en déroute par une charge à l’épée des Français, ne devant leur salut que grâce à l’arrivée des renforts envoyés par le feld-maréchal Waldeck. Les vaincus déplorent entre 1 500 et 2 000 morts ou blessés, les vainqueurs 400 morts ou blessés.
24 septembre
Dans la région de Liège, les troupes françaises incendient Waremme. La ville est détruite aux deux-tiers.
4 décembre
Le roi Charles II nomme l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel gouverneur des Pays-Bas espagnols [Belgique].
1692
26 mars
Nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols par le roi par Charles II, l’Electeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, gendre de l’empereur Léopold Ier, fait son entrée officielle dans la ville de Bruxelles. Il est assisté du comte Jean de Brouchoven.
21 mai
Dans les Flandres, le roi de France Louis XIV passe en revue les 100 000 hommes du duc de Boufflers rassemblés au camp de Gévries.
23 mai
Louis XIV donne officiellement l’ordre à l’armée française du camp de Gévries de se diriger vers Namur.
nuit du 25 au 26 mai
La cavalerie de l’armée française du duc de Boufflers investit la place de Namur.
26 mai
Forte de 60 000 soldats et de 151 canons, l’armée française, commandée par le duc de Boufflers et le marquis de Vauban, met le siège devant Namur, une importante place-forte des Pays-Bas espagnols située à la confluence de la Meuse et de la Sambre. La garnison assiégée (entre 6 000 et 8 500 hommes, majoritairement des Espagnols, mais également des Hollandais, des Brandebourgeois, des Wallons et des hommes du Holstein) est commandée par le soldat et l’ingénieur hollandais Menno van Coehoorn. Rapidement des travaux sont entrepris par les ingénieurs de Vauban pour empêcher la ville d’être secourue. Le roi Louis XIV se rendra sur place pour assister aux opérations. Le maréchal de Luxembourg reste en réserve avec 60 000 hommes pour empêcher toute intervention de Guillaume III.
4 juin
Grâce aux opérations d’approche dirigées par Vauban, les assiégeants français atteignent le fossé de Namur. De son côté, l’un des bastions est ravagé par l’artillerie, obligeant les défenseurs à se replier sur la muraille médiévale.
5 juin
Afin d’éviter la mise à sac de la cité, Namur capitule à 8 heures du matin mais la garnison se retire vers la citadelle, séparée de la ville par la Sambre, afin de poursuivre la résistance. Une trêve est établie jusqu’au matin du 7 juin. Les défenseurs acceptent de ne pas tirer sur la ville tandis que les Français sont d’accord pour ne pas ouvrir le feu depuis cette position acquise ce jour. Les fortes pluies du mois de juin vont ralentir les opérations françaises.
8 juin
Siège de Namur : ouverture de la tranchée permettant aux troupes françaises d’approcher de la citadelle.
12 juin
Sept bataillons ainsi que les mousquetaires du roi participent au premier grand assaut contre la citadelle de Namur : prise de la redoute de La Cachotte. Les sapeurs français s’attaquent désormais au fort Guillaume, défendu par Coehoorn en personne.
13 juin
Après trois jours d’une intense canonnade, les défenses avancées de la citadelle Namur sont enlevées par les Français à 11 heures du matin. Vauban poursuit la construction de tranchées à partir de ces nouvelles positions gagnées.
21 juin
Siège de Namur : dans la soirée, quatorze compagnies françaises, soutenues par sept bataillons, lancent l’assaut décisif contre le fort Guillaume. Les principales défenses s’effondrent.
22 juin
Les défenseurs du fort Guillaume se rendent avant l’ultime assaut français. Coehoorn et ses deux cents hommes sont capturés. Seule la partie occidentale de la forteresse de Namur (Terra Nova), défendue par 3 500 hommes, résiste encore.
26 juin
Un déluge de boulets et de munitions diverses s’abat sur les derniers défenseurs de Namur.
28 juin
Les soldats français parviennent au pied des brèches de Terra Nova.
En fin de soirée, des grenadiers français réussissent à pénétrer dans le dernier bastion de la garnison de Namur. Le prince de Barbençon entend résister jusqu’au bout mais des soldats hollandais et brandebourgeois menacent de se mutiner.
30 juin
Après plus d’un mois de siège, les derniers défenseurs de la citadelle de Namur, commandés par le prince de Barbençon, se rendent aux Français à 6 heures du matin. En 36 jours, les Français déplorent 7 000 morts ou blessés, les alliés 4 000.
1er juillet
Le commandant de la garnison alliée de Namur, Menno, Coehoorn, est autorisé à quitter la ville et à se retirer vers le Nord avec ses hommes et les honneurs de la guerre.
2 juillet
Louis XIV quitte Namur (retour à Versailles deux semaines plus tard).
8 juillet
Le maréchal de Luxembourg se met en marche contre l’armée de Guillaume III, en direction de Nivelles.
fin juillet
Informé par ses espions que l’armée anglo-hollandaise va tenter de reprendre Namur, Louis XIV ordonne au maréchal de Luxembourg d’affronter rapidement Guillaume III.
1er août
Guillaume III d’Angleterre et des Pays-Bas parvient à Halle.
3 août
Bataille de Steinkerque [aujourd’hui Steenkerque, partie de la commune de Braine-le-Comte, dans le Hainaut belge] : attaqués par surprise à l’aube à 50 kilomètres au sud-ouest de Bruxelles, les 80 000 Français du maréchal de Luxembourg ont remporté une victoire difficile sur une armée anglo-hollandaise (renforcée de soldats danois) de taille équivalente commandée le roi Guillaume III d’Orange. D’abord débordée sur son aile droite par l’assaut de l’avant-garde alliée du duc de Wurtemberg, l’armée française parvient à se réorganiser et à profiter du terrain et des mésententes entre l’infanterie anglaise et la cavalerie hollandaise du comte Solms pour contre-attaquer dans l’après-midi. Dans la soirée, l’arrivée à Enghien des renforts du maréchal de Boufflers contraint le roi d’Angleterre à ordonner la retraite. Au terme de cette journée, les Alliés ont perdu 10 000 soldats (tués ou blessés ; dont le général écossais Hugh Mackay tué au combat, à 52 ans), 10 canons et 9 drapeaux, mais les pertes des vainqueurs sont également lourdes (8 000 morts et blessés).
8 septembre
Henry d’Harcourt, marquis de Beuvron, défait 4 000 soldats de Neufbourg et de Cologne à Ourteville, près de Roumont [aujourd’hui dans la province belge de Luxembourg] : 300 ennemis sont tués et 800 autres sont faits prisonniers, dont le comte de Welen, commandant des troupes de Neufbourg.
Un tremblement de terre (estimée à une magnitude de 5,8) a frappé le Brabant. Le séisme a été ressenti aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre.
1693
6 janvier
La ville de Furnes, assiégée par les Français de Boufflers, capitule.
7 juin
Une armée française atteint la localité de Gembloux.
en juin
Le roi de France quitte les Pays-Bas, laissant le commandement de l’armée des Flandres à ses maréchaux (Louis XIV ne suivra plus ses troupes au front).
4 juillet
Bataille de Boussu-les-Walcourt [aujourd’hui à Froidchapelle, dans le Hainaut belge] : chargé d’amener un convoi de soixante-dix chariots au maréchal de Luxembourg (qui assiège Charleroi), le maréchal de camp français Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac, bat les Anglo-Hollandais près de Mons. Le commandant français, âgé de 45 ans, a trouvé la mort dans les combats : il a été tué d’un coup de feu à la tempe.
19 juillet
L’armée française du maréchal de Luxembourg met le siège devant Huy, près de Liège.
24 juillet
Capitulation de Huy.
29 juillet
Le maréchal de Luxembourg a remporté une grande victoire dans le Brabant flamand sur l’armée alliée commandée par le roi Guillaume III d’Orange : les 75 000 soldats français (190 escadrons de cavalerie, 90 d’infanterie et 2 d’artillerie) ont attaqué 50 000 Anglais, Hollandais, appuyés par quelques unités espagnoles (140 escadrons de cavalerie, 64 d’infanterie), à Neerwinden [aujourd’hui section de la ville belge de Landen]. La victoire française a été emportée grâce à l’action décisive des gardes-françaises. Mis en déroute, les Alliés ont laissé sur le terrain 19 000 hommes (tués [dont le comte Solms et le prince d’Arenberg et Brabançon, comte de Namur], blessés [le comte de Galway] ou prisonniers [comme le duc d’Ormonde]). Mais les lourdes pertes françaises (9 000 soldats) empêchent les vainqueurs de poursuivent les vaincus. Côté français, le prince de Conti, le maréchal de Joyeuse et les deux fils du maréchal de Luxembourg ont été blessés (l’un de ces derniers y perd une jambe). Le commandant des « oies sauvages » (la brigade irlandaise au service de Louis XIV) et de l’aile gauche de l’armée française, Patrick Sarsfield a été mortellement touché. Outre les 80 canons, armes et munitions, les Français ont saisi tant de drapeaux que le maréchal de Luxembourg gagnera à Neerwinden le surnom de « tapissier de Notre-Dame ». Choqué de voir les Français refuser de reculer face au feu meurtrier des Alliés, Guillaume III s’est écrié : « Oh ! L'insolente nation ! ».
21 août
Le général irlandais Patrick Sarsfield a succombé à ses blessures à Huy. Il avait 39 ans environ.
10 septembre
Le maréchal de Villeroy, assisté de Vauban, met le siège devant la place-forte espagnole de Charleroi.
11 octobre
La garnison espagnole de Charleroi capitule devant le maréchal de Villeroy à l’issue d’un mois de siège.
1694
1er février
Le prince-évêque de Liège Jean-Louis d’Elderen est décédé d’un catarrhe suffocant, à l’âge de 73 ans.
du 10 au 11 mars
Les obsèques du prince-évêque de Liège Jean-Louis d’Elderen sont organisées en la basilique Notre-Dame de Maastricht [aujourd’hui dans le sud des Pays-Bas].
20 avril
Le jeune archevêque de Cologne Joseph-Clément de Bavière (22 ans) devient également prince-archevêque de Liège. Le frère cadet de l’électeur de Bavière doit cependant renoncer aux diocèses allemands de Regensburg et de Freising.
8 août
Le penseur janséniste français Antoine Arnauld est décédé à Bruxelles. A la fois prêtre, théologien, mathématicien et philosophe, le « Grand Arnauld » était âgé 82 ans.
28 septembre
Près de Liège, la ville de Huy est reprise aux Français par Guillaume III d’Orange. La cité était tombée aux mains de Louis XIV un an plus tôt.
dans l’année
Le maréchal et duc français de Boufflers est nommé gouverneur général de Flandre et de Hainaut.
1695
2 juillet
Dans les Pays-Bas espagnols, une armée alliée (34 000 fantassins et 24 000 cavaliers) commandée par Guillaume III d’Orange, Menno van Coehoorn et Maximilien de Bavière met le siège devant la forteresse de Namur, prise trois ans plus tôt par les Français. La garnison, forte de 13 000 hommes, est commandée par le maréchal de Boufflers.
18 juillet
Siège de Namur : les armées alliées ont pris le contrôle de toutes les fortifications extérieures construites par Vauban.
fin juillet
Le maréchal de Villeroy envoie au roi Louis XIV un rapport sur les effectifs et le matériel nécessaire pour attaquer Bruxelles. Selon le commandant en chef de l’armée française des Flandres, il faut 70 000 hommes, 12 canons, 25 mortiers, 4 000 boulets, 5 000 bombes incendiaires, des munitions diverses en grand nombre et 900 chariots pour transporter le tout.
3 août
Le premier assaut général contre la place de Namur est lancé par les Alliés en direction de la Porte de Bruxelles : le maréchal de Boufflers obtient une trêve de six jours, garantie par un échange d’otages (officiers de haut-rang), afin de soigner ses blessés. Il accepte d’abandonner la ville même pour se replier dans la citadelle.
7 août
Les 70 000 soldats français du maréchal de Villeroy quittent Mons pour attaquer Bruxelles. Le convoi compte près de 1 500 chariots.
9 août
Fin de la trêve à Namur : l’armée alliée de Guillaume III d’Orange reprend le siège de la citadelle.
11 août
La grande armée française arrive devant Bruxelles, une ville mal défendue et à l’importante stratégique négligeable. Mais le but du maréchal de Villeroy n’est pas de prendre de la cité mais de la détruire pour marquer les esprits ennemis et en représailles aux attaques anglaises contres les ports français. L’objectif est également de contraindre une partie des troupes alliées à abandonner le siège de Namur, ce qui ne se produit pas. Les Français s’installent sur les hauteurs de Scheut situées à l’ouest de la ville, où les tranchées sont creusées et les canons installés. La garnison est commandée par le prince de Berghes.
13 août
Peu avant 19 heures, les batteries françaises ouvrent le feu sur Bruxelles : les bombes et boulets incendiaires déclenchent des incendies qui se propagent rapidement aux maisons en bois. La panique s’empare des habitants qui fuient leur cité en direction de la vallée de la Senne en emportant ce qu’ils peuvent de biens.
nuit du 13 au 14 août
Tout le centre de Bruxelles est en feu. Les maisons en pierre sont à leur détruits par le sinistre. Arrivé précipitamment de Namur, Maximilien-Emmanuel de Bavière tente en vain de lutter contre les flammes.
14 août
Après une courte trêve dans la matinée, les bombardements français reprennent sur certains secteurs de Bruxelles jusque-là épargnés (quartiers de la Monnaie, de la Chapelle et de la Putterie). De nombreux édifices importants sont détruits : le couvent des Dominicains et celui des Récollets, les églises de la Madeleine et de la Chapelle, l’hôpital Saint-Jean, etc.
15 août
La canonnade française s’arrête enfin à Bruxelles après 48 heures d’un bombardement incessant : presque toute la ville est un immense brasier. Maximilien-Emmanuel a réussi à sauver quelques secteurs en faisant sauter au préalable certaines maisons. On estime qu’entre 4 000 et 5 000 bâtiments ont été détruits, soit un tiers de la ville, mais fort heureusement, grâce à une évacuation menée rapidement, les pertes en vies humaines sont peu importantes (surtout des pillards qui tentaient de profiter de la situation et quelques habitants morts en tentant de sauver leurs biens). Une partie des archives, le riche patrimoine bâti et les nombreuses œuvres d’art accumulées depuis des décennies par la bourgeoisie bruxelloise sont perdus à tout jamais. Les premières estimations évaluent le montant total des pertes entre 30 et 50 millions de florins (soit un équivalent de 3 à 5 milliards d’euros).
19 août
Mise à l’abri lors des bombardements français, la statue du Manneken-Pis est portée en triomphe à Bruxelles avant d’être replacée sur son piédestal.
1er septembre
Après deux mois de siège, la garnison française du maréchal de Boufflers capitule dans Namur devant Guillaume III. La garnison a perdu 8 000 de ses 13 000 hommes. Les armées alliées déplorent pour leur part la perte de 12 000 soldats.
6 septembre
Les troupes françaises se retirent de la place de Namur.
1696
1697
22 mai
Aux Pays-Bas espagnols, la place d’Ath est investie par l’armée française du maréchal de Catinat.
5 juin
Le maréchal français Catinat s’empare de la ville d’Ath, aux Pays-Bas espagnols.
6 août
Naissance à Bruxelles d’un deuxième fils de l’électeur de Bavière et gouverneur des Pays-Bas espagnols Maximilien II Emmanuel, Charles Albert (futur empereur Charles VII).
nuit du 20 au 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick (dans les faubourgs de La Haye), sous médiation suédoise, entre la France d’un côté, les Provinces Unies, l’Angleterre et l’Espagne de l’autre (l’Empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder) : pour le traité avec l’Espagne, Louis XIV restitue à Charles II toutes ses conquêtes (Barcelone, Catalogne, Luxembourg et presque toutes les places belges qui ont été annexées depuis Nimègue [Ath, Charleroi, Courtrai, Mons]), mais Madrid accepte l’occupation française de l’ouest de l’île de Saint-Domingue, la pars occidentalis [aujourd’hui Haïti] ; le roi de France est d’accord pour que les Etats de Hollande tiennent garnison dans un certain nombre de places des Pays-Bas espagnols, constituant ainsi une « barrière ». Le roi de France reconnaît Guillaume III d’Orange-Nassau comme souverain légitime d’Angleterre et abandonne le prétendant jacobite Jacques II Stuart.
31 décembre
Décès à Malines du sculpteur et architecte baroque flamand Luc Faydherbe, à l’âge de de 80 ans.
1698
23 mai
Arrivée à Bruxelles du jeune prince bavarois Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, fils aîné du gouverneur des Pays-Bas espagnols, l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel.
en septembre
A Anvers, le prince-électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel achète au Flamand Gijsbert van Ceulen douze tableaux de Rubens, dont l’Adoration des Mages, peint vers 1616 [aujourd’hui exposé à l’Alte Pinakothek de Munich].
14 novembre
Le roi Charles II d’Espagne signe son testament, qui fait de son neveu Ferdinand-Joseph de Wittelsbach son héritier. Le prince-électeur de Bavière obtiendra le trône espagnol, les colonies, la Sardaigne et les Pays-Bas espagnols [Belgique]. Le reste du territoire européen espagnol est partagé entre le Dauphin de France (Naples, Sicile, Guipuscoa) et l’archiduc Charles (duché de Milan).
1699
6 février
Le décès d’un garçon de 6 ans fait planer une ombre de guerre sur l’Europe : Joseph-Ferdinand de Wittelsbach est mort brusquement à Bruxelles. Fils de l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, également gouverneur des Pays-Bas espagnols, il était surtout le petit-fils et l’héritier désigné du roi d’Espagne Charles II. La question de la succession du souverain ibérique risque désormais de déboucher sur un conflit majeur, le traité anglo-français ayant permis de désigner le prince bavarois étant rompu de fait. Pour certains, la mort du garçon aurait pu être causé par un empoisonnement et la rumeur y voit la main de l’Autriche. Les conseillers du souverain espagnol se mettent aussitôt à la recherche d’un nouveau dauphin.
1er avril
La Couronne d’Espagne adopte l’Edit perpétuel, qui met en place une politique protectionniste favorable au développement de l’industrie des Pays-Bas espagnols [Belgique].
22 juin
A l’ouest de Bruges, l’armée hollandaise du stathouder Maurice de Nassau (12 régiments d’infanterie et 25 escadrons de cavalerie) franchit l’estuaire de l’Escaut grâce à une multitude de petits navires et débarque à Ostende. L’objectif de la campagne est de prendre Dunkerque et mettre hors d’état de nuire ses corsaires.
30 juin
L’armée de Maurice de Nassau se met en route en direction de Nieuport.
2 juillet
Appuyé par un corps expéditionnaire anglais, les troupes des Provinces-Unies (9 400 fantassins, 2 500 cavaliers et 14 canons) sous les ordres de Maurice de Nassau réalise l’exploit de vaincre dans une bataille rangée l’armée espagnole commandée par l’archiduc Albert de Habsbourg (6 000 fantassins, 1 200 cavaliers et 9 canons) à la bataille de Nieuport, sur la côte de Flandre [aujourd’hui en Belgique]. Les vaincus déplorent 3 000 morts et 600 prisonniers, les vainqueurs 1 000 tués et 700 blessés. Il s’agit néanmoins d’une victoire sans lendemain, l’armée hollandaise, fragilisée par des lignes de communication étirées au maximum, étant contrainte de se replier.
dans l’année
Bataille des Dunes.
L’abbaye cistercienne d’Orval est réformée par son abbé, Percin de Montgaillard.
1601
5 juillet
Aux Pays-Bas, entre 12 000 et 20 000 tercios espagnols commandés par l’archiduc Albert d’Autriche mettent le siège devant la ville d’Ostende, défendue par 7 000 à 8 000 hommes, dont 2 000 Britanniques, sous les ordres du gouverneur Charles van der Noot (le siège va durer trois ans).
5 août
Un accord est signé entre Henri de La Tour d'Auvergne, maréchal de France, et l'oncle paternel de Charlotte de La Marck, le comte de Maulévrier, dont les descendants continueront d'appuyer leur revendications sur Bouillon jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
dans l’année
La terre de Ligne, près de Tournai, devient principauté d’Empire.
1602
du lundi 7 au mardi 8 janvier
Echec d’un assaut espagnol contre la place d’Ostende, assiégée depuis six mois.
1603
fin de l’été
Le marquis de Spinola apporte des troupes pour renforcer les forces espagnoles qui assiègent la place d’Ostende depuis deux ans.
1604
20 septembre
Après un siège de trois ans, les Espagnols du marquis de Spinola prennent enfin le port flamand d’Ostende [aujourd’hui en Belgique]. La garnison hollandaise est autorisée à se retirer librement. Depuis le 5 juillet 1601 les pertes ont été lourdes dans les deux camps : 30 000 morts ou blessés côté hollandais, 55 000 côté espagnol.
dans l’année
Un collège catholique irlandais est créé à Anvers.
Publication à Liège de L’Ouverture de cuisine, de Lancelot de Casteau, qui donne pour la première fois la recette de la pâte à choux.
1605
Bernard de Montgaillard, un méridional, réussit, malgré les résistances de la communauté, à se faire désigner comme abbé d'Orval par les archiducs Albert et Isabelle.
Le premier journal connu, le Nieuwe Tijdinghen, est publié à Anvers par Abraham Verhoeven. Ce premier numéro est consacré à la bataille d'Eeckeren du 17 mai 1605.
1606
23 juin
Décès à Louvain de l’humaniste Juste Lipse (Jost Lips), à l’âge de 59 ans.
1607
La famille de Bourbon ne possède plus la baronnie d’Enghien.
1609
29 mars
Une trêve de douze ans est conclue à Anvers entre l’Espagne et les Provinces-Unies. Le prélat italien Guido Bentivoglio, nonce apostolique dans les Flandres, est le principal artisan de cette paix.
en septembre
De retour en Flandre après huit ans passés en Italie, Pierre Paul Rubens est nommé peintre officiel de la cour d’Albert et Isabelle, souverains des Pays-Bas. Il est autorisé à installer son atelier à Anvers plutôt qu’à Bruxelles et à travailler pour d’autres clients.
1613
10 juin
Lettres patentes faisant du comte Charles-Bonaventure de Bucquoy le grand bailli du Hainaut.
1616
Un collège catholique irlandais est créé à Louvain.
1620
27 mars
Ouverture à Alost de la première classe du collège jésuite (Collegium alostanum [aujourd’hui collège Saint-Joseph]).
1621
31 mars
Décès à Madrid du roi d’Espagne Philippe III, à l’âge de 43 ans. Son fils Philippe IV (16 ans) lui succède.
en avril
Expiration de la trêve conclue en 1609 avec les Provinces-Unies. Isabelle reprend avec acharnement la guerre, engage ses bijoux pour lever des troupes.
13 juillet
L’archiduc Albert d'Autriche est mort à Bruxelles, à l'âge de 62 ans. N’ayant pas eu d’enfants, les Flandres retournent à l’Espagne mais Philippe IV demande à Isabelle, sa tante (épouse d’Albert), de rester à Bruxelles comme gouvernante.
dans l’année
Grâce au soutien des archiducs Albert et Isabelle, les jésuites implantent des institutions religieuses dans la ville de Hal.
1622
29 août
Bataille de Fleurus [dans l'actuelle Belgique] : en route pour faire lever le siège de Bergen-op-Zoom, les forces protestantes de Christian de Brunswick et d’Ernst von Mansfeld (8 000 fantassins, 6 000 cavaliers, 11 canons) sont vaincues à 10 km au nord-est de Charleroi par l’armée espagnole de Gonzalo Fernandez de Cordoba (6 000 fantassins, 2 000 cavaliers, 4 canons). Les vaincus déplorent 5 000 morts, blessés (dont Christian de Brunswick qui a perdu le bras gauche) et prisonniers, les catholiques seulement 300 morts et 900 blessés.
10 septembre
Le prêtre des Pays-Bas espagnols Richard de Saint-Anne (natif de Beignée, à Ham-sur-Heure) figure par les 52 chrétiens exécutés ce jour au Japon : il a été brûlé vif à Nagasaki. Il avait 37 ans environ.
1627
Spinola est rappelé des Pays-Bas à Madrid.
Début à Liège de la lutte entre les Chiroux - partisans du prince - et les Grignoux - démocrates (elle durera plus de 20 ans et verra la victoire des Chiroux).
1628
10 janvier
Le peintre flamand Philippe de Champaigne (26 ans) est officiellement promu à la cour de France. Il est chargé de diriger la décoration des appartements de la reine Marie de Médicis dans son palais du Luxembourg, à Paris.
1629
14 septembre
Les Hollandais prennent Bois-le-Duc aux Espagnols à l’issue d’un siège de quatre mois et demi.
dans l’année
Création du conseil des Flandres.
1632
22 août
Après plus de deux mois de siège, Maastricht est enlevé aux Espagnols par les Hollandais.
6 novembre
Opposant à Richelieu, le duc Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, s’enfuit à Bruxelles.
1633
3 août
La baronnie de Lede (au sud-est de Gand) est érigée en marquisat au profit de Guillaume de Bette pour services rendus à l’Espagne.
1er décembre
Isabelle est morte à Bruxelles, à l'âge de 67 ans. Les Pays-Bas espagnols passent à Philippe IV d'Espagne (28 ans).
1635
8 février
Traité de Paris : ligue de la France et des Provinces-Unies contre l'Espagne prévoyant le partage des Pays-Bas espagnols [Belgique].
19 mai
Louis XIII déclare la guerre à l'Espagne, et donc à Philippe IV, frère de sa femme. 30 000 hommes répartis en deux colonnes pénètrent aux Pays-Bas espagnols (Wallonie, Belgique).
20 mai
Bataille d’Avein [aujourd’hui Les Avins, dans la commune belge de Clavier, province de Liège] : les 35 000 soldats français des maréchaux Brézé (Urbain de Maillé) et Châtillon (Gaspard III de Coligny) battent les 14 000 Espagnols du prince Thomas de Savoie. Ces derniers déplorent 5 000 morts et blessés et 1 500 prisonniers.
fin mai
Les troupes françaises, ayant battu le cardinal-infant aux Pays-Bas espagnols, font leur jonction avec l’armée hollandaise près de Maastricht.
24 juin
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], Français et Hollandais mettent le siège devant Louvain.
4 juillet
Général italien passé du service impérial à celui de l’Espagne, Ottavio Piccolomini arrive avec son armée devant Louvain, obligeant les forces françaises et hollandaises à lever le siège de la ville et à se replier dans la région de Roermond.
en septembre
Rapatriement en France des troupes royales ayant envahi les Pays-Bas espagnols.
dans l’année
Le théologien hollandais Corneille Jansen, dit Jansénius, devient évêque d’Ypres.
1636
en été
Attaque générale espagnole sur la France, au nord (depuis les Pays-Bas), à l’est et au sud.
en novembre
Retraite espagnole.
1637
16 avril
Assassinat du bourgmestre de Liège Sébastien La Ruelle.
26 juillet
A l’issue d’un siège, les Français enlèvent Landrecies [Nord] aux Espagnols.
2 août
Les troupes suédoises et françaises du maréchal de Châtillon pillent et incendient complètement le monastère d’Orval et ses dépendances.
11 octobre
Une opération combinée hollandaise (Henri de Nassau) et française (La Valette d’Epernon) aboutit à la prise de Breda.
dans l’année
Le théologien Libert Froidmont succède à Jansénius comme titulaire de la chaire d’Ecriture sainte à Louvain.
1638
6 mai
Décès à Ypres du théologien hollandais et évêque d’Ypres Jansénius, à l'âge de 53 ans.
1639
31 octobre
Bataille navale des Dunes (bataille des Downs) : dans les eaux anglaises, les Espagnols de l’amiral Oquendo subissent un échec sanglant face aux Hollandais de l’amiral Maarten Tromp, au large de Douvres. Les Pays-Bas espagnols sont isolés.
1640
30 mai
Décès à Anvers du peintre Pierre Paul Rubens, à l’âge de 63 ans.
1641
3 septembre
Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne renonce à ses revendications sur Bouillon en échange de 30 000 livres promises par les évêques de Liège au traité de Tongres.
9 décembre
Décès à Londres, dans le quartier de Blackfriars, du célèbre peintre flamand Sir Antoon Van Dyck, à l’âge de 42 ans.
dans l’année
L’Augustinus de l’évêque d’Ypres Jansénius est condamné par l’Inquisition.
1642
26 mai
Bataille de Honnecourt [Nord] : l’armée espagnole des Pays-Bas (13 000 fantassins, 6 000 cavaliers, 20 canons), commandée par Francisco de Melo, est victorieuses des troupes françaises (7 000 fantassins, 3 000 cavaliers, 10 canons) du comte de Guiche. Les Français perdent 7 000 hommes (dont 3 200 tués), les Espagnols 500 seulement.
dans l’année
Le pape Urbain VIII condamne à son tour l’Augustinus de Jansénius.
1644
6 juin
L’empereur Ferdinand III crée le titre de duc d’Arenberg en faveur de Philippe François d’Arenberg, duc d’Aarschot, âgé de 18 ans. Originaire de l’Eifel [ouest de l’Allemagne], la famille d’Arenberg a ses principaux centres dans les Pays-Bas méridionaux [Belgique].
1646
29 juin
Alors qu’il allait cesser le siège, faute de munitions, Gaston d’Orléans enlève Courtrai aux Espagnols.
18 juillet
Gaston d’Orléans quitte Courtrai pour poursuivre l’armée de Charles IV de Lorraine.
7 septembre
Dans les Pays-Bas espagnols, les Français du duc d’Enghien mettent le siège devant le port espagnol de Dunkerque. Ils s’emparent également de Furnes.
1648
30 janvier
Signature du traité de paix de Münster mettant fin à la guerre de 80 ans entre les Pays-Bas et l’Espagne. Le roi reconnaît l’indépendance des Provinces-Unies, qui cessent de faire partie de l’Empire allemand. Les Espagnols acceptent également la fermeture de l’Escaut au trafic (ce qui va entraîner l’asphyxie d’Anvers), cèdent les territoires conquis par Frédéric-Henri de Nassau (Flandre maritime, Nord-Brabant, Maëstricht) et renoncent à toute expansion en Insulinde.
27 mai
Les Français de Condé s’emparent d’Ypres.
17 août
Les troupes espagnoles de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas, s’emparent de Lens.
20 août
Le prince de Condé est victorieux des Espagnols de l’archiduc Léopold-Guillaume sous les murs de Lens.
1649
19 février
Un envoyé de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas espagnols, est reçu par le Parlement de Paris, en état de révolte contre le roi de France.
17 mars
Profitant de la révolte de Paris contre la Royauté française, l’avant-garde d’une armée espagnole venue des Pays-Bas espagnols arrive aux environs de Soissons.
22 mars
Le maréchal du Plessis-Praslin repousse les Espagnols.
24 juin
Le comte d’Harcourt met le siège devant la place espagnole de Cambrai (Pays-Bas espagnols).
2 ou 3 juillet
L’arrivée de renforts espagnols dans la place contraint le comte d’Harcourt à lèver le siège de Cambrai.
1650
Maximilien-Henri de Bavière (29 ans) devient prince-évêque de Liège.
1652
La ville de Braine-le-Comte est cédée par le roi d’Espagne à la maison d’Arenberg, en échange de la terre de Zevenbergen.
1653
27 mai
La tombe du roi franc Childéric Ier (le père de Clovis Ier mort en 481) est découverte à Tournai par un ouvrier qui détruisait une maison le long du cimetière de l’église Saint-Brice. Le trésor comprend des bijoux en or, une épée d’apparat, une tête de taureau en or, un bracelet torse, des pièces d’or et 300 abeilles d’or.
28 octobre
Décès à Louvain du théologien Libert Froidmont, à l’âge de 66 ans.
1654
25 janvier
Accusé de trahison au profit de la France, l’ancien duc Charles IV de Lorraine, qui a abdiqué en 1634, est arrêté par les Espagnols à Bruxelles et transféré à l’Alcazar de Tolède.
1655
14 juillet
Le maréchal français Turenne reprend aux Espagnols la ville de Landrecies, place importante pour la protection des Pays-Bas espagnols.
15 août
Les Français mettent le siège devant Mons.
18 août
Mons tombe aux mains des Français.
17 septembre
Le roi d’Espagne Philippe IV meurt à Madrid après avoir souffert le martyr pendant des jours. Egalement souverain des Deux-Siciles et des Pays-Bas, il était âgé de 60 ans. Son fils Charles II (4 ans seulement) lui succède sous la tutelle de sa mère Marie-Anne d’Autriche.
dans l’année
Herstal fait désormais partie de la principauté de Liège.
1656
Fils naturel du roi Philippe IV, don Juan José d’Autriche devient gouverneur des Pays-Bas espagnols.
Louis de Crevant, marquis d’Humières, est nommé lieutenant général de France en Flandre.
1658
14 juin
A la tête d’une armée anglo-française, le maréchal de Turenne écrase l'armée espagnole de don Juan José d’Autriche et de Condé à la bataille des Dunes, près de Dunkerque. Les Franco-Anglais ont perdu 500 hommes, par contre les Espagnols et le corps de Condé laissent sur le terrain plus de 6 000 hommes dont 3 000 à 4 000 prisonniers.
23 juin
L’officier flamand Guillaume de Bette, marquis de Lede, commandant de la garnison espagnole assiégée de Dunkerque, succombe aux blessures reçues au combat. Il avait 47 ans.
de juillet à octobre
Turenne conquiert la Flandre et Ypres.
1659
7 novembre
Signature sur l'île des Faisans (Hendaye en Pays Basque) du traité des Pyrénées entre la France (Mazarin) et l'Espagne (Luis Mendez de Haro) mettant fin aux hostilités entre ces deux pays : l'Espagne cède à la France Philippeville, Marienbourg (évêché de Liège) ; Avesnes, Le Quesnoy, Landrecies (Hainaut) Gravelines, Bourbourg (Flandre) ; Ivoi, Montmédy, Damvillers, Thionville (duché de Luxembourg) ; le Roussillon et la Cerdagne, l'Artois (moins Aire et Saint-Omer) ; le Barrois, le Clermontois, Dun, Stenay, Jametz et une route stratégique d'une demi-lieue de large vers Metz et l'Alsace dans le duché de Lorraine, rendu comme un manteau troué à son duc.
dans l’année
Don Juan José d’Autriche n’est plus gouverneur des Pays-Bas espagnols. Le général Luis de Benavides Carrillio lui succède.
1661
Construction du beffroi de Gand.
1664
Francisco de Castel Rodrigo succède au général Luis de Benavides Carrillo comme gouverneur des Pays-Bas espagnols.
1665
17 septembre
Décès du roi d’Espagne Philippe IV, à l'âge de 50 ans. Son fils Charles II (4 ans) lui succède.
1666
mi-septembre
Début de la construction aux Pays-Bas espagnols, sur la Sambre (Hainaut), de la forteresse de Charnoy, rebaptisée « Charleroi » en l’honneur du roi Charles II.
1667
24 mai
Début de la guerre de Dévolution. Les troupes françaises du maréchal de Turenne franchissent la frontière des Pays-Bas espagnols.
27 mai
Menacés par l’avance des armées françaises, les soldats espagnols abandonnent la forteresse en construction à Charleroi.
de mai à septembre
Les Flandres sont conquises par les Français jusqu'à Alost : prise de Charleroi, Tournai, Douai, Courtrai et Lille (siège de Vauban).
31 août
Créqui bat Marsin (père) à Gand.
12 septembre
Turenne s’empare de la ville d’Alost, coupant ainsi les communications entre Bruxelles et Gand.
13 septembre
La forteresse de Mons se rend aux Français.
1668
23 janvier
Afin d’arrêter l’offensive française dans les Pays-Bas espagnols, l’Angleterre, les Provinces-Unies et la Suède forment la Triple-Alliance à La Haye.
2 mai
Charles Colbert, marquis de Croissy (représentant de Louis XIV), et le baron de Bergheik (délégué du marquis de Castel Rodrigo, représentant du roi Charles II) signent le traité de paix d’Aix-la-Chapelle qui met fin la guerre de Dévolution entre la France et l’Espagne. La France accepte de restituer le comté de Bourgogne [Franche-Comté] mais reçoit onze villes des Pays-Bas méridionaux (Charleroi, Binches, Ath, Douai, Tournai, Audenarde, Lille, Armentières, Courtrai, Bergues, Furnes et le fort de la Scarpe).
dans l’année
Installation d'un Parlement en Flandre.
Charles de Bentzeradt, originaire d'Echternach (Luxembourg), devient abbé d’Orval.
1672
5 mai
En préparation de l’offensive contre la Hollande, le roi Louis XIV inspecte en personne les troupes françaises à Charleroi.
1674
11 août
Bataille de Seneffe dans le sud des Pays-Bas espagnols [aujourd’hui en Belgique] : à 38 km au sud de Bruxelles, l’armée française du maréchal Condé (30 000 fantassins, 14 200 cavaliers et 60 canons) a vaincu les forces alliées de Guillaume III d’Orange (Hollandais, Espagnols, Autrichiens et Allemands : 40 000 fantassins, 22 000 cavaliers, 70 canons). Les vaincus déplorent 15 000 morts et prisonniers et 10 000 blessés, les vainqueurs 10 000 tués ou blessés.
12 août
Décès à Paris du peintre flamand Philippe de Champaigne, à l’âge de 72 ans.
17 octobre
Décès à Bruxelles de Philippe-François d’Arenberg, 7e duc d’Aerschot et 1er duc d’Arenberg. Il avait 49 ans. Son frère cadet Charles-Eugène (41 ans) lui succède.
1675
3 juin
Le roi d’Espagne Charles II a nommé le duc Charles-Eugène d’Arenberg grand bailli, lieutenant et capitaine général de Hainaut.
1676
Le maréchal de France Louis de Crevant, marquis d’Humières, est nommé gouverneur général du Hainaut.
1677
16 ou 17 mars
Les Français du maréchal de Luxembourg prennent Valenciennes.
11 avril
Bataille de Cassel (ou de la Peene), en Flandre française : Philippe d'Orléans (frère de Louis XIV), le maréchal de Luxembourg et leurs 30 000 hommes battent les 30 000 hommes coalisés (hollandais, anglais est espagnols) du prince d'Orange (3 000 morts et 4 000 prisonniers) à Noordpeene.
18 avril
Le maréchal de Luxembourg s’empare de Cambrai.
19 avril
Saint-Omer tombe à son tour aux mains des Français.
dans l’année
Le château de Braine-le-Comte est détruit par le gouverneur-général des Pays-Bas (Carlos de Gurrea, duc de Villahermosa) afin d’empêche sa prise par les Français.
1678
18 octobre
Décès à Anvers du peintre flamand Jacob Jordaens, à l'âge de 85 ans.
dans l’année
Traité de Nimègue : échange de territoires entre la France et les Pays-Bas espagnols : la frontière actuelle se dessine (Ypres et Bouillon passent à la France).
1681
25 juin
Décès à Mons, dans le comté de Hainaut, de Charles-Eugène d’Arenberg, 8e duc d’Aerschot et 2e duc d’Arenberg. Son fils Philippe-Charles (18 ans) lui succède.
1682
30 avril
La congrégation catholique de Notre-Dame de la Visitation de Gand est officiellement reconnue par les autorités civiles de Gand. Fondée en 1665, elle s’inspire de la spiritualité de saint François de Sales.
1684
28 novembre
Par son Règlement, le prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière supprime les vieux privilèges liégeois et limite la participation des Métiers dans les affaires publiques. Pour mater la rébellion liégeoise, il a fait appel à une troupe de 30 000 Bavarois.
1685
23 août
Le duc Philippe-Charles d’Arenberg (22 ans) reçoit les insignes de l’ordre de la Toison d’or à Bruxelles, des mains du prince de Nassau, gouverneur et capitaine général de Gueldre.
1688
3 juin
Décès à Bonn de Maximilien-Henri de Bavière (67 ans), prince-évêque de Liège depuis 38 ans.
17 août
Jean-Louis d’Elderen (67 ans) est élu prince-évêque de Liège (confirmation le 15 novembre et ordination le 27 décembre).
1690
9 mars
Le poète flamand de langue latine Jacobus Wallius (Jacques van de Walle) est décédé à Anvers, à l’âge 90 ans.
25 avril
Décès à Bruxelles du peintre et graveur flamand David II Teniers, dit le Jeune. Gendre de Jan Brueghel l’Ancien, il avait 79 ans.
mi-juin
Campagne française des Flandres : l’armée française du duc de Luxembourg est divisée en deux. Le maréchal d’Humières est chargé de défendre les garnisons installées le long de la Lys et de l’Escaut.
23 juin
Parti de Deinze, le gros des troupes françaises des Flandres traverse la Sambre à Jeumont. L’armée du duc de Luxembourg est bien renforcée par des renforts de Boufflers.
27 juin
L’armée de Luxembourg fait halte à Boussu.
28 juin
L’armée alliée des Flandres commandée par le général allemand von Waldeck établit son campement entre Nivelles et Pieton.
30 juin
Grâce à la construction de pontons, la majeure partie de l’armée du duc de Luxembourg peut franchir la Sambre au niveau de Ham.
1er juillet
Bataille de Fleurus [aujourd’hui en Belgique] : les 40 000 Français (et 70 pièces d’artillerie) du duc de Luxembourg remportent une grande victoire sur les 48 000 soldats alliés (Impériaux, Hollandais, Anglais et Espagnols) et 90 pièces d’artillerie commandés par le général allemand Waldeck. Les pertes françaises ne sont que de 4 000 hommes tués ou blessés, alors que les vaincus déplorent 12 000 tués ou blessés et 8 000 prisonniers (plus 106 drapeaux et 49 canons perdus). Mais les Français ne vont pas profiter de leur victoire : plutôt que de suivre l’avis de Louvois, qui souhaitait que Luxembourg assiège rapidement Namur et Charleroi, Louis XIV, inquiet de la situation du Dauphin, ordonne au commandant français de diviser ses forces. Cette décision permet à Waldeck de se retirer sur Bruxelles avec ce qui lui reste de troupes en état de combattre.
2 août
Les troupes de l’Electeur de Brandebourg rejoignent celles du général Waldeck : forte désormais de 55 000 hommes, l’armée alliée se met en marche vers Genappe.
7 août
La grande armée alliée du général Waldeck est à Nivelles.
dans l’année
Le maréchal de France Louis de Crevant, marquis d’Humières, est nommé commandant général pour toutes les opérations en Flandre.
1691
15 mars
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], la ville de Mons est investie par les 46 000 hommes du maréchal Boufflers. Vauban dirige les travaux du siège de la cité grâce au matériel préparé par Louvois durant l’hiver : des milliers de travailleurs sont chargés de creuser des tranchées. L’armée du maréchal de Luxembourg, d’une force équivalente, couvre à distance les opérations, en présence du roi Louis XIV et d’une partie de sa cour. 90 canons sont déployés pour mettre fin à la résistance de la garnison, forte de 5 000 hommes environ et commandée par le marquis de Gastañaga.
vers le 20 mars
Mise au courant du siège de Mons par les Français, une force alliée de 38 000 hommes se met en marche sous le commandement de Guillaume III pour tenter de lever le siège de Mons. Mais l’armée de Luxembourg empêche toute approche de la ville.
30 mars
A cette date, l’artillerie française a déjà tiré 7 000 boulets et 3 000 obus de mortier sur la ville de Mons.
8 avril
Siège de Namur : les tambours battent la chamade à 17 heures à l’intérieur de la ville de Mons pour signifier la reddition de la place.
10 avril
La garnison de la ville de Mons quitte la cité, où pénètre l’armée française. Louis XIV nomme comme gouverneur de la ville Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac (la cité sera restituée à l’Espagne par le traité de Ryswick, en 1697).
12 avril
Satisfait de la victoire de Mons, Louis XIV rentre à Versailles.
au printemps
Louis XIV déclare la guerre à la principauté indépendante de Liège.
fin mai
L’armée française du maréchal de Luxembourg dévaste la ville de Hal.
2 juin
L’armée française du maréchal Boufflers investit la ville de Liège.
Le roi d’Angleterre et stathouder des Pays-Bas Guillaume III d’Orange arrive à Anderlecht, où il prend le commandement d’une armée alliée forte de 56 000 hommes (63 bataillons et 180 escadrons).
4 juin
Début du bombardement de Liège par l’artillerie française.
6 juin
Fin du bombardement de Liège par les Français.
16 août
Parti combattre en Serbie au service de l’empereur contre les Ottomans, le jeune duc Philippe-Charles d’Arenberg a été grièvement blessé d’une balle à la poitrine à la bataille de Slankamen, près de Belgrade.
25 août
Le duc Philippe-Charles d’Arenberg a succombé à ses blessures à Peterwaradin [aujourd’hui Petrovaradin, en Voïvodine serbe]. Il avait 28 ans. Son jeune fils Léopold-Philippe (9 mois seulement) lui succède.
18 septembre
Bataille d’arrière-garde de Leuze (-en-Hainaut) : dépêchés par le maréchal de Luxembourg, 4 000 hommes de cavalerie surprennent près de Tournai l’arrière-garde de cavalerie de l’armée anglo-hollandaise de Guillaume III, qui était en train de se retirer vers le nord après la campagne d’été. Bien supérieurs en nombre mais gênés par la configuration du terrain, les 12 000 cavaliers alliés sont mis en déroute par une charge à l’épée des Français, ne devant leur salut que grâce à l’arrivée des renforts envoyés par le feld-maréchal Waldeck. Les vaincus déplorent entre 1 500 et 2 000 morts ou blessés, les vainqueurs 400 morts ou blessés.
24 septembre
Dans la région de Liège, les troupes françaises incendient Waremme. La ville est détruite aux deux-tiers.
4 décembre
Le roi Charles II nomme l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel gouverneur des Pays-Bas espagnols [Belgique].
1692
26 mars
Nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols par le roi par Charles II, l’Electeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, gendre de l’empereur Léopold Ier, fait son entrée officielle dans la ville de Bruxelles. Il est assisté du comte Jean de Brouchoven.
21 mai
Dans les Flandres, le roi de France Louis XIV passe en revue les 100 000 hommes du duc de Boufflers rassemblés au camp de Gévries.
23 mai
Louis XIV donne officiellement l’ordre à l’armée française du camp de Gévries de se diriger vers Namur.
nuit du 25 au 26 mai
La cavalerie de l’armée française du duc de Boufflers investit la place de Namur.
26 mai
Forte de 60 000 soldats et de 151 canons, l’armée française, commandée par le duc de Boufflers et le marquis de Vauban, met le siège devant Namur, une importante place-forte des Pays-Bas espagnols située à la confluence de la Meuse et de la Sambre. La garnison assiégée (entre 6 000 et 8 500 hommes, majoritairement des Espagnols, mais également des Hollandais, des Brandebourgeois, des Wallons et des hommes du Holstein) est commandée par le soldat et l’ingénieur hollandais Menno van Coehoorn. Rapidement des travaux sont entrepris par les ingénieurs de Vauban pour empêcher la ville d’être secourue. Le roi Louis XIV se rendra sur place pour assister aux opérations. Le maréchal de Luxembourg reste en réserve avec 60 000 hommes pour empêcher toute intervention de Guillaume III.
4 juin
Grâce aux opérations d’approche dirigées par Vauban, les assiégeants français atteignent le fossé de Namur. De son côté, l’un des bastions est ravagé par l’artillerie, obligeant les défenseurs à se replier sur la muraille médiévale.
5 juin
Afin d’éviter la mise à sac de la cité, Namur capitule à 8 heures du matin mais la garnison se retire vers la citadelle, séparée de la ville par la Sambre, afin de poursuivre la résistance. Une trêve est établie jusqu’au matin du 7 juin. Les défenseurs acceptent de ne pas tirer sur la ville tandis que les Français sont d’accord pour ne pas ouvrir le feu depuis cette position acquise ce jour. Les fortes pluies du mois de juin vont ralentir les opérations françaises.
8 juin
Siège de Namur : ouverture de la tranchée permettant aux troupes françaises d’approcher de la citadelle.
12 juin
Sept bataillons ainsi que les mousquetaires du roi participent au premier grand assaut contre la citadelle de Namur : prise de la redoute de La Cachotte. Les sapeurs français s’attaquent désormais au fort Guillaume, défendu par Coehoorn en personne.
13 juin
Après trois jours d’une intense canonnade, les défenses avancées de la citadelle Namur sont enlevées par les Français à 11 heures du matin. Vauban poursuit la construction de tranchées à partir de ces nouvelles positions gagnées.
21 juin
Siège de Namur : dans la soirée, quatorze compagnies françaises, soutenues par sept bataillons, lancent l’assaut décisif contre le fort Guillaume. Les principales défenses s’effondrent.
22 juin
Les défenseurs du fort Guillaume se rendent avant l’ultime assaut français. Coehoorn et ses deux cents hommes sont capturés. Seule la partie occidentale de la forteresse de Namur (Terra Nova), défendue par 3 500 hommes, résiste encore.
26 juin
Un déluge de boulets et de munitions diverses s’abat sur les derniers défenseurs de Namur.
28 juin
Les soldats français parviennent au pied des brèches de Terra Nova.
En fin de soirée, des grenadiers français réussissent à pénétrer dans le dernier bastion de la garnison de Namur. Le prince de Barbençon entend résister jusqu’au bout mais des soldats hollandais et brandebourgeois menacent de se mutiner.
30 juin
Après plus d’un mois de siège, les derniers défenseurs de la citadelle de Namur, commandés par le prince de Barbençon, se rendent aux Français à 6 heures du matin. En 36 jours, les Français déplorent 7 000 morts ou blessés, les alliés 4 000.
1er juillet
Le commandant de la garnison alliée de Namur, Menno, Coehoorn, est autorisé à quitter la ville et à se retirer vers le Nord avec ses hommes et les honneurs de la guerre.
2 juillet
Louis XIV quitte Namur (retour à Versailles deux semaines plus tard).
8 juillet
Le maréchal de Luxembourg se met en marche contre l’armée de Guillaume III, en direction de Nivelles.
fin juillet
Informé par ses espions que l’armée anglo-hollandaise va tenter de reprendre Namur, Louis XIV ordonne au maréchal de Luxembourg d’affronter rapidement Guillaume III.
1er août
Guillaume III d’Angleterre et des Pays-Bas parvient à Halle.
3 août
Bataille de Steinkerque [aujourd’hui Steenkerque, partie de la commune de Braine-le-Comte, dans le Hainaut belge] : attaqués par surprise à l’aube à 50 kilomètres au sud-ouest de Bruxelles, les 80 000 Français du maréchal de Luxembourg ont remporté une victoire difficile sur une armée anglo-hollandaise (renforcée de soldats danois) de taille équivalente commandée le roi Guillaume III d’Orange. D’abord débordée sur son aile droite par l’assaut de l’avant-garde alliée du duc de Wurtemberg, l’armée française parvient à se réorganiser et à profiter du terrain et des mésententes entre l’infanterie anglaise et la cavalerie hollandaise du comte Solms pour contre-attaquer dans l’après-midi. Dans la soirée, l’arrivée à Enghien des renforts du maréchal de Boufflers contraint le roi d’Angleterre à ordonner la retraite. Au terme de cette journée, les Alliés ont perdu 10 000 soldats (tués ou blessés ; dont le général écossais Hugh Mackay tué au combat, à 52 ans), 10 canons et 9 drapeaux, mais les pertes des vainqueurs sont également lourdes (8 000 morts et blessés).
8 septembre
Henry d’Harcourt, marquis de Beuvron, défait 4 000 soldats de Neufbourg et de Cologne à Ourteville, près de Roumont [aujourd’hui dans la province belge de Luxembourg] : 300 ennemis sont tués et 800 autres sont faits prisonniers, dont le comte de Welen, commandant des troupes de Neufbourg.
Un tremblement de terre (estimée à une magnitude de 5,8) a frappé le Brabant. Le séisme a été ressenti aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre.
1693
6 janvier
La ville de Furnes, assiégée par les Français de Boufflers, capitule.
7 juin
Une armée française atteint la localité de Gembloux.
en juin
Le roi de France quitte les Pays-Bas, laissant le commandement de l’armée des Flandres à ses maréchaux (Louis XIV ne suivra plus ses troupes au front).
4 juillet
Bataille de Boussu-les-Walcourt [aujourd’hui à Froidchapelle, dans le Hainaut belge] : chargé d’amener un convoi de soixante-dix chariots au maréchal de Luxembourg (qui assiège Charleroi), le maréchal de camp français Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac, bat les Anglo-Hollandais près de Mons. Le commandant français, âgé de 45 ans, a trouvé la mort dans les combats : il a été tué d’un coup de feu à la tempe.
19 juillet
L’armée française du maréchal de Luxembourg met le siège devant Huy, près de Liège.
24 juillet
Capitulation de Huy.
29 juillet
Le maréchal de Luxembourg a remporté une grande victoire dans le Brabant flamand sur l’armée alliée commandée par le roi Guillaume III d’Orange : les 75 000 soldats français (190 escadrons de cavalerie, 90 d’infanterie et 2 d’artillerie) ont attaqué 50 000 Anglais, Hollandais, appuyés par quelques unités espagnoles (140 escadrons de cavalerie, 64 d’infanterie), à Neerwinden [aujourd’hui section de la ville belge de Landen]. La victoire française a été emportée grâce à l’action décisive des gardes-françaises. Mis en déroute, les Alliés ont laissé sur le terrain 19 000 hommes (tués [dont le comte Solms et le prince d’Arenberg et Brabançon, comte de Namur], blessés [le comte de Galway] ou prisonniers [comme le duc d’Ormonde]). Mais les lourdes pertes françaises (9 000 soldats) empêchent les vainqueurs de poursuivent les vaincus. Côté français, le prince de Conti, le maréchal de Joyeuse et les deux fils du maréchal de Luxembourg ont été blessés (l’un de ces derniers y perd une jambe). Le commandant des « oies sauvages » (la brigade irlandaise au service de Louis XIV) et de l’aile gauche de l’armée française, Patrick Sarsfield a été mortellement touché. Outre les 80 canons, armes et munitions, les Français ont saisi tant de drapeaux que le maréchal de Luxembourg gagnera à Neerwinden le surnom de « tapissier de Notre-Dame ». Choqué de voir les Français refuser de reculer face au feu meurtrier des Alliés, Guillaume III s’est écrié : « Oh ! L'insolente nation ! ».
21 août
Le général irlandais Patrick Sarsfield a succombé à ses blessures à Huy. Il avait 39 ans environ.
10 septembre
Le maréchal de Villeroy, assisté de Vauban, met le siège devant la place-forte espagnole de Charleroi.
11 octobre
La garnison espagnole de Charleroi capitule devant le maréchal de Villeroy à l’issue d’un mois de siège.
1694
1er février
Le prince-évêque de Liège Jean-Louis d’Elderen est décédé d’un catarrhe suffocant, à l’âge de 73 ans.
du 10 au 11 mars
Les obsèques du prince-évêque de Liège Jean-Louis d’Elderen sont organisées en la basilique Notre-Dame de Maastricht [aujourd’hui dans le sud des Pays-Bas].
20 avril
Le jeune archevêque de Cologne Joseph-Clément de Bavière (22 ans) devient également prince-archevêque de Liège. Le frère cadet de l’électeur de Bavière doit cependant renoncer aux diocèses allemands de Regensburg et de Freising.
8 août
Le penseur janséniste français Antoine Arnauld est décédé à Bruxelles. A la fois prêtre, théologien, mathématicien et philosophe, le « Grand Arnauld » était âgé 82 ans.
28 septembre
Près de Liège, la ville de Huy est reprise aux Français par Guillaume III d’Orange. La cité était tombée aux mains de Louis XIV un an plus tôt.
dans l’année
Le maréchal et duc français de Boufflers est nommé gouverneur général de Flandre et de Hainaut.
1695
2 juillet
Dans les Pays-Bas espagnols, une armée alliée (34 000 fantassins et 24 000 cavaliers) commandée par Guillaume III d’Orange, Menno van Coehoorn et Maximilien de Bavière met le siège devant la forteresse de Namur, prise trois ans plus tôt par les Français. La garnison, forte de 13 000 hommes, est commandée par le maréchal de Boufflers.
18 juillet
Siège de Namur : les armées alliées ont pris le contrôle de toutes les fortifications extérieures construites par Vauban.
fin juillet
Le maréchal de Villeroy envoie au roi Louis XIV un rapport sur les effectifs et le matériel nécessaire pour attaquer Bruxelles. Selon le commandant en chef de l’armée française des Flandres, il faut 70 000 hommes, 12 canons, 25 mortiers, 4 000 boulets, 5 000 bombes incendiaires, des munitions diverses en grand nombre et 900 chariots pour transporter le tout.
3 août
Le premier assaut général contre la place de Namur est lancé par les Alliés en direction de la Porte de Bruxelles : le maréchal de Boufflers obtient une trêve de six jours, garantie par un échange d’otages (officiers de haut-rang), afin de soigner ses blessés. Il accepte d’abandonner la ville même pour se replier dans la citadelle.
7 août
Les 70 000 soldats français du maréchal de Villeroy quittent Mons pour attaquer Bruxelles. Le convoi compte près de 1 500 chariots.
9 août
Fin de la trêve à Namur : l’armée alliée de Guillaume III d’Orange reprend le siège de la citadelle.
11 août
La grande armée française arrive devant Bruxelles, une ville mal défendue et à l’importante stratégique négligeable. Mais le but du maréchal de Villeroy n’est pas de prendre de la cité mais de la détruire pour marquer les esprits ennemis et en représailles aux attaques anglaises contres les ports français. L’objectif est également de contraindre une partie des troupes alliées à abandonner le siège de Namur, ce qui ne se produit pas. Les Français s’installent sur les hauteurs de Scheut situées à l’ouest de la ville, où les tranchées sont creusées et les canons installés. La garnison est commandée par le prince de Berghes.
13 août
Peu avant 19 heures, les batteries françaises ouvrent le feu sur Bruxelles : les bombes et boulets incendiaires déclenchent des incendies qui se propagent rapidement aux maisons en bois. La panique s’empare des habitants qui fuient leur cité en direction de la vallée de la Senne en emportant ce qu’ils peuvent de biens.
nuit du 13 au 14 août
Tout le centre de Bruxelles est en feu. Les maisons en pierre sont à leur détruits par le sinistre. Arrivé précipitamment de Namur, Maximilien-Emmanuel de Bavière tente en vain de lutter contre les flammes.
14 août
Après une courte trêve dans la matinée, les bombardements français reprennent sur certains secteurs de Bruxelles jusque-là épargnés (quartiers de la Monnaie, de la Chapelle et de la Putterie). De nombreux édifices importants sont détruits : le couvent des Dominicains et celui des Récollets, les églises de la Madeleine et de la Chapelle, l’hôpital Saint-Jean, etc.
15 août
La canonnade française s’arrête enfin à Bruxelles après 48 heures d’un bombardement incessant : presque toute la ville est un immense brasier. Maximilien-Emmanuel a réussi à sauver quelques secteurs en faisant sauter au préalable certaines maisons. On estime qu’entre 4 000 et 5 000 bâtiments ont été détruits, soit un tiers de la ville, mais fort heureusement, grâce à une évacuation menée rapidement, les pertes en vies humaines sont peu importantes (surtout des pillards qui tentaient de profiter de la situation et quelques habitants morts en tentant de sauver leurs biens). Une partie des archives, le riche patrimoine bâti et les nombreuses œuvres d’art accumulées depuis des décennies par la bourgeoisie bruxelloise sont perdus à tout jamais. Les premières estimations évaluent le montant total des pertes entre 30 et 50 millions de florins (soit un équivalent de 3 à 5 milliards d’euros).
19 août
Mise à l’abri lors des bombardements français, la statue du Manneken-Pis est portée en triomphe à Bruxelles avant d’être replacée sur son piédestal.
1er septembre
Après deux mois de siège, la garnison française du maréchal de Boufflers capitule dans Namur devant Guillaume III. La garnison a perdu 8 000 de ses 13 000 hommes. Les armées alliées déplorent pour leur part la perte de 12 000 soldats.
6 septembre
Les troupes françaises se retirent de la place de Namur.
1696
1697
22 mai
Aux Pays-Bas espagnols, la place d’Ath est investie par l’armée française du maréchal de Catinat.
5 juin
Le maréchal français Catinat s’empare de la ville d’Ath, aux Pays-Bas espagnols.
6 août
Naissance à Bruxelles d’un deuxième fils de l’électeur de Bavière et gouverneur des Pays-Bas espagnols Maximilien II Emmanuel, Charles Albert (futur empereur Charles VII).
nuit du 20 au 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick (dans les faubourgs de La Haye), sous médiation suédoise, entre la France d’un côté, les Provinces Unies, l’Angleterre et l’Espagne de l’autre (l’Empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder) : pour le traité avec l’Espagne, Louis XIV restitue à Charles II toutes ses conquêtes (Barcelone, Catalogne, Luxembourg et presque toutes les places belges qui ont été annexées depuis Nimègue [Ath, Charleroi, Courtrai, Mons]), mais Madrid accepte l’occupation française de l’ouest de l’île de Saint-Domingue, la pars occidentalis [aujourd’hui Haïti] ; le roi de France est d’accord pour que les Etats de Hollande tiennent garnison dans un certain nombre de places des Pays-Bas espagnols, constituant ainsi une « barrière ». Le roi de France reconnaît Guillaume III d’Orange-Nassau comme souverain légitime d’Angleterre et abandonne le prétendant jacobite Jacques II Stuart.
31 décembre
Décès à Malines du sculpteur et architecte baroque flamand Luc Faydherbe, à l’âge de de 80 ans.
1698
23 mai
Arrivée à Bruxelles du jeune prince bavarois Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, fils aîné du gouverneur des Pays-Bas espagnols, l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel.
en septembre
A Anvers, le prince-électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel achète au Flamand Gijsbert van Ceulen douze tableaux de Rubens, dont l’Adoration des Mages, peint vers 1616 [aujourd’hui exposé à l’Alte Pinakothek de Munich].
14 novembre
Le roi Charles II d’Espagne signe son testament, qui fait de son neveu Ferdinand-Joseph de Wittelsbach son héritier. Le prince-électeur de Bavière obtiendra le trône espagnol, les colonies, la Sardaigne et les Pays-Bas espagnols [Belgique]. Le reste du territoire européen espagnol est partagé entre le Dauphin de France (Naples, Sicile, Guipuscoa) et l’archiduc Charles (duché de Milan).
1699
6 février
Le décès d’un garçon de 6 ans fait planer une ombre de guerre sur l’Europe : Joseph-Ferdinand de Wittelsbach est mort brusquement à Bruxelles. Fils de l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, également gouverneur des Pays-Bas espagnols, il était surtout le petit-fils et l’héritier désigné du roi d’Espagne Charles II. La question de la succession du souverain ibérique risque désormais de déboucher sur un conflit majeur, le traité anglo-français ayant permis de désigner le prince bavarois étant rompu de fait. Pour certains, la mort du garçon aurait pu être causé par un empoisonnement et la rumeur y voit la main de l’Autriche. Les conseillers du souverain espagnol se mettent aussitôt à la recherche d’un nouveau dauphin.
1er avril
La Couronne d’Espagne adopte l’Edit perpétuel, qui met en place une politique protectionniste favorable au développement de l’industrie des Pays-Bas espagnols [Belgique].