vendredi 10 janvier
Signature à Moscou d’un accord germano-soviétique, qui délimite les nouvelles frontières entre les deux pays et élargit les échanges commerciaux. Ce pacte prévoit que les Allemands seront ravitaillés par les Soviétiques en matières premières (caoutchouc, manganèse, chrome), produits pétroliers et denrées alimentaires (blé d’Ukraine). En contrepartie, les Soviétiques recevront des machines-outils pour moderniser leurs usines.
vendredi 31 janvier
Le haut commandement allemand a achevé la mise au point de l’opération « Barbarossa », le plan secret d’invasion de l’Union soviétique.
mercredi 12 février
Le général Joukov est nommé chef d’état-major de l’Armée rouge.
mardi 18 février
Le commandant Pavlov accélère la construction de routes à l’Ouest.
vendredi 21 février
L’ancien commissaire aux Affaires étrangères Maxime Litvinov a été exclu du Comité central. Son épouse juive, Polina Molotova, a été limogée elle aussi récemment (depuis deux ans elle était commissaire de l’Industrie de la pêche).
samedi 1er mars
Rupture des relations diplomatiques entre Berlin et Moscou.
dimanche 2 mars
Moscou proteste contre l’adhésion de la Bulgarie au pacte tripartite (la veille, avec l’Allemagne, l’Italie et le Japon) et l’installation de l’armée allemande dans le pays.
mercredi 12 mars
Sortie du film biographique Valeri Tchkalov, de Mikhaïl Kalatozov, avec Vladimir Belokurov, Mikheil Gelovani et Semion Mezhinsky.
jeudi 13 mars
Hitler nomme Alfred Rosenberg ministre des futurs Territoires occupés à l’Est. Il confie à Himmler le contrôle des futures conquêtes ; des unités spéciales de SS procéderont aux destructions sur le sol russe lors de l’invasion de l’URSS. Göring devra exploiter pour le Reich l’économie soviétique.
samedi 15 mars
Sergueï Eisenstein reçoit le prix Staline de première catégorie pour le film Alexandre Nevski.
jeudi 20 mars
Le général Golikov, chef des services de renseignement de l’armée soviétique, assure Staline qu’Hitler n’attaque jamais l’URSS tant que le Royaume-Uni restera invaincu.
dimanche 23 mars
Ouverture à Leningrad (puis à Moscou) du tournoi d’échecs devant départager les six premiers du championnat d’URSS 1940 (Lilienthal, Bondarevski, Smyslov, Keres, Boleslavski et Botvinnik) et désigner un challenger soviétique au champion du monde Alekhine.
mardi 25 mars
La Yougoslavie adhère au pacte tripartite.
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 mars
Coup d’Etat en Yougoslavie. Le nouveau gouvernement dénonce l’alliance avec l’Axe.
jeudi 3 avril
Les décodeurs anglais ont découvert les plans d’Hitler pour l’attaque de l’URSS. Churchill prévient Staline par l’intermédiaire de son ambassadeur à Moscou, Stafford Cripps. Le leader soviétique ne croit pas à ses informations.
samedi 5 avril
Signature d’un pacte d’amitié et de non-agression soviéto-yougoslave, condamné par les Allemands.
Premier vol de l’avion de chasse MiG-3.
dimanche 6 avril
Les troupes allemandes envahissent simultanément la Yougoslavie et la Grèce, que l'Italie n'a pas su abattre
samedi 12 avril
Premier vol de l’avion de chasse monoplace Yak-3, développé par Antonov pour Yakovlev (entrée en service en 1944).
dimanche 13 avril
Pacte d’amitié et de neutralité signé à Moscou entre le Japon (représenté par le ministre des Affaires étrangères Yosuke Matsuoka) et l’URSS (Molotov).
lundi 14 avril
Début du remplissage du grand lac artificiel de Rybinsk, à 380 kilomètres au nord de Moscou : 130 000 habitants de la cité de Mologa - qui doit être engloutie - et des environs sont évacuées (294 refusent de quitter leurs maisons et meurent noyés). La construction du barrage avait commencé en 1935.
jeudi 17 avril
Capitulation yougoslave.
mardi 29 avril
Pour la quatrième fois, Mikhaïl Botvinnik est sacré champion d’URSS : il a remporté le tournoi avec avec 2,5 points d'avance sur Keres et 3,5 sur Smyslov.
mardi 6 mai
Staline, secrétaire du Parti communiste, devient président du Conseil des commissaires du peuple (chef du gouvernement), à la place de Molotov, en fonction depuis 1930.
L’attaché militaire soviétique à Berlin prévient ses supérieurs que l’Allemagne se prépare à envahir l’URSS.
jeudi 15 mai
Richard Sorge, un espion soviétique présent à Tokyo, prévient Moscou que l’Allemagne envahira l’URSS dans la troisième semaine de juin.
vendredi 23 mai
Directive de Göring pour l’exploitation économique de l’URSS. Il proclame que la famine et la mort de millions de Soviétiques sont inévitables.
vendredi 6 juin
Les services de renseignement britanniques apprennent de source sûre que l’Allemagne attaquera l’URSS le 22 juin. Par l’intermédiaire de l’OKW, Hitler ordonne de tuer les « commissaires politiques » pendant l’invasion de l’Union soviétique.
lundi 9 juin
Hermann Göring, que l’idée d’une guerre avec l’URSS, inquiète, informe l’industriel suédois Birger Dahlerus que l’Allemagne s’apprête à attaquer l’Union soviétique « aux alentours du 15 juin ». Les ambassadeurs britannique et américain en poste à Stockholm apprennent à leur tour la nouvelle.
mercredi 11 juin
La 16e armée d’Extrême-Orient est déplacée à l’Ouest. Mais elle n’est pas mise en état d’alerte.
jeudi 12 juin
130 divisions allemandes sont regroupées à la frontière soviétique.
vendredi 13 juin
Moscou dément les rumeurs de tension avec l’Allemagne. L’agence Tass déclare : « Les rumeurs d’une intention de l’Allemagne d’attaquer l’URSS sont sans fondement ».
samedi 14 juin
Le ministre des Affaires étrangères Molotov déclare que « seul un fou attaquerait l’URSS ».
Début des déportations massives vers les camps du Goulag et les colonies spéciales de Sibérie des opposants d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Bessarabie et de Bucovine (80 000 personnes environ).
mercredi 18 juin
Un soldat allemand déserte et gagne l’Ukraine où il prévient que l’attaque sur l’URSS sera déclenchée le 22 juin à quatre heures. Staline part en vacances…
jeudi 19 ou vendredi 20 juin
A Samarkand, l’archéologue soviétique Mikhaïl Gerasimov ouvre le mausolée Gur-e Amir contenant la dépouille des souverains de la dynastie timouride. Il va notamment en profiter pour reconstituer le visage de Tamerlan.
samedi 21 juin
Hitler et son état-major arrivent à Rastenburg [aujourd’hui Ketrzyn, dans le nord-est de la Pologne].
Les pilotes de chasse soviétiques reçoivent l’ordre de ne pas tirer sur un avion de reconnaissance de la Luftwaffe. La garde frontalière est mise en état d’alerte.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
Opération « Barbarossa » : à 3 h 15, 1 500 000 soldats allemands (environ 150 divisions, dont 19 blindées), appuyés par 2 815 avions, 7 184 canons et 3 350 chars, se lancent à l'assaut de l’Union Soviétique, défendue par Vorochilov. Staline, qui préparait une offensive (Opération « Orage ») pour le 7 juillet, est pris au dépourvu. La ligne de front va de la Baltique à la mer Noire. L’opération allemande est commandée par Brauchitsch. L'armée allemande est soutenue par des soldats roumains, hongrois, slovaques et italiens.
dimanche 22 juin
En Lituanie, les Allemands prennent Ukmergé. Avant de se retirer, les soldats soviétiques ont tué huit prisonniers. La population juive de la ville, majoritaire, est aussitôt arrêtée (10 000 seront exécutés, ou déportés puis tués entre 1941 et 1944).
L’équipe archéologique dirigée par le médecin légiste Mikhaïl Gerasimov a exhumé à Samarkand (Ouzbékistan) la dépouille du grand conquérant turco-mongol Tamerlan, mort en 1405. Alors qu’à l’ouest les armées allemandes déferlent sur le territoire soviétique, une inscription gravée sur le tombeau indique : « Lorsque je reviendrai à la lumière du jour, le monde tremblera ».
lundi 23 juin
Le président américain Roosevelt décide de ne pas appliquer à l’URSS le Neutrality Act.
Fondé en 1940, le Front des activistes lituaniens proclame l’indépendance de la Lituanie et instaure un gouvernement provisoire (qui disparaîtra avec l’occupation allemande).
mardi 24 juin
Sur le front nord, les Allemands s’emparent des villes lituaniennes de Vilnius et Kaunas, ainsi que de Brest-Litovsk en Biélorussie.
Soviétiques et Britanniques lancent un ultimatum à l’Iran, sommé de choisir son camp dans la guerre.
Le président américain décide d’accorder une aide matérielle à l’URSS. Il dégèle 39 millions de dollars, qui correspondent à des biens soviétiques aux Etats-Unis.
Formation du Bureau soviétique d’information (Sovinformburo) dont l’objectif est couvrir la situation sur le front, le travail à l’arrière et l’action des partisans, à la radio et dans les journaux (origine de l’agence de presse RIA Novosti).
mercredi 25 juin
L’aviation soviétique bombarde Helsinki. Le Premier ministre finlandais Ryti justifie par cet acte l’entrée en guerre de son pays contre l’URSS.
Les Allemands occupent la ville biélorusse de Baranavitchy.
jeudi 26 juin
La première véritable grande bataille du conflit à l’est débute près de Białystok [aujourd’hui dans l’est de la Pologne] quatre jours après le déclenchement de « Barbarossa » : les 750 000 hommes du général Fedor von Bock (groupe d’armées Centre) ont pour mission d’encercler autour de Minsk les 675 000 Soviétiques du général Dmitri Pavlov.
La Finlande, alliée à l'Allemagne nazie, déclare la guerre à l’URSS.
Les Allemands entrent dans la ville lituanienne de Šiauliai.
Suite à une erreur de cible, trois avions soviétiques ont bombardé la ville hongroise de Kassa [aujourd’hui Košice, en Slovaquie] : plus d’une douzaine de personnes ont été tués ou blessés et plusieurs bâtiments légèrement endommagés.
vendredi 27 juin
Les Allemands prennent la ville de Bialystok. Plus de 2 000 habitants juifs (hommes, femmes et enfants) ont été raflés par le 309e bataillon de police et tués, dont 500 brûlés vif dans la grande synagogue (56 000 autres juifs vont être être enfermés dans le ghetto de la ville).
La Hongrie déclare à la guerre à l’URSS.
samedi 28 juin
Les Allemands occupent Minsk en Biélorussie et Rivne dans l’ouest de l’Ukraine.
Les troupes finlandaises avancent vers Mourmansk.
L’Albanie, sous occupation italienne, déclare la guerre à l’URSS.
La police lituanienne et des forçats libérés battent à mort des centaines de juifs à Kaunas.
dimanche 29 juin
Les Panzer de Guderian font leur jonction avec ceux de Hoth à Minsk, à plus de 300 kilomètres à l’intérieur du territoire soviétique, encerclant ainsi 300 000 personnes, 2 500 chars et 1 400 pièces d’artillerie.
Les Finlandais réoccupent la péninsule de Rybachi, en Arctique.
Le nouveau Comité de défense soviétique, dirigé par Staline, contrôle totalement le pays.
du dimanche 29 au lundi 30 juin
Batailles d’encerclement de Minsk et Bialystok.
lundi 30 juin
En Biélorussie, l’armée allemande s’empare des villes de Polotsk (45 000 habitants, dont 60 % de juifs) et Lida (après un bombardement qui a fait 2 000 victimes ; la cité compte environ 9 000 juifs).
Le général Pavlov, commandant du front ouest, et ses officiers supérieurs sont exécutés sur ordre de Staline pour incompétence.
Rupture des relations diplomatiques entre la France pétainiste (Vichy) et l’URSS. L’ambassadeur soviétique Alexandre Bogomolov est rappelé à Moscou.
mardi 1er juillet
Les troupes allemandes occupent Riga.
L’URSS demande des armes aux Etats-Unis et propose de les payer au comptant.
mercredi 2 juillet
En Lettonie, les Allemands se concentrent sur la rive droite de la Dvina. Ils forcent les défenses frontalières soviétiques à Ostrov.
Le maréchal Semion K. Timochenko est nommé commandant du front ouest.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 juillet
Massacre des professeurs de Lwow [Lviv] : en collaboration avec la Gestapo, le bataillon Nachtigall, composé de nationalistes ukrainiens de l’OUN, procède à l’arrestation de 38 enseignants polonais et de leurs familles. Ils sont conduits sur les collines de Wulkeckie (Wulka) et fusillés. Parmi les victimes figure notamment l'écrivain Tadeusz Żeleński (Boy).
vendredi 4 juillet
A Kaunas, des miliciens tuent 463 juifs.
Trois jours après la chute de Riga, la Grande Synagogue chorale (ouverte en 1871) et plusieurs autres lieux de prière juive de la ville sont incendiés par le Sonderkommando Arajs, créé le jour même par Viktors Arajs. De nombreux juifs sont brûlés vifs dans ces actions, dont 300 dans la Grande Synagogue.
samedi 5 juillet
La 6e armée allemande enfonce la ligne Staline à l’est de Lwow [Lviv].
A Rastenburg, l’adjudant major d’Hitler déclare que le meurtre de milliers de juifs soviétiques par les Einsatzgruppen ou par les milices locales fait partie d’une « opération de nettoyage nécessaire ».
dimanche 6 juillet
Le groupe d’armées von Rundstedt atteint la ville ukrainienne de Jitomir, qui se décide à résister.
Sur le front sud, les Roumains occupent Cernauti [Tchernivtsi].
Les miliciens de Kaunas tuent 2 514 juifs sur ordre des Allemands.
lundi 7 juillet
Contre-attaque sans succès de chars soviétiques à Ostrov, point clé de l’oblast de Pskov sur la route de Leningrad.
Au nord de l’Ukraine, les Allemands conquièrent Korosten.
mardi 8 juillet
Les Allemands occupent le port estonien de Pärnu.
Dans les Etats baltes, les juifs ont l’ordre de porter un insigne jaune d’identification.
mercredi 9 juillet
Les Allemands remportent en Biélorussie la première bataille du front de l’Est : victorieuses, les armées du général von Bock contraignent à la reddition les forces soviétiques de Pavlov à Minsk. En treize jours, l’Armée rouge déplore 341 073 tués ou prisonniers et 76 717 blessés, 4 799 chars, 9 427 canons et 1 669 avions perdus. Côté allemand, les pertes humaines sont inconnues mais 276 avions ont été abattus.
Vitebsk à l’ouest de Smolensk, et Pskov au nord d’Ostrov sont aux mains des Allemands.
Sur le front sud, les Roumains s’emparent de la ville moldave de Bălți.
jeudi 10 juillet
Le Groupe d’armées centre de la Wehrmacht lance une offensive sur Smolensk.
En Ukraine, la 13e division Panzer atteint la rivière Irpine, affluent du Dniepr.
Début du transfert du Corps expéditionnaire italien, commandé par le général Francesco Zingales, vers le front de l’Est en soutien aux forces allemandes et roumaines qui ont attaqué l’Union soviétique. 216 trains quittent les villes de Rome, Crémone et Vérone à destination de Marmaros Sziget, Felsővisó et Borșa, d’où les troupes du CISR entameront une longue et difficile marche sur les mauvaises routes de l’Europe orientale.
vendredi 11 juillet
Les Allemands sont à 16 kilomètres de Kiev. Ils ont déjà fait 600 000 prisonniers soviétiques.
samedi 12 juillet
L’URSS et la Grande-Bretagne signent à Moscou un pacte d’alliance militaire contre l’Allemagne.
La Luftwaffe bombarde Moscou pour la première fois.
lundi 14 juillet
Sur le front nord, les Allemands atteignent le fleuve Louga. Ils menacent directement Leningrad.
Les lance-roquettes Katiouchka soviétiques sont utilisés pour la première fois à Leningrad.
mardi 15 juillet
Début en Ukraine de la bataille d’Ouman opposant les forces de l’Axe (6e et 17e armées allemandes et 1re Panzerarmee, soit 400 000 hommes et 600 chars commandés par les généraux von Rundstedt, von Stülpnagel et von Kleist) aux 6e, 12e et 26e armées soviétiques (300 000 soldats, 317 chars) sous les ordres des généraux Budionny, Kirponos et Tioulenev.
L’Armée rouge lance une contre-offensive à Leningrad. La population commence à fortifier la ville.
mercredi 16 juillet
Début des batailles d’encerclement de Smolensk et de Iaroslav. Six corps d’armée soviétique sont affectés à la défense de Smolensk.
Près de Vitebsk, les Allemands font prisonnier Yakov Djougatchvili, fils de Staline.
Les dignitaires nazis édifient une structure d'occupation de l'URSS, prévoyant quatre commissariats du Reich. Rosenberg est nommé ministre des Territoires occupés de l'Est. Himmler reçoit en charge la police et la sécurité.
Les Finlandais occupent Sortavala à l’extrême nord du lac Ladoga.
jeudi 17 juillet
Heydrich ordonne d'exécuter tous les juifs russes prisonniers.
Les Allemands s’emparent de la ville de Letichev, en Ukraine, qui compte plus de 7 000 juifs (environ 60 % de la population).
Hans-Georg, le fils du maréchal Keitel, meurt de ses blessures au combat.
vendredi 18 juillet
L’URSS signe à Moscou un traité d’amitié avec le gouvernement tchèque en exil.
samedi 19 juillet
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre à Guderian de diriger son offensive vers le sud. Ce dernier est opposé à l’arrêt de l’avance sur Moscou, mais il n’est pas écouté.
A Ponar, en Lituanie, 5 000 juifs ont été massacrés par petits groupes, puis jetés dans des fosses.
dimanche 20 juillet
Staline devient commissaire du peuple à la Défense. Il remplace le maréchal Timochenko.
Créé en février dernier à la suite de la division du NKVD, le commissariat du peuple à la Sécurité d’Etat de l’URSS (NKGB de l’URSS) réintègre déjà le NKVD.
lundi 21 juillet
A Minsk, des SS attachent 45 juifs et ordonnent à 30 Russes blancs de les enterrer vivants dans une fosse. Ils refusent ; les 75 victimes sont finalement massacrées à la mitrailleuse.
nuit du lundi 21 au mardi 22 juillet
La Luftwaffe mène son premier raid aérien sur Moscou. Sur 195 avions de combat prévu initialement, 127 appareils larguent 104 tonnes de bombes explosives et 46 000 bombes incendiaires. La défense anti-aérienne aurait abattu un avion selon les Allemands, 22 selon les Soviétiques. L’agence de presse allemande DNB évoquera une « mer de flammes » visible sur 140 km mais certains étrangers présents dans la capitale russe, dont le sous-secrétaire britannique au ministère de l’Air (Harold Balfour), affirment ne pas avoir remarqué de gros dégâts.
mardi 22 juillet
Les Allemands font une pause dans leur avance en URSS. Ils ont déjà conquis 1,5 million de km du territoire soviétique.
Créée à la demande de Dolores Ibarruri, la station de radio communiste Radio España Independiente, dite « La Pirenaica », émet pour la première fois vers l’Espagne depuis Moscou.
jeudi 24 juillet
Brest-Litovsk, assiégé depuis le 22 juin, capitule. Les Allemands ont pilonné la ville avec le mortier Karl, dont les obus pèsent deux tonnes.
dimanche 27 juillet
Les Allemands exécutent deux membres du conseil juif de Vilnius. La communauté n’a pas pu réunir l’énorme rançon demandée.
lundi 28 juillet
Dans le secteur centre, la 7e armée allemande encercle Smolensk.
mardi 29 juillet
Staline renvoie le général Joukov qui a conseillé une reddition tactique à Kiev. Il le remplace par le maréchal Boris Chapochnikov.
mercredi 30 juillet
A Rastenburg, Hitler ordonne des offensives vers Leningrad et le Caucase plutôt qu’une attaque frontale sur Moscou.
Le gouvernement polonais en exil, représenté par le Premier ministre Władysław Sikorski, et l’ambassadeur soviétique en Grande-Bretagne Ivan M. Maiski, concluent à Londres un accord pour rétablir les relations diplomatiques et combattre conjointement l’Allemagne.
Harry Hopkins, envoyé de Roosevelt, arrive à Moscou pour mettre au point l’aide américaine à l’URSS.
Le porte-avions britannique Furious attaque la base navale allemande de Petsamo en Finlande [aujourd’hui en Russie].
jeudi 31 juillet
Victoire allemande dans la bataille de Smolensk. Les pertes soviétiques sont très lourdes depuis le 8 juillet : 486 171 tués, prisonniers ou portés disparus, 273 803 blessés, 1 348 chars, et véhicules blindés, 903 avions et 3 120 canons détruits. Les Allemands déplorent 115 500 morts, blessés et disparus. Dans le secteur nord, l’armée allemande atteint le lac Ilmen. Dans le même temps, les Finlandais lancent une attaque visant Vyborg.
Après 14 jours de massacres continus, les Einsatzgruppen nazis ont tué 10 000 juifs à Kichinev [Chișinău, en Moldavie] et 2 500 à Jitomir [Jytomyr en Ukraine].
samedi 2 août
Arrivée en URSS du premier matériel américain, selon les dispositions de la loi prêt-bail.
Après près d’un mois de résistance héroïque, Jitomir est prise par les Allemands.
Sur le front soviétique sud, les divisions italiennes Pasubio et Torino sont engagées aux côtés des Allemands.
René Cassin est chargé par le général de Gaulle, chef de la France libre, d’établir secrètement des relations diplomatiques avec l’URSS.
du dimanche 3 au mardi 12 août
A Ouman (Ukraine), Von Rundstedt livre une grande bataille d'encerclement à Boudienny et fait prisonniers 150 000 soldats soviétiques.
lundi 4 août
Les Etats-Unis s’engagent formellement à fournir du matériel militaire à l’URSS.
mardi 5 août
A Smolensk, les Allemands anéantissent les 16e et 20e armées soviétiques. Bilan : 300 000 prisonniers, 3 200 chars et 3 100 pièces d’artillerie capturés.
mercredi 6 août
Le général Anders est nommé commandant en chef de la nouvelle armée polonaise qu’il constitue en Union soviétique.
jeudi 7 août
Staline prend la tête du commandement suprême de toutes les armées soviétiques.
Chute de Smolensk et de Iaroslav.
vendredi 8 août
Victoire en Ukraine des forces de l’Axe dans la bataille d’Ouman, déclenchée le 15 juillet : reddition des divisions soviétiques encerclées. En 24 jours de combats, les vaincus déplorent 100 000 tués ou blessés, 103 000 prisonniers et 317 chars détruits ou capturés, les vainqueurs seulement 4 610 tués, 15 458 blessés et 785 capturés ou disparus. Des dizaines de milliers de soldats de l'Armée rouge se sont échappés, laissant derrière eux leur équipement de guerre lourd. A 180 km au nord-ouest d’Ouman, les forces allemandes ont écrasé les troupes soviétiques défendant Kazatin (Kozyatine), faisant 38 000 prisonniers.
Berlin est attaqué par un bombardier soviétique Iliouchine Il-4, en représailles au raid de la Luftwaffe sur Moscou.
Dans le nord-est de la Lituanie, un Einsatzgruppen et des collaborateurs lituaniens massacrent 2 400 juifs du ghetto de Biržai dans la forêt d'Astravas située à trois kilomètres de la ville.
dimanche 10 août
La Grande-Bretagne et l’URSS promettent d’aider la Turquie en cas de l’Axe.
mardi 12 août
Par sa directive de guerre n° 34, Hitler ordonne la prise de Leningrad au nord. Le groupe d’armées Sud doit s’emparer de la Crimée et de Kharkov. L’offensive sur Moscou est suspendue afin d’appuyer les autres groupes.
L’Argus appareille de Grande-Bretagne pour Mourmansk et Arkhangelsk transportant deux groupes de chasse (40 avions) afin de renforcer l’aviation soviétique.
mercredi 13 août
A Londres, les Soviétiques, par la voix de Maleski, leur ambassadeur, font savoir qu’ils sont prêts à envahir l’Iran.
jeudi 14 août
Signature à Londres d’une convention militaire entre l’URSS et le gouvernement polonais en exil : les dispositions du Pacte germano-soviétique sont annulées.
vendredi 15 août
Le gouvernement japonais assure qu’il n’envahira pas l’URSS.
Himmler assiste à Minsk à une liquidation de juifs par un Einsatzgruppen. Troublé par l’aspect sanglant de l’opération, il demande aux officiers de rechercher d’autres méthodes d’exécution massive.
samedi 16 août
Les Allemands traversent le fleuve Volkhov près de Novgorod.
Dans le sud de l’Ukraine, les Soviétiques perdent la ville de Mykolaïv.
Accord commercial conclu à Londres entre l’URSS et la Grande-Bretagne.
Troisième et dernier ultimatum anglo-soviétique à l’égard de l’Iran.
dimanche 17 août
Sur le front nord, les Allemands prennent Novgorod. Sur la mer Noire, au sud, ils encerclent Odessa et occupent la base navale de Nikolaïev.
Protestation de la Grande-Bretagne et de l’URSS auprès de l’Iran, qui accueille de nombreux « touristes » allemands dans ce pays. Réza chah maintient la neutralité iranienne.
lundi 18 août
A Rastenburg, Hitler rejette les propositions du général Halder et du maréchal von Brauchitsch d’attaquer Moscou.
Au sud, les troupes soviétiques commencent à se retirer derrière le Dniepr.
mardi 19 août
L’Allemagne et la Roumanie ont signé à Tiraspol un accord plaçant la région moldave de Transnistrie sous le contrôle de l’administration roumaine (gouvernorat de Transnistrie).
mercredi 20 août
Sur ordre de Staline, l’Armée rouge fait sauter le barrage Lenin Dnieprogues, sur le Dniepr, le plus grand complexe hydroélectrique du monde. Il alimentait les usines de la vallée, occupées par les Allemands.
Erich Koch, gauleiter de la Prusse-Orientale, devient commissaire du Reich pour l’Ukraine.
jeudi 21 août
Les Allemands occupent Tchoudovo au nord. Ils coupent ainsi la principale voie ferrée reliant Leningrad à Moscou. Dans le secteur centre, en Biélorussie, l’Armée rouge évacue Gomel [Homiel].
samedi 23 août
A son QG de Rastenburg, Hitler ne tient pas compte des arguments du général Guderian pour prendre Moscou comme prochaine cible. Il lui ordonne de diriger ses Panzer vers le sud par Gomel [Homiel] et Starodoub.
dimanche 24 août
Offensive des Allemands en Ukraine ; ils se heurtent à une forte résistance.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 août
Le gouvernement du chah ayant refusé d'accorder un droit de passage des convois de matériel de guerre, aux troupes britanniques et soviétiques, ces dernières violent la neutralité iranienne et envahissent le pays à 4 h. Les Russes, attaquant par le nord, bombardent Tabriz, Qazvin, Recht, Bandar-Pahlavi et Machad. Les Britanniques attaquent au sud et au sud-ouest du pays ; ils coulent deux navires, incendient trois autres.
lundi 25 août
Le ministre soviétique des Affaires étrangères, Molotov, déclare que l’URSS n’a aucun grief contre le peuple iranien et garantit que l’Armée rouge quittera l’Iran dès que la situation le permettra. Les Alliés ont fait savoir au Premier ministre, Ali Mansour, qu’ils veulent « empêcher tout agissement subversif des Allemands ».
Le commandant du front de Briansk, le général Eremenko, déclare à Staline : « J’écraserai ce scélérat de Guderian ».
mardi 26 ou mercredi 27 août
Les Allemands franchissent le Dniepr. Ils prennent Dniepropetrovsk, en Ukraine.
mercredi 27 août
Les Finlandais refusent de coordonner leur action contre l’URSS avec l’Allemagne.
Pour la première fois, tous les juifs d’une région commencent à être assassinés sans discrimination, quels que soient leur âge et le sexe : les SS et le bataillon de police 320 débutent le massacre de milliers de juifs (hommes, femmes, enfants et vieillards) dans la périphérie de la ville ukrainienne de Kamenets-Podolski sous les ordres de Friedrich Jeckeln. Les victimes sont contraintes de se déshabiller avant d’être abattues par balles au fond de fosses.
jeudi 28 août
Le Présidium du Soviet suprême publie un décret accusant de manière générale les 800 000 Allemands de Russie (dont 400 000 de la République allemande de la Volga) de collaborer avec l’Allemagne nazie. Leur déportation en Sibérie et au Kazakhstan est ordonnée.
A Kedainiai, en Lituanie, plus de 2 000 juifs sont conduits à la fosse commune et abattus.
Mohammad-Ali Foroughi est nommé Premier ministre d’Iran. Il signe l’acte autorisant les Alliés à occuper les points stratégiques du pays, sauf Téhéran.
vendredi 29 août
Les Finlandais reprennent Vyborg aux Soviétiques.
Fin du massacre de Kamenets-Podolski, en Ukraine : en trois jours, les Einsatzgruppen ont massacré environ 23 600 juifs. De nombreuses victimes venaient de Hongrie et avaient été déportés.
Le dernier train d’évacuation de Leningrad (enfants, objets de valeur des musées, matériel industriel, etc.) quitte la ville par la gare de Moscou.
samedi 30 août
Au nord, les Allemands coupent la dernière liaison ferroviaire avec Leningrad en s’emparant de Mga.
dimanche 31 août
Début de la contre-offensive soviétique sur le Dniepr.
En Iran, le nouveau Premier ministre, Foroughi, ordonne de déposer les armes. Il est contraint de signer un traité divisant le pays entre Soviétiques et Britanniques suivant un axe nord-sud.
en août
Le « Gouvernement général » de Pologne, sous administration allemande, est augmenté de la province ukrainienne de Lemberg [Lviv].
mardi 2 septembre
Echec de la contre-offensive soviétique.
mercredi 3 septembre
Appel à la mobilisation de tous les hommes de plus de 18 ans.
jeudi 4 septembre
Les Finlandais prennent la gare frontière de Belostrov, à seulement 30 kilomètres de Leningrad.
Le premier contingent de la Légion volontaire française (LVF) part pour le front de l’Est pour combattre aux côtés des Allemands. Il est mené par Jacques Doriot.
vendredi 5 septembre
A l’approche des Allemands, les enfants âgés de moins de 12 ans sont évacués de Moscou.
samedi 6 septembre
Dans le secteur centre, l’Armée rouge reprend Ielna, à l’est de Smolensk.
Les nazis créent un grand et un petit ghetto à Vilnius.
lundi 8 septembre
A 40 kilomètres à l’est de Leningrad, Chlisselbourg, à l’embouchure de la Neva, est prise par la Wehrmacht. La forteresse d’Oreshek, située sur une île en face de la ville résistera (pendant 500 jours) pour empêcher les Allemands de passer sur l’autre rive. Plus au sud, entre Moscou et Saint-Pétersbourg, la 16e armée allemande du général Busch s’empare de Demiansk.
La communauté allemande de la Volga (600 000 personnes), qui formait une république, est exilée en Sibérie. Le Kremlin craint qu’elle ne soit une 5e colonne de sympathisants nazis.
Un ordre secret de l’état-major de la Wehrmacht donne l’ordre de fusiller tous les prisonniers soviétiques qui feraient mine de résister.
mardi 9 septembre
Début du siège de Leningrad.
mercredi 10 septembre
Les groupes allemands d’armées Centre et Sud lancent une offensive combinée sur Kiev.
A Moscou, la radio Deutsches Volkssender débute ses émissions en langue allemande. Elle diffuse de l’information et de la propagande destinées à encourager la résistance contre le régime nazi dans le Reich.
jeudi 11 septembre
Ancien ambassadeur soviétique à Londres et à Paris, Christian Rakovski est exécuté par le NKVD à Orel. Il avait 68 ans.
vendredi 12 septembre
Premières neiges de l’hiver en URSS. Les Panzer de von Kliest et de Guderian font leur jonction à Lokvista (Lovitsa), à 170 kilomètres à l’est de Kiev. La ville est encerclée ; quatre armées russes sont cernées.
Le maréchal Keitel, chef du haut commandement allemand, vient de donner à ses hommes une instruction explicite sur la façon de traiter les juifs en Union soviétique... Dans le même nom, les Einsatzgruppen exécutent 3 434 juifs à Ponary, près de Vilnius.
samedi 13 septembre
Devant la défaite qui se prépare dans la bataille de Kiev, le maréchal Semion Boudienny, commandant en chef du front du Sud-Ouest, est destitué. Aucun successeur n’est nommé. Boudienny est considéré comme responsable des défaites mais il n’a fait qu’obéir aux ordres de Staline…
lundi 15 septembre
Staline demande aux Britanniques d’envoyer 25 à 30 divisions pour soutenir la lutte des Soviétiques.
mardi 16 septembre
Le maréchal Keitel ordonne que 100 otages soient exécutés pour chaque soldat allemand tué par des partisans soviétiques.
Sortie à Moscou du film Mascarade, de Serge Guérassimov, d’après une pièce de Mikhaïl Lermontov.
mercredi 17 septembre
Le commandement suprême soviétique ordonne tardivement d’évacuer Kiev. Les Allemands en forcent les défenses extérieures.
Abdication du roi iranien Réza chah Pahlavi en faveur de son fils Mohammad chah. Les troupes soviétiques et anglaises entrent dans Téhéran.
vendredi 19 septembre
Les forces soviétiques encerclées dans Kiev capitulent devant l’armée allemande de von Rundstedt. Les Allemands font 65 000 prisonniers, qui seront laissés sans soins et sans nourriture (la majorité d’entre eux mourra).
samedi 20 septembre
Le général Mikhaïl Kirponos (49 ans), commandant du front Sud, est tué au combat à Lokhvitsa (Lokhvytsia), à 220 kilomètres à l’est de Kiev.
Grâce aux décodages de l’Enigma, les Alliés sont avertis de l’attaque allemande sur Moscou.
lundi 22 septembre
Des miliciens ukrainiens formés par les SS tuent 28 000 juifs à Vinnitsa.
mardi 23 septembre
Opérant depuis Tykovo, les Stuka du groupe de bombardement en piqué III/StG/2 attaquent la flotte soviétique de la Baltique, embossée dans le port de Kronstadt. Le sous-lieutenant Hans Ulrich Rudel s’y distingue en détruisant le croiseur de bataille Marat avec une bombe d’une tonne.
Des partisans ayant tué trois sentinelles allemandes à Krasnaya Gora, les soldats massacrent la population de la ville.
jeudi 25 septembre
La Wehrmacht isole la Crimée du reste de l’URSS.
vendredi 26 septembre
La bataille de Kiev, lancée le 7 août, s’achève sur une victoire décisive allemande, une semaine après la prise de la ville de Kiev. En un mois et demi d’affrontements, 335 000 Soviétiques ont été tués et 665 000 autres faits prisonniers. Côté allemand, les pertes sont de 150 000 tués ou blessés.
L'URSS reconnaît le général de Gaulle chef de la France libre.
lundi 29 septembre
Depuis son QG de Rastenburg, Hitler donne l’ordre de rayer Leningrad de la surface de la terre et d’exterminer sa population.
du lundi 29 au mardi 30 septembre
Le plus grand massacre de la Shoah ukrainienne a lieu dans les ravins de Babi Yar, dans la banlieue ouest de Kiev : 33 771 juifs ont été tués par balles par des membres du SD, de la police, de la police secrète de campagne, des collaborateurs ukrainiens (201e bataillon Schutzmannschaft) et de l’Einsatzgruppe C (sous les ordres du SS Brigadefuhrer Otto Rasch). Environ 22 000 victimes sont tombées le premier jour, et 11 000 le deuxième. Les corps ont ensuite été recouverts de terre par des prisonniers de guerre soviétiques (le site servira pour d’autres massacres les mois suivants).
mardi 30 septembre
Les blindés allemands reçoivent seulement l'ordre d'atteindre Moscou. Les Panzer de Guderian, revenus dans le secteur centre, attaquent en direction d’Orel et de Briansk. Au sud, von Kleist se dirige sur Stalino.
en septembre
Vorochilov, qui a échoué à arrêter les troupes allemandes, est renvoyé à des tâches plus secondaires, organisant le recrutement et les troupes en arrière.
mercredi 1er octobre
Début de la lutte pour Viazma.
Les Finlandais s’emparent de Petrozavodsk, à l’ouest du lac Onega.
Les Allemands atterrissent à bord de planeurs derrière les lignes soviétiques, à Odessa.
jeudi 2 octobre
Hitler lance l’opération « Tempête d’hiver » : début de la bataille de Moscou. Il engage dans l’attaque un million d’hommes, 77 divisions, 19 500 canons et mortiers, 1 700 chars et 950 avions. Les Soviétiques opposent autant de divisions, lesquelles ne comportent toutefois que 6 000 hommes alors que les allemandes en totalisent 15 000 chacune. L’Armée rouge ne dispose que de la moitié de blindés et trois fois moins d’avions que la Luftwaffe. Les plans des Allemands envisagent l’encerclement de Moscou par le sud et le nord.
Dans le secteur sud (Ukraine), les Allemands attaquent vers la mer d’Azov.
vendredi 3 octobre
Dans le secteur nord, les Allemands s’emparent des défenses de Tsarskoïe Selo, près de Leningrad. Au sud de Moscou, Guderian prend le centre industriel d’Orel, sur l’Oka.
Hitler annonce la victoire sur l’URSS et la construction de l’ordre nouveau européen.
samedi 4 octobre
A l’ouest de Moscou, les Panzer de généraux Hoepner et Hoth attaquent Viazma en tenailles.
dimanche 5 octobre
Début de la déportation des juifs par les Allemands à l’Est.
lundi 6 octobre
Dans le sud-est de l’Ukraine, l’armée allemande occupe la ville de Melitopol. Les Panzer de von Kleist atteignent Berdiansk, sur la mer d’Azov.
Les Roumains affirment avoir tué 70 000 soldats soviétiques et fait 60 000 prisonniers sur le front de l’Est. Leurs propres pertes seraient de 20 000 morts.
mardi 7 octobre
La Finlande refuse de considérer les pressions des Alliés pour arrêter les combats contre l’URSS.
Dans le nord-ouest de l’Ukraine, les SS conduisent 17 000 juifs dans des fosses à l’extérieur de Rovno [Rivne]. Ils arrachent les yeux de ceux qui refusent de se dévêtir, avant de les abattre.
mercredi 8 octobre
Sur le front de Moscou, la pluie et la boue ralentissent la progression des blindés allemands. Des batailles font rage dans les secteurs de Briansk et de Viazma.
Sur le front sud, les Allemands prennent Marioupol sur la mer d’Azov.
samedi 11 octobre
Les chars T-34 des Soviétiques, puissants et très mobiles, entrent en action sur le front de Moscou. Les performances de ces blindés se révèlent supérieures à celles des Panzer.
dimanche 12 octobre
L’armée soviétique évacue Briansk. Les civils commencent à quitter Moscou.
Avec l’aide de miliciens ukrainiens, les Einsatzgruppen allemands massacrent 7 000 juifs de la ville de Stanyslaviv [aujourd’hui Ivano-Frankivsk].
lundi 13 octobre
L’Armée rouge évacue Viazma, abandonnant 600 000 prisonniers et tout leur matériel. Les Allemands occupent Kalouga, à 165 kilomètres au sud-ouest de Moscou.
mardi 14 octobre
Les Panzer du général Hoth s’emparent de Kalinine, à 160 kilomètres au nord-ouest de Moscou. Des unités avancées sont à moins de cent kilomètres de la capitale russe, mais se heurtent à une résistance acharnée.
Devant l’avancée des troupes allemandes, le réalisateur Eisenstein et le personnel de Mosfilm sont transféré au Kazakhstan, à Alma-Ata.
Au palais de Tsarskoïe Selo, à 30 km au sud de Leningrad, le capitaine allemand Solms-Laubach dirige les opérations de démontage de la célèbre Chambre d’ambre, offerte en 1716 au tsar par le roi de Prusse. Après 36 heures de travail, la pièce est entièrement installée dans 27 caisses puis transportée jusqu’au château de Königsberg [Kaliningrad] (où elle disparaîtra en 1945).
mercredi 15 octobre
L’espion soviétique Richard Sorge informe Moscou que les Japonais n’ont nullement l’intention de lancer leur armée, occupée en Chine, contre l’Union soviétique mais qu’ils poursuivraient leur offensive vers le sud.
jeudi 16 octobre
La Wehrmacht allemande et ses alliés roumains prennent Odessa, grand port ukrainien sur la mer Noire.
A Moscou, 500 000 hommes et femmes créent de nouvelles défenses autour de la ville : 8 000 kilomètres de tranchées, 100 km de fossés antichars et 300 km de réseaux de barbelés.
samedi 18 octobre
La 4e Panzer division du général Hoepner s’empare de Mojaïsk, à l’ouest de Moscou, position clé dans la défense de la capitale soviétique.
Au sud, la zone conquise à l’ouest du Dniestr est incorporée à la Roumanie.
A Tokyo, la police japonaise arrête le journaliste allemand et espion soviétique Richard Sorge, correspondant du Frankfurter Allgemeine Zeitung.
dimanche 19 octobre
La 11e armée allemande prend Taganrog sur la rive nord-est de la mer d’Azov.
Arrivée à Moscou de troupes de Sibérie et d’Extrême-Orient.
lundi 20 octobre
Le gouvernement russe est transféré à Kouïbychev, sur la Volga, mais Staline reste à Moscou. Il confie la défense de la capitale au général Gueorgui Joukov, rappelé de Leningrad.
mercredi 22 octobre
Staline devient généralissime des armées soviétiques.
Des partisans soviétiques font sauter le quartier général roumain à Odessa, tuant le général Ioan Glogojanu (53 ans) et tout son état-major. 60 personnes sont mortes en tout dans l’attentat.
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 octobre
En représailles à la morte du général Glogojanu, l’armée roumaine pend ou fusille 5 000 juifs à Odessa.
jeudi 23 octobre
Réorganisation du commandement soviétique : le général Joukov est nommé à la tête du front nord, le maréchal Timochenko sur le front sud.
samedi 25 octobre
Les troupes russes parviennent à stopper l'avance allemande vers Moscou.
lundi 27 octobre
Dans le sud, les troupes allemandes atteignent le port de Sébastopol, dernière ville tenue par les Soviétiques en Crimée. Dans l’est de l’Ukraine, ils occupent également la ville industrielle de Kramatorsk, évacuée par les forces soviétiques.
mardi 28 octobre
Guderian lance une nouvelle attaque sur Moscou. Mais ses Panzer ne progressent pas, immobilisés par la boue et harcelés par les Soviétiques.
jeudi 30 octobre
Dans l’attente que le gel durcisse le sol, les Allemands arrêtent l’offensive terrestre sur Moscou.
Le président américain Roosevelt accorde à l’URSS un prêt sans intérêt de un milliard de dollars, dans le cadre de la loi prêt-bail.
vendredi 31 octobre
En un seul jour, la Luftwaffe a effectué 45 bombardements sur Moscou.
En Estonie, le commandant SS Erich von dem Bach-Zalewski informe Berlin qu’il n’y a plus de juifs dans le pays…
samedi 1er novembre
Les Allemands lancent une grande offensive au sud vers Rostov-sur-le-Don et le Caucase. En Crimée, ils nettoient les dernières poches de résistance soviétiques de Simferopol, la capitale de la Crimée.
lundi 3 novembre
Les Allemands occupent Koursk en Russie et Théodosie [Feodossia] dans l’est de la Crimée.
du jeudi 6 au samedi 8 novembre
Dans l’ouest de l’Ukraine, 23 000 juifs de Rivne sont fusillés dans la forêt de Sossenki.
vendredi 7 novembre
Un crédit d’un milliard de dollars est accordé par les Etats-Unis à l’URSS pour l’achat de matériel de guerre.
Les Allemands abattent 12 000 juifs à Minsk.
samedi 8 novembre
Les Allemands occupent Tikhvine, à 180 kilomètres à l’est de Leningrad.
mercredi 12 novembre
Le général Franz Halder, chef d’état-major d’Hitler, tient une conférence à Orsha [Orcha], dans l’est de la Biélorussie. Il prépare les plans de l’offensive finale sur Moscou.
jeudi 13 novembre
La température sur le front est tombée à - 20°.
vendredi 14 novembre
La ville de Leningrad est ravitaillée par avion pour la première fois.
samedi 15 novembre
Sur les 1 150 chars de la 2e armée de Panzer, 150 seulement sont encore opérationnels. Le froid extrême provoque des pannes mécaniques, et le soutien logistique s’est effondré.
mardi 18 novembre
Onze ingénieurs de l’Armée rouge immobilisent 20 chars allemands à Strokovo.
jeudi 20 novembre
Les rations alimentaires sont réduites pour la cinquième fois en deux mois à Leningrad.
jeudi 27 novembre
L’armée allemande n’est plus qu’à 35 kilomètres de Moscou.
samedi 29 novembre
Contre-offensive soviétique dans le Sud : l’Armée rouge reprend Rostov-sur-le-Don aux Allemands.
dimanche 30 novembre
Hitler réagit à la perte de Rostov, qu’il avait ordonné de ne pas évacuer : le maréchal von Rundstedt, commandant du groupe d’armées Sud (Ukraine), est contraint à la démission de son commandement.
En un mois, 11 000 personnes sont mortes de faim à Leningrad.
lundi 1er décembre
Le général Fedor von Bock prévient le haut commandement allemand que ses troupes sont complètement épuisées, et qu’en l’occurrence son seul corps d’armée est incapable d’encercler Moscou, ou d’opposer une résistance efficace aux troupes soviétiques.
Le gouvernement iranien proteste contre les agissements des troupes soviétiques qui poussent les Kurdes à se révolter.
Les juifs et Krymchaks de la ville de Théodosie, en Crimée, sont regroupés dans un ghetto.
mardi 2 décembre
Le froid cloue sur place l’armée allemande, à 35 kilomètres de Moscou.
mercredi 3 décembre
Les Soviétiques évacuent le port finlandais de Hangö.
Le général allemand Walther von Reichenau est nommé commandant du groupe d’armées Sud.
jeudi 4 décembre
Les Finlandais réoccupent la base navale de Hangö.
A Moscou, le général Wladyslaw Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil, signe avec Staline un pacte d’assistance mutuelle.
Une grande partie de la population juive, ainsi que des krymchaks, tsiganes et « communistes » de Théodosie sont assassinés par le Sonderkommando 10b (sur les 3 248 juifs y vivant avant l'invasion allemande de l'Union soviétique, 2 000 à 2 500 auront été tués à la fin de 1941).
vendredi 5 décembre
L’attaque allemande sur Moscou est repoussée par les Soviétiques et le froid. A cause des conditions climatiques, Hitler arrête cette offensive depuis son quartier général de Rastenburg. Il ordonne de déplacer la 2e flotte de la Luftwaffe du front de l’Est vers la Méditerranée.
du vendredi 5 au samedi 6 décembre
Les Soviétiques du général Vlassov lancent une contre-offensive générale près de Moscou : recul allemand de 200 kilomètres.
lundi 8 décembre
Depuis son QG de Rastenburg, Hitler doit admettre l’échec du Blietzkrieg à l’Est. Il donne l’ordre aux armées allemandes de tenir coûte que coûte les positions face aux assauts soviétiques.
vendredi 12 décembre
La contre-offensive de l’Armée rouge force Guderian à se retirer de Stalinogorsk : fin de la bataille de Moscou qui a débuté le 2 octobre.
samedi 13 décembre
Dans la soirée, Berlin reconnaît l’échec de l’offensive allemande sur la capitale soviétique : « Notre armée ne s’attend pas à prendre Moscou cette année ».
samedi 13 ou lundi 15 décembre
En Crimée, l’Einsatzgruppen D, sous les ordres d’Otto Ohlendorf, assassine 14 300 juifs à Simferopol.
en décembre
Le général Vlassov défend Moscou à la tête de la 20e armée.
Signature à Moscou d’un accord germano-soviétique, qui délimite les nouvelles frontières entre les deux pays et élargit les échanges commerciaux. Ce pacte prévoit que les Allemands seront ravitaillés par les Soviétiques en matières premières (caoutchouc, manganèse, chrome), produits pétroliers et denrées alimentaires (blé d’Ukraine). En contrepartie, les Soviétiques recevront des machines-outils pour moderniser leurs usines.
vendredi 31 janvier
Le haut commandement allemand a achevé la mise au point de l’opération « Barbarossa », le plan secret d’invasion de l’Union soviétique.
mercredi 12 février
Le général Joukov est nommé chef d’état-major de l’Armée rouge.
mardi 18 février
Le commandant Pavlov accélère la construction de routes à l’Ouest.
vendredi 21 février
L’ancien commissaire aux Affaires étrangères Maxime Litvinov a été exclu du Comité central. Son épouse juive, Polina Molotova, a été limogée elle aussi récemment (depuis deux ans elle était commissaire de l’Industrie de la pêche).
samedi 1er mars
Rupture des relations diplomatiques entre Berlin et Moscou.
dimanche 2 mars
Moscou proteste contre l’adhésion de la Bulgarie au pacte tripartite (la veille, avec l’Allemagne, l’Italie et le Japon) et l’installation de l’armée allemande dans le pays.
mercredi 12 mars
Sortie du film biographique Valeri Tchkalov, de Mikhaïl Kalatozov, avec Vladimir Belokurov, Mikheil Gelovani et Semion Mezhinsky.
jeudi 13 mars
Hitler nomme Alfred Rosenberg ministre des futurs Territoires occupés à l’Est. Il confie à Himmler le contrôle des futures conquêtes ; des unités spéciales de SS procéderont aux destructions sur le sol russe lors de l’invasion de l’URSS. Göring devra exploiter pour le Reich l’économie soviétique.
samedi 15 mars
Sergueï Eisenstein reçoit le prix Staline de première catégorie pour le film Alexandre Nevski.
jeudi 20 mars
Le général Golikov, chef des services de renseignement de l’armée soviétique, assure Staline qu’Hitler n’attaque jamais l’URSS tant que le Royaume-Uni restera invaincu.
dimanche 23 mars
Ouverture à Leningrad (puis à Moscou) du tournoi d’échecs devant départager les six premiers du championnat d’URSS 1940 (Lilienthal, Bondarevski, Smyslov, Keres, Boleslavski et Botvinnik) et désigner un challenger soviétique au champion du monde Alekhine.
mardi 25 mars
La Yougoslavie adhère au pacte tripartite.
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 mars
Coup d’Etat en Yougoslavie. Le nouveau gouvernement dénonce l’alliance avec l’Axe.
jeudi 3 avril
Les décodeurs anglais ont découvert les plans d’Hitler pour l’attaque de l’URSS. Churchill prévient Staline par l’intermédiaire de son ambassadeur à Moscou, Stafford Cripps. Le leader soviétique ne croit pas à ses informations.
samedi 5 avril
Signature d’un pacte d’amitié et de non-agression soviéto-yougoslave, condamné par les Allemands.
Premier vol de l’avion de chasse MiG-3.
dimanche 6 avril
Les troupes allemandes envahissent simultanément la Yougoslavie et la Grèce, que l'Italie n'a pas su abattre
samedi 12 avril
Premier vol de l’avion de chasse monoplace Yak-3, développé par Antonov pour Yakovlev (entrée en service en 1944).
dimanche 13 avril
Pacte d’amitié et de neutralité signé à Moscou entre le Japon (représenté par le ministre des Affaires étrangères Yosuke Matsuoka) et l’URSS (Molotov).
lundi 14 avril
Début du remplissage du grand lac artificiel de Rybinsk, à 380 kilomètres au nord de Moscou : 130 000 habitants de la cité de Mologa - qui doit être engloutie - et des environs sont évacuées (294 refusent de quitter leurs maisons et meurent noyés). La construction du barrage avait commencé en 1935.
jeudi 17 avril
Capitulation yougoslave.
mardi 29 avril
Pour la quatrième fois, Mikhaïl Botvinnik est sacré champion d’URSS : il a remporté le tournoi avec avec 2,5 points d'avance sur Keres et 3,5 sur Smyslov.
mardi 6 mai
Staline, secrétaire du Parti communiste, devient président du Conseil des commissaires du peuple (chef du gouvernement), à la place de Molotov, en fonction depuis 1930.
L’attaché militaire soviétique à Berlin prévient ses supérieurs que l’Allemagne se prépare à envahir l’URSS.
jeudi 15 mai
Richard Sorge, un espion soviétique présent à Tokyo, prévient Moscou que l’Allemagne envahira l’URSS dans la troisième semaine de juin.
vendredi 23 mai
Directive de Göring pour l’exploitation économique de l’URSS. Il proclame que la famine et la mort de millions de Soviétiques sont inévitables.
vendredi 6 juin
Les services de renseignement britanniques apprennent de source sûre que l’Allemagne attaquera l’URSS le 22 juin. Par l’intermédiaire de l’OKW, Hitler ordonne de tuer les « commissaires politiques » pendant l’invasion de l’Union soviétique.
lundi 9 juin
Hermann Göring, que l’idée d’une guerre avec l’URSS, inquiète, informe l’industriel suédois Birger Dahlerus que l’Allemagne s’apprête à attaquer l’Union soviétique « aux alentours du 15 juin ». Les ambassadeurs britannique et américain en poste à Stockholm apprennent à leur tour la nouvelle.
mercredi 11 juin
La 16e armée d’Extrême-Orient est déplacée à l’Ouest. Mais elle n’est pas mise en état d’alerte.
jeudi 12 juin
130 divisions allemandes sont regroupées à la frontière soviétique.
vendredi 13 juin
Moscou dément les rumeurs de tension avec l’Allemagne. L’agence Tass déclare : « Les rumeurs d’une intention de l’Allemagne d’attaquer l’URSS sont sans fondement ».
samedi 14 juin
Le ministre des Affaires étrangères Molotov déclare que « seul un fou attaquerait l’URSS ».
Début des déportations massives vers les camps du Goulag et les colonies spéciales de Sibérie des opposants d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Bessarabie et de Bucovine (80 000 personnes environ).
mercredi 18 juin
Un soldat allemand déserte et gagne l’Ukraine où il prévient que l’attaque sur l’URSS sera déclenchée le 22 juin à quatre heures. Staline part en vacances…
jeudi 19 ou vendredi 20 juin
A Samarkand, l’archéologue soviétique Mikhaïl Gerasimov ouvre le mausolée Gur-e Amir contenant la dépouille des souverains de la dynastie timouride. Il va notamment en profiter pour reconstituer le visage de Tamerlan.
samedi 21 juin
Hitler et son état-major arrivent à Rastenburg [aujourd’hui Ketrzyn, dans le nord-est de la Pologne].
Les pilotes de chasse soviétiques reçoivent l’ordre de ne pas tirer sur un avion de reconnaissance de la Luftwaffe. La garde frontalière est mise en état d’alerte.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
Opération « Barbarossa » : à 3 h 15, 1 500 000 soldats allemands (environ 150 divisions, dont 19 blindées), appuyés par 2 815 avions, 7 184 canons et 3 350 chars, se lancent à l'assaut de l’Union Soviétique, défendue par Vorochilov. Staline, qui préparait une offensive (Opération « Orage ») pour le 7 juillet, est pris au dépourvu. La ligne de front va de la Baltique à la mer Noire. L’opération allemande est commandée par Brauchitsch. L'armée allemande est soutenue par des soldats roumains, hongrois, slovaques et italiens.
dimanche 22 juin
En Lituanie, les Allemands prennent Ukmergé. Avant de se retirer, les soldats soviétiques ont tué huit prisonniers. La population juive de la ville, majoritaire, est aussitôt arrêtée (10 000 seront exécutés, ou déportés puis tués entre 1941 et 1944).
L’équipe archéologique dirigée par le médecin légiste Mikhaïl Gerasimov a exhumé à Samarkand (Ouzbékistan) la dépouille du grand conquérant turco-mongol Tamerlan, mort en 1405. Alors qu’à l’ouest les armées allemandes déferlent sur le territoire soviétique, une inscription gravée sur le tombeau indique : « Lorsque je reviendrai à la lumière du jour, le monde tremblera ».
lundi 23 juin
Le président américain Roosevelt décide de ne pas appliquer à l’URSS le Neutrality Act.
Fondé en 1940, le Front des activistes lituaniens proclame l’indépendance de la Lituanie et instaure un gouvernement provisoire (qui disparaîtra avec l’occupation allemande).
mardi 24 juin
Sur le front nord, les Allemands s’emparent des villes lituaniennes de Vilnius et Kaunas, ainsi que de Brest-Litovsk en Biélorussie.
Soviétiques et Britanniques lancent un ultimatum à l’Iran, sommé de choisir son camp dans la guerre.
Le président américain décide d’accorder une aide matérielle à l’URSS. Il dégèle 39 millions de dollars, qui correspondent à des biens soviétiques aux Etats-Unis.
Formation du Bureau soviétique d’information (Sovinformburo) dont l’objectif est couvrir la situation sur le front, le travail à l’arrière et l’action des partisans, à la radio et dans les journaux (origine de l’agence de presse RIA Novosti).
mercredi 25 juin
L’aviation soviétique bombarde Helsinki. Le Premier ministre finlandais Ryti justifie par cet acte l’entrée en guerre de son pays contre l’URSS.
Les Allemands occupent la ville biélorusse de Baranavitchy.
jeudi 26 juin
La première véritable grande bataille du conflit à l’est débute près de Białystok [aujourd’hui dans l’est de la Pologne] quatre jours après le déclenchement de « Barbarossa » : les 750 000 hommes du général Fedor von Bock (groupe d’armées Centre) ont pour mission d’encercler autour de Minsk les 675 000 Soviétiques du général Dmitri Pavlov.
La Finlande, alliée à l'Allemagne nazie, déclare la guerre à l’URSS.
Les Allemands entrent dans la ville lituanienne de Šiauliai.
Suite à une erreur de cible, trois avions soviétiques ont bombardé la ville hongroise de Kassa [aujourd’hui Košice, en Slovaquie] : plus d’une douzaine de personnes ont été tués ou blessés et plusieurs bâtiments légèrement endommagés.
vendredi 27 juin
Les Allemands prennent la ville de Bialystok. Plus de 2 000 habitants juifs (hommes, femmes et enfants) ont été raflés par le 309e bataillon de police et tués, dont 500 brûlés vif dans la grande synagogue (56 000 autres juifs vont être être enfermés dans le ghetto de la ville).
La Hongrie déclare à la guerre à l’URSS.
samedi 28 juin
Les Allemands occupent Minsk en Biélorussie et Rivne dans l’ouest de l’Ukraine.
Les troupes finlandaises avancent vers Mourmansk.
L’Albanie, sous occupation italienne, déclare la guerre à l’URSS.
La police lituanienne et des forçats libérés battent à mort des centaines de juifs à Kaunas.
dimanche 29 juin
Les Panzer de Guderian font leur jonction avec ceux de Hoth à Minsk, à plus de 300 kilomètres à l’intérieur du territoire soviétique, encerclant ainsi 300 000 personnes, 2 500 chars et 1 400 pièces d’artillerie.
Les Finlandais réoccupent la péninsule de Rybachi, en Arctique.
Le nouveau Comité de défense soviétique, dirigé par Staline, contrôle totalement le pays.
du dimanche 29 au lundi 30 juin
Batailles d’encerclement de Minsk et Bialystok.
lundi 30 juin
En Biélorussie, l’armée allemande s’empare des villes de Polotsk (45 000 habitants, dont 60 % de juifs) et Lida (après un bombardement qui a fait 2 000 victimes ; la cité compte environ 9 000 juifs).
Le général Pavlov, commandant du front ouest, et ses officiers supérieurs sont exécutés sur ordre de Staline pour incompétence.
Rupture des relations diplomatiques entre la France pétainiste (Vichy) et l’URSS. L’ambassadeur soviétique Alexandre Bogomolov est rappelé à Moscou.
mardi 1er juillet
Les troupes allemandes occupent Riga.
L’URSS demande des armes aux Etats-Unis et propose de les payer au comptant.
mercredi 2 juillet
En Lettonie, les Allemands se concentrent sur la rive droite de la Dvina. Ils forcent les défenses frontalières soviétiques à Ostrov.
Le maréchal Semion K. Timochenko est nommé commandant du front ouest.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 juillet
Massacre des professeurs de Lwow [Lviv] : en collaboration avec la Gestapo, le bataillon Nachtigall, composé de nationalistes ukrainiens de l’OUN, procède à l’arrestation de 38 enseignants polonais et de leurs familles. Ils sont conduits sur les collines de Wulkeckie (Wulka) et fusillés. Parmi les victimes figure notamment l'écrivain Tadeusz Żeleński (Boy).
vendredi 4 juillet
A Kaunas, des miliciens tuent 463 juifs.
Trois jours après la chute de Riga, la Grande Synagogue chorale (ouverte en 1871) et plusieurs autres lieux de prière juive de la ville sont incendiés par le Sonderkommando Arajs, créé le jour même par Viktors Arajs. De nombreux juifs sont brûlés vifs dans ces actions, dont 300 dans la Grande Synagogue.
samedi 5 juillet
La 6e armée allemande enfonce la ligne Staline à l’est de Lwow [Lviv].
A Rastenburg, l’adjudant major d’Hitler déclare que le meurtre de milliers de juifs soviétiques par les Einsatzgruppen ou par les milices locales fait partie d’une « opération de nettoyage nécessaire ».
dimanche 6 juillet
Le groupe d’armées von Rundstedt atteint la ville ukrainienne de Jitomir, qui se décide à résister.
Sur le front sud, les Roumains occupent Cernauti [Tchernivtsi].
Les miliciens de Kaunas tuent 2 514 juifs sur ordre des Allemands.
lundi 7 juillet
Contre-attaque sans succès de chars soviétiques à Ostrov, point clé de l’oblast de Pskov sur la route de Leningrad.
Au nord de l’Ukraine, les Allemands conquièrent Korosten.
mardi 8 juillet
Les Allemands occupent le port estonien de Pärnu.
Dans les Etats baltes, les juifs ont l’ordre de porter un insigne jaune d’identification.
mercredi 9 juillet
Les Allemands remportent en Biélorussie la première bataille du front de l’Est : victorieuses, les armées du général von Bock contraignent à la reddition les forces soviétiques de Pavlov à Minsk. En treize jours, l’Armée rouge déplore 341 073 tués ou prisonniers et 76 717 blessés, 4 799 chars, 9 427 canons et 1 669 avions perdus. Côté allemand, les pertes humaines sont inconnues mais 276 avions ont été abattus.
Vitebsk à l’ouest de Smolensk, et Pskov au nord d’Ostrov sont aux mains des Allemands.
Sur le front sud, les Roumains s’emparent de la ville moldave de Bălți.
jeudi 10 juillet
Le Groupe d’armées centre de la Wehrmacht lance une offensive sur Smolensk.
En Ukraine, la 13e division Panzer atteint la rivière Irpine, affluent du Dniepr.
Début du transfert du Corps expéditionnaire italien, commandé par le général Francesco Zingales, vers le front de l’Est en soutien aux forces allemandes et roumaines qui ont attaqué l’Union soviétique. 216 trains quittent les villes de Rome, Crémone et Vérone à destination de Marmaros Sziget, Felsővisó et Borșa, d’où les troupes du CISR entameront une longue et difficile marche sur les mauvaises routes de l’Europe orientale.
vendredi 11 juillet
Les Allemands sont à 16 kilomètres de Kiev. Ils ont déjà fait 600 000 prisonniers soviétiques.
samedi 12 juillet
L’URSS et la Grande-Bretagne signent à Moscou un pacte d’alliance militaire contre l’Allemagne.
La Luftwaffe bombarde Moscou pour la première fois.
lundi 14 juillet
Sur le front nord, les Allemands atteignent le fleuve Louga. Ils menacent directement Leningrad.
Les lance-roquettes Katiouchka soviétiques sont utilisés pour la première fois à Leningrad.
mardi 15 juillet
Début en Ukraine de la bataille d’Ouman opposant les forces de l’Axe (6e et 17e armées allemandes et 1re Panzerarmee, soit 400 000 hommes et 600 chars commandés par les généraux von Rundstedt, von Stülpnagel et von Kleist) aux 6e, 12e et 26e armées soviétiques (300 000 soldats, 317 chars) sous les ordres des généraux Budionny, Kirponos et Tioulenev.
L’Armée rouge lance une contre-offensive à Leningrad. La population commence à fortifier la ville.
mercredi 16 juillet
Début des batailles d’encerclement de Smolensk et de Iaroslav. Six corps d’armée soviétique sont affectés à la défense de Smolensk.
Près de Vitebsk, les Allemands font prisonnier Yakov Djougatchvili, fils de Staline.
Les dignitaires nazis édifient une structure d'occupation de l'URSS, prévoyant quatre commissariats du Reich. Rosenberg est nommé ministre des Territoires occupés de l'Est. Himmler reçoit en charge la police et la sécurité.
Les Finlandais occupent Sortavala à l’extrême nord du lac Ladoga.
jeudi 17 juillet
Heydrich ordonne d'exécuter tous les juifs russes prisonniers.
Les Allemands s’emparent de la ville de Letichev, en Ukraine, qui compte plus de 7 000 juifs (environ 60 % de la population).
Hans-Georg, le fils du maréchal Keitel, meurt de ses blessures au combat.
vendredi 18 juillet
L’URSS signe à Moscou un traité d’amitié avec le gouvernement tchèque en exil.
samedi 19 juillet
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre à Guderian de diriger son offensive vers le sud. Ce dernier est opposé à l’arrêt de l’avance sur Moscou, mais il n’est pas écouté.
A Ponar, en Lituanie, 5 000 juifs ont été massacrés par petits groupes, puis jetés dans des fosses.
dimanche 20 juillet
Staline devient commissaire du peuple à la Défense. Il remplace le maréchal Timochenko.
Créé en février dernier à la suite de la division du NKVD, le commissariat du peuple à la Sécurité d’Etat de l’URSS (NKGB de l’URSS) réintègre déjà le NKVD.
lundi 21 juillet
A Minsk, des SS attachent 45 juifs et ordonnent à 30 Russes blancs de les enterrer vivants dans une fosse. Ils refusent ; les 75 victimes sont finalement massacrées à la mitrailleuse.
nuit du lundi 21 au mardi 22 juillet
La Luftwaffe mène son premier raid aérien sur Moscou. Sur 195 avions de combat prévu initialement, 127 appareils larguent 104 tonnes de bombes explosives et 46 000 bombes incendiaires. La défense anti-aérienne aurait abattu un avion selon les Allemands, 22 selon les Soviétiques. L’agence de presse allemande DNB évoquera une « mer de flammes » visible sur 140 km mais certains étrangers présents dans la capitale russe, dont le sous-secrétaire britannique au ministère de l’Air (Harold Balfour), affirment ne pas avoir remarqué de gros dégâts.
mardi 22 juillet
Les Allemands font une pause dans leur avance en URSS. Ils ont déjà conquis 1,5 million de km du territoire soviétique.
Créée à la demande de Dolores Ibarruri, la station de radio communiste Radio España Independiente, dite « La Pirenaica », émet pour la première fois vers l’Espagne depuis Moscou.
jeudi 24 juillet
Brest-Litovsk, assiégé depuis le 22 juin, capitule. Les Allemands ont pilonné la ville avec le mortier Karl, dont les obus pèsent deux tonnes.
dimanche 27 juillet
Les Allemands exécutent deux membres du conseil juif de Vilnius. La communauté n’a pas pu réunir l’énorme rançon demandée.
lundi 28 juillet
Dans le secteur centre, la 7e armée allemande encercle Smolensk.
mardi 29 juillet
Staline renvoie le général Joukov qui a conseillé une reddition tactique à Kiev. Il le remplace par le maréchal Boris Chapochnikov.
mercredi 30 juillet
A Rastenburg, Hitler ordonne des offensives vers Leningrad et le Caucase plutôt qu’une attaque frontale sur Moscou.
Le gouvernement polonais en exil, représenté par le Premier ministre Władysław Sikorski, et l’ambassadeur soviétique en Grande-Bretagne Ivan M. Maiski, concluent à Londres un accord pour rétablir les relations diplomatiques et combattre conjointement l’Allemagne.
Harry Hopkins, envoyé de Roosevelt, arrive à Moscou pour mettre au point l’aide américaine à l’URSS.
Le porte-avions britannique Furious attaque la base navale allemande de Petsamo en Finlande [aujourd’hui en Russie].
jeudi 31 juillet
Victoire allemande dans la bataille de Smolensk. Les pertes soviétiques sont très lourdes depuis le 8 juillet : 486 171 tués, prisonniers ou portés disparus, 273 803 blessés, 1 348 chars, et véhicules blindés, 903 avions et 3 120 canons détruits. Les Allemands déplorent 115 500 morts, blessés et disparus. Dans le secteur nord, l’armée allemande atteint le lac Ilmen. Dans le même temps, les Finlandais lancent une attaque visant Vyborg.
Après 14 jours de massacres continus, les Einsatzgruppen nazis ont tué 10 000 juifs à Kichinev [Chișinău, en Moldavie] et 2 500 à Jitomir [Jytomyr en Ukraine].
samedi 2 août
Arrivée en URSS du premier matériel américain, selon les dispositions de la loi prêt-bail.
Après près d’un mois de résistance héroïque, Jitomir est prise par les Allemands.
Sur le front soviétique sud, les divisions italiennes Pasubio et Torino sont engagées aux côtés des Allemands.
René Cassin est chargé par le général de Gaulle, chef de la France libre, d’établir secrètement des relations diplomatiques avec l’URSS.
du dimanche 3 au mardi 12 août
A Ouman (Ukraine), Von Rundstedt livre une grande bataille d'encerclement à Boudienny et fait prisonniers 150 000 soldats soviétiques.
lundi 4 août
Les Etats-Unis s’engagent formellement à fournir du matériel militaire à l’URSS.
mardi 5 août
A Smolensk, les Allemands anéantissent les 16e et 20e armées soviétiques. Bilan : 300 000 prisonniers, 3 200 chars et 3 100 pièces d’artillerie capturés.
mercredi 6 août
Le général Anders est nommé commandant en chef de la nouvelle armée polonaise qu’il constitue en Union soviétique.
jeudi 7 août
Staline prend la tête du commandement suprême de toutes les armées soviétiques.
Chute de Smolensk et de Iaroslav.
vendredi 8 août
Victoire en Ukraine des forces de l’Axe dans la bataille d’Ouman, déclenchée le 15 juillet : reddition des divisions soviétiques encerclées. En 24 jours de combats, les vaincus déplorent 100 000 tués ou blessés, 103 000 prisonniers et 317 chars détruits ou capturés, les vainqueurs seulement 4 610 tués, 15 458 blessés et 785 capturés ou disparus. Des dizaines de milliers de soldats de l'Armée rouge se sont échappés, laissant derrière eux leur équipement de guerre lourd. A 180 km au nord-ouest d’Ouman, les forces allemandes ont écrasé les troupes soviétiques défendant Kazatin (Kozyatine), faisant 38 000 prisonniers.
Berlin est attaqué par un bombardier soviétique Iliouchine Il-4, en représailles au raid de la Luftwaffe sur Moscou.
Dans le nord-est de la Lituanie, un Einsatzgruppen et des collaborateurs lituaniens massacrent 2 400 juifs du ghetto de Biržai dans la forêt d'Astravas située à trois kilomètres de la ville.
dimanche 10 août
La Grande-Bretagne et l’URSS promettent d’aider la Turquie en cas de l’Axe.
mardi 12 août
Par sa directive de guerre n° 34, Hitler ordonne la prise de Leningrad au nord. Le groupe d’armées Sud doit s’emparer de la Crimée et de Kharkov. L’offensive sur Moscou est suspendue afin d’appuyer les autres groupes.
L’Argus appareille de Grande-Bretagne pour Mourmansk et Arkhangelsk transportant deux groupes de chasse (40 avions) afin de renforcer l’aviation soviétique.
mercredi 13 août
A Londres, les Soviétiques, par la voix de Maleski, leur ambassadeur, font savoir qu’ils sont prêts à envahir l’Iran.
jeudi 14 août
Signature à Londres d’une convention militaire entre l’URSS et le gouvernement polonais en exil : les dispositions du Pacte germano-soviétique sont annulées.
vendredi 15 août
Le gouvernement japonais assure qu’il n’envahira pas l’URSS.
Himmler assiste à Minsk à une liquidation de juifs par un Einsatzgruppen. Troublé par l’aspect sanglant de l’opération, il demande aux officiers de rechercher d’autres méthodes d’exécution massive.
samedi 16 août
Les Allemands traversent le fleuve Volkhov près de Novgorod.
Dans le sud de l’Ukraine, les Soviétiques perdent la ville de Mykolaïv.
Accord commercial conclu à Londres entre l’URSS et la Grande-Bretagne.
Troisième et dernier ultimatum anglo-soviétique à l’égard de l’Iran.
dimanche 17 août
Sur le front nord, les Allemands prennent Novgorod. Sur la mer Noire, au sud, ils encerclent Odessa et occupent la base navale de Nikolaïev.
Protestation de la Grande-Bretagne et de l’URSS auprès de l’Iran, qui accueille de nombreux « touristes » allemands dans ce pays. Réza chah maintient la neutralité iranienne.
lundi 18 août
A Rastenburg, Hitler rejette les propositions du général Halder et du maréchal von Brauchitsch d’attaquer Moscou.
Au sud, les troupes soviétiques commencent à se retirer derrière le Dniepr.
mardi 19 août
L’Allemagne et la Roumanie ont signé à Tiraspol un accord plaçant la région moldave de Transnistrie sous le contrôle de l’administration roumaine (gouvernorat de Transnistrie).
mercredi 20 août
Sur ordre de Staline, l’Armée rouge fait sauter le barrage Lenin Dnieprogues, sur le Dniepr, le plus grand complexe hydroélectrique du monde. Il alimentait les usines de la vallée, occupées par les Allemands.
Erich Koch, gauleiter de la Prusse-Orientale, devient commissaire du Reich pour l’Ukraine.
jeudi 21 août
Les Allemands occupent Tchoudovo au nord. Ils coupent ainsi la principale voie ferrée reliant Leningrad à Moscou. Dans le secteur centre, en Biélorussie, l’Armée rouge évacue Gomel [Homiel].
samedi 23 août
A son QG de Rastenburg, Hitler ne tient pas compte des arguments du général Guderian pour prendre Moscou comme prochaine cible. Il lui ordonne de diriger ses Panzer vers le sud par Gomel [Homiel] et Starodoub.
dimanche 24 août
Offensive des Allemands en Ukraine ; ils se heurtent à une forte résistance.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 août
Le gouvernement du chah ayant refusé d'accorder un droit de passage des convois de matériel de guerre, aux troupes britanniques et soviétiques, ces dernières violent la neutralité iranienne et envahissent le pays à 4 h. Les Russes, attaquant par le nord, bombardent Tabriz, Qazvin, Recht, Bandar-Pahlavi et Machad. Les Britanniques attaquent au sud et au sud-ouest du pays ; ils coulent deux navires, incendient trois autres.
lundi 25 août
Le ministre soviétique des Affaires étrangères, Molotov, déclare que l’URSS n’a aucun grief contre le peuple iranien et garantit que l’Armée rouge quittera l’Iran dès que la situation le permettra. Les Alliés ont fait savoir au Premier ministre, Ali Mansour, qu’ils veulent « empêcher tout agissement subversif des Allemands ».
Le commandant du front de Briansk, le général Eremenko, déclare à Staline : « J’écraserai ce scélérat de Guderian ».
mardi 26 ou mercredi 27 août
Les Allemands franchissent le Dniepr. Ils prennent Dniepropetrovsk, en Ukraine.
mercredi 27 août
Les Finlandais refusent de coordonner leur action contre l’URSS avec l’Allemagne.
Pour la première fois, tous les juifs d’une région commencent à être assassinés sans discrimination, quels que soient leur âge et le sexe : les SS et le bataillon de police 320 débutent le massacre de milliers de juifs (hommes, femmes, enfants et vieillards) dans la périphérie de la ville ukrainienne de Kamenets-Podolski sous les ordres de Friedrich Jeckeln. Les victimes sont contraintes de se déshabiller avant d’être abattues par balles au fond de fosses.
jeudi 28 août
Le Présidium du Soviet suprême publie un décret accusant de manière générale les 800 000 Allemands de Russie (dont 400 000 de la République allemande de la Volga) de collaborer avec l’Allemagne nazie. Leur déportation en Sibérie et au Kazakhstan est ordonnée.
A Kedainiai, en Lituanie, plus de 2 000 juifs sont conduits à la fosse commune et abattus.
Mohammad-Ali Foroughi est nommé Premier ministre d’Iran. Il signe l’acte autorisant les Alliés à occuper les points stratégiques du pays, sauf Téhéran.
vendredi 29 août
Les Finlandais reprennent Vyborg aux Soviétiques.
Fin du massacre de Kamenets-Podolski, en Ukraine : en trois jours, les Einsatzgruppen ont massacré environ 23 600 juifs. De nombreuses victimes venaient de Hongrie et avaient été déportés.
Le dernier train d’évacuation de Leningrad (enfants, objets de valeur des musées, matériel industriel, etc.) quitte la ville par la gare de Moscou.
samedi 30 août
Au nord, les Allemands coupent la dernière liaison ferroviaire avec Leningrad en s’emparant de Mga.
dimanche 31 août
Début de la contre-offensive soviétique sur le Dniepr.
En Iran, le nouveau Premier ministre, Foroughi, ordonne de déposer les armes. Il est contraint de signer un traité divisant le pays entre Soviétiques et Britanniques suivant un axe nord-sud.
en août
Le « Gouvernement général » de Pologne, sous administration allemande, est augmenté de la province ukrainienne de Lemberg [Lviv].
mardi 2 septembre
Echec de la contre-offensive soviétique.
mercredi 3 septembre
Appel à la mobilisation de tous les hommes de plus de 18 ans.
jeudi 4 septembre
Les Finlandais prennent la gare frontière de Belostrov, à seulement 30 kilomètres de Leningrad.
Le premier contingent de la Légion volontaire française (LVF) part pour le front de l’Est pour combattre aux côtés des Allemands. Il est mené par Jacques Doriot.
vendredi 5 septembre
A l’approche des Allemands, les enfants âgés de moins de 12 ans sont évacués de Moscou.
samedi 6 septembre
Dans le secteur centre, l’Armée rouge reprend Ielna, à l’est de Smolensk.
Les nazis créent un grand et un petit ghetto à Vilnius.
lundi 8 septembre
A 40 kilomètres à l’est de Leningrad, Chlisselbourg, à l’embouchure de la Neva, est prise par la Wehrmacht. La forteresse d’Oreshek, située sur une île en face de la ville résistera (pendant 500 jours) pour empêcher les Allemands de passer sur l’autre rive. Plus au sud, entre Moscou et Saint-Pétersbourg, la 16e armée allemande du général Busch s’empare de Demiansk.
La communauté allemande de la Volga (600 000 personnes), qui formait une république, est exilée en Sibérie. Le Kremlin craint qu’elle ne soit une 5e colonne de sympathisants nazis.
Un ordre secret de l’état-major de la Wehrmacht donne l’ordre de fusiller tous les prisonniers soviétiques qui feraient mine de résister.
mardi 9 septembre
Début du siège de Leningrad.
mercredi 10 septembre
Les groupes allemands d’armées Centre et Sud lancent une offensive combinée sur Kiev.
A Moscou, la radio Deutsches Volkssender débute ses émissions en langue allemande. Elle diffuse de l’information et de la propagande destinées à encourager la résistance contre le régime nazi dans le Reich.
jeudi 11 septembre
Ancien ambassadeur soviétique à Londres et à Paris, Christian Rakovski est exécuté par le NKVD à Orel. Il avait 68 ans.
vendredi 12 septembre
Premières neiges de l’hiver en URSS. Les Panzer de von Kliest et de Guderian font leur jonction à Lokvista (Lovitsa), à 170 kilomètres à l’est de Kiev. La ville est encerclée ; quatre armées russes sont cernées.
Le maréchal Keitel, chef du haut commandement allemand, vient de donner à ses hommes une instruction explicite sur la façon de traiter les juifs en Union soviétique... Dans le même nom, les Einsatzgruppen exécutent 3 434 juifs à Ponary, près de Vilnius.
samedi 13 septembre
Devant la défaite qui se prépare dans la bataille de Kiev, le maréchal Semion Boudienny, commandant en chef du front du Sud-Ouest, est destitué. Aucun successeur n’est nommé. Boudienny est considéré comme responsable des défaites mais il n’a fait qu’obéir aux ordres de Staline…
lundi 15 septembre
Staline demande aux Britanniques d’envoyer 25 à 30 divisions pour soutenir la lutte des Soviétiques.
mardi 16 septembre
Le maréchal Keitel ordonne que 100 otages soient exécutés pour chaque soldat allemand tué par des partisans soviétiques.
Sortie à Moscou du film Mascarade, de Serge Guérassimov, d’après une pièce de Mikhaïl Lermontov.
mercredi 17 septembre
Le commandement suprême soviétique ordonne tardivement d’évacuer Kiev. Les Allemands en forcent les défenses extérieures.
Abdication du roi iranien Réza chah Pahlavi en faveur de son fils Mohammad chah. Les troupes soviétiques et anglaises entrent dans Téhéran.
vendredi 19 septembre
Les forces soviétiques encerclées dans Kiev capitulent devant l’armée allemande de von Rundstedt. Les Allemands font 65 000 prisonniers, qui seront laissés sans soins et sans nourriture (la majorité d’entre eux mourra).
samedi 20 septembre
Le général Mikhaïl Kirponos (49 ans), commandant du front Sud, est tué au combat à Lokhvitsa (Lokhvytsia), à 220 kilomètres à l’est de Kiev.
Grâce aux décodages de l’Enigma, les Alliés sont avertis de l’attaque allemande sur Moscou.
lundi 22 septembre
Des miliciens ukrainiens formés par les SS tuent 28 000 juifs à Vinnitsa.
mardi 23 septembre
Opérant depuis Tykovo, les Stuka du groupe de bombardement en piqué III/StG/2 attaquent la flotte soviétique de la Baltique, embossée dans le port de Kronstadt. Le sous-lieutenant Hans Ulrich Rudel s’y distingue en détruisant le croiseur de bataille Marat avec une bombe d’une tonne.
Des partisans ayant tué trois sentinelles allemandes à Krasnaya Gora, les soldats massacrent la population de la ville.
jeudi 25 septembre
La Wehrmacht isole la Crimée du reste de l’URSS.
vendredi 26 septembre
La bataille de Kiev, lancée le 7 août, s’achève sur une victoire décisive allemande, une semaine après la prise de la ville de Kiev. En un mois et demi d’affrontements, 335 000 Soviétiques ont été tués et 665 000 autres faits prisonniers. Côté allemand, les pertes sont de 150 000 tués ou blessés.
L'URSS reconnaît le général de Gaulle chef de la France libre.
lundi 29 septembre
Depuis son QG de Rastenburg, Hitler donne l’ordre de rayer Leningrad de la surface de la terre et d’exterminer sa population.
du lundi 29 au mardi 30 septembre
Le plus grand massacre de la Shoah ukrainienne a lieu dans les ravins de Babi Yar, dans la banlieue ouest de Kiev : 33 771 juifs ont été tués par balles par des membres du SD, de la police, de la police secrète de campagne, des collaborateurs ukrainiens (201e bataillon Schutzmannschaft) et de l’Einsatzgruppe C (sous les ordres du SS Brigadefuhrer Otto Rasch). Environ 22 000 victimes sont tombées le premier jour, et 11 000 le deuxième. Les corps ont ensuite été recouverts de terre par des prisonniers de guerre soviétiques (le site servira pour d’autres massacres les mois suivants).
mardi 30 septembre
Les blindés allemands reçoivent seulement l'ordre d'atteindre Moscou. Les Panzer de Guderian, revenus dans le secteur centre, attaquent en direction d’Orel et de Briansk. Au sud, von Kleist se dirige sur Stalino.
en septembre
Vorochilov, qui a échoué à arrêter les troupes allemandes, est renvoyé à des tâches plus secondaires, organisant le recrutement et les troupes en arrière.
mercredi 1er octobre
Début de la lutte pour Viazma.
Les Finlandais s’emparent de Petrozavodsk, à l’ouest du lac Onega.
Les Allemands atterrissent à bord de planeurs derrière les lignes soviétiques, à Odessa.
jeudi 2 octobre
Hitler lance l’opération « Tempête d’hiver » : début de la bataille de Moscou. Il engage dans l’attaque un million d’hommes, 77 divisions, 19 500 canons et mortiers, 1 700 chars et 950 avions. Les Soviétiques opposent autant de divisions, lesquelles ne comportent toutefois que 6 000 hommes alors que les allemandes en totalisent 15 000 chacune. L’Armée rouge ne dispose que de la moitié de blindés et trois fois moins d’avions que la Luftwaffe. Les plans des Allemands envisagent l’encerclement de Moscou par le sud et le nord.
Dans le secteur sud (Ukraine), les Allemands attaquent vers la mer d’Azov.
vendredi 3 octobre
Dans le secteur nord, les Allemands s’emparent des défenses de Tsarskoïe Selo, près de Leningrad. Au sud de Moscou, Guderian prend le centre industriel d’Orel, sur l’Oka.
Hitler annonce la victoire sur l’URSS et la construction de l’ordre nouveau européen.
samedi 4 octobre
A l’ouest de Moscou, les Panzer de généraux Hoepner et Hoth attaquent Viazma en tenailles.
dimanche 5 octobre
Début de la déportation des juifs par les Allemands à l’Est.
lundi 6 octobre
Dans le sud-est de l’Ukraine, l’armée allemande occupe la ville de Melitopol. Les Panzer de von Kleist atteignent Berdiansk, sur la mer d’Azov.
Les Roumains affirment avoir tué 70 000 soldats soviétiques et fait 60 000 prisonniers sur le front de l’Est. Leurs propres pertes seraient de 20 000 morts.
mardi 7 octobre
La Finlande refuse de considérer les pressions des Alliés pour arrêter les combats contre l’URSS.
Dans le nord-ouest de l’Ukraine, les SS conduisent 17 000 juifs dans des fosses à l’extérieur de Rovno [Rivne]. Ils arrachent les yeux de ceux qui refusent de se dévêtir, avant de les abattre.
mercredi 8 octobre
Sur le front de Moscou, la pluie et la boue ralentissent la progression des blindés allemands. Des batailles font rage dans les secteurs de Briansk et de Viazma.
Sur le front sud, les Allemands prennent Marioupol sur la mer d’Azov.
samedi 11 octobre
Les chars T-34 des Soviétiques, puissants et très mobiles, entrent en action sur le front de Moscou. Les performances de ces blindés se révèlent supérieures à celles des Panzer.
dimanche 12 octobre
L’armée soviétique évacue Briansk. Les civils commencent à quitter Moscou.
Avec l’aide de miliciens ukrainiens, les Einsatzgruppen allemands massacrent 7 000 juifs de la ville de Stanyslaviv [aujourd’hui Ivano-Frankivsk].
lundi 13 octobre
L’Armée rouge évacue Viazma, abandonnant 600 000 prisonniers et tout leur matériel. Les Allemands occupent Kalouga, à 165 kilomètres au sud-ouest de Moscou.
mardi 14 octobre
Les Panzer du général Hoth s’emparent de Kalinine, à 160 kilomètres au nord-ouest de Moscou. Des unités avancées sont à moins de cent kilomètres de la capitale russe, mais se heurtent à une résistance acharnée.
Devant l’avancée des troupes allemandes, le réalisateur Eisenstein et le personnel de Mosfilm sont transféré au Kazakhstan, à Alma-Ata.
Au palais de Tsarskoïe Selo, à 30 km au sud de Leningrad, le capitaine allemand Solms-Laubach dirige les opérations de démontage de la célèbre Chambre d’ambre, offerte en 1716 au tsar par le roi de Prusse. Après 36 heures de travail, la pièce est entièrement installée dans 27 caisses puis transportée jusqu’au château de Königsberg [Kaliningrad] (où elle disparaîtra en 1945).
mercredi 15 octobre
L’espion soviétique Richard Sorge informe Moscou que les Japonais n’ont nullement l’intention de lancer leur armée, occupée en Chine, contre l’Union soviétique mais qu’ils poursuivraient leur offensive vers le sud.
jeudi 16 octobre
La Wehrmacht allemande et ses alliés roumains prennent Odessa, grand port ukrainien sur la mer Noire.
A Moscou, 500 000 hommes et femmes créent de nouvelles défenses autour de la ville : 8 000 kilomètres de tranchées, 100 km de fossés antichars et 300 km de réseaux de barbelés.
samedi 18 octobre
La 4e Panzer division du général Hoepner s’empare de Mojaïsk, à l’ouest de Moscou, position clé dans la défense de la capitale soviétique.
Au sud, la zone conquise à l’ouest du Dniestr est incorporée à la Roumanie.
A Tokyo, la police japonaise arrête le journaliste allemand et espion soviétique Richard Sorge, correspondant du Frankfurter Allgemeine Zeitung.
dimanche 19 octobre
La 11e armée allemande prend Taganrog sur la rive nord-est de la mer d’Azov.
Arrivée à Moscou de troupes de Sibérie et d’Extrême-Orient.
lundi 20 octobre
Le gouvernement russe est transféré à Kouïbychev, sur la Volga, mais Staline reste à Moscou. Il confie la défense de la capitale au général Gueorgui Joukov, rappelé de Leningrad.
mercredi 22 octobre
Staline devient généralissime des armées soviétiques.
Des partisans soviétiques font sauter le quartier général roumain à Odessa, tuant le général Ioan Glogojanu (53 ans) et tout son état-major. 60 personnes sont mortes en tout dans l’attentat.
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 octobre
En représailles à la morte du général Glogojanu, l’armée roumaine pend ou fusille 5 000 juifs à Odessa.
jeudi 23 octobre
Réorganisation du commandement soviétique : le général Joukov est nommé à la tête du front nord, le maréchal Timochenko sur le front sud.
samedi 25 octobre
Les troupes russes parviennent à stopper l'avance allemande vers Moscou.
lundi 27 octobre
Dans le sud, les troupes allemandes atteignent le port de Sébastopol, dernière ville tenue par les Soviétiques en Crimée. Dans l’est de l’Ukraine, ils occupent également la ville industrielle de Kramatorsk, évacuée par les forces soviétiques.
mardi 28 octobre
Guderian lance une nouvelle attaque sur Moscou. Mais ses Panzer ne progressent pas, immobilisés par la boue et harcelés par les Soviétiques.
jeudi 30 octobre
Dans l’attente que le gel durcisse le sol, les Allemands arrêtent l’offensive terrestre sur Moscou.
Le président américain Roosevelt accorde à l’URSS un prêt sans intérêt de un milliard de dollars, dans le cadre de la loi prêt-bail.
vendredi 31 octobre
En un seul jour, la Luftwaffe a effectué 45 bombardements sur Moscou.
En Estonie, le commandant SS Erich von dem Bach-Zalewski informe Berlin qu’il n’y a plus de juifs dans le pays…
samedi 1er novembre
Les Allemands lancent une grande offensive au sud vers Rostov-sur-le-Don et le Caucase. En Crimée, ils nettoient les dernières poches de résistance soviétiques de Simferopol, la capitale de la Crimée.
lundi 3 novembre
Les Allemands occupent Koursk en Russie et Théodosie [Feodossia] dans l’est de la Crimée.
du jeudi 6 au samedi 8 novembre
Dans l’ouest de l’Ukraine, 23 000 juifs de Rivne sont fusillés dans la forêt de Sossenki.
vendredi 7 novembre
Un crédit d’un milliard de dollars est accordé par les Etats-Unis à l’URSS pour l’achat de matériel de guerre.
Les Allemands abattent 12 000 juifs à Minsk.
samedi 8 novembre
Les Allemands occupent Tikhvine, à 180 kilomètres à l’est de Leningrad.
mercredi 12 novembre
Le général Franz Halder, chef d’état-major d’Hitler, tient une conférence à Orsha [Orcha], dans l’est de la Biélorussie. Il prépare les plans de l’offensive finale sur Moscou.
jeudi 13 novembre
La température sur le front est tombée à - 20°.
vendredi 14 novembre
La ville de Leningrad est ravitaillée par avion pour la première fois.
samedi 15 novembre
Sur les 1 150 chars de la 2e armée de Panzer, 150 seulement sont encore opérationnels. Le froid extrême provoque des pannes mécaniques, et le soutien logistique s’est effondré.
mardi 18 novembre
Onze ingénieurs de l’Armée rouge immobilisent 20 chars allemands à Strokovo.
jeudi 20 novembre
Les rations alimentaires sont réduites pour la cinquième fois en deux mois à Leningrad.
jeudi 27 novembre
L’armée allemande n’est plus qu’à 35 kilomètres de Moscou.
samedi 29 novembre
Contre-offensive soviétique dans le Sud : l’Armée rouge reprend Rostov-sur-le-Don aux Allemands.
dimanche 30 novembre
Hitler réagit à la perte de Rostov, qu’il avait ordonné de ne pas évacuer : le maréchal von Rundstedt, commandant du groupe d’armées Sud (Ukraine), est contraint à la démission de son commandement.
En un mois, 11 000 personnes sont mortes de faim à Leningrad.
lundi 1er décembre
Le général Fedor von Bock prévient le haut commandement allemand que ses troupes sont complètement épuisées, et qu’en l’occurrence son seul corps d’armée est incapable d’encercler Moscou, ou d’opposer une résistance efficace aux troupes soviétiques.
Le gouvernement iranien proteste contre les agissements des troupes soviétiques qui poussent les Kurdes à se révolter.
Les juifs et Krymchaks de la ville de Théodosie, en Crimée, sont regroupés dans un ghetto.
mardi 2 décembre
Le froid cloue sur place l’armée allemande, à 35 kilomètres de Moscou.
mercredi 3 décembre
Les Soviétiques évacuent le port finlandais de Hangö.
Le général allemand Walther von Reichenau est nommé commandant du groupe d’armées Sud.
jeudi 4 décembre
Les Finlandais réoccupent la base navale de Hangö.
A Moscou, le général Wladyslaw Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil, signe avec Staline un pacte d’assistance mutuelle.
Une grande partie de la population juive, ainsi que des krymchaks, tsiganes et « communistes » de Théodosie sont assassinés par le Sonderkommando 10b (sur les 3 248 juifs y vivant avant l'invasion allemande de l'Union soviétique, 2 000 à 2 500 auront été tués à la fin de 1941).
vendredi 5 décembre
L’attaque allemande sur Moscou est repoussée par les Soviétiques et le froid. A cause des conditions climatiques, Hitler arrête cette offensive depuis son quartier général de Rastenburg. Il ordonne de déplacer la 2e flotte de la Luftwaffe du front de l’Est vers la Méditerranée.
du vendredi 5 au samedi 6 décembre
Les Soviétiques du général Vlassov lancent une contre-offensive générale près de Moscou : recul allemand de 200 kilomètres.
lundi 8 décembre
Depuis son QG de Rastenburg, Hitler doit admettre l’échec du Blietzkrieg à l’Est. Il donne l’ordre aux armées allemandes de tenir coûte que coûte les positions face aux assauts soviétiques.
vendredi 12 décembre
La contre-offensive de l’Armée rouge force Guderian à se retirer de Stalinogorsk : fin de la bataille de Moscou qui a débuté le 2 octobre.
samedi 13 décembre
Dans la soirée, Berlin reconnaît l’échec de l’offensive allemande sur la capitale soviétique : « Notre armée ne s’attend pas à prendre Moscou cette année ».
samedi 13 ou lundi 15 décembre
En Crimée, l’Einsatzgruppen D, sous les ordres d’Otto Ohlendorf, assassine 14 300 juifs à Simferopol.
en décembre
Le général Vlassov défend Moscou à la tête de la 20e armée.