1680
?
L'armateur hollandais Benjamin Raule, au service de Frédéric Guillaume de Brandebourg, envoie des vaisseaux le long de la cote de Guinée.
8 octobre
Les Etats généraux de Hollande interdisent à leurs sujets d'entrer au service de l'étranger et obligent ceux qui l'étaient à revenir.
29 octobre
Cornelis Speelman est nommé gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises (il n’entrera en fonction qu’un an plus tard).
1681
25 novembre
Cornelis Speelman succède officiellement à Rijckloff van Goens comme gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises.
1682
26 janvier
Une onde de tempête a frappé la région du delta de la Meuse et du Rhin, provoquant d’importantes inondations en Zélande et en Flandre. Les villages de Valkenisse, Bonnemede et Retranchement sont sous les eaux. 22 personnes sont mortes noyées à Goeree-Overflakkee et à Dordrecht, l’effondrement d’un moulin a provoqué le décès de 10 personnes qui s’y étaient réfugiées.
10 mars
Décès à Amsterdam du peintre paysagiste Jacob van Ruysdael, à l’âge de 54 ans environ.
7 avril
Profitant d'un différend existant entre le roi de Bantam et son fils, les Hollandais, pour soutenir ce dernier, débarquent à Bantam (Java) et s'emparent de la ville et de la forteresse. Les agents de la Compagnie anglaise sont expulsés. Le sieur de Guilhem, commis du comptoir français, fait charger sur un navire portugais les effets les plus précieux de sa loge.
nuit du 11 au 12 avril
A Bantam, le Hollandais Jacob Roes, avec une douzaine de soldats, envahit le navire portugais et enlève les marchandises françaises (perte sèche de 500 000 livres).
1683
17 mai
Raid victorieux du pirate hollandais Nicholaas Van Horn contre Vera Cruz.
1684
11 janvier
Décès à Batavia [Jakarta] du gouverneur des Indes-orientales néerlandaises Cornelis Speelman, à l’âge de 55 ans. Johannes Camphuys lui succède à la tête de la colonie.
24 mars
Décès à Amsterdam du peintre Pieter De Hooch, à l’âge de 57 ans.
dans l’année
Les Hollandais s’emparent de la région de Bantam (Indonésie).
1685
Révocation en France de l’édit de tolérance de Nantes : 30 000 à 40 000 huguenots français se réfugient dans les Provinces-Unies.
1686
9 juillet
Formation de la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France : l’empereur Léopold Ier, Guillaume III d’Orange, l’Espagne, la Suède, la Bavière et les ducs de Saxe forment une alliance contre Louis XIV.
en novembre
Aux Pays-Bas, William Penn, l’un des chefs des quakers, échoue à rallier le soutien de Guillaume d’Orange à son beau-père, Jacques II d’Angleterre, dans sa lutte pour l’abrogation de toutes les lois pénales contre les dissidents religieux.
dans l’année
Début des travaux de construction d’un palais pour Guillaume d’Orange à Het Loo.
1687
31 décembre
Les premiers réfugiés huguenots d’origine française quittent la Hollande à bord d’un navire de la Compagnie des Indes orientales pour aller s’installer dans la colonie du cap de Bonne-Espérance.
dans l’année
Les Hollandais s'emparent des possessions brandebourgeoises du Ghana, Accada et Takoradi, et mettent le siège devant Gross-Friedrichburg.
1688
en avril
Le prince Guillaume d’Orange informe Edouard Russell, le comte d’Oxford, de son intention d’envahir l’Angleterre.
20 juin
Guillaume d'Orange, protestant, stathouder de Hollande et gendre du roi d’Angleterre Jacques II, décide de renverser son beau-père.
10 juillet
Le contre-amiral Arthur Herbert, déguisé en simple marin, a remis à Guillaume III d’Orange-Nassau l’ « Invitation à Guillaume ». Cette lettre rédigée par sept notables anglais (les « sept immortels ») appelle le stathouder de Hollande à intervenir en Angleterre afin de forcer son beau-père, le catholique roi Jacques II, à faire de Mary, l’épouse de Guillaume, l’héritière du trône anglais.
21 octobre
Guillaume d’Orange et sa flotte sont contraints de faire demi-tour en Manche à cause du mauvais temps.
14 novembre
Au lendemain de l’expulsion des Français du pays, le Siam renouvelle le traité d’alliance conclu en 1644 avec la Compagnie hollandaise des Indes orientales (monopole pour l’étain de Ligor et pour le cuir de daim et liberté de commerce dans tous les ports du pays).
15 novembre
Guillaume d’Orange débarque à Torbay avec 12 000 fantassins et 3 000 cavaliers ; l'armée hollandaise compte 700 officiers huguenots français.
19 novembre
Guillaume d’Orange entre dans Exeter à la tête de son armée. Les ralliements se multiplient.
23 novembre
Lorsqu’ils reçoivent l’ordre du roi Jacques II de se replier sur Londres, un grand nombre de chefs royalistes, dont John Churchill, passent dans le camp de Guillaume.
27 novembre
A Londres, un conseil de pairs recommande à Jacques II de convoquer un Parlement, d’accorder un pardon général, de chasser les catholiques de leurs charges et d’envoyer des émissaires auprès d’Orange.
8 décembre
Une mission composée du marquis d’Halifax, de Lord Godolphin et du comte de Nottingham est reçue par Guillaume d’Orange à Hungerford.
15 décembre
Décès du Grand Pensionnaire de Hollande Gaspar Fagel, à l’âge de 54 ans. Michiel ten Hove (48 ans) lui succède.
23 décembre
Malgré les efforts des conservateurs et des catholiques pour le retenir en Angleterre, Jacques embarque à Rochester pour l’exil en France.
dans l’année
Whigs et Tories font appel à Guillaume III d'Orange « pour la religion protestante et un Parlement libre ».
Le général Marlborough passe du camp de Jacques II au parti de Guillaume d'Orange.
Combat naval entre les Français (marquis de Château-Renault) et le vice-amiral hollandais Popachin.
1689
13 février
Le co-règne de Guillaume d’Orange (Guillaume III) et de son épouse Marie (Marie II) sur l’Angleterre est rendu officiel.
24 mars
Décès à La Haye du grand pensionnaire de Hollande Michiel ten Hove, à l’âge de 49 ans.
11 avril
Couronnement de Guillaume III d’Orange et de Marie II comme souverains d’Angleterre.
27 avril
Un navire de guerre français, la Normande, commandé par M. de Courcelle et richement chargé, est saisi au Cap par les Hollandais.
5 mai
Un autre navire français, le Coche, appartenant à la Compagnie des Indes orientales, est lui aussi capturé par les Hollandais dans la rade du Cap. Sa cargaison est importante.
12 mai
L’Angleterre et les Provinces-Unies rejoignent l’Alliance d’Augsbourg, formée en 1686 par l’empereur, l’Espagne, la Bavière, la Suède et la Saxe contre la France.
27 mai
Pensionnaire de Delft pour les Etats généraux depuis 1679, Anthonie Heinsius (47 ans) est nommé grand pensionnaire de Hollande par Guillaume III d’Orange.
1690
3 juin
Le duc Victor-Amédée II de Savoie fait intervenir son Etat dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg : il rejoint la grande alliance dirigée contre la France.
21 juin
Une flotte de 280 navires embarque à Chester l’armée de Guillaume d’Orange, forte de 15 000 hommes, à destination de l’Irlande.
24 juin
Guillaume d’Orange débarque à Carrickfergus, à 15 kilomètres au nord-est de Belfast. Les 15 000 soldats de renforts se mettent immédiatement en marche vers le Sud pour rejoindre les 20 000 hommes du maréchal de Schömberg. Ils dressent leur campement près de Loughbrickland [Down].
28 juin
L’armée alliée des Flandres commandée par le général allemand von Waldeck établit son campement entre Nivelles et Pieton.
30 juin
Grâce à la construction de pontons, la majeure partie de l’armée du duc de Luxembourg peut franchir la Sambre au niveau de Ham.
La flotte française de Tourville parvient au large du cap Lizard. Au même moment, la flotte anglaise d’Arthur Torrington quitte l’île de Wight après avoir reçu les renforts de l’escadre hollandaise de Cornelis Evertsen.
1er juillet
Bataille de Fleurus [aujourd’hui en Belgique] : les 40 000 Français (et 70 pièces d’artillerie) du duc de Luxembourg remportent une grande victoire sur les 48 000 soldats alliés (Impériaux, Hollandais, Anglais et Espagnols) et 90 pièces d’artillerie commandés par le général allemand Waldeck. Les pertes françaises ne sont que de 4 000 hommes tués ou blessés, alors que les vaincus déplorent 12 000 tués ou blessés et 8 000 prisonniers (plus 106 drapeaux et 49 canons perdus). Mais les Français ne vont pas profiter de leur victoire : plutôt que de suivre l’avis de Louvois, qui souhaitait que Luxembourg assiège rapidement Namur et Charleroi, Louis XIV, inquiet de la situation du Dauphin, ordonne au commandant français de diviser ses forces. Cette décision permet à Waldeck de se retirer sur Bruxelles avec ce qui lui reste de troupes en état de combattre.
10 juillet
Bataille navale de Bévéziers (de Beachy Head pour les Anglais) : forte de 75 vaisseaux de ligne (totalisant 4 600 canons et 28 000 hommes), la flotte du vice-amiral de Tourville remporte au large des côtes du Sussex, à l’est de l’île de Wight, une éclatante victoire sur les forces navales alliées (21 vaisseaux de ligne anglais et 36 hollandais, 4 153 canons et 23 000 hommes) du comte de Torrington et de Cornelis Evertsen. Les coalisés ont perdu 17 navires (dont 12 hollandais), et 2 100 hommes (dont 2 000 Hollandais) ; les Français ne déplorent aucun navire perdu et seulement 340 morts. Les bâtiments anglo-hollandais survivants parviennent à se réfugier dans la Tamise (Torrington sera jugé en cour martiale mais sera acquitté tandis que Tourville sera critiqué pour ne pas avoir correctement mené la chasse aux vaincus en fuite). Cette grande victoire donne aux Français le contrôle de la Manche et provoque la panique en Angleterre. Côté français, le corsaire dunkerquois Jean Bart s’est distingué.
11 juillet
Bataille décisive de la Boyne, dans l’est de l’Irlande [aujourd’hui dans le comté de Meath] : le catholique Jacques II et ses alliés (7 000 Français et 16 000 Irlandais, majoritairement des paysans peu entraînés et mal équipés), sous les ordres du comte de Tyrconnell (Lord Deputy d’Irlande) et du duc de Lauzun, ont été écrasés près de Drogheda (à 2,5 km d’Oldbridge) par les 36 000 soldats (Anglais, Irlando-Ecossais, Hollandais, Danois et huguenots) de son neveu et gendre, le protestant Guillaume III d’Orange. Les troupes anglaises étaient commandées par un ancien maréchal de France, le huguenot Frédéric-Armand, duc de Schomberg (75 ans), qui a trouvé la mort dans la bataille. Les pertes jacobites sont estimées à 1 500 hommes environ, celle des vainqueurs à 750. Certains catholiques irlandais faits prisonniers à l’issue de la bataille seront torturés jusqu’à ce qu’ils se convertissent au protestantisme. Ayant perdu tout espoir de reconquérir son trône, Jacques II bat en retraite avec une petite escorte vers le sud-est de l’Irlande, avant d’embarquer à Duncannon et de s’exiler définitivement en France avec nombre de ses soldats, notamment irlandais, les « oies sauvages » (la bataille de la Boyne sera commémorée par la suite par les orangistes à la date du 12 juillet).
8 août
Alors qu’elle faisait vers Makassar (île de Sulawesi), une galiotte de la Compagnie des Indes orientales, l’Elisabeth, disparaît avec tout son équipage au large de Palau Rakit.
23 octobre
Une interdiction de fumer en public déclenche une émeute à Haarlem.
28 octobre
Le duc Victor-Amédée II de Savoie rejoint officiellement la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France.
17 novembre
Willem van Outhoorn est nommé gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises (il n’entrera en fonction qu’en septembre 1691).
dans l’année
Une révolte d’esclaves éclate en Guyane hollandaise dans la plantation d’Imanuel Machado. Le propriétaire est tué.
1691
28 janvier
Le roi Guillaume III quitte l’Angleterre pour rentrer en Hollande.
5 février
Guillaume III d’Orange entre dans La Haye, d’où il va réorganiser son armée pour la campagne à venir contre la France.
15 mars
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], la ville de Mons est investie par les 46 000 hommes du maréchal Boufflers. Vauban dirige les travaux du siège de la cité grâce au matériel préparé par Louvois durant l’hiver : des milliers de travailleurs sont chargés de creuser des tranchées. L’armée du maréchal de Luxembourg, d’une force équivalente, couvre à distance les opérations, en présence du roi Louis XIV et d’une partie de sa cour. 90 canons sont déployés pour mettre fin à la résistance de la garnison, forte de 5 000 hommes environ et commandée par le marquis de Gastañaga.
vers le 20 mars
Mise au courant du siège de Mons par les Français, une force alliée de 38 000 hommes se met en marche sous le commandement de Guillaume III pour tenter de lever le siège de Mons. Mais l’armée de Luxembourg empêche toute approche de la ville.
30 mars
A cette date, l’artillerie française a déjà tiré 7 000 boulets et 3 000 obus de mortier sur la ville de Mons.
8 avril
Siège de Namur : les tambours battent la chamade à 17 heures à l’intérieur de la ville de Mons pour signifier la reddition de la place.
10 avril
La garnison de la ville de Mons quitte la cité, où pénètre l’armée française.
12 avril
Satisfait de la victoire de Mons, Louis XIV rentre à Versailles.
au printemps
Le général hollandais Godert de Ginkell, un proche ami de Guillaume III, reçoit le commandement de l’ensemble des troupes williamites d’Irlande.
fin mai
L’armée française du maréchal de Luxembourg dévaste la ville de Hal.
26 mai
Décès à Amsterdam de l’amiral Cornelis Tromp. Commandant en chef de la marine de la république des Provinces-Unies et de la Marine royale danoise, il était âgé de 61 ans.
1er juin
Commandeur du Cap depuis douze ans, Simon van der Stel devient officiellement le premier gouverneur de la colonie du Cap.
2 juin
Le roi d’Angleterre et stathouder des Pays-Bas Guillaume III d’Orange arrive à Anderlecht, où il prend le commandement d’une armée alliée forte de 56 000 hommes (63 bataillons et 180 escadrons).
18 septembre
Bataille d’arrière-garde de Leuze (-en-Hainaut) : dépêchés par le maréchal de Luxembourg, 4 000 hommes de cavalerie surprennent près de Tournai l’arrière-garde de cavalerie de l’armée anglo-hollandaise de Guillaume III, qui était en train de se retirer vers le nord après la campagne d’été. Bien supérieurs en nombre mais gênés par la configuration du terrain, les 12 000 cavaliers alliés sont mis en déroute par une charge à l’épée des Français, ne devant leur salut que grâce à l’arrivée des renforts envoyés par le feld-maréchal Waldeck. Les vaincus déplorent entre 1 500 et 2 000 morts ou blessés, les vainqueurs 400 morts ou blessés.
24 septembre
Nommé dix mois plus tôt, Willem van Outhoorn entre en fonction à Batavia [Jakarta] comme gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises. Il succède à Johannes Camphuys.
9 octobre
La neutralité du port toscan de Livourne est garantie par la France, l’Angleterre, l’Espagne et les Provinces-Unies.
1692
14 mai
Avec l’arrivée à St. Helens des navires de l’amiral Edward Russell et des escadres venues de Hollande, la grande flotte anglo-hollandaise est au complet pour parer à toute action française.
nuit du 25 au 26 mai
La cavalerie de l’armée française du duc de Boufflers investit la place de Namur.
26 mai
Forte de 60 000 soldats et de 151 canons, l’armée française, commandée par le duc de Boufflers et le marquis de Vauban, met le siège devant Namur, une importante place-forte des Pays-Bas espagnols située à la confluence de la Meuse et de la Sambre. La garnison assiégée (entre 6 000 et 8 500 hommes, majoritairement des Espagnols, mais également des Hollandais, des Brandebourgeois, des Wallons et des hommes du Holstein) est commandée par le soldat et l’ingénieur hollandais Menno van Coehoorn. Rapidement des travaux sont entrepris par les ingénieurs de Vauban pour empêcher la ville d’être secourue. Le roi Louis XIV se rendra sur place pour assister aux opérations. Le maréchal de Luxembourg reste en réserve avec 60 000 hommes pour empêcher toute intervention de Guillaume III.
29 mai
Alors que les navires français du vice-amiral de Tourville approchent du port de La Hougue pour embarquer l’armée de Jacques II (une vingtaine de milliers d’hommes), une grande flotte alliée, commandée par l’Anglais Edward Russell et le Hollandais Philips van Almonde, apparaît près du cap de Barfleur. En dépit d’une infériorité numérique manifeste (44 vaisseaux sous armés et sous équipés pour 3 240 canons contre 82 navires alliés avec 6 750 canons), Tourville décide d’obéir aux ordres du roi et d’attaquer l’ennemi. Après douze heures de combats indécis, les Français profitent de la tombée de la nuit pour se retirer. Ils n’ont perdu aucun navire, mais trois bâtiments sont en difficulté, alors que les Anglais recensent deux vaisseaux détruits. De nombreux bateaux sont endommagés dans les deux camps. 1 700 Français ont été tués ou blessés, tandis que côté alliée on déplore 2 000 tués environ (dont le contre-amiral Richard Carter) et 3 000 blessés. Le projet français de débarquement en Angleterre est abandonné et la flotte de Tourville repart vers la Bretagne.
du 30 au 31 mai
Incapables de suivre les vingt-sept autres navires de la flotte de Tourville en direction de l’Ouest, treize bâtiments français doivent faire demi-tour pour s’abriter dans la rade de la Hougue.
1er juin
Trois navires gravement endommagés lors de la bataille du 29 mai (le Soleil Royal, le Triomphant et l’Admirable) s’échoue sur la côte cherbourgeoise.
3 juin
A Cherbourg, les canons des navires du vice-amiral Delaval détruisent les trois navires français échoués le 1er juin. L’explosion des réserves de poudre du Soleil Royal et du Triomphant entraîne des pertes humaines et d’importants dégâts dans la ville.
du 3 au 4 juin
Des hauteurs de Quinéville, Jacques II assiste à l’incendie des treize navires français réfugiés dans la rade la Hougue. Ils ont été mis à feu méthodiquement par les Anglo-Hollandais venus en chaloupes.
4 juin
Grâce aux opérations d’approche dirigées par Vauban, les assiégeants français atteignent le fossé de Namur. De son côté, l’un des bastions est ravagé par l’artillerie, obligeant les défenseurs à se replier sur la muraille médiévale.
5 juin
Afin d’éviter la mise à sac de la cité, Namur capitule à huit heures du matin mais la garnison se retire vers la citadelle, séparée de la ville par la Sambre, afin de poursuivre la résistance. Une trêve est établie jusqu’au matin du 7 juin. Les défenseurs acceptent de ne pas tirer sur la ville tandis que les Français sont d’accord pour ne pas ouvrir le feu depuis cette position acquise ce jour. Les fortes pluies du mois de juin vont ralentir les opérations françaises.
13 juin
Après trois jours d’une intense canonnade, les défenses avancées de la citadelle Namur sont enlevées par les Français à une onze heures du matin. Vauban poursuit la construction de tranchées à partir de ces nouvelles positions gagnées.
21 juin
Siège de Namur : dans la soirée, quatorze compagnies françaises, soutenues par sept bataillons, lancent l’assaut décisif contre le fort Guillaume. Les principales défenses s’effondrent.
22 juin
Les défenseurs du fort Guillaume se rendent avant l’ultime assaut français. Coehoorn et ses deux cents hommes sont capturés. Seule la partie occidentale de la forteresse de Namur (Terra Nova), défendue par 3 500 hommes, résiste encore.
26 juin
Un déluge de boulets et de munitions diverses s’abat sur les derniers défenseurs de Namur.
28 juin
Les soldats français parviennent au pied des brèches de Terra Nova.
29 juin
En fin de soirée, des grenadiers français réussissent à pénétrer dans le dernier bastion de la garnison de Namur. Le prince de Barbençon entend résister jusqu’au bout mais des soldats hollandais et brandebourgeois menacent de se mutiner.
30 juin
Après plus d’un mois de siège, les derniers défenseurs de la citadelle de Namur, commandés par le prince de Barbençon, se rendent aux Français à 6 heures du matin. En 36 jours, les Français déplorent 7 000 morts ou blessés, les alliés 4 000.
1er juillet
Le commandant de la garnison alliée de Namur, Menno, Coehoorn, est autorisé à quitter la ville et à se retirer vers le Nord avec ses hommes et les honneurs de la guerre.
8 juillet
Le maréchal de Luxembourg se met en marche contre l’armée de Guillaume III, en direction de Nivelles.
fin juillet
Informé par ses espions que l’armée anglo-hollandaise va tenter de reprendre Namur, Louis XIV ordonne au maréchal de Luxembourg d’affronter rapidement Guillaume III.
1er août
Guillaume III d’Angleterre et des Pays-Bas parvient à Halle.
3 août
Bataille de Steinkerque [aujourd’hui Steenkerque, partie de la commune de Braine-le-Comte, dans le Hainaut belge] : attaqués par surprise à l’aube à 50 kilomètres au sud-ouest de Bruxelles, les 80 000 Français du maréchal de Luxembourg ont remporté une victoire difficile sur une armée anglo-hollandaise (renforcée de soldats danois) de taille équivalente commandée le roi Guillaume III d’Orange. D’abord débordée sur son aile droite par l’assaut de l’avant-garde alliée du duc de Wurtemberg, l’armée française parvient à se réorganiser et à profiter du terrain et des mésententes entre l’infanterie anglaise et la cavalerie hollandaise du comte Solms pour contre-attaquer dans l’après-midi. Dans la soirée, l’arrivée à Enghien des renforts du maréchal de Boufflers contraint le roi d’Angleterre à ordonner la retraite. Au terme de cette journée, les Alliés ont perdu 10 000 soldats (tués ou blessés ; dont le général écossais Hugh Mackay tué au combat, à 52 ans), 10 canons et 9 drapeaux, mais les pertes des vainqueurs sont également lourdes (8 000 morts et blessés).
8 septembre
Un tremblement de terre (estimée à une magnitude de 5,8) a frappé le Brabant [Belgique]. Le séisme a été ressenti aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre.
12 septembre
Revenant d’Asie en Europe, le Waterland, un navire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, a coulé dans le golfe de Gascogne avec sa cargaison après avoir été attaqué par les Français.
en décembre
Le roi Charles XI de Suède se présente comme médiateur dans la guerre opposant la France de Louis XIV aux divers coalisés européens.
1693
27 juin
Bataille navale de Lagos : à la tête d’une grande flotte (72 vaisseaux, 11 corvettes et une vingtaine d’autres bâtiments), le vice-amiral français Anne de Tourville attaque au large du cap Saint-Vincent (Portugal) la flottille anglo-hollandaise (21 vaisseaux et 8 navires plus petits) des amiraux Sir George Rooke et Philips Van der Goes, qui protégeait le « convoi de Smyrne » (200 navires marchands anglais, allemands, danois, hollandais, suédois à destination du Levant). Celui-ci est rapidement éparpillé (Rooke parviendra à ramener cinquante-quatre bâtiments à Madère). Les Français, maîtres de la mer, profiteront des jours suivant pour capturer 40 navires marchands et détruire cinquante autres (dont une majorité de bateaux hollandais). Les Anglo-Hollandais ont également perdu 4 vaisseaux et une frégate tandis que les Français ne déplorent aucune perte. Cette désastreuse défaite, dont le coût est estimé à 30 millions de livres, va entraîner la ruine de nombreux armateurs londoniens. Vaincu un an plus tôt à la bataille de la Hougue, Tourville a pris sa revanche.
4 juillet
Bataille de Boussu-les-Walcourt [aujourd’hui à Froidchapelle, dans le Hainaut belge] : chargé d’amener un convoi de soixante-dix chariots au maréchal de Luxembourg (qui assiège Charleroi), le maréchal de camp français Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac, bat les Anglo-Hollandais près de Mons. Le commandant français, âgé de 45 ans, a trouvé la mort dans les combats : il a été tué d’un coup de feu à la tempe.
29 juillet
Le maréchal de Luxembourg a remporté une grande victoire dans le Brabant flamand sur l’armée alliée commandée par le roi Guillaume III d’Orange : les 75 000 soldats français (190 escadrons de cavalerie, 90 d’infanterie et 2 d’artillerie) ont attaqué 50 000 Anglais, Hollandais, appuyés par quelques unités espagnoles (140 escadrons de cavalerie, 64 d’infanterie), à Neerwinden [aujourd’hui section de la ville belge de Landen]. La victoire française a été emportée grâce à l’action décisive des gardes-françaises. Mis en déroute, les Alliés ont laissé sur le terrain 19 000 hommes (tués [dont le comte Solms et le prince d’Arenberg et Brabançon, comte de Namur], blessés [le comte de Galway] ou prisonniers [comme le duc d’Ormonde]). Mais les lourdes pertes françaises (9 000 soldats) empêchent les vainqueurs de poursuivent les vaincus. Côté français, le prince de Conti, le maréchal de Joyeuse et les deux fils du maréchal de Luxembourg ont été blessés (l’un de ces derniers y perd une jambe). Le commandant des « oies sauvages » (la brigade irlandaise au service de Louis XIV) et de l’aile gauche de l’armée française, Patrick Sarsfield a été mortellement touché. Outre les quatre-vingts canons, armes et munitions, les Français ont saisi tant de drapeaux que le maréchal de Luxembourg gagnera à Neerwinden le surnom de « tapissier de Notre-Dame ». Choqué de voir les Français refuser de reculer face au feu meurtrier des Alliés, Guillaume III s’est écrié : « Oh ! L'insolente nation ! ».
du 7 au 8 septembre
Les Hollandais s'emparent du comptoir français de Pondichéry, en Inde, tenu par le sieur Deltor.
5 octobre
Le manque de nourriture déclenche des émeutes à Haarlem.
dans l’année
Des corsaires français (La Varenne et Coursic) dispersent 40 navires hollandais au Spitzberg.
1694
5 février
A l’occasion de son cinquième voyage, le plus grand navire de la Compagnie des Indes orientales, le Ridderschap van Holland, quitte le cap de Bonne-Espérance pour rejoindre Batavia [Jakarta]. On ne le reverra plus jamais. Il transportait 300 hommes d’équipage et 2 passagers, dont l’amiral Sir James Couper (il est supposé que le bâtiment a fait naufrage sur la côte ouest de l’Australie).
du 10 au 11 mars
Les obsèques du prince-évêque de Liège Jean-Louis d’Elderen (mort le 1er février) sont organisées en la basilique Notre-Dame de Maastricht [aujourd’hui dans le sud des Pays-Bas].
1er juin
Chargée par le roi Guillaume III de s’emparer le port de Brest, une grande flotte anglo-hollandaise quitte Portsmouth sous le commandement de l’amiral John Berkeley et du lieutenant-général Thomas Tollemache (Talmash). Elle comprend 36 vaisseaux de guerre et 12 galiotes à bombes, ainsi que 80 navires transport 8 000 soldats. Le souverain a été informé par ses espions de la récente faiblesse de cette place stratégique, suite au départ successifs de deux grandes flottes françaises à destination de la Méditerranée.
17 juin
La grande flotte anglo-hollandaise de l’amiral Berkeley est repérée dans la soirée en mer d’Iroise. Les bâtiments anglais mouillent entre le Toulinguet et la rade de Bertheaume. A Brest, Vauban est rapidement informé de la situation. A 11 h du soir, il écrit une lettre pour en informer le roi.
18 juin
Afin de s’assurer le contrôle du passage du goulet de Brest avant l’attaque décisive, 1 300 soldats anglais commandés par le général Tollemache débarquent de chaloupes en fin de matinée à Camaret. Des échanges de tirs ont lieu entre les batteries de la côte, dont le fort Vauban, et les navires ennemis : un bateau est coulé, un autre s’échoue, tandis qu’un boulet anglais aurait décapité le clocher de la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour. Arrivés sur la plage de Trez Rouz, les envahisseurs sont rapidement rejetés à la mer par 1 200 miliciens gardes-côtes (commandés par Tanguy le Gentil de Quélern, capitaine de Crozon), 100 hommes des compagnies franches et un grand nombre de paysans bretons. La marée rend quasi impossible la retraite. Les pertes anglaises sont très lourdes : 800 morts ou blessés parmi les troupes de débarquement et 400 hommes tués à bord des navires, sans compter 466 prisonniers, dont 16 officiers. Tollemache a été grièvement blessé à la jambe par un boulet (il succombera à ses blessures quelques jours plus tard). Les Français ne déplorent que 45 blessés. Suite à cette défaite, la flotte anglo-hollandaise quitte la zone pour effectuer de nouvelles opérations militaires en Manche.
29 juin
Chargée de protéger en mer du Nord un convoi de 130 navires transportant un chargement de blé essentiel pour les Français, Jean Bart constate au large de l’île du Texel que les bateaux ont déjà été capturés par les Hollandais. Le corsaire dunkerquois décide de reprendre la flotte de transport. A la tête de cinq frégates, d’une corvette et de deux flûtes (pour un total de 222 canons), il attaque les huit navires de guerres ennemis (388 canons) sous commandement du contre-amiral Hydde de Vries. Le vaisseau de ce dernier, le Prince de Frise, est pris d’assaut par l’équipage de Jean Bart. Deux autres bâtiments hollandais subissent le même sort obligeant les autres à prendre la fuite. Les vaincus déplorent trois cents tués ou blessés (dont l’amiral De Vries, prisonnier et mortellement blessé) et la perte de trois navires. Le bilan est beaucoup plus léger du côté des vainqueurs : 16 morts et 50 blessés. En récupérant le précieux convoi, les corsaires de Dunkerque sauvent la France de la famine.
1er juillet
Le contre-amiral Hydde Vries a succombé à ses blessures.
28 septembre
Près de Liège, la ville de Huy est reprise aux Français par Guillaume III d’Orange. La cité était tombée aux mains de Louis XIV un an plus tôt.
28 décembre
La reine d’Angleterre Marie II est décédée dans la matinée au palais londonien de Kensington, à seulement 32 ans. Son époux Guillaume III d’Orange devient le seul maître de l'Angleterre.
1695
22 mai
Le roi Guillaume III quitte l’Angleterre pour rentrer en Hollande.
24 mai
Guillaume III d’Orange est de retour en Hollande. Il prend aussitôt la tête d’une armée financée grâce à l’argent anglais pour reprendre Namur aux Français.
2 juillet
Dans les Pays-Bas espagnols, une armée alliée (34 000 fantassins et 24 000 cavaliers) commandée par Guillaume III d’Orange, Menno van Coehoorn et Maximilien de Bavière met le siège devant la forteresse de Namur, prise trois ans plus tôt par les Français. La garnison, forte de 13 000 hommes, est commandée par le maréchal de Boufflers.
8 juillet
Le célèbre savant hollandais Christian Huygens est décédé à La Haye. A la fois, physicien, mathématicien et astronome, il était âgé de 66 ans.
14 juillet
Un an et demi après la précédente attaque, une nouvelle flotte anglo-hollandaise se présente devant Saint-Malo. Forte de 75 navires et commandée par les amiraux Berkeley et van Almonde, elle entame rapidement le bombardement du fort de la Conchée.
18 juillet
Après cinq jours d’un affrontement stérile à Saint-Malo, la flotte anglo-hollandaise de l’amiral Berkeley se retire.
Siège de Namur : les armées alliées ont pris le contrôle de toutes les fortifications extérieures construites par Vauban.
3 août
Le premier assaut général contre la place de Namur est lancé par les Alliés en direction de la Porte de Bruxelles : le maréchal de Boufflers obtient une trêve de six jours, garantie par un échange d’otages (officiers de haut-rang), afin de soigner ses blessés. Il accepte d’abandonner la ville même pour se replier dans la citadelle.
9 août
Fin de la trêve à Namur : l’armée alliée de Guillaume III d’Orange reprend le siège de la citadelle.
11 août
La grande armée française arrive devant Bruxelles, une ville mal défendue et à l’importante stratégique négligeable. Mais le but du maréchal de Villeroy n’est pas de prendre de la cité mais de la détruire pour marquer les esprits ennemis et en représailles aux attaques anglaises contres les ports français. Le but est également de contraindre une partie des troupes alliées à abandonner le siège de Namur, ce qui ne se produit pas. Les Français s’installent sur les hauteurs situées à l’ouest de la ville, où les tranchées sont creusées et les canons installés.
du 13 au 15 août
Bruxelles subit trois jours de bombardements incessants : un tiers de la ville est entièrement détruit (soit entre 4 000 et 5 000 bâtiments).
1er septembre
Après deux mois de siège, la garnison française du maréchal de Boufflers capitule dans Namur. La garnison a perdu 8 000 de ses 13 000 hommes. Les armées alliées déplorent pour leur part la perte de 12 000 soldats.
6 septembre
Les troupes françaises se retirent de la place de Namur.
19 octobre
Le roi Guillaume III d’Orange rembarque pour l’Angleterre.
1696
31 janvier
Aansprekersoproer : une réforme du système de funérailles entraîne une révolte des croque-morts d’Amsterdam.
23 février
Un complot jacobite visant à assassiner Guillaume III d’Orange est découvert en Angleterre grâce aux informations obtenues par le secrétaire d’Etat au Département du Nord William Trumbull. Il était prévu de tendre une embuscade au carrosse royal à Londres. Des ordres d’arrestations sont émis contre une quarantaine de conspirateurs (neuf d’entre eux seront exécutés mais leur chef George Barclay parviendra à fuir en France).
7 mars
Guillaume III quitte l’Angleterre pour retourner en Hollande.
2 mai
Chargée de retrouver le navire Ridderschap van Holland, porté disparu sur la côte ouest de l’Australie, une expédition de trois navires (la frégate De Geelvink, le De Nijptang et la galiote Weseltke), commandée par Willem de Vlamingh, quitte le port d’Amsterdam.
16 mai
Une vente de tableaux de la collection Dissius est organisée à l’hospice des vieillards d’Amsterdam. 40 toiles, dont 21 réalisées par Vermeer, sont mises en vente : la Vue de Delft est adjugée à 200 florins, la Laitière à 175 et la Femme à la balance à 155.
26 mai
Décès de la comtesse Albertine Agnès d’Orange-Nassau, à l’âge de 62 ans. Fille de Frédéric-Henri d’Orange-Nassau et tante de Guillaume III d’Orange, elle était régente de Frise, Groningue et Drenthe.
31 mai
Jean Salomonsz est élu chef de l’île hollandaise de Saint-Eustache, dans les Antilles.
17 juin
Bataille navale du Dogger Bank : à la tête d’une flotte comprenant notamment sept frégates, le corsaire dunkerquois Jean Bart attaque dans la soirée en mer du Nord un convoi de 112 navires marchands en provenance de la Baltique. En quelques heures de combat, les 5 vaisseaux de guerre hollandais de protection sont submergés. La victoire française est totale avec 3 frégates hollandaises et 25 bâtiments marchands capturés et 25 autres navires incendiés. 1 200 marins ont été faits prisonniers. Parmi les victimes hollandaises figurent notamment le commandant du Raaduis-van-Haarlem, Rutger Bucking, tué pendant l’abordage de son navire. Les vainqueurs ne déplorent que 15 morts et 16 blessés. L’apparition de 16 vaisseaux ennemis contraint l’escadre de Jean Bart à se retirer pour se réfugier au Danemark avec leurs prises.
14 juillet
Descente anglaise et hollandaise sur l’île bretonne de Groix (France) : les maisons et les églises sont incendiées, le bétail enlevé.
15 juillet
Une flotte anglo-hollandaise bombarde Saint-Martin, sur l’île française de Ré.
16 juillet
La même flotte qui a attaqué l’île de Ré la veille se présente devant Les Sables-d’Olonne : une quarantaine de maisons sont détruites par les boulets.
23 juillet
Une frégate de la VOC, la Koning Willem a fait naufrage près de l’estuaire de l’Escaut.
13 août
L’Etat de Drenthe accorde au roi Guillaume III d’Orange le statut de Stathouder.
26 août
La Savoie abandonne la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France : le duc Victor-Amédée II signe le traité secret de Turin, par lequel il rejoint le camp français en échange de la restitution des territoires conquis par les armées de Louis XIV. La nouvelle de cette alliance est d’abord tenue secrète afin d’éviter que les Alliés de la Ligue d’Ausbourg, et notamment les Impériaux, n’attaquent le Piémont.
7 octobre
Signature du traité de Vigevano entre le duc de Savoie et ses anciens alliés. Une trêve entre en vigueur en Italie.
29 décembre
L’expédition de Vlamingh atteint une île de la côte sud-ouest de l’Australie : en raison de la présence de nombreux marsupiaux quokka, elle est baptisée « nid à Rats » (Rattennest en hollandais, aujourd’hui Rottnest, en face de Perth).
1697
10 janvier
Dans l’ouest de l’Australie, Willem de Vlamingh s’aventure dans l’embouchure de la Swan River, ainsi baptisée en raison de la présence de nombreux cygnes noirs (Zwaanenrivier en hollandais).
Dans le nord de l’île de Sulawesi [aujourd’hui en Indonésie], le peuple des Minahasa signe un traité d’alliance avec les Hollandais.
4 février
Début des négociations préliminaires de paix entre la France d’une part et les membres de la Ligue d’Augsbourg (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Empire, Espagne), sous la médiation de la Suède. La guerre se poursuit cependant.
81 ans après son compatriote Dirk Hartog, Willem de Vlamingh explore à son tour l’île « Dirk Hartog », dans Shark Bay [Australie-Occidentale], avec trois navires de la Compagnie des Indes orientales.
20 mars
Le navigateur Willem de Vlamingh est de retour à Batavia [Jakarta] après son exploration de la côte occidentale de la « Terre du Sud » (Australie).
9 mai
Ouverture des pourparlers de paix de la Ligue d’Augsbourg au château du Nieuwburg, près de Ryswick (petite ville des Pays-Bas proche de La Haye). Harlay de Bonneuil et Verjus représentent la France, tandis que le médiateur est toujours suédois.
5 juin
Le maréchal français Catinat s’empare de la ville d’Ath, aux Pays-Bas espagnols.
8 juin
Négociations de paix de Ryswick : la France déclare qu’elle n’ira pas au-delà des concessions faites aux traités de Nimègue (1678-1679).
23 juillet
La flute Bronstee de la Compagnie des Indes disparaît en mer corps et biens.
fin août
Le roi de France Louis XIV annonce que ses conditions de paix devront être acceptées avant le 20 septembre.
nuit du 20 au 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick (dans les faubourgs de La Haye), sous médiation suédoise, entre la France d’un côté, les Provinces Unies, l’Angleterre et l’Espagne de l’autre (l’empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder) : pour le traité avec l’Espagne, Louis XIV restitue à Charles II toutes ses conquêtes (Barcelone, Catalogne, Luxembourg et presque toutes les places belges qui ont été annexées depuis Nimègue [Ath, Charleroi, Courtrai, Mons]), mais Madrid accepte l’occupation française de l’ouest de l’île de Saint-Domingue, la pars occidentalis [aujourd’hui Haïti] ; le roi de France est d’accord pour que les Etats de Hollande tiennent garnison dans un certain nombre de places des Pays-Bas espagnols, constituant ainsi une « barrière ». Le roi de France reconnaît Guillaume III d’Orange-Nassau comme souverain légitime d’Angleterre et abandonne le prétendant jacobite Jacques II Stuart. En Amérique du Nord, la France récupère Terre-Neuve, conserve ses conquêtes sur la baie d’Hudson mais ne reprend qu’une partie de l’Acadie. Les Hollandais doivent rendre Pondichéry (en Inde) à la France et signent des accords commerciaux.
30 octobre
L’Empereur Léopold Ier accepte enfin de céder : il signe lui aussi le traité de paix de Ryswick avec la France. Louis XIV annexe la Sarre et diverses places fortes allemandes (Phalsbourg), mais accepte de rendre le duché de Lorraine, à condition que celui-ci demeure neutre. Les quatre cinquièmes de l’Alsace (Strasbourg, Décapole, Basse-Alsace) sont définitivement reconnues comme faisant partie du territoire français. Enfin, en échange de l’abandon de ses droits dynastiques, la France obtient une importante compensation financière.
13 décembre
A l’occasion de son séjour à Amsterdam, le tsar Pierre Ier se rend chez le riche Jacob de Wilde (collecteur-général des taxes pour l’Amirauté) afin d’y contempler sa vaste collection d’œuvres d’art.
1698
7 janvier
Poursuivant son périple européen incognito (sous le nom de Pierre Mikhaïlov), le tsar Pierre Ier quitte les Provinces-Unies avec la « Grande Ambassade » russe. Il embarque sur un navire à destination de l’Angleterre.
14 juin
Décès à Haarlem du peintre Gerrit Adriaensz Berckheyde. Célèbre pour ses vues des canaux d’Amsterdam, il était âgé de 60 ans.
15 août
Transportant du bois de Japara, la frégate Honselaarsdijk de la Compagnie hollandaise des Indes orientales fait naufrage lors de son arrivée à Batavia [Jakarta].
18 août
Le tsar russe Pierre le Grand arrive à Zaandam, près d’Amsterdam, pour y étudier les techniques de construction navale.
8 septembre
La question de la succession espagnole semble réglée et une nouvelle guerre évitée : la France a conclu avec l’Angleterre un traité sur le partage de l’Empire espagnole. Le jeune prince bavarois Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, fils de l’électeur Maximilien II Emmanuel et petit-fils du roi Charles II, héritera de l’Espagne et de ses colonies, tandis que l’archiduc Charles (fils cadet de l’empereur Léopold Ier) recevra le duché de Milan et le Dauphin Louis de France (fils de Louis XIV) obtiendra les royaumes de Naples et de Sicile. Le traité doit également être signé par les Hollandais.
11 octobre
Le traité sur la succession espagnole est signé à La Haye par la France de Louis XIV (représenté par le comte de Tallard), les Provinces-Unies et l’Angleterre de Guillaume III d’Orange (représenté par le comte de de Portland et le chevalier Joseph Williamson côté anglais et par les sieurs François Verbolt, le Baron Friedriech de Rheede, Antoine Heinsius, Jean Becker, Jean vander Does, Guillaume van Haren, Arnold Lencker et Jean de Drews, députés des Etats Généraux des Provinces-Unies). En vertu de ce document, le trône d’Espagne sera attribué à Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, les royaumes de Naples et de Sicile ainsi que les places espagnoles de la côte toscane et la province de Guipuzcoa reviendront au Dauphin de France et le duché de Milan à l’archiduc Charles.
1699
19 janvier
Le Parlement anglais limite la taille de l’armée à 7 000 hommes nés en Angleterre. Garde personnelle du roi Guillaume III, les Dutch Blue Guards doivent quitter le pays.
23 janvier
Arrivée au Cap de Willem Adriaan van der Stel, nommé gouverneur de la colonie.
6 février
Le décès d’un garçon de 6 ans fait planer une ombre de guerre sur l’Europe : Joseph-Ferdinand de Wittelsbach est mort brusquement à Bruxelles. Fils de l’Electeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, également gouverneur des Pays-Bas espagnols, il était surtout l’héritier désigné et le petit-fils du roi d’Espagne Charles II. La question de la succession du souverain ibérique risque désormais de déboucher sur un conflit majeur, le traité anglo-français ayant permis de désigner le prince bavarois étant rompu de fait. Pour certains, la mort du garçon aurait pu être causé par un empoisonnement et la rumeur y voit la main de l’Autriche. Les conseillers du souverain espagnol se mettent aussitôt à la recherche d’un nouveau dauphin.
11 février
Le premier gouverneur de la colonie du Cap Simon van der Stel prend sa retraite. Il se retire dans sa propriété de Groot Constantia. Il est officiellement remplacé par son fils Willem Adriaan van der Stel.
25 mars
Second traité de partition (traité de Londres) : le second fils de l’empereur Léopold Ier, l’archiduc Charles (futur Charles VI), est désigné comme nouvel héritier du roi d’Espagne Charles II.
22 septembre
Les habitants de Rotterdam se mettent en grève et manifestent pour protester contre le prix trop élevé du beurre.
3 décembre
Le baron Jacob Hop est nommé trésorier-général de la ville de La Haye.
?
L'armateur hollandais Benjamin Raule, au service de Frédéric Guillaume de Brandebourg, envoie des vaisseaux le long de la cote de Guinée.
8 octobre
Les Etats généraux de Hollande interdisent à leurs sujets d'entrer au service de l'étranger et obligent ceux qui l'étaient à revenir.
29 octobre
Cornelis Speelman est nommé gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises (il n’entrera en fonction qu’un an plus tard).
1681
25 novembre
Cornelis Speelman succède officiellement à Rijckloff van Goens comme gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises.
1682
26 janvier
Une onde de tempête a frappé la région du delta de la Meuse et du Rhin, provoquant d’importantes inondations en Zélande et en Flandre. Les villages de Valkenisse, Bonnemede et Retranchement sont sous les eaux. 22 personnes sont mortes noyées à Goeree-Overflakkee et à Dordrecht, l’effondrement d’un moulin a provoqué le décès de 10 personnes qui s’y étaient réfugiées.
10 mars
Décès à Amsterdam du peintre paysagiste Jacob van Ruysdael, à l’âge de 54 ans environ.
7 avril
Profitant d'un différend existant entre le roi de Bantam et son fils, les Hollandais, pour soutenir ce dernier, débarquent à Bantam (Java) et s'emparent de la ville et de la forteresse. Les agents de la Compagnie anglaise sont expulsés. Le sieur de Guilhem, commis du comptoir français, fait charger sur un navire portugais les effets les plus précieux de sa loge.
nuit du 11 au 12 avril
A Bantam, le Hollandais Jacob Roes, avec une douzaine de soldats, envahit le navire portugais et enlève les marchandises françaises (perte sèche de 500 000 livres).
1683
17 mai
Raid victorieux du pirate hollandais Nicholaas Van Horn contre Vera Cruz.
1684
11 janvier
Décès à Batavia [Jakarta] du gouverneur des Indes-orientales néerlandaises Cornelis Speelman, à l’âge de 55 ans. Johannes Camphuys lui succède à la tête de la colonie.
24 mars
Décès à Amsterdam du peintre Pieter De Hooch, à l’âge de 57 ans.
dans l’année
Les Hollandais s’emparent de la région de Bantam (Indonésie).
1685
Révocation en France de l’édit de tolérance de Nantes : 30 000 à 40 000 huguenots français se réfugient dans les Provinces-Unies.
1686
9 juillet
Formation de la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France : l’empereur Léopold Ier, Guillaume III d’Orange, l’Espagne, la Suède, la Bavière et les ducs de Saxe forment une alliance contre Louis XIV.
en novembre
Aux Pays-Bas, William Penn, l’un des chefs des quakers, échoue à rallier le soutien de Guillaume d’Orange à son beau-père, Jacques II d’Angleterre, dans sa lutte pour l’abrogation de toutes les lois pénales contre les dissidents religieux.
dans l’année
Début des travaux de construction d’un palais pour Guillaume d’Orange à Het Loo.
1687
31 décembre
Les premiers réfugiés huguenots d’origine française quittent la Hollande à bord d’un navire de la Compagnie des Indes orientales pour aller s’installer dans la colonie du cap de Bonne-Espérance.
dans l’année
Les Hollandais s'emparent des possessions brandebourgeoises du Ghana, Accada et Takoradi, et mettent le siège devant Gross-Friedrichburg.
1688
en avril
Le prince Guillaume d’Orange informe Edouard Russell, le comte d’Oxford, de son intention d’envahir l’Angleterre.
20 juin
Guillaume d'Orange, protestant, stathouder de Hollande et gendre du roi d’Angleterre Jacques II, décide de renverser son beau-père.
10 juillet
Le contre-amiral Arthur Herbert, déguisé en simple marin, a remis à Guillaume III d’Orange-Nassau l’ « Invitation à Guillaume ». Cette lettre rédigée par sept notables anglais (les « sept immortels ») appelle le stathouder de Hollande à intervenir en Angleterre afin de forcer son beau-père, le catholique roi Jacques II, à faire de Mary, l’épouse de Guillaume, l’héritière du trône anglais.
21 octobre
Guillaume d’Orange et sa flotte sont contraints de faire demi-tour en Manche à cause du mauvais temps.
14 novembre
Au lendemain de l’expulsion des Français du pays, le Siam renouvelle le traité d’alliance conclu en 1644 avec la Compagnie hollandaise des Indes orientales (monopole pour l’étain de Ligor et pour le cuir de daim et liberté de commerce dans tous les ports du pays).
15 novembre
Guillaume d’Orange débarque à Torbay avec 12 000 fantassins et 3 000 cavaliers ; l'armée hollandaise compte 700 officiers huguenots français.
19 novembre
Guillaume d’Orange entre dans Exeter à la tête de son armée. Les ralliements se multiplient.
23 novembre
Lorsqu’ils reçoivent l’ordre du roi Jacques II de se replier sur Londres, un grand nombre de chefs royalistes, dont John Churchill, passent dans le camp de Guillaume.
27 novembre
A Londres, un conseil de pairs recommande à Jacques II de convoquer un Parlement, d’accorder un pardon général, de chasser les catholiques de leurs charges et d’envoyer des émissaires auprès d’Orange.
8 décembre
Une mission composée du marquis d’Halifax, de Lord Godolphin et du comte de Nottingham est reçue par Guillaume d’Orange à Hungerford.
15 décembre
Décès du Grand Pensionnaire de Hollande Gaspar Fagel, à l’âge de 54 ans. Michiel ten Hove (48 ans) lui succède.
23 décembre
Malgré les efforts des conservateurs et des catholiques pour le retenir en Angleterre, Jacques embarque à Rochester pour l’exil en France.
dans l’année
Whigs et Tories font appel à Guillaume III d'Orange « pour la religion protestante et un Parlement libre ».
Le général Marlborough passe du camp de Jacques II au parti de Guillaume d'Orange.
Combat naval entre les Français (marquis de Château-Renault) et le vice-amiral hollandais Popachin.
1689
13 février
Le co-règne de Guillaume d’Orange (Guillaume III) et de son épouse Marie (Marie II) sur l’Angleterre est rendu officiel.
24 mars
Décès à La Haye du grand pensionnaire de Hollande Michiel ten Hove, à l’âge de 49 ans.
11 avril
Couronnement de Guillaume III d’Orange et de Marie II comme souverains d’Angleterre.
27 avril
Un navire de guerre français, la Normande, commandé par M. de Courcelle et richement chargé, est saisi au Cap par les Hollandais.
5 mai
Un autre navire français, le Coche, appartenant à la Compagnie des Indes orientales, est lui aussi capturé par les Hollandais dans la rade du Cap. Sa cargaison est importante.
12 mai
L’Angleterre et les Provinces-Unies rejoignent l’Alliance d’Augsbourg, formée en 1686 par l’empereur, l’Espagne, la Bavière, la Suède et la Saxe contre la France.
27 mai
Pensionnaire de Delft pour les Etats généraux depuis 1679, Anthonie Heinsius (47 ans) est nommé grand pensionnaire de Hollande par Guillaume III d’Orange.
1690
3 juin
Le duc Victor-Amédée II de Savoie fait intervenir son Etat dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg : il rejoint la grande alliance dirigée contre la France.
21 juin
Une flotte de 280 navires embarque à Chester l’armée de Guillaume d’Orange, forte de 15 000 hommes, à destination de l’Irlande.
24 juin
Guillaume d’Orange débarque à Carrickfergus, à 15 kilomètres au nord-est de Belfast. Les 15 000 soldats de renforts se mettent immédiatement en marche vers le Sud pour rejoindre les 20 000 hommes du maréchal de Schömberg. Ils dressent leur campement près de Loughbrickland [Down].
28 juin
L’armée alliée des Flandres commandée par le général allemand von Waldeck établit son campement entre Nivelles et Pieton.
30 juin
Grâce à la construction de pontons, la majeure partie de l’armée du duc de Luxembourg peut franchir la Sambre au niveau de Ham.
La flotte française de Tourville parvient au large du cap Lizard. Au même moment, la flotte anglaise d’Arthur Torrington quitte l’île de Wight après avoir reçu les renforts de l’escadre hollandaise de Cornelis Evertsen.
1er juillet
Bataille de Fleurus [aujourd’hui en Belgique] : les 40 000 Français (et 70 pièces d’artillerie) du duc de Luxembourg remportent une grande victoire sur les 48 000 soldats alliés (Impériaux, Hollandais, Anglais et Espagnols) et 90 pièces d’artillerie commandés par le général allemand Waldeck. Les pertes françaises ne sont que de 4 000 hommes tués ou blessés, alors que les vaincus déplorent 12 000 tués ou blessés et 8 000 prisonniers (plus 106 drapeaux et 49 canons perdus). Mais les Français ne vont pas profiter de leur victoire : plutôt que de suivre l’avis de Louvois, qui souhaitait que Luxembourg assiège rapidement Namur et Charleroi, Louis XIV, inquiet de la situation du Dauphin, ordonne au commandant français de diviser ses forces. Cette décision permet à Waldeck de se retirer sur Bruxelles avec ce qui lui reste de troupes en état de combattre.
10 juillet
Bataille navale de Bévéziers (de Beachy Head pour les Anglais) : forte de 75 vaisseaux de ligne (totalisant 4 600 canons et 28 000 hommes), la flotte du vice-amiral de Tourville remporte au large des côtes du Sussex, à l’est de l’île de Wight, une éclatante victoire sur les forces navales alliées (21 vaisseaux de ligne anglais et 36 hollandais, 4 153 canons et 23 000 hommes) du comte de Torrington et de Cornelis Evertsen. Les coalisés ont perdu 17 navires (dont 12 hollandais), et 2 100 hommes (dont 2 000 Hollandais) ; les Français ne déplorent aucun navire perdu et seulement 340 morts. Les bâtiments anglo-hollandais survivants parviennent à se réfugier dans la Tamise (Torrington sera jugé en cour martiale mais sera acquitté tandis que Tourville sera critiqué pour ne pas avoir correctement mené la chasse aux vaincus en fuite). Cette grande victoire donne aux Français le contrôle de la Manche et provoque la panique en Angleterre. Côté français, le corsaire dunkerquois Jean Bart s’est distingué.
11 juillet
Bataille décisive de la Boyne, dans l’est de l’Irlande [aujourd’hui dans le comté de Meath] : le catholique Jacques II et ses alliés (7 000 Français et 16 000 Irlandais, majoritairement des paysans peu entraînés et mal équipés), sous les ordres du comte de Tyrconnell (Lord Deputy d’Irlande) et du duc de Lauzun, ont été écrasés près de Drogheda (à 2,5 km d’Oldbridge) par les 36 000 soldats (Anglais, Irlando-Ecossais, Hollandais, Danois et huguenots) de son neveu et gendre, le protestant Guillaume III d’Orange. Les troupes anglaises étaient commandées par un ancien maréchal de France, le huguenot Frédéric-Armand, duc de Schomberg (75 ans), qui a trouvé la mort dans la bataille. Les pertes jacobites sont estimées à 1 500 hommes environ, celle des vainqueurs à 750. Certains catholiques irlandais faits prisonniers à l’issue de la bataille seront torturés jusqu’à ce qu’ils se convertissent au protestantisme. Ayant perdu tout espoir de reconquérir son trône, Jacques II bat en retraite avec une petite escorte vers le sud-est de l’Irlande, avant d’embarquer à Duncannon et de s’exiler définitivement en France avec nombre de ses soldats, notamment irlandais, les « oies sauvages » (la bataille de la Boyne sera commémorée par la suite par les orangistes à la date du 12 juillet).
8 août
Alors qu’elle faisait vers Makassar (île de Sulawesi), une galiotte de la Compagnie des Indes orientales, l’Elisabeth, disparaît avec tout son équipage au large de Palau Rakit.
23 octobre
Une interdiction de fumer en public déclenche une émeute à Haarlem.
28 octobre
Le duc Victor-Amédée II de Savoie rejoint officiellement la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France.
17 novembre
Willem van Outhoorn est nommé gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises (il n’entrera en fonction qu’en septembre 1691).
dans l’année
Une révolte d’esclaves éclate en Guyane hollandaise dans la plantation d’Imanuel Machado. Le propriétaire est tué.
1691
28 janvier
Le roi Guillaume III quitte l’Angleterre pour rentrer en Hollande.
5 février
Guillaume III d’Orange entre dans La Haye, d’où il va réorganiser son armée pour la campagne à venir contre la France.
15 mars
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], la ville de Mons est investie par les 46 000 hommes du maréchal Boufflers. Vauban dirige les travaux du siège de la cité grâce au matériel préparé par Louvois durant l’hiver : des milliers de travailleurs sont chargés de creuser des tranchées. L’armée du maréchal de Luxembourg, d’une force équivalente, couvre à distance les opérations, en présence du roi Louis XIV et d’une partie de sa cour. 90 canons sont déployés pour mettre fin à la résistance de la garnison, forte de 5 000 hommes environ et commandée par le marquis de Gastañaga.
vers le 20 mars
Mise au courant du siège de Mons par les Français, une force alliée de 38 000 hommes se met en marche sous le commandement de Guillaume III pour tenter de lever le siège de Mons. Mais l’armée de Luxembourg empêche toute approche de la ville.
30 mars
A cette date, l’artillerie française a déjà tiré 7 000 boulets et 3 000 obus de mortier sur la ville de Mons.
8 avril
Siège de Namur : les tambours battent la chamade à 17 heures à l’intérieur de la ville de Mons pour signifier la reddition de la place.
10 avril
La garnison de la ville de Mons quitte la cité, où pénètre l’armée française.
12 avril
Satisfait de la victoire de Mons, Louis XIV rentre à Versailles.
au printemps
Le général hollandais Godert de Ginkell, un proche ami de Guillaume III, reçoit le commandement de l’ensemble des troupes williamites d’Irlande.
fin mai
L’armée française du maréchal de Luxembourg dévaste la ville de Hal.
26 mai
Décès à Amsterdam de l’amiral Cornelis Tromp. Commandant en chef de la marine de la république des Provinces-Unies et de la Marine royale danoise, il était âgé de 61 ans.
1er juin
Commandeur du Cap depuis douze ans, Simon van der Stel devient officiellement le premier gouverneur de la colonie du Cap.
2 juin
Le roi d’Angleterre et stathouder des Pays-Bas Guillaume III d’Orange arrive à Anderlecht, où il prend le commandement d’une armée alliée forte de 56 000 hommes (63 bataillons et 180 escadrons).
18 septembre
Bataille d’arrière-garde de Leuze (-en-Hainaut) : dépêchés par le maréchal de Luxembourg, 4 000 hommes de cavalerie surprennent près de Tournai l’arrière-garde de cavalerie de l’armée anglo-hollandaise de Guillaume III, qui était en train de se retirer vers le nord après la campagne d’été. Bien supérieurs en nombre mais gênés par la configuration du terrain, les 12 000 cavaliers alliés sont mis en déroute par une charge à l’épée des Français, ne devant leur salut que grâce à l’arrivée des renforts envoyés par le feld-maréchal Waldeck. Les vaincus déplorent entre 1 500 et 2 000 morts ou blessés, les vainqueurs 400 morts ou blessés.
24 septembre
Nommé dix mois plus tôt, Willem van Outhoorn entre en fonction à Batavia [Jakarta] comme gouverneur-général des Indes-Orientales hollandaises. Il succède à Johannes Camphuys.
9 octobre
La neutralité du port toscan de Livourne est garantie par la France, l’Angleterre, l’Espagne et les Provinces-Unies.
1692
14 mai
Avec l’arrivée à St. Helens des navires de l’amiral Edward Russell et des escadres venues de Hollande, la grande flotte anglo-hollandaise est au complet pour parer à toute action française.
nuit du 25 au 26 mai
La cavalerie de l’armée française du duc de Boufflers investit la place de Namur.
26 mai
Forte de 60 000 soldats et de 151 canons, l’armée française, commandée par le duc de Boufflers et le marquis de Vauban, met le siège devant Namur, une importante place-forte des Pays-Bas espagnols située à la confluence de la Meuse et de la Sambre. La garnison assiégée (entre 6 000 et 8 500 hommes, majoritairement des Espagnols, mais également des Hollandais, des Brandebourgeois, des Wallons et des hommes du Holstein) est commandée par le soldat et l’ingénieur hollandais Menno van Coehoorn. Rapidement des travaux sont entrepris par les ingénieurs de Vauban pour empêcher la ville d’être secourue. Le roi Louis XIV se rendra sur place pour assister aux opérations. Le maréchal de Luxembourg reste en réserve avec 60 000 hommes pour empêcher toute intervention de Guillaume III.
29 mai
Alors que les navires français du vice-amiral de Tourville approchent du port de La Hougue pour embarquer l’armée de Jacques II (une vingtaine de milliers d’hommes), une grande flotte alliée, commandée par l’Anglais Edward Russell et le Hollandais Philips van Almonde, apparaît près du cap de Barfleur. En dépit d’une infériorité numérique manifeste (44 vaisseaux sous armés et sous équipés pour 3 240 canons contre 82 navires alliés avec 6 750 canons), Tourville décide d’obéir aux ordres du roi et d’attaquer l’ennemi. Après douze heures de combats indécis, les Français profitent de la tombée de la nuit pour se retirer. Ils n’ont perdu aucun navire, mais trois bâtiments sont en difficulté, alors que les Anglais recensent deux vaisseaux détruits. De nombreux bateaux sont endommagés dans les deux camps. 1 700 Français ont été tués ou blessés, tandis que côté alliée on déplore 2 000 tués environ (dont le contre-amiral Richard Carter) et 3 000 blessés. Le projet français de débarquement en Angleterre est abandonné et la flotte de Tourville repart vers la Bretagne.
du 30 au 31 mai
Incapables de suivre les vingt-sept autres navires de la flotte de Tourville en direction de l’Ouest, treize bâtiments français doivent faire demi-tour pour s’abriter dans la rade de la Hougue.
1er juin
Trois navires gravement endommagés lors de la bataille du 29 mai (le Soleil Royal, le Triomphant et l’Admirable) s’échoue sur la côte cherbourgeoise.
3 juin
A Cherbourg, les canons des navires du vice-amiral Delaval détruisent les trois navires français échoués le 1er juin. L’explosion des réserves de poudre du Soleil Royal et du Triomphant entraîne des pertes humaines et d’importants dégâts dans la ville.
du 3 au 4 juin
Des hauteurs de Quinéville, Jacques II assiste à l’incendie des treize navires français réfugiés dans la rade la Hougue. Ils ont été mis à feu méthodiquement par les Anglo-Hollandais venus en chaloupes.
4 juin
Grâce aux opérations d’approche dirigées par Vauban, les assiégeants français atteignent le fossé de Namur. De son côté, l’un des bastions est ravagé par l’artillerie, obligeant les défenseurs à se replier sur la muraille médiévale.
5 juin
Afin d’éviter la mise à sac de la cité, Namur capitule à huit heures du matin mais la garnison se retire vers la citadelle, séparée de la ville par la Sambre, afin de poursuivre la résistance. Une trêve est établie jusqu’au matin du 7 juin. Les défenseurs acceptent de ne pas tirer sur la ville tandis que les Français sont d’accord pour ne pas ouvrir le feu depuis cette position acquise ce jour. Les fortes pluies du mois de juin vont ralentir les opérations françaises.
13 juin
Après trois jours d’une intense canonnade, les défenses avancées de la citadelle Namur sont enlevées par les Français à une onze heures du matin. Vauban poursuit la construction de tranchées à partir de ces nouvelles positions gagnées.
21 juin
Siège de Namur : dans la soirée, quatorze compagnies françaises, soutenues par sept bataillons, lancent l’assaut décisif contre le fort Guillaume. Les principales défenses s’effondrent.
22 juin
Les défenseurs du fort Guillaume se rendent avant l’ultime assaut français. Coehoorn et ses deux cents hommes sont capturés. Seule la partie occidentale de la forteresse de Namur (Terra Nova), défendue par 3 500 hommes, résiste encore.
26 juin
Un déluge de boulets et de munitions diverses s’abat sur les derniers défenseurs de Namur.
28 juin
Les soldats français parviennent au pied des brèches de Terra Nova.
29 juin
En fin de soirée, des grenadiers français réussissent à pénétrer dans le dernier bastion de la garnison de Namur. Le prince de Barbençon entend résister jusqu’au bout mais des soldats hollandais et brandebourgeois menacent de se mutiner.
30 juin
Après plus d’un mois de siège, les derniers défenseurs de la citadelle de Namur, commandés par le prince de Barbençon, se rendent aux Français à 6 heures du matin. En 36 jours, les Français déplorent 7 000 morts ou blessés, les alliés 4 000.
1er juillet
Le commandant de la garnison alliée de Namur, Menno, Coehoorn, est autorisé à quitter la ville et à se retirer vers le Nord avec ses hommes et les honneurs de la guerre.
8 juillet
Le maréchal de Luxembourg se met en marche contre l’armée de Guillaume III, en direction de Nivelles.
fin juillet
Informé par ses espions que l’armée anglo-hollandaise va tenter de reprendre Namur, Louis XIV ordonne au maréchal de Luxembourg d’affronter rapidement Guillaume III.
1er août
Guillaume III d’Angleterre et des Pays-Bas parvient à Halle.
3 août
Bataille de Steinkerque [aujourd’hui Steenkerque, partie de la commune de Braine-le-Comte, dans le Hainaut belge] : attaqués par surprise à l’aube à 50 kilomètres au sud-ouest de Bruxelles, les 80 000 Français du maréchal de Luxembourg ont remporté une victoire difficile sur une armée anglo-hollandaise (renforcée de soldats danois) de taille équivalente commandée le roi Guillaume III d’Orange. D’abord débordée sur son aile droite par l’assaut de l’avant-garde alliée du duc de Wurtemberg, l’armée française parvient à se réorganiser et à profiter du terrain et des mésententes entre l’infanterie anglaise et la cavalerie hollandaise du comte Solms pour contre-attaquer dans l’après-midi. Dans la soirée, l’arrivée à Enghien des renforts du maréchal de Boufflers contraint le roi d’Angleterre à ordonner la retraite. Au terme de cette journée, les Alliés ont perdu 10 000 soldats (tués ou blessés ; dont le général écossais Hugh Mackay tué au combat, à 52 ans), 10 canons et 9 drapeaux, mais les pertes des vainqueurs sont également lourdes (8 000 morts et blessés).
8 septembre
Un tremblement de terre (estimée à une magnitude de 5,8) a frappé le Brabant [Belgique]. Le séisme a été ressenti aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre.
12 septembre
Revenant d’Asie en Europe, le Waterland, un navire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, a coulé dans le golfe de Gascogne avec sa cargaison après avoir été attaqué par les Français.
en décembre
Le roi Charles XI de Suède se présente comme médiateur dans la guerre opposant la France de Louis XIV aux divers coalisés européens.
1693
27 juin
Bataille navale de Lagos : à la tête d’une grande flotte (72 vaisseaux, 11 corvettes et une vingtaine d’autres bâtiments), le vice-amiral français Anne de Tourville attaque au large du cap Saint-Vincent (Portugal) la flottille anglo-hollandaise (21 vaisseaux et 8 navires plus petits) des amiraux Sir George Rooke et Philips Van der Goes, qui protégeait le « convoi de Smyrne » (200 navires marchands anglais, allemands, danois, hollandais, suédois à destination du Levant). Celui-ci est rapidement éparpillé (Rooke parviendra à ramener cinquante-quatre bâtiments à Madère). Les Français, maîtres de la mer, profiteront des jours suivant pour capturer 40 navires marchands et détruire cinquante autres (dont une majorité de bateaux hollandais). Les Anglo-Hollandais ont également perdu 4 vaisseaux et une frégate tandis que les Français ne déplorent aucune perte. Cette désastreuse défaite, dont le coût est estimé à 30 millions de livres, va entraîner la ruine de nombreux armateurs londoniens. Vaincu un an plus tôt à la bataille de la Hougue, Tourville a pris sa revanche.
4 juillet
Bataille de Boussu-les-Walcourt [aujourd’hui à Froidchapelle, dans le Hainaut belge] : chargé d’amener un convoi de soixante-dix chariots au maréchal de Luxembourg (qui assiège Charleroi), le maréchal de camp français Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac, bat les Anglo-Hollandais près de Mons. Le commandant français, âgé de 45 ans, a trouvé la mort dans les combats : il a été tué d’un coup de feu à la tempe.
29 juillet
Le maréchal de Luxembourg a remporté une grande victoire dans le Brabant flamand sur l’armée alliée commandée par le roi Guillaume III d’Orange : les 75 000 soldats français (190 escadrons de cavalerie, 90 d’infanterie et 2 d’artillerie) ont attaqué 50 000 Anglais, Hollandais, appuyés par quelques unités espagnoles (140 escadrons de cavalerie, 64 d’infanterie), à Neerwinden [aujourd’hui section de la ville belge de Landen]. La victoire française a été emportée grâce à l’action décisive des gardes-françaises. Mis en déroute, les Alliés ont laissé sur le terrain 19 000 hommes (tués [dont le comte Solms et le prince d’Arenberg et Brabançon, comte de Namur], blessés [le comte de Galway] ou prisonniers [comme le duc d’Ormonde]). Mais les lourdes pertes françaises (9 000 soldats) empêchent les vainqueurs de poursuivent les vaincus. Côté français, le prince de Conti, le maréchal de Joyeuse et les deux fils du maréchal de Luxembourg ont été blessés (l’un de ces derniers y perd une jambe). Le commandant des « oies sauvages » (la brigade irlandaise au service de Louis XIV) et de l’aile gauche de l’armée française, Patrick Sarsfield a été mortellement touché. Outre les quatre-vingts canons, armes et munitions, les Français ont saisi tant de drapeaux que le maréchal de Luxembourg gagnera à Neerwinden le surnom de « tapissier de Notre-Dame ». Choqué de voir les Français refuser de reculer face au feu meurtrier des Alliés, Guillaume III s’est écrié : « Oh ! L'insolente nation ! ».
du 7 au 8 septembre
Les Hollandais s'emparent du comptoir français de Pondichéry, en Inde, tenu par le sieur Deltor.
5 octobre
Le manque de nourriture déclenche des émeutes à Haarlem.
dans l’année
Des corsaires français (La Varenne et Coursic) dispersent 40 navires hollandais au Spitzberg.
1694
5 février
A l’occasion de son cinquième voyage, le plus grand navire de la Compagnie des Indes orientales, le Ridderschap van Holland, quitte le cap de Bonne-Espérance pour rejoindre Batavia [Jakarta]. On ne le reverra plus jamais. Il transportait 300 hommes d’équipage et 2 passagers, dont l’amiral Sir James Couper (il est supposé que le bâtiment a fait naufrage sur la côte ouest de l’Australie).
du 10 au 11 mars
Les obsèques du prince-évêque de Liège Jean-Louis d’Elderen (mort le 1er février) sont organisées en la basilique Notre-Dame de Maastricht [aujourd’hui dans le sud des Pays-Bas].
1er juin
Chargée par le roi Guillaume III de s’emparer le port de Brest, une grande flotte anglo-hollandaise quitte Portsmouth sous le commandement de l’amiral John Berkeley et du lieutenant-général Thomas Tollemache (Talmash). Elle comprend 36 vaisseaux de guerre et 12 galiotes à bombes, ainsi que 80 navires transport 8 000 soldats. Le souverain a été informé par ses espions de la récente faiblesse de cette place stratégique, suite au départ successifs de deux grandes flottes françaises à destination de la Méditerranée.
17 juin
La grande flotte anglo-hollandaise de l’amiral Berkeley est repérée dans la soirée en mer d’Iroise. Les bâtiments anglais mouillent entre le Toulinguet et la rade de Bertheaume. A Brest, Vauban est rapidement informé de la situation. A 11 h du soir, il écrit une lettre pour en informer le roi.
18 juin
Afin de s’assurer le contrôle du passage du goulet de Brest avant l’attaque décisive, 1 300 soldats anglais commandés par le général Tollemache débarquent de chaloupes en fin de matinée à Camaret. Des échanges de tirs ont lieu entre les batteries de la côte, dont le fort Vauban, et les navires ennemis : un bateau est coulé, un autre s’échoue, tandis qu’un boulet anglais aurait décapité le clocher de la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour. Arrivés sur la plage de Trez Rouz, les envahisseurs sont rapidement rejetés à la mer par 1 200 miliciens gardes-côtes (commandés par Tanguy le Gentil de Quélern, capitaine de Crozon), 100 hommes des compagnies franches et un grand nombre de paysans bretons. La marée rend quasi impossible la retraite. Les pertes anglaises sont très lourdes : 800 morts ou blessés parmi les troupes de débarquement et 400 hommes tués à bord des navires, sans compter 466 prisonniers, dont 16 officiers. Tollemache a été grièvement blessé à la jambe par un boulet (il succombera à ses blessures quelques jours plus tard). Les Français ne déplorent que 45 blessés. Suite à cette défaite, la flotte anglo-hollandaise quitte la zone pour effectuer de nouvelles opérations militaires en Manche.
29 juin
Chargée de protéger en mer du Nord un convoi de 130 navires transportant un chargement de blé essentiel pour les Français, Jean Bart constate au large de l’île du Texel que les bateaux ont déjà été capturés par les Hollandais. Le corsaire dunkerquois décide de reprendre la flotte de transport. A la tête de cinq frégates, d’une corvette et de deux flûtes (pour un total de 222 canons), il attaque les huit navires de guerres ennemis (388 canons) sous commandement du contre-amiral Hydde de Vries. Le vaisseau de ce dernier, le Prince de Frise, est pris d’assaut par l’équipage de Jean Bart. Deux autres bâtiments hollandais subissent le même sort obligeant les autres à prendre la fuite. Les vaincus déplorent trois cents tués ou blessés (dont l’amiral De Vries, prisonnier et mortellement blessé) et la perte de trois navires. Le bilan est beaucoup plus léger du côté des vainqueurs : 16 morts et 50 blessés. En récupérant le précieux convoi, les corsaires de Dunkerque sauvent la France de la famine.
1er juillet
Le contre-amiral Hydde Vries a succombé à ses blessures.
28 septembre
Près de Liège, la ville de Huy est reprise aux Français par Guillaume III d’Orange. La cité était tombée aux mains de Louis XIV un an plus tôt.
28 décembre
La reine d’Angleterre Marie II est décédée dans la matinée au palais londonien de Kensington, à seulement 32 ans. Son époux Guillaume III d’Orange devient le seul maître de l'Angleterre.
1695
22 mai
Le roi Guillaume III quitte l’Angleterre pour rentrer en Hollande.
24 mai
Guillaume III d’Orange est de retour en Hollande. Il prend aussitôt la tête d’une armée financée grâce à l’argent anglais pour reprendre Namur aux Français.
2 juillet
Dans les Pays-Bas espagnols, une armée alliée (34 000 fantassins et 24 000 cavaliers) commandée par Guillaume III d’Orange, Menno van Coehoorn et Maximilien de Bavière met le siège devant la forteresse de Namur, prise trois ans plus tôt par les Français. La garnison, forte de 13 000 hommes, est commandée par le maréchal de Boufflers.
8 juillet
Le célèbre savant hollandais Christian Huygens est décédé à La Haye. A la fois, physicien, mathématicien et astronome, il était âgé de 66 ans.
14 juillet
Un an et demi après la précédente attaque, une nouvelle flotte anglo-hollandaise se présente devant Saint-Malo. Forte de 75 navires et commandée par les amiraux Berkeley et van Almonde, elle entame rapidement le bombardement du fort de la Conchée.
18 juillet
Après cinq jours d’un affrontement stérile à Saint-Malo, la flotte anglo-hollandaise de l’amiral Berkeley se retire.
Siège de Namur : les armées alliées ont pris le contrôle de toutes les fortifications extérieures construites par Vauban.
3 août
Le premier assaut général contre la place de Namur est lancé par les Alliés en direction de la Porte de Bruxelles : le maréchal de Boufflers obtient une trêve de six jours, garantie par un échange d’otages (officiers de haut-rang), afin de soigner ses blessés. Il accepte d’abandonner la ville même pour se replier dans la citadelle.
9 août
Fin de la trêve à Namur : l’armée alliée de Guillaume III d’Orange reprend le siège de la citadelle.
11 août
La grande armée française arrive devant Bruxelles, une ville mal défendue et à l’importante stratégique négligeable. Mais le but du maréchal de Villeroy n’est pas de prendre de la cité mais de la détruire pour marquer les esprits ennemis et en représailles aux attaques anglaises contres les ports français. Le but est également de contraindre une partie des troupes alliées à abandonner le siège de Namur, ce qui ne se produit pas. Les Français s’installent sur les hauteurs situées à l’ouest de la ville, où les tranchées sont creusées et les canons installés.
du 13 au 15 août
Bruxelles subit trois jours de bombardements incessants : un tiers de la ville est entièrement détruit (soit entre 4 000 et 5 000 bâtiments).
1er septembre
Après deux mois de siège, la garnison française du maréchal de Boufflers capitule dans Namur. La garnison a perdu 8 000 de ses 13 000 hommes. Les armées alliées déplorent pour leur part la perte de 12 000 soldats.
6 septembre
Les troupes françaises se retirent de la place de Namur.
19 octobre
Le roi Guillaume III d’Orange rembarque pour l’Angleterre.
1696
31 janvier
Aansprekersoproer : une réforme du système de funérailles entraîne une révolte des croque-morts d’Amsterdam.
23 février
Un complot jacobite visant à assassiner Guillaume III d’Orange est découvert en Angleterre grâce aux informations obtenues par le secrétaire d’Etat au Département du Nord William Trumbull. Il était prévu de tendre une embuscade au carrosse royal à Londres. Des ordres d’arrestations sont émis contre une quarantaine de conspirateurs (neuf d’entre eux seront exécutés mais leur chef George Barclay parviendra à fuir en France).
7 mars
Guillaume III quitte l’Angleterre pour retourner en Hollande.
2 mai
Chargée de retrouver le navire Ridderschap van Holland, porté disparu sur la côte ouest de l’Australie, une expédition de trois navires (la frégate De Geelvink, le De Nijptang et la galiote Weseltke), commandée par Willem de Vlamingh, quitte le port d’Amsterdam.
16 mai
Une vente de tableaux de la collection Dissius est organisée à l’hospice des vieillards d’Amsterdam. 40 toiles, dont 21 réalisées par Vermeer, sont mises en vente : la Vue de Delft est adjugée à 200 florins, la Laitière à 175 et la Femme à la balance à 155.
26 mai
Décès de la comtesse Albertine Agnès d’Orange-Nassau, à l’âge de 62 ans. Fille de Frédéric-Henri d’Orange-Nassau et tante de Guillaume III d’Orange, elle était régente de Frise, Groningue et Drenthe.
31 mai
Jean Salomonsz est élu chef de l’île hollandaise de Saint-Eustache, dans les Antilles.
17 juin
Bataille navale du Dogger Bank : à la tête d’une flotte comprenant notamment sept frégates, le corsaire dunkerquois Jean Bart attaque dans la soirée en mer du Nord un convoi de 112 navires marchands en provenance de la Baltique. En quelques heures de combat, les 5 vaisseaux de guerre hollandais de protection sont submergés. La victoire française est totale avec 3 frégates hollandaises et 25 bâtiments marchands capturés et 25 autres navires incendiés. 1 200 marins ont été faits prisonniers. Parmi les victimes hollandaises figurent notamment le commandant du Raaduis-van-Haarlem, Rutger Bucking, tué pendant l’abordage de son navire. Les vainqueurs ne déplorent que 15 morts et 16 blessés. L’apparition de 16 vaisseaux ennemis contraint l’escadre de Jean Bart à se retirer pour se réfugier au Danemark avec leurs prises.
14 juillet
Descente anglaise et hollandaise sur l’île bretonne de Groix (France) : les maisons et les églises sont incendiées, le bétail enlevé.
15 juillet
Une flotte anglo-hollandaise bombarde Saint-Martin, sur l’île française de Ré.
16 juillet
La même flotte qui a attaqué l’île de Ré la veille se présente devant Les Sables-d’Olonne : une quarantaine de maisons sont détruites par les boulets.
23 juillet
Une frégate de la VOC, la Koning Willem a fait naufrage près de l’estuaire de l’Escaut.
13 août
L’Etat de Drenthe accorde au roi Guillaume III d’Orange le statut de Stathouder.
26 août
La Savoie abandonne la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France : le duc Victor-Amédée II signe le traité secret de Turin, par lequel il rejoint le camp français en échange de la restitution des territoires conquis par les armées de Louis XIV. La nouvelle de cette alliance est d’abord tenue secrète afin d’éviter que les Alliés de la Ligue d’Ausbourg, et notamment les Impériaux, n’attaquent le Piémont.
7 octobre
Signature du traité de Vigevano entre le duc de Savoie et ses anciens alliés. Une trêve entre en vigueur en Italie.
29 décembre
L’expédition de Vlamingh atteint une île de la côte sud-ouest de l’Australie : en raison de la présence de nombreux marsupiaux quokka, elle est baptisée « nid à Rats » (Rattennest en hollandais, aujourd’hui Rottnest, en face de Perth).
1697
10 janvier
Dans l’ouest de l’Australie, Willem de Vlamingh s’aventure dans l’embouchure de la Swan River, ainsi baptisée en raison de la présence de nombreux cygnes noirs (Zwaanenrivier en hollandais).
Dans le nord de l’île de Sulawesi [aujourd’hui en Indonésie], le peuple des Minahasa signe un traité d’alliance avec les Hollandais.
4 février
Début des négociations préliminaires de paix entre la France d’une part et les membres de la Ligue d’Augsbourg (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Empire, Espagne), sous la médiation de la Suède. La guerre se poursuit cependant.
81 ans après son compatriote Dirk Hartog, Willem de Vlamingh explore à son tour l’île « Dirk Hartog », dans Shark Bay [Australie-Occidentale], avec trois navires de la Compagnie des Indes orientales.
20 mars
Le navigateur Willem de Vlamingh est de retour à Batavia [Jakarta] après son exploration de la côte occidentale de la « Terre du Sud » (Australie).
9 mai
Ouverture des pourparlers de paix de la Ligue d’Augsbourg au château du Nieuwburg, près de Ryswick (petite ville des Pays-Bas proche de La Haye). Harlay de Bonneuil et Verjus représentent la France, tandis que le médiateur est toujours suédois.
5 juin
Le maréchal français Catinat s’empare de la ville d’Ath, aux Pays-Bas espagnols.
8 juin
Négociations de paix de Ryswick : la France déclare qu’elle n’ira pas au-delà des concessions faites aux traités de Nimègue (1678-1679).
23 juillet
La flute Bronstee de la Compagnie des Indes disparaît en mer corps et biens.
fin août
Le roi de France Louis XIV annonce que ses conditions de paix devront être acceptées avant le 20 septembre.
nuit du 20 au 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick (dans les faubourgs de La Haye), sous médiation suédoise, entre la France d’un côté, les Provinces Unies, l’Angleterre et l’Espagne de l’autre (l’empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder) : pour le traité avec l’Espagne, Louis XIV restitue à Charles II toutes ses conquêtes (Barcelone, Catalogne, Luxembourg et presque toutes les places belges qui ont été annexées depuis Nimègue [Ath, Charleroi, Courtrai, Mons]), mais Madrid accepte l’occupation française de l’ouest de l’île de Saint-Domingue, la pars occidentalis [aujourd’hui Haïti] ; le roi de France est d’accord pour que les Etats de Hollande tiennent garnison dans un certain nombre de places des Pays-Bas espagnols, constituant ainsi une « barrière ». Le roi de France reconnaît Guillaume III d’Orange-Nassau comme souverain légitime d’Angleterre et abandonne le prétendant jacobite Jacques II Stuart. En Amérique du Nord, la France récupère Terre-Neuve, conserve ses conquêtes sur la baie d’Hudson mais ne reprend qu’une partie de l’Acadie. Les Hollandais doivent rendre Pondichéry (en Inde) à la France et signent des accords commerciaux.
30 octobre
L’Empereur Léopold Ier accepte enfin de céder : il signe lui aussi le traité de paix de Ryswick avec la France. Louis XIV annexe la Sarre et diverses places fortes allemandes (Phalsbourg), mais accepte de rendre le duché de Lorraine, à condition que celui-ci demeure neutre. Les quatre cinquièmes de l’Alsace (Strasbourg, Décapole, Basse-Alsace) sont définitivement reconnues comme faisant partie du territoire français. Enfin, en échange de l’abandon de ses droits dynastiques, la France obtient une importante compensation financière.
13 décembre
A l’occasion de son séjour à Amsterdam, le tsar Pierre Ier se rend chez le riche Jacob de Wilde (collecteur-général des taxes pour l’Amirauté) afin d’y contempler sa vaste collection d’œuvres d’art.
1698
7 janvier
Poursuivant son périple européen incognito (sous le nom de Pierre Mikhaïlov), le tsar Pierre Ier quitte les Provinces-Unies avec la « Grande Ambassade » russe. Il embarque sur un navire à destination de l’Angleterre.
14 juin
Décès à Haarlem du peintre Gerrit Adriaensz Berckheyde. Célèbre pour ses vues des canaux d’Amsterdam, il était âgé de 60 ans.
15 août
Transportant du bois de Japara, la frégate Honselaarsdijk de la Compagnie hollandaise des Indes orientales fait naufrage lors de son arrivée à Batavia [Jakarta].
18 août
Le tsar russe Pierre le Grand arrive à Zaandam, près d’Amsterdam, pour y étudier les techniques de construction navale.
8 septembre
La question de la succession espagnole semble réglée et une nouvelle guerre évitée : la France a conclu avec l’Angleterre un traité sur le partage de l’Empire espagnole. Le jeune prince bavarois Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, fils de l’électeur Maximilien II Emmanuel et petit-fils du roi Charles II, héritera de l’Espagne et de ses colonies, tandis que l’archiduc Charles (fils cadet de l’empereur Léopold Ier) recevra le duché de Milan et le Dauphin Louis de France (fils de Louis XIV) obtiendra les royaumes de Naples et de Sicile. Le traité doit également être signé par les Hollandais.
11 octobre
Le traité sur la succession espagnole est signé à La Haye par la France de Louis XIV (représenté par le comte de Tallard), les Provinces-Unies et l’Angleterre de Guillaume III d’Orange (représenté par le comte de de Portland et le chevalier Joseph Williamson côté anglais et par les sieurs François Verbolt, le Baron Friedriech de Rheede, Antoine Heinsius, Jean Becker, Jean vander Does, Guillaume van Haren, Arnold Lencker et Jean de Drews, députés des Etats Généraux des Provinces-Unies). En vertu de ce document, le trône d’Espagne sera attribué à Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, les royaumes de Naples et de Sicile ainsi que les places espagnoles de la côte toscane et la province de Guipuzcoa reviendront au Dauphin de France et le duché de Milan à l’archiduc Charles.
1699
19 janvier
Le Parlement anglais limite la taille de l’armée à 7 000 hommes nés en Angleterre. Garde personnelle du roi Guillaume III, les Dutch Blue Guards doivent quitter le pays.
23 janvier
Arrivée au Cap de Willem Adriaan van der Stel, nommé gouverneur de la colonie.
6 février
Le décès d’un garçon de 6 ans fait planer une ombre de guerre sur l’Europe : Joseph-Ferdinand de Wittelsbach est mort brusquement à Bruxelles. Fils de l’Electeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, également gouverneur des Pays-Bas espagnols, il était surtout l’héritier désigné et le petit-fils du roi d’Espagne Charles II. La question de la succession du souverain ibérique risque désormais de déboucher sur un conflit majeur, le traité anglo-français ayant permis de désigner le prince bavarois étant rompu de fait. Pour certains, la mort du garçon aurait pu être causé par un empoisonnement et la rumeur y voit la main de l’Autriche. Les conseillers du souverain espagnol se mettent aussitôt à la recherche d’un nouveau dauphin.
11 février
Le premier gouverneur de la colonie du Cap Simon van der Stel prend sa retraite. Il se retire dans sa propriété de Groot Constantia. Il est officiellement remplacé par son fils Willem Adriaan van der Stel.
25 mars
Second traité de partition (traité de Londres) : le second fils de l’empereur Léopold Ier, l’archiduc Charles (futur Charles VI), est désigné comme nouvel héritier du roi d’Espagne Charles II.
22 septembre
Les habitants de Rotterdam se mettent en grève et manifestent pour protester contre le prix trop élevé du beurre.
3 décembre
Le baron Jacob Hop est nommé trésorier-général de la ville de La Haye.