1980
samedi 5 janvier
L’ETA assassine à Barakaldo Jesus Garcia Garcia, un propriétaire de bar âgé de 43 ans.
dimanche 6 janvier
Le poète improvisateur (versolari) Xabier Amuriza a remporté championnat général des versolaris.
mardi 8 janvier
Plusieurs membres de l’ETA ont ouvert le feu sur un garde civil à la retraite à Alsasua. Sebastián Arroyo González (53 ans) est dans un état critique (il succombera à ses blessures le lendemain matin).
jeudi 10 janvier
Attentat au Pays basque espagnol : le chef de la police de la province d’Alava, le commandant Jesus Velasco Zuazola, a été abattu dans sa voiture à Gasteiz alors qu’il venait de déposer ses filles à l’école.
lundi 14 janvier
Le garde civil Francisco Moya Jimenez a été tué par l’ETA à Elorrio, en Biscaye.
mardi 15 janvier
Les Groupes armés espagnols (extrême-droite) ont assassiné à Lezo, près de Saint-Sébastien (Guipuscoa), un membre de l’association Gestoras pro Amnistia, qui fait campagne pour la libération des prisonniers politiques basques. La victime se nomme Carlos Saldise Corta.
vendredi 18 janvier
Les femmes basques ont observé une grève pour protester contre la recrudescence des viols, utilisés comme arme politique, notamment par les militants d’extrême droite.
samedi 19 janvier
Un agent commercial de 19 ans, José Miguel Palacios Dominguez, a été tué par l’ETA à Getxo, dans la banlieue de Bilbao.
dimanche 20 janvier
Un attentat à la bombe a frappé un café du village d’Alonsotégui, à Baracaldo, près de Bilbao : quatre personnes ont été tuées et dix autres blessées. L’établissement était fréquenté par des nationalistes basques.
lundi 21 janvier
Un mouvement d’extrême-droite, les Groupes armés espagnols (GAE), a revendiqué par téléphone l’attentat de la veille à Alonsotégui. Assurant « combattre pour l’unité de l’Espagne », les terroristes affirment que pour tout policier tué il y a quatre morts dans les rangs des nationalistes basques.
mardi 22 janvier
Trois membres de l’ETA détenus à la prison de Martutene (quartier du sud de Saint-Sébastien) se sont évadés.
mercredi 23 janvier
Dans la banlieue de Bilbao, le propriétaire d’un bar de Baracaldo, Alfredo Ramos Vazquez, a été enlevé et assassiné par l’ETA.
vendredi 25 janvier
Un fossoyeur de Bergara (Guipuscoa) a été assassiné par l’ETA. Luis Jimenez Dominguez (39 ans) a été mitraillé au moment où il franchissait l’entrée du cimetière de Santa Maria.
dimanche 27 janvier
A Basauri (Biscaye), un commando de l’ETA composé d’au moins six hommes a tendu vers 22 h 30 une embuscade à un convoi qui transportait du matériel pour l’usine Altos Hornos de Vizcaya. Un policier de 23 ans (Juan Manuel Román Moreno) a été tué et cinq de ses collègues blessés.
mercredi 30 janvier
Décret ministériel rouvrant au Pays basque le vieil aéroport de Vitoria-Gasteiz au trafic national et international (premier vol le 6 avril).
vendredi 1er février
Alors qu’ils escortaient des travailleurs et des armes vers Bilbao, six gardes civils ont été tués dans l’attaque à l’arme automatique et à la grenade de leur convoi par un commando de huit à onze membres de l’ETA près d’Ispaster (Biscaye). Deux terroristes ont été également été tués.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 février
En représailles à l’attentat qui a coûté la vie à six gardes civils, des militants d’extrême droite enlèvent une étudiante de 19 ans, Yolanda Gonzalez, qu’ils soupçonnent d’être liée à l’ETA. Après l’avoir conduite près de Madrid et l’avoir frappé pendant plusieurs heures, elle est abattue par Emilion Hellín Moro.
samedi 2 février
Nouvelles représailles de l’extrême-droite : le Bataillon basque espagnol a enlevé à Ondarroa un jeune militant de la Gauche basque. Conduit dans la montagne, à Eibar, Jésus Maria Zubikarai Badiola a été exécuté de neuf balles. Il avait 21 ans.
dimanche 3 février
Le roi Juan Carlos et son épouse entament leur première visite officielle au Pays basque.
jeudi 7 février
Arrestation de deux des militants d’extrême-droite qui ont assassiné Yolanda Gonzalez, Emilio Hellin Moro et Ignacio Abad.
vendredi 15 février
Un chauffeur de taxi, Ignacio Arocena Arbelaiz, a été tué par l’ETA à Oiartzun.
samedi 16 février
Ouverture près de Vitoria-Gasteiz (province basque d’Alava) de l’aéroport de Foronda.
mardi 19 février
Une organisation basque espagnole a lancé une menace contre les intérêts français dans cette partie de l’Espagne.
mercredi 20 février
Un colonel d’infanterie à la retraite, Eugenio Saracíbar González, a été tué à 20 h 15 par deux hommes de l’ETA. Il a été atteint de plusieurs de coups de feu alors qu’il se promenait seul dans les rues de Saint-Sébastien. Il avait 65 ans. Ses meurtriers ont réussi à prendre la fuite.
dimanche 9 mars
Elections locales au Pays basque espagnol : nette victoire des nationalistes qui obtiennent la majorité, défaite des socialistes et surtout des centristes du Premier ministre. Dans le détail le Parti nationaliste basque de Carlos Garaikoetxea arrive en tête, l’emportant dans les trois provinces avec 38,61 % des voix et 25 sièges sur 60. Suivent les indépendantistes d’Herri Batasuna (16,55 % et 11 s.), le Parti socialiste du Pays basque de Txiki Benegas (14,21 % et 9 s.), la Gauche basque de Juan Maria Bandrés (9,82 % et 6 s.), l’Union du centre démocratique de Jesus Maria Viana (8,52 % et 6 s.), l’Alliance populaire de Florencio Arostegui (4,77 % et 2 s° et le Parti communiste du Pays basque de Roberto Lertxundi (4,02 % et 1 s.). L’abstention a atteint 40,24 %.
mardi 18 mars
L’ETA a tenté d’assassiner à Madrid le général Fernando Esquivias Franco : une bombe cachée sur une moto a explosé à 9 h 30 alors que l’officier général quittait sa maison : un soldat de 19 ans (José Luis Ramirez Villar) a été tué sur le coup tandis que le général et son assistant le colonel Manuel Mier Hildalgon ont été légèrement blessés.
lundi 24 mars
L’ETA a commis deux meurtres au Pays basque : José Arcedo Quiles a été tué à Eskoriatza (Guipuzcoa) et l’homme d’affaires Damaso Sanchez Soto abattu à Durango (Biscaye).
mardi 25 mars
Un autre homme d’affaires, Enrique Aresti Uri, a été tué par l’ETA à Bilbao.
nuit du mardi 25 au mercredi 26 mars
Deux militants indépendantistes basques français ont été tués à Bayonne par l’explosion prématurée de la bombe qu’ils étaient en train de placer sous une voiture. Le véhicule appartenait à l’épouse du sous-préfet. Membres d’Iparretarrak, Ramuntxo Arruiz (né en Navarre) et Txomin Olhagarai étaient âgés de 22 ans.
samedi 29 mars
Un attentat à la bombe de l’ETA a frappé la ville d’Azpeitia (Guipuscoa) : un garçon de 13 ans a été tué et un autre de 11 ans blessé.
lundi 31 mars
La première Assemblée basque a tenu sa première séance à Guernica.
samedi 5 avril
Sortie du film italo-espagnol Operación Ogro, drame de Gillo Pontecorvo, d’après des faits réels (l’assassinat du Premier ministre Luis Carrero Blanco par l’ETA en 1973), avec Gian Maria Volonté, José Sacristán, Ángela Molina, Eusebio Poncela et Ana Torrent.
dimanche 6 avril
Les Commandos autonomes anticapitalistes ont tué un pêcheur (Florentino Lopetegi) et un garde civil (Francisco Pascual Andreu) à Orio (Guipuscoa).
Iberia inaugure le premier vol entre Madrid et le nouvel aéroport de Vitoria-Gasteiz, dans la province basque d’Alava.
mercredi 9 avril
Election du président (lendakari) du gouvernement basque : Carlos Garaikoetxea (Parti nationaliste basque) a été élu au deuxième tour de scrutin avec 25 voix contre 24. Les élus d’Herri Batasuna s’étaient abstenus.
dimanche 13 avril
Le chef de la police de Vitoria-Gasteiz a été assassiné par l’ETA. Le commandant Eugenio Lazaro Valle (49 ans) a été abattu par un jeune homme descendu d’un taxi avec lequel il a réussi à prendre la fuite. C’est la 41e victime des indépendantistes basques depuis le début de l’année.
mercredi 16 avril
Deux gardes civils ont été tués par l’ETA à Irun.
lundi 28 avril
Au Pays basque, trois hommes armés ont ouvert le feu sur les passagers d’un autobus dans lequel ils étaient montés : deux morts et plusieurs blessés.
Le garde civil Rufino Muñoz Alcalde a été tué par l’ETA à Oiartzun (Guipuscoa).
jeudi 8 mai
Jose Victor Espinosa Viscarray a été tué à Pasaia par l’ETA.
vendredi 9 mai
Vers 21 h, un officier de la police nationale, Antonio Moreno Nuñez, a été abattu à Santurce (Biscaye) de cinq balles tirées par les trois membres d’un commando de l’ETA.
lundi 12 mai
Un membre de l’Union du centre démocratique, Ramon Baglietto Martinez, a été assassiné par l’ETA à Azpeitia (Guipuscoa).
mercredi 14 mai
L’alpiniste Martin Zabaleta est le premier Basque à réaliser l’ascension de l’Everest.
jeudi 15 mai
Deux policiers ont été tués et un troisième grièvement blessé dans un bar de Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol.
vendredi 16 mai
L’ETA a de nouveau frappé : deux gardes civils ont été tués à Goizu (Navarre) et l’homme d’affaires Ceferino Peña Zubia assassiné à Zestoa (Guipuscoa).
mardi 20 mai
Le Parlement basque adopte une résolution faisant de la ville de Vitoria-Gasteiz la capitale du Pays basque espagnol.
vendredi 30 mai
Des inconnus ont mitraillé à Saint-Sébastien plusieurs voitures de police : six gardes civils ont été grièvement blessés.
samedi 31 mai
Finale en France du Challenge Yves du Manoir (rugby à XV) : au Parc des Princes de Paris, l’Aviron bayonnais a battu le champion de France, l’AS Béziers, 16 à 10.
jeudi 5 juin
Le gouvernement espagnol a demandé des explications au Sud-Yémen à propos de l’entraînement qu’auraient subi dans ce pays des commandos de l’ETA.
lundi 9 juin
Membre de l’ETA-Militaire, José Miguel Etxeberria a disparu au Pays basque français alors qu’il venait de quitter la ville de Ciboure. Il a probablement été enlevé et assassiné par les Bataillons basques espagnoles (extrême-droite). Il avait 22 ans (son corps sera découvert en 2016 près de Mont-de-Marsan).
dimanche 15 juin
Un agent de la police nationale, Angel Postigo Megias, a été assassiné par l’ETA à Pampelune.
jeudi 19 juin
Un employé municipal d’Amorebieta (Biscaye) a été assassiné par l’ETA : deux hommes ont ouvert le feu à quatre reprises sur José Pablo Garcia Lorenzo peu après 8 heures alors qu’il quittait sa domicile. Il avait 25 ans.
vendredi 20 juin
Peu après 14 heures, un jeune homme de 23 ans, Julio Santiago Exposito Pascual est mort sous les balles de l’ETA. Deux hommes masqués ont mitraillé la victime à Sestao, au nord-ouest de Bilbao.
samedi 21 juin
L’organisation indépendantiste basque ETA a annoncé à Londres avoir déposé dans plusieurs sites balnéaires espagnols des bombes qui commenceront à exploser dans 48 heures si leurs exigences ne sont pas satisfaites (l’organisation d’un référendum sur l’autonomie de la province de Navarre et la libération de 17 prisonniers).
dimanche 22 juin
Le gouvernement espagnol a fait savoir qu’il ne cédera pas aux exigences de l’ETA, ajoutant procéder à un renforcement au maximum des mesures de sécurité et de prévention contre les attentats. Mais la « guerre des vacances » a déjà commencé : une bombe a explosé dans la matinée près de Malaga, sur la Costa del Sol.
mercredi 25 juin
L’ETA-Militaire poursuit sa « guerre des vacances » : quatre bombes ont explosé dans la province d’Alicante (Communauté valencienne). Les attentats se sont produits dans un hôtel, dans le jardin d’une villa, dans un club de tennis et dans un restaurant. Grâce aux avertissements préalables et aux évacuations effectuées par la police, il n’y a aucun blessé.
Un dirigeant de la société Michelin-Espagne, Luis Hergueta Guinea, a été assassiné en début d’après-midi au Pays basque espagnol. Un homme lui a tiré dessus avec un pistolet à Vitoria.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 juin
Attentat commis contre l’Office du tourisme de Biarritz. Le bâtiment a été presque entièrement détruit par plusieurs charges de plastic. C’est le 21e attentat commis au Pays basque français depuis août 1979.
vendredi 27 juin
Une bombe posée par l’ETA a de nouveau explosé sur la côte espagnole, sans faire de blessé. Une organisation d’extrême-droite annonce avoir posé ses propres bombes au Pays basque en représailles à la « guerre des vacances ».
samedi 28 juin
A 20 h 15, quatre membres des Commandos autonomes anticapitalistes ont abattu un garde civil à la retraite (Justino Quindos Lopez, 60) et deux civils (Lopez Elion Camaron et l’employé municipal Muñoz Julio Grau) qui bavardaient dans une rue d’Azkoitia. Les terroristes sont repartis en voiture aussi vite qu’ils étaient arrivés.
mardi 1er juillet
Poursuite de la « guerre des vacances » de l’ETA : une septième et une huitième bombe ont été désamorcées dans la matinée par la police sur la Costa del Sol.
mercredi 2 juillet
Le propriétaire d’un bar d’Amurrio (province d’Alava), Joaquin Becerra Calvente, a été assassiné par l’ETA.
dimanche 6 juillet
L’ETA s’est déclarée prête à mettre fin à sa « guerre des vacances » si des négociations réelles s’ouvrent concernant les questions d’amnistie, d’autonomie de la Navarre et du départ des forces de l’ordre du territoire basque.
Le berger Mixel Aire Etxebarren, dit Xalbador II, a remporté le championnat du Navarre de versolari.
dimanche 13 juillet
Un commando de l’ETA a tendu une embuscade à une patrouille de la garde civile dans le petit port de pêche d’Orion, proche de Saint-Sébastien : trois membres des forces de l’ordre et un terroriste ont été tués. On dénombre également trois blessés. La fusillade a duré plusieurs minutes.
vendredi 18 juillet
Deux hommes masqués de l’ETA ont pénétré dans une carrosserie de Bergara (Guipuzcoa), où, après lui avoir demandé son identité, ils ont abattu de plusieurs balles dans la tête un ouvrier de 23 ans, Ramon Ledo Taboada. Mortellement atteint, le jeune homme est décédé à l’hôpital de Mondragon. Les meurtriers se sont enfuis à bord d’une voiture volée.
mardi 22 juillet
Un garde civil, Francisco Lopez Bescos, a été tué par l’ETA à La Rioja.
mercredi 23 juillet
L’explosion d’une bombe a tué une femme et deux jeunes enfants à Bilbao, près des Arènes. L’engin explosif était dissimulé dans des sacs poubelles à proximité d’un jardin d’enfants.
vendredi 25 juillet
Des membres de l’ETA ont dérobé 8 000 kilos d’explosifs près de Santander.
samedi 26 juillet
Le trafic aérien a été totalement interrompu à l’aéroport de Bilbao suite à une alerte à la bombe. Les avions sont détournés sur l’aéroport de Vitoria jusqu’au lendemain.
lundi 28 juillet
Durcissant ses positions, l’ETA politico-militaire s’est déclaré prêt à utiliser les armes afin d’obtenir une plus large autonomie du Pays basque.
samedi 2 août
Mario Gonzalez Blasco, un homme accusé par l’ETA d’être impliqué en début d’année dans l’assassinat d’un militant basque par l’organisation d’extrême-droite des Bataillons basques espagnols, a été enlevé et exécuté à Eibar.
mercredi 27 août
Un commerçant de Tolède, Jesus Maria Echeveste, a été assassiné à Irun.
mercredi 3 septembre
Un docker de Bilbao âgé de 37 ans, Antonio Fernandez Guzman, a été tué de quatre balles tirées par deux hommes à 8 heures du matin sur le port de Santurtzi (Biscaye). La police soupçonne l’ETA.
samedi 6 septembre
Un capitaine de la police nationale, Basilio Altuna Fernadez de Arroyabe, a été tué d’une balle dans la tête alors qu’il assistait à un spectacle de danse sur une place d’Alava. Le meurtrier a pu fuir en voiture.
samedi 13 septembre
Un lieutenant-colonel du corps de santé de l’armée de 55 ans, José Maria Urquizu Goyogana, a été tué par une homme et une femme de l’ETA dans la pharmacie familiale de Durango (Biscaye). Les meurtriers ont pu s’enfuir à bord d’une voiture volée. 91 personnes ont été victimes d’attentats en Espagne depuis le début de l’année.
samedi 20 septembre
Quatre gardes civils ont été tués par balles alors qu’ils déjeunaient dans un bar de Marquina-Jeméin, dans la province basque de Biscaye. Depuis le début de l’année, 41 policiers et militaires ont été tués dans le conflit basque.
lundi 29 septembre
Un membre de l’Union du Centre démocratique, José Ignacio Ustan, a été enlevé et assassiné par l’ETA à Vitoria.
jeudi 2 octobre
Un retraité de 71 ans, Ramon Coto Abad, a été mortellement blessé à Bilbao par un tueur de l’ETA (il décédera trois jours plus tard à l’hôpital). Le même jour, les terroristes basques ont tué un chauffeur de taxi de 40 ans, Benito Morales Fabian, à Errenteria, près de Saint-Sébastien (Guipuscoa).
vendredi 3 octobre
Trois policiers nationaux ont été assassinés par l’ETA à Durango (Biscaye).
samedi 4 octobre
L’ETA a tué trois gardes civils à Agurain (province d’Alava).
mardi 7 octobre
Le propriétaire d’un bureau de tabac d’Eibar connu pour ses idées de droite, Carlos Garcia Fernandez, a été abattu dans sa boutique par deux membres de l’ETA. Il avait 55 ans.
lundi 13 octobre
Membre du gouvernement militaire de Guipuscoa, le lieutenant-colonel Lorenzo Motos Rodriguez a été assassiné à Saint-Sébastien. Alors qu’il se dirigeait vers sa caserne, il a été mitraillé dans la matinée par trois membres de l’ETA. Grièvement blessé, il est décédé à l’hôpital d’Aranzazu. Il avait 61 ans.
Le gouvernement basque a acheté au conseil provincial d’Alava le palais Ajuria Enea, situé à Vitoria. L’édifice, construit en 1920, va servir de résidence officiel au président de la Communauté autonome basque.
jeudi 23 octobre
L’explosion accidentelle d’une bonbonne de gaz a dévasté peu avant midi une école élémentaire à Ortuella, une ville minière proche de Bilbao. Deux bâtiments se sont complètement effondrés sur les élèves âgés de 5 à 10 ans et les professeurs. Le bilan est extrêmement lourd : 51 morts, dont 48 enfants âgés de 5 à 7 ans, et 30 blessés (un enfant succombera à ses blessures). Certains corps déchiquetés ont été projetés à plusieurs dizaines de mètres. Des centaines de sauveteurs, pompiers, gardes civils ou médecins ont participaient avec les familles aux recherches des survivants et des cadavres. La reine Sophie s’est rendue sur les lieux du drame dans la soirée.
Trois personnes ont été assassinées au Pays basque au cours de la journée : Juan Manuel Garcia Cordero, représentant de Telefonica, a été tué à Saint-Sébastien, l’ancien maire Jaime Arresse (44 ans) vers 14 h 30 dans un bar d’Elgoibar et le professeur Felipez Extremaniana Unanue à Amorebieta-Etxano.
vendredi 24 octobre
Funérailles des 48 enfants tués la veille à Ortuella. L’office funèbre a du être organisée dans un entrepôt, les fortes pluies empêchant la tenue de la cérémonie sur la place principale de la ville. Les membres du gouvernement basque autonome étaient présents, tandis que le gouverneur de la province représentait le gouvernement espagnol.
vendredi 31 octobre
Deux meurtres ont été commis au Pays basque : l’avocat José Maria Pérez a été assassiné à Hernani et Juan de Dios Doval de Mateo à Saint-Sébastien.
lundi 3 novembre
Quatre gardes civils ont été abattus dans la soirée par deux jeunes hommes dans un bar de Zarautz, près de Saint-Sébastien.
mardi 4 novembre
Un coiffeur de Zarautz, Miguel Lasa Arrubarrena, a été assassiné par l’ETA.
jeudi 6 novembre
Des membres de l’ETA ont mitraillé une voiture de la police nationale dans les rues d’Eibar (Guipuscoa) : le policier Alberto Lisalde Ramos (27 ans) a été tué sur le coup et son ami Sotero Mazo Figueroa grièvement blessé (il succombera à l’hôpital).
vendredi 7 novembre
Les principaux partis politiques espagnols font front commun contre la violence au Pays basque. 1 500 personnes ont manifesté à Eibar pour protester contre l’attentat de la veille.
mercredi 12 novembre
Un camionneur de 55 ans, Miguel Zunzunegui Arratibel, a été abattu vers 21 h 30 par deux membres masqués de l’ETA dans une rue d’Ataun (Guipuscoa).
vendredi 14 novembre
Un responsable de l’Alliance populaire de Biscaye, Vicente Zorita Alonso, a été enlevé dans la soirée à Santurce par un commando de l’ETA. A 23 heures, sont corps criblé de balles est retrouvé sur une route. Ses assassins lui ont enfoncé le drapeau espagnol dans la bouche.
lundi 17 novembre
Un garde civil, Juan Garcia Leon, a été abattu par l’ETA à Eibar.
vendredi 21 novembre
Un nouveau garde civil a été tué par l’ETA : Aurelio Prieto Prieto ont été assassinés à Tolosa (Guipuscoa).
dimanche 23 novembre
Un attentat a fait 2 morts et 10 blessés à Hendaye peu avant 19 heures : le passager d’une voiture a ouvert le feu au pistolet-mitrailleur sur les clients d’un café. Au poste-frontière d’Irun, trois jeunes gens soupçonnés par la police française de cette action ont été arrêtés pour avoir forcé un barrage avant d’être remis en liberté sur ordre du commissaire de police espagnole du poste (il sera limogé). L’attentat a été revendiqué par une organisation d’extrême-droite, le Bataillon basque espagnol.
jeudi 27 novembre
Le chef de la police municipale de Saint-Sébastien a été tué dans un attentat peu avant neuf heures du matin. Lieutenant-colonel à la retraite, Miguel Garciarena Baraibar (63 ans) a été abattu par deux hommes qui ont ouvert le feu sur sa voiture avant de prendre la fuite dans un véhicule conduit par un complice. Son chauffeur a été grièvement blessé.
Une voiture piégée par l’ETA a explosé à Logroño, dans la communauté autonome de La Rioja : l’homme d’affaires Miguel Angel San Martin a été tué et deux autre hommes grièvement blessés (dont un inspecteur de la Sécurité sociale qui succombera le 2 décembre).
samedi 29 novembre
2 000 camions sont bloqués au poste-frontière franco-espagnol d’Irun, au Pays basque en raison d’une grève des douaniers. Ceux-ci protestent contre l’arrestation de l’un des leurs soupçonné d’avoir participé à un hold-up.
Départ de Ognate de la première Korrika (« en courant »), une grande course organisée par l’association AEK pour la promotion et la sauvegarde de la langue basque. Pendant plus d’une semaine, un témoin sera passé sans un seul arrêt de main en main, de village en village.
mercredi 3 décembre
Le ministre espagnol de l’Intérieur a reconnu qu’il existait au Pays basque français un petit réseau d’ « informateurs » chargés d’éliminer ou de ramener de l’autre côté de la frontière des activistes basques espagnols. Paris proteste vigoureusement.
samedi 6 décembre
Un homme d’affaires, Ignacio Lasa De Rezola, a été assassiné par l’ETA à Azpeitia (Guipuscoa).
dimanche 7 décembre
La première Korrika s’est achevée à Bilbao.
vendredi 19 décembre
De fortes pluies se sont abattues dans la soirée sur les Pyrénées-Atlantiques, provoquant d’importantes inondations dans le Béarn et au Pays basque. La Nive et la Nivelles sont sorties de leur lit : les bas quartiers d’Ascain, de Villefranque et de Bayonne sont inondés. Plusieurs routes sont coupées.
dimanche 21 décembre
Au Pays basque espagnol, le train Bilbao-Plentzia a déraillé à cause du mauvais temps.
mercredi 24 décembre
Le décret sur la création de l’Ertzaintza, la police de Communauté autonome basque, a été approuvé (création effective en 1982).
samedi 27 décembre
Une tempête a frappé le Sud-Ouest de la France : des rafales de vent enregistrées à plus de 100 km/h ont causé de nombreux dégâts, notamment sur la côte basque (toitures arrachées, arbre abattus, etc). Un cargo néerlandais s’est échoué.
mardi 30 décembre
Un réfugié politique basque considéré par l’Espagne comme un dirigeant de l’ETA-Militaire, José Martin Sagardia, a été tué à 6 h 55 à Biarritz dans l’explosion d’une bombe de forte puissance placée sous sa voiture. Il avait 29 ans. Selon un grand quotidien espagnol, le gouvernement de Madrid emploierait en France d’anciens membres de l’OAS pour lutter contre les terroristes basques.
en décembre
Signature entre le gouvernement basque et le gouvernement national espagnol des conciertos economicos (compétences économiques de l'administration qui peut lever des impôts).
1981
vendredi 30 janvier
La police arrête quatorze membres de l'ETA. Le même jour, une bombe de l'ETA a démoli un transformateur électrique à Tolède.
mardi 3 février
Le roi entame une visite de deux jours aux Pays basque.
vendredi 6 février
José Maria Ryan, ingénieur à la centrale nucléaire de Lemoniz, est assassiné par l'ETA
lundi 9 février
Grève générale et manifestions contre le terrorisme à Bilbao, Vitoria et Saint-Sébastien.
vendredi 13 février
Le militant basque José Arregui meurt en prison après neuf jours d’interrogatoires policiers : démission de sept hauts fonctionnaires du ministère.
nuit du jeudi 19 au vendredi 20 février
L’organisation indépendantiste basque ETA a kidnappé trois consuls : ceux d'Autriche et du Salvador à Bilbao et celui de l’Uruguay à Barcelone.
samedi 28 février
L’ETA libère les trois consuls enlevés le 20 février et annonce la suspension de la lutte armée.
mardi 3 mars
Trois membres du Bataillon Basque Espagnol (BVE) assassinent à Andaye le frère d'un conseiller nationaliste basque.
jeudi 5 mars
L'ETA-Militaire assassine à Bilbao l'officier de police Jose Luis Raimondo Noya.
samedi 7 mars
L'ETA-Militaire dynamite un transformateur électrique à San Sébastian. A Viana, la police arrête cinq membres de cette même organisation.
samedi 14 mars
La police arrête à Pampelune trois membres de l'ETA-Militaire.
jeudi 19 mars
Le lieutenant-colonel Roméo Rotaeche est abattu à Bilbao par une femme de l'ETA-Militaire.
samedi 21 mars
L’ETA-Militaire assassine le colonel Jose Gracia.
Des tueurs du Bataillon basque espagnol ouvrent le feu à Saint-Jean-de-Luz contre trois personnes suspectées d'appartenir à l'ETA. Seule l'une d'entre elles est blessée.
lundi 23 mars
L’armée espagnole est employée contre le terrorisme basque.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 mars
« Nuit bleue » au Pays basque français : six attentats à l’explosif ont été commis par Iparretarrak à Bayonne, Cibourre et Saint-Palais.
dimanche 29 mars
La police arrête trois membres de l'ETA. A Victoria, Jose Aristummuno Mendizabel, membre de l'ETA, est abattu par la police.
lundi 27 avril
Deux transformateurs électriques sont dynamités par l'ETA à San Sébastian. Une personne est blessée.
mercredi 29 avril
L'ETA dynamite deux transformateurs électriques à Iberduero.
vendredi 1er mai
L’organisation nationaliste basque française Iparretarrak s’attaque à deux agences de travail intérimaire à Hendaye.
samedi 11 juillet
Une bombe de l’ETA endommage une centrale électrique à Iberduero.
vendredi 17 juillet
Six transformateurs électriques sont endommagés par des bombes de l'ETA-Militaire dans les environs de San Sébastian.
samedi 25 juillet
Felix Galindez Llino est assassiné par l'ETA-Militaire à Amurrid.
samedi 12 septembre
Une bombe placée par des membres de l'ETA-Militaire a explosé près de San Sébastian, blessant deux gardes civils.
dimanche 29 novembre
Huit membres de l'ETA, soupçonné de préparer l'assassinat de Marcelino Oreja (ancien ministre des Affaires étrangères), ont été arrêtés à Madrid.
1982
vendredi 19 mars
Attentat mortel à Saint-Etienne-de-Baïgorry : deux CRS (Jackie Bouyer et Bernard Roussarie) ont été tués. La police soupçonne Iparretarrak, qui nie toute responsabilité.
mercredi 5 mai
L’ingénieur Ángel Pascual Mugica, directeur de la centrale nucléaire de Lemóniz (en Biscaye), est assassiné à Bilbao par l’ETA.
lundi 10 mai
Les techniciens de la centrale nucléaire de Lemóniz refusent de reprendre le travail.
samedi 17 juillet
Reprise des attentats de l’ETA.
1983
lundi 17 janvier
Libération par ses ravisseurs du jeune Miguel Ignacio Echeverria, le fils de l’un des plus gros industriels du Pays basque. Une rançon a-t-elle été versée ?
vendredi 21 janvier
Arrestation de quatre membres présumés de l’ETA militaire sur la côte basque française.
lundi 7 février
50 000 personnes ont manifesté à Bilbao contre l'ETA.
mercredi 16 février
Début des émissions régulières de la première chaîne de télévision espagnole en langue basque, Euskal Telebista.
mercredi 23 février
Important coup de filet policier au Pays basque français contre l’ETA basque : huit membres de l’organisation ont été arrêtés.
dimanche 27 février
En refusant de prendre possession de leurs sièges, les élus d’Herri Batasuna perdent tous leurs droits au Parlement basque.
dimanche 27 mars
Un artificier de la police espagnole a été tué et un autre grièvement blessé en tentant de désamorcer une bombe dans un magasin de Saint-Sébastien.
samedi 16 avril
A Pampelune, des manifestations ont dégénéré en bagarres opposants partisans et adversaires de l’avortement.
mercredi 4 mai
Une tentative d’enlèvement a tourné au meurtre à Bilbao : deux policiers (le caporal Pedro Barquero et le lieutenant Julio Segarra) et l’épouse de l’un d’eux (Maria Dolores Ledo) ont été tués. Les soupçons pèsent sur l’ETA militaire.
vendredi 1er juillet
Prévoyant un grand attentat de l’ETA-Militaire, le gouvernement espagnol a pris des mesures exceptionnelles dans plusieurs grandes villes.
samedi 30 juillet
Une opération escargot lancée par des militants nationalistes basques a complètement bloqué pendant quelques heures l’autoroute française A63 entre Bayonne et la frontière espagnole.
lundi 1er août
Comme chaque été depuis plusieurs années, des mouvements nationalistes français reprennent leur action anti-touriste au Pays basque français : vers 17 heures, un commando de quatre à cinq personnes a attaqué une villa d’Ascain, incendiant une partie de la maison après avoir fait sortir et ligoter les quatre enfants présents à l’intérieur. Quelques heures plus tard, une voiture de touristes vendéens explosait à Ascara.
jeudi 4 août
Un militant présumé d’une organisation autonomiste basque a été écroué à Bayonne dans l’enquête sur les récents attentats anti-touristes au Pays basque français.
nuit du jeudi 4 au vendredi 5 août
Deux nouveaux attentats visant des touristes ont été commis au Pays basque français : deux voitures ont explosé.
vendredi 5 août
Arrestation de Jean-Paul Hiribarren, militant d’Iparretarrak.
samedi 6 août
La police qui enquêtait sur les attentats anti-terroristes au Pays basque français a arrêté à Bayonne deux hommes transportant des armes.
dimanche 7 août
Alors qu’ils enquêtaient sur les attentats anti-touristes, un gendarme a été tué et un autre blessé lors d’une fusillade survenue à la sortie d’un camping avec quatre militants d’Iparretarrak à Léon, dans les Landes (près de Dax). L’un de ces derniers, Jean-Louis Larre (dit « Popo »), disparaît : IK accuse les forces de police de l’avoir assassiné.
lundi 14 août
De violents affrontements ont opposé dans la soirée à Saint-Sébastien les forces de l’ordre (la police autonome basque) aux partisans de l’indépendance du Pays basque. Les violences ont commencé lorsque quelques centaines de nationalistes ont pris à partie le cortège des autorités locales, avec à leur tête le président du gouvernement autonome, qui participait à la célébration des fêtes patronales de la ville. Une soixantaine de personnes ont été blessées.
vendredi 26 août
Des pluies diluviennes entraînent des inondations dramatiques à Bilbao et dans ses environs, les pires qu’ait connus le Pays basque espagnol depuis le début du siècle : 45 morts, des centaines de personnes sans-abri et des milliards de pesetas de dégâts. De nombreuses routes sont coupées et la quasi-totalité de la capitale basque, qui célébrait la grande semaine de fêtes traditionnelles, est privée d’eau, d’électricité et de gaz ; 600 000 personnes vont rester toute la nuit isolées du reste du monde. Dans la campagne, les cultures sont ravagées et de nombreuses bêtes sont mortes noyées. Egalement touché, le Pays basque français déplore 5 morts, 5 disparus et des centaines de sans-abri, essentiellement dans la région de Saint-Jean-de-Luz. Les communes les plus touchées sont Saint-Pée-sur-Nivelle, Souraïde, Ustaritz, Ascain et Saint-Jean-de-Luz. Des campings ont été dévastés le long de la Nivelle.
samedi 27 août
Le Premier ministre espagnol s’est rendu à Bilbao pour constater l’ampleur des dégâts causés par les inondations.
dimanche 28 août
Le Premier ministre français Pierre Mauroy s’est rendu dans les Pyrénées-Atlantiques pour constater les dégâts causés par les inondations en particulier le long de la Nivelle, près de Saint-Jean-de-Luz. Les communes touchées seront classées sinistrées lors du prochain Conseil des ministres a-t-il déclaré.
mardi 13 septembre
A Biarritz, un commando de trois hommes appartenant au groupe autonomiste basque Iparretarrak a fait exploser une bombe devant le Syndicat d’initiative. Quatre personnes ont été blessées.
dimanche 18 septembre
La nomination d’un « superflic » pour le Pays basque français aurait été décidée par le gouvernement. Ce poste reviendrait au commissaire divisionnaire Alain Touret, qui aurait pour objectif de lutter contre les actions des clandestins d’Iparretarrak.
mercredi 5 octobre
Un officier, Alberto Martin Barrios, capitaine des services de santé de l’armée, a été enlevé par l’ETA.
samedi 15 octobre
Disparition à Bayonne de deux Basques espagnols. Selon les milieux nationalistes, ils auraient été enlevés en France par des agents du gouvernement espagnol.
mardi 18 octobre
Quatre policiers espagnols appartenant aux opérations spéciales ont été interpellés à Bayonne par la police française alors qu’ils tentaient d’enlever un responsable de l’ETA politico-militaire, le numéro trois de l’organisation.
mercredi 19 octobre
Après un ultimatum de deux semaines, le corps du capitaine Alberto Martin Barrios a été retrouvé près de Bilbao. L’officier a été abattu d’une balle dans la nuque. Condamnation unanime de tous les partis politiques, y compris le plus proche de l’organisation paramilitaire basque.
jeudi 20 octobre
Le gouvernement espagnol a adopté de nouvelles mesures de sécurité pour faire face à la menace de l’ETA. De son côté, le ministre espagnol de l’Intérieur a déclaré soutenir jusqu’au bout les quatre policiers espagnols arrêtés en France avant-hier.
vendredi 21 octobre
550 000 manifestants antiterroristes à Madrid.
samedi 12 novembre
Un officier de marine a été assassiné dans la soirée au Pays basque espagnol.
dimanche 4 décembre
Le groupe nationaliste basque Iparretarrak a revendiqué l’incendie du célèbre couturier André Courrèges à Urrugne.
Première action des Groupes antiterroristes de libération (GAL) : quatre militants de ce nouveau groupe ont enlevé à Hendaye Segundo Marey, un attaché commercial français d’origine espagnole âgé de 51 ans. Celui-ci a en fait été confondu avec un militant de l’ETA qui résidait dans la maison voisine…
mercredi 14 décembre
Entrepreneur basque français d’origine espagnole enlevé par erreur le 4 décembre dernier, Segundo Marey a été libéré à l’aube par les GAL près de la frontière franco-espagnole. Pendant sa détention, il a eu les yeux bandés en permanence mais n’a pas été maltraité.
lundi 19 décembre
Un militant présumé de l’ETA a été abattu à Bayonne par des inconnus, alors qu’il se trouvait seul dans le bar où il travaillait comme serveur. L’assassinat est revendiqué par le GAL.
vendredi 28 décembre
Vers 20 h 15, Miguel Goikoetxea, un réfugié basque espagnol soupçonné d’être un important membre de l’ETA militaire, a été grièvement blessé par balle à Saint-Jean-de-Luz alors qu’il rentrait chez lui avec sa femme et ses deux enfants. L’attaque, menée par deux hommes à moto, a été revendiquée par le GAL, leur troisième action depuis leur apparition début décembre.
jeudi 29 décembre
2 000 personnes ont manifesté à Saint-Jean-de-Luz pour protester contre l’attentat de la veille au soir.
dimanche 31 décembre
Le terrorisme a fait 43 victimes en 1983.
1984
lundi 2 janvier
Deux policiers ont été tués dans la matinée à Madrid.
mardi 3 janvier
Deux rafales de mitraillette ont été tirées sur la sentinelle de garde d’une caserne de CRS à Anglet, mais sans faire de victime. L’attaque est revendiquée par le groupe Iparretarrak.
mardi 10 janvier
Des policiers français ont arrêté à Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz dix militants indépendantistes basques espagnols, qui ont été aussitôt soit expulsés dans un pays tiers soit assignés à résidence loin de la frontière franco-espagnole.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 janvier
Cinq militants d’Iparretarrak, dont le frère de Philippe Bidart, sont arrêtés à la suite d’une tentative avortée de conférence de presse. Les policiers ont été mis au courant grâce à une fuite.
samedi 14 janvier
Des militants nationalistes basques ont manifesté à Bayonne pour protester contre la récente expulsion de six réfugiés basques espagnols.
dimanche 29 janvier
Général en retraite, Guillermo Quintana a été abattu en fin de matinée en plein centre de Madrid. Deux autres personnes, dont son épouse, ont été blessées. Les soupçons se portent sur l’ETA militaire. Il avait 67 ans. Ancien commandant de la région militaire de Madrid, l’attitude loyaliste avait fait échouer le putsch de février 1981.
mardi 31 janvier
Intervenant devant l’Assemblée européenne de Strasbourg, le président du Conseil espagnol Felipe Gonzalez a réclamé la réunion d’une conférence internationale sur le terrorisme. Le chef du gouvernement espagnol souhaite notamment une plus grande coopération entre Paris et Madrid au sujet de la question basque. Le même jour, les indépendantistes d'Iparretarak ont annoncé une intensification de la lutte armée en France.
samedi 4 février
L’ETA a assassiné l’un de ses anciens membres. L’ingénieur industriel Miguel Francisco Solaun a été abattu alors qu’il se trouvait dans un café d’Algorta (Biscaye) avec sa femme et sa fille. Il avait trente-neuf ans.
lundi 6 février
Les réfugiés basques espagnols qui suivent une grève de la faim pour protester contre les mesures d’éloignement prises à l’encontre de certains d’entre eux par les autorités françaises ont été expulsés de la cathédrale de Bayonne par les forces de l’ordre. Ils s’installent dans l’église d’Arbonne, près de Biarritz, pour y continuer leur mouvement.
mercredi 8 février
Deux réfugiés basques espagnols, Bixente Perurena (37 ans) et Angel Gurmindo (30 ans), probables militants de l’ETA, ont été assassinés de dix balles tirées à bout portant à 19 h 50 à Hendaye (rue Aizpurdi), au Pays basque français. Le commando d’assassins a réussi à s’enfuir malgré la fermeture de la frontière franco-espagnole (l’attentat sera revendiqué le lendemain par le GAL).
jeudi 9 février
Un millier de personnes ont manifesté à Hendaye contre les assassinats dont sont victimes les réfugiés basques espagnols. D’autres personnes ont protesté à Bayonne, certains s’enchaînant aux grilles de la préfecture. Des hommes politiques basques espagnols sont venus au Pays basque français pour condamner l’attitude de l’Etat français. De l’autre côté de la frontière, au Pays basque espagnol, les réactions ont encore été plus violentes : des camions et des autobus français ont été brûlés à Bilbao et à Saint-Sébastien. Le domicile d’un militant historique de l’ETA a été mitraillé.
vendredi 10 février
Début de la campagne électorale pour l’élection du Parlement autonome du Pays basque.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 février
A 2 h 30, un attentat à l’explosif commis sur une voie ferrée a fait dérailler à Urrugne le train Paris-Madrid. Par chance et grâce au sang-froid du conducteur, aucun blessé n’est à déplorer parmi les 110 voyageurs, mais les dégâts sont très importants. Cette action a été revendiquée par le mouvement basque français Iparretarrak, qui déclarait pourtant jusqu’à présent ne pas vouloir s’en prendre directement aux personnes. Le groupe réclame la libération de cinq de ses militants emprisonnés.
mardi 21 février
Un jeune homme de 21 ans soupçonné d’appartenir à l’ETA a été abattu de 19 balles par la police à son domicile.
jeudi 23 février
Le sénateur socialiste Enrique Casas Vila, tête de liste du PSOE aux élections régionales basques du 26 février pour la province de Guipúzcoa, a été tué par balles par deux inconnus masqués, peu avant 15 h 30, devant son domicile de San Sebastian. Revendication du groupe « Mendenku » (« vengeance ») des Commandos autonomes anticapitalistes, l’ETA militaire affirmant ne pas être responsable.
vendredi 24 février
Grève générale contre la « guerre sale » au Pays basque espagnol : les obsèques d’Enrique Casas Vila, auxquelles participaient le Premier ministre Felipez Gonzalez et toute la direction nationale du Parti socialiste, ont tourné à la manifestation contre le terrorisme.
samedi 25 février
Un militant basque espagnol, Eugenio Guttierrez Salazar, membre présumé de l’ETA, a été abattu dans la matinée par le GAL à Idaux-Mendy, près de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques. La victime enseignait la langue basque à une vingtaine de réfugiés basques espagnols dans une colonie de vacances. 500 personnes ont par ailleurs manifesté à Bayonne pour réclamer la libération du chef présumé de l’ETA militaire, détenu depuis juin 1982.
dimanche 26 février
Election des députés au Parlement basque espagnol, sous forte tension et importante mobilisation policière : large victoire des partis modérés qui ont fait campagne contre le terrorisme de l’ETA. Le Parti nationaliste basque (PNV) est arrivé nettement en tête avec 41,69 %, devant le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) avec 23,22 %. Aucun incident n’a été signalé, mais la peur de la violence a entraîné un fort taux d’abstention.
Le GAL a fait savoir par un communiqué qu’il continuera à répliquer au Pays basque français à toute action de l’ETA militaire.
lundi 27 février
Pour la première fois au Pays basque français, deux manifestations contre le terrorisme ont été organisées à Bayonne : la première, à l’appel des maires basques (généralement membres de l’opposition), a réuni un millier de personnes, la seconde, à l’appel des syndicats CGT, CFDT et FEN, a fait défiler 500 personnes.
mardi 28 février
Les 20 réfugiés basques espagnols qui suivaient une grève de la faim depuis quarante jours dans l’église d’Arbonne (Pyrénées-Atlantiques) ont annoncé la fin de leur mouvement et la reprise des négociations avec les autorités françaises. Ils avaient entamé cette épreuve de force pour protester contre les mesures d’éloignement prises à l’encontre de plusieurs des leurs par l’administration française.
jeudi 1er mars
Double attentat au Pays basque : du côté français, un employé français des chemins de fer, qui se trouvait avec des réfugiés basques espagnols, a été abattu à 8 h 15 à Hendaye (son assassin franchit la frontière avant d’être arrêté par la police espagnole) ; 15 minutes plus tôt côté espagnol, c’est un policier à la retraite qui a été assassiné dans son appartement de Vitoria par trois hommes.
Arrestation dans la soirée à Bayonne du militant d’Iparretarrak Gabi Mouesca. Son compagnon Didier Lafitte, non armé, a été tué d’une balle dans le dos par un policier durant l’opération. Une information judiciaire a été ouverte.
samedi 3 mars
Double attentat à la bombe : le premier au Pas basque espagnol, le second à Barcelone.
Petite manifestation des nationalistes basques français dans le centre de Hendaye.
lundi 5 mars
Un millier de personnes ont assisté à Hendaye aux obsèques du cheminot tué par erreur par le GAL le jeudi 1er mars. Les magasins avaient fermé leurs rideaux en signe de solidarité avec la famille.
L’organisation Iparretarrak accuse la police française d’avoir abattu l’un de ses militants, porté disparu depuis quelques temps. Les forces de l’ordre évoquent pour leur part une opération d’épuration dans le camp des nationalistes basques français.
vendredi 9 mars
Après s’en être pris exclusivement jusque-là aux nationalistes basques, le GAL menace maintenant de s’en prendre à des objectifs français si la marine nationale continue d’attaquer les bateaux espagnols. Il y a deux jours, deux chalutiers espagnols en infraction ont été violemment abordés par des navires de guerre français et neuf marins ont été blessés.
nuit du vendredi 9 au samedi 10 mars
Un camion immatriculé en France a été incendié au Pays basque espagnol.
samedi 10 mars
A la frontière franco-espagnole, des pêcheurs espagnols ont tenté d’empêcher l’importation de poissons provenant de la CEE.
lundi 12 mars
Les marins pêcheurs espagnols ont tenu leur promesse au Pays basque : ils ont incendié deux camions français.
nuit du lundi 12 au mardi 13 mars
Cinq nouveaux camions français ont été brûlés par des marins pêcheurs basques à Saint-Sébastien et au poste-frontière espagnol d’Irun.
mardi 13 mars
Les camions provenant de la CEE sont désormais regroupés après leur passage de la frontière espagnole au Pays basque, avant d’être conduits en convoi par la police autonome basque jusqu’à leur destination.
mercredi 14 mars
La police espagnole a commencé à escorter tous les camions de la CEE en convoi sur les routes d’Espagne. Une association de transporteurs français a demandé aux routiers de la communauté de ne plus circuler de nuit et sans protection en Espagne.
jeudi 15 mars
Jugeant les deux patrons des chalutiers espagnols interceptés par la marine nationale, le tribunal correctionnel de Lorient n’a retenu contre eux que le délit de « pêche en zone interdite » : ils ont été condamnés à 120 000 francs d'amende, 1 200 francs de contravention pour refus d’obtempérer, à la confiscation des poches de chaluts et à 130 000 francs pour les frais de consignation des bateaux. Cette décision, bien que modérée, a entraîné un durcissement de la réaction des pêcheurs basques espagnols : certains ont tenté de couper les câbles et les filets de plusieurs bateaux de pêche français au large de Capbreton tandis que d’autres ont essayé d’inspecter les camions français au poste-frontière d’Irun.
vendredi 16 mars
Réagissant aux mesures récemment adoptés par Paris contre les réfugiés basques espagnols, l’organisation ETA a annoncé qu’elle s’engageait dans une campagne de représailles contre les intérêts français en Espagne.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 mars
Des pêcheurs basques espagnols ont incendié six camions français. Des affrontements se sont produits avec la police chargée de protéger le convoi et plusieurs arrestations ont eu lieu. Depuis le début de la crise, dix-huit camions français ont été détruits ou endommagés en territoire espagnol.
lundi 19 mars
Une voiture piégée a explosé à 13 h 35 dans le centre de Biarritz, rue Victor-Hugo : le conducteur, un Espagnol, a été tué et deux autres personnes blessées légèrement. L’attentat n’a pas été revendiqué. Le véhicule, une R18 probablement volée, portait de fausses plaques d’immatriculation. Toutes les vitres du quartier, réputé fréquenté par des réfugiés basques espagnols, ont été brisées sur 300 mètres.
Une centaine de routiers français bloquent la frontière franco-espagnole près de Hendaye pour protester contre les incendies de la nuit dernière.
mardi 20 mars
La circulation entre la France et l’Espagne est pratiquement bloquée à la frontière basque. 1 500 camions sont immobilisés aux différents péages, en particulier à Biriatou. Dans la matinée, les pêcheurs espagnols ont une nouvelle fois manifesté leur colère contre la France. Après des négociations, il a été décidé de remplacer la police autonome basque par la Guardia civile pour la protection des convois de camions français.
mercredi 21 mars
Durcissement au Pays basque du blocus routier à la frontière franco-espagnole. La voie ferrée entre Hendaye et Irun a également été bloquée par des camions.
jeudi 22 mars
Tard dans la soirée, quatre membres présumés des Commandos autonomes anticapitalistes (dissidence de l’ETA) ont été abattus par la police, au fusil de chasse (!), alors qu’ils venaient de débarquer d’un canot pneumatique dans une petite crique à l’entrée du port de Pasajes. Un cinquième homme a été grièvement blessé. Pedro Isart, José Izura, Rafael Delas et Dionisio Aizpurua venaient de France. Les forces de l’ordre affirment avoir répliqué aux tirs des clandestins.
Les routiers français ont levé dans la matinée le blocus qu’ils menaient à la frontière basque. Les camions français roulent à nouveau en Espagne, en convoi, sous très forte protection policière. Deux gardes civils sont présents sur chaque pont que doivent traverser les convois et une automitrailleuse assurait même le passage à l’un des cols les plus visés par les pêcheurs espagnols. Ceux-ci ont cependant annoncé dans la soirée avoir l’intention de reprendre leurs opérations contres les camions français.
vendredi 23 mars
Un réfugié basque espagnol, Javier Pérez Arénaza, a été abattu vers 13 heures à Biarritz alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture, dans une station-service. La victime, âgée de 33 ans, était le beau-frère de l’un des principaux chefs de l’ETA militaire, Txumin Iturbe. L’attentat a été revendiqué par le GAL. 200 réfugiés basques ont improvisé à 18 heures une manifestation de colère dans les rues de Biarritz et des affrontements ont éclaté avec les CRS. A Saint-Sébastien, 300 personnes ont également manifesté contre la façon dont la police a tué 4 hommes la nuit dernière.
samedi 24 mars
Une manifestation de colère de cinq cents réfugiés basques espagnols, sur un parcours improvisé, a donné lieu à des incidents en fin d’après-midi à Biarritz. Aux cris de « Gonzalez assassin » et « Mitterrand complice », les manifestants s’en sont violemment pris aux CRS qui empêchaient tout accès à l’Hôtel de ville. Les coups de matraque et les jets de grenade lacrymogène ont répondu aux jets de pierre. Des vitrines de magasins ont été détruites, une dizaine de voitures renversées et incendiées par des petits groupes d’une dizaine de jeunes.
mercredi 28 mars
Le gouvernement socialiste espagnol a décrété un moratoire nucléaire : commencée en 1972, la construction contestée de la centrale de Lemoiz (en Biscaye) est arrêtée (les dernières activités sur le site ne cesseront cependant qu’en 1994).
jeudi 29 mars
Le ministère français de l’Intérieur a publié une circulaire interdisant désormais aux futurs réfugiés basques espagnols de résider au Pays basque français et dans les neuf départements du Sud-Ouest. Ils devront choisir d’autres régions plus éloignés de la frontière espagnole.
lundi 2 avril
Un policier a été assassiné à Bilbao.
jeudi 12 avril
Sept personnes, six hommes et une femme, soupçonnées d’appartenir d’être des truands français engagés par le GAL, ont été arrêtées dans la région de Bayonne. Selon des documents saisis, ils s’apprêtaient à commettre un nouvel attentat contre un ou deux réfugiés basques. Ils étaient connus pour des vols de voiture, des braquages et attaques avec violence. Trois d’entre eux sont domiciliés à Bordeaux, les autres à Paris, Nîmes, Toulouse et Alger.
vendredi 13 avril
Trois personnes ont été tuées à Pampelune : un ancien commandant d’infanterie a été abattu par deux hommes qui ont réussi à prendre la fuite ; peu après, deux policiers ont été tués par l’explosion de la voiture qui avait servi aux tueurs.
Dans un entretien accordé à la Dépêche du Midi, le Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez estime que les principaux membres de l'état-major de l’ETA-Militaire se cachent en France. Il ajoute qu’aucune politique de rapprochement entre Paris et Madrid ne sera possible tant que la France continuera à considérer comme des réfugiés des « assassins qui sévissent si impitoyablement en Espagne ».
samedi 14 avril
Un huitième membre présumé du GAL a été arrêté alors qu’il circulait à bord d’une voiture munie de fausses plaques. Il s’agit encore une fois d’un truand bordelais.
samedi 21 avril
Attentat au Pays basque espagnol : un garde civil a été abattu à Bilbao.
jeudi 3 mai
Un Basque espagnol a été assassiné au Pays basque français, près de Saint-Etienne-de-Baïgorry, et un autre blessé par deux hommes qui se sont enfuis à moto. Les deux victimes seraient des militants de l’ETA militaire. Cet attentat a été revendiqué par le GAL.
Un garagiste a été assassiné dans la soirée à Irun.
vendredi 4 mai
Des militants basques ont manifesté à Saint-Martin-d’Arrossa (Pays basque français) pour protester contre le meurtre d’un réfugié basque espagnol commis la veille et revendiqué par le GAL.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai
Attentat à l’explosif contre un concessionnaire Renault à Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 mai
Un attentat à la bombe a détruit une vedette de la marine espagnole en rade de Fontarrabie, face à la ville française d’Hendaye. Un marin a été tué.
mercredi 16 mai
« Bavure judiciaire » au Pays basque français : la Cour d’appel de Pau a ordonné la libération pour vice de forme de cinq des sept membres présumés du GAL arrêtés récemment alors qu’ils préparaient des attentats et inculpés d’association de malfaiteurs. Les méthodes du juge d’instruction sont au cœur du problème.
mardi 12 juin
Nouvel incident franco-espagnol lié à la pêche dans les eaux du golfe de Gascogne : dans la soirée, des pêcheurs basques espagnols ont arraisonné le chalutier français Gars d’Armor. Des cailloux ont été jetés sur les marins français. Un patrouilleur militaire espagnol a ensuite remorqué le navire français jusqu’au port basque de Pasajes. L’équipage incriminé affirme avoir pêché dans les limites des eaux françaises.
mercredi 13 juin
Dans la matinée, la police côtière française a intercepté et conduit à La Rochelle un chalutier espagnol en infraction dans le golfe de Gascogne. Les autorités françaises nient toute intention de représailles après la saisie d’un bateau de pêche français par des pêcheurs basques la veille.
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 juin
Un camion français a été incendié au Pays basque espagnol (cette action sera revendiquée par un groupe de soutien aux prisonniers et réfugiés basques).
jeudi 14 juin
Alors qu’une nouvelle crise de la pêche a éclaté entre la France et l’Espagne, le ministre français de l’Intérieur Gaston Defferre, accompagné de plusieurs directeurs de son ministère, a effectué une visite officielle à Madrid pour s’y entretenir du problème basque avec son homologue espagnol José Barrionuevo. Les deux hommes ont décidé d’harmoniser leurs politiques et d’employer tous les moyens dans la lutte contre le terrorisme afin d’empêcher que chacun des deux pays ne serve de base arrière pour des actes criminels commis sur le territoire de l’autre. Le gouvernement espagnol s’est notamment engagé à poursuivre les membres du GAL qui viennent assassiner des militants basques espagnols sur le territoire français. Dans la soirée, un garde civil espagnol qui appartiendrait aux services de renseignement a été tué dans l’explosion de sa voiture piégée près de Saint-Sébastien. Les débris du véhicule ont été projetés à plusieurs dizaines de mètres.
Le tribunal correctionnel de Bayonne a relaxé quatre militants basques soupçonnés d’appartenir au mouvement séparatiste Ipparetarrak. Deux autres restent en prison.
vendredi 15 juin
Un violent accrochage entre la police espagnole et trois membres présumés de l’ETA militaire a fait deux morts et deux blessés dans un immeuble d’Hernani : après la reddition d’un des trois terroristes, les forces de l’ordre ont donné l’assaut à la grenade, tuant les deux hommes qui résistaient encore. Des armes et des explosifs ont été découverts dans l’appartement calciné. Plus tard dans la journée, une moto piégée a explosé à Biarritz devant un bar fréquenté par des sympathisants de la cause basque : deux Basques espagnols ont été gravement blessés.
Le patron du chalutier français arraisonné il y a trois jours par des marins pêcheurs basques a été relaxé par le tribunal espagnol de Saint-Sébastien, la preuve n’ayant pu être apportée que le Gars d’Armor naviguait dans les eaux espagnoles lors de sa capture.
samedi 16 juin
Le Groupe antiterroriste de libération (GAL) a revendiqué l’attentat de la veille contre un bar de Biarritz fréquenté par des réfugiés basques espagnols. Le jour même quatre membres présumés de cette organisation sont arrêtés et placés en garde à vue à Bayonne.
lundi 18 juin
Les quatre membres présumés du GAL interrogés depuis quatre jours à Bayonne ont avoué être les auteurs ou les complices de l’attentat à l’explosif survenu le 15 juin devant un bar de Biarritz. Ils ont été inculpés.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 juillet
A Saint-Jean-de-Luz (Pays basque français), deux hommes circulant à moto ont lancé un engin explosif dans le bar de la Consolation, fréquenté par des réfugiés basques espagnols. Trois personnes ont été blessées, dont une grièvement. Cet attentat sera revendiqué par le GAL.
vendredi 13 juillet
A Bilbao, l’organisation terroriste basque ETA-Militaire a fait savoir qu’elle allait durcir sa campagne contre les intérêts d’origine française sur le territoire espagnol en raison des récentes opérations franco-espagnoles visant à lutter contre le terrorisme de part et d’autre des Pyrénées..
nuit du vendredi 13 au samedi 14 juillet
Attentats anti-français en Espagne, probablement commis par l’ETA : un car et quatre voitures à Pampelune ont été détruits à Pampelune par des cocktails Molotov.
samedi 14 juillet
A Barcelone, une succursale du Crédit lyonnais a été attaquée par quatre hommes se réclamant du Grapo mais venant en aide à l’organisation basque : après s’être fait remettre 16 000 francs et avoir évacué les clients et employés, ils ont fait sauter l’établissement.
dimanche 15 juillet
Un attentat anti-touriste a été commis au Pays basque français : vers 6 heures, l’explosion d’une bombe a légèrement endommagé la façade et la toiture de l’office du tourisme de Saint-Jean-Pied-de-Port. L’organisation Iparretarrak a revendiqué l’attentat. Durant le week-end une centaine de voitures françaises et étrangères ont vu leurs pneus crevés à Saint-Jean-de-Luz ; seuls les véhicules immatriculés 64 ont été épargnés…
lundi 16 juillet
La garde civile espagnole et la police basque ont mis en place un dispositif visant à protéger les véhicules étrangers, particulièrement français, qui circulent au Pays basque espagnol.
samedi 21 juillet
Un cocktail Molotov a été jeté contre le local d’un concessionnaire Renault à Bilbao, sans faire de victime.
dimanche 22 juillet
Deux voitures immatriculées en France ont été incendiées à l’aide de cocktails Molotov à Saint-Sébastien.
lundi 23 juillet
Nouvel attentat anti-français au Pays basque espagnol : deux camions ont explosé, sans faire de victime, à Irun.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 juillet
Les pneus de plusieurs dizaines de voitures de touristes ont été crevés au Pays basque français, à Hendaye, Bidart, Ascain et Bayonne. La fréquentation touristique est en baisse de 30 % sur la côte de cette région. La municipalité de Bidart s’engage à rembourser les réparations.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 juillet
Deux camions français ont été brûlés au Pays basque espagnol.
lundi 30 juillet
Le numéro deux présumé de l’ETA-Militaire, Eugenio Etxebeste, a été arrêté par des CRS lors d’un contrôle d’identité à Anglet, près de Bayonne.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 août
Trois voitures françaises ont été incendiées à Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol.
samedi 4 août
Nouvel attentat antifrançais au Pays basque : une voiture immatriculée en France a été incendiée.
dimanche 5 août
L’ETA Politico-Militaire a revendiqué un attentat commis contre le Palais de justice d’Anvers, en Belgique.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 août
Une nouvelle voiture française a été incendiée à Deva, au Pays basque espagnol. Il s’agit de la 36e voiture immatriculée en France à être ainsi détruite depuis début juillet.
lundi 6 août
Visite à Madrid du ministre français de l’Intérieur Pierre Joxe. La question basque était au cœur des discussions avec son homologue espagnol José Barrionuevo. Les deux hommes ont assuré que la collaboration antiterroriste de la France et de l’Espagne était bonne. En un mois et demi, Paris a procédé à l’expulsion d’une trentaine de militants basques tandis qu’en représailles 160 attentats anti-français ont été commis en Espagne. M. Joxe a demandé un renforcement des mesures de protection des intérêts français.
nuit du lundi 6 au mardi 7 août
Une dizaine de véhicules ont eu les pneus crevés à Saint-Jean-de-Luz, tandis qu’une voiture française a été sérieusement endommagée à Vitoria.
mardi 7 août
Un membre présumé de l’ETA Politico-Militaire a été tué et un autre blessé par la Garde civile au cours d’une fusillade qui s’est produite durant un contrôle d’identité sur une petite route d’Oyarzun, à 15 kilomètres de la frontière française. Trois membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés. Les contrôles à la frontière ont été renforcés.
nuit du mardi 7 au mercredi 8 août
Une bombe a explosé à l’intérieur du Syndicat d’initiative de Saint-Jean-de-Luz : pas de blessé mais des dégâts importants. L’attentat a été revendique par le mouvement indépendantiste basque Iparretarrak.
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 août
Des engins explosifs ont partiellement détruits les locaux de concessionnaires Citroën à Saint-Sébastien.
jeudi 9 août
La Cour d’appel de Pau a donné un avis favorable à l’extradition vers l’Espagne de quatre militants présumés de l’ETA, accusés d’avoir commis plusieurs assassinats. Le gouvernement français doit maintenant prendre la décision finale. C’était la première fois depuis 1981 qu’une Cour française devant ainsi statuer sur une telle extradition. Le même jour un dirigeant présumé de l’ETA arrêté le 30 juillet dernier a été expulsé de France et embarqué dans un avion à destination de Saint-Domingue.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 août
Des inconnus ont mis le feu à une voiture et à un autocar français au Pays basque espagnol, à Lasarte et à Saint-Sébastien.
vendredi 10 août
La Ligue des droits de l’homme s’est déclarée défavorable aux extraditions vers l’Espagne des quatre militants présumés de l’ETA, autorisées la veille par la justice française. Le porte-parole du gouvernement français Roland Dumas a déclaré que la France ne devait devenir un terrain de manœuvre pour les réfugiés politiques. Au Pays basque espagnol, un député d’Herri Batasuna (proche de l’ETA) a déclaré que la population basque allait multiplier ses actions contre les intérêts français en Espagne.
nuit du vendredi 10 au samedi 11 août
Deux attentats contre des intérêts français au Pays basque, une banque (Société générale) et une succursale Renault, ont fait une dizaine de blessés légers parmi les passants à Bilbao. Les dégâts sont importants.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 août
Un incendie, probablement criminel, a détruit à Bayonne les locaux d’une entreprise employant des Basques espagnols.
lundi 13 août
Pablo Grude Pego, dirigeant des Commandos autonomes anti-capitalistes a été tué lors d’une fusillade avec la Garde civile à Lasarte (Guipúzcoa) alors qu’il venait de faire exploser, avec une complice, deux bombes devant une succursale Citroën.
L’Union de défense des intérêts touristiques du Pays basque a organisé une manifestation contre le terrorisme et l’anti-terrorisme à Saint-Jean-de-Luz. Des dizaines de commerçants, hôteliers et restaurateurs ont dit non à la violence qui met à mal leurs activités.
mardi 14 août
Cinq attentats à la bombe anti-français ont été commis en Espagne : deux ou trois jeunes gens ont pénétré dans les locaux de deux succursales de la Régie Renault à Madrid et à Barcelone pour y déposer des engins explosifs après avoir fait évacuer le personnel et les clients. Pour la première fois, de tels actes terroristes ont eu lieu en Andalousie : à Grenade, ce sont des concessionnaires Citroën et Renault qui ont été frappés. Ces quatre attentats, qui n’ont pas fait de victime mais d’importants dégâts, ont été revendiqués par le Grapo. A Madrid, les artificiers de la police ont fait exploser sous contrôle une bombe déposée dans une agence de la BNP à Madrid. Au Pays basque espagnol, une 42e voiture immatriculée en France a été partiellement incendiée.
La manifestation de soutien aux réfugiés basques espagnols organisée pour le lendemain par différentes associations proches des nationalistes à Hendaye a été interdite par les autorités françaises. La Coordination nationaliste maintient son mot d’ordre.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 août
Une bombe de forte puissance a détruit vers 23 h les locaux d’un concessionnaire Talbot à Bilbao. Un appel téléphonique à la police, une heure plus tôt, avait permis d’évacuer le quartier. A 1 heure du matin, un autre attentat, également averti par un coup de fil anonyme, a frappé une agence de la BNP à La Corogne. Enfin, les bureaux d’un agent consulaire français à Gijón a été soufflé par une explosion à 4 h 30. Le dernier attentat a été revendiqué par le Grapo.
Deux hommes et une femme ont mitraillé un commissariat de police de Bilbao.
mercredi 15 août
Manifestation sous tension à Hendaye : environ 500 soutiens aux réfugiés basques espagnols ont pu manifester en fin de matinée sans incident malgré l’interdiction des autorités et sous forte présence policière. De l’autre côte de la frontière, environ 5 000 personnes ont protesté à l’appel d’Herri Batasuna dans la ville voisine de Fontarrabie contre les extraditions autorisées vers l’Espagne de quatre militants de l’ETA.
jeudi 16 août
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Portugalete (Biscaye) contre les extraditions de militants basques approuvés par la justice française.
vendredi 17 août
Sous forte protection policière et en présence des comités de soutien aux accusés, la Cour d’appel de Pau, qui devait examiner une nouvelle demande d’extradition de deux militants basques vers l’Espagne, a décidé de reporter son jugement au 24 août. De nouveaux attentats anti-français se sont produits au Pays basque espagnol : une bombe dans un bar de Bilbao et une voiture incendiée à Saint-Sébastien. Le ministre espagnol de l’Intérieur a décidé d’étendre à toute l’Espagne les mesures de protection des intérêts français.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 août
Au Pays basque espagnol, notamment à Saint-Sébastien, des cocktails Molotov ont été lancés contre des voitures immatriculées en France.
samedi 18 août
Des inconnus ont incendié à Bayonne un camping-car immatriculé à Paris. Son occupant a été brûlé au visage et aux jambes.
dimanche 19 août
La « guerre des drapeaux », basques contre espagnols, a donné lieu à de violentes échauffourées dans la soirée à Bilbao. Matraque en main et à coups de grenades lacrymogènes, les forces de l’ordre ont violemment réprimé les manifestations des nationalistes basques. 178 personnes ont été blessées. La colère des nationalistes a éclaté en raison de l’ordre donné par le gouverneur civil de la province de Biscaye de faire hisser le drapeau espagnol à côté du drapeau basque à l’occasion des traditionnelles semaines de fêtes de l’été.
lundi 20 août
Deux attentats ont été commis dans la province de Biscaye : une bombe a explosé sur le passage d’une voiture de police faisant cinq blessés, dont une fillette de 9 ans, tandis qu’une grenade a été lancée contre une caserne de la Garde civile.
La « guerre des drapeaux » s’est poursuivi toute la journée à Bilbao mais le calme est revenu dans la soirée.
mercredi 22 août
La Cour d’appel de Pau a étudié, sous haute sécurité, le cas de trois militants basques réclamés par l’Espagne pour des attentats et des meurtres de gardes civils. Leurs partisans, venus nombreux, ont manifesté leur soutien à la sortie du tribunal et devant la prison.
jeudi 23 août
Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement socialiste espagnol a proposé, par l’intermédiaire du ministre de l’Intérieur, une négociation directe avec l’ETA-Militaire pour parvenir à la fin des violences, avec la possibilité d’une amnistie ou d’un pardon pour les terroristes repentis. Pour les durs de l’organisation terroriste basque, cette proposition ressemble plus à une reddition qu’à une négociation. En France, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur a révélé l’étendue de la collaboration qui s’est installée entre la France et l’Espagne au sujet de la question basque : Paris a procédé à l’expulsion de 24 militants basques espagnols vers des pays d’Amérique latine, l’extradition de 4 autres vers l’Espagne a été autorisée par la justice française et enfin les 600 réfugiés basques espagnols vivant en France sont fichés par les polices des deux pays.
vendredi 24 août
Sous la surveillance de dizaines de CRS, la Cour d’appel de Pau a rendu un avis favorable à l’extradition de quatre militants basques réclamés par l’Espagne. Membres supposés de l’ETA, ils auraient participé à des attentats sur le territoire espagnol. Présents dans la salle d’audience, leurs amis et leurs familles ont fait part de leur colère aux cris de « fascistes » et « vive l’ETA-Militaire » avant d’aller manifester devant la prison, où huit détenus basques suivent une grève de la faim ! Un cinquième militant basque a échappé à cet accord d’extradition. Par ailleurs l’ETA a rejeté l’offre de négociations lancée la veille par le gouvernement espagnol.
samedi 25 août
Des bagarres ont fait 18 blessés à Bilbao dans la soirée.
Deux voitures immatriculées en France ont été brûlées à Pampelune. Depuis le début du mois de juillet ce sont 47 véhicules qui ont été incendiés en Espagne, essentiellement au Pays basque. 800 personnes ont manifesté dans le calme contre les extraditions à Hasparren, près de Bayonne.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 août
Une voiture française a de nouveau incendiée à Bilbao.
lundi 27 août
La maison de vacance d’une famille française a été incendiée dans la province basque espagnole du Guipúzcoa.
nuit du mardi 28 au mercredi 29 août
Un commando de l’ETA a incendié un camion français au Pays basque espagnol.
vendredi 31 août
Une baisse importante de la fréquentation touristique (de 20 à 40 %) a été constatée sur la côte du Pays basque français durant cet été 1984.
dimanche 9 septembre
Organisation à Biarritz, à Saint-Jean-de-Luz et à Bayonne de manifestations de soutien aux huit militants basques espagnols menacés d’expulsion vers l’Espagne et qui suivent une grève de la faim depuis près d’un mois.
lundi 10 septembre
Le ministère français de la Justice dément les propos des proches des militants basques en grève de la faim qui affirment que deux d’entre eux sont dans un état désespéré. Pour les autorités l’état de santé des Basques incarcérés n’inspirent aucune inquiétude.
mardi 11 septembre
Après avoir rencontré les détenus basques en grève de la faim, le président de la Ligue des droits de l’homme Yves Jouffa affirme qu’ils sont très affaiblis mais qu’aucun d’entre eux n’est dans le coma.
mercredi 12 septembre
Manifestation à Paris des soutiens aux militants basques espagnols en grève de la faim, devant le ministère de la Justice (où certains se sont enchaînés) puis devant la prison de Fresnes. Ils réclament le statut de réfugié politique pour les détenus menacés d’extradition vers l’Espagne. En visite à Paris, le ministre espagnol de la Justice a déclaré qu’ils n’étaient que des détenus de droit commun.
vendredi 14 septembre
L’un des militants basques espagnols qui suivent depuis 38 jours une grève de la faim à la prison de Fresnes a du être placé sous perfusion pendant trois heures. Des manifestations de soutien se sont déroulées au Pays basque espagnol, où deux attentats anti-français ont été commis.
samedi 15 septembre
Un millier de personnes ont manifesté à Bayonne contre les extraditions.
vendredi 21 septembre
A l’issue de cinq heures de délibérés, la Chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté les pourvois formés par les sept militants basques espagnols menacés d’extradition par la France vers l’Espagne. La décision de la Cour d’appel de Pau autorisant ces extraditions est ainsi officiellement confirmée. Dans la soirée, de violents incidents ont éclaté au Pays basque espagnol entre militants basques et forces de l’ordre à l’occasion d’une manifestation de protestation. Deux hommes ont par ailleurs été arrêtés en possession d’armes près du casino de Biarritz : le Français, ancien légionnaire, et l’Espagnol devaient commettre plusieurs attentats anti-basques pour le compte du GAL.
Dans l’après-midi, un habitant de la province de Biscaye a été assassiné dans un attentat revendiqué par l’ETA-Militaire.
samedi 22 septembre
Quelques centaines de manifestants ont protesté dans les rues de Bayonne contre les extraditions et les expulsions de militants basques.
dimanche 23 septembre
Première dans les relations franco-espagnoles : le gouvernement français a décidé d’extrader vers Madrid trois des sept séparatistes basques réclamés par la justice espagnole et qui suivaient une grève de la faim à la prison de Fresnes. L’avocat des trois hommes a décidé de saisir le Conseil d’Etat, un recours non suspensif de la décision des juges. Pour obtenir ces extraditions, les autorités espagnoles avaient du accepter les quatre conditions du gouvernement français : les extradés seront remis à la justice et non à la police ; ils ne pourront pas être placés en garde à vue pour une nouvelle accusation non examinée par les tribunaux français ; ils pourront choisir leurs avocats et ne seront interrogés qu’en sa présence ; ils pourront être visités dans leurs cellules par des observateurs étrangers. Les quatre autres militants menacés d’extradition ont quant à eux été immédiatement expulsés vers le Togo à bord d’une Caravelle qui a décollé de l’aéroport militaire de Villacoublay. Des manifestations de colère spontanées ont aussitôt éclaté au Pays basque à l’annonce de cette nouvelle. Des incidents ont été constatés du côté français, à Saint-Jean-de-Luz et à Ciboure, où le maire a été blessé.
nuit du dimanche 23 au lundi 24 septembre
Nuit de violence à Saint-Sébastien : jets de pierres et de cocktails Molotov, bus incendiés ont été suivis par les charges brutales de la police. D’autres villes du Pays basque espagnol ont été touchées par les heurts, comme à Bilbao. Un peu partout la population, sans participer directement, a montré son soutien aux émeutiers. En France, un attentat a sérieusement endommagé, mais sans faire de victime, le nouveau bâtiment du Conseil régional de Midi-Pyrénées à Toulouse. L’attentat a été revendiqué par un homme au fort accent basque qui évoque une réaction aux extraditions. Quelques heures plus tard, plusieurs cocktails Molotov ont été lancés contre la façade de la sous-préfecture d’Oloron-Sainte-Marie. Un train a également été visé par le même genre d’objets.
lundi 24 septembre
Manifestation de colère d’une centaine de Basques français à Bayonne, sous la surveillance de plusieurs centaines de CRS. Sur le plan politique, l’UDF et les radicaux de gauche approuvent les trois extraditions mais le Parti socialiste est divisé. Le porte-parole du PS, Jean-Pierre Destrade, député des Pyrénées-Atlantiques a déclaré que son mouvement avait du mal à assumer cette décision politique. Le PSU a quant à lui manifesté son opposition devant ce choix d’extrader les trois militants basque.
nuit du lundi 24 au mardi 25 septembre
Deux véhicules portant des plaques d’immatriculation françaises ont été attaqués au Pays basque espagnol : une voiture a été incendiée à Saint-Sébastien et un camion près de la frontière. Des manifestants ont également pénétré dans une usine Michelin à Lasarte pour dévaster les bureaux.
mardi 25 septembre
Protestant contre les attaques subies la nuit dernière par certaines de leurs collègues, des camionneurs français ont établis des barrages filtrant à la frontière franco-espagnole, à Hendaye. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans le calme contre les extraditions des militants basques à Paris à l’appel de plusieurs organisations d’extrême-gauche.
mercredi 26 septembre
Le Conseil d’Etat a approuvé, sur le fond et sur la forme, les décrets d’extradition des trois militants basques réclamés par Madrid : un avion militaire les a transférés dans la soirée même vers l’Espagne. La grève générale organisée au Pays basque espagnol et en Navarre à l’appel des organisations indépendantistes a été inégalement suivie : ville morte à Saint-Sébastien alors que les magasins du centre de Bilbao sont restés ouverts ; seulement 30 des 4 000 employés des chantiers navals de Biscaye ont voté l’arrêt du travail. De nombreux heurts avec les forces de l’ordre se sont produits en divers endroits : 25 personnes ont été arrêtées. De nouveaux véhicules français ont été brûlés dans le nord de l’Espagne et en réaction les camionneurs français continuent de bloquer tous les postes-frontières et empêchent le passage des transporteurs espagnols. Une manifestation de protestation a réuni 1 500 personnes dans la soirée à Bayonne malgré l’interdiction de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et des échauffourées ont éclaté à l’issue du défilé.
jeudi 27 septembre
Le Pays basque, qu’il soit français ou espagnol, connaît un certain apaisement. Les récents excès semblent lasser une grande partie de la population. La frontière reste cependant toujours bloquée par les camionneurs français à Hendaye. Leurs représentants ont rencontré dans la soirée des responsables gouvernementaux français et espagnols pour tenter de trouver une solution à la crise. Les routiers réclament des mesures de protection supplémentaire et l’indemnisation des véhicules endommagés depuis le mois de mars.
nuit du jeudi 27 au vendredi 28 septembre
Attentat meurtrier de l’ETA au Pays basque espagnol, à Alegria. Prévenus par téléphone de la présence d’une bombe sur une voie ferrée, les gardes civils sont tombés dans un piège : trois d’entre eux ont été tués et cinq autres blessés.
vendredi 28 septembre
L’organisation indépendantiste ETA menace de s’en prendre aux intérêts français dans toute l’Espagne. De leur côté, les camionneurs français, satisfaits des assurances données par le gouvernement espagnol (versement rapide d’indemnités pour les routiers sinistrés et protection de la garde civile), ont levé le blocus de la frontière à Hendaye.
samedi 29 septembre
La police française a interpellé à Biarritz un responsable de l’ETA-Militaire, Tomas Linazza Echevarria (28 ans) qui était armé. Considéré comme le chef de la section action du mouvement indépendantiste, il a été écroué à Bayonne. Ne faisant pas l’objet d’un mandat d’arrêt international, il sera simplement jugé pour port d’armes illégal et infraction à l’arrêté d’assignation à résidence. Une alerte de bombe a par ailleurs entraîné une brève évacuation de la gare de Bayonne dans l’après-midi.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 septembre
Le ministre espagnol de l’Intérieur a annoncé que Madrid allait demander l’extradition du dirigeant de l’ETA Tomas Linazza Echevarria et ce bien que la France avait déjà refusé celle-ci une première fois en 1981.
dimanche 30 septembre
Journée du Parti nationaliste basque : le président du gouvernement autonome basque a déclaré que l’ETA-Militaire bénéficiait toujours d’un soutien populaire qui l’a rend « viable et durable ».
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Errenteria, près de Saint-Sébastien, pour réclamer la libération par la France de Tomas Linazza.
jeudi 11 octobre
A la veille de la visite du président Mitterrand au Pays basque, une balise de l’aéroport de Biarritz a été détruite par un attentat à l’explosif revendiqué par le groupe clandestin Iparretarrak.
vendredi 12 octobre
Après une courte étape dans la matinée à Pau, où il s’est entretenu avec les dirigeants d’Elf Aquitaine, le président Mitterrand est arrivé au Pays basque français. Dans un discours prononcé sous tension à Bayonne, le chef de l’Etat a préconisé la fermeté et dénoncé la violence des extrémistes en mettant en garde les terroristes qui utilisent le Pays basque français comme base arrière. Mais, tout en disant non à l’autonomie basque, il a également voulu faire preuve d’ouverture à l’égard de l’identité régionale, qui doit être protégée. Il a tenu à aller saluer la foule où se mêlaient sifflets et applaudissements, alors que plusieurs organisations avaient organisé une manifestation contre les extraditions. Plusieurs militants ont été arrêtés.
nuit du lundi 29 au mardi 30 octobre
A 1 h 15, un attentat a la dynamite a ravagé le bureau du conseiller général Pierre Roger à Mauléon. Revendication du mouvement indépendantiste Iparretarrak. Au même moment, la villa de M. Roger a Saint-Pée-sur-Nivelle. Les indépendantistes ne pardonnent pas à cet élu, non rattaché à un parti d’avoir licencié une centaine de personnes dans son entreprise et d’avoir fait appel à des investisseurs parisiens…
nuit du mercredi 31 octobre au jeudi 1er novembre
Nouvel attentat anti-français au Pays basque espagnol : un camionneur a été légèrement blessé près de Saint-Sébastien dans l’incendie de son véhicule, qui a été la cible d’un cocktail Molotov.
jeudi 1er novembre
Une voiture française a été incendiée dans la matinée près d’Irun.
vendredi 2 novembre
Dans la soirée, une femme et une fillette ont été blessées dans un attentat commis contre une caserne de la garde civile au Pays basque espagnol.
jeudi 8 novembre
Un homme a été abattu au Pays basque espagnol par un commando se revendiquant de l’ETA.
Arrestation à Biarritz d’un responsable présumé des Commandos autonomes basques, interdits de séjour.
jeudi 15 novembre
L’explosion d’une bombe placée dans la cabine d’un camion français a blessé légèrement trois personnes au Pays basque espagnol. Deux autres poids-lourds français ont été visés par un attentat en Espagne.
vendredi 16 novembre
Abordé dans un bar par trois hommes masqués, un Français a été abattu au Pays basque espagnol. Ses agresseurs sont parvenus à s’enfuir. D’après les milieux nationalistes basques, la victime était considérée comme un membre présumé du GAL (cet assassinat sera revendiqué le 18 novembre par l’ETA-Militaire).
mardi 20 novembre
Alors qu’il quittait sa clinique pédiatrique, le docteur Santiago Brouard, l’un des principaux dirigeants de la coalition indépendantiste Herri Batasuna, a été tué à Bilbao d’une balle dans la tête par deux hommes du GAL (Luis Morcillo et Rafael Lopez Ocaña). Député considéré comme un dur au sein de son mouvement, il avait 65 ans. Dans la soirée, les amis et partisans de la victime se sont violemment heurtés aux forces de l’ordre.
mercredi 21 novembre
Alors qu’il circulait dans une voiture militaire, le général Luis Roson Pérez (frère d’un ancien ministre de l’Intérieur) a été grièvement blessé dans un attentat commis vers midi au cœur de Madrid. Les coups de feu ont été tirés par deux hommes en moto qui sont parvenus à prendre la fuite. Le chauffeur du général a été gravement touché. La police soupçonne un acte de représailles de l’ETA après l’assassinat la veille d’un membre important d’Herri Batasuna.
jeudi 22 novembre
Grève générale de 24 heures au Pays basque espagnol très largement et suivie et organisée en signe de deuil à l’appel de toutes les formations politiques et syndicales de la province : pas de transports, pas de commerces ouverts, des hôpitaux marchant au ralenti… Entre 10 000 et 30 000 personnes ont manifesté en faveur de l’indépendance devant la mairie de Bilbao aux cris de « Vive l’ETA-Militaire ». Pour la première fois, le drapeau basque avait été installé sur le fronton de l’édifice. La journée à hauts risques n’a pas été marquée par de violents incidents. Dans la soirée, des milliers de voitures ont accompagné la dépouille du docteur Brouard vers sa dernière demeure, le cimetière de son village natal, Lekeitio ; sur les 50 kilomètres de route du trajet, des dizaines de milliers de personnes l’ont salué le poing levé en criant « Vive l’indépendance » et « Plus de mitraillettes pour l’ETA ». Dénonçant l’escalade de la violence, le Premier ministre Felipe Gonzalez a assuré à Madrid que son gouvernement poursuivra sa politique de fermeté et de dialogue.
Le tribunal de grande instance de Bayonne a condamné un dirigeant présumé de l’ETA-Militaire, Tomas Linaza, à six mois de prison ferme pour détention d’arme et infraction à une interdiction de séjour. Madrid n’a pas encore demandé son extradition.
vendredi 23 novembre
L’ETA-Militaire a proposé dans un communiqué un cessez-le-feu au gouvernement espagnol à condition que « les libertés et les droits soient rendus au peuple basque ».
De violents affrontements ont opposé au Pays basque espagnol les forces de l’ordre aux ouvriers des chantiers navals qui protestaient contre les plans de reconversion du gouvernement. Un homme a succombé à une crise cardiaque et plusieurs personnes ont été blessées.
dimanche 25 novembre
Un attentat à l’explosif, revendiqué par Iparretarrak, a visé dans la matinée une gendarmerie en construction à Lecumberry, dans les Pyrénées-Atlantiques.
mardi 27 novembre
Un véhicule de la Garde civile a été mitraillé à Pampelune.
jeudi 29 novembre
La Garde civile de la province de Navarre a annoncé le démantèlement à Pampelune d’un commando de l’ETA-Militaire : deux hommes âgés de 23 ans ont été arrêtés. Des pistolets automatiques, 40 kilos de plastic, des détonateurs à télécommande, un important matériel sophistiqué d’écoutes téléphoniques, etc. ont été saisis.
La justice française a remis en liberté deux membres présumés du GAL, l’un pour des raisons de procédure judiciaire, l’autre en raison de charges insuffisantes. L’un des deux hommes, Jean-Philippe Labade, est selon la police l’un des principaux responsables du mouvement antiterroriste.
mardi 18 décembre
Démission du président du gouvernement basque espagnol Carlos Garaikoetxea (PNV).
En France, le tribunal administratif de Pau a annulé pour vice de procédure treize décisions d’assignation à résidence ou d’expulsion de Basques espagnols. Trois autres recours ont été rejetés.
samedi 5 janvier
L’ETA assassine à Barakaldo Jesus Garcia Garcia, un propriétaire de bar âgé de 43 ans.
dimanche 6 janvier
Le poète improvisateur (versolari) Xabier Amuriza a remporté championnat général des versolaris.
mardi 8 janvier
Plusieurs membres de l’ETA ont ouvert le feu sur un garde civil à la retraite à Alsasua. Sebastián Arroyo González (53 ans) est dans un état critique (il succombera à ses blessures le lendemain matin).
jeudi 10 janvier
Attentat au Pays basque espagnol : le chef de la police de la province d’Alava, le commandant Jesus Velasco Zuazola, a été abattu dans sa voiture à Gasteiz alors qu’il venait de déposer ses filles à l’école.
lundi 14 janvier
Le garde civil Francisco Moya Jimenez a été tué par l’ETA à Elorrio, en Biscaye.
mardi 15 janvier
Les Groupes armés espagnols (extrême-droite) ont assassiné à Lezo, près de Saint-Sébastien (Guipuscoa), un membre de l’association Gestoras pro Amnistia, qui fait campagne pour la libération des prisonniers politiques basques. La victime se nomme Carlos Saldise Corta.
vendredi 18 janvier
Les femmes basques ont observé une grève pour protester contre la recrudescence des viols, utilisés comme arme politique, notamment par les militants d’extrême droite.
samedi 19 janvier
Un agent commercial de 19 ans, José Miguel Palacios Dominguez, a été tué par l’ETA à Getxo, dans la banlieue de Bilbao.
dimanche 20 janvier
Un attentat à la bombe a frappé un café du village d’Alonsotégui, à Baracaldo, près de Bilbao : quatre personnes ont été tuées et dix autres blessées. L’établissement était fréquenté par des nationalistes basques.
lundi 21 janvier
Un mouvement d’extrême-droite, les Groupes armés espagnols (GAE), a revendiqué par téléphone l’attentat de la veille à Alonsotégui. Assurant « combattre pour l’unité de l’Espagne », les terroristes affirment que pour tout policier tué il y a quatre morts dans les rangs des nationalistes basques.
mardi 22 janvier
Trois membres de l’ETA détenus à la prison de Martutene (quartier du sud de Saint-Sébastien) se sont évadés.
mercredi 23 janvier
Dans la banlieue de Bilbao, le propriétaire d’un bar de Baracaldo, Alfredo Ramos Vazquez, a été enlevé et assassiné par l’ETA.
vendredi 25 janvier
Un fossoyeur de Bergara (Guipuscoa) a été assassiné par l’ETA. Luis Jimenez Dominguez (39 ans) a été mitraillé au moment où il franchissait l’entrée du cimetière de Santa Maria.
dimanche 27 janvier
A Basauri (Biscaye), un commando de l’ETA composé d’au moins six hommes a tendu vers 22 h 30 une embuscade à un convoi qui transportait du matériel pour l’usine Altos Hornos de Vizcaya. Un policier de 23 ans (Juan Manuel Román Moreno) a été tué et cinq de ses collègues blessés.
mercredi 30 janvier
Décret ministériel rouvrant au Pays basque le vieil aéroport de Vitoria-Gasteiz au trafic national et international (premier vol le 6 avril).
vendredi 1er février
Alors qu’ils escortaient des travailleurs et des armes vers Bilbao, six gardes civils ont été tués dans l’attaque à l’arme automatique et à la grenade de leur convoi par un commando de huit à onze membres de l’ETA près d’Ispaster (Biscaye). Deux terroristes ont été également été tués.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 février
En représailles à l’attentat qui a coûté la vie à six gardes civils, des militants d’extrême droite enlèvent une étudiante de 19 ans, Yolanda Gonzalez, qu’ils soupçonnent d’être liée à l’ETA. Après l’avoir conduite près de Madrid et l’avoir frappé pendant plusieurs heures, elle est abattue par Emilion Hellín Moro.
samedi 2 février
Nouvelles représailles de l’extrême-droite : le Bataillon basque espagnol a enlevé à Ondarroa un jeune militant de la Gauche basque. Conduit dans la montagne, à Eibar, Jésus Maria Zubikarai Badiola a été exécuté de neuf balles. Il avait 21 ans.
dimanche 3 février
Le roi Juan Carlos et son épouse entament leur première visite officielle au Pays basque.
jeudi 7 février
Arrestation de deux des militants d’extrême-droite qui ont assassiné Yolanda Gonzalez, Emilio Hellin Moro et Ignacio Abad.
vendredi 15 février
Un chauffeur de taxi, Ignacio Arocena Arbelaiz, a été tué par l’ETA à Oiartzun.
samedi 16 février
Ouverture près de Vitoria-Gasteiz (province basque d’Alava) de l’aéroport de Foronda.
mardi 19 février
Une organisation basque espagnole a lancé une menace contre les intérêts français dans cette partie de l’Espagne.
mercredi 20 février
Un colonel d’infanterie à la retraite, Eugenio Saracíbar González, a été tué à 20 h 15 par deux hommes de l’ETA. Il a été atteint de plusieurs de coups de feu alors qu’il se promenait seul dans les rues de Saint-Sébastien. Il avait 65 ans. Ses meurtriers ont réussi à prendre la fuite.
dimanche 9 mars
Elections locales au Pays basque espagnol : nette victoire des nationalistes qui obtiennent la majorité, défaite des socialistes et surtout des centristes du Premier ministre. Dans le détail le Parti nationaliste basque de Carlos Garaikoetxea arrive en tête, l’emportant dans les trois provinces avec 38,61 % des voix et 25 sièges sur 60. Suivent les indépendantistes d’Herri Batasuna (16,55 % et 11 s.), le Parti socialiste du Pays basque de Txiki Benegas (14,21 % et 9 s.), la Gauche basque de Juan Maria Bandrés (9,82 % et 6 s.), l’Union du centre démocratique de Jesus Maria Viana (8,52 % et 6 s.), l’Alliance populaire de Florencio Arostegui (4,77 % et 2 s° et le Parti communiste du Pays basque de Roberto Lertxundi (4,02 % et 1 s.). L’abstention a atteint 40,24 %.
mardi 18 mars
L’ETA a tenté d’assassiner à Madrid le général Fernando Esquivias Franco : une bombe cachée sur une moto a explosé à 9 h 30 alors que l’officier général quittait sa maison : un soldat de 19 ans (José Luis Ramirez Villar) a été tué sur le coup tandis que le général et son assistant le colonel Manuel Mier Hildalgon ont été légèrement blessés.
lundi 24 mars
L’ETA a commis deux meurtres au Pays basque : José Arcedo Quiles a été tué à Eskoriatza (Guipuzcoa) et l’homme d’affaires Damaso Sanchez Soto abattu à Durango (Biscaye).
mardi 25 mars
Un autre homme d’affaires, Enrique Aresti Uri, a été tué par l’ETA à Bilbao.
nuit du mardi 25 au mercredi 26 mars
Deux militants indépendantistes basques français ont été tués à Bayonne par l’explosion prématurée de la bombe qu’ils étaient en train de placer sous une voiture. Le véhicule appartenait à l’épouse du sous-préfet. Membres d’Iparretarrak, Ramuntxo Arruiz (né en Navarre) et Txomin Olhagarai étaient âgés de 22 ans.
samedi 29 mars
Un attentat à la bombe de l’ETA a frappé la ville d’Azpeitia (Guipuscoa) : un garçon de 13 ans a été tué et un autre de 11 ans blessé.
lundi 31 mars
La première Assemblée basque a tenu sa première séance à Guernica.
samedi 5 avril
Sortie du film italo-espagnol Operación Ogro, drame de Gillo Pontecorvo, d’après des faits réels (l’assassinat du Premier ministre Luis Carrero Blanco par l’ETA en 1973), avec Gian Maria Volonté, José Sacristán, Ángela Molina, Eusebio Poncela et Ana Torrent.
dimanche 6 avril
Les Commandos autonomes anticapitalistes ont tué un pêcheur (Florentino Lopetegi) et un garde civil (Francisco Pascual Andreu) à Orio (Guipuscoa).
Iberia inaugure le premier vol entre Madrid et le nouvel aéroport de Vitoria-Gasteiz, dans la province basque d’Alava.
mercredi 9 avril
Election du président (lendakari) du gouvernement basque : Carlos Garaikoetxea (Parti nationaliste basque) a été élu au deuxième tour de scrutin avec 25 voix contre 24. Les élus d’Herri Batasuna s’étaient abstenus.
dimanche 13 avril
Le chef de la police de Vitoria-Gasteiz a été assassiné par l’ETA. Le commandant Eugenio Lazaro Valle (49 ans) a été abattu par un jeune homme descendu d’un taxi avec lequel il a réussi à prendre la fuite. C’est la 41e victime des indépendantistes basques depuis le début de l’année.
mercredi 16 avril
Deux gardes civils ont été tués par l’ETA à Irun.
lundi 28 avril
Au Pays basque, trois hommes armés ont ouvert le feu sur les passagers d’un autobus dans lequel ils étaient montés : deux morts et plusieurs blessés.
Le garde civil Rufino Muñoz Alcalde a été tué par l’ETA à Oiartzun (Guipuscoa).
jeudi 8 mai
Jose Victor Espinosa Viscarray a été tué à Pasaia par l’ETA.
vendredi 9 mai
Vers 21 h, un officier de la police nationale, Antonio Moreno Nuñez, a été abattu à Santurce (Biscaye) de cinq balles tirées par les trois membres d’un commando de l’ETA.
lundi 12 mai
Un membre de l’Union du centre démocratique, Ramon Baglietto Martinez, a été assassiné par l’ETA à Azpeitia (Guipuscoa).
mercredi 14 mai
L’alpiniste Martin Zabaleta est le premier Basque à réaliser l’ascension de l’Everest.
jeudi 15 mai
Deux policiers ont été tués et un troisième grièvement blessé dans un bar de Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol.
vendredi 16 mai
L’ETA a de nouveau frappé : deux gardes civils ont été tués à Goizu (Navarre) et l’homme d’affaires Ceferino Peña Zubia assassiné à Zestoa (Guipuscoa).
mardi 20 mai
Le Parlement basque adopte une résolution faisant de la ville de Vitoria-Gasteiz la capitale du Pays basque espagnol.
vendredi 30 mai
Des inconnus ont mitraillé à Saint-Sébastien plusieurs voitures de police : six gardes civils ont été grièvement blessés.
samedi 31 mai
Finale en France du Challenge Yves du Manoir (rugby à XV) : au Parc des Princes de Paris, l’Aviron bayonnais a battu le champion de France, l’AS Béziers, 16 à 10.
jeudi 5 juin
Le gouvernement espagnol a demandé des explications au Sud-Yémen à propos de l’entraînement qu’auraient subi dans ce pays des commandos de l’ETA.
lundi 9 juin
Membre de l’ETA-Militaire, José Miguel Etxeberria a disparu au Pays basque français alors qu’il venait de quitter la ville de Ciboure. Il a probablement été enlevé et assassiné par les Bataillons basques espagnoles (extrême-droite). Il avait 22 ans (son corps sera découvert en 2016 près de Mont-de-Marsan).
dimanche 15 juin
Un agent de la police nationale, Angel Postigo Megias, a été assassiné par l’ETA à Pampelune.
jeudi 19 juin
Un employé municipal d’Amorebieta (Biscaye) a été assassiné par l’ETA : deux hommes ont ouvert le feu à quatre reprises sur José Pablo Garcia Lorenzo peu après 8 heures alors qu’il quittait sa domicile. Il avait 25 ans.
vendredi 20 juin
Peu après 14 heures, un jeune homme de 23 ans, Julio Santiago Exposito Pascual est mort sous les balles de l’ETA. Deux hommes masqués ont mitraillé la victime à Sestao, au nord-ouest de Bilbao.
samedi 21 juin
L’organisation indépendantiste basque ETA a annoncé à Londres avoir déposé dans plusieurs sites balnéaires espagnols des bombes qui commenceront à exploser dans 48 heures si leurs exigences ne sont pas satisfaites (l’organisation d’un référendum sur l’autonomie de la province de Navarre et la libération de 17 prisonniers).
dimanche 22 juin
Le gouvernement espagnol a fait savoir qu’il ne cédera pas aux exigences de l’ETA, ajoutant procéder à un renforcement au maximum des mesures de sécurité et de prévention contre les attentats. Mais la « guerre des vacances » a déjà commencé : une bombe a explosé dans la matinée près de Malaga, sur la Costa del Sol.
mercredi 25 juin
L’ETA-Militaire poursuit sa « guerre des vacances » : quatre bombes ont explosé dans la province d’Alicante (Communauté valencienne). Les attentats se sont produits dans un hôtel, dans le jardin d’une villa, dans un club de tennis et dans un restaurant. Grâce aux avertissements préalables et aux évacuations effectuées par la police, il n’y a aucun blessé.
Un dirigeant de la société Michelin-Espagne, Luis Hergueta Guinea, a été assassiné en début d’après-midi au Pays basque espagnol. Un homme lui a tiré dessus avec un pistolet à Vitoria.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 juin
Attentat commis contre l’Office du tourisme de Biarritz. Le bâtiment a été presque entièrement détruit par plusieurs charges de plastic. C’est le 21e attentat commis au Pays basque français depuis août 1979.
vendredi 27 juin
Une bombe posée par l’ETA a de nouveau explosé sur la côte espagnole, sans faire de blessé. Une organisation d’extrême-droite annonce avoir posé ses propres bombes au Pays basque en représailles à la « guerre des vacances ».
samedi 28 juin
A 20 h 15, quatre membres des Commandos autonomes anticapitalistes ont abattu un garde civil à la retraite (Justino Quindos Lopez, 60) et deux civils (Lopez Elion Camaron et l’employé municipal Muñoz Julio Grau) qui bavardaient dans une rue d’Azkoitia. Les terroristes sont repartis en voiture aussi vite qu’ils étaient arrivés.
mardi 1er juillet
Poursuite de la « guerre des vacances » de l’ETA : une septième et une huitième bombe ont été désamorcées dans la matinée par la police sur la Costa del Sol.
mercredi 2 juillet
Le propriétaire d’un bar d’Amurrio (province d’Alava), Joaquin Becerra Calvente, a été assassiné par l’ETA.
dimanche 6 juillet
L’ETA s’est déclarée prête à mettre fin à sa « guerre des vacances » si des négociations réelles s’ouvrent concernant les questions d’amnistie, d’autonomie de la Navarre et du départ des forces de l’ordre du territoire basque.
Le berger Mixel Aire Etxebarren, dit Xalbador II, a remporté le championnat du Navarre de versolari.
dimanche 13 juillet
Un commando de l’ETA a tendu une embuscade à une patrouille de la garde civile dans le petit port de pêche d’Orion, proche de Saint-Sébastien : trois membres des forces de l’ordre et un terroriste ont été tués. On dénombre également trois blessés. La fusillade a duré plusieurs minutes.
vendredi 18 juillet
Deux hommes masqués de l’ETA ont pénétré dans une carrosserie de Bergara (Guipuzcoa), où, après lui avoir demandé son identité, ils ont abattu de plusieurs balles dans la tête un ouvrier de 23 ans, Ramon Ledo Taboada. Mortellement atteint, le jeune homme est décédé à l’hôpital de Mondragon. Les meurtriers se sont enfuis à bord d’une voiture volée.
mardi 22 juillet
Un garde civil, Francisco Lopez Bescos, a été tué par l’ETA à La Rioja.
mercredi 23 juillet
L’explosion d’une bombe a tué une femme et deux jeunes enfants à Bilbao, près des Arènes. L’engin explosif était dissimulé dans des sacs poubelles à proximité d’un jardin d’enfants.
vendredi 25 juillet
Des membres de l’ETA ont dérobé 8 000 kilos d’explosifs près de Santander.
samedi 26 juillet
Le trafic aérien a été totalement interrompu à l’aéroport de Bilbao suite à une alerte à la bombe. Les avions sont détournés sur l’aéroport de Vitoria jusqu’au lendemain.
lundi 28 juillet
Durcissant ses positions, l’ETA politico-militaire s’est déclaré prêt à utiliser les armes afin d’obtenir une plus large autonomie du Pays basque.
samedi 2 août
Mario Gonzalez Blasco, un homme accusé par l’ETA d’être impliqué en début d’année dans l’assassinat d’un militant basque par l’organisation d’extrême-droite des Bataillons basques espagnols, a été enlevé et exécuté à Eibar.
mercredi 27 août
Un commerçant de Tolède, Jesus Maria Echeveste, a été assassiné à Irun.
mercredi 3 septembre
Un docker de Bilbao âgé de 37 ans, Antonio Fernandez Guzman, a été tué de quatre balles tirées par deux hommes à 8 heures du matin sur le port de Santurtzi (Biscaye). La police soupçonne l’ETA.
samedi 6 septembre
Un capitaine de la police nationale, Basilio Altuna Fernadez de Arroyabe, a été tué d’une balle dans la tête alors qu’il assistait à un spectacle de danse sur une place d’Alava. Le meurtrier a pu fuir en voiture.
samedi 13 septembre
Un lieutenant-colonel du corps de santé de l’armée de 55 ans, José Maria Urquizu Goyogana, a été tué par une homme et une femme de l’ETA dans la pharmacie familiale de Durango (Biscaye). Les meurtriers ont pu s’enfuir à bord d’une voiture volée. 91 personnes ont été victimes d’attentats en Espagne depuis le début de l’année.
samedi 20 septembre
Quatre gardes civils ont été tués par balles alors qu’ils déjeunaient dans un bar de Marquina-Jeméin, dans la province basque de Biscaye. Depuis le début de l’année, 41 policiers et militaires ont été tués dans le conflit basque.
lundi 29 septembre
Un membre de l’Union du Centre démocratique, José Ignacio Ustan, a été enlevé et assassiné par l’ETA à Vitoria.
jeudi 2 octobre
Un retraité de 71 ans, Ramon Coto Abad, a été mortellement blessé à Bilbao par un tueur de l’ETA (il décédera trois jours plus tard à l’hôpital). Le même jour, les terroristes basques ont tué un chauffeur de taxi de 40 ans, Benito Morales Fabian, à Errenteria, près de Saint-Sébastien (Guipuscoa).
vendredi 3 octobre
Trois policiers nationaux ont été assassinés par l’ETA à Durango (Biscaye).
samedi 4 octobre
L’ETA a tué trois gardes civils à Agurain (province d’Alava).
mardi 7 octobre
Le propriétaire d’un bureau de tabac d’Eibar connu pour ses idées de droite, Carlos Garcia Fernandez, a été abattu dans sa boutique par deux membres de l’ETA. Il avait 55 ans.
lundi 13 octobre
Membre du gouvernement militaire de Guipuscoa, le lieutenant-colonel Lorenzo Motos Rodriguez a été assassiné à Saint-Sébastien. Alors qu’il se dirigeait vers sa caserne, il a été mitraillé dans la matinée par trois membres de l’ETA. Grièvement blessé, il est décédé à l’hôpital d’Aranzazu. Il avait 61 ans.
Le gouvernement basque a acheté au conseil provincial d’Alava le palais Ajuria Enea, situé à Vitoria. L’édifice, construit en 1920, va servir de résidence officiel au président de la Communauté autonome basque.
jeudi 23 octobre
L’explosion accidentelle d’une bonbonne de gaz a dévasté peu avant midi une école élémentaire à Ortuella, une ville minière proche de Bilbao. Deux bâtiments se sont complètement effondrés sur les élèves âgés de 5 à 10 ans et les professeurs. Le bilan est extrêmement lourd : 51 morts, dont 48 enfants âgés de 5 à 7 ans, et 30 blessés (un enfant succombera à ses blessures). Certains corps déchiquetés ont été projetés à plusieurs dizaines de mètres. Des centaines de sauveteurs, pompiers, gardes civils ou médecins ont participaient avec les familles aux recherches des survivants et des cadavres. La reine Sophie s’est rendue sur les lieux du drame dans la soirée.
Trois personnes ont été assassinées au Pays basque au cours de la journée : Juan Manuel Garcia Cordero, représentant de Telefonica, a été tué à Saint-Sébastien, l’ancien maire Jaime Arresse (44 ans) vers 14 h 30 dans un bar d’Elgoibar et le professeur Felipez Extremaniana Unanue à Amorebieta-Etxano.
vendredi 24 octobre
Funérailles des 48 enfants tués la veille à Ortuella. L’office funèbre a du être organisée dans un entrepôt, les fortes pluies empêchant la tenue de la cérémonie sur la place principale de la ville. Les membres du gouvernement basque autonome étaient présents, tandis que le gouverneur de la province représentait le gouvernement espagnol.
vendredi 31 octobre
Deux meurtres ont été commis au Pays basque : l’avocat José Maria Pérez a été assassiné à Hernani et Juan de Dios Doval de Mateo à Saint-Sébastien.
lundi 3 novembre
Quatre gardes civils ont été abattus dans la soirée par deux jeunes hommes dans un bar de Zarautz, près de Saint-Sébastien.
mardi 4 novembre
Un coiffeur de Zarautz, Miguel Lasa Arrubarrena, a été assassiné par l’ETA.
jeudi 6 novembre
Des membres de l’ETA ont mitraillé une voiture de la police nationale dans les rues d’Eibar (Guipuscoa) : le policier Alberto Lisalde Ramos (27 ans) a été tué sur le coup et son ami Sotero Mazo Figueroa grièvement blessé (il succombera à l’hôpital).
vendredi 7 novembre
Les principaux partis politiques espagnols font front commun contre la violence au Pays basque. 1 500 personnes ont manifesté à Eibar pour protester contre l’attentat de la veille.
mercredi 12 novembre
Un camionneur de 55 ans, Miguel Zunzunegui Arratibel, a été abattu vers 21 h 30 par deux membres masqués de l’ETA dans une rue d’Ataun (Guipuscoa).
vendredi 14 novembre
Un responsable de l’Alliance populaire de Biscaye, Vicente Zorita Alonso, a été enlevé dans la soirée à Santurce par un commando de l’ETA. A 23 heures, sont corps criblé de balles est retrouvé sur une route. Ses assassins lui ont enfoncé le drapeau espagnol dans la bouche.
lundi 17 novembre
Un garde civil, Juan Garcia Leon, a été abattu par l’ETA à Eibar.
vendredi 21 novembre
Un nouveau garde civil a été tué par l’ETA : Aurelio Prieto Prieto ont été assassinés à Tolosa (Guipuscoa).
dimanche 23 novembre
Un attentat a fait 2 morts et 10 blessés à Hendaye peu avant 19 heures : le passager d’une voiture a ouvert le feu au pistolet-mitrailleur sur les clients d’un café. Au poste-frontière d’Irun, trois jeunes gens soupçonnés par la police française de cette action ont été arrêtés pour avoir forcé un barrage avant d’être remis en liberté sur ordre du commissaire de police espagnole du poste (il sera limogé). L’attentat a été revendiqué par une organisation d’extrême-droite, le Bataillon basque espagnol.
jeudi 27 novembre
Le chef de la police municipale de Saint-Sébastien a été tué dans un attentat peu avant neuf heures du matin. Lieutenant-colonel à la retraite, Miguel Garciarena Baraibar (63 ans) a été abattu par deux hommes qui ont ouvert le feu sur sa voiture avant de prendre la fuite dans un véhicule conduit par un complice. Son chauffeur a été grièvement blessé.
Une voiture piégée par l’ETA a explosé à Logroño, dans la communauté autonome de La Rioja : l’homme d’affaires Miguel Angel San Martin a été tué et deux autre hommes grièvement blessés (dont un inspecteur de la Sécurité sociale qui succombera le 2 décembre).
samedi 29 novembre
2 000 camions sont bloqués au poste-frontière franco-espagnol d’Irun, au Pays basque en raison d’une grève des douaniers. Ceux-ci protestent contre l’arrestation de l’un des leurs soupçonné d’avoir participé à un hold-up.
Départ de Ognate de la première Korrika (« en courant »), une grande course organisée par l’association AEK pour la promotion et la sauvegarde de la langue basque. Pendant plus d’une semaine, un témoin sera passé sans un seul arrêt de main en main, de village en village.
mercredi 3 décembre
Le ministre espagnol de l’Intérieur a reconnu qu’il existait au Pays basque français un petit réseau d’ « informateurs » chargés d’éliminer ou de ramener de l’autre côté de la frontière des activistes basques espagnols. Paris proteste vigoureusement.
samedi 6 décembre
Un homme d’affaires, Ignacio Lasa De Rezola, a été assassiné par l’ETA à Azpeitia (Guipuscoa).
dimanche 7 décembre
La première Korrika s’est achevée à Bilbao.
vendredi 19 décembre
De fortes pluies se sont abattues dans la soirée sur les Pyrénées-Atlantiques, provoquant d’importantes inondations dans le Béarn et au Pays basque. La Nive et la Nivelles sont sorties de leur lit : les bas quartiers d’Ascain, de Villefranque et de Bayonne sont inondés. Plusieurs routes sont coupées.
dimanche 21 décembre
Au Pays basque espagnol, le train Bilbao-Plentzia a déraillé à cause du mauvais temps.
mercredi 24 décembre
Le décret sur la création de l’Ertzaintza, la police de Communauté autonome basque, a été approuvé (création effective en 1982).
samedi 27 décembre
Une tempête a frappé le Sud-Ouest de la France : des rafales de vent enregistrées à plus de 100 km/h ont causé de nombreux dégâts, notamment sur la côte basque (toitures arrachées, arbre abattus, etc). Un cargo néerlandais s’est échoué.
mardi 30 décembre
Un réfugié politique basque considéré par l’Espagne comme un dirigeant de l’ETA-Militaire, José Martin Sagardia, a été tué à 6 h 55 à Biarritz dans l’explosion d’une bombe de forte puissance placée sous sa voiture. Il avait 29 ans. Selon un grand quotidien espagnol, le gouvernement de Madrid emploierait en France d’anciens membres de l’OAS pour lutter contre les terroristes basques.
en décembre
Signature entre le gouvernement basque et le gouvernement national espagnol des conciertos economicos (compétences économiques de l'administration qui peut lever des impôts).
1981
vendredi 30 janvier
La police arrête quatorze membres de l'ETA. Le même jour, une bombe de l'ETA a démoli un transformateur électrique à Tolède.
mardi 3 février
Le roi entame une visite de deux jours aux Pays basque.
vendredi 6 février
José Maria Ryan, ingénieur à la centrale nucléaire de Lemoniz, est assassiné par l'ETA
lundi 9 février
Grève générale et manifestions contre le terrorisme à Bilbao, Vitoria et Saint-Sébastien.
vendredi 13 février
Le militant basque José Arregui meurt en prison après neuf jours d’interrogatoires policiers : démission de sept hauts fonctionnaires du ministère.
nuit du jeudi 19 au vendredi 20 février
L’organisation indépendantiste basque ETA a kidnappé trois consuls : ceux d'Autriche et du Salvador à Bilbao et celui de l’Uruguay à Barcelone.
samedi 28 février
L’ETA libère les trois consuls enlevés le 20 février et annonce la suspension de la lutte armée.
mardi 3 mars
Trois membres du Bataillon Basque Espagnol (BVE) assassinent à Andaye le frère d'un conseiller nationaliste basque.
jeudi 5 mars
L'ETA-Militaire assassine à Bilbao l'officier de police Jose Luis Raimondo Noya.
samedi 7 mars
L'ETA-Militaire dynamite un transformateur électrique à San Sébastian. A Viana, la police arrête cinq membres de cette même organisation.
samedi 14 mars
La police arrête à Pampelune trois membres de l'ETA-Militaire.
jeudi 19 mars
Le lieutenant-colonel Roméo Rotaeche est abattu à Bilbao par une femme de l'ETA-Militaire.
samedi 21 mars
L’ETA-Militaire assassine le colonel Jose Gracia.
Des tueurs du Bataillon basque espagnol ouvrent le feu à Saint-Jean-de-Luz contre trois personnes suspectées d'appartenir à l'ETA. Seule l'une d'entre elles est blessée.
lundi 23 mars
L’armée espagnole est employée contre le terrorisme basque.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 mars
« Nuit bleue » au Pays basque français : six attentats à l’explosif ont été commis par Iparretarrak à Bayonne, Cibourre et Saint-Palais.
dimanche 29 mars
La police arrête trois membres de l'ETA. A Victoria, Jose Aristummuno Mendizabel, membre de l'ETA, est abattu par la police.
lundi 27 avril
Deux transformateurs électriques sont dynamités par l'ETA à San Sébastian. Une personne est blessée.
mercredi 29 avril
L'ETA dynamite deux transformateurs électriques à Iberduero.
vendredi 1er mai
L’organisation nationaliste basque française Iparretarrak s’attaque à deux agences de travail intérimaire à Hendaye.
samedi 11 juillet
Une bombe de l’ETA endommage une centrale électrique à Iberduero.
vendredi 17 juillet
Six transformateurs électriques sont endommagés par des bombes de l'ETA-Militaire dans les environs de San Sébastian.
samedi 25 juillet
Felix Galindez Llino est assassiné par l'ETA-Militaire à Amurrid.
samedi 12 septembre
Une bombe placée par des membres de l'ETA-Militaire a explosé près de San Sébastian, blessant deux gardes civils.
dimanche 29 novembre
Huit membres de l'ETA, soupçonné de préparer l'assassinat de Marcelino Oreja (ancien ministre des Affaires étrangères), ont été arrêtés à Madrid.
1982
vendredi 19 mars
Attentat mortel à Saint-Etienne-de-Baïgorry : deux CRS (Jackie Bouyer et Bernard Roussarie) ont été tués. La police soupçonne Iparretarrak, qui nie toute responsabilité.
mercredi 5 mai
L’ingénieur Ángel Pascual Mugica, directeur de la centrale nucléaire de Lemóniz (en Biscaye), est assassiné à Bilbao par l’ETA.
lundi 10 mai
Les techniciens de la centrale nucléaire de Lemóniz refusent de reprendre le travail.
samedi 17 juillet
Reprise des attentats de l’ETA.
1983
lundi 17 janvier
Libération par ses ravisseurs du jeune Miguel Ignacio Echeverria, le fils de l’un des plus gros industriels du Pays basque. Une rançon a-t-elle été versée ?
vendredi 21 janvier
Arrestation de quatre membres présumés de l’ETA militaire sur la côte basque française.
lundi 7 février
50 000 personnes ont manifesté à Bilbao contre l'ETA.
mercredi 16 février
Début des émissions régulières de la première chaîne de télévision espagnole en langue basque, Euskal Telebista.
mercredi 23 février
Important coup de filet policier au Pays basque français contre l’ETA basque : huit membres de l’organisation ont été arrêtés.
dimanche 27 février
En refusant de prendre possession de leurs sièges, les élus d’Herri Batasuna perdent tous leurs droits au Parlement basque.
dimanche 27 mars
Un artificier de la police espagnole a été tué et un autre grièvement blessé en tentant de désamorcer une bombe dans un magasin de Saint-Sébastien.
samedi 16 avril
A Pampelune, des manifestations ont dégénéré en bagarres opposants partisans et adversaires de l’avortement.
mercredi 4 mai
Une tentative d’enlèvement a tourné au meurtre à Bilbao : deux policiers (le caporal Pedro Barquero et le lieutenant Julio Segarra) et l’épouse de l’un d’eux (Maria Dolores Ledo) ont été tués. Les soupçons pèsent sur l’ETA militaire.
vendredi 1er juillet
Prévoyant un grand attentat de l’ETA-Militaire, le gouvernement espagnol a pris des mesures exceptionnelles dans plusieurs grandes villes.
samedi 30 juillet
Une opération escargot lancée par des militants nationalistes basques a complètement bloqué pendant quelques heures l’autoroute française A63 entre Bayonne et la frontière espagnole.
lundi 1er août
Comme chaque été depuis plusieurs années, des mouvements nationalistes français reprennent leur action anti-touriste au Pays basque français : vers 17 heures, un commando de quatre à cinq personnes a attaqué une villa d’Ascain, incendiant une partie de la maison après avoir fait sortir et ligoter les quatre enfants présents à l’intérieur. Quelques heures plus tard, une voiture de touristes vendéens explosait à Ascara.
jeudi 4 août
Un militant présumé d’une organisation autonomiste basque a été écroué à Bayonne dans l’enquête sur les récents attentats anti-touristes au Pays basque français.
nuit du jeudi 4 au vendredi 5 août
Deux nouveaux attentats visant des touristes ont été commis au Pays basque français : deux voitures ont explosé.
vendredi 5 août
Arrestation de Jean-Paul Hiribarren, militant d’Iparretarrak.
samedi 6 août
La police qui enquêtait sur les attentats anti-terroristes au Pays basque français a arrêté à Bayonne deux hommes transportant des armes.
dimanche 7 août
Alors qu’ils enquêtaient sur les attentats anti-touristes, un gendarme a été tué et un autre blessé lors d’une fusillade survenue à la sortie d’un camping avec quatre militants d’Iparretarrak à Léon, dans les Landes (près de Dax). L’un de ces derniers, Jean-Louis Larre (dit « Popo »), disparaît : IK accuse les forces de police de l’avoir assassiné.
lundi 14 août
De violents affrontements ont opposé dans la soirée à Saint-Sébastien les forces de l’ordre (la police autonome basque) aux partisans de l’indépendance du Pays basque. Les violences ont commencé lorsque quelques centaines de nationalistes ont pris à partie le cortège des autorités locales, avec à leur tête le président du gouvernement autonome, qui participait à la célébration des fêtes patronales de la ville. Une soixantaine de personnes ont été blessées.
vendredi 26 août
Des pluies diluviennes entraînent des inondations dramatiques à Bilbao et dans ses environs, les pires qu’ait connus le Pays basque espagnol depuis le début du siècle : 45 morts, des centaines de personnes sans-abri et des milliards de pesetas de dégâts. De nombreuses routes sont coupées et la quasi-totalité de la capitale basque, qui célébrait la grande semaine de fêtes traditionnelles, est privée d’eau, d’électricité et de gaz ; 600 000 personnes vont rester toute la nuit isolées du reste du monde. Dans la campagne, les cultures sont ravagées et de nombreuses bêtes sont mortes noyées. Egalement touché, le Pays basque français déplore 5 morts, 5 disparus et des centaines de sans-abri, essentiellement dans la région de Saint-Jean-de-Luz. Les communes les plus touchées sont Saint-Pée-sur-Nivelle, Souraïde, Ustaritz, Ascain et Saint-Jean-de-Luz. Des campings ont été dévastés le long de la Nivelle.
samedi 27 août
Le Premier ministre espagnol s’est rendu à Bilbao pour constater l’ampleur des dégâts causés par les inondations.
dimanche 28 août
Le Premier ministre français Pierre Mauroy s’est rendu dans les Pyrénées-Atlantiques pour constater les dégâts causés par les inondations en particulier le long de la Nivelle, près de Saint-Jean-de-Luz. Les communes touchées seront classées sinistrées lors du prochain Conseil des ministres a-t-il déclaré.
mardi 13 septembre
A Biarritz, un commando de trois hommes appartenant au groupe autonomiste basque Iparretarrak a fait exploser une bombe devant le Syndicat d’initiative. Quatre personnes ont été blessées.
dimanche 18 septembre
La nomination d’un « superflic » pour le Pays basque français aurait été décidée par le gouvernement. Ce poste reviendrait au commissaire divisionnaire Alain Touret, qui aurait pour objectif de lutter contre les actions des clandestins d’Iparretarrak.
mercredi 5 octobre
Un officier, Alberto Martin Barrios, capitaine des services de santé de l’armée, a été enlevé par l’ETA.
samedi 15 octobre
Disparition à Bayonne de deux Basques espagnols. Selon les milieux nationalistes, ils auraient été enlevés en France par des agents du gouvernement espagnol.
mardi 18 octobre
Quatre policiers espagnols appartenant aux opérations spéciales ont été interpellés à Bayonne par la police française alors qu’ils tentaient d’enlever un responsable de l’ETA politico-militaire, le numéro trois de l’organisation.
mercredi 19 octobre
Après un ultimatum de deux semaines, le corps du capitaine Alberto Martin Barrios a été retrouvé près de Bilbao. L’officier a été abattu d’une balle dans la nuque. Condamnation unanime de tous les partis politiques, y compris le plus proche de l’organisation paramilitaire basque.
jeudi 20 octobre
Le gouvernement espagnol a adopté de nouvelles mesures de sécurité pour faire face à la menace de l’ETA. De son côté, le ministre espagnol de l’Intérieur a déclaré soutenir jusqu’au bout les quatre policiers espagnols arrêtés en France avant-hier.
vendredi 21 octobre
550 000 manifestants antiterroristes à Madrid.
samedi 12 novembre
Un officier de marine a été assassiné dans la soirée au Pays basque espagnol.
dimanche 4 décembre
Le groupe nationaliste basque Iparretarrak a revendiqué l’incendie du célèbre couturier André Courrèges à Urrugne.
Première action des Groupes antiterroristes de libération (GAL) : quatre militants de ce nouveau groupe ont enlevé à Hendaye Segundo Marey, un attaché commercial français d’origine espagnole âgé de 51 ans. Celui-ci a en fait été confondu avec un militant de l’ETA qui résidait dans la maison voisine…
mercredi 14 décembre
Entrepreneur basque français d’origine espagnole enlevé par erreur le 4 décembre dernier, Segundo Marey a été libéré à l’aube par les GAL près de la frontière franco-espagnole. Pendant sa détention, il a eu les yeux bandés en permanence mais n’a pas été maltraité.
lundi 19 décembre
Un militant présumé de l’ETA a été abattu à Bayonne par des inconnus, alors qu’il se trouvait seul dans le bar où il travaillait comme serveur. L’assassinat est revendiqué par le GAL.
vendredi 28 décembre
Vers 20 h 15, Miguel Goikoetxea, un réfugié basque espagnol soupçonné d’être un important membre de l’ETA militaire, a été grièvement blessé par balle à Saint-Jean-de-Luz alors qu’il rentrait chez lui avec sa femme et ses deux enfants. L’attaque, menée par deux hommes à moto, a été revendiquée par le GAL, leur troisième action depuis leur apparition début décembre.
jeudi 29 décembre
2 000 personnes ont manifesté à Saint-Jean-de-Luz pour protester contre l’attentat de la veille au soir.
dimanche 31 décembre
Le terrorisme a fait 43 victimes en 1983.
1984
lundi 2 janvier
Deux policiers ont été tués dans la matinée à Madrid.
mardi 3 janvier
Deux rafales de mitraillette ont été tirées sur la sentinelle de garde d’une caserne de CRS à Anglet, mais sans faire de victime. L’attaque est revendiquée par le groupe Iparretarrak.
mardi 10 janvier
Des policiers français ont arrêté à Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz dix militants indépendantistes basques espagnols, qui ont été aussitôt soit expulsés dans un pays tiers soit assignés à résidence loin de la frontière franco-espagnole.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 janvier
Cinq militants d’Iparretarrak, dont le frère de Philippe Bidart, sont arrêtés à la suite d’une tentative avortée de conférence de presse. Les policiers ont été mis au courant grâce à une fuite.
samedi 14 janvier
Des militants nationalistes basques ont manifesté à Bayonne pour protester contre la récente expulsion de six réfugiés basques espagnols.
dimanche 29 janvier
Général en retraite, Guillermo Quintana a été abattu en fin de matinée en plein centre de Madrid. Deux autres personnes, dont son épouse, ont été blessées. Les soupçons se portent sur l’ETA militaire. Il avait 67 ans. Ancien commandant de la région militaire de Madrid, l’attitude loyaliste avait fait échouer le putsch de février 1981.
mardi 31 janvier
Intervenant devant l’Assemblée européenne de Strasbourg, le président du Conseil espagnol Felipe Gonzalez a réclamé la réunion d’une conférence internationale sur le terrorisme. Le chef du gouvernement espagnol souhaite notamment une plus grande coopération entre Paris et Madrid au sujet de la question basque. Le même jour, les indépendantistes d'Iparretarak ont annoncé une intensification de la lutte armée en France.
samedi 4 février
L’ETA a assassiné l’un de ses anciens membres. L’ingénieur industriel Miguel Francisco Solaun a été abattu alors qu’il se trouvait dans un café d’Algorta (Biscaye) avec sa femme et sa fille. Il avait trente-neuf ans.
lundi 6 février
Les réfugiés basques espagnols qui suivent une grève de la faim pour protester contre les mesures d’éloignement prises à l’encontre de certains d’entre eux par les autorités françaises ont été expulsés de la cathédrale de Bayonne par les forces de l’ordre. Ils s’installent dans l’église d’Arbonne, près de Biarritz, pour y continuer leur mouvement.
mercredi 8 février
Deux réfugiés basques espagnols, Bixente Perurena (37 ans) et Angel Gurmindo (30 ans), probables militants de l’ETA, ont été assassinés de dix balles tirées à bout portant à 19 h 50 à Hendaye (rue Aizpurdi), au Pays basque français. Le commando d’assassins a réussi à s’enfuir malgré la fermeture de la frontière franco-espagnole (l’attentat sera revendiqué le lendemain par le GAL).
jeudi 9 février
Un millier de personnes ont manifesté à Hendaye contre les assassinats dont sont victimes les réfugiés basques espagnols. D’autres personnes ont protesté à Bayonne, certains s’enchaînant aux grilles de la préfecture. Des hommes politiques basques espagnols sont venus au Pays basque français pour condamner l’attitude de l’Etat français. De l’autre côté de la frontière, au Pays basque espagnol, les réactions ont encore été plus violentes : des camions et des autobus français ont été brûlés à Bilbao et à Saint-Sébastien. Le domicile d’un militant historique de l’ETA a été mitraillé.
vendredi 10 février
Début de la campagne électorale pour l’élection du Parlement autonome du Pays basque.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 février
A 2 h 30, un attentat à l’explosif commis sur une voie ferrée a fait dérailler à Urrugne le train Paris-Madrid. Par chance et grâce au sang-froid du conducteur, aucun blessé n’est à déplorer parmi les 110 voyageurs, mais les dégâts sont très importants. Cette action a été revendiquée par le mouvement basque français Iparretarrak, qui déclarait pourtant jusqu’à présent ne pas vouloir s’en prendre directement aux personnes. Le groupe réclame la libération de cinq de ses militants emprisonnés.
mardi 21 février
Un jeune homme de 21 ans soupçonné d’appartenir à l’ETA a été abattu de 19 balles par la police à son domicile.
jeudi 23 février
Le sénateur socialiste Enrique Casas Vila, tête de liste du PSOE aux élections régionales basques du 26 février pour la province de Guipúzcoa, a été tué par balles par deux inconnus masqués, peu avant 15 h 30, devant son domicile de San Sebastian. Revendication du groupe « Mendenku » (« vengeance ») des Commandos autonomes anticapitalistes, l’ETA militaire affirmant ne pas être responsable.
vendredi 24 février
Grève générale contre la « guerre sale » au Pays basque espagnol : les obsèques d’Enrique Casas Vila, auxquelles participaient le Premier ministre Felipez Gonzalez et toute la direction nationale du Parti socialiste, ont tourné à la manifestation contre le terrorisme.
samedi 25 février
Un militant basque espagnol, Eugenio Guttierrez Salazar, membre présumé de l’ETA, a été abattu dans la matinée par le GAL à Idaux-Mendy, près de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques. La victime enseignait la langue basque à une vingtaine de réfugiés basques espagnols dans une colonie de vacances. 500 personnes ont par ailleurs manifesté à Bayonne pour réclamer la libération du chef présumé de l’ETA militaire, détenu depuis juin 1982.
dimanche 26 février
Election des députés au Parlement basque espagnol, sous forte tension et importante mobilisation policière : large victoire des partis modérés qui ont fait campagne contre le terrorisme de l’ETA. Le Parti nationaliste basque (PNV) est arrivé nettement en tête avec 41,69 %, devant le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) avec 23,22 %. Aucun incident n’a été signalé, mais la peur de la violence a entraîné un fort taux d’abstention.
Le GAL a fait savoir par un communiqué qu’il continuera à répliquer au Pays basque français à toute action de l’ETA militaire.
lundi 27 février
Pour la première fois au Pays basque français, deux manifestations contre le terrorisme ont été organisées à Bayonne : la première, à l’appel des maires basques (généralement membres de l’opposition), a réuni un millier de personnes, la seconde, à l’appel des syndicats CGT, CFDT et FEN, a fait défiler 500 personnes.
mardi 28 février
Les 20 réfugiés basques espagnols qui suivaient une grève de la faim depuis quarante jours dans l’église d’Arbonne (Pyrénées-Atlantiques) ont annoncé la fin de leur mouvement et la reprise des négociations avec les autorités françaises. Ils avaient entamé cette épreuve de force pour protester contre les mesures d’éloignement prises à l’encontre de plusieurs des leurs par l’administration française.
jeudi 1er mars
Double attentat au Pays basque : du côté français, un employé français des chemins de fer, qui se trouvait avec des réfugiés basques espagnols, a été abattu à 8 h 15 à Hendaye (son assassin franchit la frontière avant d’être arrêté par la police espagnole) ; 15 minutes plus tôt côté espagnol, c’est un policier à la retraite qui a été assassiné dans son appartement de Vitoria par trois hommes.
Arrestation dans la soirée à Bayonne du militant d’Iparretarrak Gabi Mouesca. Son compagnon Didier Lafitte, non armé, a été tué d’une balle dans le dos par un policier durant l’opération. Une information judiciaire a été ouverte.
samedi 3 mars
Double attentat à la bombe : le premier au Pas basque espagnol, le second à Barcelone.
Petite manifestation des nationalistes basques français dans le centre de Hendaye.
lundi 5 mars
Un millier de personnes ont assisté à Hendaye aux obsèques du cheminot tué par erreur par le GAL le jeudi 1er mars. Les magasins avaient fermé leurs rideaux en signe de solidarité avec la famille.
L’organisation Iparretarrak accuse la police française d’avoir abattu l’un de ses militants, porté disparu depuis quelques temps. Les forces de l’ordre évoquent pour leur part une opération d’épuration dans le camp des nationalistes basques français.
vendredi 9 mars
Après s’en être pris exclusivement jusque-là aux nationalistes basques, le GAL menace maintenant de s’en prendre à des objectifs français si la marine nationale continue d’attaquer les bateaux espagnols. Il y a deux jours, deux chalutiers espagnols en infraction ont été violemment abordés par des navires de guerre français et neuf marins ont été blessés.
nuit du vendredi 9 au samedi 10 mars
Un camion immatriculé en France a été incendié au Pays basque espagnol.
samedi 10 mars
A la frontière franco-espagnole, des pêcheurs espagnols ont tenté d’empêcher l’importation de poissons provenant de la CEE.
lundi 12 mars
Les marins pêcheurs espagnols ont tenu leur promesse au Pays basque : ils ont incendié deux camions français.
nuit du lundi 12 au mardi 13 mars
Cinq nouveaux camions français ont été brûlés par des marins pêcheurs basques à Saint-Sébastien et au poste-frontière espagnol d’Irun.
mardi 13 mars
Les camions provenant de la CEE sont désormais regroupés après leur passage de la frontière espagnole au Pays basque, avant d’être conduits en convoi par la police autonome basque jusqu’à leur destination.
mercredi 14 mars
La police espagnole a commencé à escorter tous les camions de la CEE en convoi sur les routes d’Espagne. Une association de transporteurs français a demandé aux routiers de la communauté de ne plus circuler de nuit et sans protection en Espagne.
jeudi 15 mars
Jugeant les deux patrons des chalutiers espagnols interceptés par la marine nationale, le tribunal correctionnel de Lorient n’a retenu contre eux que le délit de « pêche en zone interdite » : ils ont été condamnés à 120 000 francs d'amende, 1 200 francs de contravention pour refus d’obtempérer, à la confiscation des poches de chaluts et à 130 000 francs pour les frais de consignation des bateaux. Cette décision, bien que modérée, a entraîné un durcissement de la réaction des pêcheurs basques espagnols : certains ont tenté de couper les câbles et les filets de plusieurs bateaux de pêche français au large de Capbreton tandis que d’autres ont essayé d’inspecter les camions français au poste-frontière d’Irun.
vendredi 16 mars
Réagissant aux mesures récemment adoptés par Paris contre les réfugiés basques espagnols, l’organisation ETA a annoncé qu’elle s’engageait dans une campagne de représailles contre les intérêts français en Espagne.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 mars
Des pêcheurs basques espagnols ont incendié six camions français. Des affrontements se sont produits avec la police chargée de protéger le convoi et plusieurs arrestations ont eu lieu. Depuis le début de la crise, dix-huit camions français ont été détruits ou endommagés en territoire espagnol.
lundi 19 mars
Une voiture piégée a explosé à 13 h 35 dans le centre de Biarritz, rue Victor-Hugo : le conducteur, un Espagnol, a été tué et deux autres personnes blessées légèrement. L’attentat n’a pas été revendiqué. Le véhicule, une R18 probablement volée, portait de fausses plaques d’immatriculation. Toutes les vitres du quartier, réputé fréquenté par des réfugiés basques espagnols, ont été brisées sur 300 mètres.
Une centaine de routiers français bloquent la frontière franco-espagnole près de Hendaye pour protester contre les incendies de la nuit dernière.
mardi 20 mars
La circulation entre la France et l’Espagne est pratiquement bloquée à la frontière basque. 1 500 camions sont immobilisés aux différents péages, en particulier à Biriatou. Dans la matinée, les pêcheurs espagnols ont une nouvelle fois manifesté leur colère contre la France. Après des négociations, il a été décidé de remplacer la police autonome basque par la Guardia civile pour la protection des convois de camions français.
mercredi 21 mars
Durcissement au Pays basque du blocus routier à la frontière franco-espagnole. La voie ferrée entre Hendaye et Irun a également été bloquée par des camions.
jeudi 22 mars
Tard dans la soirée, quatre membres présumés des Commandos autonomes anticapitalistes (dissidence de l’ETA) ont été abattus par la police, au fusil de chasse (!), alors qu’ils venaient de débarquer d’un canot pneumatique dans une petite crique à l’entrée du port de Pasajes. Un cinquième homme a été grièvement blessé. Pedro Isart, José Izura, Rafael Delas et Dionisio Aizpurua venaient de France. Les forces de l’ordre affirment avoir répliqué aux tirs des clandestins.
Les routiers français ont levé dans la matinée le blocus qu’ils menaient à la frontière basque. Les camions français roulent à nouveau en Espagne, en convoi, sous très forte protection policière. Deux gardes civils sont présents sur chaque pont que doivent traverser les convois et une automitrailleuse assurait même le passage à l’un des cols les plus visés par les pêcheurs espagnols. Ceux-ci ont cependant annoncé dans la soirée avoir l’intention de reprendre leurs opérations contres les camions français.
vendredi 23 mars
Un réfugié basque espagnol, Javier Pérez Arénaza, a été abattu vers 13 heures à Biarritz alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture, dans une station-service. La victime, âgée de 33 ans, était le beau-frère de l’un des principaux chefs de l’ETA militaire, Txumin Iturbe. L’attentat a été revendiqué par le GAL. 200 réfugiés basques ont improvisé à 18 heures une manifestation de colère dans les rues de Biarritz et des affrontements ont éclaté avec les CRS. A Saint-Sébastien, 300 personnes ont également manifesté contre la façon dont la police a tué 4 hommes la nuit dernière.
samedi 24 mars
Une manifestation de colère de cinq cents réfugiés basques espagnols, sur un parcours improvisé, a donné lieu à des incidents en fin d’après-midi à Biarritz. Aux cris de « Gonzalez assassin » et « Mitterrand complice », les manifestants s’en sont violemment pris aux CRS qui empêchaient tout accès à l’Hôtel de ville. Les coups de matraque et les jets de grenade lacrymogène ont répondu aux jets de pierre. Des vitrines de magasins ont été détruites, une dizaine de voitures renversées et incendiées par des petits groupes d’une dizaine de jeunes.
mercredi 28 mars
Le gouvernement socialiste espagnol a décrété un moratoire nucléaire : commencée en 1972, la construction contestée de la centrale de Lemoiz (en Biscaye) est arrêtée (les dernières activités sur le site ne cesseront cependant qu’en 1994).
jeudi 29 mars
Le ministère français de l’Intérieur a publié une circulaire interdisant désormais aux futurs réfugiés basques espagnols de résider au Pays basque français et dans les neuf départements du Sud-Ouest. Ils devront choisir d’autres régions plus éloignés de la frontière espagnole.
lundi 2 avril
Un policier a été assassiné à Bilbao.
jeudi 12 avril
Sept personnes, six hommes et une femme, soupçonnées d’appartenir d’être des truands français engagés par le GAL, ont été arrêtées dans la région de Bayonne. Selon des documents saisis, ils s’apprêtaient à commettre un nouvel attentat contre un ou deux réfugiés basques. Ils étaient connus pour des vols de voiture, des braquages et attaques avec violence. Trois d’entre eux sont domiciliés à Bordeaux, les autres à Paris, Nîmes, Toulouse et Alger.
vendredi 13 avril
Trois personnes ont été tuées à Pampelune : un ancien commandant d’infanterie a été abattu par deux hommes qui ont réussi à prendre la fuite ; peu après, deux policiers ont été tués par l’explosion de la voiture qui avait servi aux tueurs.
Dans un entretien accordé à la Dépêche du Midi, le Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez estime que les principaux membres de l'état-major de l’ETA-Militaire se cachent en France. Il ajoute qu’aucune politique de rapprochement entre Paris et Madrid ne sera possible tant que la France continuera à considérer comme des réfugiés des « assassins qui sévissent si impitoyablement en Espagne ».
samedi 14 avril
Un huitième membre présumé du GAL a été arrêté alors qu’il circulait à bord d’une voiture munie de fausses plaques. Il s’agit encore une fois d’un truand bordelais.
samedi 21 avril
Attentat au Pays basque espagnol : un garde civil a été abattu à Bilbao.
jeudi 3 mai
Un Basque espagnol a été assassiné au Pays basque français, près de Saint-Etienne-de-Baïgorry, et un autre blessé par deux hommes qui se sont enfuis à moto. Les deux victimes seraient des militants de l’ETA militaire. Cet attentat a été revendiqué par le GAL.
Un garagiste a été assassiné dans la soirée à Irun.
vendredi 4 mai
Des militants basques ont manifesté à Saint-Martin-d’Arrossa (Pays basque français) pour protester contre le meurtre d’un réfugié basque espagnol commis la veille et revendiqué par le GAL.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai
Attentat à l’explosif contre un concessionnaire Renault à Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 mai
Un attentat à la bombe a détruit une vedette de la marine espagnole en rade de Fontarrabie, face à la ville française d’Hendaye. Un marin a été tué.
mercredi 16 mai
« Bavure judiciaire » au Pays basque français : la Cour d’appel de Pau a ordonné la libération pour vice de forme de cinq des sept membres présumés du GAL arrêtés récemment alors qu’ils préparaient des attentats et inculpés d’association de malfaiteurs. Les méthodes du juge d’instruction sont au cœur du problème.
mardi 12 juin
Nouvel incident franco-espagnol lié à la pêche dans les eaux du golfe de Gascogne : dans la soirée, des pêcheurs basques espagnols ont arraisonné le chalutier français Gars d’Armor. Des cailloux ont été jetés sur les marins français. Un patrouilleur militaire espagnol a ensuite remorqué le navire français jusqu’au port basque de Pasajes. L’équipage incriminé affirme avoir pêché dans les limites des eaux françaises.
mercredi 13 juin
Dans la matinée, la police côtière française a intercepté et conduit à La Rochelle un chalutier espagnol en infraction dans le golfe de Gascogne. Les autorités françaises nient toute intention de représailles après la saisie d’un bateau de pêche français par des pêcheurs basques la veille.
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 juin
Un camion français a été incendié au Pays basque espagnol (cette action sera revendiquée par un groupe de soutien aux prisonniers et réfugiés basques).
jeudi 14 juin
Alors qu’une nouvelle crise de la pêche a éclaté entre la France et l’Espagne, le ministre français de l’Intérieur Gaston Defferre, accompagné de plusieurs directeurs de son ministère, a effectué une visite officielle à Madrid pour s’y entretenir du problème basque avec son homologue espagnol José Barrionuevo. Les deux hommes ont décidé d’harmoniser leurs politiques et d’employer tous les moyens dans la lutte contre le terrorisme afin d’empêcher que chacun des deux pays ne serve de base arrière pour des actes criminels commis sur le territoire de l’autre. Le gouvernement espagnol s’est notamment engagé à poursuivre les membres du GAL qui viennent assassiner des militants basques espagnols sur le territoire français. Dans la soirée, un garde civil espagnol qui appartiendrait aux services de renseignement a été tué dans l’explosion de sa voiture piégée près de Saint-Sébastien. Les débris du véhicule ont été projetés à plusieurs dizaines de mètres.
Le tribunal correctionnel de Bayonne a relaxé quatre militants basques soupçonnés d’appartenir au mouvement séparatiste Ipparetarrak. Deux autres restent en prison.
vendredi 15 juin
Un violent accrochage entre la police espagnole et trois membres présumés de l’ETA militaire a fait deux morts et deux blessés dans un immeuble d’Hernani : après la reddition d’un des trois terroristes, les forces de l’ordre ont donné l’assaut à la grenade, tuant les deux hommes qui résistaient encore. Des armes et des explosifs ont été découverts dans l’appartement calciné. Plus tard dans la journée, une moto piégée a explosé à Biarritz devant un bar fréquenté par des sympathisants de la cause basque : deux Basques espagnols ont été gravement blessés.
Le patron du chalutier français arraisonné il y a trois jours par des marins pêcheurs basques a été relaxé par le tribunal espagnol de Saint-Sébastien, la preuve n’ayant pu être apportée que le Gars d’Armor naviguait dans les eaux espagnoles lors de sa capture.
samedi 16 juin
Le Groupe antiterroriste de libération (GAL) a revendiqué l’attentat de la veille contre un bar de Biarritz fréquenté par des réfugiés basques espagnols. Le jour même quatre membres présumés de cette organisation sont arrêtés et placés en garde à vue à Bayonne.
lundi 18 juin
Les quatre membres présumés du GAL interrogés depuis quatre jours à Bayonne ont avoué être les auteurs ou les complices de l’attentat à l’explosif survenu le 15 juin devant un bar de Biarritz. Ils ont été inculpés.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 juillet
A Saint-Jean-de-Luz (Pays basque français), deux hommes circulant à moto ont lancé un engin explosif dans le bar de la Consolation, fréquenté par des réfugiés basques espagnols. Trois personnes ont été blessées, dont une grièvement. Cet attentat sera revendiqué par le GAL.
vendredi 13 juillet
A Bilbao, l’organisation terroriste basque ETA-Militaire a fait savoir qu’elle allait durcir sa campagne contre les intérêts d’origine française sur le territoire espagnol en raison des récentes opérations franco-espagnoles visant à lutter contre le terrorisme de part et d’autre des Pyrénées..
nuit du vendredi 13 au samedi 14 juillet
Attentats anti-français en Espagne, probablement commis par l’ETA : un car et quatre voitures à Pampelune ont été détruits à Pampelune par des cocktails Molotov.
samedi 14 juillet
A Barcelone, une succursale du Crédit lyonnais a été attaquée par quatre hommes se réclamant du Grapo mais venant en aide à l’organisation basque : après s’être fait remettre 16 000 francs et avoir évacué les clients et employés, ils ont fait sauter l’établissement.
dimanche 15 juillet
Un attentat anti-touriste a été commis au Pays basque français : vers 6 heures, l’explosion d’une bombe a légèrement endommagé la façade et la toiture de l’office du tourisme de Saint-Jean-Pied-de-Port. L’organisation Iparretarrak a revendiqué l’attentat. Durant le week-end une centaine de voitures françaises et étrangères ont vu leurs pneus crevés à Saint-Jean-de-Luz ; seuls les véhicules immatriculés 64 ont été épargnés…
lundi 16 juillet
La garde civile espagnole et la police basque ont mis en place un dispositif visant à protéger les véhicules étrangers, particulièrement français, qui circulent au Pays basque espagnol.
samedi 21 juillet
Un cocktail Molotov a été jeté contre le local d’un concessionnaire Renault à Bilbao, sans faire de victime.
dimanche 22 juillet
Deux voitures immatriculées en France ont été incendiées à l’aide de cocktails Molotov à Saint-Sébastien.
lundi 23 juillet
Nouvel attentat anti-français au Pays basque espagnol : deux camions ont explosé, sans faire de victime, à Irun.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 juillet
Les pneus de plusieurs dizaines de voitures de touristes ont été crevés au Pays basque français, à Hendaye, Bidart, Ascain et Bayonne. La fréquentation touristique est en baisse de 30 % sur la côte de cette région. La municipalité de Bidart s’engage à rembourser les réparations.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 juillet
Deux camions français ont été brûlés au Pays basque espagnol.
lundi 30 juillet
Le numéro deux présumé de l’ETA-Militaire, Eugenio Etxebeste, a été arrêté par des CRS lors d’un contrôle d’identité à Anglet, près de Bayonne.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 août
Trois voitures françaises ont été incendiées à Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol.
samedi 4 août
Nouvel attentat antifrançais au Pays basque : une voiture immatriculée en France a été incendiée.
dimanche 5 août
L’ETA Politico-Militaire a revendiqué un attentat commis contre le Palais de justice d’Anvers, en Belgique.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 août
Une nouvelle voiture française a été incendiée à Deva, au Pays basque espagnol. Il s’agit de la 36e voiture immatriculée en France à être ainsi détruite depuis début juillet.
lundi 6 août
Visite à Madrid du ministre français de l’Intérieur Pierre Joxe. La question basque était au cœur des discussions avec son homologue espagnol José Barrionuevo. Les deux hommes ont assuré que la collaboration antiterroriste de la France et de l’Espagne était bonne. En un mois et demi, Paris a procédé à l’expulsion d’une trentaine de militants basques tandis qu’en représailles 160 attentats anti-français ont été commis en Espagne. M. Joxe a demandé un renforcement des mesures de protection des intérêts français.
nuit du lundi 6 au mardi 7 août
Une dizaine de véhicules ont eu les pneus crevés à Saint-Jean-de-Luz, tandis qu’une voiture française a été sérieusement endommagée à Vitoria.
mardi 7 août
Un membre présumé de l’ETA Politico-Militaire a été tué et un autre blessé par la Garde civile au cours d’une fusillade qui s’est produite durant un contrôle d’identité sur une petite route d’Oyarzun, à 15 kilomètres de la frontière française. Trois membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés. Les contrôles à la frontière ont été renforcés.
nuit du mardi 7 au mercredi 8 août
Une bombe a explosé à l’intérieur du Syndicat d’initiative de Saint-Jean-de-Luz : pas de blessé mais des dégâts importants. L’attentat a été revendique par le mouvement indépendantiste basque Iparretarrak.
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 août
Des engins explosifs ont partiellement détruits les locaux de concessionnaires Citroën à Saint-Sébastien.
jeudi 9 août
La Cour d’appel de Pau a donné un avis favorable à l’extradition vers l’Espagne de quatre militants présumés de l’ETA, accusés d’avoir commis plusieurs assassinats. Le gouvernement français doit maintenant prendre la décision finale. C’était la première fois depuis 1981 qu’une Cour française devant ainsi statuer sur une telle extradition. Le même jour un dirigeant présumé de l’ETA arrêté le 30 juillet dernier a été expulsé de France et embarqué dans un avion à destination de Saint-Domingue.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 août
Des inconnus ont mis le feu à une voiture et à un autocar français au Pays basque espagnol, à Lasarte et à Saint-Sébastien.
vendredi 10 août
La Ligue des droits de l’homme s’est déclarée défavorable aux extraditions vers l’Espagne des quatre militants présumés de l’ETA, autorisées la veille par la justice française. Le porte-parole du gouvernement français Roland Dumas a déclaré que la France ne devait devenir un terrain de manœuvre pour les réfugiés politiques. Au Pays basque espagnol, un député d’Herri Batasuna (proche de l’ETA) a déclaré que la population basque allait multiplier ses actions contre les intérêts français en Espagne.
nuit du vendredi 10 au samedi 11 août
Deux attentats contre des intérêts français au Pays basque, une banque (Société générale) et une succursale Renault, ont fait une dizaine de blessés légers parmi les passants à Bilbao. Les dégâts sont importants.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 août
Un incendie, probablement criminel, a détruit à Bayonne les locaux d’une entreprise employant des Basques espagnols.
lundi 13 août
Pablo Grude Pego, dirigeant des Commandos autonomes anti-capitalistes a été tué lors d’une fusillade avec la Garde civile à Lasarte (Guipúzcoa) alors qu’il venait de faire exploser, avec une complice, deux bombes devant une succursale Citroën.
L’Union de défense des intérêts touristiques du Pays basque a organisé une manifestation contre le terrorisme et l’anti-terrorisme à Saint-Jean-de-Luz. Des dizaines de commerçants, hôteliers et restaurateurs ont dit non à la violence qui met à mal leurs activités.
mardi 14 août
Cinq attentats à la bombe anti-français ont été commis en Espagne : deux ou trois jeunes gens ont pénétré dans les locaux de deux succursales de la Régie Renault à Madrid et à Barcelone pour y déposer des engins explosifs après avoir fait évacuer le personnel et les clients. Pour la première fois, de tels actes terroristes ont eu lieu en Andalousie : à Grenade, ce sont des concessionnaires Citroën et Renault qui ont été frappés. Ces quatre attentats, qui n’ont pas fait de victime mais d’importants dégâts, ont été revendiqués par le Grapo. A Madrid, les artificiers de la police ont fait exploser sous contrôle une bombe déposée dans une agence de la BNP à Madrid. Au Pays basque espagnol, une 42e voiture immatriculée en France a été partiellement incendiée.
La manifestation de soutien aux réfugiés basques espagnols organisée pour le lendemain par différentes associations proches des nationalistes à Hendaye a été interdite par les autorités françaises. La Coordination nationaliste maintient son mot d’ordre.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 août
Une bombe de forte puissance a détruit vers 23 h les locaux d’un concessionnaire Talbot à Bilbao. Un appel téléphonique à la police, une heure plus tôt, avait permis d’évacuer le quartier. A 1 heure du matin, un autre attentat, également averti par un coup de fil anonyme, a frappé une agence de la BNP à La Corogne. Enfin, les bureaux d’un agent consulaire français à Gijón a été soufflé par une explosion à 4 h 30. Le dernier attentat a été revendiqué par le Grapo.
Deux hommes et une femme ont mitraillé un commissariat de police de Bilbao.
mercredi 15 août
Manifestation sous tension à Hendaye : environ 500 soutiens aux réfugiés basques espagnols ont pu manifester en fin de matinée sans incident malgré l’interdiction des autorités et sous forte présence policière. De l’autre côte de la frontière, environ 5 000 personnes ont protesté à l’appel d’Herri Batasuna dans la ville voisine de Fontarrabie contre les extraditions autorisées vers l’Espagne de quatre militants de l’ETA.
jeudi 16 août
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Portugalete (Biscaye) contre les extraditions de militants basques approuvés par la justice française.
vendredi 17 août
Sous forte protection policière et en présence des comités de soutien aux accusés, la Cour d’appel de Pau, qui devait examiner une nouvelle demande d’extradition de deux militants basques vers l’Espagne, a décidé de reporter son jugement au 24 août. De nouveaux attentats anti-français se sont produits au Pays basque espagnol : une bombe dans un bar de Bilbao et une voiture incendiée à Saint-Sébastien. Le ministre espagnol de l’Intérieur a décidé d’étendre à toute l’Espagne les mesures de protection des intérêts français.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 août
Au Pays basque espagnol, notamment à Saint-Sébastien, des cocktails Molotov ont été lancés contre des voitures immatriculées en France.
samedi 18 août
Des inconnus ont incendié à Bayonne un camping-car immatriculé à Paris. Son occupant a été brûlé au visage et aux jambes.
dimanche 19 août
La « guerre des drapeaux », basques contre espagnols, a donné lieu à de violentes échauffourées dans la soirée à Bilbao. Matraque en main et à coups de grenades lacrymogènes, les forces de l’ordre ont violemment réprimé les manifestations des nationalistes basques. 178 personnes ont été blessées. La colère des nationalistes a éclaté en raison de l’ordre donné par le gouverneur civil de la province de Biscaye de faire hisser le drapeau espagnol à côté du drapeau basque à l’occasion des traditionnelles semaines de fêtes de l’été.
lundi 20 août
Deux attentats ont été commis dans la province de Biscaye : une bombe a explosé sur le passage d’une voiture de police faisant cinq blessés, dont une fillette de 9 ans, tandis qu’une grenade a été lancée contre une caserne de la Garde civile.
La « guerre des drapeaux » s’est poursuivi toute la journée à Bilbao mais le calme est revenu dans la soirée.
mercredi 22 août
La Cour d’appel de Pau a étudié, sous haute sécurité, le cas de trois militants basques réclamés par l’Espagne pour des attentats et des meurtres de gardes civils. Leurs partisans, venus nombreux, ont manifesté leur soutien à la sortie du tribunal et devant la prison.
jeudi 23 août
Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement socialiste espagnol a proposé, par l’intermédiaire du ministre de l’Intérieur, une négociation directe avec l’ETA-Militaire pour parvenir à la fin des violences, avec la possibilité d’une amnistie ou d’un pardon pour les terroristes repentis. Pour les durs de l’organisation terroriste basque, cette proposition ressemble plus à une reddition qu’à une négociation. En France, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur a révélé l’étendue de la collaboration qui s’est installée entre la France et l’Espagne au sujet de la question basque : Paris a procédé à l’expulsion de 24 militants basques espagnols vers des pays d’Amérique latine, l’extradition de 4 autres vers l’Espagne a été autorisée par la justice française et enfin les 600 réfugiés basques espagnols vivant en France sont fichés par les polices des deux pays.
vendredi 24 août
Sous la surveillance de dizaines de CRS, la Cour d’appel de Pau a rendu un avis favorable à l’extradition de quatre militants basques réclamés par l’Espagne. Membres supposés de l’ETA, ils auraient participé à des attentats sur le territoire espagnol. Présents dans la salle d’audience, leurs amis et leurs familles ont fait part de leur colère aux cris de « fascistes » et « vive l’ETA-Militaire » avant d’aller manifester devant la prison, où huit détenus basques suivent une grève de la faim ! Un cinquième militant basque a échappé à cet accord d’extradition. Par ailleurs l’ETA a rejeté l’offre de négociations lancée la veille par le gouvernement espagnol.
samedi 25 août
Des bagarres ont fait 18 blessés à Bilbao dans la soirée.
Deux voitures immatriculées en France ont été brûlées à Pampelune. Depuis le début du mois de juillet ce sont 47 véhicules qui ont été incendiés en Espagne, essentiellement au Pays basque. 800 personnes ont manifesté dans le calme contre les extraditions à Hasparren, près de Bayonne.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 août
Une voiture française a de nouveau incendiée à Bilbao.
lundi 27 août
La maison de vacance d’une famille française a été incendiée dans la province basque espagnole du Guipúzcoa.
nuit du mardi 28 au mercredi 29 août
Un commando de l’ETA a incendié un camion français au Pays basque espagnol.
vendredi 31 août
Une baisse importante de la fréquentation touristique (de 20 à 40 %) a été constatée sur la côte du Pays basque français durant cet été 1984.
dimanche 9 septembre
Organisation à Biarritz, à Saint-Jean-de-Luz et à Bayonne de manifestations de soutien aux huit militants basques espagnols menacés d’expulsion vers l’Espagne et qui suivent une grève de la faim depuis près d’un mois.
lundi 10 septembre
Le ministère français de la Justice dément les propos des proches des militants basques en grève de la faim qui affirment que deux d’entre eux sont dans un état désespéré. Pour les autorités l’état de santé des Basques incarcérés n’inspirent aucune inquiétude.
mardi 11 septembre
Après avoir rencontré les détenus basques en grève de la faim, le président de la Ligue des droits de l’homme Yves Jouffa affirme qu’ils sont très affaiblis mais qu’aucun d’entre eux n’est dans le coma.
mercredi 12 septembre
Manifestation à Paris des soutiens aux militants basques espagnols en grève de la faim, devant le ministère de la Justice (où certains se sont enchaînés) puis devant la prison de Fresnes. Ils réclament le statut de réfugié politique pour les détenus menacés d’extradition vers l’Espagne. En visite à Paris, le ministre espagnol de la Justice a déclaré qu’ils n’étaient que des détenus de droit commun.
vendredi 14 septembre
L’un des militants basques espagnols qui suivent depuis 38 jours une grève de la faim à la prison de Fresnes a du être placé sous perfusion pendant trois heures. Des manifestations de soutien se sont déroulées au Pays basque espagnol, où deux attentats anti-français ont été commis.
samedi 15 septembre
Un millier de personnes ont manifesté à Bayonne contre les extraditions.
vendredi 21 septembre
A l’issue de cinq heures de délibérés, la Chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté les pourvois formés par les sept militants basques espagnols menacés d’extradition par la France vers l’Espagne. La décision de la Cour d’appel de Pau autorisant ces extraditions est ainsi officiellement confirmée. Dans la soirée, de violents incidents ont éclaté au Pays basque espagnol entre militants basques et forces de l’ordre à l’occasion d’une manifestation de protestation. Deux hommes ont par ailleurs été arrêtés en possession d’armes près du casino de Biarritz : le Français, ancien légionnaire, et l’Espagnol devaient commettre plusieurs attentats anti-basques pour le compte du GAL.
Dans l’après-midi, un habitant de la province de Biscaye a été assassiné dans un attentat revendiqué par l’ETA-Militaire.
samedi 22 septembre
Quelques centaines de manifestants ont protesté dans les rues de Bayonne contre les extraditions et les expulsions de militants basques.
dimanche 23 septembre
Première dans les relations franco-espagnoles : le gouvernement français a décidé d’extrader vers Madrid trois des sept séparatistes basques réclamés par la justice espagnole et qui suivaient une grève de la faim à la prison de Fresnes. L’avocat des trois hommes a décidé de saisir le Conseil d’Etat, un recours non suspensif de la décision des juges. Pour obtenir ces extraditions, les autorités espagnoles avaient du accepter les quatre conditions du gouvernement français : les extradés seront remis à la justice et non à la police ; ils ne pourront pas être placés en garde à vue pour une nouvelle accusation non examinée par les tribunaux français ; ils pourront choisir leurs avocats et ne seront interrogés qu’en sa présence ; ils pourront être visités dans leurs cellules par des observateurs étrangers. Les quatre autres militants menacés d’extradition ont quant à eux été immédiatement expulsés vers le Togo à bord d’une Caravelle qui a décollé de l’aéroport militaire de Villacoublay. Des manifestations de colère spontanées ont aussitôt éclaté au Pays basque à l’annonce de cette nouvelle. Des incidents ont été constatés du côté français, à Saint-Jean-de-Luz et à Ciboure, où le maire a été blessé.
nuit du dimanche 23 au lundi 24 septembre
Nuit de violence à Saint-Sébastien : jets de pierres et de cocktails Molotov, bus incendiés ont été suivis par les charges brutales de la police. D’autres villes du Pays basque espagnol ont été touchées par les heurts, comme à Bilbao. Un peu partout la population, sans participer directement, a montré son soutien aux émeutiers. En France, un attentat a sérieusement endommagé, mais sans faire de victime, le nouveau bâtiment du Conseil régional de Midi-Pyrénées à Toulouse. L’attentat a été revendiqué par un homme au fort accent basque qui évoque une réaction aux extraditions. Quelques heures plus tard, plusieurs cocktails Molotov ont été lancés contre la façade de la sous-préfecture d’Oloron-Sainte-Marie. Un train a également été visé par le même genre d’objets.
lundi 24 septembre
Manifestation de colère d’une centaine de Basques français à Bayonne, sous la surveillance de plusieurs centaines de CRS. Sur le plan politique, l’UDF et les radicaux de gauche approuvent les trois extraditions mais le Parti socialiste est divisé. Le porte-parole du PS, Jean-Pierre Destrade, député des Pyrénées-Atlantiques a déclaré que son mouvement avait du mal à assumer cette décision politique. Le PSU a quant à lui manifesté son opposition devant ce choix d’extrader les trois militants basque.
nuit du lundi 24 au mardi 25 septembre
Deux véhicules portant des plaques d’immatriculation françaises ont été attaqués au Pays basque espagnol : une voiture a été incendiée à Saint-Sébastien et un camion près de la frontière. Des manifestants ont également pénétré dans une usine Michelin à Lasarte pour dévaster les bureaux.
mardi 25 septembre
Protestant contre les attaques subies la nuit dernière par certaines de leurs collègues, des camionneurs français ont établis des barrages filtrant à la frontière franco-espagnole, à Hendaye. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans le calme contre les extraditions des militants basques à Paris à l’appel de plusieurs organisations d’extrême-gauche.
mercredi 26 septembre
Le Conseil d’Etat a approuvé, sur le fond et sur la forme, les décrets d’extradition des trois militants basques réclamés par Madrid : un avion militaire les a transférés dans la soirée même vers l’Espagne. La grève générale organisée au Pays basque espagnol et en Navarre à l’appel des organisations indépendantistes a été inégalement suivie : ville morte à Saint-Sébastien alors que les magasins du centre de Bilbao sont restés ouverts ; seulement 30 des 4 000 employés des chantiers navals de Biscaye ont voté l’arrêt du travail. De nombreux heurts avec les forces de l’ordre se sont produits en divers endroits : 25 personnes ont été arrêtées. De nouveaux véhicules français ont été brûlés dans le nord de l’Espagne et en réaction les camionneurs français continuent de bloquer tous les postes-frontières et empêchent le passage des transporteurs espagnols. Une manifestation de protestation a réuni 1 500 personnes dans la soirée à Bayonne malgré l’interdiction de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et des échauffourées ont éclaté à l’issue du défilé.
jeudi 27 septembre
Le Pays basque, qu’il soit français ou espagnol, connaît un certain apaisement. Les récents excès semblent lasser une grande partie de la population. La frontière reste cependant toujours bloquée par les camionneurs français à Hendaye. Leurs représentants ont rencontré dans la soirée des responsables gouvernementaux français et espagnols pour tenter de trouver une solution à la crise. Les routiers réclament des mesures de protection supplémentaire et l’indemnisation des véhicules endommagés depuis le mois de mars.
nuit du jeudi 27 au vendredi 28 septembre
Attentat meurtrier de l’ETA au Pays basque espagnol, à Alegria. Prévenus par téléphone de la présence d’une bombe sur une voie ferrée, les gardes civils sont tombés dans un piège : trois d’entre eux ont été tués et cinq autres blessés.
vendredi 28 septembre
L’organisation indépendantiste ETA menace de s’en prendre aux intérêts français dans toute l’Espagne. De leur côté, les camionneurs français, satisfaits des assurances données par le gouvernement espagnol (versement rapide d’indemnités pour les routiers sinistrés et protection de la garde civile), ont levé le blocus de la frontière à Hendaye.
samedi 29 septembre
La police française a interpellé à Biarritz un responsable de l’ETA-Militaire, Tomas Linazza Echevarria (28 ans) qui était armé. Considéré comme le chef de la section action du mouvement indépendantiste, il a été écroué à Bayonne. Ne faisant pas l’objet d’un mandat d’arrêt international, il sera simplement jugé pour port d’armes illégal et infraction à l’arrêté d’assignation à résidence. Une alerte de bombe a par ailleurs entraîné une brève évacuation de la gare de Bayonne dans l’après-midi.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 septembre
Le ministre espagnol de l’Intérieur a annoncé que Madrid allait demander l’extradition du dirigeant de l’ETA Tomas Linazza Echevarria et ce bien que la France avait déjà refusé celle-ci une première fois en 1981.
dimanche 30 septembre
Journée du Parti nationaliste basque : le président du gouvernement autonome basque a déclaré que l’ETA-Militaire bénéficiait toujours d’un soutien populaire qui l’a rend « viable et durable ».
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Errenteria, près de Saint-Sébastien, pour réclamer la libération par la France de Tomas Linazza.
jeudi 11 octobre
A la veille de la visite du président Mitterrand au Pays basque, une balise de l’aéroport de Biarritz a été détruite par un attentat à l’explosif revendiqué par le groupe clandestin Iparretarrak.
vendredi 12 octobre
Après une courte étape dans la matinée à Pau, où il s’est entretenu avec les dirigeants d’Elf Aquitaine, le président Mitterrand est arrivé au Pays basque français. Dans un discours prononcé sous tension à Bayonne, le chef de l’Etat a préconisé la fermeté et dénoncé la violence des extrémistes en mettant en garde les terroristes qui utilisent le Pays basque français comme base arrière. Mais, tout en disant non à l’autonomie basque, il a également voulu faire preuve d’ouverture à l’égard de l’identité régionale, qui doit être protégée. Il a tenu à aller saluer la foule où se mêlaient sifflets et applaudissements, alors que plusieurs organisations avaient organisé une manifestation contre les extraditions. Plusieurs militants ont été arrêtés.
nuit du lundi 29 au mardi 30 octobre
A 1 h 15, un attentat a la dynamite a ravagé le bureau du conseiller général Pierre Roger à Mauléon. Revendication du mouvement indépendantiste Iparretarrak. Au même moment, la villa de M. Roger a Saint-Pée-sur-Nivelle. Les indépendantistes ne pardonnent pas à cet élu, non rattaché à un parti d’avoir licencié une centaine de personnes dans son entreprise et d’avoir fait appel à des investisseurs parisiens…
nuit du mercredi 31 octobre au jeudi 1er novembre
Nouvel attentat anti-français au Pays basque espagnol : un camionneur a été légèrement blessé près de Saint-Sébastien dans l’incendie de son véhicule, qui a été la cible d’un cocktail Molotov.
jeudi 1er novembre
Une voiture française a été incendiée dans la matinée près d’Irun.
vendredi 2 novembre
Dans la soirée, une femme et une fillette ont été blessées dans un attentat commis contre une caserne de la garde civile au Pays basque espagnol.
jeudi 8 novembre
Un homme a été abattu au Pays basque espagnol par un commando se revendiquant de l’ETA.
Arrestation à Biarritz d’un responsable présumé des Commandos autonomes basques, interdits de séjour.
jeudi 15 novembre
L’explosion d’une bombe placée dans la cabine d’un camion français a blessé légèrement trois personnes au Pays basque espagnol. Deux autres poids-lourds français ont été visés par un attentat en Espagne.
vendredi 16 novembre
Abordé dans un bar par trois hommes masqués, un Français a été abattu au Pays basque espagnol. Ses agresseurs sont parvenus à s’enfuir. D’après les milieux nationalistes basques, la victime était considérée comme un membre présumé du GAL (cet assassinat sera revendiqué le 18 novembre par l’ETA-Militaire).
mardi 20 novembre
Alors qu’il quittait sa clinique pédiatrique, le docteur Santiago Brouard, l’un des principaux dirigeants de la coalition indépendantiste Herri Batasuna, a été tué à Bilbao d’une balle dans la tête par deux hommes du GAL (Luis Morcillo et Rafael Lopez Ocaña). Député considéré comme un dur au sein de son mouvement, il avait 65 ans. Dans la soirée, les amis et partisans de la victime se sont violemment heurtés aux forces de l’ordre.
mercredi 21 novembre
Alors qu’il circulait dans une voiture militaire, le général Luis Roson Pérez (frère d’un ancien ministre de l’Intérieur) a été grièvement blessé dans un attentat commis vers midi au cœur de Madrid. Les coups de feu ont été tirés par deux hommes en moto qui sont parvenus à prendre la fuite. Le chauffeur du général a été gravement touché. La police soupçonne un acte de représailles de l’ETA après l’assassinat la veille d’un membre important d’Herri Batasuna.
jeudi 22 novembre
Grève générale de 24 heures au Pays basque espagnol très largement et suivie et organisée en signe de deuil à l’appel de toutes les formations politiques et syndicales de la province : pas de transports, pas de commerces ouverts, des hôpitaux marchant au ralenti… Entre 10 000 et 30 000 personnes ont manifesté en faveur de l’indépendance devant la mairie de Bilbao aux cris de « Vive l’ETA-Militaire ». Pour la première fois, le drapeau basque avait été installé sur le fronton de l’édifice. La journée à hauts risques n’a pas été marquée par de violents incidents. Dans la soirée, des milliers de voitures ont accompagné la dépouille du docteur Brouard vers sa dernière demeure, le cimetière de son village natal, Lekeitio ; sur les 50 kilomètres de route du trajet, des dizaines de milliers de personnes l’ont salué le poing levé en criant « Vive l’indépendance » et « Plus de mitraillettes pour l’ETA ». Dénonçant l’escalade de la violence, le Premier ministre Felipe Gonzalez a assuré à Madrid que son gouvernement poursuivra sa politique de fermeté et de dialogue.
Le tribunal de grande instance de Bayonne a condamné un dirigeant présumé de l’ETA-Militaire, Tomas Linaza, à six mois de prison ferme pour détention d’arme et infraction à une interdiction de séjour. Madrid n’a pas encore demandé son extradition.
vendredi 23 novembre
L’ETA-Militaire a proposé dans un communiqué un cessez-le-feu au gouvernement espagnol à condition que « les libertés et les droits soient rendus au peuple basque ».
De violents affrontements ont opposé au Pays basque espagnol les forces de l’ordre aux ouvriers des chantiers navals qui protestaient contre les plans de reconversion du gouvernement. Un homme a succombé à une crise cardiaque et plusieurs personnes ont été blessées.
dimanche 25 novembre
Un attentat à l’explosif, revendiqué par Iparretarrak, a visé dans la matinée une gendarmerie en construction à Lecumberry, dans les Pyrénées-Atlantiques.
mardi 27 novembre
Un véhicule de la Garde civile a été mitraillé à Pampelune.
jeudi 29 novembre
La Garde civile de la province de Navarre a annoncé le démantèlement à Pampelune d’un commando de l’ETA-Militaire : deux hommes âgés de 23 ans ont été arrêtés. Des pistolets automatiques, 40 kilos de plastic, des détonateurs à télécommande, un important matériel sophistiqué d’écoutes téléphoniques, etc. ont été saisis.
La justice française a remis en liberté deux membres présumés du GAL, l’un pour des raisons de procédure judiciaire, l’autre en raison de charges insuffisantes. L’un des deux hommes, Jean-Philippe Labade, est selon la police l’un des principaux responsables du mouvement antiterroriste.
mardi 18 décembre
Démission du président du gouvernement basque espagnol Carlos Garaikoetxea (PNV).
En France, le tribunal administratif de Pau a annulé pour vice de procédure treize décisions d’assignation à résidence ou d’expulsion de Basques espagnols. Trois autres recours ont été rejetés.