1940
jeudi 4 janvier
La Pologne veut continuer le combat aux côtés des Alliés. Le général Wladyslaw Sikorski, commandant en chef de l’armée polonaise en France, et le président du Conseil français Daladier ont signé un nouvel accord prévoyant la reconstitution d’une véritable armée polonaise (unités des trois armes terre, air et mer) en France, placée sous les ordres du général Gamelin.
samedi 6 janvier
Exécutions massives de Polonais commis par les Allemands dans la ville de Poznan.
mardi 9 janvier
Le responsable SS de Prusse-Occidentale rend compte de l’élimination « réussie » de 4 000 malades mentaux incurables en Pologne.
dimanche 14 janvier
A Varsovie, dans la zone de quarantaine du quartier juif, la faim fait 70 victimes par jour.
mercredi 17 janvier
Grâce au progrès des services secrets français, britanniques (de Bletchley Park) et polonais (sous-lieutenant Langer et le mathématicien Marian Rejewski), les messages codés de l’armée allemande (système Enigma) seront bientôt percés à jour. Au château de Vignolles, au QG du 2e Bureau, la clé allemande du 28 octobre 1939 a été brisée et les messages ont pu être décodés. Les scientifiques tentent à présent de réduire les délais de décryptage.
jeudi 18 janvier
A Varsovie, la Gestapo fusille 250 juifs dans des bois en dehors de la ville, à la suite de l’arrestation du chef de la résistance juive, Andrzej Kott, né catholique.
samedi 20 janvier
Dans la Pologne occupée, les autorités allemandes ont le souci d’assurer la réouverture des salles de cinéma afin qu’elles participent à l’effort de propagande nazi.
dimanche 21 janvier
Le pape condamne les réglementations nazies en Pologne.
vendredi 26 janvier
Les autorités allemandes interdisent aux juifs de voyager en chemin de fer.
lundi 29 janvier
Le gouvernement polonais en exil à Paris annonce que les nazis ont éliminé 18 000 scientifiques et intellectuels polonais.
mardi 30 janvier
Heydrich ordonne de nouvelles expulsions de juifs du Reich vers Lublin, en Pologne orientale ; Himmler autorise la déportation de 30 000 Tziganes.
samedi 10 février
L’URSS lance les opérations de déportation massive vers la Sibérie des Polonais habitant dans les zones de Pologne orientale occupées par les Soviétiques.
jeudi 15 février
Des généraux allemands de la Wehrmacht critiquent la conduite des SS et de la police allemande envers les prisonniers polonais. Le général commandant l’armée allemande d’occupation, Johannes Blaskowitz, a remis au général en chef de l’armée de terre, Walter von Brauchitsch, une protestation écrite. Pour ces généraux, ces méthodes brutales et anarchiques ne permettront pas de supprimer le nationalisme polonais ni les juifs et aggravent la haine envers l’Allemagne. Baslowitz souhaite que la Wehrmacht se voie confier l’administration et la justice en Pologne.
dimanche 18 février
Le gouvernement français autorise la reconstitution de la force aérienne polonaise sur le territoire français.
mardi 20 février
Le général Nikolaus von Falkenhorst, qui commandait en Pologne le 21e corps d’armée, est nommé à la tête de l’opération Weser (invasion du Danemark et de la Norvège).
mercredi 21 février
Début des travaux de construction de quatre camps de concentration à Auschwitz.
mardi 5 mars
Six hauts responsables du Politburo soviétique (dont Staline) signent l'ordre d'exécution (préparé par Lavrenti Beria) de 25 000 Polonais, dont 14 700 prisonniers de guerre, surtout des officiers (massacre de Katyń).
jeudi 7 mars
Des avions de la RAF décollent de bases françaises pour lâcher des tracts en Pologne occidentale.
vendredi 8 mars
Les Allemands publient les « décrets polonais », transformant pratiquement les civils polonais travaillant en Allemagne en esclaves du Reich. Les Polonais devront coudre sur leurs vêtements la lettre « P », afin d’être facilement identifiables. Assignés à résidence, il leur est interdit d’emprunter les transports en commun et de se déplacer à bicyclette. Il ne leur est pas permis de pénétrer dans une église allemande ni d’assister à un spectacle. Tout contact avec la population est réprimé. Les relations sexuelles avec une Allemande sont punies de mort ; la femme, elle, est mise au pilori avant d’être envoyée en camp.
mardi 12 mars
Sur les 1 000 juifs allemands de Stettin déportés dans des wagons scellés, 72 meurent de froid après une marche de 18 heures dans une tempête de neige, à Lublin.
jeudi 14 mars
Un livre blanc sur les relations germano-polonaises (1933-1939), publié à Paris par le gouvernement polonais en exil, révèle que, dès 1935, l’Allemagne songeait à envahir l’URSS avec le soutien de la Pologne, qui déclina l’offre.
samedi 23 mars
Le maréchal Göring ordonne l’arrêt momentané de la déportation des juifs en Pologne occupée.
du mercredi 3 au jeudi 11 avril
4 143 officiers polonais sont exécutés par la police politique soviétique (NKVD) à Katyn, près de Smolensk.
lundi 8 avril
En mer du Nord, le sous-marin polonais Orzel coule le transport de troupes allemand Rio de Janeiro.
jeudi 11 avril
Pour rendre hommage au général Karl Litzmann (mort en 1936), les autorités allemandes du Wartheland (Grande Pologne occupée) décident de rebaptiser la ville de Lodz en Litzmannstadt.
samedi 13 avril
Nouvelle déportation massive de Polonais par les Soviétiques.
samedi 27 avril
Heinrich Himmler ordonne la création en Silésie, près de la ville polonaise d’Oświęcim, d’un camp de concentration pouvant accueillir 10 000 détenus (premier camp d’Auschwitz).
mardi 30 avril
Les autorités allemandes d’occupation ordonnent le quadrillage du ghetto juif à Lodz.
d’avril à mai
Fermeture des camps de prisonniers polonais en URSS : Koziesk, Starobielsk et Ostachkov. De 20 000 à 30 000 prisonniers ont disparu, exécutés.
samedi 4 mai
Début de la construction en Pologne du camp d’extermination d’Auschwitz. Le nouveau commandant du camp, Rudolf Höss, prélève trente détenus violents à Sachsenhausen et les affectes comme kapos.
jeudi 16 mai
Le gouverneur général de Pologne, Hans Frank, approuve la campagne visant à éliminer les élites et intellectuels polonais : l’AB Aktion (Außerordentliche Befriedungsaktion ; « Opération extraordinaire de pacification »).
lundi 20 mai
Début en Pologne de la construction du camp d'Auschwitz et arrivée des premiers prisonniers.
mardi 28 mai
En Norvège, les troupes franco-polonaises du général Béthouart s’emparent de Narvik. Dans le même temps, l’ordre d'évacuation est donné, à cause de la défaite en France.
vendredi 31 mai
Pour la première fois, les Allemands détruisent un monument à Varsovie. Inauguré en 1926, le monument Chopin, une œuvre en bronze de Wacław Szymanowski, a été abattu par des explosifs sur ordre du gouverneur général Hans Frank (un nouveau monument sera érigé en 1958).
de mai à juin
« Action extraordinaire de pacification » : euphémisme utilisé pour qualifier la liquidation par les nazis d'environ 3 500 résistants antinazis et 3 000 malfaiteurs-criminels dans le « Gouvernement général » de Pologne. 30 000 intellectuels et membres des élites polonaises sont arrêtés et transférées dans des camps de concentration.
Une armée polonaise participe à la bataille de France et aux combats de Narvik (Norvège), avant de rallier la Grande-Bretagne (la France ayant succombé devant l'Allemagne).
mercredi 12 juin
Le gouvernement provisoire polonais ne siège plus à Angers (la France est envahie par les Allemands).
vendredi 14 juin
Ouverture du camp d’extermination d’Auschwitz avec l’arrivée d’un premier convoi de 728 prisonniers polonais en provenance de Tarnow.
jeudi 20 juin
Le gouvernement provisoire polonais s'installe à Londres (Grande-Bretagne).
samedi 22 juin
Déportation massive de Polonais par les Soviétiques.
samedi 13 juillet
Création en Grande-Bretagne du premier escadron de chasse polonais dans la RAF.
jeudi 15 août
Le four crématoire 1 d'Auschwitz-Birkenau est mis en service.
jeudi 19 septembre
A Varsovie, l’officier polonais Witold Pilecki se laisse volontairement capturer par les Allemands (avec 2 000 autres civils) pour entrer dans le camp de concentration d’Auswchitz afin d’y organiser la résistance des détenus.
en septembre
Le quartier juif de Varsovie est mis en quarantaine et les 80 000 Polonais qui y demeurent doivent le quitter avant la fin octobre.
mardi 1er octobre
L’Allemagne lance en Pologne l’opération Otto pour améliorer les routes et les voies ferrées vers l’URSS.
mercredi 2 octobre
Ludwig Fischer, gouverneur du district de Varsovie, donne l’ordre de construire un mur autour du quartier juif.
jeudi 3 octobre
Tous les juifs de Varsovie et de ses environs, soit environ 400 000 personnes, doivent s’installer à l’intérieur de la zone de quarantaine mise en place dans la ville, le ghetto.
mercredi 16 octobre
Le ghetto juif de Varsovie est formellement établi par décret.
lundi 11 novembre
55 intellectuels polonais sont exécutés au camp de Dachau.
vendredi 15 novembre
Après six semaines de travaux, le ghetto juif de Varsovie est hermétiquement clos du reste de la ville par un mur de 16 kilomètres. Les Allemands enferment 400 000 (ou 1 500 000 ?) personnes dans le ghetto. Toutes les issues, portes et fenêtres et rues donnant sur le côté aryen sont murées.
mardi 19 novembre
A Varsovie, les Allemand exécutent un Polonais qui a jeté du pain par-dessus le mur du ghetto juif.
dans l’année
Ryszard Zaleski succède à Raczkiewicz comme président du gouvernement polonais en exil.
1941
samedi 18 janvier
Réunies depuis avril 1938 en une seule province de Silésie, les anciennes provinces prussiennes de Basse et de Haute-Silésie sont à nouveau séparées.
mercredi 22 janvier
Dans une réunion à Lublin, le gouverneur Hans Frank déclare aux officiels nazis : « Nous qui avons combattu derrière le Führer pendant 20 ans, on ne peut pas nous demander d’avoir une quelconque considération pour les juifs ».
vendredi 31 janvier
Liquidation du ghetto de Pruszkow, située à 13 kilomètres à l’ouest de Varsovie : les 1 400 à 3 000 juifs de la ville sont conduits en camions à bétail dans le ghetto de Varsovie. Par ailleurs, Hans Frank, gouverneur de la Pologne occupée, affame les juifs dans le ghetto de Varsovie, en faisant en sorte que ceux-ci ne reçoivent que la moitié des denrées indispensables. La famine et le typhus font 65 victimes par jour. Pour Frank, « en tuant ainsi un juif, on économise une balle qui permettra à la race supérieure de conquérir le reste du monde ».
samedi 15 février
Début en Autriche des déportations massives de juifs, au rythme de 1 000 par mois. Ils sont dirigés vers les ghettos polonais de Lublin et de Kielce.
samedi 22 février
Dans le ghetto de Varsovie, la ration quotidienne de pain est fixée à 85 grammes. 400 personnes meurent de faim chaque semaine.
de février à avril
72 000 juifs réfugiés des villes polonaises de province s'installent dans le ghetto de Varsovie.
vendredi 7 mars
Début de l’exploitation des juifs d’Auschwitz par la grande industrie allemande.
lundi 10 mars
En Pologne, un acteur qui déclarait ne pas être polonais mais allemand est exécuté par des résistants. En représailles, les Allemands fusillent 17 civils.
mardi 1er avril
Dans le centre de la Pologne, les Allemands ont exécuté 20 personnes de Lowicz dans la forêt proche du village de Palmiry.
dimanche 27 avril
Les Allemands fondent dans le Reichsgau Wartheland l’Université de Posen [Poznan] dont les principes d’éducation sont basés sur les principes idéologiques nazis.
dimanche 18 mai
Début de l’opération allemande « Rheinübung » : commandé par le vice-amiral Gunther Lütjens, le cuirassé Bismarck, fierté de la Kriegsmarine, et le croiseur Prinz Eugen, quittent le port de Gdynia, en Pologne, pour faire route vers l’Atlantique Nord (après une escale à Grimstadfjord, Norvège) afin de soutenir les U-boot et infliger de lourdes pertes aux navires de la flotte marchande britannique.
dimanche 25 mai
A la frontière soviétique, le haut commandement allemand met en place son dispositif d’attaque. Cent trains de transports de troupes y arrivent chaque jour.
samedi 21 juin
Hitler et son état-major arrivent à Rastenburg [aujourd’hui Ketrzyn, dans le nord-est de la Pologne]. La Tanière du Loup est son quartier général pour le front oriental.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
Opération « Barbarossa » : les Allemands attaquent la Russie et occupent toute la Pologne. Déportation massive de Polonais par les Soviétiques.
vendredi 27 juin
Les Allemands prennent la ville russe de Bialystok [aujourd’hui dans l’est de la Pologne]. Plus de 2 000 habitants juifs (hommes, femmes et enfants) ont été raflés par le 309e bataillon de police et tués, dont 500 brûlés vif dans la grande synagogue (56 000 autres juifs vont être être enfermés dans le ghetto de la ville).
dimanche 29 juin
Décès à New York du pianiste, compositeur et homme politique (président du Conseil de la République en 1919) Ignacy Paderewski, à l’âge de 81 ans.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 juillet
Massacre des professeurs de Lwow [Lviv] : en collaboration avec la Gestapo, le bataillon Nachtigall, composé de nationalistes ukrainiens de l’OUN, procède à l’arrestation de 38 enseignants polonais et de leurs familles. Ils sont conduits sur les collines de Wulkeckie (Wulka) et fusillés. Parmi les victimes figure notamment l'écrivain Tadeusz Żeleński (Boy).
mercredi 9 juillet
Les forces roumaines s’emparent de la ville moldave de Bălți.
jeudi 10 juillet
Massacre controversée de Jedwabne en Podlachie (région de Bialystok) : entre 340 et 800 juifs (hommes, femmes et enfants) de Jedwabne et des environs sont conduits sur la place du marché, puis torturés avant d’être brûlés vivants dans une grange. Pendant longtemps, le massacre sera imputé exclusivement aux Einsatzgruppen, mais depuis la fin des années 1990 des historiens dénoncent plutôt un pogrom commis principalement par des voisins polonais qui s’accaparent les biens des victimes. Certains continuent à penser que c’est un crime exclusivement perpétré par des Allemands.
jeudi 24 juillet
Le commandant d’un Einsatzgruppen informe Berlin que 4 435 juifs ont été liquidés à Lachowicze, en Pologne.
samedi 26 juillet
L’ancien Premier ministre polonais Kazimierz Bartel a été exécuté à Lwow [Lviv] sur ordre d’Himmler pour avoir refusé de prendre la tête d’un gouvernement fantoche. Recteur de l’Ecole polytechnique de Lwow, il avait dirigé le gouvernement polonais à trois reprises entre 1926 et 1930. Il avait 59 ans.
mercredi 30 juillet
Le gouvernement polonais en exil, représenté par le Premier ministre Władysław Sikorski, et l’ambassadeur soviétique en Grande-Bretagne Ivan M. Maiski, concluent à Londres un accord pour rétablir les relations diplomatiques et combattre conjointement l’Allemagne.
jeudi 31 juillet
Ouverture à Lublin du camp de Maïdanek. Le colonel SS Karl Koch, commandant de Buchenwald depuis 1937, est nommé à sa tête.
de juillet à août
Premières libérations de prisonniers et de déportés polonais en URSS.
mercredi 6 août
Le général Anders est nommé commandant en chef de la nouvelle armée polonaise qu’il constitue en Union soviétique.
jeudi 14 août
Signature à Londres d’une convention militaire entre l’URSS et le gouvernement polonais en exil : les dispositions du Pacte germano-soviétique sont annulées.
Le franciscain polonais Maximilien Kolbe a été tué dans le camp d’Auschwitz par injection d’une dose léthale de phénol. Arrivé dans le camp le 28 mai, il avait demandé en juillet à prendre la place d’un Polonais qui avait été choisi pour être enfermé dans le « bunker de la faim » afin d’y mourir en représailles à l’évasion d’un autre prisonnier. Fondateur du monastère de Niepokalanów et de l’association Mission de l’Immaculée, Kolbe avait 47 ans (il sera canonisé en 1982).
lundi 18 août
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre de déporter les 76 000 juifs restés à Berlin vers les ghettos de Pologne.
lundi 25 août
Mussolini visite le QG d’Hitler à Rastenburg. Le Führer peste contre la neutralité de Franco.
En Podlachie, 1 400 juifs de la Tylocin (à 30 km à l’ouest de Byalistok) sont rassemblés sur la place du marché puis conduits dans la forêt voisine de Lupochowo où ils sont assassinés. Quelques uns ont réussi à se cacher mais seront retrouvés et tués par la police polonaise.
en août
Le gouvernement général de Pologne est augmenté de la province ukrainienne de Lemberg (Lvov).
mercredi 3 septembre
A Auschwitz, du gaz Zyklon B est testé pour la première fois sur des détenus juifs et russes. Les nazis cherchent un gaz mortel qui soit « efficace ».
vendredi 24 octobre
A Londres, le CNF du général de Gaulle est reconnu par les gouvernements polonais et tchécoslovaque en exil.
lundi 27 octobre
290 juifs d’une maison de retraite sont gazés à Kalisz. Un nouveau camion équipé pour les asphyxier avec les gaz d’échappement est essayé.
en automne
Sur les trottoirs des rues du ghetto juif de Varsovie, le spectacle des cadavres d'enfants ou d'adultes devient un élément constant de l'environnement.
samedi 22 novembre
Alors qu’il se rendait à Berlin pour assister aux obsèques officielles du major général Ernst Udet, l’avion qui ramène du front de l’Est l’as allemand Werner Mölders s’est écrasé suite à une panne de moteur près de Breslau [Wroclaw, Pologne]. Le colonel Molders (28 ans), le lieutenant Kolbe sont tués, mais l’aide de camp et le radio survivent au crash.
jeudi 4 décembre
A Moscou, le général Wladyslaw Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil, signe avec Staline un pacte d’assistance mutuelle.
dimanche 7 décembre
Match amical de football : au stade Hermann-Göring de Breslau [aujourd’hui Wroclaw, en Pologne], l’Allemagne a battu la Slovaquie quatre buts à zéro.
lundi 8 décembre
Installation du camp d’extermination de Chelmno, à 70 kilomètres à l’ouest de Lodz : fonctionnement des premiers camions à gaz.
mardi 16 décembre
A Cracovie, le gouverneur Frank déclare : « Nous anéantirons les juifs partout où nous les trouverons ».
1942
jeudi 1er janvier
Déclaration des Nations Unies : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Union soviétique, la Chine et 22 autres pays s’engagent, à Washington, à combattre à l’extrême les forces de l’Axe et de ne pas conclure de paix séparée. Ils s’engagent également à mettre en place au lendemain de la guerre un système de paix et de sécurité. Outre les quatre grandes puissances, on compte parmi les signataires quatre nations de l’Empire britannique (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud), les gouvernements en exil de huit pays européens occupés par les nazis (Belgique, Norvège, Tchécoslovaquie, Pays-Bas, Grèce, Luxembourg, Pologne et Yougoslavie) et dix républiques latino-américaines (Costa Rica, Cuba, Guatemala, Honduras, République dominicaine, Salvador, Haïti, Honduras, Nicaragua et Panama).
mardi 13 janvier
Réunis à Londres, les représentants des neuf pays occupés par les Allemands ont mis les gardes des atrocités commises dans l’Europe occupée : ils devront rendre des comptes de leurs actes après la guerre. Le général polonais Sikorski est à l’origine de cette concertation. Belgique, Tchécoslovaquie, France, Grèce, Pays-Bas, Norvège et Yougoslavie ont pris part à la décision.
700 juifs polonais de Lodz sont déportés au camp de Chelmno. Ce sont les premières des 10 000 déportations prévues.
en janvier
Wladislaw Gomulka réorganise le Parti communiste polonais clandestin.
samedi 28 février
4 618 juifs sont morts de faim en une semaine dans le ghetto de Varsovie.
mardi 3 mars
3 200 juifs de Zychlin sont gazés à Chelmno.
vendredi 13 mars
Le second camp d’extermination (après Chelmno) ouvre à Belzec, dans le district polonais de Lublin. 6 000 juifs de Mielec y sont transférés.
mardi 17 mars
Début effectif de l’extermination systématique des juifs et Roms de Pologne par les nazis (Aktion Reinhard) : le camp d’extermination de Belzec ouvre ses portes avec l’arrivée d’un premier convoi ferroviaire transportant 1 600 juifs en provenance du district de Lublin.
vendredi 20 mars
Suite à l’assassinat de deux policiers allemands, cent habitants de la ville polonaise de Zgierz (au nord de Lodz) sont exécutés. 161 autres sont emprisonnés comme otages.
mercredi 25 mars
Les Britanniques indiquent que 40 000 réfugiés polonais, en provenance de Russie, sont sur le point d’arriver en Iran, un pays occupé par l’URSS et le Royaume-Uni.
jeudi 26 mars
Ouvert en mai 1940 pour accueillir des criminels et des prisonniers politiques, puis détenus majoritairement polonais, le camp de concentration d’Auschwitz reçoit ses premiers déportés juifs (999 femmes slovaques) suite à la « Solution finale » décidée par les nazis à la conférence de Wannsee.
lundi 30 mars
Arrivée à Auschwitz du train spécial 767. Il transporte 1 112 juifs en provenance de Paris.
fin mars
Début de la déportation à Auschwitz des juifs des pays d’Europe occidentale occupés par le Reich.
en mars
La SS engage le plan Heydrich d’extermination des juifs polonais.
mercredi 1er avril
Arrivée à Bandar-e Pahlavi [aujourd’hui Bandar-e Anzali], dans le nord-ouest de l’Iran, sur la mer Caspienne, de l’armée polonaise Anders.
dimanche 19 avril
Dans le sud-est de la Pologne, les Allemands établissent le ghetto de Majdan-Tatarski, entre Lublin et le camp de Maïdanek.
lundi 27 avril
1 000 juifs de Theresienstadt [Terezin, en Tchécoslovaquie] sont déportés vers les camps de la mort de Belzec et de Sobibor, en Pologne.
mardi 28 avril
L’officier SS d’origine autrichienne Franz Stangl est nommé commandant du camp d’extermination de Sobibor.
jeudi 30 avril
La typhoïde et la faim ont provoqué la mort de 4 432 juifs en un mois à Varsovie.
en avril
Arrestation de la plupart des leaders de la résistance juive de Varsovie.
samedi 9 mai
Depuis l’ouverture de Belzec, le 13 mars dernier, 30 000 juifs de Lublin y ont été massacrés.
mardi 12 mai
1 500 juifs sont tués en une journée dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
jeudi 14 mai
Dans le centre de la Pologne, les Allemands liquident le ghetto juif de Brzeziny. La plupart de ses habitants sont transférés dans le ghetto de Lodz.
lundi 18 mai
Ouverture du camp d’extermination de Sobibor, dans le district de Lublin.
mercredi 20 mai
300 wagons de sous-vêtements ayant appartenu à des juifs gazés à Chelmno, arrivent à Lodz. Ils y seront nettoyés et triés dans les ateliers du ghetto.
dimanche 31 mai
Au cours du mois de mai, environ 130 000 juifs ont été tués dans les camps de la mort ou par les Einsatzgruppen, essentiellement en Pologne, dans les Pays baltes et en URSS.
lundi 1er juin
Un troisième camp de travail est créé à Auschwitz pour construire l’usine de caoutchouc de Buna.
samedi 20 juin
Un premier groupe de 1 000 juifs de la région de Przemyśl est envoyé au camp de concentration de Janów.
Quatre prisonniers polonais vêtus d’uniformes SS volés ont réussi à s’évader du camp de concentration d’Auschwitz. Pour s’échapper, ils ont utilisé la voiture Steyr 220 décapotable du commandant du camp, Rudolf Höss.
mardi 23 juin
Parti de Paris, un train transportant des juifs arrive au camp d’Auschwitz, où certains sont aussitôt désignés pour les chambres à gaz…
mercredi 1er juillet
La loi prêt-bail américaine est étendue à la Pologne.
vendredi 3 juillet
A Cracovie, les SS massacrent 93 Tziganes.
samedi 4 juillet
Premier gazage « industriel » à Auschwitz-Birkenau.
vendredi 10 juillet
A Auschwitz, cent femmes juives sont conduites à l’hôpital du camp pour y subir des expériences médicales.
mercredi 15 juillet
Les nazis créent un ghetto à Przemysl et y enferment 22 000 juifs.
1 135 juifs d’Amsterdam sont déportés à Auschwitz. Ils pensent partir pour des camps de travail en Allemagne.
samedi 18 juillet
Impressionné par l’efficacité des chambres à gaz d’Auschwitz, Himmler ordonne d’en construire d’autres. Il nomme Rudolf Höss, chef du camp, commandant SS.
dimanche 19 juillet
A Berlin, Himmler ordonne « l’épuration totale » des juifs des territoires polonais du gouvernement général avant la fin de l’année.
en juillet
Constitution d'une nouvelle organisation de résistance juive, l'Organisation juive de combat (ZOB-Zydowska Organizacja bojowa).
du mercredi 22 juillet au mercredi 30 septembre
« Grande action » : à Varsovie, près de 300 000 juifs partent pour les camps d'extermination de Belzec, Majdanek et, surtout, Treblinka. Entre 40 000 et 50 000 juifs sont épargnés, pour la plupart employés dans des entreprises de la Wehrmacht à l'intérieur du ghetto.
dimanche 16 août
Match amical de football : au stade Hindenburg de Beuthen [aujourd’hui Bytom, en Pologne], l’Allemagne a écrasé la Roumanie sept buts à zéro, devant 50 000 spectateurs.
dimanche 9 août
Décès à Auschwitz d’Edith Stein. Juive allemande convertie au catholicisme et philosophe, elle était devenue carmélite.
dimanche 16 août
Match amical de football : au stade Hindenburg de Beuthen [aujourd’hui Bytom, en Pologne], l’Allemagne a écrasé la Roumanie sept buts à zéro, devant 50 000 spectateurs.
samedi 22 août
Depuis le 10 août, 75 000 juifs de Lvov ont été déportés à Belzec.
lundi 24 août
Suite à l’évasion de plusieurs dizaines de prisonniers soviétiques, le colonel SS Karl Koch est relevé de son commandement du camp de Maïdanek.
mardi 1er septembre
Commandant du camp de Sobibor depuis avril, l’officier SS autrichien Franz Stangl devient commandant du camp d’extermination de Treblinka.
mercredi 2 septembre
La Gestapo, des miliciens ukrainiens et la police polonaise massacrent 2 000 juifs dans la petite ville polonaise de Dzialosyce. 8 000 survivants sont déportés au camp de Belzec.
L’aviation soviétique bombarde Varsovie.
mercredi 30 septembre
Ce mois de septembre, 14 000 juifs de France, 6 000 des Pays-Bas et 5 000 de Belgique ont été déportés à Auschwitz. 20 000 juifs polonais sont morts à Belzec.
samedi 3 octobre
Le transfert des juifs de Varsovie se termine. 310 332 ont été envoyés dans les camps de la mort.
dimanche 4 octobre
« Epuration » des camps de concentration d’Allemagne de tous les détenus juifs : déportation à Auschwitz.
mercredi 21 octobre
En sept jours, 20 000 juifs de Piotrkow ont été gazés à Treblinka.
en octobre
La Zydowska Organizacja Bojowa (Organisation juive de combat) commence à faire passer en secret des armes dans le ghetto de Varsovie. Cette organisation militaire est dirigée par un jeune homme de 24 ans, Mordechaï Anielewicz.
lundi 2 novembre
10 000 juifs de la région de Bialystok sont déportés à Treblinka, après une tenttive de résistance.
lundi 9 novembre
Ouverture du camp de concentration de Majdanek, avec l’arrivée de 4 000 juifs de Lublin.
jeudi 31 décembre
En un mois, 18 000 prisonniers de guerre soviétiques sont morts de faim au camp de Poniatowa, en Pologne.
dans l’année
Naissance du Parti ouvrier polonais (PPR). Formation en Russie d'une armée polonaise (général Anders) qui rejoindra le Moyen-Orient.
1943
vendredi 1er janvier
Les cinéastes polonais en exil en URSS Jersy Bossak et Aleksander Ford créent à Moscou l’Avant-garde cinématographique, chargée de réaliser des reportages sur la Pologne en lutte et les actions des partisans.
début janvier
Himmler se rend en visite à Varsovie. Il estime qui y a encore trop d’habitants dans le ghetto juif (de 40 000 à 70 000).
lundi 18 janvier
Les Allemands décident de reprendre les déportations des juifs du ghetto de Varsovie.
jeudi 21 janvier
Dans le ghetto de Varsovie, des pelotons allemands sont pris pour cible par des résistants armés. Pour la première fois depuis la création du ghetto, on voit des ambulances allemandes emporter des SS morts ou blessés. Cela n’a pas empêché les Allemands de déporter environ 6 500 juifs, tandis que 1 171 autres été tués par balles au cours de ces opérations. Par ailleurs, dans une lettre adressée à la communauté juive américaine, le ghetto de Varsovie annonce son anéantissement prochain.
samedi 6 février
Himmler reçoit à Berlin un inventaire des biens pris aux juifs polonais assassinés. Il comprend 825 wagons remplis de vêtements à redistribuer aux minorités allemandes de l’Est, et un wagon contenant trois tonnes de cheveux de femmes.
samedi 13 février
Himmler donne l’ordre aux autorités allemandes de Varsovie de raser le ghetto.
lundi 22 février
Le gouvernement bulgare accepte de déporte les juifs de Thrace et de Macédoine, soit 11 000 personnes, à Treblinka.
vendredi 26 février
Conformément à un ordre d’Himmler du 10 décembre 1942, le premier convoi de Roms et de Sintis allemands arrive au camp d’Auschwitz. Ils sont installés dans un camp séparé, le Zigeunerfamilienlager.
lundi 1er mars
A Londres, des envoyés soviétiques informent le gouvernement polonais en exil que l’URSS a l’intention de garder la Pologne orientale.
Formation à Moscou de l’Union patriotique polonaise.
samedi 13 mars
Les troupes SS commencent à démanteler le ghetto de Cracovie : 14 000 juifs sont dispersés dans les camps de la mort ou dans d’autres ghettos.
lundi 22 mars
Un nouveau crématorium est ouvert à Auschwitz : une chambre à gaz souterraine, pouvant contenir 2 000 personnes, est reliée à cinq fours crématoires.
mardi 13 avril
La radio allemande (Großdeutsche Rundfunk) annonce que les Allemands ont découvert à Katyn, près de Smolensk, des charniers contenant les restes de 4 500 officiers polonais qui auraient été assassinés en 1939-1940 par les Soviétiques (Moscou nie toute implication avant de reconnaître en 1990 son rôle dans ce massacre ; soucieux de maintenir la cohésion du Front anti-hitlérien, les Alliés occidentaux vont soutenir la thèse stalinienne d’un crime perpétré par les Allemands).
jeudi 15 avril
Suite à la découverte des charniers de Katyn, le gouvernement polonais en exil rompt ses relations diplomatiques avec l'Union soviétique.
vendredi 16 avril
Le gouvernement polonais en exil à Londres demande à la Croix-Rouge d’enquêter sur le massacre de Katyn.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 avril
Révolte du ghetto de Varsovie (40 000 juifs survivants, dont 750 à 800 combattants disposant de 350 revolvers, 10 fusils, 90 grenades, quelques bombes primitives et quelques centaines de cocktails Molotov). Le commandant de l'insurrection des Mordehaï Anilewicz (24 ans). A 3 heures du matin, des bataillons de la Waffen-SS, de la police, de la Wehrmacht et des unités ukrainiennes, lettones et lituaniennes, commandés par le général SS Jürgen Stroop, encerclent le ghetto.
lundi 19 avril
Les forces allemandes entrent dans le ghetto à 6 heures du matin. Première bataille livrée dans le ghetto de Varsovie par une population civile contre les forces armées de l'Allemagne nazie.
Devant le refus soviétique, la Croix-Rouge internationale renonce à envoyer une commission d'experts à Katyn.
mardi 20 avril
Au deuxième jour de l'attaque du ghetto et l'investissement d'un bloc d'immeubles, seuls 60 juifs ont été capturés. Un système de passages souterrains (égouts) permet de se déplacer d'un immeuble à l'autre ; les unités du génie les inondent ou y jettent des « bougies fumantes ».
vendredi 23 avril
A Berlin, Himmler, qui suit de près la situation à Varsovie et s'impatiente, ordonne de « nettoyer le ghetto de Varsovie avec la plus grande sévérité et une inlassable persévérance ».
samedi 24 ou lundi 26 avril
Moscou rompt avec le gouvernement polonais de Londres.
lundi 26 avril
A Varsovie, le général Stroop informé ses supérieurs que la destruction des maisons par le feu (lance-flammes et aviation) est l'unique et dernier moyen de faire sortir à la surface « les canailles, cette sale race ».
vendredi 30 avril
A Londres, le gouvernement polonais en exil tente d’améliorer ses relations avec l’URSS. Il retire sa demande d’enquête sur le massacre de Katyn.
dimanche 2 mai
Des résistants polonais exécutent le général Krüger, chef de la Gestapo à Cracovie.
mercredi 5 mai
A Moscou, Staline déclare qu’il souhaite voir, après la victoire, une Pologne libre et solide.
lundi 10 mai
La révolte du ghetto est écrasée ; 55 000 juifs ont péri ou ont été capturés (les prisonniers partent pour Tréblinka, directement dans les chambres à gaz) ; 80 juifs s'échappent par les égouts, 50 d'entre eux seront tués les jours suivant.
dimanche 16 mai
La police polonaise, chargée de la surveillance des ruines du ghetto de Varsovie, note des accrochages prouvant que tous les nids de résistance ne sont pas encore réduits. Dynamitage de la synagogue Tlomacki dans le secteur « aryen » de Varsovie.
mercredi 26 mai
Un millier de Tziganes sont gazés à Auschwitz.
dimanche 30 mai
Josef Mengele devient le médecin en chef du secteur du camp d’Auschwitz où sont enfermées les familles roms.
fin mai
Les fusillades, de jour et de nuit, se poursuivent dans le ghetto de Varsovie, du côté des rues Przejazd-Leszno. De jour, les Allemands continuent à extraire des juifs des bunkers sous les ruines des immeubles calcinés, et les abattent sur place.
en mai
La division Tadeusz Kosciuszko est formée en URSS.
nuit du mardi 1er au mercredi 2 juin
Les détenus de la prison de Pawiak, à Varsovie, ont été fusillés.
vendredi 11 juin
A Berlin, Himmler ordonne la liquidation de tous les ghettos en Pologne.
samedi 12 juin
Les Allemands liquident le ghetto juif de Brzeżany [aujourd’hui Berezhany, dans l’ouest de l’Ukraine]. Environ 1 180 juifs sont conduits dans le vieux cimetière juif de la ville et abattus.
mardi 15 juin
Sous les ordres du colonel SS Paul Blobel, des juifs condamnés aux travaux forcés commencent à exhumer à Janow les corps de 1 200 juifs de Lvov tués en mars, sur lesquels ils prélèvent les dents et les anneaux en or avant de les incinérer.
vendredi 25 juin
Dans le sud de la Pologne, le ghetto juif de Częstochowa se soulève contre les nazis. Les habitants, mal armés, se barricadent pour résister à la répression.
Déporté depuis le camp de Drancy (France), le journaliste et homme politique communiste allemand Arthur Goldstein (56 ans) est tué dans la chambre à gaz à son arrivée au camp d’Auschwitz, avec 517 autres juifs.
mercredi 30 juin
Après six jours de résistance, le soulèvement du ghetto de Częstochowa est maté par les Allemands : 1 500 juifs sont morts dans les combats et les massacres. En ce dernier jour, 500 d’entre eux sont brûlés vifs ou enterrés sous les décombres. Les 3 900 survivants sont envoyés au camp de Warta ou incarcérés dans des prisons proches (avant d’être déportés à Auschwitz).
Les Allemands arrêtent le général Rowecki, qui commandait l’Armée de l’intérieur, organisation militaire secrète de la résistance polonaise.
dimanche 4 juillet
Décès accidentel à Gibraltar du général Wladislaw Sikorski, Premier ministre du gouvernement polonais de Londres et commandant en chef de l’armée polonaise. Son avion, un B-24 Liberator de la RAF, s’est abîmé dans la mer peu après son décollage. 16 autres passagers sont morts. Les pilotes ont survécu. Mikolajczyk devient président du gouvernement en exil. Création du Conseil national de l'Unité (RJN).
dimanche 11 juillet
Le massacre des civils polonais de Volhynie et Galicie orientale par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne atteint son paroxysme jusqu’en août (entre 35 000 et 100 000 personnes auront été tuées entre 1942 et 1944).
lundi 2 août
Insurrection du camp d’extermination de Treblinka : 16 gardes allemands et ukrainiens sont tués ; des bâtiments sont incendiés. Entre 200 et 250 détenus parviennent à s’échapper, tandis que 550 autres sont abattus dans la cour du camp (8 000 autres prisonniers seront assassinés dans les jours suivants avant la démolition du camp par les SS).
mardi 3 août
En Grande-Bretagne, les deux chiffreurs polonais Henryk Zygalski et Marian Rejewski sont les premiers à casser le code allemand Enigma.
nuit du dimanche 15 au lundi 16 août
A 200 km au nord-est de Varsovie, alors que le ghetto de Białystok est encerclé par la police, des unités de ss et des auxiliaires ukrainiens, estoniens, lettons et biélorusses, en prévision de sa liquidation, des centaines de juifs se révoltent. Menés par Mordechag Tanenbaum et Daniel Moszkowicz, ils ne sont armés que d’une mitrailleuse, de quelques douzaines de pistolets et de cocktails Molotov.
mardi 17 août
La résistance du ghetto de Bialystok est anéantie par les Allemands et leurs Alliés (72 combattants résisteront dans un bunker jusqu’au 19 août). La déportation des juifs débutent aussitôt vers les camps de la mort (sur les 50 000 à 60 000 juifs habitant le ghetto, seuls 260 survivront à la guerre).
mercredi 18 août
Suite à une terrible erreur de commandement, le général Hans Jeschonnek (44 ans), chef d’état-major adjoint de la Luftwaffe, choisit de se suicider au Lager Robinson, le quartier général de l’aviation allemande situé en Prusse-Orientale, sur les bords du lac Gołdap [aujourd’hui dans le nord-est de la Pologne]. Il laisse une note demandant que Goering ne se charge pas de ses funérailles.
en août
L’officier SS autrichien Franz Stangl abandonne le commandement du camp d’extermination de Treblinka pour aller combattre les partisans yougoslaves.
dimanche 26 septembre
L’armée rouge reprend la région de Katyn.
jeudi 14 octobre
Insurrection du camp d'extermination de Sobibor : de 100 à 300 détenus parviennent à s’enfuir après avoir tué onze gardes. Des dizaines d’autres prisonniers sont exécutés.
mardi 19 octobre
Le général SS Globocnik met fin à l’action Reinhard : 1 750 000 victimes en Pologne et en Tchécoslovaquie depuis la mort de Reinhard Heydrich (mai 1942).
mercredi 20 octobre
La Gestapo arrête la résistante polonaise Irena Sendlerowa, membre de l’organisation clandestine Zegota qui a aidé 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie à échapper à l’extermination. Conduite à la prison de Pawiak, elle est torturée, mutilée mais ne dénonce pas son réseau (condamnée à mort elle survivra à la guerre).
lundi 25 octobre
Plus de 2 000 jeunes femmes de Salonique sont assassinées dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
mercredi 3 novembre
Cinq usines des SS sont fermées dans la région de Lublin. 17 000 travailleurs juifs sont abattus à la mitrailleuse. Le « Vendredi sanglant » marque la fin de l’opération « Action de grâces », qui a entraîné la mort de 50 000 juifs.
mardi 23 novembre
Wladislaw Gomulka devient secrétaire général du parti communiste polonais, qu’il a réorganisé.
en novembre
Conférence de Téhéran (Iran) : le Britannique Churchill propose comme frontière entre l'Allemagne et la Pologne un tracé suivant le cours de l'Oder et de son affluent de rive gauche, la Neisse orientale (Neisse de Glatz). La Silésie minière revient ainsi à la Pologne, la Silésie agricole restant à l'Allemagne.
mercredi 1er décembre
Rudolf Höss n’est plus le commandant du camp d’extermination d’Auschwitz.
vendredi 3 décembre
En représailles à un sabotage, les SS et la Gestapo exécutent une centaine de travailleurs des tramways de Varsovie.
vendredi 10 décembre
Selon l'United Press, un détachement nazi fouillerait ce qui a été le ghetto de Varsovie pour rechercher les juifs qui pourraient continuer à s'y cacher.
mardi 21 décembre
Stanislaw Dorosiewicz et Hersh Kurcwaig parviennent à s’échapper du camp d’Auschwitz après avoir tué un garde.
mercredi 22 décembre
A Varsovie, la Gestapo exécute 62 Juifs découverts cachés dans une cave.
1944
samedi 1er janvier
Création du Conseil national du peuple (clandestin, pro-soviétique) et de l'Armée populaire (AL).
Aleksander Ford tourne Majdanek, un documentaire sur le camp d’extermination nazi nouvellement libéré par les troupes soviétiques.
mercredi 5 janvier
Le gouvernement polonais en exil à Londres a publié un communiqué sur sa position quant à l’Union soviétique. Le texte appelle à la coopération des résistants polonais avec l’Armée rouge, mais à condition que les relations diplomatiques soient rétablies entre l’Union soviétique et la Pologne.
jeudi 6 janvier
Le premier front d’Ukraine du général soviétique Vatoutine a passé la frontière polonaise d’avant-guerre, lançant une grande offensive depuis Kiev et repoussant les Allemands jusqu’aux portes de Sarny, important nœud ferroviaire sur la ligne Kiev-Varsovie. Selon un communiqué du QG soviétique, près de 3 000 Allemands ont été tués au cours des récents combats et 68 pièces d’artillerie et 83 chars ont été mis hors de combat.
mardi 11 janvier
En réponse aux déclarations du gouvernement polonais en exil sur les relations des deux pays, le gouvernement soviétique a proposé que la frontière russo-polonaise suive la ligne Curzon, proposée par les Alliés en 1919. Si ce projet devenait réalité, une partie de la Pologne orientale deviendrait soviétique.
mercredi 26 janvier
L’URSS a répliqué aux accusations allemandes concernant sa responsabilité dans le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn, en mettant en cause l’Allemagne. Une commission spéciale soviétique aurait établi que les Polonais étaient encore en vie lorsque les Allemands ont investi la région en juillet 1941.
samedi 29 janvier
Environ 38 hommes, femmes et enfants sont tués lors du massacre de Koniuchy.
mardi 1er février
A Varsovie, une bombe posée par des partisans polonais tue le général SS Franz Kutschera, chef de la Gestapo locale.
mercredi 2 février
En représailles à l’attentat de la veille, cent otages sont exécutés à Varsovie.
mardi 15 ou samedi 26 février
A Londres, le gouvernement polonais en exil rejette un projet des Soviétiques. Ceux-ci proposaient que la ligne Curzon, sur le fleuve Boug, soit la frontière orientale de la Pologne après la guerre.
samedi 4 mars
A Varsovie, la résistance exécute vingt agents de la Gestapo. Le gouverneur Hans Frank rappelle dans une réunion de nazis à Cracovie : « les juifs sont une race qui doit être éliminée. Chaque fois que nous en attrapons un. Il doit être exterminé ».
mardi 7 mars
3 823 juifs tchèques venant du camp de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
vendredi 10 mars
A Mauthausen (Autriche), Adolf Eichmann et ses hommes organisent la déportation des juifs hongrois au camp d’Auschwitz.
jeudi 23 mars
Les Allemands commencent à déporter les juifs grecs à Auschwitz.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 mars
« Grande Evasion » : 76 aviateurs prisonniers de guerre alliés (d’une douzaine de nationalités, mais majoritairement britanniques) ont réussi à s’évader en Basse-Silésie du Stalag Luft III, près de Sagan [Żagań, Pologne], par un tunnel qu’ils ont creusé à 10 m de profondeur, sur une longueur de 111 m. Ils seront presque tous repris : seuls trois parviendront à s’échapper (Hitler ordonnera que 50 prisonniers repris soient fusillés en violation des Conventions de Genève).
dimanche 26 mars
En Moldavie, l’Armée rouge occupe la ville de Bălți et atteint le fleuve Prout à la frontière roumaine, sur un front de 85 kilomètres de large.
mardi 4 avril
Une reconnaissance aérienne des Alliés permet de photographier une partie du camp de la mort d’Auschwitz. Le même jour, la violoniste autrichienne juive Alma Rosé meurt dans ce camp d’extermination (probablement empoisonnée). Elle avait 37 ans. Les Allemands dressent un catafalque pour que ses camarades de l’orchestre du camp - dont elle était la directrice - puissent se recueillir.
lundi 10 avril
Dans la soirée, les détenus juifs slovaques Rudolf Vrba et Alfréd Wetzler réussissent à s’échapper du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau après s’être cachés pendant trois jours. Ils vont réussir à rejoindre la Slovaquie (et rédigeront par la suite un rapport sur les crimes de masse commis par les nazis).
jeudi 11 mai
En Italie, le 2e corps polonais du général Anders lance l’assaut final sur le monastère du Mont-Cassin.
lundi 15 mai
Début de la déportation des 476 000 juifs de Hongrie vers Auschwitz.
mardi 16 mai
Alors que les SS avaient prévu l’élimination du camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager), les Sinti et les Roms se révoltent. L’extermination de cette population est repoussée à l’été.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
jeudi 25 mai
138 870 juifs hongrois ont été déportés à Auschwitz. La moitié a été immédiatement gazée.
mercredi 31 mai
A Auschwitz, les SS ont récupéré quarante kilos de dents en or sur les juifs hongrois gazés depuis le 17 mai.
vendredi 16 juin
L’un des chefs de la résistance armée polonaise, Jan Piwnik, a été mortellement blessé au cours d’une opération de ses partisans à Jewłasze, près de Vilnius. Il avait 31 ans.
dimanche 18 juin
Les Allemands déclenchent une opération contre les partisans polonais près de Lublin.
du dimanche 25 au lundi 26 juin
Bataille d’Osuchy : 30 000 soldats allemands commandés par le général Friedrich Altrichter ont vaincu 1 200 résistants polonais dans la forêt de Solska, entre Lviv et Lublin. La Résistance a perdu environ 400 hommes.
vendredi 30 juin
Les 1 795 juifs de Corfou arrivent au camp d’Auschwitz, après avoir passé 24 jours dans des wagons plombés, sans eau ni nourriture. La moitié sont morts en route. Les survivants sont aussitôt gazés.
jeudi 6 juillet
L’Armée rouge reprend la ville biélorusse de Baranavitchy ; une partie de la population polonaise sera transférée en Sibérie ou au Kazakhstan, l’autre expulsée vers la Pologne. Les troupes soviétiques de Rokossovski ont également pris Kovel, en Volhynie.
lundi 17 juillet
Des unités soviétiques de la 1re Armée de la garde franchissent la rivière Bug et entrent en Pologne. Face à l’avancée de l’Armée rouge, le camp d’extermination de Majdanek, situé à 2 km au sud de Lublin, est fermé et ses derniers prisonniers transférés vers le camp d’Auschwitz. Sur 150 000 personnes passées par le site depuis son ouverture en octobre 1941, 78 000 ont été assassinés, dont 59 000 juifs.
mardi 18 juillet
Les Polonais s'emparent d'Ancône, en Italie.
Les Allemands raflent les 2 000 juifs des îles grecques de Rhodes et de Kos pour les déporte à Auschwitz.
mercredi 19 juillet
Echec d’une tentative d’évasion de masse de la prison de Pawiak, à Varsovie. Un groupe de résistants, qui avaient attaqué la prison pour permettre au gardien ukrainien Petrenko de faire libérer de nombreux détenus, tombe dans une embuscade et est quasiment anéanti. L’opération était probablement une provocation de la Gestapo.
jeudi 20 juillet
En représailles à la tentative d’évasion de la veille, plus de 380 prisonniers sont exécutés à Pawiak.
vendredi 21 juillet
Création à Lublin, libérée par l'Armée rouge, d'un Comité politique de libération nationale (présidé par Boleslas Bierut ?) sous l'égide des communistes.
samedi 22 juillet
République populaire de Pologne. Stanisław Radkiewicz devient ministre de la Sécurité publique.
dimanche 23 juillet
Constitution à Cholm d’un Comité national polonais pro-soviétique.
Alors que la 29e brigade de chars soviétiques de la 4e armée de chars du général Lelushenko parvient à l’entrée des faubourgs de Lwów [Lviv, en Ukraine], l’Armée de l’intérieur polonaise déclenche dans la ville un soulèvement contre l’occupant allemand.
A 2 km au sud de Lublin, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek, fermé et vidé de ses détenus depuis une semaine. De nombreux documents ont été détruits et des bâtiments incendiés par les nazis, mais la chambre à gaz et plusieurs baraquements sont intacts.
dimanche 23 ou lundi 24 juillet
En Pologne, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek.
mercredi 26 juillet
Le 1er front biélorusse soviétique de Rokossovsky atteint la Vistule.
jeudi 27 juillet
La ville de Przemysl est libérée par l’Armée rouge.
dimanche 30 juillet
Dernier transfert de prisonniers de Pawiak : 2 000 hommes et 400 femmes sont déportés aux camps de concentration de Gross-Rosen et de Ravensbrück.
lundi 31 juillet
L’Armée rouge approche de Varsovie.
mardi 1er août
Insurrection de l’armée du général Bor-Komoroski à Varsovie (environ 60 000 insurgés), alors que les Soviétiques atteignent la rive droite de la Vistule. Mais Staline, qui considère les patriotes polonais comme un obstacle à une soviétisation future de la Pologne, ordonne à ses troupes parvenues dans les faubourgs de la capitale de ne rien tenter pour aider les insurgés, qui sont écrasés par les Allemands.
mercredi 2 août
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Rzeszów est libérée par les troupes du 1er Front ukrainien de l’Armée rouge, des unités de la 1ère Armée polonaise et des soldats de la cellule Rzeszów AK.
Les SS éliminent le camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager). Les Roms et Sinti ont bien tenté de résister avec des armes improvisées, mais sans succès. Les survivants (entre 2 897 et 5 600 personnes) ont été conduits dans les chambres à gaz.
samedi 5 août
Début du massacre de Wola par les forces allemandes : afin d’étouffer toute tentative d’insurrection, les membres de la Sipo et des SS commencent à exécuter des milliers de prisonniers de guerre, d’insurgés capturés et de civils (vieillards, femmes, enfants) dans cet arrondissement de l’ouest de Varsovie. En une journée plus de 15 000 personnes ont déjà été tuées.
A Varsovie, les insurgés du bataillon « Zośka » libèrent 348 juifs contraints au travail forcé dans le camp de concentration de Gęsiówka. La plupart des Sicherheitsdienst du camp ont été tués ou capturés. Deux combattants polonais sont morts dans l’attaque.
dimanche 6 août
Evacuation des camps situés à l’est de la Vistule.
samedi 12 août
Fin du massacre de Wola à Varsovie, la plus grande tuerie de l’histoire de la Pologne. On estime qu’entre 40 000 et 50 000 personnes, femmes, vieillards et enfants, ont été tués en une semaine par les forces allemandes. Parmi les victimes figurent les malades et soignants des hôpitaux du secteur. Des victimes ont été brûlées vives.
dimanche 13 août
Installation à Lublin du Comité national polonais.
mercredi 16 août
Les Soviétiques atteignent Ossow, à 11 kilomètres au nord-est de Varsovie.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août
461 bombardiers Lancaster de la RAF ont bombardé la ville allemande de Stettin [aujourd’hui Szczecin, en Pologne] : 1 110 morts et 1 500 blessés.
lundi 21 août
Les derniers détenus encore présents dans la prison de Pawiak, à Varsovie, sont exécutés. Les bâtiments sont brûlés et dynamités par les Allemands.
en août
67 000 juifs du ghetto de Lodz ont été déportés à Auschwitz.
mardi 5 septembre
Dans le nord de la France, la 1re division blindée polonaise du général Maczek libère la ville de Saint-Omer.
lundi 18 septembre
A contrecœur, Staline a donné son accord aux Américains pour ravitailler les insurgés polonais de Bor-Komorovski, à Varsovie. 107 bombardiers leur lâchent des vivres et des armes, mais 70 % des conteneurs tombent du côté allemand…
mardi 26 septembre
A Auschwitz, le docteur Josef Mengele procède à la sélection d’un millier d’enfants. Il fixe une planche sur un poteau, et expédie directement vers les chambres à gaz tous ceux qui échouent à l’atteindre.
lundi 2 octobre
L’insurrection de Varsovie est écrasée par le général SS Erich von dem Bach-Zelewski : le général polonais Bar-Komorowski signe la reddition des insurgés. Himmler ordonne de raser la ville. Les survivants sont déportés.
samedi 7 octobre
Une révolte est réprimée avec succès dans le camp d’Auschwitz.
lundi 16 octobre
Les troupes soviétiques sont en Prusse.
vendredi 20 octobre
A Auschwitz, les Allemands brûlent d’énormes liasses de documents du camp dans les fours crématoires. Ils essaient de dissimuler les preuves des morts, des tortures et des expériences médicales.
lundi 23 octobre
En Podlachie, les troupes allemandes se retirent de la ville polonaise de Suwałki, aussitôt occupée par l’Armée rouge.
lundi 30 octobre
1 700 Juifs du dernier transport du camp tchèque de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
mardi 31 octobre ou mercredi 1er novembre
Derniers gazages à Auschwitz. Himmler fait évacuer et dynamiter le camp.
vendredi 24 novembre
Le Premier ministre polonais en exil à Londres, Stanislaw Mikolakczyk, démissionne. Il proteste contre les propositions d’une nouvelle frontière orientale pour la Pologne.
samedi 25 novembre
Les Allemands commencent à détruire les chambres à gaz et les fours crématoires du camp d’Auschwitz.
dimanche 26 novembre
A Auschwitz, les derniers Sonderkommando, prisonniers ayant pour tâche de brûler ou d’incinérer leurs camarades gazés, sont massacrés.
lundi 27 novembre
600 gardes du camp d’Auschwitz reçoivent la croix de fer pour avoir réprimé avec succès la révolte du 7 octobre.
samedi 16 décembre
A Varsovie, le général Erich von dem Bach-Zelewski a fait détruire le monument (statue équestre) construit de 1817 à 1832 en l’honneur du prince Jozef Poniatowski.
dimanche 31 décembre
Formation à Lublin d’un gouvernement provisoire (Edward Osobkha-Morawski), différent de celui de Londres (Stanislas Mikolajczyk) reconnu par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.
1945
vendredi 5 janvier
Le gouvernement soviétique décide de reconnaître le comité pro-soviétique de Lublin comme gouvernement provisoire de Pologne, en lieu et place du gouvernement en exil à Londres.
dimanche 7 janvier
A Dantzig, la Kriegsmarine reçoit l’accord de Hitler pour évacuer les troupes isolées en Courlande et à Memel.
mardi 9 janvier
Condamnée à mort pour avoir tenter de sauver deux enfants juifs en 1944 en les cachant à Tomaschow, la Polonaise Karolina Juszczykowska a été exécutée à la prison de Francfort-sur-le-Main. Arrêtée par la Gestapo, elle avait 45 ans.
vendredi 12 janvier
L'opération « Vistule-Oder » est lancée dans le sud de la Pologne par le 1er front d'Ukraine commandé par le général Koniev. Avec le 1er front de Biélorussie du général Joukov, il totalise 163 divisions et 2,2 millions d'hommes sur les 5,3 millions engagés dans cette nouvelle offensive. Les Allemands disposent de défense bien établie, mais n’ont que trente divisions à opposer aux Soviétiques et combattent à un char contre cinq.
samedi 13 janvier
Les Soviétiques encerclent Varsovie.
dimanche 14 janvier
Joukov marche vers Poznan, Radom et Lodz, et Koniev vers l’important nœud ferroviaire de Kielce.
lundi 15 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Kielce, au sud de Varsovie.
mardi 16 janvier
L’armée de Joukov prend Radom et marche sur Lodz. Varsovie est complètement encerclée. L'armée de Koniev a dépassé Kielce et se dirige vers Czestochowa et Cracovie. L’Armée rouge a également libéré la ville polonaise de Radomsko.
mercredi 17 janvier
L'armée polonaise du général Berling, suivie par le 1er front soviétique de Biélorussie, du maréchal Joukov, entre dans Varsovie en ruines (la ville ne compte plus que 150 000 habitants contre 1 350 000 en 1939). Au sud, les Soviétiques prennent également Czestochowa et Zgierz (au nord de Lodz).
jeudi 18 janvier
Devant l’avancée des troupes soviétiques, les SS commencent l’évacuation des camps d'Auschwitz et Birkenau vers les camps en Allemagne, notamment vers Buchenwald.
L’Armée rouge entre dans Piotrkow Trybunalski.
Le gouvernement provisoire de Lublin s’installe à Varsovie.
vendredi 19 janvier
L'opération « Vistule-Oder » se poursuit rapidement : Joukov prend Lodz, Koniev prend Cracovie et Petrov enlève Gorlice.
Le Comité de Lublin, mis en place par les Soviétiques, a publié un décret annonçant la purge des « membres irresponsables » de l’Armée intérieure polonaise et des partisans du gouvernement polonais de Londres. Le décret demande à l’armée de poursuivre tous les « assassins de l’armée intérieure qui poussent à la guerre civile ». Le décret accuse le général Bor-Komorowski, chef de l’insurrection de Varsovie : « Son insurrection provocante et sa capitulation ultérieure ont considérablement aidé les Allemands ».
samedi 20 janvier
L’Armée rouge a progressé de 150 kilomètres en une semaine sur le territoire polonais. Au nord, le général Tcherniakhovski a ouvert une brèche de 65 kilomètres dans la défense prusso-orientale et se retrouve à cinquante kilomètres à l’intérieur du territoire allemand. Le maréchal Rokossovski n’est plus qu’à 180 kilomètres au sud-est de Dantzig et menacer d’isoler toute la Prusse-Orientale. Au sud, Koniev menace la frontière tchécoslovaque ; il s’est emparé de Praszka, à la frontière de la Silésie allemande. La tactique soviétique est d’avancer avec les détachements mobiles les plus rapides au-devant des chars et des groupes d’armées. Lorsqu’ils se heurtent à une quelconque résistance où qu’ils débordent une poche allemande, ils détachent une unité spéciale pour s’en occuper tandis que le gros des troupes continue à progresser. Ils sont suivis dans le ciel par des nuées d’avions soviétiques.
dimanche 21 janvier
Le général soviétique Koniev pénètre en Haute-Silésie allemande ; Rokossowski prend Tannenberg. L’Armée rouge libère également la ville d’Inowroclaw.
lundi 22 janvier
L’Armée rouge occupe la ville d’Allenstein [Olsztyn].
mardi 23 janvier
Les forces de Koniev atteignent la ligne Oder-Neisse, près de Breslau, et Joukov conquiert Brombreg (Bydgoszcz). L’Armée rouge libère la ville polonaise de Sieradz.
mercredi 24 janvier
En Haute-Silésie, l’Armée rouge s’empare de Cracovie et de Gleiwitz. Plus au nord débute la bataille de Posen [Poznan] : l’Armée rouge (jusqu’à un total de 100 000 soldats) et 5 000 combattants polonais, sous les ordres du général Tchouikov, assiègent la forteresse défendue par 30 000 à 60 000 hommes (dont 1 100 Hongrois) commandés par le général Gonell.
jeudi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare de Trebnitz [Trzebnica] en Basse-Silésie et d’Angerburg [Węgorzewo] en Mazurie.
vendredi 26 janvier
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge atteint la Baltique, au nord-est d’Elbing [aujourd’hui Elbląg], isolant 500 000 Allemands.
samedi 27 janvier
La 100e division (général Krasavine) de la 60e armée du Front de Voronej de l'Armée rouge (commandée par Koniev) entre vers 15 h dans Auschwitz-Birkenau après des combats ayant coûté la vie à 66 Soviétiques. Le plus grand des camps d'extermination allemands a été en grande partie évacué : tous les déportés qui étaient capables de marcher ont été transférés depuis quelques jours et il ne reste plus sur place qu’entre 7 000 et 7 500 détenus malades. Les Soviétiques découvrent les corps de 600 détenus morts durant l’évacuation.
Poznan est prise par les troupes de Joukov, dont l’avant-garde est aux portes de Bentschen, à seulement 150 kilomètres de Berlin. De son côté, Rokossovski a dû faire preuve de vitesse pour contrer une ultime contre-attaque allemande en direction de la Vistule.
dimanche 28 janvier
L’Armée rouge s’empare de Katowice et des mines de charbon de Dabrowa.
lundi 29 janvier
L'armée de Joukov pénètre en Poméranie.
mardi 30 janvier
Au nord-ouest de Bromberg en Pologne, l'Armée rouge franchit la frontière à plusieurs endroits. Elle prend Stolzenburg à l'ouest de Poznan et ne se trouve plus qu'à 110 kilomètres de Berlin.
nuit du mardi 30 au mercredi 31 janvier
Au large de la péninsule de Hela (près de Dantzig), Le paquebot allemand Wilhelm Gustloff est coulé par le sous-marin soviétique S-13 (du capitaine Sasha Marinescu), alors qu’il emmenait 6 000 personnes fuyant l’approche des combats (de nombreux civils et 918 officiers de marine et marins de la 2e division-école des sous-marins) de Gotenhafen (baie de Dantzig) à Kiel. Il n’y a que 1 000 rescapés.
jeudi 1er février
Les Soviétiques s'emparent de Torun, sur la Vistule.
du vendredi 4 au vendredi 11 février
Conférence de Yalta (Crimée soviétique) : la décision finale sur la frontière germano-polonaise est repoussée.
Un accord sur la composition du nouveau gouvernement polonais est conclu : le Comité de Lublin mis en place par les Soviétiques devra inclure des membres du gouvernement polonais à Londres.
vendredi 9 février
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge bombarde la ville de Frombork : la ville est détruite à 80 %.
samedi 10 février
Après 18 jours de combat, l’Armée rouge s’empare de la ville d’Elbing [aujourd’hui Elblag, dans le nord de la Pologne]. Environ 5 000 personnes sont mortes dans la ville et 2 731 soldats soviétiques ont été tués.
dimanche 11 février
Le commandant du camp de concentration de Gross-Rosen, dans l’ouest de la Pologne, Johannes Hassebreok, ordonne son évacuation. Les prisonniers ralentissant la progression seront exécutés.
mardi 13 février
En Silésie, l’Armée rouge entre dans la ville de Sorau [aujourd’hui Żary, dans l’ouest de la Pologne].
mercredi 14 février
Dans l’ouest de la Pologne, l’Armée rouge « libère » le camp de concentration de Gross-Rosen, évacué depuis trois jours.
jeudi 15 février
En Silésie du Nord, les troupes soviétiques de Koniev encerclent Breslau et atteignent le confluent de l’Oder et de la Neisse.
vendredi 16 février
Le général Wenck déclenche une contre-attaque en Poméranie, vers Pyritz [Pyrzyce], au nord-est de Berlin.
dimanche 18 février
L’offensive du général Wenck commence à faiblir en Poméranie.
vendredi 23 février
Après un mois de siège, l’Armée rouge s’empare de la forteresse de Poznań. La bataille a coûté la vie à 10 000 soldats soviétiques et 700 polonais, tandis que du côté des vaincus on déplore 6 000 Allemands (dont le général Gonell, tué ce dernier jour) et 100 Hongrois tués et 23 000 prisonniers.
samedi 24 février
Le 1er front ukrainien (front de Voronej) du maréchal Koniev atteint le fleuve Neisse : fin de l’opération en Basse-Silésie, lancée par l’Armée rouge le 8 février.
jeudi 8 mars
En Poméranie, l’Armée rouge prend la ville de Stolp [Słupsk]. Une partie de la ville est incendiée par les combats et on estime qu’un millier de civils allemands se sont suicidés pour ne pas tomber aux mains des Soviétiques.
lundi 12 mars
Un raid aérien américain détruit en grande partie la ville de Swinoujscie, avant-port de Stettin [Szczecin].
jeudi 15 mars
L’Armée rouge déclenche l’offensive de Haute-Silésie [aujourd’hui dans le sud de la Pologne] avec 408 000 hommes sous les ordres du maréchal Konev.
Le jeune Salomon Morel (26 ans) devient le directeur du camp de travail de Zgoda, ancien camp de concentration nazi de Świętochłowice (Silésie) dans lequel sont internés des soldats de la Wehrmacht, mais également des civils allemands et polonais. Les prisonniers sont régulièrement torturés voir exécutés sommairement.
dimanche 18 mars
La 1re armée polonaise s’empare de Kolberg, sur la Baltique. L’Armée rouge s’approche des ports de Gdynia et de Dantzig.
vendredi 23 mars
L’Armée rouge entre dans Sopot.
mercredi 28 mars
L’Armée rouge s’empare du port de Gdynia.
du jeudi 29 au samedi 31 mars
L’Armée rouge entre dans Dantzig.
samedi 31 mars
L’offensive soviétique lancée le 15 mars en Haute-Silésie par le maréchal Konev est un succès.
en mars
Toute la Pologne est quasiment libérée.
dimanche 1er avril
En Basse-Silésie, l’Armée rouge entre dans Głogów.
En arrêt pendant la guerre, la compagnie aérienne LOT Polish Airlines reprend ses vols intérieurs après avoir reçu dix avions Lisunov Li-2 et neuf Douglas DC-3.
lundi 9 avril
Début d’une offensive alliée en Italie du Nord, dans la plaine du Pô. A 4 h du matin, 400 canons ouvrent le feu sur les positions allemandes. Dans la soirée, sous le commandement du général Clark, la 8e armée britannique attaque en direction de Ferrare, tandis que la 5e armée américaine avance vers Vérone en contournant Bologne par l’ouest. Au centre, le 2e corps britannique et le IIe corps polonais lancent l’assaut sur Bologne.
mardi 10 avril
Bataille de Bologne : les défenses allemandes sont repoussées par les Polonais au-delà de la rivière Senio.
du jeudi 12 au vendredi 14 avril
Poursuivant leur offensive sur la rivière Santerno, les Polonais libèrent la ville d’Imola.
lundi 16 avril
Les troupes soviétiques atteignent l’Oder. L’offensive soviéto-polonaise finale sur Berlin commence par la bataille des hauteurs de Seelow, à 70 km à l’est de la capitale allemande : 41 600 canons et mortiers entrent en action contre les premières lignes allemandes, que l’état-major hitlérien avait prudemment évacuées. Malgré l’énorme avantage numérique (200 000 soldats, 587 chars et 2625 canons sous les ordres du général Heinrici contre 1 000 000 d’hommes, 3 059 chars, 16 934 canons, commandés par le maréchal Joukov), la première attaque de l’Armée rouge, menée de nuit, dans la fumée et dans une zone marécageuse, tourne à la déroute.
nuit du lundi 16 au mardi 17 avril
Le navire Goya, qui participait à l’opération « Hannibal » en transférant de Prusse-Orientale vers l’ouest des réfugiés fuyant l’avance de l’Armée rouge ainsi que des soldats blessés, est coulé vers minuit à la sortie de la baie de Dantzig [Gdansk] par le sous-marin soviétique L-3. Le bilan est terrible avec seulement 183 survivants parmi les 6 700 passagers et membres d’équipage.
jeudi 19 avril
Le dernier grand verrou protégeant Berlin a sauté : après quatre jours de laborieuses offensives, l’armée soviétique du maréchal Joukov remporte la bataille de Seelow. Les Allemands déplorent 12 322 morts, les forces soviéto-polonaises entre 5 000 et 70 000 tués selon les sources.
samedi 21 avril
La Wehrmacht lance en Saxe sa dernière grande offensive blindée de la guerre : sous les ordres des généraux Schörner et Gräser, 50 000 soldats, 300 chars et 620 pièces d’artillerie allemandes attaquent à Bautzen, à l’est de Dresde, les lignes ennemies (84 000 Polonais et 20 000 Soviétiques, plus 291 chars et 135 automoteurs antichars, sous les ordres de Koniev, Petrov et Świerczewski).
En Italie du Nord, les Polonais pénètrent à l’aube dans Bologne, accueillis en libérateurs. Ils sont suivis à 8 heures par les chars américains et les partisans italiens. En douze jours de bataille, le 2e corps polonais déplore 234 tués et 1 228 blessés.
dimanche 22 avril
Le 2e corps polonais est retiré du front italien.
lundi 23 avril
Lancé en 1938 et quasiment achevé en 1940 mais jamais utilisé, le premier porte-avions allemand, le Graf-Zeppelin, est coulé par la Wehrmacht dans le port de Szczecin à l’approche de l’Armée rouge (les Soviétiques le renfloueront avant de le couler à nouveau).
jeudi 26 avril
Les Allemands d’Hermann von Oppeln-Bronikowski remportent en Saxe la bataille de Bautzen : la dernière grande attaque de chars permet à la Wehrmacht de reprendre à l’est de Dresde la ville de Bautzen. En six jours, 3 500 Soviétiques ont été tués, 7 700 Polonais tués ou disparus, plus 10 532 blessés. Les Allemands déplorent 6 850 morts (dont 350 civils).
En Poméranie-Occidentale, l’Armée rouge s’empare de la ville de Stettin [Szczecin].
vendredi 27 avril
En Poméranie-Occidentale, les troupes soviétiques (2e front biélorusse) et polonaises s’emparent du port de Trzebież (en allemand Ziegenort), établi sur la baie de Szczecin.
samedi 5 mai
L’Armée rouge occupe Swinoujscie, avant-port de Szczecin.
dimanche 6 mai
Au lendemain du soulèvement de Prague, l’Armée rouge lance la dernière grande offensive de la guerre : sous les ordres du maréchal Koniev, 1 770 000 Soviétiques, 139 500 Roumains, 69 500 Polonais et 48 400 Tchécoslovaques attaquent l’ancienne capitale, défendue par 900 000 soldats allemands commandés par les généraux Schörner et Rendulic.
Fin de la bataille de Breslau [Wroclaw], débutée le 14 février : le général Hermann Niehoff a signé devant les Soviétiques la capitulation de la garnison allemande. En trois mois, les vaincus déplorent 6 000 morts, 23 000 blessés et 44 000 prisonniers, les vainqueurs 60 000 tués et blessés, tandis que 20 000 civils sont morts également.
mardi 8 mai
Capitulation de l’Allemagne.
vendredi 11 mai
Après ses vols intérieurs il y a un mois, la LOT Polish Airlines reprend ses vols à l’international.
jeudi 24 mai
Fondation à Gliwice de l’Université de technologie de Silésie.
jeudi 28 juin
Gouvernement d'union nationale issu du gouvernement de Lublin formé par les communistes. Ryszard Kaczarowski n'est plus président du gouvernement polonais en exil.
jeudi 5 juillet
Mikolajczyk devient le deuxième vice-président d'un gouvernement unifié à Varsovie.
mardi 17 juillet
Ouverture de la conférence de Potsdam, organisée par les trois grands pour sceller le sort de l'Allemagne.
mercredi 1er août
Fin de la conférence de Potsdam : la Pologne perd 180 000 km², annexés à l'est par l'URSS en 1939, et reçoit 102 000 km² de l'Allemagne, la ligne Oder-Neisse devenant la nouvelle frontière germano-polonaise. On incorpore ainsi dans la Pologne des terres allemandes depuis sept siècles et qui n'avaient été véritablement polonaise qu'à la fin du Xe siècle. Cette conférence entérine le choix de Staline sur la frontière germano-polonaise. Sous l’autorité polonaise, de nombreuses villes changent de nom : Allenstein devient Olsztyn, etc.
mardi 11 août
A Cracovie, un pogrom contre la communauté juive fait un mort et cinq blessés.
jeudi 16 août
Le gouvernement polonais, contrôlé par les communistes, signe avec l’Union soviétique un traité fixant officiellement la frontière entre les deux pays : Varsovie cède à Moscou environ 46 % de son ancien territoire.
vendredi 17 août
Accord polono-soviétique sur la frontière Oder-Neisse.
vendredi 24 août
L’université allemande et la haute école technique de Wroclaw sont transformées en établissements polonais.
jeudi 13 septembre
Fondation des unités de gardes-frontières polonaises, Wojska Ochrony Pogranicza (WOP).
samedi 15 septembre
Le ministre de la sécurité Stanislaw Radkiewicz ordonne la fermeture du camp de travail de Zgoda, à Świętochłowice, en Silésie (effectif en novembre).
jeudi 15 novembre
Les professeurs Ludwik Hirszfeld et Kazimierz Idaszewski inaugurent les premiers cours en polonais à l’université de Wroclaw (jusqu’alors en langue allemande).
jeudi 27 décembre
Adoptées lors de la Conférence de Bretton Woods (22 juillet 1944), les articles du pacte créant le Fonds monétaire international deviennent effectifs. 23 pays en sont les premiers membres, dont la Pologne.
en décembre
Wladislaw Gomulka devient premier secrétaire du Parti communiste.
1946
mardi 1er janvier
Entrée en vigueur de du Bykowe, une loi taxant l’absence d’enfant qui concerne les personnes de 21 ans et plus non mariés (25 ans à partir de 1956 ; la loi est supprimée en 1973.
en janvier
Elections.
lundi 18 février
Archevêque de Cracovie depuis 1911, Mgr Adamo Stefano Sapieha (78 ans) est élevé à la dignité de cardinal.
lundi 4 mars
Archevêque de Gniezno et Poznan depuis 1926, le cardinal August Hlond (64 ans) devient également archevêque de Varsovie.
lundi 25 mars
Le prêtre Stefan Wyszynski (44 ans) est nommé évêque de Lublin.
mardi 16 avril
Inauguration à Varsovie du premier monument aux héros du ghetto (un second monument plus grand sera construit en 1948).
samedi 20 avril
Réouverture à Poznan, dans le parc Wilson, de presque toutes les sections de la Maison Palmeraie.
samedi 4 mai
Finale du quatrième championnat d’Europe de basket, organisé par la Suisse à Genève : la Tchécoslovaquie a battu l’Italie 34 à 32. La Pologne est neuvième sur dix.
mardi 7 mai
En Poméranie, la ville de Stolp change de nom pour devenir officiellement Słupsk.
jeudi 6 juin
Décès à Agnetendorf [aujourd’hui Jagniątków, Pologne] du grand dramaturge et romancier allemand Gerhart Hauptmann. Agé de 81 ans, il avait reçu le prix Nobel de littérature en 1912.
dimanche 9 juin
Ouverture de l’université polonaise de Wroclaw. La plupart des enseignants sont issus des universités polonaises de Lwow et de Wilno, devenues respectivement ukrainiennes et lituaniennes.
dimanche 30 juin
Référendum - truqué - sur la suppression du Sénat (68 % de oui), sur les réformes agraires (déjà faites, 77 % de oui), sur la restitution des territoires de l'Est (91 % de oui).
mardi 2 juillet
A Wroclaw, une première messe catholique est célébrée dans l’église Elisabeth depuis le XVIe s., par le lieutenant-colonel Bronislaw Nowk. Construite au XIIIe s., l’église avait été donnée aux protestants en 1525.
jeudi 4 juillet
Un pogrom a eu lieu à Kielce, entre Varsovie et Cracovie : 39 juifs et 4 Polonais ont été tués (dont des femmes et des enfants), généralement battus à mort, et 80 personnes blessées par des habitants et des centaines d’ouvriers de l’aciérie Ludwików voisine. A l’origine des évènements se trouverait la fugue d’un jeune garçon qui ne serait rentré que deux jours plus tard chez lui. Pour éviter d’être puni, il aurait raconté à ses parents qu’il avait été enlevé par des juifs, qui l’auraient enfermé dans une maison où « d’autres petits chrétiens ont été assassinés », jusqu’à ce qu’il réussisse à s’enfuir. Les affirmations mensongères du gamin auraient suffi à provoquer une flambée d’antisémitisme meurtrier, qui n’est pas sans rappeler les pogroms de triste mémoire d’avant la guerre. Le gouvernement polonais, indigné, a réclamé la peine de mort contre les responsables de ce massacre. Mais les origines réelles du pogrom restent floues, certains y voyant une provocation délibérée du régime communiste. Les soldats et policiers présents n’ont rien fait pour empêcher la tuerie.
jeudi 11 juillet
Les représentants de huit pays (Danemark, Finlande, France, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Suède, Suisse) fondent à Copenhague la Fédération internationale de handball. Son premier président est le Suédois Gösta Björg.
dimanche 21 juillet
Livré au gouvernement polonais par les Soviétiques, le nazi Arthur Greiser, ancien président du Sénat de Dantzig (1934-1939) et ancien gauleiter de Posen [Poznań]/Wartheland, a été exécuté à Poznań.
mardi 27 août
Réunion à Prague entre les dirigeants polonais, français et tchèques de volley-ball, pour la rédaction d’un procès-verbal (premier document officiel de la future Fédération internationale de volley-ball).
vendredi 13 septembre
Décret Bierut excluant de la communauté nationale polonaise les personnes de nationalité allemande.
Ancien commandant SS du camp de concentration de Plaschow, Amon Leopold Goeth (38 ans) est pendu à Cracovie après avoir été condamné à mort par les autorités polonaises.
lundi 30 septembre
Le tribunal militaire de Nuremberg ne retient pas le massacre de Katyn à charge contre les criminels de guerre nazis.
mercredi 2 octobre
L’ancien président polonais Ignacy Mościcki est décédé à Versoix, en Suisse. Agé de 78 ans, il avait été à la tête de la République polonaise de 1926 à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en 1939, mais jusqu’en 1935 le pouvoir réel était entre les mains du maréchal Pilsudski.
vendredi 1er novembre
Karol Wojtyla (futur pape Jean-Paul II), âgé de 26 ans, est ordonné prêtre, seul, dans la chapelle privée de l’archevêque de Cracovie.
samedi 2 novembre
Au lendemain de son ordination comme prêtre, le jeune Karol Wojtyla célèbre sa première messe dans la crypte de la cathédrale du Wawel, à Cracovie.
vendredi 15 novembre
Membre du Parti paysan polonais, Wladyslaw Bartoszewski est arrêté pour « espionnage » (condamné à huit ans de prison et libéré en 1954).
dimanche 1er décembre
Fondation de l’école d’ingénierie de Szczecin [aujourd’hui université de technologie]
Le chef d’état-major général Władysław Korczyc et l’inspecteur en chef de l’artillerie Boleslaw Czarniawskim ont présidé dans le centre de Torun la cérémonie de pose de la première pierre du monument dédié à l’artillerie polonaise (les travaux s’arrêteront rapidement pour ne reprendre qu’en 1979 avec une inauguration en 1980).
fin d'année
429 condamnés à mort pour motifs politiques.
Stefan Wyszynski est nommé évêque de Lublin.
1947
mercredi 8 janvier
Sortie du film musical Chansons interdites (Zakazane piosenki), de Leonard Buczkowski, avec Danuta Szaflarska et Jerzy Duszyński. Il s’agit du premier long-métrage tourné en Pologne après-guerre.
dimanche 19 janvier
Elections faussées : 9 millions de voix au Bloc démocratique gouvernemental (dominé par les communistes) ; gouvernement du communiste Jozef Cyrankiewicz. L’élection est contestée par le Parti paysan.
en janvier
150 000 prisonniers politiques.
mercredi 5 février
Le communiste Boleslaw Biérut devient président de la République.
dimanche 23 février
Clôture du premier championnat du monde de hockey sur glace d’après-guerre, organisé par la Tchécoslovaquie à Prague. Victoire des Tchèques. Les Polonais se classent sixième (sur huit).
vendredi 21 mars
Le bourreau du ghetto de Varsovie, le général SS Jürgen Stroop, est condamné à mort par les Américains. Il sera remis aux autorités polonaises qui le réclament.
vendredi 28 mars
Le général polonais Karol Świerczewski a été tué dans une embuscade à Jabłonki, près de Baligród, dans les monts Beskides. Les autorités accusent l’Armée insurrectionnelle ukrainienne.
Sortie du film La Dernière Etape (Ostatni etap), drame de Wanda Jakubowska se déroulant dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, avec Wanda Bartówna, Barbara Drapińska, Huguette Faget et Tatiana Gouretskaia.
mardi 1er avril
Dans l’extrême sud-est de la Pologne, 29 gardes-frontières polonais ont été tués dans une embuscade tendue par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne à Łubne, dans les monts Bieszczady.
mercredi 16 avril
L’officier SS Rudolf Höss, commandant du camp d’Auschwitz de 1940 à 1943 et en 1944, est pendu sur les lieux de ses crimes. Il avait 46 ans.
jeudi 17 avril
Premier Congrès fédéral donnant naissance à la Fédération internationale de Volley-ball ; quatorze pays sont représentés (Belgique, Brésil, France, Hongrie, Italie, Egypte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Tchécoslovaquie, Uruguay, Etats-Unis et Yougoslavie).
lundi 28 avril
Début à 4 h du matin de l’opération polonais « Vistule » (Akcja Wisła) : des dizaines de milliers d’Ukrainiens, de Boykos et de Lemkos sont rassemblés dans des camps par 20 000 hommes sous le commandement du général Stefan Mossor, en prévision de leur déportation vers les « Territoires recouvrés » au nord et à l’ouest de la Pologne (Warmie et Mazurie). Des interrogatoires forcés ont lieu (faisant 200 morts) et 500 accusés sont condamnés à mort et exécutés.
lundi 9 juin
Auguste Zaleski devient président du gouvernement polonais en exil.
mercredi 11 juin
L’équipe de football de Pologne dispute son premier match international depuis 1939 : à Oslo, les Norvégiens ont battu les Polonais trois buts à un.
samedi 19 juillet
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par la Roumanie deux buts à un, devant 42 000 spectateurs.
jeudi 31 juillet
Fin de l’opération « Vistule » : environ 140 000 Ukrainiens, Boykos et Lemkos ont été déportés en Warmie et en Mazurie en trois mois.
dimanche 31 août
Match amical de football : à Prague, la Tchécoslovaquie a battu la Pologne six buts à trois.
dimanche 14 septembre
Match amical de football : à Solna, la Suède a battu la Pologne cinq buts à quatre.
mercredi 17 septembre
Match amical de football : à Helsinki, la Finlande a été battue par la Pologne quatre buts à un.
du lundi 22 au samedi 27 septembre
Une conférence secrète réunit à Szklarska Poreba, en Pologne, les Partis communistes : création d’une nouvelle internationale « prolétarienne ».
samedi 27 septembre
L’URSS crée à Varsovie le Kominform (« Bureau commun d’information »), remplaçant le Kominterm (dissous en 1943), et chargé de coordonner, en politique extérieure, l'action des Etats et des partis communistes.
dimanche 12 octobre
Une bombe explose, sans occasionner de victime, contre le consulat de Pologne à Jérusalem. Cet attentat est probablement l’œuvre d’extrémistes palestiniens.
dimanche 19 octobre
Match amical de football : à Belgrade, la Yougoslavie a écrasé la Pologne sept buts à un.
dimanche 26 octobre
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie et la Pologne ont fait match nul zéro à zéro, devant 6 000 spectateurs.
en octobre
1 500 000 Polonais sont rapatriés d'URSS. 400 000 Ukrainiens rentrent en URSS.
lundi 3 novembre
Le chef du Parti paysan polonais, Mikolajczyk, se réfugie en Angleterre.
vendredi 21 novembre
Dissolution des partis anticommunistes en Hongrie et en Pologne.
Jozef Cyrankiewicz devient président du Conseil.
1948
jeudi 22 janvier
Condamné à mort pour des crimes commis dans les camps de concentration d’Auschwitz, Buchenwald et Maïdanek, l’officier SS Ludwig Plagge (37 ans) est pendu à la prison de Montelupich, à Cracovie.
samedi 24 janvier
Ancien commandant des camps d’Auschwitz et de Majdanek, l’officier SS Arthur Liebehenschel (46 ans) a été pendu à Cracovie. Malgré sa participation au système génocidaire, il aurait aussi pris certaines décisions visant à améliorer la vie des prisonniers.
lundi 26 janvier
La Pologne et l’Union soviétique ont signé un accord commercial d’une valeur de plus d’un milliard de dollars américains.
mercredi 3 mars
Ouverture à Varsovie du procès de l’ancien chef de la résistance polonaise. Witold Pilecki est accusé de franchissement illégal de la frontière, d'utilisation de faux documents, de non-enrôlement dans l'armée, de port illégal d'armes (transport d'armes de guerre), d'espionnage pour le général Władysław Anders, d'espionnage pour « l'impérialisme étranger » - une métaphore pour désigner le service de renseignement britannique - et de projet d'assassinat de plusieurs responsables du ministère de la Sécurité publique polonaise.
lundi 8 mars
Fondation de l’Ecole nationale de cinéma de Lodz.
samedi 20 mars
Réorganisation des unités polonaises de gardes-frontières (Wojska Ochrony Pogranicza - WOP).
dimanche 4 avril
Match amical de football : à Sofia, la Bulgarie et la Pologne ont fait match nul un à un.
dimanche 18 avril
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Tchécoslovaquie trois buts à un.
lundi 19 avril
Inauguration à Varsovie du second monument aux héros du ghetto, pour le cinquième anniversaire du soulèvement. Construit par l’architecte Leon Suzin grâce aux contributions d’organisations juives, il est situé à côté d’un premier monument plus petit érigé en 1946.
mercredi 21 avril
A Szczecin, les clubs du KKS Sztorm, du KS Portowiec et du KS Kotwica fusionnent pour former le ZKS Sztorm Szczecin [aujourd’hui Pogon Szczecin].
jeudi 29 avril
Reconnu coupable de dizaines de milliers d’assassinats, l’ancien gauleiter nazi Albert Forster a été condamné à mort pour crimes contre l’humanité par le tribunal polonais de Gdansk (exécuté en 1952).
samedi 15 mai
Bien qu’ayant nié toutes les accusations portées contre lui, l’ancien chef de la résistance polonaise Witold Pilecki est reconnu comme un « ennemi du peuple ». Il est condamné à mort avec trois de ses camarades.
lundi 17 mai
Le leader yougoslave Tito refuse de venir s’expliquer à Varsovie devant le comité du Kominform. Les Soviétiques l’accusent de trahison.
mardi 25 mai
Witold Pilecki a été exécuté d’une balle dans la nuque par le bourreau Piotr Śmietański à la prison de Mokotów, à Varsovie. Il avait 47 ans. Durant la Seconde Guerre mondiale, cet officier de l’armée polonaise s’était volontairement laissé capturé par les Allemands pour pouvoir infiltrer le camp d’Auschwitz afin d’y organiser la résistance des détenus.
vendredi 11 juin
Mort en 1484 et canonisé en 1522, le prince polonais saint Casimir est désigné patron spécial de toute la jeunesse et modèle de pureté par le pape Pie XII. Saint Casimir était déjà patron de la Pologne et de la Lituanie.
samedi 26 juin
L’équipe nationale de football de Pologne a enregistré la plus lourde défaite de son histoire : les Polonais ont été écrasés par les Danois huit buts à zéro à Copenhague.
dimanche 22 août
Condamné à mort pour crime contre l’humanité, le nazi Josef Bühler a été pendu à Cracovie. Agé de 44 ans, il avait été gouverneur adjoint dans le gouvernement général de Pologne dirigé par Hans Frank.
mercredi 25 août
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par la Yougoslavie un but à zéro.
samedi 28 août
Clôture du congrès de Wroclaw et naissance du Mouvement mondial de la paix, piloté par les idéologues soviétiques.
jeudi 2 septembre
Wladislaw Gomulka est exclu du Bureau politique du Parti ouvrier unifié polonais. Il était partisan d’une politique autonome vis-à-vis de Moscou, et était connu pour sa sympathie envers le Yougoslave Tito.
vendredi 3 ou dimanche 5 septembre
Wladyslaw Gomulka, partisan d’une politique autonome vis-à-vis de Moscou, est destitué de ses fonctions de secrétaire général du Parti ouvrier unifié. Boleslaw Bierut, président de la République, devient le Premier secrétaire du Parti communiste.
dimanche 19 septembre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par la Hongrie six buts à deux.
en septembre
Le primat de Pologne, Mgr August Hlond, consacre la Pologne au Cœur immaculé de Marie.
dimanche 10 octobre
Coupe de football Mitteleuropa et des Balkans : à Chorzow, la Pologne et la Roumanie ont fait match nul zéro à zéro, devant 50 000 spectateurs.
dimanche 17 octobre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Finlande un but à zéro.
vendredi 22 octobre
Décès du cardinal August Hlond. Agé de 67 ans, il était à la fois archevêque de Gniezno et Poznan (depuis 1926) et archevêque de Varsovie (depuis 1946).
samedi 6 novembre
Lancement au chantier naval de Szczecin du premier navire de haute-mer construit en Pologne depuis la fin de la guerre, le minéralier SS Sołdek (retiré du service en 1980 et transformé en navire musée).
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Finlande un but à zéro.
vendredi 12 novembre
Evêque de Lublin depuis 1946, Mgr Stefan Wyszynski (47 ans) est nommé archevêque de Varsovie et archevêque de Gniezno et Poznan. Fondation du diocèse de Poznań, séparé de Gniezno.
nuit du lundi 15 au mardi 16 novembre
Arrestation de l’ancien Premier ministre (1929) Kazimierz Świtalski, incarcéré à la prison de Mokotow, à Varsovie (détenu six ans sans jugement il sera condamné à huit ans de prison en 1954).
vendredi 19 novembre
Le plus ancien archevêché de Pologne, celui de Gniezno-Poznań (fondé en l’an 1000), reprend son ancien nom d’archidiocèse de Gniezno.
dimanche 12 décembre
Les socialistes et communistes fusionnent et forment le Parti ouvrier polonais unifié.
mardi 14 décembre
Fondation en Haute-Silésie du club de football Gornik Zabrze.
jeudi 16 décembre
Publication du premier numéro du quotidien Trybuna Ludu, journal officiel du Parti ouvrier unifié polonais (dernier numéro en 1990).
1949
vendredi 14 janvier
La Pologne signe avec le Royaume-Uni le plus grand contrat conclu par un pays d’Europe de l’Est depuis la fin de la guerre : une vente de biens sur cinq ans pour 260 millions de livres.
samedi 15 janvier
Moscou et Varsovie signent un accord pour augmenter de 35 % le commerce entre l’URSS et la Pologne.
mardi 25 janvier
A Moscou, création du Conseil d’assistance économique mutuelle (Comecon) visant à l’intégration économique des pays de l’Europe de l’Est (Bulgarie, Hongrie, Pologne, URSS, Roumanie et Tchécoslovaquie). Cette organisation économique a pour but l’échange des expériences commerciales, une assistance technologique et un approvisionnement interne en matières premières et en biens de consommation.
dimanche 8 mai
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie a battu la Pologne deux buts à un, devant 35 000 spectateurs.
dimanche 19 juin
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par le Danemark deux buts à un.
mercredi 29 juin
L’URSS, la Tchécoslovaquie, la Pologne et la Finlande ont signé à Moscou un accord commercial d’une durée d’un an. Il concerne les secteurs de l’alimentation, du bois, du charbon et du sucre pour un montant d’environ 56,4 millions de dollars.
mercredi 6 juillet
La Pologne rejoint le blocus économique de la Yougoslavie mis en place par les autres pays du bloc communiste.
dimanche 10 juillet
Match amical de football : à Debrecen, la Hongrie a écrasé la Pologne huit buts à deux. C’était le centième match pour la sélection polonaise.
dimanche 24 juillet
Mise en service de l’émetteur radio grandes ondes de Raszyn. Construit à Łazy, en Mazovie, son mât est, avec 335 mètres, la plus haute structure d’Europe (jusqu’en 1962).
mercredi 17 août
Traité avec l’URSS ; le nord-est de la Pologne, autour de Königsberg-Kaliningrad, forme une oblast (région administrative) de 13 000 km² séparée de la Lituanie et directement rattachée à la République de Russie.
jeudi 1er septembre
Le pape Pie XII signe la lettre apostolique Decennium Dum Expletur, adressée aux évêques de Pologne sur les souffrances du peuple polonais.
samedi 3 septembre
Le pape Pie XII dénonce les persécutions dont sont victimes les chrétiens dans la Pologne communiste.
dimanche 2 octobre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Bulgarie trois buts à deux.
samedi 22 octobre
Terrible catastrophe ferroviaire en Pologne : le train express Gdansk-Varsovie a déraillé à Nowy Dwór Mazowiecki, à 35 km au nord-ouest de la capitale. On estime le nombre de morts à 200. Les autorités communistes refusent d’évoquer ce drame rapporté par la presse étrangère.
dimanche 30 octobre
Match amical de football : à Vitkovice, la Tchécoslovaquie a battu la Pologne deux buts à zéro.
dimanche 6 novembre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu l’Albanie deux buts à un. C’était la première fois que ces deux équipes s’affrontaient.
lundi 7 novembre
Le maréchal soviétique Konstantin Rokossovski, récemment naturalisé polonais, devient ministre de la défense nationale et chef des forces armées de l’Etat polonais.
lundi 14 novembre
Accusés de nationalisme et de déviationnisme par rapport à la ligne officielle, trois anciens dirigeants du Parti communiste polonais sont expulsés lors d’une réunion du comité central. Parmi eux figure l’ancien premier secrétaire du PC Wladislaw Gomulka.
dimanche 27 novembre
Les communistes fondent le Parti paysan unifié (Zjednoczone Stronnictwo Ludowe, ZSL) sur les ruines du Parti paysan polonais (Polskie Stronnictwo Ludowe - PSL).
dimanche 11 décembre
La France expulse vingt instituteurs polonais.
mardi 27 décembre
Décès à Varsovie de l’académicien et ancien Premier ministre (1918 et 1921-1922) Antoni Ponikowski, à l’âge de 71 ans.
dans l’année
Fondation du Parti uni des paysans (PUP).
jeudi 4 janvier
La Pologne veut continuer le combat aux côtés des Alliés. Le général Wladyslaw Sikorski, commandant en chef de l’armée polonaise en France, et le président du Conseil français Daladier ont signé un nouvel accord prévoyant la reconstitution d’une véritable armée polonaise (unités des trois armes terre, air et mer) en France, placée sous les ordres du général Gamelin.
samedi 6 janvier
Exécutions massives de Polonais commis par les Allemands dans la ville de Poznan.
mardi 9 janvier
Le responsable SS de Prusse-Occidentale rend compte de l’élimination « réussie » de 4 000 malades mentaux incurables en Pologne.
dimanche 14 janvier
A Varsovie, dans la zone de quarantaine du quartier juif, la faim fait 70 victimes par jour.
mercredi 17 janvier
Grâce au progrès des services secrets français, britanniques (de Bletchley Park) et polonais (sous-lieutenant Langer et le mathématicien Marian Rejewski), les messages codés de l’armée allemande (système Enigma) seront bientôt percés à jour. Au château de Vignolles, au QG du 2e Bureau, la clé allemande du 28 octobre 1939 a été brisée et les messages ont pu être décodés. Les scientifiques tentent à présent de réduire les délais de décryptage.
jeudi 18 janvier
A Varsovie, la Gestapo fusille 250 juifs dans des bois en dehors de la ville, à la suite de l’arrestation du chef de la résistance juive, Andrzej Kott, né catholique.
samedi 20 janvier
Dans la Pologne occupée, les autorités allemandes ont le souci d’assurer la réouverture des salles de cinéma afin qu’elles participent à l’effort de propagande nazi.
dimanche 21 janvier
Le pape condamne les réglementations nazies en Pologne.
vendredi 26 janvier
Les autorités allemandes interdisent aux juifs de voyager en chemin de fer.
lundi 29 janvier
Le gouvernement polonais en exil à Paris annonce que les nazis ont éliminé 18 000 scientifiques et intellectuels polonais.
mardi 30 janvier
Heydrich ordonne de nouvelles expulsions de juifs du Reich vers Lublin, en Pologne orientale ; Himmler autorise la déportation de 30 000 Tziganes.
samedi 10 février
L’URSS lance les opérations de déportation massive vers la Sibérie des Polonais habitant dans les zones de Pologne orientale occupées par les Soviétiques.
jeudi 15 février
Des généraux allemands de la Wehrmacht critiquent la conduite des SS et de la police allemande envers les prisonniers polonais. Le général commandant l’armée allemande d’occupation, Johannes Blaskowitz, a remis au général en chef de l’armée de terre, Walter von Brauchitsch, une protestation écrite. Pour ces généraux, ces méthodes brutales et anarchiques ne permettront pas de supprimer le nationalisme polonais ni les juifs et aggravent la haine envers l’Allemagne. Baslowitz souhaite que la Wehrmacht se voie confier l’administration et la justice en Pologne.
dimanche 18 février
Le gouvernement français autorise la reconstitution de la force aérienne polonaise sur le territoire français.
mardi 20 février
Le général Nikolaus von Falkenhorst, qui commandait en Pologne le 21e corps d’armée, est nommé à la tête de l’opération Weser (invasion du Danemark et de la Norvège).
mercredi 21 février
Début des travaux de construction de quatre camps de concentration à Auschwitz.
mardi 5 mars
Six hauts responsables du Politburo soviétique (dont Staline) signent l'ordre d'exécution (préparé par Lavrenti Beria) de 25 000 Polonais, dont 14 700 prisonniers de guerre, surtout des officiers (massacre de Katyń).
jeudi 7 mars
Des avions de la RAF décollent de bases françaises pour lâcher des tracts en Pologne occidentale.
vendredi 8 mars
Les Allemands publient les « décrets polonais », transformant pratiquement les civils polonais travaillant en Allemagne en esclaves du Reich. Les Polonais devront coudre sur leurs vêtements la lettre « P », afin d’être facilement identifiables. Assignés à résidence, il leur est interdit d’emprunter les transports en commun et de se déplacer à bicyclette. Il ne leur est pas permis de pénétrer dans une église allemande ni d’assister à un spectacle. Tout contact avec la population est réprimé. Les relations sexuelles avec une Allemande sont punies de mort ; la femme, elle, est mise au pilori avant d’être envoyée en camp.
mardi 12 mars
Sur les 1 000 juifs allemands de Stettin déportés dans des wagons scellés, 72 meurent de froid après une marche de 18 heures dans une tempête de neige, à Lublin.
jeudi 14 mars
Un livre blanc sur les relations germano-polonaises (1933-1939), publié à Paris par le gouvernement polonais en exil, révèle que, dès 1935, l’Allemagne songeait à envahir l’URSS avec le soutien de la Pologne, qui déclina l’offre.
samedi 23 mars
Le maréchal Göring ordonne l’arrêt momentané de la déportation des juifs en Pologne occupée.
du mercredi 3 au jeudi 11 avril
4 143 officiers polonais sont exécutés par la police politique soviétique (NKVD) à Katyn, près de Smolensk.
lundi 8 avril
En mer du Nord, le sous-marin polonais Orzel coule le transport de troupes allemand Rio de Janeiro.
jeudi 11 avril
Pour rendre hommage au général Karl Litzmann (mort en 1936), les autorités allemandes du Wartheland (Grande Pologne occupée) décident de rebaptiser la ville de Lodz en Litzmannstadt.
samedi 13 avril
Nouvelle déportation massive de Polonais par les Soviétiques.
samedi 27 avril
Heinrich Himmler ordonne la création en Silésie, près de la ville polonaise d’Oświęcim, d’un camp de concentration pouvant accueillir 10 000 détenus (premier camp d’Auschwitz).
mardi 30 avril
Les autorités allemandes d’occupation ordonnent le quadrillage du ghetto juif à Lodz.
d’avril à mai
Fermeture des camps de prisonniers polonais en URSS : Koziesk, Starobielsk et Ostachkov. De 20 000 à 30 000 prisonniers ont disparu, exécutés.
samedi 4 mai
Début de la construction en Pologne du camp d’extermination d’Auschwitz. Le nouveau commandant du camp, Rudolf Höss, prélève trente détenus violents à Sachsenhausen et les affectes comme kapos.
jeudi 16 mai
Le gouverneur général de Pologne, Hans Frank, approuve la campagne visant à éliminer les élites et intellectuels polonais : l’AB Aktion (Außerordentliche Befriedungsaktion ; « Opération extraordinaire de pacification »).
lundi 20 mai
Début en Pologne de la construction du camp d'Auschwitz et arrivée des premiers prisonniers.
mardi 28 mai
En Norvège, les troupes franco-polonaises du général Béthouart s’emparent de Narvik. Dans le même temps, l’ordre d'évacuation est donné, à cause de la défaite en France.
vendredi 31 mai
Pour la première fois, les Allemands détruisent un monument à Varsovie. Inauguré en 1926, le monument Chopin, une œuvre en bronze de Wacław Szymanowski, a été abattu par des explosifs sur ordre du gouverneur général Hans Frank (un nouveau monument sera érigé en 1958).
de mai à juin
« Action extraordinaire de pacification » : euphémisme utilisé pour qualifier la liquidation par les nazis d'environ 3 500 résistants antinazis et 3 000 malfaiteurs-criminels dans le « Gouvernement général » de Pologne. 30 000 intellectuels et membres des élites polonaises sont arrêtés et transférées dans des camps de concentration.
Une armée polonaise participe à la bataille de France et aux combats de Narvik (Norvège), avant de rallier la Grande-Bretagne (la France ayant succombé devant l'Allemagne).
mercredi 12 juin
Le gouvernement provisoire polonais ne siège plus à Angers (la France est envahie par les Allemands).
vendredi 14 juin
Ouverture du camp d’extermination d’Auschwitz avec l’arrivée d’un premier convoi de 728 prisonniers polonais en provenance de Tarnow.
jeudi 20 juin
Le gouvernement provisoire polonais s'installe à Londres (Grande-Bretagne).
samedi 22 juin
Déportation massive de Polonais par les Soviétiques.
samedi 13 juillet
Création en Grande-Bretagne du premier escadron de chasse polonais dans la RAF.
jeudi 15 août
Le four crématoire 1 d'Auschwitz-Birkenau est mis en service.
jeudi 19 septembre
A Varsovie, l’officier polonais Witold Pilecki se laisse volontairement capturer par les Allemands (avec 2 000 autres civils) pour entrer dans le camp de concentration d’Auswchitz afin d’y organiser la résistance des détenus.
en septembre
Le quartier juif de Varsovie est mis en quarantaine et les 80 000 Polonais qui y demeurent doivent le quitter avant la fin octobre.
mardi 1er octobre
L’Allemagne lance en Pologne l’opération Otto pour améliorer les routes et les voies ferrées vers l’URSS.
mercredi 2 octobre
Ludwig Fischer, gouverneur du district de Varsovie, donne l’ordre de construire un mur autour du quartier juif.
jeudi 3 octobre
Tous les juifs de Varsovie et de ses environs, soit environ 400 000 personnes, doivent s’installer à l’intérieur de la zone de quarantaine mise en place dans la ville, le ghetto.
mercredi 16 octobre
Le ghetto juif de Varsovie est formellement établi par décret.
lundi 11 novembre
55 intellectuels polonais sont exécutés au camp de Dachau.
vendredi 15 novembre
Après six semaines de travaux, le ghetto juif de Varsovie est hermétiquement clos du reste de la ville par un mur de 16 kilomètres. Les Allemands enferment 400 000 (ou 1 500 000 ?) personnes dans le ghetto. Toutes les issues, portes et fenêtres et rues donnant sur le côté aryen sont murées.
mardi 19 novembre
A Varsovie, les Allemand exécutent un Polonais qui a jeté du pain par-dessus le mur du ghetto juif.
dans l’année
Ryszard Zaleski succède à Raczkiewicz comme président du gouvernement polonais en exil.
1941
samedi 18 janvier
Réunies depuis avril 1938 en une seule province de Silésie, les anciennes provinces prussiennes de Basse et de Haute-Silésie sont à nouveau séparées.
mercredi 22 janvier
Dans une réunion à Lublin, le gouverneur Hans Frank déclare aux officiels nazis : « Nous qui avons combattu derrière le Führer pendant 20 ans, on ne peut pas nous demander d’avoir une quelconque considération pour les juifs ».
vendredi 31 janvier
Liquidation du ghetto de Pruszkow, située à 13 kilomètres à l’ouest de Varsovie : les 1 400 à 3 000 juifs de la ville sont conduits en camions à bétail dans le ghetto de Varsovie. Par ailleurs, Hans Frank, gouverneur de la Pologne occupée, affame les juifs dans le ghetto de Varsovie, en faisant en sorte que ceux-ci ne reçoivent que la moitié des denrées indispensables. La famine et le typhus font 65 victimes par jour. Pour Frank, « en tuant ainsi un juif, on économise une balle qui permettra à la race supérieure de conquérir le reste du monde ».
samedi 15 février
Début en Autriche des déportations massives de juifs, au rythme de 1 000 par mois. Ils sont dirigés vers les ghettos polonais de Lublin et de Kielce.
samedi 22 février
Dans le ghetto de Varsovie, la ration quotidienne de pain est fixée à 85 grammes. 400 personnes meurent de faim chaque semaine.
de février à avril
72 000 juifs réfugiés des villes polonaises de province s'installent dans le ghetto de Varsovie.
vendredi 7 mars
Début de l’exploitation des juifs d’Auschwitz par la grande industrie allemande.
lundi 10 mars
En Pologne, un acteur qui déclarait ne pas être polonais mais allemand est exécuté par des résistants. En représailles, les Allemands fusillent 17 civils.
mardi 1er avril
Dans le centre de la Pologne, les Allemands ont exécuté 20 personnes de Lowicz dans la forêt proche du village de Palmiry.
dimanche 27 avril
Les Allemands fondent dans le Reichsgau Wartheland l’Université de Posen [Poznan] dont les principes d’éducation sont basés sur les principes idéologiques nazis.
dimanche 18 mai
Début de l’opération allemande « Rheinübung » : commandé par le vice-amiral Gunther Lütjens, le cuirassé Bismarck, fierté de la Kriegsmarine, et le croiseur Prinz Eugen, quittent le port de Gdynia, en Pologne, pour faire route vers l’Atlantique Nord (après une escale à Grimstadfjord, Norvège) afin de soutenir les U-boot et infliger de lourdes pertes aux navires de la flotte marchande britannique.
dimanche 25 mai
A la frontière soviétique, le haut commandement allemand met en place son dispositif d’attaque. Cent trains de transports de troupes y arrivent chaque jour.
samedi 21 juin
Hitler et son état-major arrivent à Rastenburg [aujourd’hui Ketrzyn, dans le nord-est de la Pologne]. La Tanière du Loup est son quartier général pour le front oriental.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
Opération « Barbarossa » : les Allemands attaquent la Russie et occupent toute la Pologne. Déportation massive de Polonais par les Soviétiques.
vendredi 27 juin
Les Allemands prennent la ville russe de Bialystok [aujourd’hui dans l’est de la Pologne]. Plus de 2 000 habitants juifs (hommes, femmes et enfants) ont été raflés par le 309e bataillon de police et tués, dont 500 brûlés vif dans la grande synagogue (56 000 autres juifs vont être être enfermés dans le ghetto de la ville).
dimanche 29 juin
Décès à New York du pianiste, compositeur et homme politique (président du Conseil de la République en 1919) Ignacy Paderewski, à l’âge de 81 ans.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 juillet
Massacre des professeurs de Lwow [Lviv] : en collaboration avec la Gestapo, le bataillon Nachtigall, composé de nationalistes ukrainiens de l’OUN, procède à l’arrestation de 38 enseignants polonais et de leurs familles. Ils sont conduits sur les collines de Wulkeckie (Wulka) et fusillés. Parmi les victimes figure notamment l'écrivain Tadeusz Żeleński (Boy).
mercredi 9 juillet
Les forces roumaines s’emparent de la ville moldave de Bălți.
jeudi 10 juillet
Massacre controversée de Jedwabne en Podlachie (région de Bialystok) : entre 340 et 800 juifs (hommes, femmes et enfants) de Jedwabne et des environs sont conduits sur la place du marché, puis torturés avant d’être brûlés vivants dans une grange. Pendant longtemps, le massacre sera imputé exclusivement aux Einsatzgruppen, mais depuis la fin des années 1990 des historiens dénoncent plutôt un pogrom commis principalement par des voisins polonais qui s’accaparent les biens des victimes. Certains continuent à penser que c’est un crime exclusivement perpétré par des Allemands.
jeudi 24 juillet
Le commandant d’un Einsatzgruppen informe Berlin que 4 435 juifs ont été liquidés à Lachowicze, en Pologne.
samedi 26 juillet
L’ancien Premier ministre polonais Kazimierz Bartel a été exécuté à Lwow [Lviv] sur ordre d’Himmler pour avoir refusé de prendre la tête d’un gouvernement fantoche. Recteur de l’Ecole polytechnique de Lwow, il avait dirigé le gouvernement polonais à trois reprises entre 1926 et 1930. Il avait 59 ans.
mercredi 30 juillet
Le gouvernement polonais en exil, représenté par le Premier ministre Władysław Sikorski, et l’ambassadeur soviétique en Grande-Bretagne Ivan M. Maiski, concluent à Londres un accord pour rétablir les relations diplomatiques et combattre conjointement l’Allemagne.
jeudi 31 juillet
Ouverture à Lublin du camp de Maïdanek. Le colonel SS Karl Koch, commandant de Buchenwald depuis 1937, est nommé à sa tête.
de juillet à août
Premières libérations de prisonniers et de déportés polonais en URSS.
mercredi 6 août
Le général Anders est nommé commandant en chef de la nouvelle armée polonaise qu’il constitue en Union soviétique.
jeudi 14 août
Signature à Londres d’une convention militaire entre l’URSS et le gouvernement polonais en exil : les dispositions du Pacte germano-soviétique sont annulées.
Le franciscain polonais Maximilien Kolbe a été tué dans le camp d’Auschwitz par injection d’une dose léthale de phénol. Arrivé dans le camp le 28 mai, il avait demandé en juillet à prendre la place d’un Polonais qui avait été choisi pour être enfermé dans le « bunker de la faim » afin d’y mourir en représailles à l’évasion d’un autre prisonnier. Fondateur du monastère de Niepokalanów et de l’association Mission de l’Immaculée, Kolbe avait 47 ans (il sera canonisé en 1982).
lundi 18 août
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre de déporter les 76 000 juifs restés à Berlin vers les ghettos de Pologne.
lundi 25 août
Mussolini visite le QG d’Hitler à Rastenburg. Le Führer peste contre la neutralité de Franco.
En Podlachie, 1 400 juifs de la Tylocin (à 30 km à l’ouest de Byalistok) sont rassemblés sur la place du marché puis conduits dans la forêt voisine de Lupochowo où ils sont assassinés. Quelques uns ont réussi à se cacher mais seront retrouvés et tués par la police polonaise.
en août
Le gouvernement général de Pologne est augmenté de la province ukrainienne de Lemberg (Lvov).
mercredi 3 septembre
A Auschwitz, du gaz Zyklon B est testé pour la première fois sur des détenus juifs et russes. Les nazis cherchent un gaz mortel qui soit « efficace ».
vendredi 24 octobre
A Londres, le CNF du général de Gaulle est reconnu par les gouvernements polonais et tchécoslovaque en exil.
lundi 27 octobre
290 juifs d’une maison de retraite sont gazés à Kalisz. Un nouveau camion équipé pour les asphyxier avec les gaz d’échappement est essayé.
en automne
Sur les trottoirs des rues du ghetto juif de Varsovie, le spectacle des cadavres d'enfants ou d'adultes devient un élément constant de l'environnement.
samedi 22 novembre
Alors qu’il se rendait à Berlin pour assister aux obsèques officielles du major général Ernst Udet, l’avion qui ramène du front de l’Est l’as allemand Werner Mölders s’est écrasé suite à une panne de moteur près de Breslau [Wroclaw, Pologne]. Le colonel Molders (28 ans), le lieutenant Kolbe sont tués, mais l’aide de camp et le radio survivent au crash.
jeudi 4 décembre
A Moscou, le général Wladyslaw Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil, signe avec Staline un pacte d’assistance mutuelle.
dimanche 7 décembre
Match amical de football : au stade Hermann-Göring de Breslau [aujourd’hui Wroclaw, en Pologne], l’Allemagne a battu la Slovaquie quatre buts à zéro.
lundi 8 décembre
Installation du camp d’extermination de Chelmno, à 70 kilomètres à l’ouest de Lodz : fonctionnement des premiers camions à gaz.
mardi 16 décembre
A Cracovie, le gouverneur Frank déclare : « Nous anéantirons les juifs partout où nous les trouverons ».
1942
jeudi 1er janvier
Déclaration des Nations Unies : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Union soviétique, la Chine et 22 autres pays s’engagent, à Washington, à combattre à l’extrême les forces de l’Axe et de ne pas conclure de paix séparée. Ils s’engagent également à mettre en place au lendemain de la guerre un système de paix et de sécurité. Outre les quatre grandes puissances, on compte parmi les signataires quatre nations de l’Empire britannique (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud), les gouvernements en exil de huit pays européens occupés par les nazis (Belgique, Norvège, Tchécoslovaquie, Pays-Bas, Grèce, Luxembourg, Pologne et Yougoslavie) et dix républiques latino-américaines (Costa Rica, Cuba, Guatemala, Honduras, République dominicaine, Salvador, Haïti, Honduras, Nicaragua et Panama).
mardi 13 janvier
Réunis à Londres, les représentants des neuf pays occupés par les Allemands ont mis les gardes des atrocités commises dans l’Europe occupée : ils devront rendre des comptes de leurs actes après la guerre. Le général polonais Sikorski est à l’origine de cette concertation. Belgique, Tchécoslovaquie, France, Grèce, Pays-Bas, Norvège et Yougoslavie ont pris part à la décision.
700 juifs polonais de Lodz sont déportés au camp de Chelmno. Ce sont les premières des 10 000 déportations prévues.
en janvier
Wladislaw Gomulka réorganise le Parti communiste polonais clandestin.
samedi 28 février
4 618 juifs sont morts de faim en une semaine dans le ghetto de Varsovie.
mardi 3 mars
3 200 juifs de Zychlin sont gazés à Chelmno.
vendredi 13 mars
Le second camp d’extermination (après Chelmno) ouvre à Belzec, dans le district polonais de Lublin. 6 000 juifs de Mielec y sont transférés.
mardi 17 mars
Début effectif de l’extermination systématique des juifs et Roms de Pologne par les nazis (Aktion Reinhard) : le camp d’extermination de Belzec ouvre ses portes avec l’arrivée d’un premier convoi ferroviaire transportant 1 600 juifs en provenance du district de Lublin.
vendredi 20 mars
Suite à l’assassinat de deux policiers allemands, cent habitants de la ville polonaise de Zgierz (au nord de Lodz) sont exécutés. 161 autres sont emprisonnés comme otages.
mercredi 25 mars
Les Britanniques indiquent que 40 000 réfugiés polonais, en provenance de Russie, sont sur le point d’arriver en Iran, un pays occupé par l’URSS et le Royaume-Uni.
jeudi 26 mars
Ouvert en mai 1940 pour accueillir des criminels et des prisonniers politiques, puis détenus majoritairement polonais, le camp de concentration d’Auschwitz reçoit ses premiers déportés juifs (999 femmes slovaques) suite à la « Solution finale » décidée par les nazis à la conférence de Wannsee.
lundi 30 mars
Arrivée à Auschwitz du train spécial 767. Il transporte 1 112 juifs en provenance de Paris.
fin mars
Début de la déportation à Auschwitz des juifs des pays d’Europe occidentale occupés par le Reich.
en mars
La SS engage le plan Heydrich d’extermination des juifs polonais.
mercredi 1er avril
Arrivée à Bandar-e Pahlavi [aujourd’hui Bandar-e Anzali], dans le nord-ouest de l’Iran, sur la mer Caspienne, de l’armée polonaise Anders.
dimanche 19 avril
Dans le sud-est de la Pologne, les Allemands établissent le ghetto de Majdan-Tatarski, entre Lublin et le camp de Maïdanek.
lundi 27 avril
1 000 juifs de Theresienstadt [Terezin, en Tchécoslovaquie] sont déportés vers les camps de la mort de Belzec et de Sobibor, en Pologne.
mardi 28 avril
L’officier SS d’origine autrichienne Franz Stangl est nommé commandant du camp d’extermination de Sobibor.
jeudi 30 avril
La typhoïde et la faim ont provoqué la mort de 4 432 juifs en un mois à Varsovie.
en avril
Arrestation de la plupart des leaders de la résistance juive de Varsovie.
samedi 9 mai
Depuis l’ouverture de Belzec, le 13 mars dernier, 30 000 juifs de Lublin y ont été massacrés.
mardi 12 mai
1 500 juifs sont tués en une journée dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
jeudi 14 mai
Dans le centre de la Pologne, les Allemands liquident le ghetto juif de Brzeziny. La plupart de ses habitants sont transférés dans le ghetto de Lodz.
lundi 18 mai
Ouverture du camp d’extermination de Sobibor, dans le district de Lublin.
mercredi 20 mai
300 wagons de sous-vêtements ayant appartenu à des juifs gazés à Chelmno, arrivent à Lodz. Ils y seront nettoyés et triés dans les ateliers du ghetto.
dimanche 31 mai
Au cours du mois de mai, environ 130 000 juifs ont été tués dans les camps de la mort ou par les Einsatzgruppen, essentiellement en Pologne, dans les Pays baltes et en URSS.
lundi 1er juin
Un troisième camp de travail est créé à Auschwitz pour construire l’usine de caoutchouc de Buna.
samedi 20 juin
Un premier groupe de 1 000 juifs de la région de Przemyśl est envoyé au camp de concentration de Janów.
Quatre prisonniers polonais vêtus d’uniformes SS volés ont réussi à s’évader du camp de concentration d’Auschwitz. Pour s’échapper, ils ont utilisé la voiture Steyr 220 décapotable du commandant du camp, Rudolf Höss.
mardi 23 juin
Parti de Paris, un train transportant des juifs arrive au camp d’Auschwitz, où certains sont aussitôt désignés pour les chambres à gaz…
mercredi 1er juillet
La loi prêt-bail américaine est étendue à la Pologne.
vendredi 3 juillet
A Cracovie, les SS massacrent 93 Tziganes.
samedi 4 juillet
Premier gazage « industriel » à Auschwitz-Birkenau.
vendredi 10 juillet
A Auschwitz, cent femmes juives sont conduites à l’hôpital du camp pour y subir des expériences médicales.
mercredi 15 juillet
Les nazis créent un ghetto à Przemysl et y enferment 22 000 juifs.
1 135 juifs d’Amsterdam sont déportés à Auschwitz. Ils pensent partir pour des camps de travail en Allemagne.
samedi 18 juillet
Impressionné par l’efficacité des chambres à gaz d’Auschwitz, Himmler ordonne d’en construire d’autres. Il nomme Rudolf Höss, chef du camp, commandant SS.
dimanche 19 juillet
A Berlin, Himmler ordonne « l’épuration totale » des juifs des territoires polonais du gouvernement général avant la fin de l’année.
en juillet
Constitution d'une nouvelle organisation de résistance juive, l'Organisation juive de combat (ZOB-Zydowska Organizacja bojowa).
du mercredi 22 juillet au mercredi 30 septembre
« Grande action » : à Varsovie, près de 300 000 juifs partent pour les camps d'extermination de Belzec, Majdanek et, surtout, Treblinka. Entre 40 000 et 50 000 juifs sont épargnés, pour la plupart employés dans des entreprises de la Wehrmacht à l'intérieur du ghetto.
dimanche 16 août
Match amical de football : au stade Hindenburg de Beuthen [aujourd’hui Bytom, en Pologne], l’Allemagne a écrasé la Roumanie sept buts à zéro, devant 50 000 spectateurs.
dimanche 9 août
Décès à Auschwitz d’Edith Stein. Juive allemande convertie au catholicisme et philosophe, elle était devenue carmélite.
dimanche 16 août
Match amical de football : au stade Hindenburg de Beuthen [aujourd’hui Bytom, en Pologne], l’Allemagne a écrasé la Roumanie sept buts à zéro, devant 50 000 spectateurs.
samedi 22 août
Depuis le 10 août, 75 000 juifs de Lvov ont été déportés à Belzec.
lundi 24 août
Suite à l’évasion de plusieurs dizaines de prisonniers soviétiques, le colonel SS Karl Koch est relevé de son commandement du camp de Maïdanek.
mardi 1er septembre
Commandant du camp de Sobibor depuis avril, l’officier SS autrichien Franz Stangl devient commandant du camp d’extermination de Treblinka.
mercredi 2 septembre
La Gestapo, des miliciens ukrainiens et la police polonaise massacrent 2 000 juifs dans la petite ville polonaise de Dzialosyce. 8 000 survivants sont déportés au camp de Belzec.
L’aviation soviétique bombarde Varsovie.
mercredi 30 septembre
Ce mois de septembre, 14 000 juifs de France, 6 000 des Pays-Bas et 5 000 de Belgique ont été déportés à Auschwitz. 20 000 juifs polonais sont morts à Belzec.
samedi 3 octobre
Le transfert des juifs de Varsovie se termine. 310 332 ont été envoyés dans les camps de la mort.
dimanche 4 octobre
« Epuration » des camps de concentration d’Allemagne de tous les détenus juifs : déportation à Auschwitz.
mercredi 21 octobre
En sept jours, 20 000 juifs de Piotrkow ont été gazés à Treblinka.
en octobre
La Zydowska Organizacja Bojowa (Organisation juive de combat) commence à faire passer en secret des armes dans le ghetto de Varsovie. Cette organisation militaire est dirigée par un jeune homme de 24 ans, Mordechaï Anielewicz.
lundi 2 novembre
10 000 juifs de la région de Bialystok sont déportés à Treblinka, après une tenttive de résistance.
lundi 9 novembre
Ouverture du camp de concentration de Majdanek, avec l’arrivée de 4 000 juifs de Lublin.
jeudi 31 décembre
En un mois, 18 000 prisonniers de guerre soviétiques sont morts de faim au camp de Poniatowa, en Pologne.
dans l’année
Naissance du Parti ouvrier polonais (PPR). Formation en Russie d'une armée polonaise (général Anders) qui rejoindra le Moyen-Orient.
1943
vendredi 1er janvier
Les cinéastes polonais en exil en URSS Jersy Bossak et Aleksander Ford créent à Moscou l’Avant-garde cinématographique, chargée de réaliser des reportages sur la Pologne en lutte et les actions des partisans.
début janvier
Himmler se rend en visite à Varsovie. Il estime qui y a encore trop d’habitants dans le ghetto juif (de 40 000 à 70 000).
lundi 18 janvier
Les Allemands décident de reprendre les déportations des juifs du ghetto de Varsovie.
jeudi 21 janvier
Dans le ghetto de Varsovie, des pelotons allemands sont pris pour cible par des résistants armés. Pour la première fois depuis la création du ghetto, on voit des ambulances allemandes emporter des SS morts ou blessés. Cela n’a pas empêché les Allemands de déporter environ 6 500 juifs, tandis que 1 171 autres été tués par balles au cours de ces opérations. Par ailleurs, dans une lettre adressée à la communauté juive américaine, le ghetto de Varsovie annonce son anéantissement prochain.
samedi 6 février
Himmler reçoit à Berlin un inventaire des biens pris aux juifs polonais assassinés. Il comprend 825 wagons remplis de vêtements à redistribuer aux minorités allemandes de l’Est, et un wagon contenant trois tonnes de cheveux de femmes.
samedi 13 février
Himmler donne l’ordre aux autorités allemandes de Varsovie de raser le ghetto.
lundi 22 février
Le gouvernement bulgare accepte de déporte les juifs de Thrace et de Macédoine, soit 11 000 personnes, à Treblinka.
vendredi 26 février
Conformément à un ordre d’Himmler du 10 décembre 1942, le premier convoi de Roms et de Sintis allemands arrive au camp d’Auschwitz. Ils sont installés dans un camp séparé, le Zigeunerfamilienlager.
lundi 1er mars
A Londres, des envoyés soviétiques informent le gouvernement polonais en exil que l’URSS a l’intention de garder la Pologne orientale.
Formation à Moscou de l’Union patriotique polonaise.
samedi 13 mars
Les troupes SS commencent à démanteler le ghetto de Cracovie : 14 000 juifs sont dispersés dans les camps de la mort ou dans d’autres ghettos.
lundi 22 mars
Un nouveau crématorium est ouvert à Auschwitz : une chambre à gaz souterraine, pouvant contenir 2 000 personnes, est reliée à cinq fours crématoires.
mardi 13 avril
La radio allemande (Großdeutsche Rundfunk) annonce que les Allemands ont découvert à Katyn, près de Smolensk, des charniers contenant les restes de 4 500 officiers polonais qui auraient été assassinés en 1939-1940 par les Soviétiques (Moscou nie toute implication avant de reconnaître en 1990 son rôle dans ce massacre ; soucieux de maintenir la cohésion du Front anti-hitlérien, les Alliés occidentaux vont soutenir la thèse stalinienne d’un crime perpétré par les Allemands).
jeudi 15 avril
Suite à la découverte des charniers de Katyn, le gouvernement polonais en exil rompt ses relations diplomatiques avec l'Union soviétique.
vendredi 16 avril
Le gouvernement polonais en exil à Londres demande à la Croix-Rouge d’enquêter sur le massacre de Katyn.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 avril
Révolte du ghetto de Varsovie (40 000 juifs survivants, dont 750 à 800 combattants disposant de 350 revolvers, 10 fusils, 90 grenades, quelques bombes primitives et quelques centaines de cocktails Molotov). Le commandant de l'insurrection des Mordehaï Anilewicz (24 ans). A 3 heures du matin, des bataillons de la Waffen-SS, de la police, de la Wehrmacht et des unités ukrainiennes, lettones et lituaniennes, commandés par le général SS Jürgen Stroop, encerclent le ghetto.
lundi 19 avril
Les forces allemandes entrent dans le ghetto à 6 heures du matin. Première bataille livrée dans le ghetto de Varsovie par une population civile contre les forces armées de l'Allemagne nazie.
Devant le refus soviétique, la Croix-Rouge internationale renonce à envoyer une commission d'experts à Katyn.
mardi 20 avril
Au deuxième jour de l'attaque du ghetto et l'investissement d'un bloc d'immeubles, seuls 60 juifs ont été capturés. Un système de passages souterrains (égouts) permet de se déplacer d'un immeuble à l'autre ; les unités du génie les inondent ou y jettent des « bougies fumantes ».
vendredi 23 avril
A Berlin, Himmler, qui suit de près la situation à Varsovie et s'impatiente, ordonne de « nettoyer le ghetto de Varsovie avec la plus grande sévérité et une inlassable persévérance ».
samedi 24 ou lundi 26 avril
Moscou rompt avec le gouvernement polonais de Londres.
lundi 26 avril
A Varsovie, le général Stroop informé ses supérieurs que la destruction des maisons par le feu (lance-flammes et aviation) est l'unique et dernier moyen de faire sortir à la surface « les canailles, cette sale race ».
vendredi 30 avril
A Londres, le gouvernement polonais en exil tente d’améliorer ses relations avec l’URSS. Il retire sa demande d’enquête sur le massacre de Katyn.
dimanche 2 mai
Des résistants polonais exécutent le général Krüger, chef de la Gestapo à Cracovie.
mercredi 5 mai
A Moscou, Staline déclare qu’il souhaite voir, après la victoire, une Pologne libre et solide.
lundi 10 mai
La révolte du ghetto est écrasée ; 55 000 juifs ont péri ou ont été capturés (les prisonniers partent pour Tréblinka, directement dans les chambres à gaz) ; 80 juifs s'échappent par les égouts, 50 d'entre eux seront tués les jours suivant.
dimanche 16 mai
La police polonaise, chargée de la surveillance des ruines du ghetto de Varsovie, note des accrochages prouvant que tous les nids de résistance ne sont pas encore réduits. Dynamitage de la synagogue Tlomacki dans le secteur « aryen » de Varsovie.
mercredi 26 mai
Un millier de Tziganes sont gazés à Auschwitz.
dimanche 30 mai
Josef Mengele devient le médecin en chef du secteur du camp d’Auschwitz où sont enfermées les familles roms.
fin mai
Les fusillades, de jour et de nuit, se poursuivent dans le ghetto de Varsovie, du côté des rues Przejazd-Leszno. De jour, les Allemands continuent à extraire des juifs des bunkers sous les ruines des immeubles calcinés, et les abattent sur place.
en mai
La division Tadeusz Kosciuszko est formée en URSS.
nuit du mardi 1er au mercredi 2 juin
Les détenus de la prison de Pawiak, à Varsovie, ont été fusillés.
vendredi 11 juin
A Berlin, Himmler ordonne la liquidation de tous les ghettos en Pologne.
samedi 12 juin
Les Allemands liquident le ghetto juif de Brzeżany [aujourd’hui Berezhany, dans l’ouest de l’Ukraine]. Environ 1 180 juifs sont conduits dans le vieux cimetière juif de la ville et abattus.
mardi 15 juin
Sous les ordres du colonel SS Paul Blobel, des juifs condamnés aux travaux forcés commencent à exhumer à Janow les corps de 1 200 juifs de Lvov tués en mars, sur lesquels ils prélèvent les dents et les anneaux en or avant de les incinérer.
vendredi 25 juin
Dans le sud de la Pologne, le ghetto juif de Częstochowa se soulève contre les nazis. Les habitants, mal armés, se barricadent pour résister à la répression.
Déporté depuis le camp de Drancy (France), le journaliste et homme politique communiste allemand Arthur Goldstein (56 ans) est tué dans la chambre à gaz à son arrivée au camp d’Auschwitz, avec 517 autres juifs.
mercredi 30 juin
Après six jours de résistance, le soulèvement du ghetto de Częstochowa est maté par les Allemands : 1 500 juifs sont morts dans les combats et les massacres. En ce dernier jour, 500 d’entre eux sont brûlés vifs ou enterrés sous les décombres. Les 3 900 survivants sont envoyés au camp de Warta ou incarcérés dans des prisons proches (avant d’être déportés à Auschwitz).
Les Allemands arrêtent le général Rowecki, qui commandait l’Armée de l’intérieur, organisation militaire secrète de la résistance polonaise.
dimanche 4 juillet
Décès accidentel à Gibraltar du général Wladislaw Sikorski, Premier ministre du gouvernement polonais de Londres et commandant en chef de l’armée polonaise. Son avion, un B-24 Liberator de la RAF, s’est abîmé dans la mer peu après son décollage. 16 autres passagers sont morts. Les pilotes ont survécu. Mikolajczyk devient président du gouvernement en exil. Création du Conseil national de l'Unité (RJN).
dimanche 11 juillet
Le massacre des civils polonais de Volhynie et Galicie orientale par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne atteint son paroxysme jusqu’en août (entre 35 000 et 100 000 personnes auront été tuées entre 1942 et 1944).
lundi 2 août
Insurrection du camp d’extermination de Treblinka : 16 gardes allemands et ukrainiens sont tués ; des bâtiments sont incendiés. Entre 200 et 250 détenus parviennent à s’échapper, tandis que 550 autres sont abattus dans la cour du camp (8 000 autres prisonniers seront assassinés dans les jours suivants avant la démolition du camp par les SS).
mardi 3 août
En Grande-Bretagne, les deux chiffreurs polonais Henryk Zygalski et Marian Rejewski sont les premiers à casser le code allemand Enigma.
nuit du dimanche 15 au lundi 16 août
A 200 km au nord-est de Varsovie, alors que le ghetto de Białystok est encerclé par la police, des unités de ss et des auxiliaires ukrainiens, estoniens, lettons et biélorusses, en prévision de sa liquidation, des centaines de juifs se révoltent. Menés par Mordechag Tanenbaum et Daniel Moszkowicz, ils ne sont armés que d’une mitrailleuse, de quelques douzaines de pistolets et de cocktails Molotov.
mardi 17 août
La résistance du ghetto de Bialystok est anéantie par les Allemands et leurs Alliés (72 combattants résisteront dans un bunker jusqu’au 19 août). La déportation des juifs débutent aussitôt vers les camps de la mort (sur les 50 000 à 60 000 juifs habitant le ghetto, seuls 260 survivront à la guerre).
mercredi 18 août
Suite à une terrible erreur de commandement, le général Hans Jeschonnek (44 ans), chef d’état-major adjoint de la Luftwaffe, choisit de se suicider au Lager Robinson, le quartier général de l’aviation allemande situé en Prusse-Orientale, sur les bords du lac Gołdap [aujourd’hui dans le nord-est de la Pologne]. Il laisse une note demandant que Goering ne se charge pas de ses funérailles.
en août
L’officier SS autrichien Franz Stangl abandonne le commandement du camp d’extermination de Treblinka pour aller combattre les partisans yougoslaves.
dimanche 26 septembre
L’armée rouge reprend la région de Katyn.
jeudi 14 octobre
Insurrection du camp d'extermination de Sobibor : de 100 à 300 détenus parviennent à s’enfuir après avoir tué onze gardes. Des dizaines d’autres prisonniers sont exécutés.
mardi 19 octobre
Le général SS Globocnik met fin à l’action Reinhard : 1 750 000 victimes en Pologne et en Tchécoslovaquie depuis la mort de Reinhard Heydrich (mai 1942).
mercredi 20 octobre
La Gestapo arrête la résistante polonaise Irena Sendlerowa, membre de l’organisation clandestine Zegota qui a aidé 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie à échapper à l’extermination. Conduite à la prison de Pawiak, elle est torturée, mutilée mais ne dénonce pas son réseau (condamnée à mort elle survivra à la guerre).
lundi 25 octobre
Plus de 2 000 jeunes femmes de Salonique sont assassinées dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
mercredi 3 novembre
Cinq usines des SS sont fermées dans la région de Lublin. 17 000 travailleurs juifs sont abattus à la mitrailleuse. Le « Vendredi sanglant » marque la fin de l’opération « Action de grâces », qui a entraîné la mort de 50 000 juifs.
mardi 23 novembre
Wladislaw Gomulka devient secrétaire général du parti communiste polonais, qu’il a réorganisé.
en novembre
Conférence de Téhéran (Iran) : le Britannique Churchill propose comme frontière entre l'Allemagne et la Pologne un tracé suivant le cours de l'Oder et de son affluent de rive gauche, la Neisse orientale (Neisse de Glatz). La Silésie minière revient ainsi à la Pologne, la Silésie agricole restant à l'Allemagne.
mercredi 1er décembre
Rudolf Höss n’est plus le commandant du camp d’extermination d’Auschwitz.
vendredi 3 décembre
En représailles à un sabotage, les SS et la Gestapo exécutent une centaine de travailleurs des tramways de Varsovie.
vendredi 10 décembre
Selon l'United Press, un détachement nazi fouillerait ce qui a été le ghetto de Varsovie pour rechercher les juifs qui pourraient continuer à s'y cacher.
mardi 21 décembre
Stanislaw Dorosiewicz et Hersh Kurcwaig parviennent à s’échapper du camp d’Auschwitz après avoir tué un garde.
mercredi 22 décembre
A Varsovie, la Gestapo exécute 62 Juifs découverts cachés dans une cave.
1944
samedi 1er janvier
Création du Conseil national du peuple (clandestin, pro-soviétique) et de l'Armée populaire (AL).
Aleksander Ford tourne Majdanek, un documentaire sur le camp d’extermination nazi nouvellement libéré par les troupes soviétiques.
mercredi 5 janvier
Le gouvernement polonais en exil à Londres a publié un communiqué sur sa position quant à l’Union soviétique. Le texte appelle à la coopération des résistants polonais avec l’Armée rouge, mais à condition que les relations diplomatiques soient rétablies entre l’Union soviétique et la Pologne.
jeudi 6 janvier
Le premier front d’Ukraine du général soviétique Vatoutine a passé la frontière polonaise d’avant-guerre, lançant une grande offensive depuis Kiev et repoussant les Allemands jusqu’aux portes de Sarny, important nœud ferroviaire sur la ligne Kiev-Varsovie. Selon un communiqué du QG soviétique, près de 3 000 Allemands ont été tués au cours des récents combats et 68 pièces d’artillerie et 83 chars ont été mis hors de combat.
mardi 11 janvier
En réponse aux déclarations du gouvernement polonais en exil sur les relations des deux pays, le gouvernement soviétique a proposé que la frontière russo-polonaise suive la ligne Curzon, proposée par les Alliés en 1919. Si ce projet devenait réalité, une partie de la Pologne orientale deviendrait soviétique.
mercredi 26 janvier
L’URSS a répliqué aux accusations allemandes concernant sa responsabilité dans le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn, en mettant en cause l’Allemagne. Une commission spéciale soviétique aurait établi que les Polonais étaient encore en vie lorsque les Allemands ont investi la région en juillet 1941.
samedi 29 janvier
Environ 38 hommes, femmes et enfants sont tués lors du massacre de Koniuchy.
mardi 1er février
A Varsovie, une bombe posée par des partisans polonais tue le général SS Franz Kutschera, chef de la Gestapo locale.
mercredi 2 février
En représailles à l’attentat de la veille, cent otages sont exécutés à Varsovie.
mardi 15 ou samedi 26 février
A Londres, le gouvernement polonais en exil rejette un projet des Soviétiques. Ceux-ci proposaient que la ligne Curzon, sur le fleuve Boug, soit la frontière orientale de la Pologne après la guerre.
samedi 4 mars
A Varsovie, la résistance exécute vingt agents de la Gestapo. Le gouverneur Hans Frank rappelle dans une réunion de nazis à Cracovie : « les juifs sont une race qui doit être éliminée. Chaque fois que nous en attrapons un. Il doit être exterminé ».
mardi 7 mars
3 823 juifs tchèques venant du camp de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
vendredi 10 mars
A Mauthausen (Autriche), Adolf Eichmann et ses hommes organisent la déportation des juifs hongrois au camp d’Auschwitz.
jeudi 23 mars
Les Allemands commencent à déporter les juifs grecs à Auschwitz.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 mars
« Grande Evasion » : 76 aviateurs prisonniers de guerre alliés (d’une douzaine de nationalités, mais majoritairement britanniques) ont réussi à s’évader en Basse-Silésie du Stalag Luft III, près de Sagan [Żagań, Pologne], par un tunnel qu’ils ont creusé à 10 m de profondeur, sur une longueur de 111 m. Ils seront presque tous repris : seuls trois parviendront à s’échapper (Hitler ordonnera que 50 prisonniers repris soient fusillés en violation des Conventions de Genève).
dimanche 26 mars
En Moldavie, l’Armée rouge occupe la ville de Bălți et atteint le fleuve Prout à la frontière roumaine, sur un front de 85 kilomètres de large.
mardi 4 avril
Une reconnaissance aérienne des Alliés permet de photographier une partie du camp de la mort d’Auschwitz. Le même jour, la violoniste autrichienne juive Alma Rosé meurt dans ce camp d’extermination (probablement empoisonnée). Elle avait 37 ans. Les Allemands dressent un catafalque pour que ses camarades de l’orchestre du camp - dont elle était la directrice - puissent se recueillir.
lundi 10 avril
Dans la soirée, les détenus juifs slovaques Rudolf Vrba et Alfréd Wetzler réussissent à s’échapper du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau après s’être cachés pendant trois jours. Ils vont réussir à rejoindre la Slovaquie (et rédigeront par la suite un rapport sur les crimes de masse commis par les nazis).
jeudi 11 mai
En Italie, le 2e corps polonais du général Anders lance l’assaut final sur le monastère du Mont-Cassin.
lundi 15 mai
Début de la déportation des 476 000 juifs de Hongrie vers Auschwitz.
mardi 16 mai
Alors que les SS avaient prévu l’élimination du camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager), les Sinti et les Roms se révoltent. L’extermination de cette population est repoussée à l’été.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
jeudi 25 mai
138 870 juifs hongrois ont été déportés à Auschwitz. La moitié a été immédiatement gazée.
mercredi 31 mai
A Auschwitz, les SS ont récupéré quarante kilos de dents en or sur les juifs hongrois gazés depuis le 17 mai.
vendredi 16 juin
L’un des chefs de la résistance armée polonaise, Jan Piwnik, a été mortellement blessé au cours d’une opération de ses partisans à Jewłasze, près de Vilnius. Il avait 31 ans.
dimanche 18 juin
Les Allemands déclenchent une opération contre les partisans polonais près de Lublin.
du dimanche 25 au lundi 26 juin
Bataille d’Osuchy : 30 000 soldats allemands commandés par le général Friedrich Altrichter ont vaincu 1 200 résistants polonais dans la forêt de Solska, entre Lviv et Lublin. La Résistance a perdu environ 400 hommes.
vendredi 30 juin
Les 1 795 juifs de Corfou arrivent au camp d’Auschwitz, après avoir passé 24 jours dans des wagons plombés, sans eau ni nourriture. La moitié sont morts en route. Les survivants sont aussitôt gazés.
jeudi 6 juillet
L’Armée rouge reprend la ville biélorusse de Baranavitchy ; une partie de la population polonaise sera transférée en Sibérie ou au Kazakhstan, l’autre expulsée vers la Pologne. Les troupes soviétiques de Rokossovski ont également pris Kovel, en Volhynie.
lundi 17 juillet
Des unités soviétiques de la 1re Armée de la garde franchissent la rivière Bug et entrent en Pologne. Face à l’avancée de l’Armée rouge, le camp d’extermination de Majdanek, situé à 2 km au sud de Lublin, est fermé et ses derniers prisonniers transférés vers le camp d’Auschwitz. Sur 150 000 personnes passées par le site depuis son ouverture en octobre 1941, 78 000 ont été assassinés, dont 59 000 juifs.
mardi 18 juillet
Les Polonais s'emparent d'Ancône, en Italie.
Les Allemands raflent les 2 000 juifs des îles grecques de Rhodes et de Kos pour les déporte à Auschwitz.
mercredi 19 juillet
Echec d’une tentative d’évasion de masse de la prison de Pawiak, à Varsovie. Un groupe de résistants, qui avaient attaqué la prison pour permettre au gardien ukrainien Petrenko de faire libérer de nombreux détenus, tombe dans une embuscade et est quasiment anéanti. L’opération était probablement une provocation de la Gestapo.
jeudi 20 juillet
En représailles à la tentative d’évasion de la veille, plus de 380 prisonniers sont exécutés à Pawiak.
vendredi 21 juillet
Création à Lublin, libérée par l'Armée rouge, d'un Comité politique de libération nationale (présidé par Boleslas Bierut ?) sous l'égide des communistes.
samedi 22 juillet
République populaire de Pologne. Stanisław Radkiewicz devient ministre de la Sécurité publique.
dimanche 23 juillet
Constitution à Cholm d’un Comité national polonais pro-soviétique.
Alors que la 29e brigade de chars soviétiques de la 4e armée de chars du général Lelushenko parvient à l’entrée des faubourgs de Lwów [Lviv, en Ukraine], l’Armée de l’intérieur polonaise déclenche dans la ville un soulèvement contre l’occupant allemand.
A 2 km au sud de Lublin, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek, fermé et vidé de ses détenus depuis une semaine. De nombreux documents ont été détruits et des bâtiments incendiés par les nazis, mais la chambre à gaz et plusieurs baraquements sont intacts.
dimanche 23 ou lundi 24 juillet
En Pologne, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek.
mercredi 26 juillet
Le 1er front biélorusse soviétique de Rokossovsky atteint la Vistule.
jeudi 27 juillet
La ville de Przemysl est libérée par l’Armée rouge.
dimanche 30 juillet
Dernier transfert de prisonniers de Pawiak : 2 000 hommes et 400 femmes sont déportés aux camps de concentration de Gross-Rosen et de Ravensbrück.
lundi 31 juillet
L’Armée rouge approche de Varsovie.
mardi 1er août
Insurrection de l’armée du général Bor-Komoroski à Varsovie (environ 60 000 insurgés), alors que les Soviétiques atteignent la rive droite de la Vistule. Mais Staline, qui considère les patriotes polonais comme un obstacle à une soviétisation future de la Pologne, ordonne à ses troupes parvenues dans les faubourgs de la capitale de ne rien tenter pour aider les insurgés, qui sont écrasés par les Allemands.
mercredi 2 août
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Rzeszów est libérée par les troupes du 1er Front ukrainien de l’Armée rouge, des unités de la 1ère Armée polonaise et des soldats de la cellule Rzeszów AK.
Les SS éliminent le camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager). Les Roms et Sinti ont bien tenté de résister avec des armes improvisées, mais sans succès. Les survivants (entre 2 897 et 5 600 personnes) ont été conduits dans les chambres à gaz.
samedi 5 août
Début du massacre de Wola par les forces allemandes : afin d’étouffer toute tentative d’insurrection, les membres de la Sipo et des SS commencent à exécuter des milliers de prisonniers de guerre, d’insurgés capturés et de civils (vieillards, femmes, enfants) dans cet arrondissement de l’ouest de Varsovie. En une journée plus de 15 000 personnes ont déjà été tuées.
A Varsovie, les insurgés du bataillon « Zośka » libèrent 348 juifs contraints au travail forcé dans le camp de concentration de Gęsiówka. La plupart des Sicherheitsdienst du camp ont été tués ou capturés. Deux combattants polonais sont morts dans l’attaque.
dimanche 6 août
Evacuation des camps situés à l’est de la Vistule.
samedi 12 août
Fin du massacre de Wola à Varsovie, la plus grande tuerie de l’histoire de la Pologne. On estime qu’entre 40 000 et 50 000 personnes, femmes, vieillards et enfants, ont été tués en une semaine par les forces allemandes. Parmi les victimes figurent les malades et soignants des hôpitaux du secteur. Des victimes ont été brûlées vives.
dimanche 13 août
Installation à Lublin du Comité national polonais.
mercredi 16 août
Les Soviétiques atteignent Ossow, à 11 kilomètres au nord-est de Varsovie.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août
461 bombardiers Lancaster de la RAF ont bombardé la ville allemande de Stettin [aujourd’hui Szczecin, en Pologne] : 1 110 morts et 1 500 blessés.
lundi 21 août
Les derniers détenus encore présents dans la prison de Pawiak, à Varsovie, sont exécutés. Les bâtiments sont brûlés et dynamités par les Allemands.
en août
67 000 juifs du ghetto de Lodz ont été déportés à Auschwitz.
mardi 5 septembre
Dans le nord de la France, la 1re division blindée polonaise du général Maczek libère la ville de Saint-Omer.
lundi 18 septembre
A contrecœur, Staline a donné son accord aux Américains pour ravitailler les insurgés polonais de Bor-Komorovski, à Varsovie. 107 bombardiers leur lâchent des vivres et des armes, mais 70 % des conteneurs tombent du côté allemand…
mardi 26 septembre
A Auschwitz, le docteur Josef Mengele procède à la sélection d’un millier d’enfants. Il fixe une planche sur un poteau, et expédie directement vers les chambres à gaz tous ceux qui échouent à l’atteindre.
lundi 2 octobre
L’insurrection de Varsovie est écrasée par le général SS Erich von dem Bach-Zelewski : le général polonais Bar-Komorowski signe la reddition des insurgés. Himmler ordonne de raser la ville. Les survivants sont déportés.
samedi 7 octobre
Une révolte est réprimée avec succès dans le camp d’Auschwitz.
lundi 16 octobre
Les troupes soviétiques sont en Prusse.
vendredi 20 octobre
A Auschwitz, les Allemands brûlent d’énormes liasses de documents du camp dans les fours crématoires. Ils essaient de dissimuler les preuves des morts, des tortures et des expériences médicales.
lundi 23 octobre
En Podlachie, les troupes allemandes se retirent de la ville polonaise de Suwałki, aussitôt occupée par l’Armée rouge.
lundi 30 octobre
1 700 Juifs du dernier transport du camp tchèque de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
mardi 31 octobre ou mercredi 1er novembre
Derniers gazages à Auschwitz. Himmler fait évacuer et dynamiter le camp.
vendredi 24 novembre
Le Premier ministre polonais en exil à Londres, Stanislaw Mikolakczyk, démissionne. Il proteste contre les propositions d’une nouvelle frontière orientale pour la Pologne.
samedi 25 novembre
Les Allemands commencent à détruire les chambres à gaz et les fours crématoires du camp d’Auschwitz.
dimanche 26 novembre
A Auschwitz, les derniers Sonderkommando, prisonniers ayant pour tâche de brûler ou d’incinérer leurs camarades gazés, sont massacrés.
lundi 27 novembre
600 gardes du camp d’Auschwitz reçoivent la croix de fer pour avoir réprimé avec succès la révolte du 7 octobre.
samedi 16 décembre
A Varsovie, le général Erich von dem Bach-Zelewski a fait détruire le monument (statue équestre) construit de 1817 à 1832 en l’honneur du prince Jozef Poniatowski.
dimanche 31 décembre
Formation à Lublin d’un gouvernement provisoire (Edward Osobkha-Morawski), différent de celui de Londres (Stanislas Mikolajczyk) reconnu par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.
1945
vendredi 5 janvier
Le gouvernement soviétique décide de reconnaître le comité pro-soviétique de Lublin comme gouvernement provisoire de Pologne, en lieu et place du gouvernement en exil à Londres.
dimanche 7 janvier
A Dantzig, la Kriegsmarine reçoit l’accord de Hitler pour évacuer les troupes isolées en Courlande et à Memel.
mardi 9 janvier
Condamnée à mort pour avoir tenter de sauver deux enfants juifs en 1944 en les cachant à Tomaschow, la Polonaise Karolina Juszczykowska a été exécutée à la prison de Francfort-sur-le-Main. Arrêtée par la Gestapo, elle avait 45 ans.
vendredi 12 janvier
L'opération « Vistule-Oder » est lancée dans le sud de la Pologne par le 1er front d'Ukraine commandé par le général Koniev. Avec le 1er front de Biélorussie du général Joukov, il totalise 163 divisions et 2,2 millions d'hommes sur les 5,3 millions engagés dans cette nouvelle offensive. Les Allemands disposent de défense bien établie, mais n’ont que trente divisions à opposer aux Soviétiques et combattent à un char contre cinq.
samedi 13 janvier
Les Soviétiques encerclent Varsovie.
dimanche 14 janvier
Joukov marche vers Poznan, Radom et Lodz, et Koniev vers l’important nœud ferroviaire de Kielce.
lundi 15 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Kielce, au sud de Varsovie.
mardi 16 janvier
L’armée de Joukov prend Radom et marche sur Lodz. Varsovie est complètement encerclée. L'armée de Koniev a dépassé Kielce et se dirige vers Czestochowa et Cracovie. L’Armée rouge a également libéré la ville polonaise de Radomsko.
mercredi 17 janvier
L'armée polonaise du général Berling, suivie par le 1er front soviétique de Biélorussie, du maréchal Joukov, entre dans Varsovie en ruines (la ville ne compte plus que 150 000 habitants contre 1 350 000 en 1939). Au sud, les Soviétiques prennent également Czestochowa et Zgierz (au nord de Lodz).
jeudi 18 janvier
Devant l’avancée des troupes soviétiques, les SS commencent l’évacuation des camps d'Auschwitz et Birkenau vers les camps en Allemagne, notamment vers Buchenwald.
L’Armée rouge entre dans Piotrkow Trybunalski.
Le gouvernement provisoire de Lublin s’installe à Varsovie.
vendredi 19 janvier
L'opération « Vistule-Oder » se poursuit rapidement : Joukov prend Lodz, Koniev prend Cracovie et Petrov enlève Gorlice.
Le Comité de Lublin, mis en place par les Soviétiques, a publié un décret annonçant la purge des « membres irresponsables » de l’Armée intérieure polonaise et des partisans du gouvernement polonais de Londres. Le décret demande à l’armée de poursuivre tous les « assassins de l’armée intérieure qui poussent à la guerre civile ». Le décret accuse le général Bor-Komorowski, chef de l’insurrection de Varsovie : « Son insurrection provocante et sa capitulation ultérieure ont considérablement aidé les Allemands ».
samedi 20 janvier
L’Armée rouge a progressé de 150 kilomètres en une semaine sur le territoire polonais. Au nord, le général Tcherniakhovski a ouvert une brèche de 65 kilomètres dans la défense prusso-orientale et se retrouve à cinquante kilomètres à l’intérieur du territoire allemand. Le maréchal Rokossovski n’est plus qu’à 180 kilomètres au sud-est de Dantzig et menacer d’isoler toute la Prusse-Orientale. Au sud, Koniev menace la frontière tchécoslovaque ; il s’est emparé de Praszka, à la frontière de la Silésie allemande. La tactique soviétique est d’avancer avec les détachements mobiles les plus rapides au-devant des chars et des groupes d’armées. Lorsqu’ils se heurtent à une quelconque résistance où qu’ils débordent une poche allemande, ils détachent une unité spéciale pour s’en occuper tandis que le gros des troupes continue à progresser. Ils sont suivis dans le ciel par des nuées d’avions soviétiques.
dimanche 21 janvier
Le général soviétique Koniev pénètre en Haute-Silésie allemande ; Rokossowski prend Tannenberg. L’Armée rouge libère également la ville d’Inowroclaw.
lundi 22 janvier
L’Armée rouge occupe la ville d’Allenstein [Olsztyn].
mardi 23 janvier
Les forces de Koniev atteignent la ligne Oder-Neisse, près de Breslau, et Joukov conquiert Brombreg (Bydgoszcz). L’Armée rouge libère la ville polonaise de Sieradz.
mercredi 24 janvier
En Haute-Silésie, l’Armée rouge s’empare de Cracovie et de Gleiwitz. Plus au nord débute la bataille de Posen [Poznan] : l’Armée rouge (jusqu’à un total de 100 000 soldats) et 5 000 combattants polonais, sous les ordres du général Tchouikov, assiègent la forteresse défendue par 30 000 à 60 000 hommes (dont 1 100 Hongrois) commandés par le général Gonell.
jeudi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare de Trebnitz [Trzebnica] en Basse-Silésie et d’Angerburg [Węgorzewo] en Mazurie.
vendredi 26 janvier
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge atteint la Baltique, au nord-est d’Elbing [aujourd’hui Elbląg], isolant 500 000 Allemands.
samedi 27 janvier
La 100e division (général Krasavine) de la 60e armée du Front de Voronej de l'Armée rouge (commandée par Koniev) entre vers 15 h dans Auschwitz-Birkenau après des combats ayant coûté la vie à 66 Soviétiques. Le plus grand des camps d'extermination allemands a été en grande partie évacué : tous les déportés qui étaient capables de marcher ont été transférés depuis quelques jours et il ne reste plus sur place qu’entre 7 000 et 7 500 détenus malades. Les Soviétiques découvrent les corps de 600 détenus morts durant l’évacuation.
Poznan est prise par les troupes de Joukov, dont l’avant-garde est aux portes de Bentschen, à seulement 150 kilomètres de Berlin. De son côté, Rokossovski a dû faire preuve de vitesse pour contrer une ultime contre-attaque allemande en direction de la Vistule.
dimanche 28 janvier
L’Armée rouge s’empare de Katowice et des mines de charbon de Dabrowa.
lundi 29 janvier
L'armée de Joukov pénètre en Poméranie.
mardi 30 janvier
Au nord-ouest de Bromberg en Pologne, l'Armée rouge franchit la frontière à plusieurs endroits. Elle prend Stolzenburg à l'ouest de Poznan et ne se trouve plus qu'à 110 kilomètres de Berlin.
nuit du mardi 30 au mercredi 31 janvier
Au large de la péninsule de Hela (près de Dantzig), Le paquebot allemand Wilhelm Gustloff est coulé par le sous-marin soviétique S-13 (du capitaine Sasha Marinescu), alors qu’il emmenait 6 000 personnes fuyant l’approche des combats (de nombreux civils et 918 officiers de marine et marins de la 2e division-école des sous-marins) de Gotenhafen (baie de Dantzig) à Kiel. Il n’y a que 1 000 rescapés.
jeudi 1er février
Les Soviétiques s'emparent de Torun, sur la Vistule.
du vendredi 4 au vendredi 11 février
Conférence de Yalta (Crimée soviétique) : la décision finale sur la frontière germano-polonaise est repoussée.
Un accord sur la composition du nouveau gouvernement polonais est conclu : le Comité de Lublin mis en place par les Soviétiques devra inclure des membres du gouvernement polonais à Londres.
vendredi 9 février
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge bombarde la ville de Frombork : la ville est détruite à 80 %.
samedi 10 février
Après 18 jours de combat, l’Armée rouge s’empare de la ville d’Elbing [aujourd’hui Elblag, dans le nord de la Pologne]. Environ 5 000 personnes sont mortes dans la ville et 2 731 soldats soviétiques ont été tués.
dimanche 11 février
Le commandant du camp de concentration de Gross-Rosen, dans l’ouest de la Pologne, Johannes Hassebreok, ordonne son évacuation. Les prisonniers ralentissant la progression seront exécutés.
mardi 13 février
En Silésie, l’Armée rouge entre dans la ville de Sorau [aujourd’hui Żary, dans l’ouest de la Pologne].
mercredi 14 février
Dans l’ouest de la Pologne, l’Armée rouge « libère » le camp de concentration de Gross-Rosen, évacué depuis trois jours.
jeudi 15 février
En Silésie du Nord, les troupes soviétiques de Koniev encerclent Breslau et atteignent le confluent de l’Oder et de la Neisse.
vendredi 16 février
Le général Wenck déclenche une contre-attaque en Poméranie, vers Pyritz [Pyrzyce], au nord-est de Berlin.
dimanche 18 février
L’offensive du général Wenck commence à faiblir en Poméranie.
vendredi 23 février
Après un mois de siège, l’Armée rouge s’empare de la forteresse de Poznań. La bataille a coûté la vie à 10 000 soldats soviétiques et 700 polonais, tandis que du côté des vaincus on déplore 6 000 Allemands (dont le général Gonell, tué ce dernier jour) et 100 Hongrois tués et 23 000 prisonniers.
samedi 24 février
Le 1er front ukrainien (front de Voronej) du maréchal Koniev atteint le fleuve Neisse : fin de l’opération en Basse-Silésie, lancée par l’Armée rouge le 8 février.
jeudi 8 mars
En Poméranie, l’Armée rouge prend la ville de Stolp [Słupsk]. Une partie de la ville est incendiée par les combats et on estime qu’un millier de civils allemands se sont suicidés pour ne pas tomber aux mains des Soviétiques.
lundi 12 mars
Un raid aérien américain détruit en grande partie la ville de Swinoujscie, avant-port de Stettin [Szczecin].
jeudi 15 mars
L’Armée rouge déclenche l’offensive de Haute-Silésie [aujourd’hui dans le sud de la Pologne] avec 408 000 hommes sous les ordres du maréchal Konev.
Le jeune Salomon Morel (26 ans) devient le directeur du camp de travail de Zgoda, ancien camp de concentration nazi de Świętochłowice (Silésie) dans lequel sont internés des soldats de la Wehrmacht, mais également des civils allemands et polonais. Les prisonniers sont régulièrement torturés voir exécutés sommairement.
dimanche 18 mars
La 1re armée polonaise s’empare de Kolberg, sur la Baltique. L’Armée rouge s’approche des ports de Gdynia et de Dantzig.
vendredi 23 mars
L’Armée rouge entre dans Sopot.
mercredi 28 mars
L’Armée rouge s’empare du port de Gdynia.
du jeudi 29 au samedi 31 mars
L’Armée rouge entre dans Dantzig.
samedi 31 mars
L’offensive soviétique lancée le 15 mars en Haute-Silésie par le maréchal Konev est un succès.
en mars
Toute la Pologne est quasiment libérée.
dimanche 1er avril
En Basse-Silésie, l’Armée rouge entre dans Głogów.
En arrêt pendant la guerre, la compagnie aérienne LOT Polish Airlines reprend ses vols intérieurs après avoir reçu dix avions Lisunov Li-2 et neuf Douglas DC-3.
lundi 9 avril
Début d’une offensive alliée en Italie du Nord, dans la plaine du Pô. A 4 h du matin, 400 canons ouvrent le feu sur les positions allemandes. Dans la soirée, sous le commandement du général Clark, la 8e armée britannique attaque en direction de Ferrare, tandis que la 5e armée américaine avance vers Vérone en contournant Bologne par l’ouest. Au centre, le 2e corps britannique et le IIe corps polonais lancent l’assaut sur Bologne.
mardi 10 avril
Bataille de Bologne : les défenses allemandes sont repoussées par les Polonais au-delà de la rivière Senio.
du jeudi 12 au vendredi 14 avril
Poursuivant leur offensive sur la rivière Santerno, les Polonais libèrent la ville d’Imola.
lundi 16 avril
Les troupes soviétiques atteignent l’Oder. L’offensive soviéto-polonaise finale sur Berlin commence par la bataille des hauteurs de Seelow, à 70 km à l’est de la capitale allemande : 41 600 canons et mortiers entrent en action contre les premières lignes allemandes, que l’état-major hitlérien avait prudemment évacuées. Malgré l’énorme avantage numérique (200 000 soldats, 587 chars et 2625 canons sous les ordres du général Heinrici contre 1 000 000 d’hommes, 3 059 chars, 16 934 canons, commandés par le maréchal Joukov), la première attaque de l’Armée rouge, menée de nuit, dans la fumée et dans une zone marécageuse, tourne à la déroute.
nuit du lundi 16 au mardi 17 avril
Le navire Goya, qui participait à l’opération « Hannibal » en transférant de Prusse-Orientale vers l’ouest des réfugiés fuyant l’avance de l’Armée rouge ainsi que des soldats blessés, est coulé vers minuit à la sortie de la baie de Dantzig [Gdansk] par le sous-marin soviétique L-3. Le bilan est terrible avec seulement 183 survivants parmi les 6 700 passagers et membres d’équipage.
jeudi 19 avril
Le dernier grand verrou protégeant Berlin a sauté : après quatre jours de laborieuses offensives, l’armée soviétique du maréchal Joukov remporte la bataille de Seelow. Les Allemands déplorent 12 322 morts, les forces soviéto-polonaises entre 5 000 et 70 000 tués selon les sources.
samedi 21 avril
La Wehrmacht lance en Saxe sa dernière grande offensive blindée de la guerre : sous les ordres des généraux Schörner et Gräser, 50 000 soldats, 300 chars et 620 pièces d’artillerie allemandes attaquent à Bautzen, à l’est de Dresde, les lignes ennemies (84 000 Polonais et 20 000 Soviétiques, plus 291 chars et 135 automoteurs antichars, sous les ordres de Koniev, Petrov et Świerczewski).
En Italie du Nord, les Polonais pénètrent à l’aube dans Bologne, accueillis en libérateurs. Ils sont suivis à 8 heures par les chars américains et les partisans italiens. En douze jours de bataille, le 2e corps polonais déplore 234 tués et 1 228 blessés.
dimanche 22 avril
Le 2e corps polonais est retiré du front italien.
lundi 23 avril
Lancé en 1938 et quasiment achevé en 1940 mais jamais utilisé, le premier porte-avions allemand, le Graf-Zeppelin, est coulé par la Wehrmacht dans le port de Szczecin à l’approche de l’Armée rouge (les Soviétiques le renfloueront avant de le couler à nouveau).
jeudi 26 avril
Les Allemands d’Hermann von Oppeln-Bronikowski remportent en Saxe la bataille de Bautzen : la dernière grande attaque de chars permet à la Wehrmacht de reprendre à l’est de Dresde la ville de Bautzen. En six jours, 3 500 Soviétiques ont été tués, 7 700 Polonais tués ou disparus, plus 10 532 blessés. Les Allemands déplorent 6 850 morts (dont 350 civils).
En Poméranie-Occidentale, l’Armée rouge s’empare de la ville de Stettin [Szczecin].
vendredi 27 avril
En Poméranie-Occidentale, les troupes soviétiques (2e front biélorusse) et polonaises s’emparent du port de Trzebież (en allemand Ziegenort), établi sur la baie de Szczecin.
samedi 5 mai
L’Armée rouge occupe Swinoujscie, avant-port de Szczecin.
dimanche 6 mai
Au lendemain du soulèvement de Prague, l’Armée rouge lance la dernière grande offensive de la guerre : sous les ordres du maréchal Koniev, 1 770 000 Soviétiques, 139 500 Roumains, 69 500 Polonais et 48 400 Tchécoslovaques attaquent l’ancienne capitale, défendue par 900 000 soldats allemands commandés par les généraux Schörner et Rendulic.
Fin de la bataille de Breslau [Wroclaw], débutée le 14 février : le général Hermann Niehoff a signé devant les Soviétiques la capitulation de la garnison allemande. En trois mois, les vaincus déplorent 6 000 morts, 23 000 blessés et 44 000 prisonniers, les vainqueurs 60 000 tués et blessés, tandis que 20 000 civils sont morts également.
mardi 8 mai
Capitulation de l’Allemagne.
vendredi 11 mai
Après ses vols intérieurs il y a un mois, la LOT Polish Airlines reprend ses vols à l’international.
jeudi 24 mai
Fondation à Gliwice de l’Université de technologie de Silésie.
jeudi 28 juin
Gouvernement d'union nationale issu du gouvernement de Lublin formé par les communistes. Ryszard Kaczarowski n'est plus président du gouvernement polonais en exil.
jeudi 5 juillet
Mikolajczyk devient le deuxième vice-président d'un gouvernement unifié à Varsovie.
mardi 17 juillet
Ouverture de la conférence de Potsdam, organisée par les trois grands pour sceller le sort de l'Allemagne.
mercredi 1er août
Fin de la conférence de Potsdam : la Pologne perd 180 000 km², annexés à l'est par l'URSS en 1939, et reçoit 102 000 km² de l'Allemagne, la ligne Oder-Neisse devenant la nouvelle frontière germano-polonaise. On incorpore ainsi dans la Pologne des terres allemandes depuis sept siècles et qui n'avaient été véritablement polonaise qu'à la fin du Xe siècle. Cette conférence entérine le choix de Staline sur la frontière germano-polonaise. Sous l’autorité polonaise, de nombreuses villes changent de nom : Allenstein devient Olsztyn, etc.
mardi 11 août
A Cracovie, un pogrom contre la communauté juive fait un mort et cinq blessés.
jeudi 16 août
Le gouvernement polonais, contrôlé par les communistes, signe avec l’Union soviétique un traité fixant officiellement la frontière entre les deux pays : Varsovie cède à Moscou environ 46 % de son ancien territoire.
vendredi 17 août
Accord polono-soviétique sur la frontière Oder-Neisse.
vendredi 24 août
L’université allemande et la haute école technique de Wroclaw sont transformées en établissements polonais.
jeudi 13 septembre
Fondation des unités de gardes-frontières polonaises, Wojska Ochrony Pogranicza (WOP).
samedi 15 septembre
Le ministre de la sécurité Stanislaw Radkiewicz ordonne la fermeture du camp de travail de Zgoda, à Świętochłowice, en Silésie (effectif en novembre).
jeudi 15 novembre
Les professeurs Ludwik Hirszfeld et Kazimierz Idaszewski inaugurent les premiers cours en polonais à l’université de Wroclaw (jusqu’alors en langue allemande).
jeudi 27 décembre
Adoptées lors de la Conférence de Bretton Woods (22 juillet 1944), les articles du pacte créant le Fonds monétaire international deviennent effectifs. 23 pays en sont les premiers membres, dont la Pologne.
en décembre
Wladislaw Gomulka devient premier secrétaire du Parti communiste.
1946
mardi 1er janvier
Entrée en vigueur de du Bykowe, une loi taxant l’absence d’enfant qui concerne les personnes de 21 ans et plus non mariés (25 ans à partir de 1956 ; la loi est supprimée en 1973.
en janvier
Elections.
lundi 18 février
Archevêque de Cracovie depuis 1911, Mgr Adamo Stefano Sapieha (78 ans) est élevé à la dignité de cardinal.
lundi 4 mars
Archevêque de Gniezno et Poznan depuis 1926, le cardinal August Hlond (64 ans) devient également archevêque de Varsovie.
lundi 25 mars
Le prêtre Stefan Wyszynski (44 ans) est nommé évêque de Lublin.
mardi 16 avril
Inauguration à Varsovie du premier monument aux héros du ghetto (un second monument plus grand sera construit en 1948).
samedi 20 avril
Réouverture à Poznan, dans le parc Wilson, de presque toutes les sections de la Maison Palmeraie.
samedi 4 mai
Finale du quatrième championnat d’Europe de basket, organisé par la Suisse à Genève : la Tchécoslovaquie a battu l’Italie 34 à 32. La Pologne est neuvième sur dix.
mardi 7 mai
En Poméranie, la ville de Stolp change de nom pour devenir officiellement Słupsk.
jeudi 6 juin
Décès à Agnetendorf [aujourd’hui Jagniątków, Pologne] du grand dramaturge et romancier allemand Gerhart Hauptmann. Agé de 81 ans, il avait reçu le prix Nobel de littérature en 1912.
dimanche 9 juin
Ouverture de l’université polonaise de Wroclaw. La plupart des enseignants sont issus des universités polonaises de Lwow et de Wilno, devenues respectivement ukrainiennes et lituaniennes.
dimanche 30 juin
Référendum - truqué - sur la suppression du Sénat (68 % de oui), sur les réformes agraires (déjà faites, 77 % de oui), sur la restitution des territoires de l'Est (91 % de oui).
mardi 2 juillet
A Wroclaw, une première messe catholique est célébrée dans l’église Elisabeth depuis le XVIe s., par le lieutenant-colonel Bronislaw Nowk. Construite au XIIIe s., l’église avait été donnée aux protestants en 1525.
jeudi 4 juillet
Un pogrom a eu lieu à Kielce, entre Varsovie et Cracovie : 39 juifs et 4 Polonais ont été tués (dont des femmes et des enfants), généralement battus à mort, et 80 personnes blessées par des habitants et des centaines d’ouvriers de l’aciérie Ludwików voisine. A l’origine des évènements se trouverait la fugue d’un jeune garçon qui ne serait rentré que deux jours plus tard chez lui. Pour éviter d’être puni, il aurait raconté à ses parents qu’il avait été enlevé par des juifs, qui l’auraient enfermé dans une maison où « d’autres petits chrétiens ont été assassinés », jusqu’à ce qu’il réussisse à s’enfuir. Les affirmations mensongères du gamin auraient suffi à provoquer une flambée d’antisémitisme meurtrier, qui n’est pas sans rappeler les pogroms de triste mémoire d’avant la guerre. Le gouvernement polonais, indigné, a réclamé la peine de mort contre les responsables de ce massacre. Mais les origines réelles du pogrom restent floues, certains y voyant une provocation délibérée du régime communiste. Les soldats et policiers présents n’ont rien fait pour empêcher la tuerie.
jeudi 11 juillet
Les représentants de huit pays (Danemark, Finlande, France, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Suède, Suisse) fondent à Copenhague la Fédération internationale de handball. Son premier président est le Suédois Gösta Björg.
dimanche 21 juillet
Livré au gouvernement polonais par les Soviétiques, le nazi Arthur Greiser, ancien président du Sénat de Dantzig (1934-1939) et ancien gauleiter de Posen [Poznań]/Wartheland, a été exécuté à Poznań.
mardi 27 août
Réunion à Prague entre les dirigeants polonais, français et tchèques de volley-ball, pour la rédaction d’un procès-verbal (premier document officiel de la future Fédération internationale de volley-ball).
vendredi 13 septembre
Décret Bierut excluant de la communauté nationale polonaise les personnes de nationalité allemande.
Ancien commandant SS du camp de concentration de Plaschow, Amon Leopold Goeth (38 ans) est pendu à Cracovie après avoir été condamné à mort par les autorités polonaises.
lundi 30 septembre
Le tribunal militaire de Nuremberg ne retient pas le massacre de Katyn à charge contre les criminels de guerre nazis.
mercredi 2 octobre
L’ancien président polonais Ignacy Mościcki est décédé à Versoix, en Suisse. Agé de 78 ans, il avait été à la tête de la République polonaise de 1926 à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en 1939, mais jusqu’en 1935 le pouvoir réel était entre les mains du maréchal Pilsudski.
vendredi 1er novembre
Karol Wojtyla (futur pape Jean-Paul II), âgé de 26 ans, est ordonné prêtre, seul, dans la chapelle privée de l’archevêque de Cracovie.
samedi 2 novembre
Au lendemain de son ordination comme prêtre, le jeune Karol Wojtyla célèbre sa première messe dans la crypte de la cathédrale du Wawel, à Cracovie.
vendredi 15 novembre
Membre du Parti paysan polonais, Wladyslaw Bartoszewski est arrêté pour « espionnage » (condamné à huit ans de prison et libéré en 1954).
dimanche 1er décembre
Fondation de l’école d’ingénierie de Szczecin [aujourd’hui université de technologie]
Le chef d’état-major général Władysław Korczyc et l’inspecteur en chef de l’artillerie Boleslaw Czarniawskim ont présidé dans le centre de Torun la cérémonie de pose de la première pierre du monument dédié à l’artillerie polonaise (les travaux s’arrêteront rapidement pour ne reprendre qu’en 1979 avec une inauguration en 1980).
fin d'année
429 condamnés à mort pour motifs politiques.
Stefan Wyszynski est nommé évêque de Lublin.
1947
mercredi 8 janvier
Sortie du film musical Chansons interdites (Zakazane piosenki), de Leonard Buczkowski, avec Danuta Szaflarska et Jerzy Duszyński. Il s’agit du premier long-métrage tourné en Pologne après-guerre.
dimanche 19 janvier
Elections faussées : 9 millions de voix au Bloc démocratique gouvernemental (dominé par les communistes) ; gouvernement du communiste Jozef Cyrankiewicz. L’élection est contestée par le Parti paysan.
en janvier
150 000 prisonniers politiques.
mercredi 5 février
Le communiste Boleslaw Biérut devient président de la République.
dimanche 23 février
Clôture du premier championnat du monde de hockey sur glace d’après-guerre, organisé par la Tchécoslovaquie à Prague. Victoire des Tchèques. Les Polonais se classent sixième (sur huit).
vendredi 21 mars
Le bourreau du ghetto de Varsovie, le général SS Jürgen Stroop, est condamné à mort par les Américains. Il sera remis aux autorités polonaises qui le réclament.
vendredi 28 mars
Le général polonais Karol Świerczewski a été tué dans une embuscade à Jabłonki, près de Baligród, dans les monts Beskides. Les autorités accusent l’Armée insurrectionnelle ukrainienne.
Sortie du film La Dernière Etape (Ostatni etap), drame de Wanda Jakubowska se déroulant dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, avec Wanda Bartówna, Barbara Drapińska, Huguette Faget et Tatiana Gouretskaia.
mardi 1er avril
Dans l’extrême sud-est de la Pologne, 29 gardes-frontières polonais ont été tués dans une embuscade tendue par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne à Łubne, dans les monts Bieszczady.
mercredi 16 avril
L’officier SS Rudolf Höss, commandant du camp d’Auschwitz de 1940 à 1943 et en 1944, est pendu sur les lieux de ses crimes. Il avait 46 ans.
jeudi 17 avril
Premier Congrès fédéral donnant naissance à la Fédération internationale de Volley-ball ; quatorze pays sont représentés (Belgique, Brésil, France, Hongrie, Italie, Egypte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Tchécoslovaquie, Uruguay, Etats-Unis et Yougoslavie).
lundi 28 avril
Début à 4 h du matin de l’opération polonais « Vistule » (Akcja Wisła) : des dizaines de milliers d’Ukrainiens, de Boykos et de Lemkos sont rassemblés dans des camps par 20 000 hommes sous le commandement du général Stefan Mossor, en prévision de leur déportation vers les « Territoires recouvrés » au nord et à l’ouest de la Pologne (Warmie et Mazurie). Des interrogatoires forcés ont lieu (faisant 200 morts) et 500 accusés sont condamnés à mort et exécutés.
lundi 9 juin
Auguste Zaleski devient président du gouvernement polonais en exil.
mercredi 11 juin
L’équipe de football de Pologne dispute son premier match international depuis 1939 : à Oslo, les Norvégiens ont battu les Polonais trois buts à un.
samedi 19 juillet
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par la Roumanie deux buts à un, devant 42 000 spectateurs.
jeudi 31 juillet
Fin de l’opération « Vistule » : environ 140 000 Ukrainiens, Boykos et Lemkos ont été déportés en Warmie et en Mazurie en trois mois.
dimanche 31 août
Match amical de football : à Prague, la Tchécoslovaquie a battu la Pologne six buts à trois.
dimanche 14 septembre
Match amical de football : à Solna, la Suède a battu la Pologne cinq buts à quatre.
mercredi 17 septembre
Match amical de football : à Helsinki, la Finlande a été battue par la Pologne quatre buts à un.
du lundi 22 au samedi 27 septembre
Une conférence secrète réunit à Szklarska Poreba, en Pologne, les Partis communistes : création d’une nouvelle internationale « prolétarienne ».
samedi 27 septembre
L’URSS crée à Varsovie le Kominform (« Bureau commun d’information »), remplaçant le Kominterm (dissous en 1943), et chargé de coordonner, en politique extérieure, l'action des Etats et des partis communistes.
dimanche 12 octobre
Une bombe explose, sans occasionner de victime, contre le consulat de Pologne à Jérusalem. Cet attentat est probablement l’œuvre d’extrémistes palestiniens.
dimanche 19 octobre
Match amical de football : à Belgrade, la Yougoslavie a écrasé la Pologne sept buts à un.
dimanche 26 octobre
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie et la Pologne ont fait match nul zéro à zéro, devant 6 000 spectateurs.
en octobre
1 500 000 Polonais sont rapatriés d'URSS. 400 000 Ukrainiens rentrent en URSS.
lundi 3 novembre
Le chef du Parti paysan polonais, Mikolajczyk, se réfugie en Angleterre.
vendredi 21 novembre
Dissolution des partis anticommunistes en Hongrie et en Pologne.
Jozef Cyrankiewicz devient président du Conseil.
1948
jeudi 22 janvier
Condamné à mort pour des crimes commis dans les camps de concentration d’Auschwitz, Buchenwald et Maïdanek, l’officier SS Ludwig Plagge (37 ans) est pendu à la prison de Montelupich, à Cracovie.
samedi 24 janvier
Ancien commandant des camps d’Auschwitz et de Majdanek, l’officier SS Arthur Liebehenschel (46 ans) a été pendu à Cracovie. Malgré sa participation au système génocidaire, il aurait aussi pris certaines décisions visant à améliorer la vie des prisonniers.
lundi 26 janvier
La Pologne et l’Union soviétique ont signé un accord commercial d’une valeur de plus d’un milliard de dollars américains.
mercredi 3 mars
Ouverture à Varsovie du procès de l’ancien chef de la résistance polonaise. Witold Pilecki est accusé de franchissement illégal de la frontière, d'utilisation de faux documents, de non-enrôlement dans l'armée, de port illégal d'armes (transport d'armes de guerre), d'espionnage pour le général Władysław Anders, d'espionnage pour « l'impérialisme étranger » - une métaphore pour désigner le service de renseignement britannique - et de projet d'assassinat de plusieurs responsables du ministère de la Sécurité publique polonaise.
lundi 8 mars
Fondation de l’Ecole nationale de cinéma de Lodz.
samedi 20 mars
Réorganisation des unités polonaises de gardes-frontières (Wojska Ochrony Pogranicza - WOP).
dimanche 4 avril
Match amical de football : à Sofia, la Bulgarie et la Pologne ont fait match nul un à un.
dimanche 18 avril
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Tchécoslovaquie trois buts à un.
lundi 19 avril
Inauguration à Varsovie du second monument aux héros du ghetto, pour le cinquième anniversaire du soulèvement. Construit par l’architecte Leon Suzin grâce aux contributions d’organisations juives, il est situé à côté d’un premier monument plus petit érigé en 1946.
mercredi 21 avril
A Szczecin, les clubs du KKS Sztorm, du KS Portowiec et du KS Kotwica fusionnent pour former le ZKS Sztorm Szczecin [aujourd’hui Pogon Szczecin].
jeudi 29 avril
Reconnu coupable de dizaines de milliers d’assassinats, l’ancien gauleiter nazi Albert Forster a été condamné à mort pour crimes contre l’humanité par le tribunal polonais de Gdansk (exécuté en 1952).
samedi 15 mai
Bien qu’ayant nié toutes les accusations portées contre lui, l’ancien chef de la résistance polonaise Witold Pilecki est reconnu comme un « ennemi du peuple ». Il est condamné à mort avec trois de ses camarades.
lundi 17 mai
Le leader yougoslave Tito refuse de venir s’expliquer à Varsovie devant le comité du Kominform. Les Soviétiques l’accusent de trahison.
mardi 25 mai
Witold Pilecki a été exécuté d’une balle dans la nuque par le bourreau Piotr Śmietański à la prison de Mokotów, à Varsovie. Il avait 47 ans. Durant la Seconde Guerre mondiale, cet officier de l’armée polonaise s’était volontairement laissé capturé par les Allemands pour pouvoir infiltrer le camp d’Auschwitz afin d’y organiser la résistance des détenus.
vendredi 11 juin
Mort en 1484 et canonisé en 1522, le prince polonais saint Casimir est désigné patron spécial de toute la jeunesse et modèle de pureté par le pape Pie XII. Saint Casimir était déjà patron de la Pologne et de la Lituanie.
samedi 26 juin
L’équipe nationale de football de Pologne a enregistré la plus lourde défaite de son histoire : les Polonais ont été écrasés par les Danois huit buts à zéro à Copenhague.
dimanche 22 août
Condamné à mort pour crime contre l’humanité, le nazi Josef Bühler a été pendu à Cracovie. Agé de 44 ans, il avait été gouverneur adjoint dans le gouvernement général de Pologne dirigé par Hans Frank.
mercredi 25 août
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par la Yougoslavie un but à zéro.
samedi 28 août
Clôture du congrès de Wroclaw et naissance du Mouvement mondial de la paix, piloté par les idéologues soviétiques.
jeudi 2 septembre
Wladislaw Gomulka est exclu du Bureau politique du Parti ouvrier unifié polonais. Il était partisan d’une politique autonome vis-à-vis de Moscou, et était connu pour sa sympathie envers le Yougoslave Tito.
vendredi 3 ou dimanche 5 septembre
Wladyslaw Gomulka, partisan d’une politique autonome vis-à-vis de Moscou, est destitué de ses fonctions de secrétaire général du Parti ouvrier unifié. Boleslaw Bierut, président de la République, devient le Premier secrétaire du Parti communiste.
dimanche 19 septembre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par la Hongrie six buts à deux.
en septembre
Le primat de Pologne, Mgr August Hlond, consacre la Pologne au Cœur immaculé de Marie.
dimanche 10 octobre
Coupe de football Mitteleuropa et des Balkans : à Chorzow, la Pologne et la Roumanie ont fait match nul zéro à zéro, devant 50 000 spectateurs.
dimanche 17 octobre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Finlande un but à zéro.
vendredi 22 octobre
Décès du cardinal August Hlond. Agé de 67 ans, il était à la fois archevêque de Gniezno et Poznan (depuis 1926) et archevêque de Varsovie (depuis 1946).
samedi 6 novembre
Lancement au chantier naval de Szczecin du premier navire de haute-mer construit en Pologne depuis la fin de la guerre, le minéralier SS Sołdek (retiré du service en 1980 et transformé en navire musée).
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Finlande un but à zéro.
vendredi 12 novembre
Evêque de Lublin depuis 1946, Mgr Stefan Wyszynski (47 ans) est nommé archevêque de Varsovie et archevêque de Gniezno et Poznan. Fondation du diocèse de Poznań, séparé de Gniezno.
nuit du lundi 15 au mardi 16 novembre
Arrestation de l’ancien Premier ministre (1929) Kazimierz Świtalski, incarcéré à la prison de Mokotow, à Varsovie (détenu six ans sans jugement il sera condamné à huit ans de prison en 1954).
vendredi 19 novembre
Le plus ancien archevêché de Pologne, celui de Gniezno-Poznań (fondé en l’an 1000), reprend son ancien nom d’archidiocèse de Gniezno.
dimanche 12 décembre
Les socialistes et communistes fusionnent et forment le Parti ouvrier polonais unifié.
mardi 14 décembre
Fondation en Haute-Silésie du club de football Gornik Zabrze.
jeudi 16 décembre
Publication du premier numéro du quotidien Trybuna Ludu, journal officiel du Parti ouvrier unifié polonais (dernier numéro en 1990).
1949
vendredi 14 janvier
La Pologne signe avec le Royaume-Uni le plus grand contrat conclu par un pays d’Europe de l’Est depuis la fin de la guerre : une vente de biens sur cinq ans pour 260 millions de livres.
samedi 15 janvier
Moscou et Varsovie signent un accord pour augmenter de 35 % le commerce entre l’URSS et la Pologne.
mardi 25 janvier
A Moscou, création du Conseil d’assistance économique mutuelle (Comecon) visant à l’intégration économique des pays de l’Europe de l’Est (Bulgarie, Hongrie, Pologne, URSS, Roumanie et Tchécoslovaquie). Cette organisation économique a pour but l’échange des expériences commerciales, une assistance technologique et un approvisionnement interne en matières premières et en biens de consommation.
dimanche 8 mai
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie a battu la Pologne deux buts à un, devant 35 000 spectateurs.
dimanche 19 juin
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a été battue par le Danemark deux buts à un.
mercredi 29 juin
L’URSS, la Tchécoslovaquie, la Pologne et la Finlande ont signé à Moscou un accord commercial d’une durée d’un an. Il concerne les secteurs de l’alimentation, du bois, du charbon et du sucre pour un montant d’environ 56,4 millions de dollars.
mercredi 6 juillet
La Pologne rejoint le blocus économique de la Yougoslavie mis en place par les autres pays du bloc communiste.
dimanche 10 juillet
Match amical de football : à Debrecen, la Hongrie a écrasé la Pologne huit buts à deux. C’était le centième match pour la sélection polonaise.
dimanche 24 juillet
Mise en service de l’émetteur radio grandes ondes de Raszyn. Construit à Łazy, en Mazovie, son mât est, avec 335 mètres, la plus haute structure d’Europe (jusqu’en 1962).
mercredi 17 août
Traité avec l’URSS ; le nord-est de la Pologne, autour de Königsberg-Kaliningrad, forme une oblast (région administrative) de 13 000 km² séparée de la Lituanie et directement rattachée à la République de Russie.
jeudi 1er septembre
Le pape Pie XII signe la lettre apostolique Decennium Dum Expletur, adressée aux évêques de Pologne sur les souffrances du peuple polonais.
samedi 3 septembre
Le pape Pie XII dénonce les persécutions dont sont victimes les chrétiens dans la Pologne communiste.
dimanche 2 octobre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu la Bulgarie trois buts à deux.
samedi 22 octobre
Terrible catastrophe ferroviaire en Pologne : le train express Gdansk-Varsovie a déraillé à Nowy Dwór Mazowiecki, à 35 km au nord-ouest de la capitale. On estime le nombre de morts à 200. Les autorités communistes refusent d’évoquer ce drame rapporté par la presse étrangère.
dimanche 30 octobre
Match amical de football : à Vitkovice, la Tchécoslovaquie a battu la Pologne deux buts à zéro.
dimanche 6 novembre
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu l’Albanie deux buts à un. C’était la première fois que ces deux équipes s’affrontaient.
lundi 7 novembre
Le maréchal soviétique Konstantin Rokossovski, récemment naturalisé polonais, devient ministre de la défense nationale et chef des forces armées de l’Etat polonais.
lundi 14 novembre
Accusés de nationalisme et de déviationnisme par rapport à la ligne officielle, trois anciens dirigeants du Parti communiste polonais sont expulsés lors d’une réunion du comité central. Parmi eux figure l’ancien premier secrétaire du PC Wladislaw Gomulka.
dimanche 27 novembre
Les communistes fondent le Parti paysan unifié (Zjednoczone Stronnictwo Ludowe, ZSL) sur les ruines du Parti paysan polonais (Polskie Stronnictwo Ludowe - PSL).
dimanche 11 décembre
La France expulse vingt instituteurs polonais.
mardi 27 décembre
Décès à Varsovie de l’académicien et ancien Premier ministre (1918 et 1921-1922) Antoni Ponikowski, à l’âge de 71 ans.
dans l’année
Fondation du Parti uni des paysans (PUP).