1850
12 juin
Bien que réclamé également par le tsar, l’anarchiste russe Bakounine est livré par la Prusse aux Autrichiens qui l’emprisonnent à Prague (puis à Olmütz [Olomouc]).
13 août
Dans l’Extrême-Orient, Nevelskoï fonde le premier établissement russe sur le détroit de Tartarie, Nikolaïevsk-sur-Amour.
14 octobre
Nikolaï I. Rozenberg remplace Mikhaïl I. Tebenkov comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
28 octobre
Dans le cadre de sa politique anti-prussienne, le chancelier autrichien Schwarzenberg obtient à Varsovie le soutien de la Russie.
1851
15 mai
Détenu depuis un par les Autrichiens, l’anarchiste russe Bakounine apprend qu’il a été condamné à mort, que sa peine a été commuée en travaux forcés et qu’il va être livré finalement à la Russie qui le réclame depuis des années.
5 juin
Frédéric VII du Danemark étant sans héritier, il s'entend avec le tsar Nicolas Ier pour choisir son successeur dans une famille fidèle au pays et peu suspect de sympathie pour la Prusse, les Sonderburg-Glücksburg.
19 août
Nicolas Ier inaugure la première ligne de chemin de fer Saint-Pétersbourg-Moscou.
dans l’année
Les barrières douanières sont abolies entre la Russie et l’union polonaise.
1852
début février
Dans un moment de délire, l’écrivain Nikolaï Gogol brûle dans le poêle de sa chambre de Moscou tous ses manuscrits inédits, dont la fin de la seconde partie des Âmes mortes, semble t-il.
17 février
Inauguration et ouverture au public à Saint-Pétersbourg, après dix ans de travaux, du Nouvel Ermitage. Conçu selon les plans de l’architecte bavarois Leo von Klenze, c’est le premier bâtiment de Russie construit dès l’origine pour servir de musée.
8 mars
Décès à Moscou de l’écrivain Nikolaï Gogol, à l’âge de 50 ans.
9 avril
Piotr F. Brok succède à Fiodor P. Vronchenko comme ministre des Finances de la Russie.
8 mai
Un second protocole, signé à Londres par les grandes puissances (Grande-Bretagne, France, Russie, Prusse, Autriche), le Danemark et la Suède, confirme l'accord passé à Varsovie en 1851 entre le roi danois et le tsar russe. L’unité du Danemark est maintenue et le prochain souverain danois sera le prince Christian von Glücksburg. Grâce à la médiation russo-britannique, le gouvernement de Bluhme organise la nouvelle monarchie, composée du Danemark, de l’Islande, des îles Féroé et, à titre personnel du Schleswig et des duchés allemands du Holstein et de Lauenburg. Il est ainsi prévu que ces duchés deviendront indépendants, n’étant plus reliés constitutionnellement au Danemark. Des règles de succession au trône sont également établies pour empêcher la fusion dynastique des trois royaumes scandinaves.
en décembre
Affaire des Lieux Saints opposant la Russie et la Turquie : catholiques (France) et orthodoxes (Russie) se disputent la garde des Lieux Saints à Jérusalem et en Palestine. La Turquie donne finalement satisfaction à la France.
dans l’année
Attaques de la censure russe contre le recueil moscovite des slavophiles.
Création de la Société du chemin de fer méridional en Russie.
1853
du 9 au 14 janvier
Le tsar parle à l'ambassadeur anglais Sir Hamilton Seymour de la Turquie comme d'un « homme malade » dont il faut se partager l'héritage : l'Angleterre est prête à sauver l'Empire turc, même par les armes.
en février
Sur les conseils de l'ambassadeur anglais Redcliffe, le sultan turc repousse une ambassade de Menchikov venue lui réclamer le protectorat des orthodoxes de Turquie (10 millions de personnes).
20 mars
L'empereur français Napoléon III persuade les Anglais d'envoyer une escadre franco-anglaise en mer Egée.
21 mars
La Russie exige du sultan ottoman, qui a réduit la liberté d’accès des chrétiens aux Lieux Saints en 1852, la reconnaissance des droits de ses sujets orthodoxes.
31 mars
Alexandre I. Rudakov remplace Nikolaï Rozenberg comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
en mars
Menchikov quitte Constantinople en lançant un ultimatum.
11 avril
La Belgique et la Russie nouent des relations diplomatiques : la Belgique ayant rayé des cadres du service actif les officiers polonais réfugiés après la révolte de 1830, la Russie accepte de la reconnaître en tant qu’Etat.
2 juillet
Devant le refus du sultan Abdül-Medjid Ier de reconnaître le protectorat du tsar sur les orthodoxes de l’Empire ottoman, l’armée russe franchit le Prout et envahit les principautés moldo-valaques, provinces autonomes de l’Empire ottoman (ils ont contre eux les Autrichiens, alliés aux Prussiens, qui essayent en vain de les convaincre de reculer).
21 août
La flotte russe de l’amiral Putiatine entre dans le port japonais de Nagasaki : il remet des lettres officielles du tsar aux autorités qui refusent l’établissement d’un pacte de commerce entre la Russie et le Japon.
26 septembre
Rencontre d’Olmütz [Olomouc] entre François Joseph Ier d'Autriche et Nicolas Ier de Russie. Echec de la tentative de conciliation de la Russie avec l’Angleterre et la France.
29 septembre
La Porte, assurée du soutien de la Grande-Bretagne et de la France, déclare la guerre à la Russie.
28 octobre
L’armée ottomane franchit le Danube à Vidin/Kalafat, en Valachie.
9 novembre
Combat de Pitsounda : en mer Noire, la frégate russe Flora repousse les attaques de trois frégates à vapeur turques.
30 novembre
La flotte russe (six navires de ligne, deux vaisseaux et trois steamers) de l’amiral Nachimov écrase à Sinope (port turc de la mer Noire) une flotte turque composée de seize frégates, trois corvettes et deux petits vaisseaux. Seul un navire turc échappe à la destruction et rejoint Constantinople. 4 000 hommes sont tués et l’amiral turc, Osman Pacha, blessé et fait prisonnier (il décèdera à Sébastopol). La flotte russe prend le contrôle de la mer Noire.
15 novembre
Apprenant le déclenchement de la guerre de Crimée, l’amiral russe Putiatine quitte Nagasaki et retourne à Shanghai.
dans l’année
Occupation temporaire de Sakhaline par la Russie.
Au Kazakhstan, les forces russes du général Vassili Perovski s’emparent de la forteresse d’Ak Metchet [aujourd’hui Kyzylorda], en territoire de Kokand.
1854
3 ou 4 janvier
Une flotte franco-anglaise pénètre en mer Noire pour venir à l’aide des Turcs en guerre contre la Russie.
7 janvier
L’amiral russe Putiatine est de retour à Nagasaki.
4 février
Les Russes construisent au Kazakhstan le fort de Vieruyi [Alma-Ata].
5 février
Putiatine quitte Nagasaki sans avoir obtenu aucun résultat.
27 février
Le tsar refuse l’ultimatum franco-britannique exigeant l’évacuation des principautés danubiennes.
12 mars
Suite au refus russe d’accepter leur proposition de paix, la France et le Royaume-Uni s’allient à l’Empire ottoman.
27 mars
Le Royaume-Uni déclare la guerre à la Russie.
28 mars
La France déclare la guerre à la Russie.
3 avril
Oukase réclamant des volontaires pour la flotte de Baltique. Cette demande va entraîner des mouvements massifs de serfs des provinces centrales vers Moscou et la répression par la troupe.
20 avril
François-Joseph Ier d'Autriche choisit la neutralité dans la crise d’Orient et conclu un traité d’alliance avec la Prusse qui met la confédération germanique en dehors du conflit.
22 avril
La ville russe d'Odessa est bombardée par une flotte franco-anglaise.
La flotte française de mer Noire, commandée par l’amiral Hamelin, bombarde Sébastopol : 60 navires marchands russes sont coulés.
Stepan V. Voïevodski succède à Alexandre Rudakov comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
25 avril
L’amiral russe Putiatine reparaît devant Nagasaki pour une brève escale.
2 juin
Les 30 000 Russes du général Paskiewitch assiègent Silistra, dans le nord-est de la Bulgarie. Le commandant turc de la garnison, Musa Pacha, est tué.
9 juin
A Silistra, les Russes s’emparent de deux forts (qui seront repris plus tard par les Turcs).
13 juin
Les soldats russes, sous le commandement du prince Gortschakoff et du général Schilders, lancent un grand assaut contre Silistra. Ils sont repoussés.
14 juin
La Porte autorise l’Autriche à occuper les provinces roumaines. Durant les combats, les patriotes roumains mènent campagne pour l’union.
15 juin
La garnison turque de Silistra passe à l’offensive, traverse la rivière, bat les Russes et détruit du matériel de siège.
en juillet
L’empereur d’Autriche somme le tsar d’évacuer la Moldavie et la Valachie. Les troupes russes obtempèrent pour éviter un second front dans les Balkans. L’alliance austro-russe est brisée.
Le général turc Omer Pacha force les Russes à lever le siège de Silistra.
8 août
Adoption des Quatre points de Vienne par l’Autriche, la Grande-Bretagne et la France : la Russie doit renoncer à son influence dans les principautés roumaines, abandonner son projet de protectorat religieux ; accepter la liberté de navigation sur le Danube, ainsi que la modification de la Convention des Détroits de 1841 (plus de navires de guerre).
12 août
Le corps expéditionnaire allié de la Baltique met le siège devant la forteresse de Bomarsund, près d’Helsinki.
16 août
Les troupes russes de la garnison de Bomarsund se rendent aux forces franco-britanniques.
18 août
Une escadre alliée composée de trois frégates franco-anglaises, une corvette, un brick et un bateau à vapeur, jette l'ancre dans la baie d'Avatcha, près du port russe de Petropavlovsk (Kamtchatka). Commandée par les contre-amiraux David Price et Février de Point, l’escadre possède 218 canons contre 67 pour les défenseurs russes…
20 août
Les Alliés font débarquer 600 hommes au sud de Petropavlovsk. Ils doivent faire face à 230 Russes qui, après de lourds combats, les forcent à la retraite.
24 août
Quelque 970 soldats alliés débarquent à l'ouest de Petropavlovsk, mais encore une fois ils sont repoussés par 360 Russes.
27 août
L'escadre alliée d’Extrême-Orient reçoit l'ordre de quitter les eaux russes. La bataille de Petropavlovsk s’est soldée par 100 morts russes et cinq fois plus de pertes du côté franco-britannique.
14 septembre
L’amiral français Hamelin organise le débarquement des troupes françaises, britanniques et turques à Eupatoria, en Crimée (à 90 km au nord de Sébastopol).
du 19 au 20 septembre
Bataille de l'Alma en Crimée : le maréchal de Saint-Arnauld et le Britannique Lord Raglan - avec un renfort de soldats turcs - battent l'amiral russe Menchikov. Les généraux Bosquet et Canrobert sont blessés.
9 octobre
Début du siège de Sébastopol (qui va durer onze mois).
25 octobre
Victoire anglaise sur les Russes à la bataille de Balaklava, à l’est de Sébastopol. A cette occasion a lieu la « charge de la brigade légère » : le comte de Cardigan, aristocrate incompétent plus soucieux de sa tenue que de stratégie, conduit ses 673 cavaliers à charger les canons russes sabre au clair. C’est une boucherie. Si certains cavaliers atteignent bien les lignes russes, les pertes anglaises sont très lourdes : 118 tués, 127 blessés et 362 chevaux perdus (taux de perte de 36 % pour les hommes et de 54 % pour les animaux). Le responsable, Cardigan, est le premier à fuir le champ de bataille, s’empressant même de regagner son luxueux yacht, le Dryad.
en octobre
Sabordage de l'escadre russe à Sébastopol.
5 novembre
Siège de Sébastopol. Les troupes russes de l'amiral Menchikov sont défaites à la bataille d'Inkerman par les généraux français Bosquet et Canrobert.
14 novembre
Une forte tempête assaille la flotte franco-anglo-turque, groupant 356 navires, sur la mer Noire dans la région de Balaklava, Sébastopol, Eupatoria. Au total, 38 cargos et 3 vaisseaux de guerre alliés sont perdus.
en novembre
Les Russes se réorganisent grâce à l'ingénieur Todleben et aux équipages de la flotte (15 000 hommes), servant comme artilleurs de la forteresse.
2 décembre
Ultimatum autrichien à la Russie : formation d'une alliance de l'Autriche avec le Royaume-Uni et la France.
21 décembre
Un traité commercial et territorial est signé entre la Russie et le Japon. La frontière japonaise nord avec la Russie est fixée dans les Kouriles entre Iturup et Urup. Les implantations coloniales de Sakhaline sont réciproquement reconnues.
dans l’année
Dépréciation du rouble, dont la convertibilité est abandonnée (jusqu’en 1897).
1855
7 janvier
Les gouvernements français et anglais donnent un ultimatum au Piémont : dans les deux jours, le pays doit approuver ou non l’entrée en guerre contre la Russie.
8 janvier
Le roi Victor-Emmanuel II de Piémont confirme la participation du royaume de Sardaigne à la guerre de Crimée.
26 janvier
Traité de Turin : Camillo Cavour engage le royaume de Piémont-Sardaigne dans l’alliance franco-britannique contre la Russie (guerre de Crimée). Il veut renforcer le lien avec la France pour obtenir son aide dans le règlement de la question italienne et redorer le blason de son armée qui a fait piètre figure face aux Autrichiens en 1849.
7 février
Second traité de Shimoda : en Extrême-Orient, l’archipel des Kouriles est partagé entre le Japon et la Russie, qui garde les îles Kouriles du Nord (au total 32 îles). La séparation se fait entre les îles d'Itouroup (Etorofu) et d'Ouroup (Urup). L'île de Sakhaline est une zone tampon n'appartenant à aucun des deux pays. Le texte prévoit également l’ouverture de trois ports japonais pour l’approvisionnement des navires russes ainsi que l’établissement de relations diplomatiques.
L’étudiant Ernst Burow fonde à Königsberg [Kaliningrad] le plus ancien club de voile allemand, le Segelclub Rhe [aujourd’hui établi à Hambourg].
17 février
Défaite russe à la bataille d’Eupatoria : le général Stephan Khroulev espérait prendre par surprise ce port de l’ouest de la Crimée mais ses 19 000 soldats se sont retrouvés rapidement sous un déluge de feu avant d’être repoussés par les 35 000 Turcs du général Omer Pacha, avec le soutien de la flotte franco-britannique. Les Russes laissent sur le terrain 750 morts.
2 mars
Décès au palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg de Nicolas Ier, à l’âge de 59 ans. Selon certains il se serait suicidé en apprenant la nouvelle de la défaite russe à Eupatoria. Son fils Alexandre II (37 ans) lui succède.
en avril
Nikolay Muravyov, conscient des faiblesses et insuffisances dans les défenses de la ville, fait évacuer la garnison de Petropavlovsk, dans le Kamtchatka.
7 juin
Prise du Mamelon Vert à Sébastopol par les Alliés.
17 juin
Les Franco-Britanniques procèdent à un puissant bombardement de la place de Sébastopol.
28 juin
Décès du général Fitzroy Somerset, 1er Lord Raglan, commandant des forces britanniques en Crimée, à l’âge de 67 ans.
nuit du 6 au 7 juillet
Trois navires britanniques ont bombardé pendant neuf heures le monastère russe de Solovetsky, situé sur la mer Blanche.
en juillet
Début du siège de Kars en Turquie par les Russes.
6 août
Une flotte conjointe franco-britannique de 77 navires (dont 10 navires de ligne) jette l'ancre au large de la forteresse russe de Sveaborg [aujourd’hui Suomenlinna], près d’Helsinki, dans le grand-duché de Finlande.
9 août
Début de la bataille de Sveaborg [Suomenlinna] : la flotte alliée des amiraux Dundas et Pénaud bombarde la place russe, défendue par 1 500 canons et 15 000 hommes sous les ordres de l’ingénieur Alexeï Sorokine. Les obus français et britanniques causent d’importantes destructions, notamment sur les quais et à l'arsenal.
11 août
Fin de la bataille de Sveaborg : 18 500 obus ont été tirés sur la forteresse en 46 heures. 55 ou 62 Russes ont été tués et environ 200 blessés.
13 août
La flotte franco-britannique des amiraux Dundas et Pénaud quitte la zone d’Helsinki.
16 août
Dans le sud-ouest de la Crimée, une armée de 58 000 Russes commandés par le prince Mikhaïl Gortchakov mène un assaut contre les lignes alliées à Traktir, sur le fleuve Tchernaïa (Tchorna), pour tenter de soulager Sébastopol. Mais les défenseurs (18 000 Français, 10 000 Ottomans, 9 000 Sardes) des généraux Aimable Pélisier, Osman Pacha et Alfoso La Marmora repoussent l’attaque : 2 273 Russes ont été tués (parmi lesquels 3 généraux, dont N. A. Read), 1 742 sont portés disparus et 4 000 ont été blessés. Les pertes alliées s'établissent à 1 700 tués, blessés ou disparus (200 membres du contingent sarde, dont le général Montevecchio).
7 septembre
Bataille de Malakoff. Celle-ci se termine par une victoire française, sous les ordres du général MacMahon, et par la mort des tous les amiraux russes : Pavel Nakhimov, Vladimir Istomin, et Vladimir Kornilov. Le zouave français Eugène Libaut parvint à hisser le drapeau français en haut de la forteresse russe.
8 septembre
MacMahon enlève l'ouvrage de Malakoff (point central de la défense de Sébastopol). Le général Bosquet est grièvement blessé par un éclat d'obus lors de l'assaut définitif.
lundi 10 septembre
Les Russes évacuent Sébastopol après 332 jours de siège. Le maréchal français Pélissier s'en empare. Les Russes annoncent leur volonté de résister à outrance au nord de la Crimée, mais les caisses sont vides (les banques payent en papier ; le public refuse la monnaie-papier du gouvernement). De leur côté, malgré cette victoire, les alliés ne savent toutefois pas comment atteindre la Russie dans ses forces vives.
mardi 11 septembre
Victoire franco-sarde à la bataille de la Chernaya.
22 septembre
Le général français François Achille Bazaine est nommé commandant supérieur de la place de Sébastopol.
21 novembre
La Suède signe avec la France un traité qui laisse prévoir une offensive combinée en Baltique. Alexandre II craint un débarquement à Saint-Pétersbourg.
21 ou 26 novembre
En Arménie, le général russe Mouraviev oblige l'Anglais Williams à capituler dans Kars, après un long siège. Alexandre II présente ce succès comme une revanche de Sébastopol, lui permettant d'ouvrir des négociations.
29 décembre
Ultimatum autrichien à la Russie en faveur de la paix.
dans l’année
Première pénétration russe dans le khanat de Kokand, en Ouzbékistan.
Agitation paysanne en Ukraine, provoquée par les appels de miliciens pour la Crimée.
1856
18 janvier
Fin de la guerre de Crimée.
1er février
Les délégués français, britanniques, turcs et russes se réunissent à Vienne pour la conférence mettant fin à la guerre de Crimée.
25 février
Ouverture au Quai d’Orsay, sous la direction du ministre français des Affaires étrangères (Alexandre Colonna-Walewski), du Congrès de Paris réunissant des représentants de tous les belligérants de la guerre de Crimée (Autriche, France, Grande-Bretagne, Russie et Empire ottoman) afin de négocier la paix.
30 mars
Traité de Paris entre la Russie et l’empire Ottoman imposé par les puissances occidentales. Marquant la fin de la guerre de Crimée, il brise l'isolement de la France, place l'Empire ottoman sous la garantie des puissances européennes, et neutralise la mer Noire et les Détroits : interdiction aux Russes de conserver une flotte en mer Noire et des bases sur ses côtes. La Moldavie et la Valachie sont replacées sous la suzeraineté ottomane (les Autrichiens les évacuent dans l’année). Le sud de la Bessarabie est cédé à la Moldavie par les Russes. La navigation sur le Danube est internationalisée et contrôlée par une « Commission européenne du Danube » siégeant à Galatz. Charles XV de Suède obtient la démilitarisation des îles Åland par la Russie. La guerre a entraîné la mort de 100 000 à 200 000 Russes, de 95 000 Français (dont 20 000 au combat), 22 000 Britanniques (2 800 au combat) et 2 200 Piémontais (200 au combat).
8 avril
Clôture du Congrès de Paris.
11 avril
Le tsar se prononce pour une réforme du servage.
16 avril
Déclaration internationale interdisant la « course en mer » : réunis à Paris, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, l'Autriche, la Sardaigne et la Turquie, réunis à Paris, signent une déclaration d'abolition des corsaires.
16 mai
Création au Théâtre impérial de Saint-Pétersbourg de Roussalka, opéra en trois actes d’Alexandre Dargomyjsky, sur un livret de l’auteur d’après le poème de Pouchkine. Interprètes : Petrov, Bulachova, Leonova.
en mai
Amnistie en Sibérie de plusieurs milliers de Polonais déportés.
26 août
Alexandre II est couronné dans la cathédrale Dormition du Kremlin, à Moscou.
13 décembre
Décès du général Paskievitch, gouverneur général russe de Pologne.
dans l’année
Le prince Alexandre Gortchakov est nommé ministre des Affaires étrangères. Il succède à Karl Robert, comte von Nesselrode.
Multiplication des soulèvements paysans (80 par an en moyenne entre 1855 et 1861).
Assouplissement des mesures discriminatoires à l’encontre des juifs : abolition de la mobilisation d’enfants juifs, dérogation à l’obligation de résidence dans les provinces occidentales.
Constitution à Saint-Pétersbourg d’un comité de secours aux Slaves. La Russie, après son recul dans les Balkans au lendemain de la guerre de Crimée, entend mener une politique panslaviste plus active pour développer le sentiment national en Autriche-Hongrie et dans l’Empire ottoman.
1857
en janvier
Comité secret pour l’étude d’un projet de libération des serfs en Russie.
14 février
La peine condamnant l’écrivain anarchiste Bakounine à la réclusion à perpétuité est commuée en déportation en Sibérie.
1er juillet
Publication à Londres de Kolokol (la Cloche), un périodique portant la parole de l’opposition russe, édité par Herzen et Ogarev.
2 septembre
Fiodor Ghosh fonde à Saint-Pétersbourg, dans le quartier de Vyborg, une usine de fabrication de tuyaux en fer et en cuivre [Krasny Vyborzhets à partir de 1922].
24 septembre
Le tsar de Russie Alexandre II, accompagné de son épouse Marie, de sa sœur Olga et de son beau-frère Karl, arrive en train à Feuerbach, près de Stuttgart (Wurtemberg). Ils s’installent avec leur entourage à la Villa Berg.
25 septembre
L’empereur des Français Napoléon III arrive à son tour à Stuttgart, avec un train spécial en provenance de Paris. Il s’installe au palais résidentiel. Début de l’entrevue des deux empereurs, organisé à l’initiative du roi Guillaume Ier de Wurtemberg. Des fêtes somptueuses sont données, ainsi que des dîners de gala et des soirées à l’opéra. D’autres têtes couronnées sont également présentes dans la capitale du Wurtemberg, dont la reine Sophie des Pays-Bas et la reine grecque Amalie.
28 septembre
Les empereurs Alexandre II et Napoléon III et le roi Guillaume Ier de Wurtemberg (qui a fêté ses 76 ans la veille) font une apparition spectaculaire au Cannstatter Volksfest, un grand festival folklorique organisé dans la banlieue de Stuttgart.
29 septembre
Fin de l’entrevue des deux empereurs à Stuttgart. Les négociations menées à cette occasion par les deux ministres des Affaires étrangères, le prince Gorchakov et le comte Walewski, aboutissent un an après la fin de la guerre de Crimée à un rapprochement franco-russe dirigée contre l’Autriche : Saint-Pétersbourg sort de son isolement et Paris obtient la promesse de la neutralité russe en cas de conflit avec les Autrichiens en Italie.
en décembre
Des comités provinciaux de la noblesse sont chargés d’élaborer des propositions sur le thème de la libération des serfs russes.
dans l’année
Adoption d’un tarif douanier libéral en Russie.
Création de la Société principale des chemins de fer russes. Première vague d’équipement ferroviaire, fondée sur l’appel à des capitaux privés.
1858
23 mars
Alexandre M. Kniajevitch succède à Piotr F. Brok comme ministre des Finances de la Russie.
28 mai
Par un traité signé à Aigun, en Mandchourie, le général russe Nicolas Mouraviev, gouverneur de la Sibérie orientale, impose à la Chine la cession de la rive gauche du fleuve Amour (soit 2 500 000 km²) en échange de leur soutien contre les rebelles Taiping. Le fleuve Amour devient la frontière, le territoire entre l'Oussori et la côte un condominium sino-russe.
30 mai
Consécration à Saint-Pétersbourg, en présence de l’empereur Alexandre II, de la cathédrale orthodoxe Saint-Isaac. Inspirée de la cathédrale Saint-Paul de Londres, elle est la troisième plus grande cathédrale d’Europe. Sa construction, réalisée dans les styles néoclassiques et néobyzantins selon les plans de l’architecte français Auguste de Montferrand, a duré 40 ans.
en mai
Napoléon III ouvre à Paris une conférence des représentants de sept puissances (France, Royaume-Uni, Autriche, Prusse, Russie, Sardaigne et Turquie) qui doit donner une constitution aux principautés roumaines.
de mai à juillet
Guerre Mahtra dans le gouvernorat d’Estonie : des paysans se révoltent contre le servage, officiellement aboli en 1816.
25 juillet
Libération des paysans des apanages (domaines de la famille impériale) en Russie.
7 ou 19 août
La Convention européenne de Paris octroie un nouveau statut aux principautés roumaines : elles forment ainsi les « Principautés unies de Moldavie et de Valachie », chacune avec un prince autochtone, un gouvernement et une assemblée élue au suffrage censitaire, mais avec une cour de justice commune ; les privilèges des boyards sont abolis et un nouveau statut des paysans doit être élaboré. La Porte conserve sa suzeraineté et doit approuver l’élection du prince.
22 octobre
Un entretien entre le prince de Svanétie (région sous protectorat russe du nord-ouest de la Géorgie) et des responsables russes tourne mal : Constantin a poignardé lui-même le prince Gagarine, gouverneur de Koutaissi, et trois fonctionnaires.
5 novembre
La Russie profite de l’incident du 22 octobre dernier pour mettre fin à 108 ans d’indépendance de la Svanétie : le dernier prince, Constantin Dadechkéliani (31 ans) est exécuté et son territoire annexé.
dans l’année
Création du Comité principal pour les affaires paysannes (ex-comité secret). En province, discussion de la noblesse sur les modalités de la réforme : libération avec la terre (terres pauvres du Nord) ou sans terre (« terres noires »). Fondation avec approbation officielle du Comité slave de Moscou.
Recensement : l’empire russe compte 75 millions d’habitants, dont 60 millions en Russie d’Europe (55 millions de paysans). Saint-Pétersbourg abrite 500 000 habitants, Moscou 450 000. 22,7 millions de Russes vivent dans le servage (42 %), 20 050 000 paysans libres (dans les mirs), 20 173 000 serfs de domaines privés, 2 019 000 serfs des domaines impériaux (1 500 000 serfs sont domestiques chez leurs propriétaires).
Premier timbre-poste russe.
1859
22 février
Le compositeur César Cui présente pour la première fois son opéra Le Fils du mandarin, dans l’appartement de ses beaux-parents à Saint-Pétersbourg. Mussorgsky joue le rôle du mandarin et Malvina celui de la ville de l’aubergiste.
3 mars
La France se concilie la neutralité russe en cas de guerre avec l’Autriche.
en mars
Travaux des comités provinciaux sur le statut des serfs.
22 juin
Ivan V. Furugelm remplace Stepan Voïevodski comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
26 août
Offensive russe au Daghestan : les rebelles, révoltés depuis 25 ans, sont vaincus à Gounib. Capitulation de l’imam Samuel Chamil, chef spirituel et militaire des rebelles tchétchènes ; il est exilé dans la région de Moscou. La Russie entreprend la colonisation du territoire tchétchène.
dans l’année
Poursuite de la pacification de la Circassie (jusqu’en 1864) : 400 000 Circassiens émigrent en Turquie.
Nouvelle forme d’agitation paysanne : « campagnes de tempérance » contre les abus des employés des débits de boisson.
Fondation de la Société musicale russe (Rubinstein).
12 juin
Bien que réclamé également par le tsar, l’anarchiste russe Bakounine est livré par la Prusse aux Autrichiens qui l’emprisonnent à Prague (puis à Olmütz [Olomouc]).
13 août
Dans l’Extrême-Orient, Nevelskoï fonde le premier établissement russe sur le détroit de Tartarie, Nikolaïevsk-sur-Amour.
14 octobre
Nikolaï I. Rozenberg remplace Mikhaïl I. Tebenkov comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
28 octobre
Dans le cadre de sa politique anti-prussienne, le chancelier autrichien Schwarzenberg obtient à Varsovie le soutien de la Russie.
1851
15 mai
Détenu depuis un par les Autrichiens, l’anarchiste russe Bakounine apprend qu’il a été condamné à mort, que sa peine a été commuée en travaux forcés et qu’il va être livré finalement à la Russie qui le réclame depuis des années.
5 juin
Frédéric VII du Danemark étant sans héritier, il s'entend avec le tsar Nicolas Ier pour choisir son successeur dans une famille fidèle au pays et peu suspect de sympathie pour la Prusse, les Sonderburg-Glücksburg.
19 août
Nicolas Ier inaugure la première ligne de chemin de fer Saint-Pétersbourg-Moscou.
dans l’année
Les barrières douanières sont abolies entre la Russie et l’union polonaise.
1852
début février
Dans un moment de délire, l’écrivain Nikolaï Gogol brûle dans le poêle de sa chambre de Moscou tous ses manuscrits inédits, dont la fin de la seconde partie des Âmes mortes, semble t-il.
17 février
Inauguration et ouverture au public à Saint-Pétersbourg, après dix ans de travaux, du Nouvel Ermitage. Conçu selon les plans de l’architecte bavarois Leo von Klenze, c’est le premier bâtiment de Russie construit dès l’origine pour servir de musée.
8 mars
Décès à Moscou de l’écrivain Nikolaï Gogol, à l’âge de 50 ans.
9 avril
Piotr F. Brok succède à Fiodor P. Vronchenko comme ministre des Finances de la Russie.
8 mai
Un second protocole, signé à Londres par les grandes puissances (Grande-Bretagne, France, Russie, Prusse, Autriche), le Danemark et la Suède, confirme l'accord passé à Varsovie en 1851 entre le roi danois et le tsar russe. L’unité du Danemark est maintenue et le prochain souverain danois sera le prince Christian von Glücksburg. Grâce à la médiation russo-britannique, le gouvernement de Bluhme organise la nouvelle monarchie, composée du Danemark, de l’Islande, des îles Féroé et, à titre personnel du Schleswig et des duchés allemands du Holstein et de Lauenburg. Il est ainsi prévu que ces duchés deviendront indépendants, n’étant plus reliés constitutionnellement au Danemark. Des règles de succession au trône sont également établies pour empêcher la fusion dynastique des trois royaumes scandinaves.
en décembre
Affaire des Lieux Saints opposant la Russie et la Turquie : catholiques (France) et orthodoxes (Russie) se disputent la garde des Lieux Saints à Jérusalem et en Palestine. La Turquie donne finalement satisfaction à la France.
dans l’année
Attaques de la censure russe contre le recueil moscovite des slavophiles.
Création de la Société du chemin de fer méridional en Russie.
1853
du 9 au 14 janvier
Le tsar parle à l'ambassadeur anglais Sir Hamilton Seymour de la Turquie comme d'un « homme malade » dont il faut se partager l'héritage : l'Angleterre est prête à sauver l'Empire turc, même par les armes.
en février
Sur les conseils de l'ambassadeur anglais Redcliffe, le sultan turc repousse une ambassade de Menchikov venue lui réclamer le protectorat des orthodoxes de Turquie (10 millions de personnes).
20 mars
L'empereur français Napoléon III persuade les Anglais d'envoyer une escadre franco-anglaise en mer Egée.
21 mars
La Russie exige du sultan ottoman, qui a réduit la liberté d’accès des chrétiens aux Lieux Saints en 1852, la reconnaissance des droits de ses sujets orthodoxes.
31 mars
Alexandre I. Rudakov remplace Nikolaï Rozenberg comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
en mars
Menchikov quitte Constantinople en lançant un ultimatum.
11 avril
La Belgique et la Russie nouent des relations diplomatiques : la Belgique ayant rayé des cadres du service actif les officiers polonais réfugiés après la révolte de 1830, la Russie accepte de la reconnaître en tant qu’Etat.
2 juillet
Devant le refus du sultan Abdül-Medjid Ier de reconnaître le protectorat du tsar sur les orthodoxes de l’Empire ottoman, l’armée russe franchit le Prout et envahit les principautés moldo-valaques, provinces autonomes de l’Empire ottoman (ils ont contre eux les Autrichiens, alliés aux Prussiens, qui essayent en vain de les convaincre de reculer).
21 août
La flotte russe de l’amiral Putiatine entre dans le port japonais de Nagasaki : il remet des lettres officielles du tsar aux autorités qui refusent l’établissement d’un pacte de commerce entre la Russie et le Japon.
26 septembre
Rencontre d’Olmütz [Olomouc] entre François Joseph Ier d'Autriche et Nicolas Ier de Russie. Echec de la tentative de conciliation de la Russie avec l’Angleterre et la France.
29 septembre
La Porte, assurée du soutien de la Grande-Bretagne et de la France, déclare la guerre à la Russie.
28 octobre
L’armée ottomane franchit le Danube à Vidin/Kalafat, en Valachie.
9 novembre
Combat de Pitsounda : en mer Noire, la frégate russe Flora repousse les attaques de trois frégates à vapeur turques.
30 novembre
La flotte russe (six navires de ligne, deux vaisseaux et trois steamers) de l’amiral Nachimov écrase à Sinope (port turc de la mer Noire) une flotte turque composée de seize frégates, trois corvettes et deux petits vaisseaux. Seul un navire turc échappe à la destruction et rejoint Constantinople. 4 000 hommes sont tués et l’amiral turc, Osman Pacha, blessé et fait prisonnier (il décèdera à Sébastopol). La flotte russe prend le contrôle de la mer Noire.
15 novembre
Apprenant le déclenchement de la guerre de Crimée, l’amiral russe Putiatine quitte Nagasaki et retourne à Shanghai.
dans l’année
Occupation temporaire de Sakhaline par la Russie.
Au Kazakhstan, les forces russes du général Vassili Perovski s’emparent de la forteresse d’Ak Metchet [aujourd’hui Kyzylorda], en territoire de Kokand.
1854
3 ou 4 janvier
Une flotte franco-anglaise pénètre en mer Noire pour venir à l’aide des Turcs en guerre contre la Russie.
7 janvier
L’amiral russe Putiatine est de retour à Nagasaki.
4 février
Les Russes construisent au Kazakhstan le fort de Vieruyi [Alma-Ata].
5 février
Putiatine quitte Nagasaki sans avoir obtenu aucun résultat.
27 février
Le tsar refuse l’ultimatum franco-britannique exigeant l’évacuation des principautés danubiennes.
12 mars
Suite au refus russe d’accepter leur proposition de paix, la France et le Royaume-Uni s’allient à l’Empire ottoman.
27 mars
Le Royaume-Uni déclare la guerre à la Russie.
28 mars
La France déclare la guerre à la Russie.
3 avril
Oukase réclamant des volontaires pour la flotte de Baltique. Cette demande va entraîner des mouvements massifs de serfs des provinces centrales vers Moscou et la répression par la troupe.
20 avril
François-Joseph Ier d'Autriche choisit la neutralité dans la crise d’Orient et conclu un traité d’alliance avec la Prusse qui met la confédération germanique en dehors du conflit.
22 avril
La ville russe d'Odessa est bombardée par une flotte franco-anglaise.
La flotte française de mer Noire, commandée par l’amiral Hamelin, bombarde Sébastopol : 60 navires marchands russes sont coulés.
Stepan V. Voïevodski succède à Alexandre Rudakov comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
25 avril
L’amiral russe Putiatine reparaît devant Nagasaki pour une brève escale.
2 juin
Les 30 000 Russes du général Paskiewitch assiègent Silistra, dans le nord-est de la Bulgarie. Le commandant turc de la garnison, Musa Pacha, est tué.
9 juin
A Silistra, les Russes s’emparent de deux forts (qui seront repris plus tard par les Turcs).
13 juin
Les soldats russes, sous le commandement du prince Gortschakoff et du général Schilders, lancent un grand assaut contre Silistra. Ils sont repoussés.
14 juin
La Porte autorise l’Autriche à occuper les provinces roumaines. Durant les combats, les patriotes roumains mènent campagne pour l’union.
15 juin
La garnison turque de Silistra passe à l’offensive, traverse la rivière, bat les Russes et détruit du matériel de siège.
en juillet
L’empereur d’Autriche somme le tsar d’évacuer la Moldavie et la Valachie. Les troupes russes obtempèrent pour éviter un second front dans les Balkans. L’alliance austro-russe est brisée.
Le général turc Omer Pacha force les Russes à lever le siège de Silistra.
8 août
Adoption des Quatre points de Vienne par l’Autriche, la Grande-Bretagne et la France : la Russie doit renoncer à son influence dans les principautés roumaines, abandonner son projet de protectorat religieux ; accepter la liberté de navigation sur le Danube, ainsi que la modification de la Convention des Détroits de 1841 (plus de navires de guerre).
12 août
Le corps expéditionnaire allié de la Baltique met le siège devant la forteresse de Bomarsund, près d’Helsinki.
16 août
Les troupes russes de la garnison de Bomarsund se rendent aux forces franco-britanniques.
18 août
Une escadre alliée composée de trois frégates franco-anglaises, une corvette, un brick et un bateau à vapeur, jette l'ancre dans la baie d'Avatcha, près du port russe de Petropavlovsk (Kamtchatka). Commandée par les contre-amiraux David Price et Février de Point, l’escadre possède 218 canons contre 67 pour les défenseurs russes…
20 août
Les Alliés font débarquer 600 hommes au sud de Petropavlovsk. Ils doivent faire face à 230 Russes qui, après de lourds combats, les forcent à la retraite.
24 août
Quelque 970 soldats alliés débarquent à l'ouest de Petropavlovsk, mais encore une fois ils sont repoussés par 360 Russes.
27 août
L'escadre alliée d’Extrême-Orient reçoit l'ordre de quitter les eaux russes. La bataille de Petropavlovsk s’est soldée par 100 morts russes et cinq fois plus de pertes du côté franco-britannique.
14 septembre
L’amiral français Hamelin organise le débarquement des troupes françaises, britanniques et turques à Eupatoria, en Crimée (à 90 km au nord de Sébastopol).
du 19 au 20 septembre
Bataille de l'Alma en Crimée : le maréchal de Saint-Arnauld et le Britannique Lord Raglan - avec un renfort de soldats turcs - battent l'amiral russe Menchikov. Les généraux Bosquet et Canrobert sont blessés.
9 octobre
Début du siège de Sébastopol (qui va durer onze mois).
25 octobre
Victoire anglaise sur les Russes à la bataille de Balaklava, à l’est de Sébastopol. A cette occasion a lieu la « charge de la brigade légère » : le comte de Cardigan, aristocrate incompétent plus soucieux de sa tenue que de stratégie, conduit ses 673 cavaliers à charger les canons russes sabre au clair. C’est une boucherie. Si certains cavaliers atteignent bien les lignes russes, les pertes anglaises sont très lourdes : 118 tués, 127 blessés et 362 chevaux perdus (taux de perte de 36 % pour les hommes et de 54 % pour les animaux). Le responsable, Cardigan, est le premier à fuir le champ de bataille, s’empressant même de regagner son luxueux yacht, le Dryad.
en octobre
Sabordage de l'escadre russe à Sébastopol.
5 novembre
Siège de Sébastopol. Les troupes russes de l'amiral Menchikov sont défaites à la bataille d'Inkerman par les généraux français Bosquet et Canrobert.
14 novembre
Une forte tempête assaille la flotte franco-anglo-turque, groupant 356 navires, sur la mer Noire dans la région de Balaklava, Sébastopol, Eupatoria. Au total, 38 cargos et 3 vaisseaux de guerre alliés sont perdus.
en novembre
Les Russes se réorganisent grâce à l'ingénieur Todleben et aux équipages de la flotte (15 000 hommes), servant comme artilleurs de la forteresse.
2 décembre
Ultimatum autrichien à la Russie : formation d'une alliance de l'Autriche avec le Royaume-Uni et la France.
21 décembre
Un traité commercial et territorial est signé entre la Russie et le Japon. La frontière japonaise nord avec la Russie est fixée dans les Kouriles entre Iturup et Urup. Les implantations coloniales de Sakhaline sont réciproquement reconnues.
dans l’année
Dépréciation du rouble, dont la convertibilité est abandonnée (jusqu’en 1897).
1855
7 janvier
Les gouvernements français et anglais donnent un ultimatum au Piémont : dans les deux jours, le pays doit approuver ou non l’entrée en guerre contre la Russie.
8 janvier
Le roi Victor-Emmanuel II de Piémont confirme la participation du royaume de Sardaigne à la guerre de Crimée.
26 janvier
Traité de Turin : Camillo Cavour engage le royaume de Piémont-Sardaigne dans l’alliance franco-britannique contre la Russie (guerre de Crimée). Il veut renforcer le lien avec la France pour obtenir son aide dans le règlement de la question italienne et redorer le blason de son armée qui a fait piètre figure face aux Autrichiens en 1849.
7 février
Second traité de Shimoda : en Extrême-Orient, l’archipel des Kouriles est partagé entre le Japon et la Russie, qui garde les îles Kouriles du Nord (au total 32 îles). La séparation se fait entre les îles d'Itouroup (Etorofu) et d'Ouroup (Urup). L'île de Sakhaline est une zone tampon n'appartenant à aucun des deux pays. Le texte prévoit également l’ouverture de trois ports japonais pour l’approvisionnement des navires russes ainsi que l’établissement de relations diplomatiques.
L’étudiant Ernst Burow fonde à Königsberg [Kaliningrad] le plus ancien club de voile allemand, le Segelclub Rhe [aujourd’hui établi à Hambourg].
17 février
Défaite russe à la bataille d’Eupatoria : le général Stephan Khroulev espérait prendre par surprise ce port de l’ouest de la Crimée mais ses 19 000 soldats se sont retrouvés rapidement sous un déluge de feu avant d’être repoussés par les 35 000 Turcs du général Omer Pacha, avec le soutien de la flotte franco-britannique. Les Russes laissent sur le terrain 750 morts.
2 mars
Décès au palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg de Nicolas Ier, à l’âge de 59 ans. Selon certains il se serait suicidé en apprenant la nouvelle de la défaite russe à Eupatoria. Son fils Alexandre II (37 ans) lui succède.
en avril
Nikolay Muravyov, conscient des faiblesses et insuffisances dans les défenses de la ville, fait évacuer la garnison de Petropavlovsk, dans le Kamtchatka.
7 juin
Prise du Mamelon Vert à Sébastopol par les Alliés.
17 juin
Les Franco-Britanniques procèdent à un puissant bombardement de la place de Sébastopol.
28 juin
Décès du général Fitzroy Somerset, 1er Lord Raglan, commandant des forces britanniques en Crimée, à l’âge de 67 ans.
nuit du 6 au 7 juillet
Trois navires britanniques ont bombardé pendant neuf heures le monastère russe de Solovetsky, situé sur la mer Blanche.
en juillet
Début du siège de Kars en Turquie par les Russes.
6 août
Une flotte conjointe franco-britannique de 77 navires (dont 10 navires de ligne) jette l'ancre au large de la forteresse russe de Sveaborg [aujourd’hui Suomenlinna], près d’Helsinki, dans le grand-duché de Finlande.
9 août
Début de la bataille de Sveaborg [Suomenlinna] : la flotte alliée des amiraux Dundas et Pénaud bombarde la place russe, défendue par 1 500 canons et 15 000 hommes sous les ordres de l’ingénieur Alexeï Sorokine. Les obus français et britanniques causent d’importantes destructions, notamment sur les quais et à l'arsenal.
11 août
Fin de la bataille de Sveaborg : 18 500 obus ont été tirés sur la forteresse en 46 heures. 55 ou 62 Russes ont été tués et environ 200 blessés.
13 août
La flotte franco-britannique des amiraux Dundas et Pénaud quitte la zone d’Helsinki.
16 août
Dans le sud-ouest de la Crimée, une armée de 58 000 Russes commandés par le prince Mikhaïl Gortchakov mène un assaut contre les lignes alliées à Traktir, sur le fleuve Tchernaïa (Tchorna), pour tenter de soulager Sébastopol. Mais les défenseurs (18 000 Français, 10 000 Ottomans, 9 000 Sardes) des généraux Aimable Pélisier, Osman Pacha et Alfoso La Marmora repoussent l’attaque : 2 273 Russes ont été tués (parmi lesquels 3 généraux, dont N. A. Read), 1 742 sont portés disparus et 4 000 ont été blessés. Les pertes alliées s'établissent à 1 700 tués, blessés ou disparus (200 membres du contingent sarde, dont le général Montevecchio).
7 septembre
Bataille de Malakoff. Celle-ci se termine par une victoire française, sous les ordres du général MacMahon, et par la mort des tous les amiraux russes : Pavel Nakhimov, Vladimir Istomin, et Vladimir Kornilov. Le zouave français Eugène Libaut parvint à hisser le drapeau français en haut de la forteresse russe.
8 septembre
MacMahon enlève l'ouvrage de Malakoff (point central de la défense de Sébastopol). Le général Bosquet est grièvement blessé par un éclat d'obus lors de l'assaut définitif.
lundi 10 septembre
Les Russes évacuent Sébastopol après 332 jours de siège. Le maréchal français Pélissier s'en empare. Les Russes annoncent leur volonté de résister à outrance au nord de la Crimée, mais les caisses sont vides (les banques payent en papier ; le public refuse la monnaie-papier du gouvernement). De leur côté, malgré cette victoire, les alliés ne savent toutefois pas comment atteindre la Russie dans ses forces vives.
mardi 11 septembre
Victoire franco-sarde à la bataille de la Chernaya.
22 septembre
Le général français François Achille Bazaine est nommé commandant supérieur de la place de Sébastopol.
21 novembre
La Suède signe avec la France un traité qui laisse prévoir une offensive combinée en Baltique. Alexandre II craint un débarquement à Saint-Pétersbourg.
21 ou 26 novembre
En Arménie, le général russe Mouraviev oblige l'Anglais Williams à capituler dans Kars, après un long siège. Alexandre II présente ce succès comme une revanche de Sébastopol, lui permettant d'ouvrir des négociations.
29 décembre
Ultimatum autrichien à la Russie en faveur de la paix.
dans l’année
Première pénétration russe dans le khanat de Kokand, en Ouzbékistan.
Agitation paysanne en Ukraine, provoquée par les appels de miliciens pour la Crimée.
1856
18 janvier
Fin de la guerre de Crimée.
1er février
Les délégués français, britanniques, turcs et russes se réunissent à Vienne pour la conférence mettant fin à la guerre de Crimée.
25 février
Ouverture au Quai d’Orsay, sous la direction du ministre français des Affaires étrangères (Alexandre Colonna-Walewski), du Congrès de Paris réunissant des représentants de tous les belligérants de la guerre de Crimée (Autriche, France, Grande-Bretagne, Russie et Empire ottoman) afin de négocier la paix.
30 mars
Traité de Paris entre la Russie et l’empire Ottoman imposé par les puissances occidentales. Marquant la fin de la guerre de Crimée, il brise l'isolement de la France, place l'Empire ottoman sous la garantie des puissances européennes, et neutralise la mer Noire et les Détroits : interdiction aux Russes de conserver une flotte en mer Noire et des bases sur ses côtes. La Moldavie et la Valachie sont replacées sous la suzeraineté ottomane (les Autrichiens les évacuent dans l’année). Le sud de la Bessarabie est cédé à la Moldavie par les Russes. La navigation sur le Danube est internationalisée et contrôlée par une « Commission européenne du Danube » siégeant à Galatz. Charles XV de Suède obtient la démilitarisation des îles Åland par la Russie. La guerre a entraîné la mort de 100 000 à 200 000 Russes, de 95 000 Français (dont 20 000 au combat), 22 000 Britanniques (2 800 au combat) et 2 200 Piémontais (200 au combat).
8 avril
Clôture du Congrès de Paris.
11 avril
Le tsar se prononce pour une réforme du servage.
16 avril
Déclaration internationale interdisant la « course en mer » : réunis à Paris, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, l'Autriche, la Sardaigne et la Turquie, réunis à Paris, signent une déclaration d'abolition des corsaires.
16 mai
Création au Théâtre impérial de Saint-Pétersbourg de Roussalka, opéra en trois actes d’Alexandre Dargomyjsky, sur un livret de l’auteur d’après le poème de Pouchkine. Interprètes : Petrov, Bulachova, Leonova.
en mai
Amnistie en Sibérie de plusieurs milliers de Polonais déportés.
26 août
Alexandre II est couronné dans la cathédrale Dormition du Kremlin, à Moscou.
13 décembre
Décès du général Paskievitch, gouverneur général russe de Pologne.
dans l’année
Le prince Alexandre Gortchakov est nommé ministre des Affaires étrangères. Il succède à Karl Robert, comte von Nesselrode.
Multiplication des soulèvements paysans (80 par an en moyenne entre 1855 et 1861).
Assouplissement des mesures discriminatoires à l’encontre des juifs : abolition de la mobilisation d’enfants juifs, dérogation à l’obligation de résidence dans les provinces occidentales.
Constitution à Saint-Pétersbourg d’un comité de secours aux Slaves. La Russie, après son recul dans les Balkans au lendemain de la guerre de Crimée, entend mener une politique panslaviste plus active pour développer le sentiment national en Autriche-Hongrie et dans l’Empire ottoman.
1857
en janvier
Comité secret pour l’étude d’un projet de libération des serfs en Russie.
14 février
La peine condamnant l’écrivain anarchiste Bakounine à la réclusion à perpétuité est commuée en déportation en Sibérie.
1er juillet
Publication à Londres de Kolokol (la Cloche), un périodique portant la parole de l’opposition russe, édité par Herzen et Ogarev.
2 septembre
Fiodor Ghosh fonde à Saint-Pétersbourg, dans le quartier de Vyborg, une usine de fabrication de tuyaux en fer et en cuivre [Krasny Vyborzhets à partir de 1922].
24 septembre
Le tsar de Russie Alexandre II, accompagné de son épouse Marie, de sa sœur Olga et de son beau-frère Karl, arrive en train à Feuerbach, près de Stuttgart (Wurtemberg). Ils s’installent avec leur entourage à la Villa Berg.
25 septembre
L’empereur des Français Napoléon III arrive à son tour à Stuttgart, avec un train spécial en provenance de Paris. Il s’installe au palais résidentiel. Début de l’entrevue des deux empereurs, organisé à l’initiative du roi Guillaume Ier de Wurtemberg. Des fêtes somptueuses sont données, ainsi que des dîners de gala et des soirées à l’opéra. D’autres têtes couronnées sont également présentes dans la capitale du Wurtemberg, dont la reine Sophie des Pays-Bas et la reine grecque Amalie.
28 septembre
Les empereurs Alexandre II et Napoléon III et le roi Guillaume Ier de Wurtemberg (qui a fêté ses 76 ans la veille) font une apparition spectaculaire au Cannstatter Volksfest, un grand festival folklorique organisé dans la banlieue de Stuttgart.
29 septembre
Fin de l’entrevue des deux empereurs à Stuttgart. Les négociations menées à cette occasion par les deux ministres des Affaires étrangères, le prince Gorchakov et le comte Walewski, aboutissent un an après la fin de la guerre de Crimée à un rapprochement franco-russe dirigée contre l’Autriche : Saint-Pétersbourg sort de son isolement et Paris obtient la promesse de la neutralité russe en cas de conflit avec les Autrichiens en Italie.
en décembre
Des comités provinciaux de la noblesse sont chargés d’élaborer des propositions sur le thème de la libération des serfs russes.
dans l’année
Adoption d’un tarif douanier libéral en Russie.
Création de la Société principale des chemins de fer russes. Première vague d’équipement ferroviaire, fondée sur l’appel à des capitaux privés.
1858
23 mars
Alexandre M. Kniajevitch succède à Piotr F. Brok comme ministre des Finances de la Russie.
28 mai
Par un traité signé à Aigun, en Mandchourie, le général russe Nicolas Mouraviev, gouverneur de la Sibérie orientale, impose à la Chine la cession de la rive gauche du fleuve Amour (soit 2 500 000 km²) en échange de leur soutien contre les rebelles Taiping. Le fleuve Amour devient la frontière, le territoire entre l'Oussori et la côte un condominium sino-russe.
30 mai
Consécration à Saint-Pétersbourg, en présence de l’empereur Alexandre II, de la cathédrale orthodoxe Saint-Isaac. Inspirée de la cathédrale Saint-Paul de Londres, elle est la troisième plus grande cathédrale d’Europe. Sa construction, réalisée dans les styles néoclassiques et néobyzantins selon les plans de l’architecte français Auguste de Montferrand, a duré 40 ans.
en mai
Napoléon III ouvre à Paris une conférence des représentants de sept puissances (France, Royaume-Uni, Autriche, Prusse, Russie, Sardaigne et Turquie) qui doit donner une constitution aux principautés roumaines.
de mai à juillet
Guerre Mahtra dans le gouvernorat d’Estonie : des paysans se révoltent contre le servage, officiellement aboli en 1816.
25 juillet
Libération des paysans des apanages (domaines de la famille impériale) en Russie.
7 ou 19 août
La Convention européenne de Paris octroie un nouveau statut aux principautés roumaines : elles forment ainsi les « Principautés unies de Moldavie et de Valachie », chacune avec un prince autochtone, un gouvernement et une assemblée élue au suffrage censitaire, mais avec une cour de justice commune ; les privilèges des boyards sont abolis et un nouveau statut des paysans doit être élaboré. La Porte conserve sa suzeraineté et doit approuver l’élection du prince.
22 octobre
Un entretien entre le prince de Svanétie (région sous protectorat russe du nord-ouest de la Géorgie) et des responsables russes tourne mal : Constantin a poignardé lui-même le prince Gagarine, gouverneur de Koutaissi, et trois fonctionnaires.
5 novembre
La Russie profite de l’incident du 22 octobre dernier pour mettre fin à 108 ans d’indépendance de la Svanétie : le dernier prince, Constantin Dadechkéliani (31 ans) est exécuté et son territoire annexé.
dans l’année
Création du Comité principal pour les affaires paysannes (ex-comité secret). En province, discussion de la noblesse sur les modalités de la réforme : libération avec la terre (terres pauvres du Nord) ou sans terre (« terres noires »). Fondation avec approbation officielle du Comité slave de Moscou.
Recensement : l’empire russe compte 75 millions d’habitants, dont 60 millions en Russie d’Europe (55 millions de paysans). Saint-Pétersbourg abrite 500 000 habitants, Moscou 450 000. 22,7 millions de Russes vivent dans le servage (42 %), 20 050 000 paysans libres (dans les mirs), 20 173 000 serfs de domaines privés, 2 019 000 serfs des domaines impériaux (1 500 000 serfs sont domestiques chez leurs propriétaires).
Premier timbre-poste russe.
1859
22 février
Le compositeur César Cui présente pour la première fois son opéra Le Fils du mandarin, dans l’appartement de ses beaux-parents à Saint-Pétersbourg. Mussorgsky joue le rôle du mandarin et Malvina celui de la ville de l’aubergiste.
3 mars
La France se concilie la neutralité russe en cas de guerre avec l’Autriche.
en mars
Travaux des comités provinciaux sur le statut des serfs.
22 juin
Ivan V. Furugelm remplace Stepan Voïevodski comme gouverneur de la Compagnie russe d’Amérique.
26 août
Offensive russe au Daghestan : les rebelles, révoltés depuis 25 ans, sont vaincus à Gounib. Capitulation de l’imam Samuel Chamil, chef spirituel et militaire des rebelles tchétchènes ; il est exilé dans la région de Moscou. La Russie entreprend la colonisation du territoire tchétchène.
dans l’année
Poursuite de la pacification de la Circassie (jusqu’en 1864) : 400 000 Circassiens émigrent en Turquie.
Nouvelle forme d’agitation paysanne : « campagnes de tempérance » contre les abus des employés des débits de boisson.
Fondation de la Société musicale russe (Rubinstein).