samedi 1er janvier
Le ministère des Postes introduit les codes postaux (zip) à quatre chiffres.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 janvier
La RAF a bombardé Berlin. Le bilan est peu élevé : 79 morts. Sur 421 appareils britanniques, 28 ont été abattus, faisant 138 morts. Les pompiers berlinois ont perdu nombre de leurs véhicules dans les flammes et sous les pans de murs effondrés.
dimanche 2 janvier
Dans le sud de la France, un commando des groupes francs des MUR s’empare des archives de la Gestapo à Toulouse. Celles-ci contiennent les noms des agents de la région et ceux des dénonciateurs. Quatre agents de la Gestapo sont abattus.
nuit du dimanche 2 au lundi 3 janvier
La RAF a monté son deuxième raid nocturne consécutif contre Berlin, lâchant plus de 1 000 tonnes de bombes. Les résultats sont tout aussi décevants que la veille. Seuls 82 logements ont été détruits par les bombes, qui ont fait un total de 36 victimes. 27 Lancaster ont été abattus sur un total de 383 avions, faisant 168 morts parmi les équipages. A la différence de la nuit précédente, les pompiers berlinois sont restés à la périphérie de la ville jusqu’à la fin du raid avant d’intervenir.
mardi 4 janvier
A Rastenburg, Hitler refuse que von Manstein déplace des troupes de la boucle du Dniepr vers le nord.
mercredi 5 janvier
L’Armée rouge s’empare de Berditchev, au sud-ouest de Kiev. Selon un communiqué allemand, « le haut commandement allemand ne compte pas s’accrocher au territoire russe uniquement pour des questions de prestige. Si nos troupes se trouvaient contraintes d’évacuer le sol russe, la question aurait peu d’importance en elle-même ; l’essentiel serait de maintenir le front intact sur toute la ligne ». Cette déclaration semble confirmer que les Allemands s’apprêtent à une retraite majeure.
jeudi 6 janvier
Le premier front d’Ukraine du général soviétique Vatoutine a passé la frontière polonaise d’avant-guerre, lançant une grande offensive depuis Kiev et repoussant les Allemands jusqu’aux portes de Sarny, important nœud ferroviaire sur la ligne Kiev-Varsovie. Selon un communiqué du QG soviétique, près de 3 000 Allemands ont été tués au cours des récents combats et 68 pièces d’artillerie et 83 chars ont été mis hors de combat.
vendredi 7 janvier
Le 10e corps britannique et le 2e corps américain ont réussi à percer la ligne de défense allemande au sud de Rome. Les Alliés ont repoussé les Allemands du Monte Porchia après un combat d’une rare violence. En revanche, la 46e division britannique, toujours bloquée par les nazis à hauteur du Peccia, ne parvient pas à faire traverser à ses chars les eaux de la rivière en crue.
samedi 8 janvier
Les Soviétiques reprennent Kirovograd, nœud ferroviaire et routier.
dimanche 9 janvier
En Italie, le 2e corps américain attaque Cervaro et le mont Trocchio, sur la ligne Gustav.
A Lyon, un attentat contre deux soldats allemands est immédiatement suivi de l’exécution de 22 otages.
L’U-188, parti de Lorient en juin 1943, quitte Penang, en Malaisie, pour rentrer en Allemagne. Il a embarqué à Singapour cent tonnes d’étain, onze de caoutchouc, une demi-tonne de quinine, et de l’opium destiné à Göring.
lundi 10 janvier
En Ukraine, l’Armée rouge coupe la voie ferrée Smela-Kristinovka. Elle anéantit plusieurs divisions allemandes au nord de Kirovograd.
mardi 11 janvier
Le comte italien Ciano, gendre de Mussolini, est exécuté à la prison de Vérone, sur ordre des Allemands.
570 B-17 et B-24 américains bombardent les industries aéronautiques allemandes de Brunswick, Oschersleben et Halberstadt. 60 bombardiers sont abattus par la Luftwaffe.
mercredi 12 janvier
Parvenue sur le Garigliano, la cinquième armée américaine du lieutenant-général Clark commence ses attaques contre la ligne Gustav. La 34e division américaine se dirige vers Cassino, après avoir pris Cervaro. La 3e DIA attaque Sant’Elia.
vendredi 14 janvier
Sur le front de Leningrad, la 2e armée de choc soviétique attaque à partir de la tête de pont d’Oranienbaum. La 59e armée tente d’encercler Novgorod, mais progresse peu.
samedi 15 janvier
Un avion Junkers JU-52/3m de la compagnie allemande Lufthansa s’écrase à Belgrade : les deux pilotes et trois passagers sont tués.
nuit du samedi 15 au dimanche 16 janvier
Le groupe G de la résistance belge, spécialisé dans le sabotage, que dirige Jean Burgers, a procédé à la destruction de nombreux pylônes électriques à travers le pays. Le courant a été coupé simultanément dans tous les grands centres de production belges. Les effets de cette gigantesque interruption du courant électrique se sont fait sentir jusque dans la Ruhr et le nord de la France.
lundi 17 janvier
En Italie, le 10e corps britannique lance l’opération Panther, une offensive le long du Garigliano.
mardi 18 janvier
Les 5e et 56e divisions britanniques établissent des têtes de pont au nord du Garigliano.
mercredi 19 janvier
Le 10e corps britannique du général Richard McCreery a traversé le Garigliano. Appuyé par l’artillerie navale, il a établi des têtes de pont stratégiques sur la rive nord du Garigliano. La ville de Minturno est tombée elle aussi et, plus à l’intérieur des terres, la 56e division a franchi le Rapido. Cependant, le feu nourri des Allemands a empêché la 46e division de poursuivre progression. De plus, le général allemand von Vietinghoff a demandé le renfort de deux divisions blindées pour consolider ses positions.
A Leningrad, les Allemands battent en retraite dans la soirée. Des colonnes de soldats soviétiques investissent les rues dévastées de la ville. Elles se dirigent vers le sud, à Krasnoïe Selo et, par la baie gelée de Kronstadt, vers Oranienbaum, où la poignée de Soviétiques a tenu pendant toute la durée du siège.
Libération de Novgorod par l’Armée rouge (59e armée soviétique).
Tôt dans la matinée, les patrouilles allemandes ont occupé tous les postes de police de Copenhague et désarmé tous les policiers danois, qui sont en état d’arrestation. La scène s’est répétée par tout le pays. C’est le général SS Günther Pancke qui a ordonné cette rafle, après la capture par un patrouilleur allemand d’un navire de réfugiés en route vers la Suède. Les Allemands sont persuadés que la police locale aide les Danois qu’ils recherchent, notamment les Juifs, à s’enfuir à l’étranger.
Dans le sud-ouest de la France, un commando de la Résistance fait sauter l’usine Ratier à Figeac. Elle fabrique 300 hélices à pas variables par semaine, pour la Luftwaffe.
jeudi 20 janvier
La 2e armée de choc et la 42e armée soviétiques font leur jonction près de Ropcha, au sud-ouest de Leningrad. Elles encerclent sept divisions allemandes.
Près de Cassino, la 36e division d’infanterie du major-général Fred Walker lance une attaque sur la rivière Gari afin d’établir une tête de pont à Sant’ Angelo. La zone est défendue par deux bataillons de la 15e Panzergrenadier Division commandée par le général Rudolf Sperl.
nuit du jeudi 20 au vendredi 21 janvier
Pendant une demi-heure, 769 bombardiers de la RAF ont lâché 80 tonnes de bombes par minute sur Berlin.
La Luftwaffe lance l’opération Steinbock (« Capricorne ») : intensification des raids nocturnes de l’aviation allemande sur Londres et le sud de l’Angleterre. Lors de cette première attaque, 447 sorties d’avions, parmi lesquels des bombardiers lourds He 177, ont été enregistrées et trente-deux tonnes de bombes ont été larguées. Néanmoins le prix payé par l’aviation allemande sera très élevé : jusqu’à huit appareils perdus par raid.
vendredi 21 janvier
L’artillerie côtière britannique coule en Manche le forceur de blocus allemand Münsterland à l’ouest du cap Blanc-Nez (Pas-de-Calais).
nuit du vendredi 21 au samedi 22 janvier
A minuit, les Anglo-Américains du 6e corps qui participent à l’opération Shingle (dirigée par le général américain John Lucas) débarquent à Anzio-Nettuno, à cinquante-cinq kilomètres au sud de Rome, pour y établir une tête de pont. La ville est vide : aucune résistance.
samedi 22 janvier
Dans la soirée, près de 50 000 soldats anglo-américains et 3 000 véhicules ont débarqué à Anzio ; treize soldats seulement ont été tués, la plupart par des mines. La route de Rome est ouverte, mais le général Lucas préfère ne pas prendre de risque : assurer la défense de ses têtes de pont avant d’aller plus loin. Au cours de la journée, l’aviation alliée a lâché deux millions de tracts annonçant que la libération de Rome est proche.
Après trois jours de combats, les troupes allemandes d’Italie du général Sperl ont réussi à repousser la 36e division d’infanterie américaine sur le Gari. Les pertes américaines se montent à 2 000 hommes.
L’Armée rouge encercle Vitebsk.
dimanche 23 janvier
Dans la soirée, la Luftwaffe coule le destroyer HMS Janus et endommage le HMS Jervis au large d’Anzio.
lundi 24 janvier
Sept armées soviétiques, dont trois blindées, lancent une grande offensive contre les forces allemandes encerclées au sud-est de Kiev.
A Anzio, les troupes alliées se contentent d’élargir leur tête de pont. La Luftwaffe coule le navire-hôpital Saint David.
mardi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Krasnogvardeisk, au sud de Leningrad.
mercredi 26 janvier
Une meute de dix U-Boote coule trois cargos du convoi JW-56A au large de l’Islande.
Sur la ligne Gustav (Italie), la 3e division algérienne s’empare des hauteurs du Belvédère. La loi martiale est proclamée à Rome.
L’URSS a répliqué aux accusations allemandes concernant sa responsabilité dans le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn, en mettant en cause l’Allemagne. Une commission spéciale soviétique aurait établi que les Polonais étaient encore en vie lorsque les Allemands ont investi la région en juillet 1941.
Suite aux pressions économiques britanniques et américaines, l’Argentine rompt ses relations diplomatiques avec l’Allemagne, l’Italie et le Japon.
Un tribunal londonien a condamné à mort Oswald Job pour espionnage au profit de l’Allemagne. Il a été démasqué grâce à un agent double dont le nom de code est Libellule.
jeudi 27 janvier
L’Armée rouge a libéré Leningrad. Le général Leonid Govorov, qui a organisé et commandé l’assaut final, a annoncé dans un ordre du jour que les derniers soldats Allemands ont abandonné leurs positions au sud de ma ville. Il a ajouté qu’en douze jours de combats, l’Armée rouge a pris 700 redoutes ennemies et contraint l’ennemi à reculer sur une distance de 60 à 100 kilomètres. Le siège de la ville aura duré 872 jours et fait plus d’un million de morts civils et 150 000 soldats tués. Les soldats soviétiques déferlent à présent vers l’Ouest à la poursuite du groupe d’armées Nord du maréchal von Kuchler, dont l’infériorité en effectifs, en armement et en avions est patente.
vendredi 28 janvier
Première à Berlin, dans les cinémas Ufa-Palast Königstadt et Tauentzien, du film Ce diable de garçon (Die Feuerzangenbowle), une comédie réalisée par Helmut Weiss d’après le roman éponyme d’Heinrich Spoerl et Hans Reimann, avec Heinz Rühmann, Karin Himboldt, Paul Henckels et Erich Ponto. Le ministre de l’Education Bernhard Rust avait réclamé l’interdiction du film mais le réalisateur ayant réussi à convaincre Göring (puis Hitler) dans le Repaire du Loup, Goebbels a finalement autorisé sa projection.
samedi 29 janvier
En reprenant Tchoudovo, les Soviétiques contrôlent désormais totalement la voie ferrée Leningrad-Moscou.
763 bombardiers américains attaquent le centre industriel de Francfort. 700 civils sont tués, mais 29 avions sont abattus.
Au large d’Anzio, le croiseur léger britannique HMS Spartan est coulé par une bombe planante téléguidée Henschel Hs 293 A larguée par un avion allemand. Quarante-six marins sont tués et quarante-deux autres blessés.
Dans le Vercors (Alpes françaises), un assaut allemand sur le maquis de Maleval entraîne l'anéantissement de la section Eysseric tout entière : trente-et-un résistants sont tués.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier
A Anzio, la 24e brigade anglaise des Guards s’est heurtée à une âpre résistance du 29e régiment de Panzergrenadieren, retranché dans le hameau de Carroceto.
Un bombardement aérien américain de Francfort a causé la mort de la princesse Marie Alexandra de Bade. Epouse du prince Wolfgang de Hesse, elle a été tuée avec sept autres femmes dans l’effondrement de la cave où elles avaient trouvé refuge. La princesse avait quarante-et-un ans.
dimanche 30 janvier
Début de la bataille de Cisterna dans la poche d’Anzio : sous les ordres du général Lucas, la 3e division d’infanterie, soutenue par les parachutistes et les rangers, tente de rompre les défenses allemandes avant l’arrivée de renforts germaniques.
En Italie, raid américain sur les bases de la Luftwaffe dans la vallée du Pô.
lundi 31 janvier
Après quelques jours de réussite, les Alliés sont en difficulté sur la plage d’Anzio. Au lieu d’avancer sur Rome, ils n’ont pu lancer que quelques attaques limitées, qui leur ont causé de lourdes pertes. Le maréchal allemand Kesselring a fait venir des renforts d’un peu partout en Italie, pour encercler les têtes de pont alliées.
en janvier
Arrestation du juriste Helmuth James, comte von Moltke, l’un des fondateurs du cercle de Kreisau qui est démantelé.
mardi 1er février
A Anzio, après avoir essayé en vain de dégager les Rangers, luttant à 900 mètres de Cisterna, la 3e division américaine décide de s’installer sur la défensive près d’Isola Bella.
A Varsovie, une bombe posée par des partisans polonais tue le général SS Franz Kutschera, chef de la Gestapo locale.
mercredi 2 février
Début de la bataille de Narva. L’Armée rouge (200 000 hommes, 2 500 canons, 125 chars et 800 avions) franchit la frontière du nord-est de l’Estonie et se heurte durement aux défenses allemandes (123 541 hommes, dont des milliers d’Estoniens, 32 chars et 137 avions). Au sud-est de l’Estonie, les Soviétiques s’emparent de Vanaküla.
Dans la soirée, l’artillerie allemande pilonne les positions alliées à Anzio.
En représailles à l’attentat de la veille, 100 otages sont exécutés à Varsovie.
Pierre Laval a cédé aux exigences allemandes : les ouvriers français envoyés de force outre-Rhin seront plus nombreux, les limites d’âge ayant été repoussés. Tous les hommes de 16 à 60 ans et toutes les femmes sans enfant de 18 à 45 ans peuvent être réquisitionnés. Selon le code du STO, Laval doit envoyer en Allemagne un million d’ouvriers d’ici au mois de juin. Le nouvel accord a été signé avec Fritz Sauckel. Cette mesure va à l’encontre de la politique de Speer, le ministre allemand de l’Industrie, qui juge plus efficace d’utiliser la production des usines en France plutôt que de faire venir les ouvriers français en Allemagne. Il a d’ailleurs interdit l’envoi dans le Reich de certains d’entre eux : ceux qui travaillent dans un certain nombre d’entreprises répertoriées, dites Speerbetriebe.
Staline autorise l’aviation américaine à utiliser six bases soviétiques pour les bombardements en navette sur l’Europe.
jeudi 3 février
Le maréchal Hugo Sperrle, nouveau MBF (« commandant militaire en France »), signe les nouveaux ordres concernant les « représailles » contre toute attaque visant les troupes allemandes : le village ou le bourg le plus proche sera détruit.
Arrestation à Plogoff (Bretagne) des chefs résistants français pour la zone Nord, Pierre Brossolette et Emile Bollaert, après le naufrage du Jouet des flots. Ils devaient rallier Alger.
samedi 5 février
Sur le front nord, l’Armée rouge occupe Gdov, au bord du lac Peïpous. A l’ouest de Kiev, elle occupe Rovno et Loutsk.
En Italie, les Allemands repoussent les assauts du 2e corps américain contre le mont Cassin et Sant’Angelo.
En France, la Gestapo arrête Michel Hollard, un agent de renseignements opérant sur les sites de lancement des V1.
dimanche 6 février
Le traditionnel cérémonial SS accompagne l’inauguration du foyer Westwald, à Lamorlaye, près de Chantilly dans la région parisienne. L’opération est toutefois entourée d’une relative discrétion, car ce foyer Lebensborn, le seul qui ait été ouvert en France, doit rester inconnu du public. Dans ce centre, qui fonctionne depuis un an, plusieurs enfants sont déjà nés. Les femmes qui « travaillent » là - françaises, mais aussi néerlandaises, belges et norvégiennes - sont consentantes pour donner leurs enfants à la Grande Allemagne. Les garçons leur seront retirés très tôt pour être envoyés à Munich quelques semaines à peine après leur naissance pour y recevoir une éducation nazie. Les pères sont tous SS ou membres des services de sécurité.
lundi 7 février
Les Allemands déclenchent une contre-offensive contre la tête de pont d’Anzio.
mardi 8 février
Sur le 3e front d’Ukraine, les Soviétiques reprennent Nikopol, centre vital de production de manganèse.
Le sous-marin britannique HMS Sportsman coule au nord de la baie crétoise de Souda le navire marchand allemand SS Petrella, qui transportait des prisonniers de guerre italien : 2 670 d’entre eux sur 3 173 meurent noyés. Leurs gardes allemands avaient refusé de les libérer, allant même jusqu’à ouvrir le feu sur ceux qui tentaient de s’échapper…
nuit du mardi 8 au mercredi 9 février
A Limoges (centre de la France), douze bombardiers Lancaster du groupe 617 de la RAF dévastent l’usine de moteurs d’avion Gnome et Rhône.
mercredi 9 février
Les généraux Koniev et Malinovski commencent à liquider la 8e armée allemande à Kirovograd.
samedi 12 février
L’Armée rouge continue son offensive sur le front de la Baltique, malgré la résistance acharnée des Allemands. Hitler a remplacé le maréchal von Küchler par le général Model, spécialiste des blindés, et lui a envoyé des renforts pour tenir le front. Néanmoins, la 2e armée de choc soviétique a pris d’assaut Kingisepp et atteint Narva, sur le golfe de Finlande. A 135 kilomètres au sud de Leningrad, l’Armée rouge a atteint le village de Louga et marche sur Pskov.
A Anzio, les Alliés ont été repoussés à 5 kilomètres à l’intérieur de leur dernière ligne de défense. 72 000 hommes et 18 000 véhicules sont cloués sur place. La 14e armée du général von Mackensen reçoit des renforts tous les jours et se retrouvera bientôt forte de 10 divisions contre 5 pour les Alliés.
La 34e division américaine est arrêtée à 270 mètres de la ville de Cassino par les Allemands. La 4e division indienne commence à relever les troupes américaines.
A Rastenburg, Hitler fusionne l’Abwehr avec le service de sécurité de Himmler.
Un responsable nazi a écrit au secrétaire aux Affaires culturelles, Alfred Rosenberg, pour lui demander de faire la chasse au jazz et à toutes les autres formes d’influences anti-allemandes. Les critiques de musique nazis ont déjà commencé leur guerre verbale, traitant le jazz d’ « interminable dépravation » et d’ « appel scandaleux aux bas instincts de la populace ».
dimanche 13 février
Sur le front nord, l’Armée rouge libère Louga et Lyady et avance vers Pskov.
lundi 14 février
En Ukraine, les Soviétiques pénètrent dans la poche allemande de Korsoun. Au nord, la Wehrmacht abandonne la province de Leningrad.
L’It-23, un ancien sous-marin italien armé par un équipage allemand, est coulé dans le détroit de Malacca par le sous-marin britannique HMS Tally Ho.
mardi 15 février
Le monastère du Mont-Cassino est entièrement détruit par les bombardements alliés.
mercredi 16 février
Le 3e corps de Panzer essaie de dégager la poche de Korsoun.
Le général allemand Mackensen lance l’opération « Pêche » contre la poche d’Anzio : 432 pièces d’artillerie pilonnent la tête de pont alliée.
jeudi 17 février
Les Allemands s’enfoncent de 3 kilomètres dans les lignes américaines de la poche d’Anzio. Les avions alliés lâchent mille tonnes de bombes pour les arrêter.
vendredi 18 février
Sur le front nord, la 1re armée d’assaut soviétique reprend Staraïa Roussa.
Hitler ordonne la dissolution de l'Abwehr, le contre-espionnage allemand.
Opération « Jéricho » : attaque aérienne britannique contre la prison d'Amiens, en France. Bilan : Allemands 20 tués et 70 blessés ; prisonniers français 95 tués et 87 blessés ; deux avions anglais détruits ; quelques Français condamnés à mort évadés ; 60 agents de la Gestapo démasqués.
Au large d’Anzio, le croiseur britannique HMS Penelope est coulé par le sous-marin allemand U-410 : 417 membres d’équipage sont tués (dont le capitaine), 206 autres sont secourus.
dimanche 20 février
Début de la « Big Week » (opération « Argument ») : les bombardiers américains et britanniques entament une série d’attaques massives contre l’industrie aéronautique allemande.
En Norvège, sur le lac Tinnsjo, des agents alliés coulent un ferry-boat qui transportait 600 litres d’eau lourde destinés à la recherche atomique allemande.
lundi 21 février
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa disparaît au-dessus de l’île grecque d’Eubée avec trois membres d’équipage et treize passagers à son bord.
mardi 22 février
Bombardement allié en Saxe-Anhalt de la zone ferroviaire et industrielle de la ville de Salzwedel : environ 300 morts.
Chargée d’attaquer la ville allemande frontalière de Clèves, l’aviation américaine bombarde par erreur les villes néerlandaises de Nimègue (800 morts), Arnhem, Enschede et Deventer.
mardi 22 ou mercredi 23 février
Les Soviétiques reprennent Krivoï-Rog (Ukraine) aux Allemands. Il s’agit d’un centre vital pour les gisements de fer et de manganèse.
jeudi 24 février
Lors d’un raid sur la ville allemande de Schweinfurt, onze des 266 bombardiers américains sont abattus.
Le Premier ministre finlandais, allié des Allemands, annonce que son pays est prêt à faire la paix immédiatement avec l’URSS.
vendredi 25 février
Américains et britanniques mettent fin à la « Big Week » (opération « Argument »). En six jours, l’US Air Force a perdu 226 bombardiers lourds, 28 chasseurs et plus de 2 000 hommes (tués ou capturés) et la Royal Air Force 131 bombardiers. Côté allemand, la Luftwaffe a enregistré la perte de 262 chasseurs et 250 hommes, dont 100 pilotes tués au combat. Lors de cette dernière journée, 594 bombardiers de la RAF ont mené notamment un raid sur l’usine aéronautique d’Augsbourg (dont le centre-ville est rasé).
samedi 26 février
Sur ordre des nazis, le réalisateur, artiste de cabaret et acteur juif Kurt Gerron commence le tournage d’un film de propagande sur le camp de concentration de Theresienstadt [Terezin], intitulé Le Führer donne une ville aux Juifs. Censé présenté le camp comme une colonie modèle, le film montrera notamment le chef d’orchestre déporté Karel Ancerl y dirigé une œuvre du compositeur Pavel Haas, lui aussi déporté (la plupart des acteurs et des membres de l’équipe, dont le réalisateur, mourront à Auschwitz).
lundi 28 février
La pilote d’essai Hanna Reitsch propose à Hitler de créer un escadron de bombardiers kamikazes. Refus du Führer.
Arrivée à Mourmansk (URSS) du convoi allié JW-57, composé de quarante-deux cargos et d’un pétrolier. Le destroyer HMS Mahratta a été coulé en chemin, ainsi que deux U-Boote.
mardi 29 février
A Anzio, les Alliés repoussent une attaque allemande sur leur flanc droit.
en février
L'amiral Canaris est démis de sa charge à la tête de l'Abwehr, le contre-espionnage militaire allemand. Walter Schellenberg lui succède.
mercredi 1er mars
L’Armée rouge prend Russaki, près de Pskov.
Rommel fait renforcer le mur de l’Atlantique, en Normandie.
Premier vol à Göttingen du prototype du planeur sans propulsion Horten IX (un moteur sera installé sur les versions suivantes).
jeudi 2 mars
Quinze otages français ont été pendus en public à Nîmes.
vendredi 3 mars
« Pour l’exemple », les Allemands massacrent en France les seize habitants du hameau des Crottes, en Ardèche. Des maquisards y étaient passés quarante-huit heures plus tôt.
samedi 4 mars
En Ukraine, l’Armée rouge repousse les Allemands au-delà du fleuve Boug. La Wehrmacht ne conserve qu’une poche à Ouman.
Bataille d’Anzio : les combats sont suspendus des deux côtés. Les Allemands rassemblent leurs forces et les Alliés réorganisent le front.
Après le succès de la « Big Week », l’US Air Force commence une campagne de bombardement diurne sur Berlin.
A Varsovie, la Résistance exécute vingt agents de la Gestapo.
Le gouverneur Hans Frank déclare dans une réunion de nazis à Cracovie : « les juifs sont une race qui doit être éliminée. Chaque fois que nous en attrapons un. Il doit être exterminé.
dimanche 5 mars
Les Soviétiques déclenchent l’offensive Oman-Botosani dans l’ouest de l’Ukraine, entre Ouman et Kirovogrand [Kropyvnytskyï] : le 2e Front ukrainien de l’Armée rouge d’Ivan Konev (fort de 691 000 hommes, 670 chars et 8 890 canons) enfonce les lignes de la 8e armée allemande de von Manstein (450 000 soldats, 450 chars, 3 500 canons) et avance de cinquante kilomètres.
Les groupes francs de Marseille sabotent l’usine Pechiney de Gardanne. La production française d’alumine est réduite de 25 %.
L’athlète Rudolf Harbig (31 ans), détenteur de plusieurs records de course à pied, trouve la mort sur le front russe.
lundi 6 mars
Au cours d’un raid de jour, 658 bombardiers de la 8e force aérienne américaine larguent 2 000 tonnes de bombes sur Berlin. La Luftwaffe en abat 69.
Début d’une campagne aérienne alliée visant à détruire les communications du nord de la France : les bombardiers de la RAF dévastent la gare de triage de Trappes, à 26 kilomètres à l’ouest de Paris.
mardi 7 mars
3 823 juifs tchèques venant du camp de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
mercredi 8 mars
Hitler signe l’Ordonnance n°11 qui proclame comme « lieux permanents », c’est-à-dire des des « forteresses à défendre » à tout prix, 29 villes situées sur le front de l’Est. Du nord au sud : Tallinn, Rakvere, Jöhvi, Tartu, Pskov, Ostrow, Opochka, Resekne, Polotsk, Vitebsk, Orcha, Mogilev, Borisov, Minsk, Babrujsk, Slutsk, Luninets, Pinsk, Kovel, Brody, Ternopil, Khmelnitsky, Zhmerynka, Vinnytsia, Ouman, Novoukrainka, Pervomayisk, Wosnessensk et Mykolaïv.
Arrestation au Havre (France) des chefs du réseau de résistance « L’Heure H ».
jeudi 9 mars
L’aviation soviétique attaque Tallinn, en Estonie. Les frappes détruisent 8 000 bâtiments, soit un tiers de la ville et la moitié des maisons. Environ 800 personnes sont tuées et 25 000 autres sans-abri.
vendredi 10 mars
En Ukraine, l’Armée rouge prend Ouman, importante base de la Luftwaffe.
Venant d’URSS, le convoi allié RA-57 arrive au loch Ewe (Ecosse) avec un seul navire perdu pour trois U-Boote coulés.
A Mauthausen (Autriche), Adolf Eichmann et ses hommes organisent la déportation des Juifs hongrois au camp d’Auschwitz.
dimanche 12 mars
Dans le sud-est de la Biélorussie, la 35e division d’infanterie allemand du général Richert au nord de Masyr le camp de la mort provisoire d’Osaritschi où seront massacrés en une semaine des milliers de parents « inutiles » des civils réquisitionnés pour le travail (vieillards, handicapés, malades, enfants, etc.
lundi 13 mars
L’Armée rouge reprend Kherson, sur l’embouchure du Dniepr.
mardi 14 mars
Ouverture du procès secret du libraire et éditeur Matthias Lackas et de deux de ses emplouyés, accusés de corruption. L’affaire fait scandale en impliquant des officiers de l’armée et de la Luftwaffe.
mercredi 15 mars
La troisième offensive alliée sur le mont Cassin commence par un bombardement qui détruit la ville de Cassino : 140 civils et 96 soldats alliés sont tués.
Afin de faire diversion, Hitler reçoit le régent hongrois Miklos Horthy au château autrichien de Klessheim, près de Salzbourg, pour de pseudos « réunions de travail ». Au même moment, des unités de la Wehrmacht se rejoignent sur la frontière hongroise.
jeudi 16 mars
863 bombardiers de la RAF ont effectué un raid nocturne sur Stuttgart.
vendredi 17 mars
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire et routier de Doubno.
L’U-371 coule en Méditerranée le transport de troupes américain Dempo : 498 morts.
samedi 18 mars
Fin des négociations au château de Klessheim entre Hitler et l’amiral Horthy. Le régent de Hongrie rentre en train à Budapest, où il a la surprise d’être accueilli par des soldats allemands. Il est menacé d’une occupation dure s’il n’accepte pas d’accueillir volontairement la Wehrmacht et la mise en place d’un gouvernement de collaboration.
Dans les Alpes françaises, les Allemands attaquent le PC régional des maquisards du Vercors à Saint-Julien. Dix résistants sont tués.
dimanche 19 mars
Opération « Margarethe » : le régent Horthy ayant cédé à l’ultimatum, les troupes allemandes occupent sans combat l’ensemble du territoire hongrois, menacé par l’avancée des armées soviétiques.
Fermeture du camp de la mort provisoire d’Osaritschi. En une semaine, plus de 9 000 civils biélorusses ont été tués ou laissés pour mort d’épuisement et de maladie (typhoïde). Selon certaines sources, le bilan pourrait être de 20 000 victimes, un grand nombre de survivants de cette semaine de la mort succombant à leur tour.
lundi 20 mars
Les bases clés ukrainiennes de Moghilev-Podolski et de Vinnitsa sont reprises par l’Armée rouge.
mercredi 22 mars
Berlin annonce la nomination d’un nouveau gouvernement hongrois conduit par Dome Sjotay.
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 mars
La RAF a mené un vaste raid sur Francfort : 816 avions (620 Lancaster, 184 Halifax et 12 Mosquito) ont attaqué la ville en trois vagues à partir de 21 h 45, larguant 500 mines, 3 000 bombes explosives et 1,2 millions de bombes incendiaires. Le centre-ville historique est entièrement détruit par une véritable tempête de feu. Un millier de personnes ont été tuées (dont 150 dans le sous-sol bondé d’une maison) 120 000 sont sans-abri. Les défenses anti-aériennes avaient été trompées par une fausse attaque sur Kassel. 33 avions britanniques ont été abattus.
jeudi 23 mars
L’Armée rouge cerne le quartier général allemand de Tarnopol.
En Ukraine, l’Armée rouge reprend Letichev, dont les 7 500 Juifs (60 % de la population) ont été massacrés par les Allemands.
Echec des assauts menés par sur le Mont-Cassin par les Néo-Zélandais, qui subissent de lourdes pertes. Le général Alexander décide de cesser les attaques frontales.
Au centre de Rome, via Rasella, une bombe dissimulée par la résistance italienne dans une benne à ordure explose, tuant 33 SS qui participaient à une parade.
L’as allemand Wolf-Dietrich Wilcke a trouvé la mort au combat. Son appareil a été abattu par un P-51 Mustang américain près de Schöppenstedt (Basse-Saxe). Agé de 31 ans, il était crédité de 162 ennemis détruits en 732 missions de combat (dont 137 sur le front de l’Est).
Les Allemands commencent à déporter les juifs grecs vers Auschwitz.
nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mars
300 bombardiers lourds de la RAF ont mené un raid sur Berlin.
vendredi 24 mars
Le lieutenant-colonel Herbert Kappler réclame l'exécution de dix otages pour chaque Allemand tué la veille : 335 prisonniers politiques et de droits communs (dont 75 juifs) sont exécutés dans les Fosses Ardéatines, des grottes de la banlieue sud de Rome.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 mars
« Grande Evasion » : 76 aviateurs prisonniers de guerre alliés (d’une douzaine de nationalités, mais majoritairement britanniques) ont réussi à s’évader en Basse-Silésie du Stalag Luft III, près de Sagan [Żagań, Pologne], par un tunnel qu’ils ont creusé à 10 m de profondeur, sur une longueur de 111 m. Ils seront presque tous repris : seuls trois parviendront à s’échapper (Hitler ordonnera que 50 prisonniers repris soient fusillés en violation des Conventions de Genève).
samedi 25 mars
811 bombardiers attaquent Berlin pendant la nuit par grand vent : 72 appareils sont perdus, dont 50 abattus par la Flak.
du samedi 25 au dimanche 26 mars
Les Allemands anéantissent le maquis de résistants français (500 hommes) du plateau des Glières (près d'Annecy) : 102 résistants et de deux à dix Allemands sont tués.
dimanche 26 mars
En Moldavie, l’Armée rouge occupe la ville de Bălți et atteint le fleuve Prout à la frontière roumaine, sur un front de 85 kilomètres de large.
lundi 27 mars
Les troupes soviétiques reprennent Kamenets-Podolski, en Ukraine.
Des troupes allemandes arrivent en Roumanie.
mardi 28 mars
Les troupes soviétiques entrent en Galicie et avancent sur Cracovie.
Les Soviétiques reprennent Mykolaïv dans le sud de l’Ukraine.
Les SS abattent les enfants juifs âgés de moins de 13 ans dans la ville lituanienne de Kaunas.
jeudi 30 mars
A la suite des défaites en Ukraine, Hitler, furieux des succès de l’Armée rouge, limoge les maréchaux von Manstein et von Kleist.
La Royal Air Force a subi ses plus lourdes pertes de la guerre : 95 bombardiers ne sont pas revenus en Angleterre sur les 795 Lancaster, Halifax et Mosquitos qui ont mené un raid sur Nuremberg.
vendredi 31 mars
Discours de Goebbels aux dirigeants du parti nazi sur la « mise en œuvre de la guerre totale ».
Le commandement allemand de la ville de Rome établit un couvre-feu à 16 heures pour les quartiers jugés les plus rebelles à l’occupant (Quadraro, Torpignattara, Centocelle et Quarticciolo).
en mars
Speer lance le Programme des combattants pour la production d’urgence dans l’aéronautique.
Décret d’exécution par balles (Kugerlerlass) : ordre secret de fusiller tous les sous-officiers et officiers soviétiques déportés (plus de 5 000 victimes à Mauthausen).
samedi 1er avril
En Ukraine, l’Armée rouge encercle 40 000 soldats allemands à Skala.
Déporté depuis peu en Allemagne, le jeune comédien français Robert Lynen est fusillé à Karslruhe. Il avait 22 ans.
dimanche 2 avril
Entrée des premières troupes soviétiques en Roumanie. Elles franchissent le Prout et occupent Gerca.
Dans le nord de la France, des résistants fait dérailler à Ascq [Villeneuve-d’Ascq] le train transportant la 12e division Panzer SS, sans faire ni mort ni blessé. En représailles, les SS massacrent 86 habitants de la commune, âgés de 15 à 76 ans.
lundi 3 avril
L’aviation alliée bombarde Budapest.
A Hamm, en Westphalie, un coup de grisou a tué 169 mineurs, dont 113 prisonniers de guerre soviétiques, dans la mine de Saxe, à Heessen.
mardi 4 avril
Premier bombardement allié des raffineries de pétrole roumaines de la région de Bucarest : 28 B-24 américains ont largué leurs bombes sur de nombreuses cibles, touchant également des positions non visées à cause des vents violents. 3 000 civils ont été tués. 7 bombardiers ont été abattus.
Une reconnaissance aérienne des Alliés permet de photographier une partie du camp de la mort d’Auschwitz.
mercredi 5 avril
Après avoir bombardé Bucarest, la 15e force aérienne américaine s’attaque au centre pétrolier roumain de Ploiesti.
Dans le nord de la Grèce (Macédoine), 277 habitants du village de Kleisoura (femmes, enfants et personnes âgées) ont été exécutés par des SS sous les ordres du colonel Karl Schümers, en représailles à la mort de trois soldats tués par des résistants.
jeudi 6 avril
Rafle d’Izieu par la Gestapo de Lyon (France), sous commandement de Klaus Barbie. 44 enfants juifs et sept adultes encadrant sont arrêtés.
vendredi 7 avril
Dans le centre de la France, la Wehrmacht se déplace de Corrèze vers le Limousin afin de poursuivre ses opérations de représailles contre les maquis. Le préfet estime qu’il y a eau 3 000 arrestations en une semaine.
samedi 8 avril
Les Soviétiques déclenchent la reconquête de la Crimée.
L’aviation américaine bombarde l’usine Volkswagen de Fallersleben.
dimanche 9 avril
« Pâques rouges » dans le Jura français : les Allemands déportent 307 habitants de Saint-Claude afin de venger les pertes infligées par les maquisards locaux.
lundi 10 avril
La Wehrmacht évacue la Transnitrie, la Bucovine et la Bessarabie.
Dans la soirée, les détenus juifs slovaques Rudolf Vrba et Alfréd Wetzler réussissent à s’échapper du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau après s’être cachés pendant trois jours. Ils vont réussir à rejoindre la Slovaquie (et rédigeront par la suite un rapport sur les crimes de masse commis par les nazis).
lundi 10 ou vendredi 14 avril
Les Soviétiques de Malinovski reprennent Odessa.
mardi 11 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Kertch.
Dans un ordre à ses commandants, l’amiral Dönitz déclare : « Chaque navire ennemi servant au débarquement constitue une cible d’attaque sous-marine à part entière qu’il convient d’attaquer, y compris au risque de perdre son propre bâtiment ».
Des Mosquito de la RAF bombardent avec précision un immeuble de La Haye occupé par la Gestapo. Les dossiers de déportation de Néerlandais sont détruits.
mercredi 12 avril
Le général Jänecke demande à Hitler l’autorisation d’évacuer la Crimée. Le Führer refuse et ordonne de résister jusqu’au dernier homme.
jeudi 13 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Simferopol aux Allemands.
vendredi 14 avril
Les juifs d’Athènes sont déportés vers Auschwitz.
samedi 15 avril
Au sud-est de Lvov, l’Armée rouge repend Ternopol après un siège de trois semaines.
dimanche 16 avril
En Ukraine, l’Armée rouge franchit le Dniestr à Tiraspol.
du dimanche 16 au lundi 17 avril
600 bombardiers anglo-américains ont mené un raid sur Belgrade : 1 160 civils, 343 soldats italiens et 96 soldats italiens ont été tués et plus de 5 000 civils blessés selon les sources allemandes (plus de 3 000 civils morts selon le gouvernement yougoslave en exil).
lundi 17 avril
Après un mois et douze jours de l’offensive Ouman-Botosani, les Soviétiques remportent une victoire décisive dans l’ouest de l’Ukraine. La 8e armée allemande de von Manstein déplore 45 000 morts et 25 000 prisonniers, mais les pertes soviétiques des forces du maréchal Konev sont également très lourdes (121 204 hommes tués, blessés, disparus).
Opération « Walfisch » : sous le commandement d’Herbert Kappler, les forces allemandes encerclent à 4 h du matin le quartier Quadraro, une zone de la banlieue sud de Rome réputée pour abriter des résistants, des opposants et des insoumis. Les soldats, renforcés par la Gestapo et les SS, entreprennent ensuite une fouille maison par maison : 2 000 hommes âgés de 19 à 50 ans sont arrêtés et conduits à Cinecittà (947 d’entre eux seront déportés dans des camps de travail en Allemagne et en Pologne, d’où seulement la moitié reviendra).
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa est abattu au-dessus de Belgrade par des avions alliés : un des trois pilotes et trois passagers sur quatre sont tués.
mardi 18 avril
Les Soviétiques reprennent Balaklava, près de Sébastopol.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 avril
La RAF bombarde en France les villes de Rouen, Juvisy et Noisy-le-Sec : 1 383 civils sont tués.
mercredi 19 avril
Bombardement de Malines et Louvain (Belgique) par les Alliés.
jeudi 20 avril
La Turquie arrête de livrer du chrome à l’Allemagne.
A Bergen, le cargo néerlandais Voor Bode, chargé de 120 tonnes d’explosifs et de munitions, s’est écrasé contre la forteresse de Bergenhus : l’explosion a provoqué la mort de 102 Norvégiens et 56 Allemands et gravement endommagé des bâtiments du centre historique de Bergen vieux de plus de 800 ans, dont Håkonshallen. La puissance de la déflagration a été telle que sur rive située en face, l’église Nykirken et d’autres maisons de Nordnes ont été endommagées.
vendredi 21 avril
Un avion Douglas DC-3 de la Lufthansa s’écrase à Frederikstad, en Norvège : les trois membres d’équipage et six des dix-sept passagers sont tués.
samedi 22 avril
Sur la côte orientale du Groenland, la station météo secrète allemande de Bassgeiger, établie sur l’île de Shannon, est attaquée par six membres des Patrouilles Sirius danoises. Un lieutenant allemand est tué.
nuit du dimanche 23 au lundi 24 avril
Débarqué la veille de deux voiliers en provenance de Turquie, un commando de 19 membres du Special Boat Service britannique a attaqué la garnison italo-allemande de l’île grecque de Santorin. Une quarantaine de soldats de l’Axe ont été tués ou blessés et 19 autres capturés. Le commando a perdu 2 hommes tandis que 13 civils ont été tués dans une explosion (5 autres Grecs seront exécutés en représailles). Le commando a pu repartir à bord de leurs deux voiliers en emmenant des habitants qui les avaient aidés.
lundi 24 avril
Massacre de Pyrgoi : 368 femmes et enfants ont été tués, brûlé vifs, dans le nord de la Grèce par les SS du colonel Schumers.
mercredi 26 avril
Un commando britannique, dirigé par le major Patrick Leigh Fermor, a capturé en Crète le général allemand Heinrich Kreipe, commandant de la 22e division panzergrenadieren, aussitôt conduit en Egypte.
Trois navires allemands sont coulés en Arctique par des avions des HMS Victorious et Furious.
Un torpilleur des Forces navales de la France libre, la Combattante, coule une vedette lance-torpilles allemande dans la Manche.
Grosse action de la résistance à Brest (France) : 400 000 litres d’essence destinés aux sous-marins allemands sont partis en fumée suite à la destruction des usines Jupiter par un commando de Défense de la France, commandé par Yves Hall.
jeudi 27 avril
Tombé dans une embuscade des partisans grecs de l’ELAS, le général allemand Franz Krech a été tué avec trois autres officiers à Molaoi, en Laconie, dans le sud-est du Péloponnèse.
En France, en représailles à l’exécution de Pucheu, le commandant du camp de Compiègne fait classer comme « Nuit et Brouillard » 1 800 détenus. Ceux-ci, triés parmi les résistants les plus actifs, seront déportés vers les camps de la mort.
nuit du jeudi 27 au vendredi 28 avril
Tragédie durant une opération d’entraînement au débarquement : neuf vedettes lance-torpilles allemandes, parties de Cherbourg afin d’intercepter deux convois, ont perturbé l’opération « Tigre » qui visait à préparer les soldats américains au futur Débarquement. Les navires américains, partis de Portsmouth, n’étaient pas protégés comme de coutume par des corvettes britanniques. En un quart d’heure seulement, 749 hommes (198 marins et 551 soldats) sont tués au large de la plage de Slapton Sands, dans le Devon. Deux bateaux américains ont été coulés. Par manque de coopération entre l’US Army et l’US Navy, beaucoup de GI’s sont morts noyés ou bloqués dans les LST coulés ou encore d'hypothermie (le secret sur ce drame sera gardé pendant quarante ans).
vendredi 28 avril
Incident diplomatique germano-suisse : suite à un problème technique et après avoir abattu deux Lancaster, le chasseur allemand Bf 110 G-4/R 3 de l’oberleutnant Wilhelm Johnen se pose en urgence sur l’aéroport suisse de Zurich-Dubendorf. L’appareil est équipé du nouveau radar de détection de nuit FuG 220 Lichtenstein SN2.
samedi 29 avril
Un commando allemand de trois hommes franchit la frontière suisse pour tenter de récupérer le chasseur qui s’est posé la veille à Zurich. Ils sont rapidement arrêtés grâce à un employé des chemins de fer étonné de voir trois inconnus acheter tour à tour un ticket d’un franc suisse avec un billet de 1 000 francs tout neuf.
fin avril
Les Soviétiques attaquent les frontières roumaine et polonaise.
lundi 1er mai
Staline demande à la Roumanie, à la Bulgarie et à la Hongrie de se retourner contre Hitler.
En représailles à la mort du général Franz Krech, quatre jours plus tôt, les Allemands fusillent 200 prisonniers communistes à Kaisariani, dans la banlieue sud-est d’Athènes. Les exécutions se sont déroulées par groupe de 20.
mardi 2 mai
Le dictateur espagnol Franco est contraint de modifier sa politique vis-à-vis de l’Axe sous la pression des Alliés. Le gouvernement espagnol fait une déclaration de « stricte neutralité » et prend une série de mesures qui marque la rupture avec l'Allemagne : il retire les 14 284 volontaires de la légion Azul restant sur le front russe et réduit à 20 tonnes par mois les livraisons à l’Allemagne de wolfram (utilisé pour la fabrication des charges creuses) ; les agents allemands sont expulsés et le consulat allemand de Tanger fermé.
jeudi 4 mai
Massacre de Mont Sant’Angelo dans les Marches italiennes. A l’ouest d’Ancône, 2 000 soldats allemands et fascistes (équipes de véhicules blindés, canons, mortiers et lance-flammes) attaquent les hauteurs de la ville d’Arcevia : 63 civils (dont une fillette) et partisans sont tués par les Allemands dans les combats ou exécutés après leur capture ; nombre d’entre eux ont été torturés. D’autres habitants d’Arcevia et des villages alentours sont arrêtés et transférés dans des camps.
vendredi 5 mai
Le général Tolboukhine déclenche l’assaut final sur Sébastopol : les Katiouchka bombardent la ville.
En Italie, le général Alexander ordonne aux unités alliées d’enfoncer la ligne Gustav le 11 mai.
Le chef d’état-major national des FFI (résistance française), Dejussieu, dit « Pontcarral », est arrêté à Paris par des agents de l’Abwehr.
samedi 6 mai
1 800 travailleurs réquisitionnés en France sont affectés dans les usines souterraines du camp de Dora à la fabrication des armes secrètes V1 et V2.
lundi 8 mai
Désobéissant aux ordres d’Hitler, le général Schörner fait évacuer les troupes allemandes de Sébastopol.
mardi 9 mai
Hitler appelle sous les armes la classe 1926.
En vue du jour J, l’aviation américaine effectue des raids intensifs sur les bases de la Luftwaffe installées en France. Par ailleurs a lieu un raid allié sur Le Havre (France). La batterie de 380 du Grand Clos est réduite au silence.
Fermeture au trafic maritime de toute la côte nord du Danemark. Le général Haneken, responsable du secteur danois du mur de l’Atlantique, a annoncé que son artillerie ouvrira le feu sur toute embarcation passant à moins de dix milles des côtes.
du mardi 9 au vendredi 12 mai
Les Russes reprennent Sébastopol.
jeudi 11 mai
Victoire en Italie du général français Juin sur le Garigliano : les lignes allemandes (ligne Hitler) sont percées. De son côté, le 2e corps polonais du général Anders lance l’assaut final sur le monastère du Mont-Cassin.
Bombardement de Louvain (Belgique) par les Alliés.
Dans la pièce nazie radiodiffusée Vision d’Invasion, écrite par Koischwitz, l’Américaine Mildred Gillars, voix de la propagande allemande, interprète une mère de l’Ohio qui rêve que son fils meurt dans des conditions horribles à bord du navire le conduisant au Débarquement en France.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai
A 23 h, 1 600 canons alliés ouvrent le feu sur la ligne Gustav, en Italie.
vendredi 12 mai
886 bombardiers américains (forteresses volantes et chasseurs d’escorte équipés de réservoirs supplémentaires) font des raids massifs sur les usines allemandes de carburant synthétique, dans le méga-complexe industriel de Leuna.
Les Alliés avertissent les satellites de l’Axe (Hongrie, Roumanie, Bulgarie) qu’ils subiront des conditions de paix rigoureuses s’ils ne se retirent pas du conflit.
Werner Best, plénipotentiaire du Reich au Danemark, exige que la police danoise prenne en charge la surveillance et la protection de 57 entreprises spécifiques en raison de la hausse des sabotages. Il ajoute qu’en cas de refus, le nombre de policiers sera réduit à 3 000 hommes.
samedi 13 mai
Le général Alexander déclenche une offensive générale sur l'ensemble du front italien à laquelle participe le CEF du général français Juin.
Le torpilleur français (FNFL) la Combattante coule la vedette lance-torpilles allemande S-147 dans la Manche. L’amiral Dönitz perd son second fils, Klaus.
Grâce à un agent de l’Abwehr, le Belge Alfred Dormal, la Gestapo arrête à Clermont-Ferrand le délégué du CFLN en zone sud, Jacques Bingen (après une tentative d’évasion, il se suicidera).
Grand raid de la Gestapo contre le quartier chinois de Hambourg, à Sankt Pauli : 200 hommes armés de mitraillettes ont bouclé les environs de la Schmuckstrasse avant d’arrêter 130 personnes d’origine asiatique, leur confisquant leurs passeports, argents et objets de valeur (elles seront emprisonnées pendant plusieurs mois, souvent battus et torturés, parfois à mort). Des femmes allemandes ont également été interpellées en raison de leur proximité avec la communauté chinoise, notamment en travaillant dans des restaurants.
dimanche 14 mai
Le 13e corps britannique établit une tête de pont en Italie à côté de Sant’ Angelo, sur la rive ouest du Rapido.
L’amiral Dönitz apprend la mort de second fils ; le premier était mort en mai 1943.
Des officiers du renseignement déchiffrent un message codé de Göring. Ils découvrent ainsi une opération visant à tromper les bombardiers alliés en les attirant vers des aérodromes inutilisés.
lundi 15 mai
Début de la déportation massive des 476 000 juifs de Hongrie vers Auschwitz (4 000 déportés par jour).
Les Allemands suppriment tous les trains civils en France. Les attaques aériennes contre le système ferroviaire perturbent les mouvements militaires.
En Italie, la Ire DFL s’empare de San Giorgio à Liri.
mardi 16 mai
Le maréchal allemand Milch ordonne de préparer le bombardement de la Grande-Bretagne avec des bombes volantes FZG-76 [V1].
Le sous-marin allemand U-240 est coulé par un Sunderland.
Alors que les SS avaient prévu l’élimination du camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager), les Sinti et les Roms se révoltent. L’extermination de cette population est repoussée à l’été.
mercredi 17 mai
Les forces alliées s’emparent de Cassino en Italie.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
L’U-241 est coulé par un Catalina de la RAF en mer de Norvège.
Dans le sud-ouest de la Slovénie, des SS incendient six villages dans les collines Brkini.
vendredi 19 mai
En Italie, les troupes américaines occupent Gaète et le mont Grande.
Massacre de Turchino : en représailles à l’attentat commis le 15 mai contre le cinéma Odéon de Gênes, les SS ont exécuté à l’aube 59 otages italiens. Ceux-ci ont été transférés en camion de la prison génoise de Marassi vers Fontanafredda, près du col du Turchino, où elles ont été abattues par groupes de 6. Plusieurs victimes avaient moins de 20 ans et 17 d’entre elles avaient échappé au massacre de Benedicta commis un mois plus tôt.
Suite à un compromis, le chasseur allemand Bf 110 qui s’est posé à Zurich le 28 avril dernier est détruit devant une commission suisse et allemande.
samedi 20 mai
Conformément au compromis germano-suisse et après le paiement de 6 millions de francs or, six premiers chasseurs Me 109 G-6 sont livrés sur l’aéroport de Zurich-Dubendorg par des pilotes allemands habillés en civil. Mais des vices de forme dans la fabrication entraînent des problèmes au bout d’une quinzaine d’heures de vol…
dimanche 21 mai
L’aviation alliée lance l’opération « Chattanooga » en Europe : destruction systématique des cibles ferroviaires.
mardi 23 mai
Les Alliés déclenchent une offensive en Italie à partir de la tête de pont d’Anzio.
Libéré par les autorités helvétiques, le pilote allemand Wilhelm Johnen peut retourner dans son pays, en échange de la réception d’un deuxième lot de chasseurs allemands.
mercredi 24 mai
En Italie, la 3e division américaine atteint Cisterna, dans le secteur d’Anzio. Le 11e bataillon de marche de la 1re DFL enlève Pontecorvo après de violents combats. Hitler autorise Kesselring à se replier sur la ligne César.
jeudi 25 mai
138 870 juifs hongrois ont été déportés à Auschwitz. La moitié a été immédiatement gazée.
samedi 27 mai
En Italie, les Français prennent Amaseno, Castra dei Volsci et Monte Siserno.
Ayant appris par les décodages Ultra que les Allemands y avaient déplacé d’importants renforts, les Alliés abandonnent les plans de largage de parachutistes dans le centre du Cotentin.
dimanche 28 mai
A la suite de dénonciations, le maquis Bir-Hakeim est anéanti par les Allemands à La Parade, en Lozère.
lundi 29 mai
Hitler l’affirme : « Le problème juif sera définitivement réglé avant la fin de l’année ».
mardi 30 mai
Les Américains réussissent à percer la ligne César qui protégeait Rome.
mercredi 31 mai
Reconnu coupable de corruption dans un scandale impliquant également des responsables de l’armée et de la Luftwaffe, le libraire-éditeur Matthias Lackas est condamné à mort (il ne sera pas exécuté).
A Auschwitz, les SS ont récupéré 40 kilos de dents en or sur les juifs hongrois gazés depuis le 17 mai.
en mai
2 000 avions alliés survolent quotidiennement le Reich.
jeudi 1er juin
Fin des opérations « Courage Nord » et « Courage Sud », dont l’objectif est de persuader les Allemands que le débarquement allié aura lieu en même temps en Norvège et dans le Pas-de-Calais.
La BBC diffuse à destination des résistants français le premiers vers de la Chanson d’automne de Verlaine : « Les sanglots longs des violons de l’automne » (le vers suivant doit donner le signal de déclenchement des sabotages).
vendredi 2 juin
Début de l’opération « Forcené » (Frantic) : 130 bombardiers B-17 américains décollent d’Italie du Sud pour bombarder des cibles en Hongrie et en Roumanie, puis atterrir en URSS.
samedi 3 juin
Le maréchal Kesselring ordonne aux dernières troupes allemandes de se retirer de Rome sans résistance.
31 otages sont fusillés par les Allemands dans le bois de Boudan, à Plestan (Bretagne, France).
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
259 bombardiers de la RAF ont attaqué quatre batteries côtières allemandes, une en Normandie et trois dans le Pas-de-Calais.
dimanche 4 juin
La 1re division blindée américaine entre dans Rome, déclarée ville ouverte. La population en liesse fait un accueil triomphal aux Alliés.
Pour la première fois depuis la guerre de 1812, l’US Navy s’est emparé d’un navire ennemi en haute mer : le sous-marin U-505 du commandant Harald Lange a été capturé (avec son journal de bord et son code secret) à l’issue d’un combat avec les destroyers du Task Group 22.3 au large des côtes Atlantique de l’Afrique.
lundi 5 juin
En préparation du Débarquement, un millier d’appareils britanniques larguent 5 000 tonnes de bombes sur les positions allemandes en France, notamment en Normandie.
La BBC diffuse le second vers du poème Chanson d’automne de Verlaine : « Blessent mon cœur d’une langueur monotone ». C’est pour la Résistance le signal de déclenchement des sabotages.
Rommel quitte son QG français pour retourner en Allemagne.
nuit du lundi 5 au mardi 6 juin
Des éclaireurs alliés sont parachutés peu avant minuit pour baliser les zones d’atterrissage des troupes aéroportées : près de Caen, à Bénouville, pour les Britanniques ; autour de Sainte-Mère-l’Eglise pour les Américains. Des éléments du 2e RCP sont parachutés également dans le Morbihan, dans la zone Malestroit - Saint-Marcel : ils ont pour mission, avec l’appui des FFI, d’empêcher les 150 000 soldats allemands présents en Bretagne de passer en Normandie.
mardi 6 juin
Opération « Overlord » : débarquement allié en Normandie : 5 000 navires, 132 000 hommes et 20 000 véhicules. A 6 h 30, la première unité américaine débarque à Sainte-Marie-du-Mont (plage de la Madeleine, rebaptisée Utah Beach). Les pertes du premier jour s'élèvent à : Américains 3 400 tués et disparus, Britanniques environ 3 000, Canadiens 946 (dont 335 tués), Allemands 4 000 à 9 000. Le général Wilhelm Falley, commandant de la 91e Luftlande Infanterie-Division, est le premier général allemand tué au cours du Débarquement.
L’Armée rouge libère la petite ville de Braslaw [nord de la Biélorussie].
mardi 6 ou mercredi 7 juin
Sur ordre d'Hitler, le roi des Belges Léopold III et la famille royale de Belgique sont transférés du château de Laecken à Dresde par les Allemands.
mercredi 7 juin
L’armée britannique (1 division blindée, 2 divisions d’infanterie et 2 brigades blindées) du général Montgomery lance l’opération « Perch », dont l’objectif est de prendre Caen. La ville est défendue par 3 Panzerdivision, 1 division d’infanterie et 1 bataillon de chars lourds sous les ordres du général Schweppenburg.
En violation des conventions de Genève, 23 prisonniers de guerre canadiens ont été exécutés par la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend à l’abbaye d’Andenne, à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, dans la banlieue ouest de Caen.
Trois officiers de la Gestapo ont été tués à Ecaussinnes, dans le Hainaut. En représailles, les Allemands annoncent l’exécution prochaine de 97 prisonniers belges (grâce à l’intervention de la chimiste chinoise Qian Xiuling, le général Falkenhausen acceptera de ne pas appliquer l’ordre d’exécution, ce qui lui vaudra d’être jugé à son tour).
du mercredi 7 au jeudi 8 juin
Libération de Bayeux (Normandie).
vendredi 9 juin
Les Alliés libèrent Chieti, dans les Abruzzes. Les Allemands avaient évacués la ville la veille.
Libérée la veille par les FTP, la ville de Tulle, en Corrèze (France), est réoccupée par la division SS Das Reich du général Lammerding. En rétorsion, 3 000 hommes sont raflés et rassemblés dans la manufacture d’armes. 99 d’entre eux sont pendus aux balcons de la ville et 149 désignés pour être déportés (101 mourront).
Les Alliés larguent 1,5 million d’exemplaires « billets de reddition », les « surrender pass », invitant les soldats allemands à se rendre, le billet - portant les sceaux des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne - servant de sauf-conduits.
samedi 10 juin
Début dans l’ouest de la Normandie de l’attaque des parachutistes américains contre la ville de Carentan.
En France, les SS de la division Das Reich massacre les habitants du village d'Oradour-Sur-Glane : 634 morts.
Massacre de Distomo. Représailles de SS contre les civils de ce village grec de Béotie : 218 personnes ont été tuées.
dimanche 11 juin
Bataille du Mesnil-Patry : dans le Calvados, la 12e Panzerdivision repousse une importante attaque canadienne (Queen’s Own Rifles of Canada et 1er Hussards). Les Nord-Américains déplorent 116 morts ou portés disparus, 35 blessés, 22 prisonniers et 51 chars détruits). En violation des lois de la guerre, sept prisonniers canadiens ont été sommairement exécuté après le retrait de leurs forces.
395 000 alliés à pied d'œuvre en Normandie.
lundi 12 juin
Bataille de Carentan : à cours de munitions, les forces allemandes doivent se retirer de la ville.
Le général allemand Erich Marcks (53 ans), commandant du 84e corps d’armée en Normandie, est tué à Hébécrevon [aujourd’hui à Thèreval], près de Saint-Lô, après l’attaque de sa voiture par des avions.
mardi 13 juin
La bataille de Carentan n’est pas terminée : la 17e Panzer grenadier division SS Götz von Berlinchingen contre-attaque les positions de la 101e division aéroportée américaine.
1 500 Allemands attaquent le maquis français du Vercors (France). Bombardement de Poitiers (France).
Exploit du chef de char allemand Michael Wittmann en Normandie au cours de la bataille de Villers-Bocage contre la 7e DB britannique : avec son Tigre 1, il a détruit dans la journée 14 tanks, 15 transports et 2 canons anti-char.
Un premier missile V1 (Fieseler Fi 103), l’une des « armes secrètes de représailles » d’Hitler, frappe Londres.
Une fusée allemande A-4 (V2) s’écrase en Suède. Les débris sont récupérés pour être étudiés par les militaires suédois.
mercredi 14 juin
Grâce à des renforts de la 2e division blindée, les parachutistes américains reprennent définitivement la ville de Carentan. Les forces allemandes sont en déroute.
Après plusieurs échecs, l’armée britannique doit abandonner l’opération « Perch » dont l’objectif était de prendre la ville de Caen. En une semaine, les Alliés déplorent 5 625 tués ou blessés et la perte de 38 chars, les Allemands 6 280 tués ou blessés et la perte de 131 chars, 82 halftracks et 194 autres véhicules (Caen ne sera libérée que le 20 juillet).
Bombardement du Havre (France) : 200 bombes sur la ville, 1 000 sur le port.
jeudi 15 juin
4 000 Allemands, soutenus par l'artillerie, attaquent le maquis du Vercors.
vendredi 16 juin
1 488 travailleuses de la ville de Gênes sont déportées vers le camp autrichien de Mauthausen.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 juin
Vers 4 heures du matin, 10 000 Français (1re armée commandée par le général de Lattre de Tassigny), soutenus par l'US Air Force, attaquent l'île d'Elbe, défendue par 2 500 Allemands et 500 Italiens. Le débarquement a été précédé par l'opération Brassard : des commandos avaient neutralisés les batteries d'artillerie les plus dangereuses, dont celle d'Enfola.
samedi 17 juin
Hitler rencontre ses généraux dans un bunker près de Soissons (France), puis repart pour Berchtesgaden lorsqu’un V1, en panne, tombe près du bunker.
Destruction dans le centre de la Grèce (à l’ouest de Lamia) du village d’Ipati. 28 habitants sont exécutés sur ordre du colonel SS Karl Schümers.
dimanche 18 juin
Les Allemands déclenchent une opération contre les partisans polonais près de Lublin.
A 13 kilomètres à l’ouest de son crime de la veille, le colonel SS Schümers fait brûler le village de Spercheiada et tuer 35 civils.
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le Dresdner SC est sacré pour la deuxième année consécutive, en battant la Luftwaffen-SV Hamburg quatre buts à zéro. Le championnat allemand reprendra mais il n’y aura pas de champion pas avant 1948.
mardi 20 juin
Prise de l'île d'Elbe par la Ire armée française après trois jours d'âpres combats : les Français ont eu 207 tués, 51 disparus et 636 blessés ; les Britanniques 35 tués, une centaine de blessés ; les Allemands ont perdu plus de 700 tués et 2 360 prisonniers.
Une fusée allemande V2 lancée à la verticale depuis l’île de Greifswalder Oie, en mer Baltique, est devenue le premier objet fabriqué par l’homme à franchir la ligne Karman, symbolisant la frontière de l’espace. Elle a atteint une altitude de 174,6 kilomètres.
jeudi 22 juin
A l’occasion du troisième anniversaire de « Barbarossa », les Soviétiques déclenchent l’opération « Bagration » : sous les ordres de Joukov et Vassilievski, l’Armée rouge (2 300 000 hommes, 24 000 canons, 4 080 blindés et 6 334 avions) lance une offensive générale vers la Biélorussie, sur un front de 1 000 kilomètres, contre le groupe d’armées Centre de la Wehrmacht (4e armée, 3e panzer, 9e armée), forte de 800 000 hommes, 9 500 canons, 553 blindés et 839 avions et commandée par le maréchal Ernst Busch.
Von Ribbentrop promet des troupes pour convaincre les Finlandais de rester en guerre aux côtés du IIIe Reich.
A Copenhague, les groupes de résistance danois BOPA, Holger Danske et Korps Aagesen réussissent à faire sauter l’unique usine d’armement du Danemark, Riffelsyndikatet, avec 400 kilos d’explosifs.
En représailles au meurtre de deux médecins allemands dans un bar de la ville italienne, 40 habitants ont été regroupés et tués à la mitrailleuse à Gubbio (à 40 km au nord-est de Pérouse), près de l’église de la Madonnna del Prato.
vendredi 23 juin
Les généraux soviétiques Tcherniakovski et Zakharov attaquent sur le front Vitebsk-Zhlobin.
Une visite d’inspection danoise est organisée au camp de concentration nazi de Theresienstadt, en Tchéquie, où des juifs danois sont internés (cette visite sera utilisée par la direction du camp à des fins de propagande).
samedi 24 juin
Massacre de Bettola, à 14 km au sud de Reggio d’Emilie : après une tentative ratée de partisans italiens pour faire sauter un pont de la route nationale 63 à Vezzano sur Crostolo, des soldats allemands tuent 32 civils en représailles.
dimanche 25 juin
Sous les ordres du vice-amiral Morton Deyo, une importance force navale américano-britannique (3 cuirassés, 2 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers et 11 destroyers) bombarde pendant plusieurs heures les batteries côtières allemandes défendant Cherbourg. Les ravages de l’artillerie alliée doivent permettre à l’offensive terrestre américaine de progresser vers le port.
Plénipotentiaire du Reich au Danemark, Werner Best impose un couvre-feu et une interdiction de réunion entre 20 h et 5 h du matin.
du dimanche 25 au lundi 26 juin
Bataille d’Osuchy : 30 000 soldats allemands commandés par le général Friedrich Altrichter ont vaincu 1 200 résistants polonais dans la forêt de Solska, entre Lviv et Lublin. La Résistance a perdu environ 400 hommes.
mercredi 28 juin
L’Armée rouge libère Moguilev, en Biélorussie.
Une grève générale est déclenchée à Copenhague.
jeudi 29 juin
Après 23 jours de combat, les Américains du général Bradley s’emparent du stratégique port normand de Cherbourg. Des poches de résistance allemandes vont encore durer un à deux jours. Sur environ 40 000 hommes, les forces allemandes du général Dollmann déplorent 7 000 à 8 000 morts et 39 000 prisonniers. Côté américain, les pertes sont de 2 800 tués, 5 700 disparus et 13 500 blessés.
A Berchtesgaden, Hitler ne permet pas à ses généraux de lui exposer la situation sur le front de l’Ouest. Il leur promet plus d’armes secrètes et d’avions à réaction.
Formation d’un cabinet pronazi finlandais autour du président Rysti.
En Toscane, les forces allemandes stationnées à Civitella in Val di Chiana (à 18 km à l’ouest d’Arezzo) ont massacré 244 civils dans la ville (115 morts) et les localités environnantes (58 à Cornia et 71 à San Pancrazio di Bucine) en représailles à la mort de deux soldats allemands tués par des partisans. Les maisons ont été incendiées.
Dans le sud-ouest de la France, la commune de Gourdon est victime de la division SS Das Reich : 22 personnes sont fusillées dans cette petite ville du Lot par les membres du quatrième régiment « Der Führer ».
vendredi 30 juin
Un V1 allemand touche le ministère de l’Air, au cœur du Strand, à Londres : 198 morts.
Formation de la première unité expérimentale d’avions de chasse Me 262 Schwalbe (« Hirondelle »).
Les 1 795 juifs de Corfou arrivent au camp d’Auschwitz, après avoir passé 24 jours dans des wagons plombés, sans eau ni nourriture. La moitié sont morts en route. Les survivants sont aussitôt gazés.
samedi 31 juin
Percée décisive du front allemand à Avranches par les blindés américains.
en juin
La Gestapo détruit les différents noyaux de résistance communiste en Allemagne. Leber et Reichwein sont arrêtés.
A l'Est, la Wehrmacht est chassée du territoire soviétique.
samedi 1er juillet
Hitler limoge le maréchal von Rundstedt, commandant des forces du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), après que celui-ci eut recommandé un accord de paix. Von Rundstedt est remplacé par von Kluge. Par ailleurs, le comte Claus Schenk von Stauffenberg est nommé chef d’état-major de l’armée de réserve avec le grade de colonel.
Les Allemands proclament l’état d’urgence au Danemark à cause de la grève générale.
dimanche 2 juillet
Création au Staatsoper de Dresde de Die Hochzeit des Jobs, un opéra comique en qude Joseph Haas sur un livret de Ludwig Strecker fils, d’après Jobsiade de Carl Arnold Kortum.
lundi 3 juillet
En Normandie, la « guerre des haies » est déclenchée par la 1re armée américaine contre les divisions allemandes qui tiennent le sud du Cotentin. Les Britanniques continuent leur offensive sur Caen. Perte de Sienne en Italie.
Sur le front de l'Est, après avoir avancé de près de 130 kilomètres en deux jours, l’Armée rouge libère Minsk, la capitale de la Biélorussie. Sur les 100 000 soldats allemands encerclés, 40 000 ont été tués ou sont portés disparus ; les autres sont blessés ou faits prisonniers.
Le corps expéditionnaire français (CEF) entre dans Sienne, en Italie.
mardi 4 juillet
Massacres commis par les soldats allemands près de Cavriglia, entre Arezzo (à 38 km) et Florence : 94 personnes ont été tuées dans le village de Meleto Valdarno et 73 autres dans celui de Castelnuovo dei Sabbioni.
Les Canadiens prennent Carpiquet, à quelques kilomètres à l'ouest de Caen, en Normandie.
mercredi 5 juillet
Les Allemands évacuent Brest-Litovsk.
Arrestation du social-démocrate Julius Leber, un opposant de toujours au régime hitlérien et l’un des préparateurs de l’attentat du 20 juillet.
jeudi 6 juillet
Après plusieurs jours de combat, l’Armée rouge entre également dans Polotsk, ville de Biélorussie détruite à plus de 90 %. Les Soviétiques reprennent également une autre ville biélorusse, Baranavitchy.
Le maréchal Gerd von Rundstedt est démis de ses fonctions.
En France, au Havre, un résistant isolé, Maurice Leboucher, fait exploser dans la base sous-marine, les torpilles, les réservoirs d'air comprimé, 120 tonnes d'obus et 15 vedettes lance-torpilles. En Ardèche, le maquis de résistant français est décimé par une violente attaque allemande (artillerie, blindés, aviation). Les Allemands attaquent également le maquis de Kerpringent (Bretagne) et lui infligent de lourdes pertes.
vendredi 7 juillet
308 bombardiers B-17 américains larguent 748 tonnes de bombes sur la ville de Leipzig, visant principalement la zone de la gare.
La Royal Air Force britannique déverse sur Caen environ 2 500 tonnes de bombes en vue de l'assaut final prévu le lendemain.
Célèbre photographe de l’Entre-Deux-Guerres, Erich Salomon (58 ans) meurt au camp d’extermination d’Auschwitz.
samedi 8 juillet
En Normandie, les Américains prennent La Haye-du-Puits, après cinq jours de progression lente et coûteuse. Dans la banlieue nord-ouest de Caen, les forces canadiennes s’emparent de l’abbaye d’Andenne, en ruines.
En France, les Allemands attaquent les maquis de résistants français en Franche-Comté, dans le Morvan et près de Lyon ; dans le Limousin, massacre de Magnac-Laval par la milice.
dimanche 9 juillet
Les Britanniques entrent dans Caen. Attaque de Coatrevenez (Bretagne) par les Allemands qui entraîne le décès de onze maquisards.
mardi 11 juillet
Le 19e corps américain commence l'assaut contre Saint-Lô (Normandie).
Grand assaut contre les maquis de résistants français de l'Ain et du Jura. Les Allemands se livrent à des exactions contre les populations civiles (Oyonnax, Bellegarde, Nantua).
En réunion à l’Obersalzberg, le colonel von Stauffenberg décide de repousser l’assassinat d’Hitler.
mercredi 12 juillet
Massacre de Cibeno : à 19 km au nord de Modène, 67 prisonniers politiques détenus au camp de concentration de Fossoli ont été exécutés par des SS sur le stand de tir de Cibeno, un hameau de Carpi. Les victimes sont toutes des hommes âgés de 16 à 64 ans. De la chaux vive a ensuite été répandu sur les corps. Officiellement, il s’agit de représailles au meurtre à Gênes de 7 soldats allemands le 25 juin.
jeudi 13 juillet
Le 3e front biélorusse de Tchernyakhovsky conquiert Vilna [Vilnius, Lituanie]. La situation de l'armée allemande sur le front soviétique est de plus en plus difficile.
En Italie, la progression alliée vers Livourne continue. Le CEF (français) prend San Gimignano.
L'enlisement des troupes alliées en Normandie entraîne la mise au point par le général Bradley d'un nouveau plan d'attaque (opération Cobra à l'ouest de Saint-Lô et opération Goodwood dans la zone de Caen.
vendredi 14 juillet
La Luftwaffe bombarde et incendie Vassieux-en-Vercors, refuge d'une partie de la résistance française. Incendie du village par les Allemands et la Milice : 75 habitants sont massacrés.
dimanche 16 juillet
Les forces soviétiques de Tchernyakhovsky et Rokossovsy prennent Grodno après Pinsk (au sud de Vilnius).
Les Britanniques ayant pris Arezzo, le prochain objectif des Alliés en Italie est Florence.
lundi 17 juillet
Des unités soviétiques de la 1re Armée de la garde franchissent la rivière Bug et entrent en Pologne. Face à l’avancée de l’Armée rouge, le camp d’extermination de Majdanek, situé à 2 km au sud de Lublin, est fermé et ses derniers prisonniers transférés vers le camp d’Auschwitz. Sur 150 000 personnes passées par le site depuis son ouverture en octobre 1941, 78 000 ont été assassinés, dont 59 000 juifs.
Alors qu’il regagnait son quartier général en Normandie, le maréchal Rommel est grièvement blessé à Sainte-Foy-de-Montgommery [aujourd’hui dans Val-de-Vie, à 50 km au sud-est de Caen] dans un accident d'automobile qui a lieu au cours d'une attaque aérienne. Kluge reprend son commandement.
Des avions britanniques attaquent le Tirpitz en Norvège. Ils échouent dans leur tentative de le couler, mais l’endommagent malgré un écran de fumée protecteur.
Le sous-marin allemand U-347 a été coulé au large du port norvégien de Narvik par les charges larguées par un bombardier B-24. Les 49 membres d’équipage ont perdu la vie.
Dans un document, Himmler se refuse à condamner et à interner Carl Goerdeler et Ludwig Beck, deux figures de proue de la résistance conservatrice. [Selon certains, Himmler était au courant de l’attentat qui se préparait contre Hitler et qu’il attendait de voir l’évolution de la situation].
mardi 18 juillet
En Normandie, prise de Saint-Lô par le 19e corps américain. Début de l'opération alliée Goodwood destinée à attirer le maximum de forces allemandes dans la région de Caen.
Le gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France, le général von Falkenhausen, est remplacé par un Reichskommissar Belgien-Nordfrankreich, le nazi Joseph Grohé.
Les Polonais s’emparent d’Ancône en Italie.
Bombardement allié des usines Messerschmitt de Kempten, dans l’Allgäu (Souabe) : 29 morts et des centaines de maisons détruites.
Les Allemands raflent les 2 000 juifs des îles grecques de Rhodes et de Kos pour les déporte à Auschwitz.
mercredi 19 juillet
L'armée Rouge entre en Lettonie.
Les Américains occupent Livourne, en Italie.
Echec d’une tentative d’évasion de masse de la prison de Pawiak, à Varsovie. Un groupe de résistants, qui avaient attaqué la prison pour permettre au gardien ukrainien Petrenko de faire libérer de nombreux détenus, tombe dans une embuscade et est quasiment anéanti. L’opération était probablement une provocation de la Gestapo.
jeudi 20 juillet
Opération « Walkyrie » : attentat à la bombe (serviette piégée placée sous une table) « raté » du colonel Von Stauffenberg contre Hitler au cours d'une réunion d'état-major en Prusse Orientale, au GQ de Wolfschanze (la Tanière du loup), près de Rastenburg : quatre morts, mais Hitler s'en sort vivant (il a les tympans crevés). Le général Beck devait devenir chef de l'Etat et le maréchal von Witzleben commandant en chef de la Wehrmacht. A Paris, le général Stülpnagel, croyant Hitler tué, fait arrêter les 1 407 membres des SS et de la police. Goebbels est chargé de la répression : Stauffenberg est fusillé ; Beck qui s'est raté en se suicidant est achevé dans la soirée à Berlin ; von Kluge et Rommel seront contraints de se suicider ; 7 000 arrêtés (dont 5 000 seront exécutés).
En représailles à la tentative d’évasion de la veille, plus de 380 prisonniers sont exécutés à Pawiak.
vendredi 21 juillet
Von Zeitzler, chef d'état-major de l'armée de terre allemande, est remplacé par Guderian.
Dans une annonce faite à la radio, Hitler promet de régler ses comptes avec ceux qui ont tenté de le tuer.
vendredi 21 ou dimanche 23 juillet
L’Armée rouge s’empare de Lublin (Pologne).
du vendredi 21 au samedi 22 juillet
600 SS se posent grâce à 40 planeurs sur le plateau du Vercors. Les maquisards, croyant à des renforts alliés, les laissent atterrir.
samedi 22 juillet
En Ombrie (Italie), la ville de Citta di Castello est libérée de l’occupation allemande.
dimanche 23 juillet
Alors que la 29e brigade de chars soviétiques de la 4e armée de chars du général Lelushenko parvient à l’entrée des faubourgs de Lwów [Lviv, en Ukraine], l’Armée de l’intérieur polonaise déclenche dans la ville un soulèvement contre l’occupant allemand.
A 2 km au sud de Lublin, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek, fermé et vidé de ses détenus depuis une semaine. De nombreux documents ont été détruits et des bâtiments incendiés par les nazis, mais la chambre à gaz et plusieurs baraquements sont intacts.
Bombardement aérien du port de Kiel : 2 600 morts. L’architecture historique est anéantie.
Les Allemands et la milice française incendient le village de Vassieux-en-Vercors. 75 habitants sont massacrés.
lundi 24 juillet
Bombardements intensifs alliés dans le secteur de Saint-Lô (Normandie) pour préparer l'offensive américaine du lendemain. En France toujours, mais en Provence, début des attaques contre les voies de communication de la zone de débarquement (prévu pour le 15 août).
mardi 25 juillet
Dans le cadre de la bataille de Normandie, le général américain Bradley déclenche l'opération « Cobra » dans le Cotentin : ses forces enfoncent les lignes allemandes en direction de Coutances afin de s’ouvrir la route de la Bretagne. De nouveaux bombardements ont lieu à l'ouest de Saint-Lô. Afin de faciliter l’opération « Cobra » en fixant les forces allemandes, une autre offensive alliée (opération « Spring ») a lieu plus à l’est : les forces canadiennes du général Guy Simonds (2 divisions d’infanterie, 2 divisions blindées, 1 brigade blindée) attaquent les 3 divisions panzer du général Dietrich à Verrières, à 8 km au sud de Caen.
Libération en Italie de Gubbio, à 40 km au nord-est de Pérouse.
Goebbels est nommé « délégué du Reich à l'effort de guerre totale ».
Première utilisation au combat du bombardier à réaction Arado 234A0 : les prototypes V5 et V7 sont envoyés en France pour photographier la tête de pont alliée en Normandie.
mercredi 26 juillet
Le 1er front biélorusse soviétique de Rokossovsky atteint la Vistule.
jeudi 27 juillet
En Normandie, l’opération « Spring » est un lourd échec pour le 2e corps canadien du général Simonds : repoussés au sud de Caen par les divisions panzer du général Dietrich, les Canadiens déplorent en trois jours leurs pertes humaines les plus lourdes avec le débarquement de Dieppe, avec 450 tués et 1 100 blessés. Plus à l’ouest, l’opération « Cobra » progresse dans le Cotentin : les Américains prennent Périers et Lessay.
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Przemysl est libérée par l’Armée rouge.
Les troupes allemandes anéantissent le maquis du Vercors : on compte 840 morts, maquisards et civils.
vendredi 28 juillet
En Normandie, les Américains prennent Coutances, les défenses allemandes du Cotentin s'effondrent.
Sur le front soviétique, le 2e front ukrainien de Koniev s'empare de Lvov. De son côté, le 1er front de Rokossovsky libère Brest-Litovsk. Plus au nord, le 3e front biélorusse du général Tcherniakovski lance en Lituanie l’offensive de Kovno [Kaunas].
Recevant les glaives à la Croix de Chevalier en présence d’Hitler, l’Obersleutnant Steinhoff et le major Bühlingen réclament désespérément, mais en vain, l’entrée en service du Me 262 dans la chasse allemande, dépassée en quantité et en qualité.
dimanche 30 juillet
Promulgation d’un décret impliquant les femmes dans la guerre totale.
En Normandie, les Américains de Patton avancent vers Granville et Avranches.
Dernier transfert de détenus de la prison de Pawiak à Varsovie : 2 000 hommes et 400 femmes sont déportés aux camps de concentration de Gross-Rosen et de Ravensbrück.
lundi 31 juillet
L’opération « Cobra » est un succès pour les forces américaines avec la percée d'Avranches qui ouvre les axes de Paris et de la Bretagne. Les Américains prennent Granville. En une semaine de combats dans le Cotentin, les Américains déplorent 1 800 tués ou blessés, les Allemands du général SS Hausser 3 200 morts et 12 800 prisonniers de guerre.
A Rastenburg, Hitler ordonne la tactique de la terre brûlée, si la retraite devient nécessaire.
mardi 1er août
Insurrection de l’armée du général Bor-Komoroski à Varsovie, alors que les Soviétiques atteignent la rive droite de la Vistule. Mais Staline, qui considère les patriotes polonais comme un obstacle à une soviétisation future de la Pologne, ordonne à ses troupes parvenues dans les faubourgs de la capitale de ne rien tenter pour aider les insurgés, qui seront écrasés par les Allemands.
En Lituanie, le général soviétique Tcherniakovski s’empare de Kovno [Kaunas].
mercredi 2 août
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Rzeszów est libérée par les troupes du 1er Front ukrainien de l’Armée rouge, des unités de la 1ère Armée polonaise et des soldats de la cellule Rzeszów AK.
La Turquie rompt ses relations avec le Reich allemand.
Bombardement du Havre (France).
Les SS éliminent le camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager). Les Roms et Sinti ont bien tenté de résister avec des armes improvisées, mais sans succès. Les survivants (entre 2 897 et 5 600 personnes) ont été conduits dans les chambres à gaz.
A Pise, 29 civils italiens ont été massacrés par des SS dans le quartier San Biagio.
jeudi 3 août
Après trois heures d’intenses combats, les blindés du général Patton (44e régiment d’infanterie et 212e régiment d’artillerie de campagne), soutenus par les résistants locaux, font sauter le verrou allemand de Mauron, dans le nord-est du Morbihan. Au nord-ouest, les Américains de la 6e DB atteignent Loudéac.
vendredi 4 août
En France, la ville de Rennes est libérée. A l’issue du succès de l’opération « Cobra » (qui ouvre la route de la Bretagne aux forces alliées), le maréchal Montgomery annonce une modification du plan visant à l’effondrement du front allemand. Si une partie des forces continue vers l’ouest, la plupart des unités sont maintenant envoyées vers l’est.
Hitler demande au président du Tribunal du peuple que les comploteurs du 20 juillet soient « pendus haut et court comme du bétail de boucherie ».
Découverte par les Allemands dans leur cachette d’Amsterdam, la famille Frank est arrêtée et déportée. La petite Anne abandonne derrière elle son journal, retrouvé par la femme qui les cachait, Miep Gies (qui le remettra au père, Otto, le seul de la famille revenu des camps).
samedi 5 août
Important raid aérien américain sur la ville de Magdebourg : entre 12 h 02 et 12 h 24, 179 B-17 ont largué 432 tonnes de bombes sur les usines Junkers à Neue Neustadt, sur Krupp-Gruson et d’autres territoires industriels de Buckau. Les zones résidentielles ont été durement touchées également. On dénombre 683 morts, 881 blessés et 13 000 sans-abri.
Début du massacre de Wola par les forces allemandes : afin d’étouffer toute tentative d’insurrection, les membres de la Sipo et des SS commencent à exécuter des milliers de prisonniers de guerre, d’insurgés capturés et de civils (vieillards, femmes, enfants) dans cet arrondissement de l’ouest de Varsovie. En une journée plus de 15 000 personnes ont déjà été tuées (le massacre va durer une semaine).
dimanche 6 août
Evacuation des camps situés à l’est de la Vistule.
lundi 7 août
Début des procès éclairs contre les putschistes du 20 juillet devant la « Cour de justice de la Communauté raciale populaire », présidée par Roland Freisler.
Troisième embuscade de Cornil (France) : forte de 90 hommes bien armés, la 232e compagnie FTP de Corrèze attaque à 12 h 30 un convoi de trois voitures et neuf camions allemands circulant sur la route nationale 89, au niveau du Pont de Cornil. Plusieurs dizaines d’Allemands sont tués, dont le commandant de la garnison de Tulle, ou blessés.
Dures batailles entre blindés américains et avant-postes allemands de Lorient.
Ancien commandant du 84e corps d’armée allemand en Normandie, le général Dietrich von Choltitz est nommé par Hitler gouverneur militaire de la garnison du « Grand Paris ».
En Bretagne, la Wehrmacht rafle 40 personnes, dont 4 femmes, à Gouesnou. Agées de 16 à 71 ans, elles sont conduites au hameau de Penguerec, où elles sont fusillées. Les corps sont brûlés.
mardi 8 août
Le maréchal Erwin von Witzleben, le général Erich Hoepner et six autres officiers sont pendus dans la prison berlinoise de Plötzensee pour avoir tenté d’assassiner Hitler. Exécution également de Peter Yorck von Wartenburg, le chef du Cercle de Kreisau.
Dans le centre de la Crète, à 30 km à l’ouest d’Héraklon, des résistants crétois et des prisonniers de guerre russes évadés, menés par le capitaine britannique W. Stanley Moss, tendent une embuscade à un camion de fantassins et un véhicule blindé près du village de Damasta. 35 Allemands et 10 Italiens sont tués et 12 autres soldats de l’Axe capturés. Le commando allié n’a perdu qu’un homme.
Premier vol de l’avion expérimental Junkers Ju 287, avec le commandant Siegfried Holzbaur, sur l’aérodrome de Waldpolenz à Brandis (à 20 km à l’est de Leipzig). Ce bombardier quadriréacteur est le premier appareil doté d’une configuration d’aile en flèche inversée, un concept proposé par le docteur Hans Wocke afin de disposer d’une bonne manœuvrabilité à basse vitesse (seulement deux exemplaires construits).
L’un des meilleurs chefs de char allemand est mort au combat en Normandie : le Tigre 007 de Michael Whittmann (30 ans) a été détruit près de Saint-Aignan-de-Cramesnil, à 15 km au sud de Caen.
jeudi 10 août
Après plus de six mois de résistance allemande, le général soviétique Leonid Govorov, commandant du front de Leningrad, est contraint de mettre à l’offensive sur le nord-est de l’Estonie. Disputée entre la Baltique et lac Peïpous, la bataille de Narva a permis aux Allemands de défendre les pays baltes. Depuis le 12 février, 14 000 Allemands sont morts ou portés disparus et 54 000 autres blessés ou malades. Les Soviétiques ont subi de lourdes pertes : 100 000 tués ou disparus, 380 000 blessés ou malades, 300 et 230 avions détruits.
En France, la 5e division d'infanterie américaine du général Patton libère Angers.
A Milan, les Allemands fusillent 15 résistants italiens, en représailles à un attentat commis deux jours plus tôt et qui n’a pourtant pas fait de victime. Les corps des fusillés resteront exposés toute la journée sur une place de la ville.
du vendredi 11 au samedi 12 août
Les Alliés libèrent Florence grâce à l’action des partisans italiens.
samedi 12 août
Arrestation du conservateur Carl Friedrich Goerdeler. Selon les conspirateurs du 20 juillet dernier, il était censé remplacer Hitler comme chancelier.
En France, la 2e DB française de Leclerc libère Alençon. Les Américains entrent dans Nantes.
Fin du massacre de Wola à Varsovie, la plus grande tuerie de l’histoire de la Pologne. On estime qu’entre 40 000 et 50 000 personnes, femmes, vieillards et enfants, ont été tués en une semaine par les forces allemandes. Parmi les victimes figurent les malades et soignants des hôpitaux du secteur. Des victimes ont été brûlées vives.
Massacre de Sant'Anna di Stazema, un village de montagne situé à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Lucques (en Toscane) : 560 civils italiens, majoritairement des femmes et 120 enfants, sont exécutés par quatre compagnies de la division SS « Reichsführer SS », guidées par des fascistes italiens restés fidèles à Mussolini.
Arrêt des émissions de télévision de la Fernsehsender Paris, de Kurt Hinzmann.
dimanche 13 août
Dans le centre de la Crète, sur le versant nord du mont Ida, le général Friedrich-Wilhelm Müller ordonne la destruction totale du village d'Anógia en représailles au sabotage meurtrier de Damasta : 2 000 soldats investissent la localité, évacuée par les hommes, et forcent les 2 500 habitants à partir. 25 personnes (femmes, personnes âgées et handicapés) qui refusent d’abandonner leurs maisons, sont abattues (le pillage se poursuivra jusqu’au 5 septembre, avec l’incendie et le dynamitage des 940 maisons).
lundi 14 août
Le colonel Wildermuth est nommé commandant de la forteresse du Havre. Par ailleurs, après de furieux combats, la garnison allemande du château de Saint-Malo (Bretagne) se rend aux Américains ; la presqu’île de la cité résiste encore.
mardi 15 août
Opération Anvil-Dragoon : des milliers de parachutistes alliés sont lâchés entre Nice et Marseille. Débarquement allié sur la Cote d'Azur : 230 000 Français de De Lattre de Tassigny et 100 000 Américains (général Patch). A 4 h 22, 10 000 parachutistes au Muy ; à 8 h, débarquement à Cavalaire et Sainte-Maxime ; 8 h 30 et 15 h 34 à Saint-Raphaël : faible résistance allemande.
mercredi 16 août
Les Soviétiques atteignent Ossow, à 11 kilomètres au nord-est de Varsovie.
Libération d’Orléans (France).
Le colonel SS Karl Schümers (38 ans) a été tué par l’explosion d’une mine sous sa voiture près de la ville grecque d’Arta. Schümers était responsable de plusieurs des pires massacres commis sur des civils en Grèce.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août
461 bombardiers Lancaster de la RAF ont bombardé la ville allemande de Stettin [aujourd’hui Szczecin, en Pologne] : 1 110 morts et 1 500 blessés.
jeudi 17 août
Dernier convoi de juifs de France en partance de Drancy.
vendredi 18 août
Hitler visionne le film de l’exécution des auteurs de l’attentat du 20 juillet.
Transféré la veille de la prison de Bautzen, l’ancien chef du Parti communiste allemand, Ernst Thälmann, en prison depuis mars 1933, est fusillé au camp de concentration de Buchenwald. Il avait 58 ans. Son corps est immédiatement incinéré.
Appel à la grève générale des syndicats CGT et CFTC de la région parisienne. Appel à l'insurrection du Comité parisien de Libération et du CNR. A Paris, fusillade du Pont des Arts : début de l'insurrection de Paris. Les journaux collaborateurs cessent de paraître.
samedi 19 août
Fin de l’opération « Bagration » : après deux mois de bataille, la Wehrmacht subit sa plus lourde défaite de la guerre sur le centre du front de l’Est. Depuis le début de l’offensive soviétique lancée le 22 juin en Biélorussie, les Allemands déplorent 290 000 tués et disparus, 120 000 blessés et 150 000 prisonniers, les vainqueurs 178 507 morts et disparus, 590 000 blessés et malades.
A l’approche des chars américains, les chefs de la Résistance parisienne déclenchent l’insurrection dans la capitale. Des dizaines de barricades sont rapidement dressées mais les combattants ne disposent que d’une centaine de fusils et de mitraillettes et d’un seul char.
Le commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), le maréchal von Kluge, impliqué dans l’attentat manqué du 20 juillet dernier contre Hitler, est contraint de se suicider.
dimanche 20 août
Début de la bataille de Roumanie. Les Soviétiques déclenchent l’offensive « Jassi-Kishinev » (seconde offensive « Iași-Chișinău ») : les 2e et 3e fronts ukrainiens de l’Armée rouge et deux divisions alliées roumaines (« Horia-Cloșca-Crișan » et « Tudor Vladimirescu ») attaquent le front germano-roumain (Groupe d’Armées Sud Ukraine) sur la Vltava afin de s’emparer de la Moldavie.
Devance l’avance des Alliés, les Allemands enlèvent Pétain, chef de l’Etat français.
Capturés par les Allemands, 168 aviateurs alliés (82 Américains, 48 Britanniques, 26 Canadiens, 9 Australiens, 2 Néo-Zélandais et 1 Jamaïcain), considérés comme espions et non comme prisonniers de guerres, sont transférés par la Gestapo au camp de concentration de Buchenwald.
lundi 21 août
Sur la côte méditerranéenne de la France, les combats pour la libération de Marseille débutent par une insurrection (accompagnée d’un mot d’ordre de grève générale) déclenchée par les FFI de la ville, commandés par Henri Simon. Les troupes du général Monsabert arrivent aux abords de la cité, défendue par les 13 000 Allemands du général Hans Schaefer.
Dans le centre de la France, le chef FFI Georges Guingouin obtient la capitulation, sans combat, de la garnison allemande de Limoges : 20 000 résistants font leur entrée dans la ville.
En Crète, accusés de complicité en n’avertissant pas les Allemands de l’embuscade meurtrière du 8 août, 30 hommes du village de Damasta sont exécutés et leur village rasé.
Les derniers détenus encore présents dans la prison de Pawiak, à Varsovie, sont exécutés. Les bâtiments sont brûlés et dynamités par les Allemands.
mardi 22 août
Sur l’insistance du général de Gaulle, le général Eisenhower autorise la 2e DB du général Leclerc à marcher sur Paris pour libérer la capitale française. Elle sera assistée par la 4e DI américaine.
Dernier convoi de juifs de France pour Auschwitz (gare de Clermont-Ferrand).
mercredi 23 août
Capitulation roumaine devant l'Armée rouge.
La 2e DB du général Leclerc libère le camp de Drancy.
jeudi 24 août
Dans le cadre de la guerre totale, suppression des congés et introduction de la semaine de soixante heures.
Entrée des premiers chars français de la 2e DB (Leclerc) dans Paris, une ville abandonnée par les troupes allemandes.
Sur le front russe, l’as allemand Erich Hartmann atteint sa 300e victoire, en abattant en un seul jour onze appareils ennemis.
L’aviation américaine a bombardé une usine de munitions installée dans le camp de concentration de Buchenwald. Plus de 400 prisonniers ont été tués. La princesse Mafalda de Savoie, deuxième fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie, a été grièvement blessée (elle doit être amputée).
vendredi 25 août
Les troupes soviétiques pénètrent en territoire allemand.
Deux jours après un coup d’Etat à Bucarest et la capitulation de l’armée roumaine devant les Soviétiques et à la suite du bombardement de la capitale par la Luftwaffe, la Roumanie se retourne contre l’Allemagne, déclarant la guerre à Berlin.
A Paris, von Choltitz, qui ne disposait que de 15 000 hommes des services, quelques dizaines de chars et une faible artillerie, signe, devant Leclerc, à 14 h 45, la capitulation des troupes allemandes. Von Choltitz a refusé d'exécuter l'ordre d’Hitler de brûler Paris. L'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz quitte Paris. Les libérateurs français et américains sont accueillis par une foule en liesse. Dans la banlieue sud-est de Paris, de violents combats opposent les FFI aux soldats allemands à Joinville-le-Pont : 19 morts parmi les résistants et civils.
81 B-24 américains ont mené un raid sur les usines de Lübeck.
En France, 120 personnes sont massacrées par les Allemands à Maillé (Indre-et-Loire).
A Rouen, l’aviation britannique lâche 150 torpilles sur les restes de l’armée allemande.
samedi 26 août
En Bretagne, une colonne de 1 500 soldats allemands de la poche de Saint-Nazaire échoue dans sa tentative de surprendre les Américains en tentant de forcer à Blain le passage du canal de Nantes à Brest. Les attaquants se retirent en abandonnant onze tués.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 août
Le groupe de bombardiers n°5 de la Royal Force a effectué son premier raid massif sur la ville de Königsberg, en Prusse orientale [aujourd’hui Kaliningrad, en Russie] : les 174 Avro Lancasters ayant mené cette opération à la portée extrême des avions ont manqué le centre-ville, bombardant principalement les quartiers orientaux. Seulement quatre appareils ont été perdus.
La princesse Mafalda est décédée au camp de Buchenwald. Elle a succombé aux graves blessures subies lors du bombardement du 24 août. La seconde fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie était âgée de 41 ans (la famille royale italienne ne sera informée de son décès qu’à la fin de l’année).
dimanche 27 août
Toulon est libérée en France.
lundi 28 août
En France, la garnison allemande de Marseille capitule après une semaine de combats. Le bilan est 1 400 à 1 800 soldats français et FFI tués et blessés, tandis que les Allemands comptent 2 000 morts et 11 000 prisonniers.
Libération d’Epernay, dans le département français de la Marne.
mardi 29 août
Les troupes américaines du général Patton atteignent l’Aisne : libération de la ville de Châlons-sur-Marne [aujourd’hui Chalons-en-Champagne, dans la Marne].
Début du soulèvement national slovaque, dont le centre se trouve à Banska Bystrica.
Dans le nord-est de la France, massacre de représailles dans la vallée de la Saulx après des actes de sabotage et des embuscades. Dans la Meuse, les soldats allemands encerclent quatre villages (Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx, Mognéville) et regroupent tous les habitants qu’ils peuvent trouver. Les hommes sont abattus à la mitrailleuse : 86 morts.
Hitler reçoit Marcel Déat, ancien ministre français pétainiste.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 août
Second raid aérien britannique sur Königsberg [Kaliningrad] : la majeure partie de la vieille ville est détruite par les bombes. La cathédrale a été touchée : une centaine de personnes qui avaient trouvé refuge dans l’édifice, dont une majorité d’enfants, ont été tuées.
jeudi 31 août
L’Armée rouge entre dans Bucarest.
Les Américains suspendent l’assaut contre la poche allemande de Brest, après une semaine de combats.
en août
Le maréchal Walter Model enraye, temporairement, l’offensive russe dans les Carpates.
67 000 juifs du ghetto de Lodz ont été déportés à Auschwitz.
vendredi 1er septembre
Les villes françaises de Rouen, Reims et Amiens sont libérées.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 septembre
En Alsace, de nombreux déportés du camp de Struthof sont exterminés, notamment les 107 membres du réseau de résistance « Alliance ».
samedi 2 septembre
La Finlande rompt avec l’Allemagne.
Nice, Bordeaux et Chambéry sont libérées en France. Plus au nord, la 3e division blindée américaine libère la ville belge de Mons sans résistance.
A Belgrade, un Junkers JU52/3m de la Lufthansa est abattu par les Alliés : cinq morts.
dimanche 3 septembre
Bruxelles est libérée par les Alliés.
Les résistants français libèrent Montivilliers, près du Havre.
du dimanche 3 au lundi 4 septembre
Lyon est libérée.
mardi 5 septembre
Libération des villes françaises de Saint-Omer (par la 1re division blindée polonaise du général Maczek), Saint-Etienne, Poitiers et Lille. 350 bombardiers anglais écrasent le centre-ville du Havre.
350 bombardiers anglais écrasent le centre-ville du Havre. Plus au sud, la ville de Poitiers est libérée.
mercredi 6 septembre
L’armée soviétique pénètre en Bulgarie.
Les Alliés libèrent Anvers (Belgique).
Nouveaux bombardements du Havre.
jeudi 7 septembre
Libération de Calais, en France. En Moselle, la petite ville d’Hagondange est libérée par la 3e Armée de Patton.
Bataille de Rocourt : au nord-ouest de Liège, une colonne de neuf blindés allemands a été quasiment anéantie par trois tanks et un half-track américain. Seul un char allemand a pu prendre la fuite.
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 septembre
En Belgique, les Américains du général Hodges libèrent Liège.
jeudi 7 ou vendredi 8 septembre
Evacué de Vichy le 20 août par les Allemands, le maréchal Pétain arrive à Sigmaringen où il retrouve Laval et les fanatiques de la collaboration.
vendredi 8 septembre
14 jours après les Roumains, les Bulgares se retournent à leur tour contre l’Allemagne.
Après quatre jours de bataille, l’armée américaine libère la ville de Besançon. Les combats ont fait 352 morts (80 Américains, 250 Allemands, 29 FFI et 29 civils). Libération également de Beaune et Chalon-sur-Saône.
Un premier V2, une nouvelle fusée allemande à longue portée, explose dans Londres.
L’un des principaux conspirateurs du 20 juillet dernier, le conservateur Carl Friedrich Goerdeler, est condamné à mort. Par ailleurs, le diplomate Ulrich von Hassell, également impliqué dans le complot, est exécuté à la prison de Berlin-Plötzensee, à l’âge de 64 ans.
samedi 9 septembre
La 1re armée canadienne prend Ostende. Les Américains entrent aux Pays-Bas, près de Maastricht.
dimanche 10 septembre
Himmler ordonne l’exécution des familles de déserteurs.
Un raid aérien allié vise la gare de Böckingen, à Heilbronn (Bade) : 1 168 bombes sont déversées ; 281 habitants sont tués.
Les Américains libèrent la capitale du grand-duché du Luxembourg.
lundi 11 septembre
Les Britanniques entrent aux Pays-Bas.
Libération de Dijon en France.
Armistice russo-bulgare.
A 18 km au nord-est de Dortmund, un coup de grisou s’est produit dans le puits Monopol Grimberg 3/4 de la mine de Bergkamen : 107 mineurs ont été tués, dont de nombreux travailleurs forcés russes.
Un bombardement aérien a frappé l’usine du camp de concentration de Gelsenberg-Horst (camp de travail satellite de Buchenwald), situé à 10 km au nord du centre d’Essen. Au moins 150 détenues non autorisées à se réfugier dans des abris ont été tuées.
mardi 12 septembre
Protocole de Londres sur l'occupation de l'Allemagne : la Commission consultative définit la frontière entre la future zone d’occupation soviétique et les zones d’occupation des puissances occidentales, avec un « système d’occupation spéciale » pour la ville de Berlin (accord le 14 novembre).
Après de rudes accrochages en Bourgogne, les hommes de Leclerc (Overlord) font la jonction avec ceux de l'armée B du général De Lattre de Tassigny (Anvil) près de Chatillon-sur-Seine (Montbard ?). Le Havre est libéré (quelques derniers îlots de résistance tomberont le 13) : 11 300 Allemands ont été faits prisonniers dans la poche havraise. En Charente-Maritime, la prise de Rochefort bloque 5 000 soldats allemands dans la poche de Royan, assiégée par les Alliés.
mercredi 13 septembre
Les troupes soviétiques atteignent la frontière slovaque.
jeudi 14 septembre
35 agents du Special Operations Executive britannique ont été exécutés au camp de concentration de Buchenwald (pendus à des crochets à viande et étranglés avec de la corde à piano).
vendredi 15 septembre
Libération de Nancy et d'Epinal (France) par le général américain Patton.
28 bombardiers Lancaster de la RAF, venant de l’aérodrome de Yagodnik en URSS, attaquent le cuirassé allemand Tirpitz dans l’Altenfjord norvégien. Il est endommagé par une bombe de 5,5 tonnes.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 septembre
Dans le cadre d’une attaque contre Kiel, neuf Mosquitos britanniques ont mené un raid sur Lübeck.
samedi 16 septembre
Massacre de Bergiola Foscalina en Italie : en représailles à la mort d’un soldat allemand tué à 14 h près du col de La Foce, des SS commandés par Walter Reder et des miliciens fascistes ont tué 72 civils à partir de 16 h dans un hameau situé sur les hauteurs de Carrare, en Toscane. Les victimes, en majorité brûlées vives dans des maisons, sont surtout des femmes, des vieillards et des enfants.
Décès à Hermsdorf, dans la banlieue nord de Berlin, de l'ancien chancelier socialiste (1919-1920) Gustav Bauer. Il avait 74 ans.
dimanche 17 septembre
Début de l'opération aéroportée alliée dans les provinces néerlandaises du Brabant du Nord et du Gelderland (opération « Market Garden ») : Montgomery tente de passer successivement la Meuse, le Rhin supérieur à Nimègue et le Rhin inférieur à Arnhem en jetant sur chaque pont une division parachutée pour ouvrir la voie aux blindés (seuls les deux premiers ponts seront enlevés).
lundi 18 septembre
Les Soviétiques entrent dans Sofia.
A l’embouchure de la Weser, le port de Wesermünde [aujourd’hui Bremerhaven] est presque entièrement rasé lors d’un raid mené dans la soirée par 206 bombardiers Lancaster de la Royal Air Force. En 20 minutes, 2 070 bâtiments ont été détruits : 618 morts, 1 193 blessés et 30 000 sans-abri.
A contrecœur, Staline a donné son accord aux Américains pour ravitailler les insurgés polonais de Bor-Komorovski, à Varsovie. 107 bombardiers leur lâchent des vivres et des armes, mais 70 % des conteneurs tombent du côté allemand…
mardi 19 septembre
Signature d’un traité d’armistice entre la Finlande et l'URSS : fin de la « guerre de Continuation ». Les Finlandais sont sommés d’expulser de leur territoire leurs précédents alliés allemands.
Les troupes aéroportées américaines libèrent Eindhoven.
1 960 des 10 000 policiers danois sont interpellés par les Allemands à travers le pays pour leur manque de collaboration. Ils sont déportés au camp de Neuengamme (d’avant d’être conduits à Buchenwald). A Copenhague, des affrontements ont opposés la police d’Amalienborg aux forces occupantes : 20 Allemands ont été tués et 40 blessés. Déclenchement d’une grève générale au Danemark pour protester contre ces déportations (on estime qu’en 81 et 90 policiers danois mourront dans les camps allemands).
Déclenchement d’une grève générale au Danemark pour protester contre des déportations.
Pour s’assurer que l’armée obéit au parti nazi, Hitler ordonne à tous les commandants à suivre les conseils des gauleiters.
Karl Ritter von Halt succède à Arno Bretmeyer comme chef des sports du Reich.
mercredi 20 septembre
Des B-17 américains ont bombardé la ville de Bielefeld.
jeudi 21 septembre
Libération de Boulogne-sur-Mer et de Menton (France).
Les Allemands répriment la grève générale danoise.
samedi 23 septembre
Patton franchit le Rhin par surprise à Oppenheim.
L’Armée rouge reprend aux Allemands le port estonien de Pärnu.
dimanche 24 septembre
Emanant du ministère américain de l’Economie, le plan Morgenthau prévoit de vider l’Allemagne d’après-guerre de ses industries et de la convertir entièrement à l’agriculture.
L’Armée rouge pénètre de 32 kilomètres en Tchécoslovaquie, au-delà de la frontière polonaise.
Création secrète au camp de concentration de Dachau, dans le « bloc des prêtres prisonniers », de la Messe de Dachau, composée par le bénédictin Gregor Schwake.
lundi 25 septembre
Hitler crée le Volkssturm (« tempête populaire »), la milice de défense : tous les hommes (et plus tard les femmes) entre 16 et 60 ans (puis 65) sont contraints de s’y engager pour la « défense du sol de la patrie ».
Le résistant anti-nazi Josef « Beppo » Römer (52 ans) a été guillotiné dans la prison de Brandebourg-sur-la-Havel. Ancien commandant d’un corps franc, il avait été arrêté en 1942 pour avoir planifié l’assassinat d’Hitler avec Nikolaus von Halem (qui attend son exécution au même endroit).
lundi 25 ou mardi 26 septembre
Echec de l’opération d’Arnhem : 2 000 survivants seulement parmi 10 000 parachutistes anglais envoyés sur la ville.
mardi 26 septembre
En Italie, sur le front central de la ligne Gothique, le corps expéditionnaire brésilien prend le contrôle de la vallée de la Serchio après dix jours de combats.
A Auschwitz, le docteur Josef Mengele procède à la sélection d’un millier d’enfants. Il fixe une planche sur un poteau, et expédie directement tous ceux qui échouent à l’attendre vers les chambres à gaz.
mercredi 27 septembre
Entrée des troupes soviétiques et yougoslaves en Albanie.
Dans l’est de la France, 39 habitants d’Etobon, en Haute-Saône, ont été fusillés contre l’église du village voisin de Chenebier. 27 autres sont faits prisonniers (9 fusillés à Belfort et les autres déportés). La population locale était accusée de soutenir le maquis.
Se rendant de Stuttgart à Barcelone, un Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa est abattu par un avion américain en France, près de Dijon : les quatre membres d’équipage et cinq passagers sont tués.
jeudi 28 septembre
Le généralissime allié Eisenhower lance un appel au peuple allemand afin qu’il arrête la guerre.
L’Armée rouge libère le camp de concentration de Klooga, en Estonie.
Suicide à Neustadt an der Weinstraße (Rhénanie-Palatinat) de Josef Bürckel. Ancien commissaire du Reich pour la réunification austro-allemande de 1938 à 1940, il avait 49 ans.
Au-dessus des Pays-Bas, les chasseurs français du groupe Alsace (FAFL) abattent un Messerschmitt 109. Pour la première fois, ils rencontrent un Messerschmitt 262 à réaction.
vendredi 29 septembre
Le Conseil fédéral suisse décide d’interdire toute exportation de matériel de guerre vers l’Allemagne, à partir du 1er octobre.
En représailles aux actions des partisans, les Waffen-SS de la 16e Panzergrenadierdivision SS Reichsführer-SS, commandée par le colonel Walter Reder, entament une semaine de massacre de civils dans les environs du village de Marzabotto, au sud-ouest de Bologne.
La 9e brigade d’infanterie canadienne neutralise la batterie allemande du cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais.
samedi 30 septembre
Ce mois-ci, 19 U-Boote ont été coulés dans l’Atlantique.
en septembre
Le maréchal von Rundstedt redevient commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas).
début octobre
Promulgation de la loi sur la responsabilité collective du clan. Elle stipule que l’ensemble d’une famille est tenue responsable d’un « forfait » (acte de résistance, désertion) commis par un de ses membres.
dimanche 1er octobre
Sur pression des Alliés, la Suisse rompt ses relations économiques avec l'Allemagne.
A Sigmaringen, les Allemands ont fait hisser le drapeau français sur la résidence de Pétain, conférant ainsi au château le privilège d'extraterritorialité.
A Calais (France), les Canadiens ont mis fin à la résistance allemande.
Les troupes du corps expéditionnaire brésilien sont engagées en Italie dans une offensive sur Bologne.
Les forces grecques, encadrées par les Britanniques, débarquent à Lesbos, Lemnos et Levitha.
Au cours d’expériences « médicales », sept prisonniers homosexuels sont castrés au camp de Buchenwald.
nuit du dimanche 1er au lundi 2 octobre
Début de la bataille d’Aix-la-Chapelle opposant l’armée américaine du général William Hood Simpson (100 000 hommes) aux 12 000 à 18 000 défenseurs allemands commandés par le colonel Gerhard Wilck. L’artillerie américaine commence à pilonner la ville.
lundi 2 octobre
L’insurrection de Varsovie est écrasée par le général SS Erich von dem Bach-Zelewski : le général polonais Bar-Komorowski signe la reddition des insurgés. Himmler ordonne de raser la ville. Les survivants sont déportés.
L’Armée rouge poursuit en Finlande les Allemands qui se replient en Laponie.
mardi 3 octobre
Les Américains enfoncent la ligne Siegfried au nord d’Aix-la-Chapelle. L'armée de Patton relance l'offensive pour la prise de Metz. A Dunkerque, les armées combattantes concluent une trêve pour permettre l’évacuation des civils.
mercredi 4 octobre
Près d’Aix-la-Chapelle, la 6e armée Panzer contre-attaque sans succès pour tenter de refermer la brèche ouverte dans la ligne Siegfried.
En Yougoslavie, l'armée Rouge prend Pancevo sur la rive est du Danube, non loin de Belgrade. Les troupes soviétiques occupent également Riga.
En Grèce, les Britanniques déclenchent l’opération Manne. Ils débarquent à Patras et au nord du Péloponnèse.
Le général français de Lattre (1re armée) lance l'opération des Vosges.
En Finlande, des troupes allemandes occupent la Laponie.
jeudi 5 octobre
Progression des armées alliées vers Aix-la-Chapelle.
En Italie, l'offensive alliée continue en direction de La Spezia.
Fin des massacres de Marzabatto : dans ce village et les bourgs voisins de Monzuno et de Grizzana Morandi, les Waffen-SS commandés par le colonel Reder ont sauvagement exécuté depuis le 29 septembre entre 770 et 955 personnes, dont plus de 300 femmes et environ 250 enfants (il s’agit de la plus grande tuerie de civils commises par les nazis en Europe occidentale.
Tous les hôpitaux d’Allemagne sont placés sous contrôle militaire. Les jeunes gens âgés de seize ans sont mobilisés.
vendredi 6 octobre
Le général anglais Montgomery déclenche l'offensive pour débloquer l'estuaire de l'Escaut, ce qui permettrait aux Alliés d'utiliser le port d'Anvers.
Des unités tchécoslovaques pénètrent dans leur pays, en Slovaquie, après avoir franchi la chaîne des Carpates.
samedi 7 octobre
Depuis son QG de Rastenburg, Hitler ordonne d’évacuer toutes les forces allemandes en Grèce.
As de la « chasse de nuit », l’aviateur Helmut Lent est tué accidentellement à Paderborn. Agé de 26 ans, il comptait 110 victoires.
Nouveau raid de bombardiers américains sur Bielefeld.
Avant de battre en retraite, les troupes allemandes basées à Rovaniemi, en Laponie finlandaise, déclenchent une opération de terre brûlée : ils incendient leurs cantonnements.avant de commencer à s’attaquer aux bâtiments de la ville même.
Une révolte est réprimée avec succès dans le camp d’Auschwitz.
dimanche 8 octobre
Les détachements américains qui sont entrés à Maizières-les-Metz (France) arrachent la ville aux Allemands maison par maison.
Les Américains déclenchent une opération en tenaille sur Aix-la-Chapelle.
En Grèce, les Britanniques et les Grecs occupent Corinthe et atteignent Nauplie.
lundi 9 octobre
Les Canadiens débarquent à Breskens, ville des Pays-Bas sur l’estuaire de l’Escaut occidental.
Un nazi de la première heure a été guillotiné à la prison de Brandebourg-sur-la-Havel. Ancien commandant d’un corps franc, Nikolaus von Halem (39 ans) avait participé en 1923 au putsch de la Brasserie mais s’était éloigné du régime nazi après la prise du pouvoir en 1933. Il avait monté un réseau de résistance et avait planifié avec Römer (exécuté le mois précédent) l’assassinat d’Hitler avant son arrestation en 1942.
mardi 10 octobre
L'armée Rouge atteint la Baltique à Palangen au nord de Memel (Lituanie).
L’étau des Américains se referme sur Aix-la-Chapelle. Ils menacent de détruire la ville si les Allemands ne se rendent pas dans les vingt-quatre heures.
En Italie, à l’est du front, la 10e division indienne élimine les défenses allemandes sur le Rubicon. Le 2e corps américain lance une nouvelle attaque sur Bologne.
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’écrase en Bosnie : sept morts.
mercredi 11 octobre
Sur le front de l'Ouest, l'armée américaine enlève Bardenberg. L'ultimatum expiré, les bombardements intensifs reprennent sur Aix-la-Chapelle.
L'armée soviétique de Malinovski et des forces roumaines s'emparent de Cluj, capitale de la Transylvanie roumaine. L’Armée rouge entre également dans la ville hongroise de Szeged.
Les SS fusillent quatre prisonniers français et vingt-quatre allemands, responsables de la Résistance intérieure du camp de Sachsenhausen.
jeudi 12 octobre
En Italie, les troupes alliées ont établi plusieurs têtes de pont au-delà du Rubicon.
En Yougoslavie, les partisans de Tito et les Soviétiques prennent Subotica, sur la voie ferrée Belgrade-Budapest, à proximité de la frontière hongroise.
En Grèce, les Allemands abandonnent Le Pirée. Athènes est déclarée « ville ouverte » afin d'éviter d'être détruite. Les Britanniques débarquent à Corfou.
vendredi 13 octobre
Les Américains commencent à occuper Aix-la-Chapelle.
Riga est prise par l'armée Rouge.
Les Anglais entrent dans Athènes.
Après les premiers tirs de V1 la veille, les Allemands lancent ce jour deux V2 sur Anvers.
samedi 14 octobre
Les Allemands abandonnent Livargnano, en Italie.
L'armée française du général de Monsabert s'empare de Cornimont.
Soupçonné d'avoir participé à la conjuration du 20 juillet, le maréchal Erwin Rommel est contraint par la Gestapo de se suicider à Herrlingen, près d’Ulm. Il avait cinquante-trois ans.
A Rovaniemi (Laponie finlandaise), les Allemands font sauter les ponts Suutarinkorva et Ounaskoski et détruisent la gare. Un train contenant 400 tonnes de munitions explose accidentellement.
dimanche 15 octobre
Le régent hongrois Horthy demande à la radio de cessez le feu contre les Alliés. Il informe les Allemands des termes de l'armistice qui vient d'être signé avec l'URSS à Moscou. Les Allemands le forcent à abdiquer, sous la menace de tuer son dernier enfant (kidnappé vingt-quatre heures avant).
Grand bombardement aérien allié sur l’île d’Helgoland et sa base navale.
lundi 16 octobre
Les troupes soviétiques sont en Prusse.
Occupation de Budapest par les Allemands. Horthy est arrêté et Ferenc Salasi instaure un gouvernement pronazi.
A la suite de mauvaises conditions météo, un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’écrase sur une montagne de Norvège, près de Telemark : les trois membres d’équipage et douze passagers sont tués.
mardi 17 octobre
A la suite des contre-attaques allemandes contre le Haut du Faing et le Haut du Touteux, l'ampleur des pertes est telle que le général de Lattre suspend l'offensive française directe vers les Vosges.
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa est abattu par des Mosquitos britanniques au-dessus de la Hongrie : un des six passagers est tué.
mercredi 18 octobre
L'armée Rouge franchit les Carpates et entre en Tchécoslovaquie.
Bombardement aérien sur Bonn : destruction de l’ancien théâtre. Le bâtiment central de l’université de la ville (l’ancien château des princes électeurs de Cologne) a été gravement endommagé par une bombe.
Hitler décrète la levée en masse des hommes de seize à soixante ans.
Cérémonie funéraire d’Erwin Rommel à l’hôtel de ville d’Ulm.
jeudi 19 octobre
A Aix-la-Chapelle, le commandant allemand Wilck exhorte ses troupes à se battre jusqu’au dernier homme.
vendredi 20 octobre
Après un très long siège, Belgrade est enfin libérée par les troupes soviétiques de Tolboukhine et les partisans de Tito. Ces derniers prennent aussi Dubrovnik.
Signature d'une convention entre le colonel français Adeline et l'amiral Shirlitz commandant la poche allemande de la Rochelle, en France, stoppant combats et sabotages pour éviter plus de destructions. La convention peut être dénoncée avec un préavis de quatre jours.
Le régent hongrois Horthy est transféré en Allemagne.
A Auschwitz, les Allemands brûlent d’énormes liasses de documents du camp dans les fours crématoires. Ils essaient de dissimuler les preuves des morts, des tortures et des expériences médicales.
samedi 21 octobre
Reddition d'Aix-la-Chapelle après 20 jours de bataille et de bombardements : la ville n'est plus qu'un amas de décombres. La garnison allemande, qui comptait encore 300 hommes, ne tenaient plus que quelques rues de la ville. Depuis le 2 octobre, 5 000 Allemands ont été tués ou blessés et 5 600 prisonniers. Côté américain, les pertes sont de 2 000 morts et 3 000 blessés. Aix-la-Chapelle est la première grande ville allemande à être prise par les Alliés.
L'armée Rouge atteint le Danube au sud de Budapest.
dimanche 22 octobre
Les Canadiens prennent Breskens dans l'estuaire de l'Escaut (Pays-Bas).
L'armée Rouge atteint la frontière norvégienne.
Capitulation de Varsovie : les Allemands écrasent les insurgés polonais.
lundi 23 octobre
La progression difficile des Alliés en Italie continue : prise du Monte Belmonte par les Américains, à quinze kilomètres environ de Bologne.
En Podlachie, les troupes allemandes se retirent de la ville polonaise de Suwałki, aussitôt occupée par l’Armée rouge.
En Yougoslavie, les partisans de Tito libèrent la ville serbe de Šabac.
mardi 24 octobre
Sur le front de l'Ouest, les Canadiens avancent le long de l'isthme de Beveland sud. Dans le Brabant hollandais, les Britanniques arrivent à Bois-le-duc ; les Américains marchent sur Saint-Dié, et occupent Mortagne (France). Le général français de Lattre décide d'une offensive déterminée vers Belfort.
Les partisans communistes de Yougoslavie libèrent la ville serbe d’Apatin, en Voïvodine.
mercredi 25 octobre
L’Armée rouge s’empare du port norvégien de Kirkenes.
Himmler ordonne de détruire la collection de squelettes juifs à l’Institut anatomique du Reich à Berlin.
vendredi 27 octobre
Le front italien est stabilisé sur les Apennins de Ravenne à Lucques.
Dans les Alpes françaises, les Américains et les FFI prennent la ville de Sospel.
Atteint d’un cancer au cerveau, le maréchal de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen, doit renoncer à ses commandements.
samedi 28 octobre
Capitulation de la Bulgarie. Les troupes bulgares se placent sous commandement soviétique.
lundi 30 octobre
En Italie, les Britanniques occupent Meldola mais tentent en vain de traverser le Ronco.
1 700 juifs du dernier transport en provenance du camp tchèque de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
mardi 31 octobre
A l'est de Lunéville, la 2e DB lance une offensive en vue de préparer la campagne d'Alsace. Elle prend Baccarat.
Un raid aérien détruit l’église et l’hôpital d’Efferen, à Hürth, près de Cologne : trente-six morts.
Entrée en fonction du nouveau maire anti-nazi d’Aix-la-Chapelle, Franz Oppenhoff (42 ans). Pour éviter des représailles de la part des partisans du IIIe Reich, son nom n’est pas donné et aucune photo de presse autorisée.
mardi 31 octobre ou mercredi 1er novembre
Derniers gazages à Auschwitz. Himmler ordonne d’évacuer et de dynamiter le camp.
du mercredi 1er au jeudi 9 novembre
Des commandos britanniques occupent l’île hollandaise de Walcheren et subissent de lourdes pertes.
jeudi 2 novembre
En Yougoslavie, les partisans de Tito prennent Zadar.
vendredi 3 novembre
Adolf Eichmann donne l’ordre de déporter 38 000 juifs hongrois à Buchenwald et Ravensbrück.
lundi 6 novembre
En Yougoslavie, les forces de Tito prennent Monastir.
mardi 7 novembre
La fracture entre le commandant en chef de la Luftwaffe, Hermann Göring, et ses officiers apparaît au grand jour lorsqu’au cours d’un discours à Berlin, le maréchal traite une fois de plus de « lâches » les pilotes marqués par la fatigue des combats qui sont venus l’écouter. Il fait envoyer une copie de ce discours à touts les bases. Pour ces hommes, il s’agit d’un véritable affront. Afin de dissiper les malentendus, Göring va mettre sur pied un « parlement de la Luftwaffe », composé de trente officiers supérieurs. Mais il prévient les « délégués » : « Vous pouvez critiquer tout et tout le monde - sauf moi ».
mercredi 8 novembre
Le major Walter Nowotny, héros de la Luftwaffe (258 victoires) et commandant de la première unité équipée de Messerschmitt Me 262 à réaction, est tué au combat.
dimanche 12 novembre
Hitler déclare aux Allemands : « Ma vie n’a pas d’importance ».
lundi 13 novembre
Cinq groupes de la 2e DB française traversent les Vosges et foncent sur Strasbourg.
mardi 14 novembre
L’ancien général soviétique Andreï Vlassov est autorisé par les Allemands à convoquer un « Comité de Libération des Peuples de Russie » (KONR) à Prague. Il lève deux divisions en Allemagne pour se battre contre l’Armée rouge.
Accord de Londres déterminant quatre zones d'occupation et un territoire spécial de Berlin.
jeudi 16 novembre
474 bombardiers de la Royal Air Force ont largué en 21 minutes 2 751 tonnes de bombes sur Düren, une ville de 22 000 habitants située entre Aix-la-Chapelle et Cologne : 3 128 personnes ont été tuées et sur les 6 341 maisons seulement 13 sont intacts.
Dix missiles V1 tuent 263 civils à Anvers.
samedi 18 novembre
Libération de Tirana.
lundi 20 novembre
Hitler quitte la « Tannière du loup » alors que l’Armée rouge approche de Rastenburg.
Metz, Belfort et Mulhouse sont libérées en France.
jeudi 23 novembre
Strasbourg est libéré.
Les troupes finlandaises repoussent les Allemands de Laponie en Norvège.
samedi 25 novembre
Les Allemands commencent à détruire les chambres à gaz et les fours crématoires du camp d’Auschwitz.
dimanche 26 novembre
A Auschwitz, les derniers Sonderkommando, prisonniers ayant pour tâche de brûler ou d’incinérer leurs camarades gazés, sont massacrés.
lundi 27 novembre
Les bombardements alliés détruisent la vieille ville de Fribourg-en-Brisgau.
Située à quinze kilomètres de la frontière française (Rhin), la ville d’Offenburg (Bade-Wurtemberg) est ravagée par un raid de trois cents B-17 et Liberator.
600 gardes du camp d’Auschwitz reçoivent la croix de fer pour avoir réprimé avec succès la révolte du 7 octobre.
mercredi 29 novembre
A Malmö (Suède), un Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa est abattu par un navire de patrouille allemand : les quatre membres d’équipage et six passagers sont tués.
en novembre
Hitler se réfugie dans un bunker sous la chancellerie de Berlin.
vendredi 1er décembre
L’Obersleutnant Johannes Steinhoff prend le commandement de la JG 7 « Nowotny », la première escadrille de chasse équipée du premier chasseur à réaction de l’histoire, le Me 262.
lundi 4 décembre
Au cours d’une conférence entre Ferenc Szálasi, le chef du gouvernement hongrois, et Hitler, le Führer donne l’assurance que les réfugiés hongrois trouveront asile sur le territoire du Reich allemand.
Bombardement aérien de Heilbronn (Bade) : le centre-ville est complètement rasé. La moitié des 6 500 habitants sont tués.
nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre
Bombardement de Bielefeld par la Royal Air Force.
mardi 5 décembre
Radiodiffusion d'un discours de Speer prononcé devant les cheminots. Il prétend que, grâce aux nouvelles armes, la victoire est au bout du chemin.
La ville italienne de Ravenne est libérée par les Britanniques.
Au sud-ouest de Strasbourg, la garnison allemande du fort de Mutzig a capitulé.
Opération « Caesar » : le sous-marin U-864 quitte le port de Kiel avec pour mission d’apporter aux Japonais des technologies allemandes (réacteurs du Messerschmitt Me 163 ; plans du Me 262), 65 tonnes de mercure et des scientifiques allemands (mais le submersible est rapidement contraint de se réfugier en Norvège à la suite d’avaries).
mercredi 6 décembre
Les Russes attaquent Budapest (Hongrie).
lundi 11 décembre
Le Costa Rica a déclaré la guerre à l’Allemagne.
samedi 16 décembre
Début de la grande offensive allemande (vingt-quatre divisions blindées) dans les Ardennes. Le général von Rundstedt lance les réserves disponibles de la Meuse vers Anvers et Bruxelles. La Luftwaffe doit soutenir l’opération avec 2 000 bombardiers et chasseurs. Profitant de l’effet de surprise et de ce que l’aviation alliée est clouée au sol par le brouillard et la neige, les Allemands progressent jusqu’à Stavelot dès le premier jour.
A l’est de Cologne, un raid aérien britannique a détruit 80 % de la ville de Siegen : 348 Allemands et un certain nombre de travailleurs forcés étrangers ont été tués.
Un V2 s’abat sur un cinéma à Anvers (Belgique), faisant 567 victimes, dont 296 militaires britanniques.
dimanche 17 décembre
Un raid aérien ravage Ulm : 707 morts et 25 000 sans-abris.
lundi 18 décembre
En Italie du Nord, les Alliés sont bloqués sur la ligne Ravenne-Carrare.
Le général germano-autrichien Lothar Rendulic succède au général Nikolaus von Falkenhorst comme commandant en chef en Norvège. Ce dernier était à ce poste depuis quatre ans et demi.
mercredi 20 décembre
Bastogne est complètement encerclée par les Panzergrenadier du général von Manteuffel. 14 177 soldats et 1 019 officiers, principalement de la 101e division aéroportée y sont coincés.
jeudi 21 décembre
La 5e armée de Panzer réussit une percée sur Saint-Vith.
vendredi 22 décembre
Le vent se lève et le ciel se dégage, ce qui permet à l’aviation alliée de frapper les colonnes de chars allemands et de renforcer la garnison américaine assiégée dans Bastogne. Arrivée des troupes allemandes à Saint-Hubert et pillage du village.
mardi 26 décembre
Les forces américaines réussissent à briser l’encerclement de Bastogne par les troupes allemandes. La bataille a coûté la vie à un millier de GI à Bastogne même et à 3 000 environ dans les combats autour de la ville. Dans la population civile, on compte 368 morts.
jeudi 28 décembre
Les Alliés ont largué 1 500 bombes sur la ville de Siegburg, au nord-est de Bonn : 66 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées. L’abbaye de Michaelsberg, fondée au XIe s., est presque entièrement détruite.
dimanche 31 décembre
Dans un pays ruiné par la guerre et les bombardements, la production cinématographique atteint malgré tout soixante-quinze longs métrages pour l’année écoulée.
en décembre
Constitution en Norvège, à Narvik, de la 14e Unterseebootsflottille, qui comprend huit sous-marins sous le commandement du capitaine de corvette Helmut Möhlmann.
Le ministère des Postes introduit les codes postaux (zip) à quatre chiffres.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 janvier
La RAF a bombardé Berlin. Le bilan est peu élevé : 79 morts. Sur 421 appareils britanniques, 28 ont été abattus, faisant 138 morts. Les pompiers berlinois ont perdu nombre de leurs véhicules dans les flammes et sous les pans de murs effondrés.
dimanche 2 janvier
Dans le sud de la France, un commando des groupes francs des MUR s’empare des archives de la Gestapo à Toulouse. Celles-ci contiennent les noms des agents de la région et ceux des dénonciateurs. Quatre agents de la Gestapo sont abattus.
nuit du dimanche 2 au lundi 3 janvier
La RAF a monté son deuxième raid nocturne consécutif contre Berlin, lâchant plus de 1 000 tonnes de bombes. Les résultats sont tout aussi décevants que la veille. Seuls 82 logements ont été détruits par les bombes, qui ont fait un total de 36 victimes. 27 Lancaster ont été abattus sur un total de 383 avions, faisant 168 morts parmi les équipages. A la différence de la nuit précédente, les pompiers berlinois sont restés à la périphérie de la ville jusqu’à la fin du raid avant d’intervenir.
mardi 4 janvier
A Rastenburg, Hitler refuse que von Manstein déplace des troupes de la boucle du Dniepr vers le nord.
mercredi 5 janvier
L’Armée rouge s’empare de Berditchev, au sud-ouest de Kiev. Selon un communiqué allemand, « le haut commandement allemand ne compte pas s’accrocher au territoire russe uniquement pour des questions de prestige. Si nos troupes se trouvaient contraintes d’évacuer le sol russe, la question aurait peu d’importance en elle-même ; l’essentiel serait de maintenir le front intact sur toute la ligne ». Cette déclaration semble confirmer que les Allemands s’apprêtent à une retraite majeure.
jeudi 6 janvier
Le premier front d’Ukraine du général soviétique Vatoutine a passé la frontière polonaise d’avant-guerre, lançant une grande offensive depuis Kiev et repoussant les Allemands jusqu’aux portes de Sarny, important nœud ferroviaire sur la ligne Kiev-Varsovie. Selon un communiqué du QG soviétique, près de 3 000 Allemands ont été tués au cours des récents combats et 68 pièces d’artillerie et 83 chars ont été mis hors de combat.
vendredi 7 janvier
Le 10e corps britannique et le 2e corps américain ont réussi à percer la ligne de défense allemande au sud de Rome. Les Alliés ont repoussé les Allemands du Monte Porchia après un combat d’une rare violence. En revanche, la 46e division britannique, toujours bloquée par les nazis à hauteur du Peccia, ne parvient pas à faire traverser à ses chars les eaux de la rivière en crue.
samedi 8 janvier
Les Soviétiques reprennent Kirovograd, nœud ferroviaire et routier.
dimanche 9 janvier
En Italie, le 2e corps américain attaque Cervaro et le mont Trocchio, sur la ligne Gustav.
A Lyon, un attentat contre deux soldats allemands est immédiatement suivi de l’exécution de 22 otages.
L’U-188, parti de Lorient en juin 1943, quitte Penang, en Malaisie, pour rentrer en Allemagne. Il a embarqué à Singapour cent tonnes d’étain, onze de caoutchouc, une demi-tonne de quinine, et de l’opium destiné à Göring.
lundi 10 janvier
En Ukraine, l’Armée rouge coupe la voie ferrée Smela-Kristinovka. Elle anéantit plusieurs divisions allemandes au nord de Kirovograd.
mardi 11 janvier
Le comte italien Ciano, gendre de Mussolini, est exécuté à la prison de Vérone, sur ordre des Allemands.
570 B-17 et B-24 américains bombardent les industries aéronautiques allemandes de Brunswick, Oschersleben et Halberstadt. 60 bombardiers sont abattus par la Luftwaffe.
mercredi 12 janvier
Parvenue sur le Garigliano, la cinquième armée américaine du lieutenant-général Clark commence ses attaques contre la ligne Gustav. La 34e division américaine se dirige vers Cassino, après avoir pris Cervaro. La 3e DIA attaque Sant’Elia.
vendredi 14 janvier
Sur le front de Leningrad, la 2e armée de choc soviétique attaque à partir de la tête de pont d’Oranienbaum. La 59e armée tente d’encercler Novgorod, mais progresse peu.
samedi 15 janvier
Un avion Junkers JU-52/3m de la compagnie allemande Lufthansa s’écrase à Belgrade : les deux pilotes et trois passagers sont tués.
nuit du samedi 15 au dimanche 16 janvier
Le groupe G de la résistance belge, spécialisé dans le sabotage, que dirige Jean Burgers, a procédé à la destruction de nombreux pylônes électriques à travers le pays. Le courant a été coupé simultanément dans tous les grands centres de production belges. Les effets de cette gigantesque interruption du courant électrique se sont fait sentir jusque dans la Ruhr et le nord de la France.
lundi 17 janvier
En Italie, le 10e corps britannique lance l’opération Panther, une offensive le long du Garigliano.
mardi 18 janvier
Les 5e et 56e divisions britanniques établissent des têtes de pont au nord du Garigliano.
mercredi 19 janvier
Le 10e corps britannique du général Richard McCreery a traversé le Garigliano. Appuyé par l’artillerie navale, il a établi des têtes de pont stratégiques sur la rive nord du Garigliano. La ville de Minturno est tombée elle aussi et, plus à l’intérieur des terres, la 56e division a franchi le Rapido. Cependant, le feu nourri des Allemands a empêché la 46e division de poursuivre progression. De plus, le général allemand von Vietinghoff a demandé le renfort de deux divisions blindées pour consolider ses positions.
A Leningrad, les Allemands battent en retraite dans la soirée. Des colonnes de soldats soviétiques investissent les rues dévastées de la ville. Elles se dirigent vers le sud, à Krasnoïe Selo et, par la baie gelée de Kronstadt, vers Oranienbaum, où la poignée de Soviétiques a tenu pendant toute la durée du siège.
Libération de Novgorod par l’Armée rouge (59e armée soviétique).
Tôt dans la matinée, les patrouilles allemandes ont occupé tous les postes de police de Copenhague et désarmé tous les policiers danois, qui sont en état d’arrestation. La scène s’est répétée par tout le pays. C’est le général SS Günther Pancke qui a ordonné cette rafle, après la capture par un patrouilleur allemand d’un navire de réfugiés en route vers la Suède. Les Allemands sont persuadés que la police locale aide les Danois qu’ils recherchent, notamment les Juifs, à s’enfuir à l’étranger.
Dans le sud-ouest de la France, un commando de la Résistance fait sauter l’usine Ratier à Figeac. Elle fabrique 300 hélices à pas variables par semaine, pour la Luftwaffe.
jeudi 20 janvier
La 2e armée de choc et la 42e armée soviétiques font leur jonction près de Ropcha, au sud-ouest de Leningrad. Elles encerclent sept divisions allemandes.
Près de Cassino, la 36e division d’infanterie du major-général Fred Walker lance une attaque sur la rivière Gari afin d’établir une tête de pont à Sant’ Angelo. La zone est défendue par deux bataillons de la 15e Panzergrenadier Division commandée par le général Rudolf Sperl.
nuit du jeudi 20 au vendredi 21 janvier
Pendant une demi-heure, 769 bombardiers de la RAF ont lâché 80 tonnes de bombes par minute sur Berlin.
La Luftwaffe lance l’opération Steinbock (« Capricorne ») : intensification des raids nocturnes de l’aviation allemande sur Londres et le sud de l’Angleterre. Lors de cette première attaque, 447 sorties d’avions, parmi lesquels des bombardiers lourds He 177, ont été enregistrées et trente-deux tonnes de bombes ont été larguées. Néanmoins le prix payé par l’aviation allemande sera très élevé : jusqu’à huit appareils perdus par raid.
vendredi 21 janvier
L’artillerie côtière britannique coule en Manche le forceur de blocus allemand Münsterland à l’ouest du cap Blanc-Nez (Pas-de-Calais).
nuit du vendredi 21 au samedi 22 janvier
A minuit, les Anglo-Américains du 6e corps qui participent à l’opération Shingle (dirigée par le général américain John Lucas) débarquent à Anzio-Nettuno, à cinquante-cinq kilomètres au sud de Rome, pour y établir une tête de pont. La ville est vide : aucune résistance.
samedi 22 janvier
Dans la soirée, près de 50 000 soldats anglo-américains et 3 000 véhicules ont débarqué à Anzio ; treize soldats seulement ont été tués, la plupart par des mines. La route de Rome est ouverte, mais le général Lucas préfère ne pas prendre de risque : assurer la défense de ses têtes de pont avant d’aller plus loin. Au cours de la journée, l’aviation alliée a lâché deux millions de tracts annonçant que la libération de Rome est proche.
Après trois jours de combats, les troupes allemandes d’Italie du général Sperl ont réussi à repousser la 36e division d’infanterie américaine sur le Gari. Les pertes américaines se montent à 2 000 hommes.
L’Armée rouge encercle Vitebsk.
dimanche 23 janvier
Dans la soirée, la Luftwaffe coule le destroyer HMS Janus et endommage le HMS Jervis au large d’Anzio.
lundi 24 janvier
Sept armées soviétiques, dont trois blindées, lancent une grande offensive contre les forces allemandes encerclées au sud-est de Kiev.
A Anzio, les troupes alliées se contentent d’élargir leur tête de pont. La Luftwaffe coule le navire-hôpital Saint David.
mardi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Krasnogvardeisk, au sud de Leningrad.
mercredi 26 janvier
Une meute de dix U-Boote coule trois cargos du convoi JW-56A au large de l’Islande.
Sur la ligne Gustav (Italie), la 3e division algérienne s’empare des hauteurs du Belvédère. La loi martiale est proclamée à Rome.
L’URSS a répliqué aux accusations allemandes concernant sa responsabilité dans le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn, en mettant en cause l’Allemagne. Une commission spéciale soviétique aurait établi que les Polonais étaient encore en vie lorsque les Allemands ont investi la région en juillet 1941.
Suite aux pressions économiques britanniques et américaines, l’Argentine rompt ses relations diplomatiques avec l’Allemagne, l’Italie et le Japon.
Un tribunal londonien a condamné à mort Oswald Job pour espionnage au profit de l’Allemagne. Il a été démasqué grâce à un agent double dont le nom de code est Libellule.
jeudi 27 janvier
L’Armée rouge a libéré Leningrad. Le général Leonid Govorov, qui a organisé et commandé l’assaut final, a annoncé dans un ordre du jour que les derniers soldats Allemands ont abandonné leurs positions au sud de ma ville. Il a ajouté qu’en douze jours de combats, l’Armée rouge a pris 700 redoutes ennemies et contraint l’ennemi à reculer sur une distance de 60 à 100 kilomètres. Le siège de la ville aura duré 872 jours et fait plus d’un million de morts civils et 150 000 soldats tués. Les soldats soviétiques déferlent à présent vers l’Ouest à la poursuite du groupe d’armées Nord du maréchal von Kuchler, dont l’infériorité en effectifs, en armement et en avions est patente.
vendredi 28 janvier
Première à Berlin, dans les cinémas Ufa-Palast Königstadt et Tauentzien, du film Ce diable de garçon (Die Feuerzangenbowle), une comédie réalisée par Helmut Weiss d’après le roman éponyme d’Heinrich Spoerl et Hans Reimann, avec Heinz Rühmann, Karin Himboldt, Paul Henckels et Erich Ponto. Le ministre de l’Education Bernhard Rust avait réclamé l’interdiction du film mais le réalisateur ayant réussi à convaincre Göring (puis Hitler) dans le Repaire du Loup, Goebbels a finalement autorisé sa projection.
samedi 29 janvier
En reprenant Tchoudovo, les Soviétiques contrôlent désormais totalement la voie ferrée Leningrad-Moscou.
763 bombardiers américains attaquent le centre industriel de Francfort. 700 civils sont tués, mais 29 avions sont abattus.
Au large d’Anzio, le croiseur léger britannique HMS Spartan est coulé par une bombe planante téléguidée Henschel Hs 293 A larguée par un avion allemand. Quarante-six marins sont tués et quarante-deux autres blessés.
Dans le Vercors (Alpes françaises), un assaut allemand sur le maquis de Maleval entraîne l'anéantissement de la section Eysseric tout entière : trente-et-un résistants sont tués.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier
A Anzio, la 24e brigade anglaise des Guards s’est heurtée à une âpre résistance du 29e régiment de Panzergrenadieren, retranché dans le hameau de Carroceto.
Un bombardement aérien américain de Francfort a causé la mort de la princesse Marie Alexandra de Bade. Epouse du prince Wolfgang de Hesse, elle a été tuée avec sept autres femmes dans l’effondrement de la cave où elles avaient trouvé refuge. La princesse avait quarante-et-un ans.
dimanche 30 janvier
Début de la bataille de Cisterna dans la poche d’Anzio : sous les ordres du général Lucas, la 3e division d’infanterie, soutenue par les parachutistes et les rangers, tente de rompre les défenses allemandes avant l’arrivée de renforts germaniques.
En Italie, raid américain sur les bases de la Luftwaffe dans la vallée du Pô.
lundi 31 janvier
Après quelques jours de réussite, les Alliés sont en difficulté sur la plage d’Anzio. Au lieu d’avancer sur Rome, ils n’ont pu lancer que quelques attaques limitées, qui leur ont causé de lourdes pertes. Le maréchal allemand Kesselring a fait venir des renforts d’un peu partout en Italie, pour encercler les têtes de pont alliées.
en janvier
Arrestation du juriste Helmuth James, comte von Moltke, l’un des fondateurs du cercle de Kreisau qui est démantelé.
mardi 1er février
A Anzio, après avoir essayé en vain de dégager les Rangers, luttant à 900 mètres de Cisterna, la 3e division américaine décide de s’installer sur la défensive près d’Isola Bella.
A Varsovie, une bombe posée par des partisans polonais tue le général SS Franz Kutschera, chef de la Gestapo locale.
mercredi 2 février
Début de la bataille de Narva. L’Armée rouge (200 000 hommes, 2 500 canons, 125 chars et 800 avions) franchit la frontière du nord-est de l’Estonie et se heurte durement aux défenses allemandes (123 541 hommes, dont des milliers d’Estoniens, 32 chars et 137 avions). Au sud-est de l’Estonie, les Soviétiques s’emparent de Vanaküla.
Dans la soirée, l’artillerie allemande pilonne les positions alliées à Anzio.
En représailles à l’attentat de la veille, 100 otages sont exécutés à Varsovie.
Pierre Laval a cédé aux exigences allemandes : les ouvriers français envoyés de force outre-Rhin seront plus nombreux, les limites d’âge ayant été repoussés. Tous les hommes de 16 à 60 ans et toutes les femmes sans enfant de 18 à 45 ans peuvent être réquisitionnés. Selon le code du STO, Laval doit envoyer en Allemagne un million d’ouvriers d’ici au mois de juin. Le nouvel accord a été signé avec Fritz Sauckel. Cette mesure va à l’encontre de la politique de Speer, le ministre allemand de l’Industrie, qui juge plus efficace d’utiliser la production des usines en France plutôt que de faire venir les ouvriers français en Allemagne. Il a d’ailleurs interdit l’envoi dans le Reich de certains d’entre eux : ceux qui travaillent dans un certain nombre d’entreprises répertoriées, dites Speerbetriebe.
Staline autorise l’aviation américaine à utiliser six bases soviétiques pour les bombardements en navette sur l’Europe.
jeudi 3 février
Le maréchal Hugo Sperrle, nouveau MBF (« commandant militaire en France »), signe les nouveaux ordres concernant les « représailles » contre toute attaque visant les troupes allemandes : le village ou le bourg le plus proche sera détruit.
Arrestation à Plogoff (Bretagne) des chefs résistants français pour la zone Nord, Pierre Brossolette et Emile Bollaert, après le naufrage du Jouet des flots. Ils devaient rallier Alger.
samedi 5 février
Sur le front nord, l’Armée rouge occupe Gdov, au bord du lac Peïpous. A l’ouest de Kiev, elle occupe Rovno et Loutsk.
En Italie, les Allemands repoussent les assauts du 2e corps américain contre le mont Cassin et Sant’Angelo.
En France, la Gestapo arrête Michel Hollard, un agent de renseignements opérant sur les sites de lancement des V1.
dimanche 6 février
Le traditionnel cérémonial SS accompagne l’inauguration du foyer Westwald, à Lamorlaye, près de Chantilly dans la région parisienne. L’opération est toutefois entourée d’une relative discrétion, car ce foyer Lebensborn, le seul qui ait été ouvert en France, doit rester inconnu du public. Dans ce centre, qui fonctionne depuis un an, plusieurs enfants sont déjà nés. Les femmes qui « travaillent » là - françaises, mais aussi néerlandaises, belges et norvégiennes - sont consentantes pour donner leurs enfants à la Grande Allemagne. Les garçons leur seront retirés très tôt pour être envoyés à Munich quelques semaines à peine après leur naissance pour y recevoir une éducation nazie. Les pères sont tous SS ou membres des services de sécurité.
lundi 7 février
Les Allemands déclenchent une contre-offensive contre la tête de pont d’Anzio.
mardi 8 février
Sur le 3e front d’Ukraine, les Soviétiques reprennent Nikopol, centre vital de production de manganèse.
Le sous-marin britannique HMS Sportsman coule au nord de la baie crétoise de Souda le navire marchand allemand SS Petrella, qui transportait des prisonniers de guerre italien : 2 670 d’entre eux sur 3 173 meurent noyés. Leurs gardes allemands avaient refusé de les libérer, allant même jusqu’à ouvrir le feu sur ceux qui tentaient de s’échapper…
nuit du mardi 8 au mercredi 9 février
A Limoges (centre de la France), douze bombardiers Lancaster du groupe 617 de la RAF dévastent l’usine de moteurs d’avion Gnome et Rhône.
mercredi 9 février
Les généraux Koniev et Malinovski commencent à liquider la 8e armée allemande à Kirovograd.
samedi 12 février
L’Armée rouge continue son offensive sur le front de la Baltique, malgré la résistance acharnée des Allemands. Hitler a remplacé le maréchal von Küchler par le général Model, spécialiste des blindés, et lui a envoyé des renforts pour tenir le front. Néanmoins, la 2e armée de choc soviétique a pris d’assaut Kingisepp et atteint Narva, sur le golfe de Finlande. A 135 kilomètres au sud de Leningrad, l’Armée rouge a atteint le village de Louga et marche sur Pskov.
A Anzio, les Alliés ont été repoussés à 5 kilomètres à l’intérieur de leur dernière ligne de défense. 72 000 hommes et 18 000 véhicules sont cloués sur place. La 14e armée du général von Mackensen reçoit des renforts tous les jours et se retrouvera bientôt forte de 10 divisions contre 5 pour les Alliés.
La 34e division américaine est arrêtée à 270 mètres de la ville de Cassino par les Allemands. La 4e division indienne commence à relever les troupes américaines.
A Rastenburg, Hitler fusionne l’Abwehr avec le service de sécurité de Himmler.
Un responsable nazi a écrit au secrétaire aux Affaires culturelles, Alfred Rosenberg, pour lui demander de faire la chasse au jazz et à toutes les autres formes d’influences anti-allemandes. Les critiques de musique nazis ont déjà commencé leur guerre verbale, traitant le jazz d’ « interminable dépravation » et d’ « appel scandaleux aux bas instincts de la populace ».
dimanche 13 février
Sur le front nord, l’Armée rouge libère Louga et Lyady et avance vers Pskov.
lundi 14 février
En Ukraine, les Soviétiques pénètrent dans la poche allemande de Korsoun. Au nord, la Wehrmacht abandonne la province de Leningrad.
L’It-23, un ancien sous-marin italien armé par un équipage allemand, est coulé dans le détroit de Malacca par le sous-marin britannique HMS Tally Ho.
mardi 15 février
Le monastère du Mont-Cassino est entièrement détruit par les bombardements alliés.
mercredi 16 février
Le 3e corps de Panzer essaie de dégager la poche de Korsoun.
Le général allemand Mackensen lance l’opération « Pêche » contre la poche d’Anzio : 432 pièces d’artillerie pilonnent la tête de pont alliée.
jeudi 17 février
Les Allemands s’enfoncent de 3 kilomètres dans les lignes américaines de la poche d’Anzio. Les avions alliés lâchent mille tonnes de bombes pour les arrêter.
vendredi 18 février
Sur le front nord, la 1re armée d’assaut soviétique reprend Staraïa Roussa.
Hitler ordonne la dissolution de l'Abwehr, le contre-espionnage allemand.
Opération « Jéricho » : attaque aérienne britannique contre la prison d'Amiens, en France. Bilan : Allemands 20 tués et 70 blessés ; prisonniers français 95 tués et 87 blessés ; deux avions anglais détruits ; quelques Français condamnés à mort évadés ; 60 agents de la Gestapo démasqués.
Au large d’Anzio, le croiseur britannique HMS Penelope est coulé par le sous-marin allemand U-410 : 417 membres d’équipage sont tués (dont le capitaine), 206 autres sont secourus.
dimanche 20 février
Début de la « Big Week » (opération « Argument ») : les bombardiers américains et britanniques entament une série d’attaques massives contre l’industrie aéronautique allemande.
En Norvège, sur le lac Tinnsjo, des agents alliés coulent un ferry-boat qui transportait 600 litres d’eau lourde destinés à la recherche atomique allemande.
lundi 21 février
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa disparaît au-dessus de l’île grecque d’Eubée avec trois membres d’équipage et treize passagers à son bord.
mardi 22 février
Bombardement allié en Saxe-Anhalt de la zone ferroviaire et industrielle de la ville de Salzwedel : environ 300 morts.
Chargée d’attaquer la ville allemande frontalière de Clèves, l’aviation américaine bombarde par erreur les villes néerlandaises de Nimègue (800 morts), Arnhem, Enschede et Deventer.
mardi 22 ou mercredi 23 février
Les Soviétiques reprennent Krivoï-Rog (Ukraine) aux Allemands. Il s’agit d’un centre vital pour les gisements de fer et de manganèse.
jeudi 24 février
Lors d’un raid sur la ville allemande de Schweinfurt, onze des 266 bombardiers américains sont abattus.
Le Premier ministre finlandais, allié des Allemands, annonce que son pays est prêt à faire la paix immédiatement avec l’URSS.
vendredi 25 février
Américains et britanniques mettent fin à la « Big Week » (opération « Argument »). En six jours, l’US Air Force a perdu 226 bombardiers lourds, 28 chasseurs et plus de 2 000 hommes (tués ou capturés) et la Royal Air Force 131 bombardiers. Côté allemand, la Luftwaffe a enregistré la perte de 262 chasseurs et 250 hommes, dont 100 pilotes tués au combat. Lors de cette dernière journée, 594 bombardiers de la RAF ont mené notamment un raid sur l’usine aéronautique d’Augsbourg (dont le centre-ville est rasé).
samedi 26 février
Sur ordre des nazis, le réalisateur, artiste de cabaret et acteur juif Kurt Gerron commence le tournage d’un film de propagande sur le camp de concentration de Theresienstadt [Terezin], intitulé Le Führer donne une ville aux Juifs. Censé présenté le camp comme une colonie modèle, le film montrera notamment le chef d’orchestre déporté Karel Ancerl y dirigé une œuvre du compositeur Pavel Haas, lui aussi déporté (la plupart des acteurs et des membres de l’équipe, dont le réalisateur, mourront à Auschwitz).
lundi 28 février
La pilote d’essai Hanna Reitsch propose à Hitler de créer un escadron de bombardiers kamikazes. Refus du Führer.
Arrivée à Mourmansk (URSS) du convoi allié JW-57, composé de quarante-deux cargos et d’un pétrolier. Le destroyer HMS Mahratta a été coulé en chemin, ainsi que deux U-Boote.
mardi 29 février
A Anzio, les Alliés repoussent une attaque allemande sur leur flanc droit.
en février
L'amiral Canaris est démis de sa charge à la tête de l'Abwehr, le contre-espionnage militaire allemand. Walter Schellenberg lui succède.
mercredi 1er mars
L’Armée rouge prend Russaki, près de Pskov.
Rommel fait renforcer le mur de l’Atlantique, en Normandie.
Premier vol à Göttingen du prototype du planeur sans propulsion Horten IX (un moteur sera installé sur les versions suivantes).
jeudi 2 mars
Quinze otages français ont été pendus en public à Nîmes.
vendredi 3 mars
« Pour l’exemple », les Allemands massacrent en France les seize habitants du hameau des Crottes, en Ardèche. Des maquisards y étaient passés quarante-huit heures plus tôt.
samedi 4 mars
En Ukraine, l’Armée rouge repousse les Allemands au-delà du fleuve Boug. La Wehrmacht ne conserve qu’une poche à Ouman.
Bataille d’Anzio : les combats sont suspendus des deux côtés. Les Allemands rassemblent leurs forces et les Alliés réorganisent le front.
Après le succès de la « Big Week », l’US Air Force commence une campagne de bombardement diurne sur Berlin.
A Varsovie, la Résistance exécute vingt agents de la Gestapo.
Le gouverneur Hans Frank déclare dans une réunion de nazis à Cracovie : « les juifs sont une race qui doit être éliminée. Chaque fois que nous en attrapons un. Il doit être exterminé.
dimanche 5 mars
Les Soviétiques déclenchent l’offensive Oman-Botosani dans l’ouest de l’Ukraine, entre Ouman et Kirovogrand [Kropyvnytskyï] : le 2e Front ukrainien de l’Armée rouge d’Ivan Konev (fort de 691 000 hommes, 670 chars et 8 890 canons) enfonce les lignes de la 8e armée allemande de von Manstein (450 000 soldats, 450 chars, 3 500 canons) et avance de cinquante kilomètres.
Les groupes francs de Marseille sabotent l’usine Pechiney de Gardanne. La production française d’alumine est réduite de 25 %.
L’athlète Rudolf Harbig (31 ans), détenteur de plusieurs records de course à pied, trouve la mort sur le front russe.
lundi 6 mars
Au cours d’un raid de jour, 658 bombardiers de la 8e force aérienne américaine larguent 2 000 tonnes de bombes sur Berlin. La Luftwaffe en abat 69.
Début d’une campagne aérienne alliée visant à détruire les communications du nord de la France : les bombardiers de la RAF dévastent la gare de triage de Trappes, à 26 kilomètres à l’ouest de Paris.
mardi 7 mars
3 823 juifs tchèques venant du camp de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
mercredi 8 mars
Hitler signe l’Ordonnance n°11 qui proclame comme « lieux permanents », c’est-à-dire des des « forteresses à défendre » à tout prix, 29 villes situées sur le front de l’Est. Du nord au sud : Tallinn, Rakvere, Jöhvi, Tartu, Pskov, Ostrow, Opochka, Resekne, Polotsk, Vitebsk, Orcha, Mogilev, Borisov, Minsk, Babrujsk, Slutsk, Luninets, Pinsk, Kovel, Brody, Ternopil, Khmelnitsky, Zhmerynka, Vinnytsia, Ouman, Novoukrainka, Pervomayisk, Wosnessensk et Mykolaïv.
Arrestation au Havre (France) des chefs du réseau de résistance « L’Heure H ».
jeudi 9 mars
L’aviation soviétique attaque Tallinn, en Estonie. Les frappes détruisent 8 000 bâtiments, soit un tiers de la ville et la moitié des maisons. Environ 800 personnes sont tuées et 25 000 autres sans-abri.
vendredi 10 mars
En Ukraine, l’Armée rouge prend Ouman, importante base de la Luftwaffe.
Venant d’URSS, le convoi allié RA-57 arrive au loch Ewe (Ecosse) avec un seul navire perdu pour trois U-Boote coulés.
A Mauthausen (Autriche), Adolf Eichmann et ses hommes organisent la déportation des Juifs hongrois au camp d’Auschwitz.
dimanche 12 mars
Dans le sud-est de la Biélorussie, la 35e division d’infanterie allemand du général Richert au nord de Masyr le camp de la mort provisoire d’Osaritschi où seront massacrés en une semaine des milliers de parents « inutiles » des civils réquisitionnés pour le travail (vieillards, handicapés, malades, enfants, etc.
lundi 13 mars
L’Armée rouge reprend Kherson, sur l’embouchure du Dniepr.
mardi 14 mars
Ouverture du procès secret du libraire et éditeur Matthias Lackas et de deux de ses emplouyés, accusés de corruption. L’affaire fait scandale en impliquant des officiers de l’armée et de la Luftwaffe.
mercredi 15 mars
La troisième offensive alliée sur le mont Cassin commence par un bombardement qui détruit la ville de Cassino : 140 civils et 96 soldats alliés sont tués.
Afin de faire diversion, Hitler reçoit le régent hongrois Miklos Horthy au château autrichien de Klessheim, près de Salzbourg, pour de pseudos « réunions de travail ». Au même moment, des unités de la Wehrmacht se rejoignent sur la frontière hongroise.
jeudi 16 mars
863 bombardiers de la RAF ont effectué un raid nocturne sur Stuttgart.
vendredi 17 mars
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire et routier de Doubno.
L’U-371 coule en Méditerranée le transport de troupes américain Dempo : 498 morts.
samedi 18 mars
Fin des négociations au château de Klessheim entre Hitler et l’amiral Horthy. Le régent de Hongrie rentre en train à Budapest, où il a la surprise d’être accueilli par des soldats allemands. Il est menacé d’une occupation dure s’il n’accepte pas d’accueillir volontairement la Wehrmacht et la mise en place d’un gouvernement de collaboration.
Dans les Alpes françaises, les Allemands attaquent le PC régional des maquisards du Vercors à Saint-Julien. Dix résistants sont tués.
dimanche 19 mars
Opération « Margarethe » : le régent Horthy ayant cédé à l’ultimatum, les troupes allemandes occupent sans combat l’ensemble du territoire hongrois, menacé par l’avancée des armées soviétiques.
Fermeture du camp de la mort provisoire d’Osaritschi. En une semaine, plus de 9 000 civils biélorusses ont été tués ou laissés pour mort d’épuisement et de maladie (typhoïde). Selon certaines sources, le bilan pourrait être de 20 000 victimes, un grand nombre de survivants de cette semaine de la mort succombant à leur tour.
lundi 20 mars
Les bases clés ukrainiennes de Moghilev-Podolski et de Vinnitsa sont reprises par l’Armée rouge.
mercredi 22 mars
Berlin annonce la nomination d’un nouveau gouvernement hongrois conduit par Dome Sjotay.
nuit du mercredi 22 au jeudi 23 mars
La RAF a mené un vaste raid sur Francfort : 816 avions (620 Lancaster, 184 Halifax et 12 Mosquito) ont attaqué la ville en trois vagues à partir de 21 h 45, larguant 500 mines, 3 000 bombes explosives et 1,2 millions de bombes incendiaires. Le centre-ville historique est entièrement détruit par une véritable tempête de feu. Un millier de personnes ont été tuées (dont 150 dans le sous-sol bondé d’une maison) 120 000 sont sans-abri. Les défenses anti-aériennes avaient été trompées par une fausse attaque sur Kassel. 33 avions britanniques ont été abattus.
jeudi 23 mars
L’Armée rouge cerne le quartier général allemand de Tarnopol.
En Ukraine, l’Armée rouge reprend Letichev, dont les 7 500 Juifs (60 % de la population) ont été massacrés par les Allemands.
Echec des assauts menés par sur le Mont-Cassin par les Néo-Zélandais, qui subissent de lourdes pertes. Le général Alexander décide de cesser les attaques frontales.
Au centre de Rome, via Rasella, une bombe dissimulée par la résistance italienne dans une benne à ordure explose, tuant 33 SS qui participaient à une parade.
L’as allemand Wolf-Dietrich Wilcke a trouvé la mort au combat. Son appareil a été abattu par un P-51 Mustang américain près de Schöppenstedt (Basse-Saxe). Agé de 31 ans, il était crédité de 162 ennemis détruits en 732 missions de combat (dont 137 sur le front de l’Est).
Les Allemands commencent à déporter les juifs grecs vers Auschwitz.
nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mars
300 bombardiers lourds de la RAF ont mené un raid sur Berlin.
vendredi 24 mars
Le lieutenant-colonel Herbert Kappler réclame l'exécution de dix otages pour chaque Allemand tué la veille : 335 prisonniers politiques et de droits communs (dont 75 juifs) sont exécutés dans les Fosses Ardéatines, des grottes de la banlieue sud de Rome.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 mars
« Grande Evasion » : 76 aviateurs prisonniers de guerre alliés (d’une douzaine de nationalités, mais majoritairement britanniques) ont réussi à s’évader en Basse-Silésie du Stalag Luft III, près de Sagan [Żagań, Pologne], par un tunnel qu’ils ont creusé à 10 m de profondeur, sur une longueur de 111 m. Ils seront presque tous repris : seuls trois parviendront à s’échapper (Hitler ordonnera que 50 prisonniers repris soient fusillés en violation des Conventions de Genève).
samedi 25 mars
811 bombardiers attaquent Berlin pendant la nuit par grand vent : 72 appareils sont perdus, dont 50 abattus par la Flak.
du samedi 25 au dimanche 26 mars
Les Allemands anéantissent le maquis de résistants français (500 hommes) du plateau des Glières (près d'Annecy) : 102 résistants et de deux à dix Allemands sont tués.
dimanche 26 mars
En Moldavie, l’Armée rouge occupe la ville de Bălți et atteint le fleuve Prout à la frontière roumaine, sur un front de 85 kilomètres de large.
lundi 27 mars
Les troupes soviétiques reprennent Kamenets-Podolski, en Ukraine.
Des troupes allemandes arrivent en Roumanie.
mardi 28 mars
Les troupes soviétiques entrent en Galicie et avancent sur Cracovie.
Les Soviétiques reprennent Mykolaïv dans le sud de l’Ukraine.
Les SS abattent les enfants juifs âgés de moins de 13 ans dans la ville lituanienne de Kaunas.
jeudi 30 mars
A la suite des défaites en Ukraine, Hitler, furieux des succès de l’Armée rouge, limoge les maréchaux von Manstein et von Kleist.
La Royal Air Force a subi ses plus lourdes pertes de la guerre : 95 bombardiers ne sont pas revenus en Angleterre sur les 795 Lancaster, Halifax et Mosquitos qui ont mené un raid sur Nuremberg.
vendredi 31 mars
Discours de Goebbels aux dirigeants du parti nazi sur la « mise en œuvre de la guerre totale ».
Le commandement allemand de la ville de Rome établit un couvre-feu à 16 heures pour les quartiers jugés les plus rebelles à l’occupant (Quadraro, Torpignattara, Centocelle et Quarticciolo).
en mars
Speer lance le Programme des combattants pour la production d’urgence dans l’aéronautique.
Décret d’exécution par balles (Kugerlerlass) : ordre secret de fusiller tous les sous-officiers et officiers soviétiques déportés (plus de 5 000 victimes à Mauthausen).
samedi 1er avril
En Ukraine, l’Armée rouge encercle 40 000 soldats allemands à Skala.
Déporté depuis peu en Allemagne, le jeune comédien français Robert Lynen est fusillé à Karslruhe. Il avait 22 ans.
dimanche 2 avril
Entrée des premières troupes soviétiques en Roumanie. Elles franchissent le Prout et occupent Gerca.
Dans le nord de la France, des résistants fait dérailler à Ascq [Villeneuve-d’Ascq] le train transportant la 12e division Panzer SS, sans faire ni mort ni blessé. En représailles, les SS massacrent 86 habitants de la commune, âgés de 15 à 76 ans.
lundi 3 avril
L’aviation alliée bombarde Budapest.
A Hamm, en Westphalie, un coup de grisou a tué 169 mineurs, dont 113 prisonniers de guerre soviétiques, dans la mine de Saxe, à Heessen.
mardi 4 avril
Premier bombardement allié des raffineries de pétrole roumaines de la région de Bucarest : 28 B-24 américains ont largué leurs bombes sur de nombreuses cibles, touchant également des positions non visées à cause des vents violents. 3 000 civils ont été tués. 7 bombardiers ont été abattus.
Une reconnaissance aérienne des Alliés permet de photographier une partie du camp de la mort d’Auschwitz.
mercredi 5 avril
Après avoir bombardé Bucarest, la 15e force aérienne américaine s’attaque au centre pétrolier roumain de Ploiesti.
Dans le nord de la Grèce (Macédoine), 277 habitants du village de Kleisoura (femmes, enfants et personnes âgées) ont été exécutés par des SS sous les ordres du colonel Karl Schümers, en représailles à la mort de trois soldats tués par des résistants.
jeudi 6 avril
Rafle d’Izieu par la Gestapo de Lyon (France), sous commandement de Klaus Barbie. 44 enfants juifs et sept adultes encadrant sont arrêtés.
vendredi 7 avril
Dans le centre de la France, la Wehrmacht se déplace de Corrèze vers le Limousin afin de poursuivre ses opérations de représailles contre les maquis. Le préfet estime qu’il y a eau 3 000 arrestations en une semaine.
samedi 8 avril
Les Soviétiques déclenchent la reconquête de la Crimée.
L’aviation américaine bombarde l’usine Volkswagen de Fallersleben.
dimanche 9 avril
« Pâques rouges » dans le Jura français : les Allemands déportent 307 habitants de Saint-Claude afin de venger les pertes infligées par les maquisards locaux.
lundi 10 avril
La Wehrmacht évacue la Transnitrie, la Bucovine et la Bessarabie.
Dans la soirée, les détenus juifs slovaques Rudolf Vrba et Alfréd Wetzler réussissent à s’échapper du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau après s’être cachés pendant trois jours. Ils vont réussir à rejoindre la Slovaquie (et rédigeront par la suite un rapport sur les crimes de masse commis par les nazis).
lundi 10 ou vendredi 14 avril
Les Soviétiques de Malinovski reprennent Odessa.
mardi 11 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Kertch.
Dans un ordre à ses commandants, l’amiral Dönitz déclare : « Chaque navire ennemi servant au débarquement constitue une cible d’attaque sous-marine à part entière qu’il convient d’attaquer, y compris au risque de perdre son propre bâtiment ».
Des Mosquito de la RAF bombardent avec précision un immeuble de La Haye occupé par la Gestapo. Les dossiers de déportation de Néerlandais sont détruits.
mercredi 12 avril
Le général Jänecke demande à Hitler l’autorisation d’évacuer la Crimée. Le Führer refuse et ordonne de résister jusqu’au dernier homme.
jeudi 13 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Simferopol aux Allemands.
vendredi 14 avril
Les juifs d’Athènes sont déportés vers Auschwitz.
samedi 15 avril
Au sud-est de Lvov, l’Armée rouge repend Ternopol après un siège de trois semaines.
dimanche 16 avril
En Ukraine, l’Armée rouge franchit le Dniestr à Tiraspol.
du dimanche 16 au lundi 17 avril
600 bombardiers anglo-américains ont mené un raid sur Belgrade : 1 160 civils, 343 soldats italiens et 96 soldats italiens ont été tués et plus de 5 000 civils blessés selon les sources allemandes (plus de 3 000 civils morts selon le gouvernement yougoslave en exil).
lundi 17 avril
Après un mois et douze jours de l’offensive Ouman-Botosani, les Soviétiques remportent une victoire décisive dans l’ouest de l’Ukraine. La 8e armée allemande de von Manstein déplore 45 000 morts et 25 000 prisonniers, mais les pertes soviétiques des forces du maréchal Konev sont également très lourdes (121 204 hommes tués, blessés, disparus).
Opération « Walfisch » : sous le commandement d’Herbert Kappler, les forces allemandes encerclent à 4 h du matin le quartier Quadraro, une zone de la banlieue sud de Rome réputée pour abriter des résistants, des opposants et des insoumis. Les soldats, renforcés par la Gestapo et les SS, entreprennent ensuite une fouille maison par maison : 2 000 hommes âgés de 19 à 50 ans sont arrêtés et conduits à Cinecittà (947 d’entre eux seront déportés dans des camps de travail en Allemagne et en Pologne, d’où seulement la moitié reviendra).
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa est abattu au-dessus de Belgrade par des avions alliés : un des trois pilotes et trois passagers sur quatre sont tués.
mardi 18 avril
Les Soviétiques reprennent Balaklava, près de Sébastopol.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 avril
La RAF bombarde en France les villes de Rouen, Juvisy et Noisy-le-Sec : 1 383 civils sont tués.
mercredi 19 avril
Bombardement de Malines et Louvain (Belgique) par les Alliés.
jeudi 20 avril
La Turquie arrête de livrer du chrome à l’Allemagne.
A Bergen, le cargo néerlandais Voor Bode, chargé de 120 tonnes d’explosifs et de munitions, s’est écrasé contre la forteresse de Bergenhus : l’explosion a provoqué la mort de 102 Norvégiens et 56 Allemands et gravement endommagé des bâtiments du centre historique de Bergen vieux de plus de 800 ans, dont Håkonshallen. La puissance de la déflagration a été telle que sur rive située en face, l’église Nykirken et d’autres maisons de Nordnes ont été endommagées.
vendredi 21 avril
Un avion Douglas DC-3 de la Lufthansa s’écrase à Frederikstad, en Norvège : les trois membres d’équipage et six des dix-sept passagers sont tués.
samedi 22 avril
Sur la côte orientale du Groenland, la station météo secrète allemande de Bassgeiger, établie sur l’île de Shannon, est attaquée par six membres des Patrouilles Sirius danoises. Un lieutenant allemand est tué.
nuit du dimanche 23 au lundi 24 avril
Débarqué la veille de deux voiliers en provenance de Turquie, un commando de 19 membres du Special Boat Service britannique a attaqué la garnison italo-allemande de l’île grecque de Santorin. Une quarantaine de soldats de l’Axe ont été tués ou blessés et 19 autres capturés. Le commando a perdu 2 hommes tandis que 13 civils ont été tués dans une explosion (5 autres Grecs seront exécutés en représailles). Le commando a pu repartir à bord de leurs deux voiliers en emmenant des habitants qui les avaient aidés.
lundi 24 avril
Massacre de Pyrgoi : 368 femmes et enfants ont été tués, brûlé vifs, dans le nord de la Grèce par les SS du colonel Schumers.
mercredi 26 avril
Un commando britannique, dirigé par le major Patrick Leigh Fermor, a capturé en Crète le général allemand Heinrich Kreipe, commandant de la 22e division panzergrenadieren, aussitôt conduit en Egypte.
Trois navires allemands sont coulés en Arctique par des avions des HMS Victorious et Furious.
Un torpilleur des Forces navales de la France libre, la Combattante, coule une vedette lance-torpilles allemande dans la Manche.
Grosse action de la résistance à Brest (France) : 400 000 litres d’essence destinés aux sous-marins allemands sont partis en fumée suite à la destruction des usines Jupiter par un commando de Défense de la France, commandé par Yves Hall.
jeudi 27 avril
Tombé dans une embuscade des partisans grecs de l’ELAS, le général allemand Franz Krech a été tué avec trois autres officiers à Molaoi, en Laconie, dans le sud-est du Péloponnèse.
En France, en représailles à l’exécution de Pucheu, le commandant du camp de Compiègne fait classer comme « Nuit et Brouillard » 1 800 détenus. Ceux-ci, triés parmi les résistants les plus actifs, seront déportés vers les camps de la mort.
nuit du jeudi 27 au vendredi 28 avril
Tragédie durant une opération d’entraînement au débarquement : neuf vedettes lance-torpilles allemandes, parties de Cherbourg afin d’intercepter deux convois, ont perturbé l’opération « Tigre » qui visait à préparer les soldats américains au futur Débarquement. Les navires américains, partis de Portsmouth, n’étaient pas protégés comme de coutume par des corvettes britanniques. En un quart d’heure seulement, 749 hommes (198 marins et 551 soldats) sont tués au large de la plage de Slapton Sands, dans le Devon. Deux bateaux américains ont été coulés. Par manque de coopération entre l’US Army et l’US Navy, beaucoup de GI’s sont morts noyés ou bloqués dans les LST coulés ou encore d'hypothermie (le secret sur ce drame sera gardé pendant quarante ans).
vendredi 28 avril
Incident diplomatique germano-suisse : suite à un problème technique et après avoir abattu deux Lancaster, le chasseur allemand Bf 110 G-4/R 3 de l’oberleutnant Wilhelm Johnen se pose en urgence sur l’aéroport suisse de Zurich-Dubendorf. L’appareil est équipé du nouveau radar de détection de nuit FuG 220 Lichtenstein SN2.
samedi 29 avril
Un commando allemand de trois hommes franchit la frontière suisse pour tenter de récupérer le chasseur qui s’est posé la veille à Zurich. Ils sont rapidement arrêtés grâce à un employé des chemins de fer étonné de voir trois inconnus acheter tour à tour un ticket d’un franc suisse avec un billet de 1 000 francs tout neuf.
fin avril
Les Soviétiques attaquent les frontières roumaine et polonaise.
lundi 1er mai
Staline demande à la Roumanie, à la Bulgarie et à la Hongrie de se retourner contre Hitler.
En représailles à la mort du général Franz Krech, quatre jours plus tôt, les Allemands fusillent 200 prisonniers communistes à Kaisariani, dans la banlieue sud-est d’Athènes. Les exécutions se sont déroulées par groupe de 20.
mardi 2 mai
Le dictateur espagnol Franco est contraint de modifier sa politique vis-à-vis de l’Axe sous la pression des Alliés. Le gouvernement espagnol fait une déclaration de « stricte neutralité » et prend une série de mesures qui marque la rupture avec l'Allemagne : il retire les 14 284 volontaires de la légion Azul restant sur le front russe et réduit à 20 tonnes par mois les livraisons à l’Allemagne de wolfram (utilisé pour la fabrication des charges creuses) ; les agents allemands sont expulsés et le consulat allemand de Tanger fermé.
jeudi 4 mai
Massacre de Mont Sant’Angelo dans les Marches italiennes. A l’ouest d’Ancône, 2 000 soldats allemands et fascistes (équipes de véhicules blindés, canons, mortiers et lance-flammes) attaquent les hauteurs de la ville d’Arcevia : 63 civils (dont une fillette) et partisans sont tués par les Allemands dans les combats ou exécutés après leur capture ; nombre d’entre eux ont été torturés. D’autres habitants d’Arcevia et des villages alentours sont arrêtés et transférés dans des camps.
vendredi 5 mai
Le général Tolboukhine déclenche l’assaut final sur Sébastopol : les Katiouchka bombardent la ville.
En Italie, le général Alexander ordonne aux unités alliées d’enfoncer la ligne Gustav le 11 mai.
Le chef d’état-major national des FFI (résistance française), Dejussieu, dit « Pontcarral », est arrêté à Paris par des agents de l’Abwehr.
samedi 6 mai
1 800 travailleurs réquisitionnés en France sont affectés dans les usines souterraines du camp de Dora à la fabrication des armes secrètes V1 et V2.
lundi 8 mai
Désobéissant aux ordres d’Hitler, le général Schörner fait évacuer les troupes allemandes de Sébastopol.
mardi 9 mai
Hitler appelle sous les armes la classe 1926.
En vue du jour J, l’aviation américaine effectue des raids intensifs sur les bases de la Luftwaffe installées en France. Par ailleurs a lieu un raid allié sur Le Havre (France). La batterie de 380 du Grand Clos est réduite au silence.
Fermeture au trafic maritime de toute la côte nord du Danemark. Le général Haneken, responsable du secteur danois du mur de l’Atlantique, a annoncé que son artillerie ouvrira le feu sur toute embarcation passant à moins de dix milles des côtes.
du mardi 9 au vendredi 12 mai
Les Russes reprennent Sébastopol.
jeudi 11 mai
Victoire en Italie du général français Juin sur le Garigliano : les lignes allemandes (ligne Hitler) sont percées. De son côté, le 2e corps polonais du général Anders lance l’assaut final sur le monastère du Mont-Cassin.
Bombardement de Louvain (Belgique) par les Alliés.
Dans la pièce nazie radiodiffusée Vision d’Invasion, écrite par Koischwitz, l’Américaine Mildred Gillars, voix de la propagande allemande, interprète une mère de l’Ohio qui rêve que son fils meurt dans des conditions horribles à bord du navire le conduisant au Débarquement en France.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai
A 23 h, 1 600 canons alliés ouvrent le feu sur la ligne Gustav, en Italie.
vendredi 12 mai
886 bombardiers américains (forteresses volantes et chasseurs d’escorte équipés de réservoirs supplémentaires) font des raids massifs sur les usines allemandes de carburant synthétique, dans le méga-complexe industriel de Leuna.
Les Alliés avertissent les satellites de l’Axe (Hongrie, Roumanie, Bulgarie) qu’ils subiront des conditions de paix rigoureuses s’ils ne se retirent pas du conflit.
Werner Best, plénipotentiaire du Reich au Danemark, exige que la police danoise prenne en charge la surveillance et la protection de 57 entreprises spécifiques en raison de la hausse des sabotages. Il ajoute qu’en cas de refus, le nombre de policiers sera réduit à 3 000 hommes.
samedi 13 mai
Le général Alexander déclenche une offensive générale sur l'ensemble du front italien à laquelle participe le CEF du général français Juin.
Le torpilleur français (FNFL) la Combattante coule la vedette lance-torpilles allemande S-147 dans la Manche. L’amiral Dönitz perd son second fils, Klaus.
Grâce à un agent de l’Abwehr, le Belge Alfred Dormal, la Gestapo arrête à Clermont-Ferrand le délégué du CFLN en zone sud, Jacques Bingen (après une tentative d’évasion, il se suicidera).
Grand raid de la Gestapo contre le quartier chinois de Hambourg, à Sankt Pauli : 200 hommes armés de mitraillettes ont bouclé les environs de la Schmuckstrasse avant d’arrêter 130 personnes d’origine asiatique, leur confisquant leurs passeports, argents et objets de valeur (elles seront emprisonnées pendant plusieurs mois, souvent battus et torturés, parfois à mort). Des femmes allemandes ont également été interpellées en raison de leur proximité avec la communauté chinoise, notamment en travaillant dans des restaurants.
dimanche 14 mai
Le 13e corps britannique établit une tête de pont en Italie à côté de Sant’ Angelo, sur la rive ouest du Rapido.
L’amiral Dönitz apprend la mort de second fils ; le premier était mort en mai 1943.
Des officiers du renseignement déchiffrent un message codé de Göring. Ils découvrent ainsi une opération visant à tromper les bombardiers alliés en les attirant vers des aérodromes inutilisés.
lundi 15 mai
Début de la déportation massive des 476 000 juifs de Hongrie vers Auschwitz (4 000 déportés par jour).
Les Allemands suppriment tous les trains civils en France. Les attaques aériennes contre le système ferroviaire perturbent les mouvements militaires.
En Italie, la Ire DFL s’empare de San Giorgio à Liri.
mardi 16 mai
Le maréchal allemand Milch ordonne de préparer le bombardement de la Grande-Bretagne avec des bombes volantes FZG-76 [V1].
Le sous-marin allemand U-240 est coulé par un Sunderland.
Alors que les SS avaient prévu l’élimination du camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager), les Sinti et les Roms se révoltent. L’extermination de cette population est repoussée à l’été.
mercredi 17 mai
Les forces alliées s’emparent de Cassino en Italie.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
L’U-241 est coulé par un Catalina de la RAF en mer de Norvège.
Dans le sud-ouest de la Slovénie, des SS incendient six villages dans les collines Brkini.
vendredi 19 mai
En Italie, les troupes américaines occupent Gaète et le mont Grande.
Massacre de Turchino : en représailles à l’attentat commis le 15 mai contre le cinéma Odéon de Gênes, les SS ont exécuté à l’aube 59 otages italiens. Ceux-ci ont été transférés en camion de la prison génoise de Marassi vers Fontanafredda, près du col du Turchino, où elles ont été abattues par groupes de 6. Plusieurs victimes avaient moins de 20 ans et 17 d’entre elles avaient échappé au massacre de Benedicta commis un mois plus tôt.
Suite à un compromis, le chasseur allemand Bf 110 qui s’est posé à Zurich le 28 avril dernier est détruit devant une commission suisse et allemande.
samedi 20 mai
Conformément au compromis germano-suisse et après le paiement de 6 millions de francs or, six premiers chasseurs Me 109 G-6 sont livrés sur l’aéroport de Zurich-Dubendorg par des pilotes allemands habillés en civil. Mais des vices de forme dans la fabrication entraînent des problèmes au bout d’une quinzaine d’heures de vol…
dimanche 21 mai
L’aviation alliée lance l’opération « Chattanooga » en Europe : destruction systématique des cibles ferroviaires.
mardi 23 mai
Les Alliés déclenchent une offensive en Italie à partir de la tête de pont d’Anzio.
Libéré par les autorités helvétiques, le pilote allemand Wilhelm Johnen peut retourner dans son pays, en échange de la réception d’un deuxième lot de chasseurs allemands.
mercredi 24 mai
En Italie, la 3e division américaine atteint Cisterna, dans le secteur d’Anzio. Le 11e bataillon de marche de la 1re DFL enlève Pontecorvo après de violents combats. Hitler autorise Kesselring à se replier sur la ligne César.
jeudi 25 mai
138 870 juifs hongrois ont été déportés à Auschwitz. La moitié a été immédiatement gazée.
samedi 27 mai
En Italie, les Français prennent Amaseno, Castra dei Volsci et Monte Siserno.
Ayant appris par les décodages Ultra que les Allemands y avaient déplacé d’importants renforts, les Alliés abandonnent les plans de largage de parachutistes dans le centre du Cotentin.
dimanche 28 mai
A la suite de dénonciations, le maquis Bir-Hakeim est anéanti par les Allemands à La Parade, en Lozère.
lundi 29 mai
Hitler l’affirme : « Le problème juif sera définitivement réglé avant la fin de l’année ».
mardi 30 mai
Les Américains réussissent à percer la ligne César qui protégeait Rome.
mercredi 31 mai
Reconnu coupable de corruption dans un scandale impliquant également des responsables de l’armée et de la Luftwaffe, le libraire-éditeur Matthias Lackas est condamné à mort (il ne sera pas exécuté).
A Auschwitz, les SS ont récupéré 40 kilos de dents en or sur les juifs hongrois gazés depuis le 17 mai.
en mai
2 000 avions alliés survolent quotidiennement le Reich.
jeudi 1er juin
Fin des opérations « Courage Nord » et « Courage Sud », dont l’objectif est de persuader les Allemands que le débarquement allié aura lieu en même temps en Norvège et dans le Pas-de-Calais.
La BBC diffuse à destination des résistants français le premiers vers de la Chanson d’automne de Verlaine : « Les sanglots longs des violons de l’automne » (le vers suivant doit donner le signal de déclenchement des sabotages).
vendredi 2 juin
Début de l’opération « Forcené » (Frantic) : 130 bombardiers B-17 américains décollent d’Italie du Sud pour bombarder des cibles en Hongrie et en Roumanie, puis atterrir en URSS.
samedi 3 juin
Le maréchal Kesselring ordonne aux dernières troupes allemandes de se retirer de Rome sans résistance.
31 otages sont fusillés par les Allemands dans le bois de Boudan, à Plestan (Bretagne, France).
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
259 bombardiers de la RAF ont attaqué quatre batteries côtières allemandes, une en Normandie et trois dans le Pas-de-Calais.
dimanche 4 juin
La 1re division blindée américaine entre dans Rome, déclarée ville ouverte. La population en liesse fait un accueil triomphal aux Alliés.
Pour la première fois depuis la guerre de 1812, l’US Navy s’est emparé d’un navire ennemi en haute mer : le sous-marin U-505 du commandant Harald Lange a été capturé (avec son journal de bord et son code secret) à l’issue d’un combat avec les destroyers du Task Group 22.3 au large des côtes Atlantique de l’Afrique.
lundi 5 juin
En préparation du Débarquement, un millier d’appareils britanniques larguent 5 000 tonnes de bombes sur les positions allemandes en France, notamment en Normandie.
La BBC diffuse le second vers du poème Chanson d’automne de Verlaine : « Blessent mon cœur d’une langueur monotone ». C’est pour la Résistance le signal de déclenchement des sabotages.
Rommel quitte son QG français pour retourner en Allemagne.
nuit du lundi 5 au mardi 6 juin
Des éclaireurs alliés sont parachutés peu avant minuit pour baliser les zones d’atterrissage des troupes aéroportées : près de Caen, à Bénouville, pour les Britanniques ; autour de Sainte-Mère-l’Eglise pour les Américains. Des éléments du 2e RCP sont parachutés également dans le Morbihan, dans la zone Malestroit - Saint-Marcel : ils ont pour mission, avec l’appui des FFI, d’empêcher les 150 000 soldats allemands présents en Bretagne de passer en Normandie.
mardi 6 juin
Opération « Overlord » : débarquement allié en Normandie : 5 000 navires, 132 000 hommes et 20 000 véhicules. A 6 h 30, la première unité américaine débarque à Sainte-Marie-du-Mont (plage de la Madeleine, rebaptisée Utah Beach). Les pertes du premier jour s'élèvent à : Américains 3 400 tués et disparus, Britanniques environ 3 000, Canadiens 946 (dont 335 tués), Allemands 4 000 à 9 000. Le général Wilhelm Falley, commandant de la 91e Luftlande Infanterie-Division, est le premier général allemand tué au cours du Débarquement.
L’Armée rouge libère la petite ville de Braslaw [nord de la Biélorussie].
mardi 6 ou mercredi 7 juin
Sur ordre d'Hitler, le roi des Belges Léopold III et la famille royale de Belgique sont transférés du château de Laecken à Dresde par les Allemands.
mercredi 7 juin
L’armée britannique (1 division blindée, 2 divisions d’infanterie et 2 brigades blindées) du général Montgomery lance l’opération « Perch », dont l’objectif est de prendre Caen. La ville est défendue par 3 Panzerdivision, 1 division d’infanterie et 1 bataillon de chars lourds sous les ordres du général Schweppenburg.
En violation des conventions de Genève, 23 prisonniers de guerre canadiens ont été exécutés par la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend à l’abbaye d’Andenne, à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, dans la banlieue ouest de Caen.
Trois officiers de la Gestapo ont été tués à Ecaussinnes, dans le Hainaut. En représailles, les Allemands annoncent l’exécution prochaine de 97 prisonniers belges (grâce à l’intervention de la chimiste chinoise Qian Xiuling, le général Falkenhausen acceptera de ne pas appliquer l’ordre d’exécution, ce qui lui vaudra d’être jugé à son tour).
du mercredi 7 au jeudi 8 juin
Libération de Bayeux (Normandie).
vendredi 9 juin
Les Alliés libèrent Chieti, dans les Abruzzes. Les Allemands avaient évacués la ville la veille.
Libérée la veille par les FTP, la ville de Tulle, en Corrèze (France), est réoccupée par la division SS Das Reich du général Lammerding. En rétorsion, 3 000 hommes sont raflés et rassemblés dans la manufacture d’armes. 99 d’entre eux sont pendus aux balcons de la ville et 149 désignés pour être déportés (101 mourront).
Les Alliés larguent 1,5 million d’exemplaires « billets de reddition », les « surrender pass », invitant les soldats allemands à se rendre, le billet - portant les sceaux des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne - servant de sauf-conduits.
samedi 10 juin
Début dans l’ouest de la Normandie de l’attaque des parachutistes américains contre la ville de Carentan.
En France, les SS de la division Das Reich massacre les habitants du village d'Oradour-Sur-Glane : 634 morts.
Massacre de Distomo. Représailles de SS contre les civils de ce village grec de Béotie : 218 personnes ont été tuées.
dimanche 11 juin
Bataille du Mesnil-Patry : dans le Calvados, la 12e Panzerdivision repousse une importante attaque canadienne (Queen’s Own Rifles of Canada et 1er Hussards). Les Nord-Américains déplorent 116 morts ou portés disparus, 35 blessés, 22 prisonniers et 51 chars détruits). En violation des lois de la guerre, sept prisonniers canadiens ont été sommairement exécuté après le retrait de leurs forces.
395 000 alliés à pied d'œuvre en Normandie.
lundi 12 juin
Bataille de Carentan : à cours de munitions, les forces allemandes doivent se retirer de la ville.
Le général allemand Erich Marcks (53 ans), commandant du 84e corps d’armée en Normandie, est tué à Hébécrevon [aujourd’hui à Thèreval], près de Saint-Lô, après l’attaque de sa voiture par des avions.
mardi 13 juin
La bataille de Carentan n’est pas terminée : la 17e Panzer grenadier division SS Götz von Berlinchingen contre-attaque les positions de la 101e division aéroportée américaine.
1 500 Allemands attaquent le maquis français du Vercors (France). Bombardement de Poitiers (France).
Exploit du chef de char allemand Michael Wittmann en Normandie au cours de la bataille de Villers-Bocage contre la 7e DB britannique : avec son Tigre 1, il a détruit dans la journée 14 tanks, 15 transports et 2 canons anti-char.
Un premier missile V1 (Fieseler Fi 103), l’une des « armes secrètes de représailles » d’Hitler, frappe Londres.
Une fusée allemande A-4 (V2) s’écrase en Suède. Les débris sont récupérés pour être étudiés par les militaires suédois.
mercredi 14 juin
Grâce à des renforts de la 2e division blindée, les parachutistes américains reprennent définitivement la ville de Carentan. Les forces allemandes sont en déroute.
Après plusieurs échecs, l’armée britannique doit abandonner l’opération « Perch » dont l’objectif était de prendre la ville de Caen. En une semaine, les Alliés déplorent 5 625 tués ou blessés et la perte de 38 chars, les Allemands 6 280 tués ou blessés et la perte de 131 chars, 82 halftracks et 194 autres véhicules (Caen ne sera libérée que le 20 juillet).
Bombardement du Havre (France) : 200 bombes sur la ville, 1 000 sur le port.
jeudi 15 juin
4 000 Allemands, soutenus par l'artillerie, attaquent le maquis du Vercors.
vendredi 16 juin
1 488 travailleuses de la ville de Gênes sont déportées vers le camp autrichien de Mauthausen.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 juin
Vers 4 heures du matin, 10 000 Français (1re armée commandée par le général de Lattre de Tassigny), soutenus par l'US Air Force, attaquent l'île d'Elbe, défendue par 2 500 Allemands et 500 Italiens. Le débarquement a été précédé par l'opération Brassard : des commandos avaient neutralisés les batteries d'artillerie les plus dangereuses, dont celle d'Enfola.
samedi 17 juin
Hitler rencontre ses généraux dans un bunker près de Soissons (France), puis repart pour Berchtesgaden lorsqu’un V1, en panne, tombe près du bunker.
Destruction dans le centre de la Grèce (à l’ouest de Lamia) du village d’Ipati. 28 habitants sont exécutés sur ordre du colonel SS Karl Schümers.
dimanche 18 juin
Les Allemands déclenchent une opération contre les partisans polonais près de Lublin.
A 13 kilomètres à l’ouest de son crime de la veille, le colonel SS Schümers fait brûler le village de Spercheiada et tuer 35 civils.
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le Dresdner SC est sacré pour la deuxième année consécutive, en battant la Luftwaffen-SV Hamburg quatre buts à zéro. Le championnat allemand reprendra mais il n’y aura pas de champion pas avant 1948.
mardi 20 juin
Prise de l'île d'Elbe par la Ire armée française après trois jours d'âpres combats : les Français ont eu 207 tués, 51 disparus et 636 blessés ; les Britanniques 35 tués, une centaine de blessés ; les Allemands ont perdu plus de 700 tués et 2 360 prisonniers.
Une fusée allemande V2 lancée à la verticale depuis l’île de Greifswalder Oie, en mer Baltique, est devenue le premier objet fabriqué par l’homme à franchir la ligne Karman, symbolisant la frontière de l’espace. Elle a atteint une altitude de 174,6 kilomètres.
jeudi 22 juin
A l’occasion du troisième anniversaire de « Barbarossa », les Soviétiques déclenchent l’opération « Bagration » : sous les ordres de Joukov et Vassilievski, l’Armée rouge (2 300 000 hommes, 24 000 canons, 4 080 blindés et 6 334 avions) lance une offensive générale vers la Biélorussie, sur un front de 1 000 kilomètres, contre le groupe d’armées Centre de la Wehrmacht (4e armée, 3e panzer, 9e armée), forte de 800 000 hommes, 9 500 canons, 553 blindés et 839 avions et commandée par le maréchal Ernst Busch.
Von Ribbentrop promet des troupes pour convaincre les Finlandais de rester en guerre aux côtés du IIIe Reich.
A Copenhague, les groupes de résistance danois BOPA, Holger Danske et Korps Aagesen réussissent à faire sauter l’unique usine d’armement du Danemark, Riffelsyndikatet, avec 400 kilos d’explosifs.
En représailles au meurtre de deux médecins allemands dans un bar de la ville italienne, 40 habitants ont été regroupés et tués à la mitrailleuse à Gubbio (à 40 km au nord-est de Pérouse), près de l’église de la Madonnna del Prato.
vendredi 23 juin
Les généraux soviétiques Tcherniakovski et Zakharov attaquent sur le front Vitebsk-Zhlobin.
Une visite d’inspection danoise est organisée au camp de concentration nazi de Theresienstadt, en Tchéquie, où des juifs danois sont internés (cette visite sera utilisée par la direction du camp à des fins de propagande).
samedi 24 juin
Massacre de Bettola, à 14 km au sud de Reggio d’Emilie : après une tentative ratée de partisans italiens pour faire sauter un pont de la route nationale 63 à Vezzano sur Crostolo, des soldats allemands tuent 32 civils en représailles.
dimanche 25 juin
Sous les ordres du vice-amiral Morton Deyo, une importance force navale américano-britannique (3 cuirassés, 2 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers et 11 destroyers) bombarde pendant plusieurs heures les batteries côtières allemandes défendant Cherbourg. Les ravages de l’artillerie alliée doivent permettre à l’offensive terrestre américaine de progresser vers le port.
Plénipotentiaire du Reich au Danemark, Werner Best impose un couvre-feu et une interdiction de réunion entre 20 h et 5 h du matin.
du dimanche 25 au lundi 26 juin
Bataille d’Osuchy : 30 000 soldats allemands commandés par le général Friedrich Altrichter ont vaincu 1 200 résistants polonais dans la forêt de Solska, entre Lviv et Lublin. La Résistance a perdu environ 400 hommes.
mercredi 28 juin
L’Armée rouge libère Moguilev, en Biélorussie.
Une grève générale est déclenchée à Copenhague.
jeudi 29 juin
Après 23 jours de combat, les Américains du général Bradley s’emparent du stratégique port normand de Cherbourg. Des poches de résistance allemandes vont encore durer un à deux jours. Sur environ 40 000 hommes, les forces allemandes du général Dollmann déplorent 7 000 à 8 000 morts et 39 000 prisonniers. Côté américain, les pertes sont de 2 800 tués, 5 700 disparus et 13 500 blessés.
A Berchtesgaden, Hitler ne permet pas à ses généraux de lui exposer la situation sur le front de l’Ouest. Il leur promet plus d’armes secrètes et d’avions à réaction.
Formation d’un cabinet pronazi finlandais autour du président Rysti.
En Toscane, les forces allemandes stationnées à Civitella in Val di Chiana (à 18 km à l’ouest d’Arezzo) ont massacré 244 civils dans la ville (115 morts) et les localités environnantes (58 à Cornia et 71 à San Pancrazio di Bucine) en représailles à la mort de deux soldats allemands tués par des partisans. Les maisons ont été incendiées.
Dans le sud-ouest de la France, la commune de Gourdon est victime de la division SS Das Reich : 22 personnes sont fusillées dans cette petite ville du Lot par les membres du quatrième régiment « Der Führer ».
vendredi 30 juin
Un V1 allemand touche le ministère de l’Air, au cœur du Strand, à Londres : 198 morts.
Formation de la première unité expérimentale d’avions de chasse Me 262 Schwalbe (« Hirondelle »).
Les 1 795 juifs de Corfou arrivent au camp d’Auschwitz, après avoir passé 24 jours dans des wagons plombés, sans eau ni nourriture. La moitié sont morts en route. Les survivants sont aussitôt gazés.
samedi 31 juin
Percée décisive du front allemand à Avranches par les blindés américains.
en juin
La Gestapo détruit les différents noyaux de résistance communiste en Allemagne. Leber et Reichwein sont arrêtés.
A l'Est, la Wehrmacht est chassée du territoire soviétique.
samedi 1er juillet
Hitler limoge le maréchal von Rundstedt, commandant des forces du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), après que celui-ci eut recommandé un accord de paix. Von Rundstedt est remplacé par von Kluge. Par ailleurs, le comte Claus Schenk von Stauffenberg est nommé chef d’état-major de l’armée de réserve avec le grade de colonel.
Les Allemands proclament l’état d’urgence au Danemark à cause de la grève générale.
dimanche 2 juillet
Création au Staatsoper de Dresde de Die Hochzeit des Jobs, un opéra comique en qude Joseph Haas sur un livret de Ludwig Strecker fils, d’après Jobsiade de Carl Arnold Kortum.
lundi 3 juillet
En Normandie, la « guerre des haies » est déclenchée par la 1re armée américaine contre les divisions allemandes qui tiennent le sud du Cotentin. Les Britanniques continuent leur offensive sur Caen. Perte de Sienne en Italie.
Sur le front de l'Est, après avoir avancé de près de 130 kilomètres en deux jours, l’Armée rouge libère Minsk, la capitale de la Biélorussie. Sur les 100 000 soldats allemands encerclés, 40 000 ont été tués ou sont portés disparus ; les autres sont blessés ou faits prisonniers.
Le corps expéditionnaire français (CEF) entre dans Sienne, en Italie.
mardi 4 juillet
Massacres commis par les soldats allemands près de Cavriglia, entre Arezzo (à 38 km) et Florence : 94 personnes ont été tuées dans le village de Meleto Valdarno et 73 autres dans celui de Castelnuovo dei Sabbioni.
Les Canadiens prennent Carpiquet, à quelques kilomètres à l'ouest de Caen, en Normandie.
mercredi 5 juillet
Les Allemands évacuent Brest-Litovsk.
Arrestation du social-démocrate Julius Leber, un opposant de toujours au régime hitlérien et l’un des préparateurs de l’attentat du 20 juillet.
jeudi 6 juillet
Après plusieurs jours de combat, l’Armée rouge entre également dans Polotsk, ville de Biélorussie détruite à plus de 90 %. Les Soviétiques reprennent également une autre ville biélorusse, Baranavitchy.
Le maréchal Gerd von Rundstedt est démis de ses fonctions.
En France, au Havre, un résistant isolé, Maurice Leboucher, fait exploser dans la base sous-marine, les torpilles, les réservoirs d'air comprimé, 120 tonnes d'obus et 15 vedettes lance-torpilles. En Ardèche, le maquis de résistant français est décimé par une violente attaque allemande (artillerie, blindés, aviation). Les Allemands attaquent également le maquis de Kerpringent (Bretagne) et lui infligent de lourdes pertes.
vendredi 7 juillet
308 bombardiers B-17 américains larguent 748 tonnes de bombes sur la ville de Leipzig, visant principalement la zone de la gare.
La Royal Air Force britannique déverse sur Caen environ 2 500 tonnes de bombes en vue de l'assaut final prévu le lendemain.
Célèbre photographe de l’Entre-Deux-Guerres, Erich Salomon (58 ans) meurt au camp d’extermination d’Auschwitz.
samedi 8 juillet
En Normandie, les Américains prennent La Haye-du-Puits, après cinq jours de progression lente et coûteuse. Dans la banlieue nord-ouest de Caen, les forces canadiennes s’emparent de l’abbaye d’Andenne, en ruines.
En France, les Allemands attaquent les maquis de résistants français en Franche-Comté, dans le Morvan et près de Lyon ; dans le Limousin, massacre de Magnac-Laval par la milice.
dimanche 9 juillet
Les Britanniques entrent dans Caen. Attaque de Coatrevenez (Bretagne) par les Allemands qui entraîne le décès de onze maquisards.
mardi 11 juillet
Le 19e corps américain commence l'assaut contre Saint-Lô (Normandie).
Grand assaut contre les maquis de résistants français de l'Ain et du Jura. Les Allemands se livrent à des exactions contre les populations civiles (Oyonnax, Bellegarde, Nantua).
En réunion à l’Obersalzberg, le colonel von Stauffenberg décide de repousser l’assassinat d’Hitler.
mercredi 12 juillet
Massacre de Cibeno : à 19 km au nord de Modène, 67 prisonniers politiques détenus au camp de concentration de Fossoli ont été exécutés par des SS sur le stand de tir de Cibeno, un hameau de Carpi. Les victimes sont toutes des hommes âgés de 16 à 64 ans. De la chaux vive a ensuite été répandu sur les corps. Officiellement, il s’agit de représailles au meurtre à Gênes de 7 soldats allemands le 25 juin.
jeudi 13 juillet
Le 3e front biélorusse de Tchernyakhovsky conquiert Vilna [Vilnius, Lituanie]. La situation de l'armée allemande sur le front soviétique est de plus en plus difficile.
En Italie, la progression alliée vers Livourne continue. Le CEF (français) prend San Gimignano.
L'enlisement des troupes alliées en Normandie entraîne la mise au point par le général Bradley d'un nouveau plan d'attaque (opération Cobra à l'ouest de Saint-Lô et opération Goodwood dans la zone de Caen.
vendredi 14 juillet
La Luftwaffe bombarde et incendie Vassieux-en-Vercors, refuge d'une partie de la résistance française. Incendie du village par les Allemands et la Milice : 75 habitants sont massacrés.
dimanche 16 juillet
Les forces soviétiques de Tchernyakhovsky et Rokossovsy prennent Grodno après Pinsk (au sud de Vilnius).
Les Britanniques ayant pris Arezzo, le prochain objectif des Alliés en Italie est Florence.
lundi 17 juillet
Des unités soviétiques de la 1re Armée de la garde franchissent la rivière Bug et entrent en Pologne. Face à l’avancée de l’Armée rouge, le camp d’extermination de Majdanek, situé à 2 km au sud de Lublin, est fermé et ses derniers prisonniers transférés vers le camp d’Auschwitz. Sur 150 000 personnes passées par le site depuis son ouverture en octobre 1941, 78 000 ont été assassinés, dont 59 000 juifs.
Alors qu’il regagnait son quartier général en Normandie, le maréchal Rommel est grièvement blessé à Sainte-Foy-de-Montgommery [aujourd’hui dans Val-de-Vie, à 50 km au sud-est de Caen] dans un accident d'automobile qui a lieu au cours d'une attaque aérienne. Kluge reprend son commandement.
Des avions britanniques attaquent le Tirpitz en Norvège. Ils échouent dans leur tentative de le couler, mais l’endommagent malgré un écran de fumée protecteur.
Le sous-marin allemand U-347 a été coulé au large du port norvégien de Narvik par les charges larguées par un bombardier B-24. Les 49 membres d’équipage ont perdu la vie.
Dans un document, Himmler se refuse à condamner et à interner Carl Goerdeler et Ludwig Beck, deux figures de proue de la résistance conservatrice. [Selon certains, Himmler était au courant de l’attentat qui se préparait contre Hitler et qu’il attendait de voir l’évolution de la situation].
mardi 18 juillet
En Normandie, prise de Saint-Lô par le 19e corps américain. Début de l'opération alliée Goodwood destinée à attirer le maximum de forces allemandes dans la région de Caen.
Le gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France, le général von Falkenhausen, est remplacé par un Reichskommissar Belgien-Nordfrankreich, le nazi Joseph Grohé.
Les Polonais s’emparent d’Ancône en Italie.
Bombardement allié des usines Messerschmitt de Kempten, dans l’Allgäu (Souabe) : 29 morts et des centaines de maisons détruites.
Les Allemands raflent les 2 000 juifs des îles grecques de Rhodes et de Kos pour les déporte à Auschwitz.
mercredi 19 juillet
L'armée Rouge entre en Lettonie.
Les Américains occupent Livourne, en Italie.
Echec d’une tentative d’évasion de masse de la prison de Pawiak, à Varsovie. Un groupe de résistants, qui avaient attaqué la prison pour permettre au gardien ukrainien Petrenko de faire libérer de nombreux détenus, tombe dans une embuscade et est quasiment anéanti. L’opération était probablement une provocation de la Gestapo.
jeudi 20 juillet
Opération « Walkyrie » : attentat à la bombe (serviette piégée placée sous une table) « raté » du colonel Von Stauffenberg contre Hitler au cours d'une réunion d'état-major en Prusse Orientale, au GQ de Wolfschanze (la Tanière du loup), près de Rastenburg : quatre morts, mais Hitler s'en sort vivant (il a les tympans crevés). Le général Beck devait devenir chef de l'Etat et le maréchal von Witzleben commandant en chef de la Wehrmacht. A Paris, le général Stülpnagel, croyant Hitler tué, fait arrêter les 1 407 membres des SS et de la police. Goebbels est chargé de la répression : Stauffenberg est fusillé ; Beck qui s'est raté en se suicidant est achevé dans la soirée à Berlin ; von Kluge et Rommel seront contraints de se suicider ; 7 000 arrêtés (dont 5 000 seront exécutés).
En représailles à la tentative d’évasion de la veille, plus de 380 prisonniers sont exécutés à Pawiak.
vendredi 21 juillet
Von Zeitzler, chef d'état-major de l'armée de terre allemande, est remplacé par Guderian.
Dans une annonce faite à la radio, Hitler promet de régler ses comptes avec ceux qui ont tenté de le tuer.
vendredi 21 ou dimanche 23 juillet
L’Armée rouge s’empare de Lublin (Pologne).
du vendredi 21 au samedi 22 juillet
600 SS se posent grâce à 40 planeurs sur le plateau du Vercors. Les maquisards, croyant à des renforts alliés, les laissent atterrir.
samedi 22 juillet
En Ombrie (Italie), la ville de Citta di Castello est libérée de l’occupation allemande.
dimanche 23 juillet
Alors que la 29e brigade de chars soviétiques de la 4e armée de chars du général Lelushenko parvient à l’entrée des faubourgs de Lwów [Lviv, en Ukraine], l’Armée de l’intérieur polonaise déclenche dans la ville un soulèvement contre l’occupant allemand.
A 2 km au sud de Lublin, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek, fermé et vidé de ses détenus depuis une semaine. De nombreux documents ont été détruits et des bâtiments incendiés par les nazis, mais la chambre à gaz et plusieurs baraquements sont intacts.
Bombardement aérien du port de Kiel : 2 600 morts. L’architecture historique est anéantie.
Les Allemands et la milice française incendient le village de Vassieux-en-Vercors. 75 habitants sont massacrés.
lundi 24 juillet
Bombardements intensifs alliés dans le secteur de Saint-Lô (Normandie) pour préparer l'offensive américaine du lendemain. En France toujours, mais en Provence, début des attaques contre les voies de communication de la zone de débarquement (prévu pour le 15 août).
mardi 25 juillet
Dans le cadre de la bataille de Normandie, le général américain Bradley déclenche l'opération « Cobra » dans le Cotentin : ses forces enfoncent les lignes allemandes en direction de Coutances afin de s’ouvrir la route de la Bretagne. De nouveaux bombardements ont lieu à l'ouest de Saint-Lô. Afin de faciliter l’opération « Cobra » en fixant les forces allemandes, une autre offensive alliée (opération « Spring ») a lieu plus à l’est : les forces canadiennes du général Guy Simonds (2 divisions d’infanterie, 2 divisions blindées, 1 brigade blindée) attaquent les 3 divisions panzer du général Dietrich à Verrières, à 8 km au sud de Caen.
Libération en Italie de Gubbio, à 40 km au nord-est de Pérouse.
Goebbels est nommé « délégué du Reich à l'effort de guerre totale ».
Première utilisation au combat du bombardier à réaction Arado 234A0 : les prototypes V5 et V7 sont envoyés en France pour photographier la tête de pont alliée en Normandie.
mercredi 26 juillet
Le 1er front biélorusse soviétique de Rokossovsky atteint la Vistule.
jeudi 27 juillet
En Normandie, l’opération « Spring » est un lourd échec pour le 2e corps canadien du général Simonds : repoussés au sud de Caen par les divisions panzer du général Dietrich, les Canadiens déplorent en trois jours leurs pertes humaines les plus lourdes avec le débarquement de Dieppe, avec 450 tués et 1 100 blessés. Plus à l’ouest, l’opération « Cobra » progresse dans le Cotentin : les Américains prennent Périers et Lessay.
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Przemysl est libérée par l’Armée rouge.
Les troupes allemandes anéantissent le maquis du Vercors : on compte 840 morts, maquisards et civils.
vendredi 28 juillet
En Normandie, les Américains prennent Coutances, les défenses allemandes du Cotentin s'effondrent.
Sur le front soviétique, le 2e front ukrainien de Koniev s'empare de Lvov. De son côté, le 1er front de Rokossovsky libère Brest-Litovsk. Plus au nord, le 3e front biélorusse du général Tcherniakovski lance en Lituanie l’offensive de Kovno [Kaunas].
Recevant les glaives à la Croix de Chevalier en présence d’Hitler, l’Obersleutnant Steinhoff et le major Bühlingen réclament désespérément, mais en vain, l’entrée en service du Me 262 dans la chasse allemande, dépassée en quantité et en qualité.
dimanche 30 juillet
Promulgation d’un décret impliquant les femmes dans la guerre totale.
En Normandie, les Américains de Patton avancent vers Granville et Avranches.
Dernier transfert de détenus de la prison de Pawiak à Varsovie : 2 000 hommes et 400 femmes sont déportés aux camps de concentration de Gross-Rosen et de Ravensbrück.
lundi 31 juillet
L’opération « Cobra » est un succès pour les forces américaines avec la percée d'Avranches qui ouvre les axes de Paris et de la Bretagne. Les Américains prennent Granville. En une semaine de combats dans le Cotentin, les Américains déplorent 1 800 tués ou blessés, les Allemands du général SS Hausser 3 200 morts et 12 800 prisonniers de guerre.
A Rastenburg, Hitler ordonne la tactique de la terre brûlée, si la retraite devient nécessaire.
mardi 1er août
Insurrection de l’armée du général Bor-Komoroski à Varsovie, alors que les Soviétiques atteignent la rive droite de la Vistule. Mais Staline, qui considère les patriotes polonais comme un obstacle à une soviétisation future de la Pologne, ordonne à ses troupes parvenues dans les faubourgs de la capitale de ne rien tenter pour aider les insurgés, qui seront écrasés par les Allemands.
En Lituanie, le général soviétique Tcherniakovski s’empare de Kovno [Kaunas].
mercredi 2 août
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Rzeszów est libérée par les troupes du 1er Front ukrainien de l’Armée rouge, des unités de la 1ère Armée polonaise et des soldats de la cellule Rzeszów AK.
La Turquie rompt ses relations avec le Reich allemand.
Bombardement du Havre (France).
Les SS éliminent le camp gitan d’Auschwitz (Zigeunerfamilienlager). Les Roms et Sinti ont bien tenté de résister avec des armes improvisées, mais sans succès. Les survivants (entre 2 897 et 5 600 personnes) ont été conduits dans les chambres à gaz.
A Pise, 29 civils italiens ont été massacrés par des SS dans le quartier San Biagio.
jeudi 3 août
Après trois heures d’intenses combats, les blindés du général Patton (44e régiment d’infanterie et 212e régiment d’artillerie de campagne), soutenus par les résistants locaux, font sauter le verrou allemand de Mauron, dans le nord-est du Morbihan. Au nord-ouest, les Américains de la 6e DB atteignent Loudéac.
vendredi 4 août
En France, la ville de Rennes est libérée. A l’issue du succès de l’opération « Cobra » (qui ouvre la route de la Bretagne aux forces alliées), le maréchal Montgomery annonce une modification du plan visant à l’effondrement du front allemand. Si une partie des forces continue vers l’ouest, la plupart des unités sont maintenant envoyées vers l’est.
Hitler demande au président du Tribunal du peuple que les comploteurs du 20 juillet soient « pendus haut et court comme du bétail de boucherie ».
Découverte par les Allemands dans leur cachette d’Amsterdam, la famille Frank est arrêtée et déportée. La petite Anne abandonne derrière elle son journal, retrouvé par la femme qui les cachait, Miep Gies (qui le remettra au père, Otto, le seul de la famille revenu des camps).
samedi 5 août
Important raid aérien américain sur la ville de Magdebourg : entre 12 h 02 et 12 h 24, 179 B-17 ont largué 432 tonnes de bombes sur les usines Junkers à Neue Neustadt, sur Krupp-Gruson et d’autres territoires industriels de Buckau. Les zones résidentielles ont été durement touchées également. On dénombre 683 morts, 881 blessés et 13 000 sans-abri.
Début du massacre de Wola par les forces allemandes : afin d’étouffer toute tentative d’insurrection, les membres de la Sipo et des SS commencent à exécuter des milliers de prisonniers de guerre, d’insurgés capturés et de civils (vieillards, femmes, enfants) dans cet arrondissement de l’ouest de Varsovie. En une journée plus de 15 000 personnes ont déjà été tuées (le massacre va durer une semaine).
dimanche 6 août
Evacuation des camps situés à l’est de la Vistule.
lundi 7 août
Début des procès éclairs contre les putschistes du 20 juillet devant la « Cour de justice de la Communauté raciale populaire », présidée par Roland Freisler.
Troisième embuscade de Cornil (France) : forte de 90 hommes bien armés, la 232e compagnie FTP de Corrèze attaque à 12 h 30 un convoi de trois voitures et neuf camions allemands circulant sur la route nationale 89, au niveau du Pont de Cornil. Plusieurs dizaines d’Allemands sont tués, dont le commandant de la garnison de Tulle, ou blessés.
Dures batailles entre blindés américains et avant-postes allemands de Lorient.
Ancien commandant du 84e corps d’armée allemand en Normandie, le général Dietrich von Choltitz est nommé par Hitler gouverneur militaire de la garnison du « Grand Paris ».
En Bretagne, la Wehrmacht rafle 40 personnes, dont 4 femmes, à Gouesnou. Agées de 16 à 71 ans, elles sont conduites au hameau de Penguerec, où elles sont fusillées. Les corps sont brûlés.
mardi 8 août
Le maréchal Erwin von Witzleben, le général Erich Hoepner et six autres officiers sont pendus dans la prison berlinoise de Plötzensee pour avoir tenté d’assassiner Hitler. Exécution également de Peter Yorck von Wartenburg, le chef du Cercle de Kreisau.
Dans le centre de la Crète, à 30 km à l’ouest d’Héraklon, des résistants crétois et des prisonniers de guerre russes évadés, menés par le capitaine britannique W. Stanley Moss, tendent une embuscade à un camion de fantassins et un véhicule blindé près du village de Damasta. 35 Allemands et 10 Italiens sont tués et 12 autres soldats de l’Axe capturés. Le commando allié n’a perdu qu’un homme.
Premier vol de l’avion expérimental Junkers Ju 287, avec le commandant Siegfried Holzbaur, sur l’aérodrome de Waldpolenz à Brandis (à 20 km à l’est de Leipzig). Ce bombardier quadriréacteur est le premier appareil doté d’une configuration d’aile en flèche inversée, un concept proposé par le docteur Hans Wocke afin de disposer d’une bonne manœuvrabilité à basse vitesse (seulement deux exemplaires construits).
L’un des meilleurs chefs de char allemand est mort au combat en Normandie : le Tigre 007 de Michael Whittmann (30 ans) a été détruit près de Saint-Aignan-de-Cramesnil, à 15 km au sud de Caen.
jeudi 10 août
Après plus de six mois de résistance allemande, le général soviétique Leonid Govorov, commandant du front de Leningrad, est contraint de mettre à l’offensive sur le nord-est de l’Estonie. Disputée entre la Baltique et lac Peïpous, la bataille de Narva a permis aux Allemands de défendre les pays baltes. Depuis le 12 février, 14 000 Allemands sont morts ou portés disparus et 54 000 autres blessés ou malades. Les Soviétiques ont subi de lourdes pertes : 100 000 tués ou disparus, 380 000 blessés ou malades, 300 et 230 avions détruits.
En France, la 5e division d'infanterie américaine du général Patton libère Angers.
A Milan, les Allemands fusillent 15 résistants italiens, en représailles à un attentat commis deux jours plus tôt et qui n’a pourtant pas fait de victime. Les corps des fusillés resteront exposés toute la journée sur une place de la ville.
du vendredi 11 au samedi 12 août
Les Alliés libèrent Florence grâce à l’action des partisans italiens.
samedi 12 août
Arrestation du conservateur Carl Friedrich Goerdeler. Selon les conspirateurs du 20 juillet dernier, il était censé remplacer Hitler comme chancelier.
En France, la 2e DB française de Leclerc libère Alençon. Les Américains entrent dans Nantes.
Fin du massacre de Wola à Varsovie, la plus grande tuerie de l’histoire de la Pologne. On estime qu’entre 40 000 et 50 000 personnes, femmes, vieillards et enfants, ont été tués en une semaine par les forces allemandes. Parmi les victimes figurent les malades et soignants des hôpitaux du secteur. Des victimes ont été brûlées vives.
Massacre de Sant'Anna di Stazema, un village de montagne situé à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Lucques (en Toscane) : 560 civils italiens, majoritairement des femmes et 120 enfants, sont exécutés par quatre compagnies de la division SS « Reichsführer SS », guidées par des fascistes italiens restés fidèles à Mussolini.
Arrêt des émissions de télévision de la Fernsehsender Paris, de Kurt Hinzmann.
dimanche 13 août
Dans le centre de la Crète, sur le versant nord du mont Ida, le général Friedrich-Wilhelm Müller ordonne la destruction totale du village d'Anógia en représailles au sabotage meurtrier de Damasta : 2 000 soldats investissent la localité, évacuée par les hommes, et forcent les 2 500 habitants à partir. 25 personnes (femmes, personnes âgées et handicapés) qui refusent d’abandonner leurs maisons, sont abattues (le pillage se poursuivra jusqu’au 5 septembre, avec l’incendie et le dynamitage des 940 maisons).
lundi 14 août
Le colonel Wildermuth est nommé commandant de la forteresse du Havre. Par ailleurs, après de furieux combats, la garnison allemande du château de Saint-Malo (Bretagne) se rend aux Américains ; la presqu’île de la cité résiste encore.
mardi 15 août
Opération Anvil-Dragoon : des milliers de parachutistes alliés sont lâchés entre Nice et Marseille. Débarquement allié sur la Cote d'Azur : 230 000 Français de De Lattre de Tassigny et 100 000 Américains (général Patch). A 4 h 22, 10 000 parachutistes au Muy ; à 8 h, débarquement à Cavalaire et Sainte-Maxime ; 8 h 30 et 15 h 34 à Saint-Raphaël : faible résistance allemande.
mercredi 16 août
Les Soviétiques atteignent Ossow, à 11 kilomètres au nord-est de Varsovie.
Libération d’Orléans (France).
Le colonel SS Karl Schümers (38 ans) a été tué par l’explosion d’une mine sous sa voiture près de la ville grecque d’Arta. Schümers était responsable de plusieurs des pires massacres commis sur des civils en Grèce.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août
461 bombardiers Lancaster de la RAF ont bombardé la ville allemande de Stettin [aujourd’hui Szczecin, en Pologne] : 1 110 morts et 1 500 blessés.
jeudi 17 août
Dernier convoi de juifs de France en partance de Drancy.
vendredi 18 août
Hitler visionne le film de l’exécution des auteurs de l’attentat du 20 juillet.
Transféré la veille de la prison de Bautzen, l’ancien chef du Parti communiste allemand, Ernst Thälmann, en prison depuis mars 1933, est fusillé au camp de concentration de Buchenwald. Il avait 58 ans. Son corps est immédiatement incinéré.
Appel à la grève générale des syndicats CGT et CFTC de la région parisienne. Appel à l'insurrection du Comité parisien de Libération et du CNR. A Paris, fusillade du Pont des Arts : début de l'insurrection de Paris. Les journaux collaborateurs cessent de paraître.
samedi 19 août
Fin de l’opération « Bagration » : après deux mois de bataille, la Wehrmacht subit sa plus lourde défaite de la guerre sur le centre du front de l’Est. Depuis le début de l’offensive soviétique lancée le 22 juin en Biélorussie, les Allemands déplorent 290 000 tués et disparus, 120 000 blessés et 150 000 prisonniers, les vainqueurs 178 507 morts et disparus, 590 000 blessés et malades.
A l’approche des chars américains, les chefs de la Résistance parisienne déclenchent l’insurrection dans la capitale. Des dizaines de barricades sont rapidement dressées mais les combattants ne disposent que d’une centaine de fusils et de mitraillettes et d’un seul char.
Le commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), le maréchal von Kluge, impliqué dans l’attentat manqué du 20 juillet dernier contre Hitler, est contraint de se suicider.
dimanche 20 août
Début de la bataille de Roumanie. Les Soviétiques déclenchent l’offensive « Jassi-Kishinev » (seconde offensive « Iași-Chișinău ») : les 2e et 3e fronts ukrainiens de l’Armée rouge et deux divisions alliées roumaines (« Horia-Cloșca-Crișan » et « Tudor Vladimirescu ») attaquent le front germano-roumain (Groupe d’Armées Sud Ukraine) sur la Vltava afin de s’emparer de la Moldavie.
Devance l’avance des Alliés, les Allemands enlèvent Pétain, chef de l’Etat français.
Capturés par les Allemands, 168 aviateurs alliés (82 Américains, 48 Britanniques, 26 Canadiens, 9 Australiens, 2 Néo-Zélandais et 1 Jamaïcain), considérés comme espions et non comme prisonniers de guerres, sont transférés par la Gestapo au camp de concentration de Buchenwald.
lundi 21 août
Sur la côte méditerranéenne de la France, les combats pour la libération de Marseille débutent par une insurrection (accompagnée d’un mot d’ordre de grève générale) déclenchée par les FFI de la ville, commandés par Henri Simon. Les troupes du général Monsabert arrivent aux abords de la cité, défendue par les 13 000 Allemands du général Hans Schaefer.
Dans le centre de la France, le chef FFI Georges Guingouin obtient la capitulation, sans combat, de la garnison allemande de Limoges : 20 000 résistants font leur entrée dans la ville.
En Crète, accusés de complicité en n’avertissant pas les Allemands de l’embuscade meurtrière du 8 août, 30 hommes du village de Damasta sont exécutés et leur village rasé.
Les derniers détenus encore présents dans la prison de Pawiak, à Varsovie, sont exécutés. Les bâtiments sont brûlés et dynamités par les Allemands.
mardi 22 août
Sur l’insistance du général de Gaulle, le général Eisenhower autorise la 2e DB du général Leclerc à marcher sur Paris pour libérer la capitale française. Elle sera assistée par la 4e DI américaine.
Dernier convoi de juifs de France pour Auschwitz (gare de Clermont-Ferrand).
mercredi 23 août
Capitulation roumaine devant l'Armée rouge.
La 2e DB du général Leclerc libère le camp de Drancy.
jeudi 24 août
Dans le cadre de la guerre totale, suppression des congés et introduction de la semaine de soixante heures.
Entrée des premiers chars français de la 2e DB (Leclerc) dans Paris, une ville abandonnée par les troupes allemandes.
Sur le front russe, l’as allemand Erich Hartmann atteint sa 300e victoire, en abattant en un seul jour onze appareils ennemis.
L’aviation américaine a bombardé une usine de munitions installée dans le camp de concentration de Buchenwald. Plus de 400 prisonniers ont été tués. La princesse Mafalda de Savoie, deuxième fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie, a été grièvement blessée (elle doit être amputée).
vendredi 25 août
Les troupes soviétiques pénètrent en territoire allemand.
Deux jours après un coup d’Etat à Bucarest et la capitulation de l’armée roumaine devant les Soviétiques et à la suite du bombardement de la capitale par la Luftwaffe, la Roumanie se retourne contre l’Allemagne, déclarant la guerre à Berlin.
A Paris, von Choltitz, qui ne disposait que de 15 000 hommes des services, quelques dizaines de chars et une faible artillerie, signe, devant Leclerc, à 14 h 45, la capitulation des troupes allemandes. Von Choltitz a refusé d'exécuter l'ordre d’Hitler de brûler Paris. L'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz quitte Paris. Les libérateurs français et américains sont accueillis par une foule en liesse. Dans la banlieue sud-est de Paris, de violents combats opposent les FFI aux soldats allemands à Joinville-le-Pont : 19 morts parmi les résistants et civils.
81 B-24 américains ont mené un raid sur les usines de Lübeck.
En France, 120 personnes sont massacrées par les Allemands à Maillé (Indre-et-Loire).
A Rouen, l’aviation britannique lâche 150 torpilles sur les restes de l’armée allemande.
samedi 26 août
En Bretagne, une colonne de 1 500 soldats allemands de la poche de Saint-Nazaire échoue dans sa tentative de surprendre les Américains en tentant de forcer à Blain le passage du canal de Nantes à Brest. Les attaquants se retirent en abandonnant onze tués.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 août
Le groupe de bombardiers n°5 de la Royal Force a effectué son premier raid massif sur la ville de Königsberg, en Prusse orientale [aujourd’hui Kaliningrad, en Russie] : les 174 Avro Lancasters ayant mené cette opération à la portée extrême des avions ont manqué le centre-ville, bombardant principalement les quartiers orientaux. Seulement quatre appareils ont été perdus.
La princesse Mafalda est décédée au camp de Buchenwald. Elle a succombé aux graves blessures subies lors du bombardement du 24 août. La seconde fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie était âgée de 41 ans (la famille royale italienne ne sera informée de son décès qu’à la fin de l’année).
dimanche 27 août
Toulon est libérée en France.
lundi 28 août
En France, la garnison allemande de Marseille capitule après une semaine de combats. Le bilan est 1 400 à 1 800 soldats français et FFI tués et blessés, tandis que les Allemands comptent 2 000 morts et 11 000 prisonniers.
Libération d’Epernay, dans le département français de la Marne.
mardi 29 août
Les troupes américaines du général Patton atteignent l’Aisne : libération de la ville de Châlons-sur-Marne [aujourd’hui Chalons-en-Champagne, dans la Marne].
Début du soulèvement national slovaque, dont le centre se trouve à Banska Bystrica.
Dans le nord-est de la France, massacre de représailles dans la vallée de la Saulx après des actes de sabotage et des embuscades. Dans la Meuse, les soldats allemands encerclent quatre villages (Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx, Mognéville) et regroupent tous les habitants qu’ils peuvent trouver. Les hommes sont abattus à la mitrailleuse : 86 morts.
Hitler reçoit Marcel Déat, ancien ministre français pétainiste.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 août
Second raid aérien britannique sur Königsberg [Kaliningrad] : la majeure partie de la vieille ville est détruite par les bombes. La cathédrale a été touchée : une centaine de personnes qui avaient trouvé refuge dans l’édifice, dont une majorité d’enfants, ont été tuées.
jeudi 31 août
L’Armée rouge entre dans Bucarest.
Les Américains suspendent l’assaut contre la poche allemande de Brest, après une semaine de combats.
en août
Le maréchal Walter Model enraye, temporairement, l’offensive russe dans les Carpates.
67 000 juifs du ghetto de Lodz ont été déportés à Auschwitz.
vendredi 1er septembre
Les villes françaises de Rouen, Reims et Amiens sont libérées.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 septembre
En Alsace, de nombreux déportés du camp de Struthof sont exterminés, notamment les 107 membres du réseau de résistance « Alliance ».
samedi 2 septembre
La Finlande rompt avec l’Allemagne.
Nice, Bordeaux et Chambéry sont libérées en France. Plus au nord, la 3e division blindée américaine libère la ville belge de Mons sans résistance.
A Belgrade, un Junkers JU52/3m de la Lufthansa est abattu par les Alliés : cinq morts.
dimanche 3 septembre
Bruxelles est libérée par les Alliés.
Les résistants français libèrent Montivilliers, près du Havre.
du dimanche 3 au lundi 4 septembre
Lyon est libérée.
mardi 5 septembre
Libération des villes françaises de Saint-Omer (par la 1re division blindée polonaise du général Maczek), Saint-Etienne, Poitiers et Lille. 350 bombardiers anglais écrasent le centre-ville du Havre.
350 bombardiers anglais écrasent le centre-ville du Havre. Plus au sud, la ville de Poitiers est libérée.
mercredi 6 septembre
L’armée soviétique pénètre en Bulgarie.
Les Alliés libèrent Anvers (Belgique).
Nouveaux bombardements du Havre.
jeudi 7 septembre
Libération de Calais, en France. En Moselle, la petite ville d’Hagondange est libérée par la 3e Armée de Patton.
Bataille de Rocourt : au nord-ouest de Liège, une colonne de neuf blindés allemands a été quasiment anéantie par trois tanks et un half-track américain. Seul un char allemand a pu prendre la fuite.
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 septembre
En Belgique, les Américains du général Hodges libèrent Liège.
jeudi 7 ou vendredi 8 septembre
Evacué de Vichy le 20 août par les Allemands, le maréchal Pétain arrive à Sigmaringen où il retrouve Laval et les fanatiques de la collaboration.
vendredi 8 septembre
14 jours après les Roumains, les Bulgares se retournent à leur tour contre l’Allemagne.
Après quatre jours de bataille, l’armée américaine libère la ville de Besançon. Les combats ont fait 352 morts (80 Américains, 250 Allemands, 29 FFI et 29 civils). Libération également de Beaune et Chalon-sur-Saône.
Un premier V2, une nouvelle fusée allemande à longue portée, explose dans Londres.
L’un des principaux conspirateurs du 20 juillet dernier, le conservateur Carl Friedrich Goerdeler, est condamné à mort. Par ailleurs, le diplomate Ulrich von Hassell, également impliqué dans le complot, est exécuté à la prison de Berlin-Plötzensee, à l’âge de 64 ans.
samedi 9 septembre
La 1re armée canadienne prend Ostende. Les Américains entrent aux Pays-Bas, près de Maastricht.
dimanche 10 septembre
Himmler ordonne l’exécution des familles de déserteurs.
Un raid aérien allié vise la gare de Böckingen, à Heilbronn (Bade) : 1 168 bombes sont déversées ; 281 habitants sont tués.
Les Américains libèrent la capitale du grand-duché du Luxembourg.
lundi 11 septembre
Les Britanniques entrent aux Pays-Bas.
Libération de Dijon en France.
Armistice russo-bulgare.
A 18 km au nord-est de Dortmund, un coup de grisou s’est produit dans le puits Monopol Grimberg 3/4 de la mine de Bergkamen : 107 mineurs ont été tués, dont de nombreux travailleurs forcés russes.
Un bombardement aérien a frappé l’usine du camp de concentration de Gelsenberg-Horst (camp de travail satellite de Buchenwald), situé à 10 km au nord du centre d’Essen. Au moins 150 détenues non autorisées à se réfugier dans des abris ont été tuées.
mardi 12 septembre
Protocole de Londres sur l'occupation de l'Allemagne : la Commission consultative définit la frontière entre la future zone d’occupation soviétique et les zones d’occupation des puissances occidentales, avec un « système d’occupation spéciale » pour la ville de Berlin (accord le 14 novembre).
Après de rudes accrochages en Bourgogne, les hommes de Leclerc (Overlord) font la jonction avec ceux de l'armée B du général De Lattre de Tassigny (Anvil) près de Chatillon-sur-Seine (Montbard ?). Le Havre est libéré (quelques derniers îlots de résistance tomberont le 13) : 11 300 Allemands ont été faits prisonniers dans la poche havraise. En Charente-Maritime, la prise de Rochefort bloque 5 000 soldats allemands dans la poche de Royan, assiégée par les Alliés.
mercredi 13 septembre
Les troupes soviétiques atteignent la frontière slovaque.
jeudi 14 septembre
35 agents du Special Operations Executive britannique ont été exécutés au camp de concentration de Buchenwald (pendus à des crochets à viande et étranglés avec de la corde à piano).
vendredi 15 septembre
Libération de Nancy et d'Epinal (France) par le général américain Patton.
28 bombardiers Lancaster de la RAF, venant de l’aérodrome de Yagodnik en URSS, attaquent le cuirassé allemand Tirpitz dans l’Altenfjord norvégien. Il est endommagé par une bombe de 5,5 tonnes.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 septembre
Dans le cadre d’une attaque contre Kiel, neuf Mosquitos britanniques ont mené un raid sur Lübeck.
samedi 16 septembre
Massacre de Bergiola Foscalina en Italie : en représailles à la mort d’un soldat allemand tué à 14 h près du col de La Foce, des SS commandés par Walter Reder et des miliciens fascistes ont tué 72 civils à partir de 16 h dans un hameau situé sur les hauteurs de Carrare, en Toscane. Les victimes, en majorité brûlées vives dans des maisons, sont surtout des femmes, des vieillards et des enfants.
Décès à Hermsdorf, dans la banlieue nord de Berlin, de l'ancien chancelier socialiste (1919-1920) Gustav Bauer. Il avait 74 ans.
dimanche 17 septembre
Début de l'opération aéroportée alliée dans les provinces néerlandaises du Brabant du Nord et du Gelderland (opération « Market Garden ») : Montgomery tente de passer successivement la Meuse, le Rhin supérieur à Nimègue et le Rhin inférieur à Arnhem en jetant sur chaque pont une division parachutée pour ouvrir la voie aux blindés (seuls les deux premiers ponts seront enlevés).
lundi 18 septembre
Les Soviétiques entrent dans Sofia.
A l’embouchure de la Weser, le port de Wesermünde [aujourd’hui Bremerhaven] est presque entièrement rasé lors d’un raid mené dans la soirée par 206 bombardiers Lancaster de la Royal Air Force. En 20 minutes, 2 070 bâtiments ont été détruits : 618 morts, 1 193 blessés et 30 000 sans-abri.
A contrecœur, Staline a donné son accord aux Américains pour ravitailler les insurgés polonais de Bor-Komorovski, à Varsovie. 107 bombardiers leur lâchent des vivres et des armes, mais 70 % des conteneurs tombent du côté allemand…
mardi 19 septembre
Signature d’un traité d’armistice entre la Finlande et l'URSS : fin de la « guerre de Continuation ». Les Finlandais sont sommés d’expulser de leur territoire leurs précédents alliés allemands.
Les troupes aéroportées américaines libèrent Eindhoven.
1 960 des 10 000 policiers danois sont interpellés par les Allemands à travers le pays pour leur manque de collaboration. Ils sont déportés au camp de Neuengamme (d’avant d’être conduits à Buchenwald). A Copenhague, des affrontements ont opposés la police d’Amalienborg aux forces occupantes : 20 Allemands ont été tués et 40 blessés. Déclenchement d’une grève générale au Danemark pour protester contre ces déportations (on estime qu’en 81 et 90 policiers danois mourront dans les camps allemands).
Déclenchement d’une grève générale au Danemark pour protester contre des déportations.
Pour s’assurer que l’armée obéit au parti nazi, Hitler ordonne à tous les commandants à suivre les conseils des gauleiters.
Karl Ritter von Halt succède à Arno Bretmeyer comme chef des sports du Reich.
mercredi 20 septembre
Des B-17 américains ont bombardé la ville de Bielefeld.
jeudi 21 septembre
Libération de Boulogne-sur-Mer et de Menton (France).
Les Allemands répriment la grève générale danoise.
samedi 23 septembre
Patton franchit le Rhin par surprise à Oppenheim.
L’Armée rouge reprend aux Allemands le port estonien de Pärnu.
dimanche 24 septembre
Emanant du ministère américain de l’Economie, le plan Morgenthau prévoit de vider l’Allemagne d’après-guerre de ses industries et de la convertir entièrement à l’agriculture.
L’Armée rouge pénètre de 32 kilomètres en Tchécoslovaquie, au-delà de la frontière polonaise.
Création secrète au camp de concentration de Dachau, dans le « bloc des prêtres prisonniers », de la Messe de Dachau, composée par le bénédictin Gregor Schwake.
lundi 25 septembre
Hitler crée le Volkssturm (« tempête populaire »), la milice de défense : tous les hommes (et plus tard les femmes) entre 16 et 60 ans (puis 65) sont contraints de s’y engager pour la « défense du sol de la patrie ».
Le résistant anti-nazi Josef « Beppo » Römer (52 ans) a été guillotiné dans la prison de Brandebourg-sur-la-Havel. Ancien commandant d’un corps franc, il avait été arrêté en 1942 pour avoir planifié l’assassinat d’Hitler avec Nikolaus von Halem (qui attend son exécution au même endroit).
lundi 25 ou mardi 26 septembre
Echec de l’opération d’Arnhem : 2 000 survivants seulement parmi 10 000 parachutistes anglais envoyés sur la ville.
mardi 26 septembre
En Italie, sur le front central de la ligne Gothique, le corps expéditionnaire brésilien prend le contrôle de la vallée de la Serchio après dix jours de combats.
A Auschwitz, le docteur Josef Mengele procède à la sélection d’un millier d’enfants. Il fixe une planche sur un poteau, et expédie directement tous ceux qui échouent à l’attendre vers les chambres à gaz.
mercredi 27 septembre
Entrée des troupes soviétiques et yougoslaves en Albanie.
Dans l’est de la France, 39 habitants d’Etobon, en Haute-Saône, ont été fusillés contre l’église du village voisin de Chenebier. 27 autres sont faits prisonniers (9 fusillés à Belfort et les autres déportés). La population locale était accusée de soutenir le maquis.
Se rendant de Stuttgart à Barcelone, un Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa est abattu par un avion américain en France, près de Dijon : les quatre membres d’équipage et cinq passagers sont tués.
jeudi 28 septembre
Le généralissime allié Eisenhower lance un appel au peuple allemand afin qu’il arrête la guerre.
L’Armée rouge libère le camp de concentration de Klooga, en Estonie.
Suicide à Neustadt an der Weinstraße (Rhénanie-Palatinat) de Josef Bürckel. Ancien commissaire du Reich pour la réunification austro-allemande de 1938 à 1940, il avait 49 ans.
Au-dessus des Pays-Bas, les chasseurs français du groupe Alsace (FAFL) abattent un Messerschmitt 109. Pour la première fois, ils rencontrent un Messerschmitt 262 à réaction.
vendredi 29 septembre
Le Conseil fédéral suisse décide d’interdire toute exportation de matériel de guerre vers l’Allemagne, à partir du 1er octobre.
En représailles aux actions des partisans, les Waffen-SS de la 16e Panzergrenadierdivision SS Reichsführer-SS, commandée par le colonel Walter Reder, entament une semaine de massacre de civils dans les environs du village de Marzabotto, au sud-ouest de Bologne.
La 9e brigade d’infanterie canadienne neutralise la batterie allemande du cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais.
samedi 30 septembre
Ce mois-ci, 19 U-Boote ont été coulés dans l’Atlantique.
en septembre
Le maréchal von Rundstedt redevient commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas).
début octobre
Promulgation de la loi sur la responsabilité collective du clan. Elle stipule que l’ensemble d’une famille est tenue responsable d’un « forfait » (acte de résistance, désertion) commis par un de ses membres.
dimanche 1er octobre
Sur pression des Alliés, la Suisse rompt ses relations économiques avec l'Allemagne.
A Sigmaringen, les Allemands ont fait hisser le drapeau français sur la résidence de Pétain, conférant ainsi au château le privilège d'extraterritorialité.
A Calais (France), les Canadiens ont mis fin à la résistance allemande.
Les troupes du corps expéditionnaire brésilien sont engagées en Italie dans une offensive sur Bologne.
Les forces grecques, encadrées par les Britanniques, débarquent à Lesbos, Lemnos et Levitha.
Au cours d’expériences « médicales », sept prisonniers homosexuels sont castrés au camp de Buchenwald.
nuit du dimanche 1er au lundi 2 octobre
Début de la bataille d’Aix-la-Chapelle opposant l’armée américaine du général William Hood Simpson (100 000 hommes) aux 12 000 à 18 000 défenseurs allemands commandés par le colonel Gerhard Wilck. L’artillerie américaine commence à pilonner la ville.
lundi 2 octobre
L’insurrection de Varsovie est écrasée par le général SS Erich von dem Bach-Zelewski : le général polonais Bar-Komorowski signe la reddition des insurgés. Himmler ordonne de raser la ville. Les survivants sont déportés.
L’Armée rouge poursuit en Finlande les Allemands qui se replient en Laponie.
mardi 3 octobre
Les Américains enfoncent la ligne Siegfried au nord d’Aix-la-Chapelle. L'armée de Patton relance l'offensive pour la prise de Metz. A Dunkerque, les armées combattantes concluent une trêve pour permettre l’évacuation des civils.
mercredi 4 octobre
Près d’Aix-la-Chapelle, la 6e armée Panzer contre-attaque sans succès pour tenter de refermer la brèche ouverte dans la ligne Siegfried.
En Yougoslavie, l'armée Rouge prend Pancevo sur la rive est du Danube, non loin de Belgrade. Les troupes soviétiques occupent également Riga.
En Grèce, les Britanniques déclenchent l’opération Manne. Ils débarquent à Patras et au nord du Péloponnèse.
Le général français de Lattre (1re armée) lance l'opération des Vosges.
En Finlande, des troupes allemandes occupent la Laponie.
jeudi 5 octobre
Progression des armées alliées vers Aix-la-Chapelle.
En Italie, l'offensive alliée continue en direction de La Spezia.
Fin des massacres de Marzabatto : dans ce village et les bourgs voisins de Monzuno et de Grizzana Morandi, les Waffen-SS commandés par le colonel Reder ont sauvagement exécuté depuis le 29 septembre entre 770 et 955 personnes, dont plus de 300 femmes et environ 250 enfants (il s’agit de la plus grande tuerie de civils commises par les nazis en Europe occidentale.
Tous les hôpitaux d’Allemagne sont placés sous contrôle militaire. Les jeunes gens âgés de seize ans sont mobilisés.
vendredi 6 octobre
Le général anglais Montgomery déclenche l'offensive pour débloquer l'estuaire de l'Escaut, ce qui permettrait aux Alliés d'utiliser le port d'Anvers.
Des unités tchécoslovaques pénètrent dans leur pays, en Slovaquie, après avoir franchi la chaîne des Carpates.
samedi 7 octobre
Depuis son QG de Rastenburg, Hitler ordonne d’évacuer toutes les forces allemandes en Grèce.
As de la « chasse de nuit », l’aviateur Helmut Lent est tué accidentellement à Paderborn. Agé de 26 ans, il comptait 110 victoires.
Nouveau raid de bombardiers américains sur Bielefeld.
Avant de battre en retraite, les troupes allemandes basées à Rovaniemi, en Laponie finlandaise, déclenchent une opération de terre brûlée : ils incendient leurs cantonnements.avant de commencer à s’attaquer aux bâtiments de la ville même.
Une révolte est réprimée avec succès dans le camp d’Auschwitz.
dimanche 8 octobre
Les détachements américains qui sont entrés à Maizières-les-Metz (France) arrachent la ville aux Allemands maison par maison.
Les Américains déclenchent une opération en tenaille sur Aix-la-Chapelle.
En Grèce, les Britanniques et les Grecs occupent Corinthe et atteignent Nauplie.
lundi 9 octobre
Les Canadiens débarquent à Breskens, ville des Pays-Bas sur l’estuaire de l’Escaut occidental.
Un nazi de la première heure a été guillotiné à la prison de Brandebourg-sur-la-Havel. Ancien commandant d’un corps franc, Nikolaus von Halem (39 ans) avait participé en 1923 au putsch de la Brasserie mais s’était éloigné du régime nazi après la prise du pouvoir en 1933. Il avait monté un réseau de résistance et avait planifié avec Römer (exécuté le mois précédent) l’assassinat d’Hitler avant son arrestation en 1942.
mardi 10 octobre
L'armée Rouge atteint la Baltique à Palangen au nord de Memel (Lituanie).
L’étau des Américains se referme sur Aix-la-Chapelle. Ils menacent de détruire la ville si les Allemands ne se rendent pas dans les vingt-quatre heures.
En Italie, à l’est du front, la 10e division indienne élimine les défenses allemandes sur le Rubicon. Le 2e corps américain lance une nouvelle attaque sur Bologne.
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’écrase en Bosnie : sept morts.
mercredi 11 octobre
Sur le front de l'Ouest, l'armée américaine enlève Bardenberg. L'ultimatum expiré, les bombardements intensifs reprennent sur Aix-la-Chapelle.
L'armée soviétique de Malinovski et des forces roumaines s'emparent de Cluj, capitale de la Transylvanie roumaine. L’Armée rouge entre également dans la ville hongroise de Szeged.
Les SS fusillent quatre prisonniers français et vingt-quatre allemands, responsables de la Résistance intérieure du camp de Sachsenhausen.
jeudi 12 octobre
En Italie, les troupes alliées ont établi plusieurs têtes de pont au-delà du Rubicon.
En Yougoslavie, les partisans de Tito et les Soviétiques prennent Subotica, sur la voie ferrée Belgrade-Budapest, à proximité de la frontière hongroise.
En Grèce, les Allemands abandonnent Le Pirée. Athènes est déclarée « ville ouverte » afin d'éviter d'être détruite. Les Britanniques débarquent à Corfou.
vendredi 13 octobre
Les Américains commencent à occuper Aix-la-Chapelle.
Riga est prise par l'armée Rouge.
Les Anglais entrent dans Athènes.
Après les premiers tirs de V1 la veille, les Allemands lancent ce jour deux V2 sur Anvers.
samedi 14 octobre
Les Allemands abandonnent Livargnano, en Italie.
L'armée française du général de Monsabert s'empare de Cornimont.
Soupçonné d'avoir participé à la conjuration du 20 juillet, le maréchal Erwin Rommel est contraint par la Gestapo de se suicider à Herrlingen, près d’Ulm. Il avait cinquante-trois ans.
A Rovaniemi (Laponie finlandaise), les Allemands font sauter les ponts Suutarinkorva et Ounaskoski et détruisent la gare. Un train contenant 400 tonnes de munitions explose accidentellement.
dimanche 15 octobre
Le régent hongrois Horthy demande à la radio de cessez le feu contre les Alliés. Il informe les Allemands des termes de l'armistice qui vient d'être signé avec l'URSS à Moscou. Les Allemands le forcent à abdiquer, sous la menace de tuer son dernier enfant (kidnappé vingt-quatre heures avant).
Grand bombardement aérien allié sur l’île d’Helgoland et sa base navale.
lundi 16 octobre
Les troupes soviétiques sont en Prusse.
Occupation de Budapest par les Allemands. Horthy est arrêté et Ferenc Salasi instaure un gouvernement pronazi.
A la suite de mauvaises conditions météo, un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’écrase sur une montagne de Norvège, près de Telemark : les trois membres d’équipage et douze passagers sont tués.
mardi 17 octobre
A la suite des contre-attaques allemandes contre le Haut du Faing et le Haut du Touteux, l'ampleur des pertes est telle que le général de Lattre suspend l'offensive française directe vers les Vosges.
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa est abattu par des Mosquitos britanniques au-dessus de la Hongrie : un des six passagers est tué.
mercredi 18 octobre
L'armée Rouge franchit les Carpates et entre en Tchécoslovaquie.
Bombardement aérien sur Bonn : destruction de l’ancien théâtre. Le bâtiment central de l’université de la ville (l’ancien château des princes électeurs de Cologne) a été gravement endommagé par une bombe.
Hitler décrète la levée en masse des hommes de seize à soixante ans.
Cérémonie funéraire d’Erwin Rommel à l’hôtel de ville d’Ulm.
jeudi 19 octobre
A Aix-la-Chapelle, le commandant allemand Wilck exhorte ses troupes à se battre jusqu’au dernier homme.
vendredi 20 octobre
Après un très long siège, Belgrade est enfin libérée par les troupes soviétiques de Tolboukhine et les partisans de Tito. Ces derniers prennent aussi Dubrovnik.
Signature d'une convention entre le colonel français Adeline et l'amiral Shirlitz commandant la poche allemande de la Rochelle, en France, stoppant combats et sabotages pour éviter plus de destructions. La convention peut être dénoncée avec un préavis de quatre jours.
Le régent hongrois Horthy est transféré en Allemagne.
A Auschwitz, les Allemands brûlent d’énormes liasses de documents du camp dans les fours crématoires. Ils essaient de dissimuler les preuves des morts, des tortures et des expériences médicales.
samedi 21 octobre
Reddition d'Aix-la-Chapelle après 20 jours de bataille et de bombardements : la ville n'est plus qu'un amas de décombres. La garnison allemande, qui comptait encore 300 hommes, ne tenaient plus que quelques rues de la ville. Depuis le 2 octobre, 5 000 Allemands ont été tués ou blessés et 5 600 prisonniers. Côté américain, les pertes sont de 2 000 morts et 3 000 blessés. Aix-la-Chapelle est la première grande ville allemande à être prise par les Alliés.
L'armée Rouge atteint le Danube au sud de Budapest.
dimanche 22 octobre
Les Canadiens prennent Breskens dans l'estuaire de l'Escaut (Pays-Bas).
L'armée Rouge atteint la frontière norvégienne.
Capitulation de Varsovie : les Allemands écrasent les insurgés polonais.
lundi 23 octobre
La progression difficile des Alliés en Italie continue : prise du Monte Belmonte par les Américains, à quinze kilomètres environ de Bologne.
En Podlachie, les troupes allemandes se retirent de la ville polonaise de Suwałki, aussitôt occupée par l’Armée rouge.
En Yougoslavie, les partisans de Tito libèrent la ville serbe de Šabac.
mardi 24 octobre
Sur le front de l'Ouest, les Canadiens avancent le long de l'isthme de Beveland sud. Dans le Brabant hollandais, les Britanniques arrivent à Bois-le-duc ; les Américains marchent sur Saint-Dié, et occupent Mortagne (France). Le général français de Lattre décide d'une offensive déterminée vers Belfort.
Les partisans communistes de Yougoslavie libèrent la ville serbe d’Apatin, en Voïvodine.
mercredi 25 octobre
L’Armée rouge s’empare du port norvégien de Kirkenes.
Himmler ordonne de détruire la collection de squelettes juifs à l’Institut anatomique du Reich à Berlin.
vendredi 27 octobre
Le front italien est stabilisé sur les Apennins de Ravenne à Lucques.
Dans les Alpes françaises, les Américains et les FFI prennent la ville de Sospel.
Atteint d’un cancer au cerveau, le maréchal de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen, doit renoncer à ses commandements.
samedi 28 octobre
Capitulation de la Bulgarie. Les troupes bulgares se placent sous commandement soviétique.
lundi 30 octobre
En Italie, les Britanniques occupent Meldola mais tentent en vain de traverser le Ronco.
1 700 juifs du dernier transport en provenance du camp tchèque de Theresienstadt sont gazés à Auschwitz.
mardi 31 octobre
A l'est de Lunéville, la 2e DB lance une offensive en vue de préparer la campagne d'Alsace. Elle prend Baccarat.
Un raid aérien détruit l’église et l’hôpital d’Efferen, à Hürth, près de Cologne : trente-six morts.
Entrée en fonction du nouveau maire anti-nazi d’Aix-la-Chapelle, Franz Oppenhoff (42 ans). Pour éviter des représailles de la part des partisans du IIIe Reich, son nom n’est pas donné et aucune photo de presse autorisée.
mardi 31 octobre ou mercredi 1er novembre
Derniers gazages à Auschwitz. Himmler ordonne d’évacuer et de dynamiter le camp.
du mercredi 1er au jeudi 9 novembre
Des commandos britanniques occupent l’île hollandaise de Walcheren et subissent de lourdes pertes.
jeudi 2 novembre
En Yougoslavie, les partisans de Tito prennent Zadar.
vendredi 3 novembre
Adolf Eichmann donne l’ordre de déporter 38 000 juifs hongrois à Buchenwald et Ravensbrück.
lundi 6 novembre
En Yougoslavie, les forces de Tito prennent Monastir.
mardi 7 novembre
La fracture entre le commandant en chef de la Luftwaffe, Hermann Göring, et ses officiers apparaît au grand jour lorsqu’au cours d’un discours à Berlin, le maréchal traite une fois de plus de « lâches » les pilotes marqués par la fatigue des combats qui sont venus l’écouter. Il fait envoyer une copie de ce discours à touts les bases. Pour ces hommes, il s’agit d’un véritable affront. Afin de dissiper les malentendus, Göring va mettre sur pied un « parlement de la Luftwaffe », composé de trente officiers supérieurs. Mais il prévient les « délégués » : « Vous pouvez critiquer tout et tout le monde - sauf moi ».
mercredi 8 novembre
Le major Walter Nowotny, héros de la Luftwaffe (258 victoires) et commandant de la première unité équipée de Messerschmitt Me 262 à réaction, est tué au combat.
dimanche 12 novembre
Hitler déclare aux Allemands : « Ma vie n’a pas d’importance ».
lundi 13 novembre
Cinq groupes de la 2e DB française traversent les Vosges et foncent sur Strasbourg.
mardi 14 novembre
L’ancien général soviétique Andreï Vlassov est autorisé par les Allemands à convoquer un « Comité de Libération des Peuples de Russie » (KONR) à Prague. Il lève deux divisions en Allemagne pour se battre contre l’Armée rouge.
Accord de Londres déterminant quatre zones d'occupation et un territoire spécial de Berlin.
jeudi 16 novembre
474 bombardiers de la Royal Air Force ont largué en 21 minutes 2 751 tonnes de bombes sur Düren, une ville de 22 000 habitants située entre Aix-la-Chapelle et Cologne : 3 128 personnes ont été tuées et sur les 6 341 maisons seulement 13 sont intacts.
Dix missiles V1 tuent 263 civils à Anvers.
samedi 18 novembre
Libération de Tirana.
lundi 20 novembre
Hitler quitte la « Tannière du loup » alors que l’Armée rouge approche de Rastenburg.
Metz, Belfort et Mulhouse sont libérées en France.
jeudi 23 novembre
Strasbourg est libéré.
Les troupes finlandaises repoussent les Allemands de Laponie en Norvège.
samedi 25 novembre
Les Allemands commencent à détruire les chambres à gaz et les fours crématoires du camp d’Auschwitz.
dimanche 26 novembre
A Auschwitz, les derniers Sonderkommando, prisonniers ayant pour tâche de brûler ou d’incinérer leurs camarades gazés, sont massacrés.
lundi 27 novembre
Les bombardements alliés détruisent la vieille ville de Fribourg-en-Brisgau.
Située à quinze kilomètres de la frontière française (Rhin), la ville d’Offenburg (Bade-Wurtemberg) est ravagée par un raid de trois cents B-17 et Liberator.
600 gardes du camp d’Auschwitz reçoivent la croix de fer pour avoir réprimé avec succès la révolte du 7 octobre.
mercredi 29 novembre
A Malmö (Suède), un Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa est abattu par un navire de patrouille allemand : les quatre membres d’équipage et six passagers sont tués.
en novembre
Hitler se réfugie dans un bunker sous la chancellerie de Berlin.
vendredi 1er décembre
L’Obersleutnant Johannes Steinhoff prend le commandement de la JG 7 « Nowotny », la première escadrille de chasse équipée du premier chasseur à réaction de l’histoire, le Me 262.
lundi 4 décembre
Au cours d’une conférence entre Ferenc Szálasi, le chef du gouvernement hongrois, et Hitler, le Führer donne l’assurance que les réfugiés hongrois trouveront asile sur le territoire du Reich allemand.
Bombardement aérien de Heilbronn (Bade) : le centre-ville est complètement rasé. La moitié des 6 500 habitants sont tués.
nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre
Bombardement de Bielefeld par la Royal Air Force.
mardi 5 décembre
Radiodiffusion d'un discours de Speer prononcé devant les cheminots. Il prétend que, grâce aux nouvelles armes, la victoire est au bout du chemin.
La ville italienne de Ravenne est libérée par les Britanniques.
Au sud-ouest de Strasbourg, la garnison allemande du fort de Mutzig a capitulé.
Opération « Caesar » : le sous-marin U-864 quitte le port de Kiel avec pour mission d’apporter aux Japonais des technologies allemandes (réacteurs du Messerschmitt Me 163 ; plans du Me 262), 65 tonnes de mercure et des scientifiques allemands (mais le submersible est rapidement contraint de se réfugier en Norvège à la suite d’avaries).
mercredi 6 décembre
Les Russes attaquent Budapest (Hongrie).
lundi 11 décembre
Le Costa Rica a déclaré la guerre à l’Allemagne.
samedi 16 décembre
Début de la grande offensive allemande (vingt-quatre divisions blindées) dans les Ardennes. Le général von Rundstedt lance les réserves disponibles de la Meuse vers Anvers et Bruxelles. La Luftwaffe doit soutenir l’opération avec 2 000 bombardiers et chasseurs. Profitant de l’effet de surprise et de ce que l’aviation alliée est clouée au sol par le brouillard et la neige, les Allemands progressent jusqu’à Stavelot dès le premier jour.
A l’est de Cologne, un raid aérien britannique a détruit 80 % de la ville de Siegen : 348 Allemands et un certain nombre de travailleurs forcés étrangers ont été tués.
Un V2 s’abat sur un cinéma à Anvers (Belgique), faisant 567 victimes, dont 296 militaires britanniques.
dimanche 17 décembre
Un raid aérien ravage Ulm : 707 morts et 25 000 sans-abris.
lundi 18 décembre
En Italie du Nord, les Alliés sont bloqués sur la ligne Ravenne-Carrare.
Le général germano-autrichien Lothar Rendulic succède au général Nikolaus von Falkenhorst comme commandant en chef en Norvège. Ce dernier était à ce poste depuis quatre ans et demi.
mercredi 20 décembre
Bastogne est complètement encerclée par les Panzergrenadier du général von Manteuffel. 14 177 soldats et 1 019 officiers, principalement de la 101e division aéroportée y sont coincés.
jeudi 21 décembre
La 5e armée de Panzer réussit une percée sur Saint-Vith.
vendredi 22 décembre
Le vent se lève et le ciel se dégage, ce qui permet à l’aviation alliée de frapper les colonnes de chars allemands et de renforcer la garnison américaine assiégée dans Bastogne. Arrivée des troupes allemandes à Saint-Hubert et pillage du village.
mardi 26 décembre
Les forces américaines réussissent à briser l’encerclement de Bastogne par les troupes allemandes. La bataille a coûté la vie à un millier de GI à Bastogne même et à 3 000 environ dans les combats autour de la ville. Dans la population civile, on compte 368 morts.
jeudi 28 décembre
Les Alliés ont largué 1 500 bombes sur la ville de Siegburg, au nord-est de Bonn : 66 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées. L’abbaye de Michaelsberg, fondée au XIe s., est presque entièrement détruite.
dimanche 31 décembre
Dans un pays ruiné par la guerre et les bombardements, la production cinématographique atteint malgré tout soixante-quinze longs métrages pour l’année écoulée.
en décembre
Constitution en Norvège, à Narvik, de la 14e Unterseebootsflottille, qui comprend huit sous-marins sous le commandement du capitaine de corvette Helmut Möhlmann.