1800
2 avril
Traité de Constantinople : la Russie et l’Empire ottoman s’accordent pour former la « République fédérative des Sept-Îles » en Grèce (Corfou, Paxos, Leucade, Céphalonie, Ithaque, Zakynthos et Cythère). Le tsar Alexandre Ier devient le protecteur officiel de la jeune république, tandis que le sultan Selim III en obtient la suzeraineté nominale en échange d’un tribut de 75 000 piastres à verser tous les trois ans. En raison de leur importance stratégique, la Russie envoie un corps d'occupation dans les îles qui s'installe à Leucade, mais les canons dits « de terre » restent sous la responsabilité d'un fonctionnaire turc désigné spécifiquement par le Divan. L’exécutif est constitué par un Sénat de douze membres disséminés entre Corfou, Zante et Céphalonie, tandis qu’un prince-président, élu par le Sénat représente l’autorité suprême. La magistrature est aux mains de la noblesse, ainsi que tous les autres postes clés. Le clergé n’exerce qu’une autorité morale sur le pays. Le grec est désormais reconnu comme langue administrative, à la place de l’italien, de même que la religion dominante est l’orthodoxie et non plus le catholicisme.
1801
6 juillet
Ambassadeur britannique à Constantinople, Lord Elgin obtient le droit de prélever les frises de l’Acropole d’Athènes et de les transférer en Angleterre.
8 octobre
Traité de paix franco-russe conclu à Paris : la question de la restitution du Piémont au roi de Sardaigne est laissée dans le vague ; en échange, la Russie conserve le protectorat des îles Ioniennes (République des Sept-Iles unies) et une garnison à Corfou.
9 octobre
La France et l’Empire ottoman signent à Paris un traité mettant fin aux hostilités. Les Français reconnaissent aux Turcs la possession de l’Egypte ainsi que la suzeraineté sur les îles Ioniennes.
10 octobre
Afin de consolider la paix de Lunéville et de garantir la paix en Europe, le Français Talleyrand et le comte russe de Markov concluent à Paris une convention secrète : la France abandonne les îles Ioniennes et promet de respecter l’intégrité du royaume de Naples.
26 décembre
Début du démontage des frises du Parthénon, sur l’Acropole d’Athènes, et avec lui le plus important acte de vandalisme commis en temps de paix. Le responsable est un général et diplomate écossais de trente-cinq ans, Thomas Bruce, septième comte d'Elgin. Un premier navire, la frégate britannique Mentor, quitte le port grec du Pirée pour Londres avec à son bord de nombreux bas-reliefs enlevés au célèbre temple de l'Acropole.
1802
25 mars
Paix d’Amiens : traité conclu à la suite des préliminaires de Londres (1er octobre 1801) entre l’Angleterre, la France, l’Espagne et la Hollande. L’Angleterre restitue à la France et à ses alliées toutes leurs colonies, excepté Ceylan et la Trinité ; elle rend Malte aux chevaliers de Saint-Jean. L’Egypte est évacuée par les deux adversaires et rendue à la suzeraineté de l’Empire ottoman. La France garde ses conquêtes de la Révolution, sauf Rome, Naples et le Portugal. Les îles Ioniennes (république des Sept-Iles) sont reconnues indépendantes.
1803
14 novembre
Promulgation dans la République des Sept-Iles d’une nouvelle Constitution réservant tous les pouvoirs à la seule classe aristocrate : pour pouvoir voter, il faut être noble, né sur les îles (d’une union légitime), être chrétien et disposer d'un revenu foncier important (dont la quotité varie selon les îles) ; à défaut d'un revenu foncier, un diplôme universitaire suffit.
dans l’année
Fin de la résistance de Souli contre les Turcs (commencée onze ans plus tôt).
1806
21 décembre
Le site archéologique antique de Dion est identifié la première fois par le voyageur anglais William Martin Leake dans les ruines voisines du village de Malathria, en Macédoine centrale.
1807
4 avril
Fondé en 1803 et arrivé à Malte en 1806, le régiment Froberg, composé de soldats issus de différentes nationalités d’Europe et de l’Empire ottoman, se révolte dans le Fort Ricasoli, où il se trouvait confiné. Profitant de ce que leur commandant, le lieutenant-colonel Barnes, soit à La Valette, 200 Grecs et Albanais tuent plusieurs officiers, remplacent le drapeau britannique par un symbole russe, et s’enferment dans le fort avec des familles d’officiers en otages. Menaçant d’ouvrir le feu au canon sur La Valette, les mutins réclament de l’argent, l’amnistie et de pouvoir être renvoyés chez eux. Rapidement, d’autres troupes britanniques prennent position autour de la forteresse.
12 avril
Les troupes britanniques matent la révolte du Fort Ricasoli : entre vingt-quatre et vingt-neuf meneurs seront exécutés.
du 1er au 2 juillet
Bataille navale du mont Athos : l’escadre russe de l’amiral Dmitri Sénavine (10 navires de ligne) a détruit la flotte ottomane de Seydi Ali Pacha (10 navires de ligne, 5 frégates, 3 sloops et deux bricks) entre le mont Athos et l’île de Lemnos. Les Turcs déplorent la perte de 3 navires de ligne, 3 frégates et 2 sloops, les Russes 78 morts et 172 blessés.
en août
Le général français César Berthier arrive à Corfou et annonce au Sénat que les îles grecques de la « République des Sept-Iles » passent sous la protection de la France. Rien n'est changé dans le fonctionnement constitutionnel, administratif ou judiciaire de la République.
dans l’année
Paix de Tilsit : les îles Ioniennes redeviennent françaises.
1808
Fondation de l'Académie ionienne de Corfou.
1809
en octobre ?
Six îles Ioniennes, auparavant françaises, sont conquises par les Anglais. Seul Corfou, (général Donzelot) résiste.
1812
Les derniers « marbres d’Elgin » sont retirés du Parthénon et transportés à Londres par navire.
1813
Fondation de la Société des Amis de Muses à Athènes, ayant comme but la propagation de l’éducation.
1814
en juin
Fin de la résistance de Donzelot à Corfou. Dissolution de l'Académie de Corfou.
dans l’année
Les Anglais cèdent le port de Pargha à Ali Pacha de Tebelen.
Les îles Ioniennes passent sous protectorat britannique.
1815
Le gouverneur de Malte, Sir Thomas Maitland, devient également haut-commissaire britannique îles Ioniennes (siège de l’administration à Corfou). Succédant au général Campbell, il s’y fait représenter par son secrétaire particulier, Frederick Hankey.
Corfou passe sous protectorat britannique.
1816
1er juillet
British Museum Act : les marbres d’Elgin (célèbre frise du Parthénon d’Athènes emmenée de Grèce par Lord Elgin) sont cédés à perpétuité au British Museum de Londres.
1817
23 août
Un séisme frappe le nord du Péloponnèse (Achaïe), près de l’ancienne cité d’Helike : soixante-cinq morts.
en décembre
Après avoir fait dissoudre le Sénat ionien, Sir Thomas Maitland, Lord Haut Commissaire (gouverneur) britannique, fait adopter une Constitution de la République des Îles ioniennes par une Assemblée Constituante Ionienne. Un Sénat (Gérousia) de six membres et une Assemblée (Boulè) de 42 députés gouvernent la République, mais toutes leurs décisions sont soumises au gouverneur britannique qui dispose du droit de veto (d'où le surnom d'« Avorteur » donné à Maitland par les Grecs). Le Sénat est élu par les députés de l'Assemblée, mais son président est nommé par le Gouverneur. L'Assemblée est aristocratique et élue par les différentes îles en fonction de leur population. Le gouverneur est chargé des Affaires Étrangères, de la police et de la santé publique. Il réside à Corfou et est représenté par un résident dans chacune des six autres îles.
1818
en avril
Le mouvement national grec « Hétairie » transporte son quartier général de France à Constantinople.
dans l’année
Iles Ioniennes indépendantes sous protectorat anglais.
Le général anglais Napier devient gouverneur de Céphalonie.
1819
Le sultan ottoman Mahmud II reconnaît le protectorat britannique sur les îles Ioniennes, en échange de la restitution de Parga.
Ali Pacha de Tebelen, pacha de Janina (Ioannina) se déclare indépendant et appelle aux armes les volontaires grecs.
1820
8 avril
Alors qu’il cherchait des matériaux de construction, un paysan de l’île de Milo, Yorgos Kentrotas, découvre par hasard dans son champ une statue, la « Vénus de Milo ». La présence d’officier de marine français (Dumont d’Urville) entraîne l’ambassadeur de France auprès du sultan ottoman, le marquis de Rivière, à l’acheter pour le roi de France.
12 avril
Alexandre Ypsilanti est élu président d'une société patriotique grecque secrète visant à chasser les Turcs, l'Hetairia Philike.
en avril
Offensive ottomane contre le pacha de Janina (Ioannina), en Epire.
1821
en janvier
Alexandre Ypsilantis, leader de la Philiki Etairia, proclame le soulèvement contre les Turcs à partir des principautés danubiennes (Valachie et Moldavie). Le prince de Moldavie, Michel Sutsu, et le sluger Tudor Vladimirescu se rallient : l’hospodar de Valachie, malade, quitte Bucarest et un « Comité de gouvernement » est constitué par les boyards favorables à l’insurrection.
1er mars
Un an après sa découverte, la célèbre statue « Vénus de Milo » est offerte par l’ambassadeur de France auprès de la Sublime Porte, le marquis de Rivière, au roi de France Louis XVIII, qui en fait aussitôt don au musée du Louvre.
6 mars
Venant de Bessarabie, Alexandre Ypsilantis entre à Iasi (Moldavie) et appelle à la révolte les Grecs de Morée et d’Epire, les Serbes, les Bulgares, et annonce l’intervention imminente des armées du tsar.
21 mars
L’archevêque de Patras Germanos plante sur les murs de Calavitra, en Achaïe, le drapeau de l’indépendance grecque.
25 mars
La cité de Patras (Péloponnèse) donne véritablement le signal de la guerre d'indépendance grecque.
26 mars
Première ville grecque libérée du joug ottoman : les rebelles s’emparent du port d’Aigion, dans le nord du Péloponnèse.
en mars
Vladimirescu marche sur Bucarest avec 8 000 hommes et trois canons tandis que l’armée hétairiste, composée de Grecs, de Bulgares, de Serbes et de Monténégrins entre en Valachie à partir de Galatz. Le tsar condamne comme « révolutionnaire » l’action d’Ypsilantis. Le départ du consul général russe Pini ajoute à la confusion.
4 avril
Les forces révolutionnaires grecques du général Kolokotronis s’emparent de la ville de Kalamata, dans le sud du Péloponnèse.
6 avril
La proclamation de l'indépendance grecque est lancée par le Comité dirigée par l'évêque de Patras. Les Turcs sont progressivement amenés à s'enfermer dans les villes ou dans les forteresses.
20 avril
A Bucarest, Vladimirescu rencontre Ypsilantis et lui interdit l’accès à la ville, lui reprochant d’avoir promis l’intervention russe et mis le pays à la merci des Ottomans. Leurs troupes se séparent ; Ypsilantis se retire vers Tirgoviste tandis que Vladimirescu s’établit à Cotroceni près de la capitale.
22 avril
Le vieux patriarche de Constantinople Grégoire V (75 ans) est pendu à la porte du Patriarcat en représailles contre le soulèvement grec (qu’il avait pourtant désapprouvé).
en avril
Patras est ravagée par les Turcs.
4 ou 5 mai
Bataille d’Alamana : près des Thermopyles, les 9 000 Turcs d’Omer Vryonis battent les 1 500 Grecs d’Athanasios Diakos et Dimitrios Panourgias pour le contrôle d’un pont sur le fleuve Alamana [aujourd’hui Spercheios]. 200 Grecs sont tués et Diakos, blessé, est fait prisonnier. Vryonis peut franchir les Thermopyles.
6 mai
Alors qu’on le transportait à Lamia, le révolutionnaire Athanasios Diakos est empalé et brûlé. Il avait 33 ans.
8 mai
Bataille du khan de Gravia : dans le nord de la Phocide, l’armée ottomane du général Omer Vrioni (forte de 8 000 à 12 000 soldats) qui se dirigeait vers le Péloponnèse se retrouve bloquée par 120 rebelles grecs retranchés dans l’auberge de Gravia sous les ordres d’Odysseas Androutsos. Malgré leur grosse supériorité numérique, les Turcs subissent de lourdes pertes (300 morts et 600 blessés) et doivent contourner l’obstacle. Les Grecs ne déplorent que 6 tués.
10 mai
L’intellectuel Théophilo Kairis entraîne l’île d’Andros dans la guerre d’indépendance. Il convainc les armateurs à mettre leur flotte au service de l’insurrection.
13 mai
Les troupes du Sultan entrent en Valachie puis en Moldavie.
23 mai
Emmanouel Pappas fait débarquer 4 000 combattants macédoniens en Chalcidique. Rapidement, la révolte contamine plusieurs villes de la presqu’île (Polygyros, Arnaia, Ormylia, Sithonia, etc.).
24 mai
Bataille de Valtetsi. A l’occasion du siège de Tripolizza, les 3 000 révolutionnaires grecs de Theodoros Kolokotrónis repoussent dans le centre du Péloponnèse 5 000 Turcs (dont 1 200 cavaliers, avec 2 ou 3 canons) commandés par Kehaya bey et Rubeh Bey (aga de Vardounia). Ces derniers doivent battre retraite à l’annonce de l’approche de 800 renforts grecs. Les vaincus déplorent 300 morts et 500 blessés, les vainqueurs 150 tués.
26 mai
Les rebelles grecs établissent le Sénat du Péloponnèse.
27 mai
Vladimirescu et « l’Assemblée du Peuple » évacuent Bucarest et partent vers l’Olténie.
?
Ypsilanti fait arrêter Vladimirescu pour trahison, puis juger à Tirgoviste par un tribunal de la Philiki Etairia.
7 ou 8 juin
Condamné à mort, Tudor Vladimirescu est exécuté à Tirgoviste.
16 juin
Ultimatum de l’ambassadeur de Russie Strogonov à Constantinople demandant l’évacuation des principautés danubiennes et la fin des massacres en Grèce.
19 juin
Défaite décisive de la Philiki Etaireia en Valachie : les 500 fantassins et 500 cavaliers d’Alexandre Ypsilantis sont battus par les 2 000 cavaliers turcs de Kara Faiz près de Drăgășani, à 180 km à l’ouest de Bucarest. Les vaincus déplorent plus de 400 morts (dont le haïduc local Preda Drugănescu). Ypsilantis s’est échappé de justesse.
23 juillet
Dans le sud-est du Péloponnèse (Laconie), l’armée privée grecque de Tzannetakis Grigorakis s’empare de la forteresse ottomane de Menekşe [Monemvasia]. Les soldats et civils turcs sont conduits en Asie mineure.
en juillet
L’armée de Vladimirescu se disperse après quelques combats contre les Ottomans.
19 août
Les Grecs prennent la ville de Navarin et massacrent 3 000 personnes (seulement 160 survivants).
du 25 au 26 août
Bataille de Vassilika : commandée par Behrem Pacha, une armée ottomane de 5 000 à 8 000 hommes partie de Macédoine pour renforcer les troupes turques en Grèce tombe dans une embuscade de 1 600 à 2 300 Grecs dans un défilé situé près des Thermopyles, entre les monts Cnémis et Kallidromo. Après des combats longtemps indécis, les Ottomans sont mis en déroute après avoir perdu 700-800 hommes. Ne déplorant que 10 tués et 30 blessés, les Grecs, menés par Ioannis Gouras et Dimitrios Panourgias, s’emparent d’un riche butin, de 800 chevaux, de 18 drapeaux et de 2 canons. Cette défaite met fin aux opérations turques jusqu’en 1822.
5 octobre
Après un long siège, les insurgés grecs prennent Tripoli, dans le centre du Péloponnèse, et, n'y trouvant pas les quatre évêques que les Turcs ont déjà tués, massacrent la population musulmane de la ville (8 000 morts).
30 octobre
14 000 Turcs, commandés par Mehmed Emin Pacha, vali de Thessalonique, attaquent Emmanouel Pappas, réfugié avec ses hommes dans la ville de Kassandra (presqu’île de Chalcidique).
? novembre
Les Turcs prennent Kassandra ; Pappas embarque pour Hydra, mais il succombe à une attaque cardiaque.
en novembre
En Epire, les Grecs s’emparent de la cité d’Arta, mais la perdent peu après.
31 décembre
Réunion de l'assemblée nationale d'Epidaure.
dans l’année
Soulèvement de la Morée contre les Turcs.
Les habitants de Samothrace sont massacrés par les Turcs.
Des navires grecs commandés par Laskarina Bouboulina mettent le siège devant Nauplie, mais ne peuvent la prendre. Leurs assauts sont repoussés à trois reprises.
1822
12 janvier
Proclamation de l'indépendance grecque au congrès d'Epidaure. Une violente réaction populaire et du gouvernement turc se produit dans la capitale : le patriarche Grégoire, qui avait excommunié les rebelles, sous la pression du sultan, est emprisonné puis pendu, ainsi que 14 évêques, le jour de Pâques, à la porte des églises. De violentes mesures de représailles s'étendent également aux notables grecs, dans la ville ou hors la ville, où s'organise une chasse aux Grecs. Un certain nombre de chefs du Phanar (quartier grec de Constantinople) sont exécutés, ce qui décapite complètement le mouvement auquel les Phanariotes n'avaient d'ailleurs pas participé.
26 janvier
A l’issue de négociations, la garnison de la forteresse turque d’Acrocorinthe, qui défend l’isthme de Corinthe, accepte de se rendre aux rebelles grecs de Dimitrios Ypsilantis en échange de la vie sauve et d’une évacuation vers l’Anatolie. Mais l’acte de capitulation est violé : les prisonniers seront dépouillés et majoritairement tués ou vendus comme esclaves.
5 février
Assiégé par les Turcs depuis deux ans, le pacha de Ioannina, Ali Pacha de Tebelen, maître du nord-ouest du Grèce et de l’Albanie, est assassiné avec ses deux fils dans sa cité lors d’une rencontre avec les émissaires ottomans. Il s’était rendu contre la promesse de vie sauve... Il avait 71 ans environ.
25 février
Un grand conseil tenu par le sultan décide le massacre général des Grecs.
14 mars
En Macédoine, Abdul Abud, pacha de Thessalonique, met le siège devant Naousa avec 16 000 hommes et douze canons. Les défenseurs grecs sont 4 000.
en mars
Décret créant le drapeau grec, adopté par l’Assemblée nationale d’Epidaure.
6 avril
Ayant reçu 3 000 hommes de renforts, les Turcs s’emparent de la ville macédonienne de Naousa ; la résistance grecque abandonne la veille et fait retraire vers le sud. Abandonnées, de nombreuses femmes préfèrent se suicider en se jetant d’une falaise. La chute de Naousa marque la fin de la révolte grecque en Macédoine.
11 avril
Une flotte turque de 46 navires, commandée par Kara-Ali, se présente devant l’île de Chio : 7 000 soldats commencent à être débarqués sans rencontrer de grande résistance. Début du massacre systématique des habitants grecs.
14 avril
Sur l’île de Chio, les Turcs incendient au sud de Chora le monastère d’Aghios Minas, où 3 000 Grecs s’étaient réfugiés : ils sont tous tués.
15 avril
Massacre par les Turcs des 2 300 Grecs réfugiés dans le village d’Aghios Georgios, à Chio.
5 mai
49 notables de l’île de Chio qui étaient retenus en otages dans la forteresse de Chora sont pendus.
16 mai
Les Turcs s’emparent en Epire de la ville de Souli.
en mai
Fin des massacres à Chio : au moins 25 000 personnes ont été tuées et 45 000 vendues comme esclaves, ce qui provoque l’indignation en Europe. Entre 10 000 et 15 personnes seulement auraient pu fuir et se réfugier dans les îles voisines.
Les Turcs s’emparent de Janina, mettant fin à la sécession du pays albanais.
nuit du 18 au 19 juin
L’amiral grec Konstantinos Kanaris a profité de la grande fête donnée pour l’Aid el-Firt à bord du navire amiral ottoman (80 canons) pour approcher discrètement avec deux navires et faire exploser le bâtiment dans le port de Chio. Le capitan pacha (grand amiral de la flotte turque) Nasuhzade Ali Pacha est tué avec 3 000 de ses hommes et une partie de sa flotte envoyée par le fonds.
15 juillet
L’armée turque de Dramali Pacha reprend aux rebelles grecs la forteresse d’Acrocorinthe, défendant l’isthme de Corinthe. La garnison grecque s’est enfuie.
du 5 au 8 août
Bataille de Dervénakia : alors qu’elle fait retraite vers Corinthe, l’armée ottomane de Mahmud Dramali Pacha (20 000 hommes, dont 8 000 cavaliers) est surprise et quasiment anéantie dans les défilés montagneux de Morée, à 18 km au nord d’Argos, par les 8 000 à 10 000 Grecs commandés par Theodoros Kolokotronis. 17 000 Turcs auraient été tués.
20 ou 24 octobre
Un nouveau congrès des Princes se tient à Vérone. Il réunit les empereurs d'Autriche et de Russie, ainsi que les rois de Naples et de Prusse. Il condamne l'insurrection grecque, mais exige des Ottomans qu'ils satisfassent les demandes russes.
30 novembre
Le chef de guerre Staïkopoulos s'empare du fort Palamide avec 350 hommes et libère la ville de Nauplie.
en novembre
L’amiral grec Kanaris bat les Turcs à Ténédos.
en décembre
La Porte donne l’autorité sur la Crète à l’Egypte.
dans l’année
Démétrios Ypsilanti échoue devant Nauplie.
Le ministre russe des Affaires étrangères, le comte grec Jean de Capodistria, est renvoyé lorsqu'il s'oppose au tsar sur le problème grec. Il se consacre alors à la lutte pour l’indépendance de son pays natal.
Riche pêcheur de Hydra, Andreas Vokos Miaoulis est nommé commandant de la flotte des insurgés grecs.
1823
12 janvier
Echec des Ottomans à Missolonghi, en Etolie. La côte nord du golfe de Patras reste aux mains des insurgés grecs.
nuit du 20 au 21 août
Siège de Missolonghi : conduisant 350 Souliotes à l’attaque d’un campement de 4 000 Turcs, le chef grec Markos Botzaris, trente-cinq ans, est tué au combat à Karpenision.
7 novembre
A l’issue d’un blocus de neuf mois, la garnison ottomane d’Acrocorinthe accepte de se rendre aux rebelles de Nikétaras. Les 300 soldats albanais sont évacués.
dans l’année
Réfugié en Autriche, Alexandre Ypsilanti est emprisonné à Vienne par Metternich.
Le pacha d’Egypte Méhémet Ali occupe la Crète.
1824
4 ou 5 janvier
Le poète anglais Lord Byron débarque à Missolonghi à l’appel d’Alexandre Mavrocordato afin de lutter contre les Turcs pour l’indépendance de la Grèce. Apportant des armes fournies par les comités philhellènes européens, Byron est accueilli avec des honneurs royaux.
17 janvier
Le premier gouverneur britannique de Malte, Sir Thomas Maitland, est décédé d’apoplexie dans l’île méditerranéenne à l’âge de 63 ans. Il était également haut commissaire des îles Ioniennes depuis 1815.
en janvier ?
Un firman du sultan ottoman Mahmud II confère à l’Egyptien Muhammad-Ali le gouvernement de Morée (Grèce).
19 avril
Lord Byron (36 ans) meurt d’une méningite à Missolonghi.
2 mai
A Missolonghi, le départ du bateau emportant vers l’Angleterre la dépouille du corps de Byron est saluée de 36 coups de canon.
29 mai
Lord Guilford restaure à Corfou l'Académie ionienne, une université qui sera un véritable foyer anti-turque.
en juin
Accord international de Saint-Pétersbourg : les grandes puissances (Autriche, Royaume-Uni et Russie) décident une démarche collective auprès du sultan ottoman pour qu’il cesse de réprimer l’insurrection grecque. Le tsar préconise la formation de trois principautés grecques autonomes.
du 3 au 4 juillet
Dans l’est de la mer Egée, les forces ottomanes envahissent l’île de Psara, près de Chios. Réfugiés dans le vieux fort de Palaiokastro, tous les défenseurs grecs, mais également des femmes et des femmes, sont tués en faisant exploser les réserves de poudre lors de l’entrée de 2 000 Turcs.
10 juillet
Ibrahim, fils de Muhammad-Ali, généralissime de l'armée expéditionnaire égyptienne, appareille d'Alexandrie avec une flotte de 63 navires de guerre, 100 bâtiments de transport et une armée formée de 16 000 hommes formée à la française.
17 août
Bataille navale de Samos : la flotte grecque commandée par Georgios Sachtouris et Konstantinos Kanaris a vaincu les navires ottomans de Husrev Pacha. Les Turcs ont perdu 3 navires et 100 canons et déplorent la mort d’un millier d’hommes. Côté grec, seuls trois hommes ont été tués.
dans l’année
Sir Frederick Adam succède à Sir Thomas Maitland (« l’Avorteur ») comme gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1825
26 février
Les troupes de Méhémet Ali, appelées par le sultan, débarquent dans le Péloponnèse : prise de Navarin (Pylos) par Ibrahim Pacha.
23 avril
Dans l’ouest de la Grèce, les Turcs mettent le siège devant la forteresse d’Anatolikon.
27 avril
Début du troisième siège de Missolonghi (au sud-est d’Anatolikon) : le général ottoman Rachid Pacha dispose de 20 000 hommes, dont 3 000 sapeurs (le siège durera un an).
12 mai
L’amiral grec Andreas Miaoulis incendie la flotte égyptienne d’Ibrahim Pacha à Modon.
22 juin
L’armée turco-égyptienne d’Ibrahim Pacha reprend aux Grecs la ville de Tripoli, dans le centre du Péloponnèse.
en juillet
Les insurgés grecs sollicitent le protectorat britannique.
1826
5 janvier
Après avoir brûlé Pyrgos, l’armée égyptienne d’Ibrahim Pacha arrive devant Missolonghi, pour entamer un quatrième siège de la ville.
du 25 au 28 janvier
Ibrahim Pacha envoie sur Missolonghi 8 000 bombes et boulets, mais ne parvient pas à y pénétrer malgré trois assauts.
4 avril
A Saint-Pétersbourg, la Russie et l'Angleterre signent un protocole secret prévoyant une intervention britanno-russe en faveur de la fondation d'un Etat grec partiellement souverain sous l'autorité ottomane. Cette mesure provoque la colère de l’Autriche, fidèle aux principes de la Sainte-Alliance.
nuit du 22 au 23 avril
Affamés et déplorant un grand nombre de malades, les assiégés de Missolonghi tentent une ultime sortie : 2 000 combattants, encadrant 5 000 civils (femmes, enfants, vieillards également armés), sortent de la ville en trois colonnes pour forcer les lignes turques sous les ordres de Botzaris, Tzavellas et Makris. C’est une défaite qui se solde par un massacre.
23 avril
En ce dimanche des Rameaux, la dernière forteresse grecque est prise par les Egyptiens d’Ibrahim Pacha : c'est Missolonghi, dont les derniers défenseurs enfermés avec le primat de la ville et le général Kapsalis préfèrent se faire sauter avec leurs poudrières plutôt que de se rendre. Les Egypto-Turcs massacrent le reste de la population, hommes, femmes et enfants : 3 000 têtes sont coupées, exposées sur les remparts puis et envoyées à Constantinople, 3 000 personnes sont déportées pour être vendues comme esclaves, 1 800 seulement échapperont à la tuerie.
30 mai
Décès à Missolonghi du patriarche de Patras Germanos, à l’âge de 54 ans.
21 juin
Bataille de Vergas : dans le sud du Péloponnèse, les 4 500 défenseurs grecs de la péninsule de Mani battent sous les ordres de Petros Mavromichalis les 7 000 Egyptiens d’Ibrahim Pacha. Ces derniers déplorent la perte de 2 500 hommes.
10 juillet
Les Turcs entrent dans Thèbes.
5 décembre
Après avoir traversé les défilés du Parnasse, le général grec Georges Karaiskakis bat les Turcs à Arachova. Sur le champ de bataille, il élève un trophée de 300 têtes coupées.
13 décembre
Le colonel français Charles Fabvier sauve Athènes assiégée par les Turcs.
1827
19 janvier
Les Turcs attaquent Distomo, défendue par 400 Grecs.
nuit du 20 janvier
En traversant au galop le camp ottoman, Karaiskakis parvient à entrer dans Distomo et redonner courage aux défenseurs grecs. Omer Pacha fait décapiter tous les gardes responsables de la garde cette nuit-là.
27 janvier
Victoire turque à Kamatero : 300 Grecs, dont le colonel Bourbahes, sont tués.
11 avril
L'Assemblée nationale de Trézène désigne Ioánnis Kapodístrias [Jean Capodistria, ancien ministre des Affaires étrangères russes] « Gouverneur de la Grèce ». La direction des armées est confiée aux Britanniques, ce qui mécontente les chefs militaires patriotes Yánnis Makriyánnis et Yeóryios Karaïskákis.
5 mai
Siège d’Athènes par les Ottomans : grièvement blessé au cours d’un affrontement la veille avec des Turcs, le général grec Georgios Karaiskakis (45 ans) meurt.
6 mai
Bataille du port de Phalère. Sous les ordres des officiers britanniques Richard Church et Thomas Cochrane, 3 000 révolutionnaires grecs débarquent près du cap Kolias pour forcer les forces ottomanes de Rachid Pacha à lever le siège de l’Acropole d’Athènes. C’est un désastre : 1 500 Grecs sont tués au combat et 240 faits prisonniers (avant d’être décapités).
5 juin
A l’issue d’un siège de neuf mois, la garnison grecque de l’Acropole accepte de se rendre au général Rachid Pacha suite à la médiation de l’amiral français de Rigny. La ville est désormais entièrement aux mains des Turcs.
6 juillet
Traité de Londres par lequel l'Angleterre, la Russie et la France s'engagent uniquement à une démonstration navale en mer Ionienne afin d'amener le sultan turc à accepter leur médiation. Par ailleurs, un protocole préconise une simple « autonomie de la Grèce dans le cadre de la suzeraineté turque ».
16 août
Le sultan Mahmud II rejette une note de la France, du Royaume-Uni et de la Russie qui lui demandent de mettre fin aux exactions contre les Grecs.
20 octobre
Sans préavis et sous prétexte d'un coup de feu tiré par un navire turc, une escadre anglo-franco-russe (amiraux Codrington, Henri de Rigny, Heiden) détruit une flotte turco-égyptienne à la bataille de Navarin, au large de la Grèce. Navarin est la dernière véritable bataille de la marine à voile.
dans l’année
Libération d’Alexandre Ypsilanti des prisons autrichiennes.
1828
7 janvier
Jean Capo d’Istria arrive à Nauplie. Il devient le premier gouverneur de la Grèce.
6 août
Mehemet Ali, khédive d'Egypte, accepte les demandes franco-britanniques en vue d'une évacuation des troupes égyptienne de la Grèce. L’Egypte rompt son alliance avec la Porte.
17 août
Intervention française (général Maison) en Morée contre les Turcs. Elle occupera les places fortes en ne perdant que 43 hommes.
dans l’année
Capo d'Istria nomme Démétrios Ypsilanti Commandant en chef des troupes de Grèce Orientale.
Décès à Vienne de l’ancien chef grec Alexandre Ypsilanti, à l’âge de 36 ans…
1829
22 mars
Conférence de Londres : la Grèce devient autonome vis-à-vis de l'Empire ottoman. Dans le premier des trois protocoles, la France, la Russie et le Royaume-Uni déterminent le tracé des frontières du futur Etat.
20 août
Prise d'Andrinople par les Russes.
14 septembre
Traité d'Andrinople entre Turcs et Russes : autonomie pour la Grèce.
25 septembre
Démétrios Ypsilanti force Aslan Bey à capituler au col de Petra.
1er octobre
La Grèce bat à nouveau monnaie, sur l’île d’Egine.
dans l’année
Nauplie devient la capitale de la Grèce.
Un nouveau projet de construction d’un canal à travers l’isthme de Corinthe, d’un montant de 40 millions de francs-or, est présenté au gouvernement grec par Pierre Théodore Virlet d’Aoust, membre de la Commission de Morée.
Premières fouilles à Olympie : l’expédition de Morée, dont fait partie le Français Abel Blouet, découvre, sous trois à six mètres de sable, l’emplacement du temple de Zeus et les trois fragments de métopes qui sont aujourd’hui au Louvre.
1830
3 février
Le sultan est contraint de signer la convention de Londres qui donne l'indépendance à une Grèce tronquée. Cette conférence de Londres réunissait le Royaume-Uni, la France et la Russie.
21 mars
Léopold de Saxe-Cobourg, futur roi des Belges, refuse la couronne de Grèce.
dans l’année
Une guerre civile éclate en Grèce.
Le général anglais Napier n'est plus gouverneur de Céphalonie.
1831
?
Capodistria fait arrêter Petros Mavromichalis.
27 septembre ou 9 octobre
Le président Jean, comte de Capodistria, est assassiné à Nauplie, sur les marches de l'église Saint Spiridon, par le fils et le frère de Petros Mavromichalis. Il avait cinquante-cinq ans.
dans l’année
Hostile à la politique russophile de Capodistria, l’amiral Miaoulis conduit la révolte des Hydriotes et détruit sa flotte de crainte de la voir tomber aux mains des Russes.
1832
3 janvier
Démétrios Ypsilanti meurt à Vienne. Il avait 39 ans.
7 mai
Réunis en conférence dans la capitale britannique, les représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie signent le traité de Londres sur l’organisation du nouvel Etat grec : le prince Otton de Bavière (17 ans), fils du roi de Bavière Louis Ier, est désigné comme roi d’une Grèce indépendante à condition qu’aucune union avec la Bavière n’ait lieu. L’Empire ottoman recevra une compensation financière pour la perte de ce territoire.
24 mai
Le royaume de Grèce est proclamé lors d’une session de la Convention de Londres.
8 août
A Nauplie, Otton Ier est reconnu officiellement par l'Assemblée nationale grecque et devient roi (absolu) de Grèce.
en décembre
Alors que Nauplie est occupée par les troupes françaises, des échauffourées ont lieu avec des combattants grecs de la guerre d'indépendance. Les Français dispersent leurs adversaires au canon, faisant 300 morts.
dans l’année
Autonomie de l’île de Samos, possession turque.
1833
18 janvier
Après un voyage depuis l’Italie à bord de la frégate britannique Madagascar, le prince Otton et son Conseil de Régence (composé du comte von Armansperg, du comte von Maurer et du général von Heideck, tous Bavarois) débarquent à 13 heures dans le port de Nauplie.
19 janvier
Le gouvernement grec arrive à Nauplie pour rendre hommage au souverain.
6 février
Débarquement solennel en Grèce du prince Otton qui devient le roi Othon Ier. Il est accueilli triomphalement par la population.
24 octobre
Alexandros Mavrokordatos devient président du Conseil des ministres (Premier ministre), à la place de Spiridon Trikoupis.
dans l’année
Décès à Paris de l’écrivain et philologue Adamandios Coraï (Koraïs), à l’âge de 90 ans.
1834
7 juin
Le très Russophile Théodore Colocotronis est condamné à mort pour haute trahison.
12 juin
Ioannis Kolettis devient président du Conseil des ministres à la place d’Alexandros Mavrokordatos.
16 octobre
Le roi Otton signe le décret portant sur la création à Athènes de la « Cour de cassation » (Areios Pagos), l’institution juridique suprême. Elle est établie dans la Maison de Troie (transférée en 1981 au 121 de l’avenue Alexandras).
en décembre
Athènes devient la capitale de l’Etat grec à la place de Nauplie.
1835
13 janvier
Désignation des premiers juges aréopagites. La Cour de cassation (Areios Pagos) est présidée par l’ancien ministre de la Justice Christodoulos Klonaris et le premier procureur général est Andronikos Pakos.
1er mai
La Cour de cassation (Aréopage) rend sa première décision.
1er juin
Majorité du roi Otton Ier. Il gouverne avec les ministres bavarois en excluant les Grecs des centres de décision et des postes principaux de l’armée.
23 juin
Décès à Athènes de l’amiral Andreas Miaoulis. Héros de la guerre d’Indépendance, il avait 67 ans.
dans l’année
Otton Ier gracie et réhabilite Théodore Colocotronis.
Premières élections municipales à Athènes.
Sir Howard Douglas succède à sir Frederick Adam comme gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1836
A Athènes, construction du Palais. Fondation de l’« Ecole royale des Arts », prédécesseur de l’Ecole Polytechnique
1837
3 mai
Le roi Othon Ier fonde à Athènes l’Université ottonienne. Comprenant quatre facultés (théologie, droit, médecine et arts), elle est établie dans la résidence de l’architecte Stamatios Kleanthis. 33 professeurs enseignent à 52 étudiants.
1838
Le site de Delphes est fouillé pour la première fois, par l’architecte français Laurent.
1840
en février
Publication du « libelle sanglant » de Rhodes : des Juifs de l’île sont accusés par les orthodoxes du meurtre rituel d’un jeune garçon chrétien.
1841
de février à avril
Soulèvement populaire en Crète contre le retour de l’autorité des Ottomans : échec.
30 mars
Décret du roi Othon créant à Athènes la Banque nationale de Grèce (Ethnikí Trápeza), qui obtient le privilège d’émettre des billets de banque libellés en drachmes.
6 juillet
Alexandros Mavrokordatos redevient Président du Conseil des ministres (Premier ministre). Il succède au roi Otton Ier.
13 juillet
Les cinq grandes puissances européennes (Autriche, France, Prusse, Royaume-Uni, Russie) signent à Londres la Convention des Détroits : l’Empire ottoman obtient le droit de fermer le Bosphore et les Dardanelles à tous les navires de guerre, notamment en période de paix. Par ailleurs, le texte confirme la souveraineté héréditaire de Méhémet-Ali sur l’Egypte, mais les Egyptiens perdent la Syrie et la Crète qui redeviennent Ottomans.
22 août
Le roi Otton reprend en charge la fonction de président du Conseil des ministres.
en novembre
L’Université ottonienne d’Athènes, fondée en 1837, déménage. Elle quitte la résidence de l’architecte Kleanthis pour s’installer dans les Propylea, un bâtiment conçu par l’architecte danois Theophil Hansen.
dans l’année
Sir Howard Douglas n’est plus gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1843
14 septembre
Soulèvement populaire et militaire, conduit par le général Yannis Makriyannis : cette révolution non sanglante contraint le roi Otton Ier à convoquer une Assemblée nationale chargée de mettre en place une Constitution libérale. Le chef du nouveau gouvernement, Metaxas décide d’expulser tous les Bavarois encore présent en Grèce. La Russie est la seule puissance européenne à condamner la révolution grecque.
20 novembre
Ouverture de l’Assemblée nationale.
dans l’année
Lord Seaton devient gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1844
11 mars
L’amiral Konstandinos Kanaris devient Premier ministre pour la première fois. Il succède à Andreas Metaxas.
16 mars
Promulgation d’une Constitution créant un Parlement bicaméral et une monarchie constitutionnelle (elle ne sera pas appliquée).
11 avril
L’amiral Kanaris ne sera resté Premier ministre qu’un mois. Il est remplacé à la tête du gouvernement par Alexandros Mavrokordatos.
18 août
Ioannis Kolettis succède à Mavrokordatos comme Premier ministre.
1846
11 septembre
Par la fondation de l'Ecole Française d'Athènes, la France veut contribuer au développement des études archéologiques, alors exclusivement à la charge des riches particuliers. Elle offre aux savants la possibilité de continuer leurs travaux dans de meilleures conditions. Les campagnes de fouilles, déjà nombreuses depuis l'indépendance de la Grèce, iront en se multipliant.
1847
A Athènes, la foule saccage la maison de David Pacifico, commerçant israélite portugais, né à Gibraltar et jouissant de la nationalité britannique. Les autorités de Londres exigent des réparations.
1848
29 janvier
Décès de l’ancien président du Conseil Petros Mavromichalis, à l'âge de 73 ans.
27 octobre
L’amiral Kanaris redevient chef du gouvernement. Il succède à Georgios Kountouriotis.
dans l’année
Lord Seaton n’est plus gouverneur britannique des îles Ioniennes.
Dans les îles Ioniennes, des mouvements insurrectionnels, conduits par les radicaux - les « Rhisospastes » - de Vlacco et Nodaro, sont réprimées par le gouverneur anglais Sir Henry Ward, qui décrète l'état d'urgence.
1849
24 décembre
L’amiral Kanaris n’est plus Premier ministre. Il est remplacé par Antonios Kriezis.
2 avril
Traité de Constantinople : la Russie et l’Empire ottoman s’accordent pour former la « République fédérative des Sept-Îles » en Grèce (Corfou, Paxos, Leucade, Céphalonie, Ithaque, Zakynthos et Cythère). Le tsar Alexandre Ier devient le protecteur officiel de la jeune république, tandis que le sultan Selim III en obtient la suzeraineté nominale en échange d’un tribut de 75 000 piastres à verser tous les trois ans. En raison de leur importance stratégique, la Russie envoie un corps d'occupation dans les îles qui s'installe à Leucade, mais les canons dits « de terre » restent sous la responsabilité d'un fonctionnaire turc désigné spécifiquement par le Divan. L’exécutif est constitué par un Sénat de douze membres disséminés entre Corfou, Zante et Céphalonie, tandis qu’un prince-président, élu par le Sénat représente l’autorité suprême. La magistrature est aux mains de la noblesse, ainsi que tous les autres postes clés. Le clergé n’exerce qu’une autorité morale sur le pays. Le grec est désormais reconnu comme langue administrative, à la place de l’italien, de même que la religion dominante est l’orthodoxie et non plus le catholicisme.
1801
6 juillet
Ambassadeur britannique à Constantinople, Lord Elgin obtient le droit de prélever les frises de l’Acropole d’Athènes et de les transférer en Angleterre.
8 octobre
Traité de paix franco-russe conclu à Paris : la question de la restitution du Piémont au roi de Sardaigne est laissée dans le vague ; en échange, la Russie conserve le protectorat des îles Ioniennes (République des Sept-Iles unies) et une garnison à Corfou.
9 octobre
La France et l’Empire ottoman signent à Paris un traité mettant fin aux hostilités. Les Français reconnaissent aux Turcs la possession de l’Egypte ainsi que la suzeraineté sur les îles Ioniennes.
10 octobre
Afin de consolider la paix de Lunéville et de garantir la paix en Europe, le Français Talleyrand et le comte russe de Markov concluent à Paris une convention secrète : la France abandonne les îles Ioniennes et promet de respecter l’intégrité du royaume de Naples.
26 décembre
Début du démontage des frises du Parthénon, sur l’Acropole d’Athènes, et avec lui le plus important acte de vandalisme commis en temps de paix. Le responsable est un général et diplomate écossais de trente-cinq ans, Thomas Bruce, septième comte d'Elgin. Un premier navire, la frégate britannique Mentor, quitte le port grec du Pirée pour Londres avec à son bord de nombreux bas-reliefs enlevés au célèbre temple de l'Acropole.
1802
25 mars
Paix d’Amiens : traité conclu à la suite des préliminaires de Londres (1er octobre 1801) entre l’Angleterre, la France, l’Espagne et la Hollande. L’Angleterre restitue à la France et à ses alliées toutes leurs colonies, excepté Ceylan et la Trinité ; elle rend Malte aux chevaliers de Saint-Jean. L’Egypte est évacuée par les deux adversaires et rendue à la suzeraineté de l’Empire ottoman. La France garde ses conquêtes de la Révolution, sauf Rome, Naples et le Portugal. Les îles Ioniennes (république des Sept-Iles) sont reconnues indépendantes.
1803
14 novembre
Promulgation dans la République des Sept-Iles d’une nouvelle Constitution réservant tous les pouvoirs à la seule classe aristocrate : pour pouvoir voter, il faut être noble, né sur les îles (d’une union légitime), être chrétien et disposer d'un revenu foncier important (dont la quotité varie selon les îles) ; à défaut d'un revenu foncier, un diplôme universitaire suffit.
dans l’année
Fin de la résistance de Souli contre les Turcs (commencée onze ans plus tôt).
1806
21 décembre
Le site archéologique antique de Dion est identifié la première fois par le voyageur anglais William Martin Leake dans les ruines voisines du village de Malathria, en Macédoine centrale.
1807
4 avril
Fondé en 1803 et arrivé à Malte en 1806, le régiment Froberg, composé de soldats issus de différentes nationalités d’Europe et de l’Empire ottoman, se révolte dans le Fort Ricasoli, où il se trouvait confiné. Profitant de ce que leur commandant, le lieutenant-colonel Barnes, soit à La Valette, 200 Grecs et Albanais tuent plusieurs officiers, remplacent le drapeau britannique par un symbole russe, et s’enferment dans le fort avec des familles d’officiers en otages. Menaçant d’ouvrir le feu au canon sur La Valette, les mutins réclament de l’argent, l’amnistie et de pouvoir être renvoyés chez eux. Rapidement, d’autres troupes britanniques prennent position autour de la forteresse.
12 avril
Les troupes britanniques matent la révolte du Fort Ricasoli : entre vingt-quatre et vingt-neuf meneurs seront exécutés.
du 1er au 2 juillet
Bataille navale du mont Athos : l’escadre russe de l’amiral Dmitri Sénavine (10 navires de ligne) a détruit la flotte ottomane de Seydi Ali Pacha (10 navires de ligne, 5 frégates, 3 sloops et deux bricks) entre le mont Athos et l’île de Lemnos. Les Turcs déplorent la perte de 3 navires de ligne, 3 frégates et 2 sloops, les Russes 78 morts et 172 blessés.
en août
Le général français César Berthier arrive à Corfou et annonce au Sénat que les îles grecques de la « République des Sept-Iles » passent sous la protection de la France. Rien n'est changé dans le fonctionnement constitutionnel, administratif ou judiciaire de la République.
dans l’année
Paix de Tilsit : les îles Ioniennes redeviennent françaises.
1808
Fondation de l'Académie ionienne de Corfou.
1809
en octobre ?
Six îles Ioniennes, auparavant françaises, sont conquises par les Anglais. Seul Corfou, (général Donzelot) résiste.
1812
Les derniers « marbres d’Elgin » sont retirés du Parthénon et transportés à Londres par navire.
1813
Fondation de la Société des Amis de Muses à Athènes, ayant comme but la propagation de l’éducation.
1814
en juin
Fin de la résistance de Donzelot à Corfou. Dissolution de l'Académie de Corfou.
dans l’année
Les Anglais cèdent le port de Pargha à Ali Pacha de Tebelen.
Les îles Ioniennes passent sous protectorat britannique.
1815
Le gouverneur de Malte, Sir Thomas Maitland, devient également haut-commissaire britannique îles Ioniennes (siège de l’administration à Corfou). Succédant au général Campbell, il s’y fait représenter par son secrétaire particulier, Frederick Hankey.
Corfou passe sous protectorat britannique.
1816
1er juillet
British Museum Act : les marbres d’Elgin (célèbre frise du Parthénon d’Athènes emmenée de Grèce par Lord Elgin) sont cédés à perpétuité au British Museum de Londres.
1817
23 août
Un séisme frappe le nord du Péloponnèse (Achaïe), près de l’ancienne cité d’Helike : soixante-cinq morts.
en décembre
Après avoir fait dissoudre le Sénat ionien, Sir Thomas Maitland, Lord Haut Commissaire (gouverneur) britannique, fait adopter une Constitution de la République des Îles ioniennes par une Assemblée Constituante Ionienne. Un Sénat (Gérousia) de six membres et une Assemblée (Boulè) de 42 députés gouvernent la République, mais toutes leurs décisions sont soumises au gouverneur britannique qui dispose du droit de veto (d'où le surnom d'« Avorteur » donné à Maitland par les Grecs). Le Sénat est élu par les députés de l'Assemblée, mais son président est nommé par le Gouverneur. L'Assemblée est aristocratique et élue par les différentes îles en fonction de leur population. Le gouverneur est chargé des Affaires Étrangères, de la police et de la santé publique. Il réside à Corfou et est représenté par un résident dans chacune des six autres îles.
1818
en avril
Le mouvement national grec « Hétairie » transporte son quartier général de France à Constantinople.
dans l’année
Iles Ioniennes indépendantes sous protectorat anglais.
Le général anglais Napier devient gouverneur de Céphalonie.
1819
Le sultan ottoman Mahmud II reconnaît le protectorat britannique sur les îles Ioniennes, en échange de la restitution de Parga.
Ali Pacha de Tebelen, pacha de Janina (Ioannina) se déclare indépendant et appelle aux armes les volontaires grecs.
1820
8 avril
Alors qu’il cherchait des matériaux de construction, un paysan de l’île de Milo, Yorgos Kentrotas, découvre par hasard dans son champ une statue, la « Vénus de Milo ». La présence d’officier de marine français (Dumont d’Urville) entraîne l’ambassadeur de France auprès du sultan ottoman, le marquis de Rivière, à l’acheter pour le roi de France.
12 avril
Alexandre Ypsilanti est élu président d'une société patriotique grecque secrète visant à chasser les Turcs, l'Hetairia Philike.
en avril
Offensive ottomane contre le pacha de Janina (Ioannina), en Epire.
1821
en janvier
Alexandre Ypsilantis, leader de la Philiki Etairia, proclame le soulèvement contre les Turcs à partir des principautés danubiennes (Valachie et Moldavie). Le prince de Moldavie, Michel Sutsu, et le sluger Tudor Vladimirescu se rallient : l’hospodar de Valachie, malade, quitte Bucarest et un « Comité de gouvernement » est constitué par les boyards favorables à l’insurrection.
1er mars
Un an après sa découverte, la célèbre statue « Vénus de Milo » est offerte par l’ambassadeur de France auprès de la Sublime Porte, le marquis de Rivière, au roi de France Louis XVIII, qui en fait aussitôt don au musée du Louvre.
6 mars
Venant de Bessarabie, Alexandre Ypsilantis entre à Iasi (Moldavie) et appelle à la révolte les Grecs de Morée et d’Epire, les Serbes, les Bulgares, et annonce l’intervention imminente des armées du tsar.
21 mars
L’archevêque de Patras Germanos plante sur les murs de Calavitra, en Achaïe, le drapeau de l’indépendance grecque.
25 mars
La cité de Patras (Péloponnèse) donne véritablement le signal de la guerre d'indépendance grecque.
26 mars
Première ville grecque libérée du joug ottoman : les rebelles s’emparent du port d’Aigion, dans le nord du Péloponnèse.
en mars
Vladimirescu marche sur Bucarest avec 8 000 hommes et trois canons tandis que l’armée hétairiste, composée de Grecs, de Bulgares, de Serbes et de Monténégrins entre en Valachie à partir de Galatz. Le tsar condamne comme « révolutionnaire » l’action d’Ypsilantis. Le départ du consul général russe Pini ajoute à la confusion.
4 avril
Les forces révolutionnaires grecques du général Kolokotronis s’emparent de la ville de Kalamata, dans le sud du Péloponnèse.
6 avril
La proclamation de l'indépendance grecque est lancée par le Comité dirigée par l'évêque de Patras. Les Turcs sont progressivement amenés à s'enfermer dans les villes ou dans les forteresses.
20 avril
A Bucarest, Vladimirescu rencontre Ypsilantis et lui interdit l’accès à la ville, lui reprochant d’avoir promis l’intervention russe et mis le pays à la merci des Ottomans. Leurs troupes se séparent ; Ypsilantis se retire vers Tirgoviste tandis que Vladimirescu s’établit à Cotroceni près de la capitale.
22 avril
Le vieux patriarche de Constantinople Grégoire V (75 ans) est pendu à la porte du Patriarcat en représailles contre le soulèvement grec (qu’il avait pourtant désapprouvé).
en avril
Patras est ravagée par les Turcs.
4 ou 5 mai
Bataille d’Alamana : près des Thermopyles, les 9 000 Turcs d’Omer Vryonis battent les 1 500 Grecs d’Athanasios Diakos et Dimitrios Panourgias pour le contrôle d’un pont sur le fleuve Alamana [aujourd’hui Spercheios]. 200 Grecs sont tués et Diakos, blessé, est fait prisonnier. Vryonis peut franchir les Thermopyles.
6 mai
Alors qu’on le transportait à Lamia, le révolutionnaire Athanasios Diakos est empalé et brûlé. Il avait 33 ans.
8 mai
Bataille du khan de Gravia : dans le nord de la Phocide, l’armée ottomane du général Omer Vrioni (forte de 8 000 à 12 000 soldats) qui se dirigeait vers le Péloponnèse se retrouve bloquée par 120 rebelles grecs retranchés dans l’auberge de Gravia sous les ordres d’Odysseas Androutsos. Malgré leur grosse supériorité numérique, les Turcs subissent de lourdes pertes (300 morts et 600 blessés) et doivent contourner l’obstacle. Les Grecs ne déplorent que 6 tués.
10 mai
L’intellectuel Théophilo Kairis entraîne l’île d’Andros dans la guerre d’indépendance. Il convainc les armateurs à mettre leur flotte au service de l’insurrection.
13 mai
Les troupes du Sultan entrent en Valachie puis en Moldavie.
23 mai
Emmanouel Pappas fait débarquer 4 000 combattants macédoniens en Chalcidique. Rapidement, la révolte contamine plusieurs villes de la presqu’île (Polygyros, Arnaia, Ormylia, Sithonia, etc.).
24 mai
Bataille de Valtetsi. A l’occasion du siège de Tripolizza, les 3 000 révolutionnaires grecs de Theodoros Kolokotrónis repoussent dans le centre du Péloponnèse 5 000 Turcs (dont 1 200 cavaliers, avec 2 ou 3 canons) commandés par Kehaya bey et Rubeh Bey (aga de Vardounia). Ces derniers doivent battre retraite à l’annonce de l’approche de 800 renforts grecs. Les vaincus déplorent 300 morts et 500 blessés, les vainqueurs 150 tués.
26 mai
Les rebelles grecs établissent le Sénat du Péloponnèse.
27 mai
Vladimirescu et « l’Assemblée du Peuple » évacuent Bucarest et partent vers l’Olténie.
?
Ypsilanti fait arrêter Vladimirescu pour trahison, puis juger à Tirgoviste par un tribunal de la Philiki Etairia.
7 ou 8 juin
Condamné à mort, Tudor Vladimirescu est exécuté à Tirgoviste.
16 juin
Ultimatum de l’ambassadeur de Russie Strogonov à Constantinople demandant l’évacuation des principautés danubiennes et la fin des massacres en Grèce.
19 juin
Défaite décisive de la Philiki Etaireia en Valachie : les 500 fantassins et 500 cavaliers d’Alexandre Ypsilantis sont battus par les 2 000 cavaliers turcs de Kara Faiz près de Drăgășani, à 180 km à l’ouest de Bucarest. Les vaincus déplorent plus de 400 morts (dont le haïduc local Preda Drugănescu). Ypsilantis s’est échappé de justesse.
23 juillet
Dans le sud-est du Péloponnèse (Laconie), l’armée privée grecque de Tzannetakis Grigorakis s’empare de la forteresse ottomane de Menekşe [Monemvasia]. Les soldats et civils turcs sont conduits en Asie mineure.
en juillet
L’armée de Vladimirescu se disperse après quelques combats contre les Ottomans.
19 août
Les Grecs prennent la ville de Navarin et massacrent 3 000 personnes (seulement 160 survivants).
du 25 au 26 août
Bataille de Vassilika : commandée par Behrem Pacha, une armée ottomane de 5 000 à 8 000 hommes partie de Macédoine pour renforcer les troupes turques en Grèce tombe dans une embuscade de 1 600 à 2 300 Grecs dans un défilé situé près des Thermopyles, entre les monts Cnémis et Kallidromo. Après des combats longtemps indécis, les Ottomans sont mis en déroute après avoir perdu 700-800 hommes. Ne déplorant que 10 tués et 30 blessés, les Grecs, menés par Ioannis Gouras et Dimitrios Panourgias, s’emparent d’un riche butin, de 800 chevaux, de 18 drapeaux et de 2 canons. Cette défaite met fin aux opérations turques jusqu’en 1822.
5 octobre
Après un long siège, les insurgés grecs prennent Tripoli, dans le centre du Péloponnèse, et, n'y trouvant pas les quatre évêques que les Turcs ont déjà tués, massacrent la population musulmane de la ville (8 000 morts).
30 octobre
14 000 Turcs, commandés par Mehmed Emin Pacha, vali de Thessalonique, attaquent Emmanouel Pappas, réfugié avec ses hommes dans la ville de Kassandra (presqu’île de Chalcidique).
? novembre
Les Turcs prennent Kassandra ; Pappas embarque pour Hydra, mais il succombe à une attaque cardiaque.
en novembre
En Epire, les Grecs s’emparent de la cité d’Arta, mais la perdent peu après.
31 décembre
Réunion de l'assemblée nationale d'Epidaure.
dans l’année
Soulèvement de la Morée contre les Turcs.
Les habitants de Samothrace sont massacrés par les Turcs.
Des navires grecs commandés par Laskarina Bouboulina mettent le siège devant Nauplie, mais ne peuvent la prendre. Leurs assauts sont repoussés à trois reprises.
1822
12 janvier
Proclamation de l'indépendance grecque au congrès d'Epidaure. Une violente réaction populaire et du gouvernement turc se produit dans la capitale : le patriarche Grégoire, qui avait excommunié les rebelles, sous la pression du sultan, est emprisonné puis pendu, ainsi que 14 évêques, le jour de Pâques, à la porte des églises. De violentes mesures de représailles s'étendent également aux notables grecs, dans la ville ou hors la ville, où s'organise une chasse aux Grecs. Un certain nombre de chefs du Phanar (quartier grec de Constantinople) sont exécutés, ce qui décapite complètement le mouvement auquel les Phanariotes n'avaient d'ailleurs pas participé.
26 janvier
A l’issue de négociations, la garnison de la forteresse turque d’Acrocorinthe, qui défend l’isthme de Corinthe, accepte de se rendre aux rebelles grecs de Dimitrios Ypsilantis en échange de la vie sauve et d’une évacuation vers l’Anatolie. Mais l’acte de capitulation est violé : les prisonniers seront dépouillés et majoritairement tués ou vendus comme esclaves.
5 février
Assiégé par les Turcs depuis deux ans, le pacha de Ioannina, Ali Pacha de Tebelen, maître du nord-ouest du Grèce et de l’Albanie, est assassiné avec ses deux fils dans sa cité lors d’une rencontre avec les émissaires ottomans. Il s’était rendu contre la promesse de vie sauve... Il avait 71 ans environ.
25 février
Un grand conseil tenu par le sultan décide le massacre général des Grecs.
14 mars
En Macédoine, Abdul Abud, pacha de Thessalonique, met le siège devant Naousa avec 16 000 hommes et douze canons. Les défenseurs grecs sont 4 000.
en mars
Décret créant le drapeau grec, adopté par l’Assemblée nationale d’Epidaure.
6 avril
Ayant reçu 3 000 hommes de renforts, les Turcs s’emparent de la ville macédonienne de Naousa ; la résistance grecque abandonne la veille et fait retraire vers le sud. Abandonnées, de nombreuses femmes préfèrent se suicider en se jetant d’une falaise. La chute de Naousa marque la fin de la révolte grecque en Macédoine.
11 avril
Une flotte turque de 46 navires, commandée par Kara-Ali, se présente devant l’île de Chio : 7 000 soldats commencent à être débarqués sans rencontrer de grande résistance. Début du massacre systématique des habitants grecs.
14 avril
Sur l’île de Chio, les Turcs incendient au sud de Chora le monastère d’Aghios Minas, où 3 000 Grecs s’étaient réfugiés : ils sont tous tués.
15 avril
Massacre par les Turcs des 2 300 Grecs réfugiés dans le village d’Aghios Georgios, à Chio.
5 mai
49 notables de l’île de Chio qui étaient retenus en otages dans la forteresse de Chora sont pendus.
16 mai
Les Turcs s’emparent en Epire de la ville de Souli.
en mai
Fin des massacres à Chio : au moins 25 000 personnes ont été tuées et 45 000 vendues comme esclaves, ce qui provoque l’indignation en Europe. Entre 10 000 et 15 personnes seulement auraient pu fuir et se réfugier dans les îles voisines.
Les Turcs s’emparent de Janina, mettant fin à la sécession du pays albanais.
nuit du 18 au 19 juin
L’amiral grec Konstantinos Kanaris a profité de la grande fête donnée pour l’Aid el-Firt à bord du navire amiral ottoman (80 canons) pour approcher discrètement avec deux navires et faire exploser le bâtiment dans le port de Chio. Le capitan pacha (grand amiral de la flotte turque) Nasuhzade Ali Pacha est tué avec 3 000 de ses hommes et une partie de sa flotte envoyée par le fonds.
15 juillet
L’armée turque de Dramali Pacha reprend aux rebelles grecs la forteresse d’Acrocorinthe, défendant l’isthme de Corinthe. La garnison grecque s’est enfuie.
du 5 au 8 août
Bataille de Dervénakia : alors qu’elle fait retraite vers Corinthe, l’armée ottomane de Mahmud Dramali Pacha (20 000 hommes, dont 8 000 cavaliers) est surprise et quasiment anéantie dans les défilés montagneux de Morée, à 18 km au nord d’Argos, par les 8 000 à 10 000 Grecs commandés par Theodoros Kolokotronis. 17 000 Turcs auraient été tués.
20 ou 24 octobre
Un nouveau congrès des Princes se tient à Vérone. Il réunit les empereurs d'Autriche et de Russie, ainsi que les rois de Naples et de Prusse. Il condamne l'insurrection grecque, mais exige des Ottomans qu'ils satisfassent les demandes russes.
30 novembre
Le chef de guerre Staïkopoulos s'empare du fort Palamide avec 350 hommes et libère la ville de Nauplie.
en novembre
L’amiral grec Kanaris bat les Turcs à Ténédos.
en décembre
La Porte donne l’autorité sur la Crète à l’Egypte.
dans l’année
Démétrios Ypsilanti échoue devant Nauplie.
Le ministre russe des Affaires étrangères, le comte grec Jean de Capodistria, est renvoyé lorsqu'il s'oppose au tsar sur le problème grec. Il se consacre alors à la lutte pour l’indépendance de son pays natal.
Riche pêcheur de Hydra, Andreas Vokos Miaoulis est nommé commandant de la flotte des insurgés grecs.
1823
12 janvier
Echec des Ottomans à Missolonghi, en Etolie. La côte nord du golfe de Patras reste aux mains des insurgés grecs.
nuit du 20 au 21 août
Siège de Missolonghi : conduisant 350 Souliotes à l’attaque d’un campement de 4 000 Turcs, le chef grec Markos Botzaris, trente-cinq ans, est tué au combat à Karpenision.
7 novembre
A l’issue d’un blocus de neuf mois, la garnison ottomane d’Acrocorinthe accepte de se rendre aux rebelles de Nikétaras. Les 300 soldats albanais sont évacués.
dans l’année
Réfugié en Autriche, Alexandre Ypsilanti est emprisonné à Vienne par Metternich.
Le pacha d’Egypte Méhémet Ali occupe la Crète.
1824
4 ou 5 janvier
Le poète anglais Lord Byron débarque à Missolonghi à l’appel d’Alexandre Mavrocordato afin de lutter contre les Turcs pour l’indépendance de la Grèce. Apportant des armes fournies par les comités philhellènes européens, Byron est accueilli avec des honneurs royaux.
17 janvier
Le premier gouverneur britannique de Malte, Sir Thomas Maitland, est décédé d’apoplexie dans l’île méditerranéenne à l’âge de 63 ans. Il était également haut commissaire des îles Ioniennes depuis 1815.
en janvier ?
Un firman du sultan ottoman Mahmud II confère à l’Egyptien Muhammad-Ali le gouvernement de Morée (Grèce).
19 avril
Lord Byron (36 ans) meurt d’une méningite à Missolonghi.
2 mai
A Missolonghi, le départ du bateau emportant vers l’Angleterre la dépouille du corps de Byron est saluée de 36 coups de canon.
29 mai
Lord Guilford restaure à Corfou l'Académie ionienne, une université qui sera un véritable foyer anti-turque.
en juin
Accord international de Saint-Pétersbourg : les grandes puissances (Autriche, Royaume-Uni et Russie) décident une démarche collective auprès du sultan ottoman pour qu’il cesse de réprimer l’insurrection grecque. Le tsar préconise la formation de trois principautés grecques autonomes.
du 3 au 4 juillet
Dans l’est de la mer Egée, les forces ottomanes envahissent l’île de Psara, près de Chios. Réfugiés dans le vieux fort de Palaiokastro, tous les défenseurs grecs, mais également des femmes et des femmes, sont tués en faisant exploser les réserves de poudre lors de l’entrée de 2 000 Turcs.
10 juillet
Ibrahim, fils de Muhammad-Ali, généralissime de l'armée expéditionnaire égyptienne, appareille d'Alexandrie avec une flotte de 63 navires de guerre, 100 bâtiments de transport et une armée formée de 16 000 hommes formée à la française.
17 août
Bataille navale de Samos : la flotte grecque commandée par Georgios Sachtouris et Konstantinos Kanaris a vaincu les navires ottomans de Husrev Pacha. Les Turcs ont perdu 3 navires et 100 canons et déplorent la mort d’un millier d’hommes. Côté grec, seuls trois hommes ont été tués.
dans l’année
Sir Frederick Adam succède à Sir Thomas Maitland (« l’Avorteur ») comme gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1825
26 février
Les troupes de Méhémet Ali, appelées par le sultan, débarquent dans le Péloponnèse : prise de Navarin (Pylos) par Ibrahim Pacha.
23 avril
Dans l’ouest de la Grèce, les Turcs mettent le siège devant la forteresse d’Anatolikon.
27 avril
Début du troisième siège de Missolonghi (au sud-est d’Anatolikon) : le général ottoman Rachid Pacha dispose de 20 000 hommes, dont 3 000 sapeurs (le siège durera un an).
12 mai
L’amiral grec Andreas Miaoulis incendie la flotte égyptienne d’Ibrahim Pacha à Modon.
22 juin
L’armée turco-égyptienne d’Ibrahim Pacha reprend aux Grecs la ville de Tripoli, dans le centre du Péloponnèse.
en juillet
Les insurgés grecs sollicitent le protectorat britannique.
1826
5 janvier
Après avoir brûlé Pyrgos, l’armée égyptienne d’Ibrahim Pacha arrive devant Missolonghi, pour entamer un quatrième siège de la ville.
du 25 au 28 janvier
Ibrahim Pacha envoie sur Missolonghi 8 000 bombes et boulets, mais ne parvient pas à y pénétrer malgré trois assauts.
4 avril
A Saint-Pétersbourg, la Russie et l'Angleterre signent un protocole secret prévoyant une intervention britanno-russe en faveur de la fondation d'un Etat grec partiellement souverain sous l'autorité ottomane. Cette mesure provoque la colère de l’Autriche, fidèle aux principes de la Sainte-Alliance.
nuit du 22 au 23 avril
Affamés et déplorant un grand nombre de malades, les assiégés de Missolonghi tentent une ultime sortie : 2 000 combattants, encadrant 5 000 civils (femmes, enfants, vieillards également armés), sortent de la ville en trois colonnes pour forcer les lignes turques sous les ordres de Botzaris, Tzavellas et Makris. C’est une défaite qui se solde par un massacre.
23 avril
En ce dimanche des Rameaux, la dernière forteresse grecque est prise par les Egyptiens d’Ibrahim Pacha : c'est Missolonghi, dont les derniers défenseurs enfermés avec le primat de la ville et le général Kapsalis préfèrent se faire sauter avec leurs poudrières plutôt que de se rendre. Les Egypto-Turcs massacrent le reste de la population, hommes, femmes et enfants : 3 000 têtes sont coupées, exposées sur les remparts puis et envoyées à Constantinople, 3 000 personnes sont déportées pour être vendues comme esclaves, 1 800 seulement échapperont à la tuerie.
30 mai
Décès à Missolonghi du patriarche de Patras Germanos, à l’âge de 54 ans.
21 juin
Bataille de Vergas : dans le sud du Péloponnèse, les 4 500 défenseurs grecs de la péninsule de Mani battent sous les ordres de Petros Mavromichalis les 7 000 Egyptiens d’Ibrahim Pacha. Ces derniers déplorent la perte de 2 500 hommes.
10 juillet
Les Turcs entrent dans Thèbes.
5 décembre
Après avoir traversé les défilés du Parnasse, le général grec Georges Karaiskakis bat les Turcs à Arachova. Sur le champ de bataille, il élève un trophée de 300 têtes coupées.
13 décembre
Le colonel français Charles Fabvier sauve Athènes assiégée par les Turcs.
1827
19 janvier
Les Turcs attaquent Distomo, défendue par 400 Grecs.
nuit du 20 janvier
En traversant au galop le camp ottoman, Karaiskakis parvient à entrer dans Distomo et redonner courage aux défenseurs grecs. Omer Pacha fait décapiter tous les gardes responsables de la garde cette nuit-là.
27 janvier
Victoire turque à Kamatero : 300 Grecs, dont le colonel Bourbahes, sont tués.
11 avril
L'Assemblée nationale de Trézène désigne Ioánnis Kapodístrias [Jean Capodistria, ancien ministre des Affaires étrangères russes] « Gouverneur de la Grèce ». La direction des armées est confiée aux Britanniques, ce qui mécontente les chefs militaires patriotes Yánnis Makriyánnis et Yeóryios Karaïskákis.
5 mai
Siège d’Athènes par les Ottomans : grièvement blessé au cours d’un affrontement la veille avec des Turcs, le général grec Georgios Karaiskakis (45 ans) meurt.
6 mai
Bataille du port de Phalère. Sous les ordres des officiers britanniques Richard Church et Thomas Cochrane, 3 000 révolutionnaires grecs débarquent près du cap Kolias pour forcer les forces ottomanes de Rachid Pacha à lever le siège de l’Acropole d’Athènes. C’est un désastre : 1 500 Grecs sont tués au combat et 240 faits prisonniers (avant d’être décapités).
5 juin
A l’issue d’un siège de neuf mois, la garnison grecque de l’Acropole accepte de se rendre au général Rachid Pacha suite à la médiation de l’amiral français de Rigny. La ville est désormais entièrement aux mains des Turcs.
6 juillet
Traité de Londres par lequel l'Angleterre, la Russie et la France s'engagent uniquement à une démonstration navale en mer Ionienne afin d'amener le sultan turc à accepter leur médiation. Par ailleurs, un protocole préconise une simple « autonomie de la Grèce dans le cadre de la suzeraineté turque ».
16 août
Le sultan Mahmud II rejette une note de la France, du Royaume-Uni et de la Russie qui lui demandent de mettre fin aux exactions contre les Grecs.
20 octobre
Sans préavis et sous prétexte d'un coup de feu tiré par un navire turc, une escadre anglo-franco-russe (amiraux Codrington, Henri de Rigny, Heiden) détruit une flotte turco-égyptienne à la bataille de Navarin, au large de la Grèce. Navarin est la dernière véritable bataille de la marine à voile.
dans l’année
Libération d’Alexandre Ypsilanti des prisons autrichiennes.
1828
7 janvier
Jean Capo d’Istria arrive à Nauplie. Il devient le premier gouverneur de la Grèce.
6 août
Mehemet Ali, khédive d'Egypte, accepte les demandes franco-britanniques en vue d'une évacuation des troupes égyptienne de la Grèce. L’Egypte rompt son alliance avec la Porte.
17 août
Intervention française (général Maison) en Morée contre les Turcs. Elle occupera les places fortes en ne perdant que 43 hommes.
dans l’année
Capo d'Istria nomme Démétrios Ypsilanti Commandant en chef des troupes de Grèce Orientale.
Décès à Vienne de l’ancien chef grec Alexandre Ypsilanti, à l’âge de 36 ans…
1829
22 mars
Conférence de Londres : la Grèce devient autonome vis-à-vis de l'Empire ottoman. Dans le premier des trois protocoles, la France, la Russie et le Royaume-Uni déterminent le tracé des frontières du futur Etat.
20 août
Prise d'Andrinople par les Russes.
14 septembre
Traité d'Andrinople entre Turcs et Russes : autonomie pour la Grèce.
25 septembre
Démétrios Ypsilanti force Aslan Bey à capituler au col de Petra.
1er octobre
La Grèce bat à nouveau monnaie, sur l’île d’Egine.
dans l’année
Nauplie devient la capitale de la Grèce.
Un nouveau projet de construction d’un canal à travers l’isthme de Corinthe, d’un montant de 40 millions de francs-or, est présenté au gouvernement grec par Pierre Théodore Virlet d’Aoust, membre de la Commission de Morée.
Premières fouilles à Olympie : l’expédition de Morée, dont fait partie le Français Abel Blouet, découvre, sous trois à six mètres de sable, l’emplacement du temple de Zeus et les trois fragments de métopes qui sont aujourd’hui au Louvre.
1830
3 février
Le sultan est contraint de signer la convention de Londres qui donne l'indépendance à une Grèce tronquée. Cette conférence de Londres réunissait le Royaume-Uni, la France et la Russie.
21 mars
Léopold de Saxe-Cobourg, futur roi des Belges, refuse la couronne de Grèce.
dans l’année
Une guerre civile éclate en Grèce.
Le général anglais Napier n'est plus gouverneur de Céphalonie.
1831
?
Capodistria fait arrêter Petros Mavromichalis.
27 septembre ou 9 octobre
Le président Jean, comte de Capodistria, est assassiné à Nauplie, sur les marches de l'église Saint Spiridon, par le fils et le frère de Petros Mavromichalis. Il avait cinquante-cinq ans.
dans l’année
Hostile à la politique russophile de Capodistria, l’amiral Miaoulis conduit la révolte des Hydriotes et détruit sa flotte de crainte de la voir tomber aux mains des Russes.
1832
3 janvier
Démétrios Ypsilanti meurt à Vienne. Il avait 39 ans.
7 mai
Réunis en conférence dans la capitale britannique, les représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie signent le traité de Londres sur l’organisation du nouvel Etat grec : le prince Otton de Bavière (17 ans), fils du roi de Bavière Louis Ier, est désigné comme roi d’une Grèce indépendante à condition qu’aucune union avec la Bavière n’ait lieu. L’Empire ottoman recevra une compensation financière pour la perte de ce territoire.
24 mai
Le royaume de Grèce est proclamé lors d’une session de la Convention de Londres.
8 août
A Nauplie, Otton Ier est reconnu officiellement par l'Assemblée nationale grecque et devient roi (absolu) de Grèce.
en décembre
Alors que Nauplie est occupée par les troupes françaises, des échauffourées ont lieu avec des combattants grecs de la guerre d'indépendance. Les Français dispersent leurs adversaires au canon, faisant 300 morts.
dans l’année
Autonomie de l’île de Samos, possession turque.
1833
18 janvier
Après un voyage depuis l’Italie à bord de la frégate britannique Madagascar, le prince Otton et son Conseil de Régence (composé du comte von Armansperg, du comte von Maurer et du général von Heideck, tous Bavarois) débarquent à 13 heures dans le port de Nauplie.
19 janvier
Le gouvernement grec arrive à Nauplie pour rendre hommage au souverain.
6 février
Débarquement solennel en Grèce du prince Otton qui devient le roi Othon Ier. Il est accueilli triomphalement par la population.
24 octobre
Alexandros Mavrokordatos devient président du Conseil des ministres (Premier ministre), à la place de Spiridon Trikoupis.
dans l’année
Décès à Paris de l’écrivain et philologue Adamandios Coraï (Koraïs), à l’âge de 90 ans.
1834
7 juin
Le très Russophile Théodore Colocotronis est condamné à mort pour haute trahison.
12 juin
Ioannis Kolettis devient président du Conseil des ministres à la place d’Alexandros Mavrokordatos.
16 octobre
Le roi Otton signe le décret portant sur la création à Athènes de la « Cour de cassation » (Areios Pagos), l’institution juridique suprême. Elle est établie dans la Maison de Troie (transférée en 1981 au 121 de l’avenue Alexandras).
en décembre
Athènes devient la capitale de l’Etat grec à la place de Nauplie.
1835
13 janvier
Désignation des premiers juges aréopagites. La Cour de cassation (Areios Pagos) est présidée par l’ancien ministre de la Justice Christodoulos Klonaris et le premier procureur général est Andronikos Pakos.
1er mai
La Cour de cassation (Aréopage) rend sa première décision.
1er juin
Majorité du roi Otton Ier. Il gouverne avec les ministres bavarois en excluant les Grecs des centres de décision et des postes principaux de l’armée.
23 juin
Décès à Athènes de l’amiral Andreas Miaoulis. Héros de la guerre d’Indépendance, il avait 67 ans.
dans l’année
Otton Ier gracie et réhabilite Théodore Colocotronis.
Premières élections municipales à Athènes.
Sir Howard Douglas succède à sir Frederick Adam comme gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1836
A Athènes, construction du Palais. Fondation de l’« Ecole royale des Arts », prédécesseur de l’Ecole Polytechnique
1837
3 mai
Le roi Othon Ier fonde à Athènes l’Université ottonienne. Comprenant quatre facultés (théologie, droit, médecine et arts), elle est établie dans la résidence de l’architecte Stamatios Kleanthis. 33 professeurs enseignent à 52 étudiants.
1838
Le site de Delphes est fouillé pour la première fois, par l’architecte français Laurent.
1840
en février
Publication du « libelle sanglant » de Rhodes : des Juifs de l’île sont accusés par les orthodoxes du meurtre rituel d’un jeune garçon chrétien.
1841
de février à avril
Soulèvement populaire en Crète contre le retour de l’autorité des Ottomans : échec.
30 mars
Décret du roi Othon créant à Athènes la Banque nationale de Grèce (Ethnikí Trápeza), qui obtient le privilège d’émettre des billets de banque libellés en drachmes.
6 juillet
Alexandros Mavrokordatos redevient Président du Conseil des ministres (Premier ministre). Il succède au roi Otton Ier.
13 juillet
Les cinq grandes puissances européennes (Autriche, France, Prusse, Royaume-Uni, Russie) signent à Londres la Convention des Détroits : l’Empire ottoman obtient le droit de fermer le Bosphore et les Dardanelles à tous les navires de guerre, notamment en période de paix. Par ailleurs, le texte confirme la souveraineté héréditaire de Méhémet-Ali sur l’Egypte, mais les Egyptiens perdent la Syrie et la Crète qui redeviennent Ottomans.
22 août
Le roi Otton reprend en charge la fonction de président du Conseil des ministres.
en novembre
L’Université ottonienne d’Athènes, fondée en 1837, déménage. Elle quitte la résidence de l’architecte Kleanthis pour s’installer dans les Propylea, un bâtiment conçu par l’architecte danois Theophil Hansen.
dans l’année
Sir Howard Douglas n’est plus gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1843
14 septembre
Soulèvement populaire et militaire, conduit par le général Yannis Makriyannis : cette révolution non sanglante contraint le roi Otton Ier à convoquer une Assemblée nationale chargée de mettre en place une Constitution libérale. Le chef du nouveau gouvernement, Metaxas décide d’expulser tous les Bavarois encore présent en Grèce. La Russie est la seule puissance européenne à condamner la révolution grecque.
20 novembre
Ouverture de l’Assemblée nationale.
dans l’année
Lord Seaton devient gouverneur britannique des îles Ioniennes.
1844
11 mars
L’amiral Konstandinos Kanaris devient Premier ministre pour la première fois. Il succède à Andreas Metaxas.
16 mars
Promulgation d’une Constitution créant un Parlement bicaméral et une monarchie constitutionnelle (elle ne sera pas appliquée).
11 avril
L’amiral Kanaris ne sera resté Premier ministre qu’un mois. Il est remplacé à la tête du gouvernement par Alexandros Mavrokordatos.
18 août
Ioannis Kolettis succède à Mavrokordatos comme Premier ministre.
1846
11 septembre
Par la fondation de l'Ecole Française d'Athènes, la France veut contribuer au développement des études archéologiques, alors exclusivement à la charge des riches particuliers. Elle offre aux savants la possibilité de continuer leurs travaux dans de meilleures conditions. Les campagnes de fouilles, déjà nombreuses depuis l'indépendance de la Grèce, iront en se multipliant.
1847
A Athènes, la foule saccage la maison de David Pacifico, commerçant israélite portugais, né à Gibraltar et jouissant de la nationalité britannique. Les autorités de Londres exigent des réparations.
1848
29 janvier
Décès de l’ancien président du Conseil Petros Mavromichalis, à l'âge de 73 ans.
27 octobre
L’amiral Kanaris redevient chef du gouvernement. Il succède à Georgios Kountouriotis.
dans l’année
Lord Seaton n’est plus gouverneur britannique des îles Ioniennes.
Dans les îles Ioniennes, des mouvements insurrectionnels, conduits par les radicaux - les « Rhisospastes » - de Vlacco et Nodaro, sont réprimées par le gouverneur anglais Sir Henry Ward, qui décrète l'état d'urgence.
1849
24 décembre
L’amiral Kanaris n’est plus Premier ministre. Il est remplacé par Antonios Kriezis.