samedi 1er janvier
Le chef d’Etat espagnol Franco refuse de reconnaître la République de Salo.
dimanche 2 janvier
Début du championnat de football de division nationale en zone sous contrôle fasciste.
lundi 3 janvier
Le corps expéditionnaire français du général Juin remplace la 45e division américaine sur le front italien.
jeudi 6 janvier
Les Alliés s’emparent du village de San Vittore.
L’ancien podestà de Naples Giovanni Orgera remplace Riccardo Motta comme gouverneur de Rome.
vendredi 7 janvier
Le 10e corps britannique et le 2e corps américain ont réussi à percer la ligne de défense allemande au sud de Rome. Les Alliés ont repoussé les Allemands du Monte Porchia après un combat d’une rare violence. En revanche, la 46e division britannique, toujours bloquée par les nazis à hauteur du Peccia, ne parvient pas à faire traverser à ses chars les eaux de la rivière en crue.
samedi 8 janvier
A Vérone, la salle de Castelvecchio accueille le procès des 19 membres du Grand Conseil du fascisme qui avaient voté la défiance à Mussolini. Seuls six accusés sont présents (Galeazzo Ciano, Emilio De Bono, Giovanni Marinelli, Carlo Pareschi, Luciano Gottardi et Tullio Cianetti). Le tribunal est présidé par Aldo Vecchini tandis qu’Andrea Fortunato est l’accusateur public. Neuf fascistes fanatiques ont été désignés comme juges.
dimanche 9 janvier
Le 2e corps américain attaque Cervaro et le mont Trocchio, sur la ligne Gustav.
Début de l’opération Carpetbagger : les aviations américaine et anglaise ont commencé à ravitailler massivement les mouvements de résistance européens, pour les armer en prévision du débarquement à venir. Les soutes des bombardiers sont chargées de caisses contenant des mitraillettes Sten, des munitions, des explosifs, des mortiers et des postes de radio, qu’ils parachutent à des endroits convenus en France, en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas. Selon les estimations alliées, les partisans ont déjà reçu de quoi armer 20 000 combattants.
La comtesse Edda Ciano, fille aînée de Mussolini, fuit l’Italie et se réfugie en Suisse déguisée en paysanne.
lundi 10 janvier
Verdict du procès de Vérone : 18 condamnations à mort ont été prononcées, dont 13 par contumace. Tullio Cianetti est le seul à bénéficier de circonstances atténuantes : il est condamné à trente ans de réclusion.
mardi 11 janvier
Les cinq dignitaires fascistes anti-mussoliniens condamnés à mort la veille ont été fusillés au polygone de tir de Porta San Procolo : le comte Galeazzo Ciano (gendre de Mussolini et ancien ministre, âgé de 41 ans), le maréchal Emilio De Bono (77 ans), Giovanni Marinelli (64 ans), Carlo Pareschi (45 ans) et Luciano Gottardi (44 ans). Les recours en grâce ont été présentés à Mussolini alors que les condamnations avaient déjà été exécutées...
mercredi 12 janvier
Parvenue sur le Garigliano, la cinquième armée américaine du lieutenant-général Clark commence ses attaques contre la ligne Gustav. La 34e division américaine se dirige vers Cassino, après avoir pris Cervaro. La 3e DIA attaque Sant’Elia.
lundi 17 janvier
Le 10e corps britannique lance l’opération « Panther », une offensive le long du Garigliano.
1944
Sur la côte toscane (à 20 km au nord de Pise), des partisans italiens ont mené une attaque contre une zone industrialo-militaire de Viareggio. Un résistant déguisé en ouvrier a réussi à se mêler aux autres employés pour placer une bombe à retardement à l’intérieur d’un bâtiment. Sept ouvriers, tous italiens, ont été tués. Les autorités nazies pensant à un accident ne lancent aucunes représailles contre la population locale.
A Rome, Roberto Rossellini commence le tournage de Rome, ville ouverte (Roma, città aperta), avec Anna Magnani et Aldo Fabrizi.
mardi 18 janvier
Les 5e et 56e divisions britanniques établissent des têtes de pont au nord du Garigliano.
mercredi 19 janvier
Le 10e corps britannique du général Richard McCreery a traversé le Garigliano. Appuyé par l’artillerie navale, il a établi des têtes de pont stratégiques sur la rive nord du Garigliano. La ville de Minturno est tombée elle aussi et, plus à l’intérieur des terres, la 56e division a franchi le Rapido. Cependant, le feu nourri des Allemands a empêché la 46e division de poursuivre progression. De plus, le général allemand von Vietinghoff a demandé le renfort de deux divisions blindées pour consolider ses positions.
jeudi 20 janvier
Près de Cassino, la 36e division d’infanterie du major-général Fred Walker lance une attaque sur la rivière Gari afin d’établir une tête de pont à Sant’ Angelo. La zone est défendue par deux bataillons de la 15e Panzergrenadier Division commandée par le général Rudolf Sperl.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 janvier
A minuit, les Anglo-Américains du 6e corps qui participent à l’opération Shingle (dirigée par le général américain John Lucas) débarquent à Anzio-Nettuno, à 55 kilomètres au sud de Rome, pour y établir une tête de pont. La ville est vide : aucune résistance.
samedi 22 janvier
Dans la soirée, près de 50 000 soldats anglo-américains et 3 000 véhicules ont débarqué à Anzio ; treize soldats seulement ont été tués, la plupart par des mines. La route de Rome est ouverte, mais le général Lucas préfère ne pas prendre de risque : assurer la défense de ses têtes de pont avant d’aller plus loin. Au cours de la journée, l’aviation alliée a lâché deux millions de tracts annonçant que la libération de Rome est proche.
Après trois jours de combats, les troupes allemandes du général Sperl ont réussi à repousser la 36e division d’infanterie américaine sur le Gari. Les pertes américaines se montent à 2 000 hommes.
dimanche 23 janvier
Dans la soirée, la Luftwaffe coule le destroyer HMS Janus et endommage le HMS Jervis au large d’Anzio.
lundi 24 janvier
A Anzio, les troupes alliées se contentent d’élargir leur tête de pont. La Luftwaffe coule le navire-hôpital Saint David.
mercredi 26 janvier
Sur la ligne Gustav, la 3e division algérienne s’empare des hauteurs du Belvédère.
La loi martiale est proclamée à Rome.
samedi 29 janvier
Au large d’Anzio, le croiseur léger britannique HMS Spartan est coulé par une bombe planante téléguidée Henschel Hs 293 A larguée par un avion allemand. 46 marins sont tués et 42 autres blessés.
Bombardement allié sur Bologne. Le palais de l’Archiginnasio, un bâtiment du XVIe s. abritant un célèbre théâtre anatomique, est ravagé.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier
A Anzio, la 24e brigade anglaise des Guards s’est heurtée à une âpre résistance du 29e régiment de Panzergrenadieren, retranché dans le hameau de Carroceto.
dimanche 30 janvier
Début de la bataille de Cisterna dans la poche d’Anzio : sous les ordres du général Lucas, la 3e division d’infanterie, soutenue par les parachutistes et les rangers, tente de rompre les défenses allemandes avant l’arrivée de renforts germaniques.
Raid américain sur les bases de la Luftwaffe dans la vallée du Pô.
lundi 31 janvier
Après quelques jours de réussite, les Alliés sont en difficulté sur la plage d’Anzio. Au lieu d’avancer sur Rome, ils n’ont pu lancer que quelques attaques limitées, qui leur ont causé de lourdes pertes. Le maréchal allemand Kesselring a fait venir des renforts d’un peu partout en Italie, pour encercler les têtes de pont alliées. Attaqué derrière les lignes ennemies par des forces bien plus nombreuses durant la bataille de Cisterna, le premier bataillon de Rangers (Darby’s Rangers) américain est anéanti.
mardi 1er février
Après avoir essayé en vain de dégager les Rangers, luttant à 900 mètres de Cisterna, la 3e division américaine s’installe sur la défensive près d’Isola Bella.
mercredi 2 février
Les troupes allemandes du général Mackensen remportent la bataille de Cisterna. La 3e division d’infanterie américaine est repoussée, abandonnant 311 morts et 450 soldats faits prisonniers. Les pertes allemandes s’élèvent à 400 hommes. Dans la soirée, l’artillerie allemande pilonne les positions alliées à Anzio.
Les quatre corps de garde du Vatican sont équipés en mitraillettes en prévision d'un coup de force nazi.
jeudi 3 février
La 14e armée allemande lance une vaste contre-offensive contre la tête de pont alliée à Anzio. Elle est dirigée contre le « doigt de gant » investi par la 1re division britannique lors de son offensive avortée sur Campoleone. En milieu de matinée, la position alliée est très affaiblie, les pertes dépassant 1 400 hommes. Les Allemands ont souffert tout autant, mais ne paraissent pas décidés à abandonner. Le 6e corps britannique a reçu l’ordre de préparer des positions de défense dans la tête de pont.
Les nouvelles 2e division néo-zélandaise et 4e division indienne sont reliées à la 5e armée américaine dans le secteur de Cassino.
samedi 5 février
Les Allemands repoussent les assauts du 2e corps américain contre le mont Cassin et Sant’Angelo.
lundi 7 février
Les Allemands déclenchent une contre-offensive contre la tête de pont d’Anzio.
mardi 8 février
Le sous-marin britannique HMS Sportsman coule au nord de la baie crétoise de Souda le navire marchand allemand SS Petrella, qui transportait des prisonniers de guerre italien : 2 670 d’entre eux sur 3 173 meurent noyés. Leurs gardes allemands avaient refusé de les libérer, allant même jusqu’à ouvrir le feu sur ceux qui tentaient de s’échapper…
samedi 12 février
A Anzio, les Alliés ont été repoussés à 5 kilomètres à l’intérieur de leur dernière ligne de défense. 72 000 hommes et 18 000 véhicules sont cloués sur place. La 14e armée du général von Mackensen reçoit des renforts tous les jours et se retrouvera bientôt forte de 10 divisions contre 5 pour les Alliés. A Londres, Churchill fulmine : « Nos fauves se sont rués sur Anzio - et on dirait maintenant des baleines échouées ».
La 34e division américaine est arrêtée à 270 mètres de la ville de Cassino par les Allemands. La 4e division indienne commence à relever les Américains.
mardi 15 février
Le monastère du Mont-Cassino est entièrement détruit par les bombardements alliés.
mercredi 16 février
Le général allemand Mackensen lance l’opération « Pêche » contre la poche d’Anzio : 432 pièces d’artillerie pilonnent la tête de pont alliée.
jeudi 17 février
Les Allemands s’enfoncent de trois kilomètres dans les lignes américaines de la poche d’Anzio. Les avions alliés lâchent 1 000 tonnes de bombes pour les arrêter.
A 30 kilomètres au sud-est de Rome, la ville de Lanuvio est détruite par les bombardements alliés, par air et par mer.
vendredi 18 février
Au large d’Anzio, le croiseur britannique HMS Penelope est coulé par le sous-marin allemand U-410 : 417 membres d’équipage sont tués (dont le capitaine), 206 autres sont secourus.
mardi 29 février
A Anzio, les Alliés repoussent une attaque allemande sur leur flanc droit.
mercredi 1er mars
Une grève antifasciste éclate dans le nord de l’Italie.
Les sismologues détectent un début d’activité du Vésuve.
jeudi 2 mars
Près de Salerne, plus de 520 personnes sont mortes dans le train de marchandises vide dans lequel elles s’étaient réfugiées. Les victimes ont péri asphyxiées par de l’oxyde de carbone alors que le train était arrêté dans un tunnel à Balvano.
samedi 4 mars
Bataille d’Anzio : les combats sont suspendus des deux côtés. Les Allemands rassemblent leurs forces et les Alliés réorganisent le front.
samedi 11 mars
Une partie du cône de scories central du Vésuve s'écroule dans la cheminée vide. Une succession d'explosions et d'effondrements a lieu dans le cône.
lundi 13 mars
Moscou établit des relations diplomatiques avec le gouvernement d’Italie du Sud.
mercredi 15 mars
La troisième offensive alliée sur le mont Cassin commence par un bombardement qui détruit la ville de Cassino : 140 civils et 96 soldats alliés sont tués.
samedi 18 mars
Après un arrêt momentané, la veille, l'activité sismique du Vésuve devient plus forte à quatorze heures. Deux heures plus tard la cheminée du volcan s'ouvre avec des explosions puissantes auxquelles succèdent des coulées de lave. Les roches en fusion remplissent le cratère puis débordent pendant trois jours en plusieurs coulées. L'épanchement le plus important recouvre le sol de l'Atrio del Cavallo et descend la vallée étroite entre la colline de l'observatoire et l'extrémité ouest de la Somma. 26 personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été contraintes de fuir leurs maisons.
dimanche 19 mars
Un commando français débarque sur l’île toscane de Pianosa. Après une courte fusillade, il repart en emmenant en otages 40 gardiens de prison.
lundi 20 mars
La petite ville de San Sebastiano et le village de Massa sont détruits par la lave du Vésuve. Une petite coulée descend la pente ouest du volcan, elle engloutit le téléphérique et passe sur les rails de l'ancien chemin de fer à crémaillère. Une troisième coulée se dirige vers le sud. Pendant ce temps le cratère central est le siège de très fortes explosions.
mardi 21 mars
L'activité effusive du Vésuve cesse. De grandes quantités de produits pyroclastiques tombent sur les flancs du volcan et donnent naissance à des avalanches de cendres.
mercredi 22 mars
A 17 h, la cheminée du Vésuve s'effondre, mais trois heures plus tard elle est de nouveau dégagée par de fortes explosions.
jeudi 23 mars
Echec des assauts menés par sur le Mont-Cassin par les Néo-Zélandais, qui subissent de lourdes pertes. Le général Alexander décide de cesser les attaques frontales.
Au centre de Rome, via Rasella, une bombe dissimulée par la résistance italienne dans une benne à ordure explose, tuant trente-trois SS qui participaient à une parade.
Au pied du Vésuve, des tremblements de terre sont accompagnés de puissantes explosions de cendres. A Terzigno, 5 kilomètres à l'est du cratère, il y a 80 centimètres de poussières volcaniques. A 28 kilomètres, à Cava dei Tirreni, il y en a encore 30. Les cendres tombent jusqu'en Albanie.
vendredi 24 mars
Le lieutenant-colonel Herbert Kappler réclame l'exécution de 10 otages pour chaque Allemand tué la veille : 335 prisonniers politiques et de droits communs (dont 75 juifs) sont exécutés dans les Fosses Ardéatines, des grottes situées dans la banlieue sud de Rome.
mercredi 29 mars
Le 2e corps américain et le corps expéditionnaire du général Juin relèvent les Britanniques sur le front du Garigliano.
Fin de l’éruption du Vésuve.
vendredi 31 mars
Le commandement allemand de la ville de Rome établit un couvre-feu à 16 h pour les quartiers jugés les plus rebelles à l’occupant (Quadraro, Torpignattara, Centocelle et Quarticciolo).
mercredi 5 avril
Le réalisateur Luchino Visconti, proche des communistes, est arrêté et transféré à la pension Jaccarino (« villa Triste ») pour un interrogatoire.
dimanche 9 avril
Parution de l’encyclique Orientalis Ecclesiae du pape Pie XII.
Dimanche de Pâques.
lundi 10 avril
Des résistants romains conduits par Giuseppe Albano ont attaqué un groupe de soldats allemands dans un restaurant de Cinecittà, la trattoria Gigietto, située voie Calpurnio Flamo. Trois militaires ont été abattus.
mercredi 12 avril
Victor-Emmanuel III nomme son fils, le prince héritier Humbert, lieutenant-général du royaume (il ne sera investi qu’après la libération de Rome).
samedi 15 avril
Le philosophe fasciste Giovanni Gentile, directeur de l’Académie d’Italie, est exécuté par des résistants à Florence. Cet ancien ministre de l’Instruction publique avait 69 ans.
du dimanche 16 au lundi 17 avril
600 bombardiers anglo-américains ont mené un raid sur Belgrade : 1 160 civils, 343 soldats italiens et 96 soldats italiens ont été tués et plus de 5 000 civils blessés selon les sources allemandes (plus de 3 000 civils morts selon le gouvernement yougoslave en exil).
lundi 17 avril
Opération « Walfisch » : sous le commandement d’Herbert Kappler, les forces allemandes encerclent à 4 heures du matin le quartier Quadraro, une zone de la banlieue sud de Rome réputée pour abriter des résistants, des opposants et des insoumis. Les soldats, renforcés par la Gestapo et les SS, entreprennent ensuite une fouille maison par maison : 2 000 hommes âgés de 19 à 50 ans sont arrêtés et conduits à Cinecittà (947 d’entre eux seront déportés dans des camps de travail en Allemagne et en Pologne, d’où seulement la moitié reviendra).
vendredi 21 avril
Le maréchal Badoglio forme un gouvernement de coalition où sont représentées toutes les tendances politiques.
dimanche 30 avril
Bombardement allié d’Alexandrie : 238 morts et des centaines de blessés. Le théâtre municipal et le quartier populaire de Cristo ont été particulièrement touchés.
en avril
Discours du leader communiste Togliatti du « tournant de Salerne » qui affirme la nécessité de « réconcilier les forces populaires antifascistes avec le pouvoir institutionnel » et propose aux communistes la création d'un « parti nouveau ».
d’avril à mai
Parme souffre des bombardements alliés.
jeudi 4 mai
Massacre de Mont Sant’Angelo dans les Marches. A l’ouest d’Ancône, 2 000 soldats allemands et fascistes (équipes de véhicules blindés, canons, mortiers et lance-flammes) attaquent les hauteurs de la ville d’Arcevia : 63 civils (dont une fillette) et partisans sont tués par les Allemands dans les combats ou exécutés après leur capture ; nombre d’entre eux ont été torturés. D’autres habitants d’Arcevia et des villages alentours sont arrêtés et transférés dans des camps.
vendredi 5 mai
Le général Alexander ordonne aux unités alliées d’enfoncer la ligne Gustav le 11 mai.
mardi 9 mai
Le lieutenant-colonel et résistant Venanzio Gabriotti est fusillé à Citta di Castello (province de Pérouse) par un peloton composé de soldats allemands et de fascistes italiens. Il avait 60 ans.
Dans les Abruzzes (province de L’Aquila), les Américains bombardent la ville de Rocca di Mezzo.
jeudi 11 mai
Victoire du général français Juin sur le Garigliano : les lignes allemandes (ligne Hitler) sont percées.
Le 2e corps polonais du général Anders lance l’assaut final sur le monastère du Mont-Cassin.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai
A 23 h, 1 600 canons alliés ouvrent le feu sur la ligne Gustav.
samedi 13 mai
Le général Alexander déclenche une offensive générale sur l'ensemble du front italien à laquelle participe le CEF du général Juin. La 2e division marocaine enlève les monts Giarafano et Maio, ouvrant ainsi la route vers Rome. Les troupes algériennes et marocaines font une percée dans la ligne Gustav (Castelforte, Damiano). Le CEF, qui a perdu plus de 2 150 hommes en 36 heures et fait 900 prisonniers, va tenter d'empêcher les Allemands de se regrouper sur leurs lignes de résistance.
dimanche 14 mai
Le 13e corps britannique établit une tête de pont à côté de Sant’ Angelo, sur la rive ouest du Rapido.
lundi 15 mai
La 1re DFL s’empare de San Giorgio à Liri.
Un résistant gappista (membre des Groupes d'action patriotique) déguisé en lieutenant de la Wehrmacht a commis un attentat contre le cinéma Odéon de Gênes, réquisitionné par les Allemands : quatre marins allemands ont été tués et seize autres blessés, dont un mortellement.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
vendredi 19 mai
Les troupes américaines occupent Gaète et le mont Grande.
Massacre de Turchino : en représailles à l’attentat commis le 15 mai contre le cinéma Odéon de Gênes, les SS ont exécuté à l’aube 59 otages italiens. Ceux-ci ont été transférés en camion de la prison génoise de Marassi vers Fontanafredda, près du col du Turchino, où elles ont été abattues par groupes de 6. Plusieurs victimes avaient moins de 20 ans et 17 d’entre elles avaient échappé au massacre de Benedicta commis un mois plus tôt.
mercredi 23 mai
Les Alliés déclenchent une offensive en Italie à partir de la tête de pont d’Anzio.
mercredi 24 mai
En Italie, la 3e division américaine atteint Cisterna, dans le secteur d’Anzio. Le 11e bataillon de marche de la 1re DFL enlève Pontecorvo après de violents combats. Hitler autorise Kesselring à se replier sur la ligne César.
samedi 27 mai
En Italie, les Français prennent Amaseno, Castra dei Volsci et Monte Siserno.
mardi 30 mai
Les Américains réussissent à percer la ligne Cesar.
Le régiment parachutiste Folgore et le bataillon de fusiliers marins Barbarigo, engagés depuis février, bloquent toute une division britannique sur le front d’Anzio-Nettuno durant quatre mois.
Les FFI de la région R2 (Sud-Est), commandés par Max Juvénal, et les partisans italiens concluent les accords de Saretto afin de coordonner leurs attaques contre les Allemands dans les territoires alpins (ces accords seront dénoncés en novembre par le nouveau gouvernement français).
nuit du mercredi 31 mai au jeudi 1er juin
Un incendie a entièrement détruit le musée archéologique du lac de Nemi, dans les monts Albains, à 30 kilomètres au sud-est de Rome. Découvertes en 1929 et 1930, les deux galères géantes utilisées par l’empereur Caligula (mort en 41) sont parties en fumée. Officiellement, le feu a été mis volontairement par des soldats allemands (pour d’autres, l’incendie aurait servi à cacher le pillage par des Italiens).
vendredi 2 juin
Début de l’opération « Forcené » (Frantic) : 130 bombardiers B-17 américains décollent d’Italie du Sud pour bombarder des cibles en Hongrie et en Rouamnie, puis atterrir en URSS.
samedi 3 juin
Le maréchal Kesselring ordonne aux dernières troupes allemandes de se retirer de Rome sans résistance. Le dirigeant fasciste Giovanni Orgera quitte ses fonctions de gouverneur de Rome.
Le réalisateur Luchino Visconti est libéré par les partisans de la prison de San Gregorio, où il venait d’être transféré pour faits de résistance. Ses amitiés politiques en faisaient une cible pour le régime fasciste.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
En Toscane, un affrontement armé oppose des partisans aux forces allemandes sur la place centrale du village de Monticiano, à 34 km au sud-ouest de Sienne.
Massacre de La Storta : les Allemands fuyant Rome ont fusillé douze Italiens, dont le syndicaliste et ancien député Bruno Buozzi (63 ans) et l’officier résistant Alfeo Brandimarte, à La Storta, à 16 km au nord-ouest de la capitale.
dimanche 4 juin
La 1re division blindée américaine entre dans Rome, déclarée ville ouverte. La population en liesse fait un accueil triomphal aux Alliés.
A Rome, le roi Victor-Emmanuel III transmet ses pouvoirs au prince héritier Humbert (II), nommé lieutenant-général du royaume.
Bruno Buozzi, ancien député socialiste et secrétaire général de la CGT italienne, est exécuté d'une balle dans la tête avec 13 autres personnes à la Storta, au nord de Rome, par un détachement de SS.
mardi 6 juin
Débarquement allié en Normandie (France), qui ouvre un nouveau front à l'ouest.
Reparution du quotidien communiste l’Unità, interdit depuis 1926, avec comme rédacteur en chef Celeste Negarville.
vendredi 9 juin
Ivanoe Bonomi devient président du gouvernement provisoire. Il succède au maréchal Badoglio, contraint de s'effacer, sous l'influence de Carlo Sforza et Benedetto Croce.
Les Alliés libèrent Chieti, dans les Abruzzes. Les Allemands avaient évacués la ville la veille.
Le communiste Giuseppe Di Vittorio, le démocrate-chrétien Achille Grandi et le socialiste Emilio Canevari signent le Pacte de Rome pour la reconstitution d’un syndicalisme italien : naissance de la Confédération générale italienne du travail (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, CGIL).
samedi 10 juin
Grand bombardement de Trieste par des Forteresses volantes américaines, en quatre vagues entre 9 h 15 et 11 h : entre 370 et 450 morts et plus de 1 000 blessés. Plus d’une centaine de bâtiments ont été détruits et 300 autres endommagés.
mardi 13 juin
Libération dans les Abruzzes de la ville de L’Aquila.
mercredi 14 juin
Libération de Teramo, dans les Abruzzes.
vendredi 16 juin
1 488 travailleuses de la ville de Gênes sont déportées vers le camp autrichien de Mauthausen.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 juin
Vers 4 h du matin, 10 000 Français (1re armée du général de Lattre de Tassigny), soutenus par l'US Air Force, attaquent l'île d'Elbe, défendue par 2 500 Allemands et 500 Italiens. Le débarquement a été précédé par l'opération Brassard : des commandos avaient neutralisés les batteries d'artillerie les plus dangereuses, dont celle d'Enfola.
samedi 17 juin
Sur le front de l’Isonzo, le bataillon de bersaglieri Mussolini, qui défend un front de 28 kilomètres avec 1 300 hommes repousse durant quatre jours les assauts de 6 000 partisans slovènes de Tito.
dimanche 18 juin
Sur la côte Adriatique, la ville de San Benedetto del Tronto (entre Ancône et Pescara) est libérée par les Alliés.
mardi 20 juin
Libération des villes de Pérouse et Fermo.
Prise de l'île d'Elbe par la 1re armée française après trois jours d'âpres combats : les Français ont eu 207 tués, 51 disparus et 636 blessés ; les Britanniques 35 tués, une centaine de blessés ; les Allemands déplorent plus de 700 morts et 2 360 prisonniers.
jeudi 22 juin
En représailles au meurtre de deux médecins allemands dans un bar de la ville italienne, 40 habitants ont été regroupés et tués à la mitrailleuse à Gubbio (à 40 km au nord-est de Pérouse), près de l’église de la Madonnna del Prato.
samedi 24 juin
Massacre de Bettola, à 14 km au sud de Reggio d’Emilie : après une tentative ratée de partisans pour faire sauter un pont de la route nationale 63 à Vezzano sur Crostolo, des soldats allemands tuent 32 personnes en représailles.
jeudi 29 juin
En Toscane, les forces allemandes stationnées à Civitella in Val di Chiana (à 18 km à l’ouest d’Arezzo) ont massacré 244 civils dans la ville (115 morts) et les localités environnantes (58 à Cornia et 71 à San Pancrazio di Bucine) en représailles à la mort de deux soldats allemands tués par des partisans. Les maisons ont été incendiées.
vendredi 30 juin
Le pape Pie XII s’est entretenu avec le chef de la France libre, le général de Gaulle.
dimanche 2 juillet
Le Brésil envoie en Italie en corps expéditionnaire de 25 000 hommes (451 Brésiliens seront tués et 2 000 blessés au cours de la guerre).
lundi 3 juillet
Le Corps expéditionnaire français (CEF) entre dans Sienne.
mardi 4 juillet
Massacres commis par les soldats allemands près de Cavriglia, entre Arezzo (à 38 km) et Florence : 94 personnes ont été tuées dans le village de Meleto Valdarno et 73 autres dans celui de Castelnuovo dei Sabbioni.
vendredi 7 juillet
Sur la côte toscane, les femmes de Carrare descendent dans la rue pour empêcher le déplacement de la ville.
mercredi 12 juillet
Massacre de Cibeno : à 19 km au nord de Modène, 67 prisonniers politiques détenus au camp de concentration de Fossoli ont été exécutés par des SS sur le stand de tir de Cibeno, un hameau de Carpi. Les victimes sont toutes des hommes âgés de 16 à 64 ans. De la chaux vive a ensuite été répandu sur les corps. Officiellement, il s’agit de représailles au meurtre à Gênes de 7 soldats allemands le 25 juin.
jeudi 13 juillet
La progression alliée vers Livourne continue. Le CEF (français) prend San Gimignano.
samedi 15 juillet
Le gouvernement Bonomi est à nouveau installé à Rome.
dimanche 16 juillet
Les Britanniques ayant pris Arezzo, le prochain objectif des Alliés en Italie est Florence.
Débarquement en Italie du premier contingent de la Force expéditionnaire brésilienne en Europe.
Dénouement du championnat de football de Haute-Italie, disputé dans les régions nord et centre du pays sous contrôle fasciste : à l’Arena Civica de Milan, le VV.FF Spezia remporte le titre en battant le Torino deux buts à un (il reste un dernier match sans enjeu à disputer le 20 juillet entre le Torino et Venezia).
lundi 17 juillet
Massacre de la Piazza Tasso à Florence : arrivés en camion sur cette place du quartier de San Frediano, des miliciens fascistes dirigés par Giuseppe Bernasconi (bras droit du commandant SS Mario Carità) ont ouvert le feu sur les civils présents, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées. Cinq personnes ont été tuées, dont un enfant de 8 ans. On dénombre également de nombreux blessés. D’autres habitants du quartier sont capturés et disparaissent (ils seront fusillés et leurs corps retrouvés en 1952 près du parc des Cascine). Il s’agissait sans doute d’un acte de représailles contre un quartier connu pour ses sentiments anti-fascistes.
mardi 18 juillet
Les Polonais s'emparent d'Ancône.
mercredi 19 juillet
Les Américains occupent Livourne.
jeudi 20 juillet
Les troupes allemandes en retraite détruisent à Pise le pont Solferino, construit entre 1871 et 1875 (réouvert hâtivement en 1946, il s’effondre en 1966 et un nouveau pont ne sera inauguré qu’en 1974).
vendredi 21 juillet
Retrait progressif du CEF de la campagne d’Italie.
samedi 22 juillet
En Ombrie, la ville de Citta di Castello est libérée de l’occupation allemande. La conquête de Castelfiorentino également achevée, toutes les unités du CEF ont été relevées.
Massacre de la cathédrale de San Miniato : à Pise, au moins 55 personnes rassemblées dans la cathédrale sont tués par un obus. Les Allemands en retraite sont aussitôt accusés (mais une commission d’enquête confirmera dans les années 2000 que le tir était dû à une erreur de l’artillerie du 337e bataillon américain).
mardi 25 juillet
Libération de Gubbio, à 40 km au nord-est de Pérouse.
jeudi 27 juillet
Une bombe alliée a frappé le vieux cimetière monumental de Pise (Camposanto Monumentale). L’incendie qui suit a détruit l’ensemble des fresques et endommagé de nombreux sarcophages et statues.
vendredi 28 juillet
Représailles nazis en Ligurie contre la ville de Follo (au nord de La Spezia), qui serait un repaire de partisans : le centre historique de Follo Castello est incendié.
mercredi 2 août
A Pise, 29 civils ont été massacrés par des SS dans le quartier San Biagio.
samedi 5 août
Massacre de Castello, dans la banlieue nord-ouest de Florence : en représailles à la blessure par balle d’un soldat allemand qui tentait de violer une femme, dix civils et trois partisans âgés de 15 à 57 ans ont été exécutés entre 22 h 30 et 23 h 30 dans les sous-sols de l’Institut chimique pharmaceutique militaire. Les soldats allemands ont ensuite pillé des maisons.
jeudi 10 août
A Milan, sur ordre du capitaine SS Theodor Saevecke, des miliciens fascistes du groupe Oberdan de la Légion autonome mobile Ettore Muti (dirigée par le capitaine Pasquale Cardella) ont fusillé à 5 h 45, Piazzale Loreto, 15 résistants italiens sortis de la prison de San Vittore, en représailles à un attentat commis deux jours plus tôt et qui n’a pourtant pas fait de victime. Les corps des fusillés resteront exposés toute la journée sur une place de la ville.
du vendredi 11 au samedi 12 août
Insurrection partisane : la ville de Florence et ses environs sont libérés de l’occupation allemande.
samedi 12 août
Massacre de Sant'Anna di Stazema, un village de montagne situé à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Lucques (Toscane) : 560 civils italiens, majoritairement des femmes et 120 enfants, sont exécutés par quatre compagnies de la division SS « Reichsführer SS », guidées par des fascistes italiens restés fidèles à Mussolini.
Winston Churchill s’est entretenu avec Tito à Naples, à la Villa Rivalta. Le Premier ministre britannique a présenté au chef de la résistance yougoslave une demande de renoncement publique à toute possibilité de recourir à la force armée pour influencer l'adoption d'un système politique dans la Yougoslavie d'après-guerre. Churchill souhaite que Tito déclare qu'il n’établira pas un régime communiste à l’issue du conflit. Tito a éludé ces deux questions.
Martyrs de Fiesole : dans la banlieue nord-est de Florence, afin d’éviter des représailles contre 10 civils choisis par les Allemands, trois carabiniers partisans qui avaient quitté leur caserne de Fiesole pour participer à la libération de la capitale toscane acceptent de se livrer à l’occupant. Alberto La Rocca, Fulvio Sbarretti et Vittorio Marandola sont fusillés deux heures plus tard, à 20 h 30, dans le jardin de l’hôtel Aurora sous le commandement du lieutenant Hans Hiesserich.
mardi 15 août
Débarquement franco-américain en Provence (sud de la France).
du mardi 15 au mercredi 16 août
Dans le nord-est de la Lombardie, en représailles à des attaques de résistants, 14 civils sont massacrés par un groupe d’Allemands et de néo-fascistes italiens (bande de Ferruccio Sorlini) à Bovegno, à 30 km au nord de Brescia.
vendredi 18 août
Trahis par un ancien membre de la Bande Corbari, les partisans Sirio Corbari (21 ans), Adriano Casadei (21 ans), Arturo Spazzoli et Iris Versari (21 ans) sont attaqués des Allemands et des fascistes à Ca' Cornio, près de Modigliana, dans les Appenins. Versari s’est suicidée avant d’être prise tandis que Corbari et Casadei, capturés, ont été pendus à Castrocaro Terme et que Spazzoli, gravement blessé, a été achevé lors de son transfert. Les cadavres sont ensuite accrochés à des lampadaires de la Piazza Saffi, à Forli.
jeudi 24 août
L’aviation américaine a bombardé une usine de munitions installée dans le camp de concentration de Buchenwald. Plus de 400 prisonniers ont été tués. La princesse Mafalda de Savoie, deuxième fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie, a été grièvement blessée (elle doit être amputée).
nuit du samedi 26 au dimanche 27 août
La princesse Mafalda est décédée au camp de Buchenwald. Elle a succombé aux graves blessures subies lors du bombardement du 24 août. La seconde fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie était âgée de 41 ans (la famille royale italienne ne sera informée de son décès qu’à la fin de l’année).
dimanche 27 août
Winston Churchill rencontre le prince Humbert, nommé en avril lieutenant-général du royaume d’Italie par son père le roi Victor-Emmanuel III.
vendredi 8 septembre
L’Italie a perdu son plus grand paquebot transatlantique. Alors qu’il se trouvait dans la baie de Capodistria [Koper, en Slovénie], près de Trieste, le SS Rex a été attaqué par des Bristol Beaufighter de la RAF. Touché à plusieurs reprises, le navire est ravagé par un grand incendie (avant de chavirer et de couler au bout de quatre jours).
samedi 16 septembre
Massacre de Bergiola Foscalina : en représailles à la mort d’un soldat allemand tué à 14 h près du col de La Foce, des SS commandés par Walter Reder et des miliciens fascistes ont tué 72 civils à partir de 16 h dans un hameau situé sur les hauteurs de Carrare, en Toscane. Les victimes, en majorité brûlées vives dans des maisons, sont surtout des femmes, des vieillards et des enfants.
mardi 26 septembre
Sur le front central de la ligne Gothique, le corps expéditionnaire brésilien prend le contrôle de la vallée de la Serchio après dix jours de combats.
Des conseillers américains sont parachutés à Stresa. Ils doivent monter un réseau de renseignements pour les partisans italiens.
vendredi 29 septembre
En représailles aux actions des partisans, les Waffen-SS de la 16e Panzergrenadierdivision SS Reichsführer-SS, commandée par le colonel Walter Reder, entament une semaine de massacre de civils dans les environs du village de Marzabotto, au sud-ouest de Bologne.
en septembre
Face aux Alliés, la division San Marco défend un front long de 75 kilomètres, entre Arenzano et Capo Berta, en Ligurie.
dimanche 1er octobre
Les troupes du corps expéditionnaire brésilien sont engagées en Italie dans une offensive sur Bologne.
jeudi 5 octobre
L’offensive alliée continue en direction de La Spezia.
Fin des massacres de Marzabatto : dans ce village et les bourgs voisins de Monzuno et de Grizzana Morandi, les Waffen-SS commandés par le colonel Reder ont sauvagement exécuté depuis le 29 septembre entre 770 et 955 personnes, dont plus de 300 femmes et environ 250 enfants (il s’agit de la plus grande tuerie de civils commises par les nazis en Europe occidentale.
Décret législatif annulant tout acte ou événement organisé par les autorités fascistes.
mardi 10 octobre
En Italie, à l’est du front, la 10e division indienne élimine les défenses allemandes sur le Rubicon. Le 2e corps américain lance une nouvelle attaque sur Bologne.
mercredi 11 octobre
Dans les Alpes carniques (Frioul), les Allemands organisent une rafle à Paularo : 300 habitants environ sont arrêtés et déportés vers les camps de concentration.
jeudi 12 octobre
Les troupes alliées ont établi plusieurs têtes de pont au-delà du Rubicon.
vendredi 13 octobre
Le prêtre Giovanni Fornasini (28 ans) a été tué et à bout portant et décapité à San Martino di Caprara (Marzabotto, commune de Bologne) par officier de la Waffe-SS qu’il avait accusé d’avoir dirigé le massacre de Marzabotto.
samedi 14 octobre
Les Allemands abandonnent Livargnano.
vendredi 20 octobre
Après des combats acharnés, 5 000 combattants de la République sociale italienne chassent les 3 100 partisans de la région de La Valdossola.
lundi 23 octobre
La progression difficile des Alliés continue : prise du Monte Belmonte par les Américains, à 15 kilomètres environ de Bologne.
mercredi 25 octobre
Le gouvernement italien renoue des relations diplomatiques complètes avec les Alliés.
vendredi 27 octobre
Le front est stabilisé sur les Apennins de Ravenne à Lucques.
lundi 30 octobre
Les Britanniques occupent Meldola mais tentent en vain de traverser le Ronco.
jeudi 2 novembre
Inondation à Pise. Les eaux de l’Arno se répandent dans les rues de la ville en raison des destructions causées aux digues lors des combats de libération en été.
mercredi 15 novembre
Eperonné par accident par le destroyer américain USS Frament, le sous-marin italien Luigi Settembrini a coulé dans l’Atlantique, à environ 1 100 kilomètres à l’ouest de Gibraltar. 42 hommes d’équipages sont morts (4 officiers et 38 sous-officiers et marins) et 8 hommes seulement ont réussi à s’échapper.
mardi 5 décembre
La ville de Ravenne est libérée par les Britanniques.
dimanche 10 décembre
Alcide De Gasperi devient Premier ministre.
samedi 16 décembre
Mussolini prononce son dernier discours en public au Teatro Lirico de Milan : « Nous voulons que la vallée du Pô reste républicaine en attendant que toute l’Italie soit républicaine. Souvenez-vous de la période fasciste, quand le drapeau italien flottait des Alpes à la Somalie. Les Italiens qui ont vécu cette époque existent encore et ne peuvent oublier. C’est Milan qui lui doit donner et donnera les hommes, les armes, la volonté et le signal de la rescousse ». En sortant du Teatro Lirico, Mussolini se hisse sur un blindé positionné place San Sepolcro, l’endroit même où fut fondé le premier faisceau de combat en 1919, et il s’adresse à une foule très nombreuse : « Camarades, je vous parle et nous nous regardons les yeux dans les yeux et nos âmes vibrent à l’unisson, car une seule flamme les agite : l’amour pour cette Italie qui était grande et qui doit le redevenir, au prix de n’importe quel sacrifice ».
lundi 18 décembre
En Italie du Nord, les Alliés sont bloqués sur la ligne Ravenne-Carrare.
mardi 19 décembre
Conformément aux accords de janvier 1941 et de décembre 1944, les Britanniques rétablissent la souveraineté de l’Ethiopie : le roi Hailé Sélassié est restauré.
vendredi 22 décembre
Délégué apostolique en Grèce et en Turquie depuis dix ans, l’évêque italien Angelo Roncalli (futur pape Jean XXIII), âgé de 63 ans, est nommé nonce apostolique en France.
samedi 23 décembre
Sortie du film La locandiera, comédie de Luigi Chiarini, d’après la pièce éponyme de Carlo Goldoni (créée en 1753), avec Luisa Ferida, Osvaldo Valenti et Armando Falconi.
samedi 30 décembre
Les divisions Littorio et Monte Rosa ont défendu pendant cinq mois le front des Alpes occidentales contre d’importantes troupes franco-américaines.
en décembre
Le cardinal Luigi Lavitrano (70 ans) démissionne de ses fonctions d’archevêque de Palerme. Il était à la tête de l’archidiocèse sicilien depuis 1928.
Le chef d’Etat espagnol Franco refuse de reconnaître la République de Salo.
dimanche 2 janvier
Début du championnat de football de division nationale en zone sous contrôle fasciste.
lundi 3 janvier
Le corps expéditionnaire français du général Juin remplace la 45e division américaine sur le front italien.
jeudi 6 janvier
Les Alliés s’emparent du village de San Vittore.
L’ancien podestà de Naples Giovanni Orgera remplace Riccardo Motta comme gouverneur de Rome.
vendredi 7 janvier
Le 10e corps britannique et le 2e corps américain ont réussi à percer la ligne de défense allemande au sud de Rome. Les Alliés ont repoussé les Allemands du Monte Porchia après un combat d’une rare violence. En revanche, la 46e division britannique, toujours bloquée par les nazis à hauteur du Peccia, ne parvient pas à faire traverser à ses chars les eaux de la rivière en crue.
samedi 8 janvier
A Vérone, la salle de Castelvecchio accueille le procès des 19 membres du Grand Conseil du fascisme qui avaient voté la défiance à Mussolini. Seuls six accusés sont présents (Galeazzo Ciano, Emilio De Bono, Giovanni Marinelli, Carlo Pareschi, Luciano Gottardi et Tullio Cianetti). Le tribunal est présidé par Aldo Vecchini tandis qu’Andrea Fortunato est l’accusateur public. Neuf fascistes fanatiques ont été désignés comme juges.
dimanche 9 janvier
Le 2e corps américain attaque Cervaro et le mont Trocchio, sur la ligne Gustav.
Début de l’opération Carpetbagger : les aviations américaine et anglaise ont commencé à ravitailler massivement les mouvements de résistance européens, pour les armer en prévision du débarquement à venir. Les soutes des bombardiers sont chargées de caisses contenant des mitraillettes Sten, des munitions, des explosifs, des mortiers et des postes de radio, qu’ils parachutent à des endroits convenus en France, en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas. Selon les estimations alliées, les partisans ont déjà reçu de quoi armer 20 000 combattants.
La comtesse Edda Ciano, fille aînée de Mussolini, fuit l’Italie et se réfugie en Suisse déguisée en paysanne.
lundi 10 janvier
Verdict du procès de Vérone : 18 condamnations à mort ont été prononcées, dont 13 par contumace. Tullio Cianetti est le seul à bénéficier de circonstances atténuantes : il est condamné à trente ans de réclusion.
mardi 11 janvier
Les cinq dignitaires fascistes anti-mussoliniens condamnés à mort la veille ont été fusillés au polygone de tir de Porta San Procolo : le comte Galeazzo Ciano (gendre de Mussolini et ancien ministre, âgé de 41 ans), le maréchal Emilio De Bono (77 ans), Giovanni Marinelli (64 ans), Carlo Pareschi (45 ans) et Luciano Gottardi (44 ans). Les recours en grâce ont été présentés à Mussolini alors que les condamnations avaient déjà été exécutées...
mercredi 12 janvier
Parvenue sur le Garigliano, la cinquième armée américaine du lieutenant-général Clark commence ses attaques contre la ligne Gustav. La 34e division américaine se dirige vers Cassino, après avoir pris Cervaro. La 3e DIA attaque Sant’Elia.
lundi 17 janvier
Le 10e corps britannique lance l’opération « Panther », une offensive le long du Garigliano.
1944
Sur la côte toscane (à 20 km au nord de Pise), des partisans italiens ont mené une attaque contre une zone industrialo-militaire de Viareggio. Un résistant déguisé en ouvrier a réussi à se mêler aux autres employés pour placer une bombe à retardement à l’intérieur d’un bâtiment. Sept ouvriers, tous italiens, ont été tués. Les autorités nazies pensant à un accident ne lancent aucunes représailles contre la population locale.
A Rome, Roberto Rossellini commence le tournage de Rome, ville ouverte (Roma, città aperta), avec Anna Magnani et Aldo Fabrizi.
mardi 18 janvier
Les 5e et 56e divisions britanniques établissent des têtes de pont au nord du Garigliano.
mercredi 19 janvier
Le 10e corps britannique du général Richard McCreery a traversé le Garigliano. Appuyé par l’artillerie navale, il a établi des têtes de pont stratégiques sur la rive nord du Garigliano. La ville de Minturno est tombée elle aussi et, plus à l’intérieur des terres, la 56e division a franchi le Rapido. Cependant, le feu nourri des Allemands a empêché la 46e division de poursuivre progression. De plus, le général allemand von Vietinghoff a demandé le renfort de deux divisions blindées pour consolider ses positions.
jeudi 20 janvier
Près de Cassino, la 36e division d’infanterie du major-général Fred Walker lance une attaque sur la rivière Gari afin d’établir une tête de pont à Sant’ Angelo. La zone est défendue par deux bataillons de la 15e Panzergrenadier Division commandée par le général Rudolf Sperl.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 janvier
A minuit, les Anglo-Américains du 6e corps qui participent à l’opération Shingle (dirigée par le général américain John Lucas) débarquent à Anzio-Nettuno, à 55 kilomètres au sud de Rome, pour y établir une tête de pont. La ville est vide : aucune résistance.
samedi 22 janvier
Dans la soirée, près de 50 000 soldats anglo-américains et 3 000 véhicules ont débarqué à Anzio ; treize soldats seulement ont été tués, la plupart par des mines. La route de Rome est ouverte, mais le général Lucas préfère ne pas prendre de risque : assurer la défense de ses têtes de pont avant d’aller plus loin. Au cours de la journée, l’aviation alliée a lâché deux millions de tracts annonçant que la libération de Rome est proche.
Après trois jours de combats, les troupes allemandes du général Sperl ont réussi à repousser la 36e division d’infanterie américaine sur le Gari. Les pertes américaines se montent à 2 000 hommes.
dimanche 23 janvier
Dans la soirée, la Luftwaffe coule le destroyer HMS Janus et endommage le HMS Jervis au large d’Anzio.
lundi 24 janvier
A Anzio, les troupes alliées se contentent d’élargir leur tête de pont. La Luftwaffe coule le navire-hôpital Saint David.
mercredi 26 janvier
Sur la ligne Gustav, la 3e division algérienne s’empare des hauteurs du Belvédère.
La loi martiale est proclamée à Rome.
samedi 29 janvier
Au large d’Anzio, le croiseur léger britannique HMS Spartan est coulé par une bombe planante téléguidée Henschel Hs 293 A larguée par un avion allemand. 46 marins sont tués et 42 autres blessés.
Bombardement allié sur Bologne. Le palais de l’Archiginnasio, un bâtiment du XVIe s. abritant un célèbre théâtre anatomique, est ravagé.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier
A Anzio, la 24e brigade anglaise des Guards s’est heurtée à une âpre résistance du 29e régiment de Panzergrenadieren, retranché dans le hameau de Carroceto.
dimanche 30 janvier
Début de la bataille de Cisterna dans la poche d’Anzio : sous les ordres du général Lucas, la 3e division d’infanterie, soutenue par les parachutistes et les rangers, tente de rompre les défenses allemandes avant l’arrivée de renforts germaniques.
Raid américain sur les bases de la Luftwaffe dans la vallée du Pô.
lundi 31 janvier
Après quelques jours de réussite, les Alliés sont en difficulté sur la plage d’Anzio. Au lieu d’avancer sur Rome, ils n’ont pu lancer que quelques attaques limitées, qui leur ont causé de lourdes pertes. Le maréchal allemand Kesselring a fait venir des renforts d’un peu partout en Italie, pour encercler les têtes de pont alliées. Attaqué derrière les lignes ennemies par des forces bien plus nombreuses durant la bataille de Cisterna, le premier bataillon de Rangers (Darby’s Rangers) américain est anéanti.
mardi 1er février
Après avoir essayé en vain de dégager les Rangers, luttant à 900 mètres de Cisterna, la 3e division américaine s’installe sur la défensive près d’Isola Bella.
mercredi 2 février
Les troupes allemandes du général Mackensen remportent la bataille de Cisterna. La 3e division d’infanterie américaine est repoussée, abandonnant 311 morts et 450 soldats faits prisonniers. Les pertes allemandes s’élèvent à 400 hommes. Dans la soirée, l’artillerie allemande pilonne les positions alliées à Anzio.
Les quatre corps de garde du Vatican sont équipés en mitraillettes en prévision d'un coup de force nazi.
jeudi 3 février
La 14e armée allemande lance une vaste contre-offensive contre la tête de pont alliée à Anzio. Elle est dirigée contre le « doigt de gant » investi par la 1re division britannique lors de son offensive avortée sur Campoleone. En milieu de matinée, la position alliée est très affaiblie, les pertes dépassant 1 400 hommes. Les Allemands ont souffert tout autant, mais ne paraissent pas décidés à abandonner. Le 6e corps britannique a reçu l’ordre de préparer des positions de défense dans la tête de pont.
Les nouvelles 2e division néo-zélandaise et 4e division indienne sont reliées à la 5e armée américaine dans le secteur de Cassino.
samedi 5 février
Les Allemands repoussent les assauts du 2e corps américain contre le mont Cassin et Sant’Angelo.
lundi 7 février
Les Allemands déclenchent une contre-offensive contre la tête de pont d’Anzio.
mardi 8 février
Le sous-marin britannique HMS Sportsman coule au nord de la baie crétoise de Souda le navire marchand allemand SS Petrella, qui transportait des prisonniers de guerre italien : 2 670 d’entre eux sur 3 173 meurent noyés. Leurs gardes allemands avaient refusé de les libérer, allant même jusqu’à ouvrir le feu sur ceux qui tentaient de s’échapper…
samedi 12 février
A Anzio, les Alliés ont été repoussés à 5 kilomètres à l’intérieur de leur dernière ligne de défense. 72 000 hommes et 18 000 véhicules sont cloués sur place. La 14e armée du général von Mackensen reçoit des renforts tous les jours et se retrouvera bientôt forte de 10 divisions contre 5 pour les Alliés. A Londres, Churchill fulmine : « Nos fauves se sont rués sur Anzio - et on dirait maintenant des baleines échouées ».
La 34e division américaine est arrêtée à 270 mètres de la ville de Cassino par les Allemands. La 4e division indienne commence à relever les Américains.
mardi 15 février
Le monastère du Mont-Cassino est entièrement détruit par les bombardements alliés.
mercredi 16 février
Le général allemand Mackensen lance l’opération « Pêche » contre la poche d’Anzio : 432 pièces d’artillerie pilonnent la tête de pont alliée.
jeudi 17 février
Les Allemands s’enfoncent de trois kilomètres dans les lignes américaines de la poche d’Anzio. Les avions alliés lâchent 1 000 tonnes de bombes pour les arrêter.
A 30 kilomètres au sud-est de Rome, la ville de Lanuvio est détruite par les bombardements alliés, par air et par mer.
vendredi 18 février
Au large d’Anzio, le croiseur britannique HMS Penelope est coulé par le sous-marin allemand U-410 : 417 membres d’équipage sont tués (dont le capitaine), 206 autres sont secourus.
mardi 29 février
A Anzio, les Alliés repoussent une attaque allemande sur leur flanc droit.
mercredi 1er mars
Une grève antifasciste éclate dans le nord de l’Italie.
Les sismologues détectent un début d’activité du Vésuve.
jeudi 2 mars
Près de Salerne, plus de 520 personnes sont mortes dans le train de marchandises vide dans lequel elles s’étaient réfugiées. Les victimes ont péri asphyxiées par de l’oxyde de carbone alors que le train était arrêté dans un tunnel à Balvano.
samedi 4 mars
Bataille d’Anzio : les combats sont suspendus des deux côtés. Les Allemands rassemblent leurs forces et les Alliés réorganisent le front.
samedi 11 mars
Une partie du cône de scories central du Vésuve s'écroule dans la cheminée vide. Une succession d'explosions et d'effondrements a lieu dans le cône.
lundi 13 mars
Moscou établit des relations diplomatiques avec le gouvernement d’Italie du Sud.
mercredi 15 mars
La troisième offensive alliée sur le mont Cassin commence par un bombardement qui détruit la ville de Cassino : 140 civils et 96 soldats alliés sont tués.
samedi 18 mars
Après un arrêt momentané, la veille, l'activité sismique du Vésuve devient plus forte à quatorze heures. Deux heures plus tard la cheminée du volcan s'ouvre avec des explosions puissantes auxquelles succèdent des coulées de lave. Les roches en fusion remplissent le cratère puis débordent pendant trois jours en plusieurs coulées. L'épanchement le plus important recouvre le sol de l'Atrio del Cavallo et descend la vallée étroite entre la colline de l'observatoire et l'extrémité ouest de la Somma. 26 personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été contraintes de fuir leurs maisons.
dimanche 19 mars
Un commando français débarque sur l’île toscane de Pianosa. Après une courte fusillade, il repart en emmenant en otages 40 gardiens de prison.
lundi 20 mars
La petite ville de San Sebastiano et le village de Massa sont détruits par la lave du Vésuve. Une petite coulée descend la pente ouest du volcan, elle engloutit le téléphérique et passe sur les rails de l'ancien chemin de fer à crémaillère. Une troisième coulée se dirige vers le sud. Pendant ce temps le cratère central est le siège de très fortes explosions.
mardi 21 mars
L'activité effusive du Vésuve cesse. De grandes quantités de produits pyroclastiques tombent sur les flancs du volcan et donnent naissance à des avalanches de cendres.
mercredi 22 mars
A 17 h, la cheminée du Vésuve s'effondre, mais trois heures plus tard elle est de nouveau dégagée par de fortes explosions.
jeudi 23 mars
Echec des assauts menés par sur le Mont-Cassin par les Néo-Zélandais, qui subissent de lourdes pertes. Le général Alexander décide de cesser les attaques frontales.
Au centre de Rome, via Rasella, une bombe dissimulée par la résistance italienne dans une benne à ordure explose, tuant trente-trois SS qui participaient à une parade.
Au pied du Vésuve, des tremblements de terre sont accompagnés de puissantes explosions de cendres. A Terzigno, 5 kilomètres à l'est du cratère, il y a 80 centimètres de poussières volcaniques. A 28 kilomètres, à Cava dei Tirreni, il y en a encore 30. Les cendres tombent jusqu'en Albanie.
vendredi 24 mars
Le lieutenant-colonel Herbert Kappler réclame l'exécution de 10 otages pour chaque Allemand tué la veille : 335 prisonniers politiques et de droits communs (dont 75 juifs) sont exécutés dans les Fosses Ardéatines, des grottes situées dans la banlieue sud de Rome.
mercredi 29 mars
Le 2e corps américain et le corps expéditionnaire du général Juin relèvent les Britanniques sur le front du Garigliano.
Fin de l’éruption du Vésuve.
vendredi 31 mars
Le commandement allemand de la ville de Rome établit un couvre-feu à 16 h pour les quartiers jugés les plus rebelles à l’occupant (Quadraro, Torpignattara, Centocelle et Quarticciolo).
mercredi 5 avril
Le réalisateur Luchino Visconti, proche des communistes, est arrêté et transféré à la pension Jaccarino (« villa Triste ») pour un interrogatoire.
dimanche 9 avril
Parution de l’encyclique Orientalis Ecclesiae du pape Pie XII.
Dimanche de Pâques.
lundi 10 avril
Des résistants romains conduits par Giuseppe Albano ont attaqué un groupe de soldats allemands dans un restaurant de Cinecittà, la trattoria Gigietto, située voie Calpurnio Flamo. Trois militaires ont été abattus.
mercredi 12 avril
Victor-Emmanuel III nomme son fils, le prince héritier Humbert, lieutenant-général du royaume (il ne sera investi qu’après la libération de Rome).
samedi 15 avril
Le philosophe fasciste Giovanni Gentile, directeur de l’Académie d’Italie, est exécuté par des résistants à Florence. Cet ancien ministre de l’Instruction publique avait 69 ans.
du dimanche 16 au lundi 17 avril
600 bombardiers anglo-américains ont mené un raid sur Belgrade : 1 160 civils, 343 soldats italiens et 96 soldats italiens ont été tués et plus de 5 000 civils blessés selon les sources allemandes (plus de 3 000 civils morts selon le gouvernement yougoslave en exil).
lundi 17 avril
Opération « Walfisch » : sous le commandement d’Herbert Kappler, les forces allemandes encerclent à 4 heures du matin le quartier Quadraro, une zone de la banlieue sud de Rome réputée pour abriter des résistants, des opposants et des insoumis. Les soldats, renforcés par la Gestapo et les SS, entreprennent ensuite une fouille maison par maison : 2 000 hommes âgés de 19 à 50 ans sont arrêtés et conduits à Cinecittà (947 d’entre eux seront déportés dans des camps de travail en Allemagne et en Pologne, d’où seulement la moitié reviendra).
vendredi 21 avril
Le maréchal Badoglio forme un gouvernement de coalition où sont représentées toutes les tendances politiques.
dimanche 30 avril
Bombardement allié d’Alexandrie : 238 morts et des centaines de blessés. Le théâtre municipal et le quartier populaire de Cristo ont été particulièrement touchés.
en avril
Discours du leader communiste Togliatti du « tournant de Salerne » qui affirme la nécessité de « réconcilier les forces populaires antifascistes avec le pouvoir institutionnel » et propose aux communistes la création d'un « parti nouveau ».
d’avril à mai
Parme souffre des bombardements alliés.
jeudi 4 mai
Massacre de Mont Sant’Angelo dans les Marches. A l’ouest d’Ancône, 2 000 soldats allemands et fascistes (équipes de véhicules blindés, canons, mortiers et lance-flammes) attaquent les hauteurs de la ville d’Arcevia : 63 civils (dont une fillette) et partisans sont tués par les Allemands dans les combats ou exécutés après leur capture ; nombre d’entre eux ont été torturés. D’autres habitants d’Arcevia et des villages alentours sont arrêtés et transférés dans des camps.
vendredi 5 mai
Le général Alexander ordonne aux unités alliées d’enfoncer la ligne Gustav le 11 mai.
mardi 9 mai
Le lieutenant-colonel et résistant Venanzio Gabriotti est fusillé à Citta di Castello (province de Pérouse) par un peloton composé de soldats allemands et de fascistes italiens. Il avait 60 ans.
Dans les Abruzzes (province de L’Aquila), les Américains bombardent la ville de Rocca di Mezzo.
jeudi 11 mai
Victoire du général français Juin sur le Garigliano : les lignes allemandes (ligne Hitler) sont percées.
Le 2e corps polonais du général Anders lance l’assaut final sur le monastère du Mont-Cassin.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai
A 23 h, 1 600 canons alliés ouvrent le feu sur la ligne Gustav.
samedi 13 mai
Le général Alexander déclenche une offensive générale sur l'ensemble du front italien à laquelle participe le CEF du général Juin. La 2e division marocaine enlève les monts Giarafano et Maio, ouvrant ainsi la route vers Rome. Les troupes algériennes et marocaines font une percée dans la ligne Gustav (Castelforte, Damiano). Le CEF, qui a perdu plus de 2 150 hommes en 36 heures et fait 900 prisonniers, va tenter d'empêcher les Allemands de se regrouper sur leurs lignes de résistance.
dimanche 14 mai
Le 13e corps britannique établit une tête de pont à côté de Sant’ Angelo, sur la rive ouest du Rapido.
lundi 15 mai
La 1re DFL s’empare de San Giorgio à Liri.
Un résistant gappista (membre des Groupes d'action patriotique) déguisé en lieutenant de la Wehrmacht a commis un attentat contre le cinéma Odéon de Gênes, réquisitionné par les Allemands : quatre marins allemands ont été tués et seize autres blessés, dont un mortellement.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
vendredi 19 mai
Les troupes américaines occupent Gaète et le mont Grande.
Massacre de Turchino : en représailles à l’attentat commis le 15 mai contre le cinéma Odéon de Gênes, les SS ont exécuté à l’aube 59 otages italiens. Ceux-ci ont été transférés en camion de la prison génoise de Marassi vers Fontanafredda, près du col du Turchino, où elles ont été abattues par groupes de 6. Plusieurs victimes avaient moins de 20 ans et 17 d’entre elles avaient échappé au massacre de Benedicta commis un mois plus tôt.
mercredi 23 mai
Les Alliés déclenchent une offensive en Italie à partir de la tête de pont d’Anzio.
mercredi 24 mai
En Italie, la 3e division américaine atteint Cisterna, dans le secteur d’Anzio. Le 11e bataillon de marche de la 1re DFL enlève Pontecorvo après de violents combats. Hitler autorise Kesselring à se replier sur la ligne César.
samedi 27 mai
En Italie, les Français prennent Amaseno, Castra dei Volsci et Monte Siserno.
mardi 30 mai
Les Américains réussissent à percer la ligne Cesar.
Le régiment parachutiste Folgore et le bataillon de fusiliers marins Barbarigo, engagés depuis février, bloquent toute une division britannique sur le front d’Anzio-Nettuno durant quatre mois.
Les FFI de la région R2 (Sud-Est), commandés par Max Juvénal, et les partisans italiens concluent les accords de Saretto afin de coordonner leurs attaques contre les Allemands dans les territoires alpins (ces accords seront dénoncés en novembre par le nouveau gouvernement français).
nuit du mercredi 31 mai au jeudi 1er juin
Un incendie a entièrement détruit le musée archéologique du lac de Nemi, dans les monts Albains, à 30 kilomètres au sud-est de Rome. Découvertes en 1929 et 1930, les deux galères géantes utilisées par l’empereur Caligula (mort en 41) sont parties en fumée. Officiellement, le feu a été mis volontairement par des soldats allemands (pour d’autres, l’incendie aurait servi à cacher le pillage par des Italiens).
vendredi 2 juin
Début de l’opération « Forcené » (Frantic) : 130 bombardiers B-17 américains décollent d’Italie du Sud pour bombarder des cibles en Hongrie et en Rouamnie, puis atterrir en URSS.
samedi 3 juin
Le maréchal Kesselring ordonne aux dernières troupes allemandes de se retirer de Rome sans résistance. Le dirigeant fasciste Giovanni Orgera quitte ses fonctions de gouverneur de Rome.
Le réalisateur Luchino Visconti est libéré par les partisans de la prison de San Gregorio, où il venait d’être transféré pour faits de résistance. Ses amitiés politiques en faisaient une cible pour le régime fasciste.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
En Toscane, un affrontement armé oppose des partisans aux forces allemandes sur la place centrale du village de Monticiano, à 34 km au sud-ouest de Sienne.
Massacre de La Storta : les Allemands fuyant Rome ont fusillé douze Italiens, dont le syndicaliste et ancien député Bruno Buozzi (63 ans) et l’officier résistant Alfeo Brandimarte, à La Storta, à 16 km au nord-ouest de la capitale.
dimanche 4 juin
La 1re division blindée américaine entre dans Rome, déclarée ville ouverte. La population en liesse fait un accueil triomphal aux Alliés.
A Rome, le roi Victor-Emmanuel III transmet ses pouvoirs au prince héritier Humbert (II), nommé lieutenant-général du royaume.
Bruno Buozzi, ancien député socialiste et secrétaire général de la CGT italienne, est exécuté d'une balle dans la tête avec 13 autres personnes à la Storta, au nord de Rome, par un détachement de SS.
mardi 6 juin
Débarquement allié en Normandie (France), qui ouvre un nouveau front à l'ouest.
Reparution du quotidien communiste l’Unità, interdit depuis 1926, avec comme rédacteur en chef Celeste Negarville.
vendredi 9 juin
Ivanoe Bonomi devient président du gouvernement provisoire. Il succède au maréchal Badoglio, contraint de s'effacer, sous l'influence de Carlo Sforza et Benedetto Croce.
Les Alliés libèrent Chieti, dans les Abruzzes. Les Allemands avaient évacués la ville la veille.
Le communiste Giuseppe Di Vittorio, le démocrate-chrétien Achille Grandi et le socialiste Emilio Canevari signent le Pacte de Rome pour la reconstitution d’un syndicalisme italien : naissance de la Confédération générale italienne du travail (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, CGIL).
samedi 10 juin
Grand bombardement de Trieste par des Forteresses volantes américaines, en quatre vagues entre 9 h 15 et 11 h : entre 370 et 450 morts et plus de 1 000 blessés. Plus d’une centaine de bâtiments ont été détruits et 300 autres endommagés.
mardi 13 juin
Libération dans les Abruzzes de la ville de L’Aquila.
mercredi 14 juin
Libération de Teramo, dans les Abruzzes.
vendredi 16 juin
1 488 travailleuses de la ville de Gênes sont déportées vers le camp autrichien de Mauthausen.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 juin
Vers 4 h du matin, 10 000 Français (1re armée du général de Lattre de Tassigny), soutenus par l'US Air Force, attaquent l'île d'Elbe, défendue par 2 500 Allemands et 500 Italiens. Le débarquement a été précédé par l'opération Brassard : des commandos avaient neutralisés les batteries d'artillerie les plus dangereuses, dont celle d'Enfola.
samedi 17 juin
Sur le front de l’Isonzo, le bataillon de bersaglieri Mussolini, qui défend un front de 28 kilomètres avec 1 300 hommes repousse durant quatre jours les assauts de 6 000 partisans slovènes de Tito.
dimanche 18 juin
Sur la côte Adriatique, la ville de San Benedetto del Tronto (entre Ancône et Pescara) est libérée par les Alliés.
mardi 20 juin
Libération des villes de Pérouse et Fermo.
Prise de l'île d'Elbe par la 1re armée française après trois jours d'âpres combats : les Français ont eu 207 tués, 51 disparus et 636 blessés ; les Britanniques 35 tués, une centaine de blessés ; les Allemands déplorent plus de 700 morts et 2 360 prisonniers.
jeudi 22 juin
En représailles au meurtre de deux médecins allemands dans un bar de la ville italienne, 40 habitants ont été regroupés et tués à la mitrailleuse à Gubbio (à 40 km au nord-est de Pérouse), près de l’église de la Madonnna del Prato.
samedi 24 juin
Massacre de Bettola, à 14 km au sud de Reggio d’Emilie : après une tentative ratée de partisans pour faire sauter un pont de la route nationale 63 à Vezzano sur Crostolo, des soldats allemands tuent 32 personnes en représailles.
jeudi 29 juin
En Toscane, les forces allemandes stationnées à Civitella in Val di Chiana (à 18 km à l’ouest d’Arezzo) ont massacré 244 civils dans la ville (115 morts) et les localités environnantes (58 à Cornia et 71 à San Pancrazio di Bucine) en représailles à la mort de deux soldats allemands tués par des partisans. Les maisons ont été incendiées.
vendredi 30 juin
Le pape Pie XII s’est entretenu avec le chef de la France libre, le général de Gaulle.
dimanche 2 juillet
Le Brésil envoie en Italie en corps expéditionnaire de 25 000 hommes (451 Brésiliens seront tués et 2 000 blessés au cours de la guerre).
lundi 3 juillet
Le Corps expéditionnaire français (CEF) entre dans Sienne.
mardi 4 juillet
Massacres commis par les soldats allemands près de Cavriglia, entre Arezzo (à 38 km) et Florence : 94 personnes ont été tuées dans le village de Meleto Valdarno et 73 autres dans celui de Castelnuovo dei Sabbioni.
vendredi 7 juillet
Sur la côte toscane, les femmes de Carrare descendent dans la rue pour empêcher le déplacement de la ville.
mercredi 12 juillet
Massacre de Cibeno : à 19 km au nord de Modène, 67 prisonniers politiques détenus au camp de concentration de Fossoli ont été exécutés par des SS sur le stand de tir de Cibeno, un hameau de Carpi. Les victimes sont toutes des hommes âgés de 16 à 64 ans. De la chaux vive a ensuite été répandu sur les corps. Officiellement, il s’agit de représailles au meurtre à Gênes de 7 soldats allemands le 25 juin.
jeudi 13 juillet
La progression alliée vers Livourne continue. Le CEF (français) prend San Gimignano.
samedi 15 juillet
Le gouvernement Bonomi est à nouveau installé à Rome.
dimanche 16 juillet
Les Britanniques ayant pris Arezzo, le prochain objectif des Alliés en Italie est Florence.
Débarquement en Italie du premier contingent de la Force expéditionnaire brésilienne en Europe.
Dénouement du championnat de football de Haute-Italie, disputé dans les régions nord et centre du pays sous contrôle fasciste : à l’Arena Civica de Milan, le VV.FF Spezia remporte le titre en battant le Torino deux buts à un (il reste un dernier match sans enjeu à disputer le 20 juillet entre le Torino et Venezia).
lundi 17 juillet
Massacre de la Piazza Tasso à Florence : arrivés en camion sur cette place du quartier de San Frediano, des miliciens fascistes dirigés par Giuseppe Bernasconi (bras droit du commandant SS Mario Carità) ont ouvert le feu sur les civils présents, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées. Cinq personnes ont été tuées, dont un enfant de 8 ans. On dénombre également de nombreux blessés. D’autres habitants du quartier sont capturés et disparaissent (ils seront fusillés et leurs corps retrouvés en 1952 près du parc des Cascine). Il s’agissait sans doute d’un acte de représailles contre un quartier connu pour ses sentiments anti-fascistes.
mardi 18 juillet
Les Polonais s'emparent d'Ancône.
mercredi 19 juillet
Les Américains occupent Livourne.
jeudi 20 juillet
Les troupes allemandes en retraite détruisent à Pise le pont Solferino, construit entre 1871 et 1875 (réouvert hâtivement en 1946, il s’effondre en 1966 et un nouveau pont ne sera inauguré qu’en 1974).
vendredi 21 juillet
Retrait progressif du CEF de la campagne d’Italie.
samedi 22 juillet
En Ombrie, la ville de Citta di Castello est libérée de l’occupation allemande. La conquête de Castelfiorentino également achevée, toutes les unités du CEF ont été relevées.
Massacre de la cathédrale de San Miniato : à Pise, au moins 55 personnes rassemblées dans la cathédrale sont tués par un obus. Les Allemands en retraite sont aussitôt accusés (mais une commission d’enquête confirmera dans les années 2000 que le tir était dû à une erreur de l’artillerie du 337e bataillon américain).
mardi 25 juillet
Libération de Gubbio, à 40 km au nord-est de Pérouse.
jeudi 27 juillet
Une bombe alliée a frappé le vieux cimetière monumental de Pise (Camposanto Monumentale). L’incendie qui suit a détruit l’ensemble des fresques et endommagé de nombreux sarcophages et statues.
vendredi 28 juillet
Représailles nazis en Ligurie contre la ville de Follo (au nord de La Spezia), qui serait un repaire de partisans : le centre historique de Follo Castello est incendié.
mercredi 2 août
A Pise, 29 civils ont été massacrés par des SS dans le quartier San Biagio.
samedi 5 août
Massacre de Castello, dans la banlieue nord-ouest de Florence : en représailles à la blessure par balle d’un soldat allemand qui tentait de violer une femme, dix civils et trois partisans âgés de 15 à 57 ans ont été exécutés entre 22 h 30 et 23 h 30 dans les sous-sols de l’Institut chimique pharmaceutique militaire. Les soldats allemands ont ensuite pillé des maisons.
jeudi 10 août
A Milan, sur ordre du capitaine SS Theodor Saevecke, des miliciens fascistes du groupe Oberdan de la Légion autonome mobile Ettore Muti (dirigée par le capitaine Pasquale Cardella) ont fusillé à 5 h 45, Piazzale Loreto, 15 résistants italiens sortis de la prison de San Vittore, en représailles à un attentat commis deux jours plus tôt et qui n’a pourtant pas fait de victime. Les corps des fusillés resteront exposés toute la journée sur une place de la ville.
du vendredi 11 au samedi 12 août
Insurrection partisane : la ville de Florence et ses environs sont libérés de l’occupation allemande.
samedi 12 août
Massacre de Sant'Anna di Stazema, un village de montagne situé à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Lucques (Toscane) : 560 civils italiens, majoritairement des femmes et 120 enfants, sont exécutés par quatre compagnies de la division SS « Reichsführer SS », guidées par des fascistes italiens restés fidèles à Mussolini.
Winston Churchill s’est entretenu avec Tito à Naples, à la Villa Rivalta. Le Premier ministre britannique a présenté au chef de la résistance yougoslave une demande de renoncement publique à toute possibilité de recourir à la force armée pour influencer l'adoption d'un système politique dans la Yougoslavie d'après-guerre. Churchill souhaite que Tito déclare qu'il n’établira pas un régime communiste à l’issue du conflit. Tito a éludé ces deux questions.
Martyrs de Fiesole : dans la banlieue nord-est de Florence, afin d’éviter des représailles contre 10 civils choisis par les Allemands, trois carabiniers partisans qui avaient quitté leur caserne de Fiesole pour participer à la libération de la capitale toscane acceptent de se livrer à l’occupant. Alberto La Rocca, Fulvio Sbarretti et Vittorio Marandola sont fusillés deux heures plus tard, à 20 h 30, dans le jardin de l’hôtel Aurora sous le commandement du lieutenant Hans Hiesserich.
mardi 15 août
Débarquement franco-américain en Provence (sud de la France).
du mardi 15 au mercredi 16 août
Dans le nord-est de la Lombardie, en représailles à des attaques de résistants, 14 civils sont massacrés par un groupe d’Allemands et de néo-fascistes italiens (bande de Ferruccio Sorlini) à Bovegno, à 30 km au nord de Brescia.
vendredi 18 août
Trahis par un ancien membre de la Bande Corbari, les partisans Sirio Corbari (21 ans), Adriano Casadei (21 ans), Arturo Spazzoli et Iris Versari (21 ans) sont attaqués des Allemands et des fascistes à Ca' Cornio, près de Modigliana, dans les Appenins. Versari s’est suicidée avant d’être prise tandis que Corbari et Casadei, capturés, ont été pendus à Castrocaro Terme et que Spazzoli, gravement blessé, a été achevé lors de son transfert. Les cadavres sont ensuite accrochés à des lampadaires de la Piazza Saffi, à Forli.
jeudi 24 août
L’aviation américaine a bombardé une usine de munitions installée dans le camp de concentration de Buchenwald. Plus de 400 prisonniers ont été tués. La princesse Mafalda de Savoie, deuxième fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie, a été grièvement blessée (elle doit être amputée).
nuit du samedi 26 au dimanche 27 août
La princesse Mafalda est décédée au camp de Buchenwald. Elle a succombé aux graves blessures subies lors du bombardement du 24 août. La seconde fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie était âgée de 41 ans (la famille royale italienne ne sera informée de son décès qu’à la fin de l’année).
dimanche 27 août
Winston Churchill rencontre le prince Humbert, nommé en avril lieutenant-général du royaume d’Italie par son père le roi Victor-Emmanuel III.
vendredi 8 septembre
L’Italie a perdu son plus grand paquebot transatlantique. Alors qu’il se trouvait dans la baie de Capodistria [Koper, en Slovénie], près de Trieste, le SS Rex a été attaqué par des Bristol Beaufighter de la RAF. Touché à plusieurs reprises, le navire est ravagé par un grand incendie (avant de chavirer et de couler au bout de quatre jours).
samedi 16 septembre
Massacre de Bergiola Foscalina : en représailles à la mort d’un soldat allemand tué à 14 h près du col de La Foce, des SS commandés par Walter Reder et des miliciens fascistes ont tué 72 civils à partir de 16 h dans un hameau situé sur les hauteurs de Carrare, en Toscane. Les victimes, en majorité brûlées vives dans des maisons, sont surtout des femmes, des vieillards et des enfants.
mardi 26 septembre
Sur le front central de la ligne Gothique, le corps expéditionnaire brésilien prend le contrôle de la vallée de la Serchio après dix jours de combats.
Des conseillers américains sont parachutés à Stresa. Ils doivent monter un réseau de renseignements pour les partisans italiens.
vendredi 29 septembre
En représailles aux actions des partisans, les Waffen-SS de la 16e Panzergrenadierdivision SS Reichsführer-SS, commandée par le colonel Walter Reder, entament une semaine de massacre de civils dans les environs du village de Marzabotto, au sud-ouest de Bologne.
en septembre
Face aux Alliés, la division San Marco défend un front long de 75 kilomètres, entre Arenzano et Capo Berta, en Ligurie.
dimanche 1er octobre
Les troupes du corps expéditionnaire brésilien sont engagées en Italie dans une offensive sur Bologne.
jeudi 5 octobre
L’offensive alliée continue en direction de La Spezia.
Fin des massacres de Marzabatto : dans ce village et les bourgs voisins de Monzuno et de Grizzana Morandi, les Waffen-SS commandés par le colonel Reder ont sauvagement exécuté depuis le 29 septembre entre 770 et 955 personnes, dont plus de 300 femmes et environ 250 enfants (il s’agit de la plus grande tuerie de civils commises par les nazis en Europe occidentale.
Décret législatif annulant tout acte ou événement organisé par les autorités fascistes.
mardi 10 octobre
En Italie, à l’est du front, la 10e division indienne élimine les défenses allemandes sur le Rubicon. Le 2e corps américain lance une nouvelle attaque sur Bologne.
mercredi 11 octobre
Dans les Alpes carniques (Frioul), les Allemands organisent une rafle à Paularo : 300 habitants environ sont arrêtés et déportés vers les camps de concentration.
jeudi 12 octobre
Les troupes alliées ont établi plusieurs têtes de pont au-delà du Rubicon.
vendredi 13 octobre
Le prêtre Giovanni Fornasini (28 ans) a été tué et à bout portant et décapité à San Martino di Caprara (Marzabotto, commune de Bologne) par officier de la Waffe-SS qu’il avait accusé d’avoir dirigé le massacre de Marzabotto.
samedi 14 octobre
Les Allemands abandonnent Livargnano.
vendredi 20 octobre
Après des combats acharnés, 5 000 combattants de la République sociale italienne chassent les 3 100 partisans de la région de La Valdossola.
lundi 23 octobre
La progression difficile des Alliés continue : prise du Monte Belmonte par les Américains, à 15 kilomètres environ de Bologne.
mercredi 25 octobre
Le gouvernement italien renoue des relations diplomatiques complètes avec les Alliés.
vendredi 27 octobre
Le front est stabilisé sur les Apennins de Ravenne à Lucques.
lundi 30 octobre
Les Britanniques occupent Meldola mais tentent en vain de traverser le Ronco.
jeudi 2 novembre
Inondation à Pise. Les eaux de l’Arno se répandent dans les rues de la ville en raison des destructions causées aux digues lors des combats de libération en été.
mercredi 15 novembre
Eperonné par accident par le destroyer américain USS Frament, le sous-marin italien Luigi Settembrini a coulé dans l’Atlantique, à environ 1 100 kilomètres à l’ouest de Gibraltar. 42 hommes d’équipages sont morts (4 officiers et 38 sous-officiers et marins) et 8 hommes seulement ont réussi à s’échapper.
mardi 5 décembre
La ville de Ravenne est libérée par les Britanniques.
dimanche 10 décembre
Alcide De Gasperi devient Premier ministre.
samedi 16 décembre
Mussolini prononce son dernier discours en public au Teatro Lirico de Milan : « Nous voulons que la vallée du Pô reste républicaine en attendant que toute l’Italie soit républicaine. Souvenez-vous de la période fasciste, quand le drapeau italien flottait des Alpes à la Somalie. Les Italiens qui ont vécu cette époque existent encore et ne peuvent oublier. C’est Milan qui lui doit donner et donnera les hommes, les armes, la volonté et le signal de la rescousse ». En sortant du Teatro Lirico, Mussolini se hisse sur un blindé positionné place San Sepolcro, l’endroit même où fut fondé le premier faisceau de combat en 1919, et il s’adresse à une foule très nombreuse : « Camarades, je vous parle et nous nous regardons les yeux dans les yeux et nos âmes vibrent à l’unisson, car une seule flamme les agite : l’amour pour cette Italie qui était grande et qui doit le redevenir, au prix de n’importe quel sacrifice ».
lundi 18 décembre
En Italie du Nord, les Alliés sont bloqués sur la ligne Ravenne-Carrare.
mardi 19 décembre
Conformément aux accords de janvier 1941 et de décembre 1944, les Britanniques rétablissent la souveraineté de l’Ethiopie : le roi Hailé Sélassié est restauré.
vendredi 22 décembre
Délégué apostolique en Grèce et en Turquie depuis dix ans, l’évêque italien Angelo Roncalli (futur pape Jean XXIII), âgé de 63 ans, est nommé nonce apostolique en France.
samedi 23 décembre
Sortie du film La locandiera, comédie de Luigi Chiarini, d’après la pièce éponyme de Carlo Goldoni (créée en 1753), avec Luisa Ferida, Osvaldo Valenti et Armando Falconi.
samedi 30 décembre
Les divisions Littorio et Monte Rosa ont défendu pendant cinq mois le front des Alpes occidentales contre d’importantes troupes franco-américaines.
en décembre
Le cardinal Luigi Lavitrano (70 ans) démissionne de ses fonctions d’archevêque de Palerme. Il était à la tête de l’archidiocèse sicilien depuis 1928.