1995
lundi 9 janvier
Les accusations en décembre de deux policiers affirmant que les assassinats de militants basques ont été commandités par le pouvoir ont contraint le Premier ministre à sortir de son silence. Felipe Gonzalez est intervenu à la télévision pour démentir avoir « jamais organisé, ni couvert, ni toléré, ni autorisé les GAL ».
vendredi 13 janvier
Un policier a été tué par l’ETA à Bilbao.
lundi 23 janvier
Assassinat du dirigeant du Parti populaire basque, Gregorio Ordonez.
lundi 13 février
L'ETA a fait connaître ses conditions pour un cessez-le-feu en faisant distribuer une cassette vidéo à la presse par l'intermédiaire de la coalition Herri Batasuna : reconnaissance du « droit à l'autodétermination du peuple basque », une amnistie totale, et le retrait des forces gouvernementales.
dimanche 19 février
Le directeur de la plus importante banque espagnole, Ricardo Tejero-Magro, a été tué dans un attentat attribué à l'ETA.
vendredi 10 mars
La France et l’Espagne ont signé le traité de Bayonne relatif à la coopération transfrontalière entre collectivités territoriales.
mercredi 19 avril
Le chef de l'opposition de droite en Espagne, José Maria Aznar (président du Parti Populaire), a été légèrement blessé dans le nord de Madrid dans un attentat à la voiture piégée, attribuée à l'ETA. Si la voiture d’Aznar n’avait pas été blindée, il aurait été tué. L’explosion a provoqué l’effondrement d’un appartement voisin. Seize autres personnes ont été blessées, dont une grièvement. Deux hommes ont pris la fuite à bord d’une voiture qu’ils ont fait exploser plus tard sur un parking désert, près de la gare de Chamartin.
lundi 8 mai
Enlèvement par l'ETA d'un entrepreneur de San Sebastien, Jose Maria Aldayer.
lundi 19 juin
Un policier a été tué et six autres blessés dans une des rues les plus fréquentées de Madrid, par l'explosion d'une voiture piégée. Peu avant l'attentat, plusieurs stations de radio et les pompiers avaient reçu des appels de revendication de la part de l'ETA.
jeudi 20 juillet
L’ancien secrétaire général des socialistes de la province basque de Biscaye, Ricardo Bamborenca, inculpé dans le dossier des GAL, affirme que Felipe Gonzalez était au courant de la création de ce mouvement parapolicier.
vendredi 18 août
La Cour suprême prend en charge l’affaire des GAL et demande le dossier au juge Baltasar Garzón.
samedi 11 novembre
Assassinat d'un militaire à Léon.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 novembre
L’ETA basque serait impliqué dans une tentative d’effraction d’un dépôt d’explosifs, à Fleurigné, en Bretagne (France).
jeudi 23 novembre
L'immunité parlementaire de l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur José Barrionuevo, accusé d'avoir participé à la création des GAL, a été levée.
lundi 11 décembre
Attentat à la voiture piégée à Madrid : six morts.
mercredi 13 décembre
L'ancien ministre de l'Intérieur socialiste espagnol José Barrionuevo comparait devant le tribunal suprême de Madrid dans l'affaire des GAL. Par ailleurs, selon le secrétaire général du Parti populaire, Francisco Alvarez Cascos, « la direction de l'ETA est de nouveau installée dans le sud de la France ».
samedi 16 décembre
Une femme de 43 ans a été tuée et neuf personnes blessées dans l'après-midi dans l'explosion d'une bombe déposée dans la cafétéria d'un grand magasin de Valence.
1996
samedi 6 janvier
Un commando a assassiné à Saint-Sébastien l'avocat Fernando Mugica, l'une des personnalités socialistes les plus influentes du Pays basque espagnol.
mardi 16 janvier
Douze Français ont été interpellés au cours d'opérations menées contre l'infrastructure de l'ETA dans les Pyrénées-Atlantiques, l'Ariège et en Haute-Garonne.
mercredi 17 janvier
Un fonctionnaire de prison, Antonio Ortega Lara (37 ans), a été enlevé par l’ETA à Burgos alors qu’il rentrait de son travail (il ne sera libéré qu’au bout de 532 jours, le 1er juillet 1997).
dimanche 21 janvier
L'ETA a revendiqué l'enlèvement d'un gardien de prison à Logrono.
mardi 23 janvier
José Maria Aznar, candidat de la droite au poste de Premier ministre, a créé la surprise en annonçant qu'en cas de victoire, il enterrerait l'affaire des GAL. Par ailleurs, le tribunal suprême a décidé de mettre en accusation l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, José Barronuevo, pour son implication présumée dans l'enlèvement, en 1983, d'un Français, une action alors revendiquée par les GAL.
mardi 30 janvier
Les autorités ont fait afficher dans les lieux publics les photos de six membres présumés de l'ETA (quatre hommes et deux femmes). Ces « etarras » appartiendraient au « commando de Madrid », auteur de plusieurs attentats dans la capitale.
mardi 6 février
Premier assassinat commis par l’ETA en 1996 : un avocat proche du Premier ministre Felipe Gonzalez, Fernando Mugica, a été tué d’une balle dans la nuque à San Sebastian.
lundi 12 février
Ignacio Etxeberria Martin, dit « Mortadelo » (31 ans), soupçonné d'appartenir au « commando Madrid », a été arrêté dans la soirée par la police française, lors d'un coup de filet à Pontivy (Bretagne). Paradoxalement, la justice espagnole ne dispose d'aucune charge contre lui et hésite à demander son extradition.
mercredi 14 février
Le juriste et historien Francisco Tomas y Valliente, ancien président de la Cour constitutionnelle et proche du Premier ministre Gonzalez, a été assassiné de trois balles par un tueur de l’ETA dans son bureau de l'université autonome de Madrid, où il enseignait le droit. Des témoins ont permis d'identifier l'assassin présumé : il s'agirait de Bienzobas, l'un des six membres du « commando Madrid » dont la police a récemment placardé les photos dans tout le pays.
lundi 19 février
Dans la soirée, près d'un million de personnes, chefs de parti en tête, ont manifesté leur horreur du terrorisme basque dans le centre de Madrid.
mercredi 21 février
La police a interpellé le député basque Idigoras, l'un des chefs d'Herri Batasuna (branche politique de l'ETA) qui avait refusé la veille une convocation du juge Garzon.
vendredi 23 février
Série d'incidents au Pays basque (Saint-Sébastien, Vitoria,...), où des séparatistes protestaient contre l'arrestation du député basque Idigoras.
dimanche 3 mars
Elections législatives : le Parti socialiste du Premier ministre Felipe Gonzalez n’est plus le premier parti d’Espagne, au profit du Parti populaire (droite) de José Maria Aznar. Le Parti nationaliste basque a obtenu 1,27 % et 5 s. (=), Herri Batasuna 0,72 % et 2 s. (=), la Solidarité basque - Gauche basque 0,46 % et 1 s. (=).
Dix militants de l'ETA (exilés depuis plus de dix ans vers les Etats d'Afrique et d'Amérique du Sud) se sont réfugiés avec une trentaine de sympathisants dans la cathédrale de Bayonne (Pays Basque français).
lundi 4 mars
L'ETA a tué un policier à Irun.
mardi 5 mars
Le Comité de prévention de la torture du Conseil de l'Europe accuse l'Espagne d'infliger des formes graves de mauvais traitements à certains prisonniers, notamment ceux de l'ETA.
lundi 25 mars
La police basque a arrêté dans la soirée à Qiartzun (Guipuzcoa), Valentin Lasarte, l’un des tueurs les plus redoutables de l’ETA (Gregorio Ordonez en janvier et Fernando Mujica en février auraient été ses victimes).
dimanche 14 avril
Fin de la plus longue prise d’otage jamais réalisée par l’ETA : un entrepreneur détenu depuis 341 jours a été libéré par les indépendantistes basques.
jeudi 23 mai
La plus haute instance pénale espagnole a ordonné la mise en détention du général de la garde civile, Enrique Rodriguez Galindo, pour « détention illégale, torture, et assassinat » de deux séparatistes basques présumés, en 1983. Cette décision a été prise dans le cadre de l'affaire des GAL.
jeudi 6 juin
Dans la soirée, de très vifs incidents ont éclaté à Bayonne entre des gardes mobiles et 200 manifestants venus soutenir les 10 militants d'ETA.
vendredi 7 juin
Les dix « exilés politiques » basques et les trente personnes sympathisantes enfermées avec eux dans la cathédrale de Bayonne ont été évacués par la police dans la soirée. Peu après, une centaine de manifestants se sont réunis devant le commissariat de police où ils sont enfermés contre lequel ils lancent des projectiles.
samedi 8 juin
La France a expulsé sept militants nationalistes basques vers l'Espagne. Ce qui a entraîné la satisfaction du gouvernement de Madrid et des incidents et la colère des sympathisants à Bayonne. Parmi les sept figurent six de la cathédrale de Bayonne arrêtés la veille (mais trois d'entre eux devraient être vite libérés, faute de charges retenues contre eux.
dimanche 23 juin
L'ETA a annoncé une trêve d'une semaine.
mardi 25 juin
Une nouvelle fois, les quelque 600 prisonniers basques en France et en Espagne veulent être regroupés au Pays Basque. Après une série de grèves de la faim, ils envisagent de rester en cellule 24 heures par jour jusqu'au 16 août.
lundi 1er juillet
L'ETA a fait savoir par le truchement du quotidien indépendantiste Egin, que la trêve d'une semaine avait pris fin la veille et qu'elle ne serait pas prolongé. L'organisation séparatiste « justifie » sa décision par le refus du gouvernement de Madrid de donner une « réponse claire » à son offre de dialogue.
mardi 9 juillet
Une bombe de faible puissance a explosé et une autre a pu être neutralisée dans un parc de loisir d'Almunecar (Costa del Sol). Un appel revendiqué par l'ETA avait permis d'évacuer le parc. Il n'y a pas eu de victimes. Ces attentats ont été préparés le jour où deux membres présumés de l'organisation basque étaient extradés vers Madrid par la France.
mercredi 10 juillet
Une bombe a explosé près d'un guichet de vente de billets des jardins de l'Alhambra, à Grenade : pas de blessés et des dégâts minimes.
mercredi 17 juillet
Une bombe a explosé, à l'aube, sur une plage de Malaga (Costa del sol), sans faire de victime. C'est le cinquième attentat en cinq jours attribué à l'ETA.
samedi 20 juillet
Trois attentats ont visé des sites touristiques en Catalogne. L'explosion d'une bombe, dans la soirée, à l'aéroport de Tarragone a fait 35 blessés, parmi lesquels 25 britanniques. L'explosion s'est produite cinq minutes après une mise en garde téléphonique. Deux autres engins ont explosé peu après dans un hôtel de Cambrils et sur le paseo maritime de Salou, deux stations balnéaires au sud de Tarragone. Dans les deux cas, un correspondant anonyme affirmant parler au nom de l'ETA.
dimanche 21 juillet
Dans la matinée, une bombe a pu être désamorcée. Elle avait été dissimulée dans les toilettes d'un hôtel de Salou.
mardi 23 juillet
Les policiers français du Raid ont arrêtés à Lasseube, près de Pau, Julian Achiurra Egurrola, alias « Pototo », considéré comme l'un des trois membres du comité exécutif de l'ETA (avec Ignacio Gracia Arragui, « Inaki », et Miguel Albizu Iriarte, « Antaza »). Les policiers ont découvert sur place arsenal : roquettes anti-chars, plusieurs kilos d'explosif (amonal), grenades, armes de poing, pistolets-mitrailleurs...
en juillet
José Luis Urrusolo Sistiaga dirige désormais la branche logistique de l'ETA, et devient ainsi le numéro trois de l'organisation.
samedi 3 août
De violents incidents ont éclaté à Bayonne à l'issue d'une manifestation nationaliste basque (500 personnes) en faveur de l'ETA et contre « les tortures » attribuées à des policiers français.
jeudi 15 août
Un attentat a fait de gros dégâts dans une entreprise de textile, dans la province basque d'Alava.
samedi 17 août
La Garde civile a arrêté à Hernani (province basque du Guipuzcoa) deux journalistes (Fernando Alonso et Andoni Murga) du quotidien nationaliste Egin. Au domicile de l'un d'eux, elle a découvert 27 kilos d'explosif. Ils pourraient être responsables de l'attentat du 15 août.
dimanche 18 août
Une perquisition de la police menée, dans l'après-midi, au siège d'Egin, a permis la saisie de « documents relatifs à de possibles objectifs » de l'ETA.
mercredi 11 septembre
Trois hommes et trois femmes de nationalité française ont été interpellés à Bayonne et Hasparren dans le cadre d'une opération « contre le réseau logistique d'ETA militaire », selon le ministère de l'Intérieur. Tous sont engagés dans des mouvements culturels et éducatifs du Pays Basque français (librairie de Bayonne). L'une des femmes est l'épouse d'Henri Parot, chef présumé d'un commando itinérant d'ETA, condamné à plus de 2 000 ans de prison en Espagne.
vendredi 13 septembre
Le gouvernement espagnol prévoit de s'installer des caméras dans les rues pour lutter contre la violence urbaine, principalement au Pays Basque. Leurs images pourront servir de preuves lors de procès.
mardi 24 septembre
Dans un arrêté, le Conseil d’Etat français estime qu’une reconnaissance officielle des langues régionales serait anticonstitutionnelle.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre
Des hommes masqués ont incendié la gare ferroviaire d'Usurbil, près de Saint-Sébastien. Une famille qui y résidait a pu être évacuée. La même nuit, des jeunes ont attaqué les locaux d'une compagnie d'assurance à Renteria. Pour lutter contre cette violence, plusieurs maires viennent de créer une « plate-forme pour la coexistence sociale et la paix ».
mercredi 2 octobre
Le député français RPR de Saint-Jean-Pied-de-Port, Michel Inschauspé, a lancé l'idée d'un département basque depuis longtemps. Voilà que 128 communes sur 130 viennent d'autoriser une consultation à titre personnel des maires en vues d'une éventuelle création d'un tel département.
mercredi 23 octobre
Le gouvernement espagnol vient de rejeter une offre de médiation de l'Eglise catholique basque (les évêques José Maria Setien de Saint-Sébastien et Ricardo Blazquez de Bilbao soutenus par la conférence épiscopale espagnole) entre les autorités et l'ETA.
mercredi 30 octobre
Dépouillement dans le centre administratif d'Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques, en France) du vote des maires du Pays basque français, dont la majorité (63,7 %) s'est déclaré favorable à un département basque.
nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1er novembre
Deux attentats ont secoué le Pays basque, de chaque côté de la frontière, vers 1 heure du matin. A Bunuel (Navarre), une voiture piégée a explosé devant une caserne : quatre personnes (trois femmes et un garde civil) légèrement blessées. A Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques), une déflagration a détruit en partie le centre administratif (détruit le 16 janvier par un autre attentat, reconstruit et inauguré le 21 octobre).
samedi 2 novembre
Deux bombes ont explosé à Gijón, ne provoquant que des dégâts matériels.
lundi 4 novembre
Le Tribunal suprême a décidé dans la soirée de ne pas citer Felipe Gonzalez, l'ancien chef du gouvernement socialiste espagnol, à comparaître dans l'affaire des GAL.
lundi 11 novembre
L'ETA vient d'enlever un entrepreneur, Cosme Delclaux (34 ans), patron de la troisième usine de verre d'emballage d'Espagne et de plusieurs autres entreprises. Il avait refusé auparavant de payer un « impôt révolutionnaire » aux séparatistes.
mercredi 13 novembre
Des inconnus ont lancé des cocktails Molotov contre trois wagons d'un train à Hernani (province du Guipuzcoa) après avoir fait descendre ses passagers. Les forces de l'ordre ont attribué cette action à des groupes appuyant l'ETA. L'incendie a été rapidement circonscrit.
mardi 19 novembre
Des policiers « antiterroristes » français ont arrêté dans la matinée à Bordeaux Juan Maria Insausti Mugica « Karpov » (trente-six ans), chargé de la formation, en France, des commandos opérationnels de l'ETA, et Maria Nieve Sanchez des Arco, membre du commando « Biscaye ». « Karpov » a été condamné il y a un an à Paris, par contumace, à 3 ans de prison et 5 ans d'interdiction de séjour, pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
samedi 23 novembre
Plus de 35 000 personnes ont manifesté dans les rues de Bilbao, Vitoria, Saint-Sébastien et Pampelune, à l'appel d'organisations pacifistes, pour exiger la libération de deux personnes enlevées par l'ETA (un gardien de prison le 17 janvier et un entrepreneur le 12 novembre).
mardi 26 novembre
Juan Luis Aguirre Lete, suspecté d'être le responsable des commandos de l'ETA et d'avoir donné l'ordre d'assassiner le roi Juan Carlos en 1995, a été interpellé au péage de Bayonne (France). Il était armé mais n'a pas échangé de coup de feu avec les douaniers. C'est le second membre de l'organisation indépendantiste arrêté en France en une semaine. Cette arrestation a permis de déjouer plusieurs actions visant de hautes personnalités françaises : notamment le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, et son prédécesseur Charles Pasqua.
mercredi 4 décembre
Une vingtaine de membres du GPIN (police spéciale française) ont bouclé dans la matinée un quartier de Pau où se trouve l'appartement d'un couple de basques espagnols arrêtés la semaine passée près de Bayonne. Ils ont saisi dans la voiture (volée) de Juan Luis Aguirre Lete, dit « Isuntsa », et de son amie Petra Elser 36 roquettes antichars.
mercredi 18 décembre
La coalition séparatiste basque Herri Batasuna (HB, bras politique de l'ETA) a lancé à Pampelune un « appel explicite » aux autres partis politiques espagnols pour « une nouvelle phase de contacts » afin de mettre un terme à la violence au Pays Basque. Mais, jusqu'à présent, Madrid et les partis espagnols pensent qu'il ne peut y avoir de dialogue tant que les séparatistes n'arrêteront pas les attentats et ne relâcheront pas les deux otages qu'ils détiennent.
1997
dimanche 5 janvier
Dans la soirée, un commando de l’ETA a lancé trois grenades sur des installations de l'aéroport de Madrid et la police a désamorcé trois engins explosifs dans le même secteur.
lundi 6 janvier
Le ministre espagnol de l'Intérieur, Jaime Mayor Oreja, a exprimé ses craintes d'un prochain attentat de l'ETA à Madrid, après le démantèlement de plusieurs commandos de l'organisation séparatiste basque. Il a cependant réaffirmé que le gouvernement ne cédera pas « au chantage de l’ETA ».
mercredi 8 janvier
Un lieutenant-colonel de l'armée de terre a été la cible d'un attentat devant son domicile, en plein centre de Madrid. Un couple agissant à visage découvert a ouvert le feu, l'atteignant au cou et à la poitrine. Jesus Cuesta est décédé lors de son admission à l'hôpital. La voiture avec laquelle les terroristes se sont enfuis a explosé peu après devant un hypermarché proche du lieu de l'attentat, blessant un membre de la garde royale qui accompagnait sa fille à l’école. Quelques heures avant cette attaque, l’un des dirigeants de la coalition indépendantiste basque Herri Batasuna avait annoncé « un futur immédiat fait de grandes souffrances » si le gouvernement ne se pliait pas aux revendications des séparatistes basques.
jeudi 9 janvier
Dans une déclaration à la radio, le premier vice-président du gouvernement espagnol, Francisco Alvarez Cascos, a estimé que Madrid devait se préparer à des « actions de plus en plus odieuses » de la part de l'ETA et que les Espagnols devaient « modérer leur optimisme ». Il craint en effet que l'organisation basque ne réagisse par une vague d'attentats aux succès de la police dont elle est victime.
lundi 13 janvier
La France a expulsé, dans la soirée, vers l'Espagne le dirigeant de l'ETA Josu Arkaus Arana, dit « Josu de Mondragon », considéré comme le numéro deux de l'organisation armée basque jusqu'en 1991. Cette décision a été annoncée par un porte-parole du ministère espagnol de l'Intérieur.
jeudi 16 janvier
La police espagnole a mené une vaste opération dans les milieux indépendantistes basques proches de l'ETA. Elle a procédé à une vingtaine d'arrestations. Cette opération a pour objectif d'enrayer la recrudescence de la « guérilla urbaine » au Pays basque. Dans le même temps, dans la soirée, la police française a arrêté le numéro trois de l'ETA, José Luis Urrusolo Sistiaga (39 ans) lors d'un barrage routier à Margueron (Gironde). Pour le secrétaire d'Etat espagnol à l'Intérieur, cette arrestation est « un coup énorme ».
vendredi 17 janvier
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes d’Espagne pour demander la libération de l’homme d’affaires basque Cosme Delclaux et du gardien de prison José Antonio Ortega Lara, tous deux kidnappés par l’ETA (le 11 novembre 1996 pour le premier et le 17 janvier 1996 pour le second).
En France, plusieurs personnes ont été interpellées dans une maison qui servait de planque à Urrusolo Sistiaga près de Miramont de Guyenne (Lot-et-Garonne).
jeudi 30 janvier
Un employé d'un magasin de cycles a été assassiné à Saint-Sébastien.
mardi 4 février
Un juge du Tribunal suprême espagnol a décidé dans la soirée d'écrouer deux dirigeants du parti indépendantiste basque Harri Batasuna, le bras politique de l'ETA, pour collaboration avec une organisation armée. Un mandat d'arrêt a été lancé contre deux autres dirigeants. L'ensemble de la direction collégiale du mouvement (25 personnes) a été citée à comparaître pour avoir fait l'apologie de la lutte armée.
jeudi 6 février
De jeunes membres d'Herri Batasuna ont gravement brûlé l'employée de bureau d'un juge, à Renteria. Ils avaient mis le feu aux locaux avec des cocktails Molotov.
vendredi 7 février
Le porte-parole de Herri Batasuna, Jon Idigoras, a appelé, à parti d'aujourd'hui, à d'importantes manifestations. Mais cette « intifada » basque va encore plus loin. Les séparatistes viennent de menacer plusieurs juges qui, selon eux, ont la main trop dure contre les activistes. Des journalistes sont montrés du doigt pour avoir écrit des articles considérés comme trop complaisants avec le gouvernement central. L'offensive judiciaire contre les séparatistes est, certes, applaudie à Madrid, mais les nationalistes basques modérés (PNV), qui condamnent sans réserve le terrorisme de l'ETA, ne partagent pas ce sentiment. Selon eux, la justice fait le jeu des indépendantistes : ils tirent profit d'une opération de propagande gratuite qui, de surcroît, les présente comme des victimes. D'autre part, un indépendantiste s'est pendu dans sa cellule à l'aide d'une écharpe. José Maria Aranzamendi (41 ans) était en détention préventive depuis deux ans pour « appartenance à organisation armée, attentat et assassinat ». Dans une lettre, il lègue tous ses biens à l'ex-numéro un de l'ETA Antonio Urrutikoetxea, extradé de France en mai 1996 et détenu dans la même prison.
du samedi 8 au dimanche 9 février
Des incidents ont éclaté à Elorrio, la ville natale d'Aranzamendi. Six personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles un membre de Herri Batasuna.
lundi 10 février
Deux attentats attribués à l'ETA se sont produits l'un à Grenade, l'autre à Madrid. Le premier, qui a mis en œuvre l'une des armes favorites de séparatistes - une voiture bourrée d'explosifs - visait leur cible privilégiée : les militaires. La voiture piégée a explosé au passage d'une fourgonnette, pourtant banalisée, appartenant à la base aérienne d'Armilla à deux kilomètres de Grenade). Le véhicule transportait des militaires, mais aussi des employés civils de la base : l'explosion a fait voler les vitres en éclats dans un rayon de 300 mètres au moins. Un des passagers civils, coiffeur à la base, a été tuée sur le coup. Une dizaine d'autres personnes ont été blessées (cinq se trouvent dans un état grave). Le deuxième attentat a eu lieu dans le centre de Madrid. Un magistrat du Tribunal suprême, Rafael Martinez Emperador, qui sortait de son domicile, a été la cible de deux tireurs qui l'ont atteint à la tête. Il est mort peu après son admission à l'hôpital. Dans la matinée, l'un des 25 dirigeants d'Herri Batasuna, Eugenio Aranburu, dont la comparution était prévue dans la journée, s'est pendu dans une maison appartenant à sa famille, au Pays Basque.
mardi 11 février
Un chef d'entreprise a été assassiné par balles dans la matinée dans une rue de Tolosa, au Pays basque espagnol. La victime, Francisco Arratibal avait servi d'intermédiaire lors de l'enlèvement en 1988 de l'industriel Emiliano Revilla par l'ETA. L'organisation séparatiste l'accusait d'avoir gardé une partie de la rançon et avait tenté une première fois de l'abattre il y a neuf mois. Madrid a réaffirmé son refus de négocier avec les terroristes de l'ETA.
jeudi 13 février
Une foule évaluée à 40 000 personnes par la police à manifesté à Grenade contre l'attentat qui y a fait un mort.
lundi 17 février
Un policier dont la voiture avait été piégée a été tué à Bilbao au moment où il sortait de son garage pour se rendre à son travail au tribunal provincial. L'attentat, commis à proximité d'un collège, n'a pas fait d'autre victime. Modesto Rico Pasarin avait 33 ans. Les autorités attribuent cette action à l'ETA, dont les actions terroristes ont coûté la vie à cinq personnes depuis le début de l'année.
mardi 18 février
Un engin explosif a été désamorcé par la police espagnole, dans la matinée, à Madrid, dans une voiture stationnée près d'une école. Le système de mise à feu s'est révélé défaillant.
du mardi 18 au mercredi 19 février
Huit dirigeants d'Herri Batasuna ont été écroués. Ces arrestations portent à 18 le nombre de dirigeants de ce parti incarcérés depuis deux semaines pour « collaboration avec une organisation armée ». La direction du parti est invitée à s'expliquer sur l'utilisation faite d'une vidéo de l'ETA durant la campagne des dernières élections générales.
mardi 25 février
Un Français et un Espagnol ont été interpellés à Hendaye (Pays basque français). Du matériel et des documents ont été saisis. Les deux jeunes appartiendraient à des commandos des « jeunesses ETA » spécialisés dans des actions de « violence urbaine ». Leur seraient notamment imputés des attentats commis à l'automne (septembre-octobre) 1996 contre des véhicules personnels de policiers.
vendredi 28 février
Herri Batasuna annonce une « journée d'agitation et de convulsion sociale », le 7 mars, en Espagne, pour « montrer les dents » au gouvernement qui a incarcéré la quasi-totalité de ses dirigeants (18 sur 25).
vendredi 7 mars
Près de 100 personnes ont été arrêtées lors de la journée de grève générale lancée par Herri Batasuna, au Pays Basque. La plupart l'ont été lors d'échauffourées avec la police.
samedi 8 mars
Jugé au Pays Basque espagnol pour avoir tué deux policiers, Mikel Otegui a été acquitté alors que sa culpabilité ne fait aucun doute. Face au tollé soulevé par ce verdict dans toute l'Espagne, le gouvernement envisage une réforme du jury d'assise pour qu'il ne soit plus soumis aux pressions des indépendantistes.
nuit du samedi 8 au dimanche 9 mars
Plusieurs policiers ont été légèrement blessés à Saint-Sébastien, lors d'affrontements avec des indépendantistes basques. A l'origine des heurts, des jets de cocktails Molotov contre un fourgon des forces de l'ordre.
mardi 11 mars
Un psychologue de 37 ans, employé à la prison de Martultene à Saint-Sébastien, a été assassiné dans la matinée par un commando présumé de l'ETA. L'un des auteurs de l'attentat a été arrêté après un échange de coups de feu avec des policiers. José Maria Aznar et son ministre des Administrations publiques venaient de réaffirmer que le gouvernement ne négociera « sous aucun prétexte ».
jeudi 13 mars
Un membre présumé de l'ETA, Fernando Elejalde, a été hospitalisé d'urgence dans la soirée, deux jours après avoir été arrêté en flagrant délit après un attentat à Saint-Sébastien. Il souffre de « fractures aux quatre premières vertèbres lombaires, d'une perforation du tympan droit et de contusions multiples sur le visage, le tronc et les extrémités », selon les médecins de l'hôpital de Saint-Sébastien. Le ministre de l'Intérieur a demandé l'ouverture d'une enquête, mais il soutient que Elejalde s'est blessé lors de son arrestation. Des responsables de plusieurs partis basques affirment qu'il a été « torturé pratiquement jusqu'à la mort » par la police.
samedi 15 mars
Fernando Elejalde a avoué être l'auteur du meurtre du psychologue il y a quatre jours, et de celui d'un employé d'un magasin de cycles, le 30 janvier à Saint-Sébastien.
lundi 17 mars
Elejalde n'a pas été torturé par la police. C'est ce qu'affirme l'enquête officielle ordonnée après son hospitalisation. Pour les enquêteurs, il s'est blessé en se faisant renverser par une voiture au cours de sa fuite, puis en se battant avec les policiers qui le maîtrisaient.
mardi 25 mars
D'anciens otages de l'ETA continuent à payer rançon plusieurs années après leur libération. C'est ce que révèle le quotidien madrilène El Mundo. Le journal cité notamment l'exemple de Juan Pedro Guzman, ancien dirigeant du club de football de l'Athletic Bilbao, enlevé il y a plus de dix ans par l'ETA et libéré par les forces de sécurité espagnoles. La police a découvert récemment qu'il continuait à être pressuré par les séparatistes.
vendredi 11 avril
Quatre dirigeants membres du bureau national de Herri Batasuna ont été arrêtés à Irun. Les quatre hommes, qui étaient en compagnie d'une cinquantaine de militants, ont été interpellés alors qu'ils venaient de franchir la frontière française, par une vingtaine de policiers cagoulés. Ils avaient donné une conférence de presse à Hendaye. Ils étaient recherchés pour « collaboration avec une bande armée », comme tous les membres de la direction collégiale de leur parti.
samedi 12 avril
L'explosion intempestive d'un détonateur a permis à la police de découvrir une cache de l'ETA dans un appartement du nord de Madrid. Ses occupants, quatre hommes, ont eu le temps de prendre la fuite. Parmi eux, deux femmes et deux mercenaires allemands, Renate Heke Schubbert et Fritz Gary Siemund, liés à des groupes d'extrême gauche. Mais, dans leur précipitation, ils ont abandonné des fusils d'assaut lance-grenades, près de 100 kilos d'explosif et des documents.
dimanche 13 avril
Deux membres de la police criminelle allemande (BKA) sont arrivés en Espagne pour collaborer avec leurs collègues espagnols à la recherche de quatre « ettarras » repérés la veille.
lundi 14 avril
Le Tribunal suprême a examiné un recours présenté par les 22 dirigeants de HB contre leur incarcération. Le juge a finalement réduit la caution de mise en liberté de 18 des 22 membres de la direction indépendantiste basque.
mardi 22 avril
L'ETA a appelé à une « journée de lutte » pour le jour anniversaire de sa proposition « d'alternative démocratique ». Dans le communiqué des séparatistes basques, chacun est appelé à « mener la lutte comme il le peut ».
dimanche 27 avril
Soixante ans après le bombardement par l'aviation nazie de la ville basque espagnole de Guernica, l'Allemagne a reconnu « l'implication coupable de pilotes allemands ». Dans une déclaration lue à Guernica lors de la commémoration du bombardement et rendue publique à Bonn, le président allemand Roman Herzog s'est adressé aux victimes, aux survivants, à leurs familles.
lundi 28 avril
Attentat de l’organisation basque Iparretarrak contre l’immeuble des douanes à Saint-Jean-Pied-de-Port.
samedi 3 mai
Un garde civil a été tué par l’ETA.
lundi 5 mai
Une défaillance du dispositif de sécurité a permis l'entrée d'activistes présumés de l'ETA dans une base militaire de Vitoria où s'est produit un attentat à l'explosif. En milieu de matinée, un paquet piégé a explosé près des logements des officiers, sans faire de victime, mais provoquant d'importants dégâts matériels.
vendredi 23 mai
La Cour d'assise spéciale de Paris, composée de 7 magistrats professionnels, a condamné Jean-Noël Garispe, militant d'Iparretarrak, à 8 ans de prison. Il était accusé de cinq attentats ou tentatives d'attentat sans victimes, en 1991 et 1994.
lundi 26 mai
Ouverture devant la Cour d'assise spéciale de Paris du procès de six Français, presque tous nés au Pays basque. Ils ont à répondre du terrible bilan meurtrier du « commando itinérant », un groupe armé rattaché à l'ETA-militaire : plus de 20 attentats commis de 1978 à 1989 en Espagne et ayant entraîné la mort de 38 personnes. Par ailleurs, la onzième chambre du Tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement dans le procès des 19 militants basques et bretons qui avaient comparu fin mars. 2 militants de l'ETA, Pedro Picabea-Ugalde (42 ans) et Jose-Xavier Arizcuren-Ruiz (39 ans) ont été condamnés à 10 ans de prison pour participation à une association de malfaiteurs. Un mandat d'arrêt a été ordonné contre le second en fuite, soupçonné d'être l'instigateur de l'attentat avorté contre le roi d'Espagne, en août 1995, à Palma de Majorque. Des peines de 4 à 6 ans de prison ont été prononcées contre 6 autres militants basques, assorties d'une interdiction de séjour de 5 ans dans l'ouest de la France. Les 7 sympathisants bretons poursuivis pour avoir logé des militants de l'ETA écopent, pour leur part, de peines de 1 à 2 ans de prison avec sursis. Quatre prévenus basques ont été relaxés.
mercredi 28 mai
Les autorités espagnoles ont officiellement refusé de « prêter » à la Cour d'assises spécialement constituée de Paris deux détenus réclamés comme témoins par la défense dans le procès des six Basques jugées depuis deux jours. L'Espagne refuse d'envoyer en France Henri Parot « pour des raisons de santé ». Purgeant en Espagne une peine de 5 145 ans de prison pour les mêmes faits reprochés aux accusés de Paris, c'est lui qui, par ses aveux, a permis l'arrestation des six hommes. Madrid refuse également de « prêter » Luis Roldan, ancien directeur de la Garde civile, car il doit être prochainement jugé en Espagne pour corruption.
nuit du mercredi 28 au jeudi 29 mai
Un attentat a été commis contre le restaurant McDonald's de Saint-Jean-de-Luz. Cet acte est revendiqué par Iparretarrak qui dénonce dans un communiqué « le mépris de la classe politique ».
vendredi 30 mai
Des milliers d'Espagnols ont manifesté dans tout le pays pour exiger la libération de deux otages enlevés par les indépendantistes basques, l'un il y a presque deux ans, l'autre depuis plus de six mois. Depuis décembre 1970, l'ETA a enlevé 76 personnes et assassiné six de ses otages.
vendredi 6 juin
Selon la radio madrilène Cadena Ser, l'ETA a menacé en mars d'assassiner l'avocat Cosme Delclaux, retenu en otage depuis plus de 200 jours, si sa famille ne versait pas une rançon. Deux enveloppes, dont une première de 250 millions de pesetas (13 millions de francs), ont été versées aux ravisseurs. Sans résultat pour l'instant. Un autre otage, José Antonio Ortega Cara, est aux mains de l'ETA depuis plus de 500 jours.
mardi 17 juin
Devant la cour d'assises spéciale de Paris, l'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Jean Parot, Jacques Esnal et Frédéric Haramboure, trois des six accusés d'une vingtaine d'attentats commis en France par un commando de l'ETA.
jeudi 19 juin
Au terme de 19 journées de débats et 5 heures de délibéré, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné dans la soirée les 6 Français basques membres du commando de l'ETA, coupable de 21 attentats (38 morts et 100 blessés) de 1978 à 1989. Elle a prononcé la réclusion criminelle à perpétuité contre Esnal, Haramboure et Parot, en assortissant cette condamnation d'une période de sûreté de 18 ans pour les deux premiers. Deux des autres membres ont écopé de 10 ans de prison et le dernier de 6 ans.
jeudi 26 juin
Le parti indépendantiste Herri Batasuna a annoncé le lancement d'une « campagne de mobilisations et de protestations contre le procès de ses 23 dirigeants qui doit s'ouvrir en octobre ». HB ne fournit aucun détail sur la campagne annoncée, sinon qu'elle se déroulera « pendant tout l'été », jusqu'à l'ouverture du procès.
nuit du lundi 30 juin au mardi 1er juillet
Deux otages détenus par l'ETA ont été libérés. L'un, l'avocat Cosme Delclaux, après paiement d'une rançon (près de 70 millions de francs), il a été retrouvé attaché à un arbre en pleine campagne, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Bilbao ; l'autre, le gardien de prison Antonio Ortega Lara (détenu depuis 532 jours), grâce à une opération de la Garde civile rendue possible par l'arrestation d'un membre important de l'organisation indépendantiste, « Isuntza », en novembre 1996 près de Bordeaux. L'opération qui a conduit à sa libération, dans un hangar industriel de Mondragon (Guipuzcoa), a également permis l'arrestation de quatre personnes considérées comme ses ravisseurs.
dimanche 6 juillet
Les indépendantistes basques ont fait savoir, par le biais d'une interview publiée dans le quotidien Egin, que l’ETA continuerait à s'attaquer aux gardiens de prison « tant que les droits des prisonniers basques continueront à être bafoués », c'est-à-dire tant qu'ils resteront dispersés dans toutes les prisons espagnoles. Cette entretien a été enregistré avant la libération du 1er juillet. L'ETA assure par ailleurs que les tentatives d'attentat contre José Maria Aznar, l'actuel chef du gouvernement espagnol, et contre le roi Juan Carlos, en 1995, constituent « une preuve de la capacité de l'ETA à conditionner de façon déterminante la stabilité du pays ». Cela se poursuivra « tant que durera le conflit » entre l'organisation séparatiste et Madrid.
jeudi 10 juillet
L'ETA a enlevé un conseiller municipal de la localité d'Ermua, en Biscaye. Miguel Angel Blanco Garrido, vingt-huit ans, est membre du Parti populaire du Premier ministre Aznar. Dans un appel téléphonique au journal basque Egin, l'ETA a revendiqué l'enlèvement et menacé de tuer son otage avant le 12 juillet, 16 heures, si le gouvernement de prend pas l'engagement de regrouper les prisonniers basques dans une même prison. 600 détenus, membres ou sympathisants de l'ETA, sont actuellement dispersés dans tout le pays.
vendredi 11 juillet
L'Espagne toute entière est mobilisée pour faire face au nouveau défi lancé par l'ETA. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes du pays pour demander la libération du jeune conseiller municipal enlevé la veille. De son côté, Herri Batasuna a aussi appelé à manifester dans les capitales des trois provinces basques ainsi qu'à Pampelune, mais pour soutenir les droits des prisonniers basques.
samedi 12 juillet
Les manifestations en masse (des centaines de milliers de personnes ont défilé dans les principales du villes du pays ; à Bilbao, une manifestation conduite par le Premier ministre Aznar a rassemblé 500 000 personnes) n'ont pas suffi : le corps inanimé de Miguel Angel Blanco Garrido a été retrouvée vers 17 h 15, à Lasarte, à 5 kilomètres au sud de Saint-Sébastien, le long d'une voie de chemin de fer, avec deux balles dans la tête. Dans un état désespéré, les médecins n'avaient pratiquement plus d'espoir de le sauver. La colère a éclaté contre l'ETA et Herri Batasuna, son aile politique. Dans la soirée, des inconnus ont mis le feu à la permanence de HB à Ermua, la ville de Miguel Angel Blanco. A l'exception de HB, la totalité de l'éventail politique espagnol a condamné avec la plus grande virulence l'action de l'ETA. Y compris certains militants indépendantistes. Herri Batasuna n'a rassemblé que 10 000 personnes dans tout le Pays basque pour défendre la cause des prisonniers de l'ETA.
dimanche 13 juillet
Miguel Angel Blanco est décédé dans la matinée. De nombreux affrontements ont eu lieu entre pros et adversaires de l'ETA au Pays basque. 18 personnes ont été blessées lors d'accrochages à Pampelune.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 juillet
Deux locaux de Herri Batasuna à Bilbao ont été attaqués.
lundi 14 juillet
L'émotion qui domine l'Espagne depuis deux jours a culminé avec les funérailles de Miguel Angel Blanco. Des moments de silence (une heure au Pays basque) ont été observés en l'honneur du jeune homme. A Ermua, à l'arrivée du cercueil, des cris de colère, repris en chœur par la foule, ont accompagné la montée du cercueil vers le cimetière : « Assassins, Assassins ! » ou encore « ETA, tu dois payer ! ». Loin de retomber, la mobilisation populaire devait continuer dans la soirée avec des manifestations dans toutes les grandes villes. Selon la police, de un à deux millions de personnes sont descendues dans les rues de Madrid. Et plus de 700 000 ont défilé dans le centre de Barcelone, avec à leur tête, Jordi Pujol, le président du Gouvernement autonome de Catalogne.
mardi 15 juillet
Comme les jours précédents, des incidents ont éclaté, dans les trois provinces de la région autonome basque, entre manifestants et militants de Herri Batasuna. A Bilbao, quatre membres de HB qui venaient de provoquer la foule ont évité le lynchage grâce à l'intervention de l'Ertzaintza, la police basque. Cette même police, le plus fort symbole de l'autonomie au sein de l'Etat espagnol, qui est régulièrement la cible de l'ETA. Refusant toujours de condamner l'assassinat, HB a, au contraire, accusé José Maria Aznar d'être responsable de la mort de Miguel Angel, parce qu'il avait refusé de céder aux exigences de l'ETA. Des voix pressent maintenant le gouvernement Aznar de dissoudre HB.
jeudi 17 juillet
L'explosion accidentelle d'une grenade a permis à la police de découvrir un appartement utilisé par l'ETA, dans un petit immeuble de Durango, en Biscaye. La cache contenait 40 kilos d'explosifs et des bombes-ventouse, qui se placent sous les voitures. Quatre hommes qui se sont enfuis en voiture, juste après l'explosion, sont activement recherchés. La police pense que deux d'entre eux pourraient être impliqués dans l'assassinat de Miguel Angel Blanco. Durango n'est distant que d'une vingtaine de kilomètres d'Ermua.
vendredi 18 juillet
Trois anciens activistes de l'ETA ont condamné l'organisation terroriste basque et son soutien politique, Herri Batasuna, après l'assassinat de Miguel Angel Blanco. Parmi eux, se trouvait Juan Gamboa, qui a servi 15 ans l'ETA et est responsable de la mort de 29 personnes. Par ailleurs, évoquant le risque « d'incidents graves », le Tribunal supérieur de Justice du Pays basque a confirmé l'interdiction de la manifestation de Herri Batasuna, prévue le 19 juillet à Saint-Sébastien, en faveur du regroupement des prisonniers basques.
du samedi 19 au dimanche 20 juillet
De nombreuses voix se sont élevées pour exhorter l'ETA à suivre l'exemple de l'IRA en Irlande, en décrétant un cessez-le-feu. Mais le ministre de l'Intérieur, Jaime Mayor Oreja, doute d'une telle évolution.
dimanche 20 juillet
Un neuvième détenu de l'ETA, condamné à 35 ans de prison, a dénoncé l'assassinat de Miguel Angel Blanco.
lundi 21 juillet
A Madrid, l’Audience nationale a condamné à 109 ans de prison les trois membres de l’ETA qui avaient comploté un attentat contre le roi Juan Carlos.
L'ETA a pris la police comme cible, en lançant deux grenades contre une caserne d'Oviedo (Asturies), blessant légèrement une passante.
mercredi 23 juillet
L'ETA a revendiqué l'assassinat de Miguel Angel Blanco : « la tête bien haute »...
jeudi 24 juillet
Le ministère de l'Intérieur basque a autorisé une manifestation, le 27 juillet, à Saint-Sébastien, organisée par Herri Batasuna.
dimanche 27 juillet
Entre 20 000 et 30 000 nationalistes basques radicaux ont manifesté à Saint-Sébastien, avec drapeaux et calicots, aux cris de « Vive l'ETA militaire ! », « Libérez le Pays basque ». D'abord interdite, la marche des indépendantistes pour une « issue politique » s'est déroulée dans une certaine indifférence de la population. Dans le cortège, les membres de la direction d'HB précèdent les proches et les amis des prisonniers portant une pancarte sur laquelle sont imprimés un nom et un portrait.
lundi 28 juillet
Ouverture à Paris du jugement de deux membres (Didier Aguerre, 21 ans, et Jean Erdozaincy-Etchart, 23 ans) du mouvement de jeunesse basque Gazteriak, officiellement dissous, soupçonné d'être le relais de l'ETA en France. Ils comparaissent pour avoir attaqué la gendarmerie d'Irissary (Pyrénées-Atlantiques) en septembre 1996, et « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Ils encourent 10 ans de prison. De son côté, José Maria Aznar rejette toute idée de négociation avec HB ou l'ETA.
mercredi 30 juillet
La police espagnole affirme qu'un commando de l'ETA préparait une vague d'attentats contre plusieurs sites touristiques de Catalogne. Selon des documents saisis dans un appartement de Durango (Pays basque), abandonné par le commando après l'explosion accidentelle d'une grenade, les cibles étaient des aéroports, des parcs d'attractions et des clubs nautiques.
samedi 9 août
Réfugiés depuis huit ans en République dominicaine, trois dirigeants « historiques » - Eugenio Etxebeste, Ignacio Aracama Mendia et Jose Maria Gantxegi Arritu - de l'ETA ont été expulsés vers l'Espagne et immédiatement arrêtés. En visite l'an dernier à Saint-Domingue, le Premier ministre espagnol José Maria Aznar avait exigé la « remise » des trois séparatistes qui sont soupçonnés de plusieurs assassinats. Ils sont aussi connus comme les « négociateurs » de l'ETA depuis qu'ils avaient participé à des pourparlers - infructueux - avec le gouvernement espagnol, en Algérie, dans les années 1980. Selon la presse espagnole, ce triple coup de filet est une nouvelle preuve du refus des autorités de négocier avec l'ETA. Le Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir à Bilbao, s'inquiète lui de « la stratégie du gouvernement espagnol de fermer toute voie autre que la solution policière ».
samedi 16 août
Le conseil général de Biscaye, au Pays basque, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur des mauvais traitements qui auraient été infligés dans un camp de vacances à des enfants de neuf à onze ans parce qu'ils ne parlaient pas le basque. Des faits d'une « gravité inhabituelle », révélés par les dépôts de plaintes de trois familles.
samedi 23 août
Un membre de l'ETA, Juan Vicente Jaureguizuria Uria (42 ans) a été expulsé de France vers l'Espagne, au poste-frontière de la Junquera (nord-est). C'est la première expulsion d'un militant de l'ETA depuis l'arrivée au pouvoir en France des socialistes. Juan Vicente Jaureguizuria Uria a été expulsé après avoir purgé une peine de six ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Le ministre espagnol de l'Intérieur, Jaime Mayor Rojera, s'est réjoui de cette expulsion qui prouve, selon lui, que la collaboration franco-espagnole « avance ».
vendredi 5 septembre
Dans la soirée, un policier a été victime d'un attentat attribué à l'ETA, à Basauri, près de Bilbao. Sa voiture a explosé lorsqu'il l'a mise en marche. Il est mort quelques minutes après son admission à l'hôpital.
samedi 6 septembre
Près de 5 000 personnes ont participé à une marche silencieuse dans Basauri pour condamner l'ETA.
lundi 8 septembre
Afin de parer à d'éventuelles actions de l'ETA, les forces de l'ordre ont été placées en état d'alerte absolue. Les autorités craignent notamment une recrudescence de la violence à l'approche de l'ouverture du procès de 23 membres de la direction de Herri Batasuna, le 6 octobre à Madrid, pour « collaboration avec une organisation armée ». Par ailleurs, plus d'un millier de personnes ont manifesté, dans la soirée, sur la place centrale de Madrid, pour protester contre l'assassinat d'un policier, trois jours auparavant, victime d'un attentat attribué à l'ETA. Parmi les slogans lancés par la foule : « Basques oui, ETA non ! » et « Nous ne tue pas ».
mercredi 10 septembre
30 millions de pesetas (12 millions de francs) ont été récoltés pour le Fonds Miguel Angel Blanco, du nom du jeune conseiller municipal assassiné le 12 juillet par les séparatistes basques. Il d'agit du produit de la vente des billets d'un concert pour la paix et la liberté organisé dans la soirée aux arènes de Madrid. Le Fonds est destiné à la lutte contre le terrorisme et à la défense de la paix.
lundi 22 septembre
Le Parti national basque (PNV, 5 députés) rompt son alliance parlementaire avec le gouvernement Aznar. Il sanctionne ainsi le refus de Madrid de suivre certaines de ses propositions sur la politique budgétaire et la lutte antiterroriste.
nuit du mardi 23 au mercredi 24 septembre
Deux morts, un garde civil blessé : c'est le bilan des coups de feu tirés au centre de Bilbao. La fusillade a éclaté lors d'un banal contrôle d'identité. Selon, la police, les deux suspects invités à présenter leurs papiers ont ouvert le feu et tenté de s'enfuir. Les forces de l'ordre ont répliqué. Les deux morts sont des membres présumés de l'ETA. L'un d'entre eux était soupçonné d'avoir participé au meurtre d'un policier au printemps dernier.
mercredi 24 septembre
Douze personnes ont été arrêtées dans la mouvance nationaliste basque, à la suite de la fusillade de la veille.
samedi 4 octobre
Plusieurs milliers de sympathisants de Herri Batasuna ont manifesté à Bilbao, Saint-Sébastien, Vitoria et Pampelune contre le procès de Madrid.
Dans la cathédrale de Barcelone, l'infante Cristina a épousé le handballeur basque Inaki Urdangarin (29 ans).
lundi 6 octobre
Le procès des 23 membres de la direction de Herri Batasuna (HB) s'est ouvert dans la matinée à Madrid devant la plus haute juridiction espagnole, mais les avocats de la défense ont déposé un recours contre le président du Tribunal suprême, en raison de ses liens avec le gouvernement. Après plusieurs heures de délibération, les juges ont estimé que ce recours est sans fondement. Le procès se poursuivra donc, mais on ignore à quelle date.
mardi 7 octobre
La ville basque espagnole de Saint-Sébastien accueille les championnats du monde de cyclisme sur route.
mercredi 8 octobre
Le procès des 23 membres de la direction de HB reprendra le 13 octobre à Madrid.
samedi 11 octobre
Trois gardes civils ont été blessés par l'explosion d'une voiture piégée à Saint-Sébastien. Par ailleurs, plusieurs milliers de Basques ont manifesté à Bilbao contre le procès de Madrid.
dimanche 12 octobre
Clôture des championnats du monde de cyclisme sur route organisés dans la ville basque espagnole de Saint-Sébastien. Au tableau des médailles, la France est la meilleure nation avec quatre médailles, dont trois en or, devant l’Italie (trois médailles d’or) et l’Allemagne et la Russie (trois médailles, dont une en or). L’Espagne est neuvième avec une médaille d’argent et une de bronze.
lundi 13 octobre
Un membre de la police autonome basque a été grièvement blessé, à Bilbao. Il venait de surprendre trois hommes déguisés en jardiniers déposant des pots de fleurs dissimulant 12 grenades antichars face au musée Guggenheim qui doit être inaugurée par le roi d'Espagne le 18 octobre. L'un des hommes a été arrêté, un autre a blessé en s'enfuyant le policier, qui est dans un état critique.
mardi 14 octobre
Le procès des 23 dirigeants de HB a de nouveau été suspendu. Il devrait reprendre le 20 octobre. Cette fois, la défense exige l'annulation d'une partie de l'instruction et le transfert des audiences au Pays Basque.
jeudi 16 octobre
A Madrid, le juge chargé de l'affaires groupes antiterroristes de libération (GAL), qui faisaient la chasse aux militants de l'ETA, réclamera 23 ans de prison contre les deux principaux accusés, l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, Jose Barrionuevo, et l'ancien chef des services de sécurité du ministère de l'Intérieur, Rafael Vera.
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants (250 000 selon la police) ont protesté, dans la soirée, dans les rues de Bilbao après la mort d'un agent de la police autonome basque mortellement blessé le 13 octobre par l'ETA.
jeudi 23 octobre
Les deux principaux partis nationalistes modérés basques ont décidé d'oublier leurs divergences pour amorcer un dialogue. Le Parti nationaliste basque (PNV, au pouvoir) et Eusko Alkartasuna n'ont pourtant pas l'intention de négocier un accord à un an des élections régionales.
lundi 3 novembre
Un colis piégé a explosé à Guenes, près de Bilbao, sans faire de victime, au domicile de son destinataire : Mme Rosa Diez, ministre du Commerce et du Tourisme du gouvernement autonome basque. Mme Diez se trouvait alors en voyage en Allemagne et c'est son mari qui a ouvert le paquet. La police soupçonne l'ETA.
mercredi 5 novembre
La majorité des partis politiques espagnols, à gauche comme à droite, se sont offusqués d'une déclaration de l'évêque de Saint-Sébastien, proposant d'ouvrir des discussions avec l'ETA sans même attendre que l'organisation basque décrète une trêve.
jeudi 6 novembre
La police française a procédé à l'arrestation de trois membres de l'ETA dans la ville de La Rochelle. Selon une source proche de l'enquête, ces trois hommes étaient en train « de remonter un appareil logistique en provenance de Bretagne ».
lundi 10 novembre
La coopération franco-espagnole contre les séparatistes de l'ETA tourne à plein régime. Quatre nouvelles arrestations ont eu lieu dans la matinée à Orléans. Deux d'entre eux, au moins, seraient directement impliqués dans des assassinats perpétrés en 1994 et 1996, dont celui contre le président du Tribunal constitutionnel. Le « commando Madrid », dont deux d'entre eux font partie, est également soupçonné d'être l'auteur de la tentative d'assassinat qui avait José Maria Aznar en avril 1995.
mardi 11 novembre
Le Tribunal suprême espagnol a mis en délibéré son jugement contre vingt-trois dirigeants de Herri Batasuna.
mercredi 12 novembre
La 13e chambre du Tribunal de Paris a condamné deux militants présumés de l'ETA (Carlos Almorza-Arrieta, 38 ans, et Jose-Maria Dorronsorro-Malasechedarria, 42 ans, arrêtés en août 1993) à 10 ans de prison (le maximum de la peine encourue) pour associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Le premier était le « percepteur de l'impôt révolutionnaire », le second un haut responsable de l'organisation. Trois autres prévenus, actuellement en fuite, ont été condamnés à 5 ans de prison. Par ailleurs, la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris a autorisé le gouvernement français à extrader vers l'Espagne un militant présumé de l'ETA, Jose Urusolo-Sistiaga, auquel la justice espagnole reproche des actes criminels. Il aurait participé à quatre attentats dont celui qui a coûté la vie au directeur de la plus importante banque privée espagnole, Ricardo Tejero-Magro (février 1995).
jeudi 20 novembre
Quelques heures avant une réunion à Madrid entre le ministre de l'Intérieur et des représentants des partis basques modérés pour discuter de la situation des détenus basques, l'ETA a décidé une « trêve partielle ». En échange, elle demande le regroupement au Pays basque de ses membres en prison (529, dont 68 en France).
dimanche 23 novembre
Le ministre espagnol de l'Intérieur s'est déclaré prêt à rapprocher du Pays basque des détenus de l'ETA actuellement emprisonnés aux Baléares ou aux Canaries. Cet assouplissement des conditions de détention pourrait « se matérialiser dans les dix prochains jours ».
mercredi 26 novembre
Trois Basques et une Française ont été appréhendés, à l'aube, à Plunuzet, dans les Côtes-d'Armor (Bretagne). Parmi eux, deux membres de l'ETA, Xavier Gallaga Ruiz qui, à 37 ans, est soupçonné d'appartenir au sanguinaire « commando Madrid », et Azier Ormazabal Liceaga, armés et munis de faux papiers. Par ailleurs, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris s'est déclaré favorable à l'extradition d'un ex-membre présumé du comité exécutif de l'ETA, Julian Achurra Egulora (38 ans), dit « Pototo », recherché en Espagne pour assassinats, tentatives d'assassinat et association de malfaiteurs.
jeudi 27 novembre
La justice espagnole a décidé de demander l'extradition d'Asier Ormazabal Liceaga, soupçonné de complicité dans l'assassinat d'un policier à Bilbao en 1995. Par ailleurs, la Garde civile a perquisitionné, à Irun, au domicile d'Iratze Sorzabal Diaz, la femme basque arrêtée elle aussi à Pluzunet.
vendredi 28 novembre
Cinq membres présumés de l'ETA ont été arrêtés dans plusieurs localités du Pays basque.
dimanche 30 novembre
Deux succursales de banques ont été incendiées, dans la matinée, à Ormaiztegi, par un groupe d'individus masqués. Le feu a ravagé les appartements situés au-dessus des locaux visés par des cocktails Molotov et plusieurs familles ont dû être relogées.
lundi 1er décembre
Les 23 membres de la direction collégiale de Herri Batasuna, la vitrine légale de l'ETA, ont été condamnés à 7 ans de prison et à 22 000 francs d'amende. Le Tribunal suprême a retenu l'accusation de « collaboration avec une organisation armée », pour laquelle les parties civiles réclamaient 22 ans de prison et le parquet 8 ans. Avant de pouvoir bénéficier d'une remise de peine, les accusés passeront au moins quatre ans en prison. Les moins acharnés de leurs adversaires voient dans cette mesure « un pas en arrière dans la pacification du Pays basque » où Herri Batasuna a appelé, dans la soirée, à une grève générale de protestation le 15 décembre.
mercredi 3 décembre
Herri Batasuna appelle les Basques à manifester le 6 décembre contre la Constitution espagnole.
vendredi 5 décembre
Alors que les premiers dirigeants condamnés de HB entraient en cellule dans la matinée, le garde du corps d'un conseiller municipal conservateur de San Sebastian a été grièvement blessé par balle.
samedi 6 décembre
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Saint-Sébastien pour condamner l'emprisonnement des 23 dirigeants de HB, à l'appel du mouvement de jeunesse indépendantiste Jarrai (« continuer »). Des incidents avec la police ont eu lieu dans plusieurs villes du Pays basque, avec destructions et barricades. Deux personnes ont été blessées dans la soirée à Saint-Sébastien. Une permanence du Parti socialiste et trois succursales de banque ont été incendiées à Bilbao, Azpeitia et Saint-Sébastien. Pourtant, 37 % des Basques approuvent la décision du Tribunal suprême espagnol ; 21,5 % la jugent excessive.
lundi 8 décembre
Le gouvernement espagnol a voulu montrer sa bonne volonté aux partis nationalistes basques en décidant de rapprocher du Pays basque 15 détenus de l'ETA.
jeudi 11 décembre
Un conseiller municipal de Renteria, Jose Luis Caso, a été assassiné d'une balle dans la tête, dans la soirée, dans un café où il dînait à Irun.
vendredi 12 décembre
De nombreuses organisations ont appelé à manifester contre le terrorisme basque. Le chef du gouvernement espagnol demande « une forte démonstration d'union et de solidarité de tous », le 13 décembre, à Saint-Sébastien.
samedi 13 décembre
Entre 50 000 et 100 000 manifestants ont défilé, dans l'après-midi, dans le calme dans les rues de Saint-Sébastien. En tête du cortège, des dirigeants politiques, accompagnés du vice-président du gouvernement espagnol Francisco Alvarez Cascos. HB a annoncé, de son côté, le report au 27 décembre d'une manifestation prévue également ce jour à Bilbao pour protester contre la récente condamnation à la prison de ses 23 dirigeants.
vendredi 26 décembre
La France n'est vraiment plus un refuge pour les indépendantistes basques. Sur 88 militants présumés de l'ETA arrêtés en 1997, 50 l'ont été sur le sol français et 35 en Espagne, indique un rapport du ministère espagnol de l'Intérieur. Les attentats attribués à l'ETA ont fait 13 morts depuis le 1er janvier, contre 5 en 1996.
Match amical de football non officiel : au stade de San Mamés, à Bilbao, l’équipe du Pays basque a battu la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) trois buts à un.
samedi 27 décembre
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la soirée, sans incident, à Bilbao. Les participants, à l'appel de HB, protestaient contre l'incarcération des 23 dirigeants de HB. Les marcheurs brandissaient des drapeaux et des pancartes sur lesquelles figurait le slogan : « Une solution démocratique maintenant, nous avons besoin de paix ». De leur côté, les avocats de HB ont déposé un recours contre la condamnation à 7 ans de prison pour « collaboration avec bande armée ». S'il était accepté, ce recours pourrait se traduire par leur libération.
mardi 30 décembre
L'Allemagne vient de verser le premier des 3 millions de marks (10 millions de francs) que, dans un geste de réconciliation, elle a décidé de donner à la ville martyre de Guernica, détruite en avril 1937 par la « Légion Condor » (2 000 morts). L'argent va aider à construire un complexe sportif.
1998
nuit du lundi 5 au mardi 6 janvier
Des groupes de jeunes ont opéré une série d'attaques au Pays basque : cocktails Molotov lancés contre un commissariat de la police autonome basque à Basauri et contre la voiture d'un policier à Ordizia, mairie et tribunal incendiés à Legazpia, et transformateur électrique mis hors service par un incendie dans la région de Billabona (5 500 foyers privés d'électricité pendant deux heures).
mercredi 7 janvier
Un magasin appartenant à un conseiller municipal PP de Santurce, près de Bilbao, a été incendié à l'aide de cocktails Molotov.
vendredi 9 janvier
Vers 8 heures, un conseiller municipal PP de la localité de Zarauz qui s'apprêtait à se rendre à son travail a eu les deux jambes sectionnées par l'explosion de sa voiture, piégée par l'ETA. José Ignacio Iruretagoyena (34 ans) est mort une heure plus tard. Le leader du PP au Pays basque, Carlos Iturgaiz, dont deux membres sont tombés sous les balles de l'organisation terroriste l'an passé, a réclamé une protection policière renforcée pour ses élus, expliquant qu'ils sont devenus « un objectif direct de ces assassins ». Ce premier attentat meurtrier de l'année porte à 764 le nombre des victimes de l'ETA depuis la date de son premier attentat mortel, en 1968. L'association pacifiste Gesto por la Paz a convoqué 162 rassemblements silencieux pour le 10 janvier.
samedi 10 janvier
Près de 25 000 personnes ont manifesté en silence dans la soirée dans toute l'Espagne contre la violence de l'organisation séparatiste basque ETA. Ils étaient surtout nombreux à Zarauz, où a été inhumé l'élu conservateur tué. Les plus hauts responsables régionaux du Pays basque étaient présents comme les membres du gouvernement, à l'exception de leur chef, Aznar.
nuit du samedi 10 au dimanche 11 janvier
Une patrouille de la police basque a été attaquée à coups de cocktails Molotov par une trentaine de jeunes cagoulés, dans le village de Guernica. Un policier a été blessé.
dimanche 11 janvier
« L'ETA est un bourreau qui s'est changé en ce qu'elle voulait combattre lors de sa création », a commenté Eduardo Uriarte, qui n'est autre que le fondateur de l'ETA, dans une interview au quotidien catalan la Vanguardia. « L'ETA dit qu'elle est née pour défendre les Basques et elle se retrouve opposée aux citoyens basques ».
jeudi 15 janvier
Dans la matinée, des artificiers de la police basque ont désamorcé une bombe placée devant la porte d'un bureau de la Sécurité sociale à Saint-Sébastien. Un correspondant anonyme se réclamant de l'ETA avait téléphoné quelques instants auparavant à une association pour annoncer l'explosion de l'engin.
mercredi 21 janvier
Une demi-douzaine de jeunes gens cagoulés ont fait descendre les 30 passagers d'un wagon de train régional en gare d'Alegia (Guipuzcoa), avant d'y mettre le feu. Les autorités attribuent cet attentat à la mouvance indépendantiste qui soutient l'ETA en menant, depuis plus d'un an, des opérations de violence urbaine.
dimanche 25 janvier
Dans une lettre publiée dans un journal madrilène, un ancien cadre de l'ETA se montre favorable à une « trêve définitive » car « la lutte armée est devenue un obstacle ».
nuit du lundi 26 au mardi 27 janvier
Onze militants présumés de l'ETA ont été arrêtés par la police dans la province de Biscaye et à Teruel. Elles appartiendraient à un groupe fournissant des informations à un commando de l'ETA en vue de préparer des attentats. Ces arrestations font suite à l'analyse de documents découverts dans une cache de l'ETA, à Bilbao, en décembre.
nuit du jeudi 29 au vendredi 30 janvier
Le deuxième adjoint au maire de Séville (membre du Parti populaire) Alberto Jimenez Becceril et son épouse Ascension ont été tués vers 1 h 30 d’un coup de feu dans la nuque, près de la cathédrale de Séville, alors qu'ils rentraient d'un dîner. La police soupçonne l’ETA. Il s'agit du premier attentat mortel commis contre un élu conservateur hors du Pays basque.
vendredi 30 janvier
Des manifestations spontanées ont eu lieu dans tout le pays dans les heures qui ont suivi l'attentat : plusieurs milliers de personnes devant la mairie de Séville. Une journée de deuil a été décrétée à Madrid.
samedi 31 janvier
De 350 000 à 500 000 personnes ont manifesté dans la soirée à Séville pour protester contre l'attentat qui a coûté la vie à un adjoint au maire conservateur de la capitale andalouse et à son épouse, enterrés le matin même. Le cortège était conduit par le second vice-président du gouvernement, Rodrigo Rato, et plusieurs ministres. Près de 100 000 personnes ont également manifesté pour la paix à Bilbao. 20 000 autres à Huelva. Des manifestations moins imposantes, mais tout aussi solidaires, ont eu lieu un peu partout en Espagne.
vendredi 13 février
300 intellectuels, artistes et personnalités publiques espagnols ont signé le Manifeste pour la démocratie en Euskadi, dans lequel ils refusent toute forme de négociation avec l’ETA.
samedi 14 février
Deux agences bancaires espagnoles ont été la cible d'attaques au cocktail Molotov à Legazpia et Mondragon, cette dernière ayant été presque entièrement détruite par l'incendie qui a suivi. A Getxo, près de Bilbao, c'est un local de la sécurité sociale qui a été visé.
nuit du samedi 14 au dimanche 15 février
La banque Courtois à Bayonne et le Crédit Lyonnais à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) ont été attaquées au cocktail Molotov.
dimanche 15 février
Herri Batasuna a remplacé ses 23 dirigeants emprisonnés. Une direction collégiale en apparence plus modérée, ce qui ne serait qu'une façade trompeuse, estime le pouvoir à Madrid.
Dans la matinée, quatre grenades antichars ont été lancées contre une caserne de la Garde civile à Onate.
jeudi 19 février
Un membre historique de l'ETA, Jose Luis Ansola Larranaga, allias « Pello el Viejo », a été arrêté au poste frontalier d'Hendaye en compagnie d'une militante présumée de l'organisation basque espagnole armée, Trinidad Martin. Tous les deux, placés en garde à vue, sont entendus sur la régularité de leur séjour en France. José Luis Ansola Larranaga a été condamné en mars 1997 par la Cour d'appel de Paris à deux ans de prison avec sursis dans le cadre de l'affaire des hébergements de membres de l'ETA en Bretagne. Il est interdit de séjour dans seize départements méridionaux et de Bretagne.
samedi 21 février
Une bombe de forte puissance a explosé, dans la soirée, sans faire de blessé, au passage d'un TGV français à Irun. L'explosion s'est produite à 21 h 40 à 500 mètres de la gare. Tous les passagers étaient descendus à Irun et le train se dirigeait à vide vers Hendaye. La police espagnole soupçonne un commando de l'ETA.
jeudi 26 février
Jesus Garcia Coroporales (37 ans) a été extradé de France vers l'Espagne, après avoir purgé une peine de cinq ans de prison. Il avait été arrêté à Saint-Jean-de-Luz, porteur d'armes et de faux documents d'identité. Corporales, dit « Gitanillo », ou « Josu », est accusé par la police espagnole d'avoir été membre du commando « Madrid » de l'ETA, responsable de quatorze assassinats en 1992 et 1993.
lundi 2 mars
Le procès des Groupes antiterroristes de libération (GAL), les « escadrons de la mort » anti-séparatistes basques, est désormais inévitable. Le Tribunal suprême a refusé de déclarer les faits prescrits. Plusieurs ex-responsables socialistes (dont deux ministres) sont impliquées et comparaîtront donc pour l'enlèvement par les GAL, en décembre 1983, à Hendaye, de l'entrepreneur français d'origine espagnole Segundo Marey. Ces groupes parapoliciers se sont ensuite rendus coupables d'au moins 22 assassinats.
jeudi 12 mars
Le président du gouvernement autonome du Pays basque, José Antonio Ardanza (PNV, modéré) propose à tous les partis basques de discuter d'un « plan de paix » visant à mettre fin à trente ans de conflit. La vitrine légale des extrémistes de l'ETA, Herri Batasuna, ne serait pas exclue.
lundi 16 mars
Les indépendantistes du mouvement « Aide aux détenus » ont menacé la France d'une « réponse radicale » après l'expulsion, dans la matinée, d'un membre présumé de l'ETA qui a ensuite été arrêté par la police espagnole. Le mouvement qui compare la politique de l'actuel gouvernement français à celle de Vichy, le tiendra « responsable des tortures que pourrait subir le prisonnier ». Jesus Maria Beaumont Barberena, arrêté en France en 1992 et condamné à huit ans de prison, est accusé par Madrid d'avoir dirigé un commando de l'ETA en Navarre, de 1985 à 1987.
mercredi 18 mars
Les partis politiques basques espagnols, invités à réfléchir à un « plan de paix » proposé par le président du gouvernement autonome de la province, ne sont parvenus à aucun accord, même minimum. Le plan envisageait l'ouverture d'un dialogue avec les indépendantistes radicaux, à condition que ceux-ci abandonnent définitivement la lutte armée. Certains des participants ont notamment dénoncé la part trop belle faite aux thèses nationalistes.
jeudi 19 mars
La garde civile a démantelé le commando Araba de l'ETA qui opérait surtout dans la province basque d'Alava. Quinze militants présumés ont été arrêtés.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 mars
Cinq membres présumés du « commando Andalousie », l'un des plus recherchés de l'ETA, ont été arrêtés. Trois Espagnols ont été appréhendés à l'aube à Séville, quelques heures après l'arrestation de deux Français dans une ville voisine. Ces derniers transportaient 240 kilos d'explosifs et 30 grenades dans une camionnette. Les autorités attribuent à ce commando un total de 13 actions armées ayant fait quatre morts en Espagne au cours des deux dernières années. Lors de la perquisition, la garde civile a découvert un arsenal considérable : 350 kilos d'explosifs et de nombreuses armes en tout genre, notamment des fusils avec des lunettes télescopiques. C'est un coup très dur pour l'ETA qui, selon le ministère de l'Intérieur, ne disposerait plus que d'un commando actif dans la province basque du Guipuzcoa, limitrophe avec la France. Pour le Premier ministre, la découverte de cet arsenal démontre l'absence totale de volonté des séparatistes basques d'engager un dialogue pour tenter de mettre un terme au conflit basque.
mardi 31 mars
Un réfugié basque, Euba Cenarruzabeitia (61 ans) a été interpellé en Corse avec des militants nationalistes de cette île française, et a été transféré à Paris. Surnommé « Pelo pincho », il a été responsable des finances de l'ETA. Il a purgé trois ans de prison en France, où il avait été arrêté alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour le Mexique et où il a organisé, selon le ministère de l'Intérieur espagnol, l'accueil des Basques liés à l'ETA en Bretagne.
samedi 4 avril
Près de 3 000 personnes ont manifesté à Bayonne pour la défense de la langue basque.
lundi 6 avril
Le commando « Andalousie » de l'ETA, démantelé le 21 mars à Séville, avait reçu des ordres de la direction de l'organisation séparatiste basque pour assassiner des personnalités célèbres de la station balnéaire de Marbella, selon la chaîne de radio Cope. Un des trois membres du commando, José Luis Martin Barrios a assuré que le commando avait reçu ses ordres du responsable des commandos opérationnels de l'ETA, José Arizcuren Ruiz « Kantauri ».
mardi 7 avril
L'ETA a tenté sans succès en 1995 de dévaliser un arsenal près de Rennes, en Bretagne, selon le journal espagnol El Pais. C'est ce qui ressortirait du procès-verbal de l'interrogatoire du membre de l'ETA Mikel Azurmendi Penagarikano, alias « Hankas », arrêté par la garde civile le 21 mars à Séville lors du démantèlement du « commando Andalousie ». Les cinq activiste ont démoli une clôture et percé un trou dans un mur de l'arsenal, mais une sirène d'alarme s'est alors déclenchée et le commando a dû prendre la fuite.
vendredi 10 avril
Un accord de paix vient d'être signé en Irlande du Nord. Cela pourrait devenir « un point de référence » pour le Pays basque a déclaré l'avocat Patxi Zabaleta, membre de HB.
du samedi 11 au dimanche 12 avril
A l'occasion de la célébration du « Aberri Eguna », le « jour de la patrie » basque, tant le Parti nationaliste basque (PNV, au pouvoir dans la région, que sa branche dissidente Eusko Alkartasuna, ont exprimé le souhait qu'un accord semblable à celui de l'Irlande du Nord puisse, un jour, être signé au Pays basque. Dans la soirée du 12 avril, lors d'un meeting à Bilbao, Juan Maria Atutxa, ministre régional PNV de l'Intérieur, a déclaré que « le peuple basque ne peut se résigner à l'existence du terrorisme et doit marcher vers la réalisation de la paix ».
mercredi 15 avril
L'ETA met en garde ses partisans de tout optimisme « contagieux » après la signature de l'accord de paix en Irlande du Nord. L'ETA reproche même à Herri Batasuna de trop se préoccuper de cet accord au lieu de mettre l'accent, par exemple, sur l'apprentissage de la langue basque par la population.
vendredi 24 avril
61 ans après, les députés allemands ont adopté à l'unanimité un texte demandant le pardon de l'Espagne pour le bombardement de Guernica (plus de mille morts en avril 1937). Ils ont décidé de ne plus honorer la mémoire de la Légion Condor, chargée de cette opération.
nuit du samedi 2 au dimanche 3 mai
Un commando de l'ETA a été démantelé à Saint-Sébastien. Lors de son arrestation, il préparait un attentat à la grenade antichars contre une caserne de l'armée. Les quatre personnes arrêtées, selon la police, sont des « membres légaux » de l'organisation indépendantiste, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas fichées. Elles feraient partie du commando « Donosti », le dernier commando important de l'ETA.
mercredi 6 mai
Tomas Caballero (62 ans), conseiller municipal et porte-parole du parti régionaliste Union du peuple navarrais (UPN, conservateur) à la mairie de Pampelune, a été tué de plusieurs coups de feu dans la tête alors qu'il sortait de son domicile. Deux individus se sont approchés de lui et ont ouvert le feu avant de prendre la fuite. Dans la soirée, 15 000 personnes ont manifesté dans la ville en silence.
vendredi 8 mai
Un sous-officier de la garde civile à la retraite, Alfonso Parada, a été très grièvement blessé à Vitoria de deux balles dans la tête tirées à bout portant. De plus, une bombe artisanale a été désamorcée à San Sebastian et une voiture incendiée dans un local occupé par des gendarmes à Bidart (Pyrénées-Atlantiques). Citant des sources de la lutte anti-terroristes, le journal madrilène ABC soutient que la direction de l'ETA aurait donné l'ordre à tous ses activistes de « frapper fort sur tous les fronts » et plus particulièrement contres les élus du parti populaire.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai
L'explosion d'une bonbonne de gaz a fait de sérieux dégâts dans la banlieue de Bayonne. C'est une agence de la Société générale qui était visé. Cette action n'a pas été revendiquée. Il s'agit du troisième attentat de la semaine dans les Pyrénées-Atlantiques après l'explosion d'une autre bonbonne au centre des impôts de Pau et la destruction d'une voiture devant la gendarmerie de Bidard, au sud de Biarritz. L'attentat de Pau avait été revendiqué par Iparretarrak.
Alfonso Parada a succombé à ses blessures reçues la veille.
samedi 9 mai
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans l'après-midi à Vitoria après les obsèques d'Alfonso Parada, auxquels ont assisté quatre ministres. Des rassemblements contre la violence de l'ETA ont également eu lieu à Madrid, Séville, Saragosse et Valence.
mercredi 13 mai
Un activiste de l'ETA, Ignacio Aracana Mendia, dit Macdario, reconnu coupable de l'assassinat d'un policier à Vitoria en 1979, a été condamné à 30 ans de prison par l'Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole. Il avait été extradé l'été dernier de la République dominicaine.
lundi 25 mai
Le premier grand procès de « la guerre sale » des GAL contre l'ETA s'est ouvert à Madrid devant le Tribunal suprême. Sur le banc des accusés : l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur José Barrionuevo et les patrons de la lutte antiterroriste des gouvernements de Felipe Gonzalez. Au total, douze personnes qui risquent de 8 à 23 ans de prison pour « appartenance à une bande armée, détention illégale d'armes et malversation de fonds publics ».
mercredi 27 mai
Des militants basques ont créé, à Bayonne, une organisation consacrée à l'éclairement du rôle éventuel des autorités françaises dans les GAL. « Oroït eta sala » (« rappeler et dénoncer ») demande l'ouverture d'une enquête parlementaire sur ce qu'elle appelle « des responsabilités françaises dans le terrorisme d'Etat contre le peuple basque ».
samedi 30 mai
Felipe Gonzalez, l'ex-président socialiste du gouvernement espagnol, soutient son ancien ministre de l'Intérieur, José Barrionuevo, principal accusé du procès des GAL.
nuit du jeudi 4 au vendredi 5 juin
Une femme a été tuée, un policier et un civil blessé et treize personnes interpellées lors d'une opération de la police basque espagnole contre un commando présumé de l'ETA, à Guernica. La victime, Ignacia Ceberio Arruabarrena, était recherchée depuis près de trois ans. Elle appartenait au commando « Biscaye », dont le démantèlement avait été annoncé l'automne dernier par les autorités espagnoles. Le commando avait l'intention de s'en prendre au ministre de l'Agriculture, Loyola de Palacio.
jeudi 11 juin
Un train de voyageurs, reliant Hendaye à Saint-Sébastien, a été attaqué aux cocktails Molotov, vers 22 h 25, à Renteria, au Pays basque espagnol. L'un des wagons a été sérieusement endommagé, mais personne n'a été blessé.
nuit du lundi 15 au mardi 16 juin
La gare de Renteria a été partiellement incendiée par cinq inconnus cagoulés qui avaient au préalable ordonné à un employé encore présent de quitter les lieux. Les dégâts sont importants. Les actes de vandalisme de ce genre, de plus en plus nombreux au Pays basque, sont généralement attribués à des groupes de jeunes indépendantistes radicaux proches de l'ETA.
jeudi 18 juin
Ex-numéro deux de l'ETA, Jesus Arcauz Arana, expulsé de France en janvier 1997 après 8 ans de prison, a été condamné par l'Audience nationale, la plus haute juridiction espagnole, à 83 ans de prison. Il a été reconnu coupable d'avoir fourni en 1990 au commando Vizcaya des grenades artisanales utilisées un an plus tard dans un attentat contre une caserne ayant fait 6 blessés. Un autre membre de l'ETA, Ignacio Menda, a été condamné à 26 ans de prison pour l'assassinat d'un directeur de banque. Livré par la République dominicaine où il s'était réfugié, il a déjà été condamné pour l'assassinat d'un policier.
nuit du samedi 20 au dimanche 21 juin
Quelque 150 individus encagoulés ont attaqué le centre de Portugalete : barricades et cocktails Molotov. Un transformateur d'électricité a été démoli, privant la ville de lumière. Deux policiers ont été blessés. Cocktails Molotov aussi à Barakaldo, près de Bilbao, où une patrouille de police et deux banques ont été attaquées.
dimanche 21 juin
L'ETA a lancé une campagne d'« impôt révolutionnaire » auprès des entreprises de la région de Guipuzcoa.
mardi 23 juin
L'ETA a annoncé, dans un communiqué, qu'elle allait reprendre ses attaques contre la police régionale basque. Les indépendantistes justifient la suspension d'une « trêve de huit mois » (jamais annoncée) par la mort d'une de leurs militantes, tuée lors d'un accrochage avec la police, le 5 juin. Le communiqué de l'ETA revendique en outre quatre attentats, parmi lesquels l'assassinat d'un conseiller municipale de Pampelune, le 6 mai, et celui d'un garde civil, à Vitoria, le surlendemain.
jeudi 25 juin
Un conseiller municipal du Parti populaire a été tué lors de l'explosion d'une moto piégée à Renteria, près de Saint-Sébastien. Manuel Zamarreno se rendait à pied vers sa voiture en compagnie d'un garde du corps lorsque la bombe a explosé. C'est le sixième élu conservateur assassiné depuis un an.
vendredi 26 juin
Dans la soirée, 5 000 personnes, accompagnées des leaders de tous les partis, hormis Herri Batasuna, ont défilé à Saint-Sébastien derrière une pancarte « Nous avons besoin de la paix ».
samedi 27 juin
Plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés à Bilbao et Vitoria, mais aussi Madrid, Valence, Santander et Valladolid. Au cours des funérailles du conseiller municipal Manuel Zamarreno, a été lu un message de l'évêque de Saint-Sébastien, demandant à l'ETA de « mettre un terme à sa stratégie de la violence, de la terreur et de la mort ».
lundi 29 juin
Ouverture à Paris du quatrième procès dit « des filières bretonnes de l'ETA ».
mardi 30 juin
Le Parti socialiste basque a claqué la porte du porte du gouvernement autonome qu'il dirigeait depuis douze ans avec le PNV, le grand parti nationaliste modéré, et une autre petite formation Eusko Alkartasuna (EA). Les socialistes accusent le PNV et EA d'avoir pactisé avec Herri Batasuna (et donc avec l'ETA). Le PNV et EA se défendent et affirment avoir seulement voté, comme HB, contre un projet de loi des socialistes sur le règlement du Parlement qui forçait les députés basques à reconnaître formellement la Constitution espagnole de 1978.
mercredi 1er juillet
Le procès des huit Basques membres de l'ETA et des douze Bretons poursuivis pour les avoir hébergés s'est terminé dans la soirée. Le verdict a été mis en délibéré au 2 septembre.
jeudi 2 juillet
La chambre d'accusation française de la cour d'appel de Douai a rendu un avis favorable à l'extradition vers l'Espagne de la militante basque de l'ETA Idoia Lopez Riano. Surnommée la « Tigresse », elle avait été arrêtée en France en 1994 et condamnée à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, une peine qu'elle a achevé de purger le 23 mai. La justice espagnole soupçonne la « Tigresse » d'avoir participé à plusieurs dizaines d'attentats. Son extradition dépend maintenant d'un décret ministériel.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 juillet
Des graffitis sont apparus sur les murs de Renteria, menaçant de mort le dernier élu conservateur siégeant au conseil municipal après l'assassinat de ses deux colistiers : « Trimino, c'est ton tour ». Le ministre de l'Intérieur reconnaît que de nombreux élus du Parti populaire, ne supportant plus les menaces constantes dont ils sont l'objet, ont quitté la région.
lundi 6 juillet
Le procès des GAL, à Madrid, a pris sa dimension définitive avec la réquisition du procureur demandant 23 ans de prison pour l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, José Barrionuevo, et autant pour l'ex-secrétaire d'Etat à la Sécurité, Rafael Vera. Le jugement devrait être rendu en septembre.
mercredi 8 juillet
Un sac de sport contenant du matériel (trois kilos d’explosifs, des munitions, huit systèmes de mise à feu, des composants électroniques, trois radiocommandes, des mèches lentes et des manuels d’instruction) habituellement utilisé par l’ETA a été découvert en bordure d’une rivière près d’Aire-sur-l’Adour (Landes françaises), par des enfants qui pêchaient. Le sac a, vraisemblablement, été jeté depuis un pont.
mercredi 15 juillet
La justice espagnole vient d’ordonner la fermeture du quotidien Egin et de la station de radio Egin-Irratia, invoquant leurs relations, notamment financières, avec l’ETA. Egin (« Faire » en basque), publié depuis 1976, tire à 50 000 exemplaires et publie régulièrement des communiqués de l’organisation indépendantiste. Plusieurs des journalistes d’Egin ont été arrêtés et condamnés, les années passées, pour appartenance à l’ETA. La décision de fermeture est consécutive à plusieurs perquisitions qui se sont déroulés dans la matinée et qui ont conduit à l’arrestation de 11 personnes. Parmi elles, Pablo Gorostiaga, membre de la direction collégiale d’HB L’essentiel des personnes arrêtées sont des membres du conseil d’administration du groupe de presse Orain. Dans leurs rangs, le porte-parole de la Coordination patriote socialiste (une organisation semi-légale qui coiffe toutes les branches du mouvement indépendantiste basque) : Xabier Alegria.
jeudi 16 juillet
Egin est réapparu dans les kiosques, sous le nom de Euskadi informacion, mais ne compte plus que 8 pages contre 60 auparavant. 50 000 exemplaires ont été tirés.
samedi 18 juillet
Plusieurs milliers de séparatistes basques (75 000, selon les organisateurs) ont défilé, dans la soirée, dans les rues de Saint-Sébastien, pour protester contre la fermeture du quotidien indépendantiste Egin et de la station de radio Egin-Irratia.
lundi 20 juillet
10 des 11 indépendantistes, arrêtés le 15 juillet, dans le cadre d’une opération contre le quotidien Egin, soupçonné d’aider l’ETA, ont été inculpés d’appartenance à une bande armée, de détournements de fonds et de blanchiment de capitaux. Ils ont été écroués dans une prison de Madrid.
mercredi 22 juillet
Une avocate de Bayonne, Maritxu Paulius Basurco (26 ans) a été interpellée, dans la matinée, à son domicile à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques). Trois autres personnes ont également été interpellées. Maritxu Paulius Basurco est la campagne de François Guimon, recherché par la police dans le cadre de l’information judiciaire ouverte après le démantèlement, en mars, en Espagne, du commando Andalousie de l’ETA.
mercredi 29 juillet
Le verdict est tombé dans le procès des GAL à Madrid. José Barrionuevo, l’ex-ministre socialiste espagnol de l’Intérieur, et Rafael Vera, l’ancien secrétaire d’Etat à la Sécurité, ont été condamnés, l’un et l’autre, par le Tribunal suprême, à une peine de 10 ans de prison pour « détention illégale » et « détournements de fonds publics ». Ils sont en outre déclarés inéligibles pour 12 ans, ce qui contraint l’ex-ministre à abandonner son poste de député socialiste. L’ex-directeur général de la Sécurité et préfet de la province de Biscaye, Julian Sancristobal, a également été condamné à 10 ans de prison.
nuit du mardi 4 au mercredi 5 août
Un engin explosif de fabrication artisanale a causé des dégâts importants dans une agence des Banques populaires, en plein centre de Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques), à 2 heures du matin. La bombe a fait des dégâts importants dans les commerces situés à proximité. L’action terroriste, non revendiquée à cette heure, est attribuée à Iparretarrak.
vendredi 21 août
Les personnalités condamnées dans l’affaire des GAL ont déposé un recours devant le tribunal constitutionnel.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 août
12 blessés, dont 5 policiers : c’est le bilan des affrontements entre indépendantistes et forces de l’ordre, à Bilbao. Une centaine de séparatistes des radicaux du Mouvement de libération nationale basque, le visage masque de cagoules, ont lancé des cocktails Molotov vers les agents à proximité de la mairie, où des milliers de personnes participaient aux fêtes annuelles de la ville.
dimanche 23 août
Le conseiller pour la lutte anti-terroriste du gouvernement basque, Juan Maria Atutxa, a dit s’attendre à une prochaine « décision surprise » de l’ETA. L’organisation séparatiste pourrait, selon lui, annoncer une trêve.
mercredi 26 août
Selon le quotidien espagnol El Mundo, trois des principaux dirigeants de l’ETA sont passés de France en Belgique. Ce déplacement aurait pour but d’échapper à la coopération accrue entre Paris et Madrid.
lundi 31 août
Le chef du gouvernement autonome basque, José Antonio Ardanza, a dissous le Parlement basque et confirmé la tenue des élections régionales le 25 octobre. La coalition sortante, qui regroupe les modérés du PNV et les nationalistes de gauche d’Eusko Alkartasuna, reste favorite. Mais, José Ardanza (57 ans=, au pouvoir depuis 1985, ne se représenta pas et laissera la tête de liste à Juan José Ibarretxe (39 ans). L’essentiel du débat politique porte actuellement sur la tentative du PNV d’obtenir, avant le scrutin, une trêve de l’ETA. Pour cela, le PNV maintient des contacts avec Herri Batasuna, à la grande colère des socialistes et des conservateurs.
mardi 1er septembre
Quatorze militants basques, la plupart espagnols, ont été interpellés dans la matinée à Hendaye, Biarritz et Arbonne, sur commission rogatoire du juge d’instruction antiterroriste Laurence Le Vert. Tous sont soupçonnés d’animer un réseau de soutien à l’ETA. Deux d’entre eux, interdits de séjour dans les Pyrénées-Atlantiques, y séjournaient depuis deux ans. Deux autres avaient été expulsés de France dans les années 1980. Deux femmes figurent parmi les personnes interpellées, dont l’une vivait avec sa fille de 12 ans qui a été remise à sa famille.
mercredi 2 septembre
Dix Basques, militants de l’ETA, ont été condamnés à des peines de prison allant de 6 à 10 ans par le tribunal correctionnel de Paris. Une douzaine de Bretons qui comparaissaient pour les avoir aidés et hébergés ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.
jeudi 3 septembre
Herri Batasuna a fait savoir qu’elle aura changé de nom lorsqu’elle présentera aux élections d’octobre. Le bras politique de l’ETA espère ainsi éviter sa mise hors la loi, conséquence de l’incarcération des vingt-trois dirigeants de son ancienne direction, l’an dernier, pour collaboration avec l’ETA. Rebaptisée Euskal Herritarriok (« citoyens basques »), la nouvelle formation doit maintenant réunir 20 000 signatures pour être enregistrée. Les uns voient dans cette mutation un signe « d’ouverture » politique, les autres dénoncent une opération de « maquillage ».
samedi 12 septembre
La coalition indépendantiste Herri Batasuna et 22 partis nationalistes modérés ont signé une déclaration commune, la déclaration de « L’Izarra », prônant une solution négociée du conflit basque et réclamant une trêve aux clandestins de l’ETA.
mercredi 16 septembre
Dans la soirée, l’ETA a annoncé une trêve illimitée (mais conclue en secret pour quatre mois), qui entre en vigueur à partir du 18 septembre. Mais les indépendantistes ont bien souligné qu’ils ne remettraient pas leurs armes et conserveraient toute leur infrastructure « de logistique et de défense ». Le gouvernement espagnol se dit sceptique.
lundi 21 septembre
Le gouvernement espagnol vient d’exiger l’autodissolution de l’ETA. Pour Madrid, c’est une condition sine qua non pour engager un quelconque processus de paix.
samedi 26 septembre
Le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar a appelé les Basques à construire « une paix pour tous » et non pour « la moitié » de la population. Lors d’un meeting à Saint-Sébastien, il a promis de faire preuve de « générosité » après l’annonce de la trêve de l’ETA. Par ailleurs, Herri Batasuna a réclamé à Bilbao un « nouveau cadre de dialogue pour une solution démocratique ».
mardi 29 septembre
Depuis que l’ETA a annoncé une trêve, les nationalistes en profitent pour multiplier leurs propres revendications. La Constitution est notamment la cible de ceux qui exigent maintenant la reconnaissance du droit de l’autodétermination.
Le Premier ministre français Lionel Jospin s’est engagé à « faire en sorte que la charte du Conseil de l’Europe sur les langues régionales et les cultures minoritaires puisse être signée et ratifiée ».
mercredi 30 septembre
L’ETA continuera d’exister tant que le conflit basque persistera et la récente trêve illimitée n’est pas irréversible, a averti Arnaldo Otegi, leader d’Herri Batasuna.
en septembre
Pacte de Lizarra conclu entre le PNV, l’EA (un parti indépendantiste mineur) et les représentants politiques de l’ETA.
vendredi 2 octobre
Le Premier ministre Aznar a promis d’assouplir sa politique pénitentiaire, à condition que l’ETA démontre « une claire volonté de mettre fin à la violence et des attitudes équivoques qui puissent conduire à la paix ». C’est le premier geste significatif de Madrid en direction des indépendantistes basques.
lundi 5 octobre
Le président du Sinn Féin irlandais, la branche politique de l’IRA, s’est rendu au Pays basque à l’invitation de la coalition nationaliste Herri Batasuna, bras politique de l’ETA. Gerry Adams soutient la trêve illimitée décrétée par l’ETA.
jeudi 15 octobre
Quatre détenus de l’ETA ont été transférés de diverses prisons d’Espagne dans des prisons du Pays basque, pour « raisons de santé ». Le gouvernement invoque par ailleurs des « raisons humanitaires » pour justifier le régime de semi-liberté accordé à un cinquième détenu séparatiste.
samedi 24 octobre
Dans la soirée, deux dirigeants encagoulés de l’ETA ont confirmé à la BBC, à Londres, le caractère « ferme et sérieux » du cessez-le-feu.
dimanche 25 octobre
Elections au Pays Basque. Malgré une perte de voix par rapport à l’élection précédente, le PNV (autonomistes modérés) demeure le premier parti de la province avec 27,9 % des suffrages et 21 sièges (- 1) ; les conservateurs du Parti populaire deviennent la deuxième force politique de la région avec 20,1 % des voix et 16 élus (+ 5). Progression aussi des indépendantistes d’Euskal Herritarok (formé autour de Herrri Batasuna) avec 17,9 % des voix et 14 s. (+ 3). Le PS obtient 14 s. (+ 2), les modérés d’Eusko Alkartasuna 6 (- 2), Izquierda Unida (ex-PC) 2 (- 4) et Unidad alavesa (régionalistes conservateurs) 2 (- 3). Dans la soirée, les indépendantistes d’Euskal ont réaffirmé qu’ils n’avaient pas l’intention de participer au gouvernement de la province. Mais ils sont décidés à collaborer au travail des institutions s’il va dans le sens de leurs revendications : autodétermination et paix.
mercredi 28 octobre
Grand journal de Bilbao, El Correo Espanol soutient que les séparatistes de l’ETA annonceront, prochainement, l’abandon définitif de la lutte armée. Les élus de HB n’accordent « aucune crédibilité à l’information du Correo. C’est une manipulation » du… pouvoir central. De son côté, Madrid accueille cette nouvelle avec prudence. Par ailleurs, le PNV a annoncé qu’il rompait son alliance parlementaire avec le gouvernement espagnol, arguant que Madrid ne fait pas assez d’efforts pour doter l’Euskadi de plus de pouvoirs.
mardi 3 novembre
Le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, a donné son feu vert à des contacts avec « l’entourage » des séparatistes de l’ETA. Le gouvernement affirme avoir perçu des signes du changement au sein du mouvement de libération nationale basque (MLNV), dont fait partie l’ETA. Geste du gouvernement qualifié de « courageux » tant par les nationalistes basques que par l’opposition espagnole. Un pas de plus vers le processus de paix.
mercredi 4 novembre
Tout en se réjouissant de la décision du Premier ministre espagnol, le chef d’Herri Batasuna, Arnaldo Otegi, a annoncé qu’il n’entend pas parler au nom de l’ETA. De leur côté, les autorités basques vont commencer, à partir du 8 novembre, à retirer la protection policière dont bénéficient certains élus.
jeudi 5 novembre
Le Premier ministre Aznar a promis, dans la soirée, « pardon et générosité » aux séparatistes de l’ETA si l’organisation respecte le résultat des urnes et abandonne définitivement les armes. Pour autant, le chef du gouvernement a précisé que « la paix n’oubliera pas le droit des victimes ».
mardi 10 novembre
Les contacts du gouvernement espagnol avec l’ETA se limiteront au sort des 535 détenus basques, dispersés dans les prisons espagnoles et à la remise des armes des terroristes qui respectent le cessez-le-feu, a annoncé le porte-parole du gouvernement Aznar.
mercredi 25 novembre
Le nouveau président du Parlement autonome du Pays basque est un nationaliste modéré, Juan Maria Atutxa (57 ans), membre du Parti nationaliste basque et ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement régional. Il a bénéficié du soutien de tous les partis, sauf Euskal Herritarok, qui a porté ses voix sur l’ancien chef de l’ETA, José Antonio Urrutikoetxea.
samedi 28 novembre
Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Bilbao pour réclamer le rapprochement des détenus basques. Le ministre de l’Intérieur espagnol refuse et affirme n’être pas toujours sûr que l’ETA veuille en finir avec la lutte armée.
dimanche 29 novembre
La formation d’un gouvernement au Pays basque s’avère difficile. Un mois après les élections, aucune coalition majoritaire n’est en vue. Le Parti socialiste et le Parti populaire, en progression, refusent de céder aux revendications d’indépendance et de révision de la Constitution espagnole, s’en tenant au statut actuel de large autonomie. Les indépendantistes d’Euska Herritarok refusent d’entrer au gouvernement mais cherchent à occuper une position centrale en apportant un éventuel soutien à une coalition minoritaire regroupant le PNV et le petit parti nationaliste EA. Leur pression sur le PNV est jugé intolérable par le PS.
vendredi 18 décembre
Madrid a tenté un premier geste en direction de l’ETA, en annonçant le retour en Espagne (Andalousie ou Valence) de 21 détenus basques emprisonnés au Maroc, aux Canaries et aux Baléares. « Insuffisant », disent les nationalistes modérés. « Une moquerie absolue », déclarent les plus radicaux.
samedi 26 décembre
Deux mois après les élections régionales, le PNV, arrivé en tête du scrutin (21 sièges sur 75), a signé un accord de gouvernement avec l’Euskal Alkartasuna (6 s.).
Environ 150 000 personnes ont participé à un « méga-concert » de la langue basque organisé en simultané dans cinq villes française et espagnoles. Cette manifestation a été organisée dans le cadre d’un accord entre les associations d’enseignement de la langue basque et le gouvernement autonome basque.
mardi 29 décembre
Juan José Ibarretxe (41 ans) a été élu, dans la soirée, président du Pays basque. Il est le premier élu grâce aux voix des nationalistes les plus proches de l’ETA (Euskal Herritarrok).
1999
samedi 2 janvier
Juan José Ibarretxe est officiellement devenu le président du gouvernement autonome du Pays basque en prononçant le traditionnel serment sous le chêne de Guernica, symbole des libertés basques. Iñaki Azkuna (PNV) quitte son poste de ministre de la Santé (qu’il occupait depuis 1991).
nuit du vendredi 8 au samedi 9 janvier
Des cocktails Molotov ont été lancés contre un magasin de véhicules Peugeot, dans la banlieue de Saint-Sébastien, et contre la voiture d’un fonctionnaire régional de Navarre. Une bombe a explosé devant le bureau d’un élu socialiste de la ville d’Ordizia.
samedi 9 janvier
A Bilbao, plus de 100 000 personnes ont manifesté dans la soirée pour la défense des droits des prisonniers basques. Nationalistes modérés et radicaux ne s’étaient pas retrouvé ainsi dans la rue depuis 1976.
dimanche 10 janvier
Un garde civil a été brûlé à la jambe par un cocktail Molotov à Elbar.
samedi 16 janvier
Réunis à San Sebastian, les partis nationalistes basques se sont séparés sans adopter de déclaration contre le regain de violence au Pays basque. Le PNV au pouvoir a été le seul à condamner des actes « absolument inutiles ». Ce jour encore, un bureau de poste a été attaqué à Renteria par des individus masqués qui ont fait sortir le personnel et les clients puis mis le feu. Un local de la Sécurité sociale a été incendié à Getxo, dans la banlieue de Bilbao. Ces actes sont attribués à des jeunes proches de l’ETA.
vendredi 22 janvier
Madrid a laissé éclater son indignation après la nomination de l’ancien numéro un de l’ETA à la commission des droits de l’homme du Parlement régional basque. José Antonio Urrutikoetxea, alias Josu Ternera », en détention préventive, avait été élu député régional en octobre sur la liste du bras politique de l’ETA, Eusko Herritarok.
samedi 23 janvier
Le PNV a révélé son projet de « libération nationale », qui consiste à établir un Etat souverain englobant l’actuelle Communauté autonome basque, la région voisine de Navarre et le Pays basque français. Ce projet, qui se rapproche des thèses traditionnelles des séparatistes de l’ETA, a donné lieu à ce commentaire du gouvernement espagnol ; « C’est l’entrée dans une dynamique réellement dangereuse et difficile à justifier ».
samedi 30 janvier
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Bayonne pour la création d’un département Pays basque et l’officialisation de la langue basque (euskara).
samedi 6 février
Aussi bien Français qu’Espagnols, 800 élus du Pays basque ont décidé, à Pampelune, de fonder une « Institution nationale basque » transfrontalière. Il s’agira d’une assemblée de 348 municipalités, dont 21 en France, soucieuse de « mettre en avant le Pays basque en tant que nation ».
dimanche 7 février
Gouvernement et partis espagnols ont réagi avec colère à la fondation, la veille, d’une « Institution nationale basque », accusant les nationalistes de s’embarquer dans une aventure indépendantiste aux conséquences imprévisibles.
vendredi 12 février
Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné deux militants de l’ETA militaire, arrêtés en Bretagne, à Pluzunet, le 26 novembre 1997, à 5 et 7 ans de prison pour participation à une association de malfaiteurs terroristes. Le tribunal a, par ailleurs, condamné la logeuse de ses hommes, la Bretonne Annie Alexandre, à 6 mois de prison ferme pour complicité.
samedi 13 février
Un homme de 63 ans a été tué, dans la matinée, dans la station balnéaire catalane de Salou, par l’explosion d’une bombe enfouie dans le sable de la plage. Les enquêteurs écartent en principe l’hypothèse d’un « acte terroriste » de l’ETA, en trêve illimitée depuis le mois de septembre.
28 communes française de la Soule (Pays basque français) ont décidé d’appliquer la loi Chevènement sur l’intercommunalité adoptée la semaine dernière par l’Assemblée nationale.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 février
Mikel Ganuza Yaniz (27 ans), un important membre présumé de l’ETA a été arrêté à Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Cet homme, porteur d’un pistolet automatique de 9 mm, aurait participé, en 1996, à l’enlèvement du policier espagnol José Antonio Ortega Lara.
dimanche 21 février
Un magasin de vêtements appartenant à un militant du Parti populaire a été incendié à Bilbao et un engin incendiaire a été déposé sous la voiture d’un élu de ce même parti. La trêve de l’ETA n’a pas empêché les séparatistes basques de commettre 154 actes de violence depuis le 18 septembre dernier.
mercredi 3 mars
Tête de liste des Verts français aux élections européennes, Daniel Cohn-Bendit s’est déclaré, à Hendaye, en faveur de la création d’une « eurorégion » comprenant les provinces basques espagnoles et françaises.
mardi 9 mars
La police française a interpellé dans un petit hôtel de Paris six Basques espagnols, membres présumés de l’appareil militaire de l’ETA indépendantiste. Parmi eux, Javier Arizeuren-Ruiz, dit « Kantauri » (40 ans), chef des commandos du mouvement qui serait impliqué dans une douzaine d’assassinats. Deux autres poids lourds du terrorisme basque ont été arrêté : José Luis Puy Lekumberry, dit « Txuma » (35 ans) et Irantxu Gallastegui Sodupe, une jeune femme de 26 ans. Pour le ministre de l’Intérieur espagnol, c’est « une partie de la direction de l’ETA » qui a été « démantelée ». D’autre part, 9 activistes de l’ETA ont été arrêtés dans la soirée après un échange de coups de feu avec les policiers espagnols, dans la région de Saint-Sébastien. Selon le ministère de l’Intérieur, ils faisaient partie du « commando Donosti ». Par ailleurs, au Pays Basque, la police espagnole a arrêté Dolores Chapartegui Nieves, une conseillère municipal de Herri Batasuna : elle est soupçonnée d’être un agent de liaison de l’ETA.
mercredi 10 mars
La justice espagnole a demandé à la France l’extradition de « Kantauri ».
vendredi 12 mars
Une conseillère municipale du Parti populaire, d’Azkoitia (Giupuzcoa), a reçu un livre piégé. Méfiante, elle a appelé le service de déminage. Dans la soirée, une bombe artisanale a explosé devant le bureau d’un conseiller municipal socialiste à Ordizia, provoquant de légers dégâts matériels.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 mars
Alors que pour protester contre les récentes arrestations de membres de l’ETA en France en Espagne les indépendantistes avaient convoqué une « journée de lutte », de nombreux incidents ont été signalés dans la nuit au pays Basque.
samedi 13 mars
« Journée de lutte » contre l’arrestation de membres de l’ETA, marquée par de nombreux incidents.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 mars
Une bombe artisanale a explosé devant le domicile des parents d’un élu socialiste de Bilbao, faisant de légers dégâts. Un attentat a également touché un garage Citroën.
dimanche 14 mars
A Saint-Sébastien, 15 membres de la direction de Herri Batasuna ont entamé une grève de la faim. Par ailleurs, l’ancien directeur général de la sécurité espagnole, Julian Sancristobal, est retourné en prison. Condamné, en juillet dernier, dans l’affaire des GAL, il avait bénéficié d’une grâce partielle en décembre. Il est poursuivi dans une nouvelle affaire d’assassinat de militant basque.
samedi 20 mars
Entre 55 000 et 60 000 indépendantistes ont manifesté à Bilbao afin de protester contre les récentes arrestations de quinze militants présumés d’ETA en Espagne et en France.
mercredi 31 mars
Le ministère espagnol de l’Intérieur a accordé des mesures de clémence à quatre détenus de l’ETA. L’un d’entre eux, qui a pris ses distances avec l’organisation, bénéficiera d’un régime de semi-liberté. Les trois autres seront rapprochés du Pays basque.
samedi 3 avril
Un sondage réalisé par le gouvernement autonome basque montre que les Basques espagnols sont divisés sur la question de l’indépendance de leur région. 25 % d’entre eux avouent être pour, et 25 % contre. 34 % conditionnent, quant à eux, leur jugement sur l’indépendance aux « circonstances dans lesquelles elle serait envisagée ». 15 % n’ont pas d’opinion à ce sujet.
dimanche 4 avril
Le gouvernement espagnol prépare un plan pour inciter quelque deux cent cinquante militants de l’ETA en fuite à l’étranger à revenir en Espagne, où ils ne seraient pas inquiétés. Par ce geste, le gouvernement d’Aznar voudrait favoriser le processus de pacification du Pays basque. Par ailleurs, le porte-parole d’Herri Batasuna, Arnaldo Otegi, a promis, devant 3 000 personnes, à Pampelune, à l’occasion du « Jour de la patrie basque », l’indépendance pour l’an prochain.
Les policiers français ont mis la main, par hasard, sur un dépôt de munitions à Bayonne. Ils ont découvert des pistolets d’un modèle ancien, trente lance-roquettes et surtout des quantités d’explosifs : 200 kilos d’amonal et 950 kilos de chlorure de soude, un explosif identique à celui utilisé par les commandos de l’ETA.
nuit du samedi 9 au dimanche 10 avril
Seize personnes ont été intoxiquées par des fumées à Getxo, après l’explosion de deux bombes artisanales. Elles visaient le domicile d’un militant du Parti populaire. Ces explosions ont provoqué de violents incendies et 192 foyers ont dû être évacués à titre préventif.
jeudi 22 avril
Les séparatistes radicaux proches de l’ETA et les nationalistes modérés sont parvenus à un début pour assurer un gouvernement stable au Pays basque.
jeudi 6 mai
A l’occasion du 50e anniversaire du Conseil de l’Europe, la France a signé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires (adoptée en 1992), qu’elle considérait jusqu’alors comme contraire à la Constitution (décision déclarée anticonstitutionnelle le 15 juin).
samedi 8 mai
Plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté à Pampelune pour le rapprochement vers le Pays basque espagnol des quelques 480 détenus de l’ETA. Dans le calme, les manifestants ont défilé à l’appel des signataires de la « Déclaration pour la fin de la dispersion et le respect des droits des personnes emprisonnées ».
samedi 15 mai
Une manifestation pour le rapprochement des prisonniers basques au Pays basque a rassemblé 2 500 personnes à Bayonne selon la police.
mardi 18 mai
Les nationalistes d’Euzkal Herritarok ont conclu un accord de législature avec le Parti nationaliste basque, au pouvoir à Vitoria. Il aura fallu huit mois pour doter la province d’un gouvernement stable.
jeudi 27 mai
Kapa Arronategi Azurmendi a été condamné à 72 ans de prison par la justice espagnole. Ce membre de l’ETA avait projeté un attentat contre le roi Juan Carlos en octobre 1997. Il avait mortellement blessé un policier.
en mai
Le Premier ministre français Lionel Jospin a ratifié 39 des 98 engagements proposés par la Charte européenne des langues régionales.
samedi 5 juin
Des incidents ont éclaté à Hernani, un fief indépendantistes du Pays basque, pendant la visite d’un célèbre extrémiste de droite, Ricardo Saenz de Ynestrillas. La Ertzaintza (police basque) a chargé contre un groupe de trente personnes encagoulées qui lançaient des cocktails Molotov.
lundi 7 juin
Le Premier ministre Aznar a reconnu qu’un contact a eu lieu entre son gouvernement et les indépendantistes basques de l’ETA. Selon le quotidien El Mundo, la rencontre a eu lieu, voici trois semaines, « dans un pays européen » : chacun serait resté sur ses positions « maximalistes et très distantes ». Madrid a réaffirmé son refus de concession politique et le maintien de sa ligne « paix contre prisonniers ». Les séparatistes ont demandé l’autodétermination des Basques et la « territorialité » du Pays basque (inclusion dans Euskadi de la région autonome espagnole de Navarre et du Pays basque français).
samedi 12 juin
Entre 2 000 et 3 000 militants basques ont défilé à Bayonne, lors de la première manifestation conjointe des jeunes séparatistes basques espagnols et français, à l’appel des organisations Gazteriak (France) et Jarrai (Espagne). Ils ont dénoncé « la répression policière » dont fait l’objet, selon eux, la jeunesse basque, et ont apporté leur soutien aux trois membres de Gazteriak qui seront jugés le 15 juin à Paris.
dimanche 13 juin
Elections européennes et municipales en Espagne. Aux européennes, les nationalistes basques du CN-EP ont obtenu 2,9 % des voix (deux élus), les indépendantistes d’EH 1,5 % (un). Aux municipales, EH a obtenu son meilleur score depuis 1977 : 19,63 %. Le mouvement indépendantiste est assuré de gouverner dans 36 communes du Pays basque. Les nationalistes modérés ne gardent que Bilbao (victoire d’Iñaki Azkuna) et perdent Saint-Sébastien au profit du PSOE et Vitoria au profit du PPE.
mardi 15 juin
En France, le Conseil constitutionnel a jugé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, signée par la France le 6 mai dernier, inconstitutionnelle en invoquant l’article 1 de la Constitution (« La France est un République indivisible ») et l’article 2 (« la langue de la République est le français ».
dimanche 4 juillet
Ancien ministre nationaliste de la Santé du gouvernement basque (1991-1999), Iñaki Azkuna devient le nouveau maire de Bilbao (jusqu’à sa mort en 2014).
mardi 20 juillet
Dans la soirée, Le tribunal constitutionnel espagnol a annulé la peine de 7 ans de prison prononcée à l’encontre des 22 membres de l’ex-direction du parti basque indépendantiste Herri Batasuna, bras politique de l’ETA.
mercredi 21 juillet
Incarcérée depuis décembre 1997 pour « collaboration avec une bande armée », l’ancienne direction de Herri Batasuna a été libérée.
samedi 24 juillet
Une auto-école appartenant à l’élu d’un parti régionaliste, à Vitoria, a été incendiée.
lundi 26 et mardi 27 juillet
La coalition séparatiste basque Euskal Herritarok a signé deux motions condamnant la violence (documents portant aussi les signatures du Parti populaire, des socialistes, des communistes et des nationalistes basques modérés) .
jeudi 29 juillet
Un engin explosif a été désamorcé devant le domicile d’un militant du PPE, à Bilbao. Par ailleurs, la coalition séparatiste a repris sa signature sur la condamnation de la violence, accusant le monde politique d’avoir fait une « interprétation partisane » de son geste. Elle explique que ces motions « dénaturent le débat en profondeur sur l’origine et la solution du conflit politique qui oppose le Pays basque aux Etats espagnols et français ».
dimanche 1er août
Un dirigeant présumé de l’ETA a été arrêté à Bayonne. Joaquin Etxeberria Lagisket, trente-six ans, responsable des relations internationales à l’ETA, s’était réfugié en France, en 1992, lors du démantèlement du « commando Mugarri ». Cette arrestation se produit dans un climat de recrudescence de la « violence urbaine » séparatiste après l’accalmie du début 1999, et au moment où des entreprises de Navarre reçoivent des lettres de menaces appelant au paiement de « l’impôt révolutionnaire ».
jeudi 19 août
Un local du Parti nationaliste basque (PNV, modéré) a été la cible d’une attaque au cocktail Molotov à Guecho, près de Bilbao.
nuit du jeudi 19 au vendredi 20 août
Des cocktails Molotov ont été lancés contre un tribunal à Amorebieta, provoquant un incendie. Il n’y a pas eu de blessés.
début septembre
José Maria Aznar a fait état d’une rupture des conversations engagées avec les activistes basques. Il a argué du manque de volonté de l’ETA de progresser sur le chemin de la paix. Il a aussi dévoilé que des représentants de l’organisation armée avait fait faux bond à un rendez-vous programmé par les autorités.
lundi 6 septembre
Une soixantaine de séparatistes basques qui ont eu des liens avec l’ETA et qui résident en Amérique latine ont décidé de rentrer en Espagne. Ils répondent ainsi à une invitation de Madrid qui souhaite favoriser le processus de pacification du Pays basque en facilitant le retour des réfugiés. Certains sont déjà rentrés, mais très discrètement, afin de ne pas s’attirer de représailles des indépendantistes les plus extrémistes de l’ETA.
mardi 7 septembre
Le gouvernement espagnol a annoncé un assouplissement majeur de sa politique pénitentiaire vis-à-vis de l’ETA. 105 prisonniers (sur 410) vont êtres transférés dans des prisons proches du Pays basque. José Maria Aznar a également accordé un régime de semi-liberté à 5 autres détenus. Cette décision apporte une bouffée d’oxygène au processus de paix.
jeudi 9 septembre
Julian Sancristobal, l’ancien directeur général de la sécurité de l’Etat espagnol, a été écroué sur décision d’un juge de Bilbao, pour l’assassinat, en 1984, du dirigeant indépendantiste basque Santiago Brouard. Julian Sancristobal a déjà été condamné à 10 ans de prison dans l’affaire des GAL. Il avait été libéré en décembre 1998 à la suite d’une grâce gouvernementale partielle.
samedi 18 septembre
Venus majoritairement d’Espagne, mais aussi de France, près de 1 800 élus locaux du Pays basque ont créé à Bilbao une « assemblée municipale » (« Udalbitza »), présentée comme « la première institution nationale basque ». Sa vocation est de développer des liens entre les municipalités basques, mais aussi d’affirmer le Pays basque comme une nation et de le faire connaître en tant que telle au plan international. Seuls les partis nationalistes ont pris part à cette réunion. Le gouvernement espagnol a sévèrement condamnée la création de cette assemblée.
dimanche 26 septembre
La mort due à un cancer d’un membre de l’ETA récemment libéré de prison a déclenché un regain de violence au Pays basque. Un feu a été allumé devant le domicile d’une conseillère municipale socialiste d’Ibarra.
lundi 27 septembre
A Pampelune, une bombe a explosé chez le correspondant du quotidien madrilène El Pais, sans faire de blessé.
mardi 28 septembre
A Fontarabie, des inconnus ont tenté d’incendier une pharmacie appartenant à la fille d’un élu du Parti populaire.
Sept à huit hommes cagoulés et armés ont dérobé huit tonnes de dynamite, dans la matinée, dans un dépôt d’explosifs, à Plévin, en Bretagne (France). La police privilégie l’hypothèse basque.
jeudi 30 septembre
Une partie des huit tonnes de dynamites volées en Bretagne a été retrouvée près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), puis dans un camion près de Pontivy (Bretagne). La police française a arrêté deux hommes et une femme soupçonnés d’avoir fait partie du commando. Parmi eux, Jon Bienzobas Arreche, dit « Karaka », une des figures du mouvement séparatiste basque. Il est présenté comme l’un des « terroristes les plus recherchés ».
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 octobre
Un incendie criminel a sérieusement endommagé l’émetteur TDF du pic de la Rhune (Pyrénées-Atlantiques). 250 000 habitants de la côte basque sont privés de radio et de télévision. Les enquêteurs pensent à une action de l’ETA.
samedi 9 octobre
Entre 5 000 et 12 000 personnes ont arpenté les rues de Bayonne en réclamant la création d’un département Pays basque français séparé du Béarn. Quelque 150 élus locaux (nationalistes, UDF, RPR, PS, DL) étaient en tête du cortège, suivis de 250 socio-professionnels et syndicalistes (CFDT, etc.). Cette marche était organisée par les nationalistes basques, le PS et les Verts.
lundi 25 octobre
Deux Espagnols, membres présumés de l’ETA, ont été arrêtés à Pau, en possession de documents contenant des listes de renseignements sur des personnalités espagnoles. L’une des deux personnes arrêtées se trouve être Belen Gonzalez Penalba, l’un des activistes nommés par l’ETA pour la représenter dans ses contacts avec le gouvernement central.
jeudi 28 octobre
Iratxe Sorzabal, militante de l’ETA, a été expulsée de France en Espagne. Arrêtée en novembre 1997 en Bretagne, des soupçons pèsent sur elle dans le cadre de l’enlèvement et de l’exécution, en juillet 1997, d’un conseiller municipal basque.
vendredi 5 novembre
Le gouvernement espagnol a repris contact avec l’ETA. Il a répondu favorablement à sa proposition de renouer le dialogue interrompu en mai dernier. Toutefois, Madrid a rejeté les interlocuteurs proposés par l’ETA et demande que la délégation indépendantiste soit dirigée par le chef de l’appareil politique, Mikel Albizu Iriarte (alias « Antza »).
samedi 13 novembre
Assignée à résidence dans la Somme, dans le nord de la France, une militante espagnole de l’ETA, Aranxta Sasiain-Extabe, a été interpellée par la police judiciaire de Bayonne parce qu’elle ne séjournait pas dans son département de résidence.
mardi 16 novembre
Deux Français ont été arrêtés, dans la soirée, à Irun, au nord du Pays basque espagnol. Ils faisaient partie d’un commando de l’ETA qui préparait, selon les forces de sécurité, l’enlèvement d’un industriel.
mercredi 17 novembre
La chambre d’accusation de Paris a ordonné la remise en liberté d’une militante de l’ETA. Elle a jugé que sa détention en France (pour un dossier d’extradition) excédait le « délai raisonnable » imposé par la convention européenne des droits de l’homme.
vendredi 19 novembre
La coalition séparatiste basque Euskal Herritarok, bras politique de l’ETA, va ouvrir à Bayonne la permanence Koldo Gorostiaga, son unique député européen. Le choix du Pays basque français « fait partie de la construction nationale d’Euskal Herria (le Pays basque) », a indiqué le porte-parole du mouvement, lors d’une conférence de presse à Bayonne.
dimanche 28 novembre
L’ETA a annoncé la rupture de la trêve qu’elle observait depuis septembre 1998. Jamais un cessez-le-feu des activités basques n’avait duré aussi longtemps. Dans un long entretien publié par le journal basque Gara, cinq dirigeants de l’ETA expliquent leur décision : poursuite de la politique « répressive » et l’intransigeance de la France et de l’Espagne » ; non respect d’un accord secret avec les nationalistes modérés qui gouvernent la province ; non retour au Pays basque des prisonniers incarcérés dans différentes régions de France et d’Espagne. Les dirigeants affirment qu’ils ont donné l’ordre à leurs commandos de reprendre l’action à partir du 3 décembre. Les mesures de sécurité ont immédiatement été renforcées au Pays basque.
mercredi 1er décembre
Des peines comprises entre 6 mois et 10 ans d’emprisonnement ont été requis contre 13 membres de l’ETA. Ils comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ». Le jugement a été mis en délibéré au 21 février 2000.
jeudi 2 décembre
Manifestation contre la violence terroriste, dans la soirée.
vendredi 3 décembre
Le parti indépendantiste Herri Batasuna, bras politique de l’ETA, a participé aux manifestations organisées pour protester contre la reprise de ses actions annoncée par l’ETA. C’est la première fois que Herri Batasuna participe à ce type de manifestation mais, explique sa direction nationale, « il ne fait aucun doute que la société basque veut, nécessite et revendique la paix ». De son côté, le gouvernement espagnol a renoué en urgence avec des mesures anti-terroristes presque oubliées. De l’autre côté de la frontière, où deux alertes à la bombe ont eu lieu dans la soirée, à Bayonne et à Anglet, les autorités françaises ont fait de même.
Dans la soirée, des inconnus ont attaqué, à coups de cocktails Molotov, le domicile d’un conseiller municipal de Vitoria. La porte de son immeuble a été endommagée. Cet élu avait échappé, l’an dernier, à l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture par l’ETA.
mardi 7 décembre
Trois personnes cagoulées ont incendié la voiture d’un militant socialiste à Renteria.
mercredi 8 décembre
Le Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir au Pays basque, a annoncé la rupture de sa relation parlementaire avec le Parti populaire de José Maria Aznar. Il explique cette décision en raison des critiques formulées par le chef du gouvernement espagnol à l’égard du nationalisme basque. Le PNV ne dispose que de cinq députés au Parlement espagnol : son apport n’est pas indispensable au Parti populaire pour réunir une majorité.
Le Parti nationaliste basque français (PNB) ne pourra plus financer de campagnes électorales : près de 97 % de son financement provient en effet des caisses de son homologue espagnol. Le PNB, qui avait obtenu 1,82 % des voix dans les Pyrénées-Atlantiques aux dernières élections régionales, a fait appel de cette décision auprès du Conseil d’Etat.
Des peines de 4 à 6 ans de prison ont été requises au Tribunal correctionnel de Paris contre 13 militants de l’ETA. Parmi eux, Javier Arizcuren Ruiz (alias « Kantauri »), considéré par l’Espagne comme le responsable de l’appareil militaire de l’organisation séparatiste basque. 10 années d’emprisonnement, peine maximum pour le délit « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », ont été requis contre lui.
samedi 11 décembre
Les indépendantistes de la coalition Euskal Herritarok (EH) ont proposé d’organiser des « élections » alternatives au Pays basque pour désigner une « assemblée constituante ». Celle-ci se chargerait de « diriger la transition politique » vers l’indépendance, de « préparer la structure juridique et politique » d’un futur Etat souverain, et d’agir « comme représentant officiel du Pays basque face aux Etats espagnols et français ».
mardi 21 décembre
La Garde civile a découvert 950 kilos d’explosifs dissimulés dans une camionnette à Saragosse.
mercredi 22 décembre
Nouvelle découverte de 750 kilos d’explosifs.
lundi 27 décembre
Le Premier ministre José Maria Aznar accuse les partis nationalistes basques d’être « de connivence avec une organisation terroriste ». Selon lui, « en ce moment, les partis nationalistes basques ne sont pas en faveur du processus de paix ». Le Parti nationaliste basque, au pouvoir au Pays basque, réplique : « Le chef du gouvernement sait mieux que personne que nous n’avons rien à voir avec le monde des violents et qu’en plus nous ne voulons pas qu’ils agissent ». De leur côté, tout en soutenant le gouvernement dans sa lutte anti-ETA, les socialistes vont demander au Parti populaire d’Aznar de ne pas utiliser ce thème pendant sa campagne des législatives, en mars.
nuit du mardi 28 au mercredi 29 décembre
Deux hommes soupçonnés d’appartenir à un réseau de jeunes indépendantistes basques radicaux proches de l’ETA ont été blessés par l’explosion prématurée d’une bombe artisanale qu’ils manipulaient à bord d’une voiture en stationnement, à Pampelune. Ils ont pu prendre la fuite, mais l’un d’eux a été retrouvé par la police au service d’urgence d’un hôpital.
mercredi 29 décembre
Match amical de football non officiel : à Bilbao, l’équipe du Pays basque a battu le Nigeria cinq buts à un.
lundi 9 janvier
Les accusations en décembre de deux policiers affirmant que les assassinats de militants basques ont été commandités par le pouvoir ont contraint le Premier ministre à sortir de son silence. Felipe Gonzalez est intervenu à la télévision pour démentir avoir « jamais organisé, ni couvert, ni toléré, ni autorisé les GAL ».
vendredi 13 janvier
Un policier a été tué par l’ETA à Bilbao.
lundi 23 janvier
Assassinat du dirigeant du Parti populaire basque, Gregorio Ordonez.
lundi 13 février
L'ETA a fait connaître ses conditions pour un cessez-le-feu en faisant distribuer une cassette vidéo à la presse par l'intermédiaire de la coalition Herri Batasuna : reconnaissance du « droit à l'autodétermination du peuple basque », une amnistie totale, et le retrait des forces gouvernementales.
dimanche 19 février
Le directeur de la plus importante banque espagnole, Ricardo Tejero-Magro, a été tué dans un attentat attribué à l'ETA.
vendredi 10 mars
La France et l’Espagne ont signé le traité de Bayonne relatif à la coopération transfrontalière entre collectivités territoriales.
mercredi 19 avril
Le chef de l'opposition de droite en Espagne, José Maria Aznar (président du Parti Populaire), a été légèrement blessé dans le nord de Madrid dans un attentat à la voiture piégée, attribuée à l'ETA. Si la voiture d’Aznar n’avait pas été blindée, il aurait été tué. L’explosion a provoqué l’effondrement d’un appartement voisin. Seize autres personnes ont été blessées, dont une grièvement. Deux hommes ont pris la fuite à bord d’une voiture qu’ils ont fait exploser plus tard sur un parking désert, près de la gare de Chamartin.
lundi 8 mai
Enlèvement par l'ETA d'un entrepreneur de San Sebastien, Jose Maria Aldayer.
lundi 19 juin
Un policier a été tué et six autres blessés dans une des rues les plus fréquentées de Madrid, par l'explosion d'une voiture piégée. Peu avant l'attentat, plusieurs stations de radio et les pompiers avaient reçu des appels de revendication de la part de l'ETA.
jeudi 20 juillet
L’ancien secrétaire général des socialistes de la province basque de Biscaye, Ricardo Bamborenca, inculpé dans le dossier des GAL, affirme que Felipe Gonzalez était au courant de la création de ce mouvement parapolicier.
vendredi 18 août
La Cour suprême prend en charge l’affaire des GAL et demande le dossier au juge Baltasar Garzón.
samedi 11 novembre
Assassinat d'un militaire à Léon.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 novembre
L’ETA basque serait impliqué dans une tentative d’effraction d’un dépôt d’explosifs, à Fleurigné, en Bretagne (France).
jeudi 23 novembre
L'immunité parlementaire de l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur José Barrionuevo, accusé d'avoir participé à la création des GAL, a été levée.
lundi 11 décembre
Attentat à la voiture piégée à Madrid : six morts.
mercredi 13 décembre
L'ancien ministre de l'Intérieur socialiste espagnol José Barrionuevo comparait devant le tribunal suprême de Madrid dans l'affaire des GAL. Par ailleurs, selon le secrétaire général du Parti populaire, Francisco Alvarez Cascos, « la direction de l'ETA est de nouveau installée dans le sud de la France ».
samedi 16 décembre
Une femme de 43 ans a été tuée et neuf personnes blessées dans l'après-midi dans l'explosion d'une bombe déposée dans la cafétéria d'un grand magasin de Valence.
1996
samedi 6 janvier
Un commando a assassiné à Saint-Sébastien l'avocat Fernando Mugica, l'une des personnalités socialistes les plus influentes du Pays basque espagnol.
mardi 16 janvier
Douze Français ont été interpellés au cours d'opérations menées contre l'infrastructure de l'ETA dans les Pyrénées-Atlantiques, l'Ariège et en Haute-Garonne.
mercredi 17 janvier
Un fonctionnaire de prison, Antonio Ortega Lara (37 ans), a été enlevé par l’ETA à Burgos alors qu’il rentrait de son travail (il ne sera libéré qu’au bout de 532 jours, le 1er juillet 1997).
dimanche 21 janvier
L'ETA a revendiqué l'enlèvement d'un gardien de prison à Logrono.
mardi 23 janvier
José Maria Aznar, candidat de la droite au poste de Premier ministre, a créé la surprise en annonçant qu'en cas de victoire, il enterrerait l'affaire des GAL. Par ailleurs, le tribunal suprême a décidé de mettre en accusation l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, José Barronuevo, pour son implication présumée dans l'enlèvement, en 1983, d'un Français, une action alors revendiquée par les GAL.
mardi 30 janvier
Les autorités ont fait afficher dans les lieux publics les photos de six membres présumés de l'ETA (quatre hommes et deux femmes). Ces « etarras » appartiendraient au « commando de Madrid », auteur de plusieurs attentats dans la capitale.
mardi 6 février
Premier assassinat commis par l’ETA en 1996 : un avocat proche du Premier ministre Felipe Gonzalez, Fernando Mugica, a été tué d’une balle dans la nuque à San Sebastian.
lundi 12 février
Ignacio Etxeberria Martin, dit « Mortadelo » (31 ans), soupçonné d'appartenir au « commando Madrid », a été arrêté dans la soirée par la police française, lors d'un coup de filet à Pontivy (Bretagne). Paradoxalement, la justice espagnole ne dispose d'aucune charge contre lui et hésite à demander son extradition.
mercredi 14 février
Le juriste et historien Francisco Tomas y Valliente, ancien président de la Cour constitutionnelle et proche du Premier ministre Gonzalez, a été assassiné de trois balles par un tueur de l’ETA dans son bureau de l'université autonome de Madrid, où il enseignait le droit. Des témoins ont permis d'identifier l'assassin présumé : il s'agirait de Bienzobas, l'un des six membres du « commando Madrid » dont la police a récemment placardé les photos dans tout le pays.
lundi 19 février
Dans la soirée, près d'un million de personnes, chefs de parti en tête, ont manifesté leur horreur du terrorisme basque dans le centre de Madrid.
mercredi 21 février
La police a interpellé le député basque Idigoras, l'un des chefs d'Herri Batasuna (branche politique de l'ETA) qui avait refusé la veille une convocation du juge Garzon.
vendredi 23 février
Série d'incidents au Pays basque (Saint-Sébastien, Vitoria,...), où des séparatistes protestaient contre l'arrestation du député basque Idigoras.
dimanche 3 mars
Elections législatives : le Parti socialiste du Premier ministre Felipe Gonzalez n’est plus le premier parti d’Espagne, au profit du Parti populaire (droite) de José Maria Aznar. Le Parti nationaliste basque a obtenu 1,27 % et 5 s. (=), Herri Batasuna 0,72 % et 2 s. (=), la Solidarité basque - Gauche basque 0,46 % et 1 s. (=).
Dix militants de l'ETA (exilés depuis plus de dix ans vers les Etats d'Afrique et d'Amérique du Sud) se sont réfugiés avec une trentaine de sympathisants dans la cathédrale de Bayonne (Pays Basque français).
lundi 4 mars
L'ETA a tué un policier à Irun.
mardi 5 mars
Le Comité de prévention de la torture du Conseil de l'Europe accuse l'Espagne d'infliger des formes graves de mauvais traitements à certains prisonniers, notamment ceux de l'ETA.
lundi 25 mars
La police basque a arrêté dans la soirée à Qiartzun (Guipuzcoa), Valentin Lasarte, l’un des tueurs les plus redoutables de l’ETA (Gregorio Ordonez en janvier et Fernando Mujica en février auraient été ses victimes).
dimanche 14 avril
Fin de la plus longue prise d’otage jamais réalisée par l’ETA : un entrepreneur détenu depuis 341 jours a été libéré par les indépendantistes basques.
jeudi 23 mai
La plus haute instance pénale espagnole a ordonné la mise en détention du général de la garde civile, Enrique Rodriguez Galindo, pour « détention illégale, torture, et assassinat » de deux séparatistes basques présumés, en 1983. Cette décision a été prise dans le cadre de l'affaire des GAL.
jeudi 6 juin
Dans la soirée, de très vifs incidents ont éclaté à Bayonne entre des gardes mobiles et 200 manifestants venus soutenir les 10 militants d'ETA.
vendredi 7 juin
Les dix « exilés politiques » basques et les trente personnes sympathisantes enfermées avec eux dans la cathédrale de Bayonne ont été évacués par la police dans la soirée. Peu après, une centaine de manifestants se sont réunis devant le commissariat de police où ils sont enfermés contre lequel ils lancent des projectiles.
samedi 8 juin
La France a expulsé sept militants nationalistes basques vers l'Espagne. Ce qui a entraîné la satisfaction du gouvernement de Madrid et des incidents et la colère des sympathisants à Bayonne. Parmi les sept figurent six de la cathédrale de Bayonne arrêtés la veille (mais trois d'entre eux devraient être vite libérés, faute de charges retenues contre eux.
dimanche 23 juin
L'ETA a annoncé une trêve d'une semaine.
mardi 25 juin
Une nouvelle fois, les quelque 600 prisonniers basques en France et en Espagne veulent être regroupés au Pays Basque. Après une série de grèves de la faim, ils envisagent de rester en cellule 24 heures par jour jusqu'au 16 août.
lundi 1er juillet
L'ETA a fait savoir par le truchement du quotidien indépendantiste Egin, que la trêve d'une semaine avait pris fin la veille et qu'elle ne serait pas prolongé. L'organisation séparatiste « justifie » sa décision par le refus du gouvernement de Madrid de donner une « réponse claire » à son offre de dialogue.
mardi 9 juillet
Une bombe de faible puissance a explosé et une autre a pu être neutralisée dans un parc de loisir d'Almunecar (Costa del Sol). Un appel revendiqué par l'ETA avait permis d'évacuer le parc. Il n'y a pas eu de victimes. Ces attentats ont été préparés le jour où deux membres présumés de l'organisation basque étaient extradés vers Madrid par la France.
mercredi 10 juillet
Une bombe a explosé près d'un guichet de vente de billets des jardins de l'Alhambra, à Grenade : pas de blessés et des dégâts minimes.
mercredi 17 juillet
Une bombe a explosé, à l'aube, sur une plage de Malaga (Costa del sol), sans faire de victime. C'est le cinquième attentat en cinq jours attribué à l'ETA.
samedi 20 juillet
Trois attentats ont visé des sites touristiques en Catalogne. L'explosion d'une bombe, dans la soirée, à l'aéroport de Tarragone a fait 35 blessés, parmi lesquels 25 britanniques. L'explosion s'est produite cinq minutes après une mise en garde téléphonique. Deux autres engins ont explosé peu après dans un hôtel de Cambrils et sur le paseo maritime de Salou, deux stations balnéaires au sud de Tarragone. Dans les deux cas, un correspondant anonyme affirmant parler au nom de l'ETA.
dimanche 21 juillet
Dans la matinée, une bombe a pu être désamorcée. Elle avait été dissimulée dans les toilettes d'un hôtel de Salou.
mardi 23 juillet
Les policiers français du Raid ont arrêtés à Lasseube, près de Pau, Julian Achiurra Egurrola, alias « Pototo », considéré comme l'un des trois membres du comité exécutif de l'ETA (avec Ignacio Gracia Arragui, « Inaki », et Miguel Albizu Iriarte, « Antaza »). Les policiers ont découvert sur place arsenal : roquettes anti-chars, plusieurs kilos d'explosif (amonal), grenades, armes de poing, pistolets-mitrailleurs...
en juillet
José Luis Urrusolo Sistiaga dirige désormais la branche logistique de l'ETA, et devient ainsi le numéro trois de l'organisation.
samedi 3 août
De violents incidents ont éclaté à Bayonne à l'issue d'une manifestation nationaliste basque (500 personnes) en faveur de l'ETA et contre « les tortures » attribuées à des policiers français.
jeudi 15 août
Un attentat a fait de gros dégâts dans une entreprise de textile, dans la province basque d'Alava.
samedi 17 août
La Garde civile a arrêté à Hernani (province basque du Guipuzcoa) deux journalistes (Fernando Alonso et Andoni Murga) du quotidien nationaliste Egin. Au domicile de l'un d'eux, elle a découvert 27 kilos d'explosif. Ils pourraient être responsables de l'attentat du 15 août.
dimanche 18 août
Une perquisition de la police menée, dans l'après-midi, au siège d'Egin, a permis la saisie de « documents relatifs à de possibles objectifs » de l'ETA.
mercredi 11 septembre
Trois hommes et trois femmes de nationalité française ont été interpellés à Bayonne et Hasparren dans le cadre d'une opération « contre le réseau logistique d'ETA militaire », selon le ministère de l'Intérieur. Tous sont engagés dans des mouvements culturels et éducatifs du Pays Basque français (librairie de Bayonne). L'une des femmes est l'épouse d'Henri Parot, chef présumé d'un commando itinérant d'ETA, condamné à plus de 2 000 ans de prison en Espagne.
vendredi 13 septembre
Le gouvernement espagnol prévoit de s'installer des caméras dans les rues pour lutter contre la violence urbaine, principalement au Pays Basque. Leurs images pourront servir de preuves lors de procès.
mardi 24 septembre
Dans un arrêté, le Conseil d’Etat français estime qu’une reconnaissance officielle des langues régionales serait anticonstitutionnelle.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre
Des hommes masqués ont incendié la gare ferroviaire d'Usurbil, près de Saint-Sébastien. Une famille qui y résidait a pu être évacuée. La même nuit, des jeunes ont attaqué les locaux d'une compagnie d'assurance à Renteria. Pour lutter contre cette violence, plusieurs maires viennent de créer une « plate-forme pour la coexistence sociale et la paix ».
mercredi 2 octobre
Le député français RPR de Saint-Jean-Pied-de-Port, Michel Inschauspé, a lancé l'idée d'un département basque depuis longtemps. Voilà que 128 communes sur 130 viennent d'autoriser une consultation à titre personnel des maires en vues d'une éventuelle création d'un tel département.
mercredi 23 octobre
Le gouvernement espagnol vient de rejeter une offre de médiation de l'Eglise catholique basque (les évêques José Maria Setien de Saint-Sébastien et Ricardo Blazquez de Bilbao soutenus par la conférence épiscopale espagnole) entre les autorités et l'ETA.
mercredi 30 octobre
Dépouillement dans le centre administratif d'Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques, en France) du vote des maires du Pays basque français, dont la majorité (63,7 %) s'est déclaré favorable à un département basque.
nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1er novembre
Deux attentats ont secoué le Pays basque, de chaque côté de la frontière, vers 1 heure du matin. A Bunuel (Navarre), une voiture piégée a explosé devant une caserne : quatre personnes (trois femmes et un garde civil) légèrement blessées. A Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques), une déflagration a détruit en partie le centre administratif (détruit le 16 janvier par un autre attentat, reconstruit et inauguré le 21 octobre).
samedi 2 novembre
Deux bombes ont explosé à Gijón, ne provoquant que des dégâts matériels.
lundi 4 novembre
Le Tribunal suprême a décidé dans la soirée de ne pas citer Felipe Gonzalez, l'ancien chef du gouvernement socialiste espagnol, à comparaître dans l'affaire des GAL.
lundi 11 novembre
L'ETA vient d'enlever un entrepreneur, Cosme Delclaux (34 ans), patron de la troisième usine de verre d'emballage d'Espagne et de plusieurs autres entreprises. Il avait refusé auparavant de payer un « impôt révolutionnaire » aux séparatistes.
mercredi 13 novembre
Des inconnus ont lancé des cocktails Molotov contre trois wagons d'un train à Hernani (province du Guipuzcoa) après avoir fait descendre ses passagers. Les forces de l'ordre ont attribué cette action à des groupes appuyant l'ETA. L'incendie a été rapidement circonscrit.
mardi 19 novembre
Des policiers « antiterroristes » français ont arrêté dans la matinée à Bordeaux Juan Maria Insausti Mugica « Karpov » (trente-six ans), chargé de la formation, en France, des commandos opérationnels de l'ETA, et Maria Nieve Sanchez des Arco, membre du commando « Biscaye ». « Karpov » a été condamné il y a un an à Paris, par contumace, à 3 ans de prison et 5 ans d'interdiction de séjour, pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
samedi 23 novembre
Plus de 35 000 personnes ont manifesté dans les rues de Bilbao, Vitoria, Saint-Sébastien et Pampelune, à l'appel d'organisations pacifistes, pour exiger la libération de deux personnes enlevées par l'ETA (un gardien de prison le 17 janvier et un entrepreneur le 12 novembre).
mardi 26 novembre
Juan Luis Aguirre Lete, suspecté d'être le responsable des commandos de l'ETA et d'avoir donné l'ordre d'assassiner le roi Juan Carlos en 1995, a été interpellé au péage de Bayonne (France). Il était armé mais n'a pas échangé de coup de feu avec les douaniers. C'est le second membre de l'organisation indépendantiste arrêté en France en une semaine. Cette arrestation a permis de déjouer plusieurs actions visant de hautes personnalités françaises : notamment le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, et son prédécesseur Charles Pasqua.
mercredi 4 décembre
Une vingtaine de membres du GPIN (police spéciale française) ont bouclé dans la matinée un quartier de Pau où se trouve l'appartement d'un couple de basques espagnols arrêtés la semaine passée près de Bayonne. Ils ont saisi dans la voiture (volée) de Juan Luis Aguirre Lete, dit « Isuntsa », et de son amie Petra Elser 36 roquettes antichars.
mercredi 18 décembre
La coalition séparatiste basque Herri Batasuna (HB, bras politique de l'ETA) a lancé à Pampelune un « appel explicite » aux autres partis politiques espagnols pour « une nouvelle phase de contacts » afin de mettre un terme à la violence au Pays Basque. Mais, jusqu'à présent, Madrid et les partis espagnols pensent qu'il ne peut y avoir de dialogue tant que les séparatistes n'arrêteront pas les attentats et ne relâcheront pas les deux otages qu'ils détiennent.
1997
dimanche 5 janvier
Dans la soirée, un commando de l’ETA a lancé trois grenades sur des installations de l'aéroport de Madrid et la police a désamorcé trois engins explosifs dans le même secteur.
lundi 6 janvier
Le ministre espagnol de l'Intérieur, Jaime Mayor Oreja, a exprimé ses craintes d'un prochain attentat de l'ETA à Madrid, après le démantèlement de plusieurs commandos de l'organisation séparatiste basque. Il a cependant réaffirmé que le gouvernement ne cédera pas « au chantage de l’ETA ».
mercredi 8 janvier
Un lieutenant-colonel de l'armée de terre a été la cible d'un attentat devant son domicile, en plein centre de Madrid. Un couple agissant à visage découvert a ouvert le feu, l'atteignant au cou et à la poitrine. Jesus Cuesta est décédé lors de son admission à l'hôpital. La voiture avec laquelle les terroristes se sont enfuis a explosé peu après devant un hypermarché proche du lieu de l'attentat, blessant un membre de la garde royale qui accompagnait sa fille à l’école. Quelques heures avant cette attaque, l’un des dirigeants de la coalition indépendantiste basque Herri Batasuna avait annoncé « un futur immédiat fait de grandes souffrances » si le gouvernement ne se pliait pas aux revendications des séparatistes basques.
jeudi 9 janvier
Dans une déclaration à la radio, le premier vice-président du gouvernement espagnol, Francisco Alvarez Cascos, a estimé que Madrid devait se préparer à des « actions de plus en plus odieuses » de la part de l'ETA et que les Espagnols devaient « modérer leur optimisme ». Il craint en effet que l'organisation basque ne réagisse par une vague d'attentats aux succès de la police dont elle est victime.
lundi 13 janvier
La France a expulsé, dans la soirée, vers l'Espagne le dirigeant de l'ETA Josu Arkaus Arana, dit « Josu de Mondragon », considéré comme le numéro deux de l'organisation armée basque jusqu'en 1991. Cette décision a été annoncée par un porte-parole du ministère espagnol de l'Intérieur.
jeudi 16 janvier
La police espagnole a mené une vaste opération dans les milieux indépendantistes basques proches de l'ETA. Elle a procédé à une vingtaine d'arrestations. Cette opération a pour objectif d'enrayer la recrudescence de la « guérilla urbaine » au Pays basque. Dans le même temps, dans la soirée, la police française a arrêté le numéro trois de l'ETA, José Luis Urrusolo Sistiaga (39 ans) lors d'un barrage routier à Margueron (Gironde). Pour le secrétaire d'Etat espagnol à l'Intérieur, cette arrestation est « un coup énorme ».
vendredi 17 janvier
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes d’Espagne pour demander la libération de l’homme d’affaires basque Cosme Delclaux et du gardien de prison José Antonio Ortega Lara, tous deux kidnappés par l’ETA (le 11 novembre 1996 pour le premier et le 17 janvier 1996 pour le second).
En France, plusieurs personnes ont été interpellées dans une maison qui servait de planque à Urrusolo Sistiaga près de Miramont de Guyenne (Lot-et-Garonne).
jeudi 30 janvier
Un employé d'un magasin de cycles a été assassiné à Saint-Sébastien.
mardi 4 février
Un juge du Tribunal suprême espagnol a décidé dans la soirée d'écrouer deux dirigeants du parti indépendantiste basque Harri Batasuna, le bras politique de l'ETA, pour collaboration avec une organisation armée. Un mandat d'arrêt a été lancé contre deux autres dirigeants. L'ensemble de la direction collégiale du mouvement (25 personnes) a été citée à comparaître pour avoir fait l'apologie de la lutte armée.
jeudi 6 février
De jeunes membres d'Herri Batasuna ont gravement brûlé l'employée de bureau d'un juge, à Renteria. Ils avaient mis le feu aux locaux avec des cocktails Molotov.
vendredi 7 février
Le porte-parole de Herri Batasuna, Jon Idigoras, a appelé, à parti d'aujourd'hui, à d'importantes manifestations. Mais cette « intifada » basque va encore plus loin. Les séparatistes viennent de menacer plusieurs juges qui, selon eux, ont la main trop dure contre les activistes. Des journalistes sont montrés du doigt pour avoir écrit des articles considérés comme trop complaisants avec le gouvernement central. L'offensive judiciaire contre les séparatistes est, certes, applaudie à Madrid, mais les nationalistes basques modérés (PNV), qui condamnent sans réserve le terrorisme de l'ETA, ne partagent pas ce sentiment. Selon eux, la justice fait le jeu des indépendantistes : ils tirent profit d'une opération de propagande gratuite qui, de surcroît, les présente comme des victimes. D'autre part, un indépendantiste s'est pendu dans sa cellule à l'aide d'une écharpe. José Maria Aranzamendi (41 ans) était en détention préventive depuis deux ans pour « appartenance à organisation armée, attentat et assassinat ». Dans une lettre, il lègue tous ses biens à l'ex-numéro un de l'ETA Antonio Urrutikoetxea, extradé de France en mai 1996 et détenu dans la même prison.
du samedi 8 au dimanche 9 février
Des incidents ont éclaté à Elorrio, la ville natale d'Aranzamendi. Six personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles un membre de Herri Batasuna.
lundi 10 février
Deux attentats attribués à l'ETA se sont produits l'un à Grenade, l'autre à Madrid. Le premier, qui a mis en œuvre l'une des armes favorites de séparatistes - une voiture bourrée d'explosifs - visait leur cible privilégiée : les militaires. La voiture piégée a explosé au passage d'une fourgonnette, pourtant banalisée, appartenant à la base aérienne d'Armilla à deux kilomètres de Grenade). Le véhicule transportait des militaires, mais aussi des employés civils de la base : l'explosion a fait voler les vitres en éclats dans un rayon de 300 mètres au moins. Un des passagers civils, coiffeur à la base, a été tuée sur le coup. Une dizaine d'autres personnes ont été blessées (cinq se trouvent dans un état grave). Le deuxième attentat a eu lieu dans le centre de Madrid. Un magistrat du Tribunal suprême, Rafael Martinez Emperador, qui sortait de son domicile, a été la cible de deux tireurs qui l'ont atteint à la tête. Il est mort peu après son admission à l'hôpital. Dans la matinée, l'un des 25 dirigeants d'Herri Batasuna, Eugenio Aranburu, dont la comparution était prévue dans la journée, s'est pendu dans une maison appartenant à sa famille, au Pays Basque.
mardi 11 février
Un chef d'entreprise a été assassiné par balles dans la matinée dans une rue de Tolosa, au Pays basque espagnol. La victime, Francisco Arratibal avait servi d'intermédiaire lors de l'enlèvement en 1988 de l'industriel Emiliano Revilla par l'ETA. L'organisation séparatiste l'accusait d'avoir gardé une partie de la rançon et avait tenté une première fois de l'abattre il y a neuf mois. Madrid a réaffirmé son refus de négocier avec les terroristes de l'ETA.
jeudi 13 février
Une foule évaluée à 40 000 personnes par la police à manifesté à Grenade contre l'attentat qui y a fait un mort.
lundi 17 février
Un policier dont la voiture avait été piégée a été tué à Bilbao au moment où il sortait de son garage pour se rendre à son travail au tribunal provincial. L'attentat, commis à proximité d'un collège, n'a pas fait d'autre victime. Modesto Rico Pasarin avait 33 ans. Les autorités attribuent cette action à l'ETA, dont les actions terroristes ont coûté la vie à cinq personnes depuis le début de l'année.
mardi 18 février
Un engin explosif a été désamorcé par la police espagnole, dans la matinée, à Madrid, dans une voiture stationnée près d'une école. Le système de mise à feu s'est révélé défaillant.
du mardi 18 au mercredi 19 février
Huit dirigeants d'Herri Batasuna ont été écroués. Ces arrestations portent à 18 le nombre de dirigeants de ce parti incarcérés depuis deux semaines pour « collaboration avec une organisation armée ». La direction du parti est invitée à s'expliquer sur l'utilisation faite d'une vidéo de l'ETA durant la campagne des dernières élections générales.
mardi 25 février
Un Français et un Espagnol ont été interpellés à Hendaye (Pays basque français). Du matériel et des documents ont été saisis. Les deux jeunes appartiendraient à des commandos des « jeunesses ETA » spécialisés dans des actions de « violence urbaine ». Leur seraient notamment imputés des attentats commis à l'automne (septembre-octobre) 1996 contre des véhicules personnels de policiers.
vendredi 28 février
Herri Batasuna annonce une « journée d'agitation et de convulsion sociale », le 7 mars, en Espagne, pour « montrer les dents » au gouvernement qui a incarcéré la quasi-totalité de ses dirigeants (18 sur 25).
vendredi 7 mars
Près de 100 personnes ont été arrêtées lors de la journée de grève générale lancée par Herri Batasuna, au Pays Basque. La plupart l'ont été lors d'échauffourées avec la police.
samedi 8 mars
Jugé au Pays Basque espagnol pour avoir tué deux policiers, Mikel Otegui a été acquitté alors que sa culpabilité ne fait aucun doute. Face au tollé soulevé par ce verdict dans toute l'Espagne, le gouvernement envisage une réforme du jury d'assise pour qu'il ne soit plus soumis aux pressions des indépendantistes.
nuit du samedi 8 au dimanche 9 mars
Plusieurs policiers ont été légèrement blessés à Saint-Sébastien, lors d'affrontements avec des indépendantistes basques. A l'origine des heurts, des jets de cocktails Molotov contre un fourgon des forces de l'ordre.
mardi 11 mars
Un psychologue de 37 ans, employé à la prison de Martultene à Saint-Sébastien, a été assassiné dans la matinée par un commando présumé de l'ETA. L'un des auteurs de l'attentat a été arrêté après un échange de coups de feu avec des policiers. José Maria Aznar et son ministre des Administrations publiques venaient de réaffirmer que le gouvernement ne négociera « sous aucun prétexte ».
jeudi 13 mars
Un membre présumé de l'ETA, Fernando Elejalde, a été hospitalisé d'urgence dans la soirée, deux jours après avoir été arrêté en flagrant délit après un attentat à Saint-Sébastien. Il souffre de « fractures aux quatre premières vertèbres lombaires, d'une perforation du tympan droit et de contusions multiples sur le visage, le tronc et les extrémités », selon les médecins de l'hôpital de Saint-Sébastien. Le ministre de l'Intérieur a demandé l'ouverture d'une enquête, mais il soutient que Elejalde s'est blessé lors de son arrestation. Des responsables de plusieurs partis basques affirment qu'il a été « torturé pratiquement jusqu'à la mort » par la police.
samedi 15 mars
Fernando Elejalde a avoué être l'auteur du meurtre du psychologue il y a quatre jours, et de celui d'un employé d'un magasin de cycles, le 30 janvier à Saint-Sébastien.
lundi 17 mars
Elejalde n'a pas été torturé par la police. C'est ce qu'affirme l'enquête officielle ordonnée après son hospitalisation. Pour les enquêteurs, il s'est blessé en se faisant renverser par une voiture au cours de sa fuite, puis en se battant avec les policiers qui le maîtrisaient.
mardi 25 mars
D'anciens otages de l'ETA continuent à payer rançon plusieurs années après leur libération. C'est ce que révèle le quotidien madrilène El Mundo. Le journal cité notamment l'exemple de Juan Pedro Guzman, ancien dirigeant du club de football de l'Athletic Bilbao, enlevé il y a plus de dix ans par l'ETA et libéré par les forces de sécurité espagnoles. La police a découvert récemment qu'il continuait à être pressuré par les séparatistes.
vendredi 11 avril
Quatre dirigeants membres du bureau national de Herri Batasuna ont été arrêtés à Irun. Les quatre hommes, qui étaient en compagnie d'une cinquantaine de militants, ont été interpellés alors qu'ils venaient de franchir la frontière française, par une vingtaine de policiers cagoulés. Ils avaient donné une conférence de presse à Hendaye. Ils étaient recherchés pour « collaboration avec une bande armée », comme tous les membres de la direction collégiale de leur parti.
samedi 12 avril
L'explosion intempestive d'un détonateur a permis à la police de découvrir une cache de l'ETA dans un appartement du nord de Madrid. Ses occupants, quatre hommes, ont eu le temps de prendre la fuite. Parmi eux, deux femmes et deux mercenaires allemands, Renate Heke Schubbert et Fritz Gary Siemund, liés à des groupes d'extrême gauche. Mais, dans leur précipitation, ils ont abandonné des fusils d'assaut lance-grenades, près de 100 kilos d'explosif et des documents.
dimanche 13 avril
Deux membres de la police criminelle allemande (BKA) sont arrivés en Espagne pour collaborer avec leurs collègues espagnols à la recherche de quatre « ettarras » repérés la veille.
lundi 14 avril
Le Tribunal suprême a examiné un recours présenté par les 22 dirigeants de HB contre leur incarcération. Le juge a finalement réduit la caution de mise en liberté de 18 des 22 membres de la direction indépendantiste basque.
mardi 22 avril
L'ETA a appelé à une « journée de lutte » pour le jour anniversaire de sa proposition « d'alternative démocratique ». Dans le communiqué des séparatistes basques, chacun est appelé à « mener la lutte comme il le peut ».
dimanche 27 avril
Soixante ans après le bombardement par l'aviation nazie de la ville basque espagnole de Guernica, l'Allemagne a reconnu « l'implication coupable de pilotes allemands ». Dans une déclaration lue à Guernica lors de la commémoration du bombardement et rendue publique à Bonn, le président allemand Roman Herzog s'est adressé aux victimes, aux survivants, à leurs familles.
lundi 28 avril
Attentat de l’organisation basque Iparretarrak contre l’immeuble des douanes à Saint-Jean-Pied-de-Port.
samedi 3 mai
Un garde civil a été tué par l’ETA.
lundi 5 mai
Une défaillance du dispositif de sécurité a permis l'entrée d'activistes présumés de l'ETA dans une base militaire de Vitoria où s'est produit un attentat à l'explosif. En milieu de matinée, un paquet piégé a explosé près des logements des officiers, sans faire de victime, mais provoquant d'importants dégâts matériels.
vendredi 23 mai
La Cour d'assise spéciale de Paris, composée de 7 magistrats professionnels, a condamné Jean-Noël Garispe, militant d'Iparretarrak, à 8 ans de prison. Il était accusé de cinq attentats ou tentatives d'attentat sans victimes, en 1991 et 1994.
lundi 26 mai
Ouverture devant la Cour d'assise spéciale de Paris du procès de six Français, presque tous nés au Pays basque. Ils ont à répondre du terrible bilan meurtrier du « commando itinérant », un groupe armé rattaché à l'ETA-militaire : plus de 20 attentats commis de 1978 à 1989 en Espagne et ayant entraîné la mort de 38 personnes. Par ailleurs, la onzième chambre du Tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement dans le procès des 19 militants basques et bretons qui avaient comparu fin mars. 2 militants de l'ETA, Pedro Picabea-Ugalde (42 ans) et Jose-Xavier Arizcuren-Ruiz (39 ans) ont été condamnés à 10 ans de prison pour participation à une association de malfaiteurs. Un mandat d'arrêt a été ordonné contre le second en fuite, soupçonné d'être l'instigateur de l'attentat avorté contre le roi d'Espagne, en août 1995, à Palma de Majorque. Des peines de 4 à 6 ans de prison ont été prononcées contre 6 autres militants basques, assorties d'une interdiction de séjour de 5 ans dans l'ouest de la France. Les 7 sympathisants bretons poursuivis pour avoir logé des militants de l'ETA écopent, pour leur part, de peines de 1 à 2 ans de prison avec sursis. Quatre prévenus basques ont été relaxés.
mercredi 28 mai
Les autorités espagnoles ont officiellement refusé de « prêter » à la Cour d'assises spécialement constituée de Paris deux détenus réclamés comme témoins par la défense dans le procès des six Basques jugées depuis deux jours. L'Espagne refuse d'envoyer en France Henri Parot « pour des raisons de santé ». Purgeant en Espagne une peine de 5 145 ans de prison pour les mêmes faits reprochés aux accusés de Paris, c'est lui qui, par ses aveux, a permis l'arrestation des six hommes. Madrid refuse également de « prêter » Luis Roldan, ancien directeur de la Garde civile, car il doit être prochainement jugé en Espagne pour corruption.
nuit du mercredi 28 au jeudi 29 mai
Un attentat a été commis contre le restaurant McDonald's de Saint-Jean-de-Luz. Cet acte est revendiqué par Iparretarrak qui dénonce dans un communiqué « le mépris de la classe politique ».
vendredi 30 mai
Des milliers d'Espagnols ont manifesté dans tout le pays pour exiger la libération de deux otages enlevés par les indépendantistes basques, l'un il y a presque deux ans, l'autre depuis plus de six mois. Depuis décembre 1970, l'ETA a enlevé 76 personnes et assassiné six de ses otages.
vendredi 6 juin
Selon la radio madrilène Cadena Ser, l'ETA a menacé en mars d'assassiner l'avocat Cosme Delclaux, retenu en otage depuis plus de 200 jours, si sa famille ne versait pas une rançon. Deux enveloppes, dont une première de 250 millions de pesetas (13 millions de francs), ont été versées aux ravisseurs. Sans résultat pour l'instant. Un autre otage, José Antonio Ortega Cara, est aux mains de l'ETA depuis plus de 500 jours.
mardi 17 juin
Devant la cour d'assises spéciale de Paris, l'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Jean Parot, Jacques Esnal et Frédéric Haramboure, trois des six accusés d'une vingtaine d'attentats commis en France par un commando de l'ETA.
jeudi 19 juin
Au terme de 19 journées de débats et 5 heures de délibéré, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné dans la soirée les 6 Français basques membres du commando de l'ETA, coupable de 21 attentats (38 morts et 100 blessés) de 1978 à 1989. Elle a prononcé la réclusion criminelle à perpétuité contre Esnal, Haramboure et Parot, en assortissant cette condamnation d'une période de sûreté de 18 ans pour les deux premiers. Deux des autres membres ont écopé de 10 ans de prison et le dernier de 6 ans.
jeudi 26 juin
Le parti indépendantiste Herri Batasuna a annoncé le lancement d'une « campagne de mobilisations et de protestations contre le procès de ses 23 dirigeants qui doit s'ouvrir en octobre ». HB ne fournit aucun détail sur la campagne annoncée, sinon qu'elle se déroulera « pendant tout l'été », jusqu'à l'ouverture du procès.
nuit du lundi 30 juin au mardi 1er juillet
Deux otages détenus par l'ETA ont été libérés. L'un, l'avocat Cosme Delclaux, après paiement d'une rançon (près de 70 millions de francs), il a été retrouvé attaché à un arbre en pleine campagne, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Bilbao ; l'autre, le gardien de prison Antonio Ortega Lara (détenu depuis 532 jours), grâce à une opération de la Garde civile rendue possible par l'arrestation d'un membre important de l'organisation indépendantiste, « Isuntza », en novembre 1996 près de Bordeaux. L'opération qui a conduit à sa libération, dans un hangar industriel de Mondragon (Guipuzcoa), a également permis l'arrestation de quatre personnes considérées comme ses ravisseurs.
dimanche 6 juillet
Les indépendantistes basques ont fait savoir, par le biais d'une interview publiée dans le quotidien Egin, que l’ETA continuerait à s'attaquer aux gardiens de prison « tant que les droits des prisonniers basques continueront à être bafoués », c'est-à-dire tant qu'ils resteront dispersés dans toutes les prisons espagnoles. Cette entretien a été enregistré avant la libération du 1er juillet. L'ETA assure par ailleurs que les tentatives d'attentat contre José Maria Aznar, l'actuel chef du gouvernement espagnol, et contre le roi Juan Carlos, en 1995, constituent « une preuve de la capacité de l'ETA à conditionner de façon déterminante la stabilité du pays ». Cela se poursuivra « tant que durera le conflit » entre l'organisation séparatiste et Madrid.
jeudi 10 juillet
L'ETA a enlevé un conseiller municipal de la localité d'Ermua, en Biscaye. Miguel Angel Blanco Garrido, vingt-huit ans, est membre du Parti populaire du Premier ministre Aznar. Dans un appel téléphonique au journal basque Egin, l'ETA a revendiqué l'enlèvement et menacé de tuer son otage avant le 12 juillet, 16 heures, si le gouvernement de prend pas l'engagement de regrouper les prisonniers basques dans une même prison. 600 détenus, membres ou sympathisants de l'ETA, sont actuellement dispersés dans tout le pays.
vendredi 11 juillet
L'Espagne toute entière est mobilisée pour faire face au nouveau défi lancé par l'ETA. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes du pays pour demander la libération du jeune conseiller municipal enlevé la veille. De son côté, Herri Batasuna a aussi appelé à manifester dans les capitales des trois provinces basques ainsi qu'à Pampelune, mais pour soutenir les droits des prisonniers basques.
samedi 12 juillet
Les manifestations en masse (des centaines de milliers de personnes ont défilé dans les principales du villes du pays ; à Bilbao, une manifestation conduite par le Premier ministre Aznar a rassemblé 500 000 personnes) n'ont pas suffi : le corps inanimé de Miguel Angel Blanco Garrido a été retrouvée vers 17 h 15, à Lasarte, à 5 kilomètres au sud de Saint-Sébastien, le long d'une voie de chemin de fer, avec deux balles dans la tête. Dans un état désespéré, les médecins n'avaient pratiquement plus d'espoir de le sauver. La colère a éclaté contre l'ETA et Herri Batasuna, son aile politique. Dans la soirée, des inconnus ont mis le feu à la permanence de HB à Ermua, la ville de Miguel Angel Blanco. A l'exception de HB, la totalité de l'éventail politique espagnol a condamné avec la plus grande virulence l'action de l'ETA. Y compris certains militants indépendantistes. Herri Batasuna n'a rassemblé que 10 000 personnes dans tout le Pays basque pour défendre la cause des prisonniers de l'ETA.
dimanche 13 juillet
Miguel Angel Blanco est décédé dans la matinée. De nombreux affrontements ont eu lieu entre pros et adversaires de l'ETA au Pays basque. 18 personnes ont été blessées lors d'accrochages à Pampelune.
nuit du dimanche 13 au lundi 14 juillet
Deux locaux de Herri Batasuna à Bilbao ont été attaqués.
lundi 14 juillet
L'émotion qui domine l'Espagne depuis deux jours a culminé avec les funérailles de Miguel Angel Blanco. Des moments de silence (une heure au Pays basque) ont été observés en l'honneur du jeune homme. A Ermua, à l'arrivée du cercueil, des cris de colère, repris en chœur par la foule, ont accompagné la montée du cercueil vers le cimetière : « Assassins, Assassins ! » ou encore « ETA, tu dois payer ! ». Loin de retomber, la mobilisation populaire devait continuer dans la soirée avec des manifestations dans toutes les grandes villes. Selon la police, de un à deux millions de personnes sont descendues dans les rues de Madrid. Et plus de 700 000 ont défilé dans le centre de Barcelone, avec à leur tête, Jordi Pujol, le président du Gouvernement autonome de Catalogne.
mardi 15 juillet
Comme les jours précédents, des incidents ont éclaté, dans les trois provinces de la région autonome basque, entre manifestants et militants de Herri Batasuna. A Bilbao, quatre membres de HB qui venaient de provoquer la foule ont évité le lynchage grâce à l'intervention de l'Ertzaintza, la police basque. Cette même police, le plus fort symbole de l'autonomie au sein de l'Etat espagnol, qui est régulièrement la cible de l'ETA. Refusant toujours de condamner l'assassinat, HB a, au contraire, accusé José Maria Aznar d'être responsable de la mort de Miguel Angel, parce qu'il avait refusé de céder aux exigences de l'ETA. Des voix pressent maintenant le gouvernement Aznar de dissoudre HB.
jeudi 17 juillet
L'explosion accidentelle d'une grenade a permis à la police de découvrir un appartement utilisé par l'ETA, dans un petit immeuble de Durango, en Biscaye. La cache contenait 40 kilos d'explosifs et des bombes-ventouse, qui se placent sous les voitures. Quatre hommes qui se sont enfuis en voiture, juste après l'explosion, sont activement recherchés. La police pense que deux d'entre eux pourraient être impliqués dans l'assassinat de Miguel Angel Blanco. Durango n'est distant que d'une vingtaine de kilomètres d'Ermua.
vendredi 18 juillet
Trois anciens activistes de l'ETA ont condamné l'organisation terroriste basque et son soutien politique, Herri Batasuna, après l'assassinat de Miguel Angel Blanco. Parmi eux, se trouvait Juan Gamboa, qui a servi 15 ans l'ETA et est responsable de la mort de 29 personnes. Par ailleurs, évoquant le risque « d'incidents graves », le Tribunal supérieur de Justice du Pays basque a confirmé l'interdiction de la manifestation de Herri Batasuna, prévue le 19 juillet à Saint-Sébastien, en faveur du regroupement des prisonniers basques.
du samedi 19 au dimanche 20 juillet
De nombreuses voix se sont élevées pour exhorter l'ETA à suivre l'exemple de l'IRA en Irlande, en décrétant un cessez-le-feu. Mais le ministre de l'Intérieur, Jaime Mayor Oreja, doute d'une telle évolution.
dimanche 20 juillet
Un neuvième détenu de l'ETA, condamné à 35 ans de prison, a dénoncé l'assassinat de Miguel Angel Blanco.
lundi 21 juillet
A Madrid, l’Audience nationale a condamné à 109 ans de prison les trois membres de l’ETA qui avaient comploté un attentat contre le roi Juan Carlos.
L'ETA a pris la police comme cible, en lançant deux grenades contre une caserne d'Oviedo (Asturies), blessant légèrement une passante.
mercredi 23 juillet
L'ETA a revendiqué l'assassinat de Miguel Angel Blanco : « la tête bien haute »...
jeudi 24 juillet
Le ministère de l'Intérieur basque a autorisé une manifestation, le 27 juillet, à Saint-Sébastien, organisée par Herri Batasuna.
dimanche 27 juillet
Entre 20 000 et 30 000 nationalistes basques radicaux ont manifesté à Saint-Sébastien, avec drapeaux et calicots, aux cris de « Vive l'ETA militaire ! », « Libérez le Pays basque ». D'abord interdite, la marche des indépendantistes pour une « issue politique » s'est déroulée dans une certaine indifférence de la population. Dans le cortège, les membres de la direction d'HB précèdent les proches et les amis des prisonniers portant une pancarte sur laquelle sont imprimés un nom et un portrait.
lundi 28 juillet
Ouverture à Paris du jugement de deux membres (Didier Aguerre, 21 ans, et Jean Erdozaincy-Etchart, 23 ans) du mouvement de jeunesse basque Gazteriak, officiellement dissous, soupçonné d'être le relais de l'ETA en France. Ils comparaissent pour avoir attaqué la gendarmerie d'Irissary (Pyrénées-Atlantiques) en septembre 1996, et « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Ils encourent 10 ans de prison. De son côté, José Maria Aznar rejette toute idée de négociation avec HB ou l'ETA.
mercredi 30 juillet
La police espagnole affirme qu'un commando de l'ETA préparait une vague d'attentats contre plusieurs sites touristiques de Catalogne. Selon des documents saisis dans un appartement de Durango (Pays basque), abandonné par le commando après l'explosion accidentelle d'une grenade, les cibles étaient des aéroports, des parcs d'attractions et des clubs nautiques.
samedi 9 août
Réfugiés depuis huit ans en République dominicaine, trois dirigeants « historiques » - Eugenio Etxebeste, Ignacio Aracama Mendia et Jose Maria Gantxegi Arritu - de l'ETA ont été expulsés vers l'Espagne et immédiatement arrêtés. En visite l'an dernier à Saint-Domingue, le Premier ministre espagnol José Maria Aznar avait exigé la « remise » des trois séparatistes qui sont soupçonnés de plusieurs assassinats. Ils sont aussi connus comme les « négociateurs » de l'ETA depuis qu'ils avaient participé à des pourparlers - infructueux - avec le gouvernement espagnol, en Algérie, dans les années 1980. Selon la presse espagnole, ce triple coup de filet est une nouvelle preuve du refus des autorités de négocier avec l'ETA. Le Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir à Bilbao, s'inquiète lui de « la stratégie du gouvernement espagnol de fermer toute voie autre que la solution policière ».
samedi 16 août
Le conseil général de Biscaye, au Pays basque, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur des mauvais traitements qui auraient été infligés dans un camp de vacances à des enfants de neuf à onze ans parce qu'ils ne parlaient pas le basque. Des faits d'une « gravité inhabituelle », révélés par les dépôts de plaintes de trois familles.
samedi 23 août
Un membre de l'ETA, Juan Vicente Jaureguizuria Uria (42 ans) a été expulsé de France vers l'Espagne, au poste-frontière de la Junquera (nord-est). C'est la première expulsion d'un militant de l'ETA depuis l'arrivée au pouvoir en France des socialistes. Juan Vicente Jaureguizuria Uria a été expulsé après avoir purgé une peine de six ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Le ministre espagnol de l'Intérieur, Jaime Mayor Rojera, s'est réjoui de cette expulsion qui prouve, selon lui, que la collaboration franco-espagnole « avance ».
vendredi 5 septembre
Dans la soirée, un policier a été victime d'un attentat attribué à l'ETA, à Basauri, près de Bilbao. Sa voiture a explosé lorsqu'il l'a mise en marche. Il est mort quelques minutes après son admission à l'hôpital.
samedi 6 septembre
Près de 5 000 personnes ont participé à une marche silencieuse dans Basauri pour condamner l'ETA.
lundi 8 septembre
Afin de parer à d'éventuelles actions de l'ETA, les forces de l'ordre ont été placées en état d'alerte absolue. Les autorités craignent notamment une recrudescence de la violence à l'approche de l'ouverture du procès de 23 membres de la direction de Herri Batasuna, le 6 octobre à Madrid, pour « collaboration avec une organisation armée ». Par ailleurs, plus d'un millier de personnes ont manifesté, dans la soirée, sur la place centrale de Madrid, pour protester contre l'assassinat d'un policier, trois jours auparavant, victime d'un attentat attribué à l'ETA. Parmi les slogans lancés par la foule : « Basques oui, ETA non ! » et « Nous ne tue pas ».
mercredi 10 septembre
30 millions de pesetas (12 millions de francs) ont été récoltés pour le Fonds Miguel Angel Blanco, du nom du jeune conseiller municipal assassiné le 12 juillet par les séparatistes basques. Il d'agit du produit de la vente des billets d'un concert pour la paix et la liberté organisé dans la soirée aux arènes de Madrid. Le Fonds est destiné à la lutte contre le terrorisme et à la défense de la paix.
lundi 22 septembre
Le Parti national basque (PNV, 5 députés) rompt son alliance parlementaire avec le gouvernement Aznar. Il sanctionne ainsi le refus de Madrid de suivre certaines de ses propositions sur la politique budgétaire et la lutte antiterroriste.
nuit du mardi 23 au mercredi 24 septembre
Deux morts, un garde civil blessé : c'est le bilan des coups de feu tirés au centre de Bilbao. La fusillade a éclaté lors d'un banal contrôle d'identité. Selon, la police, les deux suspects invités à présenter leurs papiers ont ouvert le feu et tenté de s'enfuir. Les forces de l'ordre ont répliqué. Les deux morts sont des membres présumés de l'ETA. L'un d'entre eux était soupçonné d'avoir participé au meurtre d'un policier au printemps dernier.
mercredi 24 septembre
Douze personnes ont été arrêtées dans la mouvance nationaliste basque, à la suite de la fusillade de la veille.
samedi 4 octobre
Plusieurs milliers de sympathisants de Herri Batasuna ont manifesté à Bilbao, Saint-Sébastien, Vitoria et Pampelune contre le procès de Madrid.
Dans la cathédrale de Barcelone, l'infante Cristina a épousé le handballeur basque Inaki Urdangarin (29 ans).
lundi 6 octobre
Le procès des 23 membres de la direction de Herri Batasuna (HB) s'est ouvert dans la matinée à Madrid devant la plus haute juridiction espagnole, mais les avocats de la défense ont déposé un recours contre le président du Tribunal suprême, en raison de ses liens avec le gouvernement. Après plusieurs heures de délibération, les juges ont estimé que ce recours est sans fondement. Le procès se poursuivra donc, mais on ignore à quelle date.
mardi 7 octobre
La ville basque espagnole de Saint-Sébastien accueille les championnats du monde de cyclisme sur route.
mercredi 8 octobre
Le procès des 23 membres de la direction de HB reprendra le 13 octobre à Madrid.
samedi 11 octobre
Trois gardes civils ont été blessés par l'explosion d'une voiture piégée à Saint-Sébastien. Par ailleurs, plusieurs milliers de Basques ont manifesté à Bilbao contre le procès de Madrid.
dimanche 12 octobre
Clôture des championnats du monde de cyclisme sur route organisés dans la ville basque espagnole de Saint-Sébastien. Au tableau des médailles, la France est la meilleure nation avec quatre médailles, dont trois en or, devant l’Italie (trois médailles d’or) et l’Allemagne et la Russie (trois médailles, dont une en or). L’Espagne est neuvième avec une médaille d’argent et une de bronze.
lundi 13 octobre
Un membre de la police autonome basque a été grièvement blessé, à Bilbao. Il venait de surprendre trois hommes déguisés en jardiniers déposant des pots de fleurs dissimulant 12 grenades antichars face au musée Guggenheim qui doit être inaugurée par le roi d'Espagne le 18 octobre. L'un des hommes a été arrêté, un autre a blessé en s'enfuyant le policier, qui est dans un état critique.
mardi 14 octobre
Le procès des 23 dirigeants de HB a de nouveau été suspendu. Il devrait reprendre le 20 octobre. Cette fois, la défense exige l'annulation d'une partie de l'instruction et le transfert des audiences au Pays Basque.
jeudi 16 octobre
A Madrid, le juge chargé de l'affaires groupes antiterroristes de libération (GAL), qui faisaient la chasse aux militants de l'ETA, réclamera 23 ans de prison contre les deux principaux accusés, l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, Jose Barrionuevo, et l'ancien chef des services de sécurité du ministère de l'Intérieur, Rafael Vera.
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants (250 000 selon la police) ont protesté, dans la soirée, dans les rues de Bilbao après la mort d'un agent de la police autonome basque mortellement blessé le 13 octobre par l'ETA.
jeudi 23 octobre
Les deux principaux partis nationalistes modérés basques ont décidé d'oublier leurs divergences pour amorcer un dialogue. Le Parti nationaliste basque (PNV, au pouvoir) et Eusko Alkartasuna n'ont pourtant pas l'intention de négocier un accord à un an des élections régionales.
lundi 3 novembre
Un colis piégé a explosé à Guenes, près de Bilbao, sans faire de victime, au domicile de son destinataire : Mme Rosa Diez, ministre du Commerce et du Tourisme du gouvernement autonome basque. Mme Diez se trouvait alors en voyage en Allemagne et c'est son mari qui a ouvert le paquet. La police soupçonne l'ETA.
mercredi 5 novembre
La majorité des partis politiques espagnols, à gauche comme à droite, se sont offusqués d'une déclaration de l'évêque de Saint-Sébastien, proposant d'ouvrir des discussions avec l'ETA sans même attendre que l'organisation basque décrète une trêve.
jeudi 6 novembre
La police française a procédé à l'arrestation de trois membres de l'ETA dans la ville de La Rochelle. Selon une source proche de l'enquête, ces trois hommes étaient en train « de remonter un appareil logistique en provenance de Bretagne ».
lundi 10 novembre
La coopération franco-espagnole contre les séparatistes de l'ETA tourne à plein régime. Quatre nouvelles arrestations ont eu lieu dans la matinée à Orléans. Deux d'entre eux, au moins, seraient directement impliqués dans des assassinats perpétrés en 1994 et 1996, dont celui contre le président du Tribunal constitutionnel. Le « commando Madrid », dont deux d'entre eux font partie, est également soupçonné d'être l'auteur de la tentative d'assassinat qui avait José Maria Aznar en avril 1995.
mardi 11 novembre
Le Tribunal suprême espagnol a mis en délibéré son jugement contre vingt-trois dirigeants de Herri Batasuna.
mercredi 12 novembre
La 13e chambre du Tribunal de Paris a condamné deux militants présumés de l'ETA (Carlos Almorza-Arrieta, 38 ans, et Jose-Maria Dorronsorro-Malasechedarria, 42 ans, arrêtés en août 1993) à 10 ans de prison (le maximum de la peine encourue) pour associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Le premier était le « percepteur de l'impôt révolutionnaire », le second un haut responsable de l'organisation. Trois autres prévenus, actuellement en fuite, ont été condamnés à 5 ans de prison. Par ailleurs, la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris a autorisé le gouvernement français à extrader vers l'Espagne un militant présumé de l'ETA, Jose Urusolo-Sistiaga, auquel la justice espagnole reproche des actes criminels. Il aurait participé à quatre attentats dont celui qui a coûté la vie au directeur de la plus importante banque privée espagnole, Ricardo Tejero-Magro (février 1995).
jeudi 20 novembre
Quelques heures avant une réunion à Madrid entre le ministre de l'Intérieur et des représentants des partis basques modérés pour discuter de la situation des détenus basques, l'ETA a décidé une « trêve partielle ». En échange, elle demande le regroupement au Pays basque de ses membres en prison (529, dont 68 en France).
dimanche 23 novembre
Le ministre espagnol de l'Intérieur s'est déclaré prêt à rapprocher du Pays basque des détenus de l'ETA actuellement emprisonnés aux Baléares ou aux Canaries. Cet assouplissement des conditions de détention pourrait « se matérialiser dans les dix prochains jours ».
mercredi 26 novembre
Trois Basques et une Française ont été appréhendés, à l'aube, à Plunuzet, dans les Côtes-d'Armor (Bretagne). Parmi eux, deux membres de l'ETA, Xavier Gallaga Ruiz qui, à 37 ans, est soupçonné d'appartenir au sanguinaire « commando Madrid », et Azier Ormazabal Liceaga, armés et munis de faux papiers. Par ailleurs, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris s'est déclaré favorable à l'extradition d'un ex-membre présumé du comité exécutif de l'ETA, Julian Achurra Egulora (38 ans), dit « Pototo », recherché en Espagne pour assassinats, tentatives d'assassinat et association de malfaiteurs.
jeudi 27 novembre
La justice espagnole a décidé de demander l'extradition d'Asier Ormazabal Liceaga, soupçonné de complicité dans l'assassinat d'un policier à Bilbao en 1995. Par ailleurs, la Garde civile a perquisitionné, à Irun, au domicile d'Iratze Sorzabal Diaz, la femme basque arrêtée elle aussi à Pluzunet.
vendredi 28 novembre
Cinq membres présumés de l'ETA ont été arrêtés dans plusieurs localités du Pays basque.
dimanche 30 novembre
Deux succursales de banques ont été incendiées, dans la matinée, à Ormaiztegi, par un groupe d'individus masqués. Le feu a ravagé les appartements situés au-dessus des locaux visés par des cocktails Molotov et plusieurs familles ont dû être relogées.
lundi 1er décembre
Les 23 membres de la direction collégiale de Herri Batasuna, la vitrine légale de l'ETA, ont été condamnés à 7 ans de prison et à 22 000 francs d'amende. Le Tribunal suprême a retenu l'accusation de « collaboration avec une organisation armée », pour laquelle les parties civiles réclamaient 22 ans de prison et le parquet 8 ans. Avant de pouvoir bénéficier d'une remise de peine, les accusés passeront au moins quatre ans en prison. Les moins acharnés de leurs adversaires voient dans cette mesure « un pas en arrière dans la pacification du Pays basque » où Herri Batasuna a appelé, dans la soirée, à une grève générale de protestation le 15 décembre.
mercredi 3 décembre
Herri Batasuna appelle les Basques à manifester le 6 décembre contre la Constitution espagnole.
vendredi 5 décembre
Alors que les premiers dirigeants condamnés de HB entraient en cellule dans la matinée, le garde du corps d'un conseiller municipal conservateur de San Sebastian a été grièvement blessé par balle.
samedi 6 décembre
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Saint-Sébastien pour condamner l'emprisonnement des 23 dirigeants de HB, à l'appel du mouvement de jeunesse indépendantiste Jarrai (« continuer »). Des incidents avec la police ont eu lieu dans plusieurs villes du Pays basque, avec destructions et barricades. Deux personnes ont été blessées dans la soirée à Saint-Sébastien. Une permanence du Parti socialiste et trois succursales de banque ont été incendiées à Bilbao, Azpeitia et Saint-Sébastien. Pourtant, 37 % des Basques approuvent la décision du Tribunal suprême espagnol ; 21,5 % la jugent excessive.
lundi 8 décembre
Le gouvernement espagnol a voulu montrer sa bonne volonté aux partis nationalistes basques en décidant de rapprocher du Pays basque 15 détenus de l'ETA.
jeudi 11 décembre
Un conseiller municipal de Renteria, Jose Luis Caso, a été assassiné d'une balle dans la tête, dans la soirée, dans un café où il dînait à Irun.
vendredi 12 décembre
De nombreuses organisations ont appelé à manifester contre le terrorisme basque. Le chef du gouvernement espagnol demande « une forte démonstration d'union et de solidarité de tous », le 13 décembre, à Saint-Sébastien.
samedi 13 décembre
Entre 50 000 et 100 000 manifestants ont défilé, dans l'après-midi, dans le calme dans les rues de Saint-Sébastien. En tête du cortège, des dirigeants politiques, accompagnés du vice-président du gouvernement espagnol Francisco Alvarez Cascos. HB a annoncé, de son côté, le report au 27 décembre d'une manifestation prévue également ce jour à Bilbao pour protester contre la récente condamnation à la prison de ses 23 dirigeants.
vendredi 26 décembre
La France n'est vraiment plus un refuge pour les indépendantistes basques. Sur 88 militants présumés de l'ETA arrêtés en 1997, 50 l'ont été sur le sol français et 35 en Espagne, indique un rapport du ministère espagnol de l'Intérieur. Les attentats attribués à l'ETA ont fait 13 morts depuis le 1er janvier, contre 5 en 1996.
Match amical de football non officiel : au stade de San Mamés, à Bilbao, l’équipe du Pays basque a battu la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) trois buts à un.
samedi 27 décembre
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la soirée, sans incident, à Bilbao. Les participants, à l'appel de HB, protestaient contre l'incarcération des 23 dirigeants de HB. Les marcheurs brandissaient des drapeaux et des pancartes sur lesquelles figurait le slogan : « Une solution démocratique maintenant, nous avons besoin de paix ». De leur côté, les avocats de HB ont déposé un recours contre la condamnation à 7 ans de prison pour « collaboration avec bande armée ». S'il était accepté, ce recours pourrait se traduire par leur libération.
mardi 30 décembre
L'Allemagne vient de verser le premier des 3 millions de marks (10 millions de francs) que, dans un geste de réconciliation, elle a décidé de donner à la ville martyre de Guernica, détruite en avril 1937 par la « Légion Condor » (2 000 morts). L'argent va aider à construire un complexe sportif.
1998
nuit du lundi 5 au mardi 6 janvier
Des groupes de jeunes ont opéré une série d'attaques au Pays basque : cocktails Molotov lancés contre un commissariat de la police autonome basque à Basauri et contre la voiture d'un policier à Ordizia, mairie et tribunal incendiés à Legazpia, et transformateur électrique mis hors service par un incendie dans la région de Billabona (5 500 foyers privés d'électricité pendant deux heures).
mercredi 7 janvier
Un magasin appartenant à un conseiller municipal PP de Santurce, près de Bilbao, a été incendié à l'aide de cocktails Molotov.
vendredi 9 janvier
Vers 8 heures, un conseiller municipal PP de la localité de Zarauz qui s'apprêtait à se rendre à son travail a eu les deux jambes sectionnées par l'explosion de sa voiture, piégée par l'ETA. José Ignacio Iruretagoyena (34 ans) est mort une heure plus tard. Le leader du PP au Pays basque, Carlos Iturgaiz, dont deux membres sont tombés sous les balles de l'organisation terroriste l'an passé, a réclamé une protection policière renforcée pour ses élus, expliquant qu'ils sont devenus « un objectif direct de ces assassins ». Ce premier attentat meurtrier de l'année porte à 764 le nombre des victimes de l'ETA depuis la date de son premier attentat mortel, en 1968. L'association pacifiste Gesto por la Paz a convoqué 162 rassemblements silencieux pour le 10 janvier.
samedi 10 janvier
Près de 25 000 personnes ont manifesté en silence dans la soirée dans toute l'Espagne contre la violence de l'organisation séparatiste basque ETA. Ils étaient surtout nombreux à Zarauz, où a été inhumé l'élu conservateur tué. Les plus hauts responsables régionaux du Pays basque étaient présents comme les membres du gouvernement, à l'exception de leur chef, Aznar.
nuit du samedi 10 au dimanche 11 janvier
Une patrouille de la police basque a été attaquée à coups de cocktails Molotov par une trentaine de jeunes cagoulés, dans le village de Guernica. Un policier a été blessé.
dimanche 11 janvier
« L'ETA est un bourreau qui s'est changé en ce qu'elle voulait combattre lors de sa création », a commenté Eduardo Uriarte, qui n'est autre que le fondateur de l'ETA, dans une interview au quotidien catalan la Vanguardia. « L'ETA dit qu'elle est née pour défendre les Basques et elle se retrouve opposée aux citoyens basques ».
jeudi 15 janvier
Dans la matinée, des artificiers de la police basque ont désamorcé une bombe placée devant la porte d'un bureau de la Sécurité sociale à Saint-Sébastien. Un correspondant anonyme se réclamant de l'ETA avait téléphoné quelques instants auparavant à une association pour annoncer l'explosion de l'engin.
mercredi 21 janvier
Une demi-douzaine de jeunes gens cagoulés ont fait descendre les 30 passagers d'un wagon de train régional en gare d'Alegia (Guipuzcoa), avant d'y mettre le feu. Les autorités attribuent cet attentat à la mouvance indépendantiste qui soutient l'ETA en menant, depuis plus d'un an, des opérations de violence urbaine.
dimanche 25 janvier
Dans une lettre publiée dans un journal madrilène, un ancien cadre de l'ETA se montre favorable à une « trêve définitive » car « la lutte armée est devenue un obstacle ».
nuit du lundi 26 au mardi 27 janvier
Onze militants présumés de l'ETA ont été arrêtés par la police dans la province de Biscaye et à Teruel. Elles appartiendraient à un groupe fournissant des informations à un commando de l'ETA en vue de préparer des attentats. Ces arrestations font suite à l'analyse de documents découverts dans une cache de l'ETA, à Bilbao, en décembre.
nuit du jeudi 29 au vendredi 30 janvier
Le deuxième adjoint au maire de Séville (membre du Parti populaire) Alberto Jimenez Becceril et son épouse Ascension ont été tués vers 1 h 30 d’un coup de feu dans la nuque, près de la cathédrale de Séville, alors qu'ils rentraient d'un dîner. La police soupçonne l’ETA. Il s'agit du premier attentat mortel commis contre un élu conservateur hors du Pays basque.
vendredi 30 janvier
Des manifestations spontanées ont eu lieu dans tout le pays dans les heures qui ont suivi l'attentat : plusieurs milliers de personnes devant la mairie de Séville. Une journée de deuil a été décrétée à Madrid.
samedi 31 janvier
De 350 000 à 500 000 personnes ont manifesté dans la soirée à Séville pour protester contre l'attentat qui a coûté la vie à un adjoint au maire conservateur de la capitale andalouse et à son épouse, enterrés le matin même. Le cortège était conduit par le second vice-président du gouvernement, Rodrigo Rato, et plusieurs ministres. Près de 100 000 personnes ont également manifesté pour la paix à Bilbao. 20 000 autres à Huelva. Des manifestations moins imposantes, mais tout aussi solidaires, ont eu lieu un peu partout en Espagne.
vendredi 13 février
300 intellectuels, artistes et personnalités publiques espagnols ont signé le Manifeste pour la démocratie en Euskadi, dans lequel ils refusent toute forme de négociation avec l’ETA.
samedi 14 février
Deux agences bancaires espagnoles ont été la cible d'attaques au cocktail Molotov à Legazpia et Mondragon, cette dernière ayant été presque entièrement détruite par l'incendie qui a suivi. A Getxo, près de Bilbao, c'est un local de la sécurité sociale qui a été visé.
nuit du samedi 14 au dimanche 15 février
La banque Courtois à Bayonne et le Crédit Lyonnais à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) ont été attaquées au cocktail Molotov.
dimanche 15 février
Herri Batasuna a remplacé ses 23 dirigeants emprisonnés. Une direction collégiale en apparence plus modérée, ce qui ne serait qu'une façade trompeuse, estime le pouvoir à Madrid.
Dans la matinée, quatre grenades antichars ont été lancées contre une caserne de la Garde civile à Onate.
jeudi 19 février
Un membre historique de l'ETA, Jose Luis Ansola Larranaga, allias « Pello el Viejo », a été arrêté au poste frontalier d'Hendaye en compagnie d'une militante présumée de l'organisation basque espagnole armée, Trinidad Martin. Tous les deux, placés en garde à vue, sont entendus sur la régularité de leur séjour en France. José Luis Ansola Larranaga a été condamné en mars 1997 par la Cour d'appel de Paris à deux ans de prison avec sursis dans le cadre de l'affaire des hébergements de membres de l'ETA en Bretagne. Il est interdit de séjour dans seize départements méridionaux et de Bretagne.
samedi 21 février
Une bombe de forte puissance a explosé, dans la soirée, sans faire de blessé, au passage d'un TGV français à Irun. L'explosion s'est produite à 21 h 40 à 500 mètres de la gare. Tous les passagers étaient descendus à Irun et le train se dirigeait à vide vers Hendaye. La police espagnole soupçonne un commando de l'ETA.
jeudi 26 février
Jesus Garcia Coroporales (37 ans) a été extradé de France vers l'Espagne, après avoir purgé une peine de cinq ans de prison. Il avait été arrêté à Saint-Jean-de-Luz, porteur d'armes et de faux documents d'identité. Corporales, dit « Gitanillo », ou « Josu », est accusé par la police espagnole d'avoir été membre du commando « Madrid » de l'ETA, responsable de quatorze assassinats en 1992 et 1993.
lundi 2 mars
Le procès des Groupes antiterroristes de libération (GAL), les « escadrons de la mort » anti-séparatistes basques, est désormais inévitable. Le Tribunal suprême a refusé de déclarer les faits prescrits. Plusieurs ex-responsables socialistes (dont deux ministres) sont impliquées et comparaîtront donc pour l'enlèvement par les GAL, en décembre 1983, à Hendaye, de l'entrepreneur français d'origine espagnole Segundo Marey. Ces groupes parapoliciers se sont ensuite rendus coupables d'au moins 22 assassinats.
jeudi 12 mars
Le président du gouvernement autonome du Pays basque, José Antonio Ardanza (PNV, modéré) propose à tous les partis basques de discuter d'un « plan de paix » visant à mettre fin à trente ans de conflit. La vitrine légale des extrémistes de l'ETA, Herri Batasuna, ne serait pas exclue.
lundi 16 mars
Les indépendantistes du mouvement « Aide aux détenus » ont menacé la France d'une « réponse radicale » après l'expulsion, dans la matinée, d'un membre présumé de l'ETA qui a ensuite été arrêté par la police espagnole. Le mouvement qui compare la politique de l'actuel gouvernement français à celle de Vichy, le tiendra « responsable des tortures que pourrait subir le prisonnier ». Jesus Maria Beaumont Barberena, arrêté en France en 1992 et condamné à huit ans de prison, est accusé par Madrid d'avoir dirigé un commando de l'ETA en Navarre, de 1985 à 1987.
mercredi 18 mars
Les partis politiques basques espagnols, invités à réfléchir à un « plan de paix » proposé par le président du gouvernement autonome de la province, ne sont parvenus à aucun accord, même minimum. Le plan envisageait l'ouverture d'un dialogue avec les indépendantistes radicaux, à condition que ceux-ci abandonnent définitivement la lutte armée. Certains des participants ont notamment dénoncé la part trop belle faite aux thèses nationalistes.
jeudi 19 mars
La garde civile a démantelé le commando Araba de l'ETA qui opérait surtout dans la province basque d'Alava. Quinze militants présumés ont été arrêtés.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 mars
Cinq membres présumés du « commando Andalousie », l'un des plus recherchés de l'ETA, ont été arrêtés. Trois Espagnols ont été appréhendés à l'aube à Séville, quelques heures après l'arrestation de deux Français dans une ville voisine. Ces derniers transportaient 240 kilos d'explosifs et 30 grenades dans une camionnette. Les autorités attribuent à ce commando un total de 13 actions armées ayant fait quatre morts en Espagne au cours des deux dernières années. Lors de la perquisition, la garde civile a découvert un arsenal considérable : 350 kilos d'explosifs et de nombreuses armes en tout genre, notamment des fusils avec des lunettes télescopiques. C'est un coup très dur pour l'ETA qui, selon le ministère de l'Intérieur, ne disposerait plus que d'un commando actif dans la province basque du Guipuzcoa, limitrophe avec la France. Pour le Premier ministre, la découverte de cet arsenal démontre l'absence totale de volonté des séparatistes basques d'engager un dialogue pour tenter de mettre un terme au conflit basque.
mardi 31 mars
Un réfugié basque, Euba Cenarruzabeitia (61 ans) a été interpellé en Corse avec des militants nationalistes de cette île française, et a été transféré à Paris. Surnommé « Pelo pincho », il a été responsable des finances de l'ETA. Il a purgé trois ans de prison en France, où il avait été arrêté alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour le Mexique et où il a organisé, selon le ministère de l'Intérieur espagnol, l'accueil des Basques liés à l'ETA en Bretagne.
samedi 4 avril
Près de 3 000 personnes ont manifesté à Bayonne pour la défense de la langue basque.
lundi 6 avril
Le commando « Andalousie » de l'ETA, démantelé le 21 mars à Séville, avait reçu des ordres de la direction de l'organisation séparatiste basque pour assassiner des personnalités célèbres de la station balnéaire de Marbella, selon la chaîne de radio Cope. Un des trois membres du commando, José Luis Martin Barrios a assuré que le commando avait reçu ses ordres du responsable des commandos opérationnels de l'ETA, José Arizcuren Ruiz « Kantauri ».
mardi 7 avril
L'ETA a tenté sans succès en 1995 de dévaliser un arsenal près de Rennes, en Bretagne, selon le journal espagnol El Pais. C'est ce qui ressortirait du procès-verbal de l'interrogatoire du membre de l'ETA Mikel Azurmendi Penagarikano, alias « Hankas », arrêté par la garde civile le 21 mars à Séville lors du démantèlement du « commando Andalousie ». Les cinq activiste ont démoli une clôture et percé un trou dans un mur de l'arsenal, mais une sirène d'alarme s'est alors déclenchée et le commando a dû prendre la fuite.
vendredi 10 avril
Un accord de paix vient d'être signé en Irlande du Nord. Cela pourrait devenir « un point de référence » pour le Pays basque a déclaré l'avocat Patxi Zabaleta, membre de HB.
du samedi 11 au dimanche 12 avril
A l'occasion de la célébration du « Aberri Eguna », le « jour de la patrie » basque, tant le Parti nationaliste basque (PNV, au pouvoir dans la région, que sa branche dissidente Eusko Alkartasuna, ont exprimé le souhait qu'un accord semblable à celui de l'Irlande du Nord puisse, un jour, être signé au Pays basque. Dans la soirée du 12 avril, lors d'un meeting à Bilbao, Juan Maria Atutxa, ministre régional PNV de l'Intérieur, a déclaré que « le peuple basque ne peut se résigner à l'existence du terrorisme et doit marcher vers la réalisation de la paix ».
mercredi 15 avril
L'ETA met en garde ses partisans de tout optimisme « contagieux » après la signature de l'accord de paix en Irlande du Nord. L'ETA reproche même à Herri Batasuna de trop se préoccuper de cet accord au lieu de mettre l'accent, par exemple, sur l'apprentissage de la langue basque par la population.
vendredi 24 avril
61 ans après, les députés allemands ont adopté à l'unanimité un texte demandant le pardon de l'Espagne pour le bombardement de Guernica (plus de mille morts en avril 1937). Ils ont décidé de ne plus honorer la mémoire de la Légion Condor, chargée de cette opération.
nuit du samedi 2 au dimanche 3 mai
Un commando de l'ETA a été démantelé à Saint-Sébastien. Lors de son arrestation, il préparait un attentat à la grenade antichars contre une caserne de l'armée. Les quatre personnes arrêtées, selon la police, sont des « membres légaux » de l'organisation indépendantiste, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas fichées. Elles feraient partie du commando « Donosti », le dernier commando important de l'ETA.
mercredi 6 mai
Tomas Caballero (62 ans), conseiller municipal et porte-parole du parti régionaliste Union du peuple navarrais (UPN, conservateur) à la mairie de Pampelune, a été tué de plusieurs coups de feu dans la tête alors qu'il sortait de son domicile. Deux individus se sont approchés de lui et ont ouvert le feu avant de prendre la fuite. Dans la soirée, 15 000 personnes ont manifesté dans la ville en silence.
vendredi 8 mai
Un sous-officier de la garde civile à la retraite, Alfonso Parada, a été très grièvement blessé à Vitoria de deux balles dans la tête tirées à bout portant. De plus, une bombe artisanale a été désamorcée à San Sebastian et une voiture incendiée dans un local occupé par des gendarmes à Bidart (Pyrénées-Atlantiques). Citant des sources de la lutte anti-terroristes, le journal madrilène ABC soutient que la direction de l'ETA aurait donné l'ordre à tous ses activistes de « frapper fort sur tous les fronts » et plus particulièrement contres les élus du parti populaire.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai
L'explosion d'une bonbonne de gaz a fait de sérieux dégâts dans la banlieue de Bayonne. C'est une agence de la Société générale qui était visé. Cette action n'a pas été revendiquée. Il s'agit du troisième attentat de la semaine dans les Pyrénées-Atlantiques après l'explosion d'une autre bonbonne au centre des impôts de Pau et la destruction d'une voiture devant la gendarmerie de Bidard, au sud de Biarritz. L'attentat de Pau avait été revendiqué par Iparretarrak.
Alfonso Parada a succombé à ses blessures reçues la veille.
samedi 9 mai
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans l'après-midi à Vitoria après les obsèques d'Alfonso Parada, auxquels ont assisté quatre ministres. Des rassemblements contre la violence de l'ETA ont également eu lieu à Madrid, Séville, Saragosse et Valence.
mercredi 13 mai
Un activiste de l'ETA, Ignacio Aracana Mendia, dit Macdario, reconnu coupable de l'assassinat d'un policier à Vitoria en 1979, a été condamné à 30 ans de prison par l'Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole. Il avait été extradé l'été dernier de la République dominicaine.
lundi 25 mai
Le premier grand procès de « la guerre sale » des GAL contre l'ETA s'est ouvert à Madrid devant le Tribunal suprême. Sur le banc des accusés : l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur José Barrionuevo et les patrons de la lutte antiterroriste des gouvernements de Felipe Gonzalez. Au total, douze personnes qui risquent de 8 à 23 ans de prison pour « appartenance à une bande armée, détention illégale d'armes et malversation de fonds publics ».
mercredi 27 mai
Des militants basques ont créé, à Bayonne, une organisation consacrée à l'éclairement du rôle éventuel des autorités françaises dans les GAL. « Oroït eta sala » (« rappeler et dénoncer ») demande l'ouverture d'une enquête parlementaire sur ce qu'elle appelle « des responsabilités françaises dans le terrorisme d'Etat contre le peuple basque ».
samedi 30 mai
Felipe Gonzalez, l'ex-président socialiste du gouvernement espagnol, soutient son ancien ministre de l'Intérieur, José Barrionuevo, principal accusé du procès des GAL.
nuit du jeudi 4 au vendredi 5 juin
Une femme a été tuée, un policier et un civil blessé et treize personnes interpellées lors d'une opération de la police basque espagnole contre un commando présumé de l'ETA, à Guernica. La victime, Ignacia Ceberio Arruabarrena, était recherchée depuis près de trois ans. Elle appartenait au commando « Biscaye », dont le démantèlement avait été annoncé l'automne dernier par les autorités espagnoles. Le commando avait l'intention de s'en prendre au ministre de l'Agriculture, Loyola de Palacio.
jeudi 11 juin
Un train de voyageurs, reliant Hendaye à Saint-Sébastien, a été attaqué aux cocktails Molotov, vers 22 h 25, à Renteria, au Pays basque espagnol. L'un des wagons a été sérieusement endommagé, mais personne n'a été blessé.
nuit du lundi 15 au mardi 16 juin
La gare de Renteria a été partiellement incendiée par cinq inconnus cagoulés qui avaient au préalable ordonné à un employé encore présent de quitter les lieux. Les dégâts sont importants. Les actes de vandalisme de ce genre, de plus en plus nombreux au Pays basque, sont généralement attribués à des groupes de jeunes indépendantistes radicaux proches de l'ETA.
jeudi 18 juin
Ex-numéro deux de l'ETA, Jesus Arcauz Arana, expulsé de France en janvier 1997 après 8 ans de prison, a été condamné par l'Audience nationale, la plus haute juridiction espagnole, à 83 ans de prison. Il a été reconnu coupable d'avoir fourni en 1990 au commando Vizcaya des grenades artisanales utilisées un an plus tard dans un attentat contre une caserne ayant fait 6 blessés. Un autre membre de l'ETA, Ignacio Menda, a été condamné à 26 ans de prison pour l'assassinat d'un directeur de banque. Livré par la République dominicaine où il s'était réfugié, il a déjà été condamné pour l'assassinat d'un policier.
nuit du samedi 20 au dimanche 21 juin
Quelque 150 individus encagoulés ont attaqué le centre de Portugalete : barricades et cocktails Molotov. Un transformateur d'électricité a été démoli, privant la ville de lumière. Deux policiers ont été blessés. Cocktails Molotov aussi à Barakaldo, près de Bilbao, où une patrouille de police et deux banques ont été attaquées.
dimanche 21 juin
L'ETA a lancé une campagne d'« impôt révolutionnaire » auprès des entreprises de la région de Guipuzcoa.
mardi 23 juin
L'ETA a annoncé, dans un communiqué, qu'elle allait reprendre ses attaques contre la police régionale basque. Les indépendantistes justifient la suspension d'une « trêve de huit mois » (jamais annoncée) par la mort d'une de leurs militantes, tuée lors d'un accrochage avec la police, le 5 juin. Le communiqué de l'ETA revendique en outre quatre attentats, parmi lesquels l'assassinat d'un conseiller municipale de Pampelune, le 6 mai, et celui d'un garde civil, à Vitoria, le surlendemain.
jeudi 25 juin
Un conseiller municipal du Parti populaire a été tué lors de l'explosion d'une moto piégée à Renteria, près de Saint-Sébastien. Manuel Zamarreno se rendait à pied vers sa voiture en compagnie d'un garde du corps lorsque la bombe a explosé. C'est le sixième élu conservateur assassiné depuis un an.
vendredi 26 juin
Dans la soirée, 5 000 personnes, accompagnées des leaders de tous les partis, hormis Herri Batasuna, ont défilé à Saint-Sébastien derrière une pancarte « Nous avons besoin de la paix ».
samedi 27 juin
Plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés à Bilbao et Vitoria, mais aussi Madrid, Valence, Santander et Valladolid. Au cours des funérailles du conseiller municipal Manuel Zamarreno, a été lu un message de l'évêque de Saint-Sébastien, demandant à l'ETA de « mettre un terme à sa stratégie de la violence, de la terreur et de la mort ».
lundi 29 juin
Ouverture à Paris du quatrième procès dit « des filières bretonnes de l'ETA ».
mardi 30 juin
Le Parti socialiste basque a claqué la porte du porte du gouvernement autonome qu'il dirigeait depuis douze ans avec le PNV, le grand parti nationaliste modéré, et une autre petite formation Eusko Alkartasuna (EA). Les socialistes accusent le PNV et EA d'avoir pactisé avec Herri Batasuna (et donc avec l'ETA). Le PNV et EA se défendent et affirment avoir seulement voté, comme HB, contre un projet de loi des socialistes sur le règlement du Parlement qui forçait les députés basques à reconnaître formellement la Constitution espagnole de 1978.
mercredi 1er juillet
Le procès des huit Basques membres de l'ETA et des douze Bretons poursuivis pour les avoir hébergés s'est terminé dans la soirée. Le verdict a été mis en délibéré au 2 septembre.
jeudi 2 juillet
La chambre d'accusation française de la cour d'appel de Douai a rendu un avis favorable à l'extradition vers l'Espagne de la militante basque de l'ETA Idoia Lopez Riano. Surnommée la « Tigresse », elle avait été arrêtée en France en 1994 et condamnée à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, une peine qu'elle a achevé de purger le 23 mai. La justice espagnole soupçonne la « Tigresse » d'avoir participé à plusieurs dizaines d'attentats. Son extradition dépend maintenant d'un décret ministériel.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 juillet
Des graffitis sont apparus sur les murs de Renteria, menaçant de mort le dernier élu conservateur siégeant au conseil municipal après l'assassinat de ses deux colistiers : « Trimino, c'est ton tour ». Le ministre de l'Intérieur reconnaît que de nombreux élus du Parti populaire, ne supportant plus les menaces constantes dont ils sont l'objet, ont quitté la région.
lundi 6 juillet
Le procès des GAL, à Madrid, a pris sa dimension définitive avec la réquisition du procureur demandant 23 ans de prison pour l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, José Barrionuevo, et autant pour l'ex-secrétaire d'Etat à la Sécurité, Rafael Vera. Le jugement devrait être rendu en septembre.
mercredi 8 juillet
Un sac de sport contenant du matériel (trois kilos d’explosifs, des munitions, huit systèmes de mise à feu, des composants électroniques, trois radiocommandes, des mèches lentes et des manuels d’instruction) habituellement utilisé par l’ETA a été découvert en bordure d’une rivière près d’Aire-sur-l’Adour (Landes françaises), par des enfants qui pêchaient. Le sac a, vraisemblablement, été jeté depuis un pont.
mercredi 15 juillet
La justice espagnole vient d’ordonner la fermeture du quotidien Egin et de la station de radio Egin-Irratia, invoquant leurs relations, notamment financières, avec l’ETA. Egin (« Faire » en basque), publié depuis 1976, tire à 50 000 exemplaires et publie régulièrement des communiqués de l’organisation indépendantiste. Plusieurs des journalistes d’Egin ont été arrêtés et condamnés, les années passées, pour appartenance à l’ETA. La décision de fermeture est consécutive à plusieurs perquisitions qui se sont déroulés dans la matinée et qui ont conduit à l’arrestation de 11 personnes. Parmi elles, Pablo Gorostiaga, membre de la direction collégiale d’HB L’essentiel des personnes arrêtées sont des membres du conseil d’administration du groupe de presse Orain. Dans leurs rangs, le porte-parole de la Coordination patriote socialiste (une organisation semi-légale qui coiffe toutes les branches du mouvement indépendantiste basque) : Xabier Alegria.
jeudi 16 juillet
Egin est réapparu dans les kiosques, sous le nom de Euskadi informacion, mais ne compte plus que 8 pages contre 60 auparavant. 50 000 exemplaires ont été tirés.
samedi 18 juillet
Plusieurs milliers de séparatistes basques (75 000, selon les organisateurs) ont défilé, dans la soirée, dans les rues de Saint-Sébastien, pour protester contre la fermeture du quotidien indépendantiste Egin et de la station de radio Egin-Irratia.
lundi 20 juillet
10 des 11 indépendantistes, arrêtés le 15 juillet, dans le cadre d’une opération contre le quotidien Egin, soupçonné d’aider l’ETA, ont été inculpés d’appartenance à une bande armée, de détournements de fonds et de blanchiment de capitaux. Ils ont été écroués dans une prison de Madrid.
mercredi 22 juillet
Une avocate de Bayonne, Maritxu Paulius Basurco (26 ans) a été interpellée, dans la matinée, à son domicile à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques). Trois autres personnes ont également été interpellées. Maritxu Paulius Basurco est la campagne de François Guimon, recherché par la police dans le cadre de l’information judiciaire ouverte après le démantèlement, en mars, en Espagne, du commando Andalousie de l’ETA.
mercredi 29 juillet
Le verdict est tombé dans le procès des GAL à Madrid. José Barrionuevo, l’ex-ministre socialiste espagnol de l’Intérieur, et Rafael Vera, l’ancien secrétaire d’Etat à la Sécurité, ont été condamnés, l’un et l’autre, par le Tribunal suprême, à une peine de 10 ans de prison pour « détention illégale » et « détournements de fonds publics ». Ils sont en outre déclarés inéligibles pour 12 ans, ce qui contraint l’ex-ministre à abandonner son poste de député socialiste. L’ex-directeur général de la Sécurité et préfet de la province de Biscaye, Julian Sancristobal, a également été condamné à 10 ans de prison.
nuit du mardi 4 au mercredi 5 août
Un engin explosif de fabrication artisanale a causé des dégâts importants dans une agence des Banques populaires, en plein centre de Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques), à 2 heures du matin. La bombe a fait des dégâts importants dans les commerces situés à proximité. L’action terroriste, non revendiquée à cette heure, est attribuée à Iparretarrak.
vendredi 21 août
Les personnalités condamnées dans l’affaire des GAL ont déposé un recours devant le tribunal constitutionnel.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 août
12 blessés, dont 5 policiers : c’est le bilan des affrontements entre indépendantistes et forces de l’ordre, à Bilbao. Une centaine de séparatistes des radicaux du Mouvement de libération nationale basque, le visage masque de cagoules, ont lancé des cocktails Molotov vers les agents à proximité de la mairie, où des milliers de personnes participaient aux fêtes annuelles de la ville.
dimanche 23 août
Le conseiller pour la lutte anti-terroriste du gouvernement basque, Juan Maria Atutxa, a dit s’attendre à une prochaine « décision surprise » de l’ETA. L’organisation séparatiste pourrait, selon lui, annoncer une trêve.
mercredi 26 août
Selon le quotidien espagnol El Mundo, trois des principaux dirigeants de l’ETA sont passés de France en Belgique. Ce déplacement aurait pour but d’échapper à la coopération accrue entre Paris et Madrid.
lundi 31 août
Le chef du gouvernement autonome basque, José Antonio Ardanza, a dissous le Parlement basque et confirmé la tenue des élections régionales le 25 octobre. La coalition sortante, qui regroupe les modérés du PNV et les nationalistes de gauche d’Eusko Alkartasuna, reste favorite. Mais, José Ardanza (57 ans=, au pouvoir depuis 1985, ne se représenta pas et laissera la tête de liste à Juan José Ibarretxe (39 ans). L’essentiel du débat politique porte actuellement sur la tentative du PNV d’obtenir, avant le scrutin, une trêve de l’ETA. Pour cela, le PNV maintient des contacts avec Herri Batasuna, à la grande colère des socialistes et des conservateurs.
mardi 1er septembre
Quatorze militants basques, la plupart espagnols, ont été interpellés dans la matinée à Hendaye, Biarritz et Arbonne, sur commission rogatoire du juge d’instruction antiterroriste Laurence Le Vert. Tous sont soupçonnés d’animer un réseau de soutien à l’ETA. Deux d’entre eux, interdits de séjour dans les Pyrénées-Atlantiques, y séjournaient depuis deux ans. Deux autres avaient été expulsés de France dans les années 1980. Deux femmes figurent parmi les personnes interpellées, dont l’une vivait avec sa fille de 12 ans qui a été remise à sa famille.
mercredi 2 septembre
Dix Basques, militants de l’ETA, ont été condamnés à des peines de prison allant de 6 à 10 ans par le tribunal correctionnel de Paris. Une douzaine de Bretons qui comparaissaient pour les avoir aidés et hébergés ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.
jeudi 3 septembre
Herri Batasuna a fait savoir qu’elle aura changé de nom lorsqu’elle présentera aux élections d’octobre. Le bras politique de l’ETA espère ainsi éviter sa mise hors la loi, conséquence de l’incarcération des vingt-trois dirigeants de son ancienne direction, l’an dernier, pour collaboration avec l’ETA. Rebaptisée Euskal Herritarriok (« citoyens basques »), la nouvelle formation doit maintenant réunir 20 000 signatures pour être enregistrée. Les uns voient dans cette mutation un signe « d’ouverture » politique, les autres dénoncent une opération de « maquillage ».
samedi 12 septembre
La coalition indépendantiste Herri Batasuna et 22 partis nationalistes modérés ont signé une déclaration commune, la déclaration de « L’Izarra », prônant une solution négociée du conflit basque et réclamant une trêve aux clandestins de l’ETA.
mercredi 16 septembre
Dans la soirée, l’ETA a annoncé une trêve illimitée (mais conclue en secret pour quatre mois), qui entre en vigueur à partir du 18 septembre. Mais les indépendantistes ont bien souligné qu’ils ne remettraient pas leurs armes et conserveraient toute leur infrastructure « de logistique et de défense ». Le gouvernement espagnol se dit sceptique.
lundi 21 septembre
Le gouvernement espagnol vient d’exiger l’autodissolution de l’ETA. Pour Madrid, c’est une condition sine qua non pour engager un quelconque processus de paix.
samedi 26 septembre
Le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar a appelé les Basques à construire « une paix pour tous » et non pour « la moitié » de la population. Lors d’un meeting à Saint-Sébastien, il a promis de faire preuve de « générosité » après l’annonce de la trêve de l’ETA. Par ailleurs, Herri Batasuna a réclamé à Bilbao un « nouveau cadre de dialogue pour une solution démocratique ».
mardi 29 septembre
Depuis que l’ETA a annoncé une trêve, les nationalistes en profitent pour multiplier leurs propres revendications. La Constitution est notamment la cible de ceux qui exigent maintenant la reconnaissance du droit de l’autodétermination.
Le Premier ministre français Lionel Jospin s’est engagé à « faire en sorte que la charte du Conseil de l’Europe sur les langues régionales et les cultures minoritaires puisse être signée et ratifiée ».
mercredi 30 septembre
L’ETA continuera d’exister tant que le conflit basque persistera et la récente trêve illimitée n’est pas irréversible, a averti Arnaldo Otegi, leader d’Herri Batasuna.
en septembre
Pacte de Lizarra conclu entre le PNV, l’EA (un parti indépendantiste mineur) et les représentants politiques de l’ETA.
vendredi 2 octobre
Le Premier ministre Aznar a promis d’assouplir sa politique pénitentiaire, à condition que l’ETA démontre « une claire volonté de mettre fin à la violence et des attitudes équivoques qui puissent conduire à la paix ». C’est le premier geste significatif de Madrid en direction des indépendantistes basques.
lundi 5 octobre
Le président du Sinn Féin irlandais, la branche politique de l’IRA, s’est rendu au Pays basque à l’invitation de la coalition nationaliste Herri Batasuna, bras politique de l’ETA. Gerry Adams soutient la trêve illimitée décrétée par l’ETA.
jeudi 15 octobre
Quatre détenus de l’ETA ont été transférés de diverses prisons d’Espagne dans des prisons du Pays basque, pour « raisons de santé ». Le gouvernement invoque par ailleurs des « raisons humanitaires » pour justifier le régime de semi-liberté accordé à un cinquième détenu séparatiste.
samedi 24 octobre
Dans la soirée, deux dirigeants encagoulés de l’ETA ont confirmé à la BBC, à Londres, le caractère « ferme et sérieux » du cessez-le-feu.
dimanche 25 octobre
Elections au Pays Basque. Malgré une perte de voix par rapport à l’élection précédente, le PNV (autonomistes modérés) demeure le premier parti de la province avec 27,9 % des suffrages et 21 sièges (- 1) ; les conservateurs du Parti populaire deviennent la deuxième force politique de la région avec 20,1 % des voix et 16 élus (+ 5). Progression aussi des indépendantistes d’Euskal Herritarok (formé autour de Herrri Batasuna) avec 17,9 % des voix et 14 s. (+ 3). Le PS obtient 14 s. (+ 2), les modérés d’Eusko Alkartasuna 6 (- 2), Izquierda Unida (ex-PC) 2 (- 4) et Unidad alavesa (régionalistes conservateurs) 2 (- 3). Dans la soirée, les indépendantistes d’Euskal ont réaffirmé qu’ils n’avaient pas l’intention de participer au gouvernement de la province. Mais ils sont décidés à collaborer au travail des institutions s’il va dans le sens de leurs revendications : autodétermination et paix.
mercredi 28 octobre
Grand journal de Bilbao, El Correo Espanol soutient que les séparatistes de l’ETA annonceront, prochainement, l’abandon définitif de la lutte armée. Les élus de HB n’accordent « aucune crédibilité à l’information du Correo. C’est une manipulation » du… pouvoir central. De son côté, Madrid accueille cette nouvelle avec prudence. Par ailleurs, le PNV a annoncé qu’il rompait son alliance parlementaire avec le gouvernement espagnol, arguant que Madrid ne fait pas assez d’efforts pour doter l’Euskadi de plus de pouvoirs.
mardi 3 novembre
Le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, a donné son feu vert à des contacts avec « l’entourage » des séparatistes de l’ETA. Le gouvernement affirme avoir perçu des signes du changement au sein du mouvement de libération nationale basque (MLNV), dont fait partie l’ETA. Geste du gouvernement qualifié de « courageux » tant par les nationalistes basques que par l’opposition espagnole. Un pas de plus vers le processus de paix.
mercredi 4 novembre
Tout en se réjouissant de la décision du Premier ministre espagnol, le chef d’Herri Batasuna, Arnaldo Otegi, a annoncé qu’il n’entend pas parler au nom de l’ETA. De leur côté, les autorités basques vont commencer, à partir du 8 novembre, à retirer la protection policière dont bénéficient certains élus.
jeudi 5 novembre
Le Premier ministre Aznar a promis, dans la soirée, « pardon et générosité » aux séparatistes de l’ETA si l’organisation respecte le résultat des urnes et abandonne définitivement les armes. Pour autant, le chef du gouvernement a précisé que « la paix n’oubliera pas le droit des victimes ».
mardi 10 novembre
Les contacts du gouvernement espagnol avec l’ETA se limiteront au sort des 535 détenus basques, dispersés dans les prisons espagnoles et à la remise des armes des terroristes qui respectent le cessez-le-feu, a annoncé le porte-parole du gouvernement Aznar.
mercredi 25 novembre
Le nouveau président du Parlement autonome du Pays basque est un nationaliste modéré, Juan Maria Atutxa (57 ans), membre du Parti nationaliste basque et ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement régional. Il a bénéficié du soutien de tous les partis, sauf Euskal Herritarok, qui a porté ses voix sur l’ancien chef de l’ETA, José Antonio Urrutikoetxea.
samedi 28 novembre
Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Bilbao pour réclamer le rapprochement des détenus basques. Le ministre de l’Intérieur espagnol refuse et affirme n’être pas toujours sûr que l’ETA veuille en finir avec la lutte armée.
dimanche 29 novembre
La formation d’un gouvernement au Pays basque s’avère difficile. Un mois après les élections, aucune coalition majoritaire n’est en vue. Le Parti socialiste et le Parti populaire, en progression, refusent de céder aux revendications d’indépendance et de révision de la Constitution espagnole, s’en tenant au statut actuel de large autonomie. Les indépendantistes d’Euska Herritarok refusent d’entrer au gouvernement mais cherchent à occuper une position centrale en apportant un éventuel soutien à une coalition minoritaire regroupant le PNV et le petit parti nationaliste EA. Leur pression sur le PNV est jugé intolérable par le PS.
vendredi 18 décembre
Madrid a tenté un premier geste en direction de l’ETA, en annonçant le retour en Espagne (Andalousie ou Valence) de 21 détenus basques emprisonnés au Maroc, aux Canaries et aux Baléares. « Insuffisant », disent les nationalistes modérés. « Une moquerie absolue », déclarent les plus radicaux.
samedi 26 décembre
Deux mois après les élections régionales, le PNV, arrivé en tête du scrutin (21 sièges sur 75), a signé un accord de gouvernement avec l’Euskal Alkartasuna (6 s.).
Environ 150 000 personnes ont participé à un « méga-concert » de la langue basque organisé en simultané dans cinq villes française et espagnoles. Cette manifestation a été organisée dans le cadre d’un accord entre les associations d’enseignement de la langue basque et le gouvernement autonome basque.
mardi 29 décembre
Juan José Ibarretxe (41 ans) a été élu, dans la soirée, président du Pays basque. Il est le premier élu grâce aux voix des nationalistes les plus proches de l’ETA (Euskal Herritarrok).
1999
samedi 2 janvier
Juan José Ibarretxe est officiellement devenu le président du gouvernement autonome du Pays basque en prononçant le traditionnel serment sous le chêne de Guernica, symbole des libertés basques. Iñaki Azkuna (PNV) quitte son poste de ministre de la Santé (qu’il occupait depuis 1991).
nuit du vendredi 8 au samedi 9 janvier
Des cocktails Molotov ont été lancés contre un magasin de véhicules Peugeot, dans la banlieue de Saint-Sébastien, et contre la voiture d’un fonctionnaire régional de Navarre. Une bombe a explosé devant le bureau d’un élu socialiste de la ville d’Ordizia.
samedi 9 janvier
A Bilbao, plus de 100 000 personnes ont manifesté dans la soirée pour la défense des droits des prisonniers basques. Nationalistes modérés et radicaux ne s’étaient pas retrouvé ainsi dans la rue depuis 1976.
dimanche 10 janvier
Un garde civil a été brûlé à la jambe par un cocktail Molotov à Elbar.
samedi 16 janvier
Réunis à San Sebastian, les partis nationalistes basques se sont séparés sans adopter de déclaration contre le regain de violence au Pays basque. Le PNV au pouvoir a été le seul à condamner des actes « absolument inutiles ». Ce jour encore, un bureau de poste a été attaqué à Renteria par des individus masqués qui ont fait sortir le personnel et les clients puis mis le feu. Un local de la Sécurité sociale a été incendié à Getxo, dans la banlieue de Bilbao. Ces actes sont attribués à des jeunes proches de l’ETA.
vendredi 22 janvier
Madrid a laissé éclater son indignation après la nomination de l’ancien numéro un de l’ETA à la commission des droits de l’homme du Parlement régional basque. José Antonio Urrutikoetxea, alias Josu Ternera », en détention préventive, avait été élu député régional en octobre sur la liste du bras politique de l’ETA, Eusko Herritarok.
samedi 23 janvier
Le PNV a révélé son projet de « libération nationale », qui consiste à établir un Etat souverain englobant l’actuelle Communauté autonome basque, la région voisine de Navarre et le Pays basque français. Ce projet, qui se rapproche des thèses traditionnelles des séparatistes de l’ETA, a donné lieu à ce commentaire du gouvernement espagnol ; « C’est l’entrée dans une dynamique réellement dangereuse et difficile à justifier ».
samedi 30 janvier
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Bayonne pour la création d’un département Pays basque et l’officialisation de la langue basque (euskara).
samedi 6 février
Aussi bien Français qu’Espagnols, 800 élus du Pays basque ont décidé, à Pampelune, de fonder une « Institution nationale basque » transfrontalière. Il s’agira d’une assemblée de 348 municipalités, dont 21 en France, soucieuse de « mettre en avant le Pays basque en tant que nation ».
dimanche 7 février
Gouvernement et partis espagnols ont réagi avec colère à la fondation, la veille, d’une « Institution nationale basque », accusant les nationalistes de s’embarquer dans une aventure indépendantiste aux conséquences imprévisibles.
vendredi 12 février
Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné deux militants de l’ETA militaire, arrêtés en Bretagne, à Pluzunet, le 26 novembre 1997, à 5 et 7 ans de prison pour participation à une association de malfaiteurs terroristes. Le tribunal a, par ailleurs, condamné la logeuse de ses hommes, la Bretonne Annie Alexandre, à 6 mois de prison ferme pour complicité.
samedi 13 février
Un homme de 63 ans a été tué, dans la matinée, dans la station balnéaire catalane de Salou, par l’explosion d’une bombe enfouie dans le sable de la plage. Les enquêteurs écartent en principe l’hypothèse d’un « acte terroriste » de l’ETA, en trêve illimitée depuis le mois de septembre.
28 communes française de la Soule (Pays basque français) ont décidé d’appliquer la loi Chevènement sur l’intercommunalité adoptée la semaine dernière par l’Assemblée nationale.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 février
Mikel Ganuza Yaniz (27 ans), un important membre présumé de l’ETA a été arrêté à Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Cet homme, porteur d’un pistolet automatique de 9 mm, aurait participé, en 1996, à l’enlèvement du policier espagnol José Antonio Ortega Lara.
dimanche 21 février
Un magasin de vêtements appartenant à un militant du Parti populaire a été incendié à Bilbao et un engin incendiaire a été déposé sous la voiture d’un élu de ce même parti. La trêve de l’ETA n’a pas empêché les séparatistes basques de commettre 154 actes de violence depuis le 18 septembre dernier.
mercredi 3 mars
Tête de liste des Verts français aux élections européennes, Daniel Cohn-Bendit s’est déclaré, à Hendaye, en faveur de la création d’une « eurorégion » comprenant les provinces basques espagnoles et françaises.
mardi 9 mars
La police française a interpellé dans un petit hôtel de Paris six Basques espagnols, membres présumés de l’appareil militaire de l’ETA indépendantiste. Parmi eux, Javier Arizeuren-Ruiz, dit « Kantauri » (40 ans), chef des commandos du mouvement qui serait impliqué dans une douzaine d’assassinats. Deux autres poids lourds du terrorisme basque ont été arrêté : José Luis Puy Lekumberry, dit « Txuma » (35 ans) et Irantxu Gallastegui Sodupe, une jeune femme de 26 ans. Pour le ministre de l’Intérieur espagnol, c’est « une partie de la direction de l’ETA » qui a été « démantelée ». D’autre part, 9 activistes de l’ETA ont été arrêtés dans la soirée après un échange de coups de feu avec les policiers espagnols, dans la région de Saint-Sébastien. Selon le ministère de l’Intérieur, ils faisaient partie du « commando Donosti ». Par ailleurs, au Pays Basque, la police espagnole a arrêté Dolores Chapartegui Nieves, une conseillère municipal de Herri Batasuna : elle est soupçonnée d’être un agent de liaison de l’ETA.
mercredi 10 mars
La justice espagnole a demandé à la France l’extradition de « Kantauri ».
vendredi 12 mars
Une conseillère municipale du Parti populaire, d’Azkoitia (Giupuzcoa), a reçu un livre piégé. Méfiante, elle a appelé le service de déminage. Dans la soirée, une bombe artisanale a explosé devant le bureau d’un conseiller municipal socialiste à Ordizia, provoquant de légers dégâts matériels.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 mars
Alors que pour protester contre les récentes arrestations de membres de l’ETA en France en Espagne les indépendantistes avaient convoqué une « journée de lutte », de nombreux incidents ont été signalés dans la nuit au pays Basque.
samedi 13 mars
« Journée de lutte » contre l’arrestation de membres de l’ETA, marquée par de nombreux incidents.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 mars
Une bombe artisanale a explosé devant le domicile des parents d’un élu socialiste de Bilbao, faisant de légers dégâts. Un attentat a également touché un garage Citroën.
dimanche 14 mars
A Saint-Sébastien, 15 membres de la direction de Herri Batasuna ont entamé une grève de la faim. Par ailleurs, l’ancien directeur général de la sécurité espagnole, Julian Sancristobal, est retourné en prison. Condamné, en juillet dernier, dans l’affaire des GAL, il avait bénéficié d’une grâce partielle en décembre. Il est poursuivi dans une nouvelle affaire d’assassinat de militant basque.
samedi 20 mars
Entre 55 000 et 60 000 indépendantistes ont manifesté à Bilbao afin de protester contre les récentes arrestations de quinze militants présumés d’ETA en Espagne et en France.
mercredi 31 mars
Le ministère espagnol de l’Intérieur a accordé des mesures de clémence à quatre détenus de l’ETA. L’un d’entre eux, qui a pris ses distances avec l’organisation, bénéficiera d’un régime de semi-liberté. Les trois autres seront rapprochés du Pays basque.
samedi 3 avril
Un sondage réalisé par le gouvernement autonome basque montre que les Basques espagnols sont divisés sur la question de l’indépendance de leur région. 25 % d’entre eux avouent être pour, et 25 % contre. 34 % conditionnent, quant à eux, leur jugement sur l’indépendance aux « circonstances dans lesquelles elle serait envisagée ». 15 % n’ont pas d’opinion à ce sujet.
dimanche 4 avril
Le gouvernement espagnol prépare un plan pour inciter quelque deux cent cinquante militants de l’ETA en fuite à l’étranger à revenir en Espagne, où ils ne seraient pas inquiétés. Par ce geste, le gouvernement d’Aznar voudrait favoriser le processus de pacification du Pays basque. Par ailleurs, le porte-parole d’Herri Batasuna, Arnaldo Otegi, a promis, devant 3 000 personnes, à Pampelune, à l’occasion du « Jour de la patrie basque », l’indépendance pour l’an prochain.
Les policiers français ont mis la main, par hasard, sur un dépôt de munitions à Bayonne. Ils ont découvert des pistolets d’un modèle ancien, trente lance-roquettes et surtout des quantités d’explosifs : 200 kilos d’amonal et 950 kilos de chlorure de soude, un explosif identique à celui utilisé par les commandos de l’ETA.
nuit du samedi 9 au dimanche 10 avril
Seize personnes ont été intoxiquées par des fumées à Getxo, après l’explosion de deux bombes artisanales. Elles visaient le domicile d’un militant du Parti populaire. Ces explosions ont provoqué de violents incendies et 192 foyers ont dû être évacués à titre préventif.
jeudi 22 avril
Les séparatistes radicaux proches de l’ETA et les nationalistes modérés sont parvenus à un début pour assurer un gouvernement stable au Pays basque.
jeudi 6 mai
A l’occasion du 50e anniversaire du Conseil de l’Europe, la France a signé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires (adoptée en 1992), qu’elle considérait jusqu’alors comme contraire à la Constitution (décision déclarée anticonstitutionnelle le 15 juin).
samedi 8 mai
Plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté à Pampelune pour le rapprochement vers le Pays basque espagnol des quelques 480 détenus de l’ETA. Dans le calme, les manifestants ont défilé à l’appel des signataires de la « Déclaration pour la fin de la dispersion et le respect des droits des personnes emprisonnées ».
samedi 15 mai
Une manifestation pour le rapprochement des prisonniers basques au Pays basque a rassemblé 2 500 personnes à Bayonne selon la police.
mardi 18 mai
Les nationalistes d’Euzkal Herritarok ont conclu un accord de législature avec le Parti nationaliste basque, au pouvoir à Vitoria. Il aura fallu huit mois pour doter la province d’un gouvernement stable.
jeudi 27 mai
Kapa Arronategi Azurmendi a été condamné à 72 ans de prison par la justice espagnole. Ce membre de l’ETA avait projeté un attentat contre le roi Juan Carlos en octobre 1997. Il avait mortellement blessé un policier.
en mai
Le Premier ministre français Lionel Jospin a ratifié 39 des 98 engagements proposés par la Charte européenne des langues régionales.
samedi 5 juin
Des incidents ont éclaté à Hernani, un fief indépendantistes du Pays basque, pendant la visite d’un célèbre extrémiste de droite, Ricardo Saenz de Ynestrillas. La Ertzaintza (police basque) a chargé contre un groupe de trente personnes encagoulées qui lançaient des cocktails Molotov.
lundi 7 juin
Le Premier ministre Aznar a reconnu qu’un contact a eu lieu entre son gouvernement et les indépendantistes basques de l’ETA. Selon le quotidien El Mundo, la rencontre a eu lieu, voici trois semaines, « dans un pays européen » : chacun serait resté sur ses positions « maximalistes et très distantes ». Madrid a réaffirmé son refus de concession politique et le maintien de sa ligne « paix contre prisonniers ». Les séparatistes ont demandé l’autodétermination des Basques et la « territorialité » du Pays basque (inclusion dans Euskadi de la région autonome espagnole de Navarre et du Pays basque français).
samedi 12 juin
Entre 2 000 et 3 000 militants basques ont défilé à Bayonne, lors de la première manifestation conjointe des jeunes séparatistes basques espagnols et français, à l’appel des organisations Gazteriak (France) et Jarrai (Espagne). Ils ont dénoncé « la répression policière » dont fait l’objet, selon eux, la jeunesse basque, et ont apporté leur soutien aux trois membres de Gazteriak qui seront jugés le 15 juin à Paris.
dimanche 13 juin
Elections européennes et municipales en Espagne. Aux européennes, les nationalistes basques du CN-EP ont obtenu 2,9 % des voix (deux élus), les indépendantistes d’EH 1,5 % (un). Aux municipales, EH a obtenu son meilleur score depuis 1977 : 19,63 %. Le mouvement indépendantiste est assuré de gouverner dans 36 communes du Pays basque. Les nationalistes modérés ne gardent que Bilbao (victoire d’Iñaki Azkuna) et perdent Saint-Sébastien au profit du PSOE et Vitoria au profit du PPE.
mardi 15 juin
En France, le Conseil constitutionnel a jugé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, signée par la France le 6 mai dernier, inconstitutionnelle en invoquant l’article 1 de la Constitution (« La France est un République indivisible ») et l’article 2 (« la langue de la République est le français ».
dimanche 4 juillet
Ancien ministre nationaliste de la Santé du gouvernement basque (1991-1999), Iñaki Azkuna devient le nouveau maire de Bilbao (jusqu’à sa mort en 2014).
mardi 20 juillet
Dans la soirée, Le tribunal constitutionnel espagnol a annulé la peine de 7 ans de prison prononcée à l’encontre des 22 membres de l’ex-direction du parti basque indépendantiste Herri Batasuna, bras politique de l’ETA.
mercredi 21 juillet
Incarcérée depuis décembre 1997 pour « collaboration avec une bande armée », l’ancienne direction de Herri Batasuna a été libérée.
samedi 24 juillet
Une auto-école appartenant à l’élu d’un parti régionaliste, à Vitoria, a été incendiée.
lundi 26 et mardi 27 juillet
La coalition séparatiste basque Euskal Herritarok a signé deux motions condamnant la violence (documents portant aussi les signatures du Parti populaire, des socialistes, des communistes et des nationalistes basques modérés) .
jeudi 29 juillet
Un engin explosif a été désamorcé devant le domicile d’un militant du PPE, à Bilbao. Par ailleurs, la coalition séparatiste a repris sa signature sur la condamnation de la violence, accusant le monde politique d’avoir fait une « interprétation partisane » de son geste. Elle explique que ces motions « dénaturent le débat en profondeur sur l’origine et la solution du conflit politique qui oppose le Pays basque aux Etats espagnols et français ».
dimanche 1er août
Un dirigeant présumé de l’ETA a été arrêté à Bayonne. Joaquin Etxeberria Lagisket, trente-six ans, responsable des relations internationales à l’ETA, s’était réfugié en France, en 1992, lors du démantèlement du « commando Mugarri ». Cette arrestation se produit dans un climat de recrudescence de la « violence urbaine » séparatiste après l’accalmie du début 1999, et au moment où des entreprises de Navarre reçoivent des lettres de menaces appelant au paiement de « l’impôt révolutionnaire ».
jeudi 19 août
Un local du Parti nationaliste basque (PNV, modéré) a été la cible d’une attaque au cocktail Molotov à Guecho, près de Bilbao.
nuit du jeudi 19 au vendredi 20 août
Des cocktails Molotov ont été lancés contre un tribunal à Amorebieta, provoquant un incendie. Il n’y a pas eu de blessés.
début septembre
José Maria Aznar a fait état d’une rupture des conversations engagées avec les activistes basques. Il a argué du manque de volonté de l’ETA de progresser sur le chemin de la paix. Il a aussi dévoilé que des représentants de l’organisation armée avait fait faux bond à un rendez-vous programmé par les autorités.
lundi 6 septembre
Une soixantaine de séparatistes basques qui ont eu des liens avec l’ETA et qui résident en Amérique latine ont décidé de rentrer en Espagne. Ils répondent ainsi à une invitation de Madrid qui souhaite favoriser le processus de pacification du Pays basque en facilitant le retour des réfugiés. Certains sont déjà rentrés, mais très discrètement, afin de ne pas s’attirer de représailles des indépendantistes les plus extrémistes de l’ETA.
mardi 7 septembre
Le gouvernement espagnol a annoncé un assouplissement majeur de sa politique pénitentiaire vis-à-vis de l’ETA. 105 prisonniers (sur 410) vont êtres transférés dans des prisons proches du Pays basque. José Maria Aznar a également accordé un régime de semi-liberté à 5 autres détenus. Cette décision apporte une bouffée d’oxygène au processus de paix.
jeudi 9 septembre
Julian Sancristobal, l’ancien directeur général de la sécurité de l’Etat espagnol, a été écroué sur décision d’un juge de Bilbao, pour l’assassinat, en 1984, du dirigeant indépendantiste basque Santiago Brouard. Julian Sancristobal a déjà été condamné à 10 ans de prison dans l’affaire des GAL. Il avait été libéré en décembre 1998 à la suite d’une grâce gouvernementale partielle.
samedi 18 septembre
Venus majoritairement d’Espagne, mais aussi de France, près de 1 800 élus locaux du Pays basque ont créé à Bilbao une « assemblée municipale » (« Udalbitza »), présentée comme « la première institution nationale basque ». Sa vocation est de développer des liens entre les municipalités basques, mais aussi d’affirmer le Pays basque comme une nation et de le faire connaître en tant que telle au plan international. Seuls les partis nationalistes ont pris part à cette réunion. Le gouvernement espagnol a sévèrement condamnée la création de cette assemblée.
dimanche 26 septembre
La mort due à un cancer d’un membre de l’ETA récemment libéré de prison a déclenché un regain de violence au Pays basque. Un feu a été allumé devant le domicile d’une conseillère municipale socialiste d’Ibarra.
lundi 27 septembre
A Pampelune, une bombe a explosé chez le correspondant du quotidien madrilène El Pais, sans faire de blessé.
mardi 28 septembre
A Fontarabie, des inconnus ont tenté d’incendier une pharmacie appartenant à la fille d’un élu du Parti populaire.
Sept à huit hommes cagoulés et armés ont dérobé huit tonnes de dynamite, dans la matinée, dans un dépôt d’explosifs, à Plévin, en Bretagne (France). La police privilégie l’hypothèse basque.
jeudi 30 septembre
Une partie des huit tonnes de dynamites volées en Bretagne a été retrouvée près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), puis dans un camion près de Pontivy (Bretagne). La police française a arrêté deux hommes et une femme soupçonnés d’avoir fait partie du commando. Parmi eux, Jon Bienzobas Arreche, dit « Karaka », une des figures du mouvement séparatiste basque. Il est présenté comme l’un des « terroristes les plus recherchés ».
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 octobre
Un incendie criminel a sérieusement endommagé l’émetteur TDF du pic de la Rhune (Pyrénées-Atlantiques). 250 000 habitants de la côte basque sont privés de radio et de télévision. Les enquêteurs pensent à une action de l’ETA.
samedi 9 octobre
Entre 5 000 et 12 000 personnes ont arpenté les rues de Bayonne en réclamant la création d’un département Pays basque français séparé du Béarn. Quelque 150 élus locaux (nationalistes, UDF, RPR, PS, DL) étaient en tête du cortège, suivis de 250 socio-professionnels et syndicalistes (CFDT, etc.). Cette marche était organisée par les nationalistes basques, le PS et les Verts.
lundi 25 octobre
Deux Espagnols, membres présumés de l’ETA, ont été arrêtés à Pau, en possession de documents contenant des listes de renseignements sur des personnalités espagnoles. L’une des deux personnes arrêtées se trouve être Belen Gonzalez Penalba, l’un des activistes nommés par l’ETA pour la représenter dans ses contacts avec le gouvernement central.
jeudi 28 octobre
Iratxe Sorzabal, militante de l’ETA, a été expulsée de France en Espagne. Arrêtée en novembre 1997 en Bretagne, des soupçons pèsent sur elle dans le cadre de l’enlèvement et de l’exécution, en juillet 1997, d’un conseiller municipal basque.
vendredi 5 novembre
Le gouvernement espagnol a repris contact avec l’ETA. Il a répondu favorablement à sa proposition de renouer le dialogue interrompu en mai dernier. Toutefois, Madrid a rejeté les interlocuteurs proposés par l’ETA et demande que la délégation indépendantiste soit dirigée par le chef de l’appareil politique, Mikel Albizu Iriarte (alias « Antza »).
samedi 13 novembre
Assignée à résidence dans la Somme, dans le nord de la France, une militante espagnole de l’ETA, Aranxta Sasiain-Extabe, a été interpellée par la police judiciaire de Bayonne parce qu’elle ne séjournait pas dans son département de résidence.
mardi 16 novembre
Deux Français ont été arrêtés, dans la soirée, à Irun, au nord du Pays basque espagnol. Ils faisaient partie d’un commando de l’ETA qui préparait, selon les forces de sécurité, l’enlèvement d’un industriel.
mercredi 17 novembre
La chambre d’accusation de Paris a ordonné la remise en liberté d’une militante de l’ETA. Elle a jugé que sa détention en France (pour un dossier d’extradition) excédait le « délai raisonnable » imposé par la convention européenne des droits de l’homme.
vendredi 19 novembre
La coalition séparatiste basque Euskal Herritarok, bras politique de l’ETA, va ouvrir à Bayonne la permanence Koldo Gorostiaga, son unique député européen. Le choix du Pays basque français « fait partie de la construction nationale d’Euskal Herria (le Pays basque) », a indiqué le porte-parole du mouvement, lors d’une conférence de presse à Bayonne.
dimanche 28 novembre
L’ETA a annoncé la rupture de la trêve qu’elle observait depuis septembre 1998. Jamais un cessez-le-feu des activités basques n’avait duré aussi longtemps. Dans un long entretien publié par le journal basque Gara, cinq dirigeants de l’ETA expliquent leur décision : poursuite de la politique « répressive » et l’intransigeance de la France et de l’Espagne » ; non respect d’un accord secret avec les nationalistes modérés qui gouvernent la province ; non retour au Pays basque des prisonniers incarcérés dans différentes régions de France et d’Espagne. Les dirigeants affirment qu’ils ont donné l’ordre à leurs commandos de reprendre l’action à partir du 3 décembre. Les mesures de sécurité ont immédiatement été renforcées au Pays basque.
mercredi 1er décembre
Des peines comprises entre 6 mois et 10 ans d’emprisonnement ont été requis contre 13 membres de l’ETA. Ils comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ». Le jugement a été mis en délibéré au 21 février 2000.
jeudi 2 décembre
Manifestation contre la violence terroriste, dans la soirée.
vendredi 3 décembre
Le parti indépendantiste Herri Batasuna, bras politique de l’ETA, a participé aux manifestations organisées pour protester contre la reprise de ses actions annoncée par l’ETA. C’est la première fois que Herri Batasuna participe à ce type de manifestation mais, explique sa direction nationale, « il ne fait aucun doute que la société basque veut, nécessite et revendique la paix ». De son côté, le gouvernement espagnol a renoué en urgence avec des mesures anti-terroristes presque oubliées. De l’autre côté de la frontière, où deux alertes à la bombe ont eu lieu dans la soirée, à Bayonne et à Anglet, les autorités françaises ont fait de même.
Dans la soirée, des inconnus ont attaqué, à coups de cocktails Molotov, le domicile d’un conseiller municipal de Vitoria. La porte de son immeuble a été endommagée. Cet élu avait échappé, l’an dernier, à l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture par l’ETA.
mardi 7 décembre
Trois personnes cagoulées ont incendié la voiture d’un militant socialiste à Renteria.
mercredi 8 décembre
Le Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir au Pays basque, a annoncé la rupture de sa relation parlementaire avec le Parti populaire de José Maria Aznar. Il explique cette décision en raison des critiques formulées par le chef du gouvernement espagnol à l’égard du nationalisme basque. Le PNV ne dispose que de cinq députés au Parlement espagnol : son apport n’est pas indispensable au Parti populaire pour réunir une majorité.
Le Parti nationaliste basque français (PNB) ne pourra plus financer de campagnes électorales : près de 97 % de son financement provient en effet des caisses de son homologue espagnol. Le PNB, qui avait obtenu 1,82 % des voix dans les Pyrénées-Atlantiques aux dernières élections régionales, a fait appel de cette décision auprès du Conseil d’Etat.
Des peines de 4 à 6 ans de prison ont été requises au Tribunal correctionnel de Paris contre 13 militants de l’ETA. Parmi eux, Javier Arizcuren Ruiz (alias « Kantauri »), considéré par l’Espagne comme le responsable de l’appareil militaire de l’organisation séparatiste basque. 10 années d’emprisonnement, peine maximum pour le délit « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », ont été requis contre lui.
samedi 11 décembre
Les indépendantistes de la coalition Euskal Herritarok (EH) ont proposé d’organiser des « élections » alternatives au Pays basque pour désigner une « assemblée constituante ». Celle-ci se chargerait de « diriger la transition politique » vers l’indépendance, de « préparer la structure juridique et politique » d’un futur Etat souverain, et d’agir « comme représentant officiel du Pays basque face aux Etats espagnols et français ».
mardi 21 décembre
La Garde civile a découvert 950 kilos d’explosifs dissimulés dans une camionnette à Saragosse.
mercredi 22 décembre
Nouvelle découverte de 750 kilos d’explosifs.
lundi 27 décembre
Le Premier ministre José Maria Aznar accuse les partis nationalistes basques d’être « de connivence avec une organisation terroriste ». Selon lui, « en ce moment, les partis nationalistes basques ne sont pas en faveur du processus de paix ». Le Parti nationaliste basque, au pouvoir au Pays basque, réplique : « Le chef du gouvernement sait mieux que personne que nous n’avons rien à voir avec le monde des violents et qu’en plus nous ne voulons pas qu’ils agissent ». De leur côté, tout en soutenant le gouvernement dans sa lutte anti-ETA, les socialistes vont demander au Parti populaire d’Aznar de ne pas utiliser ce thème pendant sa campagne des législatives, en mars.
nuit du mardi 28 au mercredi 29 décembre
Deux hommes soupçonnés d’appartenir à un réseau de jeunes indépendantistes basques radicaux proches de l’ETA ont été blessés par l’explosion prématurée d’une bombe artisanale qu’ils manipulaient à bord d’une voiture en stationnement, à Pampelune. Ils ont pu prendre la fuite, mais l’un d’eux a été retrouvé par la police au service d’urgence d’un hôpital.
mercredi 29 décembre
Match amical de football non officiel : à Bilbao, l’équipe du Pays basque a battu le Nigeria cinq buts à un.