1690
dimanche 26 mars
Dimanche de Pâques.
dimanche 14 mai
Neuf mois après le mariage par procuration conclu en Bavière, le roi d’Espagne Charles II épouse religieusement Marie-Anne de Neubourg à San Diego, près de Valladolid.
samedi 3 juin
Le duc Victor-Amédée II de Savoie fait intervenir son Etat dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg : il rejoint la grande alliance dirigée contre la France.
mercredi 28 juin
L’armée alliée des Flandres commandée par le général allemand von Waldeck établit son campement entre Nivelles et Pieton.
en juin
Raid des Français de Saint-Domingue dans la partie espagnole de l’île : la ville de Santiago (Saint-Yague) est détruite.
samedi 1er juillet
Bataille de Fleurus [aujourd’hui en Belgique] : les 40 000 Français (et 70 pièces d’artillerie) du duc de Luxembourg remportent une grande victoire sur les 48 000 soldats alliés (Impériaux, Hollandais, Anglais et Espagnols) et 90 pièces d’artillerie commandés par le général allemand Waldeck. Les pertes françaises ne sont que de 4 000 hommes tués ou blessés, alors que les vaincus déplorent 12 000 tués ou blessés et 8 000 prisonniers (plus 106 drapeaux et 49 canons perdus). Mais les Français ne vont pas profiter de leur victoire : plutôt que de suivre l’avis de Louvois, qui souhaitait que Luxembourg assiège rapidement Namur et Charleroi, Louis XIV, inquiet de la situation du Dauphin, ordonne au commandant français de diviser ses forces. Cette décision permet à Waldeck de se retirer sur Bruxelles avec ce qui lui reste de troupes en état de combattre.
vendredi 18 août
Bataille de Staffarde : à la tête de 18 000 hommes, le commandant en chef de l'armée du Piémont, le maréchal Nicolas de Catinat, a remporté une importante victoire sur les 17 000 soldats hispano-savoyards de Victor-Amédée II et du Prince Eugène. Les vaincus déplorent 6 700 hommes tués, blessés ou prisonniers (plus 11 canons et de nombreux drapeaux perdus), les vainqueurs 2 000 morts et blessés. Trop confiant en ses troupes, le duc de Savoie avait refusé d’attendre les renforts espagnols avant d’engager le combat selon une mauvaise stratégie. Certains bâtiments de l’abbaye de Staffarda (cloître et réfectoire), fondée au XIIe s., ont été endommagés par les combats. Protégé par les gardes et les carabiniers de Savoie, l’armée de Victor-Amédée doit battre en retraite vers Carignano et Moncalieri tandis que Catinat avance sur Savigliano et Saluzzo.
samedi 28 octobre
Le duc Victor-Amédée II de Savoie rejoint officiellement la ligue d’Augsbourg dirigée contre la France.
1691
dimanche 21 janvier
Bataille de la Sabana Real : en représailles à un raid mené en juin 1690 dans l’est de l’île de Saint-Domingue, 3 000 Espagnols de Saint-Domingue attaquent les Français à Limonade, au sud-est de Cap-Français [aujourd’hui dans le nord d’Haïti] : 300 boucaniers français sont tués, dont le gouverneur de l’île de la Tortue, Pierre-Paul Tarin de Cussy. La cité de Cap-Français est pillée.
en janvier
Le jésuite espagnol Eusebio Kino fonde une mission à Tumacacori, chez les Indiens Pima [aujourd’hui dans le comté de Santa Cruz, en Arizona].
jeudi 22 février
Nommé gouverneur et capitaine général du Nouveau-Mexique en 1688, Don Diego de Vargas arrive enfin sur place, avec pour mission de reconquérir et pacifier la région. La révolte des Pueblos avait contraint les Espagnols à se retirer de la région en 1680.
mercredi 7 mars
Les autorités de Majorque organisent le premier d’une série d’autodafés de conversos suite à la découverte d’une synagogue clandestine treize ans plus tôt. L’Inquisition condamne et force au baptême 219 chuetas.
jeudi 15 mars
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], la ville de Mons est investie par les 46 000 hommes du maréchal Boufflers. Vauban dirige les travaux du siège de la cité grâce au matériel préparé par Louvois durant l’hiver : des milliers de travailleurs sont chargés de creuser des tranchées. L’armée du maréchal de Luxembourg, d’une force équivalente, couvre à distance les opérations, en présence du roi Louis XIV et d’une partie de sa cour. 90 canons sont déployés pour mettre fin à la résistance de la garnison, forte de 5 000 hommes environ et commandée par le marquis de Gastañaga.
vers le mardi 20 mars
Mise au courant du siège de Mons par les Français, une force alliée de 38 000 hommes se met en marche sous le commandement de Guillaume III pour tenter de lever le siège de Mons. Mais l’armée de Luxembourg empêche toute approche de la ville.
vendredi 30 mars
A cette date, l’artillerie française a déjà tiré 7 000 boulets et 3 000 obus de mortier sur la ville de Mons.
dimanche 8 avril
Les tambours battent la chamade à 17 heures à l’intérieur de la ville de Mons pour signifier la reddition de la place.
mardi 10 avril
La garnison de la ville de Mons quitte la cité, où pénètre l’armée française. Louis XIV nomme comme gouverneur de la ville Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac (la cité sera restituée à l’Espagne par le traité de Ryswick, en 1697).
jeudi 12 avril
Satisfait de la victoire de Mons, Louis XIV rentre à Versailles.
dimanche 15 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 2 mai
Deuxième autodafé à Palma de Majorque.
dimanche 6 mai
37 chuetas qui tentaient de fuir Majorque sont brûlés vifs sur un bûcher.
fin mai
L’armée française du maréchal de Luxembourg dévaste la ville de Hal.
samedi 2 juin
Le roi d’Angleterre et stathouder des Pays-Bas Guillaume III d’Orange arrive à Anderlecht, où il prend le commandement d’une armée alliée forte de 56 000 hommes (63 bataillons et 180 escadrons).
Quatrième et dernier autodafé à Palma de Majorque. Les 300 familles conversos (chuetas) sont cantonnés dans un ghetto (jusqu’en 1782).
du mardi 10 au mercredi 11 juillet
25 galères françaises, commandées par le maréchal et vice-amiral Jean, comte d’Estrées, bombarde Barcelone.
mardi 17 juillet
Le gouvernement met en place par décret une réforme préparée par le comte d’Oropesa afin de réduire l’importante bureaucratie espagnole : les fonctionnaires dont l’emploi est jugé inutile sont limogés avec un demi-traitement.
en septembre
100 officiers espagnols capturés par les Marocains lors de la prise de Larache [el-Araïch] en 1689 sont échangés à Ceuta contre 1 000 Maures détenus en Espagne.
mardi 9 octobre
La neutralité du port toscan de Livourne est garantie par la France, l’Angleterre, l’Espagne et les Provinces-Unies.
mardi 4 décembre
Le roi Charles II nomme l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel gouverneur des Pays-Bas espagnols [Belgique].
dans l’année
Après des mois de siège, les Espagnols préfèrent abandonner le port d’Asilah à l’armée marocaine du prince Ahmed Ben Haddou.
1692
samedi 5 janvier
Tomás Marín de Poveda devient gouverneur royal du Chili. Il succède à José de Garro, en fonction depuis dix ans.
mercredi 26 mars
Nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols par le roi par Charles II, l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, gendre de l’empereur Léopold Ier, fait son entrée officielle dans la ville de Bruxelles. Il est assisté du comte Jean de Brouchoven.
dimanche 6 avril
Dimanche de Pâques.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 mai
La cavalerie de l’armée française du duc de Boufflers investit la place de Namur.
lundi 26 mai
Forte de 60 000 soldats et de 151 canons, l’armée française, commandée par le duc de Boufflers et le marquis de Vauban, met le siège devant Namur, une importante place-forte des Pays-Bas espagnols située à la confluence de la Meuse et de la Sambre. La garnison assiégée (entre 6 000 et 8 500 hommes, majoritairement des Espagnols, mais également des Hollandais, des Brandebourgeois, des Wallons et des hommes du Holstein) est commandée par le soldat et ingénieur hollandais Menno van Coehoorn. Rapidement des travaux sont entrepris par les ingénieurs de Vauban pour empêcher la ville d’être secourue. Le roi Louis XIV se rendra sur place pour assister aux opérations. Le maréchal de Luxembourg reste en réserve avec 60 000 hommes pour empêcher toute intervention de Guillaume III.
mercredi 4 juin
Grâce aux opérations d’approche dirigées par Vauban, les assiégeants français atteignent le fossé de Namur. De son côté, l’un des bastions est ravagé par l’artillerie, obligeant les défenseurs à se replier sur la muraille médiévale.
jeudi 5 juin
Afin d’éviter la mise à sac de la cité, Namur capitule à 8 heures du matin mais la garnison se retire vers la citadelle, séparée de la ville par la Sambre, afin de poursuivre la résistance. Une trêve est établie jusqu’au matin du 7 juin. Les défenseurs acceptent de ne pas tirer sur la ville tandis que les Français sont d’accord pour ne pas ouvrir le feu depuis cette position acquise ce jour. Les fortes pluies du mois de juin vont ralentir les opérations françaises.
dimanche 8 juin
Le manque de nourriture déclenche une émeute de la faim à Mexico : la foule en colère met le feu au palais du vice-roi. Les archives sont détruites, mais le géographe royal, don Carlos de Sigüenza y Gongora, est parvenu à sauver, au prix de sa vie, de très nombreux documents et plusieurs tableaux. Les forces de l’ordre procéderont à l’arrestation de plusieurs dizaines de personnes, dont 66 Indiens (11 seront exécutés). Deux métis, un mulâtre et un Espagnol seront également mis à mort. Des peines de prisons avec travaux forcés et de punitions corporelles s’abattent sur les 45 autres interpellés. De nombreux accusés seront libérés par manque de preuve.
Siège de Namur : ouverture de la tranchée permettant aux troupes françaises d’approcher de la citadelle.
jeudi 12 juin
Sept bataillons ainsi que les mousquetaires du roi participent au premier grand assaut contre la citadelle de Namur : prise de la redoute de La Cachotte. Les sapeurs français s’attaquent désormais au fort Guillaume, défendu par Coehoorn en personne.
vendredi 13 juin
Après trois jours d’une intense canonnade, les défenses avancées de la citadelle Namur sont enlevées par les Français à 11 heures du matin. Vauban poursuit la construction de tranchées à partir de ces nouvelles positions gagnées.
samedi 21 juin
Siège de Namur : dans la soirée, quatorze compagnies françaises, soutenues par sept bataillons, lancent l’assaut décisif contre le fort Guillaume. Les principales défenses s’effondrent.
dimanche 22 juin
Les défenseurs du fort Guillaume se rendent avant l’ultime assaut français. Coehoorn et ses 200 hommes sont capturés. Seule la partie occidentale de la forteresse de Namur (Terra Nova), défendue par 3 500 hommes, résiste encore.
jeudi 26 juin
Un déluge de boulets et de munitions diverses s’abat sur les derniers défenseurs de Namur.
samedi 28 juin
Les soldats français parviennent au pied des brèches de Terra Nova.
dimanche 29 juin
En fin de soirée, des grenadiers français réussissent à pénétrer dans le dernier bastion de la garnison de Namur. Le prince de Barbençon entend résister jusqu’au bout mais des soldats hollandais et brandebourgeois menacent de se mutiner.
lundi 30 juin
Après plus d’un mois de siège, les derniers défenseurs de la citadelle de Namur, commandés par le prince de Barbençon, se rendent aux Français à 6 heures du matin. En 36 jours, les Français déplorent 7 000 morts ou blessés, les alliés 4 000.
mardi 1er juillet
Le commandant de la garnison alliée de Namur, Menno, Coehoorn, est autorisé à quitter la ville et à se retirer vers le Nord avec ses hommes et les honneurs de la guerre.
mardi 8 juillet
Le maréchal de Luxembourg se met en marche contre l’armée de Guillaume III, en direction de Nivelles.
fin juillet
Informé par ses espions que l’armée anglo-hollandaise va tenter de reprendre Namur, Louis XIV ordonne au maréchal de Luxembourg d’affronter rapidement Guillaume III.
en juillet
A la tête d’un petit contingent, le gouverneur du Nouveau-Mexique Diego de Vargas se présente devant la ville de Santa Fe, dont les Espagnols avaient été chassés en 1680 : il existe la reddition des Pueblos et promet la clémence en échange d’un serment de fidélité au roi d’Espagne et d’un retour à la foi chrétienne. Les chefs de tribu acceptent l’offre.
vendredi 1er août
Guillaume III d’Angleterre et des Pays-Bas parvient à Halle.
dimanche 3 août
Suite à une attaque surprise, l’armée française du maréchal de Luxembourg remporte une victoire sur l’armée alliée (Anglais, Hollandais, Danois) de Guillaume III à Steenkerque, dans les Pays-Bas espagnols.
dimanche 14 septembre
Douze ans après la révolte des Pueblos, le gouverneur Diego de Vargas proclame officiellement à Santa Fa la reprise de possession du Nouveau-Mexique par les Espagnols.
mardi 23 septembre
Décès de l’évêque de Barcelone, Mgr Benito Ignacio Salazar Goiri, à l’âge de 77 ans.
dimanche 5 octobre
Décès de l’archevêque de Grenade, Mgr Alfonso Bernardo de Los Rios, à l’âge de 66 ans.
en décembre
Le roi Charles XI de Suède se présente comme médiateur dans la guerre opposant la France de Louis XIV aux divers coalisés européens.
dans l’année
Le maréchal et vice-amiral français Jean, comte d’Estrées, brûle une partie de la flotte anglaise au large de Malaga.
1693
lundi 5 janvier
Le prélat milanais Federico Caccia est nommé nonce en Espagne.
dimanche 22 mars
Dimanche de Pâques.
lundi 18 mai
Evêque de Salamanque depuis 1693, Mgr Martin Ascargorta (54 ans) est nommé archevêque de Grenade.
mercredi 27 mai
L’armée française du maréchal de Noailles met le siège devant la place de Rosas, en Catalogne.
mardi 9 juin
La ville de Rosas a capitulé devant Noailles.
en juin
Expédition espagnole en Floride occidentale (dans l’actuel comté d’Okaloosa notamment). Ses membres sont parmi les premiers Européens à explorer ce territoire par voie terrestre.
jeudi 9 juillet
Une révolte a éclaté dans la région de Valence suite à l’arrestation de quatre paysans de Villalonga sur ordre du bayle du duc de Gandie. Les personnes interpellées refusaient de payer leur redevance.
mercredi 15 juillet
Les miliciens du gouverneur de Xativa répriment la révolte de la seconde Germania du royaume de Valence.
mercredi 29 juillet
Le maréchal de Luxembourg a remporté une grande victoire dans le Brabant flamand sur l’armée alliée commandée par le roi Guillaume III d’Orange : les 75 000 soldats français ont attaqué 50 000 Anglais, Hollandais, appuyés par quelques unités espagnoles, à Neerwinden [aujourd’hui section de la ville belge de Landen].
lundi 24 août
Evêque de Solsona (Catalogne) depuis 1685, Mgr Manuel de Alba (50 ans) est nommé à la tête du diocèse de Barcelone.
jeudi 10 septembre
Le maréchal de Villeroy, assisté de Vauban, met le siège devant la place-forte espagnole de Charleroi.
lundi 21 septembre
Trois mois après avoir participé à l’expédition en Floride occidentale, Laureano de Torres y Ayala est nommé gouverneur de la colonie espagnole de Floride. Il succède à Diego de Quiroga y Losada.
dimanche 4 octobre
Bataille de La Marsaille (château de Marsaglia) : les 30 000 soldats savoyards et espagnols du duc Victor-Amédée II sont mis en déroute près d’Orbassano, à 15 km au sud-ouest de Turin, par l’armée française du maréchal Nicolas de Catinat (35 000 hommes). Les vaincus déplorent 8 000 morts ou blessés et 2 000 prisonniers, les vainqueurs 1 800 tués et blessés. L’artillerie alliée et 32 drapeaux et étendards ont été saisis par les Français. Cette victoire permet aux Français de sauver les forteresses de Pignerol et de Casale, toutes deux en état de siège.
dimanche 11 octobre
La garnison espagnole de Charleroi capitule devant le maréchal de Villeroy à l’issue d’un mois de siège.
1694
dimanche 17 janvier
La procession de la Vierge de Fuensata est organisée pour la première fois : l’image sainte est descendue de son sanctuaire de Notre-Dame de la Fuensata jusqu’à la ville de Murcie.
jeudi 8 avril
Décès à Murcie du peintre baroque Nicolás de Villacis y Arias. Disciple de Velazquez, il était âgé de 77 ans.
dimanche 11 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 26 mai
Renforcée par des troupes venues du Piémont pour mener une attaque contre Gérone, l’armée française du maréchal de Noailles se trouve arrêtée sur la rivière Ter. Les gués et les rives opposées sont défendus par les soldats du vice-roi de Catalogne, le duc d’Escalona. Une première tentative de traverser échoue à Verges. Noailles déplace ses hommes à Ullà.
jeudi 27 mai
Bataille de la rivière Ter : composées surtout de jeunes recrues et d’unités nouvelles, les troupes espagnoles du duc d’Escalona (vice-roi de Catalogne), forte de 16 000 à 24 000 hommes, sont écrasées près de Torroella de Montgrí alors qu’elles tentaient d’empêcher le passage aux 24 000 soldats vétérans français du maréchal de Noailles. Ayant profité du brouillard pour frapper, les Français disposaient également d’une artillerie plus importante et de meilleure qualité. Les vaincus déplorent 3 000 morts, blessés ou prisonniers ainsi que la perte de leurs bagages et de leurs canons, les vainqueurs seulement 500 tués et blessés. Ce qu’il reste de l’armée espagnole fuient en déroute en direction de Gérone.
dimanche 30 mai
Le maréchal de Noailles assiège la forteresse côtière de Palamós.
jeudi 10 juin
Capitulation de la forteresse de Palamós.
mardi 29 juin
La ville de Gérone est prise sans grande résistance par les Français. L’objectif suivant du maréchal de Noailles est Barcelone.
lundi 19 juillet
Poursuivant son offensive en Catalogne, le maréchal de Noailles prend Hostalric.
en août
Le maréchal de Noailles renonce à prendre Barcelone en 1694, la faute aux renforts anglais et à la baisse des crédits militaires décidées par Paris. Avant de prendre ses quartiers d’hivers et préparer la campagne de 1695, l’armée française va conforter ses positions en s’emparant de quelques places fortes des environs de Gérone.
samedi 4 septembre
Au nord-ouest de Gérone, l’armée française investit la place de Castellfollit, aussitôt assiégée.
mercredi 22 septembre
Les Français prennent Castellfollit dans le nord de la Catalogne.
dans l’année
Dans le nord du Maroc, la forteresse espagnole de Melilla est assiégée en vain par les Marocains d’Ismaïl (jusqu’en 1696).
1695
dimanche 3 avril
Dimanche de Pâques.
dimanche 17 avril
La religieuse Juana Inés de Asbaje y Ramirez de Santillana a succombé à l’épidémie de fièvre pestilentielle qui fait des ravages à Mexico. Poétesse et dramaturge, sœur Juana Inés de la Cruz n’avait que 43 ans.
mardi 24 mai
En représailles à l’expédition de la Jamaïque (1694), une flotte anglo-espagnole attaque le Cap-Français, dans l’ouest de Saint-Domingue [aujourd’hui Cap-Haïtien, dans le nord d’Haïti]. La ville est pillée.
samedi 2 juillet
Dans les Pays-Bas espagnols, une armée alliée (34 000 fantassins et 24 000 cavaliers) commandée par Guillaume III d’Orange, Menno van Coehoorn et Maximilien de Bavière met le siège devant la forteresse de Namur, prise trois ans plus tôt par les Français. La garnison, forte de 13 000 hommes, est commandée par le maréchal de Boufflers.
lundi 18 juillet
Siège de Namur : les armées alliées ont pris le contrôle de toutes les fortifications extérieures construites par Vauban.
mercredi 3 août
Le premier assaut général contre la place de Namur est lancé par les Alliés en direction de la Porte de Bruxelles : le maréchal de Boufflers obtient une trêve de six jours, garantie par un échange d’otages (officiers de haut-rang), afin de soigner ses blessés. Il accepte d’abandonner la ville même pour se replier dans la citadelle.
dimanche 7 août
Les 70 000 soldats du maréchal de Villeroy quittent Mons pour attaquer Bruxelles. Le convoi compte près de 1 500 chariots.
mardi 9 août
Fin de la trêve à Namur : l’armée alliée de Guillaume III d’Orange reprend le siège de la citadelle.
jeudi 11 août
La grande armée française arrive devant Bruxelles, une ville mal défendue et à l’importante stratégique négligeable. Mais le but du maréchal de Villeroy n’est pas de prendre de la cité mais de la détruire pour marquer les esprits ennemis et en représailles aux attaques anglaises contres les ports français. Le but est également de contraindre une partie des troupes alliées à abandonner le siège de Namur, ce qui ne se produit pas. Les Français s’installent sur les hauteurs situées à l’ouest de la ville, où les tranchées sont creusées et les canons installés. La garnison est commandée par le prince de Berghes.
samedi 13 août
Peu avant 19 heures, les batteries françaises ouvrent le feu sur Bruxelles : les bombes et boulets incendiaires déclenchent des incendies qui se propagent rapidement aux maisons en bois. La panique s’empare des habitants qui fuient leur cité en direction de la vallée de la Senne en emportant ce qu’ils peuvent de biens.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 août
Tout le centre de Bruxelles est en feu. Les maisons en pierre sont à leur détruits par le sinistre. Arrivé précipitamment de Namur, Maximilien-Emmanuel de Bavière tente en vain de lutter contre les flammes.
dimanche 14 août
Après une courte trêve dans la matinée, les bombardements français reprennent sur certains secteurs de Bruxelles jusque-là épargnés (quartiers de la Monnaie, de la Chapelle et de la Putterie). De nombreux édifices importants sont détruits : le couvent des Dominicains et celui des Récollets, les églises de la Madeleine et de la Chapelle, l’hôpital Saint-Jean, etc.
lundi 15 août
La canonnade française s’arrête enfin à Bruxelles après 48 heures d’un bombardement incessant : presque toute la ville est un immense brasier. Maximilien-Emmanuel a réussi à sauver quelques secteurs en faisant au sauter préalable certaines maisons. On estime qu’entre 4 000 et 5 000 bâtiments ont été détruits, soit un tiers de la ville, mais fort heureusement, grâce à une évacuation menée rapidement, les pertes en vies humaines sont peu importantes (surtout des pillards qui tentaient de profiter de la situation et quelques habitants morts en tentant de sauver leurs biens). Une partie des archives, le riche patrimoine bâti et les nombreuses œuvres d’art accumulées depuis des décennies par la bourgeoisie bruxelloise sont perdus à tout jamais. Les premières estimations évaluent le montant total des pertes entre 30 et 50 millions de florins (soit un équivalent de 3 à 5 milliards d’euros).
jeudi 1er septembre
Après deux mois de siège, la garnison française du maréchal de Boufflers capitule dans Namur devant Guillaume III. La garnison a perdu 8 000 de ses 13 000 hommes. Les armées alliées déplorent pour leur part la perte de 12 000 soldats.
mardi 6 septembre
Les troupes françaises se retirent de la place de Namur.
1696
vendredi 13 janvier
Le prélat Giuseppe Archinto est nommé nonce apostolique en Espagne. Il était en poste à Venise depuis 1689.
lundi 27 février
L’évêque de Michoacan Mgr Juan de Ortega Montañés devient le nouveau vice-roi de Nouvelle-Espagne [Mexique] par intérim. Il succède à Gaspar de la Cerda.
mardi 27 mars
Une émeute a éclaté à Mexico. Des étudiants de l’université ont mis le feu à l’échafaud dressé sur la Place d’Armes (Plaza de Armas), symbole du pouvoir monarchique. Le vice-roi de Nouvelle-Espagne ordonne la répression : un jeune homme du nom de Francisco González de Castro est arrêté. Tentant en vain de le libérer, les étudiants ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre.
dimanche 22 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 16 mai
Décès au palais madrilène d’Uceda de la mère du roi Charles II, Marie-Anne d’Autriche. Veuve du roi Philippe IV depuis 1665, la reine-mère était âgée de 61 ans. Officiellement régente jusqu’en 1675, elle gardait de fait le contrôle de l’Espagne en raison des tares physiques et mentales de son fils.
vendredi 1er juin
En Catalogne, les troupes françaises du duc de Vendôme remportent une victoire sur les Espagnols du prince de Hesse-Darmstadt à Hostalric.
dimanche 26 août
La Savoie abandonne la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France : le duc Victor-Amédée II signe le traité secret de Turin, par lequel il rejoint le camp français en échange de la restitution des territoires conquis par les armées de Louis XIV. La nouvelle de cette alliance est d’abord tenue secrète afin d’éviter que les Alliés de la Ligue d’Augsbourg, et notamment les Impériaux, n’attaquent le Piémont.
en septembre
L’unique fils de l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, Joseph-Ferdinand de Bavière (4 ans seulement), est choisi par testament comme héritier de son oncle le roi d’Espagne Charles II.
dimanche 7 octobre
Signature du traité de Vigevano entre le duc de Savoie et ses anciens alliés. Une trêve entre en vigueur en Italie.
mardi 18 décembre
Entré incognito dans Mexico, José Sarmiento se présente à 19 heures devant l’Audiencia et entre en fonction en tant que vice-roi de Nouvelle-Espagne. Sur le chemin le menant de Veracruz à Mexico, il a rencontré à Otumba son prédécesseur par intérim, l’évêque Juan de Ortega Montañés, qui retourne à son diocèse de Michoacán.
vendredi 28 décembre
Condamné en 1687 comme « hérétique dogmatisant » à la prison perpétuelle, le prêtre espagnol Miguel de Molinos est décédé dans un couvent de Rome, où il a vécu ces 11 dernières années en résidence surveillée. Agé de 68 ans, il est considéré comme l’un des principaux fondateurs du quiétisme.
1697
lundi 4 février
Début des négociations préliminaires de paix entre la France d’une part et les membres de la Ligue d’Augsbourg (Provinces-Unies, Grande-Bretagne, Empire habsbourgeois, Espagne), sous la médiation de la Suède. La guerre se poursuit cependant.
en février
Commandée par Martin de Ursua y Arismendi, une expédition de 235 soldats et 120 ouvriers indiens parvient sur la rive occidentale du lac Petén Itza pour attaquer la cité maya de Nojpetén.
mercredi 13 mars
L’une des dernières cités mayas indépendantes est tombée : fondée vers 1221, Nojpetén (Tayasal), la capitale des Mayas Itza, a d’abord subi les bombardements de l’artillerie espagnole (causant d’énormes pertes parmi les défenseurs) avant d’être prise d’assaut par les hommes d’Ursua débarqués de bateaux. La ville, qui résistait depuis plus de 170 ans grâce à sa situation sur une île du lac Petén Itza [aujourd’hui ville de Flores, au Guatemala], est entièrement détruite (puis reconstruite par les Espagnols).
vendredi 22 mars
Cédule royale du roi Charles II étendant aux nobles indiens des colonies et à leurs descendants les privilèges et honneurs accordés aux Hidalgos de Castille.
dimanche 7 avril
Dimanche de Pâques.
samedi 13 avril
L’escadre française du baron de Pointis, renforcée par les volontaires de l’amiral Ducasse et des centaines de flibustiers de Saint-Domingue (soit près de 2 000 hommes), se présente devant Carthagène, en Nouvelle-Grenade [Colombie]. La cité est défendue par d’importantes fortifications.
lundi 15 avril
Pointis débarque des troupes à Boca-Chica pour attaquer les forts de San Fernando et Angel, qui bloquent l’accès à la baie de Carthagène.
mardi 16 avril
Siège de Carthagène : reddition des forts espagnols de San Fernando et Angel. La ville coloniale est directement menacée par les agresseurs français.
samedi 20 avril
Attaque générale française sur Carthagène.
lundi 22 avril
Décès de l’évêque de Barcelone Mgr Manuel de Alba, à l’âge de 54 ans.
jeudi 2 mai
La garnison de Carthagène capitule après 20 jours de menaces françaises.
samedi 4 mai
Le baron de Pointis occupe Carthagène et soumet à rançon les habitants : 9 millions de livres.
jeudi 9 mai
Ouverture des pourparlers de paix de la Ligue d’Augsbourg au château du Nieuwburg, près de Ryswick (petite ville des Pays-Bas proche de La Haye). Harlay de Bonneuil et Verjus représentent la France, tandis que le médiateur est toujours suédois.
mercredi 22 mai
Aux Pays-Bas espagnols [Belgique], la place d’Ath est investie par l’armée française du maréchal de Catinat.
vendredi 24 mai
L’occupant français quitte Carthagène avec un butin estimé entre 10 et 20 millions de livres, théoriquement à partager à égalité entre Pointis, Ducasse et les volontaires venus de Saint-Domingue. Le retour vers Saint-Domingue sera difficile en raison d’une épidémie de fièvre jaune.
jeudi 30 mai
Mécontents du partage du butin provenant du pillage de Carthagène (alors qu’ils devaient obtenir 2 millions de livres, ils n’ont obtenu qu’une solde de militaires), les boucaniers français de Saint-Domingue pillent la ville une deuxième fois. Une fois satisfaits, la majorité des flibustiers reprend la route de Saint-Domingue. Certains mettent les voiles vers l’isthme de Panama, tandis que trois navires s’échouent près de Carthagène et quatre autres seront capturés par les Anglais.
mercredi 5 juin
Le maréchal français Catinat s’empare de la ville d’Ath, aux Pays-Bas espagnols.
samedi 8 juin
Négociations de paix de Ryswick : la France déclare qu’elle n’ira pas au-delà des concessions faites aux traités de Nimègue (1678-1679).
samedi 15 juin
Commandés par le maréchal de Vendôme, 30 000 soldats français et 8 000 miliciens de Provence de Languedoc mettent le siège devant Barcelone, tandis que l’accès maritime est bloqué par la flotte de Victor Marie d’Estrées, comte de Coeuvres, forte de 9 vaisseaux, 3 frégates et une trentaine de galères. La garnison espagnole se compose de 8 000 à 11 000 soldats à pied et de 4 000 miliciens.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 juillet
Averti par ses espions que les Espagnols s’apprêtent à mener à l’aube contre lui une offensive simultanée des défenseurs de Barcelone et des troupes du vice-roi de Catalogne, le maréchal de Vendôme prend les devants : ses troupes attaquent le camp de François de Velasco. Surpris, ce dernier prend la fuite en chemise de nuit en abandonnant ses biens. Ses hommes se retirent après avoir subi de lourdes pertes (800 tués et prisonniers).
nuit du lundi 15 au mardi 16 juillet
Siège de Barcelone : les Français s’emparent de la contrescarpe.
lundi 22 juillet
Parmi les six cardinaux nommés ce jour par le pape Innocent XII figure un Espagnol : Alfonso Aguilar Fernández de Córdoba (44 ans).
lundi 5 août
Le maréchal de Vendôme demande la reddition de la place de Barcelone avec les honneurs de la guerre. La garnison aura le droit de se retirer en emportant trente canons, quatre mortiers et autant de chariots qu’ils le souhaitent.
jeudi 8 août
Reddition de la garnison de Barcelone ainsi que du fort de Montjuic, commandé par Georges de Darmstadt. En 52 jours de siège, les défenseurs déplorent 12 000 morts ou blessés et les vainqueurs 9 000 tués ou blessés. Une suspension d’armes est ordonnée jusqu’au 1er septembre.
vendredi 9 août
Le maréchal de Vendôme fait son entrée dans Barcelone. Le roi de France Louis XIV le nomme vice-roi de Catalogne et lui accorde 50 000 écus.
fin août
Le roi de France Louis XIV annonce que ses conditions de paix devront être acceptées avant le 20 septembre.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick (dans les faubourgs de La Haye), sous médiation suédoise, entre la France d’un côté, les Provinces Unies, l’Angleterre et l’Espagne de l’autre (l’empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder) : pour le traité avec l’Espagne, Louis XIV restitue à Charles II toutes ses conquêtes (Barcelone, Catalogne, Luxembourg et presque toutes les places belges qui ont été annexées depuis Nimègue [Ath, Charleroi, Courtrai, Mons]), mais Madrid accepte l’occupation française de l’ouest de l’île de Saint-Domingue, la pars occidentalis [aujourd’hui Haïti] ; le roi de France est d’accord pour que les Etats de Hollande tiennent garnison dans un certain nombre de places des Pays-Bas espagnols, constituant ainsi une « barrière ». Le roi de France reconnaît Guillaume III d’Orange-Nassau comme souverain légitime d’Angleterre et abandonne le prétendant jacobite Jacques II Stuart. En Amérique du Nord, la France récupère Terre-Neuve, conserve ses conquêtes sur la baie d’Hudson mais ne reprend qu’une partie de l’Acadie. Les Hollandais doivent rendre Pondichéry (en Inde) à la France et signent des accords commerciaux.
vendredi 25 octobre
Des jésuites espagnols s’installent en Basse-Californie [aujourd’hui dans le nord-ouest du Mexique] : ils fondent la mission Nuestra Señora de Loreto Conchó.
mercredi 30 octobre
L’empereur Léopold Ier accepte enfin de céder : il signe lui aussi le traité de paix de Ryswick avec la France. Louis XIV annexe la Sarre et diverses places fortes allemandes (Phalsbourg), mais accepte de rendre le duché de Lorraine, à condition que celui-ci demeure neutre. Les quatre cinquièmes de l’Alsace (Strasbourg, Décapole, Basse-Alsace) sont définitivement reconnues comme faisant partie du territoire français. Enfin, en échange de l’abandon de ses droits dynastiques, la France obtient une importante compensation financière.
en automne
Rappelé à Madrid, François de Velasco est remplacé par le marquis de La Corzana comme vice-roi de Catalogne.
dans l’année
Le marquis Henri d’Harcourt est nommé ambassadeur extraordinaire de France en Espagne.
1698
samedi 4 janvier
Cinq mois après avoir pris la ville, l’armée française du duc de Vendôme évacue Barcelone en vertu des modalités du traité de Ryswick.
dimanche 30 mars
Dimanche de Pâques.
lundi 8 septembre
La question de la succession espagnole semble réglée et une nouvelle guerre évitée : la France a conclu avec l’Angleterre un traité sur le partage de l’Empire espagnole. Le jeune prince bavarois Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, fils de l’électeur Maximilien II Emmanuel et petit-fils du roi Charles II, héritera de l’Espagne et de ses colonies, tandis que l’archiduc Charles (fils cadet de l’empereur Léopold Ier) recevra le duché de Milan et le Dauphin Louis de France (fils de Louis XIV) obtiendra les royaumes de Naples et de Sicile. Le traité doit également être signé par les Hollandais.
samedi 11 octobre
Le traité sur la succession espagnole est signé à La Haye par la France de Louis XIV (représenté par le comte de Tallard), les Provinces-Unies et l’Angleterre de Guillaume III d’Orange (représenté par le comte de de Portland et le chevalier Joseph Williamson côté anglais et par les sieurs François Verbolt, le Baron Friedriech de Rheede, Antoine Heinsius, Jean Becker, Jean vander Does, Guillaume van Haren, Arnold Lencker et Jean de Drews, députés des Etats Généraux des Provinces-Unies). En vertu de ce document, le trône d’Espagne sera attribué à Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, les royaumes de Naples et de Sicile ainsi que les places espagnoles de la côte toscane et la province de Guipuzcoa reviendront au Dauphin de France et le duché de Milan à l’archiduc Charles.
vendredi 14 novembre
Le roi Charles II d’Espagne signe son testament, qui fait de son neveu Ferdinand-Joseph de Wittelsbach son héritier. Le prince-électeur de Bavière obtiendra le trône espagnol, les colonies, la Sardaigne et les Pays-Bas espagnols [Belgique]. Le reste du territoire européen espagnol est partagé entre le dauphin de France (Naples, Sicile, Guipuscoa) et l’archiduc Charles (duché de Milan).
lundi 24 novembre
Benito de Sala (52 ans) nommé évêque de Barcelone.
dans l’année
Mauvaises récoltes.
1699
vendredi 30 janvier
Le noble José de Zúñiga y la Cerda est nommé par Charles II gouverneur et capitaine général de la Floride espagnole. Devant remplacer Laureano de Torres y Ayala, en poste depuis 1693, il ne quittera l’Espagne que le 23 mai.
vendredi 6 février
Le décès d’un garçon de 6 ans fait planer une ombre de guerre sur l’Europe : Joseph-Ferdinand de Wittelsbach est mort brusquement à Bruxelles. Fils de l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, également gouverneur des Pays-Bas espagnols, il était surtout l’héritier désigné et le petit-fils du roi d’Espagne Charles II. La question de la succession du souverain ibérique risque désormais de déboucher sur un conflit majeur, le traité anglo-français ayant permis de désigner le prince bavarois étant rompu de fait. Pour certains, la mort du garçon aurait pu être causé par un empoisonnement et la rumeur y voit la main de l’Autriche. Les conseillers du souverain espagnol se mettent aussitôt à la recherche d’un nouveau dauphin.
mercredi 25 mars
Second traité de partition (traité de Londres) : le second fils de l’empereur Léopold Ier, l’archiduc Charles (futur Charles VI), est désigné comme nouvel héritier du roi d’Espagne Charles II.
mercredi 1er avril
La Couronne d’Espagne adopte l’Edit perpétuel, qui met en place une politique protectionniste favorable au développement de l’industrie des Pays-Bas espagnols [Belgique].
dimanche 19 avril
Dimanche de Pâques.
mardi 28 avril
Révolte des Chats (Motín de los Gatos) : suite aux mauvaises récoltes de l’année précédente, un soulèvement frumentaire éclate à Madrid. La foule crie « nous voulons du pain » et « vive le roi, mort au mauvais gouvernement ». L’apparition de Charles II à la fenêtre de son palais permet de calmer les émeutiers, qui obtiennent gain de cause : le comte d’Oropesa, favori du souverain, est disgracié, tout comme le corrégidor de Madrid, Francisco de Vargas. Soutenus par la reine Marie-Anne de Neubourg, ces deux partisans du candidat Habsbourg à l’héritage espagnol sont remplacés par des membres du parti Bourbon français, le cardinal Fernandez de Portocarrero et Francisco Ronquillo, respectivement nouveau chef du gouvernement et nouveau corrégidor.
samedi 5 septembre
Le cardinal Alfonso Aguilar Fernández de Córdoba est nommé grand-inquisiteur d’Espagne.
samedi 19 septembre
Décès à Madrid du cardinal Alfonso Aguilar Fernández de Córdoba. Agé de 46 ans, il n’a pu assumer sa nouvelle charge de grand-inquisiteur.
dimanche 26 mars
Dimanche de Pâques.
dimanche 14 mai
Neuf mois après le mariage par procuration conclu en Bavière, le roi d’Espagne Charles II épouse religieusement Marie-Anne de Neubourg à San Diego, près de Valladolid.
samedi 3 juin
Le duc Victor-Amédée II de Savoie fait intervenir son Etat dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg : il rejoint la grande alliance dirigée contre la France.
mercredi 28 juin
L’armée alliée des Flandres commandée par le général allemand von Waldeck établit son campement entre Nivelles et Pieton.
en juin
Raid des Français de Saint-Domingue dans la partie espagnole de l’île : la ville de Santiago (Saint-Yague) est détruite.
samedi 1er juillet
Bataille de Fleurus [aujourd’hui en Belgique] : les 40 000 Français (et 70 pièces d’artillerie) du duc de Luxembourg remportent une grande victoire sur les 48 000 soldats alliés (Impériaux, Hollandais, Anglais et Espagnols) et 90 pièces d’artillerie commandés par le général allemand Waldeck. Les pertes françaises ne sont que de 4 000 hommes tués ou blessés, alors que les vaincus déplorent 12 000 tués ou blessés et 8 000 prisonniers (plus 106 drapeaux et 49 canons perdus). Mais les Français ne vont pas profiter de leur victoire : plutôt que de suivre l’avis de Louvois, qui souhaitait que Luxembourg assiège rapidement Namur et Charleroi, Louis XIV, inquiet de la situation du Dauphin, ordonne au commandant français de diviser ses forces. Cette décision permet à Waldeck de se retirer sur Bruxelles avec ce qui lui reste de troupes en état de combattre.
vendredi 18 août
Bataille de Staffarde : à la tête de 18 000 hommes, le commandant en chef de l'armée du Piémont, le maréchal Nicolas de Catinat, a remporté une importante victoire sur les 17 000 soldats hispano-savoyards de Victor-Amédée II et du Prince Eugène. Les vaincus déplorent 6 700 hommes tués, blessés ou prisonniers (plus 11 canons et de nombreux drapeaux perdus), les vainqueurs 2 000 morts et blessés. Trop confiant en ses troupes, le duc de Savoie avait refusé d’attendre les renforts espagnols avant d’engager le combat selon une mauvaise stratégie. Certains bâtiments de l’abbaye de Staffarda (cloître et réfectoire), fondée au XIIe s., ont été endommagés par les combats. Protégé par les gardes et les carabiniers de Savoie, l’armée de Victor-Amédée doit battre en retraite vers Carignano et Moncalieri tandis que Catinat avance sur Savigliano et Saluzzo.
samedi 28 octobre
Le duc Victor-Amédée II de Savoie rejoint officiellement la ligue d’Augsbourg dirigée contre la France.
1691
dimanche 21 janvier
Bataille de la Sabana Real : en représailles à un raid mené en juin 1690 dans l’est de l’île de Saint-Domingue, 3 000 Espagnols de Saint-Domingue attaquent les Français à Limonade, au sud-est de Cap-Français [aujourd’hui dans le nord d’Haïti] : 300 boucaniers français sont tués, dont le gouverneur de l’île de la Tortue, Pierre-Paul Tarin de Cussy. La cité de Cap-Français est pillée.
en janvier
Le jésuite espagnol Eusebio Kino fonde une mission à Tumacacori, chez les Indiens Pima [aujourd’hui dans le comté de Santa Cruz, en Arizona].
jeudi 22 février
Nommé gouverneur et capitaine général du Nouveau-Mexique en 1688, Don Diego de Vargas arrive enfin sur place, avec pour mission de reconquérir et pacifier la région. La révolte des Pueblos avait contraint les Espagnols à se retirer de la région en 1680.
mercredi 7 mars
Les autorités de Majorque organisent le premier d’une série d’autodafés de conversos suite à la découverte d’une synagogue clandestine treize ans plus tôt. L’Inquisition condamne et force au baptême 219 chuetas.
jeudi 15 mars
Dans les Pays-Bas espagnols [Belgique], la ville de Mons est investie par les 46 000 hommes du maréchal Boufflers. Vauban dirige les travaux du siège de la cité grâce au matériel préparé par Louvois durant l’hiver : des milliers de travailleurs sont chargés de creuser des tranchées. L’armée du maréchal de Luxembourg, d’une force équivalente, couvre à distance les opérations, en présence du roi Louis XIV et d’une partie de sa cour. 90 canons sont déployés pour mettre fin à la résistance de la garnison, forte de 5 000 hommes environ et commandée par le marquis de Gastañaga.
vers le mardi 20 mars
Mise au courant du siège de Mons par les Français, une force alliée de 38 000 hommes se met en marche sous le commandement de Guillaume III pour tenter de lever le siège de Mons. Mais l’armée de Luxembourg empêche toute approche de la ville.
vendredi 30 mars
A cette date, l’artillerie française a déjà tiré 7 000 boulets et 3 000 obus de mortier sur la ville de Mons.
dimanche 8 avril
Les tambours battent la chamade à 17 heures à l’intérieur de la ville de Mons pour signifier la reddition de la place.
mardi 10 avril
La garnison de la ville de Mons quitte la cité, où pénètre l’armée française. Louis XIV nomme comme gouverneur de la ville Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac (la cité sera restituée à l’Espagne par le traité de Ryswick, en 1697).
jeudi 12 avril
Satisfait de la victoire de Mons, Louis XIV rentre à Versailles.
dimanche 15 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 2 mai
Deuxième autodafé à Palma de Majorque.
dimanche 6 mai
37 chuetas qui tentaient de fuir Majorque sont brûlés vifs sur un bûcher.
fin mai
L’armée française du maréchal de Luxembourg dévaste la ville de Hal.
samedi 2 juin
Le roi d’Angleterre et stathouder des Pays-Bas Guillaume III d’Orange arrive à Anderlecht, où il prend le commandement d’une armée alliée forte de 56 000 hommes (63 bataillons et 180 escadrons).
Quatrième et dernier autodafé à Palma de Majorque. Les 300 familles conversos (chuetas) sont cantonnés dans un ghetto (jusqu’en 1782).
du mardi 10 au mercredi 11 juillet
25 galères françaises, commandées par le maréchal et vice-amiral Jean, comte d’Estrées, bombarde Barcelone.
mardi 17 juillet
Le gouvernement met en place par décret une réforme préparée par le comte d’Oropesa afin de réduire l’importante bureaucratie espagnole : les fonctionnaires dont l’emploi est jugé inutile sont limogés avec un demi-traitement.
en septembre
100 officiers espagnols capturés par les Marocains lors de la prise de Larache [el-Araïch] en 1689 sont échangés à Ceuta contre 1 000 Maures détenus en Espagne.
mardi 9 octobre
La neutralité du port toscan de Livourne est garantie par la France, l’Angleterre, l’Espagne et les Provinces-Unies.
mardi 4 décembre
Le roi Charles II nomme l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel gouverneur des Pays-Bas espagnols [Belgique].
dans l’année
Après des mois de siège, les Espagnols préfèrent abandonner le port d’Asilah à l’armée marocaine du prince Ahmed Ben Haddou.
1692
samedi 5 janvier
Tomás Marín de Poveda devient gouverneur royal du Chili. Il succède à José de Garro, en fonction depuis dix ans.
mercredi 26 mars
Nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols par le roi par Charles II, l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, gendre de l’empereur Léopold Ier, fait son entrée officielle dans la ville de Bruxelles. Il est assisté du comte Jean de Brouchoven.
dimanche 6 avril
Dimanche de Pâques.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 mai
La cavalerie de l’armée française du duc de Boufflers investit la place de Namur.
lundi 26 mai
Forte de 60 000 soldats et de 151 canons, l’armée française, commandée par le duc de Boufflers et le marquis de Vauban, met le siège devant Namur, une importante place-forte des Pays-Bas espagnols située à la confluence de la Meuse et de la Sambre. La garnison assiégée (entre 6 000 et 8 500 hommes, majoritairement des Espagnols, mais également des Hollandais, des Brandebourgeois, des Wallons et des hommes du Holstein) est commandée par le soldat et ingénieur hollandais Menno van Coehoorn. Rapidement des travaux sont entrepris par les ingénieurs de Vauban pour empêcher la ville d’être secourue. Le roi Louis XIV se rendra sur place pour assister aux opérations. Le maréchal de Luxembourg reste en réserve avec 60 000 hommes pour empêcher toute intervention de Guillaume III.
mercredi 4 juin
Grâce aux opérations d’approche dirigées par Vauban, les assiégeants français atteignent le fossé de Namur. De son côté, l’un des bastions est ravagé par l’artillerie, obligeant les défenseurs à se replier sur la muraille médiévale.
jeudi 5 juin
Afin d’éviter la mise à sac de la cité, Namur capitule à 8 heures du matin mais la garnison se retire vers la citadelle, séparée de la ville par la Sambre, afin de poursuivre la résistance. Une trêve est établie jusqu’au matin du 7 juin. Les défenseurs acceptent de ne pas tirer sur la ville tandis que les Français sont d’accord pour ne pas ouvrir le feu depuis cette position acquise ce jour. Les fortes pluies du mois de juin vont ralentir les opérations françaises.
dimanche 8 juin
Le manque de nourriture déclenche une émeute de la faim à Mexico : la foule en colère met le feu au palais du vice-roi. Les archives sont détruites, mais le géographe royal, don Carlos de Sigüenza y Gongora, est parvenu à sauver, au prix de sa vie, de très nombreux documents et plusieurs tableaux. Les forces de l’ordre procéderont à l’arrestation de plusieurs dizaines de personnes, dont 66 Indiens (11 seront exécutés). Deux métis, un mulâtre et un Espagnol seront également mis à mort. Des peines de prisons avec travaux forcés et de punitions corporelles s’abattent sur les 45 autres interpellés. De nombreux accusés seront libérés par manque de preuve.
Siège de Namur : ouverture de la tranchée permettant aux troupes françaises d’approcher de la citadelle.
jeudi 12 juin
Sept bataillons ainsi que les mousquetaires du roi participent au premier grand assaut contre la citadelle de Namur : prise de la redoute de La Cachotte. Les sapeurs français s’attaquent désormais au fort Guillaume, défendu par Coehoorn en personne.
vendredi 13 juin
Après trois jours d’une intense canonnade, les défenses avancées de la citadelle Namur sont enlevées par les Français à 11 heures du matin. Vauban poursuit la construction de tranchées à partir de ces nouvelles positions gagnées.
samedi 21 juin
Siège de Namur : dans la soirée, quatorze compagnies françaises, soutenues par sept bataillons, lancent l’assaut décisif contre le fort Guillaume. Les principales défenses s’effondrent.
dimanche 22 juin
Les défenseurs du fort Guillaume se rendent avant l’ultime assaut français. Coehoorn et ses 200 hommes sont capturés. Seule la partie occidentale de la forteresse de Namur (Terra Nova), défendue par 3 500 hommes, résiste encore.
jeudi 26 juin
Un déluge de boulets et de munitions diverses s’abat sur les derniers défenseurs de Namur.
samedi 28 juin
Les soldats français parviennent au pied des brèches de Terra Nova.
dimanche 29 juin
En fin de soirée, des grenadiers français réussissent à pénétrer dans le dernier bastion de la garnison de Namur. Le prince de Barbençon entend résister jusqu’au bout mais des soldats hollandais et brandebourgeois menacent de se mutiner.
lundi 30 juin
Après plus d’un mois de siège, les derniers défenseurs de la citadelle de Namur, commandés par le prince de Barbençon, se rendent aux Français à 6 heures du matin. En 36 jours, les Français déplorent 7 000 morts ou blessés, les alliés 4 000.
mardi 1er juillet
Le commandant de la garnison alliée de Namur, Menno, Coehoorn, est autorisé à quitter la ville et à se retirer vers le Nord avec ses hommes et les honneurs de la guerre.
mardi 8 juillet
Le maréchal de Luxembourg se met en marche contre l’armée de Guillaume III, en direction de Nivelles.
fin juillet
Informé par ses espions que l’armée anglo-hollandaise va tenter de reprendre Namur, Louis XIV ordonne au maréchal de Luxembourg d’affronter rapidement Guillaume III.
en juillet
A la tête d’un petit contingent, le gouverneur du Nouveau-Mexique Diego de Vargas se présente devant la ville de Santa Fe, dont les Espagnols avaient été chassés en 1680 : il existe la reddition des Pueblos et promet la clémence en échange d’un serment de fidélité au roi d’Espagne et d’un retour à la foi chrétienne. Les chefs de tribu acceptent l’offre.
vendredi 1er août
Guillaume III d’Angleterre et des Pays-Bas parvient à Halle.
dimanche 3 août
Suite à une attaque surprise, l’armée française du maréchal de Luxembourg remporte une victoire sur l’armée alliée (Anglais, Hollandais, Danois) de Guillaume III à Steenkerque, dans les Pays-Bas espagnols.
dimanche 14 septembre
Douze ans après la révolte des Pueblos, le gouverneur Diego de Vargas proclame officiellement à Santa Fa la reprise de possession du Nouveau-Mexique par les Espagnols.
mardi 23 septembre
Décès de l’évêque de Barcelone, Mgr Benito Ignacio Salazar Goiri, à l’âge de 77 ans.
dimanche 5 octobre
Décès de l’archevêque de Grenade, Mgr Alfonso Bernardo de Los Rios, à l’âge de 66 ans.
en décembre
Le roi Charles XI de Suède se présente comme médiateur dans la guerre opposant la France de Louis XIV aux divers coalisés européens.
dans l’année
Le maréchal et vice-amiral français Jean, comte d’Estrées, brûle une partie de la flotte anglaise au large de Malaga.
1693
lundi 5 janvier
Le prélat milanais Federico Caccia est nommé nonce en Espagne.
dimanche 22 mars
Dimanche de Pâques.
lundi 18 mai
Evêque de Salamanque depuis 1693, Mgr Martin Ascargorta (54 ans) est nommé archevêque de Grenade.
mercredi 27 mai
L’armée française du maréchal de Noailles met le siège devant la place de Rosas, en Catalogne.
mardi 9 juin
La ville de Rosas a capitulé devant Noailles.
en juin
Expédition espagnole en Floride occidentale (dans l’actuel comté d’Okaloosa notamment). Ses membres sont parmi les premiers Européens à explorer ce territoire par voie terrestre.
jeudi 9 juillet
Une révolte a éclaté dans la région de Valence suite à l’arrestation de quatre paysans de Villalonga sur ordre du bayle du duc de Gandie. Les personnes interpellées refusaient de payer leur redevance.
mercredi 15 juillet
Les miliciens du gouverneur de Xativa répriment la révolte de la seconde Germania du royaume de Valence.
mercredi 29 juillet
Le maréchal de Luxembourg a remporté une grande victoire dans le Brabant flamand sur l’armée alliée commandée par le roi Guillaume III d’Orange : les 75 000 soldats français ont attaqué 50 000 Anglais, Hollandais, appuyés par quelques unités espagnoles, à Neerwinden [aujourd’hui section de la ville belge de Landen].
lundi 24 août
Evêque de Solsona (Catalogne) depuis 1685, Mgr Manuel de Alba (50 ans) est nommé à la tête du diocèse de Barcelone.
jeudi 10 septembre
Le maréchal de Villeroy, assisté de Vauban, met le siège devant la place-forte espagnole de Charleroi.
lundi 21 septembre
Trois mois après avoir participé à l’expédition en Floride occidentale, Laureano de Torres y Ayala est nommé gouverneur de la colonie espagnole de Floride. Il succède à Diego de Quiroga y Losada.
dimanche 4 octobre
Bataille de La Marsaille (château de Marsaglia) : les 30 000 soldats savoyards et espagnols du duc Victor-Amédée II sont mis en déroute près d’Orbassano, à 15 km au sud-ouest de Turin, par l’armée française du maréchal Nicolas de Catinat (35 000 hommes). Les vaincus déplorent 8 000 morts ou blessés et 2 000 prisonniers, les vainqueurs 1 800 tués et blessés. L’artillerie alliée et 32 drapeaux et étendards ont été saisis par les Français. Cette victoire permet aux Français de sauver les forteresses de Pignerol et de Casale, toutes deux en état de siège.
dimanche 11 octobre
La garnison espagnole de Charleroi capitule devant le maréchal de Villeroy à l’issue d’un mois de siège.
1694
dimanche 17 janvier
La procession de la Vierge de Fuensata est organisée pour la première fois : l’image sainte est descendue de son sanctuaire de Notre-Dame de la Fuensata jusqu’à la ville de Murcie.
jeudi 8 avril
Décès à Murcie du peintre baroque Nicolás de Villacis y Arias. Disciple de Velazquez, il était âgé de 77 ans.
dimanche 11 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 26 mai
Renforcée par des troupes venues du Piémont pour mener une attaque contre Gérone, l’armée française du maréchal de Noailles se trouve arrêtée sur la rivière Ter. Les gués et les rives opposées sont défendus par les soldats du vice-roi de Catalogne, le duc d’Escalona. Une première tentative de traverser échoue à Verges. Noailles déplace ses hommes à Ullà.
jeudi 27 mai
Bataille de la rivière Ter : composées surtout de jeunes recrues et d’unités nouvelles, les troupes espagnoles du duc d’Escalona (vice-roi de Catalogne), forte de 16 000 à 24 000 hommes, sont écrasées près de Torroella de Montgrí alors qu’elles tentaient d’empêcher le passage aux 24 000 soldats vétérans français du maréchal de Noailles. Ayant profité du brouillard pour frapper, les Français disposaient également d’une artillerie plus importante et de meilleure qualité. Les vaincus déplorent 3 000 morts, blessés ou prisonniers ainsi que la perte de leurs bagages et de leurs canons, les vainqueurs seulement 500 tués et blessés. Ce qu’il reste de l’armée espagnole fuient en déroute en direction de Gérone.
dimanche 30 mai
Le maréchal de Noailles assiège la forteresse côtière de Palamós.
jeudi 10 juin
Capitulation de la forteresse de Palamós.
mardi 29 juin
La ville de Gérone est prise sans grande résistance par les Français. L’objectif suivant du maréchal de Noailles est Barcelone.
lundi 19 juillet
Poursuivant son offensive en Catalogne, le maréchal de Noailles prend Hostalric.
en août
Le maréchal de Noailles renonce à prendre Barcelone en 1694, la faute aux renforts anglais et à la baisse des crédits militaires décidées par Paris. Avant de prendre ses quartiers d’hivers et préparer la campagne de 1695, l’armée française va conforter ses positions en s’emparant de quelques places fortes des environs de Gérone.
samedi 4 septembre
Au nord-ouest de Gérone, l’armée française investit la place de Castellfollit, aussitôt assiégée.
mercredi 22 septembre
Les Français prennent Castellfollit dans le nord de la Catalogne.
dans l’année
Dans le nord du Maroc, la forteresse espagnole de Melilla est assiégée en vain par les Marocains d’Ismaïl (jusqu’en 1696).
1695
dimanche 3 avril
Dimanche de Pâques.
dimanche 17 avril
La religieuse Juana Inés de Asbaje y Ramirez de Santillana a succombé à l’épidémie de fièvre pestilentielle qui fait des ravages à Mexico. Poétesse et dramaturge, sœur Juana Inés de la Cruz n’avait que 43 ans.
mardi 24 mai
En représailles à l’expédition de la Jamaïque (1694), une flotte anglo-espagnole attaque le Cap-Français, dans l’ouest de Saint-Domingue [aujourd’hui Cap-Haïtien, dans le nord d’Haïti]. La ville est pillée.
samedi 2 juillet
Dans les Pays-Bas espagnols, une armée alliée (34 000 fantassins et 24 000 cavaliers) commandée par Guillaume III d’Orange, Menno van Coehoorn et Maximilien de Bavière met le siège devant la forteresse de Namur, prise trois ans plus tôt par les Français. La garnison, forte de 13 000 hommes, est commandée par le maréchal de Boufflers.
lundi 18 juillet
Siège de Namur : les armées alliées ont pris le contrôle de toutes les fortifications extérieures construites par Vauban.
mercredi 3 août
Le premier assaut général contre la place de Namur est lancé par les Alliés en direction de la Porte de Bruxelles : le maréchal de Boufflers obtient une trêve de six jours, garantie par un échange d’otages (officiers de haut-rang), afin de soigner ses blessés. Il accepte d’abandonner la ville même pour se replier dans la citadelle.
dimanche 7 août
Les 70 000 soldats du maréchal de Villeroy quittent Mons pour attaquer Bruxelles. Le convoi compte près de 1 500 chariots.
mardi 9 août
Fin de la trêve à Namur : l’armée alliée de Guillaume III d’Orange reprend le siège de la citadelle.
jeudi 11 août
La grande armée française arrive devant Bruxelles, une ville mal défendue et à l’importante stratégique négligeable. Mais le but du maréchal de Villeroy n’est pas de prendre de la cité mais de la détruire pour marquer les esprits ennemis et en représailles aux attaques anglaises contres les ports français. Le but est également de contraindre une partie des troupes alliées à abandonner le siège de Namur, ce qui ne se produit pas. Les Français s’installent sur les hauteurs situées à l’ouest de la ville, où les tranchées sont creusées et les canons installés. La garnison est commandée par le prince de Berghes.
samedi 13 août
Peu avant 19 heures, les batteries françaises ouvrent le feu sur Bruxelles : les bombes et boulets incendiaires déclenchent des incendies qui se propagent rapidement aux maisons en bois. La panique s’empare des habitants qui fuient leur cité en direction de la vallée de la Senne en emportant ce qu’ils peuvent de biens.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 août
Tout le centre de Bruxelles est en feu. Les maisons en pierre sont à leur détruits par le sinistre. Arrivé précipitamment de Namur, Maximilien-Emmanuel de Bavière tente en vain de lutter contre les flammes.
dimanche 14 août
Après une courte trêve dans la matinée, les bombardements français reprennent sur certains secteurs de Bruxelles jusque-là épargnés (quartiers de la Monnaie, de la Chapelle et de la Putterie). De nombreux édifices importants sont détruits : le couvent des Dominicains et celui des Récollets, les églises de la Madeleine et de la Chapelle, l’hôpital Saint-Jean, etc.
lundi 15 août
La canonnade française s’arrête enfin à Bruxelles après 48 heures d’un bombardement incessant : presque toute la ville est un immense brasier. Maximilien-Emmanuel a réussi à sauver quelques secteurs en faisant au sauter préalable certaines maisons. On estime qu’entre 4 000 et 5 000 bâtiments ont été détruits, soit un tiers de la ville, mais fort heureusement, grâce à une évacuation menée rapidement, les pertes en vies humaines sont peu importantes (surtout des pillards qui tentaient de profiter de la situation et quelques habitants morts en tentant de sauver leurs biens). Une partie des archives, le riche patrimoine bâti et les nombreuses œuvres d’art accumulées depuis des décennies par la bourgeoisie bruxelloise sont perdus à tout jamais. Les premières estimations évaluent le montant total des pertes entre 30 et 50 millions de florins (soit un équivalent de 3 à 5 milliards d’euros).
jeudi 1er septembre
Après deux mois de siège, la garnison française du maréchal de Boufflers capitule dans Namur devant Guillaume III. La garnison a perdu 8 000 de ses 13 000 hommes. Les armées alliées déplorent pour leur part la perte de 12 000 soldats.
mardi 6 septembre
Les troupes françaises se retirent de la place de Namur.
1696
vendredi 13 janvier
Le prélat Giuseppe Archinto est nommé nonce apostolique en Espagne. Il était en poste à Venise depuis 1689.
lundi 27 février
L’évêque de Michoacan Mgr Juan de Ortega Montañés devient le nouveau vice-roi de Nouvelle-Espagne [Mexique] par intérim. Il succède à Gaspar de la Cerda.
mardi 27 mars
Une émeute a éclaté à Mexico. Des étudiants de l’université ont mis le feu à l’échafaud dressé sur la Place d’Armes (Plaza de Armas), symbole du pouvoir monarchique. Le vice-roi de Nouvelle-Espagne ordonne la répression : un jeune homme du nom de Francisco González de Castro est arrêté. Tentant en vain de le libérer, les étudiants ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre.
dimanche 22 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 16 mai
Décès au palais madrilène d’Uceda de la mère du roi Charles II, Marie-Anne d’Autriche. Veuve du roi Philippe IV depuis 1665, la reine-mère était âgée de 61 ans. Officiellement régente jusqu’en 1675, elle gardait de fait le contrôle de l’Espagne en raison des tares physiques et mentales de son fils.
vendredi 1er juin
En Catalogne, les troupes françaises du duc de Vendôme remportent une victoire sur les Espagnols du prince de Hesse-Darmstadt à Hostalric.
dimanche 26 août
La Savoie abandonne la Ligue d’Augsbourg dirigée contre la France : le duc Victor-Amédée II signe le traité secret de Turin, par lequel il rejoint le camp français en échange de la restitution des territoires conquis par les armées de Louis XIV. La nouvelle de cette alliance est d’abord tenue secrète afin d’éviter que les Alliés de la Ligue d’Augsbourg, et notamment les Impériaux, n’attaquent le Piémont.
en septembre
L’unique fils de l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, Joseph-Ferdinand de Bavière (4 ans seulement), est choisi par testament comme héritier de son oncle le roi d’Espagne Charles II.
dimanche 7 octobre
Signature du traité de Vigevano entre le duc de Savoie et ses anciens alliés. Une trêve entre en vigueur en Italie.
mardi 18 décembre
Entré incognito dans Mexico, José Sarmiento se présente à 19 heures devant l’Audiencia et entre en fonction en tant que vice-roi de Nouvelle-Espagne. Sur le chemin le menant de Veracruz à Mexico, il a rencontré à Otumba son prédécesseur par intérim, l’évêque Juan de Ortega Montañés, qui retourne à son diocèse de Michoacán.
vendredi 28 décembre
Condamné en 1687 comme « hérétique dogmatisant » à la prison perpétuelle, le prêtre espagnol Miguel de Molinos est décédé dans un couvent de Rome, où il a vécu ces 11 dernières années en résidence surveillée. Agé de 68 ans, il est considéré comme l’un des principaux fondateurs du quiétisme.
1697
lundi 4 février
Début des négociations préliminaires de paix entre la France d’une part et les membres de la Ligue d’Augsbourg (Provinces-Unies, Grande-Bretagne, Empire habsbourgeois, Espagne), sous la médiation de la Suède. La guerre se poursuit cependant.
en février
Commandée par Martin de Ursua y Arismendi, une expédition de 235 soldats et 120 ouvriers indiens parvient sur la rive occidentale du lac Petén Itza pour attaquer la cité maya de Nojpetén.
mercredi 13 mars
L’une des dernières cités mayas indépendantes est tombée : fondée vers 1221, Nojpetén (Tayasal), la capitale des Mayas Itza, a d’abord subi les bombardements de l’artillerie espagnole (causant d’énormes pertes parmi les défenseurs) avant d’être prise d’assaut par les hommes d’Ursua débarqués de bateaux. La ville, qui résistait depuis plus de 170 ans grâce à sa situation sur une île du lac Petén Itza [aujourd’hui ville de Flores, au Guatemala], est entièrement détruite (puis reconstruite par les Espagnols).
vendredi 22 mars
Cédule royale du roi Charles II étendant aux nobles indiens des colonies et à leurs descendants les privilèges et honneurs accordés aux Hidalgos de Castille.
dimanche 7 avril
Dimanche de Pâques.
samedi 13 avril
L’escadre française du baron de Pointis, renforcée par les volontaires de l’amiral Ducasse et des centaines de flibustiers de Saint-Domingue (soit près de 2 000 hommes), se présente devant Carthagène, en Nouvelle-Grenade [Colombie]. La cité est défendue par d’importantes fortifications.
lundi 15 avril
Pointis débarque des troupes à Boca-Chica pour attaquer les forts de San Fernando et Angel, qui bloquent l’accès à la baie de Carthagène.
mardi 16 avril
Siège de Carthagène : reddition des forts espagnols de San Fernando et Angel. La ville coloniale est directement menacée par les agresseurs français.
samedi 20 avril
Attaque générale française sur Carthagène.
lundi 22 avril
Décès de l’évêque de Barcelone Mgr Manuel de Alba, à l’âge de 54 ans.
jeudi 2 mai
La garnison de Carthagène capitule après 20 jours de menaces françaises.
samedi 4 mai
Le baron de Pointis occupe Carthagène et soumet à rançon les habitants : 9 millions de livres.
jeudi 9 mai
Ouverture des pourparlers de paix de la Ligue d’Augsbourg au château du Nieuwburg, près de Ryswick (petite ville des Pays-Bas proche de La Haye). Harlay de Bonneuil et Verjus représentent la France, tandis que le médiateur est toujours suédois.
mercredi 22 mai
Aux Pays-Bas espagnols [Belgique], la place d’Ath est investie par l’armée française du maréchal de Catinat.
vendredi 24 mai
L’occupant français quitte Carthagène avec un butin estimé entre 10 et 20 millions de livres, théoriquement à partager à égalité entre Pointis, Ducasse et les volontaires venus de Saint-Domingue. Le retour vers Saint-Domingue sera difficile en raison d’une épidémie de fièvre jaune.
jeudi 30 mai
Mécontents du partage du butin provenant du pillage de Carthagène (alors qu’ils devaient obtenir 2 millions de livres, ils n’ont obtenu qu’une solde de militaires), les boucaniers français de Saint-Domingue pillent la ville une deuxième fois. Une fois satisfaits, la majorité des flibustiers reprend la route de Saint-Domingue. Certains mettent les voiles vers l’isthme de Panama, tandis que trois navires s’échouent près de Carthagène et quatre autres seront capturés par les Anglais.
mercredi 5 juin
Le maréchal français Catinat s’empare de la ville d’Ath, aux Pays-Bas espagnols.
samedi 8 juin
Négociations de paix de Ryswick : la France déclare qu’elle n’ira pas au-delà des concessions faites aux traités de Nimègue (1678-1679).
samedi 15 juin
Commandés par le maréchal de Vendôme, 30 000 soldats français et 8 000 miliciens de Provence de Languedoc mettent le siège devant Barcelone, tandis que l’accès maritime est bloqué par la flotte de Victor Marie d’Estrées, comte de Coeuvres, forte de 9 vaisseaux, 3 frégates et une trentaine de galères. La garnison espagnole se compose de 8 000 à 11 000 soldats à pied et de 4 000 miliciens.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 juillet
Averti par ses espions que les Espagnols s’apprêtent à mener à l’aube contre lui une offensive simultanée des défenseurs de Barcelone et des troupes du vice-roi de Catalogne, le maréchal de Vendôme prend les devants : ses troupes attaquent le camp de François de Velasco. Surpris, ce dernier prend la fuite en chemise de nuit en abandonnant ses biens. Ses hommes se retirent après avoir subi de lourdes pertes (800 tués et prisonniers).
nuit du lundi 15 au mardi 16 juillet
Siège de Barcelone : les Français s’emparent de la contrescarpe.
lundi 22 juillet
Parmi les six cardinaux nommés ce jour par le pape Innocent XII figure un Espagnol : Alfonso Aguilar Fernández de Córdoba (44 ans).
lundi 5 août
Le maréchal de Vendôme demande la reddition de la place de Barcelone avec les honneurs de la guerre. La garnison aura le droit de se retirer en emportant trente canons, quatre mortiers et autant de chariots qu’ils le souhaitent.
jeudi 8 août
Reddition de la garnison de Barcelone ainsi que du fort de Montjuic, commandé par Georges de Darmstadt. En 52 jours de siège, les défenseurs déplorent 12 000 morts ou blessés et les vainqueurs 9 000 tués ou blessés. Une suspension d’armes est ordonnée jusqu’au 1er septembre.
vendredi 9 août
Le maréchal de Vendôme fait son entrée dans Barcelone. Le roi de France Louis XIV le nomme vice-roi de Catalogne et lui accorde 50 000 écus.
fin août
Le roi de France Louis XIV annonce que ses conditions de paix devront être acceptées avant le 20 septembre.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 septembre
Signature des premiers traités de Ryswick (dans les faubourgs de La Haye), sous médiation suédoise, entre la France d’un côté, les Provinces Unies, l’Angleterre et l’Espagne de l’autre (l’empereur Léopold Ier refuse d’abord de céder) : pour le traité avec l’Espagne, Louis XIV restitue à Charles II toutes ses conquêtes (Barcelone, Catalogne, Luxembourg et presque toutes les places belges qui ont été annexées depuis Nimègue [Ath, Charleroi, Courtrai, Mons]), mais Madrid accepte l’occupation française de l’ouest de l’île de Saint-Domingue, la pars occidentalis [aujourd’hui Haïti] ; le roi de France est d’accord pour que les Etats de Hollande tiennent garnison dans un certain nombre de places des Pays-Bas espagnols, constituant ainsi une « barrière ». Le roi de France reconnaît Guillaume III d’Orange-Nassau comme souverain légitime d’Angleterre et abandonne le prétendant jacobite Jacques II Stuart. En Amérique du Nord, la France récupère Terre-Neuve, conserve ses conquêtes sur la baie d’Hudson mais ne reprend qu’une partie de l’Acadie. Les Hollandais doivent rendre Pondichéry (en Inde) à la France et signent des accords commerciaux.
vendredi 25 octobre
Des jésuites espagnols s’installent en Basse-Californie [aujourd’hui dans le nord-ouest du Mexique] : ils fondent la mission Nuestra Señora de Loreto Conchó.
mercredi 30 octobre
L’empereur Léopold Ier accepte enfin de céder : il signe lui aussi le traité de paix de Ryswick avec la France. Louis XIV annexe la Sarre et diverses places fortes allemandes (Phalsbourg), mais accepte de rendre le duché de Lorraine, à condition que celui-ci demeure neutre. Les quatre cinquièmes de l’Alsace (Strasbourg, Décapole, Basse-Alsace) sont définitivement reconnues comme faisant partie du territoire français. Enfin, en échange de l’abandon de ses droits dynastiques, la France obtient une importante compensation financière.
en automne
Rappelé à Madrid, François de Velasco est remplacé par le marquis de La Corzana comme vice-roi de Catalogne.
dans l’année
Le marquis Henri d’Harcourt est nommé ambassadeur extraordinaire de France en Espagne.
1698
samedi 4 janvier
Cinq mois après avoir pris la ville, l’armée française du duc de Vendôme évacue Barcelone en vertu des modalités du traité de Ryswick.
dimanche 30 mars
Dimanche de Pâques.
lundi 8 septembre
La question de la succession espagnole semble réglée et une nouvelle guerre évitée : la France a conclu avec l’Angleterre un traité sur le partage de l’Empire espagnole. Le jeune prince bavarois Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, fils de l’électeur Maximilien II Emmanuel et petit-fils du roi Charles II, héritera de l’Espagne et de ses colonies, tandis que l’archiduc Charles (fils cadet de l’empereur Léopold Ier) recevra le duché de Milan et le Dauphin Louis de France (fils de Louis XIV) obtiendra les royaumes de Naples et de Sicile. Le traité doit également être signé par les Hollandais.
samedi 11 octobre
Le traité sur la succession espagnole est signé à La Haye par la France de Louis XIV (représenté par le comte de Tallard), les Provinces-Unies et l’Angleterre de Guillaume III d’Orange (représenté par le comte de de Portland et le chevalier Joseph Williamson côté anglais et par les sieurs François Verbolt, le Baron Friedriech de Rheede, Antoine Heinsius, Jean Becker, Jean vander Does, Guillaume van Haren, Arnold Lencker et Jean de Drews, députés des Etats Généraux des Provinces-Unies). En vertu de ce document, le trône d’Espagne sera attribué à Joseph-Ferdinand de Wittelsbach, les royaumes de Naples et de Sicile ainsi que les places espagnoles de la côte toscane et la province de Guipuzcoa reviendront au Dauphin de France et le duché de Milan à l’archiduc Charles.
vendredi 14 novembre
Le roi Charles II d’Espagne signe son testament, qui fait de son neveu Ferdinand-Joseph de Wittelsbach son héritier. Le prince-électeur de Bavière obtiendra le trône espagnol, les colonies, la Sardaigne et les Pays-Bas espagnols [Belgique]. Le reste du territoire européen espagnol est partagé entre le dauphin de France (Naples, Sicile, Guipuscoa) et l’archiduc Charles (duché de Milan).
lundi 24 novembre
Benito de Sala (52 ans) nommé évêque de Barcelone.
dans l’année
Mauvaises récoltes.
1699
vendredi 30 janvier
Le noble José de Zúñiga y la Cerda est nommé par Charles II gouverneur et capitaine général de la Floride espagnole. Devant remplacer Laureano de Torres y Ayala, en poste depuis 1693, il ne quittera l’Espagne que le 23 mai.
vendredi 6 février
Le décès d’un garçon de 6 ans fait planer une ombre de guerre sur l’Europe : Joseph-Ferdinand de Wittelsbach est mort brusquement à Bruxelles. Fils de l’électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, également gouverneur des Pays-Bas espagnols, il était surtout l’héritier désigné et le petit-fils du roi d’Espagne Charles II. La question de la succession du souverain ibérique risque désormais de déboucher sur un conflit majeur, le traité anglo-français ayant permis de désigner le prince bavarois étant rompu de fait. Pour certains, la mort du garçon aurait pu être causé par un empoisonnement et la rumeur y voit la main de l’Autriche. Les conseillers du souverain espagnol se mettent aussitôt à la recherche d’un nouveau dauphin.
mercredi 25 mars
Second traité de partition (traité de Londres) : le second fils de l’empereur Léopold Ier, l’archiduc Charles (futur Charles VI), est désigné comme nouvel héritier du roi d’Espagne Charles II.
mercredi 1er avril
La Couronne d’Espagne adopte l’Edit perpétuel, qui met en place une politique protectionniste favorable au développement de l’industrie des Pays-Bas espagnols [Belgique].
dimanche 19 avril
Dimanche de Pâques.
mardi 28 avril
Révolte des Chats (Motín de los Gatos) : suite aux mauvaises récoltes de l’année précédente, un soulèvement frumentaire éclate à Madrid. La foule crie « nous voulons du pain » et « vive le roi, mort au mauvais gouvernement ». L’apparition de Charles II à la fenêtre de son palais permet de calmer les émeutiers, qui obtiennent gain de cause : le comte d’Oropesa, favori du souverain, est disgracié, tout comme le corrégidor de Madrid, Francisco de Vargas. Soutenus par la reine Marie-Anne de Neubourg, ces deux partisans du candidat Habsbourg à l’héritage espagnol sont remplacés par des membres du parti Bourbon français, le cardinal Fernandez de Portocarrero et Francisco Ronquillo, respectivement nouveau chef du gouvernement et nouveau corrégidor.
samedi 5 septembre
Le cardinal Alfonso Aguilar Fernández de Córdoba est nommé grand-inquisiteur d’Espagne.
samedi 19 septembre
Décès à Madrid du cardinal Alfonso Aguilar Fernández de Córdoba. Agé de 46 ans, il n’a pu assumer sa nouvelle charge de grand-inquisiteur.