dimanche 1er janvier
C'est la fin de toute liberté en matière de choix d'un emploi.
Entrée en vigueur du règlement adopté le 17 août sur le changement de nom des juifs. Désormais, tous les hommes juifs dont le prénom usuel ne permet pas de détecter immédiatement leur origine sémantique doivent obligatoirement y accoler celui d’Israël. Dans les papiers officiels, toutes les femmes juives doivent pour leur part placer Sarah devant leur patronyme habituel.
Obligation pour toutes les jeunes filles de moins de 25 ans d’effectuer une année de service civil au bénéfice du Reich.
lundi 2 janvier
Adolf Hitler est nommé homme de l’année par le magazine américain Time Magazine.
Le service d’épargne postale est introduit dans tous les territoires allemands. Chaque bureau de poste du IIIe Reich est concerné.
jeudi 5 janvier
A Berchtesgaden, Hitler a reçu le colonel Josef Beck, ministre polonais des affaires étrangères, pour discuter d’une adhésion de la Pologne au Front anticommuniste. Le Führer a averti son invité que la ville de Dantzig [Gdansk] devra être rendue à l’Allemagne. Les pourparlers sont un échec.
vendredi 6 janvier
La revue scientifique allemande Naturwissenschaften publie l’article des chimistes Otto Hahn et Fritz Strassman sur leur découverte, le mois précédent, de la fission nucléaire de l’uranium provoquée par des neutrons.
mardi 10 janvier
A Berlin, Hitler a officiellement inauguré la nouvelle chancellerie (Neue Reichskanzlei). S’étirant le long de la Wilhelmplatz (du 77, Wilhelmstrasse au 6, Vosstrasse), la résidence officielle du chef de l’Etat a été conçue dans le plus pur « style hitlérien » par Albert Speer. Un imposant bunker a été aménagé dans les sous-sols.
jeudi 12 janvier
A la surprise générale, Hitler s’entretient en public à la chancellerie avec l’ambassadeur de l’URSS, Alexei Merekalov.
Arrivée en Belgique des premiers enfants israélites fuyant l’Allemagne.
vendredi 13 janvier
La Hongrie a été officiellement invitée par l’Allemagne, l’Italie et le Japon à adhérer au pacte anti-Komintern.
mardi 17 janvier
Par décret-loi du ministère de l’Economie, les juifs ne peuvent plus exercer les professions de dentiste, vétérinaire ou pharmacien en Allemagne. Il leur est également interdit de se présenter aux examens professionnels dans les chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat. Les juifs sont aussi interdits de conduite et ne pourront plus aller au cinéma, au théâtre ou au concert.
jeudi 19 janvier
Le ministre de l’Economie Walther Funk devient le chef de la Reichsbank après le limogeage de Schacht, auteur d’un mémoire sévère sur les coûts prohibitifs du réarmement (divergences avec Göring).
samedi 21 janvier
Visite du ministre des Affaires étrangères tchèque à Berlin : menace de guerre allemande si la Tchécoslovaquie refuse de se placer sous tutelle du Reich.
mardi 24 janvier
Création du Bureau central d’émigration juif : les visas de sortie sont accordés contre le paiement de lourdes sommes et la cession de ses biens au Reich. Reinhard Heydrich est chargé de la préparation de la « solution finale de la question juive ».
vendredi 27 janvier
Hitler approuve le plan Z concernant le renforcement de la marine de guerre allemande. Des ressources considérables seront accordées afin que la Kriegsmarine puisse rivaliser avec la Royal Navy dès 1944. Le programme de construction envisage un total de huit cents navires pour 1948.
dimanche 29 janvier
Le pilote d’essai Karl Bode bat le record du monde d’altitude en hélicoptère, en atteignant 3 427 mètres avec un appareil Focke-Wulf Fw 61.
Match amical de football : au Stade du Centenaire de Bruxelles, la Belgique a été battue par l’Allemagne quatre buts à un.
lundi 30 janvier
Lors d’un discours prononcé au Reichstag, Hitler appelle au lancement d’une « bataille de l’exportation » afin d’améliorer le commerce allemand. Il annonce également la destruction des juifs en tant que peuple si une guerre vient à éclater en Europe.
La « Loi d’habilitation » du 23 mars 1933, déjà prorogée le 30 janvier 1937, est reconduite jusqu’en 1943.
Ouverture à Paris de la Conférence dite « de Berne » du Parti communiste allemand en exil : élaboration d’un programme de lutte contre le fascisme et pour « l’instauration d’une République démocratique allemande qui est diffusé clandestinement sur le territoire du Reich.
mardi 31 janvier
Décret sur la loi de citoyenneté : expiration des autorisations accordées aux pharmaciens, dentistes et vétérinaires juifs.
en janvier
La Pologne refuse l'offre allemande sur Dantzig pour ne pas s'aliéner son autre voisin, l'URSS.
L’Allemagne lance le plan naval Z.
L’institut ethno-historique des SS Ahnenerbe (« héritage des ancêtres ») est chargé des expérimentations humaines dans les camps de concentration.
mercredi 1er février
Clôture de la conférence « de Berne », à Paris, du Parti communiste allemand en exil.
jeudi 2 février
La proposition allemande de transformer le pacte anti-Komintern en alliance militaire défensive est acceptée par l’Italie.
samedi 4 février
Première à Stuttgart du Mariage hongrois (Die ungarische Hochzeit), une opérette du compositeur autrichien Nico Dostal, sur un livret d’Hermann Hermecke.
dimanche 5 février
Création au Nationaltheater de Munich, de la Lune, opéra en deux actes de Carl Orff, d’après un conte des frères Grimm.
lundi 6 février
Intervenant aux Communes, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain déclare que toute agression contre les intérêts vitaux de la France entraînera une aide directe de Londres à Paris.
jeudi 9 février
Le pilote allemand Rudolf Caracciola a établi sur le circuit de Dessau un record de vitesse pour les voitures de 3000 cm³, avec 398,234 km/h.
dimanche 12 février
Hitler rencontre les représentants des mouvements séparatistes et fascistes slovaques et reçoit leur appui pour démembrer la Tchécoslovaquie : la tension monte entre les deux pays.
Clôture du championnat du monde de hockey sur glace, organisé par la Suisse à Bâle et à Zurich : victoire du Canada, devant les Etats-Unis et la Suisse. L’Allemagne est cinquième.
lundi 13 février
Généralisation du Service du travail.
mardi 14 février
Hitler assiste à Hambourg au lancement du cuirassé Bismarck, construit par les chantiers navals Blohm et Voss. Mesurant 250 mètres de long pour 48 626 tonnes à pleine charge (dont 44 % de cuirasse). Côté armement : huit canons de 380 mm montés sur quatre tourelles jumelles respectivement baptisées Anton, Bruno, Cesar et Dora. Le navire peut atteindre les 30,8 nœuds.
mardi 21 février
Sortie du film Bel Ami, drame réalisé par Willi Forst d’après le roman éponyme de Guy de Maupassant, publié en 1885, avec W. Forst, Olga Tchekhova, Johannes Riemann, Ilse Werner et Hilde Hildebrand.
mercredi 22 février
Les permis de conduire et les cartes grises des juifs allemands sont confisqués par les autorités sur ordre du ministre des Transports Julius Dorpmüller.
vendredi 24 février
Les représentants de l’Etat hongrois ont signé à Budapest le protocole d’adhésion de leur pays au pacte anti-Komintern.
Un avion Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’est écrasé à Roubion, en France : les dix personnes présentes à bord de l'appareil ont perdu la vie.
dimanche 26 février
Match amical de football : au Stade Olympique de Berlin, l’Allemagne a battu la Yougoslavie trois buts à deux.
mercredi 1er mars
Début de la mobilisation de l'armée allemande.
jeudi 9 mars
Le président tchèque Hacha destitue le gouvernement autonome slovaque de Mgr Tiso qui accourt en Allemagne.
vendredi 10 mars
Intervenant devant le 18e congrès du Parti communiste soviétique, Staline déclare que seule la faiblesse des démocraties occidentales est responsable du succès des récents coups de force d’Hitler en Europe centrale.
samedi 11 mars
Wilhelm Keitel, commandant en chef de l’armée allemande, reçoit l’ordre d’Hitler d’adresser un ultimatum à Prague. Il lui intime, ni plus ni moins, d’accepter purement et simplement l’occupation de la Bohème et de la Moravie, faute de quoi l’Allemagne passera à l’offensive.
lundi 13 mars
Hitler reçoit Jozef Tiso et lui apporte son soutien total, ne lui laissant toutefois envisager une intervention militaire que si la Slovaquie devient un Etat indépendant.
mardi 14 mars
De retour à Bratislava, Mgr Tiso réunit le gouvernement slovaque par téléphone, et fait l'indépendance de la Slovaquie et se place sous la protection du Reich allemand. Le président tchèque Hacha est dans la soirée à Berlin.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 mars
Le président Hacha est soumis aux odieuses pressions de Göring et de Ribbentrop : si il ne se soumet pas, « Prague sera réduit en poussière en l’espace de deux heures » ; « Des centaines de bombardiers attendent l’ordre de décoller ». En dépit d’un malaise cardiaque, Hacha doit signer le texte par lequel il remet la Bohême et la Moravie sous la protection du Reich.
mercredi 15 mars
A l'aube, la Wehrmacht entre dans Prague. La Bohême et la Moravie sont annexées. Ce nouveau coup de force a conduit, cette fois, à l'annexion de populations non allemandes. La Ruthénie subcarpathique est annexée par la Hongrie. Dans la journée, Adolf Hitler, protégé par le colonel Rommel, se rend à Prague. Il s’installe dans le château Hradcany, l’ancien palais des rois de Bohême.
A Düsseldorf, rencontre d’industriels allemands et anglais pour mettre au point une stratégie commerciale internationale.
jeudi 16 mars
L’ancien ministre des Affaires étrangères Konstantin von Neurath est nommé protecteur du territoire de Bohême-Moravie. Il a comme adjoint le nazi Karl Hermann Frank.
vendredi 17 mars
La Grande-Bretagne renonce à la « politique d’apaisement » à l’égard de l’Allemagne.
dimanche 19 mars
L’URSS propose à la France et à la Grande-Bretagne un pacte d’alliance contre l’Allemagne nazie (pourparlers jusqu’au 29 juin).
lundi 20 mars
Vaste autodafé à Berlin : un millier de peintures et 3 000 aquarelles, ainsi que des dessins et des gravures considérés comme de l’art dégénéré par les nazis sont brûlés dans la cour de la caserne de pompiers de Kreuzberg.
du mercredi 22 au jeudi 23 mars
Le gouvernement lituanien cède aux exigences allemandes : l'Allemagne nazie annexe le port de Memel (aujourd'hui Klapeida) et sa région, qui sont habitées en partie par une population allemande. Hitler fait son entrée dans la ville à bord du cuirassé Deutschland. L’armée du Reich occupe sur le champ le territoire, qui est réintégrée à la Prusse-Orientale. La puissance garante du statut de Memel, la Grande-Bretagne, n’a pas réagi à l’annexion, justifiant son attitude par le fait que le gouvernement lituanien ne s’était pas donné la peine de la consulter avant de signer l’accord de cession.
La Slovaquie devient un protectorat allemand.
jeudi 23 mars
Signature d’un accord économique liant étroitement le royaume roumain de Charles II au Reich allemand d’Hitler. Bucarest doit réserver à l’Allemagne sa production de blé et de pétrole en échange de la livraison d’armes et de munitions.
samedi 25 mars
Tout Allemand âgé de 10 à 18 ans doit désormais adhérer aux Jeunesses hitlériennes sous peine de sanctions pour les familles récalcitrantes (4 millions de jeunes se soustrayaient encore à l’organisation nazie).
dimanche 26 mars
Von Ribbentrop exige que les questions de Dantzig et de son corridor soient rapidement réglées et que Varsovie aligne sa politique sur celle du Reich.
Les discussions entre les théologiens Theodor Ellwein, Theodor Odenwald et Helmuth Kittel, le juriste Robert Kauer et le dirigeant nazi aboutissent au rapprochement entre le national-socialisme et le christianisme : les Chrétiens allemands et l’Eglise confessante publient la Déclaration de Godesberg, notamment dirigé contre le judaïsme.
Match amical de football : au Stade Giovanni-Berta de Florence, l’Italie a battu l’Allemagne trois buts à deux.
lundi 27 mars
L’Espagne nationaliste de Franco adhère au pacte anti-Komintern.
mardi 28 mars
Le colonel Beck, ministre des Affaires étrangères de Pologne, rejette la demande de son homologue allemand, Ribbentrop, qui exigeait la restitution de la ville libre de Dantzig [Gdansk] au reste du Reich. La Pologne rompt ses négociations avec l’Allemagne.
mercredi 29 mars
La Kriegsmarine manœuvre en Baltique.
jeudi 30 mars
Le capitaine Hans Dieterle de l’équipe Heinkel porte le record du monde de vitesse sur base à 746,610 km/h, aux commandes d’un Heinkel He 100 V8.
vendredi 31 mars
Le gouvernement britannique garantit les frontières polonaises et assure ce pays de son assistance en cas d'agression allemande.
en mars
L’Allemagne prend le contrôle des usines d’armement tchèques Skoda.
samedi 1er avril
Violent discours anti-britannique d'Adolf Hitler à Wilhelmshaven.
Un communiqué officiel annonce la fin de la guerre civile espagnole et la victoire des nationalistes de Franco.
Deux ans et demi après le début de sa construction, le cuirassé Tirpitz est lancé aux chantiers navals Kriegsmarinewerft de Wilhelmshaven en présence d’Adolf Hitler. Le plus grand navire de guerre de la Kriegsmarine a été baptisé par la fille du grand-amiral Tirpitz, Inge von Hassel (il entrera en service en février 1941). A cette occasion, le Führer a prononcé un violent discours anti-britannique.
Premier vol de l’avion de course monomoteur Messerschmitt Me 209.
dimanche 2 avril
Décès à Saint-Moritz du PDG de la compagnie pétrolière Shell, le Hollandais Henry Deterding, à l’âge de 75 ans. Ce pronazi convaincu a droit à une garde d’honneur SS pour ses funérailles.
lundi 3 avril
Hitler ordonne de préparer l’invasion de la Pologne.
Dans un discours prononcé à la Chambre des communes, le Premier ministre Chamberlain assure que le Royaume-Uni s’oppose désormais à toute agression allemande d’un autre pays.
Grèves en Silésie et en Sarre contre l’allongement de la journée de travail sans compensation salariale : succès des grévistes.
jeudi 6 avril
Londres et Varsovie ont signé un pacte d’assistance militaire.
vendredi 7 avril
L’Italie envahit l’Albanie.
lundi 10 avril
Un rapport de la Gestapo estime à 300 000 le nombre des détenus politiques en Allemagne.
mardi 11 avril
Hitler annonce une extension de la guerre dès que la Pologne aura été occupée.
jeudi 13 avril
Deux semaines après les Britanniques, les Français donnent à leur tour leur garantie à la Pologne contre les prétentions territoriales allemandes.
Les gouvernements britanniques et français donnent leur garantie à la Grèce et à la Roumanie.
vendredi 14 avril
Loi sur les Marches de l’Est intégrant l’Autriche à l’administration du Reich.
mardi 18 avril
Le ministre soviétique des Affaires étrangères, Litvinov, a proposé à la France et au Royaume-Uni un pacte militaire et politique d’assistance mutuelle.
jeudi 20 avril
Le 50e anniversaire d’Hitler est l’occasion d’une démonstration publique du potentiel militaire allemand : pendant plus de trois heures, une grande parade militaire a défilé dans les rues de Berlin. Les chars, canons et troupes étaient précédés par les unités des Waffen SS. A l’occasion de cette journée, Albert Speer a offert au Führer une maquette haute de quatre mètres d’un Arc de Triomphe célébrant la victoire d’une guerre future.
mercredi 26 avril
Un mois après Hans Dieterle, Fritz Wendel, pilote d’essai chez Messerschmitt, établit en Bavière, entre Augsbourg et Buchloe, un nouveau record mondial de vitesse à 755,138 km/h, avec le nouvel avion de course de la firme aéronautique, le Me 209 V1 remotorisé (en vigueur jusqu’en 1969).
vendredi 28 avril
Dans son discours prononcé au Reichstag, Adolf Hitler a dénoncé à la fois le traité germano-polonais de non-agression de 1934 et l'accord naval conclu 1935 avec les Britanniques. Le Führer réclame le retour à l’Allemagne de Dantzig [Gdansk] et du Corridor.
dimanche 30 avril
Adoption de la loi sur les « conditions de locations aux juifs » : les membres de la communauté hébraïque d’Allemagne ont désormais l’obligation de vivre dans des « maisons juives ». Ils n’ont plus le droit non plus d’être locataire. De nombreuses familles vont devoir déménager.
en avril
Walther Funk annonce un plan budgétaire destiné à financer le réarmement.
Le physicien Harteck, signalant la possibilité d’une réaction en chaîne de l’uranium, conseille au ministère de la Guerre une étude de la question.
lundi 1er mai
Dans le vaste Stade olympique de Berlin, plus de 130 000 membres des Jeunesses hitlériennes prêtent le serment d’allégeance à Hitler.
Réouverture des adhésions au parti nazi.
L’Autrichien Arthur Seyss-Inquart est nommé ministre du Reich sans portefeuille. Konrad Heinlein est nommé gauleiter des Sudètes.
mardi 2 mai
Début des travaux de construction de l’autoroute qui doit relier Breslau [Wroclaw, Pologne] à Vienne, via Brno en Moravie.
vendredi 5 mai
S’adressant aux députés, le ministre polonais des Affaires étrangères, Józef Beck, assure que le statut de Dantzig [Gdansk] ne sera pas modifié.
dimanche 7 mai
Le pilote allemand Hermann Lang a remporté sur le circuit de la Mellaha le Grand Prix automobile de Tripoli, réservé aux voiturettes (moins de 1,5 l de cylindrée). Au volant de sa Mercedes-Benz W165, il a devancé de 3 minutes et 37 secondes son compatriote Rudolf Caracciola (Mercedes-Benz W165) et l’Italien Emilio Villoresi (Alfa Romeo 158).
samedi 13 mai
A huit du soir, le paquebot MS Saint Louis quitte le port de Hambourg avec à son bord 963 réfugiés juifs autorisées par les autorités nazies à quitter l’Allemagne. Leur destination : Cuba, dans l’attente d’une autorisation d’immigration aux Etats-Unis. Certains des passagers ont pu quitter les camps de concentration où ils étaient enfermés à condition d’embarquer sur le navire en achetant un billet très cher. La propagande allemande va se servir de ce voyage pour montrer à ses détracteurs que les juifs allemands peuvent émigrer comme ils le souhaitent. Le navire transporte également six espions devant récupérer des informations à Cuba.
dimanche 14 mai
Hitler entame à Aix-la-Chapelle une tournée d’inspection de la ligne Siegfried.
lundi 15 mai
Un camp de concentration réservé aux femmes ouvre ses portes à Ravensbrück, à 80 kilomètres au nord de Berlin. Les 974 premières détenues, dont au moins 137 juives, ont été transférées depuis le camp de Lichtenburg, en Saxe.
mercredi 17 mai
La Norvège, la Suède et la Finlande ont rejeté le pacte de non-agression proposé par l’Allemagne aux pays nordiques. Le Danemark hésite encore.
La France promet à la Pologne une aide militaire en cas d’agression allemande.
jeudi 18 mai
974 prisonnières du camp de Lichtenburg, à Prettin (Saxe), et leurs gardiennes sont transférées vers un camp de concentration annexe nouvellement ouvert à 100 km au nord de Berlin, Ravensbrück. Elle veut contribuer à l’agrandissement du camp et à la construction des logements des gardes SS.
vendredi 19 mai
La Légion Condor participe à Madrid au défilé de la victoire nationaliste dans la guerre civile espagnole.
dimanche 21 mai
En ce jour de fête des mères est organisée la première cérémonie de remise de la Croix d’honneur de la mère allemande. La première récipiendaire de cette décoration créée en décembre 1938 est Louise Weidenfeller, une Munichoise de 61 ans qui a donné naissance à 8 enfants. Elle est rapidement suivie par Magda Goebbels, l’épouse du ministre de la Propagande.
lundi 22 mai
Les ministres allemands et italiens des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop et le comte Galezazzo Ciano, ont signé dans la matinée à Berlin le « Pacte d’acier ». Pour Hitler, cet accord d’assistance militaire a été conclu d’un point de vue offensif, mais pour Mussolini, le pacte est uniquement défensif. Par prudence, le Duce a fait spécifier que tout conflit armé doit être évité jusqu’en 1942.
La Légion Condor évacue l'Espagne.
Suicide à New York du poète et dramaturge allemand Ernst Toller. Il était âgé de 46 ans.
mardi 23 mai
Hitler dévoile à ses généraux son plan d’invasion de la Pologne.
Le capitaine du paquebot Saint-Louis, Gustav Schröder, reçoit un télégramme l’informant que ses passagers ne pourront peut être pas débarquer à Cuba.
Match amical de football : au Weserstadion de Brême, l'Allemagne et l'Irlande ont fait match nul un à un.
samedi 27 mai
Le paquebot allemand SS Saint-Louis arrive dans le port de La Havane avec à son bord 963 réfugiés juifs de Hambourg fuyant les persécutions nazies. Le président cubain Brú leur interdit de descendre à terre (les visas accordés avant le départ du navire ont été annulés par le gouvernement cubain). Face à deux tentatives de suicide et la menace de douzaines d’autres, les autorités accepteront finalement de laisser débarquer vingt réfugiés. Le navire repartira avec les autres pour tenter de trouver une destination voulant bien les accueillir.
dimanche 28 mai
La France et le Royaume-Uni ont accepté le principe d’un pacte d’assistance mutuelle avec l’Union soviétique en cas d’attaque allemande contre la Pologne.
mardi 30 mai
L’Allemagne propose un pacte de non-agression à l’URSS.
mercredi 31 mai
Le Danemark est le seul pays nordique à signer à Berlin un acte de non-agression avec l’Allemagne.
en mai
Un district du parti nazi (Gau) est mis sur pied en Autriche.
Julius Streicher, führer de Franconie et antisémite notoire, déclare : « Il faut lancer une expédition punitive contre les juifs de Russie, il faut qu'ils aient la fin qu'on réserve aux assassins, aux pires criminels. Qu'on les juge, qu'on les exécute ! Qu'on les extermine, qu'on extirpe le mal jusqu'à la racine ! ».
Hitler crée l’Insigne du dévouement à la Communauté raciale populaire (Ehrenzeichen für deutsche Volkspflege), afin de récompenser les citoyens particulièrement actifs dans une organisation à caractère social (WHW, NSV, EHW…).
jeudi 1er juin
Le prototype de chasseur-bombardier monoplace et monomoteur Fw 190 vole pour la première fois, aux mains de Hans Sanders, le chef pilote de la société Focke-Wulf.
vendredi 4 juin
Le président américain Roosevelt ordonne d’interdire au paquebot allemand SS Saint-Louis l’accès aux eaux territoriales américaines. Le navire transporte 940 réfugiés juifs fuyant le nazisme et déjà refusés à Cuba. Le navire poursuit sa route vers le Canada.
mercredi 7 juin
Signature d’un pacte de non-agression entre l’Allemagne, l’Estonie et la Lettonie.
du mercredi 7 au mardi 27 juin
Entretiens secrets entre l’Angleterre et l’Allemagne pour une répartition des intérêts en Europe du Sud-Est et dans les colonies.
vendredi 9 juin
Sous la pression du responsable de l’immigration Frederick Blair, hostile à l’arrivée de juifs sur le sol canadien, le Premier ministre William Lyon Mackenzie King refuse à son tour de laisser le paquebot allemand MS Saint-Louis accoster dans un port du Canada. Le navire n’a d’autre choix que de revenir en Europe. Désireux de trouver un refuge pour ses passagers juifs, le capitaine Schröder refuse de revenir en Allemagne, espérant qu’un pays occidental veuille bien les accueillir.
L'actrice allemande Marlène Dietrich devient officiellement citoyenne américaine.
jeudi 15 juin
A Paris, le magazine d’exilés allemands Die Neu Weltbühne publie le poème An die Nachgeborben, écrit par Bertolt Brecht depuis son exil danois.
samedi 17 juin
Le paquebot MS Saint-Louis jette l’ancre à Anvers avec à son bord 907 réfugiés juifs. Après d’âpres négociations avec le capitaine Schröder et divers officiels, le gouvernement britannique acceptera d’en prendre 288. Les 619 autres peuvent débarquer dans le port belge : 224 seront accueillis par la France, 214 par la Belgique et 181 par les Pays-Bas. Le MS Saint-Louis peut alors rejoindre son port d’attache de Hambourg.
dimanche 18 juin
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le FC Schalke 04 bat l’Admira Wien neuf buts à zéro !
mardi 20 juin
A Peenemünde, le pilote Erich Warsitz effectue le vol d’essai du Heinkel He 176, un avion équipé d’un moteur-fusée à poussée variable fonctionnant à l’oxygène et au méthanol.
jeudi 22 juin
Match amical de football : au stade Ullevaal d’Oslo, la Norvège a été battu par l’Allemagne quatre buts à zéro.
vendredi 23 juin
L’Allemagne et l’Italie signent à Berlin un accord sur le Tyrol du Sud : les habitants de langue allemande peuvent renoncer à la nationalité italienne et s’installer dans le IIIe Reich.
dimanche 25 juin
Le Grand Prix de Belgique automobile, sur le circuit de Spa, se termine par la victoire de l’Allemand Hermann Lang sur une Mercedes.
Match amical de football : à l’Idraetspark de Copenhague, le Danemark a été battu par l’Allemagne deux buts à zéro.
jeudi 29 juin
Echec des pourparlers entre l’URSS, la France et la Grande-Bretagne pour la constitution d’une alliance contre l’Allemagne.
Match amical de football : au stade Kadriorg de Talliin, l’Estonie a été battue par l’Allemagne deux buts à zéro.
vendredi 30 juin
Membre du Parti nazi depuis 1930, le prince Auguste-Guillaume de Prusse (quatrième fils de Guillaume II) obtient le grade de SA-Obergruppenfüher. Il s’agit du second rang le plus élevé au sein des Sections d’assaut.
22 sociétés se partagent l’ensemble de la production de films en Allemagne et quatre groupes majeurs assurent à eux seuls les trois quarts de la production annuelle : UFA, Tobis, Bavaria et Terra Films.
samedi 1er juillet
Le ministre français des Affaires étrangères signifie que la France et la Grande-Bretagne s’en tiennent aux garanties existantes pour le statut de Dantzig et du corridor polonais (un point de vue confirmé par le Premier ministre britannique à l’ambassadeur d’Allemagne).
August Schirmer devient à Francfort le nouveau directeur de l’agence de presse nazie Welt-Dienst (« Service mondial »). Il succède à son fondateur, Ulrich Fleischhauer.
lundi 3 juillet
La ville bavaroise de Garmisch-Partenkirchen est chargée par le CIO, réuni à Berne, de l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 1940.
mardi 4 juillet
Création de l’Association nationale des juifs d’Allemagne (Reichsvereinigung der Juden in Deutschland), formé par les autorités pour organiser et coordonner l’émigration des habitants juifs allemands. Contrôlée par l'Office central de la sûreté du Reich (RSHA), elle reprend les personnel et les bâtiments de l’ancienne organisation du même nom. Le rabbin Leo Baeck est confirmé à sa présidence.
jeudi 6 juillet
Fermeture des dernières entreprises juives d’Allemagne. Le nombre de juifs fuyant le Reich ne cesse d’augmenter.
vendredi 7 juillet
Première à Hambourg du film musical Robert und Bertram, comédie et œuvre de propagande antisémite réalisée par Hans Heinz Zerlett d’après la pièce éponyme de Gustav Räder (1856), avec Rudi Godden, Kurt Seifert et Carla Rust.
mercredi 12 juillet
Le gouvernement du Reich annonce la création de nouvelles unités de l’armée, rassemblant les chars et la cavalerie dans une force d’intervention rapide : des régiments de chars de combat antichars, des régiments motorisés de grenadiers voltigeurs et des transmissions, des régiments de cavalerie et des unités cyclistes.
mardi 18 juillet
Reprise des entretiens secrets germano-britanniques débutés le 7 juin.
dimanche 23 juillet
Grand Prix automobile d’Allemagne (le dernier d’avant-guerre), disputé sur le circuit du Nürburgring et marqué par un triplé allemand : Rudolf Caracciola, au volant d’une Mercedes-Benz W154, a devancé Hermann Paul Müller (Auto Union Type D) et Paul Pietsch (Maserati 8CTF). C’est la cinquième fois que Caracciola remporte cette course.
lundi 24 juillet
A Varsovie, le major Gwido Langer révèle à ses homologues français et britanniques stupéfaits que les services de renseignement polonais ont réussi à décrypter depuis plus de six ans les codes militaires allemands Enigma. Une machine Enigma est remise à chacun des deux pays.
mardi 25 juillet
Succès d’une grève salariale chez Blohm-Voss à Hambourg.
dimanche 30 juillet
Hitler menace la Pologne au sujet de Dantzig et du « corridor » qu’elle a obtenu par le traité de Versailles. Pour autant, le commissaire de la SDN pour Dantzig affirme qu’il ne voit pas comment un danger pourrait menacer la ville, qui ne constitue certainement pas un problème international.
L’athlète allemande Christel Schulz a battu le record du monde de saut en longueur féminin. Avec un bond à 6,12 m réalisé à Berlin, elle a battu de 14 cm la marque établie en 1928 par la Japonaise Hitomi.
jeudi 3 août
Hitler ordonne la mise au point du Fall Weiss, c'est-à-dire la préparation de l'offensive prévue contre la Pologne pour le 1er septembre.
Fin des négociations secrètes germano-britanniques.
vendredi 4 août
La Pologne adresse un avertissement au Sénat de Dantzig.
lundi 7 août
En Frise du Nord, rencontre entre Goering et des industriels anglais suite aux pourparlers successifs qui se sont déroulés depuis le 14 mars.
vendredi 11 août
Hitler justifie son option en faveur d'un accord avec l'URSS (l'ennemi privilégié) dans un entretien avec C.J. Burckhardt : il s'allierait avec l'Union Soviétique parce que les Occidentaux sont « aveugles et bêtes » ; mais, après leur écrasement, il se retournerait tout de même contre l'URSS.
samedi 12 août
Le ministre italien des Affaires étrangères Galeazzo Ciano avertit l’Allemagne : l’Italie n’est pas en mesure d’aider l’Allemagne en cas de guerre à moins de recevoir du matériel militaire.
mardi 15 août
Une catastrophe s’est produite lors d’une démonstration de bombardement en piqué devant des généraux de Luftwaffe à Neuhammer [aujourd’hui Świętoszów, dans l’ouest de la Pologne). Commandés par Walter Sigel, 26 bombardiers Junkers Ju 87 se sont retrouvés de façon inattendue dans le brouillard du sol : 13 appareils se sont écrasés ! Il n’y aucun survivant.
Sortie du film musical Pages immortelles (Es war eine rauschende Ballnacht), de Carl Froelich, avec Zarah Leander, Aribert Wäscher, Hans Stüwe et Marika Rökk.
jeudi 17 août
Le gouvernement polonais bloque le trafic frontalier entre l’Allemagne et la Pologne en Silésie.
Formation de la 206e division d’infanterie à Insterbourg, en Prusse-Orientale [aujourd’hui Tcherniakhovsk, dans l’oblast russe de Kaliningrad].
vendredi 18 août
Les sages-femmes, obstétriciens et médecins sont désormais tenus par décret de déclarer les nouveau-nés et les enfants handicapés (pour le programme d’euthanasie nazi).
Sortie du film Wibbel le tailleur (Schneider Wibbel), une comédie historique réalisée par Viktor de Kowa d’après la pièce éponyme d’Hans Müller-Schlösser (créée en 1913), avec Erich Ponto, Fita Benkhoff et Irene von Meyendorff.
dimanche 20 août
Constatant l'échec (le 29 juin) des pourparlers avec la France et le Royaume-Uni pour constituer une alliance contre le Reich et suite à l’intervention personnelle d’Hitler auprès de Staline qui faisait traîner les choses, l'URSS accepte de répondre favorablement à la proposition allemande du 30 mai. Moscou et Berlin ont d’abord signé ce jour un accord sur le commerce et le crédit : les Soviétiques obtiennent un crédit de 200 millions de reichsmark sur 7 ans avec un taux d'intérêt effectif de 4,5 %. La ligne de crédit doit être utilisée au cours des deux prochaines années pour l'achat de biens d'équipement (matériel d'usine, installations, machines et machines-outils, navires, véhicules et autres moyens de transport) en Allemagne et devait être remboursée, à partir de 1946, par la fourniture de matières premières soviétiques.
Le 30e et dernier vol du Zeppelin LZ 130 Graf Zeppelin II (lancé en septembre 1938) marque la fin des voyages en grands dirigeables : parti de Francfort-sur-le-Main sous la direction d’Albert Samt, le LZ 130 a fait escale à l’aéroport d’Essen-Mülheim avant de revenir à Francfort à 21 h 38.
mardi 22 août
Lors d’un conseil de guerre organisé à Berchtesgaden, Hitler annonce à ses généraux que l'heure est à l'action en raison d'une conjoncture exceptionnelle qui aura peut-être disparu selon lui dans deux ou trois ans. Le droit des minorités allemandes en Pologne servira de propagande pour justifier l'assaut. Le Führer demande à Heydrich d’organiser pour le 31 août un simulacre de coup de main polonais sur la station de radio allemande de Gleiwitz [aujourd’hui Gliwice, en Haute-Silésie]. A Londres, Chamberlain adresse à Hitler un ultime message pour tenter d’éviter le déclenchement de la guerre : le Premier ministre britannique appelle à une trêve afin de régler les différents conflits, tout en rappelant les engagements que son pays a pris à vis-à-vis de la Pologne.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Ribbentrop arrive à Moscou.
mercredi 23 août
La Constitution de la ville libre de Dantzig est abolie : le gauleiter Albert Forster se proclame chef de l’Etat. Le nazi Arthur Greiser n’est plus président du Sénat local (il deviendra gauleiter du Posen [Poznan]/Wartheland).
Erwin Rommel vient d’être nommé général et affecté au quartier général du Führer, à Berlin. Il reprend aussi son poste de commandant du bataillon chargé de la sécurité d’Adolf Hitler.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 août
Signature peu après minuit à Moscou par Ribbentrop et Molotov d'un pacte d'amitié germano-soviétique, négocié dans la journée du 23 : pacte de non-agression pour 10 ans, promesse de neutralité en cas de conflit de l'un des cosignataires avec une puissance tierce. Bien plus, un protocole secret prévoit le partage des pays baltes en zones d'influence. Quant au maintien d'un Etat polonais, il est prévu d'en reparler à l'issue d'autres développements politiques. L’Italien Mussolini et l’Espagnol Franco sont très hostiles à cet accord germano-soviétique.
jeudi 24 août
Décret sur la mobilisation partielle en France : les hommes sont appelés sous les armes dans un ordre donné selon l'âge, la profession et la qualification militaire.
Le nazi Albert Forster est nommé gauleiter de la ville libre de Dantzig.
vendredi 25 août
Mussolini conteste le pacte germano-soviétique et exige de l’Allemagne une aide matérielle exorbitante pour pouvoir entrer en guerre.
La Pologne et le Royaume-Uni signent à Londres un accord d’assistance pour une durée de cinq ans.
samedi 26 août
Hitler exige l’annulation du pacte anglo-français d’assistance à la Pologne. Il affirme ouvertement sa volonté expansionniste et si besoin belliciste mais reconnaît la neutralité de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, du Danemark et de la Suisse. Neville Henderson et Robert Coulondre exposent à Berlin la position de leurs gouvernements, afin d’amener le Reich et la Pologne à négocier. Le gouvernement français avertit l’Allemagne que la France tiendra ses engagements envers la Pologne. Le Parti travailliste et socialiste des Allemands de Pologne signe le communiqué conjoint des partis socialistes polonais appelant les Polonais à lutter contre le nazisme.
Le Parti travailliste et socialiste des Allemands de Pologne signe le communiqué conjoint des partis socialistes polonais appelant les Polonais à lutter contre le nazisme.
dimanche 27 août
Mise en circulation de tickets de rationnement alimentaire.
A l’aérodrome de l’usine Heinkel de Marienhe, près de Rostock, le Heinkel He 178, le premier avion à réaction au monde, a fait un vol d’essai de 8 minutes, piloté par Erich Warsitz. Propulsé par un turboréacteur de 500 kilos (une turbine développé par développé par Hans Joachim Pabst von Ohain), cet appareil peut atteindre la vitesse de 700 km/h (il fera 12 vols d’essai et ne sera jamais mis en service).
Premier match de football opposant les équipes de Slovaquie et d’Allemagne : les Slovaques se sont imposés deux buts à zéro au stade Tehelné pole de Bratislava.
lundi 28 août
Alors que les risques de guerre s’aggravent, des bons d’alimentation et des bons de carburant sont émis en Allemagne.
mardi 29 août
Hitler réclame la venue d’un plénipotentiaire polonais à Berlin pour le 30 août et transmet par radio un ultimatum à Varsovie : il exige que les Polonais cèdent Dantzig à l’Allemagne et qu’un plébiscite soit organisé dans le corridor concernant le rattachement de ce territoire au IIIe Reich ou à la Pologne.
Partis de France pour reprendre contact avec l’Abwehr allemande, les indépendantistes bretons Oliver Mordrel et François Devauvais arrivent en Allemagne où les attend le docteur Hans-Otto Wagner.
mercredi 30 août
L’ultimatum à la Pologne de céder Dantzig est réitéré seize fois. Le gouvernement de Varsovie ordonne la mobilisation générale.
jeudi 31 août
Le gouvernement polonais charge son ambassadeur à Berlin, Josef Lipsky, de négocier avec Hitler. A 21 heures, Hitler remet aux ambassadeurs anglais et français une lettre dénonçant le refus polonais d’engager des pourparlers.
Hitler repousse les ultimes efforts de Mussolini pour éviter un conflit généralisé en Europe. Il donne le feu vert pour l’invasion de la Pologne.
Dans la soirée, opération « grand-mère décédée » organisé par Heydrich : simulacre de coup de main polonais contre la station de radio allemande de Gleiwitz (aujourd’hui Gliwice, en Haute-Silésie polonaise), près de la frontière polonaise, afin de fournir un prétexte à l’attaque de la Pologne par l’Allemagne. L’opération est conduite par Alfred Naujocks : un commando SS revêtu d’uniformes de l’armée polonaise s’empare de l’émetteur, diffuse une proclamation de haine contre l’Allemagne en langue polonaise, fait entendre quelques coups de feu et abandonne le cadavre d’un concentrationnaire allemand pour figurer une victime. Cette action sera exploitée par Hitler pour justifier l’agression du lendemain. D’autres simulacres d’attaques polonaises ont également lieu au poste-frontière de Hochlinden et à la maison forestière de Pitschen. Tous les membres du commando Gleiwitz, à l’exception de Naujocks, seront, semble-t-il éliminés.
Venant de Berlin, un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’écrase à Hanovre : les trois membres d’équipage et quatre passagers (tous pilotes de la Lufthansa) sont tuées.
en août
La démoralisation devient un délit susceptible de la peine de mort, dans le meilleur des cas de lourdes peines de détention. Une simple réflexion critique sur la situation militaire peut désormais être considérée comme une tentative de démoralisation.
vendredi 1er septembre
Hitler annonce au Reichstag l'entrée en guerre contre la Pologne en déclarant : « Je ne veux plus être que le premier soldat du Reich ». A l’aube, le cuirassé allemand Schleswig-Holstein, en visite « amicale » à Dantzig, a tiré les premiers coups de canon de la Seconde Guerre mondiale. Les troupes allemandes - 60 divisions, dont 6 blindées, soit 1 500 000 hommes, appuyées par 1 250 (ou 2 700) avions modernes - envahissent à 4 h 45 la Pologne, qui ne peut opposer que 11 brigades de cavalerie et une quarantaine de divisions non motorisées (750 000 hommes et 300 avions). De son côté, la France décrète aussitôt la mobilisation générale. L’ambassadeur de France à Berlin, Robert Coulondre, avise Ribbentrop que la France remplira ses engagements envers la Pologne.
Bataille aéronavale de l’Hel : 32 bombardiers allemands Junkers Ju 87-b ont attaqué vers 17 h 45 une escadre polonaise qui quittait le port de Hel pour poser un champ de mines à 12 milles des côtes, sous la protection du destroyer Wicher. Deux navires ont été légèrement endommagés : le mouilleur de mines Gryf (onze membres d’équipage tués dont le commandant) et le dragueur de mines Mewa (cinq tués et plusieurs blessés). L’escadre renonce à sa mission et rentre au port.
Le gauleiter Albert Foster annonce l’incorporation de Dantzig à l’Allemagne.
Hitler a signé l'ordre de procéder à l'élimination, dans des chambres à gaz, de certaines catégories de malades (épileptiques, schizophrènes, vieillards séniles, syphilitiques, arriérés mentaux, criminels et non-aryens hospitalisés depuis plus de cinq ans : en tout 70 000 personnes). La chancellerie de Bouhler met en place un organisme d'exécution nommé T4 (4, Tiergartenstrasse, à Berlin), la sélection des personnes concernées revient aux médecins, ainsi que pour l'exécution dans une demi-douzaine d'institutions (« d’utilité publique ») dispersées à travers le Reich : Sonnenstein, Hadamar, Hartheim, Grafeneck... Les adultes seront mis à mort par gazage, les enfants par le poison.
A la tribune du Reichstag, Hitler nomme Göring comme son successeur si il lui arrive quelque chose. Göring est nommé « président du Conseil des ministres pour la défense du Reich ». Hitler rajoute que Rudolf Hess est le suivant sur la liste. Par ailleurs, quatorze Gauleiter sont nommés commissaires à la Défense du Reich.
Publication de l’ordonnance sur les mesures extraordinaires de radiodiffusion : à compter du 7 septembre, l’écoute d’émissions des radios étrangères devient passible d’emprisonnement et, sous certaines conditions, de la peine de mort pour avoir diffusé des nouvelles en provenance de ces radios.
Dans le pays de Bade, l’université de Fribourg-en-Brisgau est fermée du fait de sa proximité avec la frontière française.
samedi 2 septembre
La France vote les crédits de guerre.
La Norvège, le Danemark, la Suède et la Finlande se déclarent neutres dans la guerre qui vient d’éclater.
Berlin réitère les assurances données à la Norvège.
Ouverture du premier camp de concentration construit hors d’Allemagne : le camp est établi sur le territoire de la ville libre de Dantzig [Gdansk], entre la Vistule et la mer Baltique. Les premiers détenus sont 150 Polonais arrêtés dans les rues de Dantzig (65 000 personnes y perdront la vie durant la guerre).
dimanche 3 septembre
Après un dernier ultimatum sur le retrait allemand de Pologne, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne à 11 h, suivi par la France à 17 h. L'une des thèses-clé de Mein Kampf - l'entente avec l'Angleterre - devient caduque. Hermann Göring est saisi par le doute : « Dieu ait pitié de nous si nous perdons cette guerre ». Rudolf Hess demande à Hitler l'autorisation de se rendre sur le front en tant que pilote de chasse. Hitler lui interdit formellement de voler pendant un an. Tout en déclarant sa non-belligérance dans le conflit, l’Italie tente de réunir une conférence de la paix. Par ailleurs, la Belgique et la Yougoslavie proclament leur neutralité.
Dans la soirée, le sous-marin U-30 du commandant Julius Lemp a coulé un paquebot civil anglais qu’il prenait pour un croiseur. 112 passagers (dont 27 Américains) de l’Athenia trouvent la mort. Le navire effectuait la liaison entre Glasgow et Montréal.
Décret sur la « sécurité intérieure en temps de guerre » qui autorise la Gestapo à exécuter sommairement les opposants et les saboteurs.
« Dimanche sanglant » (expression nazie) de Bydgoszcz (Bromberger Blutsonntag) : entre 1 000 et 5 000 civils allemands sont massacrés entre le 3 et le 4 septembre par leurs voisins polonais dans cette ville du nord-ouest de la Pologne à majorité germanophone (la propagande de Goebbels parle de « 58 000 morts »). Selon certaines sources, le massacre aurait commencé après que des soldats polonais en retraite aient subi des tirs de la part d’agents et d’habitants allemands.
En France, internement massif dans des camps (Gurs, Les Milles, Le Vernet, etc.) des réfugiés d’Allemagne en tant que ressortissants d’un pays ennemi.
Clôture à Milan des championnats du monde de cyclisme sur piste. En raison du déclenchement de la guerre, la compétition a été raccourcie et seule l’épreuve de vitesse amateurs a été organisée dans son entier : le Néerlandais Jan Derksen a remporté la médaille d’or, devant l’Italien Italo Astolfi et l’Allemand Gerhard Purann.
lundi 4 septembre
Entrée en vigueur des décrets sur l’Economie et l’industrie de guerre. Tous les produits sont soumis au rationnement ; augmentation des prélèvements sur les salaires, suppression des congés, imposition des heures supplémentaires, rallongement de la journée de travail si nécessaire. Un service de travail obligatoire de 6 mois est introduit pour les femmes âgées de 18 à 25 ans.
Des troupes françaises pénètrent en Sarre.
Raid désastreux de la Royal Air Force sur Wilhelmshaven et Brunsbuttel : sept avions britanniques sont abattus au-dessus du canal de Kiel - les premiers de la guerre -. Le croiseur léger Emden a été touché à la proue à Wilhelmshaven par un Bristol Blenheim (9 marins ont été tués et 20 autres blessés).
mardi 5 septembre
La 50e division de la Wehrmacht entre dans Bydgoszcz [Bromberg] en se livrant aussitôt à des représailles contre la population civile : entre 300 et 400 otages sont rapidement fusillés sur la place centrale et de 1 200 et 3 000 autres Polonais seront exécutés dans les jours qui suivent (en tout 28 000 habitants de Bydgoszcz périront dans les années suivantes). Les Allemands entrent également à Piotrkow et abattent les juifs qui essaient de s’enfuir.
Proclamation de la neutralité de l’Espagne nationaliste et regret de l’attaque lancée contre la Pologne catholique par les Allemands. Les Etats-Unis proclament eux aussi officiellement leur neutralité dans le conflit européen.
La famille impériale des Hohenzollern est en deuil. Le prince Oscar de Prusse, petit-fils de l’ancien empereur Guillaume II et fils aîné du prince Oscar, a été tué au combat en Pologne, à l’âge de 24 ans.
mercredi 6 septembre
La 14e armée allemande entre dans Cracovie et le 13e corps d’infanterie (général von Weichs) occupe Zgierz (au nord de Lodz).
Le nouveau gouvernement sud-africain, formé par Jan Smuts, déclare la guerre à l’Allemagne. De son côté, la Roumanie proclame sa neutralité.
nuit du mercredi 6 au jeudi 7 septembre
Début de l’offensive française en Sarre, sous le commandement du général Gamelin : les avant-gardes de l’armée française Réquin (la 4e armée) franchissent, au moyen de barques et de radeaux, les rivières la Sarre et la Blies, avant de s’engager sur les hauteurs d’Ausmacher.
jeudi 7 septembre
La peine de mort est décrétée pour toute personne « mettant en danger la puissance défensive du peuple allemand ».
vendredi 8 septembre
Décret sur la réduction du cursus scolaire et la suppression des épreuves écrites en raison de la déclaration de guerre. Désormais, le diplôme dit « notabitur » est attribué au terme de la classe de première sur simple examen oral.
Les Allemands s'emparent de la grande ville industrielle de Lodz et lancent la grande bataille d’encerclement de la région de Radom.
Massacre de Ciepielów : environ 300 prisonniers de guerre polonais (74e régiment d’infanterie) sont exécutés dans le village de Dabrowa comme partisans par la 29e division d’infanterie motorisée de l’Oberst Walter Wessel, après qu’un sniper ait tué un officier allemand.
Le groupe de résistance antinazi réuni autour de Heinz Kapelle distribue des tracts contre l’invasion de la Pologne.
samedi 9 septembre
La 4e division Panzer allemande atteint les faubourgs de Varsovie. A Berlin, le maréchal Göring déclare : « Jamais l’armée polonaise ne se dégagera de l’étreinte allemande ».
Dans la matinée, en Sarre, le gros de la 4e et 5e armée françaises débouche sur les positions allemandes à l’est de Sarrebruck. A la grande surprise du haut-commandement français, l’offensive ne rencontre aucune véritable résistance et les envahisseurs occupent très vite la majorité de la forêt de Warndt. La progression est cependant ensuite ralentie par la présence de champs de mines et certains avant-postes.
Le Canada déclare la guerre à l’Allemagne.
dimanche 10 septembre
L’armée polonaise attaque les Allemands le long de la rivière Bzura.
Offensive de la Sarre : le village d’Apach est repris par les Allemands, avant d’être reperdu quelques heures plus tard.
lundi 11 septembre
L’Allemagne répond à la menace de blocus naval britannique en annonçant un contre-blocus.
Les experts allemands du Chiffre décryptent le code britannique des navires de commerce, identifiant les points de départ des convois.
du lundi 11 au mardi 12 septembre
Fin de la bataille d’encerclement de Radom, à 100 kilomètres au sud de Varsovie : les Allemands détruisent l’armée polonaise « Prusse » et font 60 000 prisonniers.
mardi 12 septembre
Le Conseil de guerre franco-britannique se réunit pour la première fois à Abbeville. Il est décidé d’arrêter toutes les actions offensives. Malgré le succès de la constitution d’une tête de pont en Sarre par les généraux Réquin et Condé, le général Gamelin ordonne d’arrêter la progression. L’attaque française en Sarre avait réussi à pénétrer de 8 kilomètres à l’intérieur du territoire allemand, à un km de la ligne Siegfried. A l’est, le village de Brenschelbach a été pris ce jour au prix d’un capitaine, un sergent et sept soldats tués. Au point de rencontre des frontières françaises, allemandes et luxembourgeoises, le pont de Schengen a été détruit.
Les troupes polonaises repoussent les Allemands au sud de Kutno et reprennent Lowicz.
mercredi 13 septembre
Le 19e corps d’armée allemand s'approche de Brest-Litovsk.
jeudi 14 septembre
Les Allemands entrent dans Gdynia, à l’ouest de Dantzig [Gdansk].
Dans l’Atlantique, l’U-Boot U-39 attaque le porte-avions HMS Ark Royal, mais est coulé par les escorteurs ; 43 marins allemands sont capturés.
vendredi 15 septembre
Début du massacre de Przemyśl : des unités de la 7e division d’infanterie allemande occupent cette ville du sud-est de la Pologne et aussitôt des éléments des Einsatzgruppen commencent à tirer sur des hommes juifs enregistrés dans le livre d’enquête spécial sur la Pologne (en 5 jours, 600 personnes seront abattues dans la ville et ses environs).
Première exécution d’un objecteur de conscience allemand : arrêté en 1936, le témoin de Jéhovah August Dickmann (29 ans) a été fusillé dans le camp de concentration de Sachsenhausen.
Le général Wilhelm Groener, ministre de la Défense dans les années 1920, est mort à Bornsted, près de Potsdam. Il avait 72 ans.
samedi 16 septembre
A la veille du nouvel an juif, les avions allemands bombardent le quartier juif de Varsovie.
dimanche 17 septembre
L’URSS envahit la Pologne conformément aux accords du 23 août. Le gouvernement polonais, emmené par le président Mosicki, se réfugie en Roumanie. A Varsovie, la cathédrale Saint-Jean est bombardée durant une messe ; les cimetières étant pleins, les morts sont enterrés dans des parcs publics.
Le 9e corps d’armée allemand s’empare de Brest-Litovsk.
La Royal Navy a perdu son premier navire : en patrouille au large des côtes sud-ouest de l’Irlande, le vieux porte-avions britannique HMS Courageous a été coulé par le sous-marin allemand U-29 du capitaine Otto Schihart. Touché par deux torpilles, le bâtiment a sombré en 20 minutes. 518 membres d’équipage sont morts (dont son capitaine) et 741 ont été secourus par le paquebot hollandais Veendam et le cargo britannique Collingworth. Lancé comme croiseur en 1916, le Courageous avait été converti en porte-avions dans les années 20.
lundi 18 septembre
Fin de la terrible bataille de la Bzura, où les Allemands font 170 000 prisonniers polonais (l’armée de Poznań du général Tadeusz Kutrzeba).
Les membres du gouvernement polonais en exil sont internés en Roumanie à la suite de pressions allemandes. Par ailleurs, les membres du Bureau du chiffre polonais quittent leur pays pour la France avec des informations essentielles sur le code allemand Enigma.
La station de radio allemande Bremen, basée à Hambourg, commence à diffuser vers le Royaume-Uni le programme de propagande « Germany Calling ».
mardi 19 septembre
Les armées soviétiques et allemandes font leur jonction à Brest-Litovsk.
Entrée triomphale de Hitler à Dantzig ; il jure que la ville sera allemande pour toujours et que l’Allemagne se battra jusqu’au bout.
Heydrich, chef du service de sécurité, déclare qu’il faut « nettoyer » la Pologne des Juifs, de l’intelligentsia, du clergé et de la noblesse. Les massacres sont quotidiens en Pologne : rabbins brûlés vifs avec leurs livres, enfants tués devant leurs parents, otages polonais fusillés en représailles de l’exécution à Bydgoszcz (Bromberg) de centaines de civils allemands de Pologne, suspectés de pactiser avec la Wehrmacht...
mercredi 20 septembre
Première victoire de la guerre pour un avion anglais. Des avions de la RAF se sont heurtés pour la première fois à la Luftwaffe au-dessus d’Aix-la-Chapelle : deux Fairey Battles anglais et un Messerschmitt allemand ont été abattus.
Les unités avancées de la 29e brigade blindée soviétique rencontrent les troupes allemandes du général Guderian dans le village de Vidomlya [aujourd’hui Widomla, dans l’ouest de la Biélorussie].
jeudi 21 septembre
Malgré l’opposition de certains généraux (Giraud), Gamelin ordonne aux troupes françaises ayant pénétré en Sarre de se retirer vers la ligne Maginot.
Circulaire allemande adressée « à tous les commandants de Einzatzgruppen » (groupes opérationnels de la Police de sécurité composés pour la plupart des Waffen-SS, chargés de la répression en général et, plus particulièrement, des actions antijuives) par le chef suprême du Sicherheitdienst (Service de sécurité) Heydrich. Il précise les moyens de la mise en œuvre de l'Endziel (but final) : la première étape de cette extermination est la « concentration des juifs dans les grandes villes ».
Des pronazis assassinent à Bucarest le Premier ministre de Roumanie, Armand Calinescu.
vendredi 22 septembre
Le général et baron Werner von Fritsch, ancien commandant en chef de l’armée devenu simple commandant d’un régiment d’artillerie, est tué par une balle ennemie devant Varsovie, alors qu’il inspectait le régiment dont il était colonel honoraire. En l’absence de combats sérieux dans la ville, cette mort paraît suspecte...
Une cérémonie officielle, marquée par un défilé militaire conjoint, est organisée en fin d’après-midi dans les rues de Brest-Litovsk par les armées allemandes de Guderian et soviétiques de Krivoshein. A l’issue de cette parade, les Allemands se retirent de la ville et se replient sur la rive occidentale du Bug conformément aux termes de l’accord germano-soviétique.
Le paquebot Wilhelm Gustloff est réquisitionné par la marine de guerre pour être transformé en navire-hôpital.
samedi 23 septembre
Les postes de radio sont confisqués aux juifs.
dimanche 24 septembre
Tirs de l’artillerie française sur la frontière du Rhin.
Match amical de football : au stade Ferencvaros de Budapest, la Hongrie a battu l’Allemagne cinq buts à un.
lundi 25 septembre
Hitler lance sa quatrième directive de guerre, ordonnant d’augmenter les attaques contre les navires alliés ; elle se conclut par une brève note sur la guerre en Pologne.
L’aviation française bombarde avec succès les usines Zeppelin de Friedrichshafen.
Introduction des cartes de rationnement du pain, du lait, de la farine, des matières grasses, de confiture, de sucre, de lessive et de savon. Les rations attribuées sont variables : les femmes enceintes, celles qui allaitent et les travailleurs de force sont privilégiés. Par semaine, la ration normale comprend 2,4 kg de pain, 500 g de viande, 250 g de sucre et 3,5 l de lait.
Le Premier ministre Winston Churchill annonce aux députés que la Grande-Bretagne est en train de gagner la guerre contre les U-Boote allemands.
mardi 26 septembre
Sortie du film de propagande La Lutte héroïque (Robert Koch, der Bekämpfer des Todes), biographie de la vie du médecin Robert Koch réalisée par Hans Steinhoff, avec Emil Jannings, Werner Krauss, Viktoria von Ballasko et Raimund Schelcher.
mercredi 27 septembre
Après une résistance héroïque, le général polonais Juliusz Rommel ordonne la reddition de Varsovie et se rend au général allemand Johannes Blaskowitz. Sur les 140 000 Polonais qui défendaient la ville, 2 000 ont été tués et 16 000 blessés. 10 000 civils ont trouvé la mort et 35 000 blessés au moins. Il n’y a plus d’électricité, plus de gaz, et la nourriture se fait rare. La typhoïde est apparue.
Reinhardt Heydrich crée le « Bureau central de sécurité du Reich » (Reichssicherheitshauptamt, RSHA) afin de systématiser et de coordonner la répression des opposants au régime nazi. Il inclut notamment le service de sécurité (SD), la police secrète d’Etat (Gestapo) et la police criminelle (Kripo).
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Ribbentrop, arrive à Moscou afin de revoir le pacte germano-soviétique.
Hitler annonce aux chefs de la Wehrmacht son intention d’attaquer la France dès le mois de novembre. Ses généraux estiment ce plan irréalisable.
jeudi 28 septembre
Après 18 jours de siège, l’armée polonaise vient de déposer les armes à Modlin. La victoire a coûté aux Allemands 10 600 tués, 30 000 blessés et 3 400 disparus. La vaillante armée polonaise compte 66 000 tués, 130 000 blessés et plus de 600 000 prisonniers (217 000 aux mains des Soviétiques).
L’armée française a repoussé entre Bischmisheim et Ommersheim une contre-attaque du 18e régiment d’infanterie allemande.
Les ministres des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop et Viatcheslav Molotov signent le traité germano-soviétique d’amitié, de coopération et de délimitation. Les deux pays redéfinissent leurs sphères d’influence en Europe de l’Est, s’engagent à ne pas soutenir contre l’autre de mouvements polonais clandestins et s’entendent sur des transferts de population germanophones et russophones. Par ailleurs, en échange de la prise de contrôle par les Allemands des voïvodies de Lublin et de Varsovie, Berlin accepte que la Lituanie passe en grande partie sous la domination de Moscou.
vendredi 29 septembre
Avant de quitter Moscou, Ribbentrop a signé dans la matinée avec Molotov un traité portant sur « la frontière et l’amitié » entre l’URSS et le Reich. Les deux pays se partagent la Pologne : l'Allemagne organise sa zone, annexe une partie (Wartherland) et forme un gouvernement général dans une autre sous son protectorat (au centre). L'URSS prend l’Est : 200 000 km² et treize millions d'hommes (dont 5 500 000 Polonais). Début de la politique d'oppression et d'extermination du peuple polonais considéré par Hitler comme un peuple d'esclaves. Les troupes spéciales SS reçoivent pour mission de liquider physiquement les couches dirigeantes : des milliers de morts. Les juifs sont transférés dans le Gouvernement général.
A la Chambre des communes, le Premier ministre britannique a rejeté catégoriquement les offres officieuses de paix allemandes séparée.
Cinq bombardiers britanniques Handley Page Hampden ont été abattus par des Messerschmitt Bf 109.
Fritz Kuhn, chef de l’organisation américaine pronazie les Sympathisants de la nouvelle Allemagne, est emprisonné à New York.
samedi 30 septembre
L’Allemagne prévient la Grande-Bretagne que les navires armés pourront être coulés sans avertissement.
Dans l’Atlantique sud, le cargo anglais HSS Clement est la première victime du cuirassé de poche allemand Graf Spee. Ce dernier a reçu l’ordre d’intercepter le trafic commercial britannique dans cette région et de l’envoyer par le fond. L’Amirauté britannique décide de lancer une chasse aux navires corsaires allemands, avec 14 croiseurs, 5 porte-avions, 4 cuirassés et des contre-torpilleurs appartenant aux marines britannique, française et néo-zélandaise.
en septembre
Les exécutions sommaires sont autorisées dans les camps de concentration au nom de Himmler.
Arthur Seyss-Inquart est nommé chef de l’administration civile du sud de la Pologne en même tant qu’adjoint du gouverneur général de la Pologne.
dimanche 1er octobre
Reddition des défenseurs polonais de la base navale de Hel.
A partir de cette date, de grands concerts radiodiffusés, les Wunschkonzerte, sont organisés chaque semaine pour les militaires loin de leurs foyers. Ils peuvent écouter Hans Albers ou Zarah Leander, qui interprètent leurs grands succès, Goodbye, Johnny, Der Wind hat mir ein Lied erzählt (le vent m’a dit) et Bel Ami.
lundi 2 octobre
Premier raid nocturne de propagande de la Royal Air Force sur Berlin.
mercredi 4 octobre
Hitler signe un décret secret qui ordonne qu’aucun Allemand ayant commis un crime en Pologne entre le 1er septembre et le 4 octobre ne puisse être poursuivi.
jeudi 5 octobre
Reddition avec les honneurs de la guerre à Lublin des restes du corps d’armée de Podolie du général Kleeberg.
Adolf Hitler passe ses troupes en revue dans les ruines de Varsovie.
L’hebdomadaire nazi Der Sturmer, consacré au « problème juif », publie un « Hymne à la haine » qui qualifie l’Angleterre de « fléau du monde ».
vendredi 6 octobre
Lors d’un discours devant le Reichstag, réuni au Krolloper de Berlin, Hitler offre la paix à la France et à la Grande-Bretagne contre l'acceptation de la situation créée à l'est. Il se prononce pour « la création d’un Etat polonais, à condition qu’il n’abrite aucun foyer d’opposition au Reich allemand » et qu’aucune intrigue contre l’Allemagne et la Russie ne s’y forme ». Par ailleurs, le Führer assure les Pays-Bas et la Belgique de son amitié et déclare ne réclamer que les colonies perdues en 1918. Il exige également une révision totale des traités de Versailles. Le gouvernement britannique a aussitôt affirmé que ce discours « accumulait les travestissements de la vérité » et que les propositions faites étaient « vagues et obscures ». Quand au président du Conseil français, Daladier, il est resté très ferme, répétant que la France et la Grande-Bretagne restaient en guerre et ne cesseraient le combat que lorsque la paix serait rétablie.
Reddition des derniers combattants polonais à Koch.
Premier bilan de ce premier mois de guerre : depuis le début des offensives sur le front occidental, 10 572 soldats allemands ont été tués (une moyenne de 330 morts par jour), 3 404 sont portés disparus et 30 322 blessés.
L’Allemagne renouvelle une fois de plus les assurances données à la Norvège.
samedi 7 octobre
Hitler ratifie un décret qui ordonne l’expulsion des habitants de Pologne occidentale.
A l’occasion de l’anniversaire de Himmler, Hitler le nomme commissaire « à la consolidation de la race allemande ».
dimanche 8 octobre
Les territoires frontaliers de l’ouest de la Pologne sont annexés au Reich et divisés en quatre Gaue de près de 10 millions d'habitants.
lundi 9 octobre
Hitler édicte sa sixième directive de guerre, qui ordonne la préparation du Plan Jaune : par une attaque par la Belgique et les Pays-Bas, il décide d'écraser la France, dans l'espoir que la Grande-Bretagne, écartée du continent, serait néanmoins disposée à traiter. L'attaque est fixée au 12 novembre avant d'être reporté vingt-neuf fois, en particulier à cause des réticences de Göring.
mercredi 11 octobre
Dans un discours méprisant, le président du Conseil français Edouard Daladier repousse les propositions de paix d’Hitler du 6 octobre.
Le général français Gamelin ordonne de faire sauter les ponts du Rhin, hormis celui de Kehl, solidement défendu.
138 000 soldats britanniques débarquent en France.
jeudi 12 octobre
A son tour, le Premier ministre britannique Chamberlain rejette l’appel lancé par Hitler le 6 octobre.
Hitler confie au juriste nazi Hans Frank le gouvernement général pour les territoires polonais occupés (12 millions d'habitants) ; Himmler y exerce les pouvoirs de police ainsi que des pouvoirs spéciaux. Lors de sa nomination, Frank a déclaré que « les Polonais doivent devenir les esclaves du grand Reich allemand ».
A l’instigation d’Eichmann, les premières déportations de Juifs de Vienne et de Prague sont organisées vers Nisko (Pologne).
La Wehrmacht occupe la ville polonaise de Suwałki, située en Podlachie.
vendredi 13 octobre
Les atrocités commises par les nazis contre les Juifs en Pologne, surtout dans le gouvernement général, se multiplient. La Gestapo et les SS infligent aux juifs les humiliations les plus dégradantes : à Bydgoszcz, plusieurs milliers d’entre eux ont été enfermés dans leur synagogue, dont les toilettes étaient verrouillées ; on les força à utiliser leurs châles de prière pour nettoyer le sol. Des centaines d’exécutions ont lieu chaque jour. Privés de leurs biens, les juifs sont déportés en masse dans le gouvernement. Les Judengeräte (conseils juifs) doivent administrer les communautés où la vie est de plus en plus misérable.
Le sous-marin allemand U-40 a sauté sur une mine au large de Calais. 42 membres d’équipage ont été tués, 3 survivants faits prisonniers.
nuit du vendredi 13 au samedi 14 octobre
Le sous-marin allemand U-47, commandé par le lieutenant de vaisseau Günther Prien, réussit à pénétrer dans la rade de la grande base navale de Scapa Flow (îles Orcades, Ecosse) et parvient à couler, à minuit cinquante-neuf, le cuirassé HMS Royal Oak (vétéran de la bataille du Jutland : 810 victimes parmi les 1 224 hommes d’équipage) et le transport d’avions Pegasus. L’U-47 parvient à s’enfuir.
samedi 14 octobre
Rationnement des produits textiles.
dimanche 15 octobre
L’Estonie signe avec l’Allemagne un traité pour le transfert vers le Reich des Estoniens d’origine allemande.
La Reichsrundfunk Gesellschaft reprend ses émissions de télévision interrompues depuis la déclaration de guerre.
Les autorités françaises ont identifié le Français qui participe à la réalisation des émissions de Radio Stuttgart. Il s’agit de Paul Ferdonnet, un journaliste fixé en Allemagne depuis les années 1920. Il est l’auteur d’ouvrages qui ne laissent guère de doute sur ses opinions : la Crise Tchèque et la Guerre juive.
Match amical de football : au stade Kranjčevićeva de Zagreb, la Yougoslavie a été battue par l’Allemagne cinq buts à un.
lundi 16 octobre
La Pologne vaincue, la Wehrmacht peut transférer des troupes vers le front occidental : soutenue par une division d’infanterie, la première armée allemande du général von Witzleben lance une contre-offensive en Sarre.
Première victoire aérienne du Spitfire britannique. Les pilotes des escadrons 602 et 603, basés en Ecosse, abattent (au-dessus de Edimbourg ?) un premier Ju 88 à 14 h 45 et un autre 15 minutes plus tard.
Des appareils de la Luftwaffe endommagent les croiseurs britanniques HMS Southampton et HMS Edinburgh, à l’ancre dans le Firth of Forth, au large du port écossais de Rosyth.
La marine allemande reçoit l’ordre de torpiller sans avertissement les navires de commerce alliés.
mardi 17 octobre
Un mois et demi après le début de l’opération de reconnaissance, les dernières troupes françaises ont quitté la Sarre. L’armée française déplore pour cette opération 2 000 tués, blessés ou malades.
mercredi 18 octobre
Selon Churchill, premier Lord de l’Amirauté britannique, un tiers des sous-marins allemands ont déjà été coulés. Les pertes subies par la marine britannique n’excéderaient pas 0,5 %.
jeudi 19 octobre
Un communiqué du haut commandement français annonce l’abandon de Forbach, sans résistance, suivant les ordres du général Gamelin. Dans la zone de Sarrebruck, l’armée allemande a également récupéré la vingtaine de villages que les troupes françaises avaient occupés lors de leur offensive de septembre.
Mise au point définitive par l'OKW (haut commandement de l’armée allemande) de la guerre en Europe occidentale : plan Jaune, stratégie qui prévoie une offensive à l’Ouest.
Un ghetto juif est créé à Lublin, centre d’une « réserve » juive en Pologne orientale.
vendredi 20 octobre
Le pape Pie XII condamne le racisme et les dictatures dans sa première encyclique, Summi Pontificatus.
samedi 21 octobre
L’Allemagne et l’Italie signent un traité pour le droit d’option des habitants du Haut-Adige.
dimanche 22 octobre
Match amical de football : au stade Yunak de Sofia, la Bulgarie a été battue par l’Allemagne deux buts à un.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 octobre
« Dimanche sanglant » : de nombreux Polonais arrêtés à Inowroclaw sont sommairement exécutés par les Allemands.
lundi 23 octobre
Un équipage allemand dirige le navire américain City of Flint sur le port soviétique de Mourmansk, dans la baie de Kola.
mardi 24 octobre
Fin de la contre-offensive allemande sur le front de l’Ouest. Après avoir pénétré de quelques kilomètres en France, la première armée se retire en Sarre. En une semaine, les Allemands déplorent 196 tués, 114 portés disparus, 356 blessés et 11 avions détruits.
mercredi 25 octobre
Un premier avion se pose sur l’aéroport de Munich-Riem, l’un des plus modernes de l’époque, dont la construction a commencé en 1936 (il fermera en 1992).
jeudi 26 octobre
Hans Frank occupe son poste de gouverneur général de Pologne. Il rend officiel son premier décret : les juifs âgés de 14 à 60 ans du « Gouvernement général » de Pologne sont astreints aux travaux forcés sur des projets officiels. Les Polonais chrétiens sont également en butte aux menaces de l’occupant : les habitants de Torun doivent « débarrasser la chaussée [...], les rues appartenant aux vainqueurs, pas aux vaincus ». Des ordres sont donnés pour que quiconque importune une femme ou une jeune fille allemande soit châtié de manière exemplaire. Quant aux femmes polonaises qui adressent la parole à des Allemands, elles seront envoyées dans des bordels.
Hitler a signé le décret réorganisant les territoires polonais passés sous contrôle allemand.
Joseph Tiso devient le premier président de Slovaquie.
vendredi 27 octobre
Proclamation de la neutralité belge.
samedi 28 octobre
Himmler propose de faire porter aux juifs l’étoile jaune afin de les distinguer des autres membres de la population. Par ailleurs, il publie son décret sur les Lebensborn, recommandant aux Allemandes célibataires de se passer de la « pratique bourgeoise » du mariage pour mettre au monde des enfants de « race pure ».
La Royal Air Force a abattu un He-111 à l’est de Dalkeith, une ville du sud-est de l’Ecosse. C’est le premier appareil allemand détruit en vol au-dessus des îles britanniques. Sur les quatre hommes d’équipage, deux ont péri. L’appareil appartenait à la 2e Luftflotte qui a exécuté ces dernières semaines de nombreux raids à partir de ses bases d’Allemagne du Nord, raids dont l’objectif est le trafic maritime au large des côtes écossaises. L’appareil est examiné : le système d’approche à l’atterrissage Lorenz, très précis, donne un indice au professeur Jones. Selon lui, les Allemands l’auraient adapté en système de navigation par signaux radio.
Manifestations étudiantes dans les rues de Prague en ce jour de 20e anniversaire de la naissance de la Tchécoslovaquie (fête nationale). La répression est violente, les troupes d’occupations lançant des véhicules blindés sur la foule. Les affrontements se sont prolongés tard dans la soirée dans le centre ville entre des Allemands des Sudètes, armées de pistolets, de fouets et de fusils, et les patriotes tchèques. Plusieurs personnes ont été blessées, dont l'étudiant Jan Opletal, et de 3 500 se trouvent en prison.
lundi 30 octobre
Dans une note, Karl Dönitz admet que le matériel utilisé par les sous-marins présente d’énormes défaillances (« près de 30 % des torpilles n’explosent pas »).
A Londres, un communiqué officiel expose le système des camps de concentration et les brutalités nazies envers les juifs et les opposants.
Traité entre l’Allemagne et la Lettonie sur l’évacuation des Allemands vers le Reich.
Un U-Boote a réussi à se glisser au sein d’une escadre de la Royal Navy en patrouille. Sans se laisser impressionner par la présence des cuirassés Hood et Nelson, il a lancé sur ce dernier deux torpilles qui l’ont endommagé.
mardi 31 octobre
En Italie, Mussolini remplace les membres germanophiles de son gouvernement par des modérés.
La Royal Navy lance la chasse aux cuirassés de poche allemands Graf Spee et Deutschland.
d’octobre à novembre
« Action contre l’intelligentsia » polonaise : assassinat de 60 000 médecins, juristes, enseignants, cadres et notables.
mercredi 1er novembre
L’industrie polonaise est déclarée propriété du Reich : loi d’expropriation des chefs d’entreprise polonais.
Annexion officielle par l’Allemagne de la ville libre de Dantzig, du corridor polonais et des régions frontalières cédées à la Pologne en 1919 en vertu du traité de Versailles, y compris Lodz et le district de Ciechanow.
Le gouvernement néerlandais proclame l’état de siège dans les provinces frontalières et les zones inondables.
jeudi 2 novembre
Hitler rappelle en consultation à Berlin ses ambassadeurs de Moscou et de Rome.
vendredi 3 novembre
Accord germano-soviétique sur l’émigration de la population allemande de Volhynie (Ukraine) vers la région de Warta (Pologne).
samedi 4 novembre
A Oslo, un scientifique allemand dépose sur le rebord d’une fenêtre du consulat de Grande-Bretagne en Norvège un prototype de détonateur pour mine de proximité et un rapport détaillé sur la recherche militaire allemande.
L’amirauté norvégienne signale qu’elle a interné l’équipage du cargo américain City of Flint, capturé par les Allemands et arraisonné par les Norvégiens.
En plein accord avec le gouverneur général de Pologne Hans Frank, le gouverneur allemand du district de Varsovie, le docteur SS Fisher, fait établir, dans une partie de la vieille ville (une cinquantaine de rues, dont la rue Nowolipie et la rue Muranowska, où les Juifs sont nombreux, une zone de quarantaine interdite aux troupes allemandes. Des sentinelles veillent à la périphérie. En revanche, les habitants de la zone, juifs et non-juifs peuvent entrer et sortir de cette zone librement.
Une mine magnétique allemande est responsable du naufrage d’un navire danois, le Canada, au large du Humber.
dimanche 5 novembre
Décret sur le parasitisme social, prévoyant l’élimination physique de tout individu inapte à assurer son existence sans profiter de la Communauté raciale populaire ou exploitant sciemment cette communauté pour en tirer sa subsistance. Cette notion désigne les criminels, mendiants, trafiquants, marginaux de tout ordre, mais aussi les handicapés physiques et mentaux, ainsi que les juifs ruinés par la « Nuit de Cristal ».
Hitler fixe au 12 novembre la date de l’attaque des Pays-Bas et de la France.
lundi 6 novembre
La Gestapo arrête 184 professeurs, étudiants et employés de l’Université Jagellonne de Cracovie.
Lors d’une mission de protection d’un Potez 63-11 de reconnaissance, neuf Curtiss Hawk 75C.1 du groupe de chasse français II/5 affrontent 27 Messerschmitt Bf 109 dans la région de Toul. Entre 10 et 14 Allemands sont abattus sans perte du côté français.
mardi 7 novembre
L’attaque à l’ouest prévue pour le 12 novembre est ajournée à cause du mauvais temps.
La reine Wilhelmine des Pays-Bas et le roi des Belges, Léopold III, lancent un appel à la paix et offrent leur médiation. Ceux-ci ont été prévenus par le colonel Jacob Sas, l’attaché militaire hollandais à Berlin, de l’imminence d’une invasion allemande. Sas a été averti par un officier de l’Abwehr, le service de renseignements allemand, le colonel Hans Oster.
L’assurance de responsabilité civile devient obligatoire pour tous les conducteurs automobiles allemands.
A Londres, un agent double, Paul Thummel, fournit au gouvernement tchécoslovaque en exil des informations sur les projets allemands d’offensive à l’ouest.
Les autorités nazies décident la création d’un ghetto à Varsovie.
Les Allemands ont détruit dans la ville d’Offenburg (Bade-Wurtemberg) la statue élevée en 1856 en l’honneur du corsaire anglais Francis Drake pour avoir - à tort - « introduit la pomme de terre en Europe ».
mercredi 8 novembre
Dans la soirée, l’ébéniste George Elser (36 ans) tente de tuer Hitler dans la salle du Bürgerbraükeller, à Munich, où le Führer était venu fêter, avec la vieille garde du parti, le putsch manqué de 1923 : l’attentat à la bombe fait 6 morts et 63 blessés, mais Hitler, parti 12 minutes plus tôt, s’en sort de justesse.
Annexion à l’Allemagne de la Posnanie (Pologne du Nord-Ouest).
La projection en Bohême-Moravie du film de Leni Riefensthal, le Triomphe de la volonté, déclenche des manifestations antinazies.
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 novembre
Arrestation de George Elser ; il est interné au camp de Sachsenhausen (après cinq jours d’interrogatoire, il « avouera » que les instigateurs de l’attentat sont Otto Strasser et les services secrets britanniques).
jeudi 9 novembre
Incident de Venlo : au lendemain de la tentative d’assassinat de Hitler par J. G. Elser, l’agent allemand du SD Walter Schellenberg, supposant une intervention des services secrets britanniques basés en Hollande, se fait passer pour un délégué de la résistance militaire allemande anti-hitlérienne et organise une rencontre secrète à Venlo (ville hollandaise du Limbourg, située sur la frontière allemande) entre le capitaine S. Payne Best, le major Richard Stevens, un agent hollandais (le lieutenant Klopp) et lui-même (Best et Stevens avaient l’habitude depuis quelques mois de rencontrer à Venlo un officier allemand, le major Richard Schaemmle). Kidnappés par Naujocks à la tête d’un commando SS, les trois agents sont conduits en Allemagne pour y être interrogés. Le résultat sera négatif, mais la « conspiration anglo-hollandaise contre le Reich » fournira à Hitler l’occasion d’envahir les Pays-Bas (10 mai 1940) sous prétexte d’une « rupture flagrante de la neutralité hollandaise ». Schellenberg sera promu colonel et les agents étrangers internés en camp de concentration.
L’attaché militaire belge à Berlin met en garde Bruxelles contre l’imminence d’une attaque allemande.
Découverte en Afrique du Sud d’un complot fomenté par des nazis sud-africains, qui prévoyait le sabotage d’usines.
vendredi 10 novembre
La Wehrmacht renforce ses défenses sur la ligne Siegfried.
Mobilisation générale en Suisse.
samedi 11 novembre
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, réaffirme que l’Allemagne respectera la neutralité de la Belgique et des Pays-Bas.
dimanche 12 novembre
Le Britannique Chamberlain et le Français Daladier déclinent l’offre de médiation de la reine des Pays-Bas et du roi des Belges.
Arrestation de centaines d’opposants et de juifs dans les recherches sur l’attentat de Munich.
Les cartes de rationnement de vêtements sont introduites.
Reformée en 1939 après avoir existé une première fois de 1904 à 1911, la sélection de football de Bohême et Moravie joue son tout dernier match, au stade Hermann Göring de Breslau [Wroclaw, Pologne] : un match nul quatre à quatre contre l’Allemagne.
lundi 13 novembre
Mobilisation générale en Finlande.
Offre de médiation aux belligérants du roi Carol de Roumanie.
mardi 14 novembre
Hitler rejette à son tour courtoisement l’offre de médiation de la reine Wilhelmine et du roi Léopold.
mercredi 15 novembre
A Prague, la Gestapo exécute sommairement neuf protestataires nationalistes aux obsèques de Jan Opletal, leader étudiant blessé aux manifestations du 28 octobre.
jeudi 16 novembre
L’offre de médiation du roi Carol de Roumanie est rejetée par les belligérants.
L’Allemagne et l’Union soviétique ont conclu un accord sur les transferts de population (plus de 1 800 000 Allemands vivant en URSS seront transférés vers l’Allemagne et la Pologne).
vendredi 17 novembre
Les récentes manifestations d’étudiants tchécoslovaques amènent les autorités allemandes à prendre des mesures : les établissements d’enseignement supérieur de ce territoire sont fermés.
samedi 18 novembre
La loi martiale est proclamée à Prague.
Des avions allemands larguent les premières mines magnétiques le long des côtes anglaises.
En deux jours, les mines flottantes allemandes ont détruit six bâtiments civils en mer du Nord. Le dernier en date, ce jour, le paquebot néerlandais Simon Bolivar a sombré avec à son bord 400 passagers et membres d’équipage. 86 personnes ont péri, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ainsi que le commandant du navire, le capitaine Voorspuiy. La mine se trouvait dans un couloir maritime très fréquenté et les Allemands auraient dû prévenir qu’ils avaient miné le passage, ce qu’ils n’ont pas fait.
dimanche 19 novembre
Premier vol du bombardier lourd à long rayon d’action Heinkel He 177 (mise en service en 1942).
50 000 personnes seraient arrêtées en Tchécoslovaquie ; les nazis exécutent trois opposants de plus.
lundi 20 novembre
Hitler lance une seconde directive pour l’attaque à l’ouest.
La Luftwaffe commence à parachuter des mines dans l’estuaire de la Tamise. Chargée par l’Amirauté de récupérer au plus vite une de ces nouvelles mines allemandes, le dragueur de mines HMS Mastiff est détruit par l’explosion de celle qu’il tentait de remonter à l’aide d’un filet de pêche.
mardi 21 novembre
Chamberlain déclare que les navires de commerce allemands seront saisis en représailles aux destructions causées par les mines.
Les mines magnétiques allemandes coulent le destroyer anglais HMS Gipsy et mettent hors de combat le nouveau croiseur HMS Belfast. Néanmoins, les Britanniques parvenus à déminer et à récupérer une mine qui avait été larguée dans l’estuaire de la Tamise. Celle-ci se trouve désormais entre les mains de la Royal Navy, et n’aura bientôt plus de secrets pour eux.
jeudi 23 novembre
Dans un discours secret, Hitler annonce aux généraux qu’il envahira l’Union soviétique dès qu’il aura fait la conquête des pays d’Europe occidentale. Réunis à la chancellerie, les commandants en chef de l’armée allemande ont assisté à une explosion de rage du Führer après les objections de certains, dont Brauchitsch, concernant la neutralité belge ou la puissance de l’armée française.
Les cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau ont coulé au sud-est de l’Islande le croiseur auxiliaire britannique HMS Rawalpindi. 239 marins, dont le capitaine sont morts. 26 survivants ont été récupérés par les navires allemands et 22 autres par le HMS Chitral.
En Pologne, Hans Frank ordonne à tout juif âgé de plus de 10 ans de porter, dans la zone du gouvernement général, un brassard blanc marqué de l’étoile de David.
Le général Petzel, commandant la 21e région militaire, en Pologne, dénonce les exactions commises par les SS à Turek.
Rationnement de nourriture en Allemagne pour les animaux domestiques.
vendredi 24 novembre
A Prague, la Gestapo fusille 120 étudiants tchèques arrêtés lors de manifestations patriotiques.
A Berne, l’Allemagne annonce au CIO qu’elle n’organisera pas les Jeux olympiques d’hiver de 1940.
Les nazis ont saisi tous les biens du magnat de l’acier Fritz Thyssen, qui refuse de quitter son refuge suisse de Locarno pour revenir en Allemagne. Il fut pourtant l’un des premiers soutiens d’Hitler.
dimanche 26 novembre
Match amical de football : au Stade Olympique de Berlin, les Allemands ont facilement battu les champions du monde italiens cinq buts à deux.
lundi 27 novembre
Les autorités accordent un délai d’un an aux citoyens allemands « aryens » pour divorcer de leurs conjoints juifs.
mardi 28 novembre
A Borkum (archipel Frison), des avions de la RAF attaquent des hydravions mouilleurs de mines de la Luftwaffe.
Lors d’un conseil restreint, le roi d’Angleterre signe l’ordre de saisir les exportations allemandes en haute mer.
En Pologne, Hans Frank ordonne l’installation d’un conseil juif dans toutes les zones de quarantaine, où résident des Juifs.
mercredi 29 novembre
Devant son état-major, Hitler a déclaré que l’Angleterre était la « principale puissance ennemie » et que sa défaite est une étape essentielle vers la victoire finale du Reich. Aussi a-t-il ordonné à la Kriegsmarine et à la Luftwaffe de détruire l’économie britannique par tous les moyens. Selon cette directive secrète, Londres, Liverpool et Londres, par où, d’après les calculs allemands transitent 95 % du commerce extérieur britannique, doivent être détruits. Les ports seront minés et les usines bombardées sans pitié.
L’Espagne ratifie un traité d’amitié avec l’Allemagne. Des clauses secrètes autorisent l’Allemagne à utiliser les ports espagnols et promettent une coopération des services de police et de propagande.
Le chef pronazi de l’association germano-américaine, Fritz Kuhn, est reconnu coupable d’escroquerie.
L’ancien chancelier socialiste (1919) Philip Scheidemann est mort en exil à Copenhague. Il avait 74 ans.
jeudi 30 novembre
L'URSS attaque la Finlande : les états-majors anglais et français se détournent de la guerre contre l'Allemagne pour défendre leurs alliés finlandais.
Un règlement du ministère de l’Intérieur du protectorat de Bohême interdit le nomadisme à partir du 1er janvier 1940. Les Roms sont particulièrement visés. Ceux qui refuseront doivent être envoyés dans des camps de travaux forcés.
en novembre
Formation de la Waffen-SS.
vendredi 1er décembre
Göring fait général de la Luftwaffe un certain Ernst Udet, un ancien de la Première Guerre mondiale dont il est resté proche. Cette nomination d’un incompétent, conjuguée à l’ignorance coupable de Göring lui-même, sera lourde de conséquences et marquera le début d’une longue série de problèmes techniques et de revers stratégiques.
dimanche 3 décembre
La première bombe alliée de la guerre vient d’exploser sur le sol allemand, mais c’est une erreur ! Selon la RAF, 24 Wellington volant par trois à 6 282 mètres d’altitude revenaient d’un raid en mer du Nord au cours duquel ils avaient touché un croiseur allemand, quand un des pilotes s’aperçut que l’une de ses bombes était encore dans la soute. Il la largua immédiatement, et la bombe est tombée sur l’île d’Heligoland. La DCA est entrée en action, et des Messerschmitt Bf 109 et Bf 110 allemands ont pris en chasse les Wellington. Ces derniers sont tous rentrés sains et saufs à la base. Un dragueur de mines allemand a été coulé et un chasseur abattu.
Match amical de football : au stade Grosskampfbahn de Chemnitz, l’Allemagne a battu la Slovaquie trois buts à un.
lundi 4 décembre
Le ministre italien des Affaires étrangères, Galeazzo Ciano, écrit que « le Duce vient de prendre connaissance d’un rapport sur les atrocités commises par les nazis en Pologne. Il m’a conseillé de faire parvenir aux journaux alliés les informations contenues dans ce rapport. Il est nécessaire que le monde est connaissance de ces faits ».
mercredi 6 décembre
En Pologne, les SS fusillent les malades de l’hôpital psychiatrique de Chelm.
jeudi 7 décembre
Le Grand Conseil fasciste italien confirme l’alliance des pays de l’Axe, mais réaffirme la non-belligérance de l’Italie.
vendredi 8 décembre
Les Etats-Unis protestent contre le blocus britannique de l’Allemagne, qui porte atteinte au droit des nations neutres à commercer librement.
Représentant le Führer, Rudolf Hess ouvre le canal Hitler (liaison entre l’Oder et la région industrielle du Haut-Schleswig).
samedi 9 décembre
Les Soviétiques découvrent que l’Italie fournit des fournitures militaires à la Finlande par l’Allemagne.
En France, l’arrivée au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, de deux officiers allemands capturés sur le cargo Chemnitz a failli tourner au drame. Les deux hommes, en uniforme avec la croix de fer, n’ont échappé au lynchage que grâce à l’intervention du peintre Ferdinand Springer et d’un infirmier. Ce camp accueille des ressortissants allemands qui se trouvaient en France au moment de la déclaration de guerre, et, parmi eux, beaucoup d’intellectuels qui ont fui le nazisme (Lion Feutchtwanger, Max Ernst, Hans Bellmer, Heinrich Strobel…).
dimanche 10 décembre
A Stockholm, le prix Nobel de chimie est attribué conjointement à l’Allemand Adolf Butenandt et au Suisse Leopold Ruzicka. Celui de médecine est décerné à l’Allemand Gerhard Domagk.
lundi 11 décembre
A Berlin, Adolf Hitler rencontre l’homme politique norvégien Vidkun Quisling, fondateur dans son pays de l’Union nationale, pronazie.
mardi 12 décembre
Hitler ordonne que la production de mines navales et de munitions soit presque doublée.
mercredi 13 décembre
A 6 h 14 débute la bataille navale du Rio de La Plata (entre Uruguay et Argentine) entre le cuirassé de poche Graf Spee allemand (capitaine Hans Langsdorff) d'une part, le croiseur léger Achilles néo-zélandais, le croiseur léger HMS Ajax et le croiseur lourd HMS Exeter (commodore Harwood) britanniques d'autre part. Le commandant allemand ayant sous-estimé ses ennemis (les confondant avec des contre-torpilleurs), le combat est bref : l’Exeter est mis hors de combat à 7 h 40, mais le Graf Spee, gravement endommagé est contraint d’aller chercher refuge dans la soirée dans le port neutre de Montevideo, où il est pris au piège ; les conventions internationales ne lui permettant pas d’être accueilli plus de 72 heures, ses adversaires l’attendent au large.
En baie d’Helgoland, le sous-marin anglais Salmon endommage les croiseurs allemands Leipzig et Nurnberg.
jeudi 14 décembre
Hitler donne l’ordre à l’armée de se tenir prête à envahir le Danemark et la Norvège.
vendredi 15 décembre
Des centaines d’usines produiraient un ersatz de café à partir d’orge, de figues et de baie.
samedi 16 décembre
Deux stations de radio nazies, Radio Humanité et la Voix de la paix, commencent à émettre en direction des lignes alliées. Elles diffusent des messages pro-communistes.
dimanche 17 décembre
Obligé de quitter Montevideo à 15 h 15 - devant des milliers de curieux -, le cuirassé allemand Graf Von Spee, attendu par trois navires britanniques, se saborde à 20 h 50 au large de la capitale uruguayenne. L’équipage allemand est conduit en Argentine.
Recrudescence des vols de reconnaissance allemands sur le front de l’Ouest.
lundi 18 décembre
La Royal Air Force a subi un grave revers lors de la bataille de Heligoland, la première grande bataille aérienne de la guerre. Un groupe de 22 Vickers Wellington (sous la direction du lieutenant-colonel R. Kellett) chargé d’attaquer des navires allemands et le port de Wilhelmshaven s’est fait intercepter au-dessus de l’île d’Heligoland par la Luftwaffe (34 Messerschmitt Bf 109 et 16 Bf 110) : 12 bombardiers anglais ont été détruits - dont 9 par les Bf 110 -, et 3 autres sont gravement endommagés. Les Allemands n’ont perdu que 4 chasseurs. 57 aviateurs britanniques ont été tués pour seulement 2 morts et 2 blessés côté allemand. Suite à cette défaite, l’état-major de la RAF va abandonner les raids de jour au profit d’opérations nocturnes. Du point de vue de Berlin, cette victoire est la preuve de la supériorité de l’aviation germanique et l’impossibilité pour les ennemis de l’Allemagne de frapper ses bases.
Hitler promet de l’argent à Quisling en échange de son aide pour une invasion allemande de la Norvège.
mardi 19 décembre
Lancement du navire corsaire allemand Atlantis.
Deux navires de commerce allemands sont interceptés par des unités britanniques dans l’Atlantique Nord près des côtes des Etats-Unis ; l’un des deux, le Columbus, se saborde.
mercredi 20 décembre
Les Etats-Unis interdisent l’exportation de renseignements techniques sur la production de carburant d’aviation aux pays en guerre.
Hans Langsdorff (45 ans), le commandant du Graf von Spee, se suicide dans sa chambre d’hôtel de Buenos Aires.
jeudi 21 décembre
L’accord germano-italien sur le transfert en Allemagne de citoyens italiens de langue allemande est étendu à la province de Trente.
Adolf Hitler adresse un télégramme de félicitations à Staline qui célèbre ses soixante ans.
vendredi 22 décembre
A Bucarest, la Roumanie signe une convention commerciale avec l’Allemagne.
Le gouvernement britannique déclare que 870 000 tonnes de marchandises destinées à l’Allemagne ont été saisies depuis le début de la guerre.
Sortie du film musical Wir tanzen um die Welt, de Karl Anton, avec Charlotte Thiele, Irene von Meyendorff, Carola Höhn, Carl Raddatz et Harald Paulsen.
samedi 23 décembre
Plusieurs Etats sud-américains adressent aux belligérants une énergique protestation contre l’action navale du Rio de la Plata, qu'ils considèrent comme une violation de la zone de sécurité américaine.
dimanche 24 décembre
Dans son allocution au Collège des cardinaux, le pape Pie XI lance en vain un nouvel appel à la réconciliation.
lundi 25 décembre
Sur la ligne Siegfried, Hitler est venu se joindre aux célébrations de Noël. Il aurait affirmé à l’occasion qu’il mettrait les Anglais à genoux d’ici à huit mois, grâce aux mines magnétiques (dont les Anglais viennent de percer le secret).
mercredi 27 décembre
A la suite d’une bousculade dans un bar de Cracovie où deux officiers allemands ont été tués, les autorités arrêtent cent sept Polonais et les fusillent.
jeudi 28 décembre
Fritz Thyssen, qui avait soutenu et financer Hitler avant de se réfugier en Suisse, écrit au Führer pour protester contre la cruauté du régime nazi : « Je n’ai pas sacrifié mes millions pour le bolchevisme, mais contre lui ».
vendredi 29 décembre
La police allemande lance un mandat d’arrêt contre Fritz Thyssen.
dimanche 31 décembre
Adolf Hitler s’adresse au peuple allemand à l’occasion du Nouvel An : « Nous ne parlerons de paix que lorsque nous aurons gagné cette guerre. Le monde judéo-capitaliste ne survivra pas au XXe siècle ». Selon le Führer, une Europe nouvelle se construit aujourd’hui, dominée par l’Allemagne et libérée de la « tyrannie britannique ». Souhaitant rassurer l’URSS, il a cité le pacte germano-soviétique comme un des événements les plus importants de ces dernières années. Il a cependant annoncé aux forces militaires allemandes que les plus durs combats sont à venir.
en décembre
Hitler valide le programme d’armement 1940-1942 destiné à doubler la production militaire de l'Allemagne.
C'est la fin de toute liberté en matière de choix d'un emploi.
Entrée en vigueur du règlement adopté le 17 août sur le changement de nom des juifs. Désormais, tous les hommes juifs dont le prénom usuel ne permet pas de détecter immédiatement leur origine sémantique doivent obligatoirement y accoler celui d’Israël. Dans les papiers officiels, toutes les femmes juives doivent pour leur part placer Sarah devant leur patronyme habituel.
Obligation pour toutes les jeunes filles de moins de 25 ans d’effectuer une année de service civil au bénéfice du Reich.
lundi 2 janvier
Adolf Hitler est nommé homme de l’année par le magazine américain Time Magazine.
Le service d’épargne postale est introduit dans tous les territoires allemands. Chaque bureau de poste du IIIe Reich est concerné.
jeudi 5 janvier
A Berchtesgaden, Hitler a reçu le colonel Josef Beck, ministre polonais des affaires étrangères, pour discuter d’une adhésion de la Pologne au Front anticommuniste. Le Führer a averti son invité que la ville de Dantzig [Gdansk] devra être rendue à l’Allemagne. Les pourparlers sont un échec.
vendredi 6 janvier
La revue scientifique allemande Naturwissenschaften publie l’article des chimistes Otto Hahn et Fritz Strassman sur leur découverte, le mois précédent, de la fission nucléaire de l’uranium provoquée par des neutrons.
mardi 10 janvier
A Berlin, Hitler a officiellement inauguré la nouvelle chancellerie (Neue Reichskanzlei). S’étirant le long de la Wilhelmplatz (du 77, Wilhelmstrasse au 6, Vosstrasse), la résidence officielle du chef de l’Etat a été conçue dans le plus pur « style hitlérien » par Albert Speer. Un imposant bunker a été aménagé dans les sous-sols.
jeudi 12 janvier
A la surprise générale, Hitler s’entretient en public à la chancellerie avec l’ambassadeur de l’URSS, Alexei Merekalov.
Arrivée en Belgique des premiers enfants israélites fuyant l’Allemagne.
vendredi 13 janvier
La Hongrie a été officiellement invitée par l’Allemagne, l’Italie et le Japon à adhérer au pacte anti-Komintern.
mardi 17 janvier
Par décret-loi du ministère de l’Economie, les juifs ne peuvent plus exercer les professions de dentiste, vétérinaire ou pharmacien en Allemagne. Il leur est également interdit de se présenter aux examens professionnels dans les chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat. Les juifs sont aussi interdits de conduite et ne pourront plus aller au cinéma, au théâtre ou au concert.
jeudi 19 janvier
Le ministre de l’Economie Walther Funk devient le chef de la Reichsbank après le limogeage de Schacht, auteur d’un mémoire sévère sur les coûts prohibitifs du réarmement (divergences avec Göring).
samedi 21 janvier
Visite du ministre des Affaires étrangères tchèque à Berlin : menace de guerre allemande si la Tchécoslovaquie refuse de se placer sous tutelle du Reich.
mardi 24 janvier
Création du Bureau central d’émigration juif : les visas de sortie sont accordés contre le paiement de lourdes sommes et la cession de ses biens au Reich. Reinhard Heydrich est chargé de la préparation de la « solution finale de la question juive ».
vendredi 27 janvier
Hitler approuve le plan Z concernant le renforcement de la marine de guerre allemande. Des ressources considérables seront accordées afin que la Kriegsmarine puisse rivaliser avec la Royal Navy dès 1944. Le programme de construction envisage un total de huit cents navires pour 1948.
dimanche 29 janvier
Le pilote d’essai Karl Bode bat le record du monde d’altitude en hélicoptère, en atteignant 3 427 mètres avec un appareil Focke-Wulf Fw 61.
Match amical de football : au Stade du Centenaire de Bruxelles, la Belgique a été battue par l’Allemagne quatre buts à un.
lundi 30 janvier
Lors d’un discours prononcé au Reichstag, Hitler appelle au lancement d’une « bataille de l’exportation » afin d’améliorer le commerce allemand. Il annonce également la destruction des juifs en tant que peuple si une guerre vient à éclater en Europe.
La « Loi d’habilitation » du 23 mars 1933, déjà prorogée le 30 janvier 1937, est reconduite jusqu’en 1943.
Ouverture à Paris de la Conférence dite « de Berne » du Parti communiste allemand en exil : élaboration d’un programme de lutte contre le fascisme et pour « l’instauration d’une République démocratique allemande qui est diffusé clandestinement sur le territoire du Reich.
mardi 31 janvier
Décret sur la loi de citoyenneté : expiration des autorisations accordées aux pharmaciens, dentistes et vétérinaires juifs.
en janvier
La Pologne refuse l'offre allemande sur Dantzig pour ne pas s'aliéner son autre voisin, l'URSS.
L’Allemagne lance le plan naval Z.
L’institut ethno-historique des SS Ahnenerbe (« héritage des ancêtres ») est chargé des expérimentations humaines dans les camps de concentration.
mercredi 1er février
Clôture de la conférence « de Berne », à Paris, du Parti communiste allemand en exil.
jeudi 2 février
La proposition allemande de transformer le pacte anti-Komintern en alliance militaire défensive est acceptée par l’Italie.
samedi 4 février
Première à Stuttgart du Mariage hongrois (Die ungarische Hochzeit), une opérette du compositeur autrichien Nico Dostal, sur un livret d’Hermann Hermecke.
dimanche 5 février
Création au Nationaltheater de Munich, de la Lune, opéra en deux actes de Carl Orff, d’après un conte des frères Grimm.
lundi 6 février
Intervenant aux Communes, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain déclare que toute agression contre les intérêts vitaux de la France entraînera une aide directe de Londres à Paris.
jeudi 9 février
Le pilote allemand Rudolf Caracciola a établi sur le circuit de Dessau un record de vitesse pour les voitures de 3000 cm³, avec 398,234 km/h.
dimanche 12 février
Hitler rencontre les représentants des mouvements séparatistes et fascistes slovaques et reçoit leur appui pour démembrer la Tchécoslovaquie : la tension monte entre les deux pays.
Clôture du championnat du monde de hockey sur glace, organisé par la Suisse à Bâle et à Zurich : victoire du Canada, devant les Etats-Unis et la Suisse. L’Allemagne est cinquième.
lundi 13 février
Généralisation du Service du travail.
mardi 14 février
Hitler assiste à Hambourg au lancement du cuirassé Bismarck, construit par les chantiers navals Blohm et Voss. Mesurant 250 mètres de long pour 48 626 tonnes à pleine charge (dont 44 % de cuirasse). Côté armement : huit canons de 380 mm montés sur quatre tourelles jumelles respectivement baptisées Anton, Bruno, Cesar et Dora. Le navire peut atteindre les 30,8 nœuds.
mardi 21 février
Sortie du film Bel Ami, drame réalisé par Willi Forst d’après le roman éponyme de Guy de Maupassant, publié en 1885, avec W. Forst, Olga Tchekhova, Johannes Riemann, Ilse Werner et Hilde Hildebrand.
mercredi 22 février
Les permis de conduire et les cartes grises des juifs allemands sont confisqués par les autorités sur ordre du ministre des Transports Julius Dorpmüller.
vendredi 24 février
Les représentants de l’Etat hongrois ont signé à Budapest le protocole d’adhésion de leur pays au pacte anti-Komintern.
Un avion Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’est écrasé à Roubion, en France : les dix personnes présentes à bord de l'appareil ont perdu la vie.
dimanche 26 février
Match amical de football : au Stade Olympique de Berlin, l’Allemagne a battu la Yougoslavie trois buts à deux.
mercredi 1er mars
Début de la mobilisation de l'armée allemande.
jeudi 9 mars
Le président tchèque Hacha destitue le gouvernement autonome slovaque de Mgr Tiso qui accourt en Allemagne.
vendredi 10 mars
Intervenant devant le 18e congrès du Parti communiste soviétique, Staline déclare que seule la faiblesse des démocraties occidentales est responsable du succès des récents coups de force d’Hitler en Europe centrale.
samedi 11 mars
Wilhelm Keitel, commandant en chef de l’armée allemande, reçoit l’ordre d’Hitler d’adresser un ultimatum à Prague. Il lui intime, ni plus ni moins, d’accepter purement et simplement l’occupation de la Bohème et de la Moravie, faute de quoi l’Allemagne passera à l’offensive.
lundi 13 mars
Hitler reçoit Jozef Tiso et lui apporte son soutien total, ne lui laissant toutefois envisager une intervention militaire que si la Slovaquie devient un Etat indépendant.
mardi 14 mars
De retour à Bratislava, Mgr Tiso réunit le gouvernement slovaque par téléphone, et fait l'indépendance de la Slovaquie et se place sous la protection du Reich allemand. Le président tchèque Hacha est dans la soirée à Berlin.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 mars
Le président Hacha est soumis aux odieuses pressions de Göring et de Ribbentrop : si il ne se soumet pas, « Prague sera réduit en poussière en l’espace de deux heures » ; « Des centaines de bombardiers attendent l’ordre de décoller ». En dépit d’un malaise cardiaque, Hacha doit signer le texte par lequel il remet la Bohême et la Moravie sous la protection du Reich.
mercredi 15 mars
A l'aube, la Wehrmacht entre dans Prague. La Bohême et la Moravie sont annexées. Ce nouveau coup de force a conduit, cette fois, à l'annexion de populations non allemandes. La Ruthénie subcarpathique est annexée par la Hongrie. Dans la journée, Adolf Hitler, protégé par le colonel Rommel, se rend à Prague. Il s’installe dans le château Hradcany, l’ancien palais des rois de Bohême.
A Düsseldorf, rencontre d’industriels allemands et anglais pour mettre au point une stratégie commerciale internationale.
jeudi 16 mars
L’ancien ministre des Affaires étrangères Konstantin von Neurath est nommé protecteur du territoire de Bohême-Moravie. Il a comme adjoint le nazi Karl Hermann Frank.
vendredi 17 mars
La Grande-Bretagne renonce à la « politique d’apaisement » à l’égard de l’Allemagne.
dimanche 19 mars
L’URSS propose à la France et à la Grande-Bretagne un pacte d’alliance contre l’Allemagne nazie (pourparlers jusqu’au 29 juin).
lundi 20 mars
Vaste autodafé à Berlin : un millier de peintures et 3 000 aquarelles, ainsi que des dessins et des gravures considérés comme de l’art dégénéré par les nazis sont brûlés dans la cour de la caserne de pompiers de Kreuzberg.
du mercredi 22 au jeudi 23 mars
Le gouvernement lituanien cède aux exigences allemandes : l'Allemagne nazie annexe le port de Memel (aujourd'hui Klapeida) et sa région, qui sont habitées en partie par une population allemande. Hitler fait son entrée dans la ville à bord du cuirassé Deutschland. L’armée du Reich occupe sur le champ le territoire, qui est réintégrée à la Prusse-Orientale. La puissance garante du statut de Memel, la Grande-Bretagne, n’a pas réagi à l’annexion, justifiant son attitude par le fait que le gouvernement lituanien ne s’était pas donné la peine de la consulter avant de signer l’accord de cession.
La Slovaquie devient un protectorat allemand.
jeudi 23 mars
Signature d’un accord économique liant étroitement le royaume roumain de Charles II au Reich allemand d’Hitler. Bucarest doit réserver à l’Allemagne sa production de blé et de pétrole en échange de la livraison d’armes et de munitions.
samedi 25 mars
Tout Allemand âgé de 10 à 18 ans doit désormais adhérer aux Jeunesses hitlériennes sous peine de sanctions pour les familles récalcitrantes (4 millions de jeunes se soustrayaient encore à l’organisation nazie).
dimanche 26 mars
Von Ribbentrop exige que les questions de Dantzig et de son corridor soient rapidement réglées et que Varsovie aligne sa politique sur celle du Reich.
Les discussions entre les théologiens Theodor Ellwein, Theodor Odenwald et Helmuth Kittel, le juriste Robert Kauer et le dirigeant nazi aboutissent au rapprochement entre le national-socialisme et le christianisme : les Chrétiens allemands et l’Eglise confessante publient la Déclaration de Godesberg, notamment dirigé contre le judaïsme.
Match amical de football : au Stade Giovanni-Berta de Florence, l’Italie a battu l’Allemagne trois buts à deux.
lundi 27 mars
L’Espagne nationaliste de Franco adhère au pacte anti-Komintern.
mardi 28 mars
Le colonel Beck, ministre des Affaires étrangères de Pologne, rejette la demande de son homologue allemand, Ribbentrop, qui exigeait la restitution de la ville libre de Dantzig [Gdansk] au reste du Reich. La Pologne rompt ses négociations avec l’Allemagne.
mercredi 29 mars
La Kriegsmarine manœuvre en Baltique.
jeudi 30 mars
Le capitaine Hans Dieterle de l’équipe Heinkel porte le record du monde de vitesse sur base à 746,610 km/h, aux commandes d’un Heinkel He 100 V8.
vendredi 31 mars
Le gouvernement britannique garantit les frontières polonaises et assure ce pays de son assistance en cas d'agression allemande.
en mars
L’Allemagne prend le contrôle des usines d’armement tchèques Skoda.
samedi 1er avril
Violent discours anti-britannique d'Adolf Hitler à Wilhelmshaven.
Un communiqué officiel annonce la fin de la guerre civile espagnole et la victoire des nationalistes de Franco.
Deux ans et demi après le début de sa construction, le cuirassé Tirpitz est lancé aux chantiers navals Kriegsmarinewerft de Wilhelmshaven en présence d’Adolf Hitler. Le plus grand navire de guerre de la Kriegsmarine a été baptisé par la fille du grand-amiral Tirpitz, Inge von Hassel (il entrera en service en février 1941). A cette occasion, le Führer a prononcé un violent discours anti-britannique.
Premier vol de l’avion de course monomoteur Messerschmitt Me 209.
dimanche 2 avril
Décès à Saint-Moritz du PDG de la compagnie pétrolière Shell, le Hollandais Henry Deterding, à l’âge de 75 ans. Ce pronazi convaincu a droit à une garde d’honneur SS pour ses funérailles.
lundi 3 avril
Hitler ordonne de préparer l’invasion de la Pologne.
Dans un discours prononcé à la Chambre des communes, le Premier ministre Chamberlain assure que le Royaume-Uni s’oppose désormais à toute agression allemande d’un autre pays.
Grèves en Silésie et en Sarre contre l’allongement de la journée de travail sans compensation salariale : succès des grévistes.
jeudi 6 avril
Londres et Varsovie ont signé un pacte d’assistance militaire.
vendredi 7 avril
L’Italie envahit l’Albanie.
lundi 10 avril
Un rapport de la Gestapo estime à 300 000 le nombre des détenus politiques en Allemagne.
mardi 11 avril
Hitler annonce une extension de la guerre dès que la Pologne aura été occupée.
jeudi 13 avril
Deux semaines après les Britanniques, les Français donnent à leur tour leur garantie à la Pologne contre les prétentions territoriales allemandes.
Les gouvernements britanniques et français donnent leur garantie à la Grèce et à la Roumanie.
vendredi 14 avril
Loi sur les Marches de l’Est intégrant l’Autriche à l’administration du Reich.
mardi 18 avril
Le ministre soviétique des Affaires étrangères, Litvinov, a proposé à la France et au Royaume-Uni un pacte militaire et politique d’assistance mutuelle.
jeudi 20 avril
Le 50e anniversaire d’Hitler est l’occasion d’une démonstration publique du potentiel militaire allemand : pendant plus de trois heures, une grande parade militaire a défilé dans les rues de Berlin. Les chars, canons et troupes étaient précédés par les unités des Waffen SS. A l’occasion de cette journée, Albert Speer a offert au Führer une maquette haute de quatre mètres d’un Arc de Triomphe célébrant la victoire d’une guerre future.
mercredi 26 avril
Un mois après Hans Dieterle, Fritz Wendel, pilote d’essai chez Messerschmitt, établit en Bavière, entre Augsbourg et Buchloe, un nouveau record mondial de vitesse à 755,138 km/h, avec le nouvel avion de course de la firme aéronautique, le Me 209 V1 remotorisé (en vigueur jusqu’en 1969).
vendredi 28 avril
Dans son discours prononcé au Reichstag, Adolf Hitler a dénoncé à la fois le traité germano-polonais de non-agression de 1934 et l'accord naval conclu 1935 avec les Britanniques. Le Führer réclame le retour à l’Allemagne de Dantzig [Gdansk] et du Corridor.
dimanche 30 avril
Adoption de la loi sur les « conditions de locations aux juifs » : les membres de la communauté hébraïque d’Allemagne ont désormais l’obligation de vivre dans des « maisons juives ». Ils n’ont plus le droit non plus d’être locataire. De nombreuses familles vont devoir déménager.
en avril
Walther Funk annonce un plan budgétaire destiné à financer le réarmement.
Le physicien Harteck, signalant la possibilité d’une réaction en chaîne de l’uranium, conseille au ministère de la Guerre une étude de la question.
lundi 1er mai
Dans le vaste Stade olympique de Berlin, plus de 130 000 membres des Jeunesses hitlériennes prêtent le serment d’allégeance à Hitler.
Réouverture des adhésions au parti nazi.
L’Autrichien Arthur Seyss-Inquart est nommé ministre du Reich sans portefeuille. Konrad Heinlein est nommé gauleiter des Sudètes.
mardi 2 mai
Début des travaux de construction de l’autoroute qui doit relier Breslau [Wroclaw, Pologne] à Vienne, via Brno en Moravie.
vendredi 5 mai
S’adressant aux députés, le ministre polonais des Affaires étrangères, Józef Beck, assure que le statut de Dantzig [Gdansk] ne sera pas modifié.
dimanche 7 mai
Le pilote allemand Hermann Lang a remporté sur le circuit de la Mellaha le Grand Prix automobile de Tripoli, réservé aux voiturettes (moins de 1,5 l de cylindrée). Au volant de sa Mercedes-Benz W165, il a devancé de 3 minutes et 37 secondes son compatriote Rudolf Caracciola (Mercedes-Benz W165) et l’Italien Emilio Villoresi (Alfa Romeo 158).
samedi 13 mai
A huit du soir, le paquebot MS Saint Louis quitte le port de Hambourg avec à son bord 963 réfugiés juifs autorisées par les autorités nazies à quitter l’Allemagne. Leur destination : Cuba, dans l’attente d’une autorisation d’immigration aux Etats-Unis. Certains des passagers ont pu quitter les camps de concentration où ils étaient enfermés à condition d’embarquer sur le navire en achetant un billet très cher. La propagande allemande va se servir de ce voyage pour montrer à ses détracteurs que les juifs allemands peuvent émigrer comme ils le souhaitent. Le navire transporte également six espions devant récupérer des informations à Cuba.
dimanche 14 mai
Hitler entame à Aix-la-Chapelle une tournée d’inspection de la ligne Siegfried.
lundi 15 mai
Un camp de concentration réservé aux femmes ouvre ses portes à Ravensbrück, à 80 kilomètres au nord de Berlin. Les 974 premières détenues, dont au moins 137 juives, ont été transférées depuis le camp de Lichtenburg, en Saxe.
mercredi 17 mai
La Norvège, la Suède et la Finlande ont rejeté le pacte de non-agression proposé par l’Allemagne aux pays nordiques. Le Danemark hésite encore.
La France promet à la Pologne une aide militaire en cas d’agression allemande.
jeudi 18 mai
974 prisonnières du camp de Lichtenburg, à Prettin (Saxe), et leurs gardiennes sont transférées vers un camp de concentration annexe nouvellement ouvert à 100 km au nord de Berlin, Ravensbrück. Elle veut contribuer à l’agrandissement du camp et à la construction des logements des gardes SS.
vendredi 19 mai
La Légion Condor participe à Madrid au défilé de la victoire nationaliste dans la guerre civile espagnole.
dimanche 21 mai
En ce jour de fête des mères est organisée la première cérémonie de remise de la Croix d’honneur de la mère allemande. La première récipiendaire de cette décoration créée en décembre 1938 est Louise Weidenfeller, une Munichoise de 61 ans qui a donné naissance à 8 enfants. Elle est rapidement suivie par Magda Goebbels, l’épouse du ministre de la Propagande.
lundi 22 mai
Les ministres allemands et italiens des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop et le comte Galezazzo Ciano, ont signé dans la matinée à Berlin le « Pacte d’acier ». Pour Hitler, cet accord d’assistance militaire a été conclu d’un point de vue offensif, mais pour Mussolini, le pacte est uniquement défensif. Par prudence, le Duce a fait spécifier que tout conflit armé doit être évité jusqu’en 1942.
La Légion Condor évacue l'Espagne.
Suicide à New York du poète et dramaturge allemand Ernst Toller. Il était âgé de 46 ans.
mardi 23 mai
Hitler dévoile à ses généraux son plan d’invasion de la Pologne.
Le capitaine du paquebot Saint-Louis, Gustav Schröder, reçoit un télégramme l’informant que ses passagers ne pourront peut être pas débarquer à Cuba.
Match amical de football : au Weserstadion de Brême, l'Allemagne et l'Irlande ont fait match nul un à un.
samedi 27 mai
Le paquebot allemand SS Saint-Louis arrive dans le port de La Havane avec à son bord 963 réfugiés juifs de Hambourg fuyant les persécutions nazies. Le président cubain Brú leur interdit de descendre à terre (les visas accordés avant le départ du navire ont été annulés par le gouvernement cubain). Face à deux tentatives de suicide et la menace de douzaines d’autres, les autorités accepteront finalement de laisser débarquer vingt réfugiés. Le navire repartira avec les autres pour tenter de trouver une destination voulant bien les accueillir.
dimanche 28 mai
La France et le Royaume-Uni ont accepté le principe d’un pacte d’assistance mutuelle avec l’Union soviétique en cas d’attaque allemande contre la Pologne.
mardi 30 mai
L’Allemagne propose un pacte de non-agression à l’URSS.
mercredi 31 mai
Le Danemark est le seul pays nordique à signer à Berlin un acte de non-agression avec l’Allemagne.
en mai
Un district du parti nazi (Gau) est mis sur pied en Autriche.
Julius Streicher, führer de Franconie et antisémite notoire, déclare : « Il faut lancer une expédition punitive contre les juifs de Russie, il faut qu'ils aient la fin qu'on réserve aux assassins, aux pires criminels. Qu'on les juge, qu'on les exécute ! Qu'on les extermine, qu'on extirpe le mal jusqu'à la racine ! ».
Hitler crée l’Insigne du dévouement à la Communauté raciale populaire (Ehrenzeichen für deutsche Volkspflege), afin de récompenser les citoyens particulièrement actifs dans une organisation à caractère social (WHW, NSV, EHW…).
jeudi 1er juin
Le prototype de chasseur-bombardier monoplace et monomoteur Fw 190 vole pour la première fois, aux mains de Hans Sanders, le chef pilote de la société Focke-Wulf.
vendredi 4 juin
Le président américain Roosevelt ordonne d’interdire au paquebot allemand SS Saint-Louis l’accès aux eaux territoriales américaines. Le navire transporte 940 réfugiés juifs fuyant le nazisme et déjà refusés à Cuba. Le navire poursuit sa route vers le Canada.
mercredi 7 juin
Signature d’un pacte de non-agression entre l’Allemagne, l’Estonie et la Lettonie.
du mercredi 7 au mardi 27 juin
Entretiens secrets entre l’Angleterre et l’Allemagne pour une répartition des intérêts en Europe du Sud-Est et dans les colonies.
vendredi 9 juin
Sous la pression du responsable de l’immigration Frederick Blair, hostile à l’arrivée de juifs sur le sol canadien, le Premier ministre William Lyon Mackenzie King refuse à son tour de laisser le paquebot allemand MS Saint-Louis accoster dans un port du Canada. Le navire n’a d’autre choix que de revenir en Europe. Désireux de trouver un refuge pour ses passagers juifs, le capitaine Schröder refuse de revenir en Allemagne, espérant qu’un pays occidental veuille bien les accueillir.
L'actrice allemande Marlène Dietrich devient officiellement citoyenne américaine.
jeudi 15 juin
A Paris, le magazine d’exilés allemands Die Neu Weltbühne publie le poème An die Nachgeborben, écrit par Bertolt Brecht depuis son exil danois.
samedi 17 juin
Le paquebot MS Saint-Louis jette l’ancre à Anvers avec à son bord 907 réfugiés juifs. Après d’âpres négociations avec le capitaine Schröder et divers officiels, le gouvernement britannique acceptera d’en prendre 288. Les 619 autres peuvent débarquer dans le port belge : 224 seront accueillis par la France, 214 par la Belgique et 181 par les Pays-Bas. Le MS Saint-Louis peut alors rejoindre son port d’attache de Hambourg.
dimanche 18 juin
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le FC Schalke 04 bat l’Admira Wien neuf buts à zéro !
mardi 20 juin
A Peenemünde, le pilote Erich Warsitz effectue le vol d’essai du Heinkel He 176, un avion équipé d’un moteur-fusée à poussée variable fonctionnant à l’oxygène et au méthanol.
jeudi 22 juin
Match amical de football : au stade Ullevaal d’Oslo, la Norvège a été battu par l’Allemagne quatre buts à zéro.
vendredi 23 juin
L’Allemagne et l’Italie signent à Berlin un accord sur le Tyrol du Sud : les habitants de langue allemande peuvent renoncer à la nationalité italienne et s’installer dans le IIIe Reich.
dimanche 25 juin
Le Grand Prix de Belgique automobile, sur le circuit de Spa, se termine par la victoire de l’Allemand Hermann Lang sur une Mercedes.
Match amical de football : à l’Idraetspark de Copenhague, le Danemark a été battu par l’Allemagne deux buts à zéro.
jeudi 29 juin
Echec des pourparlers entre l’URSS, la France et la Grande-Bretagne pour la constitution d’une alliance contre l’Allemagne.
Match amical de football : au stade Kadriorg de Talliin, l’Estonie a été battue par l’Allemagne deux buts à zéro.
vendredi 30 juin
Membre du Parti nazi depuis 1930, le prince Auguste-Guillaume de Prusse (quatrième fils de Guillaume II) obtient le grade de SA-Obergruppenfüher. Il s’agit du second rang le plus élevé au sein des Sections d’assaut.
22 sociétés se partagent l’ensemble de la production de films en Allemagne et quatre groupes majeurs assurent à eux seuls les trois quarts de la production annuelle : UFA, Tobis, Bavaria et Terra Films.
samedi 1er juillet
Le ministre français des Affaires étrangères signifie que la France et la Grande-Bretagne s’en tiennent aux garanties existantes pour le statut de Dantzig et du corridor polonais (un point de vue confirmé par le Premier ministre britannique à l’ambassadeur d’Allemagne).
August Schirmer devient à Francfort le nouveau directeur de l’agence de presse nazie Welt-Dienst (« Service mondial »). Il succède à son fondateur, Ulrich Fleischhauer.
lundi 3 juillet
La ville bavaroise de Garmisch-Partenkirchen est chargée par le CIO, réuni à Berne, de l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 1940.
mardi 4 juillet
Création de l’Association nationale des juifs d’Allemagne (Reichsvereinigung der Juden in Deutschland), formé par les autorités pour organiser et coordonner l’émigration des habitants juifs allemands. Contrôlée par l'Office central de la sûreté du Reich (RSHA), elle reprend les personnel et les bâtiments de l’ancienne organisation du même nom. Le rabbin Leo Baeck est confirmé à sa présidence.
jeudi 6 juillet
Fermeture des dernières entreprises juives d’Allemagne. Le nombre de juifs fuyant le Reich ne cesse d’augmenter.
vendredi 7 juillet
Première à Hambourg du film musical Robert und Bertram, comédie et œuvre de propagande antisémite réalisée par Hans Heinz Zerlett d’après la pièce éponyme de Gustav Räder (1856), avec Rudi Godden, Kurt Seifert et Carla Rust.
mercredi 12 juillet
Le gouvernement du Reich annonce la création de nouvelles unités de l’armée, rassemblant les chars et la cavalerie dans une force d’intervention rapide : des régiments de chars de combat antichars, des régiments motorisés de grenadiers voltigeurs et des transmissions, des régiments de cavalerie et des unités cyclistes.
mardi 18 juillet
Reprise des entretiens secrets germano-britanniques débutés le 7 juin.
dimanche 23 juillet
Grand Prix automobile d’Allemagne (le dernier d’avant-guerre), disputé sur le circuit du Nürburgring et marqué par un triplé allemand : Rudolf Caracciola, au volant d’une Mercedes-Benz W154, a devancé Hermann Paul Müller (Auto Union Type D) et Paul Pietsch (Maserati 8CTF). C’est la cinquième fois que Caracciola remporte cette course.
lundi 24 juillet
A Varsovie, le major Gwido Langer révèle à ses homologues français et britanniques stupéfaits que les services de renseignement polonais ont réussi à décrypter depuis plus de six ans les codes militaires allemands Enigma. Une machine Enigma est remise à chacun des deux pays.
mardi 25 juillet
Succès d’une grève salariale chez Blohm-Voss à Hambourg.
dimanche 30 juillet
Hitler menace la Pologne au sujet de Dantzig et du « corridor » qu’elle a obtenu par le traité de Versailles. Pour autant, le commissaire de la SDN pour Dantzig affirme qu’il ne voit pas comment un danger pourrait menacer la ville, qui ne constitue certainement pas un problème international.
L’athlète allemande Christel Schulz a battu le record du monde de saut en longueur féminin. Avec un bond à 6,12 m réalisé à Berlin, elle a battu de 14 cm la marque établie en 1928 par la Japonaise Hitomi.
jeudi 3 août
Hitler ordonne la mise au point du Fall Weiss, c'est-à-dire la préparation de l'offensive prévue contre la Pologne pour le 1er septembre.
Fin des négociations secrètes germano-britanniques.
vendredi 4 août
La Pologne adresse un avertissement au Sénat de Dantzig.
lundi 7 août
En Frise du Nord, rencontre entre Goering et des industriels anglais suite aux pourparlers successifs qui se sont déroulés depuis le 14 mars.
vendredi 11 août
Hitler justifie son option en faveur d'un accord avec l'URSS (l'ennemi privilégié) dans un entretien avec C.J. Burckhardt : il s'allierait avec l'Union Soviétique parce que les Occidentaux sont « aveugles et bêtes » ; mais, après leur écrasement, il se retournerait tout de même contre l'URSS.
samedi 12 août
Le ministre italien des Affaires étrangères Galeazzo Ciano avertit l’Allemagne : l’Italie n’est pas en mesure d’aider l’Allemagne en cas de guerre à moins de recevoir du matériel militaire.
mardi 15 août
Une catastrophe s’est produite lors d’une démonstration de bombardement en piqué devant des généraux de Luftwaffe à Neuhammer [aujourd’hui Świętoszów, dans l’ouest de la Pologne). Commandés par Walter Sigel, 26 bombardiers Junkers Ju 87 se sont retrouvés de façon inattendue dans le brouillard du sol : 13 appareils se sont écrasés ! Il n’y aucun survivant.
Sortie du film musical Pages immortelles (Es war eine rauschende Ballnacht), de Carl Froelich, avec Zarah Leander, Aribert Wäscher, Hans Stüwe et Marika Rökk.
jeudi 17 août
Le gouvernement polonais bloque le trafic frontalier entre l’Allemagne et la Pologne en Silésie.
Formation de la 206e division d’infanterie à Insterbourg, en Prusse-Orientale [aujourd’hui Tcherniakhovsk, dans l’oblast russe de Kaliningrad].
vendredi 18 août
Les sages-femmes, obstétriciens et médecins sont désormais tenus par décret de déclarer les nouveau-nés et les enfants handicapés (pour le programme d’euthanasie nazi).
Sortie du film Wibbel le tailleur (Schneider Wibbel), une comédie historique réalisée par Viktor de Kowa d’après la pièce éponyme d’Hans Müller-Schlösser (créée en 1913), avec Erich Ponto, Fita Benkhoff et Irene von Meyendorff.
dimanche 20 août
Constatant l'échec (le 29 juin) des pourparlers avec la France et le Royaume-Uni pour constituer une alliance contre le Reich et suite à l’intervention personnelle d’Hitler auprès de Staline qui faisait traîner les choses, l'URSS accepte de répondre favorablement à la proposition allemande du 30 mai. Moscou et Berlin ont d’abord signé ce jour un accord sur le commerce et le crédit : les Soviétiques obtiennent un crédit de 200 millions de reichsmark sur 7 ans avec un taux d'intérêt effectif de 4,5 %. La ligne de crédit doit être utilisée au cours des deux prochaines années pour l'achat de biens d'équipement (matériel d'usine, installations, machines et machines-outils, navires, véhicules et autres moyens de transport) en Allemagne et devait être remboursée, à partir de 1946, par la fourniture de matières premières soviétiques.
Le 30e et dernier vol du Zeppelin LZ 130 Graf Zeppelin II (lancé en septembre 1938) marque la fin des voyages en grands dirigeables : parti de Francfort-sur-le-Main sous la direction d’Albert Samt, le LZ 130 a fait escale à l’aéroport d’Essen-Mülheim avant de revenir à Francfort à 21 h 38.
mardi 22 août
Lors d’un conseil de guerre organisé à Berchtesgaden, Hitler annonce à ses généraux que l'heure est à l'action en raison d'une conjoncture exceptionnelle qui aura peut-être disparu selon lui dans deux ou trois ans. Le droit des minorités allemandes en Pologne servira de propagande pour justifier l'assaut. Le Führer demande à Heydrich d’organiser pour le 31 août un simulacre de coup de main polonais sur la station de radio allemande de Gleiwitz [aujourd’hui Gliwice, en Haute-Silésie]. A Londres, Chamberlain adresse à Hitler un ultime message pour tenter d’éviter le déclenchement de la guerre : le Premier ministre britannique appelle à une trêve afin de régler les différents conflits, tout en rappelant les engagements que son pays a pris à vis-à-vis de la Pologne.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Ribbentrop arrive à Moscou.
mercredi 23 août
La Constitution de la ville libre de Dantzig est abolie : le gauleiter Albert Forster se proclame chef de l’Etat. Le nazi Arthur Greiser n’est plus président du Sénat local (il deviendra gauleiter du Posen [Poznan]/Wartheland).
Erwin Rommel vient d’être nommé général et affecté au quartier général du Führer, à Berlin. Il reprend aussi son poste de commandant du bataillon chargé de la sécurité d’Adolf Hitler.
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 août
Signature peu après minuit à Moscou par Ribbentrop et Molotov d'un pacte d'amitié germano-soviétique, négocié dans la journée du 23 : pacte de non-agression pour 10 ans, promesse de neutralité en cas de conflit de l'un des cosignataires avec une puissance tierce. Bien plus, un protocole secret prévoit le partage des pays baltes en zones d'influence. Quant au maintien d'un Etat polonais, il est prévu d'en reparler à l'issue d'autres développements politiques. L’Italien Mussolini et l’Espagnol Franco sont très hostiles à cet accord germano-soviétique.
jeudi 24 août
Décret sur la mobilisation partielle en France : les hommes sont appelés sous les armes dans un ordre donné selon l'âge, la profession et la qualification militaire.
Le nazi Albert Forster est nommé gauleiter de la ville libre de Dantzig.
vendredi 25 août
Mussolini conteste le pacte germano-soviétique et exige de l’Allemagne une aide matérielle exorbitante pour pouvoir entrer en guerre.
La Pologne et le Royaume-Uni signent à Londres un accord d’assistance pour une durée de cinq ans.
samedi 26 août
Hitler exige l’annulation du pacte anglo-français d’assistance à la Pologne. Il affirme ouvertement sa volonté expansionniste et si besoin belliciste mais reconnaît la neutralité de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, du Danemark et de la Suisse. Neville Henderson et Robert Coulondre exposent à Berlin la position de leurs gouvernements, afin d’amener le Reich et la Pologne à négocier. Le gouvernement français avertit l’Allemagne que la France tiendra ses engagements envers la Pologne. Le Parti travailliste et socialiste des Allemands de Pologne signe le communiqué conjoint des partis socialistes polonais appelant les Polonais à lutter contre le nazisme.
Le Parti travailliste et socialiste des Allemands de Pologne signe le communiqué conjoint des partis socialistes polonais appelant les Polonais à lutter contre le nazisme.
dimanche 27 août
Mise en circulation de tickets de rationnement alimentaire.
A l’aérodrome de l’usine Heinkel de Marienhe, près de Rostock, le Heinkel He 178, le premier avion à réaction au monde, a fait un vol d’essai de 8 minutes, piloté par Erich Warsitz. Propulsé par un turboréacteur de 500 kilos (une turbine développé par développé par Hans Joachim Pabst von Ohain), cet appareil peut atteindre la vitesse de 700 km/h (il fera 12 vols d’essai et ne sera jamais mis en service).
Premier match de football opposant les équipes de Slovaquie et d’Allemagne : les Slovaques se sont imposés deux buts à zéro au stade Tehelné pole de Bratislava.
lundi 28 août
Alors que les risques de guerre s’aggravent, des bons d’alimentation et des bons de carburant sont émis en Allemagne.
mardi 29 août
Hitler réclame la venue d’un plénipotentiaire polonais à Berlin pour le 30 août et transmet par radio un ultimatum à Varsovie : il exige que les Polonais cèdent Dantzig à l’Allemagne et qu’un plébiscite soit organisé dans le corridor concernant le rattachement de ce territoire au IIIe Reich ou à la Pologne.
Partis de France pour reprendre contact avec l’Abwehr allemande, les indépendantistes bretons Oliver Mordrel et François Devauvais arrivent en Allemagne où les attend le docteur Hans-Otto Wagner.
mercredi 30 août
L’ultimatum à la Pologne de céder Dantzig est réitéré seize fois. Le gouvernement de Varsovie ordonne la mobilisation générale.
jeudi 31 août
Le gouvernement polonais charge son ambassadeur à Berlin, Josef Lipsky, de négocier avec Hitler. A 21 heures, Hitler remet aux ambassadeurs anglais et français une lettre dénonçant le refus polonais d’engager des pourparlers.
Hitler repousse les ultimes efforts de Mussolini pour éviter un conflit généralisé en Europe. Il donne le feu vert pour l’invasion de la Pologne.
Dans la soirée, opération « grand-mère décédée » organisé par Heydrich : simulacre de coup de main polonais contre la station de radio allemande de Gleiwitz (aujourd’hui Gliwice, en Haute-Silésie polonaise), près de la frontière polonaise, afin de fournir un prétexte à l’attaque de la Pologne par l’Allemagne. L’opération est conduite par Alfred Naujocks : un commando SS revêtu d’uniformes de l’armée polonaise s’empare de l’émetteur, diffuse une proclamation de haine contre l’Allemagne en langue polonaise, fait entendre quelques coups de feu et abandonne le cadavre d’un concentrationnaire allemand pour figurer une victime. Cette action sera exploitée par Hitler pour justifier l’agression du lendemain. D’autres simulacres d’attaques polonaises ont également lieu au poste-frontière de Hochlinden et à la maison forestière de Pitschen. Tous les membres du commando Gleiwitz, à l’exception de Naujocks, seront, semble-t-il éliminés.
Venant de Berlin, un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa s’écrase à Hanovre : les trois membres d’équipage et quatre passagers (tous pilotes de la Lufthansa) sont tuées.
en août
La démoralisation devient un délit susceptible de la peine de mort, dans le meilleur des cas de lourdes peines de détention. Une simple réflexion critique sur la situation militaire peut désormais être considérée comme une tentative de démoralisation.
vendredi 1er septembre
Hitler annonce au Reichstag l'entrée en guerre contre la Pologne en déclarant : « Je ne veux plus être que le premier soldat du Reich ». A l’aube, le cuirassé allemand Schleswig-Holstein, en visite « amicale » à Dantzig, a tiré les premiers coups de canon de la Seconde Guerre mondiale. Les troupes allemandes - 60 divisions, dont 6 blindées, soit 1 500 000 hommes, appuyées par 1 250 (ou 2 700) avions modernes - envahissent à 4 h 45 la Pologne, qui ne peut opposer que 11 brigades de cavalerie et une quarantaine de divisions non motorisées (750 000 hommes et 300 avions). De son côté, la France décrète aussitôt la mobilisation générale. L’ambassadeur de France à Berlin, Robert Coulondre, avise Ribbentrop que la France remplira ses engagements envers la Pologne.
Bataille aéronavale de l’Hel : 32 bombardiers allemands Junkers Ju 87-b ont attaqué vers 17 h 45 une escadre polonaise qui quittait le port de Hel pour poser un champ de mines à 12 milles des côtes, sous la protection du destroyer Wicher. Deux navires ont été légèrement endommagés : le mouilleur de mines Gryf (onze membres d’équipage tués dont le commandant) et le dragueur de mines Mewa (cinq tués et plusieurs blessés). L’escadre renonce à sa mission et rentre au port.
Le gauleiter Albert Foster annonce l’incorporation de Dantzig à l’Allemagne.
Hitler a signé l'ordre de procéder à l'élimination, dans des chambres à gaz, de certaines catégories de malades (épileptiques, schizophrènes, vieillards séniles, syphilitiques, arriérés mentaux, criminels et non-aryens hospitalisés depuis plus de cinq ans : en tout 70 000 personnes). La chancellerie de Bouhler met en place un organisme d'exécution nommé T4 (4, Tiergartenstrasse, à Berlin), la sélection des personnes concernées revient aux médecins, ainsi que pour l'exécution dans une demi-douzaine d'institutions (« d’utilité publique ») dispersées à travers le Reich : Sonnenstein, Hadamar, Hartheim, Grafeneck... Les adultes seront mis à mort par gazage, les enfants par le poison.
A la tribune du Reichstag, Hitler nomme Göring comme son successeur si il lui arrive quelque chose. Göring est nommé « président du Conseil des ministres pour la défense du Reich ». Hitler rajoute que Rudolf Hess est le suivant sur la liste. Par ailleurs, quatorze Gauleiter sont nommés commissaires à la Défense du Reich.
Publication de l’ordonnance sur les mesures extraordinaires de radiodiffusion : à compter du 7 septembre, l’écoute d’émissions des radios étrangères devient passible d’emprisonnement et, sous certaines conditions, de la peine de mort pour avoir diffusé des nouvelles en provenance de ces radios.
Dans le pays de Bade, l’université de Fribourg-en-Brisgau est fermée du fait de sa proximité avec la frontière française.
samedi 2 septembre
La France vote les crédits de guerre.
La Norvège, le Danemark, la Suède et la Finlande se déclarent neutres dans la guerre qui vient d’éclater.
Berlin réitère les assurances données à la Norvège.
Ouverture du premier camp de concentration construit hors d’Allemagne : le camp est établi sur le territoire de la ville libre de Dantzig [Gdansk], entre la Vistule et la mer Baltique. Les premiers détenus sont 150 Polonais arrêtés dans les rues de Dantzig (65 000 personnes y perdront la vie durant la guerre).
dimanche 3 septembre
Après un dernier ultimatum sur le retrait allemand de Pologne, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne à 11 h, suivi par la France à 17 h. L'une des thèses-clé de Mein Kampf - l'entente avec l'Angleterre - devient caduque. Hermann Göring est saisi par le doute : « Dieu ait pitié de nous si nous perdons cette guerre ». Rudolf Hess demande à Hitler l'autorisation de se rendre sur le front en tant que pilote de chasse. Hitler lui interdit formellement de voler pendant un an. Tout en déclarant sa non-belligérance dans le conflit, l’Italie tente de réunir une conférence de la paix. Par ailleurs, la Belgique et la Yougoslavie proclament leur neutralité.
Dans la soirée, le sous-marin U-30 du commandant Julius Lemp a coulé un paquebot civil anglais qu’il prenait pour un croiseur. 112 passagers (dont 27 Américains) de l’Athenia trouvent la mort. Le navire effectuait la liaison entre Glasgow et Montréal.
Décret sur la « sécurité intérieure en temps de guerre » qui autorise la Gestapo à exécuter sommairement les opposants et les saboteurs.
« Dimanche sanglant » (expression nazie) de Bydgoszcz (Bromberger Blutsonntag) : entre 1 000 et 5 000 civils allemands sont massacrés entre le 3 et le 4 septembre par leurs voisins polonais dans cette ville du nord-ouest de la Pologne à majorité germanophone (la propagande de Goebbels parle de « 58 000 morts »). Selon certaines sources, le massacre aurait commencé après que des soldats polonais en retraite aient subi des tirs de la part d’agents et d’habitants allemands.
En France, internement massif dans des camps (Gurs, Les Milles, Le Vernet, etc.) des réfugiés d’Allemagne en tant que ressortissants d’un pays ennemi.
Clôture à Milan des championnats du monde de cyclisme sur piste. En raison du déclenchement de la guerre, la compétition a été raccourcie et seule l’épreuve de vitesse amateurs a été organisée dans son entier : le Néerlandais Jan Derksen a remporté la médaille d’or, devant l’Italien Italo Astolfi et l’Allemand Gerhard Purann.
lundi 4 septembre
Entrée en vigueur des décrets sur l’Economie et l’industrie de guerre. Tous les produits sont soumis au rationnement ; augmentation des prélèvements sur les salaires, suppression des congés, imposition des heures supplémentaires, rallongement de la journée de travail si nécessaire. Un service de travail obligatoire de 6 mois est introduit pour les femmes âgées de 18 à 25 ans.
Des troupes françaises pénètrent en Sarre.
Raid désastreux de la Royal Air Force sur Wilhelmshaven et Brunsbuttel : sept avions britanniques sont abattus au-dessus du canal de Kiel - les premiers de la guerre -. Le croiseur léger Emden a été touché à la proue à Wilhelmshaven par un Bristol Blenheim (9 marins ont été tués et 20 autres blessés).
mardi 5 septembre
La 50e division de la Wehrmacht entre dans Bydgoszcz [Bromberg] en se livrant aussitôt à des représailles contre la population civile : entre 300 et 400 otages sont rapidement fusillés sur la place centrale et de 1 200 et 3 000 autres Polonais seront exécutés dans les jours qui suivent (en tout 28 000 habitants de Bydgoszcz périront dans les années suivantes). Les Allemands entrent également à Piotrkow et abattent les juifs qui essaient de s’enfuir.
Proclamation de la neutralité de l’Espagne nationaliste et regret de l’attaque lancée contre la Pologne catholique par les Allemands. Les Etats-Unis proclament eux aussi officiellement leur neutralité dans le conflit européen.
La famille impériale des Hohenzollern est en deuil. Le prince Oscar de Prusse, petit-fils de l’ancien empereur Guillaume II et fils aîné du prince Oscar, a été tué au combat en Pologne, à l’âge de 24 ans.
mercredi 6 septembre
La 14e armée allemande entre dans Cracovie et le 13e corps d’infanterie (général von Weichs) occupe Zgierz (au nord de Lodz).
Le nouveau gouvernement sud-africain, formé par Jan Smuts, déclare la guerre à l’Allemagne. De son côté, la Roumanie proclame sa neutralité.
nuit du mercredi 6 au jeudi 7 septembre
Début de l’offensive française en Sarre, sous le commandement du général Gamelin : les avant-gardes de l’armée française Réquin (la 4e armée) franchissent, au moyen de barques et de radeaux, les rivières la Sarre et la Blies, avant de s’engager sur les hauteurs d’Ausmacher.
jeudi 7 septembre
La peine de mort est décrétée pour toute personne « mettant en danger la puissance défensive du peuple allemand ».
vendredi 8 septembre
Décret sur la réduction du cursus scolaire et la suppression des épreuves écrites en raison de la déclaration de guerre. Désormais, le diplôme dit « notabitur » est attribué au terme de la classe de première sur simple examen oral.
Les Allemands s'emparent de la grande ville industrielle de Lodz et lancent la grande bataille d’encerclement de la région de Radom.
Massacre de Ciepielów : environ 300 prisonniers de guerre polonais (74e régiment d’infanterie) sont exécutés dans le village de Dabrowa comme partisans par la 29e division d’infanterie motorisée de l’Oberst Walter Wessel, après qu’un sniper ait tué un officier allemand.
Le groupe de résistance antinazi réuni autour de Heinz Kapelle distribue des tracts contre l’invasion de la Pologne.
samedi 9 septembre
La 4e division Panzer allemande atteint les faubourgs de Varsovie. A Berlin, le maréchal Göring déclare : « Jamais l’armée polonaise ne se dégagera de l’étreinte allemande ».
Dans la matinée, en Sarre, le gros de la 4e et 5e armée françaises débouche sur les positions allemandes à l’est de Sarrebruck. A la grande surprise du haut-commandement français, l’offensive ne rencontre aucune véritable résistance et les envahisseurs occupent très vite la majorité de la forêt de Warndt. La progression est cependant ensuite ralentie par la présence de champs de mines et certains avant-postes.
Le Canada déclare la guerre à l’Allemagne.
dimanche 10 septembre
L’armée polonaise attaque les Allemands le long de la rivière Bzura.
Offensive de la Sarre : le village d’Apach est repris par les Allemands, avant d’être reperdu quelques heures plus tard.
lundi 11 septembre
L’Allemagne répond à la menace de blocus naval britannique en annonçant un contre-blocus.
Les experts allemands du Chiffre décryptent le code britannique des navires de commerce, identifiant les points de départ des convois.
du lundi 11 au mardi 12 septembre
Fin de la bataille d’encerclement de Radom, à 100 kilomètres au sud de Varsovie : les Allemands détruisent l’armée polonaise « Prusse » et font 60 000 prisonniers.
mardi 12 septembre
Le Conseil de guerre franco-britannique se réunit pour la première fois à Abbeville. Il est décidé d’arrêter toutes les actions offensives. Malgré le succès de la constitution d’une tête de pont en Sarre par les généraux Réquin et Condé, le général Gamelin ordonne d’arrêter la progression. L’attaque française en Sarre avait réussi à pénétrer de 8 kilomètres à l’intérieur du territoire allemand, à un km de la ligne Siegfried. A l’est, le village de Brenschelbach a été pris ce jour au prix d’un capitaine, un sergent et sept soldats tués. Au point de rencontre des frontières françaises, allemandes et luxembourgeoises, le pont de Schengen a été détruit.
Les troupes polonaises repoussent les Allemands au sud de Kutno et reprennent Lowicz.
mercredi 13 septembre
Le 19e corps d’armée allemand s'approche de Brest-Litovsk.
jeudi 14 septembre
Les Allemands entrent dans Gdynia, à l’ouest de Dantzig [Gdansk].
Dans l’Atlantique, l’U-Boot U-39 attaque le porte-avions HMS Ark Royal, mais est coulé par les escorteurs ; 43 marins allemands sont capturés.
vendredi 15 septembre
Début du massacre de Przemyśl : des unités de la 7e division d’infanterie allemande occupent cette ville du sud-est de la Pologne et aussitôt des éléments des Einsatzgruppen commencent à tirer sur des hommes juifs enregistrés dans le livre d’enquête spécial sur la Pologne (en 5 jours, 600 personnes seront abattues dans la ville et ses environs).
Première exécution d’un objecteur de conscience allemand : arrêté en 1936, le témoin de Jéhovah August Dickmann (29 ans) a été fusillé dans le camp de concentration de Sachsenhausen.
Le général Wilhelm Groener, ministre de la Défense dans les années 1920, est mort à Bornsted, près de Potsdam. Il avait 72 ans.
samedi 16 septembre
A la veille du nouvel an juif, les avions allemands bombardent le quartier juif de Varsovie.
dimanche 17 septembre
L’URSS envahit la Pologne conformément aux accords du 23 août. Le gouvernement polonais, emmené par le président Mosicki, se réfugie en Roumanie. A Varsovie, la cathédrale Saint-Jean est bombardée durant une messe ; les cimetières étant pleins, les morts sont enterrés dans des parcs publics.
Le 9e corps d’armée allemand s’empare de Brest-Litovsk.
La Royal Navy a perdu son premier navire : en patrouille au large des côtes sud-ouest de l’Irlande, le vieux porte-avions britannique HMS Courageous a été coulé par le sous-marin allemand U-29 du capitaine Otto Schihart. Touché par deux torpilles, le bâtiment a sombré en 20 minutes. 518 membres d’équipage sont morts (dont son capitaine) et 741 ont été secourus par le paquebot hollandais Veendam et le cargo britannique Collingworth. Lancé comme croiseur en 1916, le Courageous avait été converti en porte-avions dans les années 20.
lundi 18 septembre
Fin de la terrible bataille de la Bzura, où les Allemands font 170 000 prisonniers polonais (l’armée de Poznań du général Tadeusz Kutrzeba).
Les membres du gouvernement polonais en exil sont internés en Roumanie à la suite de pressions allemandes. Par ailleurs, les membres du Bureau du chiffre polonais quittent leur pays pour la France avec des informations essentielles sur le code allemand Enigma.
La station de radio allemande Bremen, basée à Hambourg, commence à diffuser vers le Royaume-Uni le programme de propagande « Germany Calling ».
mardi 19 septembre
Les armées soviétiques et allemandes font leur jonction à Brest-Litovsk.
Entrée triomphale de Hitler à Dantzig ; il jure que la ville sera allemande pour toujours et que l’Allemagne se battra jusqu’au bout.
Heydrich, chef du service de sécurité, déclare qu’il faut « nettoyer » la Pologne des Juifs, de l’intelligentsia, du clergé et de la noblesse. Les massacres sont quotidiens en Pologne : rabbins brûlés vifs avec leurs livres, enfants tués devant leurs parents, otages polonais fusillés en représailles de l’exécution à Bydgoszcz (Bromberg) de centaines de civils allemands de Pologne, suspectés de pactiser avec la Wehrmacht...
mercredi 20 septembre
Première victoire de la guerre pour un avion anglais. Des avions de la RAF se sont heurtés pour la première fois à la Luftwaffe au-dessus d’Aix-la-Chapelle : deux Fairey Battles anglais et un Messerschmitt allemand ont été abattus.
Les unités avancées de la 29e brigade blindée soviétique rencontrent les troupes allemandes du général Guderian dans le village de Vidomlya [aujourd’hui Widomla, dans l’ouest de la Biélorussie].
jeudi 21 septembre
Malgré l’opposition de certains généraux (Giraud), Gamelin ordonne aux troupes françaises ayant pénétré en Sarre de se retirer vers la ligne Maginot.
Circulaire allemande adressée « à tous les commandants de Einzatzgruppen » (groupes opérationnels de la Police de sécurité composés pour la plupart des Waffen-SS, chargés de la répression en général et, plus particulièrement, des actions antijuives) par le chef suprême du Sicherheitdienst (Service de sécurité) Heydrich. Il précise les moyens de la mise en œuvre de l'Endziel (but final) : la première étape de cette extermination est la « concentration des juifs dans les grandes villes ».
Des pronazis assassinent à Bucarest le Premier ministre de Roumanie, Armand Calinescu.
vendredi 22 septembre
Le général et baron Werner von Fritsch, ancien commandant en chef de l’armée devenu simple commandant d’un régiment d’artillerie, est tué par une balle ennemie devant Varsovie, alors qu’il inspectait le régiment dont il était colonel honoraire. En l’absence de combats sérieux dans la ville, cette mort paraît suspecte...
Une cérémonie officielle, marquée par un défilé militaire conjoint, est organisée en fin d’après-midi dans les rues de Brest-Litovsk par les armées allemandes de Guderian et soviétiques de Krivoshein. A l’issue de cette parade, les Allemands se retirent de la ville et se replient sur la rive occidentale du Bug conformément aux termes de l’accord germano-soviétique.
Le paquebot Wilhelm Gustloff est réquisitionné par la marine de guerre pour être transformé en navire-hôpital.
samedi 23 septembre
Les postes de radio sont confisqués aux juifs.
dimanche 24 septembre
Tirs de l’artillerie française sur la frontière du Rhin.
Match amical de football : au stade Ferencvaros de Budapest, la Hongrie a battu l’Allemagne cinq buts à un.
lundi 25 septembre
Hitler lance sa quatrième directive de guerre, ordonnant d’augmenter les attaques contre les navires alliés ; elle se conclut par une brève note sur la guerre en Pologne.
L’aviation française bombarde avec succès les usines Zeppelin de Friedrichshafen.
Introduction des cartes de rationnement du pain, du lait, de la farine, des matières grasses, de confiture, de sucre, de lessive et de savon. Les rations attribuées sont variables : les femmes enceintes, celles qui allaitent et les travailleurs de force sont privilégiés. Par semaine, la ration normale comprend 2,4 kg de pain, 500 g de viande, 250 g de sucre et 3,5 l de lait.
Le Premier ministre Winston Churchill annonce aux députés que la Grande-Bretagne est en train de gagner la guerre contre les U-Boote allemands.
mardi 26 septembre
Sortie du film de propagande La Lutte héroïque (Robert Koch, der Bekämpfer des Todes), biographie de la vie du médecin Robert Koch réalisée par Hans Steinhoff, avec Emil Jannings, Werner Krauss, Viktoria von Ballasko et Raimund Schelcher.
mercredi 27 septembre
Après une résistance héroïque, le général polonais Juliusz Rommel ordonne la reddition de Varsovie et se rend au général allemand Johannes Blaskowitz. Sur les 140 000 Polonais qui défendaient la ville, 2 000 ont été tués et 16 000 blessés. 10 000 civils ont trouvé la mort et 35 000 blessés au moins. Il n’y a plus d’électricité, plus de gaz, et la nourriture se fait rare. La typhoïde est apparue.
Reinhardt Heydrich crée le « Bureau central de sécurité du Reich » (Reichssicherheitshauptamt, RSHA) afin de systématiser et de coordonner la répression des opposants au régime nazi. Il inclut notamment le service de sécurité (SD), la police secrète d’Etat (Gestapo) et la police criminelle (Kripo).
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Ribbentrop, arrive à Moscou afin de revoir le pacte germano-soviétique.
Hitler annonce aux chefs de la Wehrmacht son intention d’attaquer la France dès le mois de novembre. Ses généraux estiment ce plan irréalisable.
jeudi 28 septembre
Après 18 jours de siège, l’armée polonaise vient de déposer les armes à Modlin. La victoire a coûté aux Allemands 10 600 tués, 30 000 blessés et 3 400 disparus. La vaillante armée polonaise compte 66 000 tués, 130 000 blessés et plus de 600 000 prisonniers (217 000 aux mains des Soviétiques).
L’armée française a repoussé entre Bischmisheim et Ommersheim une contre-attaque du 18e régiment d’infanterie allemande.
Les ministres des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop et Viatcheslav Molotov signent le traité germano-soviétique d’amitié, de coopération et de délimitation. Les deux pays redéfinissent leurs sphères d’influence en Europe de l’Est, s’engagent à ne pas soutenir contre l’autre de mouvements polonais clandestins et s’entendent sur des transferts de population germanophones et russophones. Par ailleurs, en échange de la prise de contrôle par les Allemands des voïvodies de Lublin et de Varsovie, Berlin accepte que la Lituanie passe en grande partie sous la domination de Moscou.
vendredi 29 septembre
Avant de quitter Moscou, Ribbentrop a signé dans la matinée avec Molotov un traité portant sur « la frontière et l’amitié » entre l’URSS et le Reich. Les deux pays se partagent la Pologne : l'Allemagne organise sa zone, annexe une partie (Wartherland) et forme un gouvernement général dans une autre sous son protectorat (au centre). L'URSS prend l’Est : 200 000 km² et treize millions d'hommes (dont 5 500 000 Polonais). Début de la politique d'oppression et d'extermination du peuple polonais considéré par Hitler comme un peuple d'esclaves. Les troupes spéciales SS reçoivent pour mission de liquider physiquement les couches dirigeantes : des milliers de morts. Les juifs sont transférés dans le Gouvernement général.
A la Chambre des communes, le Premier ministre britannique a rejeté catégoriquement les offres officieuses de paix allemandes séparée.
Cinq bombardiers britanniques Handley Page Hampden ont été abattus par des Messerschmitt Bf 109.
Fritz Kuhn, chef de l’organisation américaine pronazie les Sympathisants de la nouvelle Allemagne, est emprisonné à New York.
samedi 30 septembre
L’Allemagne prévient la Grande-Bretagne que les navires armés pourront être coulés sans avertissement.
Dans l’Atlantique sud, le cargo anglais HSS Clement est la première victime du cuirassé de poche allemand Graf Spee. Ce dernier a reçu l’ordre d’intercepter le trafic commercial britannique dans cette région et de l’envoyer par le fond. L’Amirauté britannique décide de lancer une chasse aux navires corsaires allemands, avec 14 croiseurs, 5 porte-avions, 4 cuirassés et des contre-torpilleurs appartenant aux marines britannique, française et néo-zélandaise.
en septembre
Les exécutions sommaires sont autorisées dans les camps de concentration au nom de Himmler.
Arthur Seyss-Inquart est nommé chef de l’administration civile du sud de la Pologne en même tant qu’adjoint du gouverneur général de la Pologne.
dimanche 1er octobre
Reddition des défenseurs polonais de la base navale de Hel.
A partir de cette date, de grands concerts radiodiffusés, les Wunschkonzerte, sont organisés chaque semaine pour les militaires loin de leurs foyers. Ils peuvent écouter Hans Albers ou Zarah Leander, qui interprètent leurs grands succès, Goodbye, Johnny, Der Wind hat mir ein Lied erzählt (le vent m’a dit) et Bel Ami.
lundi 2 octobre
Premier raid nocturne de propagande de la Royal Air Force sur Berlin.
mercredi 4 octobre
Hitler signe un décret secret qui ordonne qu’aucun Allemand ayant commis un crime en Pologne entre le 1er septembre et le 4 octobre ne puisse être poursuivi.
jeudi 5 octobre
Reddition avec les honneurs de la guerre à Lublin des restes du corps d’armée de Podolie du général Kleeberg.
Adolf Hitler passe ses troupes en revue dans les ruines de Varsovie.
L’hebdomadaire nazi Der Sturmer, consacré au « problème juif », publie un « Hymne à la haine » qui qualifie l’Angleterre de « fléau du monde ».
vendredi 6 octobre
Lors d’un discours devant le Reichstag, réuni au Krolloper de Berlin, Hitler offre la paix à la France et à la Grande-Bretagne contre l'acceptation de la situation créée à l'est. Il se prononce pour « la création d’un Etat polonais, à condition qu’il n’abrite aucun foyer d’opposition au Reich allemand » et qu’aucune intrigue contre l’Allemagne et la Russie ne s’y forme ». Par ailleurs, le Führer assure les Pays-Bas et la Belgique de son amitié et déclare ne réclamer que les colonies perdues en 1918. Il exige également une révision totale des traités de Versailles. Le gouvernement britannique a aussitôt affirmé que ce discours « accumulait les travestissements de la vérité » et que les propositions faites étaient « vagues et obscures ». Quand au président du Conseil français, Daladier, il est resté très ferme, répétant que la France et la Grande-Bretagne restaient en guerre et ne cesseraient le combat que lorsque la paix serait rétablie.
Reddition des derniers combattants polonais à Koch.
Premier bilan de ce premier mois de guerre : depuis le début des offensives sur le front occidental, 10 572 soldats allemands ont été tués (une moyenne de 330 morts par jour), 3 404 sont portés disparus et 30 322 blessés.
L’Allemagne renouvelle une fois de plus les assurances données à la Norvège.
samedi 7 octobre
Hitler ratifie un décret qui ordonne l’expulsion des habitants de Pologne occidentale.
A l’occasion de l’anniversaire de Himmler, Hitler le nomme commissaire « à la consolidation de la race allemande ».
dimanche 8 octobre
Les territoires frontaliers de l’ouest de la Pologne sont annexés au Reich et divisés en quatre Gaue de près de 10 millions d'habitants.
lundi 9 octobre
Hitler édicte sa sixième directive de guerre, qui ordonne la préparation du Plan Jaune : par une attaque par la Belgique et les Pays-Bas, il décide d'écraser la France, dans l'espoir que la Grande-Bretagne, écartée du continent, serait néanmoins disposée à traiter. L'attaque est fixée au 12 novembre avant d'être reporté vingt-neuf fois, en particulier à cause des réticences de Göring.
mercredi 11 octobre
Dans un discours méprisant, le président du Conseil français Edouard Daladier repousse les propositions de paix d’Hitler du 6 octobre.
Le général français Gamelin ordonne de faire sauter les ponts du Rhin, hormis celui de Kehl, solidement défendu.
138 000 soldats britanniques débarquent en France.
jeudi 12 octobre
A son tour, le Premier ministre britannique Chamberlain rejette l’appel lancé par Hitler le 6 octobre.
Hitler confie au juriste nazi Hans Frank le gouvernement général pour les territoires polonais occupés (12 millions d'habitants) ; Himmler y exerce les pouvoirs de police ainsi que des pouvoirs spéciaux. Lors de sa nomination, Frank a déclaré que « les Polonais doivent devenir les esclaves du grand Reich allemand ».
A l’instigation d’Eichmann, les premières déportations de Juifs de Vienne et de Prague sont organisées vers Nisko (Pologne).
La Wehrmacht occupe la ville polonaise de Suwałki, située en Podlachie.
vendredi 13 octobre
Les atrocités commises par les nazis contre les Juifs en Pologne, surtout dans le gouvernement général, se multiplient. La Gestapo et les SS infligent aux juifs les humiliations les plus dégradantes : à Bydgoszcz, plusieurs milliers d’entre eux ont été enfermés dans leur synagogue, dont les toilettes étaient verrouillées ; on les força à utiliser leurs châles de prière pour nettoyer le sol. Des centaines d’exécutions ont lieu chaque jour. Privés de leurs biens, les juifs sont déportés en masse dans le gouvernement. Les Judengeräte (conseils juifs) doivent administrer les communautés où la vie est de plus en plus misérable.
Le sous-marin allemand U-40 a sauté sur une mine au large de Calais. 42 membres d’équipage ont été tués, 3 survivants faits prisonniers.
nuit du vendredi 13 au samedi 14 octobre
Le sous-marin allemand U-47, commandé par le lieutenant de vaisseau Günther Prien, réussit à pénétrer dans la rade de la grande base navale de Scapa Flow (îles Orcades, Ecosse) et parvient à couler, à minuit cinquante-neuf, le cuirassé HMS Royal Oak (vétéran de la bataille du Jutland : 810 victimes parmi les 1 224 hommes d’équipage) et le transport d’avions Pegasus. L’U-47 parvient à s’enfuir.
samedi 14 octobre
Rationnement des produits textiles.
dimanche 15 octobre
L’Estonie signe avec l’Allemagne un traité pour le transfert vers le Reich des Estoniens d’origine allemande.
La Reichsrundfunk Gesellschaft reprend ses émissions de télévision interrompues depuis la déclaration de guerre.
Les autorités françaises ont identifié le Français qui participe à la réalisation des émissions de Radio Stuttgart. Il s’agit de Paul Ferdonnet, un journaliste fixé en Allemagne depuis les années 1920. Il est l’auteur d’ouvrages qui ne laissent guère de doute sur ses opinions : la Crise Tchèque et la Guerre juive.
Match amical de football : au stade Kranjčevićeva de Zagreb, la Yougoslavie a été battue par l’Allemagne cinq buts à un.
lundi 16 octobre
La Pologne vaincue, la Wehrmacht peut transférer des troupes vers le front occidental : soutenue par une division d’infanterie, la première armée allemande du général von Witzleben lance une contre-offensive en Sarre.
Première victoire aérienne du Spitfire britannique. Les pilotes des escadrons 602 et 603, basés en Ecosse, abattent (au-dessus de Edimbourg ?) un premier Ju 88 à 14 h 45 et un autre 15 minutes plus tard.
Des appareils de la Luftwaffe endommagent les croiseurs britanniques HMS Southampton et HMS Edinburgh, à l’ancre dans le Firth of Forth, au large du port écossais de Rosyth.
La marine allemande reçoit l’ordre de torpiller sans avertissement les navires de commerce alliés.
mardi 17 octobre
Un mois et demi après le début de l’opération de reconnaissance, les dernières troupes françaises ont quitté la Sarre. L’armée française déplore pour cette opération 2 000 tués, blessés ou malades.
mercredi 18 octobre
Selon Churchill, premier Lord de l’Amirauté britannique, un tiers des sous-marins allemands ont déjà été coulés. Les pertes subies par la marine britannique n’excéderaient pas 0,5 %.
jeudi 19 octobre
Un communiqué du haut commandement français annonce l’abandon de Forbach, sans résistance, suivant les ordres du général Gamelin. Dans la zone de Sarrebruck, l’armée allemande a également récupéré la vingtaine de villages que les troupes françaises avaient occupés lors de leur offensive de septembre.
Mise au point définitive par l'OKW (haut commandement de l’armée allemande) de la guerre en Europe occidentale : plan Jaune, stratégie qui prévoie une offensive à l’Ouest.
Un ghetto juif est créé à Lublin, centre d’une « réserve » juive en Pologne orientale.
vendredi 20 octobre
Le pape Pie XII condamne le racisme et les dictatures dans sa première encyclique, Summi Pontificatus.
samedi 21 octobre
L’Allemagne et l’Italie signent un traité pour le droit d’option des habitants du Haut-Adige.
dimanche 22 octobre
Match amical de football : au stade Yunak de Sofia, la Bulgarie a été battue par l’Allemagne deux buts à un.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 octobre
« Dimanche sanglant » : de nombreux Polonais arrêtés à Inowroclaw sont sommairement exécutés par les Allemands.
lundi 23 octobre
Un équipage allemand dirige le navire américain City of Flint sur le port soviétique de Mourmansk, dans la baie de Kola.
mardi 24 octobre
Fin de la contre-offensive allemande sur le front de l’Ouest. Après avoir pénétré de quelques kilomètres en France, la première armée se retire en Sarre. En une semaine, les Allemands déplorent 196 tués, 114 portés disparus, 356 blessés et 11 avions détruits.
mercredi 25 octobre
Un premier avion se pose sur l’aéroport de Munich-Riem, l’un des plus modernes de l’époque, dont la construction a commencé en 1936 (il fermera en 1992).
jeudi 26 octobre
Hans Frank occupe son poste de gouverneur général de Pologne. Il rend officiel son premier décret : les juifs âgés de 14 à 60 ans du « Gouvernement général » de Pologne sont astreints aux travaux forcés sur des projets officiels. Les Polonais chrétiens sont également en butte aux menaces de l’occupant : les habitants de Torun doivent « débarrasser la chaussée [...], les rues appartenant aux vainqueurs, pas aux vaincus ». Des ordres sont donnés pour que quiconque importune une femme ou une jeune fille allemande soit châtié de manière exemplaire. Quant aux femmes polonaises qui adressent la parole à des Allemands, elles seront envoyées dans des bordels.
Hitler a signé le décret réorganisant les territoires polonais passés sous contrôle allemand.
Joseph Tiso devient le premier président de Slovaquie.
vendredi 27 octobre
Proclamation de la neutralité belge.
samedi 28 octobre
Himmler propose de faire porter aux juifs l’étoile jaune afin de les distinguer des autres membres de la population. Par ailleurs, il publie son décret sur les Lebensborn, recommandant aux Allemandes célibataires de se passer de la « pratique bourgeoise » du mariage pour mettre au monde des enfants de « race pure ».
La Royal Air Force a abattu un He-111 à l’est de Dalkeith, une ville du sud-est de l’Ecosse. C’est le premier appareil allemand détruit en vol au-dessus des îles britanniques. Sur les quatre hommes d’équipage, deux ont péri. L’appareil appartenait à la 2e Luftflotte qui a exécuté ces dernières semaines de nombreux raids à partir de ses bases d’Allemagne du Nord, raids dont l’objectif est le trafic maritime au large des côtes écossaises. L’appareil est examiné : le système d’approche à l’atterrissage Lorenz, très précis, donne un indice au professeur Jones. Selon lui, les Allemands l’auraient adapté en système de navigation par signaux radio.
Manifestations étudiantes dans les rues de Prague en ce jour de 20e anniversaire de la naissance de la Tchécoslovaquie (fête nationale). La répression est violente, les troupes d’occupations lançant des véhicules blindés sur la foule. Les affrontements se sont prolongés tard dans la soirée dans le centre ville entre des Allemands des Sudètes, armées de pistolets, de fouets et de fusils, et les patriotes tchèques. Plusieurs personnes ont été blessées, dont l'étudiant Jan Opletal, et de 3 500 se trouvent en prison.
lundi 30 octobre
Dans une note, Karl Dönitz admet que le matériel utilisé par les sous-marins présente d’énormes défaillances (« près de 30 % des torpilles n’explosent pas »).
A Londres, un communiqué officiel expose le système des camps de concentration et les brutalités nazies envers les juifs et les opposants.
Traité entre l’Allemagne et la Lettonie sur l’évacuation des Allemands vers le Reich.
Un U-Boote a réussi à se glisser au sein d’une escadre de la Royal Navy en patrouille. Sans se laisser impressionner par la présence des cuirassés Hood et Nelson, il a lancé sur ce dernier deux torpilles qui l’ont endommagé.
mardi 31 octobre
En Italie, Mussolini remplace les membres germanophiles de son gouvernement par des modérés.
La Royal Navy lance la chasse aux cuirassés de poche allemands Graf Spee et Deutschland.
d’octobre à novembre
« Action contre l’intelligentsia » polonaise : assassinat de 60 000 médecins, juristes, enseignants, cadres et notables.
mercredi 1er novembre
L’industrie polonaise est déclarée propriété du Reich : loi d’expropriation des chefs d’entreprise polonais.
Annexion officielle par l’Allemagne de la ville libre de Dantzig, du corridor polonais et des régions frontalières cédées à la Pologne en 1919 en vertu du traité de Versailles, y compris Lodz et le district de Ciechanow.
Le gouvernement néerlandais proclame l’état de siège dans les provinces frontalières et les zones inondables.
jeudi 2 novembre
Hitler rappelle en consultation à Berlin ses ambassadeurs de Moscou et de Rome.
vendredi 3 novembre
Accord germano-soviétique sur l’émigration de la population allemande de Volhynie (Ukraine) vers la région de Warta (Pologne).
samedi 4 novembre
A Oslo, un scientifique allemand dépose sur le rebord d’une fenêtre du consulat de Grande-Bretagne en Norvège un prototype de détonateur pour mine de proximité et un rapport détaillé sur la recherche militaire allemande.
L’amirauté norvégienne signale qu’elle a interné l’équipage du cargo américain City of Flint, capturé par les Allemands et arraisonné par les Norvégiens.
En plein accord avec le gouverneur général de Pologne Hans Frank, le gouverneur allemand du district de Varsovie, le docteur SS Fisher, fait établir, dans une partie de la vieille ville (une cinquantaine de rues, dont la rue Nowolipie et la rue Muranowska, où les Juifs sont nombreux, une zone de quarantaine interdite aux troupes allemandes. Des sentinelles veillent à la périphérie. En revanche, les habitants de la zone, juifs et non-juifs peuvent entrer et sortir de cette zone librement.
Une mine magnétique allemande est responsable du naufrage d’un navire danois, le Canada, au large du Humber.
dimanche 5 novembre
Décret sur le parasitisme social, prévoyant l’élimination physique de tout individu inapte à assurer son existence sans profiter de la Communauté raciale populaire ou exploitant sciemment cette communauté pour en tirer sa subsistance. Cette notion désigne les criminels, mendiants, trafiquants, marginaux de tout ordre, mais aussi les handicapés physiques et mentaux, ainsi que les juifs ruinés par la « Nuit de Cristal ».
Hitler fixe au 12 novembre la date de l’attaque des Pays-Bas et de la France.
lundi 6 novembre
La Gestapo arrête 184 professeurs, étudiants et employés de l’Université Jagellonne de Cracovie.
Lors d’une mission de protection d’un Potez 63-11 de reconnaissance, neuf Curtiss Hawk 75C.1 du groupe de chasse français II/5 affrontent 27 Messerschmitt Bf 109 dans la région de Toul. Entre 10 et 14 Allemands sont abattus sans perte du côté français.
mardi 7 novembre
L’attaque à l’ouest prévue pour le 12 novembre est ajournée à cause du mauvais temps.
La reine Wilhelmine des Pays-Bas et le roi des Belges, Léopold III, lancent un appel à la paix et offrent leur médiation. Ceux-ci ont été prévenus par le colonel Jacob Sas, l’attaché militaire hollandais à Berlin, de l’imminence d’une invasion allemande. Sas a été averti par un officier de l’Abwehr, le service de renseignements allemand, le colonel Hans Oster.
L’assurance de responsabilité civile devient obligatoire pour tous les conducteurs automobiles allemands.
A Londres, un agent double, Paul Thummel, fournit au gouvernement tchécoslovaque en exil des informations sur les projets allemands d’offensive à l’ouest.
Les autorités nazies décident la création d’un ghetto à Varsovie.
Les Allemands ont détruit dans la ville d’Offenburg (Bade-Wurtemberg) la statue élevée en 1856 en l’honneur du corsaire anglais Francis Drake pour avoir - à tort - « introduit la pomme de terre en Europe ».
mercredi 8 novembre
Dans la soirée, l’ébéniste George Elser (36 ans) tente de tuer Hitler dans la salle du Bürgerbraükeller, à Munich, où le Führer était venu fêter, avec la vieille garde du parti, le putsch manqué de 1923 : l’attentat à la bombe fait 6 morts et 63 blessés, mais Hitler, parti 12 minutes plus tôt, s’en sort de justesse.
Annexion à l’Allemagne de la Posnanie (Pologne du Nord-Ouest).
La projection en Bohême-Moravie du film de Leni Riefensthal, le Triomphe de la volonté, déclenche des manifestations antinazies.
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 novembre
Arrestation de George Elser ; il est interné au camp de Sachsenhausen (après cinq jours d’interrogatoire, il « avouera » que les instigateurs de l’attentat sont Otto Strasser et les services secrets britanniques).
jeudi 9 novembre
Incident de Venlo : au lendemain de la tentative d’assassinat de Hitler par J. G. Elser, l’agent allemand du SD Walter Schellenberg, supposant une intervention des services secrets britanniques basés en Hollande, se fait passer pour un délégué de la résistance militaire allemande anti-hitlérienne et organise une rencontre secrète à Venlo (ville hollandaise du Limbourg, située sur la frontière allemande) entre le capitaine S. Payne Best, le major Richard Stevens, un agent hollandais (le lieutenant Klopp) et lui-même (Best et Stevens avaient l’habitude depuis quelques mois de rencontrer à Venlo un officier allemand, le major Richard Schaemmle). Kidnappés par Naujocks à la tête d’un commando SS, les trois agents sont conduits en Allemagne pour y être interrogés. Le résultat sera négatif, mais la « conspiration anglo-hollandaise contre le Reich » fournira à Hitler l’occasion d’envahir les Pays-Bas (10 mai 1940) sous prétexte d’une « rupture flagrante de la neutralité hollandaise ». Schellenberg sera promu colonel et les agents étrangers internés en camp de concentration.
L’attaché militaire belge à Berlin met en garde Bruxelles contre l’imminence d’une attaque allemande.
Découverte en Afrique du Sud d’un complot fomenté par des nazis sud-africains, qui prévoyait le sabotage d’usines.
vendredi 10 novembre
La Wehrmacht renforce ses défenses sur la ligne Siegfried.
Mobilisation générale en Suisse.
samedi 11 novembre
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, réaffirme que l’Allemagne respectera la neutralité de la Belgique et des Pays-Bas.
dimanche 12 novembre
Le Britannique Chamberlain et le Français Daladier déclinent l’offre de médiation de la reine des Pays-Bas et du roi des Belges.
Arrestation de centaines d’opposants et de juifs dans les recherches sur l’attentat de Munich.
Les cartes de rationnement de vêtements sont introduites.
Reformée en 1939 après avoir existé une première fois de 1904 à 1911, la sélection de football de Bohême et Moravie joue son tout dernier match, au stade Hermann Göring de Breslau [Wroclaw, Pologne] : un match nul quatre à quatre contre l’Allemagne.
lundi 13 novembre
Mobilisation générale en Finlande.
Offre de médiation aux belligérants du roi Carol de Roumanie.
mardi 14 novembre
Hitler rejette à son tour courtoisement l’offre de médiation de la reine Wilhelmine et du roi Léopold.
mercredi 15 novembre
A Prague, la Gestapo exécute sommairement neuf protestataires nationalistes aux obsèques de Jan Opletal, leader étudiant blessé aux manifestations du 28 octobre.
jeudi 16 novembre
L’offre de médiation du roi Carol de Roumanie est rejetée par les belligérants.
L’Allemagne et l’Union soviétique ont conclu un accord sur les transferts de population (plus de 1 800 000 Allemands vivant en URSS seront transférés vers l’Allemagne et la Pologne).
vendredi 17 novembre
Les récentes manifestations d’étudiants tchécoslovaques amènent les autorités allemandes à prendre des mesures : les établissements d’enseignement supérieur de ce territoire sont fermés.
samedi 18 novembre
La loi martiale est proclamée à Prague.
Des avions allemands larguent les premières mines magnétiques le long des côtes anglaises.
En deux jours, les mines flottantes allemandes ont détruit six bâtiments civils en mer du Nord. Le dernier en date, ce jour, le paquebot néerlandais Simon Bolivar a sombré avec à son bord 400 passagers et membres d’équipage. 86 personnes ont péri, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ainsi que le commandant du navire, le capitaine Voorspuiy. La mine se trouvait dans un couloir maritime très fréquenté et les Allemands auraient dû prévenir qu’ils avaient miné le passage, ce qu’ils n’ont pas fait.
dimanche 19 novembre
Premier vol du bombardier lourd à long rayon d’action Heinkel He 177 (mise en service en 1942).
50 000 personnes seraient arrêtées en Tchécoslovaquie ; les nazis exécutent trois opposants de plus.
lundi 20 novembre
Hitler lance une seconde directive pour l’attaque à l’ouest.
La Luftwaffe commence à parachuter des mines dans l’estuaire de la Tamise. Chargée par l’Amirauté de récupérer au plus vite une de ces nouvelles mines allemandes, le dragueur de mines HMS Mastiff est détruit par l’explosion de celle qu’il tentait de remonter à l’aide d’un filet de pêche.
mardi 21 novembre
Chamberlain déclare que les navires de commerce allemands seront saisis en représailles aux destructions causées par les mines.
Les mines magnétiques allemandes coulent le destroyer anglais HMS Gipsy et mettent hors de combat le nouveau croiseur HMS Belfast. Néanmoins, les Britanniques parvenus à déminer et à récupérer une mine qui avait été larguée dans l’estuaire de la Tamise. Celle-ci se trouve désormais entre les mains de la Royal Navy, et n’aura bientôt plus de secrets pour eux.
jeudi 23 novembre
Dans un discours secret, Hitler annonce aux généraux qu’il envahira l’Union soviétique dès qu’il aura fait la conquête des pays d’Europe occidentale. Réunis à la chancellerie, les commandants en chef de l’armée allemande ont assisté à une explosion de rage du Führer après les objections de certains, dont Brauchitsch, concernant la neutralité belge ou la puissance de l’armée française.
Les cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau ont coulé au sud-est de l’Islande le croiseur auxiliaire britannique HMS Rawalpindi. 239 marins, dont le capitaine sont morts. 26 survivants ont été récupérés par les navires allemands et 22 autres par le HMS Chitral.
En Pologne, Hans Frank ordonne à tout juif âgé de plus de 10 ans de porter, dans la zone du gouvernement général, un brassard blanc marqué de l’étoile de David.
Le général Petzel, commandant la 21e région militaire, en Pologne, dénonce les exactions commises par les SS à Turek.
Rationnement de nourriture en Allemagne pour les animaux domestiques.
vendredi 24 novembre
A Prague, la Gestapo fusille 120 étudiants tchèques arrêtés lors de manifestations patriotiques.
A Berne, l’Allemagne annonce au CIO qu’elle n’organisera pas les Jeux olympiques d’hiver de 1940.
Les nazis ont saisi tous les biens du magnat de l’acier Fritz Thyssen, qui refuse de quitter son refuge suisse de Locarno pour revenir en Allemagne. Il fut pourtant l’un des premiers soutiens d’Hitler.
dimanche 26 novembre
Match amical de football : au Stade Olympique de Berlin, les Allemands ont facilement battu les champions du monde italiens cinq buts à deux.
lundi 27 novembre
Les autorités accordent un délai d’un an aux citoyens allemands « aryens » pour divorcer de leurs conjoints juifs.
mardi 28 novembre
A Borkum (archipel Frison), des avions de la RAF attaquent des hydravions mouilleurs de mines de la Luftwaffe.
Lors d’un conseil restreint, le roi d’Angleterre signe l’ordre de saisir les exportations allemandes en haute mer.
En Pologne, Hans Frank ordonne l’installation d’un conseil juif dans toutes les zones de quarantaine, où résident des Juifs.
mercredi 29 novembre
Devant son état-major, Hitler a déclaré que l’Angleterre était la « principale puissance ennemie » et que sa défaite est une étape essentielle vers la victoire finale du Reich. Aussi a-t-il ordonné à la Kriegsmarine et à la Luftwaffe de détruire l’économie britannique par tous les moyens. Selon cette directive secrète, Londres, Liverpool et Londres, par où, d’après les calculs allemands transitent 95 % du commerce extérieur britannique, doivent être détruits. Les ports seront minés et les usines bombardées sans pitié.
L’Espagne ratifie un traité d’amitié avec l’Allemagne. Des clauses secrètes autorisent l’Allemagne à utiliser les ports espagnols et promettent une coopération des services de police et de propagande.
Le chef pronazi de l’association germano-américaine, Fritz Kuhn, est reconnu coupable d’escroquerie.
L’ancien chancelier socialiste (1919) Philip Scheidemann est mort en exil à Copenhague. Il avait 74 ans.
jeudi 30 novembre
L'URSS attaque la Finlande : les états-majors anglais et français se détournent de la guerre contre l'Allemagne pour défendre leurs alliés finlandais.
Un règlement du ministère de l’Intérieur du protectorat de Bohême interdit le nomadisme à partir du 1er janvier 1940. Les Roms sont particulièrement visés. Ceux qui refuseront doivent être envoyés dans des camps de travaux forcés.
en novembre
Formation de la Waffen-SS.
vendredi 1er décembre
Göring fait général de la Luftwaffe un certain Ernst Udet, un ancien de la Première Guerre mondiale dont il est resté proche. Cette nomination d’un incompétent, conjuguée à l’ignorance coupable de Göring lui-même, sera lourde de conséquences et marquera le début d’une longue série de problèmes techniques et de revers stratégiques.
dimanche 3 décembre
La première bombe alliée de la guerre vient d’exploser sur le sol allemand, mais c’est une erreur ! Selon la RAF, 24 Wellington volant par trois à 6 282 mètres d’altitude revenaient d’un raid en mer du Nord au cours duquel ils avaient touché un croiseur allemand, quand un des pilotes s’aperçut que l’une de ses bombes était encore dans la soute. Il la largua immédiatement, et la bombe est tombée sur l’île d’Heligoland. La DCA est entrée en action, et des Messerschmitt Bf 109 et Bf 110 allemands ont pris en chasse les Wellington. Ces derniers sont tous rentrés sains et saufs à la base. Un dragueur de mines allemand a été coulé et un chasseur abattu.
Match amical de football : au stade Grosskampfbahn de Chemnitz, l’Allemagne a battu la Slovaquie trois buts à un.
lundi 4 décembre
Le ministre italien des Affaires étrangères, Galeazzo Ciano, écrit que « le Duce vient de prendre connaissance d’un rapport sur les atrocités commises par les nazis en Pologne. Il m’a conseillé de faire parvenir aux journaux alliés les informations contenues dans ce rapport. Il est nécessaire que le monde est connaissance de ces faits ».
mercredi 6 décembre
En Pologne, les SS fusillent les malades de l’hôpital psychiatrique de Chelm.
jeudi 7 décembre
Le Grand Conseil fasciste italien confirme l’alliance des pays de l’Axe, mais réaffirme la non-belligérance de l’Italie.
vendredi 8 décembre
Les Etats-Unis protestent contre le blocus britannique de l’Allemagne, qui porte atteinte au droit des nations neutres à commercer librement.
Représentant le Führer, Rudolf Hess ouvre le canal Hitler (liaison entre l’Oder et la région industrielle du Haut-Schleswig).
samedi 9 décembre
Les Soviétiques découvrent que l’Italie fournit des fournitures militaires à la Finlande par l’Allemagne.
En France, l’arrivée au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, de deux officiers allemands capturés sur le cargo Chemnitz a failli tourner au drame. Les deux hommes, en uniforme avec la croix de fer, n’ont échappé au lynchage que grâce à l’intervention du peintre Ferdinand Springer et d’un infirmier. Ce camp accueille des ressortissants allemands qui se trouvaient en France au moment de la déclaration de guerre, et, parmi eux, beaucoup d’intellectuels qui ont fui le nazisme (Lion Feutchtwanger, Max Ernst, Hans Bellmer, Heinrich Strobel…).
dimanche 10 décembre
A Stockholm, le prix Nobel de chimie est attribué conjointement à l’Allemand Adolf Butenandt et au Suisse Leopold Ruzicka. Celui de médecine est décerné à l’Allemand Gerhard Domagk.
lundi 11 décembre
A Berlin, Adolf Hitler rencontre l’homme politique norvégien Vidkun Quisling, fondateur dans son pays de l’Union nationale, pronazie.
mardi 12 décembre
Hitler ordonne que la production de mines navales et de munitions soit presque doublée.
mercredi 13 décembre
A 6 h 14 débute la bataille navale du Rio de La Plata (entre Uruguay et Argentine) entre le cuirassé de poche Graf Spee allemand (capitaine Hans Langsdorff) d'une part, le croiseur léger Achilles néo-zélandais, le croiseur léger HMS Ajax et le croiseur lourd HMS Exeter (commodore Harwood) britanniques d'autre part. Le commandant allemand ayant sous-estimé ses ennemis (les confondant avec des contre-torpilleurs), le combat est bref : l’Exeter est mis hors de combat à 7 h 40, mais le Graf Spee, gravement endommagé est contraint d’aller chercher refuge dans la soirée dans le port neutre de Montevideo, où il est pris au piège ; les conventions internationales ne lui permettant pas d’être accueilli plus de 72 heures, ses adversaires l’attendent au large.
En baie d’Helgoland, le sous-marin anglais Salmon endommage les croiseurs allemands Leipzig et Nurnberg.
jeudi 14 décembre
Hitler donne l’ordre à l’armée de se tenir prête à envahir le Danemark et la Norvège.
vendredi 15 décembre
Des centaines d’usines produiraient un ersatz de café à partir d’orge, de figues et de baie.
samedi 16 décembre
Deux stations de radio nazies, Radio Humanité et la Voix de la paix, commencent à émettre en direction des lignes alliées. Elles diffusent des messages pro-communistes.
dimanche 17 décembre
Obligé de quitter Montevideo à 15 h 15 - devant des milliers de curieux -, le cuirassé allemand Graf Von Spee, attendu par trois navires britanniques, se saborde à 20 h 50 au large de la capitale uruguayenne. L’équipage allemand est conduit en Argentine.
Recrudescence des vols de reconnaissance allemands sur le front de l’Ouest.
lundi 18 décembre
La Royal Air Force a subi un grave revers lors de la bataille de Heligoland, la première grande bataille aérienne de la guerre. Un groupe de 22 Vickers Wellington (sous la direction du lieutenant-colonel R. Kellett) chargé d’attaquer des navires allemands et le port de Wilhelmshaven s’est fait intercepter au-dessus de l’île d’Heligoland par la Luftwaffe (34 Messerschmitt Bf 109 et 16 Bf 110) : 12 bombardiers anglais ont été détruits - dont 9 par les Bf 110 -, et 3 autres sont gravement endommagés. Les Allemands n’ont perdu que 4 chasseurs. 57 aviateurs britanniques ont été tués pour seulement 2 morts et 2 blessés côté allemand. Suite à cette défaite, l’état-major de la RAF va abandonner les raids de jour au profit d’opérations nocturnes. Du point de vue de Berlin, cette victoire est la preuve de la supériorité de l’aviation germanique et l’impossibilité pour les ennemis de l’Allemagne de frapper ses bases.
Hitler promet de l’argent à Quisling en échange de son aide pour une invasion allemande de la Norvège.
mardi 19 décembre
Lancement du navire corsaire allemand Atlantis.
Deux navires de commerce allemands sont interceptés par des unités britanniques dans l’Atlantique Nord près des côtes des Etats-Unis ; l’un des deux, le Columbus, se saborde.
mercredi 20 décembre
Les Etats-Unis interdisent l’exportation de renseignements techniques sur la production de carburant d’aviation aux pays en guerre.
Hans Langsdorff (45 ans), le commandant du Graf von Spee, se suicide dans sa chambre d’hôtel de Buenos Aires.
jeudi 21 décembre
L’accord germano-italien sur le transfert en Allemagne de citoyens italiens de langue allemande est étendu à la province de Trente.
Adolf Hitler adresse un télégramme de félicitations à Staline qui célèbre ses soixante ans.
vendredi 22 décembre
A Bucarest, la Roumanie signe une convention commerciale avec l’Allemagne.
Le gouvernement britannique déclare que 870 000 tonnes de marchandises destinées à l’Allemagne ont été saisies depuis le début de la guerre.
Sortie du film musical Wir tanzen um die Welt, de Karl Anton, avec Charlotte Thiele, Irene von Meyendorff, Carola Höhn, Carl Raddatz et Harald Paulsen.
samedi 23 décembre
Plusieurs Etats sud-américains adressent aux belligérants une énergique protestation contre l’action navale du Rio de la Plata, qu'ils considèrent comme une violation de la zone de sécurité américaine.
dimanche 24 décembre
Dans son allocution au Collège des cardinaux, le pape Pie XI lance en vain un nouvel appel à la réconciliation.
lundi 25 décembre
Sur la ligne Siegfried, Hitler est venu se joindre aux célébrations de Noël. Il aurait affirmé à l’occasion qu’il mettrait les Anglais à genoux d’ici à huit mois, grâce aux mines magnétiques (dont les Anglais viennent de percer le secret).
mercredi 27 décembre
A la suite d’une bousculade dans un bar de Cracovie où deux officiers allemands ont été tués, les autorités arrêtent cent sept Polonais et les fusillent.
jeudi 28 décembre
Fritz Thyssen, qui avait soutenu et financer Hitler avant de se réfugier en Suisse, écrit au Führer pour protester contre la cruauté du régime nazi : « Je n’ai pas sacrifié mes millions pour le bolchevisme, mais contre lui ».
vendredi 29 décembre
La police allemande lance un mandat d’arrêt contre Fritz Thyssen.
dimanche 31 décembre
Adolf Hitler s’adresse au peuple allemand à l’occasion du Nouvel An : « Nous ne parlerons de paix que lorsque nous aurons gagné cette guerre. Le monde judéo-capitaliste ne survivra pas au XXe siècle ». Selon le Führer, une Europe nouvelle se construit aujourd’hui, dominée par l’Allemagne et libérée de la « tyrannie britannique ». Souhaitant rassurer l’URSS, il a cité le pacte germano-soviétique comme un des événements les plus importants de ces dernières années. Il a cependant annoncé aux forces militaires allemandes que les plus durs combats sont à venir.
en décembre
Hitler valide le programme d’armement 1940-1942 destiné à doubler la production militaire de l'Allemagne.