mardi 9 janvier
Sarajevo a connu son incident le plus grave depuis l’entrée en vigueur des accords de Dayton : une roquette tirée depuis un faubourg serbe a frappé le centre-ville, faisant un mort et plusieurs blessés. L’Ifor a aussitôt répliqué.
samedi 13 janvier
Le président Bill Clinton est arrivé en Bosnie. Afin de montrer aux Américains la raison de la présence américaine, il a visité devant les télévisions la base militaire de Tuzla, où les GI vivent en totale autarcie. Le chef d’Etat américain s’est ensuite rendu dans la capitale croate, Zagreb.
lundi 22 janvier
D'intenses négociations se sont engagées, sans résultat, entre le Premier ministre bosniaque Haris Siladjzic, le ministre croate de la Défense Gojko Susak, les deux maires de Mostar et l'administration européenne (l'Allemand Koschniek) pour trouver une solution à Mostar.
mercredi 24 janvier
Les Américains vont fournir au Tribunal pénal international (TPI) de La Haye des « éléments importants » recueillis par leurs services de renseignements sur les crimes de guerre dont se seraient rendues coupables les forces bosno-serbes à Srebrenica.
vendredi 26 janvier
Le Viêtnam et la Bosnie ont décidé d'établir des relations diplomatiques, communiqué signé aux Nations unies.
samedi 27 janvier
Musulmans et Croates ont relâché plus de 500 de leurs prisonniers, mais pas les Serbes.
dimanche 28 janvier
Les Musulmans, les Croates et les Serbes de Bosnie ont libéré plus des deux-tiers des prisonniers de guerre qu'ils reconnaissent détenir, mais avec dix jours de retard. Un colonel serbe (se trouvant sous protection occidentale) affirme que les corps de milliers de Bosniaques sont enfouis sous des terrils miniers, dans des ravins et des lacs de montagne près d'Omasica, Vitovlje et Manjaca. Trois soldats britanniques ont été tués dans l'incendie de leur véhicule qui a sauté sur une mine près de Gornji Vakul (centre de la Bosnie).
lundi 29 janvier
A Tuzla, des centaines de réfugiés musulmans ont dévasté les locaux du Comité international de la Croix-Rouge (HCR). Ils reprochent à l'organisation de ne rien faire pour retrouver les milliers de membres de leurs familles disparus en juillet dernier.
mardi 30 janvier
Les Bosniaques ont arrêté deux officiers serbes, le général Djordje Djukic et le colonel Aleksa Krsmanovic, accusés de crimes de guerre.
mercredi 31 janvier
L'Assemblée parlementaire de la Fédération croato-musulmane de Bosnie a élu un gouvernement de 16 membres. Elle a aussi élu dix vice-ministres pour que chaque communauté soit présente dans chaque domaine. Le gouvernement suisse a pris la décision de refuser son appui logistique aux troupes de l'Ifor en Bosnie.
jeudi 1er février
Dès ce matin, les habitants de Sarajevo (Bosniaques ou serbes) peuvent désormais circuler librement : il leur faut juste présenter une carte d'identité pour franchir le « pont de la fraternité et de l'unité » qui relie les deux zones.
Lancement en Bosnie-Herzégovine de l’hebdomadaire Svijet (« le Monde »), par l’ancien rédacteur en chef d’Oslobodjenje, Zlatko Dizdarevic.
mercredi 7 février
Deux attentats à la bombe ont été commis au Kosovo contre des camps de réfugiés serbes bosniaques.
jeudi 8 février
Le général serbe de Bosnie Mladic a donné l'ordre à ses troupes de rompre tout contact avec l'Ifor.
samedi 10 février
Suite à l’arrestation de plusieurs criminels de guerre, les Serbes de Bosnie rompent tous contacts avec le gouvernement bosniaque et avec les représentants de l’Ifor.
dimanche 11 février
Le général Mladic a été désavoué par le président des Serbes de Bosnie Karadzic.
lundi 12 février
Karadzic a entamé une visite à Banja Luka où il a affirmé « qu'il n'y a pas eu d'exécutions massives ». 10 000 Serbes ont manifesté leur soutien à Karadzic dans les rues de Sokolac. Les deux officiers serbes arrêtés par les Bosniaques le 30 janvier, le général Djukic et le colonel Ksmanovic, ont été extradés vers La Haye à la demande du Tribunal pénale international (TPI) pour y être entendus ou inculpés.
mardi 13 février
Nikola Koljevic, « vice-président de la République serbe de Bosnie » a menacé l'OTAN en exigeant la libération des deux officiers déférés devant le TPI, dont l'interrogatoire a commencé.
mercredi 14 février
L'amiral Leighton Smith, commandant de la Force multinationale de l'OTAN, a répondu aux menaces lancées la veille par Nikola Koljevic : « Si Nikola Koljevic considérait qu'une attaque constitue une réponse appropriée, il ferait la plus grave erreur de sa vie »... Un officier de l'armée yougoslave accusé de crimes de guerre par le TPI, le lieutenant colonel Veselin Sljivancanin (affecté au Monténégro), vient d'être promu colonel.
samedi 17 février
Ouverture à Rome d'une réunion entre Musulmans, Croates et Serbes de Bosnie. La Force multinationale a contraint les Serbes à la laisser pénétrer dans deux de leurs bases, à 50 kilomètres au nord de Sarajevo.
dimanche 18 février
Présents à Rome au côté de l’Américain Richard Holbrooke, les présidents croates Franjo Tudjman, serbe Slobodan Milosevic et bosniaque Alija Izetbegovic se sont réengagés à respecter l'accord de paix de Dayton (1994). De nouveaux accords ont été acquis afin de lever d’importants obstacles qui entravaient la mise en œuvre de cet accord. Les parties sont également tombées d’accord sur une « libération immédiate et définitive de tous les prisonniers ». Les Musulmans et les Croates ont également décidé de résoudre leur différend concernant la ville de Mostar, divisée entre les deux communautés. Enfin, le président serbe a annoncé qu’un accord sur la suspension des sanctions imposées aux Serbes de Bosnie avait été obtenu au cours des entretiens. Sur le terrain, l'Ifor a obligé les Serbes à retirer dix chars lourds réintroduits discrètement près de l'ancienne ligne de front serbo-musulmane, au nord de la Bosnie.
lundi 19 février
Le général serbe de Bosnie Zdravko Tolimir, commandant adjoint, a refusé de participer à la réunion d'une commission mixte sur le porte-avion américain George Washington, tant que « les deux officiers serbes (incarcérés aux Pays-Bas) ne seront pas libérés
mardi 20 février
Les anciens belligérants de Bosnie ont encore fragilisé le processus de paix. Les Serbes ont en effet refusé une nouvelle fois de normaliser leurs relations avec l’Ifor, tandis que des incidents ont été provoqués par les Croates à Mostar. Le général Walker, commandant des forces terrestres de l'Ifor est allé à la rencontre du général serbe Tolimir dans son fief de Pale. Les dirigeants serbes ont ordonné l'évacuation de « leurs » quartiers de Sarajevo devant passer sous l'autorité du gouvernement bosniaque le 19 mars. L’exode des populations serbes de Sarajevo a repris et des embouteillages ont bloqué les rues des secteurs de la capitale qui doivent prochainement passer sous le contrôle des autorités bosniaques. L'Ifor a par ailleurs publié une affiche réunissant dix-sept portraits de suspects recherchés pour crimes de guerre : Radovan Karadzic et Ratko Mladic y figurent. D'autre part, retour de la libre circulation dans Mostar en même temps qu'une force de police unifiée se déployait dans le centre ville.
mercredi 21 février
L'amiral américain Smith, commandant en chef de l'Ifor, a annoncé dans la soirée que les Bosno-serbes avaient rempli leurs obligations aux termes de l'accord de Dayton et que cela ouvrait la voie à la levée des sanctions contre eux.
vendredi 23 février
La police croato-musulmane (85 hommes) et 150 soldats italiens de l'Ifor ont pris pied dans Vogosca (17 000 habitants), un district sous contrôle serbe de la banlieue de Sarajevo déserté de tous ses habitants. Reprise du dialogue entre les chefs de guerre serbe et l'Ifor. Le général serbe Tomic s'est entretenu avec son homologue britannique Michael Jackson. Le président russe Boris Eltsine, estimant que les Serbes de Bosnie ont satisfait aux obligations du traité de Dayton, a levé les sanctions contre eux.
jeudi 29 février
Débuté le 5 avril 1992, le siège de Sarajevo est enfin levé : l’encerclement de la ville par les Serbes de Bosnie s’est terminé avec la prise de contrôle par la police croato-musulmane du quartier d’Ilijas, situé au nord de la capitale bosniaque. En trois ans, huit mois et neuf jours de siège, les pertes sont de 6 137 morts chez les assiégées et 2 241 tués dans les rangs serbes.
vendredi 1er mars
A La Haye, le général Djordje Dukic est inculpé de crimes contre l'humanité par le TPI. Il est le premier officier serbe de haut rang à devoir répondre de ses méfaits devant la justice internationale.
Célébration à Sarajevo du quatrième anniversaire de l’indépendance de la Bosnie.
lundi 4 mars
Le New York Times rapporte que le gouvernement bosniaque aurait envoyé des troupes s'entraîner en Iran. Par ailleurs, le général Djukic a plaidé non coupable de crime contre l'humanité au TPI.
mardi 5 mars
L'Union européenne a décidé de prolonger jusqu'à la fin 1996 son mandat à Mostar qui devait expirer en juillet.
dimanche 10 mars
La banlieue serbe d’Ilidza, à Sarajevo, brûle sur ordre serbe.
mardi 12 mars
A Sarajevo, les autorités bosniaques ont pris le contrôle de l’ex-quartier serbe d’Ilidza, où des maisons brûlent toujours.
vendredi 15 mars
Ouverture à Ankara d’une conférence internationale (29 pays) consacrée à l’éventuel réarmement de la fédération croato-musulmane en Bosnie. Les Etats européens y sont opposés alors que les Etats-Unis y sont favorables.
jeudi 21 mars
Les troupes de l'OTAN sont intervenues dans le sud de la Bosnie contre un camp supposé abriter des combattants islamiques « étrangers ».
vendredi 22 mars
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a inculpé trois Musulmans et un Croate bosniaques pour crimes commis contre des Serbes.
samedi 23 mars
Le « groupe de contact » (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), réuni à Mostar, a lancé un appel aux ex-belligérants pour qu'ils respectent tous leurs engagements, notamment la libération des prisonniers qui devrait être achevée depuis le 19 janvier.
nuit du samedi 23 au dimanche 24 mars
Les Bosniaques ont libéré 109 prisonniers serbes détenus à la prison de Tuzla.
dimanche 24 mars
Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l'ONU, a entériné l'éclatement de la Forpronu en trois forces distinctes en Croatie, Bosnie et Macédoine.
mercredi 27 mars
Le Pentagone américain a annoncé que les forces de l'OTAN déployées en Bosnie vont s'impliquer plus largement dans la reconstruction du pays.
lundi 1er avril
Accusé de crimes de guerre lors de la guerre de Bosnie, le général croate de Bosnie Tihomir Blaskir, ancien commandant de l’état-major général du Conseil de défense croate (HVO), s’est volontairement rendu. Il est transféré le jour même devant le Tribunal pénal international à La Haye (il sera condamné en 2000 à 45 ans de prison puis acquitté en 2004).
La Bosnie-Herzégovine devient officiellement membre de la Banque mondiale.
mercredi 3 avril
La Suisse a décidé de renvoyer dans leur pays, d’ici août 1997, les 21 000 réfugiés bosniaques chassés par la guerre.
du vendredi 12 au samedi 13 avril
A Bruxelles, 55 pays et 29 organisations se sont engagés à fournir plus de 6 milliards de francs pour la reconstruction de la Bosnie (1,3 milliard pour l'Union européenne, 1 milliard pour les Etats-Unis). Cette somme s'ajoute aux 3 milliards déjà accordés en décembre. Ces 9 milliards ne constituent qu'un acompte. La Banque mondiale a en effet évalué à quelque 25 milliards de francs sur trois ans la somme nécessaire. L'aide sera équitablement répartie entre la partie serbe et la partie croato-musulmane.
dimanche 21 avril
Second match international de l’équipe de football de Bosnie-Herzégovine : à Asunción, le Paraguay a battu la Bosnie trois buts à zéro.
mercredi 24 avril
Matchs amicaux de football : à Zenica, la Bosnie-Herzégovine et l’Albanie ont fait match nul zéro à zéro.
mardi 30 avril
Inauguration du nouveau pont de Mostar qui relie la partie croate à la partie musulmane de la ville.
mardi 14 mai
L’administrateur européen de Mostar envisage de reporter les élections municipales prévues le 31 mai sous le prétexte que les musulmans ne veulent pas y participer.
mercredi 15 mai
Le président des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, a limogé son Premier ministre, Rajko Kasagic, et l’a remplacé par Gojko Klickovic. Kasagic, soutenu par l’étranger, refuse de quitter son poste.
samedi 18 mai
Radovan Karadzic passe en coulisse : il annoncé que ce serait désormais Biljana Plavsic, sa vice-présidente, qui représentera les intérêts de la « République serbe de Bosnie » dans les contacts avec la communauté internationale. Mais il reste en place et pourrait même consolider son pouvoir. Karadzic a fait entériner par le Parlement de Pale la destitution de son Premier ministre, Rajko Kasagic.
vendredi 31 mai
Drazen Erdemovic, un Croate de 24 ans, a plaidé coupable devant le TPI. Il a reconnu avoir participé à l’exécution sommaire de centaines de civils musulmans, dans la région de Srebrenica alors qu’il servait dans les forces serbes. Il a expliqué qu’il était forcé de le faire. Il est le premier des 52 inculpés pour crimes contre l’humanité à reconnaître sa responsabilité.
dimanche 2 juin
La communauté internationale, qui a multiplié les pressions sur la Serbie pour obtenir l’élimination politique de Karadzic, vient d’essuyer un nouvel échec.
mardi 4 juin
Réunion à Berlin des garants de la paix en Bosnie. Mais pas plus qu’à Genève, le week-end dernier, ils n’ont trouvé le moyen d’écarter le seul obstacle politique aux élections prévues en septembre : Radovan Karadzic.
jeudi 6 juin
Le président du TPI demande à la communauté internationale de rétablir les sanctions contre l’ex-Yougoslavie et les Serbes de Bosnie si Karadzic et Mladic ne sont pas arrêtés.
mardi 11 juin
Le gouvernement de Sarajevo a bloqué à Oslo un accord sur le désarmement de l'ex-Yougoslavie pour éviter un début de reconnaissance de la soi-disant « République serbe ». Les Occidentaux tentent de lui faire entendre raison.
mardi 25 juin
L'OSCE a fixé au 14 septembre les élections en Bosnie. Sept scrutins sont prévus : deux à l'échelle nationale pour l'élection à la présidence et de la Chambre des représentants de Bosnie Herzégovine, trois à l'échelon des deux entités (président de la Republika Srpska et Chambre des représentants de la fédération croato-musulmane) et enfin deux scrutins locaux (cantonales et municipales).
mercredi 26 juin
Le TPI de La Haye a ouvert les dossiers des leaders serbes de Bosnie Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Selon une radio indépendante (B92 à Belgrade), le général Mladic aurait été victime d'une grave attaque cérébrale, mais ses jours ne seraient plus en danger.
La Suisse a accordé un sursis de huit mois à des milliers de réfugiés bosniaques dont elle avait précédemment exigé le départ avant la fin d'août.
jeudi 27 juin
Radovan Karadzic, le dirigeant des Serbes de Bosnie, est mis en accusation par le Tribunal pénal international de La Haye.
Deux militaires français ont été tués et neuf blessés lors d'un accident de circulation sur le mont Ingman.
vendredi 28 juin
Un porte-parole de Carl Bildt a expliqué que si Karadzic ne se retire pas du pouvoir avant le 1er juillet, ils utiliseraient toutes les armes à leur disposition, y compris les sanctions contre les Serbes de Bosnie, contre Belgrade ou contre les deux. Ces menaces n'ont pas empêché Karadzic, devant la convention de son parti, de se livrer à une diatribe anti-occidentale et de promettre à ses 354 délégués « la liberté dans un Etat libre ». Le Parti démocratique serbe a reconduit Karadzic à sa tête. La mise en accusation de Karadzic et de Mladic par le TPI éclabousse le président de Serbie Slobodan Milosevic qui est, selon le professeur français Paul Garde, « incontestablement le principal responsable » de la guerre en Bosnie.
dimanche 30 juin
Elections municipales à Mostar. L'Union européenne parle « d'un climat de normalité », le Premier ministre bosniaque, lui, dénonce de nombreuses « irrégularités » sur les listes électorales. Rapport de force inchangé : les listes conduites par les maires musulman Safet Orucevic (SDA, Parti d'action démocratique du président Izetbegovic) et croate Mijo Brejkovic (HDZ, Communauté démocratique croate, filiale du parti au pouvoir à Zagreb) sortent largement en tête. La troisième liste, qui se voulait indépendante arrive loin derrière.
Carl Bildt a annoncé dans un communiqué que Karadzic était dument « remplacé » dans ses fonctions par la vice-présidente Biljana Plavsic. Il en avait été informé par une lettre de Karadzic en personne lui annonçant le transfert de pouvoir. Pourtant Plavsic a déclaré que « Radovan Karadzic reste président de la Republika Srpska » et qu'il n'y aura pas de changement sans élections libres. Selon elle, le président des Serbes de Bosnie a juste transféré provisoirement ses fonctions.
lundi 1er juillet
Le parti démocratique serbe a demandé à son chef, Karadzic, de se présenter à l'élection présidentielle de septembre en Bosnie.
mardi 2 juillet
Le transfert de pouvoir de Karadzic à Plavsic « est effectif » selon Carl Bildt qui a rencontré Mme Plavsic. Cette dernière a toutefois refusé de livrer son président au TPI. Pourtant Karadzic semble bien resté en place.
mercredi 3 juillet
Le général Mladic était personnellement présent sur plusieurs lieux d'exécutions massives près de Srebrenica en juillet 1995. C'est ce qu'a affirmé devant le TPI un enquêteur français, qui a interrogé des témoins directs sur place. William Perry, le Secrétaire américain à la Défense, était à Sarajevo pour presser Croates et Musulmans, qui se querellent depuis des semaines, de créer une armée commune. Quand cela sera fait, les Etats-Unis débloqueront une aide de 500 millions de francs pour l'entraînement et l'équipement de cette armée. Par ailleurs, des observateurs ont constaté que des blindés serbes ont quitté leur cantonnement en violation de l'accord à Dayton.
jeudi 4 juillet
Les Serbes ont menacé d'abattre des hélicoptères de l'Ifor qui observaient les mouvements de blindés serbes. L'Ifor a alors mobilisé une force aérienne d'une vingtaine d'avions et d'hélicoptères d'attaque au-dessus de Han Pijesak.
Radovan Karadzic a décliné l'invitation pressante du SDS de se porter candidat à la présidence collégiale de la Bosnie lors des élections générales prévues le 14 septembre. Le SDS présentera donc Biljana Plavsic, la vice-présidente, aussi extrémiste que Karadzic mais plus présentable.
vendredi 5 juillet
250 soldats américains envoyés à Han Pijesak pour obtenir le retour des blindés serbes dans leur cantonnement se sont heurtés à des manifestations très nettes d'hostilité : des centaines de civils leur ont barré la route avec leurs véhicules, pour les empêcher d'accéder au QG de l'armée serbe de Bosnie. Les soldats américains ont pu repartir. Les blindés litigieux ont quitté eux aussi la ville pour regagner leur cantonnement.
dimanche 7 juillet
Une équipe d'experts des Nations unies a entrepris la première exhumation d'un charnier près de Srebrenica.
lundi 8 juillet
La presse révèle que les massacres de Srebrenica, en juillet 1995, ont été photographiés par des satellites espions américains. Mais personne n'a réagi.
mardi 9 juillet
L'amiral Leighton Smith, commandant l'Ifor en Bosnie, estime que Karadzic et Mladic tiennent toujours « à 100 % » les rênes du pouvoir chez les Serbes de Bosnie.
mercredi 10 juillet
Les autorités serbes de Bosnie multiplient les obstacles à la poursuite des travaux engagées par les experts finlandais en médecine légale à Srebrenica. Ceux-ci ont donc décidé d'abandonner la recherche des dépouilles de musulmans exécutés en juillet 1995.
jeudi 11 juillet
Le Tribunal pénal international de La Haye a lancé un mandat d'arrêt contre les leaders des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic. A Tuzla, 7 000 femmes de Srebrenica se sont réunis pour évoquer le martyr de leur ville, il y a exactement un an.
vendredi 12 juillet
Les Serbes de Bosnie menacent de rompre la paix si les poursuites contre Karadzic et Mladic continuent à La Haye.
dimanche 14 juillet
Les victimes du charnier de Cerska (est de la Bosnie) ont été exécutées d'une balle dans la tête. C'est ce que viennent de révéler les enquêteurs du TPI qui ont entrepris, depuis huit jours, des fouilles près de ce village proche de Srebrenica.
lundi 15 juillet
La Yougoslavie (Serbie-Monténégro) enverra des observateurs aux élections en Bosnie, le 14 septembre. L'OSCE a décidé de retarder de quelques jours le début de la campagne électorale en Bosnie, dans l'espoir que Radovan Karadzic démissionnera de la présidence du Parti démocrate serbe.
mardi 16 juillet
Craignant que les forces occidentales en Bosnie ne viennent arrêter leurs chefs Karadzic et Mladic, les Serbes de Bosnie menacent de prendre en otages les membres de la force de police internationale (1 700 policiers), très vulnérables. Ils ont ainsi été menacés à Pale et Doboj.
mercredi 17 juillet
Karadzic a été refoulé à plusieurs reprises ces temps-ci, aux frontières du Monténégro. Né aux environs de Niksic, dans cette république, il a tenté en vain, plusieurs fois depuis six semaines, de rendre visite à sa mère, mais les autorités l'ont officiellement interdit de séjour pour n'avoir pas à l'arrêter comme criminel de guerre. Par ailleurs, selon un responsable des Nations Unies, des Musulmans de Bosnie Orientale (sous contrôle serbe) ont fortifié leur village, comme s'ils se préparaient à un affrontement armé.
jeudi 18 juillet
Une cinquantaine d'artilleurs bosniaques sont arrivés à Abou Dhabi. Ils vont s'y entraîner au maniement des armes offertes par les Emirats arabes unis. D'autres contingents doivent suivre.
vendredi 19 juillet
Après dix heures d'entretiens nocturnes avec le président de Serbie Slobodan Milosevic, le négociateur américain Richard Holbrooke a annoncé, dans la matinée, que Radovan Karadzic se retirait de la vie politique de Republika Srpska (il est exclu des élections du 14 septembre).
samedi 20 juillet
Un appareil américain de l'Ifor a largué une bombe « par erreur » au cours d'un exercice d'entraînement. L'engin de 250 kilos a explosé en bordure d'une base de l'Ifor, près de Brcko, sous contrôle serbe, heureusement sans faire de victime.
lundi 22 juillet
Les enquêteurs de l'ONU ont mis au jour les premiers cadavres d'un nouveau charnier situé à Nova Kasaba, non loin de Srebrenica. Selon les Américains, il pourrait contenir les corps de 1 500 à 2 700 hommes tués par les Serbes après la prise de l'enclave musulmane, en juillet 1995.
mardi 23 juillet
Les élus croates de Mostar (16 sièges sur 37) ont empêché l'élection d'un maire unique en boycottant la première session du conseil municipal issu du scrutin du 30 juin. Ils manifestent ainsi leur hostilité à une assemblée qu'ils considèrent comme « illégale » à cause de nombreuses irrégularités lors du vote. Les partis croates ont donc engagé une procédure d'annulation des élections devant la Cour constitutionnelle de la Fédération croato-musulmane.
vendredi 2 août
Les Croates de Mostar ont affirmé qu'ils ne céderont pas aux pressions de l'Union européenne et ne coopéreront pas avec les Musulmans au sein du conseil municipal unifié de la ville, où ils sont minoritaires. L'union européenne a donné aux Croates jusqu'au 10 août à minuit pour accepter de coopérer. A défaut, elle menace de se retirer et d'abandonner ses projets. Comme pour symboliser la volonté de séparation des Serbes, un pont récemment construit sur la rivière Usora qui, près de Doboj, trace la limite entre la Fédération croato-musulmane et le Republika Srpska, a été dynamité dans la soirée.
samedi 3 août
A minuit, les Croates de Mostar n'ont pas cédé malgré l'ultimatum européen : ils n'acceptent pas le verdict des élections municipales du 30 juin, qu'ils ont perdues.
dimanche 4 août
Les séparatistes croates de Bosnie ont reconduit à la tête de leur parti, le HDZ, un « ultra », Bozo Rajic, adversaire acharné de la dissolution, prévue le 8 août, de « l'Herceg-Bosna » (la « République indépendante » des croates de Bosnie, autoproclamée en août 1993). Par ailleurs, la force multinationale, qui avait pris en charge deux suspects, a été bloquée à deux reprises par 200 à 300 civils serbes qui ont protégé la fuite de leur véhicule.
lundi 5 août
Les Européens n'ont toujours réagi à ce qui se passe à Mostar où une forte explosion a été entendue dans la soirée.
L'Ifor a découvert à Markovici (à 40 kilomètres au nord-est de Sarajevo) un dépôt d'armes serbe abritant 2 000 tonnes de mines, de roquettes et de munitions que les Serbes avaient « omis » de déclarer. 4 000 villageois serbes s'opposent, dans la soirée, à la restitution de ces armes.
mardi 6 août
Il aura fallu toute l'influence du président américain Clinton sur le président croate Tudjman pour que les Croates de Mostar acceptent un compromis sur la gestion de la ville de Mostar. Au dernier moment, les Musulmans ont accepté la proposition croate de former une cour constitutionnelle qui se prononcera sur la validité des élections du 30 juin.
mercredi 7 août
La Banque mondiale a octroyé au gouvernement bosniaque un crédit de près de 350 millions de francs, pour faciliter la reconstruction du pays.
jeudi 8 août
Echec à Sarajevo de la réunion de responsables de la Fédération croato-musulmane sur la dissolution de l'Herceg-Bosnie, l'entité autoproclamée par les Croates de Bosnie.
vendredi 9 août
L’OSCE qui organise les élections générales du 14 septembre en Bosnie, a dénoncé des « fraudes de la part de toutes les parties » dans l'inscription des électeurs (réfugiés, électeurs déplacés,...).
L’Ifor a décidé de détruire les 300 tonnes d'armes découvertes le 5 août à Markovici.
mardi 13 août
Le général britannique Michael Walker, commandant les troupes terrestres de l'Ifor, a pu inspecter lui-même le camp militaire de Han Pijesak (nord-est de la Bosnie), qui appartient aux Serbes de Bosnie. Ces derniers avaient refusé depuis le 10 août de laisser inspecter la base, où un bunker sert de refuge au général Mladic qui n'est pas apparu durant l'inspection.
mercredi 14 août
Les présidents serbe, croate et bosniaque se sont engagés à Genève à soutenir pleinement le travail de la communauté internationale dans la conduite des élections en Bosnie.
Le conseil municipal de Mostar a désigné un maire unique, le croate Ivica Prskalo qui s'est immédiatement engagé à faire de Mostar « une ville européenne ».
jeudi 15 août
Le secrétaire d'Etat américain Warren Christopher, en visite à Sarajevo, le président Izetbegovic, et le commandant adjoint de l'OTAN, le général français Jean Heinrich, ont présidé la cérémonie de reprise des vols civils sur l'aéroport de la capitale Bosniaque. Le premier vol, en provenance de Zagreb, s'est alors posé devant la communauté internationale réunie.
Créée en mai 1994, la compagnie aérienne bosniaque Air Bosna inaugure son premier service commercial entre Istanbul et Sarajevo.
dimanche 18 août
Quelque 1 500 soldats français et italiens de l'Ifor ont mis en place le dispositif nécessaire pour détruire les 300 tonnes d'armes que les Serbes avaient dissimulées.
lundi 19 août
La destruction des 300 tonnes d'armes a commencé.
mardi 27 août
L’OSCE, qui avait fixé au 14 septembre les élections municipales, les a ajournées en raison du caractère injurieux des affiches électorales serbes. Les dirigeants de la Republika Srpska ont annoncé qu’ils maintenaient au 14 septembre la date de leurs élections.
mercredi 28 août
Les dirigeants de la Republika Srpska de Bosnie ont laissé entendre qu’ils pourraient renoncer à organiser le 14 septembre ses propres élections municipales.
jeudi 29 août
Les Etats-Unis ont envoyé leur première livraison officielle d’armes à la fédération croato-musulmane de Bosnie. Essentiellement des fusils, des munitions de petit calibre et du matériel radio. Dans les derniers mois de la guerre, l’US Air Force ravitaillait régulièrement les Bosniaques en armes et en munitions, via l’aéroport de Tuzla.
La police internationale de l’ONU a dû quitter son bureau de Zvornik, dans la soirée, car il était assiégé par 600 Serbes armés protestant contre l’arrestation de 65 des leurs. Les Serbes appréhendés avaient attaqué des Musulmans revenus dans le village dont ils avaient été chassés pendant la guerre.
vendredi 30 août
L’ONU a rouvert son poste de police de Zvornik.
fin août
Selim Beslagic, maire de Tuzla, a reçu le Prix de la paix Sean Mac Bride 1996 pour son combat contre l'épuration ethnique et l'intolérance.
dimanche 1er septembre
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade Metropolitain de Kalamata, la Grèce a battu la Bosnie-Herzégovine trois buts (Ouzounidis, Apostolakis, Nikolaidis) à zéro, devant 4 020 spectateurs. C’était la première rencontre entre ces deux sélections.
mardi 3 septembre
29 partis politiques sont en lice pour les élections du 14 septembre en Bosnie : 12 pour la Republika Srpska, l'entité serbe, et 17 pour la Fédération croato-musulmane.
mercredi 4 septembre
A Banja Luka, des policiers et des civils serbes ont attaqué une patrouille britannique de l'Ifor qui venait de confisquer des armes lourdes dans un poste de police.
Le jugement par contumace de Fikret Abdic, candidat à la présidence bosniaque, a commencé à huis-clos au tribunal de Bihac. Ce leader musulman, qui a fait alliance avec les Serbes de Croatie et de Bosnie pendant la guerre, est poursuivi pour crimes de guerre et risque la peine de mort. Il est réfugié en Croatie. Ses partisans dénoncent le caractère « purement politique » de ce procès.
jeudi 5 septembre
L'OTAN a averti les Serbes que l'Ifor n'hésiterait pas désormais à tirer s'ils essayaient de s'opposer aux saisies d'armes opérées par ses patrouilles.
mercredi 11 septembre
Les Serbes de Bosnie ont inculpé de « crimes de guerre » le président musulman Alija Izetbegovic.
jeudi 12 septembre
A 48 heures des élections bosniaques, le parti musulman du président Izetbegovic (le SDA) a réuni 60 000 personnes à Sarajevo.
samedi 14 septembre
Elections générales en Bosnie. De 60 à 70 % de participation. Pas d'incidents majeurs (huit bureaux ont du être fermés à Sarajevo : des électeurs mécontents de ne pas trouver leur nom sur les listes avaient entrepris de régler le litige à coups de pierre ; à Faletici, près de Sarajevo, plusieurs coups de feu ont été tirés contre un bureau de vote par des Serbes, pas de blessé ; les Serbes ont également bloqué un pont sur la Sava, entre Croatie et Bosnie dans la région de Brcko, pour empêcher le passage des réfugiés venant voter de Croatie ; dans la région de Mostar, plusieurs bus transportant des électeurs musulmans inscrits en zone croate ont été lapidés). De nombreux réfugiés musulmans ont eu peur de se rendre en territoire serbe pour voter : à peine 20 000 sur quelque 150 000 ont fait la démarche. Les résultats de ce vote ne sera connu que le 18 septembre.
dimanche 15 septembre
Les Serbes de Pale ont manifesté à leur tour leur mécontentement en suspendant le dépouillement des votes venus de l'étranger où 640 000 réfugiés étaient inscrits pour un scrutin anticipé. Ils se sont plaints de l'absence de la « documentation réglementaire » dans les sacs contenant les bulletins de vote, rendant impossible la vérification des bulletins. L'OSCE a pu les convaincre de reprendre les opérations dans la soirée.
lundi 16 septembre
Un groupe d'observateurs étrangers indépendants présidé par l'ancien sénateur américain George Mitchell considèrent que « ces élections n'ont été ni libres, ni équitables, ni démocratiques ». Un communiqué relève notamment de « sérieuses erreurs techniques dans l'inscription des électeurs » qui ont écarté des bureaux de vote « jusqu'à 200 000 réfugiés à l'étranger et un nombre considérable » de déplacés à l'intérieur du pays, en majorité musulmans.
mercredi 18 septembre
La communication des résultats des élections générales de Bosnie a confirmé la victoire des nationalistes dans chacune des trois zones, serbe, croate et musulmane. Alija Izetbegovic reste représentant suprême de l’Etat. Son avance en voix lui donne prédominance, au sein de l'exécutif à trois têtes, sur ses deux coprésidents, le Serbe ultranationaliste, Momcilo Krajisnik et le Croate Kresimir Zubak. Score élevé de l'opposition coté serbe : 20 % réalisés par Mladen Ivanic, soutenu par Belgrade. Pour n'avoir pas su se démarquer vraiment d'Izetbegovic, l'ancien Premier ministre Haris Siladzic est, avec 15 % des suffrages, le grand perdant du camp musulman.
jeudi 19 septembre
La « troïka » des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE estime que les élections en Bosnie ont été « conduites d'une manière techniquement correcte ». Néanmoins, son communiqué remarque que les conditions d'élections « libres, justes et démocratiques » voulues par l'accord de Dayton « n'ont pas été satisfaites ».
vendredi 20 septembre
L'OSCE prend « très au sérieux » les taux de participation aux élections bosniaques avancés par un organisme de surveillance indépendant (l'ICG). Ils seraient de... 103,1 % chez les Musulmans et de 98,5 % chez les Serbes, traduisant à l'évidence le bourrage des urnes. Seul le taux de participation ces Croates semble plausible : 79,3 %.
Le gouvernement français vient d'annoncer que le président Serbe Milosevic et son homologue Bosniaque Izetbegovic se rencontreront à Paris le 3 octobre. Sarajevo a exprimé l'espoir de voir s'établir à cette occasion des relations diplomatiques avec Belgrade.
samedi 21 septembre
L'OSCE a admis de graves erreurs dans le dépouillement des élections en Bosnie.
dimanche 22 septembre
L'OSCE a assuré qu'Alija Izetbegovic est le vainqueur des élections de Bosnie, avec cette fois un écart de voix avec Krajisnik de 40 894 (au lieu de 23 000) : 731 024 pour Izetbegovic, 690 130 pour Krajisnik et 329 891 pour Zubak.
lundi 23 septembre
L'un des conseillers du président Bosniaque Alija Izetbegovic (en visite le lendemain à New York au siège de l'ONU) a annoncé que ce dernier rencontrerait le président Clinton. La Maison-Blanche a démenti cette information.
mardi 24 septembre
Ed Van Thijin, chef des 900 observateurs de l'OSCE, souhaite le report des élections municipales de Bosnie (22-24 novembre) afin de « réévaluer » le nombre des électeurs inscrits et restaurer un climat de confiance « minimum » pour que chacun puisse aller voter en toute sécurité. Le ministre des « Affaires étrangères » de l'entité serbe de Bosnie a fait savoir, dans la soirée, que la « Republika Srpska » déclarerait « non valides » les résultats des élections du 14 septembre si l'OSCE ne corrigeait pas les erreurs relatives aux bulletins parvenus de l'étranger.
lundi 30 septembre
La présidence collégiale bosniaque, issue des élections du 14 septembre, s'est réunie, pour la première fois, dans l'hôtel Saraj (à la sortie de Sarajevo, sur la route menant à Pale) et a fixé au 5 octobre la cérémonie inaugurale pour les nouvelles institutions communes. 400 soldats italiens assuraient la sécurité du lieu.
nuit du lundi 30 septembre au mardi 1er octobre
Sœur Ane Jurjevic (44 ans) a été poignardée à mort dans la localité musulmane de Kahanj, à une trentaine de kilomètres de Sarajevo.
mardi 1er octobre
L'Allemagne s'est donné le droit de rapatrier de gré ou de force les quelque 320 000 Bosniaques réfugiés chez elle. Une décision critiquée par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU.
jeudi 3 octobre
La Bosnie et la Yougoslavie ont décidé de normaliser totalement leurs relations diplomatiques : des ambassades seront établies dans les deux capitales. Les deux prévoient la liberté totale de circulation sans visa.
Les autorités bosniaques se refusent à fournir la moindre explication sur l'arrestation d'un groupe de 24 Irakiens et 4 Jordaniens « entrés illégalement » en Bosnie. Les Bosniaques affirment que ce groupe a débarqué le 29 septembre d'un avion jordanien de l'Ifor. Or, outre que les étrangers n'ont généralement pas besoin de visa pour entrer en Bosnie, l'avion de l'Ifor qui s'est posé ce jour-là à Sarajevo, ne transportait que 30 soldats jordaniens de l'Ifor qui rentraient de vacances.
vendredi 4 octobre
Robert Frowick, chef de la mission en Bosnie de l'OSCE a annoncé que les élections municipales se dérouleraient dans cette république entre le 22 et le 24 novembre.
samedi 5 octobre
Cérémonie solennelle, au théâtre de Sarajevo, marquant l'inauguration des nouvelles institutions bosniaques. L'évènement historique a tourné à la farce : l'entité serbe ayant boudé cet évènement. La chaise de son représentant, Momcilo Krajisnik, est restée vide (Il a invoqué, malgré l'énorme déploiement de sécurité, les risques qu'il courait pour justifier son absence).
mardi 8 octobre
Eliminatoires de la Coupe du monde de football : au stade Renato Dall’Ara de Bologne, en Italie, la Croatie a battu la Bosnie-Herzégovine quatre buts (Bilić, Vlaović et Bokšić) à un (Salihamidžić), devant 1 500 spectateurs (c’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient).
mercredi 9 octobre
Les soldats américains présents en Bosnie sous la bannière de l’OTAN ont officiellement entamé leur retrait à Tuzla. Ce retrait, baptisé « redéploiement » s'opère sous la protection de 5 000 GI venus d'Allemagne. Il sera totalement achevé en mars.
samedi 12 octobre
Momcilo Krajisnik, l'élu serbe de la présidence collégiale bosniaque s'est rendu à Sarajevo mais a refusé de rencontrer ses deux collègues musulman et croate. Il a surtout refusé de signer la déclaration solennelle engageant les Serbes de Bosnie à défendre la constitution de Bosnie-Herzégovine.
lundi 14 octobre
Le premier autobus circulant entre Belgrade et Sarajevo depuis quatre ans et demi a quitté la capitale serbe dans la matinée pour la capitale bosniaque, où il est arrivé neuf heures plus tard. Ce voyage inaugural, pour une quarantaine d'invités, passait par Bijeljina (en Republika Srpska) et Tuzla (en Fédération croato-musulmane).
mercredi 16 octobre
Le Parlement de la Republika Srpska tiendra sa session constitutive le 19 octobre à Banja Luka et non à Pale. Une vieille rivalité oppose Pale, le fief des « durs » de la direction serbe, à Banja Luka où siègent les principaux partis d'opposition. Le nouveau parlement décidera justement du transfert des institutions du pouvoir à Banja Luka ou de leur maintien à Pale.
Ouverture de la ligne régulière de bus reliant Belgrade à Sarajevo.
jeudi 17 octobre
Les autorités serbes de Banja Luka ont commencé à raser au bulldozer les édifices islamiques entourant les ruines de la mosquée Ferhadija, datant du XVIe siècle et détruite à l'explosif il y a trois ans. Carl Bildt, le haut représentant civil, a dénoncé « ce nouvel acte barbare odieux, outrageant et de très mauvais augure ».
samedi 19 octobre
Le Parlement multiethnique de la Republika Srpska (RS) a élu des « durs » à ses principaux postes : Gojko Klickovic, ancien Premier ministre de Karadzic, comme chef du gouvernement de la RS et Dragan Kalinic, un autre fidèle de Karadzic, à la présidence du Parlement. Cette assemblée comprend 83 députés : 45 SDS, 18 non-serbes (17 Musulmans et 1 Croate), 10 SMP (Alliance pour la paix et le progrès, opposition) et encore 10 élus serbes alliés au SDS.
mardi 22 octobre
Les élections municipales en Bosnie prévues pour les 22 et 23 novembre, sont reportées au printemps prochain. L'OSCE, chargé de superviser le scrutin, estime ne pouvoir bénéficier à la date prévue du soutien et de la coopération de toutes les parties. Mais elle n'est pas sûre non plus que toutes les parties accepteront de prolonger son mandat jusqu'au printemps.
vendredi 25 octobre
Opposés au retour des Musulmans dans les régions passées sous leur contrôle, les Serbes de Bosnie multiplient les attaques contre leurs biens depuis plusieurs semaines. Ainsi dans la matinée, une cinquantaine de maisons appartenant à des Musulmans ont ainsi été détruites à l'explosif dans la région de Prijedor. En représailles, une trentaine de maisons appartenant à des Serbes ont été incendiées dans des villages que contrôlent les autorités bosniaques.
mercredi 30 octobre
Les Etats-Unis ont une nouvelle fois invité l'Europe à participer à l'entraînement et à l'armement de la Fédération croato-musulmane pour équilibrer les forces en présence en Bosnie, si elle désire vraiment éviter une reprise de la guerre.
vendredi 1er novembre
Des moines orthodoxes serbes du Mont Athos (en Grèce) affirment avoir « tout préparé » pour accueillir Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Le gouvernement grec déclare, lui, « ne rien savoir de cette affaire ».
samedi 2 novembre
Des milliers d'habitants de Sarajevo ont rendu hommage au célèbre « Caco », leader d'une milice de volontaires défendant la capitale bosniaque au début du siège. Il y a trois ans, les autorités bosniaques avaient arrêté ce chef de bande. Le corps de « Caco », mort mystérieusement lors de son transfert en prison, était jusqu'ici resté introuvable.
lundi 4 novembre
Le président bosniaque Izetbegovic a fini par céder aux pressions américaines : il a limogé son vice-ministre de la Défense, Hassan Cengic. Washington, qui accuse Cengic d'être lié à l'Iran, exigeait ce limogeage pour livrer les 100 millions de dollars d'équipements militaires destinés à la Fédération croato-musulmane qui attendent depuis plusieurs jours au large du port de Ploce. Le président bosniaque dénonce le « diktat américain » et promet un autre poste à son vice-ministre.
mercredi 6 novembre
Le représentant serbe de la présidence collégiale bosniaque, Krajisnik, n'est pas content de certains ambassadeurs de son pays qui « se comportent comme des représentants du seul peuple musulman ». Il préconise de « bâtir la confiance » en choisissant des ambassadeurs « qui représenteront la Bosnie-Herzégovine toute entière », ou bien, « nous aurons un tiers d'ambassadeurs qui représenteront les Serbes et autant qui représenteront les Croates et nous les verrons confronter leurs positions ».
L’équipe de football de Bosnie-Herzégovine a remporté la première victoire de sa jeune histoire : en match amical, les footballeurs bosniens ont battu les Italiens deux buts à un à Sarajevo. C’était la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
vendredi 8 novembre
Les trois membres de la présidence collégiale bosniaque se sont réunis une nouvelle fois à Sarajevo pour tenter de donner forme au gouvernement central du pays. Mais ils n'arrivent pas à s'entendre sur les ministères autres que ceux des Affaires étrangères et du commerce extérieur.
samedi 9 novembre
Sous la pression de la communauté internationale, la présidente de l'entité serbe de Bosnie, Biljana Plavsic, a limogé le général Mladic et 80 autres officiers. La présidente de la Republika Srpska remercie le général pour tout ce qu'il a fait pour les Serbes de Bosnie durant les trois ans et demi de guerre, mais annonce qu'il doit quitter son poste et qu'il sera remplacé par le général Pero Colic, jugé plus souple (il est proche du gouvernement et du parti, le SDS, de Mme Plavsic). Mladic est jugé trop inféodé à Belgrade et Plavsic ne pardonne pas au président serbe Milosevic d'avoir soutenu l'opposition serbe en Bosnie durant la campagne électorale.
dimanche 10 novembre
Le général Mladic, « retranché » dans son quartier général de Han Pisejak (est de la Bosnie), refuse sa destitution et prétend commander « totalement » l'armée des Serbes de Bosnie.
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : austade za Bežigradom de Ljubljana, la Slovénie a été battue par la Bosnie-Herzégovine deux buts (Bolić et Kodro) à un (Zahovič sur pénalty), devant 3 200 spectateurs. C’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient.
lundi 11 novembre
Le général Mladic a reçu le soutien d'une centaine d'officiers de la région de Banja Luka : dans un télégramme, ils l'assurent de leur « entière loyauté » et de leur désir de continuer à commander la « VRS » (l'armée serbe de Bosnie) sous ses ordres.
mardi 12 novembre
Le fossé s'est encore creuse entre le pouvoir civil et les militaires serbes de Bosnie. Une centaine de militaires fidèles à Mladic ont accusé l'ex-président Karadzic d'avoir dirigé le « coup » parce qu'il a une « peur bleue d'une armée qui a montré son efficacité durant la guerre et qui coopère avec l'ONU pour le rétablissement de la Paix ». Devant la mauvaise tournure prise par cette affaire, Belgrade a dépêché un émissaire à Pale pour essayer de calmer le jeu.
Une personne a été tuée et plusieurs autres ont été blessées par des policiers serbes bosniaques à Gagevi, un petit village du nord-est du pays. Les policiers voulaient déloger plusieurs centaines de réfugiés musulmans qui ont repris possession de leur village. Appelés au secours, des soldats de l'Ifor sont intervenus et ont désarmé les policiers serbes.
jeudi 14 novembre
Réunis à Paris, les trois membres de la présidence collégiale bosniaque ont approuvé les termes du « contrat moral » (en 13 points) imposé à leur pays par la communauté internationale en échange de son aide.
vendredi 15 novembre
Les Serbes de Bosnie ont transmis l'acte d'accusation de « crimes de guerre » portée contre le président musulman Izetbegovic (depuis le 11 septembre) à la force multinationale. Le procès s'ouvrira le 24 décembre, à Banja Luka.
jeudi 21 novembre
Le cargo américain Condor, transportant un chargement d'armes d'une valeur de 500 millions de francs pour la Fédération croato-musulmane de Bosnie, est arrivé dans le port croate de Ploce.
vendredi 22 novembre
Les trois membres de la présidence collégiale bosniaque se sont une nouvelle fois séparés dans un faubourg de Sarajevo sans s'être mis d'accord sur un gouvernement. Ils ont jusqu'au 4 décembre (réunion à Londres de la conférence internationale sur la Bosnie) pour trouver une solution.
mercredi 27 novembre
Dans la soirée, le Parlement de la Republika Srpska a entériné, par 55 voix pour et 7 abstentions, la destitution du général Mladic et de son état-major, le 9 novembre par la présidente Plavsic.
jeudi 28 novembre
Lâché par les députés serbes de Bosnie, le général Mladic a fini par donner sa démission dans la matinée. C'est le général Pero Colic qui a officiellement pris sa succession à la tête de l'état-major de l'armée des serbes de Bosnie. Mladic n'a pas assisté à la cérémonie officielle de passation de pouvoirs. En revanche, le général Manojlo Milovanovic, qu'il avait voulu désigner pour lui succéder, était présent pour signer l'ordre de transfert des fonctions.
vendredi 29 novembre
Drazen Erdemovic a été condamné à 10 ans de prison par le TPI pour sa participation à un peloton d'exécution à Srebrenica. Ce Croate de Bosnie a décidé de faire appel.
samedi 30 novembre
La présidence collégiale bosniaque est parvenue à se mettre d'accord sur la composition du futur gouvernement central bosniaque. Le Conseil des ministres comprendra six membres (deux de chaque communauté) et sera dirigé alternativement, une semaine sur deux, par un Serbe et par un Musulman. Le vice-président sera croate, tout comme le ministre des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires civiles et de la Communication sera serbe et le ministre des Relations commerciales et des Affaires économiques sera musulman.
mercredi 4 décembre
Une nouvelle conférence internationale sur la Bosnie s'est ouverte à Londres pour décider « d'actions concrètes » pour consolider la paix dans le pays en échange d'un engagement formel des autorités bosniaques à la respecter.
jeudi 5 décembre
La conférence de Londres sur la Bosnie a approuvé un plan en 17 points pour consolider la paix, insistant sur le respect des droits de l'homme et la recherche des criminels de guerre, mais aussi sur le retour des réfugiés et des personnes déplacées, sur la tenue d'élections municipales d'ici l'été, sur la mission de la police internationale de l'ONU qui est désormais chargée d'enquêter sur les « mauvais comportements » des polices locales...
vendredi 6 décembre
Croates et Serbes de Bosnie poursuivent « l'épuration ethnique » des zones passées sous leur contrôle. Ces jours-ci, les policiers de l'ONU en poste à Mostar ont acquis la preuve de l'implication du HVO (l'armée des serbes de Bosnie) dans des opérations d'expulsion, mais la force multinationale refuse de s'y intéresser.
dimanche 8 décembre
Tihomir Blaskic, un général croate inculpé de crimes de guerre par le Tribunal pénal internationale qui doit bientôt le juger, a été décoré par Franjo Tudjman. En fait, le président croate a remis la décoration à l'épouse de l'ancien commandant en chef des forces croates de Bosnie (le HVO), car le général est détenu à La Haye.
lundi 9 décembre
Le Conseil de l'OTAN a approuvé le plan d'opération de la Force de stabilisation (Sfor) qui remplacera l'Ifor en Bosnie le 20 décembre. La Sfor comptera 31 000 hommes. Quant à l'arbitrage international sur la ville de Brcko, il a été reporté au 15 février 1997.
mercredi 11 décembre
Radovan Karadzic, l’homme le plus recherché de Bosnie, circule à sa guise au cœur du dispositif de la force multinationale de paix et personne ne fait rien pour l'en empêcher. C'est ce que révèle des soldats de l'Ifor et des policiers de l'ONU, qui l'ont reconnu alors qu'il se déplaçait dans une jeep escortée par deux véhicules de police de la Republika Srpska et cinq hommes de ses « forces spéciales » armés. Un officier commente : « Personne ne veut prendre le risque de lancer une opération pour arrêter les criminels de guerre dans ce pays ».
dimanche 15 décembre
Alors qu'il déploie déjà 1 200 hommes en Bosnie, le Canada a menacé de les retirer si les Bosniaques ne coopèrent pas avec l'OTAN pour l'organisation d'élection, la réinstallation des réfugiés et la mise en place d'un système judiciaire.
mercredi 18 décembre
Les Etats-Unis et leurs alliés « atlantiques » sont tombés d'accord sur la nécessité de créer en Bosnie une « police internationale spéciale ». Elle ne relèverait pas de l’OTAN et aurait pour objectif de pourchasser et d'arrêter les criminels de guerre, afin de les livrer au TPI de La Haye.
Match amical de football : à Manaus, le Brésil a battu la Bosnie-Herzégovine un but à zéro. C’est la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
vendredi 20 ou samedi 21 décembre
La Sfor, nouvel outil de la communauté internationale en Bosnie, a pris le relais de l'Ifor. La Force de stabilisation a pour mission de consolider le fragile succès de l'Ifor et de conduire le pays vers la paix.
lundi 30 décembre
Les deux co-Premiers ministres bosniaques ont signé un protocole d'accord sur la structure du Conseil des ministres. Le nouveau gouvernement central prendra ses fonctions après confirmation de la chambre des représentants du Parlement, qui doit siéger le 3 janvier à Sarajevo.
Sarajevo a connu son incident le plus grave depuis l’entrée en vigueur des accords de Dayton : une roquette tirée depuis un faubourg serbe a frappé le centre-ville, faisant un mort et plusieurs blessés. L’Ifor a aussitôt répliqué.
samedi 13 janvier
Le président Bill Clinton est arrivé en Bosnie. Afin de montrer aux Américains la raison de la présence américaine, il a visité devant les télévisions la base militaire de Tuzla, où les GI vivent en totale autarcie. Le chef d’Etat américain s’est ensuite rendu dans la capitale croate, Zagreb.
lundi 22 janvier
D'intenses négociations se sont engagées, sans résultat, entre le Premier ministre bosniaque Haris Siladjzic, le ministre croate de la Défense Gojko Susak, les deux maires de Mostar et l'administration européenne (l'Allemand Koschniek) pour trouver une solution à Mostar.
mercredi 24 janvier
Les Américains vont fournir au Tribunal pénal international (TPI) de La Haye des « éléments importants » recueillis par leurs services de renseignements sur les crimes de guerre dont se seraient rendues coupables les forces bosno-serbes à Srebrenica.
vendredi 26 janvier
Le Viêtnam et la Bosnie ont décidé d'établir des relations diplomatiques, communiqué signé aux Nations unies.
samedi 27 janvier
Musulmans et Croates ont relâché plus de 500 de leurs prisonniers, mais pas les Serbes.
dimanche 28 janvier
Les Musulmans, les Croates et les Serbes de Bosnie ont libéré plus des deux-tiers des prisonniers de guerre qu'ils reconnaissent détenir, mais avec dix jours de retard. Un colonel serbe (se trouvant sous protection occidentale) affirme que les corps de milliers de Bosniaques sont enfouis sous des terrils miniers, dans des ravins et des lacs de montagne près d'Omasica, Vitovlje et Manjaca. Trois soldats britanniques ont été tués dans l'incendie de leur véhicule qui a sauté sur une mine près de Gornji Vakul (centre de la Bosnie).
lundi 29 janvier
A Tuzla, des centaines de réfugiés musulmans ont dévasté les locaux du Comité international de la Croix-Rouge (HCR). Ils reprochent à l'organisation de ne rien faire pour retrouver les milliers de membres de leurs familles disparus en juillet dernier.
mardi 30 janvier
Les Bosniaques ont arrêté deux officiers serbes, le général Djordje Djukic et le colonel Aleksa Krsmanovic, accusés de crimes de guerre.
mercredi 31 janvier
L'Assemblée parlementaire de la Fédération croato-musulmane de Bosnie a élu un gouvernement de 16 membres. Elle a aussi élu dix vice-ministres pour que chaque communauté soit présente dans chaque domaine. Le gouvernement suisse a pris la décision de refuser son appui logistique aux troupes de l'Ifor en Bosnie.
jeudi 1er février
Dès ce matin, les habitants de Sarajevo (Bosniaques ou serbes) peuvent désormais circuler librement : il leur faut juste présenter une carte d'identité pour franchir le « pont de la fraternité et de l'unité » qui relie les deux zones.
Lancement en Bosnie-Herzégovine de l’hebdomadaire Svijet (« le Monde »), par l’ancien rédacteur en chef d’Oslobodjenje, Zlatko Dizdarevic.
mercredi 7 février
Deux attentats à la bombe ont été commis au Kosovo contre des camps de réfugiés serbes bosniaques.
jeudi 8 février
Le général serbe de Bosnie Mladic a donné l'ordre à ses troupes de rompre tout contact avec l'Ifor.
samedi 10 février
Suite à l’arrestation de plusieurs criminels de guerre, les Serbes de Bosnie rompent tous contacts avec le gouvernement bosniaque et avec les représentants de l’Ifor.
dimanche 11 février
Le général Mladic a été désavoué par le président des Serbes de Bosnie Karadzic.
lundi 12 février
Karadzic a entamé une visite à Banja Luka où il a affirmé « qu'il n'y a pas eu d'exécutions massives ». 10 000 Serbes ont manifesté leur soutien à Karadzic dans les rues de Sokolac. Les deux officiers serbes arrêtés par les Bosniaques le 30 janvier, le général Djukic et le colonel Ksmanovic, ont été extradés vers La Haye à la demande du Tribunal pénale international (TPI) pour y être entendus ou inculpés.
mardi 13 février
Nikola Koljevic, « vice-président de la République serbe de Bosnie » a menacé l'OTAN en exigeant la libération des deux officiers déférés devant le TPI, dont l'interrogatoire a commencé.
mercredi 14 février
L'amiral Leighton Smith, commandant de la Force multinationale de l'OTAN, a répondu aux menaces lancées la veille par Nikola Koljevic : « Si Nikola Koljevic considérait qu'une attaque constitue une réponse appropriée, il ferait la plus grave erreur de sa vie »... Un officier de l'armée yougoslave accusé de crimes de guerre par le TPI, le lieutenant colonel Veselin Sljivancanin (affecté au Monténégro), vient d'être promu colonel.
samedi 17 février
Ouverture à Rome d'une réunion entre Musulmans, Croates et Serbes de Bosnie. La Force multinationale a contraint les Serbes à la laisser pénétrer dans deux de leurs bases, à 50 kilomètres au nord de Sarajevo.
dimanche 18 février
Présents à Rome au côté de l’Américain Richard Holbrooke, les présidents croates Franjo Tudjman, serbe Slobodan Milosevic et bosniaque Alija Izetbegovic se sont réengagés à respecter l'accord de paix de Dayton (1994). De nouveaux accords ont été acquis afin de lever d’importants obstacles qui entravaient la mise en œuvre de cet accord. Les parties sont également tombées d’accord sur une « libération immédiate et définitive de tous les prisonniers ». Les Musulmans et les Croates ont également décidé de résoudre leur différend concernant la ville de Mostar, divisée entre les deux communautés. Enfin, le président serbe a annoncé qu’un accord sur la suspension des sanctions imposées aux Serbes de Bosnie avait été obtenu au cours des entretiens. Sur le terrain, l'Ifor a obligé les Serbes à retirer dix chars lourds réintroduits discrètement près de l'ancienne ligne de front serbo-musulmane, au nord de la Bosnie.
lundi 19 février
Le général serbe de Bosnie Zdravko Tolimir, commandant adjoint, a refusé de participer à la réunion d'une commission mixte sur le porte-avion américain George Washington, tant que « les deux officiers serbes (incarcérés aux Pays-Bas) ne seront pas libérés
mardi 20 février
Les anciens belligérants de Bosnie ont encore fragilisé le processus de paix. Les Serbes ont en effet refusé une nouvelle fois de normaliser leurs relations avec l’Ifor, tandis que des incidents ont été provoqués par les Croates à Mostar. Le général Walker, commandant des forces terrestres de l'Ifor est allé à la rencontre du général serbe Tolimir dans son fief de Pale. Les dirigeants serbes ont ordonné l'évacuation de « leurs » quartiers de Sarajevo devant passer sous l'autorité du gouvernement bosniaque le 19 mars. L’exode des populations serbes de Sarajevo a repris et des embouteillages ont bloqué les rues des secteurs de la capitale qui doivent prochainement passer sous le contrôle des autorités bosniaques. L'Ifor a par ailleurs publié une affiche réunissant dix-sept portraits de suspects recherchés pour crimes de guerre : Radovan Karadzic et Ratko Mladic y figurent. D'autre part, retour de la libre circulation dans Mostar en même temps qu'une force de police unifiée se déployait dans le centre ville.
mercredi 21 février
L'amiral américain Smith, commandant en chef de l'Ifor, a annoncé dans la soirée que les Bosno-serbes avaient rempli leurs obligations aux termes de l'accord de Dayton et que cela ouvrait la voie à la levée des sanctions contre eux.
vendredi 23 février
La police croato-musulmane (85 hommes) et 150 soldats italiens de l'Ifor ont pris pied dans Vogosca (17 000 habitants), un district sous contrôle serbe de la banlieue de Sarajevo déserté de tous ses habitants. Reprise du dialogue entre les chefs de guerre serbe et l'Ifor. Le général serbe Tomic s'est entretenu avec son homologue britannique Michael Jackson. Le président russe Boris Eltsine, estimant que les Serbes de Bosnie ont satisfait aux obligations du traité de Dayton, a levé les sanctions contre eux.
jeudi 29 février
Débuté le 5 avril 1992, le siège de Sarajevo est enfin levé : l’encerclement de la ville par les Serbes de Bosnie s’est terminé avec la prise de contrôle par la police croato-musulmane du quartier d’Ilijas, situé au nord de la capitale bosniaque. En trois ans, huit mois et neuf jours de siège, les pertes sont de 6 137 morts chez les assiégées et 2 241 tués dans les rangs serbes.
vendredi 1er mars
A La Haye, le général Djordje Dukic est inculpé de crimes contre l'humanité par le TPI. Il est le premier officier serbe de haut rang à devoir répondre de ses méfaits devant la justice internationale.
Célébration à Sarajevo du quatrième anniversaire de l’indépendance de la Bosnie.
lundi 4 mars
Le New York Times rapporte que le gouvernement bosniaque aurait envoyé des troupes s'entraîner en Iran. Par ailleurs, le général Djukic a plaidé non coupable de crime contre l'humanité au TPI.
mardi 5 mars
L'Union européenne a décidé de prolonger jusqu'à la fin 1996 son mandat à Mostar qui devait expirer en juillet.
dimanche 10 mars
La banlieue serbe d’Ilidza, à Sarajevo, brûle sur ordre serbe.
mardi 12 mars
A Sarajevo, les autorités bosniaques ont pris le contrôle de l’ex-quartier serbe d’Ilidza, où des maisons brûlent toujours.
vendredi 15 mars
Ouverture à Ankara d’une conférence internationale (29 pays) consacrée à l’éventuel réarmement de la fédération croato-musulmane en Bosnie. Les Etats européens y sont opposés alors que les Etats-Unis y sont favorables.
jeudi 21 mars
Les troupes de l'OTAN sont intervenues dans le sud de la Bosnie contre un camp supposé abriter des combattants islamiques « étrangers ».
vendredi 22 mars
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a inculpé trois Musulmans et un Croate bosniaques pour crimes commis contre des Serbes.
samedi 23 mars
Le « groupe de contact » (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), réuni à Mostar, a lancé un appel aux ex-belligérants pour qu'ils respectent tous leurs engagements, notamment la libération des prisonniers qui devrait être achevée depuis le 19 janvier.
nuit du samedi 23 au dimanche 24 mars
Les Bosniaques ont libéré 109 prisonniers serbes détenus à la prison de Tuzla.
dimanche 24 mars
Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l'ONU, a entériné l'éclatement de la Forpronu en trois forces distinctes en Croatie, Bosnie et Macédoine.
mercredi 27 mars
Le Pentagone américain a annoncé que les forces de l'OTAN déployées en Bosnie vont s'impliquer plus largement dans la reconstruction du pays.
lundi 1er avril
Accusé de crimes de guerre lors de la guerre de Bosnie, le général croate de Bosnie Tihomir Blaskir, ancien commandant de l’état-major général du Conseil de défense croate (HVO), s’est volontairement rendu. Il est transféré le jour même devant le Tribunal pénal international à La Haye (il sera condamné en 2000 à 45 ans de prison puis acquitté en 2004).
La Bosnie-Herzégovine devient officiellement membre de la Banque mondiale.
mercredi 3 avril
La Suisse a décidé de renvoyer dans leur pays, d’ici août 1997, les 21 000 réfugiés bosniaques chassés par la guerre.
du vendredi 12 au samedi 13 avril
A Bruxelles, 55 pays et 29 organisations se sont engagés à fournir plus de 6 milliards de francs pour la reconstruction de la Bosnie (1,3 milliard pour l'Union européenne, 1 milliard pour les Etats-Unis). Cette somme s'ajoute aux 3 milliards déjà accordés en décembre. Ces 9 milliards ne constituent qu'un acompte. La Banque mondiale a en effet évalué à quelque 25 milliards de francs sur trois ans la somme nécessaire. L'aide sera équitablement répartie entre la partie serbe et la partie croato-musulmane.
dimanche 21 avril
Second match international de l’équipe de football de Bosnie-Herzégovine : à Asunción, le Paraguay a battu la Bosnie trois buts à zéro.
mercredi 24 avril
Matchs amicaux de football : à Zenica, la Bosnie-Herzégovine et l’Albanie ont fait match nul zéro à zéro.
mardi 30 avril
Inauguration du nouveau pont de Mostar qui relie la partie croate à la partie musulmane de la ville.
mardi 14 mai
L’administrateur européen de Mostar envisage de reporter les élections municipales prévues le 31 mai sous le prétexte que les musulmans ne veulent pas y participer.
mercredi 15 mai
Le président des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, a limogé son Premier ministre, Rajko Kasagic, et l’a remplacé par Gojko Klickovic. Kasagic, soutenu par l’étranger, refuse de quitter son poste.
samedi 18 mai
Radovan Karadzic passe en coulisse : il annoncé que ce serait désormais Biljana Plavsic, sa vice-présidente, qui représentera les intérêts de la « République serbe de Bosnie » dans les contacts avec la communauté internationale. Mais il reste en place et pourrait même consolider son pouvoir. Karadzic a fait entériner par le Parlement de Pale la destitution de son Premier ministre, Rajko Kasagic.
vendredi 31 mai
Drazen Erdemovic, un Croate de 24 ans, a plaidé coupable devant le TPI. Il a reconnu avoir participé à l’exécution sommaire de centaines de civils musulmans, dans la région de Srebrenica alors qu’il servait dans les forces serbes. Il a expliqué qu’il était forcé de le faire. Il est le premier des 52 inculpés pour crimes contre l’humanité à reconnaître sa responsabilité.
dimanche 2 juin
La communauté internationale, qui a multiplié les pressions sur la Serbie pour obtenir l’élimination politique de Karadzic, vient d’essuyer un nouvel échec.
mardi 4 juin
Réunion à Berlin des garants de la paix en Bosnie. Mais pas plus qu’à Genève, le week-end dernier, ils n’ont trouvé le moyen d’écarter le seul obstacle politique aux élections prévues en septembre : Radovan Karadzic.
jeudi 6 juin
Le président du TPI demande à la communauté internationale de rétablir les sanctions contre l’ex-Yougoslavie et les Serbes de Bosnie si Karadzic et Mladic ne sont pas arrêtés.
mardi 11 juin
Le gouvernement de Sarajevo a bloqué à Oslo un accord sur le désarmement de l'ex-Yougoslavie pour éviter un début de reconnaissance de la soi-disant « République serbe ». Les Occidentaux tentent de lui faire entendre raison.
mardi 25 juin
L'OSCE a fixé au 14 septembre les élections en Bosnie. Sept scrutins sont prévus : deux à l'échelle nationale pour l'élection à la présidence et de la Chambre des représentants de Bosnie Herzégovine, trois à l'échelon des deux entités (président de la Republika Srpska et Chambre des représentants de la fédération croato-musulmane) et enfin deux scrutins locaux (cantonales et municipales).
mercredi 26 juin
Le TPI de La Haye a ouvert les dossiers des leaders serbes de Bosnie Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Selon une radio indépendante (B92 à Belgrade), le général Mladic aurait été victime d'une grave attaque cérébrale, mais ses jours ne seraient plus en danger.
La Suisse a accordé un sursis de huit mois à des milliers de réfugiés bosniaques dont elle avait précédemment exigé le départ avant la fin d'août.
jeudi 27 juin
Radovan Karadzic, le dirigeant des Serbes de Bosnie, est mis en accusation par le Tribunal pénal international de La Haye.
Deux militaires français ont été tués et neuf blessés lors d'un accident de circulation sur le mont Ingman.
vendredi 28 juin
Un porte-parole de Carl Bildt a expliqué que si Karadzic ne se retire pas du pouvoir avant le 1er juillet, ils utiliseraient toutes les armes à leur disposition, y compris les sanctions contre les Serbes de Bosnie, contre Belgrade ou contre les deux. Ces menaces n'ont pas empêché Karadzic, devant la convention de son parti, de se livrer à une diatribe anti-occidentale et de promettre à ses 354 délégués « la liberté dans un Etat libre ». Le Parti démocratique serbe a reconduit Karadzic à sa tête. La mise en accusation de Karadzic et de Mladic par le TPI éclabousse le président de Serbie Slobodan Milosevic qui est, selon le professeur français Paul Garde, « incontestablement le principal responsable » de la guerre en Bosnie.
dimanche 30 juin
Elections municipales à Mostar. L'Union européenne parle « d'un climat de normalité », le Premier ministre bosniaque, lui, dénonce de nombreuses « irrégularités » sur les listes électorales. Rapport de force inchangé : les listes conduites par les maires musulman Safet Orucevic (SDA, Parti d'action démocratique du président Izetbegovic) et croate Mijo Brejkovic (HDZ, Communauté démocratique croate, filiale du parti au pouvoir à Zagreb) sortent largement en tête. La troisième liste, qui se voulait indépendante arrive loin derrière.
Carl Bildt a annoncé dans un communiqué que Karadzic était dument « remplacé » dans ses fonctions par la vice-présidente Biljana Plavsic. Il en avait été informé par une lettre de Karadzic en personne lui annonçant le transfert de pouvoir. Pourtant Plavsic a déclaré que « Radovan Karadzic reste président de la Republika Srpska » et qu'il n'y aura pas de changement sans élections libres. Selon elle, le président des Serbes de Bosnie a juste transféré provisoirement ses fonctions.
lundi 1er juillet
Le parti démocratique serbe a demandé à son chef, Karadzic, de se présenter à l'élection présidentielle de septembre en Bosnie.
mardi 2 juillet
Le transfert de pouvoir de Karadzic à Plavsic « est effectif » selon Carl Bildt qui a rencontré Mme Plavsic. Cette dernière a toutefois refusé de livrer son président au TPI. Pourtant Karadzic semble bien resté en place.
mercredi 3 juillet
Le général Mladic était personnellement présent sur plusieurs lieux d'exécutions massives près de Srebrenica en juillet 1995. C'est ce qu'a affirmé devant le TPI un enquêteur français, qui a interrogé des témoins directs sur place. William Perry, le Secrétaire américain à la Défense, était à Sarajevo pour presser Croates et Musulmans, qui se querellent depuis des semaines, de créer une armée commune. Quand cela sera fait, les Etats-Unis débloqueront une aide de 500 millions de francs pour l'entraînement et l'équipement de cette armée. Par ailleurs, des observateurs ont constaté que des blindés serbes ont quitté leur cantonnement en violation de l'accord à Dayton.
jeudi 4 juillet
Les Serbes ont menacé d'abattre des hélicoptères de l'Ifor qui observaient les mouvements de blindés serbes. L'Ifor a alors mobilisé une force aérienne d'une vingtaine d'avions et d'hélicoptères d'attaque au-dessus de Han Pijesak.
Radovan Karadzic a décliné l'invitation pressante du SDS de se porter candidat à la présidence collégiale de la Bosnie lors des élections générales prévues le 14 septembre. Le SDS présentera donc Biljana Plavsic, la vice-présidente, aussi extrémiste que Karadzic mais plus présentable.
vendredi 5 juillet
250 soldats américains envoyés à Han Pijesak pour obtenir le retour des blindés serbes dans leur cantonnement se sont heurtés à des manifestations très nettes d'hostilité : des centaines de civils leur ont barré la route avec leurs véhicules, pour les empêcher d'accéder au QG de l'armée serbe de Bosnie. Les soldats américains ont pu repartir. Les blindés litigieux ont quitté eux aussi la ville pour regagner leur cantonnement.
dimanche 7 juillet
Une équipe d'experts des Nations unies a entrepris la première exhumation d'un charnier près de Srebrenica.
lundi 8 juillet
La presse révèle que les massacres de Srebrenica, en juillet 1995, ont été photographiés par des satellites espions américains. Mais personne n'a réagi.
mardi 9 juillet
L'amiral Leighton Smith, commandant l'Ifor en Bosnie, estime que Karadzic et Mladic tiennent toujours « à 100 % » les rênes du pouvoir chez les Serbes de Bosnie.
mercredi 10 juillet
Les autorités serbes de Bosnie multiplient les obstacles à la poursuite des travaux engagées par les experts finlandais en médecine légale à Srebrenica. Ceux-ci ont donc décidé d'abandonner la recherche des dépouilles de musulmans exécutés en juillet 1995.
jeudi 11 juillet
Le Tribunal pénal international de La Haye a lancé un mandat d'arrêt contre les leaders des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic. A Tuzla, 7 000 femmes de Srebrenica se sont réunis pour évoquer le martyr de leur ville, il y a exactement un an.
vendredi 12 juillet
Les Serbes de Bosnie menacent de rompre la paix si les poursuites contre Karadzic et Mladic continuent à La Haye.
dimanche 14 juillet
Les victimes du charnier de Cerska (est de la Bosnie) ont été exécutées d'une balle dans la tête. C'est ce que viennent de révéler les enquêteurs du TPI qui ont entrepris, depuis huit jours, des fouilles près de ce village proche de Srebrenica.
lundi 15 juillet
La Yougoslavie (Serbie-Monténégro) enverra des observateurs aux élections en Bosnie, le 14 septembre. L'OSCE a décidé de retarder de quelques jours le début de la campagne électorale en Bosnie, dans l'espoir que Radovan Karadzic démissionnera de la présidence du Parti démocrate serbe.
mardi 16 juillet
Craignant que les forces occidentales en Bosnie ne viennent arrêter leurs chefs Karadzic et Mladic, les Serbes de Bosnie menacent de prendre en otages les membres de la force de police internationale (1 700 policiers), très vulnérables. Ils ont ainsi été menacés à Pale et Doboj.
mercredi 17 juillet
Karadzic a été refoulé à plusieurs reprises ces temps-ci, aux frontières du Monténégro. Né aux environs de Niksic, dans cette république, il a tenté en vain, plusieurs fois depuis six semaines, de rendre visite à sa mère, mais les autorités l'ont officiellement interdit de séjour pour n'avoir pas à l'arrêter comme criminel de guerre. Par ailleurs, selon un responsable des Nations Unies, des Musulmans de Bosnie Orientale (sous contrôle serbe) ont fortifié leur village, comme s'ils se préparaient à un affrontement armé.
jeudi 18 juillet
Une cinquantaine d'artilleurs bosniaques sont arrivés à Abou Dhabi. Ils vont s'y entraîner au maniement des armes offertes par les Emirats arabes unis. D'autres contingents doivent suivre.
vendredi 19 juillet
Après dix heures d'entretiens nocturnes avec le président de Serbie Slobodan Milosevic, le négociateur américain Richard Holbrooke a annoncé, dans la matinée, que Radovan Karadzic se retirait de la vie politique de Republika Srpska (il est exclu des élections du 14 septembre).
samedi 20 juillet
Un appareil américain de l'Ifor a largué une bombe « par erreur » au cours d'un exercice d'entraînement. L'engin de 250 kilos a explosé en bordure d'une base de l'Ifor, près de Brcko, sous contrôle serbe, heureusement sans faire de victime.
lundi 22 juillet
Les enquêteurs de l'ONU ont mis au jour les premiers cadavres d'un nouveau charnier situé à Nova Kasaba, non loin de Srebrenica. Selon les Américains, il pourrait contenir les corps de 1 500 à 2 700 hommes tués par les Serbes après la prise de l'enclave musulmane, en juillet 1995.
mardi 23 juillet
Les élus croates de Mostar (16 sièges sur 37) ont empêché l'élection d'un maire unique en boycottant la première session du conseil municipal issu du scrutin du 30 juin. Ils manifestent ainsi leur hostilité à une assemblée qu'ils considèrent comme « illégale » à cause de nombreuses irrégularités lors du vote. Les partis croates ont donc engagé une procédure d'annulation des élections devant la Cour constitutionnelle de la Fédération croato-musulmane.
vendredi 2 août
Les Croates de Mostar ont affirmé qu'ils ne céderont pas aux pressions de l'Union européenne et ne coopéreront pas avec les Musulmans au sein du conseil municipal unifié de la ville, où ils sont minoritaires. L'union européenne a donné aux Croates jusqu'au 10 août à minuit pour accepter de coopérer. A défaut, elle menace de se retirer et d'abandonner ses projets. Comme pour symboliser la volonté de séparation des Serbes, un pont récemment construit sur la rivière Usora qui, près de Doboj, trace la limite entre la Fédération croato-musulmane et le Republika Srpska, a été dynamité dans la soirée.
samedi 3 août
A minuit, les Croates de Mostar n'ont pas cédé malgré l'ultimatum européen : ils n'acceptent pas le verdict des élections municipales du 30 juin, qu'ils ont perdues.
dimanche 4 août
Les séparatistes croates de Bosnie ont reconduit à la tête de leur parti, le HDZ, un « ultra », Bozo Rajic, adversaire acharné de la dissolution, prévue le 8 août, de « l'Herceg-Bosna » (la « République indépendante » des croates de Bosnie, autoproclamée en août 1993). Par ailleurs, la force multinationale, qui avait pris en charge deux suspects, a été bloquée à deux reprises par 200 à 300 civils serbes qui ont protégé la fuite de leur véhicule.
lundi 5 août
Les Européens n'ont toujours réagi à ce qui se passe à Mostar où une forte explosion a été entendue dans la soirée.
L'Ifor a découvert à Markovici (à 40 kilomètres au nord-est de Sarajevo) un dépôt d'armes serbe abritant 2 000 tonnes de mines, de roquettes et de munitions que les Serbes avaient « omis » de déclarer. 4 000 villageois serbes s'opposent, dans la soirée, à la restitution de ces armes.
mardi 6 août
Il aura fallu toute l'influence du président américain Clinton sur le président croate Tudjman pour que les Croates de Mostar acceptent un compromis sur la gestion de la ville de Mostar. Au dernier moment, les Musulmans ont accepté la proposition croate de former une cour constitutionnelle qui se prononcera sur la validité des élections du 30 juin.
mercredi 7 août
La Banque mondiale a octroyé au gouvernement bosniaque un crédit de près de 350 millions de francs, pour faciliter la reconstruction du pays.
jeudi 8 août
Echec à Sarajevo de la réunion de responsables de la Fédération croato-musulmane sur la dissolution de l'Herceg-Bosnie, l'entité autoproclamée par les Croates de Bosnie.
vendredi 9 août
L’OSCE qui organise les élections générales du 14 septembre en Bosnie, a dénoncé des « fraudes de la part de toutes les parties » dans l'inscription des électeurs (réfugiés, électeurs déplacés,...).
L’Ifor a décidé de détruire les 300 tonnes d'armes découvertes le 5 août à Markovici.
mardi 13 août
Le général britannique Michael Walker, commandant les troupes terrestres de l'Ifor, a pu inspecter lui-même le camp militaire de Han Pijesak (nord-est de la Bosnie), qui appartient aux Serbes de Bosnie. Ces derniers avaient refusé depuis le 10 août de laisser inspecter la base, où un bunker sert de refuge au général Mladic qui n'est pas apparu durant l'inspection.
mercredi 14 août
Les présidents serbe, croate et bosniaque se sont engagés à Genève à soutenir pleinement le travail de la communauté internationale dans la conduite des élections en Bosnie.
Le conseil municipal de Mostar a désigné un maire unique, le croate Ivica Prskalo qui s'est immédiatement engagé à faire de Mostar « une ville européenne ».
jeudi 15 août
Le secrétaire d'Etat américain Warren Christopher, en visite à Sarajevo, le président Izetbegovic, et le commandant adjoint de l'OTAN, le général français Jean Heinrich, ont présidé la cérémonie de reprise des vols civils sur l'aéroport de la capitale Bosniaque. Le premier vol, en provenance de Zagreb, s'est alors posé devant la communauté internationale réunie.
Créée en mai 1994, la compagnie aérienne bosniaque Air Bosna inaugure son premier service commercial entre Istanbul et Sarajevo.
dimanche 18 août
Quelque 1 500 soldats français et italiens de l'Ifor ont mis en place le dispositif nécessaire pour détruire les 300 tonnes d'armes que les Serbes avaient dissimulées.
lundi 19 août
La destruction des 300 tonnes d'armes a commencé.
mardi 27 août
L’OSCE, qui avait fixé au 14 septembre les élections municipales, les a ajournées en raison du caractère injurieux des affiches électorales serbes. Les dirigeants de la Republika Srpska ont annoncé qu’ils maintenaient au 14 septembre la date de leurs élections.
mercredi 28 août
Les dirigeants de la Republika Srpska de Bosnie ont laissé entendre qu’ils pourraient renoncer à organiser le 14 septembre ses propres élections municipales.
jeudi 29 août
Les Etats-Unis ont envoyé leur première livraison officielle d’armes à la fédération croato-musulmane de Bosnie. Essentiellement des fusils, des munitions de petit calibre et du matériel radio. Dans les derniers mois de la guerre, l’US Air Force ravitaillait régulièrement les Bosniaques en armes et en munitions, via l’aéroport de Tuzla.
La police internationale de l’ONU a dû quitter son bureau de Zvornik, dans la soirée, car il était assiégé par 600 Serbes armés protestant contre l’arrestation de 65 des leurs. Les Serbes appréhendés avaient attaqué des Musulmans revenus dans le village dont ils avaient été chassés pendant la guerre.
vendredi 30 août
L’ONU a rouvert son poste de police de Zvornik.
fin août
Selim Beslagic, maire de Tuzla, a reçu le Prix de la paix Sean Mac Bride 1996 pour son combat contre l'épuration ethnique et l'intolérance.
dimanche 1er septembre
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade Metropolitain de Kalamata, la Grèce a battu la Bosnie-Herzégovine trois buts (Ouzounidis, Apostolakis, Nikolaidis) à zéro, devant 4 020 spectateurs. C’était la première rencontre entre ces deux sélections.
mardi 3 septembre
29 partis politiques sont en lice pour les élections du 14 septembre en Bosnie : 12 pour la Republika Srpska, l'entité serbe, et 17 pour la Fédération croato-musulmane.
mercredi 4 septembre
A Banja Luka, des policiers et des civils serbes ont attaqué une patrouille britannique de l'Ifor qui venait de confisquer des armes lourdes dans un poste de police.
Le jugement par contumace de Fikret Abdic, candidat à la présidence bosniaque, a commencé à huis-clos au tribunal de Bihac. Ce leader musulman, qui a fait alliance avec les Serbes de Croatie et de Bosnie pendant la guerre, est poursuivi pour crimes de guerre et risque la peine de mort. Il est réfugié en Croatie. Ses partisans dénoncent le caractère « purement politique » de ce procès.
jeudi 5 septembre
L'OTAN a averti les Serbes que l'Ifor n'hésiterait pas désormais à tirer s'ils essayaient de s'opposer aux saisies d'armes opérées par ses patrouilles.
mercredi 11 septembre
Les Serbes de Bosnie ont inculpé de « crimes de guerre » le président musulman Alija Izetbegovic.
jeudi 12 septembre
A 48 heures des élections bosniaques, le parti musulman du président Izetbegovic (le SDA) a réuni 60 000 personnes à Sarajevo.
samedi 14 septembre
Elections générales en Bosnie. De 60 à 70 % de participation. Pas d'incidents majeurs (huit bureaux ont du être fermés à Sarajevo : des électeurs mécontents de ne pas trouver leur nom sur les listes avaient entrepris de régler le litige à coups de pierre ; à Faletici, près de Sarajevo, plusieurs coups de feu ont été tirés contre un bureau de vote par des Serbes, pas de blessé ; les Serbes ont également bloqué un pont sur la Sava, entre Croatie et Bosnie dans la région de Brcko, pour empêcher le passage des réfugiés venant voter de Croatie ; dans la région de Mostar, plusieurs bus transportant des électeurs musulmans inscrits en zone croate ont été lapidés). De nombreux réfugiés musulmans ont eu peur de se rendre en territoire serbe pour voter : à peine 20 000 sur quelque 150 000 ont fait la démarche. Les résultats de ce vote ne sera connu que le 18 septembre.
dimanche 15 septembre
Les Serbes de Pale ont manifesté à leur tour leur mécontentement en suspendant le dépouillement des votes venus de l'étranger où 640 000 réfugiés étaient inscrits pour un scrutin anticipé. Ils se sont plaints de l'absence de la « documentation réglementaire » dans les sacs contenant les bulletins de vote, rendant impossible la vérification des bulletins. L'OSCE a pu les convaincre de reprendre les opérations dans la soirée.
lundi 16 septembre
Un groupe d'observateurs étrangers indépendants présidé par l'ancien sénateur américain George Mitchell considèrent que « ces élections n'ont été ni libres, ni équitables, ni démocratiques ». Un communiqué relève notamment de « sérieuses erreurs techniques dans l'inscription des électeurs » qui ont écarté des bureaux de vote « jusqu'à 200 000 réfugiés à l'étranger et un nombre considérable » de déplacés à l'intérieur du pays, en majorité musulmans.
mercredi 18 septembre
La communication des résultats des élections générales de Bosnie a confirmé la victoire des nationalistes dans chacune des trois zones, serbe, croate et musulmane. Alija Izetbegovic reste représentant suprême de l’Etat. Son avance en voix lui donne prédominance, au sein de l'exécutif à trois têtes, sur ses deux coprésidents, le Serbe ultranationaliste, Momcilo Krajisnik et le Croate Kresimir Zubak. Score élevé de l'opposition coté serbe : 20 % réalisés par Mladen Ivanic, soutenu par Belgrade. Pour n'avoir pas su se démarquer vraiment d'Izetbegovic, l'ancien Premier ministre Haris Siladzic est, avec 15 % des suffrages, le grand perdant du camp musulman.
jeudi 19 septembre
La « troïka » des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE estime que les élections en Bosnie ont été « conduites d'une manière techniquement correcte ». Néanmoins, son communiqué remarque que les conditions d'élections « libres, justes et démocratiques » voulues par l'accord de Dayton « n'ont pas été satisfaites ».
vendredi 20 septembre
L'OSCE prend « très au sérieux » les taux de participation aux élections bosniaques avancés par un organisme de surveillance indépendant (l'ICG). Ils seraient de... 103,1 % chez les Musulmans et de 98,5 % chez les Serbes, traduisant à l'évidence le bourrage des urnes. Seul le taux de participation ces Croates semble plausible : 79,3 %.
Le gouvernement français vient d'annoncer que le président Serbe Milosevic et son homologue Bosniaque Izetbegovic se rencontreront à Paris le 3 octobre. Sarajevo a exprimé l'espoir de voir s'établir à cette occasion des relations diplomatiques avec Belgrade.
samedi 21 septembre
L'OSCE a admis de graves erreurs dans le dépouillement des élections en Bosnie.
dimanche 22 septembre
L'OSCE a assuré qu'Alija Izetbegovic est le vainqueur des élections de Bosnie, avec cette fois un écart de voix avec Krajisnik de 40 894 (au lieu de 23 000) : 731 024 pour Izetbegovic, 690 130 pour Krajisnik et 329 891 pour Zubak.
lundi 23 septembre
L'un des conseillers du président Bosniaque Alija Izetbegovic (en visite le lendemain à New York au siège de l'ONU) a annoncé que ce dernier rencontrerait le président Clinton. La Maison-Blanche a démenti cette information.
mardi 24 septembre
Ed Van Thijin, chef des 900 observateurs de l'OSCE, souhaite le report des élections municipales de Bosnie (22-24 novembre) afin de « réévaluer » le nombre des électeurs inscrits et restaurer un climat de confiance « minimum » pour que chacun puisse aller voter en toute sécurité. Le ministre des « Affaires étrangères » de l'entité serbe de Bosnie a fait savoir, dans la soirée, que la « Republika Srpska » déclarerait « non valides » les résultats des élections du 14 septembre si l'OSCE ne corrigeait pas les erreurs relatives aux bulletins parvenus de l'étranger.
lundi 30 septembre
La présidence collégiale bosniaque, issue des élections du 14 septembre, s'est réunie, pour la première fois, dans l'hôtel Saraj (à la sortie de Sarajevo, sur la route menant à Pale) et a fixé au 5 octobre la cérémonie inaugurale pour les nouvelles institutions communes. 400 soldats italiens assuraient la sécurité du lieu.
nuit du lundi 30 septembre au mardi 1er octobre
Sœur Ane Jurjevic (44 ans) a été poignardée à mort dans la localité musulmane de Kahanj, à une trentaine de kilomètres de Sarajevo.
mardi 1er octobre
L'Allemagne s'est donné le droit de rapatrier de gré ou de force les quelque 320 000 Bosniaques réfugiés chez elle. Une décision critiquée par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU.
jeudi 3 octobre
La Bosnie et la Yougoslavie ont décidé de normaliser totalement leurs relations diplomatiques : des ambassades seront établies dans les deux capitales. Les deux prévoient la liberté totale de circulation sans visa.
Les autorités bosniaques se refusent à fournir la moindre explication sur l'arrestation d'un groupe de 24 Irakiens et 4 Jordaniens « entrés illégalement » en Bosnie. Les Bosniaques affirment que ce groupe a débarqué le 29 septembre d'un avion jordanien de l'Ifor. Or, outre que les étrangers n'ont généralement pas besoin de visa pour entrer en Bosnie, l'avion de l'Ifor qui s'est posé ce jour-là à Sarajevo, ne transportait que 30 soldats jordaniens de l'Ifor qui rentraient de vacances.
vendredi 4 octobre
Robert Frowick, chef de la mission en Bosnie de l'OSCE a annoncé que les élections municipales se dérouleraient dans cette république entre le 22 et le 24 novembre.
samedi 5 octobre
Cérémonie solennelle, au théâtre de Sarajevo, marquant l'inauguration des nouvelles institutions bosniaques. L'évènement historique a tourné à la farce : l'entité serbe ayant boudé cet évènement. La chaise de son représentant, Momcilo Krajisnik, est restée vide (Il a invoqué, malgré l'énorme déploiement de sécurité, les risques qu'il courait pour justifier son absence).
mardi 8 octobre
Eliminatoires de la Coupe du monde de football : au stade Renato Dall’Ara de Bologne, en Italie, la Croatie a battu la Bosnie-Herzégovine quatre buts (Bilić, Vlaović et Bokšić) à un (Salihamidžić), devant 1 500 spectateurs (c’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient).
mercredi 9 octobre
Les soldats américains présents en Bosnie sous la bannière de l’OTAN ont officiellement entamé leur retrait à Tuzla. Ce retrait, baptisé « redéploiement » s'opère sous la protection de 5 000 GI venus d'Allemagne. Il sera totalement achevé en mars.
samedi 12 octobre
Momcilo Krajisnik, l'élu serbe de la présidence collégiale bosniaque s'est rendu à Sarajevo mais a refusé de rencontrer ses deux collègues musulman et croate. Il a surtout refusé de signer la déclaration solennelle engageant les Serbes de Bosnie à défendre la constitution de Bosnie-Herzégovine.
lundi 14 octobre
Le premier autobus circulant entre Belgrade et Sarajevo depuis quatre ans et demi a quitté la capitale serbe dans la matinée pour la capitale bosniaque, où il est arrivé neuf heures plus tard. Ce voyage inaugural, pour une quarantaine d'invités, passait par Bijeljina (en Republika Srpska) et Tuzla (en Fédération croato-musulmane).
mercredi 16 octobre
Le Parlement de la Republika Srpska tiendra sa session constitutive le 19 octobre à Banja Luka et non à Pale. Une vieille rivalité oppose Pale, le fief des « durs » de la direction serbe, à Banja Luka où siègent les principaux partis d'opposition. Le nouveau parlement décidera justement du transfert des institutions du pouvoir à Banja Luka ou de leur maintien à Pale.
Ouverture de la ligne régulière de bus reliant Belgrade à Sarajevo.
jeudi 17 octobre
Les autorités serbes de Banja Luka ont commencé à raser au bulldozer les édifices islamiques entourant les ruines de la mosquée Ferhadija, datant du XVIe siècle et détruite à l'explosif il y a trois ans. Carl Bildt, le haut représentant civil, a dénoncé « ce nouvel acte barbare odieux, outrageant et de très mauvais augure ».
samedi 19 octobre
Le Parlement multiethnique de la Republika Srpska (RS) a élu des « durs » à ses principaux postes : Gojko Klickovic, ancien Premier ministre de Karadzic, comme chef du gouvernement de la RS et Dragan Kalinic, un autre fidèle de Karadzic, à la présidence du Parlement. Cette assemblée comprend 83 députés : 45 SDS, 18 non-serbes (17 Musulmans et 1 Croate), 10 SMP (Alliance pour la paix et le progrès, opposition) et encore 10 élus serbes alliés au SDS.
mardi 22 octobre
Les élections municipales en Bosnie prévues pour les 22 et 23 novembre, sont reportées au printemps prochain. L'OSCE, chargé de superviser le scrutin, estime ne pouvoir bénéficier à la date prévue du soutien et de la coopération de toutes les parties. Mais elle n'est pas sûre non plus que toutes les parties accepteront de prolonger son mandat jusqu'au printemps.
vendredi 25 octobre
Opposés au retour des Musulmans dans les régions passées sous leur contrôle, les Serbes de Bosnie multiplient les attaques contre leurs biens depuis plusieurs semaines. Ainsi dans la matinée, une cinquantaine de maisons appartenant à des Musulmans ont ainsi été détruites à l'explosif dans la région de Prijedor. En représailles, une trentaine de maisons appartenant à des Serbes ont été incendiées dans des villages que contrôlent les autorités bosniaques.
mercredi 30 octobre
Les Etats-Unis ont une nouvelle fois invité l'Europe à participer à l'entraînement et à l'armement de la Fédération croato-musulmane pour équilibrer les forces en présence en Bosnie, si elle désire vraiment éviter une reprise de la guerre.
vendredi 1er novembre
Des moines orthodoxes serbes du Mont Athos (en Grèce) affirment avoir « tout préparé » pour accueillir Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Le gouvernement grec déclare, lui, « ne rien savoir de cette affaire ».
samedi 2 novembre
Des milliers d'habitants de Sarajevo ont rendu hommage au célèbre « Caco », leader d'une milice de volontaires défendant la capitale bosniaque au début du siège. Il y a trois ans, les autorités bosniaques avaient arrêté ce chef de bande. Le corps de « Caco », mort mystérieusement lors de son transfert en prison, était jusqu'ici resté introuvable.
lundi 4 novembre
Le président bosniaque Izetbegovic a fini par céder aux pressions américaines : il a limogé son vice-ministre de la Défense, Hassan Cengic. Washington, qui accuse Cengic d'être lié à l'Iran, exigeait ce limogeage pour livrer les 100 millions de dollars d'équipements militaires destinés à la Fédération croato-musulmane qui attendent depuis plusieurs jours au large du port de Ploce. Le président bosniaque dénonce le « diktat américain » et promet un autre poste à son vice-ministre.
mercredi 6 novembre
Le représentant serbe de la présidence collégiale bosniaque, Krajisnik, n'est pas content de certains ambassadeurs de son pays qui « se comportent comme des représentants du seul peuple musulman ». Il préconise de « bâtir la confiance » en choisissant des ambassadeurs « qui représenteront la Bosnie-Herzégovine toute entière », ou bien, « nous aurons un tiers d'ambassadeurs qui représenteront les Serbes et autant qui représenteront les Croates et nous les verrons confronter leurs positions ».
L’équipe de football de Bosnie-Herzégovine a remporté la première victoire de sa jeune histoire : en match amical, les footballeurs bosniens ont battu les Italiens deux buts à un à Sarajevo. C’était la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
vendredi 8 novembre
Les trois membres de la présidence collégiale bosniaque se sont réunis une nouvelle fois à Sarajevo pour tenter de donner forme au gouvernement central du pays. Mais ils n'arrivent pas à s'entendre sur les ministères autres que ceux des Affaires étrangères et du commerce extérieur.
samedi 9 novembre
Sous la pression de la communauté internationale, la présidente de l'entité serbe de Bosnie, Biljana Plavsic, a limogé le général Mladic et 80 autres officiers. La présidente de la Republika Srpska remercie le général pour tout ce qu'il a fait pour les Serbes de Bosnie durant les trois ans et demi de guerre, mais annonce qu'il doit quitter son poste et qu'il sera remplacé par le général Pero Colic, jugé plus souple (il est proche du gouvernement et du parti, le SDS, de Mme Plavsic). Mladic est jugé trop inféodé à Belgrade et Plavsic ne pardonne pas au président serbe Milosevic d'avoir soutenu l'opposition serbe en Bosnie durant la campagne électorale.
dimanche 10 novembre
Le général Mladic, « retranché » dans son quartier général de Han Pisejak (est de la Bosnie), refuse sa destitution et prétend commander « totalement » l'armée des Serbes de Bosnie.
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : austade za Bežigradom de Ljubljana, la Slovénie a été battue par la Bosnie-Herzégovine deux buts (Bolić et Kodro) à un (Zahovič sur pénalty), devant 3 200 spectateurs. C’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient.
lundi 11 novembre
Le général Mladic a reçu le soutien d'une centaine d'officiers de la région de Banja Luka : dans un télégramme, ils l'assurent de leur « entière loyauté » et de leur désir de continuer à commander la « VRS » (l'armée serbe de Bosnie) sous ses ordres.
mardi 12 novembre
Le fossé s'est encore creuse entre le pouvoir civil et les militaires serbes de Bosnie. Une centaine de militaires fidèles à Mladic ont accusé l'ex-président Karadzic d'avoir dirigé le « coup » parce qu'il a une « peur bleue d'une armée qui a montré son efficacité durant la guerre et qui coopère avec l'ONU pour le rétablissement de la Paix ». Devant la mauvaise tournure prise par cette affaire, Belgrade a dépêché un émissaire à Pale pour essayer de calmer le jeu.
Une personne a été tuée et plusieurs autres ont été blessées par des policiers serbes bosniaques à Gagevi, un petit village du nord-est du pays. Les policiers voulaient déloger plusieurs centaines de réfugiés musulmans qui ont repris possession de leur village. Appelés au secours, des soldats de l'Ifor sont intervenus et ont désarmé les policiers serbes.
jeudi 14 novembre
Réunis à Paris, les trois membres de la présidence collégiale bosniaque ont approuvé les termes du « contrat moral » (en 13 points) imposé à leur pays par la communauté internationale en échange de son aide.
vendredi 15 novembre
Les Serbes de Bosnie ont transmis l'acte d'accusation de « crimes de guerre » portée contre le président musulman Izetbegovic (depuis le 11 septembre) à la force multinationale. Le procès s'ouvrira le 24 décembre, à Banja Luka.
jeudi 21 novembre
Le cargo américain Condor, transportant un chargement d'armes d'une valeur de 500 millions de francs pour la Fédération croato-musulmane de Bosnie, est arrivé dans le port croate de Ploce.
vendredi 22 novembre
Les trois membres de la présidence collégiale bosniaque se sont une nouvelle fois séparés dans un faubourg de Sarajevo sans s'être mis d'accord sur un gouvernement. Ils ont jusqu'au 4 décembre (réunion à Londres de la conférence internationale sur la Bosnie) pour trouver une solution.
mercredi 27 novembre
Dans la soirée, le Parlement de la Republika Srpska a entériné, par 55 voix pour et 7 abstentions, la destitution du général Mladic et de son état-major, le 9 novembre par la présidente Plavsic.
jeudi 28 novembre
Lâché par les députés serbes de Bosnie, le général Mladic a fini par donner sa démission dans la matinée. C'est le général Pero Colic qui a officiellement pris sa succession à la tête de l'état-major de l'armée des serbes de Bosnie. Mladic n'a pas assisté à la cérémonie officielle de passation de pouvoirs. En revanche, le général Manojlo Milovanovic, qu'il avait voulu désigner pour lui succéder, était présent pour signer l'ordre de transfert des fonctions.
vendredi 29 novembre
Drazen Erdemovic a été condamné à 10 ans de prison par le TPI pour sa participation à un peloton d'exécution à Srebrenica. Ce Croate de Bosnie a décidé de faire appel.
samedi 30 novembre
La présidence collégiale bosniaque est parvenue à se mettre d'accord sur la composition du futur gouvernement central bosniaque. Le Conseil des ministres comprendra six membres (deux de chaque communauté) et sera dirigé alternativement, une semaine sur deux, par un Serbe et par un Musulman. Le vice-président sera croate, tout comme le ministre des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires civiles et de la Communication sera serbe et le ministre des Relations commerciales et des Affaires économiques sera musulman.
mercredi 4 décembre
Une nouvelle conférence internationale sur la Bosnie s'est ouverte à Londres pour décider « d'actions concrètes » pour consolider la paix dans le pays en échange d'un engagement formel des autorités bosniaques à la respecter.
jeudi 5 décembre
La conférence de Londres sur la Bosnie a approuvé un plan en 17 points pour consolider la paix, insistant sur le respect des droits de l'homme et la recherche des criminels de guerre, mais aussi sur le retour des réfugiés et des personnes déplacées, sur la tenue d'élections municipales d'ici l'été, sur la mission de la police internationale de l'ONU qui est désormais chargée d'enquêter sur les « mauvais comportements » des polices locales...
vendredi 6 décembre
Croates et Serbes de Bosnie poursuivent « l'épuration ethnique » des zones passées sous leur contrôle. Ces jours-ci, les policiers de l'ONU en poste à Mostar ont acquis la preuve de l'implication du HVO (l'armée des serbes de Bosnie) dans des opérations d'expulsion, mais la force multinationale refuse de s'y intéresser.
dimanche 8 décembre
Tihomir Blaskic, un général croate inculpé de crimes de guerre par le Tribunal pénal internationale qui doit bientôt le juger, a été décoré par Franjo Tudjman. En fait, le président croate a remis la décoration à l'épouse de l'ancien commandant en chef des forces croates de Bosnie (le HVO), car le général est détenu à La Haye.
lundi 9 décembre
Le Conseil de l'OTAN a approuvé le plan d'opération de la Force de stabilisation (Sfor) qui remplacera l'Ifor en Bosnie le 20 décembre. La Sfor comptera 31 000 hommes. Quant à l'arbitrage international sur la ville de Brcko, il a été reporté au 15 février 1997.
mercredi 11 décembre
Radovan Karadzic, l’homme le plus recherché de Bosnie, circule à sa guise au cœur du dispositif de la force multinationale de paix et personne ne fait rien pour l'en empêcher. C'est ce que révèle des soldats de l'Ifor et des policiers de l'ONU, qui l'ont reconnu alors qu'il se déplaçait dans une jeep escortée par deux véhicules de police de la Republika Srpska et cinq hommes de ses « forces spéciales » armés. Un officier commente : « Personne ne veut prendre le risque de lancer une opération pour arrêter les criminels de guerre dans ce pays ».
dimanche 15 décembre
Alors qu'il déploie déjà 1 200 hommes en Bosnie, le Canada a menacé de les retirer si les Bosniaques ne coopèrent pas avec l'OTAN pour l'organisation d'élection, la réinstallation des réfugiés et la mise en place d'un système judiciaire.
mercredi 18 décembre
Les Etats-Unis et leurs alliés « atlantiques » sont tombés d'accord sur la nécessité de créer en Bosnie une « police internationale spéciale ». Elle ne relèverait pas de l’OTAN et aurait pour objectif de pourchasser et d'arrêter les criminels de guerre, afin de les livrer au TPI de La Haye.
Match amical de football : à Manaus, le Brésil a battu la Bosnie-Herzégovine un but à zéro. C’est la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
vendredi 20 ou samedi 21 décembre
La Sfor, nouvel outil de la communauté internationale en Bosnie, a pris le relais de l'Ifor. La Force de stabilisation a pour mission de consolider le fragile succès de l'Ifor et de conduire le pays vers la paix.
lundi 30 décembre
Les deux co-Premiers ministres bosniaques ont signé un protocole d'accord sur la structure du Conseil des ministres. Le nouveau gouvernement central prendra ses fonctions après confirmation de la chambre des représentants du Parlement, qui doit siéger le 3 janvier à Sarajevo.