vendredi 1er janvier
A Stalingrad, l’Armée rouge fait pression sur la sixième armée allemande, enfermée dans une poche de 260 km².
Dans l’Atlantique, le croiseur HMS Scylla coule le forceur de blocus allemand Rhakotis et le transport italien Viminale.
En représailles à une série d’attentats en Belgique, les Allemands instaurent le couvre-feu à 21 h.
dimanche 3 janvier
L’Armée rouge reprend Mozdok dans le Caucase.
68 bombardiers américains attaquent la base sous-marine de Saint-Nazaire (France).
lundi 4 janvier
L’Armée rouge reprend Naltchik et le centre ferroviaire de Cherniakovsky. Elle ne se trouve plus qu’à 96 kilomètres de Rostov-sur-le-Don.
mardi 5 janvier
Les Soviétiques s’emparent de Tsimliansk et de Morozovsk, les principaux aéroports utilisés par la Luftwaffe pour ravitailler Stalingrad.
Un communiqué officiel des Alliés rappelle que des pillages de toute sorte ont eu lieu en Europe du fait des troupes allemandes. Les Alliés proclament qu’après leur victoire, les puissances de l’Axe devront restituer ces immenses richesses.
mercredi 6 janvier
Un coup d’Etat contre le régime pronazi d’Ion Antonescu est déjoué en Roumanie.
samedi 9 janvier
Hitler réclamant un combat jusqu’au bout, Paulus rejette la proposition soviétique de cessez-le-feu.
La RAF a bombardé les usines d’armement Krupp à Essen, malgré une météo défavorable. Le système de radioguidage anglais « Oboe » fait ses preuves.
dimanche 10 janvier
A Stalingrad, les troupes de Rokossovski attaquent le périmètre défensif de la 6e armée allemande.
nuit du dimanche 10 au lundi 11 janvier
Par une température de - 23°, l’Armée rouge déclenche l’opération Iskra (« Etincelle »), qui doit libérer Leningrad. 2 000 canons et mortiers ont commencé à tirer tandis que les soldats d’élite de la 2e armée de choc, en uniforme blanc, attaquaient en direction de Schlüsselburg (Petrokrepost), où la Neva se jette dans le lac Ladoga. En même temps, des éléments de la 67e armée du front de Leningrad (général Govorov), appuyés par des unités de la flotte de la Baltique, s’élançaient sur les assiégeants, empruntant la rivière gelée.
lundi 11 janvier
L’Armée rouge reprend Mineralnye Vody et Piatogorsk, dans le Caucase. De l’autre côté du front, à Leningrad, la première partie de l’offensive du général Joukov a réussi. La 12e brigade d’infanterie, composée de skieurs expérimentés, a foncé à travers le blizzard pour frapper l’arrière-garde allemande. Par endroits, les Russes ne sont plus qu’à seize kilomètres de leur objectif.
mardi 12 janvier
Le gouvernement argentin demande le départ de Buenos Aires de l’attaché naval allemand, le capitaine Dietrich Niebuhr.
mercredi 13 janvier
Décret secret du Führer : Hitler prépare la mobilisation totale, avec la réquisition de femmes et d’enfants pour la défense du Reich.
En Bulgarie, 200 arrestations et 36 exécutions ont lieu à la suite de manifestations antinazies à Sofia.
jeudi 14 janvier
A Stalingrad, les Soviétiques s’emparent de l’aéroport de Pitomnik. Seul celui de Gumrak permet encore aux Allemands encerclés d’être ravitaillés par pont aérien.
En riposte à l’accroissement des opérations des sous-marins allemands, la RAF bombarde les bases de Cherbourg et de Lorient.
vendredi 15 janvier
Début d’une contre-offensive soviétique à Voronej. L’Armée rouge écrase la 2e armée hongroise sur le Don, au sud de Voronej.
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre à la Luftwaffe de fournir 300 tonnes de ravitaillement par jour à la 6e armée à Stalingrad, objectif impossible à l’heure actuelle.
Grande offensive contre les partisans yougoslaves, l’ « armée fantôme » de Tito. Sur les ordres d’Hitler, 40 000 Allemands, Italiens et oustachi (nationalistes croates fascistes) y participent. Tito doit abandonner su QG de Bihac pour se réfugier le long de la frontière croate. Ses partisans se replient au sud, vers leur bastion du mont Durmitor, dans le Monténégro.
Sortie du film musical allemand Maske in Blau, réalisé par le Hongrois Paul Martin d’après l’opérette éponyme du compositeur autrichien Fred Raymond (créée en 1937), avec Clara Tabody, Wolf Albach-Retty, Hans Moser et Richard Romanowsky.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 janvier
Pour la première fois depuis 1941, la RAF a bombardé Berlin. La défense antiaérienne s’est montrée peu efficace. Les Allemands semblent se contenter du camouflage pour essayer de tromper l’ennemi.
samedi 16 janvier
En Libye, les troupes alliées enfoncent la ligne de défense allemande de Bouerat.
L’Irak déclare la guerre aux puissances de l’Axe.
nuit du samedi 16 au dimanche 17 janvier
Pour la seconde nuit consécutive, la RAF effectue un raid sur Berlin en lâchant des bombes de quatre tonnes.
dimanche 17 janvier
Himmler annonce l’ouverture prochaine de maisons closes dans chacune des garnisons de Waffen-SS stationnées en France. Le Reichsführer estime que cela entretiendra l’ardeur des soldats SS. L’ordre a été transmis à Karl Albrecht Oberg, chef des SS en France, qui, justement, s’inquiétait récemment du développement des maladies vénériennes parmi ses troupes. Les prostituées, elles au moins, pourront être médicalement surveillées.
lundi 18 janvier
L’étau qui enserrait Leningrad depuis 16 mois est brisé. Dans la matinée, les troupes de secours ont fait leur jonction avec les assiégés, lorsque le capitaine Sabatkin, de la 67e armée du front de Leningrad, a échangé un mot de passe avec le capitaine Demidov, de la 2e armée venue en renfort, à la Cité ouvrière n°5, non loin de Schlüsselburg (Petrokrepost). Il a fallu cinq jours de durs combats aux Soviétiques pour briser le cercle d’acier qui entourait la ville.
Suite à la visite de Himmler à Varsovie, les Allemands décident de reprendre les déportations des juifs du ghetto de Varsovie vers les camps d'extermination.
Pour la première fois en Afrique du Nord, les Allemands utilisent des chars Tigre à Bou Arada, en Tunisie.
Les partisans de Jaw Piwnik attaquent la prison de Pinsk [Biélorussie], parvenant à libérer tous les prisonniers et otages de l’organisation polonaise de résistance Wachlarz, qui sont conduits à Varsovie.
La Française Emilienne Mopty est décapitée à Cologne. En mai 1941, elle fut l’une des meneuses de la grève des mineurs du Pas-de-Calais.
mardi 19 janvier
A Stalingrad, le siège de la 6e armée allemande immobilise 90 des 259 divisions soviétiques.
mercredi 20 janvier
Pour accélérer l’extermination des Juifs, Himmler demande plus de trains. Ceux-ci font pourtant cruellement défaut pour le transport des armes sur le front de l’Est.
Dans la matinée, le capitaine Jean-Michel de Sélys Longchamps, pilote belge dans la RAF, réussit à mitrailler le quartier général de la Gestapo à Bruxelles : 7 morts et 22 blessés.
Sous la pression des Etats-Unis, le Chili rompt ses relations diplomatiques avec les pays de l’Axe.
jeudi 21 janvier
A Stalingrad, l’Armée rouge s’empare de l’aéroport de Gumrak, le dernier encore aux mains des Allemands. Hitler câble à Paulus : « La reddition est hors de question ».
Dans le Caucase, les Soviétiques reprennent Vorochilovsk.
Dans le ghetto de Varsovie, des pelotons allemands sont pris pour cible par des résistants armés. Pour la première fois depuis la création du ghetto, on voit des ambulances allemandes emporter des SS morts ou blessés. Cela n’a pas empêché les Allemands de déporter environ 6 500 juifs, tandis que 1 171 autres été tués par balles au cours de ces opérations.
vendredi 22 janvier
Dans le Caucase, la base aérienne de la Luftwaffe à Salsk est prise par les Soviétiques.
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre que la production de chars soit prioritaire sur la construction navale.
Trente habitants de la ville d’Ivanava [aujourd’hui dans l’ouest de la Biélorussie] sont exécutés par la Gestapo en représailles à l’action des partisans de Jan Piwnik contre la prison de Pinsk quatre jours plus tôt.
samedi 23 janvier
La 8e Armée britannique de Montgomery s’empare de Tripoli. Les Anglais sont rejoints par les Français du général Leclerc.
L’Armée rouge s’empare d’Armavir, important nœud ferroviaire du Caucase.
Le dernier avion allemand quitte la poche de Stalingrad, totalement encerclée par les Soviétiques.
Décès de l’archevêque catholique de Bamberg Mgr Johann Jakob von Hauck. Agé de 81 ans, il était à la tête de cet archidiocèse de Bavière depuis 1912 !
lundi 25 janvier
Le général Messe, de la 1re armée italienne, prend le commandement des forces de l’Axe en Afrique du Nord.
mardi 26 janvier
Les Soviétiques divisent en deux la poche de la 6e armée à Stalingrad.
Institution du service des auxiliaires de la DCA (Flakhelfer) par les Jeunesses hitlériennes et recrutant parmi les lycéens en dehors des horaires scolaires.
Le « Jour de l'Indépendance de l'Inde » est célébré dans une grande réception à Berlin avec des centaines d'invités.
mercredi 27 janvier
Conscription civile des femmes.
Premier bombardement du territoire allemand par un raid aérien entièrement américain : 84 Forteresses volantes et sept Liberator ont attaqué la base navale de Wilhelmshaven et, accessoirement d’autres cibles dans le nord-ouest de l’Allemagne. Trois Forteresses volantes ont été abattues. A compter de ce jour et jusqu’à la fin de la guerre, l’Allemagne sera soumise quasiment chaque jour à des bombardements alliés.
jeudi 28 janvier
Les hommes de 16 à 65 ans et les femmes de 14 à 45 ans sont mobilisés pour la production de guerre.
vendredi 29 janvier
Paulus est fait feld-maréchal par Hitler avec la recommandation de résister jusqu’au bout à Stalingrad.
vendredi 29 ou samedi 30 janvier
Himmler nomme Ernst Kaltenbrunner comme remplaçant Heydrich à la tête du Bureau central de sécurité du Reich (RHSA), qui contrôle les SS et les camps de la mort.
samedi 30 janvier
Le grand amiral Erich Raeder, de plus en plus en conflit stratégique avec Hitler, donne sa démission de commandant en chef de la flotte de guerre. L’amiral Karl Dönitz (52 ans), commandant en chef de la flotte sous-marine, lui succède. Plus que son prédécesseur, il fait de l’utilisation des sous-marins l’axe majeur de sa stratégie sur mer. L’amiral Hans Georg von Friedeburg succède à Dönitz comme commandant en chef de la flotte sous-marine.
Un raid de la RAF sur Berlin interrompt les discours de Göring et de Goebbels au dixième anniversaire de la fondation de l’Etat nazi.
En Ukraine, la Gestapo organise en masse des fusillades de juifs dans le ghetto de Letytchiv.
nuit du samedi 30 au dimanche 31 janvier
Pour la première fois, les bombardiers de la RAF ont utilisé un nouveau dispositif de radionavigation, baptisé H2S. Les Pathfinder du 8e groupe ont ainsi pu localiser nettement les côtes aux environs de Hambourg, ainsi que l’Elbe.
dimanche 31 janvier
Repli allemand devant Leningrad et dans le Caucase.
dimanche 31 janvier ou mardi 2 février
Paulus, commandant de la 5e armée allemande, capitule à Stalingrad avec 91 000 soldats (dont 24 généraux et 2 500 officiers) sur les 300 000 hommes du départ.
lundi 1er février
Le mouilleur de mines britannique HMS Welshman, qui devait approvisionner Malte assiégé, est coulé par l’U-617 au large de la Crète.
mardi 2 février
Un Stirling Pathfinder britannique qui participait à un raid sur Cologne a été abattu et s’est écrasé près de Hardinxveld-Giessendam (Rotterdam). Les Allemands récupèrent dans l’épave les restes du radar H2S, en service depuis trois jours seulement (sa réparation par la firme Telefunken conduire les Allemands à mettre au point le détecteur de radar Naxos aux chasseurs nocturnes de traquer les bombardiers britanniques).
En Méditerranée, le sous-marin anglais HMS Turbulent coule le pétrolier allemand Utilitas, qui transportait toute la réserve de combustible de l’escadre navale italienne en Sicile.
mercredi 3 février
L’Armée rouge reprend Kouchtchievskaïa au sud de Rostov-sur-le-Don, et Koupiansk en Ukraine.
Une torpille tirée par un sous-marin allemand a coulé en mer du Labrador le navire américain SS Dorchester, qui faisait partie du convoi SG 19 à destination du Groenland. Sur les 904 personnes à bord, on déplore 675 morts, dont quatre lieutenants aumôniers militaires qui ont donné leur gilet de sauvetage pour sauver d’autres personnes.
jeudi 4 février
Ordre de fermeture des commerces autres que de première nécessité.
Des forces soviétiques amphibies ont débarqué dans la péninsule de Taman, où se trouve isolée la 17e armée du général von Kleist, en vue de couper la route de la Crimée aux Allemands. La 17e armée, qui était à l’écoute de la radio soviétique, est parvenue à repousser l’attaque en deux points. Sur une troisième plage située près de Novorisiisk, en revanche, les soldats de l’Armée rouge ont établi une tête de pont.
En Libye, les premières unités de la 8e armée britannique franchissent la frontière tunisienne.
Création au Schauspielhaus de Zurich de La Bonne Âme du Se-Tchouan (Der gute Mensch von Sezuan), pièce épique du dramaturge allemand Bertolt Brecht, mise en scène par Leonard Steckel.
vendredi 5 février
Dans le sud de la Russie, la ville de Ieïsk (kraï de Krasnodar), port sur la mer d’Azov, est libérée par les troupes du front du Nord-Caucase de l’Armée rouge. Le groupe d’armées A de von Kleist est complètement isolé dans le Kouban.
samedi 6 février
Face aux réalités militaires, Hitler est contraint à autoriser les troupes du maréchal von Manstein à se replier du Donets jusqu’à la Mius. Néanmoins, le Führer a ordonné de tenir à tout prix Kharkov, la quatrième ville d’URSS, alors que la sagesse voudrait que les Allemands l’évacuent.
Himmler reçoit à Berlin un inventaire des biens pris aux juifs polonais assassinés. Il comprend 825 wagons remplis de vêtements à redistribuer aux minorités allemandes de l’Est, et un wagon contenant trois tonnes e cheveux de femmes.
dimanche 7 février
Pour Hitler, si l’Allemagne perd la guerre, le peuple allemand en sera plus responsable que le parti nazi.
La ville française de Lorient (base de sous-marins) subit son plus violent bombardement aérien : 600 maisons sont détruites.
lundi 8 février
A Kiel, le nationaliste indien Bose « Netaji » quitte l’Allemagne en sous-marin. Il laisse derrière lui ses 3 500 soldats de la Légion Indienne (le 950e Régiment de l'Armée allemande).
mardi 9 février
L’Armée rouge continue de progresser : les troupes de Vatoutine prennent Bielgorod, au nord de Kharkov, tandis que celles du général Golikov conquièrent Koursk. Le mouvement débordant des Soviétiques a pris les Allemands par surprise. A présent, toutes les lignes allemandes, d’Orel à Kharkov, sont menacées. Les Soviétiques vont désormais utiliser Koursk comme base pour prendre en tenailles Kharkov, où ils tenteront de piéger la division Panzer du général SS Hausser.
20 U-Boote ont harcelé durant cinq jours le convoi SC-118, coulant 13 des 63 navires marchands qui le composaient. Celui-ci disposait pourtant de dix navires d’escorte et d’une couverture aérienne. Mais l’obscurité des longues nuits d’hiver avantage les sous-marins. Trois d’entre eux ont toutefois été coulés. Afin d’esquiver la menace aérienne, l’amiral Dönitz a concentré une importante force sous-marine au large du Groenland, dans un « angle mort », territoire que l’aviation alliée ne peut atteindre.
mercredi 10 février
Début sur le front de Leningrad de la bataille de Krasny Bor, dans le cadre de l’opération « Etoile polaire » : sous les ordres de Sviridov et Govorov, la 55e armée soviétique (44 000 soldats, 800 canons, 100 chars) attaque le 50e corps d’armée allemand (Geog Lindemann) et surtout la division de volontaires espagnols Azul (5 900 hommes commandés par Emilio Esteban Infantes) dans le secteur de la route et du chemin de fer Leningrad-Moscou. En une seule journée, les forces ibériques perdent 2 252 soldats (1 125 morts, 91 disparus et 1 036 blessés).
Lorient, devenu la cible des bombardements lourds, est évacué.
En France, la Gestapo arrête les résistants Jacques Renouvin, chef des Groupes francs, et Edmond Michelet, responsable régional des MUR.
jeudi 11 février
La RAF commence une campagne de raids nocturnes sur la base navale de Wilhelmshaven.
vendredi 12 février
La 7e division blindée allemande a passé la frontière tunisienne en force, laissant la Libye aux mains des Alliés. De son côté, Rommel a regroupé les restes de l’Afrikakorps derrière la ligne Mareth. Les prochains objectifs des Britanniques sont Médenine et Ben Gardane, où se trouvent des pistes d’atterrissage.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 février
466 appareils de la RAF ont déversé un millier de bombes sur le port de Lorient. Le raid était mené par des bombardiers Lancaster, Halifax, Wellington et Stirling. Sept appareils sont portés manquants. Tous les mois, la RAF exécute environ 1 000 sorties dont l’objectif est Lorient. Le port de Saint-Nazaire subit un sort analogue.
samedi 13 février
Les Allemands et Espagnols ont remporté une victoire tactique lors de la bataille de Krasny Bor. Après trois jours de combats, la 55e Armée soviétique n’est parvenue à avancer que de quatre kilomètres en ayant perdu un tiers de ses forces (entre 11 000 et 14 000 morts et autant de blessés) et la majorité de ses chars. Les Allemands et Espagnols déplorent 3 945 tués et blessés et 300 prisonniers. Les forces de l’Axe contrôlent toujours la route principale entre Moscou et Leningrad.
L’Armée rouge reprend Novotcherkassk, à quarante kilomètres de Rostov.
Hitler reconnaît la défaite de Stalingrad.
Himmler donne l’ordre aux autorités allemandes de Varsovie de raser le ghetto juif.
dimanche 14 février
Les blindés soviétiques de Rokossovski libèrent Rostov-sur-le-Don. La ville de Vorochilov est également reprise par l’Armée rouge.
En Tunisie, les Allemands arrêtent les Alliés et occupent la ligne Mareth à la frontière libyo-tunisienne. Rassemblant leurs blindés, Rommel et von Arnim se retournent contre les divisions américaines présentes à l’ouest de la Tunisie. A Sidi-Bou-Saïd, les chars de la 1re division blindée américaine se font tailler en pièces par la 21e division Panzer. Cependant, le général Ziegler, le second de von Arnim, se contente de cette victoire et temporise.
lundi 15 février
En Tunisie, l’Afrikakorps de Rommel prend Gafsa.
Des adolescents âgés d’au moins 15 ans doivent désormais fournir une aide à l’armée de l’air.
mardi 16 février
Les Soviétiques entrent dans les faubourgs de Kharkov, la principale base des Allemands sur le front sud.
En Tunisie, la 8e armée britannique prend Médenine.
Le général de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen est nommé Generalfeldmarschall (maréchal), à l'âge de seulement 47 ans. Il devient ainsi le plus jeune maréchal de l'histoire militaire germano-prussienne.
Loi française instituant le Service du Travail Obligatoire (STO) pour fournir de la main d'œuvre à l'effort de guerre allemand.
mercredi 17 février
En Tunisie, Rommel est à Friana et s’empare de l’aérodrome américain de Thelepte.
Un groupe de neuf commandos norvégiens, entraînés en Angleterre, atterrit près de Vermork, en Norvège. Il a pour mission de détruire l’usine de l’eau lourde utilisée par les Allemands pour la recherche atomique.
jeudi 18 février
Contre-offensive allemande sur Kharkov.
En Tunisie, les Allemands occupent Sbeïtla et avancent sur Kasserine.
Célèbre appel de Goebbels au Sportpalast (« Palais des Sports) de Berlin : « Voulez-vous la guerre totale ? ».
Deux étudiants du mouvement antinazi « Rose blanche », Hans Scholl et sa sœur Sophie, sont aperçus par le concierge de l'université de Munich en train de jeter des centaines de tracts du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Ils sont aussitôt arrêtés avec leurs amis, livrés à la Gestapo et emprisonnés à Stadelheim.
vendredi 19 février
Hitler visite le QG de von Manstein à Zaporojie. Il annonce à ses troupes que de nouvelles armes secrètes vont les aider à gagner la bataille.
Allemands et Italiens attaquent le col de Kasserine en Tunisie.
samedi 20 février
Au sud de Kharkov, l’Armée rouge s’empare de Pavlograd et attaque la poche de Krasnograd, tenue par le 2e corps blindé SS.
Rommel s’empare de Kasserine. Le détachement américain du colonel Stark a été rapidement mis hors de combat, et seule une petite unité britannique a opposé une résistance acharnée. Le général Alexander a interdit tout mouvement de retraite. Rommel doit maintenant choisir entre deux objectifs : Thala ou Tébessa.
Création à l’opéra de Francfort-sur-le-Main, sous la direction d’Otto Winkler, de Die Kluge. Die Geschichte von dem König und der klugen Frau (« la Finaude »), opéra en 12 scènes de Carl Orff, d’après le conte de fée La fille futée du paysan des frères Grimm. Les rôles principaux sont tenus par le baryton Rudolf Gonszar, la basse Emil Staudenmeyer, la soprano Coba Wickers et le ténor Oskar Wittazscheck.
dimanche 21 février
Von Manstein lance une contre-offensive allemande pour reprendre Kharkov et arrêter la poussée des Soviétiques vers le Dniepr.
lundi 22 février
En Tunisie, Rommel annule les attaques sur Sbiba et Thala quand la 6e division blindée britannique arrive en renfort.
A Munich, trois étudiants résistants de la Rose Blanche - Hans (25 ans) et Sophie (22 ans) Scholl, et Christoph Probst - sont condamnés à mort par Freisler, venu spécialement de Berlin. L’exécution à la hache a lieu dans les heures qui suivent à la prison de Stadelheim, près de Munich.
Le gouvernement bulgare accepte de déporte les juifs de Thrace et de Macédoine, soit 11 000 personnes, à Treblinka.
En reconnaissance de ses services rendues aux troupes allemandes et en récompense de sa « superbe technique et de son art brillant », Goebbels offre à la violoniste virtuose japonaise Nejiko Suwa, vingt-trois ans, un violon qui passe pour être un Stradivarius (il existe des doutes sur sa qualité réelle).
mardi 23 février
Dans l’Atlantique, un U-Boot coule un pétrolier du convoi UC-1. C’est le premier succès opérationnel de la torpille acoustique allemande Falke.
mercredi 24 février
Les Allemands créent en Tunisie le groupe d’armées d’Afrique commandé par Rommel.
jeudi 25 février
La RAF et l’US Air Force lancent une campagne de bombardement ininterrompue sur l’Allemagne, avec l’attaque de Nuremberg pour cette première journée.
Staline ordonne au général Rokossovski d’attaquer en direction de Smolensk et de Gomel. La moitié de ses troupes seulement sont arrivées sur le front.
vendredi 26 février
Les Allemands encerclent la ville de Béja, centre stratégique allié situé dans le nord-ouest de la Tunisie.
L’amiral Dönitz réussit à convaincre Hitler de continuer à faire intervenir des navires comme le Scharnhorst ou le Tirpitz. Le Führer se désintéresse de plus en plus de sa marine.
Conformément à un ordre d’Himmler du 10 décembre 1942, le premier convoi de Roms et de Sintis allemands arrive au camp d’Auschwitz. Ils sont installés dans un camp séparé, le Zigeunerfamilienlager.
samedi 27 février
A Berlin, les nazis raflent à leur travail les derniers de juifs de la ville (quelques milliers). Il s'agit pour la plupart d'hommes mariés à des femmes de souche « aryenne ». Ils sont conduits dans cinq centres de détention (dont au 2-4, Rosenstrasse), attendant d'être déportés dans un camp d'extermination.
dimanche 28 février
Un commando norvégien a réussi à détruire les réserves d’eau lourde allemandes.
Deuxième campagne de déclassement ordonnée par la Chambre de presse du Reich en raison du manque de matières premières : 950 journaux sont fermés, dont le Trierische Landeszeitung (fondé en 1875 et relancé de 1949 à 1974).
Les épouses « aryennes » des juifs arrêtés la veille se rendent devant le centre de détention de la Rosenstrasse, en criant devant la façade : « Rendez-nous nos maris ! ». La manifestation de quelques centaines de personnes va se prolonger plusieurs jours, y compris la nuit malgré un froid glacial.
lundi 1er mars
Sur le front russe du Nord-Ouest, les Soviétiques reprennent Demiansk.
En France, les Allemands rétablissent la correspondance et la liberté de circulation entre les zones nord et sud, pour les citoyens « à part entière ».
mardi 2 mars
Mussolini évacue ses troupes du front soviétique.
mercredi 3 mars
L’Armée rouge enlève Rjev, base des Allemands sur le front de Moscou.
jeudi 4 mars
Le paquebot britannique City of Pretoria (lancé en 1937), qui naviguait dans l’Atlantique Nord sans escorte, est coulé au nord-ouest des Açores par le sous-marin allemand U-172. Il n’y a aucun survivant parmi les 145 personnes à bord.
A Athènes, 100 000 Grecs affrontent les chars allemands. Ils manifestent contre le travail obligatoire dans le Reich.
vendredi 5 mars
Sur le front russe, les Panzer de von Manstein avancent vers Kharkov et Bielgorod. Près d’Izioum, des blocs de glace flottant empêchent les Allemands de construire un pont sur le Donets.
A Paris, Fritz Sauckel, ministre plénipotentiaire pour le travail dans le Reich, demande 100 000 travailleurs au gouvernement de Vichy.
Erich Kohl, commissaire du Reich en Ukraine, affirme sans rougir : « Même l’Allemand le plus humble vaut racialement et biologiquement mille fois plus que toute autre personne ».
samedi 6 mars
Goebbels cède après une semaine de manifestation à Berlin et des menaces inefficaces : les détenus juifs du 2-4, Rosenstrasse sont autorisés à rejoindre leur famille.
dimanche 7 mars
Des unités de Panzer attaquent la 6e armée soviétique à Krasnograd.
lundi 8 mars
L’état-major de la marine ajoute un rotor de codage à la machine à chiffrer Enigma.
mardi 9 mars
Le général SS Hausser contre-attaque au nord et à l’ouest de Kharkov.
Rommel, toujours malade, laisse le commandement des armées de l’Axe en Tunisie au général italien Messe.
mercredi 10 mars
En Tunisie, les FFL de Leclerc repoussent trois assauts germano-italiens à Ksar-Rhilane.
jeudi 11 mars
Koniev reprend Ouman (Ukraine) aux Allemands.
Le convoi allié HX-228 est attaqué dans l’Atlantique par une meute d’U-Boote. Le destroyer HMS Harvester parvient à éperonner et couler l’U-444, mais, avarié également, il est à son tour envoyé par le fonds par l’U-432.
vendredi 12 mars
La RAF lâche mille tonnes de bombes sur Essen. L’usine Krupp est sérieusement endommagée.
samedi 13 mars
Le colonel d’état-major Henning von Tresckow et le juriste conservateur Fabian von Schlabrendorff tentent de supprimer Hitler en faisant exploser l’avion qui ramenait le Führer de Smolensk à Berlin. Mais la bombe, cachée dans deux bouteilles de cognac, ne fonctionne pas.
Les troupes SS commencent à démanteler le ghetto de Cracovie : 14 000 juifs sont dispersés dans les camps de la mort ou dans d’autres ghettos.
du dimanche 14 au lundi 15 mars
Von Manstein reprend l'offensive en URSS et reprend Kharkov.
lundi 15 mars
Des rumeurs ayant circulé sur des projets de Pétain de fuir en Afrique du Nord, Hitler ordonne que tous les aéroports proches de Vichy soient rendus inutilisables.
mardi 16 mars
Début de la bataille de la ligne Mareth, à la frontière libyo-tunisienne.
Staline insiste à nouveau auprès de Churchill pour l’ouverture d’un second front pour soulager la pression sur les Soviétiques.
jeudi 18 mars
En Tunisie, le 2e corps du général Patton prend Gafsa et poursuit son avance sur El-Guetta.
vendredi 19 mars
A l’approche des côtes européennes, les trois meutes de sous-marins allemands (en tout 41 U-Boat) qui harcelaient dans l’Atlantique Nord les convois HX 229 (50 navires plus 5 d’escorte) et SC 122 (60 navires, plus 8 d’escorte) cessent leurs attaques. 13 bateaux du HX229 (tonnage 93 502) et 9 du SC 122 (56 694) ont été coulés en quatre jours, pour un seul sous-marin perdu côté allemand.
dimanche 21 mars
Adolf Hitler a échappé à un attentat suicide : le colonel baron Rudolf-Christoph von Gersdorff (37 ans), membre de la conspiration d’Henning von Tresckow, souhaitait se faire exploser avec le Führer à l’occasion de la visite d’une exposition consacrée aux armes prises aux Soviétiques, à l’Arsenal de Berlin (Von Gersorff est l’un des commissaires de cette exposition). Hitler était accompagné de Göring, d’Himmler et de Dönitz, mais malheureusement, il a écourté sa visite et est parti avant que von Gersdorff ne parvienne à faire exploser sa bombe (il arrive cependant à la désamorcer à temps et ne sera pas découvert). Des dizaines des milliers de personnes étaient venues écouter le discours du Führer, qui n’a duré que douze minutes.
Le dégel et la boue bloquent les opérations sur le front russe. Von Manstein reprend cependant Bielgorod.
lundi 22 mars
Des chasseurs Hurricane de la RAF écrasent en Tunisie une contre-attaque de Panzer près de la ligne Mareth.
En Biélorussie, des SS à la recherche de partisans encerclent la localité de Khatyn : plus de 150 habitants sont conduits dans une grange et brûlées vives et le village incendié.
Un nouveau crématorium est ouvert à Auschwitz : une chambre à gaz souterraine, pouvant contenir 2 000 personnes, est reliée à cinq fours crématoires.
mardi 23 mars
La 1re division blindée américaine détruit trente-deux chars de la 10e division Panzer à El-Guettar.
Premières élections libres dans un pays européen occupé par l’Allemagne, le Danemark : 143 sièges pour la coalition nationale du Parti du gouvernement. Les cinq restants pour les nazis danois et le Parti paysan pronazi.
Le transport de troupes britannique Windsor Castle est coulé par la Luftwaffe au large de l’Algérie.
A Berlin, le Dr Korherr, statisticien de Himmler, l’informe que 1 419 467 juifs d’Europe ont été tués depuis le début de la guerre.
jeudi 25 mars
Arno Bretmeyer succède à Hans von Tschammer und Osten en tant que chef des sports du Reich.
du vendredi 26 au lundi 29 mars
Les troupes germano-italiennes évacuent la ligne Mareth.
lundi 29 mars
En Tunisie, la 8e armée britannique prend Gabès.
Hitler donne l’ordre de construire des rampes de lancement de bombes volantes sur la côte de la Manche.
mardi 30 mars
Dans l’Atlantique Nord, le croiseur anglais HMS Glasgow intercepte le forceur de blocus allemand Regensburg au large de l’Islande. Son équipage se saborde avant de se suicider.
Des Mosquito de la RAF bombardent l’usine de matériel radio Philips à Eindhoven.
Albert Speer visite le camp de Mauthausen.
mercredi 31 mars
L’Armée rouge reprend Anastasievsk, au nord de Novorossiisk, dans le Caucase.
En Tunisie, les Britanniques occupent le cap Serrat.
Hitler reçoit à Rastenburg le roi Boris des Bulgarie pour des entretiens.
en mars
Les Soviétiques reprennent Viazma.
jeudi 1er avril
Bombardement allié de la piste d’atterrissage d’El-Maou, près de Sfax (Tunisie).
Le général Guderian, limogé en décembre 1941, est rappelé et nommé inspecteur général des unités blindées.
samedi 3 avril
Des chasseurs bombardiers allemands Focke-Wulf 190A-8 font un raid sur Eastbourne, en Angleterre.
lundi 5 avril
En Tunisie, la 8e armée britannique attaque la ligne de défense allemande de l’Akarit.
Le pasteur, théologien évangélique et résistant allemand Dietrich Bonhoeffer (37 ans) est arrêté. Il est incarcéré à Tegel (il sera déporté à Flossenburg).
Le gouvernement de Laval livre aux Allemands Léon Blum, Edouard Daladier et le général Gamelin. Ils sont transférés en Allemagne.
mercredi 7 avril
En Tunisie, les forces de l’Axe se replient sur la ligne d’Enfidaville.
Dans l’ouest de l’Ukraine, la plupart des juifs de Terebovlia (soit 1 100 personnes pour une population de 7 000 habitants) sont fusillés par les Allemands dans le village voisin de Plebanivka.
jeudi 8 avril
Un couple de résistants a été guillotiné à la prison berlinoise de Plötzensee. Elise (39 ans) et Otto Hermann (45 ans) Hampel avaient été condamnés à mort pour avoir distribué entre 1940 et 1942 plus de 200 cartes postales dénonçant le régime hitlérien.
samedi 10 avril
En Tunisie, les Alliés s’emparent de Sfax.
Goebbels visite des villes bombardées par les Alliées et organise des convois pour aider les sinistrés.
Une note de Himmler ordonne l’arrêt de l’emploi de l’euphémisme « traitement spécial » en raison de sa transparence. Depuis septembre 1939, il désignait l’élimination physique des personnes et était devenu très vite synonyme de gazage.
dimanche 11 avril
L’amiral Dönitz parvient à convaincre Hitler de faire construire plus de sous-marins. La priorité pour les rares fournitures d’acier est cependant conservée pour les usines de chars et d’avions.
lundi 12 avril
En Tunisie, les Britanniques de Montgomery s’emparent Sousse.
Le chef de la chancellerie du Reich, Martin Bormann (43 ans) est nommé au poste de secrétaire du Führer.
Le général Vlassov (fait prisonnier par les allemands en juillet 1942) publie un programme nationaliste anti-bolchévique. Il fonde la Comité de libération russe de Smolensk et l'Armée de libération russe (ROA), qui n'auront que très peu de pouvoirs.
mardi 13 avril
La radio allemande (Großdeutsche Rundfunk) annonce que les Allemands ont découvert à Katyn, près de Smolensk, des charniers contenant les restes de 4 500 officiers polonais qui auraient été assassinés en 1939-1940 par les Soviétiques (Moscou nie toute implication avant de reconnaître en 1990 son rôle dans ce massacre ; soucieux de maintenir la cohésion du Front anti-hitlérien, les Alliés occidentaux vont soutenir la thèse stalinienne d’un crime perpétré par les Allemands).
mercredi 14 avril
Le fils de Staline, Iakov Djougachvili, est mort dans le camp de concentration allemand de Sachsenhausen. Il avait 36 ans. Officiellement, il a trouvé la mort en touchant une clôture électrique lors d’une tentative d’évasion (selon d’autres, il se serait suicidé ou aurait été exécuté sur ordre d’Hitler après le refus de Staline d’échanger son fils contre le maréchal Paulus).
jeudi 15 avril
Un bombardement allié échoue à détruire l’usine automobile Minerve mais frappe la ville belge de Mortsel : 936 civils sont tués.
vendredi 16 avril
Le gouvernement polonais en exil à Londres demande à la Croix-Rouge d’enquêter sur le massacre de Katyn.
samedi 17 avril
Trente chasseurs bombardiers allemands Focke-Wulf 190A-8 effectuent un raid sur Londres. Au retour, l’un d’entre eux atterrit par erreur sur l’aérodrome de Malling.
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa est abattu au-dessus de Belgrade par des avions alliés : un des trois pilotes et trois passagers sur quatre sont tués.
dimanche 18 avril
Au cours d’un engagement aérien de 10 minutes au large du cap Bon, des chasseurs alliés abattent 59 avions de transport et 10 chasseurs de la Luftwaffe, en route pour la Tunisie.
L’URSS accuse la Gestapo d’avoir inventé le massacre de Katyn.
Le chef de la SS pour Varsovie, Sammern-Frankenegg, donne l’ordre de déporter tous les juifs du ghetto en trois jours.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 avril
Révolte du ghetto de Varsovie (40 000 juifs survivants, dont 750 à 800 combattants disposant de 350 revolvers, 10 fusils, 90 grenades, quelques bombes primitives et quelques centaines de cocktails Molotov). Le commandant de l'insurrection des Mordehaï Anilewicz (24 ans). A 3 heures du matin, des bataillons de la Waffen-SS, de la police, de la Wehrmacht et des unités ukrainiennes, lettones et lituaniennes, commandés par le général SS Jürgen Stroop, encerclent le ghetto.
lundi 19 avril
Les forces allemandes entrent dans le ghetto à six heures du matin. Première bataille livrée dans le ghetto de Varsovie par une population civile contre les forces armées de l'Allemagne nazie.
Action de la résistance belge contre la Solution finale. Peu après avoir quitté la caserne Dossin, à Malines, avec à son bord 1 631 juifs (dont 262 enfants) déportés vers Auschwitz, le convoi ferroviaire n°20 est arrêté par trois résistants au village de Boortmeerbeek. Seulement armés d’un pistolet, ils parviennent à ouvrir des wagons sous les tirs de la Schutzpolizei, permettant ainsi à 231 personnes de prendre la fuite, dont des membres de la résistance juive. 23 sont tués par les balles en sautant des wagons (et 95 autres repris par la suite).
Reconnus coupables d’appartenance au mouvement de résistance de la Rose Blanche, Kurt Huber, professeur de musicologie et de psychologie à l’université de Munich, et les étudiants Alexander Schmorell et Willi Graf sont condamnés à mort pour haute trahison par le tribunal populaire de Roland Freisler.
mardi 20 avril
Au deuxième jour de l'attaque du ghetto et l'investissement d'un bloc d'immeubles, seuls 60 juifs ont été capturés. Un système de passages souterrains (égouts) permet de se déplacer d'un immeuble à l'autre ; les unités du génie les inondent ou y jettent des « bougies fumantes ».
mercredi 21 avril
En Tunisie, les régiments maoris néo-zélandais s’emparent de Takrouna.
Un avion Douglas DC-3 de la Lufthansa s’écrase à Frederikstad, en Norvège : les trois membres d’équipage et six des dix-sept passagers sont tués.
jeudi 22 avril
Les forces alliées lancent une offensive sur tout le front à l’ouest de Tunis. Le maréchal Rommel, incapable de contre l’avance alliée en Afrique du Nord, est rappelé par Hitler. Le général von Arnim prend le commandement des troupes germano-italiennes en Tunisie.
vendredi 23 avril
A Berlin, Himmler, qui suit de près la situation à Varsovie et s'impatiente, ordonne de « nettoyer le ghetto de Varsovie avec la plus grande sévérité et une inlassable persévérance ».
samedi 24 avril
En Tunisie, le 19e corps d’armée du général français Koeltz prend à son tour l’offensive dans les montagnes en direction de Zaghouan.
Seul commandant de sous-marin allemand (le U-572) condamné à mort pour lâcheté face à l’ennemi, le capitaine Heinz Hirsacker (28 ans) se suicide à Kiel avant d’être exécuté.
dimanche 25 avril
Dans l’Atlantique, le HMS Biter enregistre la première victoire d’un porte-avions d’escorte. Il coule l’U-203, aidé par le destroyer Pathfinder.
Création d’une nouvelle distinction militaire par le Troisième Reich : la plaque de bras Demiansk (Ärmelschild Demjansk) sera remise aux soldats de la Wehrmacht ayant participé de février à mai 1942 à la bataille de la poche de Demiansk, au sud de Leningrad.
du dimanche 25 au lundi 26 avril
L’Eglise catholique condamne l’assassinat des juifs.
lundi 26 avril
En Tunisie, le 5e corps britannique prend la colline de Longstop et atteint le djebel Bou Aoukaz.
nuit du mardi 27 avril
561 bombardiers de la RAF larguent 1 350 tonnes de bombes sur Duisburg.
mercredi 28 avril
La Suède proteste contre le minage de ses eaux territoriales par l’Allemagne.
jeudi 29 avril
Une série d’attaques de l’Armée rouge repousse lentement les Allemands du Caucase.
vendredi 30 avril
Des unités de Panzer reprennent le djebel Bou Aoukaz au cours d’une contre-attaque.
Opération « Mincemeat » : le sous-marin britannique HMS Seraph a fait surface près de Huelva pour jeter au large des côtes espagnoles le cadavre d’un homme mort d’une pneumonie avec de faux papiers afin de tromper les Allemands et les Italiens. Le but est de le faire croire que les Alliés comptent débarquer en Sardaigne et dans les Balkans, alors que le véritable objectif est la Sicile.
en avril
Goebbels tente de refondre les structures gouvernementales.
L'action des corsaires allemands est arrêtée.
samedi 1er mai
Sur le front nord tunisien, les Américains s’emparent de la côte 609, forçant les Allemands à se replier sur Mateur.
A Berlin, la Commission médicale internationale confirme que le massacre de Katyn a eu lieu en 1940 et que les Soviétiques peuvent en être les auteurs.
dimanche 2 mai
Des résistants polonais exécutent le général Krüger, chef de la Gestapo à Cracovie.
lundi 3 mai
Les tabors et les corps francs d’Afrique prennent Mateur, en Tunisie.
mardi 4 mai
La RAF mène le raid le plus meurtrier de la guerre (à ce moment) sur Dortmund : 693 morts.
mercredi 5 mai
L’Armée rouge reprend Krimsk et Neberjaisk, dans le Kouban.
Dans le sud de la Tunisie, le 19e corps français attaque vers Pont-du-Fahs. A 30 kilomètres de Tunis, le 5e corps britannique occupe le djebel Bou-Aoukaz.
jeudi 6 mai
La 15e division Panzer est écrasée par les blindés britanniques qui foncent sur Tunis.
vendredi 7 mai
Tunis est libérée par les Alliés.
La télévision allemande Fernsehsender Paris lance ses émissions depuis le Magic-City, l’ancien dancing du 13-15 rue Cognacq-Jay transformé en studio de télévision. Des télécinémas diffusent le stock de programmes acheminé de Berlin : des opérettes et du théâtre filmés.
samedi 8 mai
Les Alliés prennent Bizerte, en Tunisie. L’amiral Cunningham lance l’opération « Retribution » pour empêcher les armées de l’Axe d’évacuer l’Afrique du Nord.
dimanche 9 mai
En Tunisie, l’armée italienne du général Messe est encerclée dans le djebel Zaghouan par la division française d’Oran du général Boisseau.
La nageuse allemande Gisele Grass a enlevé à sa compatriote Hanni Hölzner le record du monde du 100 m brasse féminin qu’elle détenait depuis 1936. A Leipzig, Grass a parcouru la distance en 1 min 19 s 8.
lundi 10 mai
La 6e division blindée britannique atteint Hammamet, isolant les troupes de l’Axe dans la péninsule du cap Bon.
mardi 11 mai
Le corps d’armée français de Tunisie déborde le djebel Zaghouan. Le général Boisseau reçoit la reddition de la division italienne Superga.
mercredi 12 mai
Von Arnim et Cramer, chefs de l’Afrikakorps, se rendent aux Britanniques du 5e corps d’armée (général Allfrey). La division de marche du Maroc reçoit la reddition du groupe Pfeiffer.
jeudi 13 mai
Capitulation de toutes les troupes de l’Axe en Afrique du Nord (Tunisie) : 125 000 prisonniers allemands (autant d’Italiens), 100 canons et 250 chars sont pris par les Alliés.
Le convoi HX-237 est attaqué par une meute de sept U-Boote dans l’Atlantique Nord : chaque camp perd trois navires.
samedi 15 mai
Craignant un débarquement allié dans les Balkans, l’armée allemande, appuyée par des troupes croates et bulgares, déclenchent l’opération « Schwarz » au Monténégro et dans l’est de la Bosnie. Il s’agit d’éliminer à la fois les Partisans de Tito et les Tchetniks de Mihailović. Les Italiens, qui n’ont pas été informés, doivent céder.
dimanche 16 mai
Après quatre semaines de combats, la résistance du ghetto de Varsovie se termine : plus de 55 000 tués ou prisonniers envoyés directement dans les chambres à gaz de Treblinka : « Le quartier juif a cessé d'exister », déclare le général SS Stroop. Toutefois, les combats demeurent jusqu'à la fin du mois. Dynamitage de la synagogue Tlomacki dans le secteur « aryen » de Varsovie.
Les Allemands lancent en URSS l’opération Baron gitan pour éliminer les partisans soviétiques.
Aux Pays-Bas, les Allemands confisquent les postes de radio.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 mai
Opération « Chastise » : peu après minuit, 19 bombardiers Lancaster de l’escadron 617 de la RAF, conduits par Guy Gibson, ont mené un raid pour détruire les trois barrages allemands des rivières Eder, Möhne et Sorpe au moyen d’une nouvelle sorte de bombe conçue par l’ingénieur Barnes Wallis et la société Vickers. Les barrages de la Möhne et de l’Eder sont gravement endommagés avec des brèches ouvertes et celui de la Sorpe plus légèrement touchés. Environ 1 300 civils habitant les environs ont été tués, dont plus de 749 prisonniers de guerre, surtout soviétiques et français, contraints au travail forcé. 8 appareils britanniques ont été abattus par la défense anti-aérienne, 53 membres d’équipage tués et 3 autres faits prisonniers après avoir sauté en parachute. 330 millions de m3 d'eau se sont déversés dans la partie occidentale de la Ruhr, détruisant des ponts, des chemins de fer, des routes et inondant de nombreuses maisons, usines et mines (mais les Allemands retrouveront rapidement leurs rendements en production d’eau potable et d’électricité).
mercredi 19 mai
Dans l’océan Atlantique, l’U-954 de Peter Dönitz, fils de l’amiral, est coulé par un avion de la RAF ainsi que trois U-Boote du convoi SC-130.
Trois ans après la forte émotion causée par la mort sur le front de Guillaume de Prusse, Hitler a signé le « décret princier » (Prinzenerlass) qui interdit à toutes les personnes ayant un lien familial avec les familles royales de faire partie de l’armée. Le second fils de l’actuel prétendant au trône Louis-Ferdinand de Prusse (petit-fils de Guillaume II) est contraint de quitter l’armée.
jeudi 20 mai
Le coadjuteur Joseph Wendel (41 ans) devient évêque catholique de Spire.
dimanche 23 mai
L’amiral Dönitz ordonne d’équiper les U-Boote avec des canons antiaériens.
lundi 24 mai
Au cours d’un raid nocturne, la RAF a lâché 2 000 tonnes de bombes sur Dortmund. Depuis le début de la guerre, 100 000 tonnes ont été larguées sur l’Allemagne.
Le niveau des pertes devenant insupportable, l’amiral Dönitz ordonne l’arrêt provisoire de la bataille de l’Atlantique.
mercredi 26 mai
Un millier de Tziganes sont gazés à Auschwitz.
jeudi 27 mai
500 tableaux sont brûlés par les nazis à Paris, parmi lesquels des œuvres de Picasso, Paul Klee et Max Ernst.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 mai
719 bombardiers de la RAF ont largué 1 900 tonnes de bombes sur Wuppertal-Barmen : entre 2 732 morts (726 hommes, 1 544 femmes et 434 enfants) et 3 380 morts. 80 % de la zone bâtie est détruite par le feu : entre 3 900 à 4 000 maisons détruites, ainsi que 5 des 6 plus grandes usines et 211 installations industrielles.
dimanche 30 mai
Josef Mengele devient le médecin en chef du secteur du camp d’Auschwitz où sont enfermées les familles roms.
en mai
La marine allemande a perdu en un mois 41 sous-marins. 2 000 matelots, dont le propre fils de l’amiral Dönitz, y ont laissé leur vie.
mardi 1er juin
Dans l’océan Atlantique, le sloop d’escorte HMS Starling et un Liberator de la RAF coulent chacun un U-Boot.
Sur le front de l’Est, les Allemands bombardent Koursk. Dans le même temps, les Soviétiques lancent un raid sur Kiev.
Un DC-3 de la BOAC qui effectuait la liaison Lisbonne-Bristol (vol 777) a été abattu au-dessus du golfe de Gascogne par des chasseurs-bombardiers allemands Ju 88. 17 personnes ont été tuées, dont l’acteur et réalisateur britannique Leslie Howard (50 ans).
jeudi 3 juin
Les Allemands lancent en URSS l’opération Cottbus, dirigée contre les partisans soviétiques de la région de Borissov.
vendredi 4 juin
Le sous-marin anglais HMS Truculent coule l’U-308 au large des îles Féroé.
Création au Staatsoper de Hanovre du dernier opéra du compositeur italien Ermanno Wolf-Ferrari, Gli dei a Tebe, sur un livret de Mario Ghisalberti et dans une traduction allemande (Der Kuckuck in Theben) de Ludwig Strecker.
samedi 5 juin
Speer et Goebbels organisent ensemble une manifestation devant les « travailleurs de l’Armement » au Palais de Sports de Berlin. L’événement est retransmis par la radio. Goebbels y prône l’élimination des juifs.
dimanche 6 juin
Franco propose de créer des zones « hors bombardements » en Europe. Les Alliés rejettent l’idée du leader espagnol, considérée comme avantageuse pour les pays de l’Axe.
lundi 7 juin
Les Allemands démantèlent à Paris et à Bruxelles la filière d’évasion franco-belge « Comète ».
mercredi 9 juin
A Paris, la Gestapo arrête le général Delestraint, chef de l’Armée secrète, au métro Muette.
jeudi 10 juin
700 bombardiers de nuit soviétiques attaquent les aéroports à l’ouest de Koursk et les positions allemandes de Iaroslavl ; 19 sont abattus.
vendredi 11 juin
A Berlin, Himmler ordonne la liquidation de tous les ghettos de Pologne : la plupart se soulèvent avant d’être anéantis.
Raid aérien américain sur les chantiers de constructions de sous-marins allemands de Wilhelshaven.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 juin
Les bombardiers alliés ont attaqué le centre-ville Düsseldorf à partir de 1 h 25, larguant des milliers de bombes en 1 heure et 20 minutes. Environ 600 personnes ont été tuées et plus de 3 000 blessées. L’attaque a provoqué une véritable mer de feu qui a ravagé 40 km², détruisant ou endommageant gravement 16 églises, 13 hôpitaux, 28 écoles et des milliers de bâtiments résidentiels.
Premier vol d’essai du chasseur nocturne He 219 : il détruit cinq bombardiers alliés en une demi-heure.
vendredi 11 ou samedi 12 juin
La petite île italienne de Pantelleria, située entre Sicile et Tunisie, capitule devant les Alliés presque sans combat.
samedi 12 juin
La Luftwaffe abat 22 des 60 bombardiers américains B-17 qui attaquaient les chantiers de construction d’U-Boote à Kiel.
C’est au tour de l’île italienne de Lampedusa de capituler devant les Alliés.
Le maréchal de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen, est nommé commandant en chef de la Luftflotte 2 en Italie.
Les Allemands liquident le ghetto juif de Brzeżany [aujourd’hui Berezhany, dans l’ouest de l’Ukraine]. Environ 1 180 juifs sont conduits dans le vieux cimetière juif de la ville et abattus.
La Gestapo arrête à Royat le général Frère, chef de l’Organisation de résistance de l’armée.
dimanche 13 juin
Les Allemands lâchent pour la première fois sur la Grande-Bretagne des bombes antipersonnel à ailettes : 74 morts et 130 blessés.
mardi 15 juin
Premier vol, près de Münster, de l’Arado Ar-234, le premier bombardier à réaction du monde.
La Turquie réaffirme sa neutralité, en confirmant ses traités d’amitié séparés avec l’URSS et l’Allemagne.
Sous les ordres du colonel SS Paul Blobel, des Juifs condamnés aux travaux forcés commencent à exhumer à Janow les corps de 1 200 Juifs de Lvov tués en mars, sur lesquels ils prélèvent les dents et les anneaux en or avant de les incinérer.
vendredi 18 juin
Médecin personnel et conseiller particulier du maréchal Pétain, Bernard Ménétrel reçoit l’officier SS Helmut Knochen (chef de la police de sûreté - SIPO - et du service de sécurité - SD - pour la France), et lui fait part de la position du chef de l’Etat français sur la question juive à savoir qu’il ne souhaite pas une solution radicale d'inspiration nazie mais seulement une solution nationale qui enlève à tous les juifs la possibilité d'accéder à des postes importants en France.
samedi 19 juin
Le ministre de Propagande Goebbels annonce que « Berlin est libérée des juifs ».
dimanche 20 juin
Opération « Bellicose » : des Lancaster de la RAF ont mené la première mission de bombardement en navette en attaquant les lignes de production de fusées V2 aux usines Zeppelin de Friedrichshafen.
Raid aérien des Alliés sur Le Creusot (Saône-et-Loire, France). Les cibles étaient des usines d’armements, mais les bombardements touchent surtout la population civile : 280 morts et 203 blessés.
lundi 21 juin
A Berlin, Himmler ordonne de liquider tous les ghettos juifs des territoires soviétiques occupés.
Gauleiter des Sudètes, Konrad Henlein est promu SS-Obergruppenführer.
La Gestapo arrête à Caluire, près de Lyon, le chef de la résistance française, Jean Moulin, et plusieurs autres responsables importants.
mardi 22 juin
Devant le Sacré-Collège, à Rome, le pape Pie XII exprime son angoisse devant la barbarie nazie.
La 8e force aérienne américaine bombarde l’usine de caoutchouc de Hüls, au cours de son premier grand raid de jour sur la Ruhr.
Pour le deuxième anniversaire de l’invasion, Radio Moscou affirme que 6,4 millions d’Allemands ont été tués ou fait prisonniers.
mercredi 23 juin
A Berchtesgaden, Hitler, contesté sur la déportation des Juifs, déclare : « L’Allemagne a perdu un demi-million d’hommes […]. Dois-je pourvoir aux besoins de ces autres-là ? […]. Vous devez apprendre à haïr.
vendredi 25 juin
Dans le sud de la Pologne, le ghetto juif de Częstochowa se soulève contre les nazis. Les habitants, mal armés, se barricadent pour résister à la répression.
Déporté depuis le camp de Drancy (France), le journaliste et homme politique communiste allemand Arthur Goldstein (56 ans) est tué dans la chambre à gaz à son arrivée au camp d’Auschwitz, avec 517 autres juifs.
samedi 26 juin
L’ensemble de la production militaire, hors aéronautique, est confié à Speer.
dimanche 27 juin
Des bombardiers américains attaquent les aéroports allemands d’Eleusis et de Hassani, près d’Athènes.
Parlant de « la naissance d'une foi nouvelle, celle de l'honneur et de la liberté », l'écrivain allemand en exil Thomas Mann rend hommage au mouvement allemand antinazi de la « Rose blanche » sur les ondes de la BBC. Ses principaux dirigeants ont été exécutés en février dernier.
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le Dresdner SC bat le FV Saarbrücken trois buts à zéro.
lundi 28 juin
Bombardement de Cologne par la Royal Air Force ; le gouvernement allemand le qualifie de raid de terreur.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin
Grand raid de la Royal Air Force sur la ville de Cologne : plus de 4 500 morts et plus de 10 000 blessés.
mercredi 30 juin
Après six jours de résistance, le soulèvement du ghetto de Częstochowa est maté par les Allemands : 1 500 juifs sont morts dans les combats et les massacres. En ce dernier jour, 500 d’entre eux sont brûlés vifs ou enterrés sous les décombres. Les 3 900 survivants sont envoyés au camp de Warta ou incarcérés dans des prisons proches (avant d’être déportés à Auschwitz).
Les Allemands arrêtent le général Rowecki, qui commandait l’Armée de l’intérieur, organisation militaire secrète de la résistance polonaise.
Le sous-marin U-188 quitte le port de Lorient, dans l'ouest de la France, pour aller chercher de la matière première (étain, caoutchouc) en Asie du Sud-Est.
en juin
Dissolution de la Mission juive d’Allemagne.
jeudi 1er juillet
Un décret soumet les juifs à la police judiciaire et les livre ainsi à la Gestapo sans aucune protection judiciaire.
Premier bombardement massif de la Ruhr.
du jeudi 1er au samedi 10 juillet
Violents bombardements alliés de jour et de nuit sur la Ruhr, les ports et les centres économiques allemands.
dimanche 4 juillet
La Luftwaffe inaugure la tactique dite de la truie sauvage. Des chasseurs de nuit opèrent indépendamment du système de détection par radar. Ils sont guidés par des contrôleurs au sol vers les bombardiers ennemis.
lundi 5 juillet
La Wehrmacht lance l’opération « Citadelle » sur le front de l’Est : début dans le village russe de Prokhorovka de la bataille de blindés de Koursk. Le maréchal von Manstein décide de prendre le saillant de Koursk en tenaille avec toutes ses réserves blindées (780 900 hommes, 2 928 chars et 9 96 canons et mortiers) ; l’attaque est menée sur un front de 270 kilomètres. Le char Panther est utilisé pour la première fois. En face, les Soviétiques disposent de 1 910 361 hommes, 5 128 chars et 25 013 canons et mortiers.
mercredi 7 juillet
Dans la Wolfsschanze, Albert Speer présente au Führer un film en couleurs sur le décollage d’un V2. Hitler s’emballe pour cette nouvelle arme.
En un seul jour de vol, l’as allemand Erich Hartmann abat sept appareils russes au cours de la bataille de Koursk.
vendredi 9 juillet
3 000 navires alliés appareillent des ports de Tunisie pour la Sicile. Ils transportent les 160 000 hommes de la 7e armée américaine et de la 8e armée britannique.
Huit U-Boote ont été coulés en une semaine par des patrouilles aériennes dans l’Atlantique.
samedi 10 juillet
Opération « Husky » : les armées alliées de Patton (Etats-Unis) et Montgomery (Grande-Bretagne) - 150 000 soldats alliés - débarquent sur les plages de la côte sud de la Sicile.
dimanche 11 juillet
Le 30e corps britannique atteint la ville sicilienne de Palazzolo. La division Panzer « Hermann Göring » déclenche une contre-attaque vers Gela.
lundi 12 juillet
D'autres blindés soviétiques percent le front au nord de Koursk et reprennent Orel (victoire décisive).
En Sicile, les Américains et les Britanniques font leur jonction à Raguse.
du lundi 12 au mardi 13 juillet
Constitution au camp de prisonniers de Krasnorgosk, près de Moscou, du « Comité national de l’Allemagne libre » par des officiers allemands en captivité, des émigrés communistes et des intellectuels en exil : publication d’un manifeste diffusé par radio-Moscou. Le général von Seydlitz, ancien adjoint de Paulus à Stalingrad, prend la tête de l’organisation dont l’objectif est de renverser le régime hitlérien.
mardi 13 juillet
Une contre-attaque soviétique brise l’offensive allemande de l’opération « Citadelle ». A Rastenburg, Hitler fait cesser les opérations autour de Koursk et ordonne le redéploiement de ses forces en Italie.
La 8e Armée alliée du général Montgomery occupe le port d’Augusta, près de Syracuse, dans l’est de la Sicile.
Condamnés à mort pour haute trahison (appartenance au mouvement de la Rose blanche), le professeur d’université Kurt Huber (49 ans) et l’étudiant Alexander Schmorell (25 ans) sont guillotinés à la prison Stadelheim de Munich.
Une grève générale est organisée avec succès à Athènes pour protester contre les projets allemands d’attribuer une partie de la Macédoine grecque à la Bulgarie. La ville est quasiment paralysée pendant 24 heures. Des mouvements similaires ont lieu à Thessalonique et d’autres villes du nord du pays.
Un champion allemand est mort dans l’est de la Sicile. L’athlète Luz Long a succombé dans un hôpital de San Pietro Clarenza aux blessures reçues trois jours plus tôt lors du débarquement allié. Il avait 30 ans. Aux Jeux de Berlin (1936), il avait obtenu la médaille d’argent au saut en longueur, battu par l’Américain Jesse Owens avec lequel il s’était lié d’amitié.
du mardi 13 au mercredi 14 juillet
Débâcle de l'armée allemande à Koursk. Début de la grande contre-offensive soviétique d'été. Les Allemands n'auront plus jamais l'initiative.
mercredi 14 juillet
En Sicile, les Alliés occupent l’aéroport de Biscari. Ils bombardent durement Messine.
Attentat de la résistance à Paris : le détachement FTP 14-Juillet attaque une unité de la Wehrmacht à la grenade, avenue de la Grande Armée. Quinze allemands sont tués.
dimanche 18 juillet
En Sicile, la 45e division américaine occupe Caltanisetta, tandis que la 1re division canadienne s’empare de Valguarnera.
Un sous-marin allemand détruit le dirigeable américain K-74 au large de la Floride.
lundi 19 juillet
Le sous-marin allemand U-513 a coulé au large des côtes brésiliennes de l’Etat de Santa Catarina.
mardi 20 juillet
En Sicile, les Américains et les Canadiens s’emparent de la ville d’Enna.
Hitler rencontre Mussolini à Feltre, en Italie du Nord, et l’assure de son soutien.
mercredi 21 juillet
En Sicile, les Alliés ont fait 40 000 prisonniers et contrôlent la moitié de l’île.
jeudi 22 juillet
Les forces soviétiques lancent l’offensive « Mga » au sud-est de Leningrad. Cette troisième bataille du lac Ladoga a pour but de briser le siège de la grande ville russe. Sur le front central, l’Armée rouge a repris les villes de Bolkhov et Mtsensk, au nord d’Orel, sous les attaques de la Luftwaffe.
Une deuxième grève générale est organisée à Athènes contre le plan allemand d’attribuer une partie de la Macédoine grecque à la Bulgarie. Une manifestation massive, rassemblant entre 100 000 et 300 000 personnes, est réprimée dans le sang par les forces d’occupation et les collaborateurs. 22 Grecs sont tués, abattus ou écrasés par les véhicules blindés, et plus de 200 autres blessés.
En France, le gouvernement de Vichy publie un décret autorisant les Français à s’engager dans les formations allemandes de Waffen SS.
vendredi 23 juillet
Sur le front de l’Est, les Allemands sont repoussés sur leurs positions de départ au nord du saillant de Koursk.
nuit du vendredi 23 au samedi 24 juillet
Début du bombardement massif de Hambourg par les Alliés (pendant neuf jours).
samedi 24 juillet
En une semaine, sept U-Boote ont été coulés dans l’Atlantique.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 juillet
Dans le cadre de l’opération « Gomorrhe », des bombardiers britanniques mènent des raids sur Duisbourg et les ports de Brème, Kiel et Lübeck.
dimanche 25 juillet
Le Grand Conseil italien destitue et arrête Mussolini, remplacé par le maréchal Badoglio. L’état-major allemand se réunit pour analyser la nouvelle situation et Hitler provoque une grande surprise en faisant l’éloge de Göring, qu’il considérait pourtant jusque-là comme l’un des responsables des échecs militaires.
A Rastenburg, Hitler ordonne de fabriquer les fusées en série pour bombarder Londres.
lundi 26 juillet
Suite à la destitution de Mussolini, des forces allemandes commencent à affluer en Italie via le col du Brenner.
Supposant que le prochain débarquement allié se fera en Grèce, Hitler ordonne d’y établir des défenses.
Gustav Krupp Van Bohlen est terrassé par une crise cardiaque quand il voit son usine d’Essen dévastée par un raid de la RAF.
Coup de filet de la Gestapo contre la résistance française : arrestation des dirigeants de Franc-Tireur à Valence.
mardi 27 juillet
A Rastenburg, Hitler ordonne au capitaine SS Otto Skorzeny de faire évader Mussolini. Il a l’intention de le rétablir comme chef fantoche de l’Italie occupée par l’Allemagne.
A l’aide de mines sous-marines, un commando du BCRA (résistance française) fait sauter le barrage de Gigny, sur la Saône. Les Allemands n’ont plus de voies navigables vers l’Italie.
La Gestapo arrête cette fois dans la Drôme les principaux responsables de Libération-Sud.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 juillet
Dans le cadre de l’opération « Gomorrah », la RAF mène sur Hambourg son raid le plus meurtrier depuis le début de la guerre : plus de 30 000 habitants sont tués et 500 000 personnes se retrouvent sans-abri par la tempête de feu provoquée le millier de bombes incendiaires larguées sur la cité portuaire. Les équipes de secours devront attendre deux jours que les rues se refroidissement suffisamment pour intervenir et chercher les survivants. De nombreuses victimes sont mortes intoxiquées au monoxyde de carbone dans les abris souterrains.
vendredi 30 juillet
Les Alliés encerclent les Allemands dans le nord-est de la Sicile.
Vol initial du premier bombardier à réaction Arado 234A0.
samedi 31 juillet
La RAF déclenche un déluge de feu sur Hambourg.
du samedi 31 juillet au dimanche 10 août
Les troupes allemandes relèvent les Italiens dans l'occupation du sud de la France.
dimanche 1er août
Goebbels demande à tous les Berlinois qui ne sont pas employés dans les industries de guerre de quitter la ville.
Opération « Tidal Wave » : partis de Libye, 178 B-24 américains bombardent les raffineries roumaines de Ploesti, principales sources de carburant pour les forces allemandes. Les installations sont détruites à 40 % (deux raffineries détruites, trois endommagées), réduisant d'autant le carburant de l'Allemagne nazie. Néanmoins, la mission est considérée comme un échec à cause des lourdes pertes infligées par la DCA et la chasse : 58 appareils américains ont été abattus, 302 aviateurs tués et 207 prisonniers. Du côté de l’Axe, entre 15 et 20 avions ont été tués et 78 personnes ont été tuées.
lundi 2 août
Insurrection du camp d’extermination de Treblinka : 16 gardes allemands et ukrainiens sont tués ; des bâtiments sont incendiés. Entre 200 et 250 détenus parviennent à s’échapper, tandis que 550 autres sont abattus dans la cour du camp (8 000 autres prisonniers seront assassinés dans les jours suivants avant la démolition du camp par les SS).
mardi 3 août
Fin des bombardements massifs de Hambourg : en dix jours la ville a été rasée par 2 600 avions alliés. On compte près de 44 000 morts.
En Grande-Bretagne, les deux chiffreurs polonais Henryk Zygalski et Marian Rejewski sont les premiers à casser le code allemand Enigma.
jeudi 5 août
L’Armée rouge reprend Orel et Bielgorod.
Sur la côte orientale de la Sicile, les troupes britanniques s’emparent de Catane et Paterno.
Les Allemands déportent les derniers juifs de Vilnius au camp de travail de Vaivara en Estonie.
vendredi 6 août
Sept divisions allemandes pénètrent dans le nord de l’Italie et s’emparent des points stratégiques.
A Vichy, Laval refuser à Speer un nouveau contingent de travailleurs français pour le STO en Allemagne.
dimanche 8 août
Les Alliés poursuivent leurs avancées en Sicile : la 78e division britannique s’empare de Bronte, tandis que la 3e division américaine prend Sant’Agata.
A Vérone, les Italiens assurent aux Allemands qu’il n’y aura pas de négociations de paix séparées avec les Alliés.
lundi 9 août
Le Premier ministre danois Erik Scavenius refuse d’envoyer en Allemagne pour y être jugés des partisans accusés de sabotage.
Des délégués britanniques et hongrois se réunissent à Ankara pour conclure un accord secret : Budapest accepte de ne pas tirer sur les avions américains et britanniques survolant leur pays. Et, en échange, les Alliés ne bombarderont pas de cibles en Hongrie.
du lundi 9 au mardi 10 août
Raids aériens alliés sur Mannheim et Ludwigshafen.
mardi 10 août
L’Armée rouge prend Khotinetz, à l’est d’Orel.
Les avions britanniques larguent 3 444 tonnes de bombes sur Nuremberg.
jeudi 12 août
Les dernières troupes allemandes évacuent la Sicile.
A la suite d’un énorme bombardement de Milan, des négociations secrètes pour un armistice sont ouvertes entre l’Italie et les Alliés.
Premier massacre nazi commis commis contre la population italienne. En représailles à une action mystérieuse (un vol ?) menée deux jours auparavant, une quarantaine de soldats de la Panzer division « Hermann Göring » ouvre le feu sur les habitants du village de Castiglione, dans le nord-est de la Sicile (province de Catane). Les maisons sont fouillées et 200 hommes sont pris en otage (dont des enfants et des personnes âgées). Ceux qui refusent de suivre sont abattus. On recense 16 morts et plus de 20 blessés.
En France, les autorités allemandes interdisent toute prise de vues cinématographiques dans les zones côtières.
vendredi 13 août
L’Armée rouge lance l’offensive stratégique visant à libérer le bassin industriel du Donbass : sous les ordres de Tolboukhine et Malinovski, elle engage les fronts du Sud et du Sud-Ouest (un million d’hommes, 1 257 chars et canons d’assaut 21 000 canons et mortiers, 1 400 avions) contre le groupe d’armées sud allemand de von Manstein (envron 400 000 soldats). Pour ce premier jour de bataille, l’aile droite du front du Sud-Ouest soviétique force le Donets et avance le long de la rive droite de la rivière.
L’aviation alliée a mené son premier raid contre les usines de Wiener Neustadt, en Autriche. Conformément à l’accord secret du 9 août dernier, les Hongrois ne sont pas intervenus contre les appareils ennemis qui survolaient leur territoire.
samedi 14 août
Pierre Laval refuse la coopération de Vichy pour permettre aux Allemands de déporter tous les juifs français.
dimanche 15 août
Le général italien Castellano rencontre à Madrid l’ambassadeur britannique en Espagne Sir Samuel Hoare. Il lui fait savoir que l’Italie est prête à déclarer la guerre à l’Allemagne.
Bataille du col de Trahili dans le centre sud de la Crète : 3 500 soldats allemands encerclent une vingtaine de partisans crétois commandés par Georgios Petrakis (Petrakogiorgis), qui se cachent près du village de Vorizia. Après une journée de bataille acharnée, la plupart des résistants parviennent à s’enfuir (7 combattants tués et 4 blessés). Les pertes allemandes varient entre 13 et 33 hommes.
nuit du dimanche 15 au lundi 16 août
A 200 km au nord-est de Varsovie, alors que le ghetto de Białystok est encerclé par la police, des unités de SS et des auxiliaires ukrainiens, estoniens, lettons et biélorusses, en prévision de sa liquidation, des centaines de juifs se révoltent. Menés par Mordechag Tanenbaum et Daniel Moszkowicz, ils ne sont armés que d’une mitrailleuse, de quelques douzaines de pistolets et de cocktails Molotov.
lundi 16 août
A son tour le front soviétique du Sud passe à l’offensive dans le Donbass : les défenses allemandes sont percées sur le fleuve Mious, au sud-est de Stalino [Donetsk]. 800 kilomètres plus au nord, les Soviétiques reprennent Jidra, au nord-est de Briansk.
Les Allemands exécutent 317 civils dans la ville grecque d’Arta, en Epire. L’occupant met également le feu aux maisons.
mardi 17 août
La 7e armée américaine du général Patton s’empare de Messine, suivie quelques heures plus tard par la 8e armée britannique du maréchal Montgomery. La conquête de la Sicile (opération « Husky »), lancée le 9 juillet, est achevée.
Opération « Double Strike » : 376 B-17 de l’US Air Force ont mené des bombardements stratégiques avec pour mission de paralyser l’industrie aéronautique en détruisant les usines de roulement à billes de Schweinfurt et les usines de l’avionneur Messerschitt de Ratisbonne. L’aviation américaine a subi de lourdes pertes : 60 bombardiers, 3 P-47 et 2 Spitfires abattus, 58 à 95 bombardiers gravement endommagés, 7 tués, 21 blessés et 557 portés disparus ou prisonniers. Du côté allemand entre 25 et 27 pilotes de chasseurs ont été tués ainsi que 203 civils au sol. C’était la première mission « navette », au cours de laquelle des aéronefs atterrissent dans une région différente de celle d’envol avant de retourner à leur base.
La résistance du ghetto de Bialystok est anéantie par les Allemands et leurs Alliés (72 combattants résisteront dans un bunker jusqu’au 19 août). La déportation des juifs débutent aussitôt vers les camps de la mort (sur les 50 000 à 60 000 juifs habitant le ghetto, seuls 260 survivront à la guerre).
Bombardement américain sur Schweinfurt.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 août
La RAF lance l’opération « Hydra » : sous le commandement du capitaine John Searby, 596 bombardiers ont attaqué par surprise le Centre de recherche de Peenemünde dans le but de détruire le plus de bâtiments et de tuer un grand nombre de savants allemands travaillant sur les projets de missiles. C’est un succès partiel : 1 900 tonnes de bombes ont été larguées sur le site, retardant l’avancée des progrès du V2 de deux mois, mais seulement personnalités ont été tuées (le général von Chamier-Gliczinski, directeur du site, et l’ingénieur Walter Thiel, homme clé du projet V2). 180 civils et de 500 et 700 travailleurs forcés ont perdu la vie. L’intervention rapide de chasseurs allemands a causé chez les Britanniques la perte de 50 avions, pour 245 aviateurs tués et 45 prisonniers, alors que la Luftwaffe déplore 12 appareils perdus et 12 tués.
mercredi 18 août
Le maréchal Rommel est chargé d'arrêter l'avance alliée en Italie.
Suite à une terrible erreur de commandement, le général Hans Jeschonnek (44 ans), chef d’état-major adjoint de la Luftwaffe, choisit de se suicider au Lager Robinson, le quartier général de l’aviation allemande situé en Prusse-Orientale, sur les bords du lac Gołdap [aujourd’hui dans le nord-est de la Pologne]. Il laisse une note demandant que Goering ne se charge pas de ses funérailles.
jeudi 19 août
Envoyés respectivement par Washington et par Londres, les généraux américain Bedel-Smitth et britannique Strong entament à Lisbonne des négociations d’armistice avec le général italien Castellano.
samedi 21 août
L’Armée rouge s’empare de Zmïev, au sud de Kharkov.
dimanche 22 août
Un prototype de fusée allemande V1 atterrit sur l’île danoise de Bornholm. Un agent allié le photographie en secret.
Dans les actes relatifs à la conférence sur « l’Armement », Speer note : « Le Führer ordonne que toutes les mesures soient prises pour accélérer - en collaboration avec le Reichsführer SS et grâce à une mobilisation accrue des camps de concentration - la construction d’usines et la fabrication des A4, autrement dit des fusées V1 et V2. Hitler exige que, pour des raisons de sécurité, on utilise des grottes » (à Dora par exemple).
du dimanche 22 au lundi 23 août
Les Russes reprennent Kharkov.
lundi 23 août
Raids aériens alliés sur Berlin.
mardi 24 août
Himmler, chef des SS, est nommé ministre de l’Intérieur du Reich.
La résistance au nazisme s’amplifie au Danemark : on assiste à des attentats à la bombe et à des émeutes.
mercredi 25 août
Les forces soviétiques font une pause dans l’offensive de Donbass afin d’être renforcées en munitions et fournitures. Les Allemands ne profitent pas de ce répit pour se réorganiser.
jeudi 26 août
Début de la campagne de libération de l’Ukraine par l’Armée rouge.
vendredi 27 août
Reprise de l’offensive de l’Armée rouge dans le Donbass. La 6e armée allemande est sur le point de s’effondrer.
En Slovénie, des forces croates et allemandes attaquent la garnison italienne de Ljubljana.
Dans le golfe de Gascogne (au large du sud-ouest de la France), le destroyer canadien Athabaskan et le sloop d’escorte anglais HMS Egret sont touchés par des bombes allemandes radioguidés.
samedi 28 août
La Gestapo est peut-être responsable de l'assassinat de Boris III, roi de Bulgarie.
dimanche 29 août
Insurrection populaire au Danemark. La marine danoise se saborde. En raison de sabotages, le commissaire allemand Best exige un état d'exception : le gouvernement danois refuse et démissionne. Suppression des libertés politiques danoises. Le roi est prisonnier dans son château d’Amalienborg, les Allemands instituent des cours martiales et attaquent les installations militaires danoises.
lundi 30 août
En URSS, sur le front de l’Ouest, l’Armée rouge reprend Ielna. Au sud, les armées de Tolboukhine prennent Taganrog, sur la mer d’Azov ; elles manœuvrent pour isoler les Allemands en Crimée.
mardi 31 août
Le quotidien Frankfurter Zeitung, fondé en 1856, publie son tout dernier numéro. La disparition du journal a été décidée par Hitler, qui s’est indigné d’un article sur Dietrich Eckart publié au printemps. L’auteur de l’article, Herbert Küsel, n’a échappé à la prison qu’en entrant dans l’armée.
En provenance de Penang (Malaisie), le sous-marin japonais I-8 arrive à Brest. Il transporte un équipage qui vient chercher l’U-1224, offert par les Allemands.
en août
Himmler lance la construction d’usines souterraines.
L’officier SS autrichien Franz Stangl abandonne le commandement du camp d’extermination de Treblinka pour aller combattre les partisans yougoslaves.
mercredi 1er septembre
Les Soviétiques reprennent Dorogobuj, à 80 kilomètres à l’est de Smolensk. Au sud, bousculées par l’Armée rouge, les troupes allemandes commencent à battre en retraite sur l’ensemble du front du Donbass.
jeudi 2 septembre
Albert Speer, déjà ministre de l’Equipement et des Munitions, devient également ministre de l’Industrie, pour l’Armement et la Production de guerre.
Sur le front russe du Centre, l’Armée rouge coupe la voie ferrée Briansk-Kiev. Dans le Donbass (est de l’Ukraine), elle occupe la ville industrielle d’Altchevsk (l’usine sidérurgique est détruite) et menace Stalino [Donetsk].
vendredi 3 septembre
Badoglio signe l’armistice pour l’Italie. Il entrera en vigueur le 8 septembre. La 8e armée britannique de Montgomery traverse le détroit de Messine et débarque en Calabre : Reggio de Calabre est occupée.
Un million de civils ont été évacués de la ville de Berlin.
samedi 4 septembre
L’Armée rouge prend le nœud ferroviaire de Merefa, au sud de Kharkov. A Rastenburg, Hitler autorise l’évacuation de la tête de pont du Kouban dans le Caucase.
Des troupes alliées débarquent entre Reggio de Calabre et Catona.
dimanche 5 septembre
Dans le Donbass, au nord de Stalino [Donetsk] les Soviétiques libèrent les villes d’Horlivka et Artemivsk.
lundi 6 septembre
L’Armée rouge libère la ville de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine.
Lancement par la marine allemande de l’opération « Zitronella » (dite aussi opération « Sizilien ») : sous le commandement de l’amiral Oscar Kummetz, les cuirassés allemands Tirpitz et Scharnhorst et neuf destroyers quittent l’Altafjord, au cap Nord (Norvège), avec un bataillon de 600 hommes, pour aller détruire les installations alliées au Spitzberg.
mercredi 8 septembre
L’armistice de Cassibile, signé le 3 septembre, est rendu public : fin des hostilités entre l’Italie et les Alliés. L’armée allemande occupe les départements français jusque-là sous contrôle italien.
A 20 km au sud-est de Rome, la ville de Frascati, siège du quartier général allemand du maréchal Kesselring, est attaquée par 130 bombardiers américains B-17 : les 1 300 bombes ont tué 500 civils et 200 soldats allemands et détruit la moitié des bâtiments de la cité.
L’Armée rouge occupe Stalino [aujourd’hui Donetsk], centre industriel vital du bassin du Donets.
Les cuirassés allemands Tirpitz et Scharnhorst et leur flotte de destroyers arrivent au Spitzberg. 600 hommes du 349e Panzergrenadieren allemand sont débarqués tandis que la ville de Barentsburg est bombardée. Les défenseurs norvégiens sont contraints de se retirer à l’intérieur des terres pendant que les Allemands détruisent les installations alliées (station radio et météo, centrale électrique) et incendient les tas de charbons avant de rembarquer au boit de trois heures. Trois destroyers allemands ont été endommagés pendant l’opération.
Un message codé italien indiquant la présence de Mussolini à Gran Sasso est intercepté par les Allemand. Le capitaine SS Skorzeny y fait aussitôt une reconnaissance.
jeudi 9 septembre
Contre-offensive allemande dans le Donbass. La 1re Panzerarmee attaque le 1er corps mécanisé soviétique, mal positionné (malgré des succès initiaux, ceux-ci ne seront pas exploités pleinement et la retraite allemande reprendra en Ukraine).
Débarquement américain à Salerne et britannique à Tarente (opération « Slapstick »). Repli allemand sur Naples.
L’Iran déclare la guerre à l’Allemagne.
Hitler a signé le décret portant sur la création de l’Office allemande d’aide au logement (Deutsche Wohnungshilfswerk - DWH). Placé sous la direction du Commissaire au logement du Reich (RWK), il doit construire aux frais de l’Etat des habitats de fortune pour les millions d’Allemands qui ont perdu leurs logements à cause des bombardements aériens alliés.
Création au Schauspielhaus de Zurich de La Vie de Galilée (Leben des Galilei), une pièce épique en 13 scènes (plus tard 15) du dramaturge allemand exilé Bertolt Brecht (écrite en collaboration avec Margarete Steffin), dans une mise en scène de l’auteur. La musique de scène a été composée par Hanns Eisler.
vendredi 10 septembre
Les Soviétiques reprennent Marioupol, sur la mer d’Azov, et débarquent à Novorossisk.
Les Alliés occupent la Sardaigne sans combat, grâce à un accord secret passé avec le commandant en chef allemand de l’île italienne.
Dans un discours radiodiffusé, Hitler appelle les Italiens à rester fidèles à Mussolini et à poursuivre la lutte contre les Alliés. Occupation de l’Italie du Nord et du Centre par les Allemands.
Commandant du corps d’armée de Rome, le général italien Giorgio Carlo Calvi di Borgolo (époux de la fille aînée du roi Victor-Emmanuel III) passe un accord avec les Allemands pour ériger la capitale italienne en « ville ouverte » (il sera arrêté par les Allemands peu après).
samedi 11 septembre
Arrivée en Corse des troupes allemandes de Sardaigne. L’île vient de se soulever contre l’Axe.
Dans le sud-est de l’Italie, la première division aéroportée britannique s’empare sans combat du port de Bari. Celui-ci va rapidement servir de centre logistique pour les Alliés dans leur conquête de la péninsule.
Trois bataillons de partisans croates ont attaqué avec succès la base allemande fortifiée de Podglavica, à Prkosi, entre Vrtoce et Kulen Vakuf [nord-ouest de la Bosnie]. Ils parviennent à s’enfuir avec du matériel militaire saisi et 29 prisonniers. 31 soldats allemands ont été tués.
dimanche 12 septembre
Succès de l’opération « Eiche » : dirigé par le capitaine SS Otto Skorzeny et le major Harald Mors, un commando allemand (90 soldats dans 10 planeurs DFS 230 et 300 par camions) parvient à 14 heures à délivrer Mussolini, détenu au Campo Imperatore, sur le Gran Sasso, dans les Abruzzes (à 70 km à l’ouest de Pescara). Les soldats italiens qui avaient reçu l’ordre d’exécuter le Duce en cas de tentative d’invasion sont restés totalement passifs. Mussolini est transféré à l’aérodrome de Pratica di Mare, à 30 km au sud de Rome. Au cours de l’opération, 9 Allemands ont été blessés dans le crash d’un planeur.
Les Alliés prennent l’île italienne de Capri sans tirer un coup de feu.
Hitler nomme des gauleiters à Trieste, en Vénétie et dans le Haut-Adige. Speer prend le contrôle de l’industrie de guerre italienne.
La Conférence épiscopale allemande fait lire dans les églises catholiques sa Lettre pastorale du Décalogue (Dekalog-Hirtenbrief) : dans cette déclaration commune approuvée par le pape, les évêques allemands se prononcent de façon virulente contre le régime national-socialiste et plus particulièrement les meurtres de masse.
lundi 13 septembre
La division italienne Acqui résiste à une attaque allemande sur l’île grecque de Céphalonie.
mardi 14 septembre
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre à ses armées de se replier sur la ligne Panther, entre Kiev et Vitebsk.
Les Français libres commencent la libération de la Corse.
mercredi 15 septembre
A Munich, Mussolini annonce qu’il reprend la direction du Parti fasciste.
A Francfort, Kurt Richter succède à August Schirmer comme directeur de l’agence de presse nazie Welt-Dienst (« Service mondial »).
mercredi 15 ou jeudi 16 septembre
Mussolini proclame à Milan une République sociale italienne (fasciste) dont le gouvernement, protégé les Allemands, s'installent à Salo (lac de Garde).
jeudi 16 septembre
L’Armée rouge libère le port de Novorossisk, sur la mer Noire : bien qu’occupée dès 1942 par la Wehrmacht, une petite partie de la cité fut défendue avec succès pendant 225 jours par une petite unité de marins soviétiques, ce qui empêcha les Allemands de se servir des équipements portuaires…
Les forces allemandes déployées dans la péninsule commencent la déportation des juifs d’Italie.
En France, le chef de la Gestapo de Toulouse est exécuté par les résistants du groupe Morhange.
vendredi 17 septembre
En Campanie, les Allemands évacuent la côte en attaquant Altavilla et Battipaglia pour couvrir leur retraite.
samedi 18 septembre
En mer Egée, après les îles de Kos, Leros et Samos ces derniers jours, les Britanniques prennent également Simi, Stampalia et Ikaria dans le Dodécanèse. La Luftwaffe bombarde les aéroports de Kos.
dimanche 19 septembre
Liquidation du ghetto juif de Lida, en Biélorussie. Tous ceux qui ont survécu aux exécutions de 1942 sont rassemblés et envoyés au camp de concentration de Majdanek.
lundi 20 septembre
Les Alliés lancent une offensive vers Naples. La 8e armée britannique, venant de Calabre, fait sa jonction avec les Américains à Auletta.
Les Allemands créent une nouvelle zone interdite en France, sur la côte méditerranéenne.
mardi 21 septembre
L’Armée rouge s’empare de Tchernigov.
En Corse, les patriotes et les commandos du bataillon de choc des FFL s’emparent de Bonifacio.
mercredi 22 septembre
L’offensive soviétique lancée le 13 août dans le Donbass (sud-est de l’Ukraine) s’achève sur un succès général : le front du Sud-Ouest a chassé les Allemands derrière le Dniepr à Dnipropetrovsk [Dnipro] et Zaporijjia, tandis que le front du Sud atteint le fleuve Molotchna, près de Melitopol. En 40 jours, l’Armée rouge a contraint l’armée allemande à se replier de plus de 300 kilomètres. Mais les pertes russes sont lourdes : 66 166 tués, capturés ou portés disparus, 207 000 blessés ou malades, 886 chars et canons d’assaut, 814 canons et mortiers et 327 avions détruits. Les Allemands ne revendiquent « que » 4 721 morts, 21 234 blessés et 2 985 disparus. Dans le nord de l’Ukraine, les Allemands évacuent Poltava, non sans avoir pris le temps de détruire la ville avant de se replier. Dans le même temps, à 400 km au nord de Poltava, les Soviétiques reprennent aux Allemands la ville de Starodoub, dans l’oblast de Briansk.
La 78e division britannique débarque à Bari.
Une opération menée par trois petits sous-marins britanniques de classe X met hors de combat pour plusieurs mois le puissant cuirassé allemand Tirpitz, dans le Kåfjord, un fjord du grand nord norvégien.
jeudi 23 septembre
A Rastenburg, Hitler rejette la proposition de Goebbels de faire la paix soit avec Staline, soit avec Churchill, pour éviter de combattre sur deux fronts. Par ailleurs, le Führer, déclare à Goebbels qu’il veut la paix et ajoute qu’il « serait heureux d’être à nouveau en contact avec les milieux artistiques ».
Les installations portuaires de Naples sont détruites par les Allemands et les navires italiens coulés.
C’est au tour de Porto-Vecchio d’être libéré en Corse.
Convoquée à l’ambassade allemande de Rome, officiellement pour y recevoir un message de son mari Philippe de Hesse-Cassel (retenu prisonnier en Bavière), la princesse Mafalda de Savoie est aussitôt arrêtée et transférée en Allemagne. Hitler soupçonne la deuxième fille du roi Victor-Emmanuel III d’être impliquée dans un complot dirigé contre Mussolini (elle sera internée au camp de concentration de Buichenwald).
vendredi 24 septembre
Les nazis ont liquidé le ghetto juif de Vilnius, en Lituanie.
samedi 25 septembre
Les Soviétiques reprennent Smolensk.
Dans l’Atlantique Nord, les convois ONS-18 et ON-202 ont été attaqués pendant cinq jours par une meute de 20 U-Boote. Equipés de nouvelles torpilles acoustiques T5, ils ont coulé deux escorteurs et six cargos (36 422 tonnes). Les Allemands ont perdu trois sous-marins.
samedi 25 septembre
L’offensive « Mga » (troisième bataille du lac Ladoga), lancée le 22 juillet pour briser le siège de Leningrad, est un échec pour l’Armée rouge. En revanche, plus au sud, les Soviétiques ont repris Smolensk.
dimanche 26 septembre
L’Armée rouge atteint les faubourgs de Kiev.
Dans une lettre pastorale lue en chaire, les évêques catholiques allemands dénoncent et condamnent publiquement le programme d’euthanasie instauré par le régime nazi pour les malades mentaux et incurables.
lundi 27 septembre
En Italie, alors que les Britanniques occupent l’aéroport de Foggia, les Canadiens prennent Melfi.
Les Allemands s’emparent de l’île grecque de Corfou. Ils liquident la garnison italienne.
mardi 28 septembre
Un prototype d’U-Boot Walter, l’U-792, est lancé en Allemagne. Equipé d’une turbine au peroxyde d’hydrogène, il doit atteindre en plonger la vitesse de 25 nœuds grâce à sa coque profilée.
Les francs tireurs de Manouchian abattent à Paris, en pleine rue, l’adjoint de Sauckel en France, le Dr Julius Ritter.
mercredi 29 septembre
Les Soviétiques reprennent le contrôle de la voie ferrée Smolensk-Vitebsk, sur le front ouest. Au sud, ils s’emparent de Krementchoug, sur la rive gauche du Dniepr.
Le sonderführer Kurt Hinzmann inaugure officiellement Paris-Télévision, rue Cognacq-Jay. Dans la salle sont présentes de hautes personnalités allemandes et françaises pour voir un pianiste russe, des clowns belges et italiens, des sociétaires de la Comédie-Française et deux danseuses éthiopiennes. Hinzmann a recruté des équipes artistiques et techniques plutôt hétérogènes par rapport aux critères nazis : se côtoient des réfractaires au STO, des juifs, des anarchistes allemands, etc.
jeudi 30 septembre
André Comps, un agent de renseignements français, dérobe les plans détaillés d’un site de lancement de V1. Ils sont envoyés à Londres.
fin septembre
Fondation du « Comité Allemagne Libre pour l’Ouest » (CALPO), antenne française du « Comité nationale Allemagne libre » (NKFD) fondé en URSS en juillet.
en septembre
Himmler incite les SS à des efforts plus vigoureux, demandant qu'on ne se contente pas de détruire les juifs, mais aussi leurs femmes et leurs enfants afin qu'il n'en reste pas un.
Un bombardement allié détruit l’émetteur de télévision de Witzleben.
vendredi 1er octobre
Les forces soviétiques commencent à franchir le Dniepr.
Les Alliés prennent Naples.
samedi 2 octobre
Début de l’arrestation et de la déportation des juifs danois.
dimanche 3 octobre
Dans le sud de l’Italie, les troupes du 6e corps américain prennent Bénévent.
lundi 4 octobre
Les Allemands reprennent aux Britanniques l’île grecque de Kos.
Bastia (Corse) est libérée par l’armée française.
Quatre cargos allemands sont coulés en Arctique par les appareils du porte-avions américain Ranger.
mardi 5 octobre
Le 10e corps britannique atteint le fleuve Volturno en Italie.
mercredi 6 octobre
Himmler évoque la « Solution finale » lors d’un discours à Posen [Poznan].
Les agents de Göbbels pillent systématiquement les trésors artistiques de Rome.
jeudi 7 octobre
Un convoi allemand qui faisait route vers Kos est coulé en mer Egée par les destroyers Faulknor et Fury et les croiseurs Sirius et Penelope.
126 otages ont été fusillés par les Allemands au Mont-Valérien, près de Paris, depuis le 4 octobre.
Pilote au sein de Luftwaffe, le prince Christophe de Hesse-Cassel est décédé dans un accident mystérieux en Italie. Son appareil s’est écrasé dans les Appenins, près de Forli. Il avait 42 ans. Hitler considérait que la famille de Hesse-Cassel, parente du roi d’Italie, était complice de la chute de Mussolini.
samedi 9 octobre
L’Armée rouge atteint le détroit de Kertch : tout le Caucase est libéré par les Soviétiques.
Les chefs résistants français Albert Morel et Raby sont exécutés à la hache à Cologne.
dimanche 10 octobre
Les Forteresses volantes américaines attaquent la Grèce continentale et les îles de Crète et de Rhodes pour la première fois.
mardi 12 octobre
23 résistants de l'organisation Combat, arrêtés à Paris en février 1942, sont condamnés à mort et 18 autres à la déportation à Sarrebrück.
du mardi 12 au mercredi 13 octobre
En Italie, la 5e armée américaine réussit à établir des têtes de pont sur la rive droite du Volturno.
mercredi 13 octobre
L’Italie du maréchal Badoglio déclare la guerre à l’Allemagne.
jeudi 14 octobre
En Ukraine, les Soviétiques s’emparent de Zaporojie et se battent dans les faubourgs de Melitopol. Ils cherchent à isoler la 17e armée allemande en Crimée.
Himmler annonce « l'évacuation » (c'est-à-dire l'extermination) des juifs sous domination allemande.
Insurrection du camp d'extermination de Sobibor : de 100 à 300 détenus parviennent à s’enfuir après avoir tué onze gardes. Des dizaines d’autres prisonniers sont exécutés.
Nouveau bombardement américain sur Schweinfurt.
vendredi 15 octobre
Le général Helmuth Weidling remplace Josef Harpe comme commandant de la 41e Panzer Corps, déployée sur la zone centrale du front de l’Est.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 octobre
Les Allemands raflent 1 259 des 7 000 juifs de Rome pour les déporter à Auschwitz. Aucune intervention du pape Pie XII.
samedi 16 octobre
En Italie, les Allemands se replient sur la ligne de défense Barbara, entre Cantalupo (Apennins) et Mondragone (côte occidentale).
Suspension des départs du Service du travail obligatoire français vers l’Allemagne.
du samedi 16 au dimanche 17 octobre
L’Eglise protestante allemande condamne l’assassinat des juifs.
dimanche 17 octobre
Sur le front russe du Centre, l’Armée rouge franchit le Dniepr et prend Loïev.
Le Michel, dernier navire de commerce armé allemand opérant au large du Japon, est coulé dans le Pacifique par le sous-marin américain Tarpon.
nuit du lundi 18 au mardi 19 octobre
Le cargo allemand Sinfra est coulé par des avions américains et britanniques au nord de la baie crétoise de Souda : plus de 2 000 hommes sont tués, dont une grande majorité de prisonniers de guerre italiens que les Allemands transféraient vers Athènes à la suite de l’armistice signé par l’Italie. Seuls 7 Allemands sur les 204 à bord ont perdu la vie. Les gardes avaient enfermé les prisonniers et lancé des grenades et ouvert le feu sur ceux qui tentaient de s’enfuir. Plus de 600 Italiens survivants ont été ramenés en Crète où, selon certaines sources, plus de la moitié d’entre eux aurait été mis à mort pour « indiscipline et le meurtre de gardes allemands ».
mardi 19 octobre
Le général SS Globocnik met fin à l’action Reinhard : 1 750 000 victimes en Pologne et en Tchécoslovaquie depuis la mort de Reinhard Heydrich (mai 1942).
Pour la première fois depuis le début de la guerre, un échange de prisonniers est organisé entre Allemands et Anglais, à Göteborg, en Suède. 5 000 Allemands et 5 400 Anglais vont pouvoir rentrer chez eux.
Les Allemands arrêtent soixante-trois maquisards français au cours d’une opération contre les maquis de Corrèze.
mercredi 20 octobre
La Gestapo arrête la résistante polonaise Irena Sendlerowa, membre de l’organisation clandestine Zegota qui a aidé 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie à échapper à l’extermination. Conduite à la prison de Pawiak, elle est torturée, mutilée mais ne dénonce pas son réseau (condamnée à mort, elle survivra à la guerre).
vendredi 22 octobre
Un bataillon britannique franchit le fleuve Trignon, sur la côte orientale de l’Italie.
La Royal Navy lance l’opération « Tunnel » : sept navires britanniques (parmi lesquels figurent les destroyers Grenville et Rocket) sont chargés de détruire dans la Manche le forceur de blocus Münsterland, protégé par cinq torpilleurs.
samedi 23 octobre
Echec de l’opération « Tunnel » : le Münsterland parvient échapper à ses poursuivants. Le croiseur anglais HMS Charybdis est coulé par une torpille allemande au large des côtes bretonnes (au nord-ouest de Perros-Guirec) : plus de 400 morts, 107 survivants.
Fin de la résistance allemande à Mélitopol, en Ukraine.
La Gestapo arrête à Paris Robert Farjon, chef de l’OCM pour la région Nord-Pas-de-Calais, et le général Verneau, chef de l’ORA.
dimanche 24 octobre
Dans le sud-est de l’Ukraine, l’Armée rouge libère la ville de Melitopol après dix jours de violents combats.
lundi 25 octobre
En Ukraine, les troupes soviétiques du général Malinovski franchissent le Dniepr par surprise et prennent Dniepropetrovsk.
Plus de 2 000 jeunes femmes juives de Salonique sont assassinées dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
mardi 26 octobre
Vol initial du prototype Dornier DO 335V-1. Il est équipé d’une hélice tractive à l’avant et d’une hélice propulsive à l’arrière.
mercredi 27 octobre
Les Allemands établissent un blocus dans le détroit de Skagerrak.
jeudi 28 octobre
A Berlin, Goebbels admet que l’Armée rouge a enfoncé les principales défenses allemandes, et que l’URSS est un « énorme danger ».
vendredi 29 octobre
En Italie, la 1re division canadienne prend Cantalupo.
L’as allemand Erich Hartmann reçoit la Croix de Fer pour avoir abattu 148 appareils en moins d’un an.
samedi 30 octobre
Les Allemands n’ont plus qu’une tête de pont à l’est du Dniepr.
La 5e armée américaine force la ligne Barbara sur la côte occidentale de l’Italie et s’empare de Mondragone.
La conférence des ministres des Affaires étrangères alliés s’achève à Moscou. Ils confirment le principe de la reddition sans conditions de l’Allemagne.
mardi 2 novembre
Des patrouilles alliées attaquent en Italie le fleuve Garigliano, en avant de la ligne de défense allemande Gustav.
Le Master Standfast, qui a forcé le blocus de la Suède, est capturé par les Allemands en mer du Nord.
mercredi 3 novembre
Début de l'opération d'anéantissement totale des juifs sous domination allemande, ce qui va amener un conflit entre Himmler et Speer, ministre de l'Armement. Cette liquidation générale entraîne une carence de main-d'œuvre, au moment où Hitler et Himmler parlaient eux-mêmes de la nécessité de 14 500 000 esclaves à déporter vers l'Allemagne.
Utilisant la technique de bombardement aveugle H2X, 539 bombardiers américains B-17 dévastent la base navale de Wilhelmshaven.
En Pologne, cinq usines des SS sont fermées dans la région de Lublin. 17 000 travailleurs juifs sont abattus à la mitrailleuse. Le « Vendredi sanglant » marque la fin de l’opération « Action de grâces », qui a entraîné la mort de 50 000 juifs.
jeudi 4 novembre
Goebbels déclenche une campagne haineuse contre les « défaitistes ».
vendredi 5 novembre
Les Panzer du général Herr sont repoussés sur la côte adriatique de l’Italie par la 78e division britannique, qui s’empare de Vasto.
Le prêtre Bernhard Lichtenberg, condamné à deux ans de prison pour « abus de chaire », meurt à Hof alors qu'on le conduit à Dachau.
samedi 6 novembre
Les Russes reprennent Kiev.
Deux U-Boote sont coulés dans l’Atlantique Nord par le 2e groupe d’escorte du capitaine de vaisseau Walker.
Création au Stadttheater de Leipzig de Catulli Carmina, cantate scénique en trois actes de Carl Orff, sur un texte tiré des poèmes de Catulle.
dimanche 7 novembre
Le commandant de la 44e armée soviétique est fait prisonnier derrière les lignes allemandes à Nikopol.
Dans un discours, le général Jodl, chef du bureau des opérations de l’OKW, ne doute pas de la victoire de l’Allemagne « sans laquelle l’histoire du monde perdrait son sens ».
mardi 9 novembre
A Munich, Hitler demande au peuple allemand de ne pas perdre confiance.
L’U-707, envoyé dans le fond de l’Atlantique Nord par l’escorte du convoi MKS-29A, est le soixantième U-Boote coulé au cours des trois derniers mois.
mercredi 10 novembre
En Italie, la 8e division indienne s’empare de Castiglione.
jeudi 11 novembre
Dans le camp de concentration de Theresienstadt [Terezin, République tchèque], 47 0000 juifs sont forcés de rester dehors, debout, dans le froid et sous la pluie, de quatre heures du matin à midi.
vendredi 12 novembre
Dans le Dodécanèse grec, des troupes allemandes débarquent sur l’île de Leros, défendue par les Britannique et les Italiens.
L’amiral Dönitz se lamente : « Dans l’Atlantique l’ennemi connaît tous nos secrets ».
samedi 13 novembre
Le destroyer britannique HMS Dulverton est coulé par une bombe téléguidée allemande au large de l’île grecque de Kos.
Les Allemands censurent à Vichy le discours radiodiffusé » du maréchal Pétain concernant un changement de la Constitution française.
Action d’un résistant français à Grenoble : le polygone d’artillerie de la Wehrmacht a été détruit par Aimé Requet.
samedi 13 ou lundi 15 novembre
A l’ouest de Kiev, les forces de Vatoutine reprennent le nœud ferroviaire de Jitomir.
dimanche 14 novembre
Von Manstein lance une contre-offensive pour reprendre Jitomir.
Entrée en service à Kiel de l’U-794, équipé d’un schnorkel (manche amenant de l’air frais aux moteurs Diesel). Il doit procéder aux essais de navigation à grande vitesse en plongée périscopique.
lundi 15 novembre
Première sortie des bombardiers B-17 et B-24 du 15e Air Force américain sur les usines Messerschmitt à Wiener-Neustadt, près de Vienne.
mardi 16 novembre
L’île grecque de Leros est aux mains des Allemands. Les Britannique décident d’évacuer les autres îles du Dodécanèse.
155 bombardiers américains ont effectué un raid contre l’usine d’eau lourde de Vermork, à l’ouest d’Oslo. Les dégâts sont peu importants.
Démantèlement à Paris du groupe FTP de Missak Manouchian. Ce dernier est capturé. La Gestapo arrête également Joseph Eptsein, commissaire aux opérations des FTP en région parisienne.
mercredi 17 novembre
L’amiral Dönitz prend personnellement en main une attaque d’U-Boote contre les convois alliés SL-139 et MKS-30, soit soixante-six navires marchands.
jeudi 18 novembre
Les Soviétiques évacuent Jitomir.
du jeudi 18 au jeudi 25 novembre
Violents raids aériens sur Berlin.
samedi 20 novembre
Contre-offensive de von Manstein en Ukraine : les Allemands reprennent Jitomir.
Des troupes soviétiques traversent le Dniepr au sud de Tcherkassy.
Les convois alliés visés étant protégés par dix-neuf navires de guerre et une couverture aérienne continue, l’amiral Dönitz annule l’attaque de ses U-Boote dans l’Atlantique. Trois sous-marins allemands ont été coulés.
lundi 22 novembre
Cinq bataillons du 5e corps britannique établissent une solide tête de pont sur la rive nord du Sangro, en Italie.
nuit du lundi 22 au mardi 23 novembre
764 bombardiers de la RAF ont lâché 2 000 tonnes de bombes explosives sur Berlin : 1 737 civils sont tués. L’église du Souvenir, construite entre 1891 et 1895, est en grande partie détruite.
mardi 23 novembre
Les bombardements sur Berlin détruisent une partie du Nouveau Musée (Neues Museum).
nuit du mardi 23 au mercredi 24 novembre
Au cours d’un nouveau raid allié nocturne sur Berlin, les Allemands tentent de perturber les pilotes de la RAF en utilisant une voix de femme pour diriger leurs chasseurs. L’aviation britannique décide alors d’utiliser la même technique pour guider ses bombardiers.
vendredi 26 novembre
Hitler assiste à une démonstration du chasseur à réaction Me 262 à Insterburg. Il ordonne sa fabrication en série… comme bombardier.
dimanche 28 novembre
En Italie, le 5e corps britannique déclenche une offensive pour franchir en masse le Sangro. Montgomery déclare que « la route de Rome est ouverte ».
mardi 30 novembre
La 8e armée prend Fossacesia, au nord du Sangro. De son côté, dans l’optique d’un assaut sur le mont Camino, la 5e armée américaine conduite des attaques de diversion.
fin novembre
Déportation des professeurs et étudiants de l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand depuis 1940.
mercredi 1er décembre
Le maréchal Rommel est chargé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour refouler un éventuel débarquement allié en France.
Moscou affirme que les partisans de Biélorussie ont tué 282 000 Allemands depuis le début de la guerre.
Rudolf Höss n’est plus le commandant du camp d’extermination d’Auschwitz.
Les Allemands arrêtent 1 500 étudiants et professeurs norvégiens à la faculté d’Oslo.
Le collaborateur français Jacques Doriot reçoit la Croix de fer allemande pour sa conduite sur le front de l’Est.
jeudi 2 décembre
En Ukraine, l’Armée rouge franchit le fleuve Ingoulets et parvient à moins de dix kilomètres de Znamenka.
A l’ouest du front italien, les Anglo-Américains déclenchent une attaque sur le mont Camino.
La Luftwaffe a mené à partir de 19 h 25 un grand raid surprise contre Bari, sur la mer Adriatique : sous le commandement de Wolfram von Richthfen cent cinq Junkers Ju 88 ont bombardé pendant une heure le port italien mal défendu. Vingt-huit navires (douze italiens, cinq britanniques, cinq américains, trois norvégiens, un français et un polonais), essentiellement des cargos, sont coulés, dont le liberty ship John Harvey qui, en explosant, libère dans l’air le gaz moutarde qu’il transportait (augmentant ainsi encore plus le nombre de pertes humaines dans les semaines qui suivront). L’explosion de deux bateaux de munitions a brisé les vitres sur un rayon de onze kilomètres. La destruction d’un pipeline et de réserves de carburant a mis le feu au port. Parmi les navires coulés figurent notamment le croiseur auxiliaire italien Barletta, tandis que deux destroyers britanniques (le Bicester et le Zetland) ont été endommagés. Un millier de soldats et un nombre équivalent de civils ont perdu la vie. Les Allemands n’ont perdu qu’un seul avion. Le port est inutilisable pendant au mois trois semaines.
vendredi 3 décembre
Les Soviétiques reprennent Dovsk, au sud de Gomel. En Ukraine, ils progressent à l’ouest de Tcherkassy.
Afin de « venger les raids de terreur de l’ennemi », Göring ordonne des attaques de la Luftwaffe sur les ports et les usines britanniques.
En représailles à un sabotage, les SS et la Gestapo exécutent une centaine de travailleurs des tramways de Varsovie.
samedi 4 décembre
L’as de la Luftwaffe Wilhelm Lemle a été abattu lors d’un combat contre des appareils américains près de Dodewaard, aux Pays-Bas. Agé de vingt-trois ans, il était crédité de 131 victoires, essentiellement sur le front de l’Est.
dimanche 5 décembre
Grâce à des renseignements fournis par le réseau de résistance Alliance, la 8e force aérienne américaine lance l’opération « Arbalète » : bombardement des rampes de lancement de V1 dans le Pas-de-Calais.
En Italie, la 8e division indienne avance sur Ortona.
En France, cinquante otages sont exécutés à Grenoble en représailles d’un attentat ayant causé la mort de dix Allemands.
lundi 6 décembre
Les Britanniques contrôlent le mont Camino en Italie.
mardi 7 décembre
En Italie, le 6e corps américain déclenche une offensive au col de Mignano contre les positions allemandes de San Pietro.
jeudi 9 décembre
Les Soviétiques reprennent Znamenka.
vendredi 10 décembre
La 1re division canadienne se joint à l’offensive dirigée sur le port italien d’Ortona.
Le ministre de l’Armement, Albert Speer, se rend sur son chantier le plus important, à savoir l’usine souterraine Dora, près de la petite ville de Nordhauser, dans le Harz. Elle est destinée à la fabrication en série par les concentrationnaires des fusées V1 et V2.
samedi 11 décembre
L’aviation américaine attaque le chantier naval d’U-Boote à Emden. Vingt avions alliés ont été abattus mais 138 chasseurs allemands auraient été détruits dans le même temps.
dimanche 12 décembre
A Rastenburg, Rommel est nommé par Hitler commandant en chef de la forteresse Europe.
lundi 13 décembre
En Grèce, les Allemands fusillent 1 000 otages dans la région de Kalavryta.
710 bombardiers américains, escortés par les nouveaux chasseurs P-51D Mustang, effectuent des raids sur Kiel et sur Brême.
Opération « Minuit » lancée par la Gestapo dans la région de Toulouse : 110 résistants, dont François Verdier, chef régional du MUR, sont arrêtés.
mardi 14 décembre
L’Armée rouge lance son offensive d’hiver. Elle reprend Tcherkassy en Ukraine et attaque Vitebsk à partir du saillant de Nevel en Biélorussie.
300 bombardiers alliés effectuent un raid sur Athènes.
mercredi 15 décembre
Alors que la 2e division marocaine s’empare en Italie du mont Castelnuovo et du col San Michele, la 5e armée américaine attaque sur toute la ligne Bernhard.
Ouverture à Kharkov du premier procès de criminels de guerre allemands.
jeudi 16 décembre
Les Américains prennent le mont italien Lungo.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 décembre
Raid de la RAF sur Berlin : 717 personnes ont été tuées. La défense allemande est parvenue à abattre 300 aviateurs britanniques et canadiens.
vendredi 17 décembre
Disparition de l’un des as de la Luftwaffe. Aux commandes de son Bf 109, Joachim Kirschner a été abattu par un Spitfire au-dessus de la Croatie. Il a réussi à sauter en parachute et à atterrir sain et sauf avant d’être fait prisonnier par des partisans communistes et fusillé sommairement à Metkovic. Agé de vingt-trois ans seulement, il avait remporté 188 victoires en 600 missions de combat.
samedi 18 décembre
Pétain informe Hitler dans une lettre que, « conformément à sa demande, les modifications des lois seront désormais soumises avant publication aux autorités d’occupation. Le vieux maréchal accepte de faire entrer les collaborateurs Darnand, Déat et Doriot dans le gouvernement.
dimanche 19 décembre
En URSS, trois criminels de guerre nazis (Langheld, Retelav et Ritz) ont été pendus sur la place du marché de Kharkov.
mardi 21 décembre
Les Soviétiques détruisent une tête de pont allemande à Kherson, sur l’embouchure du Dniepr.
En Italie, la 1re division canadienne pénètre dans les faubourgs d’Ortona.
Stanislaw Dorosiewicz et Hersh Kurcwaig parviennent à s’échapper du camp d’Auschwitz après avoir tué un garde.
mercredi 22 décembre
14 284 soldats espagnols sont rapatriés du front russe en Espagne. 3 000 volontaires continuent à se battre avec les nazis au sein de la légion Azul.
A Varsovie, la Gestapo exécute soixante-deux juifs découverts cachés dans une cave.
jeudi 23 décembre
Les Allemands nomment Cecil von Renthe Fink auprès de Pétain comme délégué spécial diplomatique. Il est en fait chargé de le surveiller.
vendredi 24 décembre
L’Armée rouge déclenche une grande offensive en Ukraine afin de détruire le saillant allemand du Dniepr et d’ouvrir la route de Roumanie.
En France, les Allemands abattent vingt-quatre enfants dans la salle des fêtes de Habère-Lullin, en Haute-Savoie.
samedi 25 décembre
Les Soviétiques coupent la route de Vitebsk à Polotsk, vitale pour le ravitaillement allemand à l’ouest.
Le Scharnhorst appareille de Norvège pour intercepter le convoi allié JW-55B.
mardi 28 décembre
Fin de la bataille d’Ortona (province de Chieti) : la 1re division d’infanterie canadienne est venue à bout des deux bataillons de la 1re division parachutiste allemande. En huit jours de combats acharnés, maisons par maisons, les Canadiens déplorent 1 375 tués et 964 blessés, les Allemands 867 morts. 1 300 civils italiens ont également perdu la vie.
Himmler ordonne que la mortalité dans les camps de travail soit réduite. Il manque de travailleurs pour les usines d’armement.
mardi 28 ou mercredi 29 décembre
L’Armée rouge reprend Korosten dans le nord de l’Ukraine.
mercredi 29 décembre
Raid de la RAF sur Berlin : 182 victimes au sol, mais l’aviation britannique perd 81 hommes.
jeudi 30 décembre
L’Armée rouge a enfoncé les lignes allemandes du front ukrainien sur 300 kilomètres. Mille agglomérations ont été reprises en six jours.
vendredi 31 décembre
Jitomir est définitivement libérée par les Soviétiques. L’Armée rouge encercle Vitebsk.
A Stalingrad, l’Armée rouge fait pression sur la sixième armée allemande, enfermée dans une poche de 260 km².
Dans l’Atlantique, le croiseur HMS Scylla coule le forceur de blocus allemand Rhakotis et le transport italien Viminale.
En représailles à une série d’attentats en Belgique, les Allemands instaurent le couvre-feu à 21 h.
dimanche 3 janvier
L’Armée rouge reprend Mozdok dans le Caucase.
68 bombardiers américains attaquent la base sous-marine de Saint-Nazaire (France).
lundi 4 janvier
L’Armée rouge reprend Naltchik et le centre ferroviaire de Cherniakovsky. Elle ne se trouve plus qu’à 96 kilomètres de Rostov-sur-le-Don.
mardi 5 janvier
Les Soviétiques s’emparent de Tsimliansk et de Morozovsk, les principaux aéroports utilisés par la Luftwaffe pour ravitailler Stalingrad.
Un communiqué officiel des Alliés rappelle que des pillages de toute sorte ont eu lieu en Europe du fait des troupes allemandes. Les Alliés proclament qu’après leur victoire, les puissances de l’Axe devront restituer ces immenses richesses.
mercredi 6 janvier
Un coup d’Etat contre le régime pronazi d’Ion Antonescu est déjoué en Roumanie.
samedi 9 janvier
Hitler réclamant un combat jusqu’au bout, Paulus rejette la proposition soviétique de cessez-le-feu.
La RAF a bombardé les usines d’armement Krupp à Essen, malgré une météo défavorable. Le système de radioguidage anglais « Oboe » fait ses preuves.
dimanche 10 janvier
A Stalingrad, les troupes de Rokossovski attaquent le périmètre défensif de la 6e armée allemande.
nuit du dimanche 10 au lundi 11 janvier
Par une température de - 23°, l’Armée rouge déclenche l’opération Iskra (« Etincelle »), qui doit libérer Leningrad. 2 000 canons et mortiers ont commencé à tirer tandis que les soldats d’élite de la 2e armée de choc, en uniforme blanc, attaquaient en direction de Schlüsselburg (Petrokrepost), où la Neva se jette dans le lac Ladoga. En même temps, des éléments de la 67e armée du front de Leningrad (général Govorov), appuyés par des unités de la flotte de la Baltique, s’élançaient sur les assiégeants, empruntant la rivière gelée.
lundi 11 janvier
L’Armée rouge reprend Mineralnye Vody et Piatogorsk, dans le Caucase. De l’autre côté du front, à Leningrad, la première partie de l’offensive du général Joukov a réussi. La 12e brigade d’infanterie, composée de skieurs expérimentés, a foncé à travers le blizzard pour frapper l’arrière-garde allemande. Par endroits, les Russes ne sont plus qu’à seize kilomètres de leur objectif.
mardi 12 janvier
Le gouvernement argentin demande le départ de Buenos Aires de l’attaché naval allemand, le capitaine Dietrich Niebuhr.
mercredi 13 janvier
Décret secret du Führer : Hitler prépare la mobilisation totale, avec la réquisition de femmes et d’enfants pour la défense du Reich.
En Bulgarie, 200 arrestations et 36 exécutions ont lieu à la suite de manifestations antinazies à Sofia.
jeudi 14 janvier
A Stalingrad, les Soviétiques s’emparent de l’aéroport de Pitomnik. Seul celui de Gumrak permet encore aux Allemands encerclés d’être ravitaillés par pont aérien.
En riposte à l’accroissement des opérations des sous-marins allemands, la RAF bombarde les bases de Cherbourg et de Lorient.
vendredi 15 janvier
Début d’une contre-offensive soviétique à Voronej. L’Armée rouge écrase la 2e armée hongroise sur le Don, au sud de Voronej.
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre à la Luftwaffe de fournir 300 tonnes de ravitaillement par jour à la 6e armée à Stalingrad, objectif impossible à l’heure actuelle.
Grande offensive contre les partisans yougoslaves, l’ « armée fantôme » de Tito. Sur les ordres d’Hitler, 40 000 Allemands, Italiens et oustachi (nationalistes croates fascistes) y participent. Tito doit abandonner su QG de Bihac pour se réfugier le long de la frontière croate. Ses partisans se replient au sud, vers leur bastion du mont Durmitor, dans le Monténégro.
Sortie du film musical allemand Maske in Blau, réalisé par le Hongrois Paul Martin d’après l’opérette éponyme du compositeur autrichien Fred Raymond (créée en 1937), avec Clara Tabody, Wolf Albach-Retty, Hans Moser et Richard Romanowsky.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 janvier
Pour la première fois depuis 1941, la RAF a bombardé Berlin. La défense antiaérienne s’est montrée peu efficace. Les Allemands semblent se contenter du camouflage pour essayer de tromper l’ennemi.
samedi 16 janvier
En Libye, les troupes alliées enfoncent la ligne de défense allemande de Bouerat.
L’Irak déclare la guerre aux puissances de l’Axe.
nuit du samedi 16 au dimanche 17 janvier
Pour la seconde nuit consécutive, la RAF effectue un raid sur Berlin en lâchant des bombes de quatre tonnes.
dimanche 17 janvier
Himmler annonce l’ouverture prochaine de maisons closes dans chacune des garnisons de Waffen-SS stationnées en France. Le Reichsführer estime que cela entretiendra l’ardeur des soldats SS. L’ordre a été transmis à Karl Albrecht Oberg, chef des SS en France, qui, justement, s’inquiétait récemment du développement des maladies vénériennes parmi ses troupes. Les prostituées, elles au moins, pourront être médicalement surveillées.
lundi 18 janvier
L’étau qui enserrait Leningrad depuis 16 mois est brisé. Dans la matinée, les troupes de secours ont fait leur jonction avec les assiégés, lorsque le capitaine Sabatkin, de la 67e armée du front de Leningrad, a échangé un mot de passe avec le capitaine Demidov, de la 2e armée venue en renfort, à la Cité ouvrière n°5, non loin de Schlüsselburg (Petrokrepost). Il a fallu cinq jours de durs combats aux Soviétiques pour briser le cercle d’acier qui entourait la ville.
Suite à la visite de Himmler à Varsovie, les Allemands décident de reprendre les déportations des juifs du ghetto de Varsovie vers les camps d'extermination.
Pour la première fois en Afrique du Nord, les Allemands utilisent des chars Tigre à Bou Arada, en Tunisie.
Les partisans de Jaw Piwnik attaquent la prison de Pinsk [Biélorussie], parvenant à libérer tous les prisonniers et otages de l’organisation polonaise de résistance Wachlarz, qui sont conduits à Varsovie.
La Française Emilienne Mopty est décapitée à Cologne. En mai 1941, elle fut l’une des meneuses de la grève des mineurs du Pas-de-Calais.
mardi 19 janvier
A Stalingrad, le siège de la 6e armée allemande immobilise 90 des 259 divisions soviétiques.
mercredi 20 janvier
Pour accélérer l’extermination des Juifs, Himmler demande plus de trains. Ceux-ci font pourtant cruellement défaut pour le transport des armes sur le front de l’Est.
Dans la matinée, le capitaine Jean-Michel de Sélys Longchamps, pilote belge dans la RAF, réussit à mitrailler le quartier général de la Gestapo à Bruxelles : 7 morts et 22 blessés.
Sous la pression des Etats-Unis, le Chili rompt ses relations diplomatiques avec les pays de l’Axe.
jeudi 21 janvier
A Stalingrad, l’Armée rouge s’empare de l’aéroport de Gumrak, le dernier encore aux mains des Allemands. Hitler câble à Paulus : « La reddition est hors de question ».
Dans le Caucase, les Soviétiques reprennent Vorochilovsk.
Dans le ghetto de Varsovie, des pelotons allemands sont pris pour cible par des résistants armés. Pour la première fois depuis la création du ghetto, on voit des ambulances allemandes emporter des SS morts ou blessés. Cela n’a pas empêché les Allemands de déporter environ 6 500 juifs, tandis que 1 171 autres été tués par balles au cours de ces opérations.
vendredi 22 janvier
Dans le Caucase, la base aérienne de la Luftwaffe à Salsk est prise par les Soviétiques.
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre que la production de chars soit prioritaire sur la construction navale.
Trente habitants de la ville d’Ivanava [aujourd’hui dans l’ouest de la Biélorussie] sont exécutés par la Gestapo en représailles à l’action des partisans de Jan Piwnik contre la prison de Pinsk quatre jours plus tôt.
samedi 23 janvier
La 8e Armée britannique de Montgomery s’empare de Tripoli. Les Anglais sont rejoints par les Français du général Leclerc.
L’Armée rouge s’empare d’Armavir, important nœud ferroviaire du Caucase.
Le dernier avion allemand quitte la poche de Stalingrad, totalement encerclée par les Soviétiques.
Décès de l’archevêque catholique de Bamberg Mgr Johann Jakob von Hauck. Agé de 81 ans, il était à la tête de cet archidiocèse de Bavière depuis 1912 !
lundi 25 janvier
Le général Messe, de la 1re armée italienne, prend le commandement des forces de l’Axe en Afrique du Nord.
mardi 26 janvier
Les Soviétiques divisent en deux la poche de la 6e armée à Stalingrad.
Institution du service des auxiliaires de la DCA (Flakhelfer) par les Jeunesses hitlériennes et recrutant parmi les lycéens en dehors des horaires scolaires.
Le « Jour de l'Indépendance de l'Inde » est célébré dans une grande réception à Berlin avec des centaines d'invités.
mercredi 27 janvier
Conscription civile des femmes.
Premier bombardement du territoire allemand par un raid aérien entièrement américain : 84 Forteresses volantes et sept Liberator ont attaqué la base navale de Wilhelmshaven et, accessoirement d’autres cibles dans le nord-ouest de l’Allemagne. Trois Forteresses volantes ont été abattues. A compter de ce jour et jusqu’à la fin de la guerre, l’Allemagne sera soumise quasiment chaque jour à des bombardements alliés.
jeudi 28 janvier
Les hommes de 16 à 65 ans et les femmes de 14 à 45 ans sont mobilisés pour la production de guerre.
vendredi 29 janvier
Paulus est fait feld-maréchal par Hitler avec la recommandation de résister jusqu’au bout à Stalingrad.
vendredi 29 ou samedi 30 janvier
Himmler nomme Ernst Kaltenbrunner comme remplaçant Heydrich à la tête du Bureau central de sécurité du Reich (RHSA), qui contrôle les SS et les camps de la mort.
samedi 30 janvier
Le grand amiral Erich Raeder, de plus en plus en conflit stratégique avec Hitler, donne sa démission de commandant en chef de la flotte de guerre. L’amiral Karl Dönitz (52 ans), commandant en chef de la flotte sous-marine, lui succède. Plus que son prédécesseur, il fait de l’utilisation des sous-marins l’axe majeur de sa stratégie sur mer. L’amiral Hans Georg von Friedeburg succède à Dönitz comme commandant en chef de la flotte sous-marine.
Un raid de la RAF sur Berlin interrompt les discours de Göring et de Goebbels au dixième anniversaire de la fondation de l’Etat nazi.
En Ukraine, la Gestapo organise en masse des fusillades de juifs dans le ghetto de Letytchiv.
nuit du samedi 30 au dimanche 31 janvier
Pour la première fois, les bombardiers de la RAF ont utilisé un nouveau dispositif de radionavigation, baptisé H2S. Les Pathfinder du 8e groupe ont ainsi pu localiser nettement les côtes aux environs de Hambourg, ainsi que l’Elbe.
dimanche 31 janvier
Repli allemand devant Leningrad et dans le Caucase.
dimanche 31 janvier ou mardi 2 février
Paulus, commandant de la 5e armée allemande, capitule à Stalingrad avec 91 000 soldats (dont 24 généraux et 2 500 officiers) sur les 300 000 hommes du départ.
lundi 1er février
Le mouilleur de mines britannique HMS Welshman, qui devait approvisionner Malte assiégé, est coulé par l’U-617 au large de la Crète.
mardi 2 février
Un Stirling Pathfinder britannique qui participait à un raid sur Cologne a été abattu et s’est écrasé près de Hardinxveld-Giessendam (Rotterdam). Les Allemands récupèrent dans l’épave les restes du radar H2S, en service depuis trois jours seulement (sa réparation par la firme Telefunken conduire les Allemands à mettre au point le détecteur de radar Naxos aux chasseurs nocturnes de traquer les bombardiers britanniques).
En Méditerranée, le sous-marin anglais HMS Turbulent coule le pétrolier allemand Utilitas, qui transportait toute la réserve de combustible de l’escadre navale italienne en Sicile.
mercredi 3 février
L’Armée rouge reprend Kouchtchievskaïa au sud de Rostov-sur-le-Don, et Koupiansk en Ukraine.
Une torpille tirée par un sous-marin allemand a coulé en mer du Labrador le navire américain SS Dorchester, qui faisait partie du convoi SG 19 à destination du Groenland. Sur les 904 personnes à bord, on déplore 675 morts, dont quatre lieutenants aumôniers militaires qui ont donné leur gilet de sauvetage pour sauver d’autres personnes.
jeudi 4 février
Ordre de fermeture des commerces autres que de première nécessité.
Des forces soviétiques amphibies ont débarqué dans la péninsule de Taman, où se trouve isolée la 17e armée du général von Kleist, en vue de couper la route de la Crimée aux Allemands. La 17e armée, qui était à l’écoute de la radio soviétique, est parvenue à repousser l’attaque en deux points. Sur une troisième plage située près de Novorisiisk, en revanche, les soldats de l’Armée rouge ont établi une tête de pont.
En Libye, les premières unités de la 8e armée britannique franchissent la frontière tunisienne.
Création au Schauspielhaus de Zurich de La Bonne Âme du Se-Tchouan (Der gute Mensch von Sezuan), pièce épique du dramaturge allemand Bertolt Brecht, mise en scène par Leonard Steckel.
vendredi 5 février
Dans le sud de la Russie, la ville de Ieïsk (kraï de Krasnodar), port sur la mer d’Azov, est libérée par les troupes du front du Nord-Caucase de l’Armée rouge. Le groupe d’armées A de von Kleist est complètement isolé dans le Kouban.
samedi 6 février
Face aux réalités militaires, Hitler est contraint à autoriser les troupes du maréchal von Manstein à se replier du Donets jusqu’à la Mius. Néanmoins, le Führer a ordonné de tenir à tout prix Kharkov, la quatrième ville d’URSS, alors que la sagesse voudrait que les Allemands l’évacuent.
Himmler reçoit à Berlin un inventaire des biens pris aux juifs polonais assassinés. Il comprend 825 wagons remplis de vêtements à redistribuer aux minorités allemandes de l’Est, et un wagon contenant trois tonnes e cheveux de femmes.
dimanche 7 février
Pour Hitler, si l’Allemagne perd la guerre, le peuple allemand en sera plus responsable que le parti nazi.
La ville française de Lorient (base de sous-marins) subit son plus violent bombardement aérien : 600 maisons sont détruites.
lundi 8 février
A Kiel, le nationaliste indien Bose « Netaji » quitte l’Allemagne en sous-marin. Il laisse derrière lui ses 3 500 soldats de la Légion Indienne (le 950e Régiment de l'Armée allemande).
mardi 9 février
L’Armée rouge continue de progresser : les troupes de Vatoutine prennent Bielgorod, au nord de Kharkov, tandis que celles du général Golikov conquièrent Koursk. Le mouvement débordant des Soviétiques a pris les Allemands par surprise. A présent, toutes les lignes allemandes, d’Orel à Kharkov, sont menacées. Les Soviétiques vont désormais utiliser Koursk comme base pour prendre en tenailles Kharkov, où ils tenteront de piéger la division Panzer du général SS Hausser.
20 U-Boote ont harcelé durant cinq jours le convoi SC-118, coulant 13 des 63 navires marchands qui le composaient. Celui-ci disposait pourtant de dix navires d’escorte et d’une couverture aérienne. Mais l’obscurité des longues nuits d’hiver avantage les sous-marins. Trois d’entre eux ont toutefois été coulés. Afin d’esquiver la menace aérienne, l’amiral Dönitz a concentré une importante force sous-marine au large du Groenland, dans un « angle mort », territoire que l’aviation alliée ne peut atteindre.
mercredi 10 février
Début sur le front de Leningrad de la bataille de Krasny Bor, dans le cadre de l’opération « Etoile polaire » : sous les ordres de Sviridov et Govorov, la 55e armée soviétique (44 000 soldats, 800 canons, 100 chars) attaque le 50e corps d’armée allemand (Geog Lindemann) et surtout la division de volontaires espagnols Azul (5 900 hommes commandés par Emilio Esteban Infantes) dans le secteur de la route et du chemin de fer Leningrad-Moscou. En une seule journée, les forces ibériques perdent 2 252 soldats (1 125 morts, 91 disparus et 1 036 blessés).
Lorient, devenu la cible des bombardements lourds, est évacué.
En France, la Gestapo arrête les résistants Jacques Renouvin, chef des Groupes francs, et Edmond Michelet, responsable régional des MUR.
jeudi 11 février
La RAF commence une campagne de raids nocturnes sur la base navale de Wilhelmshaven.
vendredi 12 février
La 7e division blindée allemande a passé la frontière tunisienne en force, laissant la Libye aux mains des Alliés. De son côté, Rommel a regroupé les restes de l’Afrikakorps derrière la ligne Mareth. Les prochains objectifs des Britanniques sont Médenine et Ben Gardane, où se trouvent des pistes d’atterrissage.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 février
466 appareils de la RAF ont déversé un millier de bombes sur le port de Lorient. Le raid était mené par des bombardiers Lancaster, Halifax, Wellington et Stirling. Sept appareils sont portés manquants. Tous les mois, la RAF exécute environ 1 000 sorties dont l’objectif est Lorient. Le port de Saint-Nazaire subit un sort analogue.
samedi 13 février
Les Allemands et Espagnols ont remporté une victoire tactique lors de la bataille de Krasny Bor. Après trois jours de combats, la 55e Armée soviétique n’est parvenue à avancer que de quatre kilomètres en ayant perdu un tiers de ses forces (entre 11 000 et 14 000 morts et autant de blessés) et la majorité de ses chars. Les Allemands et Espagnols déplorent 3 945 tués et blessés et 300 prisonniers. Les forces de l’Axe contrôlent toujours la route principale entre Moscou et Leningrad.
L’Armée rouge reprend Novotcherkassk, à quarante kilomètres de Rostov.
Hitler reconnaît la défaite de Stalingrad.
Himmler donne l’ordre aux autorités allemandes de Varsovie de raser le ghetto juif.
dimanche 14 février
Les blindés soviétiques de Rokossovski libèrent Rostov-sur-le-Don. La ville de Vorochilov est également reprise par l’Armée rouge.
En Tunisie, les Allemands arrêtent les Alliés et occupent la ligne Mareth à la frontière libyo-tunisienne. Rassemblant leurs blindés, Rommel et von Arnim se retournent contre les divisions américaines présentes à l’ouest de la Tunisie. A Sidi-Bou-Saïd, les chars de la 1re division blindée américaine se font tailler en pièces par la 21e division Panzer. Cependant, le général Ziegler, le second de von Arnim, se contente de cette victoire et temporise.
lundi 15 février
En Tunisie, l’Afrikakorps de Rommel prend Gafsa.
Des adolescents âgés d’au moins 15 ans doivent désormais fournir une aide à l’armée de l’air.
mardi 16 février
Les Soviétiques entrent dans les faubourgs de Kharkov, la principale base des Allemands sur le front sud.
En Tunisie, la 8e armée britannique prend Médenine.
Le général de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen est nommé Generalfeldmarschall (maréchal), à l'âge de seulement 47 ans. Il devient ainsi le plus jeune maréchal de l'histoire militaire germano-prussienne.
Loi française instituant le Service du Travail Obligatoire (STO) pour fournir de la main d'œuvre à l'effort de guerre allemand.
mercredi 17 février
En Tunisie, Rommel est à Friana et s’empare de l’aérodrome américain de Thelepte.
Un groupe de neuf commandos norvégiens, entraînés en Angleterre, atterrit près de Vermork, en Norvège. Il a pour mission de détruire l’usine de l’eau lourde utilisée par les Allemands pour la recherche atomique.
jeudi 18 février
Contre-offensive allemande sur Kharkov.
En Tunisie, les Allemands occupent Sbeïtla et avancent sur Kasserine.
Célèbre appel de Goebbels au Sportpalast (« Palais des Sports) de Berlin : « Voulez-vous la guerre totale ? ».
Deux étudiants du mouvement antinazi « Rose blanche », Hans Scholl et sa sœur Sophie, sont aperçus par le concierge de l'université de Munich en train de jeter des centaines de tracts du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Ils sont aussitôt arrêtés avec leurs amis, livrés à la Gestapo et emprisonnés à Stadelheim.
vendredi 19 février
Hitler visite le QG de von Manstein à Zaporojie. Il annonce à ses troupes que de nouvelles armes secrètes vont les aider à gagner la bataille.
Allemands et Italiens attaquent le col de Kasserine en Tunisie.
samedi 20 février
Au sud de Kharkov, l’Armée rouge s’empare de Pavlograd et attaque la poche de Krasnograd, tenue par le 2e corps blindé SS.
Rommel s’empare de Kasserine. Le détachement américain du colonel Stark a été rapidement mis hors de combat, et seule une petite unité britannique a opposé une résistance acharnée. Le général Alexander a interdit tout mouvement de retraite. Rommel doit maintenant choisir entre deux objectifs : Thala ou Tébessa.
Création à l’opéra de Francfort-sur-le-Main, sous la direction d’Otto Winkler, de Die Kluge. Die Geschichte von dem König und der klugen Frau (« la Finaude »), opéra en 12 scènes de Carl Orff, d’après le conte de fée La fille futée du paysan des frères Grimm. Les rôles principaux sont tenus par le baryton Rudolf Gonszar, la basse Emil Staudenmeyer, la soprano Coba Wickers et le ténor Oskar Wittazscheck.
dimanche 21 février
Von Manstein lance une contre-offensive allemande pour reprendre Kharkov et arrêter la poussée des Soviétiques vers le Dniepr.
lundi 22 février
En Tunisie, Rommel annule les attaques sur Sbiba et Thala quand la 6e division blindée britannique arrive en renfort.
A Munich, trois étudiants résistants de la Rose Blanche - Hans (25 ans) et Sophie (22 ans) Scholl, et Christoph Probst - sont condamnés à mort par Freisler, venu spécialement de Berlin. L’exécution à la hache a lieu dans les heures qui suivent à la prison de Stadelheim, près de Munich.
Le gouvernement bulgare accepte de déporte les juifs de Thrace et de Macédoine, soit 11 000 personnes, à Treblinka.
En reconnaissance de ses services rendues aux troupes allemandes et en récompense de sa « superbe technique et de son art brillant », Goebbels offre à la violoniste virtuose japonaise Nejiko Suwa, vingt-trois ans, un violon qui passe pour être un Stradivarius (il existe des doutes sur sa qualité réelle).
mardi 23 février
Dans l’Atlantique, un U-Boot coule un pétrolier du convoi UC-1. C’est le premier succès opérationnel de la torpille acoustique allemande Falke.
mercredi 24 février
Les Allemands créent en Tunisie le groupe d’armées d’Afrique commandé par Rommel.
jeudi 25 février
La RAF et l’US Air Force lancent une campagne de bombardement ininterrompue sur l’Allemagne, avec l’attaque de Nuremberg pour cette première journée.
Staline ordonne au général Rokossovski d’attaquer en direction de Smolensk et de Gomel. La moitié de ses troupes seulement sont arrivées sur le front.
vendredi 26 février
Les Allemands encerclent la ville de Béja, centre stratégique allié situé dans le nord-ouest de la Tunisie.
L’amiral Dönitz réussit à convaincre Hitler de continuer à faire intervenir des navires comme le Scharnhorst ou le Tirpitz. Le Führer se désintéresse de plus en plus de sa marine.
Conformément à un ordre d’Himmler du 10 décembre 1942, le premier convoi de Roms et de Sintis allemands arrive au camp d’Auschwitz. Ils sont installés dans un camp séparé, le Zigeunerfamilienlager.
samedi 27 février
A Berlin, les nazis raflent à leur travail les derniers de juifs de la ville (quelques milliers). Il s'agit pour la plupart d'hommes mariés à des femmes de souche « aryenne ». Ils sont conduits dans cinq centres de détention (dont au 2-4, Rosenstrasse), attendant d'être déportés dans un camp d'extermination.
dimanche 28 février
Un commando norvégien a réussi à détruire les réserves d’eau lourde allemandes.
Deuxième campagne de déclassement ordonnée par la Chambre de presse du Reich en raison du manque de matières premières : 950 journaux sont fermés, dont le Trierische Landeszeitung (fondé en 1875 et relancé de 1949 à 1974).
Les épouses « aryennes » des juifs arrêtés la veille se rendent devant le centre de détention de la Rosenstrasse, en criant devant la façade : « Rendez-nous nos maris ! ». La manifestation de quelques centaines de personnes va se prolonger plusieurs jours, y compris la nuit malgré un froid glacial.
lundi 1er mars
Sur le front russe du Nord-Ouest, les Soviétiques reprennent Demiansk.
En France, les Allemands rétablissent la correspondance et la liberté de circulation entre les zones nord et sud, pour les citoyens « à part entière ».
mardi 2 mars
Mussolini évacue ses troupes du front soviétique.
mercredi 3 mars
L’Armée rouge enlève Rjev, base des Allemands sur le front de Moscou.
jeudi 4 mars
Le paquebot britannique City of Pretoria (lancé en 1937), qui naviguait dans l’Atlantique Nord sans escorte, est coulé au nord-ouest des Açores par le sous-marin allemand U-172. Il n’y a aucun survivant parmi les 145 personnes à bord.
A Athènes, 100 000 Grecs affrontent les chars allemands. Ils manifestent contre le travail obligatoire dans le Reich.
vendredi 5 mars
Sur le front russe, les Panzer de von Manstein avancent vers Kharkov et Bielgorod. Près d’Izioum, des blocs de glace flottant empêchent les Allemands de construire un pont sur le Donets.
A Paris, Fritz Sauckel, ministre plénipotentiaire pour le travail dans le Reich, demande 100 000 travailleurs au gouvernement de Vichy.
Erich Kohl, commissaire du Reich en Ukraine, affirme sans rougir : « Même l’Allemand le plus humble vaut racialement et biologiquement mille fois plus que toute autre personne ».
samedi 6 mars
Goebbels cède après une semaine de manifestation à Berlin et des menaces inefficaces : les détenus juifs du 2-4, Rosenstrasse sont autorisés à rejoindre leur famille.
dimanche 7 mars
Des unités de Panzer attaquent la 6e armée soviétique à Krasnograd.
lundi 8 mars
L’état-major de la marine ajoute un rotor de codage à la machine à chiffrer Enigma.
mardi 9 mars
Le général SS Hausser contre-attaque au nord et à l’ouest de Kharkov.
Rommel, toujours malade, laisse le commandement des armées de l’Axe en Tunisie au général italien Messe.
mercredi 10 mars
En Tunisie, les FFL de Leclerc repoussent trois assauts germano-italiens à Ksar-Rhilane.
jeudi 11 mars
Koniev reprend Ouman (Ukraine) aux Allemands.
Le convoi allié HX-228 est attaqué dans l’Atlantique par une meute d’U-Boote. Le destroyer HMS Harvester parvient à éperonner et couler l’U-444, mais, avarié également, il est à son tour envoyé par le fonds par l’U-432.
vendredi 12 mars
La RAF lâche mille tonnes de bombes sur Essen. L’usine Krupp est sérieusement endommagée.
samedi 13 mars
Le colonel d’état-major Henning von Tresckow et le juriste conservateur Fabian von Schlabrendorff tentent de supprimer Hitler en faisant exploser l’avion qui ramenait le Führer de Smolensk à Berlin. Mais la bombe, cachée dans deux bouteilles de cognac, ne fonctionne pas.
Les troupes SS commencent à démanteler le ghetto de Cracovie : 14 000 juifs sont dispersés dans les camps de la mort ou dans d’autres ghettos.
du dimanche 14 au lundi 15 mars
Von Manstein reprend l'offensive en URSS et reprend Kharkov.
lundi 15 mars
Des rumeurs ayant circulé sur des projets de Pétain de fuir en Afrique du Nord, Hitler ordonne que tous les aéroports proches de Vichy soient rendus inutilisables.
mardi 16 mars
Début de la bataille de la ligne Mareth, à la frontière libyo-tunisienne.
Staline insiste à nouveau auprès de Churchill pour l’ouverture d’un second front pour soulager la pression sur les Soviétiques.
jeudi 18 mars
En Tunisie, le 2e corps du général Patton prend Gafsa et poursuit son avance sur El-Guetta.
vendredi 19 mars
A l’approche des côtes européennes, les trois meutes de sous-marins allemands (en tout 41 U-Boat) qui harcelaient dans l’Atlantique Nord les convois HX 229 (50 navires plus 5 d’escorte) et SC 122 (60 navires, plus 8 d’escorte) cessent leurs attaques. 13 bateaux du HX229 (tonnage 93 502) et 9 du SC 122 (56 694) ont été coulés en quatre jours, pour un seul sous-marin perdu côté allemand.
dimanche 21 mars
Adolf Hitler a échappé à un attentat suicide : le colonel baron Rudolf-Christoph von Gersdorff (37 ans), membre de la conspiration d’Henning von Tresckow, souhaitait se faire exploser avec le Führer à l’occasion de la visite d’une exposition consacrée aux armes prises aux Soviétiques, à l’Arsenal de Berlin (Von Gersorff est l’un des commissaires de cette exposition). Hitler était accompagné de Göring, d’Himmler et de Dönitz, mais malheureusement, il a écourté sa visite et est parti avant que von Gersdorff ne parvienne à faire exploser sa bombe (il arrive cependant à la désamorcer à temps et ne sera pas découvert). Des dizaines des milliers de personnes étaient venues écouter le discours du Führer, qui n’a duré que douze minutes.
Le dégel et la boue bloquent les opérations sur le front russe. Von Manstein reprend cependant Bielgorod.
lundi 22 mars
Des chasseurs Hurricane de la RAF écrasent en Tunisie une contre-attaque de Panzer près de la ligne Mareth.
En Biélorussie, des SS à la recherche de partisans encerclent la localité de Khatyn : plus de 150 habitants sont conduits dans une grange et brûlées vives et le village incendié.
Un nouveau crématorium est ouvert à Auschwitz : une chambre à gaz souterraine, pouvant contenir 2 000 personnes, est reliée à cinq fours crématoires.
mardi 23 mars
La 1re division blindée américaine détruit trente-deux chars de la 10e division Panzer à El-Guettar.
Premières élections libres dans un pays européen occupé par l’Allemagne, le Danemark : 143 sièges pour la coalition nationale du Parti du gouvernement. Les cinq restants pour les nazis danois et le Parti paysan pronazi.
Le transport de troupes britannique Windsor Castle est coulé par la Luftwaffe au large de l’Algérie.
A Berlin, le Dr Korherr, statisticien de Himmler, l’informe que 1 419 467 juifs d’Europe ont été tués depuis le début de la guerre.
jeudi 25 mars
Arno Bretmeyer succède à Hans von Tschammer und Osten en tant que chef des sports du Reich.
du vendredi 26 au lundi 29 mars
Les troupes germano-italiennes évacuent la ligne Mareth.
lundi 29 mars
En Tunisie, la 8e armée britannique prend Gabès.
Hitler donne l’ordre de construire des rampes de lancement de bombes volantes sur la côte de la Manche.
mardi 30 mars
Dans l’Atlantique Nord, le croiseur anglais HMS Glasgow intercepte le forceur de blocus allemand Regensburg au large de l’Islande. Son équipage se saborde avant de se suicider.
Des Mosquito de la RAF bombardent l’usine de matériel radio Philips à Eindhoven.
Albert Speer visite le camp de Mauthausen.
mercredi 31 mars
L’Armée rouge reprend Anastasievsk, au nord de Novorossiisk, dans le Caucase.
En Tunisie, les Britanniques occupent le cap Serrat.
Hitler reçoit à Rastenburg le roi Boris des Bulgarie pour des entretiens.
en mars
Les Soviétiques reprennent Viazma.
jeudi 1er avril
Bombardement allié de la piste d’atterrissage d’El-Maou, près de Sfax (Tunisie).
Le général Guderian, limogé en décembre 1941, est rappelé et nommé inspecteur général des unités blindées.
samedi 3 avril
Des chasseurs bombardiers allemands Focke-Wulf 190A-8 font un raid sur Eastbourne, en Angleterre.
lundi 5 avril
En Tunisie, la 8e armée britannique attaque la ligne de défense allemande de l’Akarit.
Le pasteur, théologien évangélique et résistant allemand Dietrich Bonhoeffer (37 ans) est arrêté. Il est incarcéré à Tegel (il sera déporté à Flossenburg).
Le gouvernement de Laval livre aux Allemands Léon Blum, Edouard Daladier et le général Gamelin. Ils sont transférés en Allemagne.
mercredi 7 avril
En Tunisie, les forces de l’Axe se replient sur la ligne d’Enfidaville.
Dans l’ouest de l’Ukraine, la plupart des juifs de Terebovlia (soit 1 100 personnes pour une population de 7 000 habitants) sont fusillés par les Allemands dans le village voisin de Plebanivka.
jeudi 8 avril
Un couple de résistants a été guillotiné à la prison berlinoise de Plötzensee. Elise (39 ans) et Otto Hermann (45 ans) Hampel avaient été condamnés à mort pour avoir distribué entre 1940 et 1942 plus de 200 cartes postales dénonçant le régime hitlérien.
samedi 10 avril
En Tunisie, les Alliés s’emparent de Sfax.
Goebbels visite des villes bombardées par les Alliées et organise des convois pour aider les sinistrés.
Une note de Himmler ordonne l’arrêt de l’emploi de l’euphémisme « traitement spécial » en raison de sa transparence. Depuis septembre 1939, il désignait l’élimination physique des personnes et était devenu très vite synonyme de gazage.
dimanche 11 avril
L’amiral Dönitz parvient à convaincre Hitler de faire construire plus de sous-marins. La priorité pour les rares fournitures d’acier est cependant conservée pour les usines de chars et d’avions.
lundi 12 avril
En Tunisie, les Britanniques de Montgomery s’emparent Sousse.
Le chef de la chancellerie du Reich, Martin Bormann (43 ans) est nommé au poste de secrétaire du Führer.
Le général Vlassov (fait prisonnier par les allemands en juillet 1942) publie un programme nationaliste anti-bolchévique. Il fonde la Comité de libération russe de Smolensk et l'Armée de libération russe (ROA), qui n'auront que très peu de pouvoirs.
mardi 13 avril
La radio allemande (Großdeutsche Rundfunk) annonce que les Allemands ont découvert à Katyn, près de Smolensk, des charniers contenant les restes de 4 500 officiers polonais qui auraient été assassinés en 1939-1940 par les Soviétiques (Moscou nie toute implication avant de reconnaître en 1990 son rôle dans ce massacre ; soucieux de maintenir la cohésion du Front anti-hitlérien, les Alliés occidentaux vont soutenir la thèse stalinienne d’un crime perpétré par les Allemands).
mercredi 14 avril
Le fils de Staline, Iakov Djougachvili, est mort dans le camp de concentration allemand de Sachsenhausen. Il avait 36 ans. Officiellement, il a trouvé la mort en touchant une clôture électrique lors d’une tentative d’évasion (selon d’autres, il se serait suicidé ou aurait été exécuté sur ordre d’Hitler après le refus de Staline d’échanger son fils contre le maréchal Paulus).
jeudi 15 avril
Un bombardement allié échoue à détruire l’usine automobile Minerve mais frappe la ville belge de Mortsel : 936 civils sont tués.
vendredi 16 avril
Le gouvernement polonais en exil à Londres demande à la Croix-Rouge d’enquêter sur le massacre de Katyn.
samedi 17 avril
Trente chasseurs bombardiers allemands Focke-Wulf 190A-8 effectuent un raid sur Londres. Au retour, l’un d’entre eux atterrit par erreur sur l’aérodrome de Malling.
Un Junkers JU-52/3m de la Lufthansa est abattu au-dessus de Belgrade par des avions alliés : un des trois pilotes et trois passagers sur quatre sont tués.
dimanche 18 avril
Au cours d’un engagement aérien de 10 minutes au large du cap Bon, des chasseurs alliés abattent 59 avions de transport et 10 chasseurs de la Luftwaffe, en route pour la Tunisie.
L’URSS accuse la Gestapo d’avoir inventé le massacre de Katyn.
Le chef de la SS pour Varsovie, Sammern-Frankenegg, donne l’ordre de déporter tous les juifs du ghetto en trois jours.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 avril
Révolte du ghetto de Varsovie (40 000 juifs survivants, dont 750 à 800 combattants disposant de 350 revolvers, 10 fusils, 90 grenades, quelques bombes primitives et quelques centaines de cocktails Molotov). Le commandant de l'insurrection des Mordehaï Anilewicz (24 ans). A 3 heures du matin, des bataillons de la Waffen-SS, de la police, de la Wehrmacht et des unités ukrainiennes, lettones et lituaniennes, commandés par le général SS Jürgen Stroop, encerclent le ghetto.
lundi 19 avril
Les forces allemandes entrent dans le ghetto à six heures du matin. Première bataille livrée dans le ghetto de Varsovie par une population civile contre les forces armées de l'Allemagne nazie.
Action de la résistance belge contre la Solution finale. Peu après avoir quitté la caserne Dossin, à Malines, avec à son bord 1 631 juifs (dont 262 enfants) déportés vers Auschwitz, le convoi ferroviaire n°20 est arrêté par trois résistants au village de Boortmeerbeek. Seulement armés d’un pistolet, ils parviennent à ouvrir des wagons sous les tirs de la Schutzpolizei, permettant ainsi à 231 personnes de prendre la fuite, dont des membres de la résistance juive. 23 sont tués par les balles en sautant des wagons (et 95 autres repris par la suite).
Reconnus coupables d’appartenance au mouvement de résistance de la Rose Blanche, Kurt Huber, professeur de musicologie et de psychologie à l’université de Munich, et les étudiants Alexander Schmorell et Willi Graf sont condamnés à mort pour haute trahison par le tribunal populaire de Roland Freisler.
mardi 20 avril
Au deuxième jour de l'attaque du ghetto et l'investissement d'un bloc d'immeubles, seuls 60 juifs ont été capturés. Un système de passages souterrains (égouts) permet de se déplacer d'un immeuble à l'autre ; les unités du génie les inondent ou y jettent des « bougies fumantes ».
mercredi 21 avril
En Tunisie, les régiments maoris néo-zélandais s’emparent de Takrouna.
Un avion Douglas DC-3 de la Lufthansa s’écrase à Frederikstad, en Norvège : les trois membres d’équipage et six des dix-sept passagers sont tués.
jeudi 22 avril
Les forces alliées lancent une offensive sur tout le front à l’ouest de Tunis. Le maréchal Rommel, incapable de contre l’avance alliée en Afrique du Nord, est rappelé par Hitler. Le général von Arnim prend le commandement des troupes germano-italiennes en Tunisie.
vendredi 23 avril
A Berlin, Himmler, qui suit de près la situation à Varsovie et s'impatiente, ordonne de « nettoyer le ghetto de Varsovie avec la plus grande sévérité et une inlassable persévérance ».
samedi 24 avril
En Tunisie, le 19e corps d’armée du général français Koeltz prend à son tour l’offensive dans les montagnes en direction de Zaghouan.
Seul commandant de sous-marin allemand (le U-572) condamné à mort pour lâcheté face à l’ennemi, le capitaine Heinz Hirsacker (28 ans) se suicide à Kiel avant d’être exécuté.
dimanche 25 avril
Dans l’Atlantique, le HMS Biter enregistre la première victoire d’un porte-avions d’escorte. Il coule l’U-203, aidé par le destroyer Pathfinder.
Création d’une nouvelle distinction militaire par le Troisième Reich : la plaque de bras Demiansk (Ärmelschild Demjansk) sera remise aux soldats de la Wehrmacht ayant participé de février à mai 1942 à la bataille de la poche de Demiansk, au sud de Leningrad.
du dimanche 25 au lundi 26 avril
L’Eglise catholique condamne l’assassinat des juifs.
lundi 26 avril
En Tunisie, le 5e corps britannique prend la colline de Longstop et atteint le djebel Bou Aoukaz.
nuit du mardi 27 avril
561 bombardiers de la RAF larguent 1 350 tonnes de bombes sur Duisburg.
mercredi 28 avril
La Suède proteste contre le minage de ses eaux territoriales par l’Allemagne.
jeudi 29 avril
Une série d’attaques de l’Armée rouge repousse lentement les Allemands du Caucase.
vendredi 30 avril
Des unités de Panzer reprennent le djebel Bou Aoukaz au cours d’une contre-attaque.
Opération « Mincemeat » : le sous-marin britannique HMS Seraph a fait surface près de Huelva pour jeter au large des côtes espagnoles le cadavre d’un homme mort d’une pneumonie avec de faux papiers afin de tromper les Allemands et les Italiens. Le but est de le faire croire que les Alliés comptent débarquer en Sardaigne et dans les Balkans, alors que le véritable objectif est la Sicile.
en avril
Goebbels tente de refondre les structures gouvernementales.
L'action des corsaires allemands est arrêtée.
samedi 1er mai
Sur le front nord tunisien, les Américains s’emparent de la côte 609, forçant les Allemands à se replier sur Mateur.
A Berlin, la Commission médicale internationale confirme que le massacre de Katyn a eu lieu en 1940 et que les Soviétiques peuvent en être les auteurs.
dimanche 2 mai
Des résistants polonais exécutent le général Krüger, chef de la Gestapo à Cracovie.
lundi 3 mai
Les tabors et les corps francs d’Afrique prennent Mateur, en Tunisie.
mardi 4 mai
La RAF mène le raid le plus meurtrier de la guerre (à ce moment) sur Dortmund : 693 morts.
mercredi 5 mai
L’Armée rouge reprend Krimsk et Neberjaisk, dans le Kouban.
Dans le sud de la Tunisie, le 19e corps français attaque vers Pont-du-Fahs. A 30 kilomètres de Tunis, le 5e corps britannique occupe le djebel Bou-Aoukaz.
jeudi 6 mai
La 15e division Panzer est écrasée par les blindés britanniques qui foncent sur Tunis.
vendredi 7 mai
Tunis est libérée par les Alliés.
La télévision allemande Fernsehsender Paris lance ses émissions depuis le Magic-City, l’ancien dancing du 13-15 rue Cognacq-Jay transformé en studio de télévision. Des télécinémas diffusent le stock de programmes acheminé de Berlin : des opérettes et du théâtre filmés.
samedi 8 mai
Les Alliés prennent Bizerte, en Tunisie. L’amiral Cunningham lance l’opération « Retribution » pour empêcher les armées de l’Axe d’évacuer l’Afrique du Nord.
dimanche 9 mai
En Tunisie, l’armée italienne du général Messe est encerclée dans le djebel Zaghouan par la division française d’Oran du général Boisseau.
La nageuse allemande Gisele Grass a enlevé à sa compatriote Hanni Hölzner le record du monde du 100 m brasse féminin qu’elle détenait depuis 1936. A Leipzig, Grass a parcouru la distance en 1 min 19 s 8.
lundi 10 mai
La 6e division blindée britannique atteint Hammamet, isolant les troupes de l’Axe dans la péninsule du cap Bon.
mardi 11 mai
Le corps d’armée français de Tunisie déborde le djebel Zaghouan. Le général Boisseau reçoit la reddition de la division italienne Superga.
mercredi 12 mai
Von Arnim et Cramer, chefs de l’Afrikakorps, se rendent aux Britanniques du 5e corps d’armée (général Allfrey). La division de marche du Maroc reçoit la reddition du groupe Pfeiffer.
jeudi 13 mai
Capitulation de toutes les troupes de l’Axe en Afrique du Nord (Tunisie) : 125 000 prisonniers allemands (autant d’Italiens), 100 canons et 250 chars sont pris par les Alliés.
Le convoi HX-237 est attaqué par une meute de sept U-Boote dans l’Atlantique Nord : chaque camp perd trois navires.
samedi 15 mai
Craignant un débarquement allié dans les Balkans, l’armée allemande, appuyée par des troupes croates et bulgares, déclenchent l’opération « Schwarz » au Monténégro et dans l’est de la Bosnie. Il s’agit d’éliminer à la fois les Partisans de Tito et les Tchetniks de Mihailović. Les Italiens, qui n’ont pas été informés, doivent céder.
dimanche 16 mai
Après quatre semaines de combats, la résistance du ghetto de Varsovie se termine : plus de 55 000 tués ou prisonniers envoyés directement dans les chambres à gaz de Treblinka : « Le quartier juif a cessé d'exister », déclare le général SS Stroop. Toutefois, les combats demeurent jusqu'à la fin du mois. Dynamitage de la synagogue Tlomacki dans le secteur « aryen » de Varsovie.
Les Allemands lancent en URSS l’opération Baron gitan pour éliminer les partisans soviétiques.
Aux Pays-Bas, les Allemands confisquent les postes de radio.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 mai
Opération « Chastise » : peu après minuit, 19 bombardiers Lancaster de l’escadron 617 de la RAF, conduits par Guy Gibson, ont mené un raid pour détruire les trois barrages allemands des rivières Eder, Möhne et Sorpe au moyen d’une nouvelle sorte de bombe conçue par l’ingénieur Barnes Wallis et la société Vickers. Les barrages de la Möhne et de l’Eder sont gravement endommagés avec des brèches ouvertes et celui de la Sorpe plus légèrement touchés. Environ 1 300 civils habitant les environs ont été tués, dont plus de 749 prisonniers de guerre, surtout soviétiques et français, contraints au travail forcé. 8 appareils britanniques ont été abattus par la défense anti-aérienne, 53 membres d’équipage tués et 3 autres faits prisonniers après avoir sauté en parachute. 330 millions de m3 d'eau se sont déversés dans la partie occidentale de la Ruhr, détruisant des ponts, des chemins de fer, des routes et inondant de nombreuses maisons, usines et mines (mais les Allemands retrouveront rapidement leurs rendements en production d’eau potable et d’électricité).
mercredi 19 mai
Dans l’océan Atlantique, l’U-954 de Peter Dönitz, fils de l’amiral, est coulé par un avion de la RAF ainsi que trois U-Boote du convoi SC-130.
Trois ans après la forte émotion causée par la mort sur le front de Guillaume de Prusse, Hitler a signé le « décret princier » (Prinzenerlass) qui interdit à toutes les personnes ayant un lien familial avec les familles royales de faire partie de l’armée. Le second fils de l’actuel prétendant au trône Louis-Ferdinand de Prusse (petit-fils de Guillaume II) est contraint de quitter l’armée.
jeudi 20 mai
Le coadjuteur Joseph Wendel (41 ans) devient évêque catholique de Spire.
dimanche 23 mai
L’amiral Dönitz ordonne d’équiper les U-Boote avec des canons antiaériens.
lundi 24 mai
Au cours d’un raid nocturne, la RAF a lâché 2 000 tonnes de bombes sur Dortmund. Depuis le début de la guerre, 100 000 tonnes ont été larguées sur l’Allemagne.
Le niveau des pertes devenant insupportable, l’amiral Dönitz ordonne l’arrêt provisoire de la bataille de l’Atlantique.
mercredi 26 mai
Un millier de Tziganes sont gazés à Auschwitz.
jeudi 27 mai
500 tableaux sont brûlés par les nazis à Paris, parmi lesquels des œuvres de Picasso, Paul Klee et Max Ernst.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 mai
719 bombardiers de la RAF ont largué 1 900 tonnes de bombes sur Wuppertal-Barmen : entre 2 732 morts (726 hommes, 1 544 femmes et 434 enfants) et 3 380 morts. 80 % de la zone bâtie est détruite par le feu : entre 3 900 à 4 000 maisons détruites, ainsi que 5 des 6 plus grandes usines et 211 installations industrielles.
dimanche 30 mai
Josef Mengele devient le médecin en chef du secteur du camp d’Auschwitz où sont enfermées les familles roms.
en mai
La marine allemande a perdu en un mois 41 sous-marins. 2 000 matelots, dont le propre fils de l’amiral Dönitz, y ont laissé leur vie.
mardi 1er juin
Dans l’océan Atlantique, le sloop d’escorte HMS Starling et un Liberator de la RAF coulent chacun un U-Boot.
Sur le front de l’Est, les Allemands bombardent Koursk. Dans le même temps, les Soviétiques lancent un raid sur Kiev.
Un DC-3 de la BOAC qui effectuait la liaison Lisbonne-Bristol (vol 777) a été abattu au-dessus du golfe de Gascogne par des chasseurs-bombardiers allemands Ju 88. 17 personnes ont été tuées, dont l’acteur et réalisateur britannique Leslie Howard (50 ans).
jeudi 3 juin
Les Allemands lancent en URSS l’opération Cottbus, dirigée contre les partisans soviétiques de la région de Borissov.
vendredi 4 juin
Le sous-marin anglais HMS Truculent coule l’U-308 au large des îles Féroé.
Création au Staatsoper de Hanovre du dernier opéra du compositeur italien Ermanno Wolf-Ferrari, Gli dei a Tebe, sur un livret de Mario Ghisalberti et dans une traduction allemande (Der Kuckuck in Theben) de Ludwig Strecker.
samedi 5 juin
Speer et Goebbels organisent ensemble une manifestation devant les « travailleurs de l’Armement » au Palais de Sports de Berlin. L’événement est retransmis par la radio. Goebbels y prône l’élimination des juifs.
dimanche 6 juin
Franco propose de créer des zones « hors bombardements » en Europe. Les Alliés rejettent l’idée du leader espagnol, considérée comme avantageuse pour les pays de l’Axe.
lundi 7 juin
Les Allemands démantèlent à Paris et à Bruxelles la filière d’évasion franco-belge « Comète ».
mercredi 9 juin
A Paris, la Gestapo arrête le général Delestraint, chef de l’Armée secrète, au métro Muette.
jeudi 10 juin
700 bombardiers de nuit soviétiques attaquent les aéroports à l’ouest de Koursk et les positions allemandes de Iaroslavl ; 19 sont abattus.
vendredi 11 juin
A Berlin, Himmler ordonne la liquidation de tous les ghettos de Pologne : la plupart se soulèvent avant d’être anéantis.
Raid aérien américain sur les chantiers de constructions de sous-marins allemands de Wilhelshaven.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 juin
Les bombardiers alliés ont attaqué le centre-ville Düsseldorf à partir de 1 h 25, larguant des milliers de bombes en 1 heure et 20 minutes. Environ 600 personnes ont été tuées et plus de 3 000 blessées. L’attaque a provoqué une véritable mer de feu qui a ravagé 40 km², détruisant ou endommageant gravement 16 églises, 13 hôpitaux, 28 écoles et des milliers de bâtiments résidentiels.
Premier vol d’essai du chasseur nocturne He 219 : il détruit cinq bombardiers alliés en une demi-heure.
vendredi 11 ou samedi 12 juin
La petite île italienne de Pantelleria, située entre Sicile et Tunisie, capitule devant les Alliés presque sans combat.
samedi 12 juin
La Luftwaffe abat 22 des 60 bombardiers américains B-17 qui attaquaient les chantiers de construction d’U-Boote à Kiel.
C’est au tour de l’île italienne de Lampedusa de capituler devant les Alliés.
Le maréchal de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen, est nommé commandant en chef de la Luftflotte 2 en Italie.
Les Allemands liquident le ghetto juif de Brzeżany [aujourd’hui Berezhany, dans l’ouest de l’Ukraine]. Environ 1 180 juifs sont conduits dans le vieux cimetière juif de la ville et abattus.
La Gestapo arrête à Royat le général Frère, chef de l’Organisation de résistance de l’armée.
dimanche 13 juin
Les Allemands lâchent pour la première fois sur la Grande-Bretagne des bombes antipersonnel à ailettes : 74 morts et 130 blessés.
mardi 15 juin
Premier vol, près de Münster, de l’Arado Ar-234, le premier bombardier à réaction du monde.
La Turquie réaffirme sa neutralité, en confirmant ses traités d’amitié séparés avec l’URSS et l’Allemagne.
Sous les ordres du colonel SS Paul Blobel, des Juifs condamnés aux travaux forcés commencent à exhumer à Janow les corps de 1 200 Juifs de Lvov tués en mars, sur lesquels ils prélèvent les dents et les anneaux en or avant de les incinérer.
vendredi 18 juin
Médecin personnel et conseiller particulier du maréchal Pétain, Bernard Ménétrel reçoit l’officier SS Helmut Knochen (chef de la police de sûreté - SIPO - et du service de sécurité - SD - pour la France), et lui fait part de la position du chef de l’Etat français sur la question juive à savoir qu’il ne souhaite pas une solution radicale d'inspiration nazie mais seulement une solution nationale qui enlève à tous les juifs la possibilité d'accéder à des postes importants en France.
samedi 19 juin
Le ministre de Propagande Goebbels annonce que « Berlin est libérée des juifs ».
dimanche 20 juin
Opération « Bellicose » : des Lancaster de la RAF ont mené la première mission de bombardement en navette en attaquant les lignes de production de fusées V2 aux usines Zeppelin de Friedrichshafen.
Raid aérien des Alliés sur Le Creusot (Saône-et-Loire, France). Les cibles étaient des usines d’armements, mais les bombardements touchent surtout la population civile : 280 morts et 203 blessés.
lundi 21 juin
A Berlin, Himmler ordonne de liquider tous les ghettos juifs des territoires soviétiques occupés.
Gauleiter des Sudètes, Konrad Henlein est promu SS-Obergruppenführer.
La Gestapo arrête à Caluire, près de Lyon, le chef de la résistance française, Jean Moulin, et plusieurs autres responsables importants.
mardi 22 juin
Devant le Sacré-Collège, à Rome, le pape Pie XII exprime son angoisse devant la barbarie nazie.
La 8e force aérienne américaine bombarde l’usine de caoutchouc de Hüls, au cours de son premier grand raid de jour sur la Ruhr.
Pour le deuxième anniversaire de l’invasion, Radio Moscou affirme que 6,4 millions d’Allemands ont été tués ou fait prisonniers.
mercredi 23 juin
A Berchtesgaden, Hitler, contesté sur la déportation des Juifs, déclare : « L’Allemagne a perdu un demi-million d’hommes […]. Dois-je pourvoir aux besoins de ces autres-là ? […]. Vous devez apprendre à haïr.
vendredi 25 juin
Dans le sud de la Pologne, le ghetto juif de Częstochowa se soulève contre les nazis. Les habitants, mal armés, se barricadent pour résister à la répression.
Déporté depuis le camp de Drancy (France), le journaliste et homme politique communiste allemand Arthur Goldstein (56 ans) est tué dans la chambre à gaz à son arrivée au camp d’Auschwitz, avec 517 autres juifs.
samedi 26 juin
L’ensemble de la production militaire, hors aéronautique, est confié à Speer.
dimanche 27 juin
Des bombardiers américains attaquent les aéroports allemands d’Eleusis et de Hassani, près d’Athènes.
Parlant de « la naissance d'une foi nouvelle, celle de l'honneur et de la liberté », l'écrivain allemand en exil Thomas Mann rend hommage au mouvement allemand antinazi de la « Rose blanche » sur les ondes de la BBC. Ses principaux dirigeants ont été exécutés en février dernier.
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le Dresdner SC bat le FV Saarbrücken trois buts à zéro.
lundi 28 juin
Bombardement de Cologne par la Royal Air Force ; le gouvernement allemand le qualifie de raid de terreur.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin
Grand raid de la Royal Air Force sur la ville de Cologne : plus de 4 500 morts et plus de 10 000 blessés.
mercredi 30 juin
Après six jours de résistance, le soulèvement du ghetto de Częstochowa est maté par les Allemands : 1 500 juifs sont morts dans les combats et les massacres. En ce dernier jour, 500 d’entre eux sont brûlés vifs ou enterrés sous les décombres. Les 3 900 survivants sont envoyés au camp de Warta ou incarcérés dans des prisons proches (avant d’être déportés à Auschwitz).
Les Allemands arrêtent le général Rowecki, qui commandait l’Armée de l’intérieur, organisation militaire secrète de la résistance polonaise.
Le sous-marin U-188 quitte le port de Lorient, dans l'ouest de la France, pour aller chercher de la matière première (étain, caoutchouc) en Asie du Sud-Est.
en juin
Dissolution de la Mission juive d’Allemagne.
jeudi 1er juillet
Un décret soumet les juifs à la police judiciaire et les livre ainsi à la Gestapo sans aucune protection judiciaire.
Premier bombardement massif de la Ruhr.
du jeudi 1er au samedi 10 juillet
Violents bombardements alliés de jour et de nuit sur la Ruhr, les ports et les centres économiques allemands.
dimanche 4 juillet
La Luftwaffe inaugure la tactique dite de la truie sauvage. Des chasseurs de nuit opèrent indépendamment du système de détection par radar. Ils sont guidés par des contrôleurs au sol vers les bombardiers ennemis.
lundi 5 juillet
La Wehrmacht lance l’opération « Citadelle » sur le front de l’Est : début dans le village russe de Prokhorovka de la bataille de blindés de Koursk. Le maréchal von Manstein décide de prendre le saillant de Koursk en tenaille avec toutes ses réserves blindées (780 900 hommes, 2 928 chars et 9 96 canons et mortiers) ; l’attaque est menée sur un front de 270 kilomètres. Le char Panther est utilisé pour la première fois. En face, les Soviétiques disposent de 1 910 361 hommes, 5 128 chars et 25 013 canons et mortiers.
mercredi 7 juillet
Dans la Wolfsschanze, Albert Speer présente au Führer un film en couleurs sur le décollage d’un V2. Hitler s’emballe pour cette nouvelle arme.
En un seul jour de vol, l’as allemand Erich Hartmann abat sept appareils russes au cours de la bataille de Koursk.
vendredi 9 juillet
3 000 navires alliés appareillent des ports de Tunisie pour la Sicile. Ils transportent les 160 000 hommes de la 7e armée américaine et de la 8e armée britannique.
Huit U-Boote ont été coulés en une semaine par des patrouilles aériennes dans l’Atlantique.
samedi 10 juillet
Opération « Husky » : les armées alliées de Patton (Etats-Unis) et Montgomery (Grande-Bretagne) - 150 000 soldats alliés - débarquent sur les plages de la côte sud de la Sicile.
dimanche 11 juillet
Le 30e corps britannique atteint la ville sicilienne de Palazzolo. La division Panzer « Hermann Göring » déclenche une contre-attaque vers Gela.
lundi 12 juillet
D'autres blindés soviétiques percent le front au nord de Koursk et reprennent Orel (victoire décisive).
En Sicile, les Américains et les Britanniques font leur jonction à Raguse.
du lundi 12 au mardi 13 juillet
Constitution au camp de prisonniers de Krasnorgosk, près de Moscou, du « Comité national de l’Allemagne libre » par des officiers allemands en captivité, des émigrés communistes et des intellectuels en exil : publication d’un manifeste diffusé par radio-Moscou. Le général von Seydlitz, ancien adjoint de Paulus à Stalingrad, prend la tête de l’organisation dont l’objectif est de renverser le régime hitlérien.
mardi 13 juillet
Une contre-attaque soviétique brise l’offensive allemande de l’opération « Citadelle ». A Rastenburg, Hitler fait cesser les opérations autour de Koursk et ordonne le redéploiement de ses forces en Italie.
La 8e Armée alliée du général Montgomery occupe le port d’Augusta, près de Syracuse, dans l’est de la Sicile.
Condamnés à mort pour haute trahison (appartenance au mouvement de la Rose blanche), le professeur d’université Kurt Huber (49 ans) et l’étudiant Alexander Schmorell (25 ans) sont guillotinés à la prison Stadelheim de Munich.
Une grève générale est organisée avec succès à Athènes pour protester contre les projets allemands d’attribuer une partie de la Macédoine grecque à la Bulgarie. La ville est quasiment paralysée pendant 24 heures. Des mouvements similaires ont lieu à Thessalonique et d’autres villes du nord du pays.
Un champion allemand est mort dans l’est de la Sicile. L’athlète Luz Long a succombé dans un hôpital de San Pietro Clarenza aux blessures reçues trois jours plus tôt lors du débarquement allié. Il avait 30 ans. Aux Jeux de Berlin (1936), il avait obtenu la médaille d’argent au saut en longueur, battu par l’Américain Jesse Owens avec lequel il s’était lié d’amitié.
du mardi 13 au mercredi 14 juillet
Débâcle de l'armée allemande à Koursk. Début de la grande contre-offensive soviétique d'été. Les Allemands n'auront plus jamais l'initiative.
mercredi 14 juillet
En Sicile, les Alliés occupent l’aéroport de Biscari. Ils bombardent durement Messine.
Attentat de la résistance à Paris : le détachement FTP 14-Juillet attaque une unité de la Wehrmacht à la grenade, avenue de la Grande Armée. Quinze allemands sont tués.
dimanche 18 juillet
En Sicile, la 45e division américaine occupe Caltanisetta, tandis que la 1re division canadienne s’empare de Valguarnera.
Un sous-marin allemand détruit le dirigeable américain K-74 au large de la Floride.
lundi 19 juillet
Le sous-marin allemand U-513 a coulé au large des côtes brésiliennes de l’Etat de Santa Catarina.
mardi 20 juillet
En Sicile, les Américains et les Canadiens s’emparent de la ville d’Enna.
Hitler rencontre Mussolini à Feltre, en Italie du Nord, et l’assure de son soutien.
mercredi 21 juillet
En Sicile, les Alliés ont fait 40 000 prisonniers et contrôlent la moitié de l’île.
jeudi 22 juillet
Les forces soviétiques lancent l’offensive « Mga » au sud-est de Leningrad. Cette troisième bataille du lac Ladoga a pour but de briser le siège de la grande ville russe. Sur le front central, l’Armée rouge a repris les villes de Bolkhov et Mtsensk, au nord d’Orel, sous les attaques de la Luftwaffe.
Une deuxième grève générale est organisée à Athènes contre le plan allemand d’attribuer une partie de la Macédoine grecque à la Bulgarie. Une manifestation massive, rassemblant entre 100 000 et 300 000 personnes, est réprimée dans le sang par les forces d’occupation et les collaborateurs. 22 Grecs sont tués, abattus ou écrasés par les véhicules blindés, et plus de 200 autres blessés.
En France, le gouvernement de Vichy publie un décret autorisant les Français à s’engager dans les formations allemandes de Waffen SS.
vendredi 23 juillet
Sur le front de l’Est, les Allemands sont repoussés sur leurs positions de départ au nord du saillant de Koursk.
nuit du vendredi 23 au samedi 24 juillet
Début du bombardement massif de Hambourg par les Alliés (pendant neuf jours).
samedi 24 juillet
En une semaine, sept U-Boote ont été coulés dans l’Atlantique.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 juillet
Dans le cadre de l’opération « Gomorrhe », des bombardiers britanniques mènent des raids sur Duisbourg et les ports de Brème, Kiel et Lübeck.
dimanche 25 juillet
Le Grand Conseil italien destitue et arrête Mussolini, remplacé par le maréchal Badoglio. L’état-major allemand se réunit pour analyser la nouvelle situation et Hitler provoque une grande surprise en faisant l’éloge de Göring, qu’il considérait pourtant jusque-là comme l’un des responsables des échecs militaires.
A Rastenburg, Hitler ordonne de fabriquer les fusées en série pour bombarder Londres.
lundi 26 juillet
Suite à la destitution de Mussolini, des forces allemandes commencent à affluer en Italie via le col du Brenner.
Supposant que le prochain débarquement allié se fera en Grèce, Hitler ordonne d’y établir des défenses.
Gustav Krupp Van Bohlen est terrassé par une crise cardiaque quand il voit son usine d’Essen dévastée par un raid de la RAF.
Coup de filet de la Gestapo contre la résistance française : arrestation des dirigeants de Franc-Tireur à Valence.
mardi 27 juillet
A Rastenburg, Hitler ordonne au capitaine SS Otto Skorzeny de faire évader Mussolini. Il a l’intention de le rétablir comme chef fantoche de l’Italie occupée par l’Allemagne.
A l’aide de mines sous-marines, un commando du BCRA (résistance française) fait sauter le barrage de Gigny, sur la Saône. Les Allemands n’ont plus de voies navigables vers l’Italie.
La Gestapo arrête cette fois dans la Drôme les principaux responsables de Libération-Sud.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 juillet
Dans le cadre de l’opération « Gomorrah », la RAF mène sur Hambourg son raid le plus meurtrier depuis le début de la guerre : plus de 30 000 habitants sont tués et 500 000 personnes se retrouvent sans-abri par la tempête de feu provoquée le millier de bombes incendiaires larguées sur la cité portuaire. Les équipes de secours devront attendre deux jours que les rues se refroidissement suffisamment pour intervenir et chercher les survivants. De nombreuses victimes sont mortes intoxiquées au monoxyde de carbone dans les abris souterrains.
vendredi 30 juillet
Les Alliés encerclent les Allemands dans le nord-est de la Sicile.
Vol initial du premier bombardier à réaction Arado 234A0.
samedi 31 juillet
La RAF déclenche un déluge de feu sur Hambourg.
du samedi 31 juillet au dimanche 10 août
Les troupes allemandes relèvent les Italiens dans l'occupation du sud de la France.
dimanche 1er août
Goebbels demande à tous les Berlinois qui ne sont pas employés dans les industries de guerre de quitter la ville.
Opération « Tidal Wave » : partis de Libye, 178 B-24 américains bombardent les raffineries roumaines de Ploesti, principales sources de carburant pour les forces allemandes. Les installations sont détruites à 40 % (deux raffineries détruites, trois endommagées), réduisant d'autant le carburant de l'Allemagne nazie. Néanmoins, la mission est considérée comme un échec à cause des lourdes pertes infligées par la DCA et la chasse : 58 appareils américains ont été abattus, 302 aviateurs tués et 207 prisonniers. Du côté de l’Axe, entre 15 et 20 avions ont été tués et 78 personnes ont été tuées.
lundi 2 août
Insurrection du camp d’extermination de Treblinka : 16 gardes allemands et ukrainiens sont tués ; des bâtiments sont incendiés. Entre 200 et 250 détenus parviennent à s’échapper, tandis que 550 autres sont abattus dans la cour du camp (8 000 autres prisonniers seront assassinés dans les jours suivants avant la démolition du camp par les SS).
mardi 3 août
Fin des bombardements massifs de Hambourg : en dix jours la ville a été rasée par 2 600 avions alliés. On compte près de 44 000 morts.
En Grande-Bretagne, les deux chiffreurs polonais Henryk Zygalski et Marian Rejewski sont les premiers à casser le code allemand Enigma.
jeudi 5 août
L’Armée rouge reprend Orel et Bielgorod.
Sur la côte orientale de la Sicile, les troupes britanniques s’emparent de Catane et Paterno.
Les Allemands déportent les derniers juifs de Vilnius au camp de travail de Vaivara en Estonie.
vendredi 6 août
Sept divisions allemandes pénètrent dans le nord de l’Italie et s’emparent des points stratégiques.
A Vichy, Laval refuser à Speer un nouveau contingent de travailleurs français pour le STO en Allemagne.
dimanche 8 août
Les Alliés poursuivent leurs avancées en Sicile : la 78e division britannique s’empare de Bronte, tandis que la 3e division américaine prend Sant’Agata.
A Vérone, les Italiens assurent aux Allemands qu’il n’y aura pas de négociations de paix séparées avec les Alliés.
lundi 9 août
Le Premier ministre danois Erik Scavenius refuse d’envoyer en Allemagne pour y être jugés des partisans accusés de sabotage.
Des délégués britanniques et hongrois se réunissent à Ankara pour conclure un accord secret : Budapest accepte de ne pas tirer sur les avions américains et britanniques survolant leur pays. Et, en échange, les Alliés ne bombarderont pas de cibles en Hongrie.
du lundi 9 au mardi 10 août
Raids aériens alliés sur Mannheim et Ludwigshafen.
mardi 10 août
L’Armée rouge prend Khotinetz, à l’est d’Orel.
Les avions britanniques larguent 3 444 tonnes de bombes sur Nuremberg.
jeudi 12 août
Les dernières troupes allemandes évacuent la Sicile.
A la suite d’un énorme bombardement de Milan, des négociations secrètes pour un armistice sont ouvertes entre l’Italie et les Alliés.
Premier massacre nazi commis commis contre la population italienne. En représailles à une action mystérieuse (un vol ?) menée deux jours auparavant, une quarantaine de soldats de la Panzer division « Hermann Göring » ouvre le feu sur les habitants du village de Castiglione, dans le nord-est de la Sicile (province de Catane). Les maisons sont fouillées et 200 hommes sont pris en otage (dont des enfants et des personnes âgées). Ceux qui refusent de suivre sont abattus. On recense 16 morts et plus de 20 blessés.
En France, les autorités allemandes interdisent toute prise de vues cinématographiques dans les zones côtières.
vendredi 13 août
L’Armée rouge lance l’offensive stratégique visant à libérer le bassin industriel du Donbass : sous les ordres de Tolboukhine et Malinovski, elle engage les fronts du Sud et du Sud-Ouest (un million d’hommes, 1 257 chars et canons d’assaut 21 000 canons et mortiers, 1 400 avions) contre le groupe d’armées sud allemand de von Manstein (envron 400 000 soldats). Pour ce premier jour de bataille, l’aile droite du front du Sud-Ouest soviétique force le Donets et avance le long de la rive droite de la rivière.
L’aviation alliée a mené son premier raid contre les usines de Wiener Neustadt, en Autriche. Conformément à l’accord secret du 9 août dernier, les Hongrois ne sont pas intervenus contre les appareils ennemis qui survolaient leur territoire.
samedi 14 août
Pierre Laval refuse la coopération de Vichy pour permettre aux Allemands de déporter tous les juifs français.
dimanche 15 août
Le général italien Castellano rencontre à Madrid l’ambassadeur britannique en Espagne Sir Samuel Hoare. Il lui fait savoir que l’Italie est prête à déclarer la guerre à l’Allemagne.
Bataille du col de Trahili dans le centre sud de la Crète : 3 500 soldats allemands encerclent une vingtaine de partisans crétois commandés par Georgios Petrakis (Petrakogiorgis), qui se cachent près du village de Vorizia. Après une journée de bataille acharnée, la plupart des résistants parviennent à s’enfuir (7 combattants tués et 4 blessés). Les pertes allemandes varient entre 13 et 33 hommes.
nuit du dimanche 15 au lundi 16 août
A 200 km au nord-est de Varsovie, alors que le ghetto de Białystok est encerclé par la police, des unités de SS et des auxiliaires ukrainiens, estoniens, lettons et biélorusses, en prévision de sa liquidation, des centaines de juifs se révoltent. Menés par Mordechag Tanenbaum et Daniel Moszkowicz, ils ne sont armés que d’une mitrailleuse, de quelques douzaines de pistolets et de cocktails Molotov.
lundi 16 août
A son tour le front soviétique du Sud passe à l’offensive dans le Donbass : les défenses allemandes sont percées sur le fleuve Mious, au sud-est de Stalino [Donetsk]. 800 kilomètres plus au nord, les Soviétiques reprennent Jidra, au nord-est de Briansk.
Les Allemands exécutent 317 civils dans la ville grecque d’Arta, en Epire. L’occupant met également le feu aux maisons.
mardi 17 août
La 7e armée américaine du général Patton s’empare de Messine, suivie quelques heures plus tard par la 8e armée britannique du maréchal Montgomery. La conquête de la Sicile (opération « Husky »), lancée le 9 juillet, est achevée.
Opération « Double Strike » : 376 B-17 de l’US Air Force ont mené des bombardements stratégiques avec pour mission de paralyser l’industrie aéronautique en détruisant les usines de roulement à billes de Schweinfurt et les usines de l’avionneur Messerschitt de Ratisbonne. L’aviation américaine a subi de lourdes pertes : 60 bombardiers, 3 P-47 et 2 Spitfires abattus, 58 à 95 bombardiers gravement endommagés, 7 tués, 21 blessés et 557 portés disparus ou prisonniers. Du côté allemand entre 25 et 27 pilotes de chasseurs ont été tués ainsi que 203 civils au sol. C’était la première mission « navette », au cours de laquelle des aéronefs atterrissent dans une région différente de celle d’envol avant de retourner à leur base.
La résistance du ghetto de Bialystok est anéantie par les Allemands et leurs Alliés (72 combattants résisteront dans un bunker jusqu’au 19 août). La déportation des juifs débutent aussitôt vers les camps de la mort (sur les 50 000 à 60 000 juifs habitant le ghetto, seuls 260 survivront à la guerre).
Bombardement américain sur Schweinfurt.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 août
La RAF lance l’opération « Hydra » : sous le commandement du capitaine John Searby, 596 bombardiers ont attaqué par surprise le Centre de recherche de Peenemünde dans le but de détruire le plus de bâtiments et de tuer un grand nombre de savants allemands travaillant sur les projets de missiles. C’est un succès partiel : 1 900 tonnes de bombes ont été larguées sur le site, retardant l’avancée des progrès du V2 de deux mois, mais seulement personnalités ont été tuées (le général von Chamier-Gliczinski, directeur du site, et l’ingénieur Walter Thiel, homme clé du projet V2). 180 civils et de 500 et 700 travailleurs forcés ont perdu la vie. L’intervention rapide de chasseurs allemands a causé chez les Britanniques la perte de 50 avions, pour 245 aviateurs tués et 45 prisonniers, alors que la Luftwaffe déplore 12 appareils perdus et 12 tués.
mercredi 18 août
Le maréchal Rommel est chargé d'arrêter l'avance alliée en Italie.
Suite à une terrible erreur de commandement, le général Hans Jeschonnek (44 ans), chef d’état-major adjoint de la Luftwaffe, choisit de se suicider au Lager Robinson, le quartier général de l’aviation allemande situé en Prusse-Orientale, sur les bords du lac Gołdap [aujourd’hui dans le nord-est de la Pologne]. Il laisse une note demandant que Goering ne se charge pas de ses funérailles.
jeudi 19 août
Envoyés respectivement par Washington et par Londres, les généraux américain Bedel-Smitth et britannique Strong entament à Lisbonne des négociations d’armistice avec le général italien Castellano.
samedi 21 août
L’Armée rouge s’empare de Zmïev, au sud de Kharkov.
dimanche 22 août
Un prototype de fusée allemande V1 atterrit sur l’île danoise de Bornholm. Un agent allié le photographie en secret.
Dans les actes relatifs à la conférence sur « l’Armement », Speer note : « Le Führer ordonne que toutes les mesures soient prises pour accélérer - en collaboration avec le Reichsführer SS et grâce à une mobilisation accrue des camps de concentration - la construction d’usines et la fabrication des A4, autrement dit des fusées V1 et V2. Hitler exige que, pour des raisons de sécurité, on utilise des grottes » (à Dora par exemple).
du dimanche 22 au lundi 23 août
Les Russes reprennent Kharkov.
lundi 23 août
Raids aériens alliés sur Berlin.
mardi 24 août
Himmler, chef des SS, est nommé ministre de l’Intérieur du Reich.
La résistance au nazisme s’amplifie au Danemark : on assiste à des attentats à la bombe et à des émeutes.
mercredi 25 août
Les forces soviétiques font une pause dans l’offensive de Donbass afin d’être renforcées en munitions et fournitures. Les Allemands ne profitent pas de ce répit pour se réorganiser.
jeudi 26 août
Début de la campagne de libération de l’Ukraine par l’Armée rouge.
vendredi 27 août
Reprise de l’offensive de l’Armée rouge dans le Donbass. La 6e armée allemande est sur le point de s’effondrer.
En Slovénie, des forces croates et allemandes attaquent la garnison italienne de Ljubljana.
Dans le golfe de Gascogne (au large du sud-ouest de la France), le destroyer canadien Athabaskan et le sloop d’escorte anglais HMS Egret sont touchés par des bombes allemandes radioguidés.
samedi 28 août
La Gestapo est peut-être responsable de l'assassinat de Boris III, roi de Bulgarie.
dimanche 29 août
Insurrection populaire au Danemark. La marine danoise se saborde. En raison de sabotages, le commissaire allemand Best exige un état d'exception : le gouvernement danois refuse et démissionne. Suppression des libertés politiques danoises. Le roi est prisonnier dans son château d’Amalienborg, les Allemands instituent des cours martiales et attaquent les installations militaires danoises.
lundi 30 août
En URSS, sur le front de l’Ouest, l’Armée rouge reprend Ielna. Au sud, les armées de Tolboukhine prennent Taganrog, sur la mer d’Azov ; elles manœuvrent pour isoler les Allemands en Crimée.
mardi 31 août
Le quotidien Frankfurter Zeitung, fondé en 1856, publie son tout dernier numéro. La disparition du journal a été décidée par Hitler, qui s’est indigné d’un article sur Dietrich Eckart publié au printemps. L’auteur de l’article, Herbert Küsel, n’a échappé à la prison qu’en entrant dans l’armée.
En provenance de Penang (Malaisie), le sous-marin japonais I-8 arrive à Brest. Il transporte un équipage qui vient chercher l’U-1224, offert par les Allemands.
en août
Himmler lance la construction d’usines souterraines.
L’officier SS autrichien Franz Stangl abandonne le commandement du camp d’extermination de Treblinka pour aller combattre les partisans yougoslaves.
mercredi 1er septembre
Les Soviétiques reprennent Dorogobuj, à 80 kilomètres à l’est de Smolensk. Au sud, bousculées par l’Armée rouge, les troupes allemandes commencent à battre en retraite sur l’ensemble du front du Donbass.
jeudi 2 septembre
Albert Speer, déjà ministre de l’Equipement et des Munitions, devient également ministre de l’Industrie, pour l’Armement et la Production de guerre.
Sur le front russe du Centre, l’Armée rouge coupe la voie ferrée Briansk-Kiev. Dans le Donbass (est de l’Ukraine), elle occupe la ville industrielle d’Altchevsk (l’usine sidérurgique est détruite) et menace Stalino [Donetsk].
vendredi 3 septembre
Badoglio signe l’armistice pour l’Italie. Il entrera en vigueur le 8 septembre. La 8e armée britannique de Montgomery traverse le détroit de Messine et débarque en Calabre : Reggio de Calabre est occupée.
Un million de civils ont été évacués de la ville de Berlin.
samedi 4 septembre
L’Armée rouge prend le nœud ferroviaire de Merefa, au sud de Kharkov. A Rastenburg, Hitler autorise l’évacuation de la tête de pont du Kouban dans le Caucase.
Des troupes alliées débarquent entre Reggio de Calabre et Catona.
dimanche 5 septembre
Dans le Donbass, au nord de Stalino [Donetsk] les Soviétiques libèrent les villes d’Horlivka et Artemivsk.
lundi 6 septembre
L’Armée rouge libère la ville de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine.
Lancement par la marine allemande de l’opération « Zitronella » (dite aussi opération « Sizilien ») : sous le commandement de l’amiral Oscar Kummetz, les cuirassés allemands Tirpitz et Scharnhorst et neuf destroyers quittent l’Altafjord, au cap Nord (Norvège), avec un bataillon de 600 hommes, pour aller détruire les installations alliées au Spitzberg.
mercredi 8 septembre
L’armistice de Cassibile, signé le 3 septembre, est rendu public : fin des hostilités entre l’Italie et les Alliés. L’armée allemande occupe les départements français jusque-là sous contrôle italien.
A 20 km au sud-est de Rome, la ville de Frascati, siège du quartier général allemand du maréchal Kesselring, est attaquée par 130 bombardiers américains B-17 : les 1 300 bombes ont tué 500 civils et 200 soldats allemands et détruit la moitié des bâtiments de la cité.
L’Armée rouge occupe Stalino [aujourd’hui Donetsk], centre industriel vital du bassin du Donets.
Les cuirassés allemands Tirpitz et Scharnhorst et leur flotte de destroyers arrivent au Spitzberg. 600 hommes du 349e Panzergrenadieren allemand sont débarqués tandis que la ville de Barentsburg est bombardée. Les défenseurs norvégiens sont contraints de se retirer à l’intérieur des terres pendant que les Allemands détruisent les installations alliées (station radio et météo, centrale électrique) et incendient les tas de charbons avant de rembarquer au boit de trois heures. Trois destroyers allemands ont été endommagés pendant l’opération.
Un message codé italien indiquant la présence de Mussolini à Gran Sasso est intercepté par les Allemand. Le capitaine SS Skorzeny y fait aussitôt une reconnaissance.
jeudi 9 septembre
Contre-offensive allemande dans le Donbass. La 1re Panzerarmee attaque le 1er corps mécanisé soviétique, mal positionné (malgré des succès initiaux, ceux-ci ne seront pas exploités pleinement et la retraite allemande reprendra en Ukraine).
Débarquement américain à Salerne et britannique à Tarente (opération « Slapstick »). Repli allemand sur Naples.
L’Iran déclare la guerre à l’Allemagne.
Hitler a signé le décret portant sur la création de l’Office allemande d’aide au logement (Deutsche Wohnungshilfswerk - DWH). Placé sous la direction du Commissaire au logement du Reich (RWK), il doit construire aux frais de l’Etat des habitats de fortune pour les millions d’Allemands qui ont perdu leurs logements à cause des bombardements aériens alliés.
Création au Schauspielhaus de Zurich de La Vie de Galilée (Leben des Galilei), une pièce épique en 13 scènes (plus tard 15) du dramaturge allemand exilé Bertolt Brecht (écrite en collaboration avec Margarete Steffin), dans une mise en scène de l’auteur. La musique de scène a été composée par Hanns Eisler.
vendredi 10 septembre
Les Soviétiques reprennent Marioupol, sur la mer d’Azov, et débarquent à Novorossisk.
Les Alliés occupent la Sardaigne sans combat, grâce à un accord secret passé avec le commandant en chef allemand de l’île italienne.
Dans un discours radiodiffusé, Hitler appelle les Italiens à rester fidèles à Mussolini et à poursuivre la lutte contre les Alliés. Occupation de l’Italie du Nord et du Centre par les Allemands.
Commandant du corps d’armée de Rome, le général italien Giorgio Carlo Calvi di Borgolo (époux de la fille aînée du roi Victor-Emmanuel III) passe un accord avec les Allemands pour ériger la capitale italienne en « ville ouverte » (il sera arrêté par les Allemands peu après).
samedi 11 septembre
Arrivée en Corse des troupes allemandes de Sardaigne. L’île vient de se soulever contre l’Axe.
Dans le sud-est de l’Italie, la première division aéroportée britannique s’empare sans combat du port de Bari. Celui-ci va rapidement servir de centre logistique pour les Alliés dans leur conquête de la péninsule.
Trois bataillons de partisans croates ont attaqué avec succès la base allemande fortifiée de Podglavica, à Prkosi, entre Vrtoce et Kulen Vakuf [nord-ouest de la Bosnie]. Ils parviennent à s’enfuir avec du matériel militaire saisi et 29 prisonniers. 31 soldats allemands ont été tués.
dimanche 12 septembre
Succès de l’opération « Eiche » : dirigé par le capitaine SS Otto Skorzeny et le major Harald Mors, un commando allemand (90 soldats dans 10 planeurs DFS 230 et 300 par camions) parvient à 14 heures à délivrer Mussolini, détenu au Campo Imperatore, sur le Gran Sasso, dans les Abruzzes (à 70 km à l’ouest de Pescara). Les soldats italiens qui avaient reçu l’ordre d’exécuter le Duce en cas de tentative d’invasion sont restés totalement passifs. Mussolini est transféré à l’aérodrome de Pratica di Mare, à 30 km au sud de Rome. Au cours de l’opération, 9 Allemands ont été blessés dans le crash d’un planeur.
Les Alliés prennent l’île italienne de Capri sans tirer un coup de feu.
Hitler nomme des gauleiters à Trieste, en Vénétie et dans le Haut-Adige. Speer prend le contrôle de l’industrie de guerre italienne.
La Conférence épiscopale allemande fait lire dans les églises catholiques sa Lettre pastorale du Décalogue (Dekalog-Hirtenbrief) : dans cette déclaration commune approuvée par le pape, les évêques allemands se prononcent de façon virulente contre le régime national-socialiste et plus particulièrement les meurtres de masse.
lundi 13 septembre
La division italienne Acqui résiste à une attaque allemande sur l’île grecque de Céphalonie.
mardi 14 septembre
A Rastenburg, Hitler donne l’ordre à ses armées de se replier sur la ligne Panther, entre Kiev et Vitebsk.
Les Français libres commencent la libération de la Corse.
mercredi 15 septembre
A Munich, Mussolini annonce qu’il reprend la direction du Parti fasciste.
A Francfort, Kurt Richter succède à August Schirmer comme directeur de l’agence de presse nazie Welt-Dienst (« Service mondial »).
mercredi 15 ou jeudi 16 septembre
Mussolini proclame à Milan une République sociale italienne (fasciste) dont le gouvernement, protégé les Allemands, s'installent à Salo (lac de Garde).
jeudi 16 septembre
L’Armée rouge libère le port de Novorossisk, sur la mer Noire : bien qu’occupée dès 1942 par la Wehrmacht, une petite partie de la cité fut défendue avec succès pendant 225 jours par une petite unité de marins soviétiques, ce qui empêcha les Allemands de se servir des équipements portuaires…
Les forces allemandes déployées dans la péninsule commencent la déportation des juifs d’Italie.
En France, le chef de la Gestapo de Toulouse est exécuté par les résistants du groupe Morhange.
vendredi 17 septembre
En Campanie, les Allemands évacuent la côte en attaquant Altavilla et Battipaglia pour couvrir leur retraite.
samedi 18 septembre
En mer Egée, après les îles de Kos, Leros et Samos ces derniers jours, les Britanniques prennent également Simi, Stampalia et Ikaria dans le Dodécanèse. La Luftwaffe bombarde les aéroports de Kos.
dimanche 19 septembre
Liquidation du ghetto juif de Lida, en Biélorussie. Tous ceux qui ont survécu aux exécutions de 1942 sont rassemblés et envoyés au camp de concentration de Majdanek.
lundi 20 septembre
Les Alliés lancent une offensive vers Naples. La 8e armée britannique, venant de Calabre, fait sa jonction avec les Américains à Auletta.
Les Allemands créent une nouvelle zone interdite en France, sur la côte méditerranéenne.
mardi 21 septembre
L’Armée rouge s’empare de Tchernigov.
En Corse, les patriotes et les commandos du bataillon de choc des FFL s’emparent de Bonifacio.
mercredi 22 septembre
L’offensive soviétique lancée le 13 août dans le Donbass (sud-est de l’Ukraine) s’achève sur un succès général : le front du Sud-Ouest a chassé les Allemands derrière le Dniepr à Dnipropetrovsk [Dnipro] et Zaporijjia, tandis que le front du Sud atteint le fleuve Molotchna, près de Melitopol. En 40 jours, l’Armée rouge a contraint l’armée allemande à se replier de plus de 300 kilomètres. Mais les pertes russes sont lourdes : 66 166 tués, capturés ou portés disparus, 207 000 blessés ou malades, 886 chars et canons d’assaut, 814 canons et mortiers et 327 avions détruits. Les Allemands ne revendiquent « que » 4 721 morts, 21 234 blessés et 2 985 disparus. Dans le nord de l’Ukraine, les Allemands évacuent Poltava, non sans avoir pris le temps de détruire la ville avant de se replier. Dans le même temps, à 400 km au nord de Poltava, les Soviétiques reprennent aux Allemands la ville de Starodoub, dans l’oblast de Briansk.
La 78e division britannique débarque à Bari.
Une opération menée par trois petits sous-marins britanniques de classe X met hors de combat pour plusieurs mois le puissant cuirassé allemand Tirpitz, dans le Kåfjord, un fjord du grand nord norvégien.
jeudi 23 septembre
A Rastenburg, Hitler rejette la proposition de Goebbels de faire la paix soit avec Staline, soit avec Churchill, pour éviter de combattre sur deux fronts. Par ailleurs, le Führer, déclare à Goebbels qu’il veut la paix et ajoute qu’il « serait heureux d’être à nouveau en contact avec les milieux artistiques ».
Les installations portuaires de Naples sont détruites par les Allemands et les navires italiens coulés.
C’est au tour de Porto-Vecchio d’être libéré en Corse.
Convoquée à l’ambassade allemande de Rome, officiellement pour y recevoir un message de son mari Philippe de Hesse-Cassel (retenu prisonnier en Bavière), la princesse Mafalda de Savoie est aussitôt arrêtée et transférée en Allemagne. Hitler soupçonne la deuxième fille du roi Victor-Emmanuel III d’être impliquée dans un complot dirigé contre Mussolini (elle sera internée au camp de concentration de Buichenwald).
vendredi 24 septembre
Les nazis ont liquidé le ghetto juif de Vilnius, en Lituanie.
samedi 25 septembre
Les Soviétiques reprennent Smolensk.
Dans l’Atlantique Nord, les convois ONS-18 et ON-202 ont été attaqués pendant cinq jours par une meute de 20 U-Boote. Equipés de nouvelles torpilles acoustiques T5, ils ont coulé deux escorteurs et six cargos (36 422 tonnes). Les Allemands ont perdu trois sous-marins.
samedi 25 septembre
L’offensive « Mga » (troisième bataille du lac Ladoga), lancée le 22 juillet pour briser le siège de Leningrad, est un échec pour l’Armée rouge. En revanche, plus au sud, les Soviétiques ont repris Smolensk.
dimanche 26 septembre
L’Armée rouge atteint les faubourgs de Kiev.
Dans une lettre pastorale lue en chaire, les évêques catholiques allemands dénoncent et condamnent publiquement le programme d’euthanasie instauré par le régime nazi pour les malades mentaux et incurables.
lundi 27 septembre
En Italie, alors que les Britanniques occupent l’aéroport de Foggia, les Canadiens prennent Melfi.
Les Allemands s’emparent de l’île grecque de Corfou. Ils liquident la garnison italienne.
mardi 28 septembre
Un prototype d’U-Boot Walter, l’U-792, est lancé en Allemagne. Equipé d’une turbine au peroxyde d’hydrogène, il doit atteindre en plonger la vitesse de 25 nœuds grâce à sa coque profilée.
Les francs tireurs de Manouchian abattent à Paris, en pleine rue, l’adjoint de Sauckel en France, le Dr Julius Ritter.
mercredi 29 septembre
Les Soviétiques reprennent le contrôle de la voie ferrée Smolensk-Vitebsk, sur le front ouest. Au sud, ils s’emparent de Krementchoug, sur la rive gauche du Dniepr.
Le sonderführer Kurt Hinzmann inaugure officiellement Paris-Télévision, rue Cognacq-Jay. Dans la salle sont présentes de hautes personnalités allemandes et françaises pour voir un pianiste russe, des clowns belges et italiens, des sociétaires de la Comédie-Française et deux danseuses éthiopiennes. Hinzmann a recruté des équipes artistiques et techniques plutôt hétérogènes par rapport aux critères nazis : se côtoient des réfractaires au STO, des juifs, des anarchistes allemands, etc.
jeudi 30 septembre
André Comps, un agent de renseignements français, dérobe les plans détaillés d’un site de lancement de V1. Ils sont envoyés à Londres.
fin septembre
Fondation du « Comité Allemagne Libre pour l’Ouest » (CALPO), antenne française du « Comité nationale Allemagne libre » (NKFD) fondé en URSS en juillet.
en septembre
Himmler incite les SS à des efforts plus vigoureux, demandant qu'on ne se contente pas de détruire les juifs, mais aussi leurs femmes et leurs enfants afin qu'il n'en reste pas un.
Un bombardement allié détruit l’émetteur de télévision de Witzleben.
vendredi 1er octobre
Les forces soviétiques commencent à franchir le Dniepr.
Les Alliés prennent Naples.
samedi 2 octobre
Début de l’arrestation et de la déportation des juifs danois.
dimanche 3 octobre
Dans le sud de l’Italie, les troupes du 6e corps américain prennent Bénévent.
lundi 4 octobre
Les Allemands reprennent aux Britanniques l’île grecque de Kos.
Bastia (Corse) est libérée par l’armée française.
Quatre cargos allemands sont coulés en Arctique par les appareils du porte-avions américain Ranger.
mardi 5 octobre
Le 10e corps britannique atteint le fleuve Volturno en Italie.
mercredi 6 octobre
Himmler évoque la « Solution finale » lors d’un discours à Posen [Poznan].
Les agents de Göbbels pillent systématiquement les trésors artistiques de Rome.
jeudi 7 octobre
Un convoi allemand qui faisait route vers Kos est coulé en mer Egée par les destroyers Faulknor et Fury et les croiseurs Sirius et Penelope.
126 otages ont été fusillés par les Allemands au Mont-Valérien, près de Paris, depuis le 4 octobre.
Pilote au sein de Luftwaffe, le prince Christophe de Hesse-Cassel est décédé dans un accident mystérieux en Italie. Son appareil s’est écrasé dans les Appenins, près de Forli. Il avait 42 ans. Hitler considérait que la famille de Hesse-Cassel, parente du roi d’Italie, était complice de la chute de Mussolini.
samedi 9 octobre
L’Armée rouge atteint le détroit de Kertch : tout le Caucase est libéré par les Soviétiques.
Les chefs résistants français Albert Morel et Raby sont exécutés à la hache à Cologne.
dimanche 10 octobre
Les Forteresses volantes américaines attaquent la Grèce continentale et les îles de Crète et de Rhodes pour la première fois.
mardi 12 octobre
23 résistants de l'organisation Combat, arrêtés à Paris en février 1942, sont condamnés à mort et 18 autres à la déportation à Sarrebrück.
du mardi 12 au mercredi 13 octobre
En Italie, la 5e armée américaine réussit à établir des têtes de pont sur la rive droite du Volturno.
mercredi 13 octobre
L’Italie du maréchal Badoglio déclare la guerre à l’Allemagne.
jeudi 14 octobre
En Ukraine, les Soviétiques s’emparent de Zaporojie et se battent dans les faubourgs de Melitopol. Ils cherchent à isoler la 17e armée allemande en Crimée.
Himmler annonce « l'évacuation » (c'est-à-dire l'extermination) des juifs sous domination allemande.
Insurrection du camp d'extermination de Sobibor : de 100 à 300 détenus parviennent à s’enfuir après avoir tué onze gardes. Des dizaines d’autres prisonniers sont exécutés.
Nouveau bombardement américain sur Schweinfurt.
vendredi 15 octobre
Le général Helmuth Weidling remplace Josef Harpe comme commandant de la 41e Panzer Corps, déployée sur la zone centrale du front de l’Est.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 octobre
Les Allemands raflent 1 259 des 7 000 juifs de Rome pour les déporter à Auschwitz. Aucune intervention du pape Pie XII.
samedi 16 octobre
En Italie, les Allemands se replient sur la ligne de défense Barbara, entre Cantalupo (Apennins) et Mondragone (côte occidentale).
Suspension des départs du Service du travail obligatoire français vers l’Allemagne.
du samedi 16 au dimanche 17 octobre
L’Eglise protestante allemande condamne l’assassinat des juifs.
dimanche 17 octobre
Sur le front russe du Centre, l’Armée rouge franchit le Dniepr et prend Loïev.
Le Michel, dernier navire de commerce armé allemand opérant au large du Japon, est coulé dans le Pacifique par le sous-marin américain Tarpon.
nuit du lundi 18 au mardi 19 octobre
Le cargo allemand Sinfra est coulé par des avions américains et britanniques au nord de la baie crétoise de Souda : plus de 2 000 hommes sont tués, dont une grande majorité de prisonniers de guerre italiens que les Allemands transféraient vers Athènes à la suite de l’armistice signé par l’Italie. Seuls 7 Allemands sur les 204 à bord ont perdu la vie. Les gardes avaient enfermé les prisonniers et lancé des grenades et ouvert le feu sur ceux qui tentaient de s’enfuir. Plus de 600 Italiens survivants ont été ramenés en Crète où, selon certaines sources, plus de la moitié d’entre eux aurait été mis à mort pour « indiscipline et le meurtre de gardes allemands ».
mardi 19 octobre
Le général SS Globocnik met fin à l’action Reinhard : 1 750 000 victimes en Pologne et en Tchécoslovaquie depuis la mort de Reinhard Heydrich (mai 1942).
Pour la première fois depuis le début de la guerre, un échange de prisonniers est organisé entre Allemands et Anglais, à Göteborg, en Suède. 5 000 Allemands et 5 400 Anglais vont pouvoir rentrer chez eux.
Les Allemands arrêtent soixante-trois maquisards français au cours d’une opération contre les maquis de Corrèze.
mercredi 20 octobre
La Gestapo arrête la résistante polonaise Irena Sendlerowa, membre de l’organisation clandestine Zegota qui a aidé 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie à échapper à l’extermination. Conduite à la prison de Pawiak, elle est torturée, mutilée mais ne dénonce pas son réseau (condamnée à mort, elle survivra à la guerre).
vendredi 22 octobre
Un bataillon britannique franchit le fleuve Trignon, sur la côte orientale de l’Italie.
La Royal Navy lance l’opération « Tunnel » : sept navires britanniques (parmi lesquels figurent les destroyers Grenville et Rocket) sont chargés de détruire dans la Manche le forceur de blocus Münsterland, protégé par cinq torpilleurs.
samedi 23 octobre
Echec de l’opération « Tunnel » : le Münsterland parvient échapper à ses poursuivants. Le croiseur anglais HMS Charybdis est coulé par une torpille allemande au large des côtes bretonnes (au nord-ouest de Perros-Guirec) : plus de 400 morts, 107 survivants.
Fin de la résistance allemande à Mélitopol, en Ukraine.
La Gestapo arrête à Paris Robert Farjon, chef de l’OCM pour la région Nord-Pas-de-Calais, et le général Verneau, chef de l’ORA.
dimanche 24 octobre
Dans le sud-est de l’Ukraine, l’Armée rouge libère la ville de Melitopol après dix jours de violents combats.
lundi 25 octobre
En Ukraine, les troupes soviétiques du général Malinovski franchissent le Dniepr par surprise et prennent Dniepropetrovsk.
Plus de 2 000 jeunes femmes juives de Salonique sont assassinées dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
mardi 26 octobre
Vol initial du prototype Dornier DO 335V-1. Il est équipé d’une hélice tractive à l’avant et d’une hélice propulsive à l’arrière.
mercredi 27 octobre
Les Allemands établissent un blocus dans le détroit de Skagerrak.
jeudi 28 octobre
A Berlin, Goebbels admet que l’Armée rouge a enfoncé les principales défenses allemandes, et que l’URSS est un « énorme danger ».
vendredi 29 octobre
En Italie, la 1re division canadienne prend Cantalupo.
L’as allemand Erich Hartmann reçoit la Croix de Fer pour avoir abattu 148 appareils en moins d’un an.
samedi 30 octobre
Les Allemands n’ont plus qu’une tête de pont à l’est du Dniepr.
La 5e armée américaine force la ligne Barbara sur la côte occidentale de l’Italie et s’empare de Mondragone.
La conférence des ministres des Affaires étrangères alliés s’achève à Moscou. Ils confirment le principe de la reddition sans conditions de l’Allemagne.
mardi 2 novembre
Des patrouilles alliées attaquent en Italie le fleuve Garigliano, en avant de la ligne de défense allemande Gustav.
Le Master Standfast, qui a forcé le blocus de la Suède, est capturé par les Allemands en mer du Nord.
mercredi 3 novembre
Début de l'opération d'anéantissement totale des juifs sous domination allemande, ce qui va amener un conflit entre Himmler et Speer, ministre de l'Armement. Cette liquidation générale entraîne une carence de main-d'œuvre, au moment où Hitler et Himmler parlaient eux-mêmes de la nécessité de 14 500 000 esclaves à déporter vers l'Allemagne.
Utilisant la technique de bombardement aveugle H2X, 539 bombardiers américains B-17 dévastent la base navale de Wilhelmshaven.
En Pologne, cinq usines des SS sont fermées dans la région de Lublin. 17 000 travailleurs juifs sont abattus à la mitrailleuse. Le « Vendredi sanglant » marque la fin de l’opération « Action de grâces », qui a entraîné la mort de 50 000 juifs.
jeudi 4 novembre
Goebbels déclenche une campagne haineuse contre les « défaitistes ».
vendredi 5 novembre
Les Panzer du général Herr sont repoussés sur la côte adriatique de l’Italie par la 78e division britannique, qui s’empare de Vasto.
Le prêtre Bernhard Lichtenberg, condamné à deux ans de prison pour « abus de chaire », meurt à Hof alors qu'on le conduit à Dachau.
samedi 6 novembre
Les Russes reprennent Kiev.
Deux U-Boote sont coulés dans l’Atlantique Nord par le 2e groupe d’escorte du capitaine de vaisseau Walker.
Création au Stadttheater de Leipzig de Catulli Carmina, cantate scénique en trois actes de Carl Orff, sur un texte tiré des poèmes de Catulle.
dimanche 7 novembre
Le commandant de la 44e armée soviétique est fait prisonnier derrière les lignes allemandes à Nikopol.
Dans un discours, le général Jodl, chef du bureau des opérations de l’OKW, ne doute pas de la victoire de l’Allemagne « sans laquelle l’histoire du monde perdrait son sens ».
mardi 9 novembre
A Munich, Hitler demande au peuple allemand de ne pas perdre confiance.
L’U-707, envoyé dans le fond de l’Atlantique Nord par l’escorte du convoi MKS-29A, est le soixantième U-Boote coulé au cours des trois derniers mois.
mercredi 10 novembre
En Italie, la 8e division indienne s’empare de Castiglione.
jeudi 11 novembre
Dans le camp de concentration de Theresienstadt [Terezin, République tchèque], 47 0000 juifs sont forcés de rester dehors, debout, dans le froid et sous la pluie, de quatre heures du matin à midi.
vendredi 12 novembre
Dans le Dodécanèse grec, des troupes allemandes débarquent sur l’île de Leros, défendue par les Britannique et les Italiens.
L’amiral Dönitz se lamente : « Dans l’Atlantique l’ennemi connaît tous nos secrets ».
samedi 13 novembre
Le destroyer britannique HMS Dulverton est coulé par une bombe téléguidée allemande au large de l’île grecque de Kos.
Les Allemands censurent à Vichy le discours radiodiffusé » du maréchal Pétain concernant un changement de la Constitution française.
Action d’un résistant français à Grenoble : le polygone d’artillerie de la Wehrmacht a été détruit par Aimé Requet.
samedi 13 ou lundi 15 novembre
A l’ouest de Kiev, les forces de Vatoutine reprennent le nœud ferroviaire de Jitomir.
dimanche 14 novembre
Von Manstein lance une contre-offensive pour reprendre Jitomir.
Entrée en service à Kiel de l’U-794, équipé d’un schnorkel (manche amenant de l’air frais aux moteurs Diesel). Il doit procéder aux essais de navigation à grande vitesse en plongée périscopique.
lundi 15 novembre
Première sortie des bombardiers B-17 et B-24 du 15e Air Force américain sur les usines Messerschmitt à Wiener-Neustadt, près de Vienne.
mardi 16 novembre
L’île grecque de Leros est aux mains des Allemands. Les Britannique décident d’évacuer les autres îles du Dodécanèse.
155 bombardiers américains ont effectué un raid contre l’usine d’eau lourde de Vermork, à l’ouest d’Oslo. Les dégâts sont peu importants.
Démantèlement à Paris du groupe FTP de Missak Manouchian. Ce dernier est capturé. La Gestapo arrête également Joseph Eptsein, commissaire aux opérations des FTP en région parisienne.
mercredi 17 novembre
L’amiral Dönitz prend personnellement en main une attaque d’U-Boote contre les convois alliés SL-139 et MKS-30, soit soixante-six navires marchands.
jeudi 18 novembre
Les Soviétiques évacuent Jitomir.
du jeudi 18 au jeudi 25 novembre
Violents raids aériens sur Berlin.
samedi 20 novembre
Contre-offensive de von Manstein en Ukraine : les Allemands reprennent Jitomir.
Des troupes soviétiques traversent le Dniepr au sud de Tcherkassy.
Les convois alliés visés étant protégés par dix-neuf navires de guerre et une couverture aérienne continue, l’amiral Dönitz annule l’attaque de ses U-Boote dans l’Atlantique. Trois sous-marins allemands ont été coulés.
lundi 22 novembre
Cinq bataillons du 5e corps britannique établissent une solide tête de pont sur la rive nord du Sangro, en Italie.
nuit du lundi 22 au mardi 23 novembre
764 bombardiers de la RAF ont lâché 2 000 tonnes de bombes explosives sur Berlin : 1 737 civils sont tués. L’église du Souvenir, construite entre 1891 et 1895, est en grande partie détruite.
mardi 23 novembre
Les bombardements sur Berlin détruisent une partie du Nouveau Musée (Neues Museum).
nuit du mardi 23 au mercredi 24 novembre
Au cours d’un nouveau raid allié nocturne sur Berlin, les Allemands tentent de perturber les pilotes de la RAF en utilisant une voix de femme pour diriger leurs chasseurs. L’aviation britannique décide alors d’utiliser la même technique pour guider ses bombardiers.
vendredi 26 novembre
Hitler assiste à une démonstration du chasseur à réaction Me 262 à Insterburg. Il ordonne sa fabrication en série… comme bombardier.
dimanche 28 novembre
En Italie, le 5e corps britannique déclenche une offensive pour franchir en masse le Sangro. Montgomery déclare que « la route de Rome est ouverte ».
mardi 30 novembre
La 8e armée prend Fossacesia, au nord du Sangro. De son côté, dans l’optique d’un assaut sur le mont Camino, la 5e armée américaine conduite des attaques de diversion.
fin novembre
Déportation des professeurs et étudiants de l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand depuis 1940.
mercredi 1er décembre
Le maréchal Rommel est chargé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour refouler un éventuel débarquement allié en France.
Moscou affirme que les partisans de Biélorussie ont tué 282 000 Allemands depuis le début de la guerre.
Rudolf Höss n’est plus le commandant du camp d’extermination d’Auschwitz.
Les Allemands arrêtent 1 500 étudiants et professeurs norvégiens à la faculté d’Oslo.
Le collaborateur français Jacques Doriot reçoit la Croix de fer allemande pour sa conduite sur le front de l’Est.
jeudi 2 décembre
En Ukraine, l’Armée rouge franchit le fleuve Ingoulets et parvient à moins de dix kilomètres de Znamenka.
A l’ouest du front italien, les Anglo-Américains déclenchent une attaque sur le mont Camino.
La Luftwaffe a mené à partir de 19 h 25 un grand raid surprise contre Bari, sur la mer Adriatique : sous le commandement de Wolfram von Richthfen cent cinq Junkers Ju 88 ont bombardé pendant une heure le port italien mal défendu. Vingt-huit navires (douze italiens, cinq britanniques, cinq américains, trois norvégiens, un français et un polonais), essentiellement des cargos, sont coulés, dont le liberty ship John Harvey qui, en explosant, libère dans l’air le gaz moutarde qu’il transportait (augmentant ainsi encore plus le nombre de pertes humaines dans les semaines qui suivront). L’explosion de deux bateaux de munitions a brisé les vitres sur un rayon de onze kilomètres. La destruction d’un pipeline et de réserves de carburant a mis le feu au port. Parmi les navires coulés figurent notamment le croiseur auxiliaire italien Barletta, tandis que deux destroyers britanniques (le Bicester et le Zetland) ont été endommagés. Un millier de soldats et un nombre équivalent de civils ont perdu la vie. Les Allemands n’ont perdu qu’un seul avion. Le port est inutilisable pendant au mois trois semaines.
vendredi 3 décembre
Les Soviétiques reprennent Dovsk, au sud de Gomel. En Ukraine, ils progressent à l’ouest de Tcherkassy.
Afin de « venger les raids de terreur de l’ennemi », Göring ordonne des attaques de la Luftwaffe sur les ports et les usines britanniques.
En représailles à un sabotage, les SS et la Gestapo exécutent une centaine de travailleurs des tramways de Varsovie.
samedi 4 décembre
L’as de la Luftwaffe Wilhelm Lemle a été abattu lors d’un combat contre des appareils américains près de Dodewaard, aux Pays-Bas. Agé de vingt-trois ans, il était crédité de 131 victoires, essentiellement sur le front de l’Est.
dimanche 5 décembre
Grâce à des renseignements fournis par le réseau de résistance Alliance, la 8e force aérienne américaine lance l’opération « Arbalète » : bombardement des rampes de lancement de V1 dans le Pas-de-Calais.
En Italie, la 8e division indienne avance sur Ortona.
En France, cinquante otages sont exécutés à Grenoble en représailles d’un attentat ayant causé la mort de dix Allemands.
lundi 6 décembre
Les Britanniques contrôlent le mont Camino en Italie.
mardi 7 décembre
En Italie, le 6e corps américain déclenche une offensive au col de Mignano contre les positions allemandes de San Pietro.
jeudi 9 décembre
Les Soviétiques reprennent Znamenka.
vendredi 10 décembre
La 1re division canadienne se joint à l’offensive dirigée sur le port italien d’Ortona.
Le ministre de l’Armement, Albert Speer, se rend sur son chantier le plus important, à savoir l’usine souterraine Dora, près de la petite ville de Nordhauser, dans le Harz. Elle est destinée à la fabrication en série par les concentrationnaires des fusées V1 et V2.
samedi 11 décembre
L’aviation américaine attaque le chantier naval d’U-Boote à Emden. Vingt avions alliés ont été abattus mais 138 chasseurs allemands auraient été détruits dans le même temps.
dimanche 12 décembre
A Rastenburg, Rommel est nommé par Hitler commandant en chef de la forteresse Europe.
lundi 13 décembre
En Grèce, les Allemands fusillent 1 000 otages dans la région de Kalavryta.
710 bombardiers américains, escortés par les nouveaux chasseurs P-51D Mustang, effectuent des raids sur Kiel et sur Brême.
Opération « Minuit » lancée par la Gestapo dans la région de Toulouse : 110 résistants, dont François Verdier, chef régional du MUR, sont arrêtés.
mardi 14 décembre
L’Armée rouge lance son offensive d’hiver. Elle reprend Tcherkassy en Ukraine et attaque Vitebsk à partir du saillant de Nevel en Biélorussie.
300 bombardiers alliés effectuent un raid sur Athènes.
mercredi 15 décembre
Alors que la 2e division marocaine s’empare en Italie du mont Castelnuovo et du col San Michele, la 5e armée américaine attaque sur toute la ligne Bernhard.
Ouverture à Kharkov du premier procès de criminels de guerre allemands.
jeudi 16 décembre
Les Américains prennent le mont italien Lungo.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 décembre
Raid de la RAF sur Berlin : 717 personnes ont été tuées. La défense allemande est parvenue à abattre 300 aviateurs britanniques et canadiens.
vendredi 17 décembre
Disparition de l’un des as de la Luftwaffe. Aux commandes de son Bf 109, Joachim Kirschner a été abattu par un Spitfire au-dessus de la Croatie. Il a réussi à sauter en parachute et à atterrir sain et sauf avant d’être fait prisonnier par des partisans communistes et fusillé sommairement à Metkovic. Agé de vingt-trois ans seulement, il avait remporté 188 victoires en 600 missions de combat.
samedi 18 décembre
Pétain informe Hitler dans une lettre que, « conformément à sa demande, les modifications des lois seront désormais soumises avant publication aux autorités d’occupation. Le vieux maréchal accepte de faire entrer les collaborateurs Darnand, Déat et Doriot dans le gouvernement.
dimanche 19 décembre
En URSS, trois criminels de guerre nazis (Langheld, Retelav et Ritz) ont été pendus sur la place du marché de Kharkov.
mardi 21 décembre
Les Soviétiques détruisent une tête de pont allemande à Kherson, sur l’embouchure du Dniepr.
En Italie, la 1re division canadienne pénètre dans les faubourgs d’Ortona.
Stanislaw Dorosiewicz et Hersh Kurcwaig parviennent à s’échapper du camp d’Auschwitz après avoir tué un garde.
mercredi 22 décembre
14 284 soldats espagnols sont rapatriés du front russe en Espagne. 3 000 volontaires continuent à se battre avec les nazis au sein de la légion Azul.
A Varsovie, la Gestapo exécute soixante-deux juifs découverts cachés dans une cave.
jeudi 23 décembre
Les Allemands nomment Cecil von Renthe Fink auprès de Pétain comme délégué spécial diplomatique. Il est en fait chargé de le surveiller.
vendredi 24 décembre
L’Armée rouge déclenche une grande offensive en Ukraine afin de détruire le saillant allemand du Dniepr et d’ouvrir la route de Roumanie.
En France, les Allemands abattent vingt-quatre enfants dans la salle des fêtes de Habère-Lullin, en Haute-Savoie.
samedi 25 décembre
Les Soviétiques coupent la route de Vitebsk à Polotsk, vitale pour le ravitaillement allemand à l’ouest.
Le Scharnhorst appareille de Norvège pour intercepter le convoi allié JW-55B.
mardi 28 décembre
Fin de la bataille d’Ortona (province de Chieti) : la 1re division d’infanterie canadienne est venue à bout des deux bataillons de la 1re division parachutiste allemande. En huit jours de combats acharnés, maisons par maisons, les Canadiens déplorent 1 375 tués et 964 blessés, les Allemands 867 morts. 1 300 civils italiens ont également perdu la vie.
Himmler ordonne que la mortalité dans les camps de travail soit réduite. Il manque de travailleurs pour les usines d’armement.
mardi 28 ou mercredi 29 décembre
L’Armée rouge reprend Korosten dans le nord de l’Ukraine.
mercredi 29 décembre
Raid de la RAF sur Berlin : 182 victimes au sol, mais l’aviation britannique perd 81 hommes.
jeudi 30 décembre
L’Armée rouge a enfoncé les lignes allemandes du front ukrainien sur 300 kilomètres. Mille agglomérations ont été reprises en six jours.
vendredi 31 décembre
Jitomir est définitivement libérée par les Soviétiques. L’Armée rouge encercle Vitebsk.