jeudi 1er janvier
Trotski déclenche une contre-offensive contre les armées blanches du général Denikine.
Les bolcheviques augmentent le nombre de troupes massées à la frontière polonaise : les forces de l’Armée rouge passent de 4 à 20 divisions.
Fondation de l’Organisation communiste biélorusse.
samedi 3 janvier
Les troupes polonaises et lettonnes reprennent aux bolcheviques la ville de Dvinsk [rebaptisée par la suite Daugavpils].
dimanche 4 janvier
Contraint à la démission par ses dernières troupes fidèles, l’amiral et « régent » Koltchak, commandant en chef des armées blanches, signe à Nijnéoudinsk un dernier décret qui annonce son intention de transférer ses pouvoirs à Dénikine.
lundi 5 janvier
L’armée blanche du général Wojciechowski est aux portes de Krasnoïarsk.
mardi 6 janvier
L’amiral Koltchak démissionne de son poste de commandant suprême de l’armée blanche en faveur du général Dénikine. Il confie l’autorité militaire suprême de la Sibérie à l’Ataman Semenov et se place sous protection alliée.
mercredi 7 janvier
Reddition à Krasnoïarsk des forces de l’amiral russe blanc Koltchak. Les rebelles vaincus seront contraints par le gouvernement bolchevique de marcher vers l’exil en Sibérie.
jeudi 8 janvier
Départ pour Irkoutsk du train transportant l’amiral Koltchak, sa maîtresse Anna Timireva et Victor Pepeliaev.
dimanche 11 janvier
A Versailles, les puissances européennes membres du Conseil suprême de la Société des nations ont voté pour reconnaître pleinement l’indépendance des républiques démocratiques d’Azerbaïdjan, d’Arménie et de Géorgie, séparées de l’ancien empire russe.
jeudi 15 janvier
Abolition de la peine de mort. Elle est remplacée par la déportation de tout suspect sur décision administrative pour cinq ans.
Arrivée à Irkoutsk du train transportant l’amiral russe blanc Koltchak : trahi par les Alliés, il est aussitôt livré par ses gardes tchèques aux autorités locales sur ordre, disent-ils, du général français Maurice Janin (qui se trouve à quelques centaines de kilomètres plus à l’est).
vendredi 16 janvier
Entrée en fonction à Paris de la Société des Nations. Le blocus allié de la Russie a été partiellement levé afin que les céréales soient échangées contre des produits manufacturés russes, mais la reconnaissance n'a pas été autrement accordée au gouvernement soviétique.
La Géorgie proclame son indépendance.
dimanche 18 janvier
Helsinki accueille une conférence des « Etats périphériques » : les représentants de la Finlande, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne ont discuté de la formation d’une alliance de défense commune face à la menace que représente la Russie soviétique.
mardi 20 janvier
A Irkoutsk, les dirigeants socialistes cèdent officiellement la place à un Comité révolutionnaire bolchevique.
Le lutteur gréco-romain et homme fort estonien Georg Lurich est mort de la fièvre typhoïde à Amarvir, une ville isolée du sud de la Russie (à l’est de Krasnodar), d’où il espérait rejoindre la mer Noire pour fuir la Russie avec son ami athlète Aleksander Aberg. Il avait 43 ans.
mercredi 21 janvier
L’amiral Alexander Koltchak, ancien commandant des forces blanches, est appelé à comparaître devant une Commission d’enquête extraordinaire de cinq membres, présidée par les commissaires politiques rouges Tchoudnovsky et Popov (il sera interrogé jusqu’au 6 février).
vendredi 23 janvier
La République d’Ukraine a signé un traité avec la Russie : Kiev reconnaît le gouvernement bolchevique en échange d’un retrait de ses troupes ; il est prévu une reprise du commerce entre les deux nations.
lundi 26 janvier
Le général russe blanc Vladimir Kappel est mort du typhus près de Touloun, à 350 kilomètres au nord-ouest d’Irkoutsk, victime du froid hivernal dans la retraite vers la Sibérie. Avant de succomber, il a confié son commandement à Sergueï Wojciechowski. Ancien officier de l’armée impériale russe, puis chef de guerre menchevique contre les bolcheviques, il avait 36 ans.
mercredi 28 janvier
Le Conseil supérieur allié reconnaît les trois républiques d'Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan.
Commandant des gardes-frontières finlandais de Laponie, Kurt Martti Wallenius franchit la frontière russo-finlandaise de sa propre initiative, à la tête d’une expédition devant s’emparer de la région de Petsamo [Petchaga].
en janvier
Dans l’Extrême-Orient russe, les 4 000 hommes de l’anarchiste Yakov Triapitsyn, plus ou moins alliés aux Bolchéviques, encerclent la ville de Nikolaïevsk (15 000 habitants, dont 450 Japonais, avec une garnison de 300 Russes blancs et de 350 soldats japonais).
Après onze mois de détention, l’agitateur communiste russe à Berlin Radek est expulsé d’Allemagne.
dimanche 1er février
Le gouvernement bolchevique autorise l’Union centrale des coopératives russes à reprendre le commerce avec les puissances alliées de la Première Guerre mondiale.
lundi 2 février
Traité de paix de Dorpat [Tartu] conclu entre l’Estonie et la Russie soviétique : Moscou abandonne toutes ses revendications sur le pays.
Les troupes françaises occupent la ville de Memel [aujourd’hui Klaipeida, en Lituanie].
Abdication du dernier khan ouzbek de Khiva, Said Abdullah.
En France, les Ballets russes de Diaghilev présentent à Paris le ballet en un acte le Chant du rossignol, six ans après la première représentation de l’opéra composé par Stravinski. Sur une chorégraphie de Léonide Massine, des décors et costumes d’Henri Matisse, et avec Karsavina dans le rôle du Rossignol, Idzikowski dans celui du Rossignol mécanique et Sokolova figurant la Mort, le Chant du rossignol s’inspire d’un conte d’Andersen se passant à la cour de l’empereur de Chine.
jeudi 5 février
L’armée sibérienne de Wojciechowski arrive aux portes d’Irkoutsk.
L’amiral Alexandre Nemitz devient commandant en chef des forces navales soviétiques. Il succède à Evgueni A. Berens.
vendredi 6 février
Sur ordre de Moscou, l’amiral blanc Alexandre Koltchak est condamné à mort par un comité de guerre à Irkoutsk. La menace que fait peser à l’ouest une armée blanche commandée par le général Wojciechowski rend l’exécution urgente.
samedi 7 février
A l’aube, l’amiral Alexandre Koltchak (45 ans) et son Premier ministre Victor Pepeliaev ont été fusillés près d’Irkoutsk, sur les bords du fleuve Angara. Les corps ont ensuite été jetés dans un trou creusés dans la glace du fleuve.
samedi 14 février
Poursuivies par l’Armée rouge, les Armées blanches traversent le lac Baïkal complètement gelé pour s'échapper vers Tchita, au sud. On parle de 350 000 soldats, de leurs familles et tous leurs biens ainsi qu'une partie de l’or du tsar. Les victimes sont innombrables par ce froid glacial (seules quelques centaines de survivants parviendront à Tchita).
mardi 17 février
Dans la soirée, un policier berlinois a sauvé de la noyade une jeune femme qui a fait une tentative de suicide en se jetant dans le canal Landwehr depuis le pont Bendler. Hospitalisée, elle refuse de parler et n’a aucun papier. Elle a la vingtaine et parle avec un accent d’Europe de l’Est (elle sera internée à la fin du mois de mars ; connue par la suite sous le nom d’Anna Anderson, elle affirmera toute sa vie être la plus jeune fille du tsar Nicolas II, la grande-duchesse Anastasia, qui aurait échappé au massacre de sa famille en 1917).
mardi 24 février
A la tête d’une garnison trop peu nombreuse, le commandant japonais de Nikolaïevsk est contraint de laisser les troupes de Yakov Triapitsyne pénétrer dans la ville : aussitôt sur place, ses hommes rassemblent et exécutent les partisans des Russes blancs.
lundi 1er mars
Fondation de la République soviétique de Bouriatie.
mercredi 10 mars
A Nikolaïevsk, Yakov Triapitsyne lance un ultimatum en exigeant que la garnison japonaise rende les armes.
vendredi 12 mars
Bien qu’en infériorité numérique flagrante, les Japonais de Nikolaïevsk attaquent par surprise les forces de Triapitsyne. Ils sont quasiment tous tués et les soldats japonais survivants exécutés sommairement, de même que la plus grande partie de la communauté japonaise de la ville (en tout 700 Japonais tués). Tripatisyne instaure un régime de terreur dans la cité. Il fait exécuter tous les civils jugés dangereux, d’abord par balles, puis, à court de munitions, à la baïonnette ou noyés dans le fleuve Amour : plusieurs milliers d’habitants seront tués jusqu’en mai.
mercredi 17 mars
L’Armée rouge prend Grozny en Tchétchénie.
lundi 22 mars
Les généraux russes blancs Dénikine et Romanovski embarquent à bord du HMS Emperor of India à destination de Constantinople.
Deux mois après avoir franchi la frontière russo-polonaise, les hommes du commandant Wallenius abandonnent dans la soirée la région de Petsamo [Petchaga] et retournent en Finlande après que des forces bolcheviques aient débarqué dans la matinée au Petsamonfjord.
samedi 27 mars
L’Armée rouge prend le port de Novorossisk, sur la mer Noire.
en mars
L’Armée rouge prend Odessa.
dimanche 4 avril
Dénikine désigne Wrangel comme son successeur sur le Front sud. Ce dernier met en place un gouvernement soutenu par la France.
lundi 5 avril
Le général russe blanc Ivan Romanovski (42 ans) a été tué dans les locaux de l’ambassade russe à Constantinople par le lieutenant Mstislav Kharouzine, un ancien membre des services de renseignement de Dénikine.
mardi 6 avril
Proclamation à Blagovechtchensk, dans l’est de la Sibérie, de la République d’Extrême-Orient (fin en 1922), avec pour capitale Verkhneoudinsk [aujourd’hui Oulan-Oude ; capitale transférée à Tchita en octobre 1920].
lundi 12 avril
Des négociations d’armistice entre représentants finlandais et russes débutent à la gare frontalière de Rajajoki [aujourd’hui en Carélie russe].
lundi 19 avril
L’Allemagne et la Russie bolchevique se mettent d’accord sur l’échange de prisonniers de guerre.
jeudi 22 avril
Józef Piłsudski et Simon Petlioura concluent le traité de Varsovie, qui reconnaît l’indépendance de l’Ukraine et arrête les frontières entre le nouvel Etat et la Pologne : Varsovie reçoit les régions situées à l'Ouest de la rivière Zbroutch (Galicie et Volhynie). Les possessions des propriétaires terriens polonais en Ukraine seront préservées, tandis que celle des Russes seront distribuées aux paysans.
samedi 24 avril
Le traité de Varsovie est complété par un volet militaire qui placent les troupes de Petlioura sous commandement polonais en vue de l’offensive à venir contre les bolcheviques.
Echec des négociations russo-finlandaises à la gare de Rajajoki.
dimanche 25 avril
L’armée polonaise, renforcée par des éléments ukrainiens antisoviétiques, lance l’opération « Kiev » et pénètre en Ukraine. L’escadrille Kosciuszko, formée de volontaires américains, participe à l’offensive polonaise contre l’invasion bolchevique sur la frontière orientale ; elle vient de recevoir des chasseurs italiens Ansaldo Balilla.
mercredi 28 avril
L’Armée rouge entre en Azerbaïdjan et met fin à l’indépendance du pays : création de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, rattachée à la Russie.
en avril
Représentant norvégien à la SDN, Fridtjor Nansen négocie directement avec Moscou le retour des prisonniers de guerre russes, allemands et austro-hongrois.
lundi 3 mai
Echec d’un coup d’Etat bolchevique en Géorgie.
du jeudi 6 au vendredi 7 mai
L’armée polonaise de Piłsudski et Rydz-Śmigły entre dans Kiev, où Petlioura est installé à la tête d’une République populaire ukrainienne.
vendredi 7 mai
Signature du traité de Moscou : l’indépendance de la République démocratique de Géorgie est reconnue par la Russie soviétique.
mercredi 12 mai
Lénine achève la rédaction de l’essai La Maladie infantile du communisme (le « gauchisme »). Le dirigeant russe y critique le refus des partis communistes de la Troisième Internationale de participer aux syndicats et aux élections.
samedi 15 mai
Les Ballets russes ont créé à l’Opéra de Paris le ballet néo-classique Pulcinella, une commande de Serge e Diaghilev au compositeur russe Igor Stravinsky, sur une chorégraphie de Léonide Massine (qui dansera par la suite le rôle-titre). Les décors et costumes sont de l’artiste espagnol Pablo Picasso et c’est Ernest Ansermet qui dirige la première représentation.
dimanche 16 mai
La « Jeanne d’Arc russe » est morte. Fondatrice du 1er bataillon féminin de la mort (engagé une fois au combat en juillet 1917), Maria Botchkareva a été exécutée d’une balle dans la nuque par la Tcheka à Krasnoïarsk. Placée par Koltchak à la tête d’une unité d’infirmières, elle avait été capturée lors du repli des Armées blanches. Elle avait 30 ans.
mercredi 19 mai
Offensive anti-bolchevique de Denikine avec l’appui de l’Ukrainien Petlioura et des anarchistes de Makhno.
nuit du mardi 25 au mercredi 26 mai
Soulèvement antisoviétique de la garnison (1 800 hommes) de Ganja, en Azerbaïdjan.
jeudi 27 mai
Création de la République autonome de Tatarie, dans les limites de la RSFS de Russie.
vendredi 28 mai
La Russie déclare la guerre à la Pologne, qui demande l’aide de la France.
samedi 29 mai
En Azerbaïdjan, les troupes soviétiques arrivées par train commencent à lancer des attaques sur Ganja. Elles sont repoussées à chaque fois avec de lourdes pertes.
lundi 31 mai
Ayant reçu de l’artillerie lourde, les Soviétiques écrasent la révolte de Ganja. Environ 1 000 rebelles sont tués, les autres parvenant à s’enfuir dans la montagne. La ville est mise à sac.
Les socialistes français Marcel Cachin et Oscar-Louis (dit Ludovic-Oscar Frossard), envoyés par la SFIO, arrivent à Moscou pour étudier les conditions d'un ralliement à la IIIe Internationale.
fin mai
A l’annonce de l’approche d’une expédition de secours japonaise, Triapitsyn fait massacrer les derniers habitants de Nikolaïevsk, Japonais et Russes, et incendie la ville.
de mai à juin
Le baron Wrangel remporte une série de victoires contre les bolcheviques dans le sud de la Russie.
mercredi 2 juin
Bataille de Boryspil : les Polonais sont victorieux des Soviétiques près de cette ville du nord de l’Ukraine.
jeudi 3 juin
Les soldats japonais entrent dans Nikolaïevsk.
samedi 5 juin
La cavalerie soviétique brise les lignes polonaises et ukrainiennes au sud de Kiev.
dimanche 6 juin
Les blancs du général Wrangel lancent une offensive contre l’Armée rouge.
mardi 8 juin
Contre-offensive victorieuse de l’Armée rouge en Ukraine.
Décret du Conseil des commissaires du peuple créant en Carélie soviétique la Commune des travailleurs de Carélie d’Aunis et d’Arkangel, avec pour chef Edvard Gylling.
du vendredi 11 au samedi 12 juin
Les Polonais sont rejetés de Kiev par l’Armée rouge.
samedi 12 juin
Des négociations de paix entre la Finlande et la Russie débutent à Tartu, en Estonie.
dimanche 13 juin
Débâcle polonaise en Ukraine.
jeudi 17 juin
Wrangel écrase la 12e Armée rouge à Mélitopol.
jeudi 24 juin
Création de la Région autonome tchouvache au sein de la Fédération soviétique de Russie (République socialiste soviétique autonome de Tchouvachie à partir de 1925).
en juin
Avec l’appui de l’Armée rouge, le Parti communiste iranien et la république soviétique du Guilan (nord de l’Iran) voient le jour à Anzali (sur la mer Caspienne).
L’Armée rouge massacre 350 soldats et 450 civils japonais, ainsi que des membres de l’Armée blanche à Nikolaïevsk.
En football, le SKZ Moscou est sacré champion de Moscou, tandis que le FC Kolomjagi bat le Mercur Petrograd neuf à deux en finale de la Coupe de Petrograd.
jeudi 1er juillet
L’Allemagne se déclare neutre dans la guerre opposant la Pologne à la Russie soviétique.
vendredi 2 juillet
L’Armée rouge poursuit son offensive en territoire polonais.
lundi 5 juillet
Ouverture en Belgique de la Conférence de Spa entre les pays vainqueurs et les vaincus de la Grande Guerre.
du lundi 5 au mardi 6 juillet
Entre 15 000 et 20 000 standards de bois ont été détruits par un incendie dans un chantier d’A. Ahlström Oy et Hackman & Co. à Uuraan Ravansaari, une île proche de Vyborg [aujourd’hui en Russie]. Plusieurs bâtiments et entrepôts réservés à la Croix-Rouge américaine en Russie ont été détruits. Les dommages s’élèvent à environ 40 millions de marks et quatre hommes se sont noyés lorsque leur bateau a pris feu.
mercredi 7 juillet
La contre-offensive soviétique contraint les forces polonaises à reculer sur tous les fronts.
vendredi 9 juillet
Devant les exigences japonaises de compensation pour les morts de Nikolaïevsk, le gouvernement soviétique capture et fait exécuter Yakov Triapitsyn. Une décision que Tokyo considère insuffisante.
dimanche 11 juillet
Plébiscite en Prusse-Orientale et Occidentale (Allenstein et Marienwerder) : 97 % des votes pour le rattachement à l’Allemagne. Le plébiscite en Mazurie est défavorable au rattachement à la Pologne. La ville d’Allenstein [Olsztyn] a voté à 97,8 % en faveur de son rattachement à la Prusse-Orientale allemande.
A l’issue d’une réunion à Spa (Belgique) des Premiers ministres alliés, le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord George Curzon, appelle à la fin des combats entre la Russie et à la Pologne. Les Alliés offrent à Varsovie une aide pour sa défense si les Polonais acceptent de revenir à leurs frontières et, dans un ultimatum adressé à Moscou, proposent une ligne de démarcation de frontières. Le même jour, l’Armée rouge conquiert Minsk.
lundi 12 juillet
Signature du traité de paix soviéto-lituanien : la Russie soviétique reconnaît l’indépendance de la Lituanie. Le nouveau pays obtient de Moscou la promesse de se voir céder la ville polonaise de Grodno [aujourd’hui Hrodna, en Biélorussie].
mercredi 14 juillet
L’Armée rouge conquiert Vilnius. Les Polonais doivent à nouveau battre en retraite.
vendredi 16 juillet
Clôture de la Conférence de Spa : la frontière russo-polonaise est fixée le long de la ligne Curzon.
lundi 19 juillet
Ouverture à Petrograd et à Moscou du second Congrès de l’Internationale communiste, présidé par Zinoviev. Ludovic Frossard et Marcel Cachin y représentent la France.
Arrivée à Moscou de la délégation du gouvernement turc de la GANT (opposition au gouvernement ottoman d’Istanbul).
L’Armée rouge s’empare de Grodno [Hrodna].
mardi 20 juillet
Le gouvernement allemand se proclame neutre dans la guerre polono-soviétique en décrétant un embargo sur les armes pour les deux camps en conflit.
jeudi 22 juillet
Les Polonais demandent un armistice aux Soviétiques (qui refuseront).
dimanche 25 juillet
Le Britannique Winston Churchill soulève une tempête de protestations avec son article sur « Le péril venu de l’Est » : il y prône une alliance avec l’Allemagne contre les bolcheviques.
en juillet
Le metteur en scène russe Vsevolod Meyerhold fonde la troupe l’Octobre théâtral.
dimanche 1er août
Brest-Litovsk tombe aux mains des Soviétiques : l’Armée rouge est à 200 kilomètres de Varsovie.
S. M. Eisenstein (futur célèbre réalisateur) est nommé décorateur de la section théâtrale du front. A Smolensk et à Minsk, il décore les trains et les cortèges de l’agit-prop.
lundi 2 août
Les Soviétiques présentent une offre de paix aux Polonais, que Varsovie rejette.
jeudi 5 août
Parution à Moscou du Manifeste réaliste des frères russes Anton et Naum Pevsner (le second est mieux plus tard sous le nom de Naum Gabo), à l’occasion d’une exposition organisée à Moscou avec Gustav Klucis. Le document présente les principes de la peinture constructiviste.
A l’occasion de la foire industrielle de Moscou, le physicien et ingénieur russe Léon Thérémine effectue une démonstration du premier instrument de musique électronique, l’ « éthérophone ». Egalement appelé thérémine, cet instrument est le seul à être joué sans être touché : pour sortir un son, il faut bouger les mains dans un champ électromagnétique émis par deux antennes.
samedi 7 août
Clôture du deuxième congrès de l’Internationale communiste à Moscou. Lénine a rédigé les « 21 conditions » d’adhésion à la IIIe Internationale : discipline rigide, alignement sur les positions du Komintern, refus des compromis, promotion de la Révolution, soutien à l’URSS.
A 110 kilomètres au nord de Varsovie, l’Armée rouge occupe la ville d’Ostrołęka.
mardi 10 août
L’Armée rouge franchit la Vistule au nord de Varsovie.
mercredi 11 août
Traité de paix de Riga conclu entre la Russie soviétique et la Lettonie : Moscou reconnaît l’indépendance lettone à l’intérieur des frontières existantes « pour toujours ». Le Premier ministre letton Ulmanis convoque pour la première fois le Parlement (Saeima).
jeudi 12 août
Début de la bataille de Varsovie entre la Pologne et la Russie.
vendredi 13 août
Début de la bataille de Radzymin à 20 km au nord-est de Varsovie : l’Armée rouge (15 000 hommes, 91 pièces d’artillerie, 390 mitrailleuses) commandée par Vitovt Puna lance un assaut frontal sur la tête de pont de Praga, défendue par 17 000 Polonais (109 pièces d’artillerie et 220 mitrailleuses) sous les ordres de Jan Rządkowski.
samedi 14 août
Les forces soviétiques capturent la ville de Radzymin et parviennent à percer les lignes de la 1re Armée polonaise.
dimanche 15 août
« Miracle de la Vistule » : les Polonais de Pilsudski, aidés de la mission militaire française du général Weygand, parviennent à arrêter les Soviétiques devant Varsovie.
lundi 16 août
La bataille de Radzymin s’achève sur une victoire polonaise. Après trois jours de combat, la 1re Armée polonaise du général Franciszek Latinik réussit à repousser les forces soviétiques. Les pertes de l’Armée rouge sont très lourdes, les Polonais déplorant pour leur part environ 3 040 tués et blessés.
Ouverture au Turkestan du congrès du Parti communiste de Boukhara.
mardi 17 août
Début à Moscou des négociations entre la délégation turque (dirigée par Bekir Sami) et la délégation soviétique.
mercredi 18 août
Clôture du congrès du Parti communiste de Boukhara. Les ouvriers de Boukhara sont appelés à se préparer à la révolution armée.
jeudi 19 août
Une révolte éclate dans la région de Tambov en réaction à la politique bolchevique de réquisition de céréales et d’autres produits agricoles. Le premier soulèvement s’est produit dans la petite ville de Khitrovo (à 50 km au sud-est de Tambov), où un détachement de l’Armée rouge a saisi tout ce qu’il pouvait et mené des bastonnades (le mouvement durera jusqu’à la mi-1922 : 15 000 morts et 50 000 internés).
lundi 23 août
Le soulèvement révolutionnaire de Boukhara débute à Sakar-Bazar (soutenus par un contingent de l’Armée rouge, les forces révolutionnaires vont conquérir rapidement des territoires).
mercredi 25 août
Fin de la bataille de Varsovie : les troupes polonaises de Pilsudski repoussent l’Armée rouge avec succès.
jeudi 26 août
Création de la République socialiste soviétique autonome de Kirghizie (République kazakhe à partir de 1925), dans les limites de la RSFS de Russie.
dimanche 29 août
Premiers affrontements préparatifs à la bataille de Komarów entre la 1re Armée de cavalerie russe et la 1re division de cavalerie polonaise. Un régiment d’uhlans polonais parvient à faire 150 prisonniers et à prendre trois canons et sept mitrailleuses dans les villages de Łykoszyn et Tyszowce
lundi 30 août
Début de la bataille de Komarów : près de Zamosc, une force de 1 700 Polonais (6 régiments) commandée par le général Wladislaw Sikorski fait face aux 17 500 Russes (20 régiments) dirigés par Semion Boudienny. Les combattants sont essentiellement des cavaliers.
mardi 31 août
Incident du Kuusinen Club : huit membres du Parti communiste finlandais, dont les anciens députés Väinö Jokinen et Konsta Lindqvist, ont été tués à leur bureau de Petrograd [Saint-Pétersbourg] par six étudiants de l’académie des officiers rouges, dirigés par Aku Paasi et Allan Hägglund.
jeudi 2 septembre
Malgré une infériorité numérique écrasante (un contre dix), les Polonais de Sikorski ont remporté après quatre jours de combats une brillante victoire à la bataille de Komarów. La sixième brigade de cavalerie polonaise a anéanti un régiment entier de la la 44e Division d’infanterie russe à Łaszczów. Les vaincus déplorent plus de 4 000 morts, les vainqueurs seulement 500 tués (plus 700 chevaux). Les Polonais ont réussi à faire de nombreux prisonniers. La 1re Armée de cavalerie a réussi cependant à éviter l’encerclement et la destruction complète.
Prise de Boukhara par l’Armée rouge.
Ouverture à Bakou du Congrès des peuples de l’Orient, organisé par le Komintern.
Le navire de guerre bolchevique Aube rouge coule après qu’une explosion se soit produite à son bord : 130 morts.
dimanche 5 septembre
Poursuivant sur la lancée de leur victoire à Komarów, les Polonais s’emparent de la ville de Hrubieszów.
lundi 6 septembre
C’est au tour de la ville de Włodzimierz Wołyński [aujourd’hui dans le nord-ouest de l’Ukraine] de tomber entre les mains de Polonais.
mardi 7 septembre
Clôture du Congrès des peuples de l’Orient à Bakou.
dimanche 12 septembre
L’armée polonaise du général Sikorski lance une offensive contre les Russes en Volhynie.
Les footballeurs de la sélection de Petrograd ont battu la sélection de Moscou trois buts à deux, à Petrograd.
mercredi 15 septembre
Début de la bataille du Niémen.
samedi 18 septembre
En grande difficulté en Volhynie, la 1re Armée de cavalerie russe doit battre en retraite et abandonner aux Polonais la ville de Równe [aujourd’hui Rivne, en Ukraine].
jeudi 23 septembre
Les Polonais reprennent Grodno [Hrodna] aux Soviétiques.
vendredi 24 septembre
La communiste bolchevique française Inès Armand est décédée du choléra à Naltchik, dans le Caucase. Amie intime de Lénine, elle était âgée de 46 ans (leur liaison restera cachée pendant toute l’histoire de l’URSS pour ne pas écorner l’image d’un Lénine fidèle à son épouse).
samedi 25 septembre
Fin de la bataille du Niémen.
La Russie adopte le système décimal.
lundi 27 septembre
A son tour la Russie soviétique demande la fin des combats à la Pologne.
fin septembre
L’offensive polonaise atteint en Ukraine la rivière Słucza (Sloutch).
lundi 4 octobre
Début du premier championnat d’échecs d’URSS, organisé à Moscou.
mardi 5 octobre
Les négociateurs russes et bolcheviques parviennent à un accord.
vendredi 8 octobre
Le Congrès populaire de tout Boukhara lance la République soviétique populaire de Boukhara, avec le Parti communiste de Boukhara comme force dirigeante.
samedi 9 octobre
Vilnius est conquise par les corps francs polonais du général Zeligowski.
mardi 12 octobre
Russes et Polonais signent des préliminaires de paix, une convention d’armistice (avec entrée en vigueur le 18 octobre) et des accords économiques secrets.
Arrivée à Moscou, par la gare de Kazan, du train contenant la dépouille d’Inès Armand, la maîtresse de Lénine. Le cercueil est exposé à la Maison des Conseils. L’orchestre du Bolchoï interprète La Marche funèbre de Chopin et l’Internationale.
jeudi 14 octobre
Traité de paix russo-finlandais conclu à Tartu et négocié côté finlandais par Juko Paasikivi : la Russie soviétique reconnaît l’indépendance de la Finlande ; Moscou cède à Helsinki le port arctique de Petsamo/Pechenga.
Wrangel est battu à Nikopol.
dimanche 17 octobre
John Reed, icône du communisme américain, est mort à Moscou, à seulement 33 ans.
lundi 18 octobre
Entrée en vigueur de l’armistice russo-polonais.
Par décret, la Russie devient le premier Etat à autoriser l’avortement. Le principe en avait été décidé dès 1918 mais certaines réticences au sommet l’Etat en avaient retardé son application.
vendredi 22 octobre
Mission Chanth-Derderian : les Soviétiques font traîner les négociations entre Turcs et Arméniens.
dimanche 24 octobre
Alexandre Alekhine est sacré premier champion d’échecs d’URSS à Moscou, devant Piotr Romanvski.
samedi 30 octobre
Les Turcs entrent dans Kars.
fin octobre
L’équipage du vieux croiseur cuirassé Gromoboï (lancé en 1899) se mutine dans le port de Kronstadt. Des commissaires et des officiers sont tués, tandis que le navire est sabordé (il sera vendu pour être détruit en Allemagne en 1922).
en octobre
Profitant de la confusion générale, plusieurs milliers de soldats russes blancs, commandés par le général balte Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg (successeur de Koltchak en Sibérie), envahissent la Mongolie et occupent la capitale, Ourga [Oulan-Bator]. Mythomane sanguinaire, soutenu par les Japonais, Ungern-Sternberg entend reconstituer un empire indépendant, calqué sur celui de Gengis Khan.
jeudi 4 novembre
Création de l’oblast autonome de Kalmoukie.
vendredi 5 novembre
Point culminant de la révolte paysanne de Tambov : entre 2 000 et 6 000 rebelles, pour la plupart à cheval, ont attaqué la gare de Sampur, à 50 km au sud de Tambov, s’emparant d’un canon d’artillerie, de mitrailleuses et de fusils. Mais ils ont du rapidement se retirer avant d’avoir pu saboter les voies ferrées.
dimanche 7 novembre
Défaite définitive des armées blanches du général Piotr Wrangel en Crimée.
Le spectacle de masse historique La Prise du Palais d’Hiver est représenté à Petrograd, sous la direction de Nikolaï Evreinov. Les 100 000 spectateurs peuvent voir 125 danseurs de ballets, 100 artistes de cirque, 1 750 acteurs, 200 femmes, 260 acteurs secondaires et 150 assistants, ainsi que des chars et des véhicules blindés.
jeudi 11 novembre
Les bolcheviques s’emparent de Sébastopol que le général Piotr Wrangel a évacué.
vendredi 12 novembre
Wrangel commence à évacuer la Crimée.
samedi 13 novembre
L’Armée rouge s’empare de Simferopol, en Crimée.
mardi 16 novembre
Fin des opérations d’embarquement de Wrangel en Crimée : de 130 000 à 140 000 personnes, dont 70 000 soldats, ont embarqué sur 126 bateaux à destination de Constantinople. Fin du Front Sud. Sur ordre de l’état-major des Armées blanches, le vieux cuirassé pré-Dreadnought Rostislav (lancé en 1896) est sabordé et coulé dans le détroit de Kertch.
jeudi 18 novembre
La Russie soviétique est le premier Etat à légaliser l’avortement.
dimanche 21 novembre
Lénine décide d’affecter 35 millions de roubles-or à la reconstruction d’une armée de l’air.
lundi 29 novembre
L’Armée rouge soviétique envahit l’Arménie, vaincue par les Turcs.
en novembre
Les Britanniques obligent le jeune chah iranien Ahmad à renvoyer le général russe Starosselsky, commandant de la brigade des cosaques (seule véritable force militaire du pays).
jeudi 2 décembre
L’Arménie se proclame République soviétique sur l’initiative d’Anastas Mikoïan, dirigeant du mouvement révolutionnaire dans le Caucase. Elle est incorporée dans l’URSS sous le nom de République Socialiste Soviétique d’Arménie. Elle est réunie à l’Azerbaïdjan et à la Géorgie dans la République Socialiste Soviétique de Transcaucasie. Le Zankézour refuse la création d’une République arménienne soviétique et entre en dissidence sous la direction du général Nejtch.
Traité d'Alexandropol [aujourd’hui Gyumri] : conclu entre les Turcs et la République démocratique d’Arménie, il remplace le traité de Batoumi signé le 4 juin 1918. Les Arméniens renoncent au traité de Sèvres et acceptent de réduire leur armée à 1 500 hommes. La Turquie se voit restituer les villes de Kars, Ardahan et Artvin, conquises par la Russie en 1878.
vendredi 3 décembre
Les anarchistes ukrainiens de Makhno sont écrasés par les bolcheviques.
Les bolcheviques s’emparent de Krasnovodsk [aujourd’hui Turkmenbashi], port turkmène situé sur la rive orientale de la mer Caspienne.
dimanche 5 décembre
Conformément au traité de Dorpat [Tartu], les forces ingriennes et finlandaises se retirent du territoire de la République de Kirjasalo, incorporée à la Russie soviétique sous le nom d’Ingrie du Nord.
du samedi 10 au lundi 12 décembre
Congrès extraordinaire du Parti socialiste suisse : les délégués refusent d’adhérer à la IIIe Internationale fondée par Lénine, ce qui entraîne une scission au sein du mouvement.
mercredi 22 décembre
Le huitième Congrès des Soviets adopte le plan GOELRO, premier plan soviétique de redressement économique et de développement.
Trotski déclenche une contre-offensive contre les armées blanches du général Denikine.
Les bolcheviques augmentent le nombre de troupes massées à la frontière polonaise : les forces de l’Armée rouge passent de 4 à 20 divisions.
Fondation de l’Organisation communiste biélorusse.
samedi 3 janvier
Les troupes polonaises et lettonnes reprennent aux bolcheviques la ville de Dvinsk [rebaptisée par la suite Daugavpils].
dimanche 4 janvier
Contraint à la démission par ses dernières troupes fidèles, l’amiral et « régent » Koltchak, commandant en chef des armées blanches, signe à Nijnéoudinsk un dernier décret qui annonce son intention de transférer ses pouvoirs à Dénikine.
lundi 5 janvier
L’armée blanche du général Wojciechowski est aux portes de Krasnoïarsk.
mardi 6 janvier
L’amiral Koltchak démissionne de son poste de commandant suprême de l’armée blanche en faveur du général Dénikine. Il confie l’autorité militaire suprême de la Sibérie à l’Ataman Semenov et se place sous protection alliée.
mercredi 7 janvier
Reddition à Krasnoïarsk des forces de l’amiral russe blanc Koltchak. Les rebelles vaincus seront contraints par le gouvernement bolchevique de marcher vers l’exil en Sibérie.
jeudi 8 janvier
Départ pour Irkoutsk du train transportant l’amiral Koltchak, sa maîtresse Anna Timireva et Victor Pepeliaev.
dimanche 11 janvier
A Versailles, les puissances européennes membres du Conseil suprême de la Société des nations ont voté pour reconnaître pleinement l’indépendance des républiques démocratiques d’Azerbaïdjan, d’Arménie et de Géorgie, séparées de l’ancien empire russe.
jeudi 15 janvier
Abolition de la peine de mort. Elle est remplacée par la déportation de tout suspect sur décision administrative pour cinq ans.
Arrivée à Irkoutsk du train transportant l’amiral russe blanc Koltchak : trahi par les Alliés, il est aussitôt livré par ses gardes tchèques aux autorités locales sur ordre, disent-ils, du général français Maurice Janin (qui se trouve à quelques centaines de kilomètres plus à l’est).
vendredi 16 janvier
Entrée en fonction à Paris de la Société des Nations. Le blocus allié de la Russie a été partiellement levé afin que les céréales soient échangées contre des produits manufacturés russes, mais la reconnaissance n'a pas été autrement accordée au gouvernement soviétique.
La Géorgie proclame son indépendance.
dimanche 18 janvier
Helsinki accueille une conférence des « Etats périphériques » : les représentants de la Finlande, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne ont discuté de la formation d’une alliance de défense commune face à la menace que représente la Russie soviétique.
mardi 20 janvier
A Irkoutsk, les dirigeants socialistes cèdent officiellement la place à un Comité révolutionnaire bolchevique.
Le lutteur gréco-romain et homme fort estonien Georg Lurich est mort de la fièvre typhoïde à Amarvir, une ville isolée du sud de la Russie (à l’est de Krasnodar), d’où il espérait rejoindre la mer Noire pour fuir la Russie avec son ami athlète Aleksander Aberg. Il avait 43 ans.
mercredi 21 janvier
L’amiral Alexander Koltchak, ancien commandant des forces blanches, est appelé à comparaître devant une Commission d’enquête extraordinaire de cinq membres, présidée par les commissaires politiques rouges Tchoudnovsky et Popov (il sera interrogé jusqu’au 6 février).
vendredi 23 janvier
La République d’Ukraine a signé un traité avec la Russie : Kiev reconnaît le gouvernement bolchevique en échange d’un retrait de ses troupes ; il est prévu une reprise du commerce entre les deux nations.
lundi 26 janvier
Le général russe blanc Vladimir Kappel est mort du typhus près de Touloun, à 350 kilomètres au nord-ouest d’Irkoutsk, victime du froid hivernal dans la retraite vers la Sibérie. Avant de succomber, il a confié son commandement à Sergueï Wojciechowski. Ancien officier de l’armée impériale russe, puis chef de guerre menchevique contre les bolcheviques, il avait 36 ans.
mercredi 28 janvier
Le Conseil supérieur allié reconnaît les trois républiques d'Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan.
Commandant des gardes-frontières finlandais de Laponie, Kurt Martti Wallenius franchit la frontière russo-finlandaise de sa propre initiative, à la tête d’une expédition devant s’emparer de la région de Petsamo [Petchaga].
en janvier
Dans l’Extrême-Orient russe, les 4 000 hommes de l’anarchiste Yakov Triapitsyn, plus ou moins alliés aux Bolchéviques, encerclent la ville de Nikolaïevsk (15 000 habitants, dont 450 Japonais, avec une garnison de 300 Russes blancs et de 350 soldats japonais).
Après onze mois de détention, l’agitateur communiste russe à Berlin Radek est expulsé d’Allemagne.
dimanche 1er février
Le gouvernement bolchevique autorise l’Union centrale des coopératives russes à reprendre le commerce avec les puissances alliées de la Première Guerre mondiale.
lundi 2 février
Traité de paix de Dorpat [Tartu] conclu entre l’Estonie et la Russie soviétique : Moscou abandonne toutes ses revendications sur le pays.
Les troupes françaises occupent la ville de Memel [aujourd’hui Klaipeida, en Lituanie].
Abdication du dernier khan ouzbek de Khiva, Said Abdullah.
En France, les Ballets russes de Diaghilev présentent à Paris le ballet en un acte le Chant du rossignol, six ans après la première représentation de l’opéra composé par Stravinski. Sur une chorégraphie de Léonide Massine, des décors et costumes d’Henri Matisse, et avec Karsavina dans le rôle du Rossignol, Idzikowski dans celui du Rossignol mécanique et Sokolova figurant la Mort, le Chant du rossignol s’inspire d’un conte d’Andersen se passant à la cour de l’empereur de Chine.
jeudi 5 février
L’armée sibérienne de Wojciechowski arrive aux portes d’Irkoutsk.
L’amiral Alexandre Nemitz devient commandant en chef des forces navales soviétiques. Il succède à Evgueni A. Berens.
vendredi 6 février
Sur ordre de Moscou, l’amiral blanc Alexandre Koltchak est condamné à mort par un comité de guerre à Irkoutsk. La menace que fait peser à l’ouest une armée blanche commandée par le général Wojciechowski rend l’exécution urgente.
samedi 7 février
A l’aube, l’amiral Alexandre Koltchak (45 ans) et son Premier ministre Victor Pepeliaev ont été fusillés près d’Irkoutsk, sur les bords du fleuve Angara. Les corps ont ensuite été jetés dans un trou creusés dans la glace du fleuve.
samedi 14 février
Poursuivies par l’Armée rouge, les Armées blanches traversent le lac Baïkal complètement gelé pour s'échapper vers Tchita, au sud. On parle de 350 000 soldats, de leurs familles et tous leurs biens ainsi qu'une partie de l’or du tsar. Les victimes sont innombrables par ce froid glacial (seules quelques centaines de survivants parviendront à Tchita).
mardi 17 février
Dans la soirée, un policier berlinois a sauvé de la noyade une jeune femme qui a fait une tentative de suicide en se jetant dans le canal Landwehr depuis le pont Bendler. Hospitalisée, elle refuse de parler et n’a aucun papier. Elle a la vingtaine et parle avec un accent d’Europe de l’Est (elle sera internée à la fin du mois de mars ; connue par la suite sous le nom d’Anna Anderson, elle affirmera toute sa vie être la plus jeune fille du tsar Nicolas II, la grande-duchesse Anastasia, qui aurait échappé au massacre de sa famille en 1917).
mardi 24 février
A la tête d’une garnison trop peu nombreuse, le commandant japonais de Nikolaïevsk est contraint de laisser les troupes de Yakov Triapitsyne pénétrer dans la ville : aussitôt sur place, ses hommes rassemblent et exécutent les partisans des Russes blancs.
lundi 1er mars
Fondation de la République soviétique de Bouriatie.
mercredi 10 mars
A Nikolaïevsk, Yakov Triapitsyne lance un ultimatum en exigeant que la garnison japonaise rende les armes.
vendredi 12 mars
Bien qu’en infériorité numérique flagrante, les Japonais de Nikolaïevsk attaquent par surprise les forces de Triapitsyne. Ils sont quasiment tous tués et les soldats japonais survivants exécutés sommairement, de même que la plus grande partie de la communauté japonaise de la ville (en tout 700 Japonais tués). Tripatisyne instaure un régime de terreur dans la cité. Il fait exécuter tous les civils jugés dangereux, d’abord par balles, puis, à court de munitions, à la baïonnette ou noyés dans le fleuve Amour : plusieurs milliers d’habitants seront tués jusqu’en mai.
mercredi 17 mars
L’Armée rouge prend Grozny en Tchétchénie.
lundi 22 mars
Les généraux russes blancs Dénikine et Romanovski embarquent à bord du HMS Emperor of India à destination de Constantinople.
Deux mois après avoir franchi la frontière russo-polonaise, les hommes du commandant Wallenius abandonnent dans la soirée la région de Petsamo [Petchaga] et retournent en Finlande après que des forces bolcheviques aient débarqué dans la matinée au Petsamonfjord.
samedi 27 mars
L’Armée rouge prend le port de Novorossisk, sur la mer Noire.
en mars
L’Armée rouge prend Odessa.
dimanche 4 avril
Dénikine désigne Wrangel comme son successeur sur le Front sud. Ce dernier met en place un gouvernement soutenu par la France.
lundi 5 avril
Le général russe blanc Ivan Romanovski (42 ans) a été tué dans les locaux de l’ambassade russe à Constantinople par le lieutenant Mstislav Kharouzine, un ancien membre des services de renseignement de Dénikine.
mardi 6 avril
Proclamation à Blagovechtchensk, dans l’est de la Sibérie, de la République d’Extrême-Orient (fin en 1922), avec pour capitale Verkhneoudinsk [aujourd’hui Oulan-Oude ; capitale transférée à Tchita en octobre 1920].
lundi 12 avril
Des négociations d’armistice entre représentants finlandais et russes débutent à la gare frontalière de Rajajoki [aujourd’hui en Carélie russe].
lundi 19 avril
L’Allemagne et la Russie bolchevique se mettent d’accord sur l’échange de prisonniers de guerre.
jeudi 22 avril
Józef Piłsudski et Simon Petlioura concluent le traité de Varsovie, qui reconnaît l’indépendance de l’Ukraine et arrête les frontières entre le nouvel Etat et la Pologne : Varsovie reçoit les régions situées à l'Ouest de la rivière Zbroutch (Galicie et Volhynie). Les possessions des propriétaires terriens polonais en Ukraine seront préservées, tandis que celle des Russes seront distribuées aux paysans.
samedi 24 avril
Le traité de Varsovie est complété par un volet militaire qui placent les troupes de Petlioura sous commandement polonais en vue de l’offensive à venir contre les bolcheviques.
Echec des négociations russo-finlandaises à la gare de Rajajoki.
dimanche 25 avril
L’armée polonaise, renforcée par des éléments ukrainiens antisoviétiques, lance l’opération « Kiev » et pénètre en Ukraine. L’escadrille Kosciuszko, formée de volontaires américains, participe à l’offensive polonaise contre l’invasion bolchevique sur la frontière orientale ; elle vient de recevoir des chasseurs italiens Ansaldo Balilla.
mercredi 28 avril
L’Armée rouge entre en Azerbaïdjan et met fin à l’indépendance du pays : création de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, rattachée à la Russie.
en avril
Représentant norvégien à la SDN, Fridtjor Nansen négocie directement avec Moscou le retour des prisonniers de guerre russes, allemands et austro-hongrois.
lundi 3 mai
Echec d’un coup d’Etat bolchevique en Géorgie.
du jeudi 6 au vendredi 7 mai
L’armée polonaise de Piłsudski et Rydz-Śmigły entre dans Kiev, où Petlioura est installé à la tête d’une République populaire ukrainienne.
vendredi 7 mai
Signature du traité de Moscou : l’indépendance de la République démocratique de Géorgie est reconnue par la Russie soviétique.
mercredi 12 mai
Lénine achève la rédaction de l’essai La Maladie infantile du communisme (le « gauchisme »). Le dirigeant russe y critique le refus des partis communistes de la Troisième Internationale de participer aux syndicats et aux élections.
samedi 15 mai
Les Ballets russes ont créé à l’Opéra de Paris le ballet néo-classique Pulcinella, une commande de Serge e Diaghilev au compositeur russe Igor Stravinsky, sur une chorégraphie de Léonide Massine (qui dansera par la suite le rôle-titre). Les décors et costumes sont de l’artiste espagnol Pablo Picasso et c’est Ernest Ansermet qui dirige la première représentation.
dimanche 16 mai
La « Jeanne d’Arc russe » est morte. Fondatrice du 1er bataillon féminin de la mort (engagé une fois au combat en juillet 1917), Maria Botchkareva a été exécutée d’une balle dans la nuque par la Tcheka à Krasnoïarsk. Placée par Koltchak à la tête d’une unité d’infirmières, elle avait été capturée lors du repli des Armées blanches. Elle avait 30 ans.
mercredi 19 mai
Offensive anti-bolchevique de Denikine avec l’appui de l’Ukrainien Petlioura et des anarchistes de Makhno.
nuit du mardi 25 au mercredi 26 mai
Soulèvement antisoviétique de la garnison (1 800 hommes) de Ganja, en Azerbaïdjan.
jeudi 27 mai
Création de la République autonome de Tatarie, dans les limites de la RSFS de Russie.
vendredi 28 mai
La Russie déclare la guerre à la Pologne, qui demande l’aide de la France.
samedi 29 mai
En Azerbaïdjan, les troupes soviétiques arrivées par train commencent à lancer des attaques sur Ganja. Elles sont repoussées à chaque fois avec de lourdes pertes.
lundi 31 mai
Ayant reçu de l’artillerie lourde, les Soviétiques écrasent la révolte de Ganja. Environ 1 000 rebelles sont tués, les autres parvenant à s’enfuir dans la montagne. La ville est mise à sac.
Les socialistes français Marcel Cachin et Oscar-Louis (dit Ludovic-Oscar Frossard), envoyés par la SFIO, arrivent à Moscou pour étudier les conditions d'un ralliement à la IIIe Internationale.
fin mai
A l’annonce de l’approche d’une expédition de secours japonaise, Triapitsyn fait massacrer les derniers habitants de Nikolaïevsk, Japonais et Russes, et incendie la ville.
de mai à juin
Le baron Wrangel remporte une série de victoires contre les bolcheviques dans le sud de la Russie.
mercredi 2 juin
Bataille de Boryspil : les Polonais sont victorieux des Soviétiques près de cette ville du nord de l’Ukraine.
jeudi 3 juin
Les soldats japonais entrent dans Nikolaïevsk.
samedi 5 juin
La cavalerie soviétique brise les lignes polonaises et ukrainiennes au sud de Kiev.
dimanche 6 juin
Les blancs du général Wrangel lancent une offensive contre l’Armée rouge.
mardi 8 juin
Contre-offensive victorieuse de l’Armée rouge en Ukraine.
Décret du Conseil des commissaires du peuple créant en Carélie soviétique la Commune des travailleurs de Carélie d’Aunis et d’Arkangel, avec pour chef Edvard Gylling.
du vendredi 11 au samedi 12 juin
Les Polonais sont rejetés de Kiev par l’Armée rouge.
samedi 12 juin
Des négociations de paix entre la Finlande et la Russie débutent à Tartu, en Estonie.
dimanche 13 juin
Débâcle polonaise en Ukraine.
jeudi 17 juin
Wrangel écrase la 12e Armée rouge à Mélitopol.
jeudi 24 juin
Création de la Région autonome tchouvache au sein de la Fédération soviétique de Russie (République socialiste soviétique autonome de Tchouvachie à partir de 1925).
en juin
Avec l’appui de l’Armée rouge, le Parti communiste iranien et la république soviétique du Guilan (nord de l’Iran) voient le jour à Anzali (sur la mer Caspienne).
L’Armée rouge massacre 350 soldats et 450 civils japonais, ainsi que des membres de l’Armée blanche à Nikolaïevsk.
En football, le SKZ Moscou est sacré champion de Moscou, tandis que le FC Kolomjagi bat le Mercur Petrograd neuf à deux en finale de la Coupe de Petrograd.
jeudi 1er juillet
L’Allemagne se déclare neutre dans la guerre opposant la Pologne à la Russie soviétique.
vendredi 2 juillet
L’Armée rouge poursuit son offensive en territoire polonais.
lundi 5 juillet
Ouverture en Belgique de la Conférence de Spa entre les pays vainqueurs et les vaincus de la Grande Guerre.
du lundi 5 au mardi 6 juillet
Entre 15 000 et 20 000 standards de bois ont été détruits par un incendie dans un chantier d’A. Ahlström Oy et Hackman & Co. à Uuraan Ravansaari, une île proche de Vyborg [aujourd’hui en Russie]. Plusieurs bâtiments et entrepôts réservés à la Croix-Rouge américaine en Russie ont été détruits. Les dommages s’élèvent à environ 40 millions de marks et quatre hommes se sont noyés lorsque leur bateau a pris feu.
mercredi 7 juillet
La contre-offensive soviétique contraint les forces polonaises à reculer sur tous les fronts.
vendredi 9 juillet
Devant les exigences japonaises de compensation pour les morts de Nikolaïevsk, le gouvernement soviétique capture et fait exécuter Yakov Triapitsyn. Une décision que Tokyo considère insuffisante.
dimanche 11 juillet
Plébiscite en Prusse-Orientale et Occidentale (Allenstein et Marienwerder) : 97 % des votes pour le rattachement à l’Allemagne. Le plébiscite en Mazurie est défavorable au rattachement à la Pologne. La ville d’Allenstein [Olsztyn] a voté à 97,8 % en faveur de son rattachement à la Prusse-Orientale allemande.
A l’issue d’une réunion à Spa (Belgique) des Premiers ministres alliés, le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord George Curzon, appelle à la fin des combats entre la Russie et à la Pologne. Les Alliés offrent à Varsovie une aide pour sa défense si les Polonais acceptent de revenir à leurs frontières et, dans un ultimatum adressé à Moscou, proposent une ligne de démarcation de frontières. Le même jour, l’Armée rouge conquiert Minsk.
lundi 12 juillet
Signature du traité de paix soviéto-lituanien : la Russie soviétique reconnaît l’indépendance de la Lituanie. Le nouveau pays obtient de Moscou la promesse de se voir céder la ville polonaise de Grodno [aujourd’hui Hrodna, en Biélorussie].
mercredi 14 juillet
L’Armée rouge conquiert Vilnius. Les Polonais doivent à nouveau battre en retraite.
vendredi 16 juillet
Clôture de la Conférence de Spa : la frontière russo-polonaise est fixée le long de la ligne Curzon.
lundi 19 juillet
Ouverture à Petrograd et à Moscou du second Congrès de l’Internationale communiste, présidé par Zinoviev. Ludovic Frossard et Marcel Cachin y représentent la France.
Arrivée à Moscou de la délégation du gouvernement turc de la GANT (opposition au gouvernement ottoman d’Istanbul).
L’Armée rouge s’empare de Grodno [Hrodna].
mardi 20 juillet
Le gouvernement allemand se proclame neutre dans la guerre polono-soviétique en décrétant un embargo sur les armes pour les deux camps en conflit.
jeudi 22 juillet
Les Polonais demandent un armistice aux Soviétiques (qui refuseront).
dimanche 25 juillet
Le Britannique Winston Churchill soulève une tempête de protestations avec son article sur « Le péril venu de l’Est » : il y prône une alliance avec l’Allemagne contre les bolcheviques.
en juillet
Le metteur en scène russe Vsevolod Meyerhold fonde la troupe l’Octobre théâtral.
dimanche 1er août
Brest-Litovsk tombe aux mains des Soviétiques : l’Armée rouge est à 200 kilomètres de Varsovie.
S. M. Eisenstein (futur célèbre réalisateur) est nommé décorateur de la section théâtrale du front. A Smolensk et à Minsk, il décore les trains et les cortèges de l’agit-prop.
lundi 2 août
Les Soviétiques présentent une offre de paix aux Polonais, que Varsovie rejette.
jeudi 5 août
Parution à Moscou du Manifeste réaliste des frères russes Anton et Naum Pevsner (le second est mieux plus tard sous le nom de Naum Gabo), à l’occasion d’une exposition organisée à Moscou avec Gustav Klucis. Le document présente les principes de la peinture constructiviste.
A l’occasion de la foire industrielle de Moscou, le physicien et ingénieur russe Léon Thérémine effectue une démonstration du premier instrument de musique électronique, l’ « éthérophone ». Egalement appelé thérémine, cet instrument est le seul à être joué sans être touché : pour sortir un son, il faut bouger les mains dans un champ électromagnétique émis par deux antennes.
samedi 7 août
Clôture du deuxième congrès de l’Internationale communiste à Moscou. Lénine a rédigé les « 21 conditions » d’adhésion à la IIIe Internationale : discipline rigide, alignement sur les positions du Komintern, refus des compromis, promotion de la Révolution, soutien à l’URSS.
A 110 kilomètres au nord de Varsovie, l’Armée rouge occupe la ville d’Ostrołęka.
mardi 10 août
L’Armée rouge franchit la Vistule au nord de Varsovie.
mercredi 11 août
Traité de paix de Riga conclu entre la Russie soviétique et la Lettonie : Moscou reconnaît l’indépendance lettone à l’intérieur des frontières existantes « pour toujours ». Le Premier ministre letton Ulmanis convoque pour la première fois le Parlement (Saeima).
jeudi 12 août
Début de la bataille de Varsovie entre la Pologne et la Russie.
vendredi 13 août
Début de la bataille de Radzymin à 20 km au nord-est de Varsovie : l’Armée rouge (15 000 hommes, 91 pièces d’artillerie, 390 mitrailleuses) commandée par Vitovt Puna lance un assaut frontal sur la tête de pont de Praga, défendue par 17 000 Polonais (109 pièces d’artillerie et 220 mitrailleuses) sous les ordres de Jan Rządkowski.
samedi 14 août
Les forces soviétiques capturent la ville de Radzymin et parviennent à percer les lignes de la 1re Armée polonaise.
dimanche 15 août
« Miracle de la Vistule » : les Polonais de Pilsudski, aidés de la mission militaire française du général Weygand, parviennent à arrêter les Soviétiques devant Varsovie.
lundi 16 août
La bataille de Radzymin s’achève sur une victoire polonaise. Après trois jours de combat, la 1re Armée polonaise du général Franciszek Latinik réussit à repousser les forces soviétiques. Les pertes de l’Armée rouge sont très lourdes, les Polonais déplorant pour leur part environ 3 040 tués et blessés.
Ouverture au Turkestan du congrès du Parti communiste de Boukhara.
mardi 17 août
Début à Moscou des négociations entre la délégation turque (dirigée par Bekir Sami) et la délégation soviétique.
mercredi 18 août
Clôture du congrès du Parti communiste de Boukhara. Les ouvriers de Boukhara sont appelés à se préparer à la révolution armée.
jeudi 19 août
Une révolte éclate dans la région de Tambov en réaction à la politique bolchevique de réquisition de céréales et d’autres produits agricoles. Le premier soulèvement s’est produit dans la petite ville de Khitrovo (à 50 km au sud-est de Tambov), où un détachement de l’Armée rouge a saisi tout ce qu’il pouvait et mené des bastonnades (le mouvement durera jusqu’à la mi-1922 : 15 000 morts et 50 000 internés).
lundi 23 août
Le soulèvement révolutionnaire de Boukhara débute à Sakar-Bazar (soutenus par un contingent de l’Armée rouge, les forces révolutionnaires vont conquérir rapidement des territoires).
mercredi 25 août
Fin de la bataille de Varsovie : les troupes polonaises de Pilsudski repoussent l’Armée rouge avec succès.
jeudi 26 août
Création de la République socialiste soviétique autonome de Kirghizie (République kazakhe à partir de 1925), dans les limites de la RSFS de Russie.
dimanche 29 août
Premiers affrontements préparatifs à la bataille de Komarów entre la 1re Armée de cavalerie russe et la 1re division de cavalerie polonaise. Un régiment d’uhlans polonais parvient à faire 150 prisonniers et à prendre trois canons et sept mitrailleuses dans les villages de Łykoszyn et Tyszowce
lundi 30 août
Début de la bataille de Komarów : près de Zamosc, une force de 1 700 Polonais (6 régiments) commandée par le général Wladislaw Sikorski fait face aux 17 500 Russes (20 régiments) dirigés par Semion Boudienny. Les combattants sont essentiellement des cavaliers.
mardi 31 août
Incident du Kuusinen Club : huit membres du Parti communiste finlandais, dont les anciens députés Väinö Jokinen et Konsta Lindqvist, ont été tués à leur bureau de Petrograd [Saint-Pétersbourg] par six étudiants de l’académie des officiers rouges, dirigés par Aku Paasi et Allan Hägglund.
jeudi 2 septembre
Malgré une infériorité numérique écrasante (un contre dix), les Polonais de Sikorski ont remporté après quatre jours de combats une brillante victoire à la bataille de Komarów. La sixième brigade de cavalerie polonaise a anéanti un régiment entier de la la 44e Division d’infanterie russe à Łaszczów. Les vaincus déplorent plus de 4 000 morts, les vainqueurs seulement 500 tués (plus 700 chevaux). Les Polonais ont réussi à faire de nombreux prisonniers. La 1re Armée de cavalerie a réussi cependant à éviter l’encerclement et la destruction complète.
Prise de Boukhara par l’Armée rouge.
Ouverture à Bakou du Congrès des peuples de l’Orient, organisé par le Komintern.
Le navire de guerre bolchevique Aube rouge coule après qu’une explosion se soit produite à son bord : 130 morts.
dimanche 5 septembre
Poursuivant sur la lancée de leur victoire à Komarów, les Polonais s’emparent de la ville de Hrubieszów.
lundi 6 septembre
C’est au tour de la ville de Włodzimierz Wołyński [aujourd’hui dans le nord-ouest de l’Ukraine] de tomber entre les mains de Polonais.
mardi 7 septembre
Clôture du Congrès des peuples de l’Orient à Bakou.
dimanche 12 septembre
L’armée polonaise du général Sikorski lance une offensive contre les Russes en Volhynie.
Les footballeurs de la sélection de Petrograd ont battu la sélection de Moscou trois buts à deux, à Petrograd.
mercredi 15 septembre
Début de la bataille du Niémen.
samedi 18 septembre
En grande difficulté en Volhynie, la 1re Armée de cavalerie russe doit battre en retraite et abandonner aux Polonais la ville de Równe [aujourd’hui Rivne, en Ukraine].
jeudi 23 septembre
Les Polonais reprennent Grodno [Hrodna] aux Soviétiques.
vendredi 24 septembre
La communiste bolchevique française Inès Armand est décédée du choléra à Naltchik, dans le Caucase. Amie intime de Lénine, elle était âgée de 46 ans (leur liaison restera cachée pendant toute l’histoire de l’URSS pour ne pas écorner l’image d’un Lénine fidèle à son épouse).
samedi 25 septembre
Fin de la bataille du Niémen.
La Russie adopte le système décimal.
lundi 27 septembre
A son tour la Russie soviétique demande la fin des combats à la Pologne.
fin septembre
L’offensive polonaise atteint en Ukraine la rivière Słucza (Sloutch).
lundi 4 octobre
Début du premier championnat d’échecs d’URSS, organisé à Moscou.
mardi 5 octobre
Les négociateurs russes et bolcheviques parviennent à un accord.
vendredi 8 octobre
Le Congrès populaire de tout Boukhara lance la République soviétique populaire de Boukhara, avec le Parti communiste de Boukhara comme force dirigeante.
samedi 9 octobre
Vilnius est conquise par les corps francs polonais du général Zeligowski.
mardi 12 octobre
Russes et Polonais signent des préliminaires de paix, une convention d’armistice (avec entrée en vigueur le 18 octobre) et des accords économiques secrets.
Arrivée à Moscou, par la gare de Kazan, du train contenant la dépouille d’Inès Armand, la maîtresse de Lénine. Le cercueil est exposé à la Maison des Conseils. L’orchestre du Bolchoï interprète La Marche funèbre de Chopin et l’Internationale.
jeudi 14 octobre
Traité de paix russo-finlandais conclu à Tartu et négocié côté finlandais par Juko Paasikivi : la Russie soviétique reconnaît l’indépendance de la Finlande ; Moscou cède à Helsinki le port arctique de Petsamo/Pechenga.
Wrangel est battu à Nikopol.
dimanche 17 octobre
John Reed, icône du communisme américain, est mort à Moscou, à seulement 33 ans.
lundi 18 octobre
Entrée en vigueur de l’armistice russo-polonais.
Par décret, la Russie devient le premier Etat à autoriser l’avortement. Le principe en avait été décidé dès 1918 mais certaines réticences au sommet l’Etat en avaient retardé son application.
vendredi 22 octobre
Mission Chanth-Derderian : les Soviétiques font traîner les négociations entre Turcs et Arméniens.
dimanche 24 octobre
Alexandre Alekhine est sacré premier champion d’échecs d’URSS à Moscou, devant Piotr Romanvski.
samedi 30 octobre
Les Turcs entrent dans Kars.
fin octobre
L’équipage du vieux croiseur cuirassé Gromoboï (lancé en 1899) se mutine dans le port de Kronstadt. Des commissaires et des officiers sont tués, tandis que le navire est sabordé (il sera vendu pour être détruit en Allemagne en 1922).
en octobre
Profitant de la confusion générale, plusieurs milliers de soldats russes blancs, commandés par le général balte Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg (successeur de Koltchak en Sibérie), envahissent la Mongolie et occupent la capitale, Ourga [Oulan-Bator]. Mythomane sanguinaire, soutenu par les Japonais, Ungern-Sternberg entend reconstituer un empire indépendant, calqué sur celui de Gengis Khan.
jeudi 4 novembre
Création de l’oblast autonome de Kalmoukie.
vendredi 5 novembre
Point culminant de la révolte paysanne de Tambov : entre 2 000 et 6 000 rebelles, pour la plupart à cheval, ont attaqué la gare de Sampur, à 50 km au sud de Tambov, s’emparant d’un canon d’artillerie, de mitrailleuses et de fusils. Mais ils ont du rapidement se retirer avant d’avoir pu saboter les voies ferrées.
dimanche 7 novembre
Défaite définitive des armées blanches du général Piotr Wrangel en Crimée.
Le spectacle de masse historique La Prise du Palais d’Hiver est représenté à Petrograd, sous la direction de Nikolaï Evreinov. Les 100 000 spectateurs peuvent voir 125 danseurs de ballets, 100 artistes de cirque, 1 750 acteurs, 200 femmes, 260 acteurs secondaires et 150 assistants, ainsi que des chars et des véhicules blindés.
jeudi 11 novembre
Les bolcheviques s’emparent de Sébastopol que le général Piotr Wrangel a évacué.
vendredi 12 novembre
Wrangel commence à évacuer la Crimée.
samedi 13 novembre
L’Armée rouge s’empare de Simferopol, en Crimée.
mardi 16 novembre
Fin des opérations d’embarquement de Wrangel en Crimée : de 130 000 à 140 000 personnes, dont 70 000 soldats, ont embarqué sur 126 bateaux à destination de Constantinople. Fin du Front Sud. Sur ordre de l’état-major des Armées blanches, le vieux cuirassé pré-Dreadnought Rostislav (lancé en 1896) est sabordé et coulé dans le détroit de Kertch.
jeudi 18 novembre
La Russie soviétique est le premier Etat à légaliser l’avortement.
dimanche 21 novembre
Lénine décide d’affecter 35 millions de roubles-or à la reconstruction d’une armée de l’air.
lundi 29 novembre
L’Armée rouge soviétique envahit l’Arménie, vaincue par les Turcs.
en novembre
Les Britanniques obligent le jeune chah iranien Ahmad à renvoyer le général russe Starosselsky, commandant de la brigade des cosaques (seule véritable force militaire du pays).
jeudi 2 décembre
L’Arménie se proclame République soviétique sur l’initiative d’Anastas Mikoïan, dirigeant du mouvement révolutionnaire dans le Caucase. Elle est incorporée dans l’URSS sous le nom de République Socialiste Soviétique d’Arménie. Elle est réunie à l’Azerbaïdjan et à la Géorgie dans la République Socialiste Soviétique de Transcaucasie. Le Zankézour refuse la création d’une République arménienne soviétique et entre en dissidence sous la direction du général Nejtch.
Traité d'Alexandropol [aujourd’hui Gyumri] : conclu entre les Turcs et la République démocratique d’Arménie, il remplace le traité de Batoumi signé le 4 juin 1918. Les Arméniens renoncent au traité de Sèvres et acceptent de réduire leur armée à 1 500 hommes. La Turquie se voit restituer les villes de Kars, Ardahan et Artvin, conquises par la Russie en 1878.
vendredi 3 décembre
Les anarchistes ukrainiens de Makhno sont écrasés par les bolcheviques.
Les bolcheviques s’emparent de Krasnovodsk [aujourd’hui Turkmenbashi], port turkmène situé sur la rive orientale de la mer Caspienne.
dimanche 5 décembre
Conformément au traité de Dorpat [Tartu], les forces ingriennes et finlandaises se retirent du territoire de la République de Kirjasalo, incorporée à la Russie soviétique sous le nom d’Ingrie du Nord.
du samedi 10 au lundi 12 décembre
Congrès extraordinaire du Parti socialiste suisse : les délégués refusent d’adhérer à la IIIe Internationale fondée par Lénine, ce qui entraîne une scission au sein du mouvement.
mercredi 22 décembre
Le huitième Congrès des Soviets adopte le plan GOELRO, premier plan soviétique de redressement économique et de développement.