dimanche 29 janvier
La France a annoncé l'envoi de 300 casques bleus.
mardi 31 janvier
Coupe de football Carlsberg : à Hong Kong, l’équipe de Hong Kong a été battue par la nouvelle Yougoslavie (Serbie-Monténégro) trois buts à un.
mercredi 1er février
Des journalistes de Borba, opposés à la mainmise du gouvernement serbe sur leur quotidien, créent le quotidien Nasa Borba (« Notre combat »).
mardi 7 février
Coupe de football Carlsberg : à Hong Kong, la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) a battu la Corée du Sud des moins de 21 ans un but à zéro.
lundi 13 février
Un tribunal des Nations unies sur les violations des droits de l’homme dans les Balkans inculpe 21 commandants des Serbes de Bosnie de génocide et crimes contre l’humanité.
dimanche 19 février
Le président serbe Milosevic a refusé la proposition du Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) de suspendre les sanctions contre Belgrade en échange d'une reconnaissance de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine.
dimanche 26 février
Une femme a été tuée par un tir de mortier dans la banlieue de Hrasnica, au sud-ouest de Sarajevo.
lundi 27 février
Un tramway a été pris pour cible à Sarajevo : cinq personnes ont été blessées, dont une femme très grièvement. Le commandant en chef de l'armée bosniaque, le général Rasim Delic, a accusé les Serbes de Bosnie de violations du cessez-le-feu.
mardi 28 février
Un convoi du HCR a été pris sous des bombardements. Le HCR a ouvertement accusé les Serbes de Sarajevo de piller les installations des quartiers qu'ils abandonnent.
mercredi 1er mars
Le général Janvier a succédé à son compatriote Bertrand de Lapresle à la tête de la FORPRONU.
La Bosnie a célébré pour la première fois la fête de l'Indépendance depuis le référendum contre son maintien dans l'ex-Yougoslavie (trois ans plus tôt). Dans le même temps, des combats violents se sont déroulés dans l'enclave musulmane de Bihac. Près d'un millier de tirs d'armes lourdes ont été enregistrés. Alliance des Serbes de Bosnie, des Serbes de Krajina et du sécessionniste musulman Fikret Abdic contre les forces gouvernementales bosniaques.
vendredi 3 mars
Quatre personnes, dont un casque bleu français, ont été blessées par des tireurs embusqués.
samedi 4 mars
Les Serbes ont arrêté cinq représentants de l’organisation Pharmaciens sans Frontières, dont quatre Français (et un Américain) égarés dans leur secteur, et n’ont pas été relâchés.
du samedi 4 au dimanche 5 mars
Un Bosniaque de 24 ans a été tué et trois autres personnes, dont un enfant, ont été blessées par des tireurs embusqués à Sarajevo.
lundi 6 mars
La Croatie a conclu une alliance militaire avec la fédération Croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine, avec commandement conjoint, pour renforcer le front antiserbe avant le retrait, demandé par Zagreb, des casques bleus de Croatie d'ici le printemps. Les forces serbes de Sarajevo ont refusé de libérer les cinq membres de Pharmaciens sans Frontière. Un habitant de Sarajevo a été tué et deux autres blessés par un tireur serbe. Par ailleurs, la France a annoncé l'envoi de 170 casques bleus supplémentaires à Kakanj (en Bosnie Centrale).
samedi 11 mars
Un appareil de la Croix-Rouge a été touché par un tir d'arme légère après son atterrissage à Sarajevo.
dimanche 12 mars
L'avion du représentant spécial de l'ONU pour l'ex-Yougoslavie, le japonais Yasushi Akashi, a été atteint par un tir à l'arme lourde. Il n'y a eu aucun blessé.
lundi 13 mars
L'aviation de l'OTAN a survolé à maintes reprises Sarajevo et sa région pour essayer de localiser les armes lourdes qui ont tiré pendant le week-end sur la capitale bosniaque (six morts et sept blessés). Ces vols n'ont pas empêché les artilleurs serbes d'encadrer de leurs tirs l'avion du président indonésien Suharto venu rendre visite aux assiégés.
mardi 14 mars
Neuf casques bleus français de Sarajevo ont été tués et quatre autres grièvement blessés dans un accident de la route près de la capitale bosniaque. Le représentant spécial de l'ONU, Yasushi Akashi est reparti de Sarajevo les mains vides, après 48 heures d'intenses négociations qui ont échoué à rapprocher les protagonistes du conflit bosniaque.
vendredi 17 mars
Deux avions des Nations Unies ont été pris sous des tirs de mitrailleuses lourdes à l'aéroport de Sarajevo, provoquant sa fermeture.
dimanche 19 mars
Des casques bleus français ont ouvert le feu sur des positions serbes près de l'aéroport après le tir d'un obus non loin de la piste d'atterrissage. Des tirs isolés ont fait deux morts et quatre blessés à Sarajevo tandis que les combats se poursuivaient dans la poche de Bihac.
lundi 20 mars
Environ 26 soldats de l'armée bosniaque ont été tués et 80 blessés lors du bombardement par les Serbes d'une caserne de Tuzla. Quelque 2 000 soldats bosniaques et cinq chars T55 ont également été vus faisant mouvement vers l'est de la zone. Les Serbes ont retiré un canon de 20 mm du dépôt de Lukavica puis quatre autres pièces d'artillerie (dont un canon de 105 mm et un mortier de 120 mm) à Sarajevo.
mardi 21 mars
Un haut responsable bosniaque a menacé d'enterrer la trêve alors même que les combats font rage dans le nord est du pays.
dimanche 26 mars
En Bosnie, Radovan Karadzic a ordonné une mobilisation générale dans sa « République serbe » (RS) autoproclamée.
lundi 27 mars
Les experts du groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) sur l'ex-Yougoslavie, réunis à Londres, ont lancé un appel au respect de cette trêve et « à un accord pour l'étendre ».
mardi 28 mars
Le chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a menacé de « considérer » les Casques bleus comme des « ennemis », si l'ONU demande à l'OTAN de procéder à des raids aériens contre les Serbes.
vendredi 31 mars
Match amical de football : à Belgrade, la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) a battu l’Uruguay un but à zéro.
dimanche 2 avril
Des forces serbes ainsi que des milices musulmanes dissidentes de Fikret Abdic ont bombardé à l'artillerie lourde l'enclave musulmane de Bihac.
du jeudi 6 au vendredi 7 avril
Des tirs de mortiers serbes ont tué trois personnes dans un faubourg musulman de Sarajevo : deux morts et une douzaine de blessés.
vendredi 7 avril
La tension est montée entre casques bleus français et serbes au point de contrôle que les Serbes tiennent depuis trois ans sur la route de l'aéroport de Sarajevo, au centre-ville (baptisée Sierra IV par la Forpronu). De leur coté, les militaires bosniaques ont bloqué à plusieurs reprises des véhicules des Nations unies.
samedi 8 avril
La Forpronu accuse les Serbes d'avoir tiré dans la matinée sur un avion cargo américain du pont humanitaire. L'aéroport de Sarajevo est fermé aux vols humanitaires.
du samedi 8 au dimanche 9 avril
Epargnée depuis un an, Sarajevo est de nouveau la cible des Serbes : six obus sont tombés sur le centre de la vile : trois morts et plusieurs blessés.
dimanche 9 avril
Les chefs serbes refusent toujours de garantir que leurs hommes ne tireraient plus sur les avions des Nations unies. Trois personnes ont été tuées et au moins huit autres blessées par des éclats d'obus et des balles de tireurs isolés.
lundi 10 avril
La Forpronu a menacé les serbes de Bosnie de faire appel à l'aviation de l'OTAN pour réduire au silence les batteries qui violent la zone d'exclusion instaurée en février 1994.
mardi 11 avril
De 13 à 16 obus ont été tirés dans la soirée contre la ville musulmane de Gorazde, déclarée « zone de sécurité » par l'ONU.
vendredi 14 avril
Des tireurs embusqués ont tué un casque bleu français et blessé au moins deux personnes à Sarajevo.
samedi 15 avril
Un casque bleu français a été tué par un sniper à Sarajevo (dans « Sniper Avenue ») alors qu'il tentait d'installer des plaques de béton, destinés à protéger la population des tireurs embusqués. L'amiral Lanxade, chef d’état-major des armées françaises est arrivé à Sarajevo, suivi peu après par François Léotard, ministre français de la Défense.
dimanche 16 avril
La France s'interroge sur la poursuite de sa mission en Bosnie, en évoquant un éventuel retrait de ses soldats.
mardi 18 avril
Les Serbes ont, malgré les quatre tirs d'avertissement des casques bleus ukrainiens, tiré six obus de mortiers sur le faubourg d'Ilidza de Sarajevo. Tandis que d'autres Serbes ont tiré sur le faubourg d'Osijek. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a demandé à la communauté internationale de « se réveiller » pour arracher aux belligérants en Bosnie une prolongation de la trêve, qui expire dans moins de deux semaines.
mercredi 19 avril
Les 15 membres du Conseil de Sécurité de l'ONU ont adopté à l'unanimité, sous la pression française, une résolution appelant les belligérants à proroger la trêve, qui expire le 30 avril, et à s'abstenir de tout acte d'intimidation ou de violence dirigé contre la Forpronu. Trois soldats britanniques ont été blessés par l'explosion d'une mine près de Gorazde.
jeudi 20 avril
Le Premier ministre bosniaque Haris Silajdzic a refusé de proroger la trêve en vigueur depuis le 1er janvier en Bosnie et qui s'achève le 1er mai. Quelques heures plus tard, c'est le chef des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, qui a son tour exclu l'idée d'une nouvelle trêve.
Décès à Belgrade de l’écrivain et homme politique Milovan Djilas, à l’âge de 84 ans.
vendredi 21 avril
Le Conseil de sécurité des Nations unies a ramené dans la soirée de 100 à 75 jours la période de prorogation du régime allégé de sanctions aériennes, culturelles et sportives frappant la Yougoslavie. Après cette annonce les Serbes de Bosnie ont interdit d’entrer à Sarajevo aux diplomates et experts du Groupe de contact, qui ont dû passer la nuit à l’aéroport.
samedi 22 avril
Trois Casques bleus français ont été tués et quatre autres blessés (dont trois grièvement) au cours d’une opération de neutralisation d’un obus de 90 mm.
dimanche 23 avril
La radio de Sarajevo a fait mention de combats d’artillerie près de Velika Kladusa (près de Bihac). A Sarajevo même, des obus de mortier sont tombés sur la ligne de front et dans le centre de la ville. Par ailleurs, un soldat français a été légèrement blessé par l’explosion d’une mine dans un quartier de Sarajevo.
lundi 24 avril
Un tribunal de l'ONU inculpe pour crimes de guerre Radovan Karadzic, chef des Serbes de Bosnie.
lundi 1er mai
La trêve conclue il y a quatre mois entre Bosniaques et Serbes de Bosnie est arrivé à expiration à midi et les négociations pour obtenir sa prolongation ont échoué.
Les hostilités se sont rallumées en Croatie. Avec l’opération « Eclair » (Operacija Bljesak), 16 000 membres des forces croates lancent une offensive contre les milices serbes de Krajina. Les forces aériennes croates sont intervenues contre un pont de la rivière Sava afin d'empêcher l'arrivée de renforts serbes. Dans la soirée, les Croates ont repris la localité de Jasenovac. En réaction, les Serbes sécessionnistes ont capturé 115 membres de l'ONU.
mardi 2 mai
Succès croate dans l’opération « Eclair » : à l’issue de moins de 40 heures de combats, les forces croates reprennent la ville d’Okacuni et expulsent de la poche de Slavonie occidentale les milices serbes, contraintes de se replier sur la rive bosniaque de la Save. 55 Croates et 350 Serbes (dont 183 civils) ont été tués et 1 450 soldats serbes capturés. 15 000 Serbes sont chassés de la région. En représailles, les séparatistes serbes de Krajina ont bombardé Zagreb : 7 morts et 175 blessés.
mercredi 3 mai
Les Serbes de Krajina ont tiré des roquettes à fragmentation sur le centre de Zagreb, dans la matinée, faisant au moins un mort et une quarantaine de blessés.
dimanche 7 mai
Des obus serbes sont tombés sur le quartier musulman de Butmir à Sarajevo, tuant 11 personnes et en blessant 40 autres.
lundi 8 mai
La trêve prévue en Croatie n’a pas eu lieu. L’envoyé spécial de l’ONU annonçait le retrait de l’armée croate des territoires reconquis au début de ce mois, mais dans l’après-midi, de nouvelles incursions croates avaient lieu dans la zone tampon de Knin, au sud de Zagreb.
Les Serbes, mais aussi les autorités bosniaques, ont empêché les observateurs des Nations unies de se rendre à Butmir.
jeudi 11 mai
Un casque bleu français a été sérieusement blessé à la tête par un tireur embusqué dans « Sniper Avenue » à Sarajevo (il mourra le 16 mai).
mardi 16 mai
Les lignes de front séparant les serbes et l'armée gouvernementale à Sarajevo se sont embrasées dans la matinée. Des duels d'artillerie ont fait, en fin de journée, 5 morts (1 petite fille et 4 soldats bosniaques) et 22 blessés dont 2 casques bleus (un Français et un Russe). Poursuite des affrontements dans la soirée sur les collines du sud de la ville : les Bosniaques tenteraient de briser l'encerclement.
La Croatie a commencé le retrait des troupes qui ont occupé, début mai, certains secteurs de la zone de cessez-le-feu située sur son territoire en Krajina et en Slavonie occidentale.
dimanche 21 mai
Les marchandages diplomatiques se poursuivent entre la communauté internationale et la Serbie pour la reconnaissance de la Bosnie. Mais les Nations unies se préparent à modifier le mandat des casques bleus : l'attitude des forces de paix en Bosnie pourrait se durcir sensiblement.
lundi 22 mai
Les forces serbes de Bosnie ont repris deux canons dans un dépôt d’armes placé sous la surveillance des soldats de l’ONU, qui n’ont pu s’opposer à l’opération.
mardi 23 mai
Le président serbe Milosevic a refusé de reconnaître la Bosnie-Herzégovine en échange de la levée des sanctions contre la République fédérale de Yougoslavie.
jeudi 25 mai
Dans le nord-est de la Bosnie, un tir d’obus serbe a tué 71 jeunes gens à Tuzla.
samedi 27 mai
Prise en otage de 167 Casques bleus par les sécessionnistes serbes de Bosnie.
mercredi 31 mai
Match amical de football : à Belgrade, la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) a été battue par la Russie deux buts à un.
fin mai
Les Serbes bosniaques ont repris leurs armes lourdes dans la zone de Sarajevo.
vendredi 2 juin
Alors qu’il patrouillait dans la zone d’interdiction aérienne décrétée par l’OTAN au-dessus de la Bosnie, un F-16 américain a été abattu près de Mrkonjic Grad par un missile serbe SA-6. Le pilote, le capitaine Scott O’Grady, est parvenu à s’éjecter.
jeudi 8 juin
Des marines ont récupéré sain et sauf le capitaine O’Grady en Bosnie.
vendredi 9 juin
L’ancien Premier ministre suédois Carl Bildt est nommé médiateur de la paix de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine.
samedi 10 juin
Le porte-parole de l'ONU à Sarajevo, Alexandre Ivanko, a annoncé que les opérations des forces de l'ONU n'auraient plus lieu qu'avec l'accord de toutes les parties, en « application stricte des principes de maintien de la paix ».
dimanche 11 juin
Un pas en avant, deux pas en arrière... : l'ONU qui affirme vouloir privilégier la solution « politique » dans les conflits en ex-Yougoslavie, revient à la situation antérieure. Les Casques bleus ne pourront plus manifester leur fermeté par la pression militaire ou les frappes aériennes. Les Serbes de Bosnie en ont aussitôt profité : accusant le HCR de transporter des munitions dans des sacs de blé, ils ont réussi à se faire « remettre » la totalité du convoi humanitaire destiné à l'enclave musulmane de Zepa qu'ils bloquaient depuis plusieurs jours. A Sarajevo, les bombardements serbes ont tué quatre personnes. Par ailleurs, Aleksa Buha, « ministre des Affaires étrangères » des Serbes de Bosnie, a averti la communauté internationale, dans la soirée, que les Serbes bosniaques n'accepteraient pas la mise en place sans leur « feu vert » de la Force de réaction rapide (FRR, essentiellement franco-britannique) « à travers le territoire de la République serbe ». Le chef de la diplomatie « karadzicienne » a aussi prévenu les membres du Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) qu'ils « perdaient leur temps » à insister pour que les Serbes acceptent leur plan de paix comme base de nouvelles négociations. Par contre, les Serbes de Bosnie sont prêts à participer à une nouvelle Conférence sur l'ex-Yougoslavie.
lundi 12 juin
Dans l'après-midi, les Serbes ont repris le pilonnage de Sarajevo. Mais ils n'ont pas osé s'opposer à l'entrée dans la ville d'un convoi du HCR apportant 30 tonnes de farine. Ils avaient d'abord exigé la moitié de la cargaison ! Pendant ce temps, à Pale, le « président » du parlement » de la « République serbe » Momcilo Krajisnik, a promis la publication pour demain d'un plan de libération de tous les Casques bleus « prisonniers ». Karadzic en a encore 144.
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 juin
15 jours après les Serbes, les Musulmans bosniaques ont repris leurs armes lourdes.
jeudi 15 juin
Vaste offensive des troupes gouvernementales bosniaques contre les Serbes de Bosnie.
dimanche 18 juin
Libération des 26 derniers Casques bleus prisonniers des Serbes.
lundi 19 juin
Pour la première fois depuis le début de la guerre en Bosnie, l'armée gouvernementale bosniaque menace le fief serbe de Pale : dans la matinée, un premier obus des forces musulmanes est tombé près de l'hôpital militaire, non loin du centre, dans une zone particulièrement peuplée sur les hauteurs de la ville. Selon Nikola Koljevic, le « vice-président » de la « république » des sécessionnistes serbes, aucun des obus bosniaques n'a cependant explosé en touchant la ville. D'ailleurs, aucun signe de panique n'y est perceptible : les établissements scolaires et les magasins sont restés ouverts normalement. Ces tirs sur Pale coïncident avec une recrudescence de l'offensive lancée par les gouvernementaux contre les lignes de défense serbes qui s'étirent sur près de 100 kilomètres. Les combats sont particulièrement acharnés sur la route stratégique entre Pale et Sarajevo, une route que les responsables serbes affirment toujours tenir. De son côté, l'ONU justifie le retrait des casques bleus des zones de regroupement d'armes lourdes par « la reconnaissance d'une situation de fait ». En outre, ce retrait « rend les frappes aériennes plus faciles ». Après la libération la veille des 26 derniers otages, c'est l'armée gouvernementale bosniaque, maintenant, qui se livre au chantage. Elle a bloqué 568 membres des Nations unies (560 Casques bleus et 8 observateurs militaires) à Visoko, au nord-ouest de Sarajevo. A ces 568 otages potentiels, il faut encore ajouter les 86 Casques bleus ukrainiens qu'elle bloque toujours à Gorazde.
Vitali Tchourkine, l'ambassadeur de Russie à Bruxelles, dont la visite n'avait pas été annoncée, a rencontré Slobodan Milosevic à Belgrade.
mardi 20 juin
Les convois terrestres humanitaires vers Sarajevo ont repris, mais au coup par coup.
mercredi 21 juin
Le premier convoi transportant de l’aide humanitaire pou Sarajevo (617 tonnes de vivres et de fuel) autorisé depuis un mois est arrivé dans l’après-midi dans la capitale bosniaque. D’autre part, trois personnes ont été tuées par un obus tombé dans la soirée dans le quartier de la Dobrinja, après que dans la matinée un autre obus soit tombé sur un marché de Sarajevo, faisant cinq blessés.
dimanche 25 juin
Des obus ont tué onze personnes à Sarajevo.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 juin
Quatre Casques bleus français se sont fait voler leur fusil, leur casque et leur gilet pare-balles.
lundi 26 juin
Le gouvernement allemand a décidé de mettre à la disposition de la force de réaction rapide (FFR) en Bosnie des chasseurs-bombardiers Tornado, des avions-cargo de type Transall, des avions de reconnaissance, qui seront basés en Italie du Nord et un hôpital de campagne qui sera installé à Split, en Croatie. A Sarajevo, des obus serbes ont blessé six personnes.
mercredi 28 juin
Les Serbes ont touché l’immeuble de la télévision bosniaque, vers 9 h du matin, à Sarajevo, semant la panique dans les rangs de la presse internationale qui y a élu domicile depuis le début du conflit. Un employé bosniaque de la télévision a été tué et 38 personnes blessées. Une heure après cette attaque, un immeuble d’habitation situé de l’autre côté de la rue a été touché à son tour. Il y a eu, cette fois, trois morts et de nombreux blessés grièvement touchés. Par ailleurs, sur le front entre la Croatie et les sécessionnistes serbes de Krajina, tout espoir de dialogue semble évanoui. Les autorités militaires de la Krajina ont décrété la mobilisation générale et font rapatrier de force les hommes en âge de combattre qui se sont réfugiés en Serbie ou au Monténégro. De son côté, l’armée croate resserre son étau autour de la Krajina en organisant des manœuvres à ses portes. D’autre part, les ambassadeurs du Conseil de l’OTAN ont consacré leur réunion hebdomadaire au « plan 40104 » (en discussion depuis un an et qui comporte déjà 2 000 pages de texte). Un plan qui, avec le déploiement de 60 000 hommes, prépare l’évacuation éventuelle des 24 000 Casques bleus de Bosnie.
vendredi 30 juin
La République fédérale d’Allemagne a rompu avec un demi-siècle de non-ingérence militaire à l’étranger : les députés allemands ont approuvé l’envoi de soldats de la Bundeswehr et d’avions en Bosnie, au sein de la force de réaction rapide.
samedi 1er juillet
Un homme et un enfant ont été retrouvés morts de faim dans la poche de Bihac.
mardi 4 juillet
Les légionnaires français du mont Igman ont du menacer les artilleurs serbes pour que ceux-ci laissent passer un convoi du HCR avec 70 tonnes d'aide alimentaire. Le Comité international a annoncé sa dernière distribution alimentaire à Sarajevo : ses stocks sont épuisés.
mercredi 5 juillet
Un avion, vraisemblablement serbe de Bosnie, a tiré, en début d'après-midi plusieurs roquettes sur une centrale électrique de la poche de Bihac. A Sarajevo, quatre civils ont été tués par des tirs serbes, tandis que deux blindés britanniques ont essuyé des tirs d'artillerie sur les pentes du mont Igman. L'ONU n'a pas riposté.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adressé à la Serbie un nouveau message en prolongeant de 75 jours le régime allégé de sanctions accordé à Belgrade.
jeudi 6 juillet
Dans l’est de la Bosnie, les forces serbes, sous les ordres du général Ratko Mladic, lancent une attaque contre la ville de Srebrenica.
Carl Bildt (médiateur de l'ONU) a rencontré les dirigeants de la fédération croato-bosniaque à Mostar et à Sarajevo.
dimanche 9 juillet
Les Serbes ont réussi à percer la ligne défense bosniaque à Srebrenica. Les Serbes se sont emparés de 30 Casques bleus néerlandais.
lundi 10 juillet
Ignorant la menace des frappes aériennes de l'OTAN brandie par la Forpronu, les forces serbes ont poursuivi leurs offensives contre les enclaves musulmanes de Srebrenica et de Zepa. A Srebrenica, selon la défense bosniaque, des « combats au corps à corps » se déroulent aux portes de la ville. Le général Janvier, commandant en chef de la Forpronu a demandé au représentant de l’ONU Yasushi Akashi des frappes aériennes contre les Serbes qui encerclent Srebrenica, mais elles ont du être interrompu après quelques heures à la demande du ministre de la Défense néerlandais, Joris Voorhoeve, qui craint des représailles contre ses Casques bleus.
mardi 11 juillet
Les forces serbes de Bosnie, commandées par le général Mladic, entrent dans Srebrenica, pourtant désignée par l’ONU comme zone de sécurité. Les Casques bleus néerlandais censés protégés les Bosniaques quittent la ville… (un grand nombre d’hommes et de garçons musulmans seront exécutés).
jeudi 13 juillet
Les Serbes ont achevé l’expulsion des 30 000 musulmans de Srebrenica qui tentent désormais d’atteindre Tuzla. Les autorités bosniaques, furieuses de l’incapacité de l’ONU, ont rejeté ces réfugiés qui « sont le problème de l’ONU » selon eux.
vendredi 14 juillet
Les Serbes ont bombardé deux postes d’observation de l’ONU à Zepa et renforcé leur dispositif autour de cette ville. Des avions de l’OTAN ont survolé la « zone de sécurité » mais ne sont pas intervenus.
La Grande-Bretagne a décidé d’envoyer 400 soldats de plus en Bosnie. Par ailleurs, Boutros Boutros-Ghali a nommé Thorvald Stoltenberg « envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Bosnie.
samedi 15 juillet
Les soldats bosniaques de Zepa ont encerclé trois postes d'observation des casques bleus ukrainiens et ont réussi à récupérer des armes individuelles. Les Ukrainiens ont mis les véhicules hors d'état de rouler avant d'évacuer leurs postes. Par ailleurs, les Serbes de Bosnie ont libéré, via la Serbie, les 64 Casques bleus néerlandais qu’ils avaient pris en otages à Srebrenica. En route, une vingtaine d’entre eux ont été attaqués par des « pillards » et délestés d’une partie de leur matériel.
Selon l'agence croate Hina, les forces serbes de Krajina (est Croatie) auraient tiré une douzaine de roquettes sur Osijek.
dimanche 16 juillet
Les Serbes de Bosnie ont pénétré dans la poche musulmane de Zépa. Les avant-gardes serbes étaient à 500 mètres du centre de la ville dans la soirée.
Les Casques bleus hollandais de Srebrenica ont rallié Zagreb, siège de l’état-major de la Forpronu.
Une alerte générale a été déclenchée à Osijek en Slavonie Orientale (est de la Croatie) : cinq chars serbes auraient été repérés dans les environs.
lundi 17 juillet
Un tribunal serbe de Pristina (au Kosovo) a condamné 69 anciens policiers de souche albanaise à des peines allant de 12 mois à 8 ans de prison pour avoir créé une « police illégale en vue de proclamer l'indépendance du Kosovo » (« syndicat indépendant »).
vendredi 21 juillet
Deux Serbes de Bosnie ont été inculpés de crime contre l'humanité. Milan Simic (35 ans) et Miroslav Tadic (57 ans) ont à répondre des accusations de violation des lois ou coutumes de la guerre, pour leur rôle supposé dans la « campagne de terreur » entreprise en 1992 contre les Croates et les Musulmans de la municipalité de Bosanski Samac (17 000 sur une population de 33 000 en 1991, 300 en mai 1995) pour les contraindre à quitter la région. Les deux hommes vivent en liberté.
mardi 25 juillet
Le Tribunal pénal international de La Haye a inculpé Radovan Karadzic et le général Ratko Mladic de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
L'ONU a confirmé l'entrée des forces serbes dans Zepa. Mais l'armée gouvernementale se bat toujours dans les montagnes voisines.
jeudi 27 juillet
La Forpronu tente d'utiliser une piste forestière afin de faire pénétrer, dans Sarajevo assiégée, un convoi de cinq camions-citernes de carburant conduits par des casques bleus britanniques. Les serbes ont tiré au canon. Explosion des deux premières citernes, un soldat britannique est tué et un autre est blessé.
Le gouvernement de la République serbe de Krajina (RSK) a décrété la mobilisation.
vendredi 28 juillet
De violents combats se sont déroulés autour de Bihac, assiégée par les Serbes depuis des mois, et, plus au sud aux portes de la Krajina croate. Bosansko Grahovo est tombé aux mains du HVO (milice croate de Bosnie) après trois jours de siège. La population affolée (5 000 personnes) a pris la fuite. 8 000 et 10 000 soldats croates (HV) et croates bosniaques (HVO) ont aussi attaqué Glamoc. Les Croates peuvent dorénavant pilonner Knin (capitale de la prétendue « République serbe de Krajina »). Par ailleurs, les Croates ont rassemblé 10 000 combattants dans la région de Livno. Radovan Karadzic, « président » des Serbes de Bosnie a proclamé « l'état de guerre » pour faire face à l'agression croate.
vendredi 4 août
Début de l’opération croate « Oluja » (« Tempête ») : le président Franjo Tudjman a lancé entre 100 000 et 130 000 soldats contre la Krajina tenue par 27 000 à 34 000 Serbes de Croatie (plus 4 000 à 5 000 Serbes venus de Bosnie occidentale). Déployé en Croatie dans le cadre de la Force de protection des Nations unies, le sergent Claus Gamborg (23 ans) est le premier soldat danois de l’ONU à être tué au combat : il a été mortellement blessé près de Sisak par l’obus d’un char croate qui croyait avoir affaire à un poste de garde serbe.
samedi 5 août
Les Croates reprennent aux Serbes la ville de Knin, capitale de la Krajina serbe, et poursuivent leur offensive.
lundi 7 août
L’ONU obtient un cessez-le-feu qui met fin l’opération croate « Oluja » en Krajina : en seulement quatre jours, les forces croates ont repris le contrôle de la majeure partie de ses territoires occupés en 1991 ; les dernières forces serbes qui subsistaient commencent à se rendre. Les pertes croates sont estimées entre 174 et 211 tués et entre 1 100 et 1 430 blessés, alors que du côté serbe 560 combattants sont morts et 4 000 ont été faits prisonniers
jeudi 10 août
Un rapport accablant de l’ONU sur les massacres perpétrés par les Serbes de Bosnie est rendu public à New York.
mardi 15 août
Milan Milutinovic est nommé ministre des Affaires étrangères de la Yougoslavie.
jeudi 24 août
Les derniers casques bleus ukrainiens ont quitté l’enclave de Gorazde. Les défenseurs bosniaques de la ville exigent ouvertement de l’argent (environ 65 000 francs) pour laisser partir les derniers casques bleus.
nuit du jeudi 24 au vendredi 25 août
Le campement des casques bleus britanniques à Gorazde a été attaqué par une trentaine d'hommes vêtus d'uniformes de l'armée bosniaque. Après un quart d'heure de fusillade, les assaillants ont laissé deux morts sur le terrain. La Forpronu tente visiblement de minimiser l'incident.
vendredi 25 août
Une partie des casques bleus britanniques (76 sur 170) a quitté Gorazde.
lundi 28 août
Second massacre de Markale. Vers 11 h, cinq tirs de mortier successifs ont frappé un marché de Sarajevo, faisant 37 morts et 90 blessés. L’OTAN accuse les Serbes de Bosnie mais ceux-ci nient être à l’origine des tirs.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 août
Début d’une campagne de l’aviation de l’OTAN en Bosnie : les avions occidentaux ont effectué des raids massifs contre les positions d’artillerie tenues par les Serbes bosniaques.
mercredi 30 août
Les forces de l’Armée de la République de Bosnie-Herzégovine (ARBiH) ont lancé une offensive contre les Serbes de Bosnie autour de Sarajevo et dans la Krajina bosniaque.
Un Mirage 2000 français a été abattu par les Serbes de Bosnie. Les deux pilotes de l'avion sont portés disparus.
mercredi 6 septembre
Poursuite des raids de l’OTAN en Bosnie après l’échec répété des tentatives de négociation avec les Serbes.
vendredi 8 septembre
Les Serbes de Bosnie affirment que des obus de la Force d'Action Rapide sont tombés sur un hôtel de Blazuj (ouest de Sarajevo), dans la soirée, et qu'ils ont fait des victimes : 10 morts et 22 blessés. Les responsables serbes ont interdit aux observateurs des Nations unies de se rendre sur place. Par ailleurs, accord conclu à Genève, par lequel la République fédéral de Yougoslavie a reconnu de facto l'existence de la Bosnie-Herzégovine, qui de son côté a reconnu celle de la Republika Srpska, sur son territoire.
dimanche 10 septembre
Dans la matinée, des responsables de l'ONU ont observé des « mouvements inhabituels » de trente véhicules serbes sur les routes autour de Sarajevo, et notamment à Vogosca.
lundi 11 septembre
Ceux qui se déchirent dans l'ex-Yougoslavie semblent bien n'avoir signé, à Genève, que des accords de façade. Sorti de table, chacun s'empresse de faire valoir sa propre interprétation.
mardi 12 septembre
Le secrétaire général de l’OTAN, Willy Claes, a « catégoriquement démenti » tout projet d'extension des frappes aériennes en dépit d'une déclaration contraire du ministre bosniaque des Affaires étrangères, Mohames Sarcibey. Le gouvernement russe a protesté avec vigueur contre « l'usage unilatéral » de la force par l'OTAN.
mercredi 13 septembre
L'émissaire américain Richard Halbrooke a rencontré le président serbe Milosevic à Belgrade. Les raids aériens de l'OTAN se sont poursuivis dans l'est et le nord-ouest de la Bosnie. Les Bosniaques ont conquis la ville de Donji Vakuf (ouest de Sarajevo), quelques territoires dans la région de Doboj (nord) ainsi que la route stratégique entre Tuzla et Zenica. Des obus bosniaques ont aussi été tirés sur un faubourg serbe de Sarajevo. Le général Rasim Delic, chef de l'armée bosniaque, en visite à Kuala Lumpur (Malaisie) a appelé les pays musulmans à lui fournir des armes. Il a rencontré les responsables militaires de treize pays de l'organisation de la conférence islamique.
jeudi 14 septembre
Le secrétaire général de l'OTAN, Willy Claes, s'est dit très préoccupé par l'offensive impressionnante croato-musulmane qui a jeté des dizaines de milliers de Serbes sur les routes de l'exode. Les Serbes bosniaques ont reconnu la chute de la ville de Jajce. Leurs adversaires croates se trouvent donc à moins de 30 kilomètres de Banja Luka. L'armée bosniaque est entrée à Kulen Vakuf, 40 kilomètre au sud de l'enclave de Bihac. Par ailleurs l'Organisation de la conférence islamique, réunie en Malaisie, a décidé de fournir des armes aux forces bosniaques. D'autre part, on prêtait dans la soirée aux Serbes de Bosnie l'intention de lever le siège de Sarajevo, en retirant leurs armes lourdes de la zone des 20 kilomètres.
samedi 16 septembre
Les Nations unies ont rétabli leur pont aérien humanitaire sur Sarajevo où sept avions se sont posés.
Finale du championnat d’Europe de volley-ball, organisé par la Grèce : l’Italie a remporté son troisième titre européen en battant au Pirée les Néerlandais trois sets à deux. Dans le match pour la troisième place, disputée également au Pirée, la Yougoslavie a battu la Bulgarie trois sets à zéro.
du samedi 16 au dimanche 17 septembre
L'armée bosniaque a resserré l'étau sur Banja Luka, en s'emparant de Kluje et de Sanki Most.
dimanche 17 septembre
Sommés de retirer avant 22 heures le tiers des armes lourdes déployés autour de Sarajevo, les Serbes ont fini par céder. Ils s'évitent ainsi une reprise des frappes aériennes de l'OTAN, mais ce n'est qu'un répit : la totalité de leurs armes lourdes doit être retirée avant le 21 septembre. Ils ont déjà évacué 160 des 200 armes promises. 18 avions chargées de vivres ont atterri à Sarajevo tandis que l'ONU a obtenu la réouverture d'une troisième route d'accès à Sarajevo. Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie, est hospitalisé (calcul rénal) « depuis quelques jours » à Belgrade. C'est ce qu'a révélé Momcilo Krajisnik, le président du « Parlement » des Serbes de Bosnie.
Les forces croato-musulmanes sont aux portes de Prijedor. En une semaine, leur avancée leur a permis de conquérir 5 000 km² dans le nord-ouest.
lundi 18 septembre
Les Serbes bosniaques ont poursuivi le regroupement des armes lourdes à retirer de Sarajevo. Malcolm Rifkind, chef de la diplomatie britannique, a été pris pour cible au moment où il quittait sa voiture pour étudier à Sarajevo un projet de reconstruction britannique près de la ligne de confrontation entre Bosniaques et Serbes. Les Occidentaux et l'ONU ont appelé, de manière pressante, le gouvernement bosniaque à mettre un frein à sa progression sur le terrain dans la mesure où il contrôle maintenant 50 % de la Bosnie (contre 30 % auparavant). Le Premier ministre Haris Siladzic semble sourd à leurs arguments. Dans une conférence de presse, le colonel bosniaque Ferid Buljubasic a précisé que son armée avait repris plus de 4 000 km² de terrain aux Serbes cette semaine (10 % du territoire), qu'elle avait tué 1 500 soldats serbes et fait des centaines de prisonniers. Les réfugiés serbes affluent de partout vers Banja Luka.
du lundi 18 au mardi 19 septembre
Deux casques bleus danois ont été tués et 14 autres blessés sous les bombardements délibérés des Serbes contre leurs positions à Dvor, Dubica et Kostajnica.
mardi 19 septembre
L'ONU a accusé les forces gouvernementales bosniaques d'avoir bombardé au mortier, dans la soirée, des quartiers serbes de Sarajevo, dans un but de provocation manifeste.
mercredi 20 septembre
Sur proposition de l'Union démocratique croate, le parti au pouvoir à Zagreb, la Chambre des députés a été dissoute par les députés eux-mêmes. Les prochaines élections auraient du avoir lieu en 1997, mais le président Tudjman veut marquer la récente victoire de ses troupes sur les Serbes de Krajina par des élections législatives anticipées.
Match amical de football : au stade du PAOK Thessalonique, la Grèce était menée deux buts à zéro par la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) lorsque le match a du être arrêté en raison de l’envahissement du terrain par les supporters grecs.
samedi 23 septembre
Le Premier ministre bosniaque Silajdzic a déclaré que « le seul plan qui existe à l'heure actuelle est celui de la libération de la Bosnie dans son entier ».
dimanche 24 septembre
A la veille des négociations qui doivent s'ouvrir à New York pour préparer une éventuelle conférence de paix, le gouvernement bosniaque a annoncé que sa chaise restera vide. Les combats se sont poursuivis dans l'ouest et dans l'est de la Bosnie, notamment dans la région de Brcko où les forces croato-musulmanes ont lancé une importante attaque d'infanterie et d'artillerie à l'aube.
mardi 26 septembre
Accord conclu à New York entre Bosniaques, Croates et Serbes sur la Bosnie (succès incontestable de la diplomatie américaine). Le négociateur américain Richard Halbrooke, a annoncé que la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la République fédérale de Yougoslavie étaient tombés d'accord sur les futures institutions en Bosnie.
mercredi 27 septembre
La France a reconnu pour la première fois que les deux occupants du Mirage 2000, abattu le 30 août, sont aux mains des forces serbes de Bosnie.
dimanche 1er octobre
Les Serbes de Bosnie ont lancé une contre-offensive dans le nord-ouest, en direction de Bosanski Novi, Bosanska Krupa et Otoka qui sont sous le feu de leur artillerie.
lundi 2 octobre
Le négociateur américain Richard Halbrooke a déclaré à Sarajevo qu'il n'avait fait aucun progrès dans les négociations pour parvenir à un cessez-le-feu.
Les parlementaires serbes de Croatie contestent la validité de trois lois publiées au Journal officiel et rendus publiques par Zagreb. Deux d'entre elles concernent les propriétés des Serbes chassés de Krajina en août et stipulent que l'Etat croate en disposera. La troisième porte sur le recensement de la population et considère comme « sans citoyenneté » ceux qui ont un domicile en Croatie mais vivent hors du pays : elle prive donc les Serbes de Croatie de leur nationalité.
Le président serbe Milosevic a rencontré son homologue macédonien Gligorov à Belgrade.
mardi 3 octobre
Les forces bosniaques lancent de multiples offensives contre les Serbes de Bosnie, au sud de Sarajevo, en utilisant des batteries d'armes lourdes à l'intérieur de la « zone d'exclusion » de 20 kilomètres, pour bombarder des positions serbes. Le porte-parole de l'ONU a qualifié « d'actes scandaleux » ces tirs. Par ailleurs, Le négociateur américain Richard Holbrooke vient d'engager une nouvelle série d'entretiens à Belgrade pour tenter d'amorcer des négociations pour un cessez-le-feu en Bosnie.
Le gouvernement croate et les représentants des sécessionnistes serbes de Slavonie orientale se sont mis d'accord sur les principes d'une solution négociée à la question de cette région.
mercredi 4 octobre
Le secrétaire américain à la Défense, William Perry, a annoncé que Washington avait décidé d'armer et de former l'armée bosniaque dès qu'un accord de paix aura été conclu. Richard Halbrooke a annoncé à Sarajevo une « proposition sérieuse » du gouvernement bosniaque qu'il s'est empressé d'aller soumettre à Belgrade. Des avions de l'OTAN en « patrouille de routine » au-dessus de la Bosnie ont ouvert le feu à trois reprises contre des installations serbes. Les appareils ont été pris dans les faisceaux de stations de radar couplés avec des sites de lancement de missiles. Ils ont donc tiré sur ces batteries lance-missiles, à Banja Luka, à Prijador, et au sud-est de Sarajevo.
jeudi 5 octobre
Un accord de cessez-le-feu général est conclu entre les Serbes bosniaques et les autorités musulmanes de Sarajevo. La route de Gorazde va être rouverte.
du vendredi 6 au samedi 7 octobre
Des centaines de réfugiés sont arrivés à Zenica en état de choc, en provenance des localités sous contrôle serbe dans le nord-ouest (Banja Luka, Prijedor...).
samedi 7 octobre
Radovan Karadzic, leader des serbes bosniaques, a encore répété qu'il n'était pas question de se résigner aux conquêtes des gouvernementaux bosniaques.
dimanche 8 octobre
Des bombardements serbes ont fait des morts et des blessés dans le camp de Zivnice (près de Tuzla) qui abrite surtout des réfugiés musulmans. Les bombardements de l'artillerie gouvernementale bosniaque sur la ville de Doboj (ouest de Tuzla) se sont poursuivis.
mercredi 11 octobre
Les autorités bosniaques et serbes de Bosnie ont accepté le cessez-le-feu annoncé depuis une semaine et régulièrement remis en question par de nouvelles conditions de la part du gouvernement de Sarajevo. Le cessez-le-feu doit durer 60 jours pour clarifier les conditions de la paix. Les dernières heures de combat ont été mises à profit par les forces gouvernementales bosniaques alliées aux croates pour intensifier leurs opérations dans le Nord.
Eliminatoires de l’Euro de football 1996. Au stade Tsirion de Limassol, Chypre et la Macédoine ont fait match nul un à un (Agathokleous pour les Chypriotes, B. Jovanovski pour les Macédoniens), devant 4 513 spectateurs. Au stade de Bežigrad, à Ljubljana, la Slovénie a battu l’Ukraine trois buts (Udovič 2, Zahovič) à deux (Skripnik et Huseynov), devant 2 750 spectateurs.
lundi 16 octobre
Le « Parlement » des Serbes de Bosnie a exigé la création d’une force de paix multinationale composée de troupes « de pays qui se sont comportés de manière objectives à l’égard de toutes les parties ». Il n’a pas confiance en l’OTAN.
mardi 17 octobre
Pour la première fois depuis trois ans, les Serbes de Bosnie ont laissé un convoi de dix camions de l'ONU, transportant 3 000 rations, entrer dans Gorazde.
mercredi 18 octobre
Hassan Muratovic, ministre bosniaque chargé des relations avec les Nations unies, a menacé de reprendre leur « liberté d'action » si les Serbes n'ouvrent pas la canalisation d'eau alimentant Sarajevo.
vendredi 20 octobre
Le leader ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski a été acclamé par plusieurs milliers de sympathisants lors d'un bain de foule à Belgrade. Il était accompagné du chef du Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste), Vojislav Seselj, et a été reçu par le chef de l'Eglise orthodoxe, Mgr Pavle.
samedi 21 octobre
Trois policiers serbes du Kosovo ont été gravement blessés à l'arme automatique en tombant dans une embuscade, à une quarantaine de kilomètres de Pristina.
lundi 23 octobre
Les présidents américain Bill Clinton et russe Boris Eltsine se sont retrouvés pour un mini-sommet à Hyde Park, près de New York (Etats-Unis) : ils sont parvenus à un « accord complet » sur le processus de paix en Bosnie. Les autorités croates et les Serbes de Croatie ont entamé de nouveaux pourparlers sur l'avenir de la Slavonie orientale.
mercredi 25 octobre
Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les droits de l'homme John Shattuck a affirmé avoir recueilli des dizaines de témoignages faisant état de meurtres et de viols près de Banja Luka (nord-ouest de la Bosnie). Il a aussi précisé que le camp de Keratorm avait été réouvert.
vendredi 27 octobre
A la veille des discussions sur la paix, Serbes et Bosniaques ont manifesté de nombreuses exigences nouvelles qui laissent mal inaugurer du sommet de Dayton qui s'ouvre aux Etats-Unis le 1er novembre.
Les Serbes de Bosnie ont laissé transiter un premier convoi de camions bosniaques à destination de Sarajevo par les zones qu'ils contrôlent. Les quatre camions, chargés de farine et de ciment, étaient escortés par des Casques bleus.
samedi 28 octobre
Les sécessionnistes serbes de Slavonie ont annulé leur participation aux négociations de Dayton et rejeté l’accord sur la Slavénie orientale.
lundi 30 octobre
Le général Janvier, commandant des casques bleus en ex-Yougoslavie, est accusé par un quotidien britannique (The Indépendent), puis par le ministre des Affaires étrangères bosniaques, Mohamed Sacirbey, d'avoir préconisé l'abandon des zones de sécurité en Bosnie « à leur sort ».
mardi 31 octobre
Mohamed Sacirbey a nuancé ses accusations contre le général Janvier précisant qu’il « a peut être appliqué la position de quelqu’un d’autre » (peut-être le représentant de l’ONU Yasushi Akashi qui a quitté le pays et a été remplacé par Kofi Annan). Par ailleurs, le Conseil de sécurité a réclamé une enquête complète des Nations unies sur les milliers d’hommes disparues à Srebrenica et sur les atrocités qui ont accompagné leur disparition.
mercredi 1er novembre
Le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher a ouvert les pourparlers de paix sur la Bosnie-Herzégovine sur la base aérienne de Wright-Patterson, au nord-est de Dayton, dans l’Ohio (Etats-Unis).
dimanche 5 novembre
En marge des pourparlers de Dayton, les Serbes ont rejeté un accord en Slavonie Orientale.
mercredi 8 novembre
Russes et Américains sont tombés d'accord pour que la brigade russe participant à la force multinationale de paix en Bosnie fasse partie d'une division américaine tout en échappant au contrôle de l'OTAN. D'importantes chutes de neige ont entraîné une forte demande de gaz à Sarajevo ; les habitants ne seront plus approvisionnés qu'un jour sur deux.
dimanche 12 novembre
Après quatre ans de conflit, les Serbes contrôlant la Slavonie orientale et les autorités de Zagreb se sont engagées sur la voie de la paix. Ils en ont effet signé, à Erdut, un accord prévoyant le retour à terme de la Slavonie orientale sous l'autorité croate. L'ambassadeur des Etats-Unis à Zagreb, Peter Galbraith, a animé pendant plusieurs semaines les pourparlers serbo-croates avec le médiateur de l'ONU, Thorvald Stoltenberg. L'acte a été signé par le Serbe Milan Milanovic et le conseiller croate Hrvoje Sarinic. L'accord prévoit que le « Territoire » sera placé sous administration de l'ONU (l'Atnuso) pendant douze mois, période qui peut être reconduite au maximum pour une année. Enfin, le territoire sera démilitarisé, un processus qui devra être achevé trente jours au plus tard après le déploiement des forces internationales.
Match amical de football : à San Salvador, le Salvador a été battu quatre buts à un par la Yougoslavie (Serbie-Monténégro).
lundi 13 novembre
Les belligérants bosniaques réunis à Dayton s'acheminent vers un accord sur la division territoriale. Le problème majeur reste la question de Sarajevo : les Serbes veulent obtenir un tiers de la ville dont les musulmans refusent la partition.
mardi 14 novembre
Un casque bleu suédois déployé à Srebrenik, près de Tuzla, est mort des suites de ses blessures. Il avait été atteint par un obus de canon antichar (qui n'avait pas explosé) dans des circonstances et à une date non révélée.
mercredi 15 novembre
Sortie du film yougoslave Meurtre prémédité (Ubistvo s predumišljajem), de Gorčin Stojanović, d’après le roman de Slobodan Selenić, avec Branka Katić, Nebojša Glogovac, Ana Sofrenović, Dragan Mićanović, Sergej Trifunović.
Match amical de football : au stade Tecnologico de Monterrey, le Mexique a été battu par la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) quatre buts à un.
jeudi 16 novembre
Un tribunal des Nations unies inculpe les dirigeants serbes de Bosnie Radovan Karadzic et Ratko Mladic de génocide durant la guerre de Bosnie.
samedi 18 novembre
Les ministres bosniaques de la Justice, Mate Tadic, des Affaires étrangères, Mohamed Sacirbey, et le président de la Fédération croato-musulmane, Kresimir Zubac (Croate de Bosnie), ont annoncé leur démission pour protester contre les solutions de paix imposées par les Américains. Croato-Musulmans jugent « inacceptables » le plan de découpage qui abandonne aux Serbes le couloir de la Posavina (Nord) grâce auquel la Serbie peut ravitailler l'ouest de la Bosnie.
dimanche 19 novembre
Les Etats-Unis ont suspendu les pourparlers de paix de Dayton et mis Croates, Musulmans et Serbes en demeure de « choisir », avant 16 heures le 20 novembre, « entre la guerre ou la paix » en Bosnie.
lundi 20 novembre
L'ultimatum américain a été reporté de quelques heures.
mardi 21 novembre
Après 21 jours de négociations non-stop, les présidents serbes, bosniaques et croates ont paraphé sur la base Wright-Patterson, près de Dayton (Etats-Unis) un accord global sur le processus de paix en Bosnie. En fait, ils ont signé le même accord du 26 septembre signé à New York par leurs ministres des Affaires étrangères. La Bosnie est un Etat unique, reconnu, composé de deux parties (la Fédération croato-bosniaque 51 % et la République serbe de Bosnie 49 %). La capitale Sarajevo reste unifiée. Gouvernement central incluant un Parlement, une présidence et une Cour constitutionnelle. Une force internationale forte doit superviser la séparation des belligérants. Les individus accusés de crime de guerre (Mladic et Karadzic notamment) seront exclus de la vie politique. Note discordante : les Serbes de Bosnie « n'ont pas accepté » l'accord de paix, a déclaré leur négociateur Mourcilo Krajisnik.
mercredi 22 novembre
Levée des sanctions internationales contre Belgrade. Résolution de l'ONU qui prévoit la suspension des sanctions économiques dès que les Serbes se seront confortés aux résolutions de Dayton.
jeudi 23 novembre
Convoqués à Belgrade dans la soirée, les responsables de la « République de Pale » se sont entendus dire qu'il leur fallait coûte que coûte adhérer à l'accord de Dayton. Radovan Karadzic, leur leader, laisse donc répéter qu'il se rallie à la paix, mais la position du général Mladic, qui a refusé de se rendre à la convocation de Belgrade, reste un pesant mystère.
vendredi 24 novembre
Les observateurs de l'ONU en Bosnie occidentale ont constaté que des maisons appartenant à des Serbes avaient été incendiées à Sipovo et Mrkonjic Grad, deux villes sous contrôle croate, conquises pendant l'été, mais qui doivent revenir aux Serbes.
du vendredi 24 au samedi 25 novembre
De nombreux Serbes ont manifesté à Sarajevo dans les quartiers de Grbavica et d'Ilidza, pour faire connaître leur « mécontentement » devant l'injustice infligée aux Serbes de Sarajevo par l'accord de Dayton.
samedi 25 novembre
Un Serbe de 63 ans s'est suicidé dans la matinée dans le quartier de Grbavica pour protester contre la « mainmise des Croato-Musulmans ». Par ailleurs, les Croates de Dubrovnik ont manifesté pour protester contre l'intention prêtée au président Tudjman de céder la péninsule de Prevlaka (sud-est, qui contrôle l'entrée des bouches de Kotor, et où stationne l'essentiel de la flotte de guerre yougoslave) à la Serbie contre une bande de territoire bosniaque.
dimanche 26 novembre
Karadzic a repris ses distances, dans la matinée, lors d'une réunion avec les responsables militaires des communes serbes de Sarajevo : « Tant qu'une solution différente et meilleure que celle prévue par l'accord de Dayton n'aura pas été trouvée pour la partie serbe de Sarajevo, l'armée serbe restera sur ses positions ». Le président de la république fédérale de Yougoslavie s'est rangé du côté des contestataires. Le secrétaire d'Etat américain à la Défense a fait savoir que les Etats-Unis n'enverront pas de troupes en Bosnie si les Serbes y refusent d'appliquer l'accord de Dayton.
lundi 27 novembre
L'armée croate a mis le feu à plusieurs villages réputés « serbes » de la région de Banja Luka (dont Sitnica) en Bosnie. Il y a une dizaine de jours, plusieurs villages situés sur les versants du mont Monjaca (situés dans une zone qui devrait être aux Serbes de Bosnie selon le plan de paix de Dayton) avaient subi le même sort.
Les Serbes de Bosnie refusent toujours l'accord de Dayton et menacent ouvertement de reprendre les armes. De même, le ministre bosniaque des Affaires étrangères, Mohamed Sacirbey, a déclaré s'attendre à une reprise des combats.
mardi 28 novembre
Les forces croates et serbes ont échangé des obus en Posavina (nord de la Bosnie). Chacun accuse l'autre d'avoir violé le cessez-le-feu. De peuplement croato-musulman avant la guerre, la Posavina a été attribué aux Serbes après Dayton.
Le rapporteur spécial de l'ONU chargé des droits de l'homme en ex-Yougoslavie, Elizabeth Rehn, a affirmé que des incidents « très sérieux » attribués à la police serbe se sont produits au Kosovo peuplé majoritairement (à 90 %) d'Albanais.
mercredi 29 novembre
Une équipe de dix hommes de la 1re division blindée américaine, basée en Allemagne, est arrivée à Tuzla. Ces premiers soldats américains en Bosnie ont pour mission de préparer l'installation de la principale base américaine de l'opération « Effort concentré ».
Les combats d'artillerie continuent en Posavina entre Croates et Serbes.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé le retrait, avant le 31 janvier 1996, des 22 000 casques bleus déployés en Bosnie. 90 % d'entre eux rejoindront la Force multinationale (Ifor).
Le Quai d'Orsay (ministère français des Affaires étrangères) a fait connaître la date de la conférence de Paris pour la signature des accords de paix sur la Bosnie. Elle se déroulera le 14 décembre.
vendredi 1er décembre
Le conseil de l'OTAN a donné son feu vert à l'envoi en Bosnie de 2 600 hommes spécialistes de la logistique et des transmissions (dont 700 Américains), pour préparer la mission des 60 000 soldats sous commandement de l’OTAN.
Le chef des Serbes de Bosnie, Karadzic, a pour la première fois lié le sort des deux pilotes français à d'éventuelles concessions que la communauté internationale pourrait faire sur le statut de Sarajevo.
samedi 2 décembre
Le général serbe de Bosnie Mladic a passé en revue une brigade nouvellement créée à Vlasenica : il a appelé ses troupes à « protéger les frontières » de la République serbe de Bosnie.
dimanche 3 décembre
A Madrid (Espagne), Bill Clinton a sommé le président serbe Milosevic de prendre les « mesures appropriées » pour obliger les Serbes de Bosnie à respecter l'accord de paix de Dayton.
Le général français Jean-René Bachelet, commandant de la Forpronu à Sarajevo a été rappelé en France pour avoir déclaré son inquiétude pour les populations serbes et critiqué les accords de Dayton.
mercredi 6 décembre
Le président français Chirac a lancé un ultimatum au président serbe Milosevic lors d'un entretien téléphonique : si les deux pilotes français, abattus le 30 août, ne lui sont pas rendus sous peu, « la France en tirera les conséquences ».
Le secrétaire d'Etat américain Warren Christopher a admis pour la première fois à Bruxelles que la situation de Sarajevo exige des garanties particulières pour les Serbes (point de vue français).
jeudi 7 décembre
Belgrade juge « inacceptable » l'ultimatum français. Parallèlement une délégation de cinq députés français est arrivée à Belgrade.
du vendredi 8 au samedi 9 décembre
Conférence de Londres sur la Yougoslavie qui a réuni une cinquantaine de pays et d'organisations internationales, pour « restaurer la Bosnie dans l'état où elle se trouvait avant la guerre ».
dimanche 10 décembre
Expiration dans la soirée de l'ultimatum français lancé aux Serbes de Bosnie au sujet de ses pilotes disparus.
lundi 11 décembre
Le gouvernement bosniaque a improvisé en hâte une manifestation de 2 000 personnes en faveur de la réunification de Sarajevo et de la restitution des « territoires occupés » par les Serbes sécessionnistes.
mardi 12 décembre
Les habitants des quartiers serbes de Sarajevo sont allés aux urnes pour répondre, par oui ou non, à cette seule question : « Etes vous pour le fait que le Sarajevo serbe devienne une partie du territoire de la Bosnie Herzégovine et passe sous l'autorité de cet Etat » : 99 % d'entre eux refusent l'administration bosniaque. Les Serbes de Bosnie ont libéré les deux pilotes français, surtout grâce à l'intervention russe. Le général français de brigade Zeller a remplacé à Sarajevo le général Bachelet rappelé à Paris il y a une semaine.
jeudi 14 décembre
Signature à Paris (France) de l'accord de paix sur la Bosnie-Herzégovine conclu le 21 novembre dernier à Dayton.
vendredi 15 décembre
Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert à « Effort concerté ».
samedi 16 décembre
La plus grande opération de l'histoire de l'OTAN a pris un lent départ gênée par le mauvais temps qui a empêché l'atterrissage de 20 avions américains transportant hommes et matériels dans le nord de la Bosnie. Le général Robert Rideau, qui commandera la division française de l'Ifor, est arrivé à Sarajevo.
mercredi 20 décembre
L’OTAN prend la relève de l’ONU en Bosnie, avec la passation de pouvoir de la Forpronu à l’Ifor.
Fin de l’opération de l’OTAN « Deny Flight » qui visait à imposer depuis avril 1993 une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie-Herzégovine en vertu de la résolution 816 du conseil de sécurité de l’ONU. En deux ans et huit mois, les pilotes de l’OTAN ont effectué 100 420 sorties, pour quatre appareils perdus.
mardi 26 décembre
Le président du Parlement des Serbes de Bosnie, Momcilo Krajisnik, a demandé à l'amiral américain Leighton Smith, commandant de l'Ifor, le report de plusieurs mois du transfert sous contrôle bosniaque des quartiers serbes de Sarajevo, au lieu du 19 janvier.
mercredi 27 décembre
La version officielle n'est peut-être pas la bonne : selon un journal français, les deux pilotes français récemment libérés par les Serbes auraient été torturés.
jeudi 28 décembre
La première phase de l'accord de paix sur la Bosnie est pratiquement achevée : 38 postes clés ont été remis à la force multinationale de l'OTAN. Sous la pression de la Forpronu et de l'Ifor, les Serbes de Bosnie ont rouvert la route d'Ilidza qui permet aux habitants de Sarajevo d'aller en Bosnie centrale. Le président russe Boris Eltsine a signé une directive suspendant les sanctions russes qui frappent la Yougoslavie (Serbie et Monténégro), sauf en ce qui concerne les Serbes de Bosnie.
La France a annoncé l'envoi de 300 casques bleus.
mardi 31 janvier
Coupe de football Carlsberg : à Hong Kong, l’équipe de Hong Kong a été battue par la nouvelle Yougoslavie (Serbie-Monténégro) trois buts à un.
mercredi 1er février
Des journalistes de Borba, opposés à la mainmise du gouvernement serbe sur leur quotidien, créent le quotidien Nasa Borba (« Notre combat »).
mardi 7 février
Coupe de football Carlsberg : à Hong Kong, la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) a battu la Corée du Sud des moins de 21 ans un but à zéro.
lundi 13 février
Un tribunal des Nations unies sur les violations des droits de l’homme dans les Balkans inculpe 21 commandants des Serbes de Bosnie de génocide et crimes contre l’humanité.
dimanche 19 février
Le président serbe Milosevic a refusé la proposition du Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) de suspendre les sanctions contre Belgrade en échange d'une reconnaissance de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine.
dimanche 26 février
Une femme a été tuée par un tir de mortier dans la banlieue de Hrasnica, au sud-ouest de Sarajevo.
lundi 27 février
Un tramway a été pris pour cible à Sarajevo : cinq personnes ont été blessées, dont une femme très grièvement. Le commandant en chef de l'armée bosniaque, le général Rasim Delic, a accusé les Serbes de Bosnie de violations du cessez-le-feu.
mardi 28 février
Un convoi du HCR a été pris sous des bombardements. Le HCR a ouvertement accusé les Serbes de Sarajevo de piller les installations des quartiers qu'ils abandonnent.
mercredi 1er mars
Le général Janvier a succédé à son compatriote Bertrand de Lapresle à la tête de la FORPRONU.
La Bosnie a célébré pour la première fois la fête de l'Indépendance depuis le référendum contre son maintien dans l'ex-Yougoslavie (trois ans plus tôt). Dans le même temps, des combats violents se sont déroulés dans l'enclave musulmane de Bihac. Près d'un millier de tirs d'armes lourdes ont été enregistrés. Alliance des Serbes de Bosnie, des Serbes de Krajina et du sécessionniste musulman Fikret Abdic contre les forces gouvernementales bosniaques.
vendredi 3 mars
Quatre personnes, dont un casque bleu français, ont été blessées par des tireurs embusqués.
samedi 4 mars
Les Serbes ont arrêté cinq représentants de l’organisation Pharmaciens sans Frontières, dont quatre Français (et un Américain) égarés dans leur secteur, et n’ont pas été relâchés.
du samedi 4 au dimanche 5 mars
Un Bosniaque de 24 ans a été tué et trois autres personnes, dont un enfant, ont été blessées par des tireurs embusqués à Sarajevo.
lundi 6 mars
La Croatie a conclu une alliance militaire avec la fédération Croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine, avec commandement conjoint, pour renforcer le front antiserbe avant le retrait, demandé par Zagreb, des casques bleus de Croatie d'ici le printemps. Les forces serbes de Sarajevo ont refusé de libérer les cinq membres de Pharmaciens sans Frontière. Un habitant de Sarajevo a été tué et deux autres blessés par un tireur serbe. Par ailleurs, la France a annoncé l'envoi de 170 casques bleus supplémentaires à Kakanj (en Bosnie Centrale).
samedi 11 mars
Un appareil de la Croix-Rouge a été touché par un tir d'arme légère après son atterrissage à Sarajevo.
dimanche 12 mars
L'avion du représentant spécial de l'ONU pour l'ex-Yougoslavie, le japonais Yasushi Akashi, a été atteint par un tir à l'arme lourde. Il n'y a eu aucun blessé.
lundi 13 mars
L'aviation de l'OTAN a survolé à maintes reprises Sarajevo et sa région pour essayer de localiser les armes lourdes qui ont tiré pendant le week-end sur la capitale bosniaque (six morts et sept blessés). Ces vols n'ont pas empêché les artilleurs serbes d'encadrer de leurs tirs l'avion du président indonésien Suharto venu rendre visite aux assiégés.
mardi 14 mars
Neuf casques bleus français de Sarajevo ont été tués et quatre autres grièvement blessés dans un accident de la route près de la capitale bosniaque. Le représentant spécial de l'ONU, Yasushi Akashi est reparti de Sarajevo les mains vides, après 48 heures d'intenses négociations qui ont échoué à rapprocher les protagonistes du conflit bosniaque.
vendredi 17 mars
Deux avions des Nations Unies ont été pris sous des tirs de mitrailleuses lourdes à l'aéroport de Sarajevo, provoquant sa fermeture.
dimanche 19 mars
Des casques bleus français ont ouvert le feu sur des positions serbes près de l'aéroport après le tir d'un obus non loin de la piste d'atterrissage. Des tirs isolés ont fait deux morts et quatre blessés à Sarajevo tandis que les combats se poursuivaient dans la poche de Bihac.
lundi 20 mars
Environ 26 soldats de l'armée bosniaque ont été tués et 80 blessés lors du bombardement par les Serbes d'une caserne de Tuzla. Quelque 2 000 soldats bosniaques et cinq chars T55 ont également été vus faisant mouvement vers l'est de la zone. Les Serbes ont retiré un canon de 20 mm du dépôt de Lukavica puis quatre autres pièces d'artillerie (dont un canon de 105 mm et un mortier de 120 mm) à Sarajevo.
mardi 21 mars
Un haut responsable bosniaque a menacé d'enterrer la trêve alors même que les combats font rage dans le nord est du pays.
dimanche 26 mars
En Bosnie, Radovan Karadzic a ordonné une mobilisation générale dans sa « République serbe » (RS) autoproclamée.
lundi 27 mars
Les experts du groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) sur l'ex-Yougoslavie, réunis à Londres, ont lancé un appel au respect de cette trêve et « à un accord pour l'étendre ».
mardi 28 mars
Le chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a menacé de « considérer » les Casques bleus comme des « ennemis », si l'ONU demande à l'OTAN de procéder à des raids aériens contre les Serbes.
vendredi 31 mars
Match amical de football : à Belgrade, la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) a battu l’Uruguay un but à zéro.
dimanche 2 avril
Des forces serbes ainsi que des milices musulmanes dissidentes de Fikret Abdic ont bombardé à l'artillerie lourde l'enclave musulmane de Bihac.
du jeudi 6 au vendredi 7 avril
Des tirs de mortiers serbes ont tué trois personnes dans un faubourg musulman de Sarajevo : deux morts et une douzaine de blessés.
vendredi 7 avril
La tension est montée entre casques bleus français et serbes au point de contrôle que les Serbes tiennent depuis trois ans sur la route de l'aéroport de Sarajevo, au centre-ville (baptisée Sierra IV par la Forpronu). De leur coté, les militaires bosniaques ont bloqué à plusieurs reprises des véhicules des Nations unies.
samedi 8 avril
La Forpronu accuse les Serbes d'avoir tiré dans la matinée sur un avion cargo américain du pont humanitaire. L'aéroport de Sarajevo est fermé aux vols humanitaires.
du samedi 8 au dimanche 9 avril
Epargnée depuis un an, Sarajevo est de nouveau la cible des Serbes : six obus sont tombés sur le centre de la vile : trois morts et plusieurs blessés.
dimanche 9 avril
Les chefs serbes refusent toujours de garantir que leurs hommes ne tireraient plus sur les avions des Nations unies. Trois personnes ont été tuées et au moins huit autres blessées par des éclats d'obus et des balles de tireurs isolés.
lundi 10 avril
La Forpronu a menacé les serbes de Bosnie de faire appel à l'aviation de l'OTAN pour réduire au silence les batteries qui violent la zone d'exclusion instaurée en février 1994.
mardi 11 avril
De 13 à 16 obus ont été tirés dans la soirée contre la ville musulmane de Gorazde, déclarée « zone de sécurité » par l'ONU.
vendredi 14 avril
Des tireurs embusqués ont tué un casque bleu français et blessé au moins deux personnes à Sarajevo.
samedi 15 avril
Un casque bleu français a été tué par un sniper à Sarajevo (dans « Sniper Avenue ») alors qu'il tentait d'installer des plaques de béton, destinés à protéger la population des tireurs embusqués. L'amiral Lanxade, chef d’état-major des armées françaises est arrivé à Sarajevo, suivi peu après par François Léotard, ministre français de la Défense.
dimanche 16 avril
La France s'interroge sur la poursuite de sa mission en Bosnie, en évoquant un éventuel retrait de ses soldats.
mardi 18 avril
Les Serbes ont, malgré les quatre tirs d'avertissement des casques bleus ukrainiens, tiré six obus de mortiers sur le faubourg d'Ilidza de Sarajevo. Tandis que d'autres Serbes ont tiré sur le faubourg d'Osijek. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a demandé à la communauté internationale de « se réveiller » pour arracher aux belligérants en Bosnie une prolongation de la trêve, qui expire dans moins de deux semaines.
mercredi 19 avril
Les 15 membres du Conseil de Sécurité de l'ONU ont adopté à l'unanimité, sous la pression française, une résolution appelant les belligérants à proroger la trêve, qui expire le 30 avril, et à s'abstenir de tout acte d'intimidation ou de violence dirigé contre la Forpronu. Trois soldats britanniques ont été blessés par l'explosion d'une mine près de Gorazde.
jeudi 20 avril
Le Premier ministre bosniaque Haris Silajdzic a refusé de proroger la trêve en vigueur depuis le 1er janvier en Bosnie et qui s'achève le 1er mai. Quelques heures plus tard, c'est le chef des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, qui a son tour exclu l'idée d'une nouvelle trêve.
Décès à Belgrade de l’écrivain et homme politique Milovan Djilas, à l’âge de 84 ans.
vendredi 21 avril
Le Conseil de sécurité des Nations unies a ramené dans la soirée de 100 à 75 jours la période de prorogation du régime allégé de sanctions aériennes, culturelles et sportives frappant la Yougoslavie. Après cette annonce les Serbes de Bosnie ont interdit d’entrer à Sarajevo aux diplomates et experts du Groupe de contact, qui ont dû passer la nuit à l’aéroport.
samedi 22 avril
Trois Casques bleus français ont été tués et quatre autres blessés (dont trois grièvement) au cours d’une opération de neutralisation d’un obus de 90 mm.
dimanche 23 avril
La radio de Sarajevo a fait mention de combats d’artillerie près de Velika Kladusa (près de Bihac). A Sarajevo même, des obus de mortier sont tombés sur la ligne de front et dans le centre de la ville. Par ailleurs, un soldat français a été légèrement blessé par l’explosion d’une mine dans un quartier de Sarajevo.
lundi 24 avril
Un tribunal de l'ONU inculpe pour crimes de guerre Radovan Karadzic, chef des Serbes de Bosnie.
lundi 1er mai
La trêve conclue il y a quatre mois entre Bosniaques et Serbes de Bosnie est arrivé à expiration à midi et les négociations pour obtenir sa prolongation ont échoué.
Les hostilités se sont rallumées en Croatie. Avec l’opération « Eclair » (Operacija Bljesak), 16 000 membres des forces croates lancent une offensive contre les milices serbes de Krajina. Les forces aériennes croates sont intervenues contre un pont de la rivière Sava afin d'empêcher l'arrivée de renforts serbes. Dans la soirée, les Croates ont repris la localité de Jasenovac. En réaction, les Serbes sécessionnistes ont capturé 115 membres de l'ONU.
mardi 2 mai
Succès croate dans l’opération « Eclair » : à l’issue de moins de 40 heures de combats, les forces croates reprennent la ville d’Okacuni et expulsent de la poche de Slavonie occidentale les milices serbes, contraintes de se replier sur la rive bosniaque de la Save. 55 Croates et 350 Serbes (dont 183 civils) ont été tués et 1 450 soldats serbes capturés. 15 000 Serbes sont chassés de la région. En représailles, les séparatistes serbes de Krajina ont bombardé Zagreb : 7 morts et 175 blessés.
mercredi 3 mai
Les Serbes de Krajina ont tiré des roquettes à fragmentation sur le centre de Zagreb, dans la matinée, faisant au moins un mort et une quarantaine de blessés.
dimanche 7 mai
Des obus serbes sont tombés sur le quartier musulman de Butmir à Sarajevo, tuant 11 personnes et en blessant 40 autres.
lundi 8 mai
La trêve prévue en Croatie n’a pas eu lieu. L’envoyé spécial de l’ONU annonçait le retrait de l’armée croate des territoires reconquis au début de ce mois, mais dans l’après-midi, de nouvelles incursions croates avaient lieu dans la zone tampon de Knin, au sud de Zagreb.
Les Serbes, mais aussi les autorités bosniaques, ont empêché les observateurs des Nations unies de se rendre à Butmir.
jeudi 11 mai
Un casque bleu français a été sérieusement blessé à la tête par un tireur embusqué dans « Sniper Avenue » à Sarajevo (il mourra le 16 mai).
mardi 16 mai
Les lignes de front séparant les serbes et l'armée gouvernementale à Sarajevo se sont embrasées dans la matinée. Des duels d'artillerie ont fait, en fin de journée, 5 morts (1 petite fille et 4 soldats bosniaques) et 22 blessés dont 2 casques bleus (un Français et un Russe). Poursuite des affrontements dans la soirée sur les collines du sud de la ville : les Bosniaques tenteraient de briser l'encerclement.
La Croatie a commencé le retrait des troupes qui ont occupé, début mai, certains secteurs de la zone de cessez-le-feu située sur son territoire en Krajina et en Slavonie occidentale.
dimanche 21 mai
Les marchandages diplomatiques se poursuivent entre la communauté internationale et la Serbie pour la reconnaissance de la Bosnie. Mais les Nations unies se préparent à modifier le mandat des casques bleus : l'attitude des forces de paix en Bosnie pourrait se durcir sensiblement.
lundi 22 mai
Les forces serbes de Bosnie ont repris deux canons dans un dépôt d’armes placé sous la surveillance des soldats de l’ONU, qui n’ont pu s’opposer à l’opération.
mardi 23 mai
Le président serbe Milosevic a refusé de reconnaître la Bosnie-Herzégovine en échange de la levée des sanctions contre la République fédérale de Yougoslavie.
jeudi 25 mai
Dans le nord-est de la Bosnie, un tir d’obus serbe a tué 71 jeunes gens à Tuzla.
samedi 27 mai
Prise en otage de 167 Casques bleus par les sécessionnistes serbes de Bosnie.
mercredi 31 mai
Match amical de football : à Belgrade, la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) a été battue par la Russie deux buts à un.
fin mai
Les Serbes bosniaques ont repris leurs armes lourdes dans la zone de Sarajevo.
vendredi 2 juin
Alors qu’il patrouillait dans la zone d’interdiction aérienne décrétée par l’OTAN au-dessus de la Bosnie, un F-16 américain a été abattu près de Mrkonjic Grad par un missile serbe SA-6. Le pilote, le capitaine Scott O’Grady, est parvenu à s’éjecter.
jeudi 8 juin
Des marines ont récupéré sain et sauf le capitaine O’Grady en Bosnie.
vendredi 9 juin
L’ancien Premier ministre suédois Carl Bildt est nommé médiateur de la paix de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine.
samedi 10 juin
Le porte-parole de l'ONU à Sarajevo, Alexandre Ivanko, a annoncé que les opérations des forces de l'ONU n'auraient plus lieu qu'avec l'accord de toutes les parties, en « application stricte des principes de maintien de la paix ».
dimanche 11 juin
Un pas en avant, deux pas en arrière... : l'ONU qui affirme vouloir privilégier la solution « politique » dans les conflits en ex-Yougoslavie, revient à la situation antérieure. Les Casques bleus ne pourront plus manifester leur fermeté par la pression militaire ou les frappes aériennes. Les Serbes de Bosnie en ont aussitôt profité : accusant le HCR de transporter des munitions dans des sacs de blé, ils ont réussi à se faire « remettre » la totalité du convoi humanitaire destiné à l'enclave musulmane de Zepa qu'ils bloquaient depuis plusieurs jours. A Sarajevo, les bombardements serbes ont tué quatre personnes. Par ailleurs, Aleksa Buha, « ministre des Affaires étrangères » des Serbes de Bosnie, a averti la communauté internationale, dans la soirée, que les Serbes bosniaques n'accepteraient pas la mise en place sans leur « feu vert » de la Force de réaction rapide (FRR, essentiellement franco-britannique) « à travers le territoire de la République serbe ». Le chef de la diplomatie « karadzicienne » a aussi prévenu les membres du Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) qu'ils « perdaient leur temps » à insister pour que les Serbes acceptent leur plan de paix comme base de nouvelles négociations. Par contre, les Serbes de Bosnie sont prêts à participer à une nouvelle Conférence sur l'ex-Yougoslavie.
lundi 12 juin
Dans l'après-midi, les Serbes ont repris le pilonnage de Sarajevo. Mais ils n'ont pas osé s'opposer à l'entrée dans la ville d'un convoi du HCR apportant 30 tonnes de farine. Ils avaient d'abord exigé la moitié de la cargaison ! Pendant ce temps, à Pale, le « président » du parlement » de la « République serbe » Momcilo Krajisnik, a promis la publication pour demain d'un plan de libération de tous les Casques bleus « prisonniers ». Karadzic en a encore 144.
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 juin
15 jours après les Serbes, les Musulmans bosniaques ont repris leurs armes lourdes.
jeudi 15 juin
Vaste offensive des troupes gouvernementales bosniaques contre les Serbes de Bosnie.
dimanche 18 juin
Libération des 26 derniers Casques bleus prisonniers des Serbes.
lundi 19 juin
Pour la première fois depuis le début de la guerre en Bosnie, l'armée gouvernementale bosniaque menace le fief serbe de Pale : dans la matinée, un premier obus des forces musulmanes est tombé près de l'hôpital militaire, non loin du centre, dans une zone particulièrement peuplée sur les hauteurs de la ville. Selon Nikola Koljevic, le « vice-président » de la « république » des sécessionnistes serbes, aucun des obus bosniaques n'a cependant explosé en touchant la ville. D'ailleurs, aucun signe de panique n'y est perceptible : les établissements scolaires et les magasins sont restés ouverts normalement. Ces tirs sur Pale coïncident avec une recrudescence de l'offensive lancée par les gouvernementaux contre les lignes de défense serbes qui s'étirent sur près de 100 kilomètres. Les combats sont particulièrement acharnés sur la route stratégique entre Pale et Sarajevo, une route que les responsables serbes affirment toujours tenir. De son côté, l'ONU justifie le retrait des casques bleus des zones de regroupement d'armes lourdes par « la reconnaissance d'une situation de fait ». En outre, ce retrait « rend les frappes aériennes plus faciles ». Après la libération la veille des 26 derniers otages, c'est l'armée gouvernementale bosniaque, maintenant, qui se livre au chantage. Elle a bloqué 568 membres des Nations unies (560 Casques bleus et 8 observateurs militaires) à Visoko, au nord-ouest de Sarajevo. A ces 568 otages potentiels, il faut encore ajouter les 86 Casques bleus ukrainiens qu'elle bloque toujours à Gorazde.
Vitali Tchourkine, l'ambassadeur de Russie à Bruxelles, dont la visite n'avait pas été annoncée, a rencontré Slobodan Milosevic à Belgrade.
mardi 20 juin
Les convois terrestres humanitaires vers Sarajevo ont repris, mais au coup par coup.
mercredi 21 juin
Le premier convoi transportant de l’aide humanitaire pou Sarajevo (617 tonnes de vivres et de fuel) autorisé depuis un mois est arrivé dans l’après-midi dans la capitale bosniaque. D’autre part, trois personnes ont été tuées par un obus tombé dans la soirée dans le quartier de la Dobrinja, après que dans la matinée un autre obus soit tombé sur un marché de Sarajevo, faisant cinq blessés.
dimanche 25 juin
Des obus ont tué onze personnes à Sarajevo.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 juin
Quatre Casques bleus français se sont fait voler leur fusil, leur casque et leur gilet pare-balles.
lundi 26 juin
Le gouvernement allemand a décidé de mettre à la disposition de la force de réaction rapide (FFR) en Bosnie des chasseurs-bombardiers Tornado, des avions-cargo de type Transall, des avions de reconnaissance, qui seront basés en Italie du Nord et un hôpital de campagne qui sera installé à Split, en Croatie. A Sarajevo, des obus serbes ont blessé six personnes.
mercredi 28 juin
Les Serbes ont touché l’immeuble de la télévision bosniaque, vers 9 h du matin, à Sarajevo, semant la panique dans les rangs de la presse internationale qui y a élu domicile depuis le début du conflit. Un employé bosniaque de la télévision a été tué et 38 personnes blessées. Une heure après cette attaque, un immeuble d’habitation situé de l’autre côté de la rue a été touché à son tour. Il y a eu, cette fois, trois morts et de nombreux blessés grièvement touchés. Par ailleurs, sur le front entre la Croatie et les sécessionnistes serbes de Krajina, tout espoir de dialogue semble évanoui. Les autorités militaires de la Krajina ont décrété la mobilisation générale et font rapatrier de force les hommes en âge de combattre qui se sont réfugiés en Serbie ou au Monténégro. De son côté, l’armée croate resserre son étau autour de la Krajina en organisant des manœuvres à ses portes. D’autre part, les ambassadeurs du Conseil de l’OTAN ont consacré leur réunion hebdomadaire au « plan 40104 » (en discussion depuis un an et qui comporte déjà 2 000 pages de texte). Un plan qui, avec le déploiement de 60 000 hommes, prépare l’évacuation éventuelle des 24 000 Casques bleus de Bosnie.
vendredi 30 juin
La République fédérale d’Allemagne a rompu avec un demi-siècle de non-ingérence militaire à l’étranger : les députés allemands ont approuvé l’envoi de soldats de la Bundeswehr et d’avions en Bosnie, au sein de la force de réaction rapide.
samedi 1er juillet
Un homme et un enfant ont été retrouvés morts de faim dans la poche de Bihac.
mardi 4 juillet
Les légionnaires français du mont Igman ont du menacer les artilleurs serbes pour que ceux-ci laissent passer un convoi du HCR avec 70 tonnes d'aide alimentaire. Le Comité international a annoncé sa dernière distribution alimentaire à Sarajevo : ses stocks sont épuisés.
mercredi 5 juillet
Un avion, vraisemblablement serbe de Bosnie, a tiré, en début d'après-midi plusieurs roquettes sur une centrale électrique de la poche de Bihac. A Sarajevo, quatre civils ont été tués par des tirs serbes, tandis que deux blindés britanniques ont essuyé des tirs d'artillerie sur les pentes du mont Igman. L'ONU n'a pas riposté.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adressé à la Serbie un nouveau message en prolongeant de 75 jours le régime allégé de sanctions accordé à Belgrade.
jeudi 6 juillet
Dans l’est de la Bosnie, les forces serbes, sous les ordres du général Ratko Mladic, lancent une attaque contre la ville de Srebrenica.
Carl Bildt (médiateur de l'ONU) a rencontré les dirigeants de la fédération croato-bosniaque à Mostar et à Sarajevo.
dimanche 9 juillet
Les Serbes ont réussi à percer la ligne défense bosniaque à Srebrenica. Les Serbes se sont emparés de 30 Casques bleus néerlandais.
lundi 10 juillet
Ignorant la menace des frappes aériennes de l'OTAN brandie par la Forpronu, les forces serbes ont poursuivi leurs offensives contre les enclaves musulmanes de Srebrenica et de Zepa. A Srebrenica, selon la défense bosniaque, des « combats au corps à corps » se déroulent aux portes de la ville. Le général Janvier, commandant en chef de la Forpronu a demandé au représentant de l’ONU Yasushi Akashi des frappes aériennes contre les Serbes qui encerclent Srebrenica, mais elles ont du être interrompu après quelques heures à la demande du ministre de la Défense néerlandais, Joris Voorhoeve, qui craint des représailles contre ses Casques bleus.
mardi 11 juillet
Les forces serbes de Bosnie, commandées par le général Mladic, entrent dans Srebrenica, pourtant désignée par l’ONU comme zone de sécurité. Les Casques bleus néerlandais censés protégés les Bosniaques quittent la ville… (un grand nombre d’hommes et de garçons musulmans seront exécutés).
jeudi 13 juillet
Les Serbes ont achevé l’expulsion des 30 000 musulmans de Srebrenica qui tentent désormais d’atteindre Tuzla. Les autorités bosniaques, furieuses de l’incapacité de l’ONU, ont rejeté ces réfugiés qui « sont le problème de l’ONU » selon eux.
vendredi 14 juillet
Les Serbes ont bombardé deux postes d’observation de l’ONU à Zepa et renforcé leur dispositif autour de cette ville. Des avions de l’OTAN ont survolé la « zone de sécurité » mais ne sont pas intervenus.
La Grande-Bretagne a décidé d’envoyer 400 soldats de plus en Bosnie. Par ailleurs, Boutros Boutros-Ghali a nommé Thorvald Stoltenberg « envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Bosnie.
samedi 15 juillet
Les soldats bosniaques de Zepa ont encerclé trois postes d'observation des casques bleus ukrainiens et ont réussi à récupérer des armes individuelles. Les Ukrainiens ont mis les véhicules hors d'état de rouler avant d'évacuer leurs postes. Par ailleurs, les Serbes de Bosnie ont libéré, via la Serbie, les 64 Casques bleus néerlandais qu’ils avaient pris en otages à Srebrenica. En route, une vingtaine d’entre eux ont été attaqués par des « pillards » et délestés d’une partie de leur matériel.
Selon l'agence croate Hina, les forces serbes de Krajina (est Croatie) auraient tiré une douzaine de roquettes sur Osijek.
dimanche 16 juillet
Les Serbes de Bosnie ont pénétré dans la poche musulmane de Zépa. Les avant-gardes serbes étaient à 500 mètres du centre de la ville dans la soirée.
Les Casques bleus hollandais de Srebrenica ont rallié Zagreb, siège de l’état-major de la Forpronu.
Une alerte générale a été déclenchée à Osijek en Slavonie Orientale (est de la Croatie) : cinq chars serbes auraient été repérés dans les environs.
lundi 17 juillet
Un tribunal serbe de Pristina (au Kosovo) a condamné 69 anciens policiers de souche albanaise à des peines allant de 12 mois à 8 ans de prison pour avoir créé une « police illégale en vue de proclamer l'indépendance du Kosovo » (« syndicat indépendant »).
vendredi 21 juillet
Deux Serbes de Bosnie ont été inculpés de crime contre l'humanité. Milan Simic (35 ans) et Miroslav Tadic (57 ans) ont à répondre des accusations de violation des lois ou coutumes de la guerre, pour leur rôle supposé dans la « campagne de terreur » entreprise en 1992 contre les Croates et les Musulmans de la municipalité de Bosanski Samac (17 000 sur une population de 33 000 en 1991, 300 en mai 1995) pour les contraindre à quitter la région. Les deux hommes vivent en liberté.
mardi 25 juillet
Le Tribunal pénal international de La Haye a inculpé Radovan Karadzic et le général Ratko Mladic de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
L'ONU a confirmé l'entrée des forces serbes dans Zepa. Mais l'armée gouvernementale se bat toujours dans les montagnes voisines.
jeudi 27 juillet
La Forpronu tente d'utiliser une piste forestière afin de faire pénétrer, dans Sarajevo assiégée, un convoi de cinq camions-citernes de carburant conduits par des casques bleus britanniques. Les serbes ont tiré au canon. Explosion des deux premières citernes, un soldat britannique est tué et un autre est blessé.
Le gouvernement de la République serbe de Krajina (RSK) a décrété la mobilisation.
vendredi 28 juillet
De violents combats se sont déroulés autour de Bihac, assiégée par les Serbes depuis des mois, et, plus au sud aux portes de la Krajina croate. Bosansko Grahovo est tombé aux mains du HVO (milice croate de Bosnie) après trois jours de siège. La population affolée (5 000 personnes) a pris la fuite. 8 000 et 10 000 soldats croates (HV) et croates bosniaques (HVO) ont aussi attaqué Glamoc. Les Croates peuvent dorénavant pilonner Knin (capitale de la prétendue « République serbe de Krajina »). Par ailleurs, les Croates ont rassemblé 10 000 combattants dans la région de Livno. Radovan Karadzic, « président » des Serbes de Bosnie a proclamé « l'état de guerre » pour faire face à l'agression croate.
vendredi 4 août
Début de l’opération croate « Oluja » (« Tempête ») : le président Franjo Tudjman a lancé entre 100 000 et 130 000 soldats contre la Krajina tenue par 27 000 à 34 000 Serbes de Croatie (plus 4 000 à 5 000 Serbes venus de Bosnie occidentale). Déployé en Croatie dans le cadre de la Force de protection des Nations unies, le sergent Claus Gamborg (23 ans) est le premier soldat danois de l’ONU à être tué au combat : il a été mortellement blessé près de Sisak par l’obus d’un char croate qui croyait avoir affaire à un poste de garde serbe.
samedi 5 août
Les Croates reprennent aux Serbes la ville de Knin, capitale de la Krajina serbe, et poursuivent leur offensive.
lundi 7 août
L’ONU obtient un cessez-le-feu qui met fin l’opération croate « Oluja » en Krajina : en seulement quatre jours, les forces croates ont repris le contrôle de la majeure partie de ses territoires occupés en 1991 ; les dernières forces serbes qui subsistaient commencent à se rendre. Les pertes croates sont estimées entre 174 et 211 tués et entre 1 100 et 1 430 blessés, alors que du côté serbe 560 combattants sont morts et 4 000 ont été faits prisonniers
jeudi 10 août
Un rapport accablant de l’ONU sur les massacres perpétrés par les Serbes de Bosnie est rendu public à New York.
mardi 15 août
Milan Milutinovic est nommé ministre des Affaires étrangères de la Yougoslavie.
jeudi 24 août
Les derniers casques bleus ukrainiens ont quitté l’enclave de Gorazde. Les défenseurs bosniaques de la ville exigent ouvertement de l’argent (environ 65 000 francs) pour laisser partir les derniers casques bleus.
nuit du jeudi 24 au vendredi 25 août
Le campement des casques bleus britanniques à Gorazde a été attaqué par une trentaine d'hommes vêtus d'uniformes de l'armée bosniaque. Après un quart d'heure de fusillade, les assaillants ont laissé deux morts sur le terrain. La Forpronu tente visiblement de minimiser l'incident.
vendredi 25 août
Une partie des casques bleus britanniques (76 sur 170) a quitté Gorazde.
lundi 28 août
Second massacre de Markale. Vers 11 h, cinq tirs de mortier successifs ont frappé un marché de Sarajevo, faisant 37 morts et 90 blessés. L’OTAN accuse les Serbes de Bosnie mais ceux-ci nient être à l’origine des tirs.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 août
Début d’une campagne de l’aviation de l’OTAN en Bosnie : les avions occidentaux ont effectué des raids massifs contre les positions d’artillerie tenues par les Serbes bosniaques.
mercredi 30 août
Les forces de l’Armée de la République de Bosnie-Herzégovine (ARBiH) ont lancé une offensive contre les Serbes de Bosnie autour de Sarajevo et dans la Krajina bosniaque.
Un Mirage 2000 français a été abattu par les Serbes de Bosnie. Les deux pilotes de l'avion sont portés disparus.
mercredi 6 septembre
Poursuite des raids de l’OTAN en Bosnie après l’échec répété des tentatives de négociation avec les Serbes.
vendredi 8 septembre
Les Serbes de Bosnie affirment que des obus de la Force d'Action Rapide sont tombés sur un hôtel de Blazuj (ouest de Sarajevo), dans la soirée, et qu'ils ont fait des victimes : 10 morts et 22 blessés. Les responsables serbes ont interdit aux observateurs des Nations unies de se rendre sur place. Par ailleurs, accord conclu à Genève, par lequel la République fédéral de Yougoslavie a reconnu de facto l'existence de la Bosnie-Herzégovine, qui de son côté a reconnu celle de la Republika Srpska, sur son territoire.
dimanche 10 septembre
Dans la matinée, des responsables de l'ONU ont observé des « mouvements inhabituels » de trente véhicules serbes sur les routes autour de Sarajevo, et notamment à Vogosca.
lundi 11 septembre
Ceux qui se déchirent dans l'ex-Yougoslavie semblent bien n'avoir signé, à Genève, que des accords de façade. Sorti de table, chacun s'empresse de faire valoir sa propre interprétation.
mardi 12 septembre
Le secrétaire général de l’OTAN, Willy Claes, a « catégoriquement démenti » tout projet d'extension des frappes aériennes en dépit d'une déclaration contraire du ministre bosniaque des Affaires étrangères, Mohames Sarcibey. Le gouvernement russe a protesté avec vigueur contre « l'usage unilatéral » de la force par l'OTAN.
mercredi 13 septembre
L'émissaire américain Richard Halbrooke a rencontré le président serbe Milosevic à Belgrade. Les raids aériens de l'OTAN se sont poursuivis dans l'est et le nord-ouest de la Bosnie. Les Bosniaques ont conquis la ville de Donji Vakuf (ouest de Sarajevo), quelques territoires dans la région de Doboj (nord) ainsi que la route stratégique entre Tuzla et Zenica. Des obus bosniaques ont aussi été tirés sur un faubourg serbe de Sarajevo. Le général Rasim Delic, chef de l'armée bosniaque, en visite à Kuala Lumpur (Malaisie) a appelé les pays musulmans à lui fournir des armes. Il a rencontré les responsables militaires de treize pays de l'organisation de la conférence islamique.
jeudi 14 septembre
Le secrétaire général de l'OTAN, Willy Claes, s'est dit très préoccupé par l'offensive impressionnante croato-musulmane qui a jeté des dizaines de milliers de Serbes sur les routes de l'exode. Les Serbes bosniaques ont reconnu la chute de la ville de Jajce. Leurs adversaires croates se trouvent donc à moins de 30 kilomètres de Banja Luka. L'armée bosniaque est entrée à Kulen Vakuf, 40 kilomètre au sud de l'enclave de Bihac. Par ailleurs l'Organisation de la conférence islamique, réunie en Malaisie, a décidé de fournir des armes aux forces bosniaques. D'autre part, on prêtait dans la soirée aux Serbes de Bosnie l'intention de lever le siège de Sarajevo, en retirant leurs armes lourdes de la zone des 20 kilomètres.
samedi 16 septembre
Les Nations unies ont rétabli leur pont aérien humanitaire sur Sarajevo où sept avions se sont posés.
Finale du championnat d’Europe de volley-ball, organisé par la Grèce : l’Italie a remporté son troisième titre européen en battant au Pirée les Néerlandais trois sets à deux. Dans le match pour la troisième place, disputée également au Pirée, la Yougoslavie a battu la Bulgarie trois sets à zéro.
du samedi 16 au dimanche 17 septembre
L'armée bosniaque a resserré l'étau sur Banja Luka, en s'emparant de Kluje et de Sanki Most.
dimanche 17 septembre
Sommés de retirer avant 22 heures le tiers des armes lourdes déployés autour de Sarajevo, les Serbes ont fini par céder. Ils s'évitent ainsi une reprise des frappes aériennes de l'OTAN, mais ce n'est qu'un répit : la totalité de leurs armes lourdes doit être retirée avant le 21 septembre. Ils ont déjà évacué 160 des 200 armes promises. 18 avions chargées de vivres ont atterri à Sarajevo tandis que l'ONU a obtenu la réouverture d'une troisième route d'accès à Sarajevo. Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie, est hospitalisé (calcul rénal) « depuis quelques jours » à Belgrade. C'est ce qu'a révélé Momcilo Krajisnik, le président du « Parlement » des Serbes de Bosnie.
Les forces croato-musulmanes sont aux portes de Prijedor. En une semaine, leur avancée leur a permis de conquérir 5 000 km² dans le nord-ouest.
lundi 18 septembre
Les Serbes bosniaques ont poursuivi le regroupement des armes lourdes à retirer de Sarajevo. Malcolm Rifkind, chef de la diplomatie britannique, a été pris pour cible au moment où il quittait sa voiture pour étudier à Sarajevo un projet de reconstruction britannique près de la ligne de confrontation entre Bosniaques et Serbes. Les Occidentaux et l'ONU ont appelé, de manière pressante, le gouvernement bosniaque à mettre un frein à sa progression sur le terrain dans la mesure où il contrôle maintenant 50 % de la Bosnie (contre 30 % auparavant). Le Premier ministre Haris Siladzic semble sourd à leurs arguments. Dans une conférence de presse, le colonel bosniaque Ferid Buljubasic a précisé que son armée avait repris plus de 4 000 km² de terrain aux Serbes cette semaine (10 % du territoire), qu'elle avait tué 1 500 soldats serbes et fait des centaines de prisonniers. Les réfugiés serbes affluent de partout vers Banja Luka.
du lundi 18 au mardi 19 septembre
Deux casques bleus danois ont été tués et 14 autres blessés sous les bombardements délibérés des Serbes contre leurs positions à Dvor, Dubica et Kostajnica.
mardi 19 septembre
L'ONU a accusé les forces gouvernementales bosniaques d'avoir bombardé au mortier, dans la soirée, des quartiers serbes de Sarajevo, dans un but de provocation manifeste.
mercredi 20 septembre
Sur proposition de l'Union démocratique croate, le parti au pouvoir à Zagreb, la Chambre des députés a été dissoute par les députés eux-mêmes. Les prochaines élections auraient du avoir lieu en 1997, mais le président Tudjman veut marquer la récente victoire de ses troupes sur les Serbes de Krajina par des élections législatives anticipées.
Match amical de football : au stade du PAOK Thessalonique, la Grèce était menée deux buts à zéro par la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) lorsque le match a du être arrêté en raison de l’envahissement du terrain par les supporters grecs.
samedi 23 septembre
Le Premier ministre bosniaque Silajdzic a déclaré que « le seul plan qui existe à l'heure actuelle est celui de la libération de la Bosnie dans son entier ».
dimanche 24 septembre
A la veille des négociations qui doivent s'ouvrir à New York pour préparer une éventuelle conférence de paix, le gouvernement bosniaque a annoncé que sa chaise restera vide. Les combats se sont poursuivis dans l'ouest et dans l'est de la Bosnie, notamment dans la région de Brcko où les forces croato-musulmanes ont lancé une importante attaque d'infanterie et d'artillerie à l'aube.
mardi 26 septembre
Accord conclu à New York entre Bosniaques, Croates et Serbes sur la Bosnie (succès incontestable de la diplomatie américaine). Le négociateur américain Richard Halbrooke, a annoncé que la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la République fédérale de Yougoslavie étaient tombés d'accord sur les futures institutions en Bosnie.
mercredi 27 septembre
La France a reconnu pour la première fois que les deux occupants du Mirage 2000, abattu le 30 août, sont aux mains des forces serbes de Bosnie.
dimanche 1er octobre
Les Serbes de Bosnie ont lancé une contre-offensive dans le nord-ouest, en direction de Bosanski Novi, Bosanska Krupa et Otoka qui sont sous le feu de leur artillerie.
lundi 2 octobre
Le négociateur américain Richard Halbrooke a déclaré à Sarajevo qu'il n'avait fait aucun progrès dans les négociations pour parvenir à un cessez-le-feu.
Les parlementaires serbes de Croatie contestent la validité de trois lois publiées au Journal officiel et rendus publiques par Zagreb. Deux d'entre elles concernent les propriétés des Serbes chassés de Krajina en août et stipulent que l'Etat croate en disposera. La troisième porte sur le recensement de la population et considère comme « sans citoyenneté » ceux qui ont un domicile en Croatie mais vivent hors du pays : elle prive donc les Serbes de Croatie de leur nationalité.
Le président serbe Milosevic a rencontré son homologue macédonien Gligorov à Belgrade.
mardi 3 octobre
Les forces bosniaques lancent de multiples offensives contre les Serbes de Bosnie, au sud de Sarajevo, en utilisant des batteries d'armes lourdes à l'intérieur de la « zone d'exclusion » de 20 kilomètres, pour bombarder des positions serbes. Le porte-parole de l'ONU a qualifié « d'actes scandaleux » ces tirs. Par ailleurs, Le négociateur américain Richard Holbrooke vient d'engager une nouvelle série d'entretiens à Belgrade pour tenter d'amorcer des négociations pour un cessez-le-feu en Bosnie.
Le gouvernement croate et les représentants des sécessionnistes serbes de Slavonie orientale se sont mis d'accord sur les principes d'une solution négociée à la question de cette région.
mercredi 4 octobre
Le secrétaire américain à la Défense, William Perry, a annoncé que Washington avait décidé d'armer et de former l'armée bosniaque dès qu'un accord de paix aura été conclu. Richard Halbrooke a annoncé à Sarajevo une « proposition sérieuse » du gouvernement bosniaque qu'il s'est empressé d'aller soumettre à Belgrade. Des avions de l'OTAN en « patrouille de routine » au-dessus de la Bosnie ont ouvert le feu à trois reprises contre des installations serbes. Les appareils ont été pris dans les faisceaux de stations de radar couplés avec des sites de lancement de missiles. Ils ont donc tiré sur ces batteries lance-missiles, à Banja Luka, à Prijador, et au sud-est de Sarajevo.
jeudi 5 octobre
Un accord de cessez-le-feu général est conclu entre les Serbes bosniaques et les autorités musulmanes de Sarajevo. La route de Gorazde va être rouverte.
du vendredi 6 au samedi 7 octobre
Des centaines de réfugiés sont arrivés à Zenica en état de choc, en provenance des localités sous contrôle serbe dans le nord-ouest (Banja Luka, Prijedor...).
samedi 7 octobre
Radovan Karadzic, leader des serbes bosniaques, a encore répété qu'il n'était pas question de se résigner aux conquêtes des gouvernementaux bosniaques.
dimanche 8 octobre
Des bombardements serbes ont fait des morts et des blessés dans le camp de Zivnice (près de Tuzla) qui abrite surtout des réfugiés musulmans. Les bombardements de l'artillerie gouvernementale bosniaque sur la ville de Doboj (ouest de Tuzla) se sont poursuivis.
mercredi 11 octobre
Les autorités bosniaques et serbes de Bosnie ont accepté le cessez-le-feu annoncé depuis une semaine et régulièrement remis en question par de nouvelles conditions de la part du gouvernement de Sarajevo. Le cessez-le-feu doit durer 60 jours pour clarifier les conditions de la paix. Les dernières heures de combat ont été mises à profit par les forces gouvernementales bosniaques alliées aux croates pour intensifier leurs opérations dans le Nord.
Eliminatoires de l’Euro de football 1996. Au stade Tsirion de Limassol, Chypre et la Macédoine ont fait match nul un à un (Agathokleous pour les Chypriotes, B. Jovanovski pour les Macédoniens), devant 4 513 spectateurs. Au stade de Bežigrad, à Ljubljana, la Slovénie a battu l’Ukraine trois buts (Udovič 2, Zahovič) à deux (Skripnik et Huseynov), devant 2 750 spectateurs.
lundi 16 octobre
Le « Parlement » des Serbes de Bosnie a exigé la création d’une force de paix multinationale composée de troupes « de pays qui se sont comportés de manière objectives à l’égard de toutes les parties ». Il n’a pas confiance en l’OTAN.
mardi 17 octobre
Pour la première fois depuis trois ans, les Serbes de Bosnie ont laissé un convoi de dix camions de l'ONU, transportant 3 000 rations, entrer dans Gorazde.
mercredi 18 octobre
Hassan Muratovic, ministre bosniaque chargé des relations avec les Nations unies, a menacé de reprendre leur « liberté d'action » si les Serbes n'ouvrent pas la canalisation d'eau alimentant Sarajevo.
vendredi 20 octobre
Le leader ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski a été acclamé par plusieurs milliers de sympathisants lors d'un bain de foule à Belgrade. Il était accompagné du chef du Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste), Vojislav Seselj, et a été reçu par le chef de l'Eglise orthodoxe, Mgr Pavle.
samedi 21 octobre
Trois policiers serbes du Kosovo ont été gravement blessés à l'arme automatique en tombant dans une embuscade, à une quarantaine de kilomètres de Pristina.
lundi 23 octobre
Les présidents américain Bill Clinton et russe Boris Eltsine se sont retrouvés pour un mini-sommet à Hyde Park, près de New York (Etats-Unis) : ils sont parvenus à un « accord complet » sur le processus de paix en Bosnie. Les autorités croates et les Serbes de Croatie ont entamé de nouveaux pourparlers sur l'avenir de la Slavonie orientale.
mercredi 25 octobre
Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les droits de l'homme John Shattuck a affirmé avoir recueilli des dizaines de témoignages faisant état de meurtres et de viols près de Banja Luka (nord-ouest de la Bosnie). Il a aussi précisé que le camp de Keratorm avait été réouvert.
vendredi 27 octobre
A la veille des discussions sur la paix, Serbes et Bosniaques ont manifesté de nombreuses exigences nouvelles qui laissent mal inaugurer du sommet de Dayton qui s'ouvre aux Etats-Unis le 1er novembre.
Les Serbes de Bosnie ont laissé transiter un premier convoi de camions bosniaques à destination de Sarajevo par les zones qu'ils contrôlent. Les quatre camions, chargés de farine et de ciment, étaient escortés par des Casques bleus.
samedi 28 octobre
Les sécessionnistes serbes de Slavonie ont annulé leur participation aux négociations de Dayton et rejeté l’accord sur la Slavénie orientale.
lundi 30 octobre
Le général Janvier, commandant des casques bleus en ex-Yougoslavie, est accusé par un quotidien britannique (The Indépendent), puis par le ministre des Affaires étrangères bosniaques, Mohamed Sacirbey, d'avoir préconisé l'abandon des zones de sécurité en Bosnie « à leur sort ».
mardi 31 octobre
Mohamed Sacirbey a nuancé ses accusations contre le général Janvier précisant qu’il « a peut être appliqué la position de quelqu’un d’autre » (peut-être le représentant de l’ONU Yasushi Akashi qui a quitté le pays et a été remplacé par Kofi Annan). Par ailleurs, le Conseil de sécurité a réclamé une enquête complète des Nations unies sur les milliers d’hommes disparues à Srebrenica et sur les atrocités qui ont accompagné leur disparition.
mercredi 1er novembre
Le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher a ouvert les pourparlers de paix sur la Bosnie-Herzégovine sur la base aérienne de Wright-Patterson, au nord-est de Dayton, dans l’Ohio (Etats-Unis).
dimanche 5 novembre
En marge des pourparlers de Dayton, les Serbes ont rejeté un accord en Slavonie Orientale.
mercredi 8 novembre
Russes et Américains sont tombés d'accord pour que la brigade russe participant à la force multinationale de paix en Bosnie fasse partie d'une division américaine tout en échappant au contrôle de l'OTAN. D'importantes chutes de neige ont entraîné une forte demande de gaz à Sarajevo ; les habitants ne seront plus approvisionnés qu'un jour sur deux.
dimanche 12 novembre
Après quatre ans de conflit, les Serbes contrôlant la Slavonie orientale et les autorités de Zagreb se sont engagées sur la voie de la paix. Ils en ont effet signé, à Erdut, un accord prévoyant le retour à terme de la Slavonie orientale sous l'autorité croate. L'ambassadeur des Etats-Unis à Zagreb, Peter Galbraith, a animé pendant plusieurs semaines les pourparlers serbo-croates avec le médiateur de l'ONU, Thorvald Stoltenberg. L'acte a été signé par le Serbe Milan Milanovic et le conseiller croate Hrvoje Sarinic. L'accord prévoit que le « Territoire » sera placé sous administration de l'ONU (l'Atnuso) pendant douze mois, période qui peut être reconduite au maximum pour une année. Enfin, le territoire sera démilitarisé, un processus qui devra être achevé trente jours au plus tard après le déploiement des forces internationales.
Match amical de football : à San Salvador, le Salvador a été battu quatre buts à un par la Yougoslavie (Serbie-Monténégro).
lundi 13 novembre
Les belligérants bosniaques réunis à Dayton s'acheminent vers un accord sur la division territoriale. Le problème majeur reste la question de Sarajevo : les Serbes veulent obtenir un tiers de la ville dont les musulmans refusent la partition.
mardi 14 novembre
Un casque bleu suédois déployé à Srebrenik, près de Tuzla, est mort des suites de ses blessures. Il avait été atteint par un obus de canon antichar (qui n'avait pas explosé) dans des circonstances et à une date non révélée.
mercredi 15 novembre
Sortie du film yougoslave Meurtre prémédité (Ubistvo s predumišljajem), de Gorčin Stojanović, d’après le roman de Slobodan Selenić, avec Branka Katić, Nebojša Glogovac, Ana Sofrenović, Dragan Mićanović, Sergej Trifunović.
Match amical de football : au stade Tecnologico de Monterrey, le Mexique a été battu par la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) quatre buts à un.
jeudi 16 novembre
Un tribunal des Nations unies inculpe les dirigeants serbes de Bosnie Radovan Karadzic et Ratko Mladic de génocide durant la guerre de Bosnie.
samedi 18 novembre
Les ministres bosniaques de la Justice, Mate Tadic, des Affaires étrangères, Mohamed Sacirbey, et le président de la Fédération croato-musulmane, Kresimir Zubac (Croate de Bosnie), ont annoncé leur démission pour protester contre les solutions de paix imposées par les Américains. Croato-Musulmans jugent « inacceptables » le plan de découpage qui abandonne aux Serbes le couloir de la Posavina (Nord) grâce auquel la Serbie peut ravitailler l'ouest de la Bosnie.
dimanche 19 novembre
Les Etats-Unis ont suspendu les pourparlers de paix de Dayton et mis Croates, Musulmans et Serbes en demeure de « choisir », avant 16 heures le 20 novembre, « entre la guerre ou la paix » en Bosnie.
lundi 20 novembre
L'ultimatum américain a été reporté de quelques heures.
mardi 21 novembre
Après 21 jours de négociations non-stop, les présidents serbes, bosniaques et croates ont paraphé sur la base Wright-Patterson, près de Dayton (Etats-Unis) un accord global sur le processus de paix en Bosnie. En fait, ils ont signé le même accord du 26 septembre signé à New York par leurs ministres des Affaires étrangères. La Bosnie est un Etat unique, reconnu, composé de deux parties (la Fédération croato-bosniaque 51 % et la République serbe de Bosnie 49 %). La capitale Sarajevo reste unifiée. Gouvernement central incluant un Parlement, une présidence et une Cour constitutionnelle. Une force internationale forte doit superviser la séparation des belligérants. Les individus accusés de crime de guerre (Mladic et Karadzic notamment) seront exclus de la vie politique. Note discordante : les Serbes de Bosnie « n'ont pas accepté » l'accord de paix, a déclaré leur négociateur Mourcilo Krajisnik.
mercredi 22 novembre
Levée des sanctions internationales contre Belgrade. Résolution de l'ONU qui prévoit la suspension des sanctions économiques dès que les Serbes se seront confortés aux résolutions de Dayton.
jeudi 23 novembre
Convoqués à Belgrade dans la soirée, les responsables de la « République de Pale » se sont entendus dire qu'il leur fallait coûte que coûte adhérer à l'accord de Dayton. Radovan Karadzic, leur leader, laisse donc répéter qu'il se rallie à la paix, mais la position du général Mladic, qui a refusé de se rendre à la convocation de Belgrade, reste un pesant mystère.
vendredi 24 novembre
Les observateurs de l'ONU en Bosnie occidentale ont constaté que des maisons appartenant à des Serbes avaient été incendiées à Sipovo et Mrkonjic Grad, deux villes sous contrôle croate, conquises pendant l'été, mais qui doivent revenir aux Serbes.
du vendredi 24 au samedi 25 novembre
De nombreux Serbes ont manifesté à Sarajevo dans les quartiers de Grbavica et d'Ilidza, pour faire connaître leur « mécontentement » devant l'injustice infligée aux Serbes de Sarajevo par l'accord de Dayton.
samedi 25 novembre
Un Serbe de 63 ans s'est suicidé dans la matinée dans le quartier de Grbavica pour protester contre la « mainmise des Croato-Musulmans ». Par ailleurs, les Croates de Dubrovnik ont manifesté pour protester contre l'intention prêtée au président Tudjman de céder la péninsule de Prevlaka (sud-est, qui contrôle l'entrée des bouches de Kotor, et où stationne l'essentiel de la flotte de guerre yougoslave) à la Serbie contre une bande de territoire bosniaque.
dimanche 26 novembre
Karadzic a repris ses distances, dans la matinée, lors d'une réunion avec les responsables militaires des communes serbes de Sarajevo : « Tant qu'une solution différente et meilleure que celle prévue par l'accord de Dayton n'aura pas été trouvée pour la partie serbe de Sarajevo, l'armée serbe restera sur ses positions ». Le président de la république fédérale de Yougoslavie s'est rangé du côté des contestataires. Le secrétaire d'Etat américain à la Défense a fait savoir que les Etats-Unis n'enverront pas de troupes en Bosnie si les Serbes y refusent d'appliquer l'accord de Dayton.
lundi 27 novembre
L'armée croate a mis le feu à plusieurs villages réputés « serbes » de la région de Banja Luka (dont Sitnica) en Bosnie. Il y a une dizaine de jours, plusieurs villages situés sur les versants du mont Monjaca (situés dans une zone qui devrait être aux Serbes de Bosnie selon le plan de paix de Dayton) avaient subi le même sort.
Les Serbes de Bosnie refusent toujours l'accord de Dayton et menacent ouvertement de reprendre les armes. De même, le ministre bosniaque des Affaires étrangères, Mohamed Sacirbey, a déclaré s'attendre à une reprise des combats.
mardi 28 novembre
Les forces croates et serbes ont échangé des obus en Posavina (nord de la Bosnie). Chacun accuse l'autre d'avoir violé le cessez-le-feu. De peuplement croato-musulman avant la guerre, la Posavina a été attribué aux Serbes après Dayton.
Le rapporteur spécial de l'ONU chargé des droits de l'homme en ex-Yougoslavie, Elizabeth Rehn, a affirmé que des incidents « très sérieux » attribués à la police serbe se sont produits au Kosovo peuplé majoritairement (à 90 %) d'Albanais.
mercredi 29 novembre
Une équipe de dix hommes de la 1re division blindée américaine, basée en Allemagne, est arrivée à Tuzla. Ces premiers soldats américains en Bosnie ont pour mission de préparer l'installation de la principale base américaine de l'opération « Effort concentré ».
Les combats d'artillerie continuent en Posavina entre Croates et Serbes.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé le retrait, avant le 31 janvier 1996, des 22 000 casques bleus déployés en Bosnie. 90 % d'entre eux rejoindront la Force multinationale (Ifor).
Le Quai d'Orsay (ministère français des Affaires étrangères) a fait connaître la date de la conférence de Paris pour la signature des accords de paix sur la Bosnie. Elle se déroulera le 14 décembre.
vendredi 1er décembre
Le conseil de l'OTAN a donné son feu vert à l'envoi en Bosnie de 2 600 hommes spécialistes de la logistique et des transmissions (dont 700 Américains), pour préparer la mission des 60 000 soldats sous commandement de l’OTAN.
Le chef des Serbes de Bosnie, Karadzic, a pour la première fois lié le sort des deux pilotes français à d'éventuelles concessions que la communauté internationale pourrait faire sur le statut de Sarajevo.
samedi 2 décembre
Le général serbe de Bosnie Mladic a passé en revue une brigade nouvellement créée à Vlasenica : il a appelé ses troupes à « protéger les frontières » de la République serbe de Bosnie.
dimanche 3 décembre
A Madrid (Espagne), Bill Clinton a sommé le président serbe Milosevic de prendre les « mesures appropriées » pour obliger les Serbes de Bosnie à respecter l'accord de paix de Dayton.
Le général français Jean-René Bachelet, commandant de la Forpronu à Sarajevo a été rappelé en France pour avoir déclaré son inquiétude pour les populations serbes et critiqué les accords de Dayton.
mercredi 6 décembre
Le président français Chirac a lancé un ultimatum au président serbe Milosevic lors d'un entretien téléphonique : si les deux pilotes français, abattus le 30 août, ne lui sont pas rendus sous peu, « la France en tirera les conséquences ».
Le secrétaire d'Etat américain Warren Christopher a admis pour la première fois à Bruxelles que la situation de Sarajevo exige des garanties particulières pour les Serbes (point de vue français).
jeudi 7 décembre
Belgrade juge « inacceptable » l'ultimatum français. Parallèlement une délégation de cinq députés français est arrivée à Belgrade.
du vendredi 8 au samedi 9 décembre
Conférence de Londres sur la Yougoslavie qui a réuni une cinquantaine de pays et d'organisations internationales, pour « restaurer la Bosnie dans l'état où elle se trouvait avant la guerre ».
dimanche 10 décembre
Expiration dans la soirée de l'ultimatum français lancé aux Serbes de Bosnie au sujet de ses pilotes disparus.
lundi 11 décembre
Le gouvernement bosniaque a improvisé en hâte une manifestation de 2 000 personnes en faveur de la réunification de Sarajevo et de la restitution des « territoires occupés » par les Serbes sécessionnistes.
mardi 12 décembre
Les habitants des quartiers serbes de Sarajevo sont allés aux urnes pour répondre, par oui ou non, à cette seule question : « Etes vous pour le fait que le Sarajevo serbe devienne une partie du territoire de la Bosnie Herzégovine et passe sous l'autorité de cet Etat » : 99 % d'entre eux refusent l'administration bosniaque. Les Serbes de Bosnie ont libéré les deux pilotes français, surtout grâce à l'intervention russe. Le général français de brigade Zeller a remplacé à Sarajevo le général Bachelet rappelé à Paris il y a une semaine.
jeudi 14 décembre
Signature à Paris (France) de l'accord de paix sur la Bosnie-Herzégovine conclu le 21 novembre dernier à Dayton.
vendredi 15 décembre
Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert à « Effort concerté ».
samedi 16 décembre
La plus grande opération de l'histoire de l'OTAN a pris un lent départ gênée par le mauvais temps qui a empêché l'atterrissage de 20 avions américains transportant hommes et matériels dans le nord de la Bosnie. Le général Robert Rideau, qui commandera la division française de l'Ifor, est arrivé à Sarajevo.
mercredi 20 décembre
L’OTAN prend la relève de l’ONU en Bosnie, avec la passation de pouvoir de la Forpronu à l’Ifor.
Fin de l’opération de l’OTAN « Deny Flight » qui visait à imposer depuis avril 1993 une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie-Herzégovine en vertu de la résolution 816 du conseil de sécurité de l’ONU. En deux ans et huit mois, les pilotes de l’OTAN ont effectué 100 420 sorties, pour quatre appareils perdus.
mardi 26 décembre
Le président du Parlement des Serbes de Bosnie, Momcilo Krajisnik, a demandé à l'amiral américain Leighton Smith, commandant de l'Ifor, le report de plusieurs mois du transfert sous contrôle bosniaque des quartiers serbes de Sarajevo, au lieu du 19 janvier.
mercredi 27 décembre
La version officielle n'est peut-être pas la bonne : selon un journal français, les deux pilotes français récemment libérés par les Serbes auraient été torturés.
jeudi 28 décembre
La première phase de l'accord de paix sur la Bosnie est pratiquement achevée : 38 postes clés ont été remis à la force multinationale de l'OTAN. Sous la pression de la Forpronu et de l'Ifor, les Serbes de Bosnie ont rouvert la route d'Ilidza qui permet aux habitants de Sarajevo d'aller en Bosnie centrale. Le président russe Boris Eltsine a signé une directive suspendant les sanctions russes qui frappent la Yougoslavie (Serbie et Monténégro), sauf en ce qui concerne les Serbes de Bosnie.