samedi 1er janvier
Première présentation du futur hymne de l’URSS, sur une musique d’A.V. Alexandrov et des paroles de Sergueï Mikhalkov et G.G. El-Reguistan.
mardi 4 janvier
A son quartier général de Rastenburg, Hitler refuse que von Manstein déplace des troupes de la boucle du Dniepr vers le nord.
mercredi 5 janvier
L’Armée rouge s’empare de Berditchev, au sud-ouest de Kiev. Selon un communiqué allemand, « le haut commandement allemand ne compte pas s’accrocher au territoire russe uniquement pour des questions de prestige. Si nos troupes se trouvaient contraintes d’évacuer le sol russe, la question aurait peu d’importance en elle-même ; l’essentiel serait de maintenir le front intact sur toute la ligne ». Cette déclaration semble confirmer que les Allemands s’apprêtent à une retraite majeure.
Le gouvernement polonais en exil à Londres a publié un communiqué sur sa position quant à l’Union soviétique. Le texte appelle à la coopération des résistants polonais avec l’Armée rouge, mais à condition que les relations diplomatiques soient rétablies entre l’Union soviétique et la Pologne.
jeudi 6 janvier
Le premier front d’Ukraine du général soviétique Vatoutine a passé la frontière polonaise d’avant-guerre, lançant une grande offensive depuis Kiev et repoussant les Allemands jusqu’aux portes de Sarny, important nœud ferroviaire sur la ligne Kiev-Varsovie. Selon un communiqué du QG soviétique, près de 3 000 Allemands ont été tués au cours des récents combats et 68 pièces d’artillerie et 83 chars ont été mis hors de combat.
samedi 8 janvier
Les Soviétiques reprennent Kirovograd [Kropyvnytskyï], nœud ferroviaire et routier du centre de l’Ukraine.
lundi 10 janvier
En Ukraine, l’Armée rouge coupe la voie ferrée Smela-Kristinovka. Elle anéantit plusieurs divisions allemandes au nord de Kirovograd.
mardi 11 janvier
En réponse aux déclarations du gouvernement polonais en exil sur les relations des deux pays, le gouvernement soviétique a proposé que la frontière russo-polonaise suive la ligne Curzon, proposée par les Alliés en 1919. Si ce projet devenait réalité, une partie de la Pologne orientale deviendrait soviétique.
vendredi 14 janvier
Sur le front de Leningrad, la 2e armée de choc soviétique attaque à partir de la tête de pont d’Oranienbaum. La 59e armée tente d’encercler Novgorod, mais progresse peu.
mercredi 19 janvier
A Leningrad, les Allemands battent en retraite dans la soirée. Des colonnes de soldats soviétiques investissent les rues dévastées de la ville. Elles se dirigent vers le sud, à Krasnoïe Selo et, par la baie gelée de Kronstadt, vers Oranienbaum, où la poigné de Soviétiques a tenu pendant toute la durée du siège.
Libération de Novgorod par l’Armée rouge (59e armée soviétique). Sur plus de 2 536 bâtiments de pierre, moins de 40 demeures sont encore debout.
jeudi 20 janvier
La 2e armée de choc et la 42e armée font leur jonction près de Ropcha, au sud-ouest de Leningrad. Elles encerclent sept divisions allemandes.
samedi 22 janvier
L’Armée rouge encercle Vitebsk.
lundi 24 janvier
Sept armées soviétiques, dont trois blindées, lancent une grande offensive contre les forces allemandes encerclées au sud-est de Kiev.
Les studios de Kiev et d’Achkhabad présentent à Moscou l’Arc-en-ciel (Radouga), film de Mark Donskoï, d’après le roman de W. Wassiliewska. Il décrit la vie d’un village ukrainien victime des atrocités de l’occupant allemand.
mardi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Krasnogvardeisk, au sud de Leningrad.
mercredi 26 janvier
L’URSS a répliqué aux accusations allemandes concernant sa responsabilité dans le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn, en mettant en cause l’Allemagne. Une commission spéciale soviétique aurait établi que les Polonais étaient encore en vie lorsque les Allemands ont investi la région en juillet 1941.
jeudi 27 janvier
L’Armée rouge a libéré Leningrad. Le général Leonid Govorov, qui a organisé et commandé l’assaut final, a annoncé dans un ordre du jour que les derniers soldats Allemands ont abandonné leurs positions au sud de ma ville. Il a ajouté qu’en douze jours de combats, l’Armée rouge a pris 700 redoutes ennemies et contraint l’ennemi à reculer sur une distance de 60 à 100 kilomètres. Le siège de la ville aura duré 872 jours et fait plus d’un million de morts civils et 150 000 soldats tués. Les soldats soviétiques déferlent à présent vers l’Ouest à la poursuite du groupe d’armées Nord du maréchal von Kuchler, dont l’infériorité en effectifs, en armement et en avions est patente.
samedi 29 janvier
En reprenant Tchoudovo, les Soviétiques contrôlent la voie ferrée Leningrad-Moscou.
mercredi 2 février
Début de la bataille de Narva. L’Armée rouge (200 000 hommes, 2 500 canons, 125 chars et 800 avions) franchit la frontière du nord-est de l’Estonie et se heurte durement aux défenses allemandes (123 541 hommes, dont des milliers d’Estoniens, 32 chars et 137 avions). Au sud-est de l’Estonie, les Soviétiques s’emparent de Vanaküla.
Staline autorise l’aviation américaine à utiliser six bases soviétiques pour les bombardements en navette sur l’Europe.
jeudi 3 février
Des salves de victoire ont retenti à Moscou : les Russes fêtent leur succès. Staline a annoncé que dix divisions allemandes avaient été prises au piège dans la boucle du Dniepr.
samedi 5 février
Sur le front nord, l’Armée rouge occupe Gdov, au bord du lac Peïpous. A l’ouest de Kiev, elle occupe Rovno [Rivne] et Loutsk.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 février
730 bombardiers soviétiques ont attaqué Helsinki en deux vagues, visant en priorité le terrain d’aviation de Malm, mais dévastant également les quartiers résidentiels à la bombe incendiaire : 2 500 bombes sont tombées autour d’Helsinki et 350 dans le centre-ville. Plus d’une centaine de personnes ont été tuées et environ 300 blessées. Plus de 160 bâtiments ont été détruits ou endommagés.
mardi 8 février
Sur le 3e front d’Ukraine, les Soviétiques reprennent Nikopol, centre vital de production de manganèse.
mercredi 9 février
Dans le centre de l’Ukraine, les généraux Koniev et Malinovski commencent à liquider la 8e armée allemande à Kirovograd [Kropyvnytsky].
samedi 12 février
L’Armée rouge continue son offensive sur le front de la Baltique, malgré la résistance acharnée des Allemands. Hitler a remplacé le maréchal von Küchler par le général Model, spécialiste des blindés, et lui a envoyé des renforts pour tenir le front. Néanmoins, la 2e armée de choc soviétique a pris d’assaut Kingisepp et atteint Narva, sur le golfe de Finlande.
dimanche 13 février
A 135 kilomètres au sud de Leningrad, l’Armée rouge libère Louga et Lyady et avance vers Pskov.
lundi 14 février
Au sud de Kiev, les Soviétiques pénètrent dans la poche allemande de Korsoun [Korsun-Shevchenkovsky]. Au nord, la Wehrmacht abandonne la province de Leningrad.
mardi 15 février
A Londres, le gouvernement polonais en exil rejette un projet des Soviétiques. Ceux-ci proposaient que la ligne Curzon, sur le fleuve Boug, soit la frontière orientale de la Pologne après la guerre.
mercredi 16 février
En Ukraine, le 3e corps de Panzer essaie de dégager la poche de Korsoun.
Des diplomates finlandais et soviétiques se rencontrent à Stockholm (Suède) pour négocier un armistice.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 février
Nouvelle nuit de bombardement soviétique sur Helsinki, une ville largement abandonnée par ses habitants qui se sont réfugiés à la campagne : 383 avions ont largué 4 317 bombes sur la région de la capitale mais seule une centaine d’entre eux sont tombées sur la zone urbaine. 25 personnes ont été tuées et 29 blessées tandis que 27 bâtiments ont été détruits et 53 endommagés. Pour perturber les aviateurs ennemis, les lumières de la capitale avaient été éteintes et de grands feux allumés à Vuosaari, à l’est. De nombreuses bombes sont ainsi tombées sur des zones forestières. Par ailleurs, 12 chasseurs allemands ont participé à la défense finlandaise. Six bombardiers soviétiques ont été abattus.
vendredi 18 février
Sur le front nord (oblast de Novgorod), la 1re armée d’assaut soviétique reprend Staraïa Roussa.
Staline décerne au général américain Ike Eisenhower la plus haute décoration militaire d’Union soviétique, la première classe de l’ordre de Souvorov.
du mercredi 23 au lundi 28 février
Déportation de 521 000 Tchétchènes et Ingouches, accusés de collaboration avec les Allemands.
jeudi 24 février
Le Premier ministre finlandais, allié des Allemands, annonce que son pays est prêt à faire la paix immédiatement avec l’URSS.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 février
Des centaines de bombardiers soviétiques attaquent la Finlande, et en particulier Helsinki. A partir de 19 h 07, et pendant 11 heures (en trois phases), 896 appareils ont largué 5 182 bombes, mais seulement 290 ont touché la région de la capitale : 21 morts, 35 blessés, 59 bâtiments détruits et 135 endommagés. 9 avions soviétiques ont été abattus.
lundi 28 février
Arrivée à Mourmansk du convoi allié JW-57, composé de 42 cargos et d’un pétrolier. Le destroyer HMS Mahratta a été coulé en chemin, ainsi que deux U-Boote.
mercredi 1er mars
L’Armée rouge prend Russaki, près de Pskov.
vendredi 3 mars
Décret du Présidium du Soviet suprême créant les deux plus hautes distinctions navales militaires soviétiques : l’Ordre de Nakhimov et l’Ordre d’Ouchakov.
samedi 4 mars
En Ukraine, l’Armée rouge repousse les Allemands au-delà du fleuve Boug. La Wehrmacht ne conserve qu’une poche à Ouman.
dimanche 5 mars
Les Soviétiques déclenchent l’offensive Oman-Botosani dans l’ouest de l’Ukraine, entre Ouman et Kirovogrand [Kropyvnytskyï] : le 2e Front ukrainien de l’Armée rouge d’Ivan Konev (fort de 691 000 hommes, 670 chars et 8 890 canons) enfonce les lignes de la 8e armée allemande de von Manstein (450 000 soldats, 450 chars, 3 500 canons) et avance de cinquante kilomètres.
lundi 6 mars
L’aviation soviétique bombarde la ville estonienne de Narva, évacuée par les Allemands : le centre historique d’origine suédoise est rasé.
mercredi 8 mars
Accusés d’avoir collaboré avec l’ennemi allemand, les Balkars du Nord-Caucase sont expulsés de leur pays et transférés par train au Kazakhstan et au Kirghizistan (ils ne pourront revenir qu’en 1957).
Hitler signe l’Ordonnance n°11 qui proclame comme « lieux permanents », c’est-à-dire des des « forteresses à défendre » à tout prix, 29 villes situées sur le front de l’Est. Du nord au sud : Tallinn, Rakvere, Jöhvi, Tartu, Pskov, Ostrow, Opochka, Resekne, Polotsk, Vitebsk, Orcha, Moguilev, Borisov, Minsk, Babrujsk, Slutsk, Luninets, Pinsk, Kovel, Brody, Ternopil, Khmelnitsky, Zhmerynka, Vinnytsia, Ouman, Novoukrainka, Pervomayisk, Wosnessensk et Mykolaïv.
jeudi 9 mars
L’aviation soviétique attaque Tallinn, en Estonie. Les frappes détruisent 8 000 bâtiments, soit un tiers de la ville et la moitié des maisons. Environ 800 personnes sont tuées et 25 000 autres sans-abri.
vendredi 10 mars
En Ukraine, l’Armée rouge prend Ouman, importante base de la Luftwaffe.
Venant d’URSS, le convoi allié RA-57 arrive au loch Ewe (Ecosse) avec un seul navire perdu pour trois U-Boote coulés.
dimanche 12 mars
Dans le sud-est de la Biélorussie, la 35e division d’infanterie allemand du général Richert au nord de Masyr le camp de la mort provisoire d’Osaritschi où seront massacrés en une semaine des milliers de parents « inutiles » des civils réquisitionnés pour le travail (vieillards, handicapés, malades, enfants, etc.
lundi 13 mars
L’Armée rouge reprend Kherson, sur l’embouchure du Dniepr.
Moscou établit des relations diplomatiques avec le gouvernement d’Italie du Sud.
mercredi 15 mars
La musique et les paroles présentées le 1er janvier dernier deviennent officiellement l’hymne soviétique.
vendredi 17 mars
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire et routier ukrainien de Doubno.
dimanche 19 mars
Opération allemande « Margarethe » en Hongrie : le régent Horthy ayant cédé à l’ultimatum, les troupes allemandes occupent sans combat l’ensemble du territoire hongrois, menacé par l’avancée des armées soviétiques.
Fermeture du camp de la mort provisoire d’Osaritschi. En une semaine, plus de 9 000 civils biélorusses ont été tués ou laissés pour mort d’épuisement et de maladie (typhoïde). Selon certaines sources, le bilan pourrait être de 20 000 victimes, un grand nombre de survivants de cette semaine de la mort succombant à leur tour.
lundi 20 mars
Les bases clés ukrainiennes de Moghilev-Podolski et de Vinnitsa sont reprises par l’Armée rouge.
mardi 21 mars
Les Finlandais repoussent l’offre de paix de Moscou.
jeudi 23 mars
Dans l’ouest de l’Ukraine, l’Armée rouge reprend Letichev [Letytchiv], dont les 7 500 juifs (60 % de la population) ont été massacrés par les Allemands, et cerne le QG allemand de Tarnopol [Ternopil].
dimanche 26 mars
En Moldavie, l’Armée rouge occupe la ville de Bălți et atteint le fleuve Prout à la frontière roumaine, sur un front de 85 kilomètres de large.
lundi 27 mars
Les troupes soviétiques reprennent Kamenets-Podolski, dans l’ouest de l’Ukraine.
Des troupes allemandes arrivent en Roumanie.
mardi 28 mars
Les troupes soviétiques entrent en Galicie et avancent sur Cracovie. Elles ont repris Mykolaïv dans le sud de l’Ukraine.
Les SS abattent les enfants juifs âgés de moins de 13 ans dans la ville lituanienne de Kaunas.
samedi 1er avril
Au sud-est de Tarnopol [Ternopil], l’Armée rouge encercle 40 000 soldats allemands à Skala.
dimanche 2 avril
Entrée des premières troupes soviétiques en Roumanie. Elles franchissent le Prout et occupent Gerca.
lundi 3 avril
A Hamm, en Westphalie, un coup de grisou a tué 169 mineurs, dont 113 prisonniers de guerre soviétiques, dans la mine de Saxe, à Heessen.
mardi 4 avril
Une reconnaissance aérienne des Alliés au-dessus de la Pologne permet de photographier une partie du camp de la mort d’Auschwitz.
samedi 8 avril
Les Soviétiques déclenchent la reconquête de la Crimée.
Une salve de 324 coups célèbre à Moscou l’entrée de l’Armée rouge en Roumanie.
lundi 10 avril
La Wehrmacht évacue la Transnistrie, la Bucovine et la Bessarabie.
lundi 10 ou vendredi 14 avril
L'armée russe de Malinovski reprend Odessa.
mardi 11 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Kertch.
mercredi 12 avril
Le général Jänecke demande à Hitler l’autorisation d’évacuer la Crimée. Le Führer refuse et ordonne de résister jusqu’au dernier homme.
Le chef de la résistance yougoslave Tito a conclu un accord avec l’URSS.
jeudi 13 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Simferopol aux Allemands.
Etablissement de relations entre la Nouvelle-Zélande et l’Union soviétique.
samedi 15 avril
Au sud-est de Lvov [Lviv], l’Armée rouge repend Ternopol après un siège de trois semaines.
dimanche 16 avril
L’Armée rouge franchit le Dniestr à Tiraspol, en Moldavie.
lundi 17 avril
Après un mois et douze jours de l’offensive Ouman-Botosani, les Soviétiques remportent une victoire décisive dans l’ouest de l’Ukraine. La 8e armée allemande de von Manstein déplore 45 000 morts et 25 000 prisonniers, mais les pertes soviétiques des forces du maréchal Konev sont également très lourdes (121 204 hommes tués, blessés, disparus).
mardi 18 avril
Les Soviétiques reprennent Balaklava, près de Sébastopol.
jeudi 20 avril
En anticipation du partage de la marine de guerre italienne, le croiseur USS Milwaukee est transféré par les Etats-Unis à l’URSS. Il est affecté à la flotte du Nord sous le nom de Murmansk (il sera rendu à l’US Navy en 1949 et détruit la même année).
lundi 1er mai
Staline demande à la Roumanie, à la Bulgarie et à la Hongrie de se retourner contre Hitler.
mardi 2 mai
Le dictateur espagnol Franco est contraint de modifier sa politique vis-à-vis de l’Axe sous la pression des Alliés. Il retire les 14 284 volontaires de la légion Azul restant sur le front russe et réduit à 20 tonnes par mois les livraisons à l’Allemagne de wolfram (utilisé pour la fabrication des charges creuses).
vendredi 5 mai
Le général Tolboukhine déclenche l’assaut final sur Sébastopol : les Katiouchka bombardent la ville.
dimanche 7 mai
Création de l’oblast de Novgorod.
lundi 8 mai
Désobéissant aux ordres d’Hitler, le général Schörner fait évacuer les troupes allemandes de Sébastopol.
A Londres, le gouvernement tchécoslovaque en exil et l’Union soviétique concluent une convention sur la libération de la Tchécoslovaquie par l’Armée rouge.
mardi 9 ou vendredi 12 mai
Les armées soviétiques reprennent Sébastopol.
mercredi 10 mai
Les Soviétiques libèrent 2 000 Alsaciens-Lorrains engagés de force dans la Wehrmacht. Ils avaient été capturés sur le front de l’Est.
dimanche 14 mai
Le traité russo-japonais sur la pêche est prorogé pour cinq ans.
lundi 15 mai
Décès du patriarche de toutes les Russies Sergius, à l’âge de 77 ans.
du jeudi 18 au samedi 20 mai
Accusée d’avoir collaboré avec l’occupant, l’ensemble de la communauté tatare de Crimée, soit près de 180 000 (400 000 ?) personnes, est déportée vers la Sibérie et l’Ouzbékistan.
dimanche 21 mai
Ouverture à Moscou de la 13e édition du championnat d’échecs d’URSS, la première depuis 1940.
samedi 27 mai
Un détachement de partisans de 18 hommes, commandé par Vassili Kononov, attaque le village letton de Malyé Baty, afin de venger la mort, à cet endroit, en février dernier, des membres du groupe d’éclaireurs de Tchougonov.
mercredi 31 mai
Staline et son état-major mettent au point l’opération « Bagration » pour libérer la Biélorussie.
vendredi 2 juin
Début de l’opération « Forcené » (Frantic) : 130 bombardiers B-17 américains décollent d’Italie du Sud pour bombarder des cibles en Hongrie et en Roumanie, puis atterrir en URSS.
mardi 6 juin
L’Armée rouge libère la petite ville de Braslaw, dans le nord de la Biélorussie.
Débarquement allié en Normandie : ouverture du front ouest tant réclamé par Moscou.
samedi 10 juin
Sous les ordres de Govorov et Meretskov, l’Armée rouge (450 000 hommes) lance dans l’est de la Carélie l’offensive Vyborg-Petrozavodsk contre les forces finlandaises (268 000 soldats, 110 chars, 250 avions).
vendredi 16 juin
L’un des chefs de la résistance armée polonaise, Jan Piwnik, a été mortellement blessé au cours d’une opération de ses partisans à Jewłasze, près de Vilnius. Il avait 31 ans.
samedi 17 juin
Champion en titre d’avant-guerre et déjà sacré quatre fois, Mikhaïl Botvinnik demeure champion d’échecs d’URSS.
mardi 20 juin
Les Soviétiques reprennent Vyborg (Viipuri) aux Finlandais.
jeudi 22 juin
A l’occasion du troisième anniversaire de « Barbarossa », les Soviétiques déclenchent l’opération « Bagration » : sous les ordres de Joukov et Vassilievski, l’Armée rouge (2 300 000 hommes, 24 000 canons, 4 080 blindés et 6 334 avions) lance une offensive générale vers la Biélorussie, sur un front de 1 000 kilomètres, contre le groupe d’armées Centre de la Wehrmacht (4e armée, 3e panzer, 9e armée), forte de 800 000 hommes, 9 500 canons, 553 blindés et 839 avions et commandée par le maréchal Ernst Busch.
vendredi 23 juin
Les généraux soviétiques Tcherniakovski et Zakharov attaquent sur le front Vitebsk-Zhlobin.
dimanche 25 juin
Début en Carélie, au nord-est de Vyborg, de la bataille de Tali-Ihantala, opposant les 50 000 Finlandais (soutenus par les Allemands) du général Karl Lennart Oesch aux 150 000 Soviétiques du maréchal Govorov.
mercredi 28 juin
L’Armée rouge libère Moguilev, en Biélorussie.
lundi 3 juillet
Sur le front de l'Est, après avoir avancé de près de 130 kilomètres en deux jours, l’Armée rouge libère Minsk, la capitale de la Biélorussie. Sur les 100 000 soldats allemands encerclés, 40 000 ont été tués ou sont portés disparus ; les autres sont blessés ou faits prisonniers.
mercredi 5 juillet
Les Allemands évacuent Brest-Litovsk.
Création de l’oblast russe de Briansk, aux frontières des républiques de Biélorussie et d’Ukraine.
jeudi 6 juillet
Les troupes soviétiques de Rokossovski ont pris la ville polonaise de Kowel [aujourd’hui Kovel, dans le nord-ouest de l’Ukraine].
Après plusieurs jours de combat, l’Armée rouge entre dans Polotsk, ville biélorusse détruite à plus de 90 %. Elle a également repris Baranavitchy (dont une partie de la population polonaise sera transférée en Sibérie ou au Kazakhstan, l’autre expulsée vers la Pologne).
samedi 8 juillet
Création du titre de « Mère héroïne », honorant toutes les mères de dix enfants ou plus, et de la Médaille de maternité, pour celles ayant eu de cinq à neuf enfants. Etablissement également de l’Ordre de la Gloire maternelle.
Le premier camion de marque OuralAZ sort de la chaîne de montage de l’Usine automobile de Miass, dans l’Oural.
dimanche 9 juillet
Victoire des forces armées finlandaises dans la bataille de Tali-Ihantala, la plus grande bataille jamais livrée en Europe du Nord : en deux semaines, les Soviétiques ont perdu 27 500 hommes, les Finlandais 8 750. L’Armée rouge met fin à l’offensive de Vyborg-Petrozavodsk, se retirant d’Ihantala et se mettant en position défensive.
jeudi 13 juillet
Le 3e front biélorusse de Tcherniakovski conquiert Vilna [Vilnius], en Lituanie. La situation de l'armée allemande est de plus en plus difficile.
dimanche 16 juillet
Dans l’ouest de la Biélorussie, les forces soviétiques de Tcherniakovski et Rokossovsy prennent Grodno [Hrodna] après Pinsk.
lundi 17 juillet
Des unités soviétiques de la 1re Armée de la garde franchissent la rivière Boug et entrent en Pologne.
mercredi 19 juillet
L'armée Rouge entre en Lettonie.
vendredi 21 ou dimanche 23 juillet
En Pologne, l’Armée rouge s’empare de Lublin.
samedi 22 juillet
L'armée Rouge atteint la frontière soviéto-finlandaise de 1940.
1 000 Alsaciens et Lorrains (Français), envoyés sur le front russe par les nazis, sont déportés par les Soviétiques en Iran.
dimanche 23 juillet
Constitution à Cholm d’un Comité national polonais prosoviétique.
Alors que la 29e brigade de chars soviétiques de la 4e armée de chars du général Lelushenko parvient à l’entrée des faubourgs de Lwów [Lviv, en Ukraine], l’Armée de l’intérieur polonaise déclenche dans la ville un soulèvement contre l’occupant allemand.
A 2 km au sud de Lublin, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek, fermé et vidé de ses détenus depuis une semaine. De nombreux documents ont été détruits et des bâtiments incendiés par les nazis, mais la chambre à gaz et plusieurs baraquements sont intacts.
mercredi 26 juillet
Le 1er front biélorusse soviétique de Rokossovsky atteint la Vistule.
jeudi 27 juillet
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Przemysl est libérée par l’Armée rouge.
vendredi 28 juillet
Le 2e front ukrainien de Koniev s'empare de Lvov.
Le 1er front de Rokossovsky libère Brest-Litovsk.
Plus au nord, le 3e front biélorusse du général Tcherniakovski lance en Lituanie l’offensive de Kovno [Kaunas].
dimanche 30 juillet
Arrêt de l’offensive soviétique sur la rive droite de la Vistule.
16e de finale de la Coupe de football d’Union soviétique : pour son premier match à ce niveau là, le club de Krylya Sovetov, fondé en 1942 à Samara, est battu par le Lokomotiv Moscou cinq buts à un.
lundi 31 juillet
Staline décerne au régiment de chasse français Normandie le titre de Niémen. Il assurait la protection des troupes soviétiques, lors du franchissement du fleuve.
mardi 1er août
Insurrection de l’armée du général Bor-Komoroski à Varsovie, alors que les Soviétiques atteignent la rive droite de la Vistule. Mais Staline, qui considère les patriotes polonais comme un obstacle à une soviétisation future de la Pologne, ordonne à ses troupes parvenues dans les faubourgs de la capitale de ne rien tenter pour aider les insurgés, qui sont écrasés par les Allemands.
En Lituanie, le général soviétique Tcherniakovski s’empare de Kovno [Kaunas].
mercredi 2 août
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Rzeszów est libérée par les troupes du 1er Front ukrainien de l’Armée rouge, des unités de la 1ère Armée polonaise et des soldats de la cellule Rzeszów AK.
mercredi 9 août
Victoire soviétique dans l’offensive Vyborg-Petrozavodsk. En deux mois de combats, les Finlandais déplorent 60 000 tués, l’Armée rouge 32 500.
jeudi 10 août
Après plus de six mois de résistance allemande, le général soviétique Leonid Govorov, commandant du front de Leningrad, est contraint de mettre fin à l’offensive sur le nord-est de l’Estonie. Disputée entre la Baltique et lac Peïpous, la bataille de Narva a permis aux Allemands de défendre les pays baltes. Depuis le 12 février, 14 000 Allemands sont morts ou portés disparus et 54 000 autres blessés ou malades. Les Soviétiques ont subi de lourdes pertes : 100 000 tués ou disparus, 380 000 blessés ou malades, 300 et 230 avions détruits.
dimanche 13 août
Installation à Lublin du Comité national polonais.
mercredi 16 août
Les Soviétiques atteignent Ossow, à 11 kilomètres au nord-est de Varsovie.
samedi 19 août
Fin de l’opération « Bagration » : après deux mois de bataille, la Wehrmacht subit sa plus lourde défaite de la guerre sur le centre du front de l’Est. Depuis le début de l’offensive soviétique lancée le 22 juin en Biélorussie, les Allemands déplorent 290 000 tués et disparus, 120 000 blessés et 150 000 prisonniers, les vainqueurs 178 507 morts et disparus, 590 000 blessés et malades.
dimanche 20 août
Début de la bataille de Roumanie. Les Soviétiques déclenchent l’offensive « Jassi-Kishinev » (seconde offensive « Iași-Chișinău ») : les 2e et 3e fronts ukrainiens de l’Armée rouge et deux divisions alliées roumaines (« Horia-Cloșca-Crișan » et « Tudor Vladimirescu ») attaquent le front germano-roumain (Groupe d’Armées Sud Ukraine) sur la Vltava afin de s’emparer de la Moldavie.
lundi 21 août
Des délégués de la République de Chine, d’URSS, du Royaume-Uni et des Etats-Unis se rencontrent à Dumbarton Oaks, à Washington, pour discuter de la formation des Nations unies.
mercredi 23 août
Capitulation roumaine devant l’Armée rouge.
vendredi 25 août
Les troupes soviétiques entrent en Allemagne.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 août
Le groupe de bombardiers n°5 de la Royal Force a effectué son premier raid massif sur la ville de Königsberg, en Prusse orientale [aujourd’hui Kaliningrad, en Russie] : les 174 Avro Lancaster ayant mené cette opération à la portée extrême des avions ont manqué le centre-ville, bombardant principalement les quartiers orientaux. Seulement quatre appareils ont été perdus.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 août
Le second raid aérien britannique sur Königsberg [Kaliningrad] est le bon : la majeure partie de la vieille ville est détruite par les bombes. La cathédrale a été touchée : une centaine de personnes qui avaient trouvé refuge dans l’édifice, dont une majorité d’enfants, ont été tuées.
jeudi 31 août
L’Armée rouge entre dans Bucarest.
en août
Le maréchal allemand Walter Model enraye, temporairement, l’offensive russe dans les Carpates.
samedi 2 septembre
La Finlande rompt avec l’Allemagne.
dimanche 3 septembre
Le président américain Roosevelt avoue (devant le cardinal Spellman) son admiration pour Staline et les soviétiques et que s'ils veulent établir le communisme dans les pays de l'est, il faut s'incliner.
mercredi 6 septembre
L’armée soviétique pénètre en Bulgarie.
lundi 11 septembre
Armistice russo-bulgare.
A 18 km au nord-est de Dortmund, un coup de grisou s’est produit dans le puits Monopol Grimberg 3/4 de la mine de Bergkamen : 107 mineurs ont été tués, dont de nombreux travailleurs forcés russes.
mardi 12 septembre
Armistice russo-roumain.
Protocole de Londres sur l'occupation de l'Allemagne : la Commission consultative définit la frontière entre la future zone d’occupation soviétique et les zones d’occupation des puissances occidentales, avec un « système d’occupation spéciale » pour la ville de Berlin (accord le 14 novembre).
mercredi 13 septembre
Les troupes soviétiques atteignent la frontière slovaque.
jeudi 14 septembre
Lors des négociations de paix soviéto-finlandaises de Moscou, le Premier ministre finlandais Antti Hackzell est victime d’une crise cardiaque (dont il ne se remettra jamais complètement). La poursuite des discussions est menée côté finlandais par le ministre des Affaires étrangères Carl Enckell.
lundi 18 septembre
Chute de Sofia.
A contrecœur, Staline a donné son accord aux Américains pour ravitailler les insurgés polonais de Bor-Komorovski, à Varsovie. Cent sept bombardiers leur lâchent des vivres et des armes, mais 70 % des conteneurs tombent du côté allemand…
mardi 19 septembre
Signature d’un traité d’armistice entre la Finlande et l'URSS : fin de la « guerre de Continuation ». Les Finlandais sont sommés d’expulser de leur territoire leurs précédents alliés allemands.
samedi 23 septembre
L’Armée rouge reprend aux Allemands le port estonien de Pärnu.
dimanche 24 septembre
L’Armée rouge pénètre de 32 kilomètres en Tchécoslovaquie, au-delà de la frontière polonaise.
mercredi 27 septembre
Entrée des troupes soviétiques et yougoslaves en Albanie.
jeudi 28 septembre
L’Armée rouge libère le camp de concentration de Klooga, en Estonie.
dimanche 1er octobre
Des officiels hongrois viennent à Moscou pour négocier un armistice en secret.
lundi 2 octobre
Les insurgés de Varsovie se rendent aux Allemands.
L’Armée rouge poursuit en Finlande les Allemands qui se replient en Laponie.
mercredi 4 octobre
En Yougoslavie, l'armée Rouge prend Pancevo sur la rive est du Danube, non loin de Belgrade. Les troupes soviétiques occupent également Riga.
vendredi 6 octobre
Dans le sud-est de la Hongrie, l’Armée rouge libère les villes de Békés et Békéscsaba.
samedi 7 octobre
Clôture de la conférence de Dumberton-Oakes avec les représentants des Quatre Grands qui jettent les bases de l’ONU.
du lundi 9 au mercredi 18 octobre
Staline, Churchill et Eden se rencontrent à Moscou : partage des Balkans. Le contrôle de la Roumanie est abandonné aux Russes, ainsi que celui de la Bulgarie. La Hongrie sera partagée par moitié en zones d'influence soviétique et anglo-américaine. La Grèce est déclarée domaine réservée des Britanniques.
mardi 10 octobre
En Lituanie, l’Armée Rouge atteint la Baltique à Palangen [Palanga], au nord de Memel [Klaipeda].
mercredi 11 octobre
L’Armée soviétique de Malinovski s'empare de Cluj, capitale de la Transylvanie roumaine. L’Armée rouge entre également dans la ville hongroise de Szeged.
L’Union soviétique annexe la République populaire touvaine (Tannou-Touva). Etablie en 1921 à la frontière de la Mongolie, elle devient l’oblast autonome de Touva [république socialiste soviétique à partir de 1961].
jeudi 12 octobre
En Yougoslavie, les Soviétiques et les partisans de Tito enlèvent Subotica, sur la voie ferrée Belgrade-Budapest, à proximité de la frontière hongroise.
vendredi 13 octobre
Staline promet à Churchill que l’URSS déclarera la guerre au Japon dès la défaite allemande.
Riga est prise par l’Armée rouge.
dimanche 15 octobre
Des émissaires hongrois signent à Moscou une convention d'armistice avec l'URSS. Les troupes allemandes envahissent la Hongrie.
Les Soviétiques reprennent Petsamo/Pechenga aux Finlandais.
lundi 16 octobre
Les troupes soviétiques entrent en Prusse-Orientale.
L’opéra Guerre et Paix de Sergueï Prokofiev est interprété pour la première fois en version concert à Moscou, au Club des Auteurs ; la première représentation théâtrale aura lieu en mai 1946.
mercredi 18 octobre
L’Armée Rouge franchit les Carpates et entre en Tchécoslovaquie.
vendredi 20 octobre
Après un très long siège, Belgrade est enfin libérée par les troupes soviétiques de Tolboukhine et les partisans de Tito. Ces derniers prennent aussi Dubrovnik.
samedi 21 octobre
L’Armée rouge atteint le Danube au sud de Budapest.
dimanche 22 octobre
L’Armée rouge atteint la frontière norvégienne.
lundi 23 octobre
En Podlachie, les troupes allemandes se retirent de la ville polonaise de Suwałki, aussitôt occupée par l’Armée rouge.
mercredi 25 octobre
L’Armée rouge s’empare du port norvégien de Kirkenes.
samedi 28 octobre
Le gouvernement bulgare signe à Moscou un armistice avec l'URSS ; ses troupes évacuent la Macédoine et la Thrace, et se mettent sous les ordres du commandement soviétique.
lundi 30 octobre
Malinovski lance une grande offensive soviétique en direction de Budapest (jusqu'au 4 novembre).
mardi 7 novembre
Staline refuse de renouer les relations diplomatiques avec la Suisse. Il invoque l’interdiction du Parti communiste et les livraisons d’armes faites à l’Allemagne.
mardi 14 novembre
L’ancien général soviétique Andreï Vlassov est autorisé par les Allemands à convoquer un « Comité de Libération des Peuples de Russie » (KONR) à Prague. Il lève deux divisions en Allemagne pour se battre contre l’Armée rouge.
vendredi 24 novembre
Le Premier ministre polonais en exil à Londres, Stanislaw Mikolakczyk, démissionne. Il proteste contre les propositions d’une nouvelle frontière orientale pour la Pologne.
en novembre
Retour de l'Estonie dans l'Union Soviétique.
samedi 2 décembre
Début d'une visite officielle de huit jours à Moscou du général français de Gaulle, après une étape à Stalingrad.
mercredi 6 décembre
Attaque soviétique sur Budapest (Hongrie).
samedi 9 décembre
Devant l’absence de progrès dans les négociations franco-soviétiques, le général de Gaulle interrompt les entretiens en annonçant son départ imminent.
dimanche 10 décembre
Traité d'alliance franco-soviétique à Moscou. Traité d'alliance et d'assistance militaire mutuelle pour vingt ans en cas de menace d’allemande. En contrepartie, la France accepte de reconnaître de facto le Comité de Lublin (elle est le premier pays occidental à le faire).
samedi 30 décembre
Première mondiale, au théâtre Bolchoï de Moscou, de la première partie du film Ivan le Terrible d’Eisenstein.
dimanche 31 décembre
Le Comité national de Lublin se proclame gouvernement provisoire de Pologne. Il est reconnu par l’URSS, alors que Londres et Washington ont reconnu le gouvernement polonais en exil à Londres.
Première présentation du futur hymne de l’URSS, sur une musique d’A.V. Alexandrov et des paroles de Sergueï Mikhalkov et G.G. El-Reguistan.
mardi 4 janvier
A son quartier général de Rastenburg, Hitler refuse que von Manstein déplace des troupes de la boucle du Dniepr vers le nord.
mercredi 5 janvier
L’Armée rouge s’empare de Berditchev, au sud-ouest de Kiev. Selon un communiqué allemand, « le haut commandement allemand ne compte pas s’accrocher au territoire russe uniquement pour des questions de prestige. Si nos troupes se trouvaient contraintes d’évacuer le sol russe, la question aurait peu d’importance en elle-même ; l’essentiel serait de maintenir le front intact sur toute la ligne ». Cette déclaration semble confirmer que les Allemands s’apprêtent à une retraite majeure.
Le gouvernement polonais en exil à Londres a publié un communiqué sur sa position quant à l’Union soviétique. Le texte appelle à la coopération des résistants polonais avec l’Armée rouge, mais à condition que les relations diplomatiques soient rétablies entre l’Union soviétique et la Pologne.
jeudi 6 janvier
Le premier front d’Ukraine du général soviétique Vatoutine a passé la frontière polonaise d’avant-guerre, lançant une grande offensive depuis Kiev et repoussant les Allemands jusqu’aux portes de Sarny, important nœud ferroviaire sur la ligne Kiev-Varsovie. Selon un communiqué du QG soviétique, près de 3 000 Allemands ont été tués au cours des récents combats et 68 pièces d’artillerie et 83 chars ont été mis hors de combat.
samedi 8 janvier
Les Soviétiques reprennent Kirovograd [Kropyvnytskyï], nœud ferroviaire et routier du centre de l’Ukraine.
lundi 10 janvier
En Ukraine, l’Armée rouge coupe la voie ferrée Smela-Kristinovka. Elle anéantit plusieurs divisions allemandes au nord de Kirovograd.
mardi 11 janvier
En réponse aux déclarations du gouvernement polonais en exil sur les relations des deux pays, le gouvernement soviétique a proposé que la frontière russo-polonaise suive la ligne Curzon, proposée par les Alliés en 1919. Si ce projet devenait réalité, une partie de la Pologne orientale deviendrait soviétique.
vendredi 14 janvier
Sur le front de Leningrad, la 2e armée de choc soviétique attaque à partir de la tête de pont d’Oranienbaum. La 59e armée tente d’encercler Novgorod, mais progresse peu.
mercredi 19 janvier
A Leningrad, les Allemands battent en retraite dans la soirée. Des colonnes de soldats soviétiques investissent les rues dévastées de la ville. Elles se dirigent vers le sud, à Krasnoïe Selo et, par la baie gelée de Kronstadt, vers Oranienbaum, où la poigné de Soviétiques a tenu pendant toute la durée du siège.
Libération de Novgorod par l’Armée rouge (59e armée soviétique). Sur plus de 2 536 bâtiments de pierre, moins de 40 demeures sont encore debout.
jeudi 20 janvier
La 2e armée de choc et la 42e armée font leur jonction près de Ropcha, au sud-ouest de Leningrad. Elles encerclent sept divisions allemandes.
samedi 22 janvier
L’Armée rouge encercle Vitebsk.
lundi 24 janvier
Sept armées soviétiques, dont trois blindées, lancent une grande offensive contre les forces allemandes encerclées au sud-est de Kiev.
Les studios de Kiev et d’Achkhabad présentent à Moscou l’Arc-en-ciel (Radouga), film de Mark Donskoï, d’après le roman de W. Wassiliewska. Il décrit la vie d’un village ukrainien victime des atrocités de l’occupant allemand.
mardi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Krasnogvardeisk, au sud de Leningrad.
mercredi 26 janvier
L’URSS a répliqué aux accusations allemandes concernant sa responsabilité dans le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn, en mettant en cause l’Allemagne. Une commission spéciale soviétique aurait établi que les Polonais étaient encore en vie lorsque les Allemands ont investi la région en juillet 1941.
jeudi 27 janvier
L’Armée rouge a libéré Leningrad. Le général Leonid Govorov, qui a organisé et commandé l’assaut final, a annoncé dans un ordre du jour que les derniers soldats Allemands ont abandonné leurs positions au sud de ma ville. Il a ajouté qu’en douze jours de combats, l’Armée rouge a pris 700 redoutes ennemies et contraint l’ennemi à reculer sur une distance de 60 à 100 kilomètres. Le siège de la ville aura duré 872 jours et fait plus d’un million de morts civils et 150 000 soldats tués. Les soldats soviétiques déferlent à présent vers l’Ouest à la poursuite du groupe d’armées Nord du maréchal von Kuchler, dont l’infériorité en effectifs, en armement et en avions est patente.
samedi 29 janvier
En reprenant Tchoudovo, les Soviétiques contrôlent la voie ferrée Leningrad-Moscou.
mercredi 2 février
Début de la bataille de Narva. L’Armée rouge (200 000 hommes, 2 500 canons, 125 chars et 800 avions) franchit la frontière du nord-est de l’Estonie et se heurte durement aux défenses allemandes (123 541 hommes, dont des milliers d’Estoniens, 32 chars et 137 avions). Au sud-est de l’Estonie, les Soviétiques s’emparent de Vanaküla.
Staline autorise l’aviation américaine à utiliser six bases soviétiques pour les bombardements en navette sur l’Europe.
jeudi 3 février
Des salves de victoire ont retenti à Moscou : les Russes fêtent leur succès. Staline a annoncé que dix divisions allemandes avaient été prises au piège dans la boucle du Dniepr.
samedi 5 février
Sur le front nord, l’Armée rouge occupe Gdov, au bord du lac Peïpous. A l’ouest de Kiev, elle occupe Rovno [Rivne] et Loutsk.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 février
730 bombardiers soviétiques ont attaqué Helsinki en deux vagues, visant en priorité le terrain d’aviation de Malm, mais dévastant également les quartiers résidentiels à la bombe incendiaire : 2 500 bombes sont tombées autour d’Helsinki et 350 dans le centre-ville. Plus d’une centaine de personnes ont été tuées et environ 300 blessées. Plus de 160 bâtiments ont été détruits ou endommagés.
mardi 8 février
Sur le 3e front d’Ukraine, les Soviétiques reprennent Nikopol, centre vital de production de manganèse.
mercredi 9 février
Dans le centre de l’Ukraine, les généraux Koniev et Malinovski commencent à liquider la 8e armée allemande à Kirovograd [Kropyvnytsky].
samedi 12 février
L’Armée rouge continue son offensive sur le front de la Baltique, malgré la résistance acharnée des Allemands. Hitler a remplacé le maréchal von Küchler par le général Model, spécialiste des blindés, et lui a envoyé des renforts pour tenir le front. Néanmoins, la 2e armée de choc soviétique a pris d’assaut Kingisepp et atteint Narva, sur le golfe de Finlande.
dimanche 13 février
A 135 kilomètres au sud de Leningrad, l’Armée rouge libère Louga et Lyady et avance vers Pskov.
lundi 14 février
Au sud de Kiev, les Soviétiques pénètrent dans la poche allemande de Korsoun [Korsun-Shevchenkovsky]. Au nord, la Wehrmacht abandonne la province de Leningrad.
mardi 15 février
A Londres, le gouvernement polonais en exil rejette un projet des Soviétiques. Ceux-ci proposaient que la ligne Curzon, sur le fleuve Boug, soit la frontière orientale de la Pologne après la guerre.
mercredi 16 février
En Ukraine, le 3e corps de Panzer essaie de dégager la poche de Korsoun.
Des diplomates finlandais et soviétiques se rencontrent à Stockholm (Suède) pour négocier un armistice.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 février
Nouvelle nuit de bombardement soviétique sur Helsinki, une ville largement abandonnée par ses habitants qui se sont réfugiés à la campagne : 383 avions ont largué 4 317 bombes sur la région de la capitale mais seule une centaine d’entre eux sont tombées sur la zone urbaine. 25 personnes ont été tuées et 29 blessées tandis que 27 bâtiments ont été détruits et 53 endommagés. Pour perturber les aviateurs ennemis, les lumières de la capitale avaient été éteintes et de grands feux allumés à Vuosaari, à l’est. De nombreuses bombes sont ainsi tombées sur des zones forestières. Par ailleurs, 12 chasseurs allemands ont participé à la défense finlandaise. Six bombardiers soviétiques ont été abattus.
vendredi 18 février
Sur le front nord (oblast de Novgorod), la 1re armée d’assaut soviétique reprend Staraïa Roussa.
Staline décerne au général américain Ike Eisenhower la plus haute décoration militaire d’Union soviétique, la première classe de l’ordre de Souvorov.
du mercredi 23 au lundi 28 février
Déportation de 521 000 Tchétchènes et Ingouches, accusés de collaboration avec les Allemands.
jeudi 24 février
Le Premier ministre finlandais, allié des Allemands, annonce que son pays est prêt à faire la paix immédiatement avec l’URSS.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 février
Des centaines de bombardiers soviétiques attaquent la Finlande, et en particulier Helsinki. A partir de 19 h 07, et pendant 11 heures (en trois phases), 896 appareils ont largué 5 182 bombes, mais seulement 290 ont touché la région de la capitale : 21 morts, 35 blessés, 59 bâtiments détruits et 135 endommagés. 9 avions soviétiques ont été abattus.
lundi 28 février
Arrivée à Mourmansk du convoi allié JW-57, composé de 42 cargos et d’un pétrolier. Le destroyer HMS Mahratta a été coulé en chemin, ainsi que deux U-Boote.
mercredi 1er mars
L’Armée rouge prend Russaki, près de Pskov.
vendredi 3 mars
Décret du Présidium du Soviet suprême créant les deux plus hautes distinctions navales militaires soviétiques : l’Ordre de Nakhimov et l’Ordre d’Ouchakov.
samedi 4 mars
En Ukraine, l’Armée rouge repousse les Allemands au-delà du fleuve Boug. La Wehrmacht ne conserve qu’une poche à Ouman.
dimanche 5 mars
Les Soviétiques déclenchent l’offensive Oman-Botosani dans l’ouest de l’Ukraine, entre Ouman et Kirovogrand [Kropyvnytskyï] : le 2e Front ukrainien de l’Armée rouge d’Ivan Konev (fort de 691 000 hommes, 670 chars et 8 890 canons) enfonce les lignes de la 8e armée allemande de von Manstein (450 000 soldats, 450 chars, 3 500 canons) et avance de cinquante kilomètres.
lundi 6 mars
L’aviation soviétique bombarde la ville estonienne de Narva, évacuée par les Allemands : le centre historique d’origine suédoise est rasé.
mercredi 8 mars
Accusés d’avoir collaboré avec l’ennemi allemand, les Balkars du Nord-Caucase sont expulsés de leur pays et transférés par train au Kazakhstan et au Kirghizistan (ils ne pourront revenir qu’en 1957).
Hitler signe l’Ordonnance n°11 qui proclame comme « lieux permanents », c’est-à-dire des des « forteresses à défendre » à tout prix, 29 villes situées sur le front de l’Est. Du nord au sud : Tallinn, Rakvere, Jöhvi, Tartu, Pskov, Ostrow, Opochka, Resekne, Polotsk, Vitebsk, Orcha, Moguilev, Borisov, Minsk, Babrujsk, Slutsk, Luninets, Pinsk, Kovel, Brody, Ternopil, Khmelnitsky, Zhmerynka, Vinnytsia, Ouman, Novoukrainka, Pervomayisk, Wosnessensk et Mykolaïv.
jeudi 9 mars
L’aviation soviétique attaque Tallinn, en Estonie. Les frappes détruisent 8 000 bâtiments, soit un tiers de la ville et la moitié des maisons. Environ 800 personnes sont tuées et 25 000 autres sans-abri.
vendredi 10 mars
En Ukraine, l’Armée rouge prend Ouman, importante base de la Luftwaffe.
Venant d’URSS, le convoi allié RA-57 arrive au loch Ewe (Ecosse) avec un seul navire perdu pour trois U-Boote coulés.
dimanche 12 mars
Dans le sud-est de la Biélorussie, la 35e division d’infanterie allemand du général Richert au nord de Masyr le camp de la mort provisoire d’Osaritschi où seront massacrés en une semaine des milliers de parents « inutiles » des civils réquisitionnés pour le travail (vieillards, handicapés, malades, enfants, etc.
lundi 13 mars
L’Armée rouge reprend Kherson, sur l’embouchure du Dniepr.
Moscou établit des relations diplomatiques avec le gouvernement d’Italie du Sud.
mercredi 15 mars
La musique et les paroles présentées le 1er janvier dernier deviennent officiellement l’hymne soviétique.
vendredi 17 mars
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire et routier ukrainien de Doubno.
dimanche 19 mars
Opération allemande « Margarethe » en Hongrie : le régent Horthy ayant cédé à l’ultimatum, les troupes allemandes occupent sans combat l’ensemble du territoire hongrois, menacé par l’avancée des armées soviétiques.
Fermeture du camp de la mort provisoire d’Osaritschi. En une semaine, plus de 9 000 civils biélorusses ont été tués ou laissés pour mort d’épuisement et de maladie (typhoïde). Selon certaines sources, le bilan pourrait être de 20 000 victimes, un grand nombre de survivants de cette semaine de la mort succombant à leur tour.
lundi 20 mars
Les bases clés ukrainiennes de Moghilev-Podolski et de Vinnitsa sont reprises par l’Armée rouge.
mardi 21 mars
Les Finlandais repoussent l’offre de paix de Moscou.
jeudi 23 mars
Dans l’ouest de l’Ukraine, l’Armée rouge reprend Letichev [Letytchiv], dont les 7 500 juifs (60 % de la population) ont été massacrés par les Allemands, et cerne le QG allemand de Tarnopol [Ternopil].
dimanche 26 mars
En Moldavie, l’Armée rouge occupe la ville de Bălți et atteint le fleuve Prout à la frontière roumaine, sur un front de 85 kilomètres de large.
lundi 27 mars
Les troupes soviétiques reprennent Kamenets-Podolski, dans l’ouest de l’Ukraine.
Des troupes allemandes arrivent en Roumanie.
mardi 28 mars
Les troupes soviétiques entrent en Galicie et avancent sur Cracovie. Elles ont repris Mykolaïv dans le sud de l’Ukraine.
Les SS abattent les enfants juifs âgés de moins de 13 ans dans la ville lituanienne de Kaunas.
samedi 1er avril
Au sud-est de Tarnopol [Ternopil], l’Armée rouge encercle 40 000 soldats allemands à Skala.
dimanche 2 avril
Entrée des premières troupes soviétiques en Roumanie. Elles franchissent le Prout et occupent Gerca.
lundi 3 avril
A Hamm, en Westphalie, un coup de grisou a tué 169 mineurs, dont 113 prisonniers de guerre soviétiques, dans la mine de Saxe, à Heessen.
mardi 4 avril
Une reconnaissance aérienne des Alliés au-dessus de la Pologne permet de photographier une partie du camp de la mort d’Auschwitz.
samedi 8 avril
Les Soviétiques déclenchent la reconquête de la Crimée.
Une salve de 324 coups célèbre à Moscou l’entrée de l’Armée rouge en Roumanie.
lundi 10 avril
La Wehrmacht évacue la Transnistrie, la Bucovine et la Bessarabie.
lundi 10 ou vendredi 14 avril
L'armée russe de Malinovski reprend Odessa.
mardi 11 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Kertch.
mercredi 12 avril
Le général Jänecke demande à Hitler l’autorisation d’évacuer la Crimée. Le Führer refuse et ordonne de résister jusqu’au dernier homme.
Le chef de la résistance yougoslave Tito a conclu un accord avec l’URSS.
jeudi 13 avril
En Crimée, les Soviétiques reprennent Simferopol aux Allemands.
Etablissement de relations entre la Nouvelle-Zélande et l’Union soviétique.
samedi 15 avril
Au sud-est de Lvov [Lviv], l’Armée rouge repend Ternopol après un siège de trois semaines.
dimanche 16 avril
L’Armée rouge franchit le Dniestr à Tiraspol, en Moldavie.
lundi 17 avril
Après un mois et douze jours de l’offensive Ouman-Botosani, les Soviétiques remportent une victoire décisive dans l’ouest de l’Ukraine. La 8e armée allemande de von Manstein déplore 45 000 morts et 25 000 prisonniers, mais les pertes soviétiques des forces du maréchal Konev sont également très lourdes (121 204 hommes tués, blessés, disparus).
mardi 18 avril
Les Soviétiques reprennent Balaklava, près de Sébastopol.
jeudi 20 avril
En anticipation du partage de la marine de guerre italienne, le croiseur USS Milwaukee est transféré par les Etats-Unis à l’URSS. Il est affecté à la flotte du Nord sous le nom de Murmansk (il sera rendu à l’US Navy en 1949 et détruit la même année).
lundi 1er mai
Staline demande à la Roumanie, à la Bulgarie et à la Hongrie de se retourner contre Hitler.
mardi 2 mai
Le dictateur espagnol Franco est contraint de modifier sa politique vis-à-vis de l’Axe sous la pression des Alliés. Il retire les 14 284 volontaires de la légion Azul restant sur le front russe et réduit à 20 tonnes par mois les livraisons à l’Allemagne de wolfram (utilisé pour la fabrication des charges creuses).
vendredi 5 mai
Le général Tolboukhine déclenche l’assaut final sur Sébastopol : les Katiouchka bombardent la ville.
dimanche 7 mai
Création de l’oblast de Novgorod.
lundi 8 mai
Désobéissant aux ordres d’Hitler, le général Schörner fait évacuer les troupes allemandes de Sébastopol.
A Londres, le gouvernement tchécoslovaque en exil et l’Union soviétique concluent une convention sur la libération de la Tchécoslovaquie par l’Armée rouge.
mardi 9 ou vendredi 12 mai
Les armées soviétiques reprennent Sébastopol.
mercredi 10 mai
Les Soviétiques libèrent 2 000 Alsaciens-Lorrains engagés de force dans la Wehrmacht. Ils avaient été capturés sur le front de l’Est.
dimanche 14 mai
Le traité russo-japonais sur la pêche est prorogé pour cinq ans.
lundi 15 mai
Décès du patriarche de toutes les Russies Sergius, à l’âge de 77 ans.
du jeudi 18 au samedi 20 mai
Accusée d’avoir collaboré avec l’occupant, l’ensemble de la communauté tatare de Crimée, soit près de 180 000 (400 000 ?) personnes, est déportée vers la Sibérie et l’Ouzbékistan.
dimanche 21 mai
Ouverture à Moscou de la 13e édition du championnat d’échecs d’URSS, la première depuis 1940.
samedi 27 mai
Un détachement de partisans de 18 hommes, commandé par Vassili Kononov, attaque le village letton de Malyé Baty, afin de venger la mort, à cet endroit, en février dernier, des membres du groupe d’éclaireurs de Tchougonov.
mercredi 31 mai
Staline et son état-major mettent au point l’opération « Bagration » pour libérer la Biélorussie.
vendredi 2 juin
Début de l’opération « Forcené » (Frantic) : 130 bombardiers B-17 américains décollent d’Italie du Sud pour bombarder des cibles en Hongrie et en Roumanie, puis atterrir en URSS.
mardi 6 juin
L’Armée rouge libère la petite ville de Braslaw, dans le nord de la Biélorussie.
Débarquement allié en Normandie : ouverture du front ouest tant réclamé par Moscou.
samedi 10 juin
Sous les ordres de Govorov et Meretskov, l’Armée rouge (450 000 hommes) lance dans l’est de la Carélie l’offensive Vyborg-Petrozavodsk contre les forces finlandaises (268 000 soldats, 110 chars, 250 avions).
vendredi 16 juin
L’un des chefs de la résistance armée polonaise, Jan Piwnik, a été mortellement blessé au cours d’une opération de ses partisans à Jewłasze, près de Vilnius. Il avait 31 ans.
samedi 17 juin
Champion en titre d’avant-guerre et déjà sacré quatre fois, Mikhaïl Botvinnik demeure champion d’échecs d’URSS.
mardi 20 juin
Les Soviétiques reprennent Vyborg (Viipuri) aux Finlandais.
jeudi 22 juin
A l’occasion du troisième anniversaire de « Barbarossa », les Soviétiques déclenchent l’opération « Bagration » : sous les ordres de Joukov et Vassilievski, l’Armée rouge (2 300 000 hommes, 24 000 canons, 4 080 blindés et 6 334 avions) lance une offensive générale vers la Biélorussie, sur un front de 1 000 kilomètres, contre le groupe d’armées Centre de la Wehrmacht (4e armée, 3e panzer, 9e armée), forte de 800 000 hommes, 9 500 canons, 553 blindés et 839 avions et commandée par le maréchal Ernst Busch.
vendredi 23 juin
Les généraux soviétiques Tcherniakovski et Zakharov attaquent sur le front Vitebsk-Zhlobin.
dimanche 25 juin
Début en Carélie, au nord-est de Vyborg, de la bataille de Tali-Ihantala, opposant les 50 000 Finlandais (soutenus par les Allemands) du général Karl Lennart Oesch aux 150 000 Soviétiques du maréchal Govorov.
mercredi 28 juin
L’Armée rouge libère Moguilev, en Biélorussie.
lundi 3 juillet
Sur le front de l'Est, après avoir avancé de près de 130 kilomètres en deux jours, l’Armée rouge libère Minsk, la capitale de la Biélorussie. Sur les 100 000 soldats allemands encerclés, 40 000 ont été tués ou sont portés disparus ; les autres sont blessés ou faits prisonniers.
mercredi 5 juillet
Les Allemands évacuent Brest-Litovsk.
Création de l’oblast russe de Briansk, aux frontières des républiques de Biélorussie et d’Ukraine.
jeudi 6 juillet
Les troupes soviétiques de Rokossovski ont pris la ville polonaise de Kowel [aujourd’hui Kovel, dans le nord-ouest de l’Ukraine].
Après plusieurs jours de combat, l’Armée rouge entre dans Polotsk, ville biélorusse détruite à plus de 90 %. Elle a également repris Baranavitchy (dont une partie de la population polonaise sera transférée en Sibérie ou au Kazakhstan, l’autre expulsée vers la Pologne).
samedi 8 juillet
Création du titre de « Mère héroïne », honorant toutes les mères de dix enfants ou plus, et de la Médaille de maternité, pour celles ayant eu de cinq à neuf enfants. Etablissement également de l’Ordre de la Gloire maternelle.
Le premier camion de marque OuralAZ sort de la chaîne de montage de l’Usine automobile de Miass, dans l’Oural.
dimanche 9 juillet
Victoire des forces armées finlandaises dans la bataille de Tali-Ihantala, la plus grande bataille jamais livrée en Europe du Nord : en deux semaines, les Soviétiques ont perdu 27 500 hommes, les Finlandais 8 750. L’Armée rouge met fin à l’offensive de Vyborg-Petrozavodsk, se retirant d’Ihantala et se mettant en position défensive.
jeudi 13 juillet
Le 3e front biélorusse de Tcherniakovski conquiert Vilna [Vilnius], en Lituanie. La situation de l'armée allemande est de plus en plus difficile.
dimanche 16 juillet
Dans l’ouest de la Biélorussie, les forces soviétiques de Tcherniakovski et Rokossovsy prennent Grodno [Hrodna] après Pinsk.
lundi 17 juillet
Des unités soviétiques de la 1re Armée de la garde franchissent la rivière Boug et entrent en Pologne.
mercredi 19 juillet
L'armée Rouge entre en Lettonie.
vendredi 21 ou dimanche 23 juillet
En Pologne, l’Armée rouge s’empare de Lublin.
samedi 22 juillet
L'armée Rouge atteint la frontière soviéto-finlandaise de 1940.
1 000 Alsaciens et Lorrains (Français), envoyés sur le front russe par les nazis, sont déportés par les Soviétiques en Iran.
dimanche 23 juillet
Constitution à Cholm d’un Comité national polonais prosoviétique.
Alors que la 29e brigade de chars soviétiques de la 4e armée de chars du général Lelushenko parvient à l’entrée des faubourgs de Lwów [Lviv, en Ukraine], l’Armée de l’intérieur polonaise déclenche dans la ville un soulèvement contre l’occupant allemand.
A 2 km au sud de Lublin, les troupes soviétiques atteignent et libèrent le camp de concentration de Majdanek, fermé et vidé de ses détenus depuis une semaine. De nombreux documents ont été détruits et des bâtiments incendiés par les nazis, mais la chambre à gaz et plusieurs baraquements sont intacts.
mercredi 26 juillet
Le 1er front biélorusse soviétique de Rokossovsky atteint la Vistule.
jeudi 27 juillet
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Przemysl est libérée par l’Armée rouge.
vendredi 28 juillet
Le 2e front ukrainien de Koniev s'empare de Lvov.
Le 1er front de Rokossovsky libère Brest-Litovsk.
Plus au nord, le 3e front biélorusse du général Tcherniakovski lance en Lituanie l’offensive de Kovno [Kaunas].
dimanche 30 juillet
Arrêt de l’offensive soviétique sur la rive droite de la Vistule.
16e de finale de la Coupe de football d’Union soviétique : pour son premier match à ce niveau là, le club de Krylya Sovetov, fondé en 1942 à Samara, est battu par le Lokomotiv Moscou cinq buts à un.
lundi 31 juillet
Staline décerne au régiment de chasse français Normandie le titre de Niémen. Il assurait la protection des troupes soviétiques, lors du franchissement du fleuve.
mardi 1er août
Insurrection de l’armée du général Bor-Komoroski à Varsovie, alors que les Soviétiques atteignent la rive droite de la Vistule. Mais Staline, qui considère les patriotes polonais comme un obstacle à une soviétisation future de la Pologne, ordonne à ses troupes parvenues dans les faubourgs de la capitale de ne rien tenter pour aider les insurgés, qui sont écrasés par les Allemands.
En Lituanie, le général soviétique Tcherniakovski s’empare de Kovno [Kaunas].
mercredi 2 août
Dans le sud-est de la Pologne, la ville de Rzeszów est libérée par les troupes du 1er Front ukrainien de l’Armée rouge, des unités de la 1ère Armée polonaise et des soldats de la cellule Rzeszów AK.
mercredi 9 août
Victoire soviétique dans l’offensive Vyborg-Petrozavodsk. En deux mois de combats, les Finlandais déplorent 60 000 tués, l’Armée rouge 32 500.
jeudi 10 août
Après plus de six mois de résistance allemande, le général soviétique Leonid Govorov, commandant du front de Leningrad, est contraint de mettre fin à l’offensive sur le nord-est de l’Estonie. Disputée entre la Baltique et lac Peïpous, la bataille de Narva a permis aux Allemands de défendre les pays baltes. Depuis le 12 février, 14 000 Allemands sont morts ou portés disparus et 54 000 autres blessés ou malades. Les Soviétiques ont subi de lourdes pertes : 100 000 tués ou disparus, 380 000 blessés ou malades, 300 et 230 avions détruits.
dimanche 13 août
Installation à Lublin du Comité national polonais.
mercredi 16 août
Les Soviétiques atteignent Ossow, à 11 kilomètres au nord-est de Varsovie.
samedi 19 août
Fin de l’opération « Bagration » : après deux mois de bataille, la Wehrmacht subit sa plus lourde défaite de la guerre sur le centre du front de l’Est. Depuis le début de l’offensive soviétique lancée le 22 juin en Biélorussie, les Allemands déplorent 290 000 tués et disparus, 120 000 blessés et 150 000 prisonniers, les vainqueurs 178 507 morts et disparus, 590 000 blessés et malades.
dimanche 20 août
Début de la bataille de Roumanie. Les Soviétiques déclenchent l’offensive « Jassi-Kishinev » (seconde offensive « Iași-Chișinău ») : les 2e et 3e fronts ukrainiens de l’Armée rouge et deux divisions alliées roumaines (« Horia-Cloșca-Crișan » et « Tudor Vladimirescu ») attaquent le front germano-roumain (Groupe d’Armées Sud Ukraine) sur la Vltava afin de s’emparer de la Moldavie.
lundi 21 août
Des délégués de la République de Chine, d’URSS, du Royaume-Uni et des Etats-Unis se rencontrent à Dumbarton Oaks, à Washington, pour discuter de la formation des Nations unies.
mercredi 23 août
Capitulation roumaine devant l’Armée rouge.
vendredi 25 août
Les troupes soviétiques entrent en Allemagne.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 août
Le groupe de bombardiers n°5 de la Royal Force a effectué son premier raid massif sur la ville de Königsberg, en Prusse orientale [aujourd’hui Kaliningrad, en Russie] : les 174 Avro Lancaster ayant mené cette opération à la portée extrême des avions ont manqué le centre-ville, bombardant principalement les quartiers orientaux. Seulement quatre appareils ont été perdus.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 août
Le second raid aérien britannique sur Königsberg [Kaliningrad] est le bon : la majeure partie de la vieille ville est détruite par les bombes. La cathédrale a été touchée : une centaine de personnes qui avaient trouvé refuge dans l’édifice, dont une majorité d’enfants, ont été tuées.
jeudi 31 août
L’Armée rouge entre dans Bucarest.
en août
Le maréchal allemand Walter Model enraye, temporairement, l’offensive russe dans les Carpates.
samedi 2 septembre
La Finlande rompt avec l’Allemagne.
dimanche 3 septembre
Le président américain Roosevelt avoue (devant le cardinal Spellman) son admiration pour Staline et les soviétiques et que s'ils veulent établir le communisme dans les pays de l'est, il faut s'incliner.
mercredi 6 septembre
L’armée soviétique pénètre en Bulgarie.
lundi 11 septembre
Armistice russo-bulgare.
A 18 km au nord-est de Dortmund, un coup de grisou s’est produit dans le puits Monopol Grimberg 3/4 de la mine de Bergkamen : 107 mineurs ont été tués, dont de nombreux travailleurs forcés russes.
mardi 12 septembre
Armistice russo-roumain.
Protocole de Londres sur l'occupation de l'Allemagne : la Commission consultative définit la frontière entre la future zone d’occupation soviétique et les zones d’occupation des puissances occidentales, avec un « système d’occupation spéciale » pour la ville de Berlin (accord le 14 novembre).
mercredi 13 septembre
Les troupes soviétiques atteignent la frontière slovaque.
jeudi 14 septembre
Lors des négociations de paix soviéto-finlandaises de Moscou, le Premier ministre finlandais Antti Hackzell est victime d’une crise cardiaque (dont il ne se remettra jamais complètement). La poursuite des discussions est menée côté finlandais par le ministre des Affaires étrangères Carl Enckell.
lundi 18 septembre
Chute de Sofia.
A contrecœur, Staline a donné son accord aux Américains pour ravitailler les insurgés polonais de Bor-Komorovski, à Varsovie. Cent sept bombardiers leur lâchent des vivres et des armes, mais 70 % des conteneurs tombent du côté allemand…
mardi 19 septembre
Signature d’un traité d’armistice entre la Finlande et l'URSS : fin de la « guerre de Continuation ». Les Finlandais sont sommés d’expulser de leur territoire leurs précédents alliés allemands.
samedi 23 septembre
L’Armée rouge reprend aux Allemands le port estonien de Pärnu.
dimanche 24 septembre
L’Armée rouge pénètre de 32 kilomètres en Tchécoslovaquie, au-delà de la frontière polonaise.
mercredi 27 septembre
Entrée des troupes soviétiques et yougoslaves en Albanie.
jeudi 28 septembre
L’Armée rouge libère le camp de concentration de Klooga, en Estonie.
dimanche 1er octobre
Des officiels hongrois viennent à Moscou pour négocier un armistice en secret.
lundi 2 octobre
Les insurgés de Varsovie se rendent aux Allemands.
L’Armée rouge poursuit en Finlande les Allemands qui se replient en Laponie.
mercredi 4 octobre
En Yougoslavie, l'armée Rouge prend Pancevo sur la rive est du Danube, non loin de Belgrade. Les troupes soviétiques occupent également Riga.
vendredi 6 octobre
Dans le sud-est de la Hongrie, l’Armée rouge libère les villes de Békés et Békéscsaba.
samedi 7 octobre
Clôture de la conférence de Dumberton-Oakes avec les représentants des Quatre Grands qui jettent les bases de l’ONU.
du lundi 9 au mercredi 18 octobre
Staline, Churchill et Eden se rencontrent à Moscou : partage des Balkans. Le contrôle de la Roumanie est abandonné aux Russes, ainsi que celui de la Bulgarie. La Hongrie sera partagée par moitié en zones d'influence soviétique et anglo-américaine. La Grèce est déclarée domaine réservée des Britanniques.
mardi 10 octobre
En Lituanie, l’Armée Rouge atteint la Baltique à Palangen [Palanga], au nord de Memel [Klaipeda].
mercredi 11 octobre
L’Armée soviétique de Malinovski s'empare de Cluj, capitale de la Transylvanie roumaine. L’Armée rouge entre également dans la ville hongroise de Szeged.
L’Union soviétique annexe la République populaire touvaine (Tannou-Touva). Etablie en 1921 à la frontière de la Mongolie, elle devient l’oblast autonome de Touva [république socialiste soviétique à partir de 1961].
jeudi 12 octobre
En Yougoslavie, les Soviétiques et les partisans de Tito enlèvent Subotica, sur la voie ferrée Belgrade-Budapest, à proximité de la frontière hongroise.
vendredi 13 octobre
Staline promet à Churchill que l’URSS déclarera la guerre au Japon dès la défaite allemande.
Riga est prise par l’Armée rouge.
dimanche 15 octobre
Des émissaires hongrois signent à Moscou une convention d'armistice avec l'URSS. Les troupes allemandes envahissent la Hongrie.
Les Soviétiques reprennent Petsamo/Pechenga aux Finlandais.
lundi 16 octobre
Les troupes soviétiques entrent en Prusse-Orientale.
L’opéra Guerre et Paix de Sergueï Prokofiev est interprété pour la première fois en version concert à Moscou, au Club des Auteurs ; la première représentation théâtrale aura lieu en mai 1946.
mercredi 18 octobre
L’Armée Rouge franchit les Carpates et entre en Tchécoslovaquie.
vendredi 20 octobre
Après un très long siège, Belgrade est enfin libérée par les troupes soviétiques de Tolboukhine et les partisans de Tito. Ces derniers prennent aussi Dubrovnik.
samedi 21 octobre
L’Armée rouge atteint le Danube au sud de Budapest.
dimanche 22 octobre
L’Armée rouge atteint la frontière norvégienne.
lundi 23 octobre
En Podlachie, les troupes allemandes se retirent de la ville polonaise de Suwałki, aussitôt occupée par l’Armée rouge.
mercredi 25 octobre
L’Armée rouge s’empare du port norvégien de Kirkenes.
samedi 28 octobre
Le gouvernement bulgare signe à Moscou un armistice avec l'URSS ; ses troupes évacuent la Macédoine et la Thrace, et se mettent sous les ordres du commandement soviétique.
lundi 30 octobre
Malinovski lance une grande offensive soviétique en direction de Budapest (jusqu'au 4 novembre).
mardi 7 novembre
Staline refuse de renouer les relations diplomatiques avec la Suisse. Il invoque l’interdiction du Parti communiste et les livraisons d’armes faites à l’Allemagne.
mardi 14 novembre
L’ancien général soviétique Andreï Vlassov est autorisé par les Allemands à convoquer un « Comité de Libération des Peuples de Russie » (KONR) à Prague. Il lève deux divisions en Allemagne pour se battre contre l’Armée rouge.
vendredi 24 novembre
Le Premier ministre polonais en exil à Londres, Stanislaw Mikolakczyk, démissionne. Il proteste contre les propositions d’une nouvelle frontière orientale pour la Pologne.
en novembre
Retour de l'Estonie dans l'Union Soviétique.
samedi 2 décembre
Début d'une visite officielle de huit jours à Moscou du général français de Gaulle, après une étape à Stalingrad.
mercredi 6 décembre
Attaque soviétique sur Budapest (Hongrie).
samedi 9 décembre
Devant l’absence de progrès dans les négociations franco-soviétiques, le général de Gaulle interrompt les entretiens en annonçant son départ imminent.
dimanche 10 décembre
Traité d'alliance franco-soviétique à Moscou. Traité d'alliance et d'assistance militaire mutuelle pour vingt ans en cas de menace d’allemande. En contrepartie, la France accepte de reconnaître de facto le Comité de Lublin (elle est le premier pays occidental à le faire).
samedi 30 décembre
Première mondiale, au théâtre Bolchoï de Moscou, de la première partie du film Ivan le Terrible d’Eisenstein.
dimanche 31 décembre
Le Comité national de Lublin se proclame gouvernement provisoire de Pologne. Il est reconnu par l’URSS, alors que Londres et Washington ont reconnu le gouvernement polonais en exil à Londres.