lundi 1er janvier
Contre-offensive générale allemande (Bodenplatte) sur le front de l'Ouest : à l'aube, entre 800 et 1000 avions passent à l'attaque des terrains d’aviation alliés aux Pays-Bas, en Belgique et dans le nord de la France : près de 200 appareils sont détruits au sol, mais les pertes de la Luftwaffe sont à peu près équivalentes.
A l'aube toujours, dans le nord de l'Alsace, sept divisions allemandes de la 1re armée (général Hans von Obstfelder), dans le cadre de l'opération Nordwind (« vent du nord ») déclenchent une offensive contre les positions alliées sur un front de 75 kilomètres, entre Sarrebruck et Strasbourg. Les Allemands bousculent le 6e corps d'armée américain obligé de se replier en direction de la Moder.
En représailles au massacre de Malmedy commis le 17 décembre dernier, des soldats américains de la 11e DB ont abattu à la mitrailleuse 60 prisonniers de guerre allemands près du village belge de Chenogne (commune de Vaux-sur-Sûre). Le crime sera caché et aucun responsable poursuivi.
mardi 2 janvier
Contre-attaque allemande en Hongrie pour briser l'encerclement de Budapest par les Soviétiques.
En Belgique, l'armée américaine de Patton poursuit sa marche vers l'est et prend Gérimont, Maude-Saint-Etienne et Senonchamps.
Des résistants du groupe BOPA ont réalisé l’un des plus importants actes de sabotage de l’histoire de l’occupation du Danemark : à 10 km au nord de Copenhague, ils ont fait exploser 350 à 400 kilos d’explosifs à l’intérieur de l’usine de radio Torotor qui fabriquait des pièces de fusées V2.
mercredi 3 janvier
Manteuffel tente une dernière attaque allemande sur Bastogne. Offensive américaine sur Houffalize.
jeudi 4 janvier
Echec des dernières attaques allemandes dans la région de Bastogne. L’état-major allemand autorise la retraite.
Wissembourg (nord de l'Alsace) est repris par les Allemands.
vendredi 5 janvier
Les Allemands refranchissent le Rhin et établissent une tête de pont à Gambsheim, à vingt kilomètres au nord de Strasbourg.
La poche allemande de Royan, en France, est aux trois quarts rasée par un bombardement massif de la RAF : 2 000 morts.
Julius Leber (54 ans), opposant de toujours au régime hitlérien, est exécuté à Berlin.
samedi 6 janvier
Winston Churchill demande aux Soviétiques d’attaquer sur la Vistule.
dimanche 7 janvier
L'offensive allemande, en tenailles vers Strasbourg, crée une situation difficile pour les unités américaines et françaises. Au nord, ils attaquent la 6e armée américaine vers Haguenau. Au sud, venant de la poche de Colmar, ils font une percée sur Erstein, dans les lignes de la 1re Armée française. Les Allemands progressent jusqu'à Hatten et Rittershoffen livrant des combats acharnés aux Alliés, qui dans les jours suivant, perdent parfois un village pour le reconquérir aussitôt.
En Hongrie, les Allemands prennent Esztergom, au nord-ouest de Budapest, dans leur poussée pour libérer la garnison assiégée dans la capitale.
A Dantzig, la Kriegsmarine reçoit l’accord de Hitler pour évacuer les troupes isolées en Courlande et à Memel.
lundi 8 janvier
Au sud de Strasbourg, la supériorité des Jagdpanzer et des Tigres allemands anéantit les tentatives des blindés alliés en direction de Gerstheim et Obenheim. Les Américains continuent leur avance sur Houffalize.
Le groupe Champagne de l’armée de l’air française bombarde la voie ferrée Fribourg-Karlsruhe.
mardi 9 janvier
L'avance américaine se poursuit pour contrer définitivement l'offensive allemande des Ardennes.
A Bad Nauheim, Hitler ne tient aucun compte des avertissements de Guderian sur les préparatifs des Soviétiques en vue d’une offensive à l’est.
Condamnée à mort pour avoir tenter de sauver deux enfants juifs en 1944 en les cachant à Tomaschow, la Polonaise Karolina Juszczykowska a été exécutée à la prison de Francfort-sur-le-Main. Arrêtée par la Gestapo, elle avait quarante-cinq ans.
mercredi 10 janvier
Dans les Ardennes, la 1re armée américaine déclenche son offensive vers Houffalize et Saint-Vith.
Congrès européen de Weimar.
jeudi 11 janvier
Des unités de la 2e armée britannique prennent Saint-Hubert, et font leurs jonctions avec des unités de la 3e armée américaine. Les Américains prennent Bonneme, Pirompré et Vesqueville.
vendredi 12 janvier
L'opération « Vistule-Oder » est lancée dans le sud de la Pologne par le 1er front d'Ukraine commandé par le général Koniev. Avec le 1er front de Biélorussie du général Joukov, il totalise 163 divisions et 2,2 millions d'hommes sur les 5,3 millions engagés dans cette nouvelle offensive. Les Allemands disposent de défense bien établie, mais n’ont que trente divisions à opposer aux Soviétiques et combattent à un char contre cinq.
Dans les Ardennes, l'armée de Patton prend Amberloup, Lavacherie, Fosset et Sprimont.
Un Mosquito et 32 Lancaster équipés de bombes Tallboy mènent un raid sur le port norvégien de Bergen pour détruire le sous-marin U-864, dont la mission est d’apporter du matériel et des armes au Japon. Mais le submersible n’est que légèrement atteint.
A Berlin, Gertrud Selle, une infirmière de 27 ans, est exécutée comme « ennemie de l’Etat ». Elle avait manifesté en privé sa haine des nazis.
samedi 13 janvier
Les Soviétiques encerclent Varsovie.
Nouvelle offensive alliée entre Stavelot et Malmédy. Près de Bastogne, les Américains encerclent Saint-Hubert. Les 1re et 3e armées américaines accentuent leur pression sur Houffalize, en coupant les routes au nord-est et au sud de la ville.
dimanche 14 janvier
Les Soviétiques passent à l'attaque dans la zone de Schlossberg près de la frontière nord-est de la Prusse orientale. Le général Tcherniakovski lance une attaque en direction de Königsberg. En Pologne, Joukov marche vers Poznan, Radom et Lodz, et Koniev vers l'important nœud ferroviaire de Kielce.
Les Américains dégagent Bastogne.
En France, les Allemands de la poche de La Rochelle attaquent Marans, où se tient une foire. Ils s’emparent de 2 300 bovins et moutons.
lundi 15 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Kielce, au sud de Varsovie.
La RAF bombarde la ville de Recklinghausen, dans la Ruhr.
lundi 15 ou mardi 16 janvier
Jonction des armées américaines à Houffalize : l'offensive allemande des Ardennes est brisée. Bilan : Allemagne 24 000 morts, 63 000 blessés et 16 000 prisonniers (sur 250 000 hommes engagées), 600 chars détruits ; Américains 8 607 morts, 68 283 blessés, 21 000 prisonniers, 733 chars détruits ; Britanniques 1 400 morts. L'opération Blackock des Britanniques repousse l'avance allemande dans le triangle de Roermond. En Alsace, attaque des Américains et des tirailleurs algériens vers Gambsheim, au nord de Strasbourg.
mardi 16 janvier
En Pologne, l'armée de Joukov prend Radom et marche sur Lodz. Varsovie est complètement encerclée. L'armée de Koniev a dépassé Kielce et se dirige vers Czestochowa et Cracovie. La ville polonaise de Radomsko est libérée.
Hitler déplace son QG à Berlin. Il s’installe dans un bunker enterré à 7,30 m sous la chancellerie du Reich.
Les frégates Amethyst et Loch Craggie, associées aux sloops Starling, Peacock et Hart, coulent le U-Boat U-482 dans la Manche.
mercredi 17 janvier
L'armée polonaise du général Berling, suivie par le 1er front soviétique de Biélorussie, du maréchal Joukov, entre dans Varsovie en ruines (la ville ne compte plus que 150 000 habitants contre 1 350 000 en 1939). Au sud, les Soviétiques prennent également Czestochowa et Zgierz (au nord de Lodz).
Des B-17 ont bombardé près de Bielefeld le viaduc du chemin de fer de Schildesche.
jeudi 18 janvier
Devant l'avancée des troupes soviétiques, les SS commencent l’évacuation des camps d’Auschwitz et Birkenau vers les camps allemands, notamment vers Buchenwald.
Malgré une résistance allemande acharnée, l'opération Blackock continue sa progression.
Le général germano-autrichien Franz Friedrich Böhme succède au général Lothar Rendelic, également autrichien, comme commandant en chef en Norvège.
vendredi 19 janvier
L'opération « Vistule-Oder » se poursuit rapidement en Pologne : Joukov prend Lodz, Koniev prend Cracovie et Petrov enlève Gorlice.
L’armée soviétique entre dans Ragnit [aujourd’hui Neman, oblast russe de Kaliningrad].
En Alsace, les Allemands reprennent Sessenheim et assurent la jonction avec leurs forces autour de Gambsheim.
samedi 20 janvier
L’Armée rouge a progressé de 150 kilomètres en une semaine sur le territoire polonais. Au nord, le général Tcherniakhovski a ouvert une brèche de 65 kilomètres dans la défense prusso-orientale et se retrouve à 50 kilomètres à l’intérieur du territoire allemand. Le maréchal Rokossovski n’est plus qu’à 180 kilomètres au sud-est de Dantzig et menacer d’isoler toute la Prusse-Orientale. Joukov a pris Lodz la veille. Au sud, Koniev menace la frontière tchécoslovaque ; il s’est emparé de Praszka, à la frontière de la Silésie allemande. La tactique soviétique est d’avancer avec les détachements mobiles les plus rapides au-devant des chars et des groupes d’armées. Lorsqu’ils se heurtent à une quelconque résistance où qu’ils débordent une poche allemande, ils détachent une unité spéciale pour s’en occuper tandis que le gros des troupes continue à progresser. Ils sont suivis dans le ciel par des nuées d’avions soviétiques.
A Moscou, la Hongrie fait la paix avec les Alliés et se joint aux combats contre l'Allemagne.
En France, la 1re Armée française du général de Lattre attaque la poche de Colmar sur l'axe Cernay-Ensisheim dans une tempête de neige qui rend la progression difficile. Les Allemands de la poche de La Rochelle reprennent Marans.
dimanche 21 janvier
Le général soviétique Koniev pénètre en Haute-Silésie allemande ; Rokossowski prend Tannenberg. L’Armée rouge libère également la ville d’Inowroclaw.
Contre-attaque allemande de Gambsheim vers Strasbourg et également dans la poche de Colmar vers Cernay.
Hitler ordonne à tous ses commandants de lui transmettre leurs opinions sincèrement et rapidement.
lundi 22 janvier
En Pologne, l’Armée rouge occupe la ville d’Allenstein [Olsztyn].
En Alsace, attaque alliée de la région comprise entre Sélestat et Ostheim.
Dans le secteur de Roermond, l'intervention massive de l'aviation alliée inflige de lourdes pertes de matériel aux Allemands qui doivent battre en retraite au-delà de l'Our. L'avance alliée se poursuit entre Houffalize et Saint-Vith. Les Américains franchissent la frontière luxembourgeoise.
Les Allemands de la poche française de La Rochelle sont expulsés de Marans.
mardi 23 janvier
Les forces de Koniev atteignent la ligne Oder-Neisse, près de Breslau, et Joukov conquiert Brombreg [Bydgoszcz]. L’Armée rouge libère la ville polonaise de Sieradz. Les Allemands contre-attaquent en Hongrie, cherchant à conserver les gisements pétrolifères à l'ouest du pays, indispensables au ravitaillement de la Wehrmacht.
Dans les Ardennes, la 7e division blindée américaine s’empare de Saint-Vith.
En Alsace, les Français s'emparent de trois ponts sur l'Ill, les Américains prennent Ostheim.
Hitler nomme Himmler à la tête du groupe d’armées de la Vistule. Celui-ci n’a aucune expérience du commandement opérationnel.
Hitler accepte un nouveau programme de constructions navales. Il ordonne l’extension du système d’esclavage aux chantiers navals du Nord.
La quasi-totalité du trafic des trains express est arrêté en Allemagne. Seul le service des lignes internationales de Berlin vers Copenhague et Prague se poursuit (jusqu’en avril).
Le comte Helmuth James von Moltke, chef des résistants du cercle Kreisau, est exécuté à Berlin. Il avait 38 ans.
mercredi 24 janvier
En Haute-Silésie, l’Armée rouge s’empare de Cracovie et de Gleiwitz. Plus au nord débute la bataille de Posen [Poznan] : l’Armée rouge (jusqu’à un total de 100 000 soldats) et 5 000 combattants polonais, sous les ordres du général Tchouikov, assiègent la forteresse défendue par 30 000 à 60 000 hommes (dont 1 100 Hongrois) commandés par le général Gonell.
En Alsace, les Alliés renforcent leurs têtes de pont au-delà de l'Ill, et progressent en direction de Wittelsheim en prenant Else.
Une nouvelle version du missile V2 est lancée pour la première - et dernière - fois depuis la base de Peenemünde. Doté en théorie d’une portée deux fois plus grande que le V2 de base, l’A4b réussit son décollage avant de perdre une aile.
Le premier journal allemand de l’après-nazisme, l’Aachener Nachrichten (AN), est lancé à Aix-la-Chapelle, avec l’autorisation des Alliés. Tiré à 12 000 exemplaires, il comprend quatre pages et coûte 20 pfennigs (second numéro le 31 janvier).
jeudi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare de Trebnitz [Trzebnica] en Basse-Silésie et d’Angerburg [Węgorzewo] en Mazurie.
Echec d’une offensive soviétique contre Budapest, ville toujours tenue par les Allemands.
Sur le front de l'Ouest, ultime tentative d'offensive allemande vers Saverne et Strasbourg qui se solde par un échec. Devant la difficulté des combats dans la poche de Colmar, De Lattre reçoit l'aide d'unités américaines supplémentaires.
vendredi 26 janvier
Fin de l'opération Blackock qui aura permis en dix jours d'éliminer l'avancée allemande entre la Meuse et la Ruhr.
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge atteint la Baltique, au nord-est d’Elbing [aujourd’hui Elblag, Pologne]. La 4e armée allemande du général Hossbach (environ 150 000 soldats) se retrouve bloquée avec de nombreux civils et réfugiés dans la poche d’Heiligenbeil [Mamonovo, dans l’oblast de Kaliningrad].
vendredi 26 ou samedi 27 janvier
En Alsace, des unités de la 5e DB française et la 3e DI américaine investissent Jebsheim, à l’est de Colmar, et atteignent le canal de Colmar.
samedi 27 janvier
La 100e division (général Krasavine) de la 60e armée du Front de Voronej de l'Armée rouge (commandée par Koniev) entre vers 15 h dans Auschwitz-Birkenau après des combats ayant coûté la vie à 66 Soviétiques. Le plus grand des camps d'extermination allemands a été en grande partie évacué : tous les déportés qui étaient capables de marcher ont été transférés depuis quelques jours et il ne reste plus sur place qu’entre 7 000 et 7 500 détenus malades. Les Soviétiques découvrent les corps de 600 détenus morts durant l’évacuation.
Poznan est prise par les troupes de Joukov, dont l’avant-garde est aux portes de Bentschen, à seulement 150 kilomètres de Berlin. De son côté, Rokossovski a dû faire preuve de vitesse pour contrer une ultime contre-attaque allemande en direction de la Vistule. Tcherniakowski conquiert la Prusse orientale.
Les Alliés libèrent Colmar (Alsace).
dimanche 28 janvier
L'armée soviétique de Bagramyan enlève la quasi totalité de la poche allemande de Memel, libérant le reste de la Lituanie.
En Pologne, l’Armée rouge s’empare de Katowice et des mines de charbon de Dabrowa.
Ayant détruit la résistance allemande dans les Ardennes, la Ire armée américaine attaque la ligne Siegfried.
A Berlin, la population reçoit l’ordre de creuser des tranchées antichars.
lundi 29 janvier
L'armée soviétique de Joukov pénètre en Poméranie, province maritime qui s'étend de Dantzig à Stettin.
Après le dernier recul des armées du Reich, il n’y a plus de soldats allemands en Belgique : le pays est libéré dans son entier.
Violentes contre-attaques allemandes à Grussenheim et Jebsheim (poche de Colmar).
Hans Conrad Leipelt a été guillotiné à la prison de Stadelheilm, à Munich, par le bourreau Johann Reichhart. Il était l’un des derniers étudiants résistants de la Rose Blanche encore en vie. Agé de 23 ans, il avait été condamné à mort le 13 octobre dernier.
mardi 30 janvier
Les unités américaines continuent l'attaque des défenses de la ligne Siegfried.
Au nord-ouest de Bromberg en Pologne, l'Armée rouge franchit la frontière à plusieurs endroits. Elle prend Stolzenburg à l'ouest de Poznan et de se trouve plus qu'à 110 kilomètres de Berlin.
Dernier discours radiodiffusée d’Hitler. Il nomme Josef Goebbels « défenseur de Berlin » et exhorte les Allemands à mourir pour sauver le Reich.
Speer envoie une note à Hitler. Il l’informe que l’état de l’industrie allemande est si mauvais que les productions alimentaires et d’électricité doivent désormais avoir priorité sur celles de l’armement.
nuit du mardi 30 au mercredi 31 janvier
Au large de la péninsule de Hela (près de Dantzig), Le paquebot allemand Wilhelm Gustloff est coulé par le sous-marin soviétique S-13 (du capitaine Sasha Marinescu), alors qu’il emmenait 6 000 personnes fuyant l’approche des combats (de nombreux civils et 918 officiers de marine et marins de la 2e division-école des sous-marins) de Gotenhafen (baie de Dantzig) à Kiel. Il n’y a que 1 000 rescapés.
mercredi 31 janvier
Le maréchal Joukov a franchi la frontière du Reich et avancé de 20 kilomètres à l’intérieur de la Poméranie, prenant Driesen, à 150 kilomètres de Berlin. Ses troupes sont arrivées sur l’Oder et ont coupé la voie ferroviaire de Berlon à Dantzig. Elles menacent maintenant Francfort-sur-l’Oder, à 70 km à l’est de la capitale.
Les Américains franchissent la frontière allemande dans la forêt de Buchholz.
La garnison allemande de Budapest résiste toujours ; l'armée de Talboukine est fortement ébranlée par une contre-attaque de blindés allemands au nord du lac Balaton.
En Prusse-Orientale, la ville de Königsberg [Kaliningrad] est encerclée par les Soviétiques.
« Première » symbolique à Berlin (et à La Rochelle !) du film le plus cher de l’histoire du cinéma allemand (9 millions de marks), Kolberg de Veit Harlan, qui raconte le vain sacrifice d’une forteresse assiégée. Ce larmoyant Durchhaltefilm (« film destiné à surmonter les épreuves ») a été commandé par Goebbels.
en janvier
700 000 déportés dans les camps de concentration.
jeudi 1er février
L’Armée rouge prend Torun, sur la Vistule.
vendredi 2 février
La 1re armée américaine franchit la ligne Siegfried et enlève Udenbreth et Neuhof.
L'un des principaux conspirateurs du 20 juillet dernier, le conservateur Carl Friedrich Goerdeler (61 ans) est pendu à Berlin.
500 prisonniers soviétiques s’évadent de Mauthausen.
L'Equateur déclare la guerre à l'Allemagne.
Le lieutenant Erwin Ziller effectue à Oranienburg le premier vol du prototype d’aile volante Horten Ho-IX, un appareil très en avance conçu par Reimar et Walter
samedi 3 février
Opération « Thunderclap : plus de 1 200 bombardiers américains (dont un millier de B-17), escortés par 900 chasseurs, ont attaqué Berlin, déversant sur la ville 3 000 tonnes de bombes. Une douzaine de kilomètres carrés du centre-ville sont incendiés et l’aéroport de Templehof sérieusement endommagé. Le raid fait entre 2 500 et 3 000 mille victimes, y compris Roland Freisler, le président du Tribunal du peuple, écrasé par une poutre. 120 000 habitants sont sans-abri.
La 1re armée française réduit le dernier îlot de résistance allemand à Colmar.
Le grand théâtre de Wiesbaden a été gravement endommagé par une bombe alliée.
lundi 5 février
Les troupes soviétiques de Joukov atteignent Küstrin, sur l’Oder, à 75 kilomètres de Berlin.
mardi 6 février
474 B-17 américains ont largué 3 000 bombes explosives et 600 bombes à fragmentation sur la ville allemande de Chemnitz.
mercredi 7 février
1 200 juifs arrivent en Suisse dans un train de la Deutsche Reichsbahn, en provenance du camp de Theresienstadt. C’est le résultat de négociations secrètes menées par Himmler, qui tente d’obtenir une paix séparer avec les pays occidentaux.
nuit du mercredi 7 au jeudi 8 février
Goch, Clèves et le canal de Dortmund-Ems sont bombardés.
jeudi 8 février
Les forces britanniques et canadiennes du maréchal Montgomery déclenchent l’opération « Veritable » pour prendre en tenaille par le nord l’armée allemande et libérer la région comprise entre le Rhin et la rivière Roer.
Les dernières troupes allemandes évacuent l'Alsace.
Sur l’île d’Usedom, le pilote Mikhaïl Devyataev et huit prisonniers soviétiques ont réussi à s’évader du camp de concentration de Pennemünde en volant le Heinkel He 111 du commandant du camp. Un garde a été tué dans l’évasion. Après avoir réussi à éviter les chasseurs ennemis, le bombardier volé a été endommagé par la DCA soviétique mais a pu se poser sans perte. Les évadés apportent aux alliés de précieuses informations sur le programme de missiles allemand.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février
Les bombardements de la RAF ont attaqué les objectifs stratégiques de Politz, Wanne-Eickel et Krefeld.
vendredi 9 février
Après le pilonnage des positions allemandes par les bombardiers et l’artillerie lourde, les Alliés ont pris d’assaut la ligne Siegfried, aux environs de Nimègue. La première ligne s’est effondrée et les Canadiens ont franchi les plaines inondées en camions amphibies jusqu’aux rives du Rhin. En amont, la 1re armée américaine se prépare à attaquer les barrages de la Ruhr avant que les Allemands n’en ouvrent les vannes. Les premières lignes nazies sont composées de soldats invalides, mais, derrière, sont tapies des divisions Panzer.
Pour ralentir l’offensive canado-britannique, les Allemands détruisent le gros barrage sur la Roer afin d’inonder la vallée (d’autres barrages plus petits seront détruits le lendemain en amont).
Cas unique d’un sous-marin en plongée coulé par un autre submersible également sous la surface : le HMS Venturer a coulé le U-864 en mer du Nord, près de l’île norvégienne de Fedje (au nord-ouest de Bergen). 73 marins allemands sont morts. Le U-boat transportait vers le Japon des moteurs à réaction et des plans du chasseur bombardier Messerschmitt Me 262 ainsi qu’un stock de 65 tonnes de mercure réparties dans 1 875 flasques d'acier.
« Black Friday » : l’aviation alliée a subi de lourdes pertes dans l’attaque menée dans l’après-midi contre le destroyer allemand Z33, abrité dans le fjord norvégien de Førde. Les 31 chasseurs lourds Bristol Beaufighter, 10 chasseurs P-51 Mustangs et 2 Warwicks ASR ont été surpris par 12 Fw 190 et la défense anti-aérienne. Les Alliés ont perdu 9 Beaufighter et 1 Mustang, pour 14 aviateurs tués et 1 prisonnier. Côté allemand, 2 avions ont été abattus, 2 pilotes et 7 marins tués et 2 navires d’escorte endommagés.
Le Paraguay déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
nuit du vendredi 9 au samedi 10 février
Le sous-marin soviétique S-13 du capitaine Alexandre Marinesko a torpillé vers 0 h 55 en mer Baltique le paquebot Steuben qui transportait 4 000 blessés de guerre, personnels médicaux et réfugiés embarqués à Pillau [aujourd’hui Baltijsk, port de Kaliningrad]. Le navire a sombré dans l’eau glaciale en seulement 15 minutes au large de Stolmünde [Ustka]. Seulement 630 personnes sont sauvées par un navire d’escorte.
samedi 10 février
Après avoir établi une tête de pont sur l’Oder à Küstrin, Joukov et son armée ne parviennent plus à progresser. Ils sont tenus en échec à 65 kilomètres de Berlin. Le maréchal soviétique a subi de lourdes pertes pendant la traversée de la Pologne et il doit attendre que ses lignes de ravitaillement le rattrapent. De plus, les Allemands ont bénéficié du radoucissement de la température : le sol gelé s’est transformé en bourbier. Par ailleurs, le maréchal Rokossovski s’est mis en route dans la matinée pour aller livrer bataille en Poméranie contre les forces nazies commandées par Himmler lui-même.
Après 18 jours de combat, l’Armée rouge s’empare de la ville d’Elbing [aujourd’hui Elblag, dans le nord de la Pologne]. Environ 5 000 personnes sont mortes dans la ville et 2 731 soldats soviétiques ont été tués.
La 1re armée américaine prend les barrages de la Ruhr. Elle ne peut pas franchir la rivière inondée, les Allemands ayant détruit la digue de Schwammerauer.
Avant de fuir l’avancée soviétique et se réfugier à Sigmaringen, le prince Ernst Heinrich de Saxe (fils du dernier roi saxon), ses deux fils et un garde forestier enterrent dans la forêt de Königswald, près du château de Moritzburg, le « trésor des Saxons », soit 43 caisses remplies de richesses (la majorité sera retrouvée par l’Armée rouge, à part trois caisses découvertes en 1996).
dimanche 11 février
Le commandant du camp de concentration de Gross-Rosen, dans l’ouest de la Pologne, Johannes Hassebreok, ordonne son évacuation. Les prisonniers ralentissant la progression seront exécutés.
lundi 12 février
Publication d’un décret de Martin Bormann : les Allemandes âgées de 16 à 60 ans sont engagées comme auxiliaires dans le Volkssturm.
Le Pérou déclare la guerre à l’Allemagne.
mardi 13 février
Après cinquante jours de siège, les Soviétiques s’emparent de Budapest (Hongrie). Le commandant allemand, le général Pfeffer-Widenbruch, a été capturé alors qu’il cherchait à s’échapper par les égouts. D’après Moscou, plus de 49 000 soldats allemands et hongrois sont tombés dans la bataille.
En Silésie, l’Armée rouge entre dans la ville de Sorau [aujourd’hui Żary, dans l’ouest de la Pologne].
La 1re armée canadienne du général Sir Henry Crerar est sur le point de remporter la bataille de Westphalie, une gigantesque partie de cache-cache dans les 130 km² de conifères qui se dressent en rangs serrés entre le Rhin et la Meuse, au sud de Nimègue. La 43e division du général Sir Brian Horrocks a pris la ville de Clèves et s’est lancée à l’assaut de Goch et d’Udem, avant que von Rundstedt puisse rassembler ses Panzer de réserver. La défense allemande a toutefois été fort efficace, les 10 000 soldats du Reich profitant du relief pour se poster en embuscade. La 1re armée de parachutistes du général Meindl a également donné du fil à retordre aux Alliés : l’opération Veritable, qui a pour but de passer le cours inférieur du Rhin, se solde par un bilan élevé en regard du petit nombre de divisions allemandes qu’ils ont eu à affronter, seulement neuf.
Guderian fait nommer par Hitler son adjoint Walter Wenck, chef d’état-major du groupe d’armées de la Vistule. Il devient l’adjoint de Himmler sur ce front.
nuit du mardi 13 au mercredi 14 février
800 bombardiers lourds anglais, puis 450 forteresses volantes, écrasent Dresde, privée de toute défense aérienne (les canons de la Flak ont été envoyés sur le front) : 135 000 morts (sur 700 000 habitants), apparemment inutiles (réfugiés et civils). Le raid était dirigé par le commandant Maurice Smith. En tout, 1 478 tonnes de bombes explosives et 1 182 tonnes de bombes incendiaires ont été larguées sur la ville. Ce raid ne fait pas l’unanimité au sein des Alliés, certains Américains notamment le jugeant « terroriste ».
mercredi 14 février
311 bombardiers B-17 américains achèvent le travail de la RAF la nuit précédente sur Dresde : ? tonnes supplémentaires de bombes sont lâchées sur la ville martyre. Au sud-ouest, 294 bombardiers américains ont largué à midi et dans la soirée 718 tonnes de bombes sur la banlieue sud de Chemnitz.
Bombardement de Prague, sans doute due à une erreur d’orientation de pilotes d’une quarantaine de B-17 américains devant attaquer Dresde (à 120 kilomètres de là). Un tapis de bombes (152 tonnes) s’est abattu plusieurs zones de la ville (Vyšehrad, Zlíchov, Karlovo náměstí, Nusle, Vinohrady, Vršovice et Pankrác), tuant 701 civils et en blessant 1 184 autres. Une centaine de bâtiments ont été détruits et 200 autres endommagés.
Les fascistes détruisent la ville de Mostar, en Bosnie.
Dans l’ouest de la Pologne, l’Armée rouge « libère » le camp de concentration de Gross-Rosen, évacué depuis trois jours.
Erich Gimpel et William Colepaugh, espions allemands débarqués d’un U-Boot, sont condamnés à mort à New York.
jeudi 15 février
En Silésie du Nord, les troupes soviétiques de Koniev encerclent Breslau et atteignent le confluent de l’Oder et de la Neisse.
La loi martiale est proclamée en Allemagne.
Décret du ministre de la Justice Thierack sur la création de tribunaux pouvant condamner aussi bien des civils que des militaires dans les « districts de défense du Reich menacés par l’ennemi ».
L’Uruguay déclare la guerre à l’Allemagne.
La coupole de la Frauenkirche, calcinée, s’écroule.
vendredi 16 février
Le général Wenck déclenche une contre-attaque en Poméranie, vers Pyritz [Pyrzyce], au nord-est de Berlin.
Le Venezuela et le Chili déclarent la guerre à l’Allemagne.
du vendredi 16 au samedi 17 février
Les bombardements aériens et les tirs d’artillerie rasent entièrement la ville de Wesel.
samedi 17 février
La 33e division de Waffen SS « Charlemagne », composée de volontaires français, est envoyée sur le front de Poméranie.
Menacés par l’avance des Soviétiques, les Allemands sont contraints d’évacuer l’expert en fusées Wernher von Braun et ses collègues de la base de Peenemünde, sur la Baltique.
dimanche 18 février
L’offensive du général Wenck commence à faiblir en Poméranie.
Le général soviétique Ivan Tcherniakovski, commandant du troisième front de Biélorussie, est tué devant Königsberg [Kaliningrad]. Il avait 39 ans.
lundi 19 février
Himmler cherche à prendre contact avec les Alliés occidentaux par l’entremise de la Suède pour leur proposer un plan de lutte commune contre l’Union soviétique. Il rencontre le comte Folke Bernadotte, président de la Croix-Rouge suédoise, à son QG de Hohenlychen.
L’ancien ministre-président social-démocrate de l’Etat libre de Brunswick (1919-1920, 1922-1924 et 1927-1930) Heinrich Jasper est mort, probablement du typhus, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Il avait 69 ans.
mardi 20 février
Le gouvernement argentin décide l’embargo sur les biens allemands.
mercredi 21 février
Sur le front italien, à 60 km au sud-ouest de Bologne, les forces allemandes sont vaincues par le corps expéditionnaire brésilien à la bataille de Monte Castello, débutée le 25 novembre 1944. En 89 jours, les Brésiliens déplorent la perte de 450 hommes tandis que 47 Allemands ont été tués ou blessés et 23 faits prisonniers.
jeudi 22 février
Les forces soviétiques franchissent la Vistule.
Des unités de la 7e armée américaine traversent la Sarre.
Depuis son QG de Versailles, le général américain Eisenhower déclare que les Alliés ont fait 900 000 prisonniers allemands.
Des avions américains ont bombardé la ville de Bamberg : 216 morts et destruction de l’église du Rédempteur.
En Thuringe, vers 12 h 30, des avions américains ont largué 296 bombes sur la ville de Nordhausen, visant le centre de triage et la zone industrielle. 40 personnes ont été tuées.
Décès en Allemagne de Jacques Doriot, collaborateur français, mitraillé par un avion non identifié.
nuit du jeudi 22 au vendredi 23 février
Début de l’opération « Grenade » à 3 h 30 du matin. Les Américains construisent des ponts sur la Ruhr pour permettre aux divisions du général William Simpson de traverser.
vendredi 23 février
Après un mois de siège, l’Armée rouge s’empare de la forteresse de Poznań. La bataille a coûté la vie à 10 000 soldats soviétiques et 700 polonais, tandis que du côté des vaincus on déplore 6 000 Allemands (dont le général Gonell, tué ce dernier jour) et 100 Hongrois tués et 23 000 prisonniers.
L’opération « Grenade » est un succès pour les Américains : en moins d’une journée, le général Simpson est parvenu à faire traverser la Ruhr à 28 de ses bataillons d’infanterie, qui s’apprêtent à marcher sur Düsseldorf. La Wehrmacht, qui avait envoyé des troupes en renfort en Westphalie, a été prise au dépourvu et tarde à monter sa contre-offensive.
379 bombardiers de la Royal Air Force (dont 367 Avro Lancaster) ont mené dans la soirée un raid dévastateur sur la ville de Pforzheim (Bade-Wurtemberg). En 22 minutes seulement 31,4 % de la population de la ville est tuée (17 600 morts sur 60 000 habitants). Entre 80 et 100 % du centre-ville est détruit. Le même jour, la ville de Neumarkt, dans le Haut-Palatinat, a subi un autre raid massif.
Propos de Goebbels cités dans le quotidien Das Reich : « Si le peuple allemand déposait les armes, les Soviets occuperaient toute l'Europe orientale et le Sud-Est européen, ainsi que la plus grande partie du Reich. Un rideau de fer tomberait immédiatement sur cet immense territoire ».
La Turquie déclare la guerre à l'Allemagne et au Japon, mais sans y prendre une part active (uniquement pour pouvoir être admise aux Nations unies).
samedi 24 février
Le 1er front ukrainien (front de Voronej) du maréchal Koniev atteint le fleuve Neisse : fin de l’opération en Basse-Silésie, lancée par l’Armée rouge le 8 février.
En cette seule journée, les Alliés ont coulé trois sous-marins nazis dans l’Atlantique : deux par des bombardiers et le troisième par l’escorte d’un convoi. Le total des U-Boote coulés ce mois de février est de 19 bâtiments. Mais l’Allemagne les remplace encore à un rythme effréné par des modèles encore plus puissants : pas moins de 30 ont été mis en chantier pour le seul mois de janvier.
L'Egypte déclare la guerre à l'Allemagne et au Japon.
lundi 26 février
La Syrie déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
mardi 27 février
Entre 16 h 30 et 16 h 45, trois vagues de bombardiers de la RAF ont rasé la ville de Mayence à 80 %. 514 000 bombes incendiaires ont transformé la cité en véritable mer de feu. Environ 1 200 personnes ont été tuées.
Devant un petit cercle d’industriels réunis au château de Landsberg, Albert Speer s’engage formellement à empêcher la destruction de l’industrielle allemande.
Le Liban déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
mercredi 28 février
La 1re armée américaine franchit la rivière Erft, à seize kilomètres de Cologne.
jeudi 1er mars
La 35e division d’infanterie américaine libère Roermond, dans le Limbourg néerlandais. 90 % de la ville a été détruit.
Echec du premier vol avec pilote du premier avion-fusée à décollage vertical, le Bachem Ba 349 Natter, conçu comme intercepteur monoplace de la Luftwaffe. L’appareil s’est écrasé 5 secondes après l’allumage des moteurs. Le lieutenant Lothar Sieber est tué.
vendredi 2 mars
En Allemagne, la 3e armée américaine s’empare de Trèves. La 9e prend Neuss et atteint le Rhin, face à Düsseldorf.
Dans la matinée, 255 bombardiers américains B-17 ont largué 594 tonnes sur le centre-ville de Chemnitz. On déplore de nombreux morts, dont des enfants réfugiés au foyer municipal.
samedi 3 mars
Nouveau bombardement de Chemnitz par l’US Air Force : 166 B-17 ont largué 400 tonnes de bombes sur les installations ferroviaires de la ville.
Les Alliés ont largué 3 000 bombes sur la ville de Siegburg, au nord-est de Bonn : 35 habitants sont tués et un millier de bâtiments endommagés.
samedi 3 ou dimanche 4 mars
Sous la pression des Alliés, la Finlande déclare formellement la guerre à l’Allemagne, avec effet rétroactif au 15 septembre 1944.
lundi 5 mars
233 B-17 américains ont largué dans la matinée 563 tonnes de bombes sur Chemnitz avant que dans la soirée 683 bombardiers de la RAF mènent en deux vagues deux raids encore plus dévastateurs. 2 100 personnes sont tuées et 75 % de la zone urbaine rasée. Chemnitz est déclarée « ville morte » par le ministère de l’Aviation.
mardi 6 mars
Opération « Réveil du printemps » (Frühlingserwachen) : la Wehrmacht lance sa dernière grande offensive de la guerre dans la région hongroise du lac Balaton, riche en pétrole. Sous les ordres des généraux Otto Wöhler et Maximilian von Weichs, la 6e armée panzer SS (25 divisions, 300 000 combattants, 595 chars, 600 canons), soutenue par 850 avions, attaque le 3e Front ukrainien du général soviétique Tolboukhine (55 divisions, 465 000 soldats, 407 chars, 2 600 canons et mortiers).
La rive gauche de la ville de Cologne est prise par les Américains. En se retirant de la zone, l’armée allemande en retraite a détruit le grand pont Hohenzollern, inauguré en 1911 (réouvert en 1948).
nuit du mardi 6 au mercredi 7 mars
Le chef de la police allemande aux Pays-Bas, l’officier SS Hanns Rauter, a été grièvement blessé dans une attaque de la résistance… qui ne le visait pas. Il s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment : les résistants en uniformes de soldats allemands visaient en fait à Woeste Hoeve (entre Apeldoorn et Arnhem) un camion de la Wehrmacht qui transportait trois tonnes de porc…
mercredi 7 mars
Après quelques combats contre la faible garnison allemande locale, la 1re armée américaine s’empare vers 16 h du dernier pont intact sur le Rhin, à la grande surprise des Alliés (après le dynamitage le jour même de celui de Wesel) : situé à Remagen, au sud de Bonn, le pont Ludendorff va permettre aux forces alliées de franchir le fleuve plus facilement.
jeudi 8 mars
8 000 soldats alliés ont traversé le pont de Remagen en 24 heures.
En Poméranie, l’Armée rouge prend la ville de Stolp [Słupsk]. Une partie de la ville est incendiée par les combats et on estime qu’un millier de civils allemands se sont suicidés pour ne pas tomber aux mains des Soviétiques.
En représailles à l’attaque ratée contre Rauter, les Allemands procèdent à la plus grande opération d’exécutions de la guerre aux Pays-Bas : 117 détenus venus de plusieurs prisons ont été fusillés sur le site même du lieu de l’attentat à Woeste Hoeve, tandis que 53 prisonniers d’Amsterdam ont été tués à Rozenoord, 49 sur le champ de tir du camp d’Amersfoort, 38 à La Haye et 6 au fort de Bilt d’Utrecht.
vendredi 9 mars
Echec d’une tentative de contre-attaque allemande pour reprendre le pont de Remagen (les Allemands utiliseront ensuite des plongeurs, des bombardements aériens, des V2 et un train piégé pour détruire l’ouvrage, en vain…).
du vendredi 9 au samedi 10 mars
Plus de 100 personnes sont tuées par des bombardements alliés sur Siegburg.
samedi 10 mars
Furieux de la perte du pont de Remagen, Hitler remplace le maréchal von Rundstedt par le maréchal Kesselring au commandement en chef du front Ouest.
Au nord de Duisbourg, le pont ferroviaire de Wesel (ouvert en 1874), dernier pont sur le Rhin encore aux mains des Allemands, est détruit par la Wehrmacht suite à l’approche des troupes britanniques.
lundi 12 mars
Les Soviétiques franchissent l'Oder.
La ville de Dortmund a subi un triste record pour un seul raid allié : 748 Lancaster, 292 Halifax et 68 Mosquitos de la RAF ont largué 4 851 tonnes de bombes, détruisant 98 % des bâtiments du centre-ville.
Anne Frank, jeune juive allemande de 15 ans, meurt au camp de Bergen-Belsen.
mardi 13 mars
En Prusse orientale, l’Armée rouge déclenche l’opération « Braunsberg », l’offensive finale contre la poche d’Heiligenbeil [Mamonovo], assiégée depuis le 26 janvier.
Sortie de l’un des derniers films tournés sous le Troisième Reich, Ein Mann wie Maximilian, une comédie réalisée par Hans Deppe, avec Wold Albach-Retty, Karin Hardt et Lizzi Waldmüller.
mercredi 14 mars
En Rhénanie, la ville de Zweibrücken (Deux-Ponts) est détruite à plus de 80 % par un bombardement de l’aviation canadienne. 200 habitants sont tués.
Premier emploi par la Royal Air Force de la bombe « Grand Slam » : conçu par l’ingénieur Barnes Wallis, ce monstre de 9,98 tonnes a été largué par un Avro Lancaster du 617e escadron sur le viaduc ferroviaire stratégique de Bielefeld.
Adolf Eichmann déclare : « Je mourrai heureux en sachant que j’ai participé au meurtre de 6 millions de juifs ».
jeudi 15 mars
L’Armée rouge déclenche l’offensive de Haute-Silésie [aujourd’hui dans le sud de la Pologne] avec 408 000 hommes sous les ordres du maréchal Konev.
La 7e armée américaine lance en Allemagne l’opération « Undertone » : l’occupation du triangle Sarre-Palatinat.
Des bombardiers américains larguent 31 000 bombes incendiaires et explosives sur le quartier général de l’état-major de l’armée allemande situé à Zossen, près de Berlin.
vendredi 16 mars
La contre-offensive des forces soviétiques du 3e Front ukrainien entraîne l’échec de l’opération « Réveil du printemps » lancée le 6 mars par l’armée allemande dans la région hongrois du lac Balaton. En dix jours de combats, les Allemands ont perdu 12 358 hommes (tués ou blessés) et 600 à 700 chars, tandis que les Soviétiques déplorent 8 492 morts, 24 407 blessés et la perte de 152 tanks et 415 canons anti-char.
Les Américains s’emparent, quasiment sans combattre, de la ville thermale de Bad Kreuznach [Rhénanie-Palatinat].
La RAF bombarde Würzburg, en Bavière : 5 000 morts ; 80 % du centre-ville est détruit.
A Hohenlychen, Himmler reste couché, simulant une grippe.
samedi 17 mars
Affaibli par les attaques allemandes, le stratégique pont de Remagen s’effondre dans le Rhin alors que le génie américain tentait de le consolider : 28 soldats ont été tués et 93 autres blessés. En dix jours, les Alliés ont réussi à faire passer dix-huit bataillons sur la rive droite du fleuve. Il faudra désormais construire des ponts flottants pour poursuivre le transfert des troupes.
dimanche 18 mars
Albert Speer informe Hitler de l’état moribond de l’économie et lui dit que la guerre est perdue. Le Führer lui laisse carte blanche.
La 1re armée polonaise s’empare de Kolberg, sur la Baltique. L’Armée rouge s’approche des ports de Gdynia et de Dantzig.
Grande bataille dans le ciel de Berlin opposant 1 329 bombardiers et 700 chasseurs alliés (essentiellement américains) aux appareils de la Luftwaffe, dont les nouveaux Me 262 à réaction. Malgré un rapport de 32 appareils contre 1, l’US Air Force perd six Mustangs et treize bombardiers alors que les Allemands ne déplorent que deux avions perdus. Malgré tout, 3 000 tonnes de bombes ont pu être larguées au cours du plus grand raid diurne sur Berlin de toute la guerre.
lundi 19 mars
« Ordre Néron » : Hitler donne l’ordre de pratiquer la politique de la terre brûlée afin que le potentiel et les infrastructures du Reich ne tombent pas aux mains des Alliés. Constitution de commandos Werwolf pour exécuter les défaitistes, les déserteurs et les traîtres, et effectuer des coups de main contre les Alliés.
278 avions britanniques (dont 227 Lancaster et 8 Mosquito) ont détruit presque entièrement la ville de Hanau, près de Francfort-sur-le-Main, en 17 minutes (entre 4 h 24 et 4 h 40 du matin). Environ 2 000 personnes sont tuées. Le centre-ville est rasé à 87 % (2 240 maisons détruites pour seulement sept maisons encore debout). La RAF a perdu un seul bombardier dans ce raid.
mardi 20 mars
Sur proposition de Guderian, Hitler remplace Himmler à la tête du groupe d’armées de la Vistule par le général Heinrici.
S’avançant en Rhénanie, l’armée américaine entre dans la ville de Zweinbrücken (Deux-Ponts).
Dernière apparition publique d’Adolf Hitler. Au cours d’une cérémonie organisée par le chef des Jeunesses hitlériennes (Artur Axmann), vingt jeunes garçons reçoivent la Croix de fer des mains du Führer dans la cour de la Chancellerie.
mercredi 21 mars
A Hohenlychen, Himmler refuse d’accompagner Guderian à Berlin pour convaincre Hitler de rechercher un armistice.
Opération « Carthage » : 20 bombardiers et 30 chasseurs de la la Royal Air Force ont mené un raid sur le quartier général de la Gestapo à Copenhague, l’immeuble Shelhuset. Le bâtiment est détruit (55 Allemands et 47 employés danois sont tués), mais les bombes ont également frappé une école voisine, l’école française de Frederiksberg (125 civils danois sont morts, dont 86 enfants et 8 prisonniers détenus par la Gestapo). Six avions alliés ont été abattus (neuf aviateurs tués et un capturé).
Dans le sud-ouest de la Hongrie, les Bulgares de Vladimir Stoïchev et les Soviétiques de Mikhaïl Sharokhine remportent la bataille des Collines transdanubiennes (opération « Drava ») en défendant avec succès la rive nord de la Drave. En quinze jours de combats, les Allemands déplorent la perte de 10 000 hommes, les vainqueurs 2 500.
jeudi 22 mars
La Royal Air Force et l’aviation canadienne (en tout 227 Lancaster et 8 Mosquito) ont bombardé Hildesheim entre 14 h et 14 h 15. Un millier de tonnes de bombes et d’explosifs a été largué, détruisant la cathédrale et la vieille ville historique. 1 500 civils ont été tués à Hildesheim dans les attaques du mois de mars.
Le plus grand pont flottant construit sur le Rhin par les Alliés pour remplacer le pont de Remagen est mis en service à Bad Hönningen, au nord-ouest de Neuwied : le pont Victor mesure 420 mètres de long.
vendredi 23 mars
En zone d'occupation américaine, le nouveau maire d'Aix-la-Chapelle, le résistant antinazi Franz Oppenhoff, est assassiné par un commando Werwolf dirigé par le sergent SS Josef Leitgelb.
Nouveaux bombardements alliés sur Wesel.
nuit du vendredi 23 au samedi 24 mars
Opération « Varsity » : les Canadiens, Américains et Britanniques lancent l’une des plus grandes opérations aéroportées de l’Histoire afin de franchir le Rhin et de pénétrer dans le Nord de l’Allemagne : plusieurs milliers d’avions alliés ont été engagés pour permettre à 16 870 parachutistes de sauter sur les lignes allemandes (environ 8 000 hommes) entre Emmerich et Wesel, près de la frontière néerlandaise. Malgré de lourdes pertes (entre 2 400 et 2 700 tués ou blessés et 56 avions abattus), ils parviennent à s’emparer de plusieurs têtes de pont sur le fleuve et notamment de la ville en ruines de Wesel. 3 500 Allemands sont faits prisonniers.
nuit du du samedi 24 au dimanche 25 mars
Dans le sud-est de l’Autriche (Burgenland), environ 180 travailleurs forcés juifs hongrois ont été abattus dans une grange de Kreuzstadl par les participants à une fête donnée au château de Rechnitz par Margit von Batthyany (fille du riche entrepreneur Heinrich Thyssen) en l’honneur des nazis et SS. Le massacre a été organisé par le chef de la Gestapo locale, Franz Podezin.
dimanche 25 mars
Opération « Carnaval » : sur ordre direct d’Himmler, six werwolfs (quatre SS et deux Jeunesses hitlériennes) ont assassiné dans Aix-la-Chapelle occupée par les Alliés le maire Franz Oppenhoff (43 ans), considéré comme un traître par les nazis. Oppenhoff a été tué d’une balle dans la tête sur le seuil de sa maison alors qu’il rentrait d’une fête donnée par ses voisins. Les membres du commando, qui avaient été parachutés en Belgique cinq jours plus tôt ont réussi à s’enfuir mais le meurtrier du maire, Leitgeib, a été tué par une mine.
Le général britannique Montgomery communique à ses troupes qu’il leur est interdit de fraterniser avec la population allemande.
Entre 11 h 48 et 13 h 02, 650 bombardiers américains partis d’Italie ont attaqué en douze vagues de 50 appareils les environs de Prague, visant les usines ČKD dans la banlieue est et les aérodromes militaires de Kbely, Letňany et Čakovice. 235 personnes ont été tuées et 417 blessées, tandis que 90 immeubles ont été détruits et 1 360 gravement endommagés.
lundi 26 mars
Martin Bormann demande aux civils de devenir des guérilleros.
mardi 27 mars
L’Argentine déclare la guerre à l’Allemagne.
mercredi 28 mars
L’Armée rouge libère la ville hongroise de Zalaegerszeg, dans l’ouest du pays, et atteint la frontière autrichienne.
En Pologne l’Armée rouge s’empare du port de Gdynia.
La 80e division américaine s’empare de la ville de Wiesbaden : le 317e régiment a lancé l’assaut en franchissant le Rhin depuis Mayence tandis que le 319e traversait le Main près de Hochheim. Les Américains ne déplorent que trois morts et trois disparus : 900 soldats allemands sont faits prisonniers et 4 000 caisses de champagne saisies.
Les tensions se multipliant entre les deux hommes, Hitler limoge le général Guderian, chef d’état-major de l’armée de terre.
jeudi 29 mars
L’offensive déclenchée le 13 mars entraîne la chute en Prusse orientale de la poche d’Heiligenbeil [Mamonovo], assiégée depuis le 26 janvier. La 4e armée allemande est anéantie. En deux mois, les pertes allemandes sont estimées à 80 000 tués, 50 000 prisonniers, 605 chars et 128 avions, celles des Soviétiques à 146 750 morts, 97 553 malades ou blessés et 2 000 chars et canons.
Les Américains s’emparent des villes de Francfort-sur-le-Main et de Mannheim.
L’Armée rouge pénètre pour la première fois en territoire autrichien : des soldats soviétiques ont franchi la frontière hongroise pour entrer dans Klostermarienberg, un quartier de Mannersdorf an der Rabnitz.
Massacre de Deutsch Schützen-Eisenberg : 58 juifs hongrois employés comme travailleurs forcés ont été assassinés dans le sud du Burgenland autrichien (district d'Oberwart) par des membres de la 5e Panzerdivision SS Wiking et de la gendarmerie militaire.
Dernier jour de tirs de missiles V1 sur l’Angleterre.
La Wehrmarcht détruit en partie le pont Karl-Theodor (« le vieux pont ») de Heidelberg, qui datait de 1788 (reconstruit et rouvert en septembre 1947).
du jeudi 29 au vendredi 30 mars
Dantzig [Gdansk] capitule devant les Soviétiques.
vendredi 30 mars
Sur le front occidental, les forces américaines entrent dans Heidelberg, près de Mannheim.
samedi 31 mars
L’offensive soviétique lancée le 15 mars en Haute-Silésie par le maréchal Konev est un succès.
Les divisons algériennes et marocaines de Montsabert et la division coloniale française de Valluy franchissent le Rhin et s'emparent de Karlsruhe.
Des aviateurs américains bombardent par erreur la belle ville de Rothenburg ob der Tauber, en Bavière : un tiers de la cité est détruite.
Un pilote allemand a fait défection et livré aux Américains un Messerschmitt Me 262A-1. C'est le premier avion à réaction en état de marche à tomber entre les mains des Alliés.
dimanche 1er avril
Début de la bataille de Cassel opposant en Hesse la 80e division d’infanterie américaine du général Horace McBride aux 6 000 soldats allemands du général Erxleben.
Dans la Ruhr, la 137e division d’infanterie américaine s’empare de la ville de Recklinghausen.
L’Armée rouge entre dans Głogów (en Basse-Silésie) et libère Topoľčany (en Slovaquie).
lundi 2 avril
Début de la bataille de Vienne : commandées par Tolboukhine et Stoïchev, les forces soviéto-bulgares (77 divisions, 1 171 000 hommes, 1 600 chars, 5 425 canons) attaquent la grande ville autrichienne, défendue par 25 divisions allemandes (270 000 hommes, 772 chars et 434 canons) sous les ordres de Bünau et Bittrich.
mardi 3 avril
Croyant avoir affaire à un camp militaire, des avions américano-britanniques bombardent massivement le camp de concentration de Mittelbau-Dora, à Nordhausen. 3 600 prisonniers sur 4 000 sont tués.
nuit du mardi 3 au mercredi 4 avril
Une violente explosion a détruit une usine d’explosifs à Herzberg am Harz [Basse-Saxe]. 40 000 kilos d’explosifs et 8 000 mines y étaient entreposés. Le château d’Herzberg, situé au-dessus du site, a été en partie endommagé (notamment son toit et le musée créé en 1900).
mercredi 4 avril
Tout le territoire hongrois est libéré de l’occupation allemande par les Soviétiques.
A l’issue de quatre jours de combats, les Américains remportent la bataille de Cassel : après avoir pris les maisons les unes après les autres, les blindés alliés ont franchi la Fulda vers 11 h avant que le général Erxleben ne capitule à midi. Les Allemands déplorent au moins 50 morts et plus de 4 500 prisonniers.
La 1re armée française occupe la ville de Karlsruhe après une faible résistance.
En deux jours de raids aériens, les bombardiers britanniques ont rasé les trois quarts de la ville de Nordhausen, en Thuringe : 8 800 morts, dont 1 500 prisonniers malades détenus dans la caserne de Boelcke.
En Thuringe, la 4e division blindée américaine (général Joseph Cutrona) libère le camp de concentration et de travaux forcés d’Ohrdruf, au sud de Gotha. Les soldats alliés découvrent des tas de corps, certains recouverts de chaux, d’autres incinérés.
jeudi 5 avril
En Italie, la 5e armée américaine lance une offensive en direction de La Spezia.
Intervention du pape Pie XII pour obtenir un cessez-le-feu séparé entre les Occidentaux et les Allemands.
Condamné à mort pour corruption, détournement de fonds et incompétence, le colonel SS Karl Koch est le seul commandant de camp nazi à être exécuté par les SS : il a été fusillé dans le camp de Buchenwald, qu’il avait dirigé de 1937 à 1941.
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 avril
Les soldats de la Légion géorgienne déployés sur l’île de Texel se soulèvent contre la garnison allemande forte de 2 000 hommes. 400 Allemands sont tués mais les Géorgiens ne parviennent pas à s’emparer des batteries d’artillerie installées au sud et au nord de l’île.
vendredi 6 avril
Les Partisans yougoslaves libèrent la ville de Sarajevo de l’occupation allemande et croate.
Echec de l’insurrection de Vienne.
Les troupes américaines libèrent le camp de concentration d’Ohrdruf.
samedi 7 avril
« Chasse au lapin de Krems » (Kremser Hasenjagd). Dans le nord-est de l’Autriche, des SS aidés par gendarmes et des militants nazis locaux (Volkssturm) reprennent et assassinent dans la région d’Habersdorf am Kamp (district de Krems) 61 prisonniers politiques que le directeur de la prison de Stein venait de libérer.
Dans le centre de la Bosnie, les brigades de la Krajina de la 10e division des Partisans yougoslaves libèrent la ville de Visoko.
dimanche 8 avril
Procès spectacle de l’amiral Wilhelm Canaris, du général Hans Oster et du théologien protestant Dietrich Bonhoeffer : les trois hommes sont condamnés à mort.
Condamnés à mort pour avoir organisé l’opération « Radetzky » (la reddition sans combat de Vienne), les officiers résistants autrichiens Alfred Huth, Rudolf Raschke et Karl Biedermann sont condamnés à mort par une cour martiale SS et pendus à des lampadaires du quartier de Floridsdorf.
En Saxe, la ville d’Halberstadt, siège des usines de fabrications des avions Junkers, a été détruite à 82 % par un raid de plus de 200 bombardiers américains. Environ 2 500 personnes ont été tuées.
97 bombardiers américains ont largué 113 tonnes de bombes explosives et incendiaires sur la ville de Sondershausen, en Thuringe : 181 civils ont été tués.
En Basse-Saxe, un bombardement allié a détruit 2 % de la ville de Celle. Un train qui conduisait plusieurs milliers de prisonniers du camp de concentration de Salzgitter-Drütte vers celui de Bergen-Belsen a été touché par les bombes au sud de Brunswick, tuant de nombreuses personnes mais permettant aussi à plusieurs centaines de prisonniers de s’échapper dans la forêt de Neustädter Holz. Aussitôt, une énorme chasse à l’homme est lancée à laquelle participent des SS, des agents de la Gestapo, des membres du parti nazi mais également des habitants des environs.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 avril
Le pont ferroviaire provisoire construit en quelques jours à Wesel par les ingénieurs britanniques est mis en service. Les trains peuvent franchir le Rhin un à la fois à la vitesse maximum de 8 km/h.
lundi 9 avril
L’amiral Canaris (58 ans), le général Oster (58 ans) et le théologien Dietrich Bonhoeffer (39 ans) sont pendus au camp de concentration de Flossenbürg. Auteur de l’attentat raté contre Hitler le 8 novembre 1939, Georg Elser (41 ans) a par ailleurs été tué dans le camp de Dachau. Enfin, condamné à mort pour son implication dans l’attentat raté de Stauffenberg contre Hitler, l’opposant Ewald von Kleist-Schmenzin est guillotiné à la prison berlinoise de Plötzensee.
Assiégée depuis plus de deux mois, la place allemande de Königsberg [Kaliningrad] capitule devant l’armée soviétique. Depuis la fin janvier, les Allemands déplorent 42 000 morts (plus désormais 92 000 prisonniers), les Soviétiques 60 000 morts.
Début d’une offensive alliée en Italie du Nord, dans la plaine du Pô. A 4 h du matin, 400 canons ouvrent le feu sur les positions allemandes. Dans la soirée, sous le commandement du général Clark, la 8e armée britannique attaque en direction de Ferrare, tandis que la 5e armée américaine avance vers Vérone en contournant Bologne par l’ouest. Au centre, le 2e corps britannique et le 2e corps polonais lancent l’assaut sur Bologne.
Raid de 300 bombardiers britanniques sur le port de Kiel. Le croiseur lourd allemand Admiral Scheer, en réparation, est touché par les bombes et coulé à quai.
L’aéroport de Munich-Riem est entièrement détruit par les bombardements alliés.
mardi 10 avril
En Slovaquie, l’Armée rouge entre dans la ville de Trenčín.
Bataille de Bologne : les défenses allemandes sont repoussées par les Polonais au-delà de la rivière Senio.
A 12 kilomètres au nord-est de Bonn, la 97e division d’infanterie américaine occupe la ville de Siegburg.
304 bombardiers Lancaster et 6 Mosquito britanniques ont largué 1 168 tonnes de bombes sur la ville de Plauen, en Saxe. La cité est détruite à 75 %. 900 personnes ont été tuées.
Alors que les armées britanniques s’approchent du camp de concentration, le dernier train de transport évacuant plus de 2 400 prisonniers à bord de 46 wagons quitte Bergen-Belsen à destination du camp de Theresienstadt (ne pouvant arriver à destination, le « train perdu » errera treize jours dans le nord de l’Allemagne avant d’être libéré).
Fin de la chasse à l’homme lancée depuis deux jours dans la région de Celle : entre 200 et 300 prisonniers évadés d’un train ont été tués.
mercredi 11 avril
Au nord d’Erfurt, les Américains libère le camp de concentration de Mittelbau-Dora, à Nordhausen. Il ne reste sur place que quelques centaines de prisonniers vivants et 1 200 morts ou mourants. Plus à l’est, le même jour, les Américains atteignent également le camp de concentration de Buchenwald, libéré quelques heures auparavant par des détenus. Les SS capturés sont remis aux Américains.
Bombardement américain de la ville de Neumarkt in der Oberpfalz en Bavière.
jeudi 12 avril
La 9e armée américaine du général Simpson franchit l’Elbe à Magdebourg et atteint Tangermünde plus au nord, parvenant ainsi à 80 km de Berlin. Dans le sud-ouest de l’Allemagne (Bade), les Américains entrent également dans Heilbronn, au nord de Stuttgart.
Voulant constater par eux-mêmes l’horreur du régime concentrationnaire nazi, les généraux américains Eisenhower, Patton et Bradley inspectent le camp d’Ohrdruf, libéré le 4 avril. A l’issue de cette visite, le commandant suprême des Forces alliées en Europe envoie un message au général Marshall décrivant la situation.
du jeudi 12 au samedi 14 avril
Poursuivant leur offensive sur la rivière Santerno, les Polonais libèrent la ville d’Imola.
vendredi 13 avril
Fin de la bataille de Vienne. Après onze jours de combats, les armées soviétiques et bulgares s’emparent de la ville. Les Allemands déplorent 19 000 tués et 47 000 prisonniers, les Soviéto-Bulgares 18 000 morts.
Les nazis ont massacré près de Gardelegen (Saxe-Anhalt) 1 016 prisonniers politiques et militaires d’un camp de concentration qui étaient malades ou trop faibles pour être évacués. Les victimes, en majorité des travailleurs forcés polonais, ont été conduites dans une grange du domaine d’Isenschnibbe à laquelle les SS ont mis le feu. Ceux qui ont réussi à fuir le bâtiment en flammes ont été abattus.
du vendredi 13 au samedi 14 avril
En Basse-Saxe, la rumeur (fausse) ayant couru qu’un officier canadien a été tué par un civil allemand, le général Christopher Vokes ordonne à la 4e division blindée canadienne de détruire en représailles la ville de Friesoythe, qui était défendue par 200 à 500 parachutistes. Vingt civils ont été tués dans l’opération.
samedi 14 avril
Dans la banlieue ouest de Berlin, 490 bombardiers lourds Lancaster de la RAF ont frappé Potsdam à 22 h 16, larguant 1 700 tonnes de bombes sur la ville. La mer de flammes a détruit un millier de bâtiments dans le centre-ville (rasé ou endommagé à 97 %) et tué 1 600 personnes. On dénombre 60 000 sans-abri.
A 55 km au nord de Nuremberg, la ville de Bamberg est prise par les Américains. 23 soldats allemands et 4 civils ont été tués par les tirs d’artillerie.
En Italie, début dans les Apennins, au sud-ouest de Bologne, de la bataille de Montese, opposant la 1re division d’infanterie brésilienne à des éléments de la 14e armée allemande.
Début de l’opération « Vénérable » contre la poche allemande de la rive sud de l’estuaire de la Gironde, sur la côte atlantique française (pointe de Grave : communes de Soulac et Le Verdon).
Himmler déclare qu’aucun des prisonniers à Dachau ne devra « tomber vivant entre les mains de l’ennemi ».
nuit du samedi 14 au dimanche 15 avril
Terribles bombardements aériens des B17 et B24 américains sur la poche de Royan. Pour la première fois, du napalm est utilisé de façon massive : 725 000 litres sont déversés sur la ville.
dimanche 15 avril
Au nord de Hanovre, les troupes britanniques et canadiennes du général Montgomery libèrent sans combat le camp de Bergen-Belsen. Mais les survivants doivent encore faire face aux ravages d’une épidémie de typhus. Depuis son ouverture en 1970, 70 000 personnes y ont perdu la vie, dont 20 000 prisonniers soviétiques.
Les soldats français entrent dans la ville d’Offenburg [Bade-Wurtemberg], située à 19 kilomètres au sud-est de Strasbourg.
35 bus blancs de la Croix-Rouge suédoise et danoise sauvent des juifs danois internés dans le camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie. Le comte Folke Bernadotte a été autorisé par les autorités allemandes à ramener en Suède des prisonniers danois et norvégiens.
lundi 16 avril
Les troupes soviétiques atteignent l’Oder. L’offensive soviéto-polonaise finale sur Berlin commence par la bataille des hauteurs de Seelow, à 70 km à l’est de la capitale allemande : 41 600 canons et mortiers entrent en action contre les premières lignes allemandes, que l’état-major hitlérien avait prudemment évacuées. Malgré l’énorme avantage numérique (200 000 soldats, 587 chars et 2625 canons sous les ordres du général Heinrici contre 1 000 000 d’hommes, 3 059 chars, 16 934 canons, commandés par le maréchal Joukov), la première attaque de l’Armée rouge, menée de nuit, dans la fumée et dans une zone marécageuse, tourne à la déroute.
En Saxe, les troupes américaines occupent les villes de Plauen et, 100 km au nord-est, Colditz (libérant le camp de prisonniers de haute sécurité Oflag IV-C, installé dans le château de la ville).
nuit du lundi 16 au mardi 17 avril
Le navire Goya, qui participait à l’opération « Hannibal » en transférant de Prusse-Orientale vers l’ouest des réfugiés fuyant l’avance de l’Armée rouge ainsi que des soldats blessés, est coulé vers minuit à la sortie de la baie de Dantzig [Gdansk] par le sous-marin soviétique L-3. Le bilan est terrible avec seulement 183 survivants parmi les 6 700 passagers et membres d’équipage.
L’artillerie de la 1re armée française bombarde la station thermale de Freudenstadt, située à 60 km à l’est de Strasbourg : 95 % du centre-ville est détruit ; 1 400 familles sont sans-abri (pendant les trois jours qui vont suivre la prise de la cité, la 4e division marocaine de montagne va s’en prendre durement à la population, avec notamment, selon un médecin, 600 femmes violées : « Journées sans Dieu »).
mardi 17 avril
Au milieu des combats, Goebbels tient une conférence au ministère de la Propagande : « Messieurs, dans cent ans, on projettera un beau film en couleurs sur les jours terribles que nous sommes en train de vivre. Tenez bon aujourd’hui afin que, dans cent ans, le public ne vous siffle pas lorsque vous apparaîtrez à l’écran ».
Chute de la poche allemande de Royan : après sept mois de résistance et des derniers combats brefs, le contre-amiral Michaelles capitule vers 12 h 40
Dans les Apennins d’Emilie-Romagne, les forces brésiliennes chassent les Allemands de la ville de Montese après trois jours de bataille. 44 Allemands sont été tués et 453 faits prisonniers, alors que les Brésiliens déplorent 34 morts, 463 blessés, capturés ou disparus. 189 habitants de Montese ont été tués, la ville est rasée.
Les Alliés bombardent le mont Brocken, dans le Harz, détruisant l’hôtel et la station météo (mais pas la tour de télévision).
mercredi 18 avril
Les troupes américaines occupent la ville de Leipzig, sans grande résistance allemande. Plus au sud, elles atteignent Plzen, en Bohême [République tchèque], le point le plus extrême de leur avancée.
Plus d’un millier de bombardiers alliés attaquent l’île d’Helgoland et sa base navale : 128 morts, principalement des servants des batteries anti-aériennes, la population civile étant abritée dans des abris souterrains.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 avril
Toute la population (militaire et civile) de l’archipel d’Helgoland est évacuée.
jeudi 19 avril
Le dernier grand verrou protégeant Berlin a sauté : après quatre jours de laborieuses offensives, l’armée soviétique du maréchal Joukov remporte la bataille de Seelow. Les Allemands déplorent 12 322 morts, les forces soviéto-polonaises entre 5 000 et 70 000 tués selon les sources.
Le Gauleiter de Bavière et chef des enseignants du Reich Fritz Wächtler (54 ans) est exécuté pour lâcheté et défaitisme sur ordre de l’officier SS Ludwig Ruckdeschel, qui prend en charge son poste jusqu’à la fin de la guerre.
vendredi 20 avril
56e anniversaire d’Hitler fêtée à la Chancellerie. Le Führer fait sa dernière apparition publique dans le jardin en décorant de la Croix de Fer des membres des Jeunesses hitlériennes qui sont parvenus a détruire des chars soviétiques dans la bataille de Berlin. Dans son discours, Göbbels promet la « victoire finale ». Himmler et Göring voient Hitler pour la dernière fois. Göring explique qu’il a des affaires plus urgentes à régler dans le sud de l’Allemagne. Il gagne ensuite sa villa, la détruisant lui-même à l’aide d’explosifs, avant de partir pour Berchtesgaden. Speer lui aussi quitte Berlin après la « fête ».
Himmler ordonne aux commandos de la SD et de la Gestapo de tirer sur les civils qui tenteraient de fuir Berlin et d’exécuter immédiatement les soldats qui déserteront le front.
Les troupes américaines occupent Nuremberg.
Après une semaine d’opération, le général Milleret obtient à 20 h 30 la reddition des Allemands de la poche sud de l’estuaire de la Gironde (pointe de Grave).
Le commandant SS Max Koegel ordonne l’évacuation du camp de concentration de Flossenbürg (Haut-Palatinat) : 14 800 détenus sont regroupés en quatre colonnes pour des marches forcées de 80 kilomètres par jour, dont une vers Dachau (7 000 périront).
Dans la banlieue sud-est de Hambourg, des prisonniers scandinaves quittent le camp de concentration de Neuengamme à bord des bus blancs de la Croix-Rouge.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 avril
20 enfants juifs (10 garçons et 10 filles, âgés de 5 à 12, majoritairement polonais) utilisés comme cobayes sont pendus à des crochets dans le sous-sol de l’école Bullenhuser Damm, à Hambourg, pour effacer toute trace des expériences médicales menés par le médecin SS Kurt Heißmeyer au camp de Neuengamme. Deux médecins français, deux infirmiers hollandais et 14 prisonniers russes avaient été précédemment étranglés.
samedi 21 avril
L’Armée rouge parvient jusqu’aux limites du Grand Berlin, à Malchow, dans la banlieue nord-est : début du combat urbain, maison par maison. A 40 km au sud de la capitale allemande, les forces soviétiques attaquent le grand quartier-général souterrain de la Wehrmacht (OKW) et du haut-commandement de l’armée (OKH).
La Wehrmacht lance en Saxe sa dernière grande offensive blindée de la guerre : sous les ordres des généraux Schörner et Gräser, 50 000 soldats, 300 chars et 620 pièces d’artillerie allemandes attaquent à Bautzen, à l’est de Dresde, les lignes ennemies (84 000 Polonais et 20 000 Soviétiques, plus 291 chars et 135 automoteurs antichars, sous les ordres de Koniev, Petrov et Świerczewski).
Capitulation des troupes allemandes encerclées dans la Ruhr : les Américains font 325 000 prisonniers. Le maréchal Walter Model (54 ans) se suicide près de Duisbourg.
Les Polonais pénètrent à l’aube dans Bologne, accueillis en libérateurs. Ils sont suivis à huit heures par les chars américains et les partisans italiens. En douze jours de bataille, le 2e corps polonais déplore 234 tués et 1 228 blessés.
Himmler trahit son Führer. Il reçoit la visite du représentant du Congrès juif mondial. Il l’accueille avec une formule incroyable : « Soyez le bienvenu en Allemagne, monsieur [Norbert] Masur ! Il est temps que vous autres juifs et nous, nationaux-socialistes, nous enterrions la hache de guerre ». Le représentant demande la libération de plusieurs milliers de juifs suédois, français et norvégiens. Himmler promet même plus…
Après une dernière entrevue avec Hitler, l’amiral Dönitz quitte Berlin pour Plön, dans le Holstein, avec la mission de tenir coûte que coûte.
A Oranienburg, au nord de Berlin, les SS évacuent le camp de concentration de Sachsenhausen. 33 000 prisonniers entament une « marche de la mort » vers le nord-ouest.
Un Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa s’écrase à Munich : décès des 21 personnes à bord.
dimanche 22 avril
En Bavière (Haut-Palatinat), les Américains occupent la ville de Neumarkt in der Oberpfalz, détruite à 90 % en raison de la résistance jusque-boutiste, maison par maison, de deux divisions SS.
Karl Gerland, Oberpräsident du Kurhessen, est tué au combat.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 avril
A Berlin, treize détenus politiques de la prison de Lehrter Straße sont assassinés d’une balle dans le cou dans les ruines d'Invalidenstraße par des éléments du RSHA lors d’un transfert. Parmi les victimes figure les juristes résistants Klaus Bonhoeffer (44 ans), Rüdiger Schleicher (50 ans) et Friedrich Justus Perels (34 ans).
lundi 23 avril
A 22 heures, Hermann Göring envoie un télégramme lourd de conséquence au bunker du Führer à Berlin. Estimant Hitler incapable d’exercer le pouvoir, il réclame la succession. Bormann pousse Hitler à accuser son ancien numéro deux de trahison. Le commandant des SS à Berchtesgaden, Bernard Frank, arrête Göring.
Himmler rencontre le comte Folke Bernadotte dans une cave du consulat de Suède. Le « fidèle lieutenant » d'Hitler fait cette proposition étonnante : « Afin de sauver la plus grande partie du pays d'une invasion russe, je suis prêt à capituler sur le front Ouest, mais pas sur le front Est ». Bernadotte accepte d'informer son gouvernement de cette offre.
Albert Speer, qui avait quitté Berlin depuis trois jours, décolle de Rechlin (Mecklembourg) et atterrit dans la capitale allemande, encerclée. Il s'agit sans doute d'un moyen pour éviter d'être désigné comme successeur du Führer.
Quasiment achevé en 1940 mais jamais utilisé, le porte-avions Graf-Zeppelin est coulé par la Wehrmacht dans le port de Szczecin à l’approche de l’Armée rouge (les Soviétiques le renfloueront avant de le couler à nouveau).
La 90e division d’infanterie de la 3e Armée américaine entre dans le camp de concentration de Flossenbürg, évacué. Les survivants de celui-ci sont libérés sur la route de Cham par une autre colonne blindée.
Après avoir erré treize jours dans le nord de l’Allemagne, le « Train perdu » est libéré par les troupes soviétiques près de Tröbitz (entre Berlin et Dresde). Sur les 2 400 prisonniers évacués de Bergen-Belsen le 10 avril, 198 sont morts en chemin.
Dans le sud-ouest de l’Allemagne, l’unité spéciale de l’opération américaine « Alsos » (établie en 1944 pour s’informer des recherches nucléaires allemandes), opérant derrière les lignes ennemies, découvre dans un souterrain d’Haigerloch la pile atomique expérimentale modérée par de l'eau lourde construite par les Allemands et 1,5 tonne de lingots d’uranium.
Le dernier match officiel de football du IIIe Reich est un derby, opposant Munich 1860 au Bayern de Munich : victoire du Bayern trois buts à deux.
mercredi 25 avril
Les Soviétiques (maréchal Koniev) et les Américains (1re armée de Patton) font leur jonction sur l’Elbe à Torgau, au nord-est de Leipzig.
Berlin est investie par l’armée soviétique.
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge achève l’occupation de la Prusse-Orientale en s’emparant en Sambie du port de Pillau [aujourd’hui Baltiisk, oblast de Kaliningrad].
Les troupes allemandes se retirent du nord de la Finlande : fin de la guerre de Laponie. Depuis septembre 1944, les combats pour le contrôle des mines de nickel a fait 774 tués, 3 000 blessés, 174 prisonniers et 262 disparus du côté finlandais, 950 tués, 2 000 blessés et 1 300 prisonniers dans le camp allemand.
Dans les Alpes bavaroises (près de Salzbourg), un bombardement allié tue 215 personnes à Bad Reichenhall.
La RAF lance des bombes de six tonnes sur le « nid d’aigle » d’Hitler à Berchtesgaden.
jeudi 26 avril
Les Allemands d’Hermann von Oppeln-Bronikowski remportent en Saxe la bataille de Bautzen : la dernière grande attaque de chars permet à la Wehrmacht de reprendre à l’est de Dresde la ville de Bautzen. En six jours, 3 500 Soviétiques ont été tués, 7 700 Polonais tués ou disparus, plus 10 532 blessés. Les Allemands déplorent 6 850 morts (dont 350 civils).
En Poméranie-Occidentale, l’Armée rouge s’empare de la ville de Stettin [Szczecin].
Sur la rive droite de la Weser, la ville de Brême est prise par les troupes britanniques.
Dans le nord de l’Italie (province de Parme), les Alliés libèrent la ville de Fidenza.
vendredi 27 avril
En Poméranie-Occidentale, les troupes soviétiques (2e front biélorusse) et polonaises s’emparent du port de Ziegenort [Trzebież], établi sur la baie de Szczecin.
Retranché à Plön, Dönitz apprend du commandement suprême de la Wehrmacht que « la fin des combats est proche dans la capitale du Reich ».
Les Alliés repoussent l'offre de capitulation partielle proposée par Himmler.
En Haute-Bavière, l’armée américaine libère près de Landsberg am Lech le plus grand complexe concentrationnaire d’Allemagne : le camp de Kaufering comprenait 11 commandos externes et avait un statut de camp satellite de Dachau.
Les dernières unités allemandes évacuent la Finlande. Pour célébrer ce départ, le colonel Väino Oinonen, commandant du 1er régiment d’infanterie, prend la photo « Lever de drapeau sur le Cairn des Trois-Royaumes », un dôme de béton servant à marquer la frontière entre la Finlande, la Norvège et la Suède.
samedi 28 avril
La radio britannique publie le bulletin suivant : « Le Reichsführer SS [Heinrich Himmler] considère que le Führer est mort et qu’il se trouve, de fait, être son successeur ». En apprenant la nouvelle, Hitler devient fou de rage. Il s’estime « victime de la plus grande trahison de tous les temps » et ordonne à la Luftwaffe de rechercher le traître et de le faire prisonnier. Ne pouvant régler lui-même ses comptes au « fidèle Heinrich », il s’en prend à son officier de liaison, retranché lui-aussi dans le bunker. Hermann Fegelein, mari de la sœur d’Eva Braun, est accusé de complicité de trahison et, sur les ordres du Führer, abattu dans les jardins de la Chancellerie.
Les résistants anti-nazis de la Compagnie bavaroise pour la liberté (dirigée par Rupprecht Gerngross) proclament la fin de la guerre pour entraîner la révolte de la Bavière. Les anciens maires, destitués par les nationaux-socialistes en 1933 sont invités à reprendre leurs fonctions. Mais le mouvement s’effondre avec le refus du gouverneur Franz von Epp de le soutenir. A Penzberg (à 50 km au sud de Munich), un commando Werwolf dirigé par l’écrivain Hans Zöberlein abattent vers 18 h des personnalités civiles socialistes et communistes qui avaient chassé la municipalité nazie et voulaient remettre la ville intacte aux mains des Américains (parmi les victimes figure l’ancien maire Hans Rummer) ; six autres personnes ont été pendues à des arbres.
Des citoyens augsbourgeois, réunis dans le Mouvement pour la liberté d’Augsbourg, et le maire Josef Mayr livrent sans combat aux Américains la cité, pavoisée de drapeaux blancs. Le vice-gauleiter et chef SS Anton Mündler s’est suicidé et le commandant de la ville Franz Fehn a été arrêté.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 avril
Peu après minuit, Adolf Hitler a épousé dans son bunker souterrain de Berlin Eva Braun, sa maîtresse depuis 1932. Les garçons d’honneur étaient Joseph Goebbels et Martin Bormann.
dimanche 29 avril
Les Soviétiques transportent à Berlin Walter Ulbricht et une petite équipe de communistes avec pour mission d'installer une nouvelle administration municipale, apparemment démocratique, et de reconstruire le KPD.
Le général Heinrich von Vietinghoff signe la capitulation des armées allemandes d’Italie du Nord et d’Autriche à Caserte, en Italie [Campanie]. Le jour même, les forces brésiliennes libèrent la commune de Fornovo di Taro, à 25 km au sud-ouest de Parme.
A 17 km au nord-ouest de Munich, la 45e division d’infanterie de la 7e Armée américaine libère le camp de concentration de Dachau, où le drapeau blanc était hissé et les portes ouvertes. En découvrant les fosses communes et les wagons remplis de centaines de corps et la maigreur des détenus survivant, les Américains exécutent en plusieurs fois entre 39 et 50 SS (une rumeur évoquera plus tard la mort de 560 gardiens allemands). Plus de 31 950 personnes sont mortes dans ce camp ouvert dès 1933.
Le sous-marin allemand U-286 a torpillé au large de la péninsule de Kola la frégate britannique HMS Goodall (98 morts). C’est le dernier navire de la Royal Navy coulé sur le théâtre européen de la guerre.
La Royal Air Force et l’US Air Force lancent l’opération « Manna » : afin de lutter contre la famine qui sévit dans les territoires néerlandais encore sous contrôle allemand, des bombardiers anglo-américains larguent des tonnes de nourriture sur ces zones. Les Allemands acceptent une trêve militaire afin que cette opération soit menée à bien (plus de 11 000 tonnes larguées jusqu’au 8 mai).
Hitler exclut du parti nazi l’ex-maréchal du Reich Hermann Göring.
Formation à Vienne d’un gouvernement provisoire autrichien, dirigé par Karl Renner, ancien chancelier. Il proclame aussitôt l’indépendance de l’Autriche.
Parution du dernier numéro du Berliner Illustrirte Zeitung (BIZ), un hebdomadaire illustré fondé en 1892.
lundi 30 avril
Adolf Hitler (56 ans) et Eva Braun (33 ans) se suicident dans leur bunker de la chancellerie à Berlin.
A Berlin, les Soviétiques hissent le drapeau rouge sur le Reichstag.
Les troupes américaines entrent dans Munich.
En Poméranie-occidentale, l’Armée rouge a libéré près de Barth (au nord-ouest de Stralsund) le camp de prisonniers de guerre Stalag Luft 1, où étaient détenus près de 9 000 militaires américains et britanniques.
Impression de la dernière édition du Völkische Beobachter, l’organe de presse officiel du Parti nazi (fondé en 1920). Elle ne sera pas livrée.
mardi 1er mai
L’amiral Karl Dönitz (54 ans), commandant en chef de la flotte désigné par Hitler dans son testament comme son successeur, prend le pouvoir. Il rencontre Himmler mais refuse de lui confier un poste. Le gouvernement de Dönitz ne comptera pas non plus Goebbels, comme le souhaitait pourtant Hitler. Sur la radio d’Hambourg, Dönitz déclare que la lutte armée doit se poursuivre mais que le seul intérêt de la poursuite des combats est de pouvoir rapatrier à l’Ouest les réfugiés allemands menacés par « l’ennemi bolchevique ».
A Berlin, Joseph Göbbels (45 ans), sa femme Magda (43 ans) et leurs cinq enfants se suicident dans le bunker de la Chancellerie. Martin Bormann (45 ans), secrétaire et exécuteur testamentaire d'Hitler, meurt vraisemblablement lors d'une tentative de sortie.
Prises de panique à l’annonce de l’arrivée imminente des Soviétiques et des atrocités qu’elles pourraient subir, entre 1 200 et 2 500 personnes, habitants locaux et réfugiés, ont préféré se donner la mort à Demmin, en Poméranie (au sud de Stralsund).
Les Partisans yougoslaves libèrent Trieste.
Dans un village de Bavière tombé aux mains des Alliés, Jean Alexis Moncorgé (alias l’acteur français Jean Gabin), tankiste dans la division Leclerc, retrouve Marlene Dietrich, venue soutenir les Américains.
mercredi 2 mai
A Flensburg, le président Dönitz nomme le comte Schwerin von Krosigk, ministre des Finances du Reich, au poste de ministre des Affaires extérieures et le charge de constituer le gouvernement et de prendre contact avec les Occidentaux pour une lutte commune contre l'URSS. Albert Speer est nommé ministre de l'Economie. Ministre des Postes depuis 1937, Wilhelm Ohnesorge est remplacé par Julius Dorpmüller.
Fin de la bataille de Berlin (20 % des bâtiments détruits, 50 % endommagés ; 100 000 tués) : le général Helmuth Weidling a signé la reddition de la capitale allemande, désormais occupée par l’Armée rouge. Sur la côte baltique, les Soviétiques s’emparent de Rostock et Warnemünde.
Entrée en vigueur de la reddition des troupes allemandes d’Italie, signée le 29 avril.
La ville de Lübeck est occupée par l’armée britannique.
Les premières troupes britanniques entrent dans le camp de concentration de Neuengamme, au sud-est de Hambourg. Le site a été entièrement vidé de ses occupants par les SS entre le 6 et le 27 avril. Toute trace des crimes commis sur place a été effacée.
La 82e division aéroportée américaine libère le jeune camp de concentration de Wöbbelin, une annexe du camp de Neuengamme ouverte le 12 février à Ludwigslust. 3 500 détenus sont sauvés et un millier de cadavres de prisonniers morts de faim sont trouvés sur place.
Dans le sud de la Bavière, le 522e bataillon d’artillerie (composé de soldats américains d’origine japonaise) sauve la vie de centaines de prisonniers du camp de Dachau en mettant fin à la « marche de la mort » en route vers la frontière autrichienne.
La deuxième Armée française occupe la localité autrichienne de Dornbirn (Vorarlberg).
Le maréchal von Runstedt est fait prisonnier par les alliés près de Munich. A Berlin, les généraux Hans Krebs (47 ans) et Wilhelm Burgdorf (50 ans) se suicident ensemble dans le bunker de la Chancellerie.
Commissaire du Reich en Norvège, Josef Terboven (47 ans) se suicide.
Quelques heures seulement avant l’entrée des Américains dans la ville, des SS ont pendu dans la gare de Schwerin une enseignante de 49 ans (Marianne Grunthal) qui avait commis le crime de se réjouir de la fin de la guerre…
jeudi 3 mai
Le gouvernement Dönitz quitte Plön et s’installe dans l’école de la marine de Mürwick.
Le gouvernement du président Dönitz et de Schwerin von Krosigk quitte Plön pour s’installer dans l’école de la marine de Mürwick, à Flensbourg.
Ayant obtenu l’accord de l’amiral Dönitz, le commandant Alwin Wolz signe la capitulation sans combat de Hambourg.
Vers 14 h 30, des chasseurs-bombardiers britanniques attaquent de gros navires allemands ancrés dans la baie de Lübeck, au large de Neustadt in Holstein et Scharbeutz, qui transportaient des milliers de déportés : les anciens paquebots Cap Arcona et Deutschland IV et le cargo Thielbeck sont coulés. Entre 7 500 et 8 000 déportés meurent noyés (dont 5 250 à bord du Cap Arcona et 2 750 sur le Thielbeck). Les quelques survivants parvenus à rejoindre les plages ont été mitraillés par les SS.
En Bohême, les Allemands transfèrent le contrôle du camp de Theresienstadt [Terezin] à la Croix-Rouge.
Gravement endommagé un mois plus tôt par des bombardements soviétiques, le croiseur léger Emden est sabordé dans la baie de Kiel.
vendredi 4 mai
Au nom du président Dönitz, l’amiral Hans-Georg von Friedeburg signe en présence du maréchal Montgomery la convention de Lunebourg sur le Timelo-Berg, à Wendisch Evern : capitulation partielle sur le front britannique des armées du IIIe Reich en Allemagne du nord-ouest, aux Pays-Bas et au Danemark. La 2e armée britannique occupe Hambourg et « libère » le camp vide de Neuengamme.
Les spahis de la 2e DB du général Leclerc s'emparent de Berghof, le repaire du Führer sur l’Obersalzberg, près de Berchtesgaden.
L'ancien président de la Banque centrale du Reich et ministre de l'Economie, Hjalmar Schacht, ainsi que le ministre de l'Intérieur Wilhelm Frick, sont fait prisonniers par les Alliés.
Les commandants de sous-marins reçoivent l'ordre de cesser le combat.
Alors qu’il faisait route vers Copenhague avec à son bord des milliers de réfugiés fuyant les régions orientales allemandes, le croiseur auxiliaire Orion est coulé au large de Swinemünde [Świnoujście] par des avions soviétiques. Le naufrage fait plus de 150 victimes mais 4 000 personnes ont pu être sauvées.
Le gouvernement militaire de la zone d’occupation britannique en Allemagne lance Radio Hambourg à partir de la radio NORAG, fondée en 1924 (elle deviendra Nordwestdeutscher Rundfunk dès le mois de septembre).
nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai
De nombreux équipages de sous-marins détruisent leurs bâtiments, bien que Dönitz l’ait expressément interdit.
samedi 5 mai
Dönitz donne au général autrichien de la Luftwaffe l’autorisation de négocier un armistice avec les Alliés occidentaux afin d’empêcher l’Autriche de tomber sous le joug communiste. Il fait demander par le général Jodl un délai de quatre jours pour la capitulation totale allemande. Eisenhower n’accorde qu’un délai de deux jours.
Soulèvement de Prague contre l’occupant allemand.
Dans le nord de l’Autriche, les troupes américaines entrent dans Salzbourg. A 145 kilomètres plus à l’est, la 11e division blindée américaine libère le dernier grand camp de concentration, Mauthausen, ainsi que les sous-camps de Gusen. La majeure partie des gardes SS a fui le site, mais la trentaine qui est restée est lynchée par les prisonniers (un même nombre est tué à Gusen II).
Le 13e bataillon aéroporté britannique arrive à Copenhague.
Pour la seule fois de la guerre, des soldats allemands ont combattu aux côtés de soldats américains, à l’occasion de la bataille du château d’Itter : 15 soldats américains avec quatre chars, 12 soldats allemands de la Wehrmacht et des personnalités politiques françaises qui étaient détenus sur place ont défendu ensemble cette forteresse autrichienne située au nord-ouest de Kitzbühel contre l’attaque de 100 à 150 SS. Au bout de plusieurs heures d'affrontement, l’arrivée de renforts américains permet la capture d’une centaine de SS.
Le sous-marin allemand U-534 a été coulé par un bombardier britannique B-24 Liberator au sud-est de l’île danoise d’Anholt. 3 membres d’équipage sont morts et 49 ont survécu.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 mai
A Sonderburg, onze jeunes marins accusés de mutinerie, sont fusillés. Ils avaient neutralisé leur officier avant de tenter de rejoindre leur famille.
dimanche 6 mai
Göring propose à Dönitz d’entrer en contact « de maréchal à maréchal » avec Eisenhower afin d’obtenir « une paix divine pour le Reich ». L’amiral ne daigne pas lui répondre. De même, il annonce à Himmler qu’il est limogé. Ce dernier parle pourtant encore de mettre sur pied un gouvernement national-socialiste au Schleswig-Holstein et dont il assumerait la direction.
Au lendemain du soulèvement de Prague, l’Armée rouge lance la dernière grande offensive de la guerre : sous les ordres du maréchal Koniev, 1 770 000 Soviétiques, 139 500 Roumains, 69 500 Polonais et 48 400 Tchécoslovaques attaquent l’ancienne capitale, défendue par 900 000 soldats allemands commandés par les généraux Schörner et Rendulic.
Fin de la bataille de Breslau [Wroclaw], débutée le 14 février : le général Hermann Niehoff a signé devant les Soviétiques la capitulation de la garnison allemande. En trois mois, les vaincus déplorent 6 000 morts, 23 000 blessés et 44 000 prisonniers, les vainqueurs 60 000 tués et blessés, tandis que 20 000 civils sont morts également.
Arrestation par les Alliés des dirigeants nazis Frank, Funk, Ley, Neurath, Schirach, Ribbentrop, Rosenberg, du maréchal Keitel et de l'industriel Krupp.
Pour la première fois, le président d’une section locale du SPD, Kurt Schumacher, est élu dans l’Allemagne de l’après-nazisme, à Hanovre, bien que le parti soit toujours interdit dans la zone d’occupation britannique.
L’Américaine pronazie Mildrad Gillars, alias « Axis Sally », diffuse dans son émission de Radio Berlin son dernier message de propagande adressée aux troupes alliées.
lundi 7 mai
Fuyant l’avancée de l’Armée rouge, le maréchal Göring se rend avec sa femme et sa fille à la 7e armée américaine à Bruck an der Großglocknerstraße, au sud de Salzbourg (Autriche).
Le général Böhme, commandant en chef des forces allemandes en Norvège, annonce le cessez-le-feu à la radio d’Oslo.
Dernière action de guerre d’un sous-marin allemand : deux cargos ont été coulés au large du Firth of Forth (Ecosse).
Le commandant allemand de la place refusant de capituler, l’aviation soviétique attaque l’île danoise de Bornholm dans la mer Baltique. Les villes de Rønne et Nexø vont subir des bombardements pendant deux jours.
Fusillade de la place du Dam à Amsterdam. Vers 15 h, pour des raisons mal définies (ivresse, colère après l’arrestation de certains des leurs), des soldats allemands installés sur un balcon du « Grote Club » ont ouvert le feu à la mitrailleuse sur des milliers de Néerlandais qui célébraient place du Dam la fin de la guerre en attendant l’entrée des troupes canadiennes. Au moins 32 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées (dont 120 grièvement).
nuit du lundi 7 au mardi 8 mai
A 2 h 41, le général allemand Jodl signe la capitulation sans conditions de la Wehrmacht à Reims (France), au QG d'Eisenhower (installé dans une école technique). Signent le document Jodl, Bedel-Smith (Américain), Susloparov (Russe), Sevez (Français).
mardi 8 mai
A 15 h, proclamation officielle de la capitulation dans les pays occidentaux ; entrée en vigueur à 23 h 01. Les combats sont suspendus pour toutes les armées allemandes.
Le pilote Erich Hartmann, plus grand as de la Luftwaffe, abat son 352e et dernier avion ennemi sur la plus évoluée des versions du Messerschmitt, le Bf 109K-4.
Deux jours après avoir remis par les Américains au général Leclerc, douze Waffen-SS français membres de la division Charlemagne ont été fusillés dans une clairière de Bad Reichenhall, dans les Alpes bavaroises (près de Salzbourg), par des membres de la 2e D.B.
nuit du mardi 8 au mercredi 9 mai
De 0 h 06 à 0 h 45, la capitulation allemande est signée à Berlin-Karlhorst au QG soviétique par les maréchaux Keitel (Allemagne), soviétique (Joukov) et anglais (Tedder représentant Eisenhower) ; et à titre de témoins, les généraux De Lattre de Tassigny (France) et Sperez (USA).
mercredi 9 mai
L’opération « Jugement dernier » est déclenchée en Norvège avec l’arrivée à Oslo du général Urquhart et de 160 « diables rouges » norvégiens, à bord de huit avions Stirling. Le général Böhme est fait prisonnier par les Anglais ; le chef fantoche Vidkun Quisling se constitue prisonnier.
A Copenhague, le Prinz Eugen, dernier croiseur lourd allemand, se rend. Les troupes allemandes qui résistaient encore sur Bornholm capitulent devant les Soviétiques, qui occupent l’île danoise.
jeudi 10 mai
Après 277 jours de siège, le général allemand Fahrmbacher et les 26 000 soldats de la poche de Lorient (Bretagne, France) se sont rendus aux Américains du général Kramer. Même chose à Saint-Nazaire. Ce résultat a été facilité par l'action systématique de démoralisation psychologique des troupes d'occupation par les antifascistes allemands du CALPO.
Libération du camp de Theresienstadt, près de Prague.
Prisonniers des Américains à Plzeň, l’ancien Gauleiter des Sudètes Konrad Henlein se suicide dans sa cellule en se coupant les veines avec le verre de ses lunettes brisées. Il avait 47 ans. Il est enterré anonymement dans la fosse commune du cimetière central de la ville.
Le lieutenant-général allemand Richard Baltzer (58 ans) est tué à Prague dans des circonstances mystérieuses, deux jours après avoir été arrêté.
vendredi 11 mai
L’amiral Friedeburg (50 ans), commandant en chef de la marine allemande, se suicide à Flensburg.
Trois jours après la capitulation générale allemande, le général Hans Junck accepte officiellement dans l’ouest de la France la reddition de la poche de Saint-Nazaire devant le général américain Kramer, le général français Chomel et le préfet Vincent au cours d’une cérémonie organisée à l’hippodrome du Grand Clos, à Bouvron. La résistance allemande durait depuis le 27 août 1944.
lundi 14 mai
Début dans le nord de la Slovénie de la dernière bataille de la Seconde guerre mondiale en Europe : la 11e brigade d’assaut de l’armée dalmate a lancé une attaque contre les forces de l’Axe en retraite (30 000 Allemands et fascistes croates, slovènes et monténégrins) à Poljana, près de Prevalje, à cinq km de la frontière autrichienne.
Arrêté la veille en Autriche par des soldats français, le responsable nazi Wilhelm Murr (56 ans) s’est suicidé avec du poison avec son épouse à Egg, dans le Vorarlberg. De 1933 à avril 1945, Murr fut le président d’Etat et le gouverneur du Reich du Wurtemberg.
mardi 15 mai
Fin de la bataille de Poljana en Slovénie. Après d’intenses combats, l’arrivée de 20 chars britanniques entraîne la capitulation des dernières forces de l’Axe en Europe. Les Allemands et leurs alliés déplorent 350 morts et 250 blessés, les partisans yougoslaves environ 100 tués et blessés.
mercredi 16 mai
Dans les îles Anglo-Normandes, la garnison allemande de l’île d’Alderney se rend, une semaine après la capitulation générale du IIIe Reich.
Près de Sønderborg, les Danois ont détruit à l’explosif le Monument de Düppel. Construite entre 1868 et 1871, cette œuvre haute de 22 m commémorait la victoire des troupes prussiennes sur les Danois sur les lignes de Dybbøl (Düppel) en 1864.
jeudi 17 mai
Arthur Werner, sans parti, est nommé par le commandement soviétique bourgmestre-gouverneur de Berlin (le commandement allié se ralliera à ce choix par la suite).
samedi 19 mai
Le président tchécoslovaque Edvard Beneš a signé le décret n°5 plaçant « sous administration publique » « la totalité des biens des personnes de nationalité allemande ou hongroise sur le territoire de la République tchécoslovaque ».
dimanche 20 mai
Pacification du « dernier champ de bataille européen » : des troupes canadiennes débarquent sur l’île hollandaise de Texel, où les soldats de la Légion géorgienne se sont rebellés contre les Allemands le 6 avril. En un mois et demi, 812 Allemands, 565 Géorgiens et 123 habitants ont été tués. Les 228 Géorgiens survivants seront remis à l’URSS et déportés ou envoyés en camp de travail.
mardi 22 mai
Albert Speer, le général Jodl et les amiraux Dönitz et von Friedeburg sont arrêtés dans les formes par une commission anglo-américaine.
Non loin du village de Barnstedt, à mi-chemin entre Bremerhaven et Hambourg, une patrouille britannique arrête plusieurs hommes qui cherchent discrètement à rejoindre la Bavière. Il s’agit en fait de Himmler, déguisés en caporal de la police militaire secrète, et de ses plus proches collaborateurs (Kiermayer, Rudolf Brandt, Grothmann, Karl Gebhardt et sept autres SS). Ils sont internés au camp 031, à Bramstedt.
mercredi 23 mai
Des soldats britanniques prennent d'assaut l'école navale de Flensburg : arrestation du gouvernement fantoche de Dönitz (300 personnes).
La Commission de contrôle alliée prend le contrôle de l'Allemagne. Dissolution du gouvernement allemand et du Parti nazi.
Heinrich Himmler s'empoisonne avec une capsule au cyanure, dans sa cellule de Lunebourg. Il avait 45 ans.
jeudi 24 mai
Les troupes britanniques arrivent à Berlin.
Le dernier commandant du camp de concentration de Mauthausen-Gusen, Franz Ziereis (39 ans), est décédé à l’hôpital du camp de Gusen, un jour après avoir été blessé par des soldats américains lors de son arrestation sur le mont Phyrn, en Haute-Autriche. D’anciens déportés ont accroché son cadavre à la clôture du camp.
samedi 26 mai
Des soldats britanniques brûlent la dépouille d’Himmler. Ses cendres sont dispersées dans une petite forêt, non loin de Lünenburg. Elles finissent de façon anonyme, comme celles des millions de victimes dont il a été le bourreau.
lundi 28 mai
Dans le territoire allemand sous contrôle américain, le conservateur Fritz Schäffer devient Premier ministre et ministre des Finances de Bavière. Il a été nommé par le général Patton.
mardi 29 mai
A Washington, l’écrivain allemand Thomas Mann prononce en anglais à la Bibliothèque du Congrès le discours sur « l’Allemagne et les Allemands » (Deutschland und die Deutschen ; publié en allemand en octobre).
du jeudi 31 mai au vendredi 1er juin
« Marche de la mort de Brno » : en Tchécoslovaquie, 27 000 Allemands (essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards) sont expulsés de la ville morave de Brno et des régions environnantes et contraints de marcher sur 55 km jusqu’en Autriche, via Pohořelice. La fatigue, les fortes chaleurs et le manque d’eau entraînent la mort d’un grand nombre d’entre eux (les estimations les plus récentes évoquent 5 200 décès).
vendredi 1er juin
Fritz Sennheiser et sept ingénieurs camarades de l’université de Hanovre fondent à Wennebostel (à 20 km au nord de Hanovre) la société de technologie audio (casques, microphones, etc.) Laboratorium Wennebostel [aujourd’hui Sennheiser].
samedi 2 juin
A Rome, le pape manifeste à la radio son espoir que les Allemands se détournent du nazisme pour une vie nouvelle.
mardi 5 juin
Création officielle de la Commission de contrôle alliée, qui assume au nom des puissances victorieuses le pouvoir gouvernemental suprême en Allemagne.
Capturé par les partisans yougoslaves, le général de Panzertruppe Gustav Fehn est fusillé sans procès à Ljubljana. Il avait 53 ans.
mercredi 6 juin
A Berlin, les Soviétiques découvrent un corps dans les jardins de la Chancellerie, supposé être celui d’Hitler.
jeudi 7 juin
Tous les citoyens allemands de la zone occupée par les Alliés occidentaux reçoivent l’ordre de regarder des films sur Bergen-Belsen et Buchenwald.
Le SS-Oberführer Oskar Dirlewanger, chef d’une brigade anti-partisans tristement célèbre pour ses crimes sur le front de l’Est, a été tué dans le camp de prisonniers d’Altshausen, au nord du lac de Constance. Il aurait été battu à mort par d’anciens détenus de camp de concentration. Il avait 49 ans.
samedi 9 juin
A Berlin-Karlshorst, le maréchal Joukov met en place l’administration militaire soviétique en Allemagne (SMAD), le gouvernement de facto de la zone d’occupation soviétique.
dimanche 10 juin
L’administration militaire soviétique en Allemagne approuve dans sa zone les partis et syndicats démocratiques antifascistes.
lundi 11 juin
Les autorités soviétiques de Tchécoslovaquie commencent l’expulsion des Allemands des Sudètes vers l’ouest.
Le Groupe Ulbricht rétablit à Berlin le Parti communiste allemand.
jeudi 14 juin
Des soldats britanniques font prisonnier Joachim von Ribbentrop, ancien ministre des Affaires étrangères du IIIe Reich, à Hambourg.
vendredi 15 juin
Le Parti social-démocrate (SPD), interdit par les nazis, est rétabli à Berlin.
samedi 16 juin
2 500 prisonniers sont morts dans le camp de Dachau depuis le 29 avril, principalement à cause du typhus.
dimanche 17 juin
Rédaction des « Lignes directrices de Cologne », qui vont former la base du programme du nouveau parti chrétien-démocrate (CDU) e, Rhénanie et en Westphalie.
du lundi 18 au mardi 19 juin
Massacre de Přerov (Prerau) : 265 civils entassés dans un train de réfugiés (Allemands, Slovaques et Hongrois des Carpates) sont enlevés à la gare de triage de Přerov (à 24 km au sud-est d’Olomouc) par des soldats tchécoslovaques revenant d’une commémoration. Conduits à Švédské šance, près d’Horní Moštěnice, ils sont déshabillés, dépouillés de leurs biens et tués d’une balle dans la tête. 71 hommes, 120 femmes et 74 enfants ont été assassinés (l’officier des renseignements Karol Pazúr sera condamné à de la prison pour ce crime puis libéré au bout de deux ans).
mercredi 20 juin
Le secrétaire d’Etat américain approuve l’opération « Paperclip » sur le transfert de l’ingénieur Werner von Braun et de son équipe de scientifiques allemands spécialisés dans les fusées.
mardi 26 juin
Fondation à l'Est du CDU (Union démocrate-chrétienne).
vendredi 29 juin
Le gouvernement militaire américain d’Allemagne décide de créer une police d’Etat dans le land de Bavière.
samedi 30 juin
Saisi par les Soviétiques, le « Trésor de Priam », une importante découverte archéologique effectuée en 1873 sur le site de Troie par l’archéologue Heinrich Schliemann, atterrit à l’aérodrome moscovite de Vnoukovo (d’où il rejoindra le musée Pouchkine… où il sera oublié dans les réserves jusqu’en 1987).
dimanche 1er juillet
Les troupes américaines évacuent la Saxe et la Thuringe.
Création dans la zone d’occupation soviétique d’Allemagne de la « Police du peuple » (Volkspolizei).
mercredi 4 juillet
Les troupes canadiennes entrent dans Berlin.
jeudi 5 juillet
Fondation à l'Est du Parti libéral démocrate (LDP).
lundi 9 juillet
L’Administration militaire soviétique en Allemagne publie un arrêté établissant les Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, de Brandebourg, de Saxe, de Thuringe et de Saxe-Anhalt.
mardi 10 juillet
Les troupes d’occupation françaises pénètrent en Sarre pour remplacer les forces américaines, qui cèdent la place en se retirant.
mercredi 11 juillet
Le Commandement allié se réunit pour la première fois à Berlin. Il exerce le contrôle d’une ville divisée en quatre secteurs, trois à l’ouest et un à l’est.
jeudi 12 juillet
Prisonnier de guerre des Américains, le maréchal de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen, succombe à un cancer du cerveau à Bad Ischl. Il avait 50 ans.
samedi 14 juillet
Le KPD (communistes), le SPD (socialistes), le LDP (Parti libéral-démocrate), et le CDU (Union chrétienne-démocrate) forment le Bloc démocratique.
L’US Army assouplit l’interdiction de fraternisation : les soldats américains présents en Allemagne ont la permission « d’avoir des conversations avec des adultes allemands dans les rues et sur les places ».
lundi 16 juillet
Catastrophe ferroviaire au sud-est de Munich : un convoi de marchandises qui transportait du matériel militaire américain a percuté entre les gares d’Aßling et d'Oberelkofen (ligne Munich-Rosenheim) un train à l’arrêt (panne de locomotive) qui ramenait des prisonniers de guerre vers la Rhénanie-Westphalie. Le bilan est très lourd : entre 102 et 106 morts.
mardi 17 juillet
Début de la conférence de Potsdam (à 29 km à l’ouest du centre de Berlin), organisée au château de Cecilienhof : les trois principaux alliés de la Seconde Guerre mondiale, Truman, Churchill et Staline, se réunissent pour sceller le sort de l'Allemagne.
samedi 21 juillet
Le Premier ministre britannique Winston Churchill visite à Berlin les ruines de la Chancellerie allemande.
lundi 23 juillet
L’Administration militaire soviétique en Allemagne prend l’ordre n°10 imposant la fermeture des banques privées et des compagnies d’assurances dans la zone sous son son contrôle.
Les Britanniques et Soviétiques procèdent dans les montagnes du Harz à un échange de territoire entre leurs zones d’occupations respectives, retirant leurs forces armées des territoires cédés. Ces zones couvrent plus de 430 km² et concernent plus de 36 000 personnes (villes de Blankenburg, Benzingerode, Heimburg, Timmenrode, Cattenstedt, Hüttenrode, Wienrode, Altenbrak, Treseburg, Allrode, Hasselfelde, Stiege, Trautenstein, Tanne, etc.). Pour éviter un exode massif des populations, ni les Britanniques ni les Soviétiques n’ont rendu public cet échange.
mercredi 25 juillet
Une discussion au sommet fixe le Rhin (seulement jusqu’à hauteur de Kaub, en Hesse) comme frontière entre les zones d’occupation françaises et américaines en Allemagne.
dimanche 29 juillet
L’armée britannique du Rhin émet depuis Hambourg ses premières émissions de radio pour ses militaires déployés en Allemagne (BFBS).
lundi 30 juillet
Créé le 5 juin, le Conseil de contrôle allié pour l’Allemagne tient sa réunion inaugurale au siège américain de Berlin-Dahlem. Il est décidé qu’une session plénière doit avoir lieu tous les dix jours.
mardi 31 juillet
Resté jusqu’au bout fidèle au nazisme, l’ « évêque du Reich » Ludwig Müller s’est suicidé à Berlin. Chef de l’Eglise protestante allemande depuis sa création en 1933, il avait 62 ans.
mercredi 1er août
Le social-démocrate Wilhelm Kaisen est nommé président du Sénat (maire) de Brême par les forces d’occupation américaines (il restera en fonction jusqu’en 1965).
Hans Habe lance à Francfort le quotidien Frankfurter Rundschau, le premier journal sous licence de l’après-guerre.
jeudi 2 août
Clôture de la conférence de Potsdam : signature des accords de Potsdam sont signés promulguant la dénazification, la démilitarisation, la démocratisation et la décentralisation et du démantèlement de l’Allemagne. La ligne Oder-Neisse devient la nouvelle frontière entre la Pologne et l’Allemagne.
Tous les Allemands des Sudètes sont privés par décret de la nationalité tchécoslovaque.
vendredi 3 août
Publication du premier numéro du quotidien Der Morgen, un journal créé comme l’organe central du Parti libéral démocrate dans la zone allemande d’occupation soviétique. Son premier éditeur est un ancien ministre de l’Intérieur (en 1926), Wilhelm Külz (disparition du journal en 1991).
dimanche 5 août
Des trains de réfugiés allemands provenant du « triangle Rann » sont arrêtés près de Celje, en Slovénie (Yougoslavie) : les passagers sont conduits dans le camp de concentration de Teharje.
Début des émissions à Berlin de la station de radio American Forces Network (AFN).
mercredi 8 août
Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union soviétique ont signé la Charte de Londres, un document annexe à l’Accord de Londres qui fixe « la constitution, la juridiction et les fonctions » du Tribunal militaire international chargé de juger les grands criminels de guerre (procès de Nuremberg).
Publication à Baden-Baden du premier journal sous licence à paraître dans la zone d’occupation française en Allemagne, le Badener Tagblatt [Badisches Tagblatt à partir de 1951].
jeudi 16 août
Otto Schiele, Klaus Gysi, Heinz Willmann et Kurt Wilhelm fondent à Berlin la maison d’édition Aufbau Verlag, spécialisée dans la littérature communiste et antifasciste ainsi que dans les livres russes et les éditions des classiques (elle deviendra la plus importante maison d’édition littéraire de RDA).
vendredi 17 août
Accord polono-soviétique sur la frontière Oder-Neisse.
L'U-977 est le dernier sous-marin allemande à se rendre. Il a capitulé en Argentine.
samedi 25 août
Formation en Allemagne de l’Armée britannique du Rhin à partir d'éléments du 21e Groupe d’armées. Elle est placée sous le commandement du maréchal Bernard Montgomery.
mercredi 29 août
Des plaintes pour crimes de guerre sont déposées contre Hermann Göring.
en août
Constitution à l'Est d'organismes administratifs démocratiques.
dimanche 2 septembre
Capitulation japonaise : fin de la Deuxième Guerre mondiale.
mardi 4 septembre
Une troupe de météorologues stationnés au Spitzberg est la dernière « force » allemande à capituler.
vendredi 7 septembre
Fermé en 1944 à cause des bombardements, le Deutsches Theater rouvre ses portes à Berlin, sous la direction du communiste Gustav von Wangenheim. Les Berlinois ont fait la queue pour assister à la première représentation depuis la fin de la guerre, avec à l’affiche la pièce Nathan le Sage de Lessing (créée en 1783) et la première allemande de la pièce américaine Notre petite ville de Thornton Wilder (créée en 1938).
mardi 11 septembre
Constitution du Conseil allié des quatre puissances occupantes de l’Autriche.
mercredi 12 septembre
Début d'une réforme agraire, en zone allemande sous occupation soviétique : expropriation des propriétaires possédant plus de 100 hectares et des responsables nazis et des criminels de guerre ; réforme judiciaire.
Fondation du club de football VSK Wolfsburg.
vendredi 14 septembre
La première réunion d’après-guerre d’une bourse allemande a lieu à Francfort-sur-le-Main.
lundi 17 septembre
Ouverture à Lüneburg, en zone britannique, du premier procès pour crimes de guerre organisé en Allemagne : 44 responsables (SS et kapos) du camp de concentration de Bergen-Belsen sont jugés par le tribunal militaire britannique. Le principal accusé est Josef Kramer, le dernier commandant du camp et ancien commandant du camp d’Auschwitz-Birkenau. 200 journalistes et observateurs assistent aux séances.
Signature de l’accord de Wanfried : Américains et Soviétiques s’échangent des territoires de leurs zones d’occupation respectives en Allemagne afin de permettre au chemin de fer de Göttingen-Bebra de fonction sans perturbation. Des villages situés à l’est de Witzenhausen (Werleshausen, Neuseesen) sont transférés en Hesse américaine, tandis qu’au nord-est de Bad Sooden-Allendorf, d’autres villages (Ansbach, Sickenberg, Vatterode) passent sous domination de la Thuringe soviétique.
Reprises des cours à la faculté de théologie catholique de l’université de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg), fermée à cause de la guerre.
mercredi 19 septembre
Le gouvernement militaire de la zone d’occupation américaine en Allemagne émet la proclamation n°2 portant la création des régions de Grande-Hesse, de Wurtemberg-Bade et de Bavière.
jeudi 20 septembre
Sixième session à Berlin du Conseil de contrôle allié en Allemagne : il est décidé d’une politique commune d’égalité de traitement de tous les Allemands (dans toutes les zones ou secteurs). Les lois et autres règlements doivent être rendues également accessibles à tous.
Création par les forces d’occupation britanniques de Basse-Saxe du camp de transit frontalier de Friedland (près de Göttingen) pour l’accueil et les premiers soins des réfugiés, des personnes déplacées et des rapatriés.
L’ancien médecin chef du camp d’extermination d’Auschwitz, Eduard Wirths, s’est pendu dans sa cellule du camp d’internement britannique de Staumühle, à Hövelhof (près de Bielefeld). Responsable de tous les médecins actifs dans le camp entre septembre 1942 et janvier 1945, il avait 36 ans
samedi 22 septembre
Créée en mai dernier par les autorités de la zone d’occupation britannique en Allemagne, Radio Hambourg change de nom pour devenir la Nordwestdeutscher Rundfunk (NWDR), sous l’organisation de Hugh Greene.
jeudi 27 septembre
Parution sous licence du gouvernement militaire américain du premier numéro du quotidien berlinois Der Tagesspiegel (« Le miroir quotidien »). Le journal a été fondé par Erik Reger, Walther Karsch, Heinrich von Schweinichen et Edwin Redslob.
vendredi 28 septembre
Nommé Premier ministre de Bavière en mai dernier, Fritz Schäffer est contraint de démissionner par le général américain Eisenhower qui lui reproche d’anciennes déclarations antisémites.
samedi 29 septembre
A l’initiative du pasteur Eberhard Müller, l’évêque régional luthérien wurtembergeois Theophil Wurm, un opposant acharné au régime nazi, invite la population à des « Journées de réflexion » à Bad Boll (à 40 km au sud-est de Stuttgart). Il fonde à cette occasion la première académie ecclésiastique d’Europe centrale, l’Académie évangélique de Bad Boll (Evangelische Akademie Bad Boll).
vendredi 5 octobre
Le Conseil de contrôle allié demande l’arrêt immédiat de l’immigration venant de l’est de l’Allemagne.
mardi 30 octobre
Création des comités féminins antifascistes.
en octobre
La société américaine ITT parvient à démanteler deux usines aéronautiques situées à Mülhausen (Thuringe) en secteur soviétique, pour les remonter à Nuremberg, dans la zone américaine.
jeudi 1er novembre
Un avion américain Douglas C-47A de l’US Air Force s’écrase à Herrenalb, en Allemagne : 26 des 30 personnes à bord sont tuées.
vendredi 9 novembre
Ouverture de la Conférence de Paris sur les réparations imposées par les Alliés à l'Allemagne.
samedi 17 novembre
Après deux mois de procès, 11 responsables de camps sur 44 sont condamnés à mort par le tribunal militaire britannique de Lüneburg pour les crimes commis à Auschwitz et à Bergen-Belsen. Parmi eux, le commandant de Bergen-Belsen (Josef Kramer) et trois femmes (Juana Bormann, Elisabeth Volkenrath et la jeune Irma Grese).
Le dernier grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, Frédéric-Guillaume IV, est mort à Flensbourg, dans le Schleswig-Holstein. Monté sur le trône en 1897, il avait abdiqué en 1945. Il avait 63 ans. Son fils aîné Frédéric-François (35 ans) devient le nouveau prétendant au titre de grand-duc de Mecklembourg-Schwerin.
mardi 20 novembre
Ouverture à Nuremberg du procès des criminels de guerre nazis (dont Göring, Hess, Keitel, Ribbentrop, Rosenberg,...).
Dénoncée par Hitler en 1936, la Commission centrale pour la navigation du Rhin reprend ses travaux, avec des délégations françaises, suisses, néerlandaises, belges, américaines et britanniques (l’Allemagne de l’Ouest la rejoindra en 1950, tandis que les Etats-Unis se retireront en 1961 et le Royaume-Uni en 1993).
vendredi 23 novembre
Le noyau d’un nouveau cinéma allemand antifasciste en rupture avec la tradition de la UFA se constitue autour d’un Filmaktiv, animé par l’acteur Hans Klaring et le futur directeur du Staatliches Filmarchiv der D.D.R., Herbert Volkmann. Mais si le contenu change, la forme reste parfaitement académique.
mardi 27 novembre
Les Alliés lancent l’opération « Deadlight » : le sabordage en Irlande du Nord (près de Lisahally) et en Ecosse (loch Ryan) de plus de 120 des 154 U-Boots de la Kriegsmarine qui se sont rendus à la fin de la guerre (jusqu’en février).
vendredi 7 décembre
Création, lors de la conférence de Paris, d'une Agence internationale des réparations allemandes.
lundi 10 décembre
Condamné à mort pour avoir abattu en Tchécoslovaquie en décembre 1944 des aviateurs américains faits prisonniers, le responsable nazi Franz Strasser a été pendu à la prison bavaroise de Landsberg. Il avait 46 ans.
jeudi 13 décembre
Onze responsables des camps d’Auschwitz et de Bergen-Belsen ont été pendus à la prison militaire britannique de Hameln (Basse-Saxe) par le bourreau Albert Pierrepoint à une demi-heure d’intervalle : dix hommes (Josef Kramer, commandant de Bergen-Belsen ; le médecin SS Fritz Klein ; Bruno Tesch, co-inventeur du Zyklon B ; etc.), et trois femmes (Juana Bormann, 42 ans ; Elisabeth Volkenrath, 26 ans ; Irma Grese, la plus jeune garde à seulement 22 ans).
jeudi 20 décembre
Le conseil de contrôle des Alliés confère aux gouverneurs militaires le pouvoir de juger les criminels de guerre.
vendredi 21 décembre
Fin de la Conférence de Paris sur les réparations dues par l'Allemagne.
Le général américain George Patton trouve la mort à Heidelberg (Allemagne) à la suite d'un accident de voiture. Il avait 60 ans.
Contre-offensive générale allemande (Bodenplatte) sur le front de l'Ouest : à l'aube, entre 800 et 1000 avions passent à l'attaque des terrains d’aviation alliés aux Pays-Bas, en Belgique et dans le nord de la France : près de 200 appareils sont détruits au sol, mais les pertes de la Luftwaffe sont à peu près équivalentes.
A l'aube toujours, dans le nord de l'Alsace, sept divisions allemandes de la 1re armée (général Hans von Obstfelder), dans le cadre de l'opération Nordwind (« vent du nord ») déclenchent une offensive contre les positions alliées sur un front de 75 kilomètres, entre Sarrebruck et Strasbourg. Les Allemands bousculent le 6e corps d'armée américain obligé de se replier en direction de la Moder.
En représailles au massacre de Malmedy commis le 17 décembre dernier, des soldats américains de la 11e DB ont abattu à la mitrailleuse 60 prisonniers de guerre allemands près du village belge de Chenogne (commune de Vaux-sur-Sûre). Le crime sera caché et aucun responsable poursuivi.
mardi 2 janvier
Contre-attaque allemande en Hongrie pour briser l'encerclement de Budapest par les Soviétiques.
En Belgique, l'armée américaine de Patton poursuit sa marche vers l'est et prend Gérimont, Maude-Saint-Etienne et Senonchamps.
Des résistants du groupe BOPA ont réalisé l’un des plus importants actes de sabotage de l’histoire de l’occupation du Danemark : à 10 km au nord de Copenhague, ils ont fait exploser 350 à 400 kilos d’explosifs à l’intérieur de l’usine de radio Torotor qui fabriquait des pièces de fusées V2.
mercredi 3 janvier
Manteuffel tente une dernière attaque allemande sur Bastogne. Offensive américaine sur Houffalize.
jeudi 4 janvier
Echec des dernières attaques allemandes dans la région de Bastogne. L’état-major allemand autorise la retraite.
Wissembourg (nord de l'Alsace) est repris par les Allemands.
vendredi 5 janvier
Les Allemands refranchissent le Rhin et établissent une tête de pont à Gambsheim, à vingt kilomètres au nord de Strasbourg.
La poche allemande de Royan, en France, est aux trois quarts rasée par un bombardement massif de la RAF : 2 000 morts.
Julius Leber (54 ans), opposant de toujours au régime hitlérien, est exécuté à Berlin.
samedi 6 janvier
Winston Churchill demande aux Soviétiques d’attaquer sur la Vistule.
dimanche 7 janvier
L'offensive allemande, en tenailles vers Strasbourg, crée une situation difficile pour les unités américaines et françaises. Au nord, ils attaquent la 6e armée américaine vers Haguenau. Au sud, venant de la poche de Colmar, ils font une percée sur Erstein, dans les lignes de la 1re Armée française. Les Allemands progressent jusqu'à Hatten et Rittershoffen livrant des combats acharnés aux Alliés, qui dans les jours suivant, perdent parfois un village pour le reconquérir aussitôt.
En Hongrie, les Allemands prennent Esztergom, au nord-ouest de Budapest, dans leur poussée pour libérer la garnison assiégée dans la capitale.
A Dantzig, la Kriegsmarine reçoit l’accord de Hitler pour évacuer les troupes isolées en Courlande et à Memel.
lundi 8 janvier
Au sud de Strasbourg, la supériorité des Jagdpanzer et des Tigres allemands anéantit les tentatives des blindés alliés en direction de Gerstheim et Obenheim. Les Américains continuent leur avance sur Houffalize.
Le groupe Champagne de l’armée de l’air française bombarde la voie ferrée Fribourg-Karlsruhe.
mardi 9 janvier
L'avance américaine se poursuit pour contrer définitivement l'offensive allemande des Ardennes.
A Bad Nauheim, Hitler ne tient aucun compte des avertissements de Guderian sur les préparatifs des Soviétiques en vue d’une offensive à l’est.
Condamnée à mort pour avoir tenter de sauver deux enfants juifs en 1944 en les cachant à Tomaschow, la Polonaise Karolina Juszczykowska a été exécutée à la prison de Francfort-sur-le-Main. Arrêtée par la Gestapo, elle avait quarante-cinq ans.
mercredi 10 janvier
Dans les Ardennes, la 1re armée américaine déclenche son offensive vers Houffalize et Saint-Vith.
Congrès européen de Weimar.
jeudi 11 janvier
Des unités de la 2e armée britannique prennent Saint-Hubert, et font leurs jonctions avec des unités de la 3e armée américaine. Les Américains prennent Bonneme, Pirompré et Vesqueville.
vendredi 12 janvier
L'opération « Vistule-Oder » est lancée dans le sud de la Pologne par le 1er front d'Ukraine commandé par le général Koniev. Avec le 1er front de Biélorussie du général Joukov, il totalise 163 divisions et 2,2 millions d'hommes sur les 5,3 millions engagés dans cette nouvelle offensive. Les Allemands disposent de défense bien établie, mais n’ont que trente divisions à opposer aux Soviétiques et combattent à un char contre cinq.
Dans les Ardennes, l'armée de Patton prend Amberloup, Lavacherie, Fosset et Sprimont.
Un Mosquito et 32 Lancaster équipés de bombes Tallboy mènent un raid sur le port norvégien de Bergen pour détruire le sous-marin U-864, dont la mission est d’apporter du matériel et des armes au Japon. Mais le submersible n’est que légèrement atteint.
A Berlin, Gertrud Selle, une infirmière de 27 ans, est exécutée comme « ennemie de l’Etat ». Elle avait manifesté en privé sa haine des nazis.
samedi 13 janvier
Les Soviétiques encerclent Varsovie.
Nouvelle offensive alliée entre Stavelot et Malmédy. Près de Bastogne, les Américains encerclent Saint-Hubert. Les 1re et 3e armées américaines accentuent leur pression sur Houffalize, en coupant les routes au nord-est et au sud de la ville.
dimanche 14 janvier
Les Soviétiques passent à l'attaque dans la zone de Schlossberg près de la frontière nord-est de la Prusse orientale. Le général Tcherniakovski lance une attaque en direction de Königsberg. En Pologne, Joukov marche vers Poznan, Radom et Lodz, et Koniev vers l'important nœud ferroviaire de Kielce.
Les Américains dégagent Bastogne.
En France, les Allemands de la poche de La Rochelle attaquent Marans, où se tient une foire. Ils s’emparent de 2 300 bovins et moutons.
lundi 15 janvier
L’Armée rouge s’empare du nœud ferroviaire de Kielce, au sud de Varsovie.
La RAF bombarde la ville de Recklinghausen, dans la Ruhr.
lundi 15 ou mardi 16 janvier
Jonction des armées américaines à Houffalize : l'offensive allemande des Ardennes est brisée. Bilan : Allemagne 24 000 morts, 63 000 blessés et 16 000 prisonniers (sur 250 000 hommes engagées), 600 chars détruits ; Américains 8 607 morts, 68 283 blessés, 21 000 prisonniers, 733 chars détruits ; Britanniques 1 400 morts. L'opération Blackock des Britanniques repousse l'avance allemande dans le triangle de Roermond. En Alsace, attaque des Américains et des tirailleurs algériens vers Gambsheim, au nord de Strasbourg.
mardi 16 janvier
En Pologne, l'armée de Joukov prend Radom et marche sur Lodz. Varsovie est complètement encerclée. L'armée de Koniev a dépassé Kielce et se dirige vers Czestochowa et Cracovie. La ville polonaise de Radomsko est libérée.
Hitler déplace son QG à Berlin. Il s’installe dans un bunker enterré à 7,30 m sous la chancellerie du Reich.
Les frégates Amethyst et Loch Craggie, associées aux sloops Starling, Peacock et Hart, coulent le U-Boat U-482 dans la Manche.
mercredi 17 janvier
L'armée polonaise du général Berling, suivie par le 1er front soviétique de Biélorussie, du maréchal Joukov, entre dans Varsovie en ruines (la ville ne compte plus que 150 000 habitants contre 1 350 000 en 1939). Au sud, les Soviétiques prennent également Czestochowa et Zgierz (au nord de Lodz).
Des B-17 ont bombardé près de Bielefeld le viaduc du chemin de fer de Schildesche.
jeudi 18 janvier
Devant l'avancée des troupes soviétiques, les SS commencent l’évacuation des camps d’Auschwitz et Birkenau vers les camps allemands, notamment vers Buchenwald.
Malgré une résistance allemande acharnée, l'opération Blackock continue sa progression.
Le général germano-autrichien Franz Friedrich Böhme succède au général Lothar Rendelic, également autrichien, comme commandant en chef en Norvège.
vendredi 19 janvier
L'opération « Vistule-Oder » se poursuit rapidement en Pologne : Joukov prend Lodz, Koniev prend Cracovie et Petrov enlève Gorlice.
L’armée soviétique entre dans Ragnit [aujourd’hui Neman, oblast russe de Kaliningrad].
En Alsace, les Allemands reprennent Sessenheim et assurent la jonction avec leurs forces autour de Gambsheim.
samedi 20 janvier
L’Armée rouge a progressé de 150 kilomètres en une semaine sur le territoire polonais. Au nord, le général Tcherniakhovski a ouvert une brèche de 65 kilomètres dans la défense prusso-orientale et se retrouve à 50 kilomètres à l’intérieur du territoire allemand. Le maréchal Rokossovski n’est plus qu’à 180 kilomètres au sud-est de Dantzig et menacer d’isoler toute la Prusse-Orientale. Joukov a pris Lodz la veille. Au sud, Koniev menace la frontière tchécoslovaque ; il s’est emparé de Praszka, à la frontière de la Silésie allemande. La tactique soviétique est d’avancer avec les détachements mobiles les plus rapides au-devant des chars et des groupes d’armées. Lorsqu’ils se heurtent à une quelconque résistance où qu’ils débordent une poche allemande, ils détachent une unité spéciale pour s’en occuper tandis que le gros des troupes continue à progresser. Ils sont suivis dans le ciel par des nuées d’avions soviétiques.
A Moscou, la Hongrie fait la paix avec les Alliés et se joint aux combats contre l'Allemagne.
En France, la 1re Armée française du général de Lattre attaque la poche de Colmar sur l'axe Cernay-Ensisheim dans une tempête de neige qui rend la progression difficile. Les Allemands de la poche de La Rochelle reprennent Marans.
dimanche 21 janvier
Le général soviétique Koniev pénètre en Haute-Silésie allemande ; Rokossowski prend Tannenberg. L’Armée rouge libère également la ville d’Inowroclaw.
Contre-attaque allemande de Gambsheim vers Strasbourg et également dans la poche de Colmar vers Cernay.
Hitler ordonne à tous ses commandants de lui transmettre leurs opinions sincèrement et rapidement.
lundi 22 janvier
En Pologne, l’Armée rouge occupe la ville d’Allenstein [Olsztyn].
En Alsace, attaque alliée de la région comprise entre Sélestat et Ostheim.
Dans le secteur de Roermond, l'intervention massive de l'aviation alliée inflige de lourdes pertes de matériel aux Allemands qui doivent battre en retraite au-delà de l'Our. L'avance alliée se poursuit entre Houffalize et Saint-Vith. Les Américains franchissent la frontière luxembourgeoise.
Les Allemands de la poche française de La Rochelle sont expulsés de Marans.
mardi 23 janvier
Les forces de Koniev atteignent la ligne Oder-Neisse, près de Breslau, et Joukov conquiert Brombreg [Bydgoszcz]. L’Armée rouge libère la ville polonaise de Sieradz. Les Allemands contre-attaquent en Hongrie, cherchant à conserver les gisements pétrolifères à l'ouest du pays, indispensables au ravitaillement de la Wehrmacht.
Dans les Ardennes, la 7e division blindée américaine s’empare de Saint-Vith.
En Alsace, les Français s'emparent de trois ponts sur l'Ill, les Américains prennent Ostheim.
Hitler nomme Himmler à la tête du groupe d’armées de la Vistule. Celui-ci n’a aucune expérience du commandement opérationnel.
Hitler accepte un nouveau programme de constructions navales. Il ordonne l’extension du système d’esclavage aux chantiers navals du Nord.
La quasi-totalité du trafic des trains express est arrêté en Allemagne. Seul le service des lignes internationales de Berlin vers Copenhague et Prague se poursuit (jusqu’en avril).
Le comte Helmuth James von Moltke, chef des résistants du cercle Kreisau, est exécuté à Berlin. Il avait 38 ans.
mercredi 24 janvier
En Haute-Silésie, l’Armée rouge s’empare de Cracovie et de Gleiwitz. Plus au nord débute la bataille de Posen [Poznan] : l’Armée rouge (jusqu’à un total de 100 000 soldats) et 5 000 combattants polonais, sous les ordres du général Tchouikov, assiègent la forteresse défendue par 30 000 à 60 000 hommes (dont 1 100 Hongrois) commandés par le général Gonell.
En Alsace, les Alliés renforcent leurs têtes de pont au-delà de l'Ill, et progressent en direction de Wittelsheim en prenant Else.
Une nouvelle version du missile V2 est lancée pour la première - et dernière - fois depuis la base de Peenemünde. Doté en théorie d’une portée deux fois plus grande que le V2 de base, l’A4b réussit son décollage avant de perdre une aile.
Le premier journal allemand de l’après-nazisme, l’Aachener Nachrichten (AN), est lancé à Aix-la-Chapelle, avec l’autorisation des Alliés. Tiré à 12 000 exemplaires, il comprend quatre pages et coûte 20 pfennigs (second numéro le 31 janvier).
jeudi 25 janvier
L’Armée rouge s’empare de Trebnitz [Trzebnica] en Basse-Silésie et d’Angerburg [Węgorzewo] en Mazurie.
Echec d’une offensive soviétique contre Budapest, ville toujours tenue par les Allemands.
Sur le front de l'Ouest, ultime tentative d'offensive allemande vers Saverne et Strasbourg qui se solde par un échec. Devant la difficulté des combats dans la poche de Colmar, De Lattre reçoit l'aide d'unités américaines supplémentaires.
vendredi 26 janvier
Fin de l'opération Blackock qui aura permis en dix jours d'éliminer l'avancée allemande entre la Meuse et la Ruhr.
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge atteint la Baltique, au nord-est d’Elbing [aujourd’hui Elblag, Pologne]. La 4e armée allemande du général Hossbach (environ 150 000 soldats) se retrouve bloquée avec de nombreux civils et réfugiés dans la poche d’Heiligenbeil [Mamonovo, dans l’oblast de Kaliningrad].
vendredi 26 ou samedi 27 janvier
En Alsace, des unités de la 5e DB française et la 3e DI américaine investissent Jebsheim, à l’est de Colmar, et atteignent le canal de Colmar.
samedi 27 janvier
La 100e division (général Krasavine) de la 60e armée du Front de Voronej de l'Armée rouge (commandée par Koniev) entre vers 15 h dans Auschwitz-Birkenau après des combats ayant coûté la vie à 66 Soviétiques. Le plus grand des camps d'extermination allemands a été en grande partie évacué : tous les déportés qui étaient capables de marcher ont été transférés depuis quelques jours et il ne reste plus sur place qu’entre 7 000 et 7 500 détenus malades. Les Soviétiques découvrent les corps de 600 détenus morts durant l’évacuation.
Poznan est prise par les troupes de Joukov, dont l’avant-garde est aux portes de Bentschen, à seulement 150 kilomètres de Berlin. De son côté, Rokossovski a dû faire preuve de vitesse pour contrer une ultime contre-attaque allemande en direction de la Vistule. Tcherniakowski conquiert la Prusse orientale.
Les Alliés libèrent Colmar (Alsace).
dimanche 28 janvier
L'armée soviétique de Bagramyan enlève la quasi totalité de la poche allemande de Memel, libérant le reste de la Lituanie.
En Pologne, l’Armée rouge s’empare de Katowice et des mines de charbon de Dabrowa.
Ayant détruit la résistance allemande dans les Ardennes, la Ire armée américaine attaque la ligne Siegfried.
A Berlin, la population reçoit l’ordre de creuser des tranchées antichars.
lundi 29 janvier
L'armée soviétique de Joukov pénètre en Poméranie, province maritime qui s'étend de Dantzig à Stettin.
Après le dernier recul des armées du Reich, il n’y a plus de soldats allemands en Belgique : le pays est libéré dans son entier.
Violentes contre-attaques allemandes à Grussenheim et Jebsheim (poche de Colmar).
Hans Conrad Leipelt a été guillotiné à la prison de Stadelheilm, à Munich, par le bourreau Johann Reichhart. Il était l’un des derniers étudiants résistants de la Rose Blanche encore en vie. Agé de 23 ans, il avait été condamné à mort le 13 octobre dernier.
mardi 30 janvier
Les unités américaines continuent l'attaque des défenses de la ligne Siegfried.
Au nord-ouest de Bromberg en Pologne, l'Armée rouge franchit la frontière à plusieurs endroits. Elle prend Stolzenburg à l'ouest de Poznan et de se trouve plus qu'à 110 kilomètres de Berlin.
Dernier discours radiodiffusée d’Hitler. Il nomme Josef Goebbels « défenseur de Berlin » et exhorte les Allemands à mourir pour sauver le Reich.
Speer envoie une note à Hitler. Il l’informe que l’état de l’industrie allemande est si mauvais que les productions alimentaires et d’électricité doivent désormais avoir priorité sur celles de l’armement.
nuit du mardi 30 au mercredi 31 janvier
Au large de la péninsule de Hela (près de Dantzig), Le paquebot allemand Wilhelm Gustloff est coulé par le sous-marin soviétique S-13 (du capitaine Sasha Marinescu), alors qu’il emmenait 6 000 personnes fuyant l’approche des combats (de nombreux civils et 918 officiers de marine et marins de la 2e division-école des sous-marins) de Gotenhafen (baie de Dantzig) à Kiel. Il n’y a que 1 000 rescapés.
mercredi 31 janvier
Le maréchal Joukov a franchi la frontière du Reich et avancé de 20 kilomètres à l’intérieur de la Poméranie, prenant Driesen, à 150 kilomètres de Berlin. Ses troupes sont arrivées sur l’Oder et ont coupé la voie ferroviaire de Berlon à Dantzig. Elles menacent maintenant Francfort-sur-l’Oder, à 70 km à l’est de la capitale.
Les Américains franchissent la frontière allemande dans la forêt de Buchholz.
La garnison allemande de Budapest résiste toujours ; l'armée de Talboukine est fortement ébranlée par une contre-attaque de blindés allemands au nord du lac Balaton.
En Prusse-Orientale, la ville de Königsberg [Kaliningrad] est encerclée par les Soviétiques.
« Première » symbolique à Berlin (et à La Rochelle !) du film le plus cher de l’histoire du cinéma allemand (9 millions de marks), Kolberg de Veit Harlan, qui raconte le vain sacrifice d’une forteresse assiégée. Ce larmoyant Durchhaltefilm (« film destiné à surmonter les épreuves ») a été commandé par Goebbels.
en janvier
700 000 déportés dans les camps de concentration.
jeudi 1er février
L’Armée rouge prend Torun, sur la Vistule.
vendredi 2 février
La 1re armée américaine franchit la ligne Siegfried et enlève Udenbreth et Neuhof.
L'un des principaux conspirateurs du 20 juillet dernier, le conservateur Carl Friedrich Goerdeler (61 ans) est pendu à Berlin.
500 prisonniers soviétiques s’évadent de Mauthausen.
L'Equateur déclare la guerre à l'Allemagne.
Le lieutenant Erwin Ziller effectue à Oranienburg le premier vol du prototype d’aile volante Horten Ho-IX, un appareil très en avance conçu par Reimar et Walter
samedi 3 février
Opération « Thunderclap : plus de 1 200 bombardiers américains (dont un millier de B-17), escortés par 900 chasseurs, ont attaqué Berlin, déversant sur la ville 3 000 tonnes de bombes. Une douzaine de kilomètres carrés du centre-ville sont incendiés et l’aéroport de Templehof sérieusement endommagé. Le raid fait entre 2 500 et 3 000 mille victimes, y compris Roland Freisler, le président du Tribunal du peuple, écrasé par une poutre. 120 000 habitants sont sans-abri.
La 1re armée française réduit le dernier îlot de résistance allemand à Colmar.
Le grand théâtre de Wiesbaden a été gravement endommagé par une bombe alliée.
lundi 5 février
Les troupes soviétiques de Joukov atteignent Küstrin, sur l’Oder, à 75 kilomètres de Berlin.
mardi 6 février
474 B-17 américains ont largué 3 000 bombes explosives et 600 bombes à fragmentation sur la ville allemande de Chemnitz.
mercredi 7 février
1 200 juifs arrivent en Suisse dans un train de la Deutsche Reichsbahn, en provenance du camp de Theresienstadt. C’est le résultat de négociations secrètes menées par Himmler, qui tente d’obtenir une paix séparer avec les pays occidentaux.
nuit du mercredi 7 au jeudi 8 février
Goch, Clèves et le canal de Dortmund-Ems sont bombardés.
jeudi 8 février
Les forces britanniques et canadiennes du maréchal Montgomery déclenchent l’opération « Veritable » pour prendre en tenaille par le nord l’armée allemande et libérer la région comprise entre le Rhin et la rivière Roer.
Les dernières troupes allemandes évacuent l'Alsace.
Sur l’île d’Usedom, le pilote Mikhaïl Devyataev et huit prisonniers soviétiques ont réussi à s’évader du camp de concentration de Pennemünde en volant le Heinkel He 111 du commandant du camp. Un garde a été tué dans l’évasion. Après avoir réussi à éviter les chasseurs ennemis, le bombardier volé a été endommagé par la DCA soviétique mais a pu se poser sans perte. Les évadés apportent aux alliés de précieuses informations sur le programme de missiles allemand.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février
Les bombardements de la RAF ont attaqué les objectifs stratégiques de Politz, Wanne-Eickel et Krefeld.
vendredi 9 février
Après le pilonnage des positions allemandes par les bombardiers et l’artillerie lourde, les Alliés ont pris d’assaut la ligne Siegfried, aux environs de Nimègue. La première ligne s’est effondrée et les Canadiens ont franchi les plaines inondées en camions amphibies jusqu’aux rives du Rhin. En amont, la 1re armée américaine se prépare à attaquer les barrages de la Ruhr avant que les Allemands n’en ouvrent les vannes. Les premières lignes nazies sont composées de soldats invalides, mais, derrière, sont tapies des divisions Panzer.
Pour ralentir l’offensive canado-britannique, les Allemands détruisent le gros barrage sur la Roer afin d’inonder la vallée (d’autres barrages plus petits seront détruits le lendemain en amont).
Cas unique d’un sous-marin en plongée coulé par un autre submersible également sous la surface : le HMS Venturer a coulé le U-864 en mer du Nord, près de l’île norvégienne de Fedje (au nord-ouest de Bergen). 73 marins allemands sont morts. Le U-boat transportait vers le Japon des moteurs à réaction et des plans du chasseur bombardier Messerschmitt Me 262 ainsi qu’un stock de 65 tonnes de mercure réparties dans 1 875 flasques d'acier.
« Black Friday » : l’aviation alliée a subi de lourdes pertes dans l’attaque menée dans l’après-midi contre le destroyer allemand Z33, abrité dans le fjord norvégien de Førde. Les 31 chasseurs lourds Bristol Beaufighter, 10 chasseurs P-51 Mustangs et 2 Warwicks ASR ont été surpris par 12 Fw 190 et la défense anti-aérienne. Les Alliés ont perdu 9 Beaufighter et 1 Mustang, pour 14 aviateurs tués et 1 prisonnier. Côté allemand, 2 avions ont été abattus, 2 pilotes et 7 marins tués et 2 navires d’escorte endommagés.
Le Paraguay déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
nuit du vendredi 9 au samedi 10 février
Le sous-marin soviétique S-13 du capitaine Alexandre Marinesko a torpillé vers 0 h 55 en mer Baltique le paquebot Steuben qui transportait 4 000 blessés de guerre, personnels médicaux et réfugiés embarqués à Pillau [aujourd’hui Baltijsk, port de Kaliningrad]. Le navire a sombré dans l’eau glaciale en seulement 15 minutes au large de Stolmünde [Ustka]. Seulement 630 personnes sont sauvées par un navire d’escorte.
samedi 10 février
Après avoir établi une tête de pont sur l’Oder à Küstrin, Joukov et son armée ne parviennent plus à progresser. Ils sont tenus en échec à 65 kilomètres de Berlin. Le maréchal soviétique a subi de lourdes pertes pendant la traversée de la Pologne et il doit attendre que ses lignes de ravitaillement le rattrapent. De plus, les Allemands ont bénéficié du radoucissement de la température : le sol gelé s’est transformé en bourbier. Par ailleurs, le maréchal Rokossovski s’est mis en route dans la matinée pour aller livrer bataille en Poméranie contre les forces nazies commandées par Himmler lui-même.
Après 18 jours de combat, l’Armée rouge s’empare de la ville d’Elbing [aujourd’hui Elblag, dans le nord de la Pologne]. Environ 5 000 personnes sont mortes dans la ville et 2 731 soldats soviétiques ont été tués.
La 1re armée américaine prend les barrages de la Ruhr. Elle ne peut pas franchir la rivière inondée, les Allemands ayant détruit la digue de Schwammerauer.
Avant de fuir l’avancée soviétique et se réfugier à Sigmaringen, le prince Ernst Heinrich de Saxe (fils du dernier roi saxon), ses deux fils et un garde forestier enterrent dans la forêt de Königswald, près du château de Moritzburg, le « trésor des Saxons », soit 43 caisses remplies de richesses (la majorité sera retrouvée par l’Armée rouge, à part trois caisses découvertes en 1996).
dimanche 11 février
Le commandant du camp de concentration de Gross-Rosen, dans l’ouest de la Pologne, Johannes Hassebreok, ordonne son évacuation. Les prisonniers ralentissant la progression seront exécutés.
lundi 12 février
Publication d’un décret de Martin Bormann : les Allemandes âgées de 16 à 60 ans sont engagées comme auxiliaires dans le Volkssturm.
Le Pérou déclare la guerre à l’Allemagne.
mardi 13 février
Après cinquante jours de siège, les Soviétiques s’emparent de Budapest (Hongrie). Le commandant allemand, le général Pfeffer-Widenbruch, a été capturé alors qu’il cherchait à s’échapper par les égouts. D’après Moscou, plus de 49 000 soldats allemands et hongrois sont tombés dans la bataille.
En Silésie, l’Armée rouge entre dans la ville de Sorau [aujourd’hui Żary, dans l’ouest de la Pologne].
La 1re armée canadienne du général Sir Henry Crerar est sur le point de remporter la bataille de Westphalie, une gigantesque partie de cache-cache dans les 130 km² de conifères qui se dressent en rangs serrés entre le Rhin et la Meuse, au sud de Nimègue. La 43e division du général Sir Brian Horrocks a pris la ville de Clèves et s’est lancée à l’assaut de Goch et d’Udem, avant que von Rundstedt puisse rassembler ses Panzer de réserver. La défense allemande a toutefois été fort efficace, les 10 000 soldats du Reich profitant du relief pour se poster en embuscade. La 1re armée de parachutistes du général Meindl a également donné du fil à retordre aux Alliés : l’opération Veritable, qui a pour but de passer le cours inférieur du Rhin, se solde par un bilan élevé en regard du petit nombre de divisions allemandes qu’ils ont eu à affronter, seulement neuf.
Guderian fait nommer par Hitler son adjoint Walter Wenck, chef d’état-major du groupe d’armées de la Vistule. Il devient l’adjoint de Himmler sur ce front.
nuit du mardi 13 au mercredi 14 février
800 bombardiers lourds anglais, puis 450 forteresses volantes, écrasent Dresde, privée de toute défense aérienne (les canons de la Flak ont été envoyés sur le front) : 135 000 morts (sur 700 000 habitants), apparemment inutiles (réfugiés et civils). Le raid était dirigé par le commandant Maurice Smith. En tout, 1 478 tonnes de bombes explosives et 1 182 tonnes de bombes incendiaires ont été larguées sur la ville. Ce raid ne fait pas l’unanimité au sein des Alliés, certains Américains notamment le jugeant « terroriste ».
mercredi 14 février
311 bombardiers B-17 américains achèvent le travail de la RAF la nuit précédente sur Dresde : ? tonnes supplémentaires de bombes sont lâchées sur la ville martyre. Au sud-ouest, 294 bombardiers américains ont largué à midi et dans la soirée 718 tonnes de bombes sur la banlieue sud de Chemnitz.
Bombardement de Prague, sans doute due à une erreur d’orientation de pilotes d’une quarantaine de B-17 américains devant attaquer Dresde (à 120 kilomètres de là). Un tapis de bombes (152 tonnes) s’est abattu plusieurs zones de la ville (Vyšehrad, Zlíchov, Karlovo náměstí, Nusle, Vinohrady, Vršovice et Pankrác), tuant 701 civils et en blessant 1 184 autres. Une centaine de bâtiments ont été détruits et 200 autres endommagés.
Les fascistes détruisent la ville de Mostar, en Bosnie.
Dans l’ouest de la Pologne, l’Armée rouge « libère » le camp de concentration de Gross-Rosen, évacué depuis trois jours.
Erich Gimpel et William Colepaugh, espions allemands débarqués d’un U-Boot, sont condamnés à mort à New York.
jeudi 15 février
En Silésie du Nord, les troupes soviétiques de Koniev encerclent Breslau et atteignent le confluent de l’Oder et de la Neisse.
La loi martiale est proclamée en Allemagne.
Décret du ministre de la Justice Thierack sur la création de tribunaux pouvant condamner aussi bien des civils que des militaires dans les « districts de défense du Reich menacés par l’ennemi ».
L’Uruguay déclare la guerre à l’Allemagne.
La coupole de la Frauenkirche, calcinée, s’écroule.
vendredi 16 février
Le général Wenck déclenche une contre-attaque en Poméranie, vers Pyritz [Pyrzyce], au nord-est de Berlin.
Le Venezuela et le Chili déclarent la guerre à l’Allemagne.
du vendredi 16 au samedi 17 février
Les bombardements aériens et les tirs d’artillerie rasent entièrement la ville de Wesel.
samedi 17 février
La 33e division de Waffen SS « Charlemagne », composée de volontaires français, est envoyée sur le front de Poméranie.
Menacés par l’avance des Soviétiques, les Allemands sont contraints d’évacuer l’expert en fusées Wernher von Braun et ses collègues de la base de Peenemünde, sur la Baltique.
dimanche 18 février
L’offensive du général Wenck commence à faiblir en Poméranie.
Le général soviétique Ivan Tcherniakovski, commandant du troisième front de Biélorussie, est tué devant Königsberg [Kaliningrad]. Il avait 39 ans.
lundi 19 février
Himmler cherche à prendre contact avec les Alliés occidentaux par l’entremise de la Suède pour leur proposer un plan de lutte commune contre l’Union soviétique. Il rencontre le comte Folke Bernadotte, président de la Croix-Rouge suédoise, à son QG de Hohenlychen.
L’ancien ministre-président social-démocrate de l’Etat libre de Brunswick (1919-1920, 1922-1924 et 1927-1930) Heinrich Jasper est mort, probablement du typhus, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Il avait 69 ans.
mardi 20 février
Le gouvernement argentin décide l’embargo sur les biens allemands.
mercredi 21 février
Sur le front italien, à 60 km au sud-ouest de Bologne, les forces allemandes sont vaincues par le corps expéditionnaire brésilien à la bataille de Monte Castello, débutée le 25 novembre 1944. En 89 jours, les Brésiliens déplorent la perte de 450 hommes tandis que 47 Allemands ont été tués ou blessés et 23 faits prisonniers.
jeudi 22 février
Les forces soviétiques franchissent la Vistule.
Des unités de la 7e armée américaine traversent la Sarre.
Depuis son QG de Versailles, le général américain Eisenhower déclare que les Alliés ont fait 900 000 prisonniers allemands.
Des avions américains ont bombardé la ville de Bamberg : 216 morts et destruction de l’église du Rédempteur.
En Thuringe, vers 12 h 30, des avions américains ont largué 296 bombes sur la ville de Nordhausen, visant le centre de triage et la zone industrielle. 40 personnes ont été tuées.
Décès en Allemagne de Jacques Doriot, collaborateur français, mitraillé par un avion non identifié.
nuit du jeudi 22 au vendredi 23 février
Début de l’opération « Grenade » à 3 h 30 du matin. Les Américains construisent des ponts sur la Ruhr pour permettre aux divisions du général William Simpson de traverser.
vendredi 23 février
Après un mois de siège, l’Armée rouge s’empare de la forteresse de Poznań. La bataille a coûté la vie à 10 000 soldats soviétiques et 700 polonais, tandis que du côté des vaincus on déplore 6 000 Allemands (dont le général Gonell, tué ce dernier jour) et 100 Hongrois tués et 23 000 prisonniers.
L’opération « Grenade » est un succès pour les Américains : en moins d’une journée, le général Simpson est parvenu à faire traverser la Ruhr à 28 de ses bataillons d’infanterie, qui s’apprêtent à marcher sur Düsseldorf. La Wehrmacht, qui avait envoyé des troupes en renfort en Westphalie, a été prise au dépourvu et tarde à monter sa contre-offensive.
379 bombardiers de la Royal Air Force (dont 367 Avro Lancaster) ont mené dans la soirée un raid dévastateur sur la ville de Pforzheim (Bade-Wurtemberg). En 22 minutes seulement 31,4 % de la population de la ville est tuée (17 600 morts sur 60 000 habitants). Entre 80 et 100 % du centre-ville est détruit. Le même jour, la ville de Neumarkt, dans le Haut-Palatinat, a subi un autre raid massif.
Propos de Goebbels cités dans le quotidien Das Reich : « Si le peuple allemand déposait les armes, les Soviets occuperaient toute l'Europe orientale et le Sud-Est européen, ainsi que la plus grande partie du Reich. Un rideau de fer tomberait immédiatement sur cet immense territoire ».
La Turquie déclare la guerre à l'Allemagne et au Japon, mais sans y prendre une part active (uniquement pour pouvoir être admise aux Nations unies).
samedi 24 février
Le 1er front ukrainien (front de Voronej) du maréchal Koniev atteint le fleuve Neisse : fin de l’opération en Basse-Silésie, lancée par l’Armée rouge le 8 février.
En cette seule journée, les Alliés ont coulé trois sous-marins nazis dans l’Atlantique : deux par des bombardiers et le troisième par l’escorte d’un convoi. Le total des U-Boote coulés ce mois de février est de 19 bâtiments. Mais l’Allemagne les remplace encore à un rythme effréné par des modèles encore plus puissants : pas moins de 30 ont été mis en chantier pour le seul mois de janvier.
L'Egypte déclare la guerre à l'Allemagne et au Japon.
lundi 26 février
La Syrie déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
mardi 27 février
Entre 16 h 30 et 16 h 45, trois vagues de bombardiers de la RAF ont rasé la ville de Mayence à 80 %. 514 000 bombes incendiaires ont transformé la cité en véritable mer de feu. Environ 1 200 personnes ont été tuées.
Devant un petit cercle d’industriels réunis au château de Landsberg, Albert Speer s’engage formellement à empêcher la destruction de l’industrielle allemande.
Le Liban déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
mercredi 28 février
La 1re armée américaine franchit la rivière Erft, à seize kilomètres de Cologne.
jeudi 1er mars
La 35e division d’infanterie américaine libère Roermond, dans le Limbourg néerlandais. 90 % de la ville a été détruit.
Echec du premier vol avec pilote du premier avion-fusée à décollage vertical, le Bachem Ba 349 Natter, conçu comme intercepteur monoplace de la Luftwaffe. L’appareil s’est écrasé 5 secondes après l’allumage des moteurs. Le lieutenant Lothar Sieber est tué.
vendredi 2 mars
En Allemagne, la 3e armée américaine s’empare de Trèves. La 9e prend Neuss et atteint le Rhin, face à Düsseldorf.
Dans la matinée, 255 bombardiers américains B-17 ont largué 594 tonnes sur le centre-ville de Chemnitz. On déplore de nombreux morts, dont des enfants réfugiés au foyer municipal.
samedi 3 mars
Nouveau bombardement de Chemnitz par l’US Air Force : 166 B-17 ont largué 400 tonnes de bombes sur les installations ferroviaires de la ville.
Les Alliés ont largué 3 000 bombes sur la ville de Siegburg, au nord-est de Bonn : 35 habitants sont tués et un millier de bâtiments endommagés.
samedi 3 ou dimanche 4 mars
Sous la pression des Alliés, la Finlande déclare formellement la guerre à l’Allemagne, avec effet rétroactif au 15 septembre 1944.
lundi 5 mars
233 B-17 américains ont largué dans la matinée 563 tonnes de bombes sur Chemnitz avant que dans la soirée 683 bombardiers de la RAF mènent en deux vagues deux raids encore plus dévastateurs. 2 100 personnes sont tuées et 75 % de la zone urbaine rasée. Chemnitz est déclarée « ville morte » par le ministère de l’Aviation.
mardi 6 mars
Opération « Réveil du printemps » (Frühlingserwachen) : la Wehrmacht lance sa dernière grande offensive de la guerre dans la région hongroise du lac Balaton, riche en pétrole. Sous les ordres des généraux Otto Wöhler et Maximilian von Weichs, la 6e armée panzer SS (25 divisions, 300 000 combattants, 595 chars, 600 canons), soutenue par 850 avions, attaque le 3e Front ukrainien du général soviétique Tolboukhine (55 divisions, 465 000 soldats, 407 chars, 2 600 canons et mortiers).
La rive gauche de la ville de Cologne est prise par les Américains. En se retirant de la zone, l’armée allemande en retraite a détruit le grand pont Hohenzollern, inauguré en 1911 (réouvert en 1948).
nuit du mardi 6 au mercredi 7 mars
Le chef de la police allemande aux Pays-Bas, l’officier SS Hanns Rauter, a été grièvement blessé dans une attaque de la résistance… qui ne le visait pas. Il s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment : les résistants en uniformes de soldats allemands visaient en fait à Woeste Hoeve (entre Apeldoorn et Arnhem) un camion de la Wehrmacht qui transportait trois tonnes de porc…
mercredi 7 mars
Après quelques combats contre la faible garnison allemande locale, la 1re armée américaine s’empare vers 16 h du dernier pont intact sur le Rhin, à la grande surprise des Alliés (après le dynamitage le jour même de celui de Wesel) : situé à Remagen, au sud de Bonn, le pont Ludendorff va permettre aux forces alliées de franchir le fleuve plus facilement.
jeudi 8 mars
8 000 soldats alliés ont traversé le pont de Remagen en 24 heures.
En Poméranie, l’Armée rouge prend la ville de Stolp [Słupsk]. Une partie de la ville est incendiée par les combats et on estime qu’un millier de civils allemands se sont suicidés pour ne pas tomber aux mains des Soviétiques.
En représailles à l’attaque ratée contre Rauter, les Allemands procèdent à la plus grande opération d’exécutions de la guerre aux Pays-Bas : 117 détenus venus de plusieurs prisons ont été fusillés sur le site même du lieu de l’attentat à Woeste Hoeve, tandis que 53 prisonniers d’Amsterdam ont été tués à Rozenoord, 49 sur le champ de tir du camp d’Amersfoort, 38 à La Haye et 6 au fort de Bilt d’Utrecht.
vendredi 9 mars
Echec d’une tentative de contre-attaque allemande pour reprendre le pont de Remagen (les Allemands utiliseront ensuite des plongeurs, des bombardements aériens, des V2 et un train piégé pour détruire l’ouvrage, en vain…).
du vendredi 9 au samedi 10 mars
Plus de 100 personnes sont tuées par des bombardements alliés sur Siegburg.
samedi 10 mars
Furieux de la perte du pont de Remagen, Hitler remplace le maréchal von Rundstedt par le maréchal Kesselring au commandement en chef du front Ouest.
Au nord de Duisbourg, le pont ferroviaire de Wesel (ouvert en 1874), dernier pont sur le Rhin encore aux mains des Allemands, est détruit par la Wehrmacht suite à l’approche des troupes britanniques.
lundi 12 mars
Les Soviétiques franchissent l'Oder.
La ville de Dortmund a subi un triste record pour un seul raid allié : 748 Lancaster, 292 Halifax et 68 Mosquitos de la RAF ont largué 4 851 tonnes de bombes, détruisant 98 % des bâtiments du centre-ville.
Anne Frank, jeune juive allemande de 15 ans, meurt au camp de Bergen-Belsen.
mardi 13 mars
En Prusse orientale, l’Armée rouge déclenche l’opération « Braunsberg », l’offensive finale contre la poche d’Heiligenbeil [Mamonovo], assiégée depuis le 26 janvier.
Sortie de l’un des derniers films tournés sous le Troisième Reich, Ein Mann wie Maximilian, une comédie réalisée par Hans Deppe, avec Wold Albach-Retty, Karin Hardt et Lizzi Waldmüller.
mercredi 14 mars
En Rhénanie, la ville de Zweibrücken (Deux-Ponts) est détruite à plus de 80 % par un bombardement de l’aviation canadienne. 200 habitants sont tués.
Premier emploi par la Royal Air Force de la bombe « Grand Slam » : conçu par l’ingénieur Barnes Wallis, ce monstre de 9,98 tonnes a été largué par un Avro Lancaster du 617e escadron sur le viaduc ferroviaire stratégique de Bielefeld.
Adolf Eichmann déclare : « Je mourrai heureux en sachant que j’ai participé au meurtre de 6 millions de juifs ».
jeudi 15 mars
L’Armée rouge déclenche l’offensive de Haute-Silésie [aujourd’hui dans le sud de la Pologne] avec 408 000 hommes sous les ordres du maréchal Konev.
La 7e armée américaine lance en Allemagne l’opération « Undertone » : l’occupation du triangle Sarre-Palatinat.
Des bombardiers américains larguent 31 000 bombes incendiaires et explosives sur le quartier général de l’état-major de l’armée allemande situé à Zossen, près de Berlin.
vendredi 16 mars
La contre-offensive des forces soviétiques du 3e Front ukrainien entraîne l’échec de l’opération « Réveil du printemps » lancée le 6 mars par l’armée allemande dans la région hongrois du lac Balaton. En dix jours de combats, les Allemands ont perdu 12 358 hommes (tués ou blessés) et 600 à 700 chars, tandis que les Soviétiques déplorent 8 492 morts, 24 407 blessés et la perte de 152 tanks et 415 canons anti-char.
Les Américains s’emparent, quasiment sans combattre, de la ville thermale de Bad Kreuznach [Rhénanie-Palatinat].
La RAF bombarde Würzburg, en Bavière : 5 000 morts ; 80 % du centre-ville est détruit.
A Hohenlychen, Himmler reste couché, simulant une grippe.
samedi 17 mars
Affaibli par les attaques allemandes, le stratégique pont de Remagen s’effondre dans le Rhin alors que le génie américain tentait de le consolider : 28 soldats ont été tués et 93 autres blessés. En dix jours, les Alliés ont réussi à faire passer dix-huit bataillons sur la rive droite du fleuve. Il faudra désormais construire des ponts flottants pour poursuivre le transfert des troupes.
dimanche 18 mars
Albert Speer informe Hitler de l’état moribond de l’économie et lui dit que la guerre est perdue. Le Führer lui laisse carte blanche.
La 1re armée polonaise s’empare de Kolberg, sur la Baltique. L’Armée rouge s’approche des ports de Gdynia et de Dantzig.
Grande bataille dans le ciel de Berlin opposant 1 329 bombardiers et 700 chasseurs alliés (essentiellement américains) aux appareils de la Luftwaffe, dont les nouveaux Me 262 à réaction. Malgré un rapport de 32 appareils contre 1, l’US Air Force perd six Mustangs et treize bombardiers alors que les Allemands ne déplorent que deux avions perdus. Malgré tout, 3 000 tonnes de bombes ont pu être larguées au cours du plus grand raid diurne sur Berlin de toute la guerre.
lundi 19 mars
« Ordre Néron » : Hitler donne l’ordre de pratiquer la politique de la terre brûlée afin que le potentiel et les infrastructures du Reich ne tombent pas aux mains des Alliés. Constitution de commandos Werwolf pour exécuter les défaitistes, les déserteurs et les traîtres, et effectuer des coups de main contre les Alliés.
278 avions britanniques (dont 227 Lancaster et 8 Mosquito) ont détruit presque entièrement la ville de Hanau, près de Francfort-sur-le-Main, en 17 minutes (entre 4 h 24 et 4 h 40 du matin). Environ 2 000 personnes sont tuées. Le centre-ville est rasé à 87 % (2 240 maisons détruites pour seulement sept maisons encore debout). La RAF a perdu un seul bombardier dans ce raid.
mardi 20 mars
Sur proposition de Guderian, Hitler remplace Himmler à la tête du groupe d’armées de la Vistule par le général Heinrici.
S’avançant en Rhénanie, l’armée américaine entre dans la ville de Zweinbrücken (Deux-Ponts).
Dernière apparition publique d’Adolf Hitler. Au cours d’une cérémonie organisée par le chef des Jeunesses hitlériennes (Artur Axmann), vingt jeunes garçons reçoivent la Croix de fer des mains du Führer dans la cour de la Chancellerie.
mercredi 21 mars
A Hohenlychen, Himmler refuse d’accompagner Guderian à Berlin pour convaincre Hitler de rechercher un armistice.
Opération « Carthage » : 20 bombardiers et 30 chasseurs de la la Royal Air Force ont mené un raid sur le quartier général de la Gestapo à Copenhague, l’immeuble Shelhuset. Le bâtiment est détruit (55 Allemands et 47 employés danois sont tués), mais les bombes ont également frappé une école voisine, l’école française de Frederiksberg (125 civils danois sont morts, dont 86 enfants et 8 prisonniers détenus par la Gestapo). Six avions alliés ont été abattus (neuf aviateurs tués et un capturé).
Dans le sud-ouest de la Hongrie, les Bulgares de Vladimir Stoïchev et les Soviétiques de Mikhaïl Sharokhine remportent la bataille des Collines transdanubiennes (opération « Drava ») en défendant avec succès la rive nord de la Drave. En quinze jours de combats, les Allemands déplorent la perte de 10 000 hommes, les vainqueurs 2 500.
jeudi 22 mars
La Royal Air Force et l’aviation canadienne (en tout 227 Lancaster et 8 Mosquito) ont bombardé Hildesheim entre 14 h et 14 h 15. Un millier de tonnes de bombes et d’explosifs a été largué, détruisant la cathédrale et la vieille ville historique. 1 500 civils ont été tués à Hildesheim dans les attaques du mois de mars.
Le plus grand pont flottant construit sur le Rhin par les Alliés pour remplacer le pont de Remagen est mis en service à Bad Hönningen, au nord-ouest de Neuwied : le pont Victor mesure 420 mètres de long.
vendredi 23 mars
En zone d'occupation américaine, le nouveau maire d'Aix-la-Chapelle, le résistant antinazi Franz Oppenhoff, est assassiné par un commando Werwolf dirigé par le sergent SS Josef Leitgelb.
Nouveaux bombardements alliés sur Wesel.
nuit du vendredi 23 au samedi 24 mars
Opération « Varsity » : les Canadiens, Américains et Britanniques lancent l’une des plus grandes opérations aéroportées de l’Histoire afin de franchir le Rhin et de pénétrer dans le Nord de l’Allemagne : plusieurs milliers d’avions alliés ont été engagés pour permettre à 16 870 parachutistes de sauter sur les lignes allemandes (environ 8 000 hommes) entre Emmerich et Wesel, près de la frontière néerlandaise. Malgré de lourdes pertes (entre 2 400 et 2 700 tués ou blessés et 56 avions abattus), ils parviennent à s’emparer de plusieurs têtes de pont sur le fleuve et notamment de la ville en ruines de Wesel. 3 500 Allemands sont faits prisonniers.
nuit du du samedi 24 au dimanche 25 mars
Dans le sud-est de l’Autriche (Burgenland), environ 180 travailleurs forcés juifs hongrois ont été abattus dans une grange de Kreuzstadl par les participants à une fête donnée au château de Rechnitz par Margit von Batthyany (fille du riche entrepreneur Heinrich Thyssen) en l’honneur des nazis et SS. Le massacre a été organisé par le chef de la Gestapo locale, Franz Podezin.
dimanche 25 mars
Opération « Carnaval » : sur ordre direct d’Himmler, six werwolfs (quatre SS et deux Jeunesses hitlériennes) ont assassiné dans Aix-la-Chapelle occupée par les Alliés le maire Franz Oppenhoff (43 ans), considéré comme un traître par les nazis. Oppenhoff a été tué d’une balle dans la tête sur le seuil de sa maison alors qu’il rentrait d’une fête donnée par ses voisins. Les membres du commando, qui avaient été parachutés en Belgique cinq jours plus tôt ont réussi à s’enfuir mais le meurtrier du maire, Leitgeib, a été tué par une mine.
Le général britannique Montgomery communique à ses troupes qu’il leur est interdit de fraterniser avec la population allemande.
Entre 11 h 48 et 13 h 02, 650 bombardiers américains partis d’Italie ont attaqué en douze vagues de 50 appareils les environs de Prague, visant les usines ČKD dans la banlieue est et les aérodromes militaires de Kbely, Letňany et Čakovice. 235 personnes ont été tuées et 417 blessées, tandis que 90 immeubles ont été détruits et 1 360 gravement endommagés.
lundi 26 mars
Martin Bormann demande aux civils de devenir des guérilleros.
mardi 27 mars
L’Argentine déclare la guerre à l’Allemagne.
mercredi 28 mars
L’Armée rouge libère la ville hongroise de Zalaegerszeg, dans l’ouest du pays, et atteint la frontière autrichienne.
En Pologne l’Armée rouge s’empare du port de Gdynia.
La 80e division américaine s’empare de la ville de Wiesbaden : le 317e régiment a lancé l’assaut en franchissant le Rhin depuis Mayence tandis que le 319e traversait le Main près de Hochheim. Les Américains ne déplorent que trois morts et trois disparus : 900 soldats allemands sont faits prisonniers et 4 000 caisses de champagne saisies.
Les tensions se multipliant entre les deux hommes, Hitler limoge le général Guderian, chef d’état-major de l’armée de terre.
jeudi 29 mars
L’offensive déclenchée le 13 mars entraîne la chute en Prusse orientale de la poche d’Heiligenbeil [Mamonovo], assiégée depuis le 26 janvier. La 4e armée allemande est anéantie. En deux mois, les pertes allemandes sont estimées à 80 000 tués, 50 000 prisonniers, 605 chars et 128 avions, celles des Soviétiques à 146 750 morts, 97 553 malades ou blessés et 2 000 chars et canons.
Les Américains s’emparent des villes de Francfort-sur-le-Main et de Mannheim.
L’Armée rouge pénètre pour la première fois en territoire autrichien : des soldats soviétiques ont franchi la frontière hongroise pour entrer dans Klostermarienberg, un quartier de Mannersdorf an der Rabnitz.
Massacre de Deutsch Schützen-Eisenberg : 58 juifs hongrois employés comme travailleurs forcés ont été assassinés dans le sud du Burgenland autrichien (district d'Oberwart) par des membres de la 5e Panzerdivision SS Wiking et de la gendarmerie militaire.
Dernier jour de tirs de missiles V1 sur l’Angleterre.
La Wehrmarcht détruit en partie le pont Karl-Theodor (« le vieux pont ») de Heidelberg, qui datait de 1788 (reconstruit et rouvert en septembre 1947).
du jeudi 29 au vendredi 30 mars
Dantzig [Gdansk] capitule devant les Soviétiques.
vendredi 30 mars
Sur le front occidental, les forces américaines entrent dans Heidelberg, près de Mannheim.
samedi 31 mars
L’offensive soviétique lancée le 15 mars en Haute-Silésie par le maréchal Konev est un succès.
Les divisons algériennes et marocaines de Montsabert et la division coloniale française de Valluy franchissent le Rhin et s'emparent de Karlsruhe.
Des aviateurs américains bombardent par erreur la belle ville de Rothenburg ob der Tauber, en Bavière : un tiers de la cité est détruite.
Un pilote allemand a fait défection et livré aux Américains un Messerschmitt Me 262A-1. C'est le premier avion à réaction en état de marche à tomber entre les mains des Alliés.
dimanche 1er avril
Début de la bataille de Cassel opposant en Hesse la 80e division d’infanterie américaine du général Horace McBride aux 6 000 soldats allemands du général Erxleben.
Dans la Ruhr, la 137e division d’infanterie américaine s’empare de la ville de Recklinghausen.
L’Armée rouge entre dans Głogów (en Basse-Silésie) et libère Topoľčany (en Slovaquie).
lundi 2 avril
Début de la bataille de Vienne : commandées par Tolboukhine et Stoïchev, les forces soviéto-bulgares (77 divisions, 1 171 000 hommes, 1 600 chars, 5 425 canons) attaquent la grande ville autrichienne, défendue par 25 divisions allemandes (270 000 hommes, 772 chars et 434 canons) sous les ordres de Bünau et Bittrich.
mardi 3 avril
Croyant avoir affaire à un camp militaire, des avions américano-britanniques bombardent massivement le camp de concentration de Mittelbau-Dora, à Nordhausen. 3 600 prisonniers sur 4 000 sont tués.
nuit du mardi 3 au mercredi 4 avril
Une violente explosion a détruit une usine d’explosifs à Herzberg am Harz [Basse-Saxe]. 40 000 kilos d’explosifs et 8 000 mines y étaient entreposés. Le château d’Herzberg, situé au-dessus du site, a été en partie endommagé (notamment son toit et le musée créé en 1900).
mercredi 4 avril
Tout le territoire hongrois est libéré de l’occupation allemande par les Soviétiques.
A l’issue de quatre jours de combats, les Américains remportent la bataille de Cassel : après avoir pris les maisons les unes après les autres, les blindés alliés ont franchi la Fulda vers 11 h avant que le général Erxleben ne capitule à midi. Les Allemands déplorent au moins 50 morts et plus de 4 500 prisonniers.
La 1re armée française occupe la ville de Karlsruhe après une faible résistance.
En deux jours de raids aériens, les bombardiers britanniques ont rasé les trois quarts de la ville de Nordhausen, en Thuringe : 8 800 morts, dont 1 500 prisonniers malades détenus dans la caserne de Boelcke.
En Thuringe, la 4e division blindée américaine (général Joseph Cutrona) libère le camp de concentration et de travaux forcés d’Ohrdruf, au sud de Gotha. Les soldats alliés découvrent des tas de corps, certains recouverts de chaux, d’autres incinérés.
jeudi 5 avril
En Italie, la 5e armée américaine lance une offensive en direction de La Spezia.
Intervention du pape Pie XII pour obtenir un cessez-le-feu séparé entre les Occidentaux et les Allemands.
Condamné à mort pour corruption, détournement de fonds et incompétence, le colonel SS Karl Koch est le seul commandant de camp nazi à être exécuté par les SS : il a été fusillé dans le camp de Buchenwald, qu’il avait dirigé de 1937 à 1941.
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 avril
Les soldats de la Légion géorgienne déployés sur l’île de Texel se soulèvent contre la garnison allemande forte de 2 000 hommes. 400 Allemands sont tués mais les Géorgiens ne parviennent pas à s’emparer des batteries d’artillerie installées au sud et au nord de l’île.
vendredi 6 avril
Les Partisans yougoslaves libèrent la ville de Sarajevo de l’occupation allemande et croate.
Echec de l’insurrection de Vienne.
Les troupes américaines libèrent le camp de concentration d’Ohrdruf.
samedi 7 avril
« Chasse au lapin de Krems » (Kremser Hasenjagd). Dans le nord-est de l’Autriche, des SS aidés par gendarmes et des militants nazis locaux (Volkssturm) reprennent et assassinent dans la région d’Habersdorf am Kamp (district de Krems) 61 prisonniers politiques que le directeur de la prison de Stein venait de libérer.
Dans le centre de la Bosnie, les brigades de la Krajina de la 10e division des Partisans yougoslaves libèrent la ville de Visoko.
dimanche 8 avril
Procès spectacle de l’amiral Wilhelm Canaris, du général Hans Oster et du théologien protestant Dietrich Bonhoeffer : les trois hommes sont condamnés à mort.
Condamnés à mort pour avoir organisé l’opération « Radetzky » (la reddition sans combat de Vienne), les officiers résistants autrichiens Alfred Huth, Rudolf Raschke et Karl Biedermann sont condamnés à mort par une cour martiale SS et pendus à des lampadaires du quartier de Floridsdorf.
En Saxe, la ville d’Halberstadt, siège des usines de fabrications des avions Junkers, a été détruite à 82 % par un raid de plus de 200 bombardiers américains. Environ 2 500 personnes ont été tuées.
97 bombardiers américains ont largué 113 tonnes de bombes explosives et incendiaires sur la ville de Sondershausen, en Thuringe : 181 civils ont été tués.
En Basse-Saxe, un bombardement allié a détruit 2 % de la ville de Celle. Un train qui conduisait plusieurs milliers de prisonniers du camp de concentration de Salzgitter-Drütte vers celui de Bergen-Belsen a été touché par les bombes au sud de Brunswick, tuant de nombreuses personnes mais permettant aussi à plusieurs centaines de prisonniers de s’échapper dans la forêt de Neustädter Holz. Aussitôt, une énorme chasse à l’homme est lancée à laquelle participent des SS, des agents de la Gestapo, des membres du parti nazi mais également des habitants des environs.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 avril
Le pont ferroviaire provisoire construit en quelques jours à Wesel par les ingénieurs britanniques est mis en service. Les trains peuvent franchir le Rhin un à la fois à la vitesse maximum de 8 km/h.
lundi 9 avril
L’amiral Canaris (58 ans), le général Oster (58 ans) et le théologien Dietrich Bonhoeffer (39 ans) sont pendus au camp de concentration de Flossenbürg. Auteur de l’attentat raté contre Hitler le 8 novembre 1939, Georg Elser (41 ans) a par ailleurs été tué dans le camp de Dachau. Enfin, condamné à mort pour son implication dans l’attentat raté de Stauffenberg contre Hitler, l’opposant Ewald von Kleist-Schmenzin est guillotiné à la prison berlinoise de Plötzensee.
Assiégée depuis plus de deux mois, la place allemande de Königsberg [Kaliningrad] capitule devant l’armée soviétique. Depuis la fin janvier, les Allemands déplorent 42 000 morts (plus désormais 92 000 prisonniers), les Soviétiques 60 000 morts.
Début d’une offensive alliée en Italie du Nord, dans la plaine du Pô. A 4 h du matin, 400 canons ouvrent le feu sur les positions allemandes. Dans la soirée, sous le commandement du général Clark, la 8e armée britannique attaque en direction de Ferrare, tandis que la 5e armée américaine avance vers Vérone en contournant Bologne par l’ouest. Au centre, le 2e corps britannique et le 2e corps polonais lancent l’assaut sur Bologne.
Raid de 300 bombardiers britanniques sur le port de Kiel. Le croiseur lourd allemand Admiral Scheer, en réparation, est touché par les bombes et coulé à quai.
L’aéroport de Munich-Riem est entièrement détruit par les bombardements alliés.
mardi 10 avril
En Slovaquie, l’Armée rouge entre dans la ville de Trenčín.
Bataille de Bologne : les défenses allemandes sont repoussées par les Polonais au-delà de la rivière Senio.
A 12 kilomètres au nord-est de Bonn, la 97e division d’infanterie américaine occupe la ville de Siegburg.
304 bombardiers Lancaster et 6 Mosquito britanniques ont largué 1 168 tonnes de bombes sur la ville de Plauen, en Saxe. La cité est détruite à 75 %. 900 personnes ont été tuées.
Alors que les armées britanniques s’approchent du camp de concentration, le dernier train de transport évacuant plus de 2 400 prisonniers à bord de 46 wagons quitte Bergen-Belsen à destination du camp de Theresienstadt (ne pouvant arriver à destination, le « train perdu » errera treize jours dans le nord de l’Allemagne avant d’être libéré).
Fin de la chasse à l’homme lancée depuis deux jours dans la région de Celle : entre 200 et 300 prisonniers évadés d’un train ont été tués.
mercredi 11 avril
Au nord d’Erfurt, les Américains libère le camp de concentration de Mittelbau-Dora, à Nordhausen. Il ne reste sur place que quelques centaines de prisonniers vivants et 1 200 morts ou mourants. Plus à l’est, le même jour, les Américains atteignent également le camp de concentration de Buchenwald, libéré quelques heures auparavant par des détenus. Les SS capturés sont remis aux Américains.
Bombardement américain de la ville de Neumarkt in der Oberpfalz en Bavière.
jeudi 12 avril
La 9e armée américaine du général Simpson franchit l’Elbe à Magdebourg et atteint Tangermünde plus au nord, parvenant ainsi à 80 km de Berlin. Dans le sud-ouest de l’Allemagne (Bade), les Américains entrent également dans Heilbronn, au nord de Stuttgart.
Voulant constater par eux-mêmes l’horreur du régime concentrationnaire nazi, les généraux américains Eisenhower, Patton et Bradley inspectent le camp d’Ohrdruf, libéré le 4 avril. A l’issue de cette visite, le commandant suprême des Forces alliées en Europe envoie un message au général Marshall décrivant la situation.
du jeudi 12 au samedi 14 avril
Poursuivant leur offensive sur la rivière Santerno, les Polonais libèrent la ville d’Imola.
vendredi 13 avril
Fin de la bataille de Vienne. Après onze jours de combats, les armées soviétiques et bulgares s’emparent de la ville. Les Allemands déplorent 19 000 tués et 47 000 prisonniers, les Soviéto-Bulgares 18 000 morts.
Les nazis ont massacré près de Gardelegen (Saxe-Anhalt) 1 016 prisonniers politiques et militaires d’un camp de concentration qui étaient malades ou trop faibles pour être évacués. Les victimes, en majorité des travailleurs forcés polonais, ont été conduites dans une grange du domaine d’Isenschnibbe à laquelle les SS ont mis le feu. Ceux qui ont réussi à fuir le bâtiment en flammes ont été abattus.
du vendredi 13 au samedi 14 avril
En Basse-Saxe, la rumeur (fausse) ayant couru qu’un officier canadien a été tué par un civil allemand, le général Christopher Vokes ordonne à la 4e division blindée canadienne de détruire en représailles la ville de Friesoythe, qui était défendue par 200 à 500 parachutistes. Vingt civils ont été tués dans l’opération.
samedi 14 avril
Dans la banlieue ouest de Berlin, 490 bombardiers lourds Lancaster de la RAF ont frappé Potsdam à 22 h 16, larguant 1 700 tonnes de bombes sur la ville. La mer de flammes a détruit un millier de bâtiments dans le centre-ville (rasé ou endommagé à 97 %) et tué 1 600 personnes. On dénombre 60 000 sans-abri.
A 55 km au nord de Nuremberg, la ville de Bamberg est prise par les Américains. 23 soldats allemands et 4 civils ont été tués par les tirs d’artillerie.
En Italie, début dans les Apennins, au sud-ouest de Bologne, de la bataille de Montese, opposant la 1re division d’infanterie brésilienne à des éléments de la 14e armée allemande.
Début de l’opération « Vénérable » contre la poche allemande de la rive sud de l’estuaire de la Gironde, sur la côte atlantique française (pointe de Grave : communes de Soulac et Le Verdon).
Himmler déclare qu’aucun des prisonniers à Dachau ne devra « tomber vivant entre les mains de l’ennemi ».
nuit du samedi 14 au dimanche 15 avril
Terribles bombardements aériens des B17 et B24 américains sur la poche de Royan. Pour la première fois, du napalm est utilisé de façon massive : 725 000 litres sont déversés sur la ville.
dimanche 15 avril
Au nord de Hanovre, les troupes britanniques et canadiennes du général Montgomery libèrent sans combat le camp de Bergen-Belsen. Mais les survivants doivent encore faire face aux ravages d’une épidémie de typhus. Depuis son ouverture en 1970, 70 000 personnes y ont perdu la vie, dont 20 000 prisonniers soviétiques.
Les soldats français entrent dans la ville d’Offenburg [Bade-Wurtemberg], située à 19 kilomètres au sud-est de Strasbourg.
35 bus blancs de la Croix-Rouge suédoise et danoise sauvent des juifs danois internés dans le camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie. Le comte Folke Bernadotte a été autorisé par les autorités allemandes à ramener en Suède des prisonniers danois et norvégiens.
lundi 16 avril
Les troupes soviétiques atteignent l’Oder. L’offensive soviéto-polonaise finale sur Berlin commence par la bataille des hauteurs de Seelow, à 70 km à l’est de la capitale allemande : 41 600 canons et mortiers entrent en action contre les premières lignes allemandes, que l’état-major hitlérien avait prudemment évacuées. Malgré l’énorme avantage numérique (200 000 soldats, 587 chars et 2625 canons sous les ordres du général Heinrici contre 1 000 000 d’hommes, 3 059 chars, 16 934 canons, commandés par le maréchal Joukov), la première attaque de l’Armée rouge, menée de nuit, dans la fumée et dans une zone marécageuse, tourne à la déroute.
En Saxe, les troupes américaines occupent les villes de Plauen et, 100 km au nord-est, Colditz (libérant le camp de prisonniers de haute sécurité Oflag IV-C, installé dans le château de la ville).
nuit du lundi 16 au mardi 17 avril
Le navire Goya, qui participait à l’opération « Hannibal » en transférant de Prusse-Orientale vers l’ouest des réfugiés fuyant l’avance de l’Armée rouge ainsi que des soldats blessés, est coulé vers minuit à la sortie de la baie de Dantzig [Gdansk] par le sous-marin soviétique L-3. Le bilan est terrible avec seulement 183 survivants parmi les 6 700 passagers et membres d’équipage.
L’artillerie de la 1re armée française bombarde la station thermale de Freudenstadt, située à 60 km à l’est de Strasbourg : 95 % du centre-ville est détruit ; 1 400 familles sont sans-abri (pendant les trois jours qui vont suivre la prise de la cité, la 4e division marocaine de montagne va s’en prendre durement à la population, avec notamment, selon un médecin, 600 femmes violées : « Journées sans Dieu »).
mardi 17 avril
Au milieu des combats, Goebbels tient une conférence au ministère de la Propagande : « Messieurs, dans cent ans, on projettera un beau film en couleurs sur les jours terribles que nous sommes en train de vivre. Tenez bon aujourd’hui afin que, dans cent ans, le public ne vous siffle pas lorsque vous apparaîtrez à l’écran ».
Chute de la poche allemande de Royan : après sept mois de résistance et des derniers combats brefs, le contre-amiral Michaelles capitule vers 12 h 40
Dans les Apennins d’Emilie-Romagne, les forces brésiliennes chassent les Allemands de la ville de Montese après trois jours de bataille. 44 Allemands sont été tués et 453 faits prisonniers, alors que les Brésiliens déplorent 34 morts, 463 blessés, capturés ou disparus. 189 habitants de Montese ont été tués, la ville est rasée.
Les Alliés bombardent le mont Brocken, dans le Harz, détruisant l’hôtel et la station météo (mais pas la tour de télévision).
mercredi 18 avril
Les troupes américaines occupent la ville de Leipzig, sans grande résistance allemande. Plus au sud, elles atteignent Plzen, en Bohême [République tchèque], le point le plus extrême de leur avancée.
Plus d’un millier de bombardiers alliés attaquent l’île d’Helgoland et sa base navale : 128 morts, principalement des servants des batteries anti-aériennes, la population civile étant abritée dans des abris souterrains.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 avril
Toute la population (militaire et civile) de l’archipel d’Helgoland est évacuée.
jeudi 19 avril
Le dernier grand verrou protégeant Berlin a sauté : après quatre jours de laborieuses offensives, l’armée soviétique du maréchal Joukov remporte la bataille de Seelow. Les Allemands déplorent 12 322 morts, les forces soviéto-polonaises entre 5 000 et 70 000 tués selon les sources.
Le Gauleiter de Bavière et chef des enseignants du Reich Fritz Wächtler (54 ans) est exécuté pour lâcheté et défaitisme sur ordre de l’officier SS Ludwig Ruckdeschel, qui prend en charge son poste jusqu’à la fin de la guerre.
vendredi 20 avril
56e anniversaire d’Hitler fêtée à la Chancellerie. Le Führer fait sa dernière apparition publique dans le jardin en décorant de la Croix de Fer des membres des Jeunesses hitlériennes qui sont parvenus a détruire des chars soviétiques dans la bataille de Berlin. Dans son discours, Göbbels promet la « victoire finale ». Himmler et Göring voient Hitler pour la dernière fois. Göring explique qu’il a des affaires plus urgentes à régler dans le sud de l’Allemagne. Il gagne ensuite sa villa, la détruisant lui-même à l’aide d’explosifs, avant de partir pour Berchtesgaden. Speer lui aussi quitte Berlin après la « fête ».
Himmler ordonne aux commandos de la SD et de la Gestapo de tirer sur les civils qui tenteraient de fuir Berlin et d’exécuter immédiatement les soldats qui déserteront le front.
Les troupes américaines occupent Nuremberg.
Après une semaine d’opération, le général Milleret obtient à 20 h 30 la reddition des Allemands de la poche sud de l’estuaire de la Gironde (pointe de Grave).
Le commandant SS Max Koegel ordonne l’évacuation du camp de concentration de Flossenbürg (Haut-Palatinat) : 14 800 détenus sont regroupés en quatre colonnes pour des marches forcées de 80 kilomètres par jour, dont une vers Dachau (7 000 périront).
Dans la banlieue sud-est de Hambourg, des prisonniers scandinaves quittent le camp de concentration de Neuengamme à bord des bus blancs de la Croix-Rouge.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 avril
20 enfants juifs (10 garçons et 10 filles, âgés de 5 à 12, majoritairement polonais) utilisés comme cobayes sont pendus à des crochets dans le sous-sol de l’école Bullenhuser Damm, à Hambourg, pour effacer toute trace des expériences médicales menés par le médecin SS Kurt Heißmeyer au camp de Neuengamme. Deux médecins français, deux infirmiers hollandais et 14 prisonniers russes avaient été précédemment étranglés.
samedi 21 avril
L’Armée rouge parvient jusqu’aux limites du Grand Berlin, à Malchow, dans la banlieue nord-est : début du combat urbain, maison par maison. A 40 km au sud de la capitale allemande, les forces soviétiques attaquent le grand quartier-général souterrain de la Wehrmacht (OKW) et du haut-commandement de l’armée (OKH).
La Wehrmacht lance en Saxe sa dernière grande offensive blindée de la guerre : sous les ordres des généraux Schörner et Gräser, 50 000 soldats, 300 chars et 620 pièces d’artillerie allemandes attaquent à Bautzen, à l’est de Dresde, les lignes ennemies (84 000 Polonais et 20 000 Soviétiques, plus 291 chars et 135 automoteurs antichars, sous les ordres de Koniev, Petrov et Świerczewski).
Capitulation des troupes allemandes encerclées dans la Ruhr : les Américains font 325 000 prisonniers. Le maréchal Walter Model (54 ans) se suicide près de Duisbourg.
Les Polonais pénètrent à l’aube dans Bologne, accueillis en libérateurs. Ils sont suivis à huit heures par les chars américains et les partisans italiens. En douze jours de bataille, le 2e corps polonais déplore 234 tués et 1 228 blessés.
Himmler trahit son Führer. Il reçoit la visite du représentant du Congrès juif mondial. Il l’accueille avec une formule incroyable : « Soyez le bienvenu en Allemagne, monsieur [Norbert] Masur ! Il est temps que vous autres juifs et nous, nationaux-socialistes, nous enterrions la hache de guerre ». Le représentant demande la libération de plusieurs milliers de juifs suédois, français et norvégiens. Himmler promet même plus…
Après une dernière entrevue avec Hitler, l’amiral Dönitz quitte Berlin pour Plön, dans le Holstein, avec la mission de tenir coûte que coûte.
A Oranienburg, au nord de Berlin, les SS évacuent le camp de concentration de Sachsenhausen. 33 000 prisonniers entament une « marche de la mort » vers le nord-ouest.
Un Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa s’écrase à Munich : décès des 21 personnes à bord.
dimanche 22 avril
En Bavière (Haut-Palatinat), les Américains occupent la ville de Neumarkt in der Oberpfalz, détruite à 90 % en raison de la résistance jusque-boutiste, maison par maison, de deux divisions SS.
Karl Gerland, Oberpräsident du Kurhessen, est tué au combat.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 avril
A Berlin, treize détenus politiques de la prison de Lehrter Straße sont assassinés d’une balle dans le cou dans les ruines d'Invalidenstraße par des éléments du RSHA lors d’un transfert. Parmi les victimes figure les juristes résistants Klaus Bonhoeffer (44 ans), Rüdiger Schleicher (50 ans) et Friedrich Justus Perels (34 ans).
lundi 23 avril
A 22 heures, Hermann Göring envoie un télégramme lourd de conséquence au bunker du Führer à Berlin. Estimant Hitler incapable d’exercer le pouvoir, il réclame la succession. Bormann pousse Hitler à accuser son ancien numéro deux de trahison. Le commandant des SS à Berchtesgaden, Bernard Frank, arrête Göring.
Himmler rencontre le comte Folke Bernadotte dans une cave du consulat de Suède. Le « fidèle lieutenant » d'Hitler fait cette proposition étonnante : « Afin de sauver la plus grande partie du pays d'une invasion russe, je suis prêt à capituler sur le front Ouest, mais pas sur le front Est ». Bernadotte accepte d'informer son gouvernement de cette offre.
Albert Speer, qui avait quitté Berlin depuis trois jours, décolle de Rechlin (Mecklembourg) et atterrit dans la capitale allemande, encerclée. Il s'agit sans doute d'un moyen pour éviter d'être désigné comme successeur du Führer.
Quasiment achevé en 1940 mais jamais utilisé, le porte-avions Graf-Zeppelin est coulé par la Wehrmacht dans le port de Szczecin à l’approche de l’Armée rouge (les Soviétiques le renfloueront avant de le couler à nouveau).
La 90e division d’infanterie de la 3e Armée américaine entre dans le camp de concentration de Flossenbürg, évacué. Les survivants de celui-ci sont libérés sur la route de Cham par une autre colonne blindée.
Après avoir erré treize jours dans le nord de l’Allemagne, le « Train perdu » est libéré par les troupes soviétiques près de Tröbitz (entre Berlin et Dresde). Sur les 2 400 prisonniers évacués de Bergen-Belsen le 10 avril, 198 sont morts en chemin.
Dans le sud-ouest de l’Allemagne, l’unité spéciale de l’opération américaine « Alsos » (établie en 1944 pour s’informer des recherches nucléaires allemandes), opérant derrière les lignes ennemies, découvre dans un souterrain d’Haigerloch la pile atomique expérimentale modérée par de l'eau lourde construite par les Allemands et 1,5 tonne de lingots d’uranium.
Le dernier match officiel de football du IIIe Reich est un derby, opposant Munich 1860 au Bayern de Munich : victoire du Bayern trois buts à deux.
mercredi 25 avril
Les Soviétiques (maréchal Koniev) et les Américains (1re armée de Patton) font leur jonction sur l’Elbe à Torgau, au nord-est de Leipzig.
Berlin est investie par l’armée soviétique.
En Prusse-Orientale, l’Armée rouge achève l’occupation de la Prusse-Orientale en s’emparant en Sambie du port de Pillau [aujourd’hui Baltiisk, oblast de Kaliningrad].
Les troupes allemandes se retirent du nord de la Finlande : fin de la guerre de Laponie. Depuis septembre 1944, les combats pour le contrôle des mines de nickel a fait 774 tués, 3 000 blessés, 174 prisonniers et 262 disparus du côté finlandais, 950 tués, 2 000 blessés et 1 300 prisonniers dans le camp allemand.
Dans les Alpes bavaroises (près de Salzbourg), un bombardement allié tue 215 personnes à Bad Reichenhall.
La RAF lance des bombes de six tonnes sur le « nid d’aigle » d’Hitler à Berchtesgaden.
jeudi 26 avril
Les Allemands d’Hermann von Oppeln-Bronikowski remportent en Saxe la bataille de Bautzen : la dernière grande attaque de chars permet à la Wehrmacht de reprendre à l’est de Dresde la ville de Bautzen. En six jours, 3 500 Soviétiques ont été tués, 7 700 Polonais tués ou disparus, plus 10 532 blessés. Les Allemands déplorent 6 850 morts (dont 350 civils).
En Poméranie-Occidentale, l’Armée rouge s’empare de la ville de Stettin [Szczecin].
Sur la rive droite de la Weser, la ville de Brême est prise par les troupes britanniques.
Dans le nord de l’Italie (province de Parme), les Alliés libèrent la ville de Fidenza.
vendredi 27 avril
En Poméranie-Occidentale, les troupes soviétiques (2e front biélorusse) et polonaises s’emparent du port de Ziegenort [Trzebież], établi sur la baie de Szczecin.
Retranché à Plön, Dönitz apprend du commandement suprême de la Wehrmacht que « la fin des combats est proche dans la capitale du Reich ».
Les Alliés repoussent l'offre de capitulation partielle proposée par Himmler.
En Haute-Bavière, l’armée américaine libère près de Landsberg am Lech le plus grand complexe concentrationnaire d’Allemagne : le camp de Kaufering comprenait 11 commandos externes et avait un statut de camp satellite de Dachau.
Les dernières unités allemandes évacuent la Finlande. Pour célébrer ce départ, le colonel Väino Oinonen, commandant du 1er régiment d’infanterie, prend la photo « Lever de drapeau sur le Cairn des Trois-Royaumes », un dôme de béton servant à marquer la frontière entre la Finlande, la Norvège et la Suède.
samedi 28 avril
La radio britannique publie le bulletin suivant : « Le Reichsführer SS [Heinrich Himmler] considère que le Führer est mort et qu’il se trouve, de fait, être son successeur ». En apprenant la nouvelle, Hitler devient fou de rage. Il s’estime « victime de la plus grande trahison de tous les temps » et ordonne à la Luftwaffe de rechercher le traître et de le faire prisonnier. Ne pouvant régler lui-même ses comptes au « fidèle Heinrich », il s’en prend à son officier de liaison, retranché lui-aussi dans le bunker. Hermann Fegelein, mari de la sœur d’Eva Braun, est accusé de complicité de trahison et, sur les ordres du Führer, abattu dans les jardins de la Chancellerie.
Les résistants anti-nazis de la Compagnie bavaroise pour la liberté (dirigée par Rupprecht Gerngross) proclament la fin de la guerre pour entraîner la révolte de la Bavière. Les anciens maires, destitués par les nationaux-socialistes en 1933 sont invités à reprendre leurs fonctions. Mais le mouvement s’effondre avec le refus du gouverneur Franz von Epp de le soutenir. A Penzberg (à 50 km au sud de Munich), un commando Werwolf dirigé par l’écrivain Hans Zöberlein abattent vers 18 h des personnalités civiles socialistes et communistes qui avaient chassé la municipalité nazie et voulaient remettre la ville intacte aux mains des Américains (parmi les victimes figure l’ancien maire Hans Rummer) ; six autres personnes ont été pendues à des arbres.
Des citoyens augsbourgeois, réunis dans le Mouvement pour la liberté d’Augsbourg, et le maire Josef Mayr livrent sans combat aux Américains la cité, pavoisée de drapeaux blancs. Le vice-gauleiter et chef SS Anton Mündler s’est suicidé et le commandant de la ville Franz Fehn a été arrêté.
nuit du samedi 28 au dimanche 29 avril
Peu après minuit, Adolf Hitler a épousé dans son bunker souterrain de Berlin Eva Braun, sa maîtresse depuis 1932. Les garçons d’honneur étaient Joseph Goebbels et Martin Bormann.
dimanche 29 avril
Les Soviétiques transportent à Berlin Walter Ulbricht et une petite équipe de communistes avec pour mission d'installer une nouvelle administration municipale, apparemment démocratique, et de reconstruire le KPD.
Le général Heinrich von Vietinghoff signe la capitulation des armées allemandes d’Italie du Nord et d’Autriche à Caserte, en Italie [Campanie]. Le jour même, les forces brésiliennes libèrent la commune de Fornovo di Taro, à 25 km au sud-ouest de Parme.
A 17 km au nord-ouest de Munich, la 45e division d’infanterie de la 7e Armée américaine libère le camp de concentration de Dachau, où le drapeau blanc était hissé et les portes ouvertes. En découvrant les fosses communes et les wagons remplis de centaines de corps et la maigreur des détenus survivant, les Américains exécutent en plusieurs fois entre 39 et 50 SS (une rumeur évoquera plus tard la mort de 560 gardiens allemands). Plus de 31 950 personnes sont mortes dans ce camp ouvert dès 1933.
Le sous-marin allemand U-286 a torpillé au large de la péninsule de Kola la frégate britannique HMS Goodall (98 morts). C’est le dernier navire de la Royal Navy coulé sur le théâtre européen de la guerre.
La Royal Air Force et l’US Air Force lancent l’opération « Manna » : afin de lutter contre la famine qui sévit dans les territoires néerlandais encore sous contrôle allemand, des bombardiers anglo-américains larguent des tonnes de nourriture sur ces zones. Les Allemands acceptent une trêve militaire afin que cette opération soit menée à bien (plus de 11 000 tonnes larguées jusqu’au 8 mai).
Hitler exclut du parti nazi l’ex-maréchal du Reich Hermann Göring.
Formation à Vienne d’un gouvernement provisoire autrichien, dirigé par Karl Renner, ancien chancelier. Il proclame aussitôt l’indépendance de l’Autriche.
Parution du dernier numéro du Berliner Illustrirte Zeitung (BIZ), un hebdomadaire illustré fondé en 1892.
lundi 30 avril
Adolf Hitler (56 ans) et Eva Braun (33 ans) se suicident dans leur bunker de la chancellerie à Berlin.
A Berlin, les Soviétiques hissent le drapeau rouge sur le Reichstag.
Les troupes américaines entrent dans Munich.
En Poméranie-occidentale, l’Armée rouge a libéré près de Barth (au nord-ouest de Stralsund) le camp de prisonniers de guerre Stalag Luft 1, où étaient détenus près de 9 000 militaires américains et britanniques.
Impression de la dernière édition du Völkische Beobachter, l’organe de presse officiel du Parti nazi (fondé en 1920). Elle ne sera pas livrée.
mardi 1er mai
L’amiral Karl Dönitz (54 ans), commandant en chef de la flotte désigné par Hitler dans son testament comme son successeur, prend le pouvoir. Il rencontre Himmler mais refuse de lui confier un poste. Le gouvernement de Dönitz ne comptera pas non plus Goebbels, comme le souhaitait pourtant Hitler. Sur la radio d’Hambourg, Dönitz déclare que la lutte armée doit se poursuivre mais que le seul intérêt de la poursuite des combats est de pouvoir rapatrier à l’Ouest les réfugiés allemands menacés par « l’ennemi bolchevique ».
A Berlin, Joseph Göbbels (45 ans), sa femme Magda (43 ans) et leurs cinq enfants se suicident dans le bunker de la Chancellerie. Martin Bormann (45 ans), secrétaire et exécuteur testamentaire d'Hitler, meurt vraisemblablement lors d'une tentative de sortie.
Prises de panique à l’annonce de l’arrivée imminente des Soviétiques et des atrocités qu’elles pourraient subir, entre 1 200 et 2 500 personnes, habitants locaux et réfugiés, ont préféré se donner la mort à Demmin, en Poméranie (au sud de Stralsund).
Les Partisans yougoslaves libèrent Trieste.
Dans un village de Bavière tombé aux mains des Alliés, Jean Alexis Moncorgé (alias l’acteur français Jean Gabin), tankiste dans la division Leclerc, retrouve Marlene Dietrich, venue soutenir les Américains.
mercredi 2 mai
A Flensburg, le président Dönitz nomme le comte Schwerin von Krosigk, ministre des Finances du Reich, au poste de ministre des Affaires extérieures et le charge de constituer le gouvernement et de prendre contact avec les Occidentaux pour une lutte commune contre l'URSS. Albert Speer est nommé ministre de l'Economie. Ministre des Postes depuis 1937, Wilhelm Ohnesorge est remplacé par Julius Dorpmüller.
Fin de la bataille de Berlin (20 % des bâtiments détruits, 50 % endommagés ; 100 000 tués) : le général Helmuth Weidling a signé la reddition de la capitale allemande, désormais occupée par l’Armée rouge. Sur la côte baltique, les Soviétiques s’emparent de Rostock et Warnemünde.
Entrée en vigueur de la reddition des troupes allemandes d’Italie, signée le 29 avril.
La ville de Lübeck est occupée par l’armée britannique.
Les premières troupes britanniques entrent dans le camp de concentration de Neuengamme, au sud-est de Hambourg. Le site a été entièrement vidé de ses occupants par les SS entre le 6 et le 27 avril. Toute trace des crimes commis sur place a été effacée.
La 82e division aéroportée américaine libère le jeune camp de concentration de Wöbbelin, une annexe du camp de Neuengamme ouverte le 12 février à Ludwigslust. 3 500 détenus sont sauvés et un millier de cadavres de prisonniers morts de faim sont trouvés sur place.
Dans le sud de la Bavière, le 522e bataillon d’artillerie (composé de soldats américains d’origine japonaise) sauve la vie de centaines de prisonniers du camp de Dachau en mettant fin à la « marche de la mort » en route vers la frontière autrichienne.
La deuxième Armée française occupe la localité autrichienne de Dornbirn (Vorarlberg).
Le maréchal von Runstedt est fait prisonnier par les alliés près de Munich. A Berlin, les généraux Hans Krebs (47 ans) et Wilhelm Burgdorf (50 ans) se suicident ensemble dans le bunker de la Chancellerie.
Commissaire du Reich en Norvège, Josef Terboven (47 ans) se suicide.
Quelques heures seulement avant l’entrée des Américains dans la ville, des SS ont pendu dans la gare de Schwerin une enseignante de 49 ans (Marianne Grunthal) qui avait commis le crime de se réjouir de la fin de la guerre…
jeudi 3 mai
Le gouvernement Dönitz quitte Plön et s’installe dans l’école de la marine de Mürwick.
Le gouvernement du président Dönitz et de Schwerin von Krosigk quitte Plön pour s’installer dans l’école de la marine de Mürwick, à Flensbourg.
Ayant obtenu l’accord de l’amiral Dönitz, le commandant Alwin Wolz signe la capitulation sans combat de Hambourg.
Vers 14 h 30, des chasseurs-bombardiers britanniques attaquent de gros navires allemands ancrés dans la baie de Lübeck, au large de Neustadt in Holstein et Scharbeutz, qui transportaient des milliers de déportés : les anciens paquebots Cap Arcona et Deutschland IV et le cargo Thielbeck sont coulés. Entre 7 500 et 8 000 déportés meurent noyés (dont 5 250 à bord du Cap Arcona et 2 750 sur le Thielbeck). Les quelques survivants parvenus à rejoindre les plages ont été mitraillés par les SS.
En Bohême, les Allemands transfèrent le contrôle du camp de Theresienstadt [Terezin] à la Croix-Rouge.
Gravement endommagé un mois plus tôt par des bombardements soviétiques, le croiseur léger Emden est sabordé dans la baie de Kiel.
vendredi 4 mai
Au nom du président Dönitz, l’amiral Hans-Georg von Friedeburg signe en présence du maréchal Montgomery la convention de Lunebourg sur le Timelo-Berg, à Wendisch Evern : capitulation partielle sur le front britannique des armées du IIIe Reich en Allemagne du nord-ouest, aux Pays-Bas et au Danemark. La 2e armée britannique occupe Hambourg et « libère » le camp vide de Neuengamme.
Les spahis de la 2e DB du général Leclerc s'emparent de Berghof, le repaire du Führer sur l’Obersalzberg, près de Berchtesgaden.
L'ancien président de la Banque centrale du Reich et ministre de l'Economie, Hjalmar Schacht, ainsi que le ministre de l'Intérieur Wilhelm Frick, sont fait prisonniers par les Alliés.
Les commandants de sous-marins reçoivent l'ordre de cesser le combat.
Alors qu’il faisait route vers Copenhague avec à son bord des milliers de réfugiés fuyant les régions orientales allemandes, le croiseur auxiliaire Orion est coulé au large de Swinemünde [Świnoujście] par des avions soviétiques. Le naufrage fait plus de 150 victimes mais 4 000 personnes ont pu être sauvées.
Le gouvernement militaire de la zone d’occupation britannique en Allemagne lance Radio Hambourg à partir de la radio NORAG, fondée en 1924 (elle deviendra Nordwestdeutscher Rundfunk dès le mois de septembre).
nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai
De nombreux équipages de sous-marins détruisent leurs bâtiments, bien que Dönitz l’ait expressément interdit.
samedi 5 mai
Dönitz donne au général autrichien de la Luftwaffe l’autorisation de négocier un armistice avec les Alliés occidentaux afin d’empêcher l’Autriche de tomber sous le joug communiste. Il fait demander par le général Jodl un délai de quatre jours pour la capitulation totale allemande. Eisenhower n’accorde qu’un délai de deux jours.
Soulèvement de Prague contre l’occupant allemand.
Dans le nord de l’Autriche, les troupes américaines entrent dans Salzbourg. A 145 kilomètres plus à l’est, la 11e division blindée américaine libère le dernier grand camp de concentration, Mauthausen, ainsi que les sous-camps de Gusen. La majeure partie des gardes SS a fui le site, mais la trentaine qui est restée est lynchée par les prisonniers (un même nombre est tué à Gusen II).
Le 13e bataillon aéroporté britannique arrive à Copenhague.
Pour la seule fois de la guerre, des soldats allemands ont combattu aux côtés de soldats américains, à l’occasion de la bataille du château d’Itter : 15 soldats américains avec quatre chars, 12 soldats allemands de la Wehrmacht et des personnalités politiques françaises qui étaient détenus sur place ont défendu ensemble cette forteresse autrichienne située au nord-ouest de Kitzbühel contre l’attaque de 100 à 150 SS. Au bout de plusieurs heures d'affrontement, l’arrivée de renforts américains permet la capture d’une centaine de SS.
Le sous-marin allemand U-534 a été coulé par un bombardier britannique B-24 Liberator au sud-est de l’île danoise d’Anholt. 3 membres d’équipage sont morts et 49 ont survécu.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 mai
A Sonderburg, onze jeunes marins accusés de mutinerie, sont fusillés. Ils avaient neutralisé leur officier avant de tenter de rejoindre leur famille.
dimanche 6 mai
Göring propose à Dönitz d’entrer en contact « de maréchal à maréchal » avec Eisenhower afin d’obtenir « une paix divine pour le Reich ». L’amiral ne daigne pas lui répondre. De même, il annonce à Himmler qu’il est limogé. Ce dernier parle pourtant encore de mettre sur pied un gouvernement national-socialiste au Schleswig-Holstein et dont il assumerait la direction.
Au lendemain du soulèvement de Prague, l’Armée rouge lance la dernière grande offensive de la guerre : sous les ordres du maréchal Koniev, 1 770 000 Soviétiques, 139 500 Roumains, 69 500 Polonais et 48 400 Tchécoslovaques attaquent l’ancienne capitale, défendue par 900 000 soldats allemands commandés par les généraux Schörner et Rendulic.
Fin de la bataille de Breslau [Wroclaw], débutée le 14 février : le général Hermann Niehoff a signé devant les Soviétiques la capitulation de la garnison allemande. En trois mois, les vaincus déplorent 6 000 morts, 23 000 blessés et 44 000 prisonniers, les vainqueurs 60 000 tués et blessés, tandis que 20 000 civils sont morts également.
Arrestation par les Alliés des dirigeants nazis Frank, Funk, Ley, Neurath, Schirach, Ribbentrop, Rosenberg, du maréchal Keitel et de l'industriel Krupp.
Pour la première fois, le président d’une section locale du SPD, Kurt Schumacher, est élu dans l’Allemagne de l’après-nazisme, à Hanovre, bien que le parti soit toujours interdit dans la zone d’occupation britannique.
L’Américaine pronazie Mildrad Gillars, alias « Axis Sally », diffuse dans son émission de Radio Berlin son dernier message de propagande adressée aux troupes alliées.
lundi 7 mai
Fuyant l’avancée de l’Armée rouge, le maréchal Göring se rend avec sa femme et sa fille à la 7e armée américaine à Bruck an der Großglocknerstraße, au sud de Salzbourg (Autriche).
Le général Böhme, commandant en chef des forces allemandes en Norvège, annonce le cessez-le-feu à la radio d’Oslo.
Dernière action de guerre d’un sous-marin allemand : deux cargos ont été coulés au large du Firth of Forth (Ecosse).
Le commandant allemand de la place refusant de capituler, l’aviation soviétique attaque l’île danoise de Bornholm dans la mer Baltique. Les villes de Rønne et Nexø vont subir des bombardements pendant deux jours.
Fusillade de la place du Dam à Amsterdam. Vers 15 h, pour des raisons mal définies (ivresse, colère après l’arrestation de certains des leurs), des soldats allemands installés sur un balcon du « Grote Club » ont ouvert le feu à la mitrailleuse sur des milliers de Néerlandais qui célébraient place du Dam la fin de la guerre en attendant l’entrée des troupes canadiennes. Au moins 32 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées (dont 120 grièvement).
nuit du lundi 7 au mardi 8 mai
A 2 h 41, le général allemand Jodl signe la capitulation sans conditions de la Wehrmacht à Reims (France), au QG d'Eisenhower (installé dans une école technique). Signent le document Jodl, Bedel-Smith (Américain), Susloparov (Russe), Sevez (Français).
mardi 8 mai
A 15 h, proclamation officielle de la capitulation dans les pays occidentaux ; entrée en vigueur à 23 h 01. Les combats sont suspendus pour toutes les armées allemandes.
Le pilote Erich Hartmann, plus grand as de la Luftwaffe, abat son 352e et dernier avion ennemi sur la plus évoluée des versions du Messerschmitt, le Bf 109K-4.
Deux jours après avoir remis par les Américains au général Leclerc, douze Waffen-SS français membres de la division Charlemagne ont été fusillés dans une clairière de Bad Reichenhall, dans les Alpes bavaroises (près de Salzbourg), par des membres de la 2e D.B.
nuit du mardi 8 au mercredi 9 mai
De 0 h 06 à 0 h 45, la capitulation allemande est signée à Berlin-Karlhorst au QG soviétique par les maréchaux Keitel (Allemagne), soviétique (Joukov) et anglais (Tedder représentant Eisenhower) ; et à titre de témoins, les généraux De Lattre de Tassigny (France) et Sperez (USA).
mercredi 9 mai
L’opération « Jugement dernier » est déclenchée en Norvège avec l’arrivée à Oslo du général Urquhart et de 160 « diables rouges » norvégiens, à bord de huit avions Stirling. Le général Böhme est fait prisonnier par les Anglais ; le chef fantoche Vidkun Quisling se constitue prisonnier.
A Copenhague, le Prinz Eugen, dernier croiseur lourd allemand, se rend. Les troupes allemandes qui résistaient encore sur Bornholm capitulent devant les Soviétiques, qui occupent l’île danoise.
jeudi 10 mai
Après 277 jours de siège, le général allemand Fahrmbacher et les 26 000 soldats de la poche de Lorient (Bretagne, France) se sont rendus aux Américains du général Kramer. Même chose à Saint-Nazaire. Ce résultat a été facilité par l'action systématique de démoralisation psychologique des troupes d'occupation par les antifascistes allemands du CALPO.
Libération du camp de Theresienstadt, près de Prague.
Prisonniers des Américains à Plzeň, l’ancien Gauleiter des Sudètes Konrad Henlein se suicide dans sa cellule en se coupant les veines avec le verre de ses lunettes brisées. Il avait 47 ans. Il est enterré anonymement dans la fosse commune du cimetière central de la ville.
Le lieutenant-général allemand Richard Baltzer (58 ans) est tué à Prague dans des circonstances mystérieuses, deux jours après avoir été arrêté.
vendredi 11 mai
L’amiral Friedeburg (50 ans), commandant en chef de la marine allemande, se suicide à Flensburg.
Trois jours après la capitulation générale allemande, le général Hans Junck accepte officiellement dans l’ouest de la France la reddition de la poche de Saint-Nazaire devant le général américain Kramer, le général français Chomel et le préfet Vincent au cours d’une cérémonie organisée à l’hippodrome du Grand Clos, à Bouvron. La résistance allemande durait depuis le 27 août 1944.
lundi 14 mai
Début dans le nord de la Slovénie de la dernière bataille de la Seconde guerre mondiale en Europe : la 11e brigade d’assaut de l’armée dalmate a lancé une attaque contre les forces de l’Axe en retraite (30 000 Allemands et fascistes croates, slovènes et monténégrins) à Poljana, près de Prevalje, à cinq km de la frontière autrichienne.
Arrêté la veille en Autriche par des soldats français, le responsable nazi Wilhelm Murr (56 ans) s’est suicidé avec du poison avec son épouse à Egg, dans le Vorarlberg. De 1933 à avril 1945, Murr fut le président d’Etat et le gouverneur du Reich du Wurtemberg.
mardi 15 mai
Fin de la bataille de Poljana en Slovénie. Après d’intenses combats, l’arrivée de 20 chars britanniques entraîne la capitulation des dernières forces de l’Axe en Europe. Les Allemands et leurs alliés déplorent 350 morts et 250 blessés, les partisans yougoslaves environ 100 tués et blessés.
mercredi 16 mai
Dans les îles Anglo-Normandes, la garnison allemande de l’île d’Alderney se rend, une semaine après la capitulation générale du IIIe Reich.
Près de Sønderborg, les Danois ont détruit à l’explosif le Monument de Düppel. Construite entre 1868 et 1871, cette œuvre haute de 22 m commémorait la victoire des troupes prussiennes sur les Danois sur les lignes de Dybbøl (Düppel) en 1864.
jeudi 17 mai
Arthur Werner, sans parti, est nommé par le commandement soviétique bourgmestre-gouverneur de Berlin (le commandement allié se ralliera à ce choix par la suite).
samedi 19 mai
Le président tchécoslovaque Edvard Beneš a signé le décret n°5 plaçant « sous administration publique » « la totalité des biens des personnes de nationalité allemande ou hongroise sur le territoire de la République tchécoslovaque ».
dimanche 20 mai
Pacification du « dernier champ de bataille européen » : des troupes canadiennes débarquent sur l’île hollandaise de Texel, où les soldats de la Légion géorgienne se sont rebellés contre les Allemands le 6 avril. En un mois et demi, 812 Allemands, 565 Géorgiens et 123 habitants ont été tués. Les 228 Géorgiens survivants seront remis à l’URSS et déportés ou envoyés en camp de travail.
mardi 22 mai
Albert Speer, le général Jodl et les amiraux Dönitz et von Friedeburg sont arrêtés dans les formes par une commission anglo-américaine.
Non loin du village de Barnstedt, à mi-chemin entre Bremerhaven et Hambourg, une patrouille britannique arrête plusieurs hommes qui cherchent discrètement à rejoindre la Bavière. Il s’agit en fait de Himmler, déguisés en caporal de la police militaire secrète, et de ses plus proches collaborateurs (Kiermayer, Rudolf Brandt, Grothmann, Karl Gebhardt et sept autres SS). Ils sont internés au camp 031, à Bramstedt.
mercredi 23 mai
Des soldats britanniques prennent d'assaut l'école navale de Flensburg : arrestation du gouvernement fantoche de Dönitz (300 personnes).
La Commission de contrôle alliée prend le contrôle de l'Allemagne. Dissolution du gouvernement allemand et du Parti nazi.
Heinrich Himmler s'empoisonne avec une capsule au cyanure, dans sa cellule de Lunebourg. Il avait 45 ans.
jeudi 24 mai
Les troupes britanniques arrivent à Berlin.
Le dernier commandant du camp de concentration de Mauthausen-Gusen, Franz Ziereis (39 ans), est décédé à l’hôpital du camp de Gusen, un jour après avoir été blessé par des soldats américains lors de son arrestation sur le mont Phyrn, en Haute-Autriche. D’anciens déportés ont accroché son cadavre à la clôture du camp.
samedi 26 mai
Des soldats britanniques brûlent la dépouille d’Himmler. Ses cendres sont dispersées dans une petite forêt, non loin de Lünenburg. Elles finissent de façon anonyme, comme celles des millions de victimes dont il a été le bourreau.
lundi 28 mai
Dans le territoire allemand sous contrôle américain, le conservateur Fritz Schäffer devient Premier ministre et ministre des Finances de Bavière. Il a été nommé par le général Patton.
mardi 29 mai
A Washington, l’écrivain allemand Thomas Mann prononce en anglais à la Bibliothèque du Congrès le discours sur « l’Allemagne et les Allemands » (Deutschland und die Deutschen ; publié en allemand en octobre).
du jeudi 31 mai au vendredi 1er juin
« Marche de la mort de Brno » : en Tchécoslovaquie, 27 000 Allemands (essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards) sont expulsés de la ville morave de Brno et des régions environnantes et contraints de marcher sur 55 km jusqu’en Autriche, via Pohořelice. La fatigue, les fortes chaleurs et le manque d’eau entraînent la mort d’un grand nombre d’entre eux (les estimations les plus récentes évoquent 5 200 décès).
vendredi 1er juin
Fritz Sennheiser et sept ingénieurs camarades de l’université de Hanovre fondent à Wennebostel (à 20 km au nord de Hanovre) la société de technologie audio (casques, microphones, etc.) Laboratorium Wennebostel [aujourd’hui Sennheiser].
samedi 2 juin
A Rome, le pape manifeste à la radio son espoir que les Allemands se détournent du nazisme pour une vie nouvelle.
mardi 5 juin
Création officielle de la Commission de contrôle alliée, qui assume au nom des puissances victorieuses le pouvoir gouvernemental suprême en Allemagne.
Capturé par les partisans yougoslaves, le général de Panzertruppe Gustav Fehn est fusillé sans procès à Ljubljana. Il avait 53 ans.
mercredi 6 juin
A Berlin, les Soviétiques découvrent un corps dans les jardins de la Chancellerie, supposé être celui d’Hitler.
jeudi 7 juin
Tous les citoyens allemands de la zone occupée par les Alliés occidentaux reçoivent l’ordre de regarder des films sur Bergen-Belsen et Buchenwald.
Le SS-Oberführer Oskar Dirlewanger, chef d’une brigade anti-partisans tristement célèbre pour ses crimes sur le front de l’Est, a été tué dans le camp de prisonniers d’Altshausen, au nord du lac de Constance. Il aurait été battu à mort par d’anciens détenus de camp de concentration. Il avait 49 ans.
samedi 9 juin
A Berlin-Karlshorst, le maréchal Joukov met en place l’administration militaire soviétique en Allemagne (SMAD), le gouvernement de facto de la zone d’occupation soviétique.
dimanche 10 juin
L’administration militaire soviétique en Allemagne approuve dans sa zone les partis et syndicats démocratiques antifascistes.
lundi 11 juin
Les autorités soviétiques de Tchécoslovaquie commencent l’expulsion des Allemands des Sudètes vers l’ouest.
Le Groupe Ulbricht rétablit à Berlin le Parti communiste allemand.
jeudi 14 juin
Des soldats britanniques font prisonnier Joachim von Ribbentrop, ancien ministre des Affaires étrangères du IIIe Reich, à Hambourg.
vendredi 15 juin
Le Parti social-démocrate (SPD), interdit par les nazis, est rétabli à Berlin.
samedi 16 juin
2 500 prisonniers sont morts dans le camp de Dachau depuis le 29 avril, principalement à cause du typhus.
dimanche 17 juin
Rédaction des « Lignes directrices de Cologne », qui vont former la base du programme du nouveau parti chrétien-démocrate (CDU) e, Rhénanie et en Westphalie.
du lundi 18 au mardi 19 juin
Massacre de Přerov (Prerau) : 265 civils entassés dans un train de réfugiés (Allemands, Slovaques et Hongrois des Carpates) sont enlevés à la gare de triage de Přerov (à 24 km au sud-est d’Olomouc) par des soldats tchécoslovaques revenant d’une commémoration. Conduits à Švédské šance, près d’Horní Moštěnice, ils sont déshabillés, dépouillés de leurs biens et tués d’une balle dans la tête. 71 hommes, 120 femmes et 74 enfants ont été assassinés (l’officier des renseignements Karol Pazúr sera condamné à de la prison pour ce crime puis libéré au bout de deux ans).
mercredi 20 juin
Le secrétaire d’Etat américain approuve l’opération « Paperclip » sur le transfert de l’ingénieur Werner von Braun et de son équipe de scientifiques allemands spécialisés dans les fusées.
mardi 26 juin
Fondation à l'Est du CDU (Union démocrate-chrétienne).
vendredi 29 juin
Le gouvernement militaire américain d’Allemagne décide de créer une police d’Etat dans le land de Bavière.
samedi 30 juin
Saisi par les Soviétiques, le « Trésor de Priam », une importante découverte archéologique effectuée en 1873 sur le site de Troie par l’archéologue Heinrich Schliemann, atterrit à l’aérodrome moscovite de Vnoukovo (d’où il rejoindra le musée Pouchkine… où il sera oublié dans les réserves jusqu’en 1987).
dimanche 1er juillet
Les troupes américaines évacuent la Saxe et la Thuringe.
Création dans la zone d’occupation soviétique d’Allemagne de la « Police du peuple » (Volkspolizei).
mercredi 4 juillet
Les troupes canadiennes entrent dans Berlin.
jeudi 5 juillet
Fondation à l'Est du Parti libéral démocrate (LDP).
lundi 9 juillet
L’Administration militaire soviétique en Allemagne publie un arrêté établissant les Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, de Brandebourg, de Saxe, de Thuringe et de Saxe-Anhalt.
mardi 10 juillet
Les troupes d’occupation françaises pénètrent en Sarre pour remplacer les forces américaines, qui cèdent la place en se retirant.
mercredi 11 juillet
Le Commandement allié se réunit pour la première fois à Berlin. Il exerce le contrôle d’une ville divisée en quatre secteurs, trois à l’ouest et un à l’est.
jeudi 12 juillet
Prisonnier de guerre des Américains, le maréchal de la Luftwaffe Wolfram, baron von Richthofen, succombe à un cancer du cerveau à Bad Ischl. Il avait 50 ans.
samedi 14 juillet
Le KPD (communistes), le SPD (socialistes), le LDP (Parti libéral-démocrate), et le CDU (Union chrétienne-démocrate) forment le Bloc démocratique.
L’US Army assouplit l’interdiction de fraternisation : les soldats américains présents en Allemagne ont la permission « d’avoir des conversations avec des adultes allemands dans les rues et sur les places ».
lundi 16 juillet
Catastrophe ferroviaire au sud-est de Munich : un convoi de marchandises qui transportait du matériel militaire américain a percuté entre les gares d’Aßling et d'Oberelkofen (ligne Munich-Rosenheim) un train à l’arrêt (panne de locomotive) qui ramenait des prisonniers de guerre vers la Rhénanie-Westphalie. Le bilan est très lourd : entre 102 et 106 morts.
mardi 17 juillet
Début de la conférence de Potsdam (à 29 km à l’ouest du centre de Berlin), organisée au château de Cecilienhof : les trois principaux alliés de la Seconde Guerre mondiale, Truman, Churchill et Staline, se réunissent pour sceller le sort de l'Allemagne.
samedi 21 juillet
Le Premier ministre britannique Winston Churchill visite à Berlin les ruines de la Chancellerie allemande.
lundi 23 juillet
L’Administration militaire soviétique en Allemagne prend l’ordre n°10 imposant la fermeture des banques privées et des compagnies d’assurances dans la zone sous son son contrôle.
Les Britanniques et Soviétiques procèdent dans les montagnes du Harz à un échange de territoire entre leurs zones d’occupations respectives, retirant leurs forces armées des territoires cédés. Ces zones couvrent plus de 430 km² et concernent plus de 36 000 personnes (villes de Blankenburg, Benzingerode, Heimburg, Timmenrode, Cattenstedt, Hüttenrode, Wienrode, Altenbrak, Treseburg, Allrode, Hasselfelde, Stiege, Trautenstein, Tanne, etc.). Pour éviter un exode massif des populations, ni les Britanniques ni les Soviétiques n’ont rendu public cet échange.
mercredi 25 juillet
Une discussion au sommet fixe le Rhin (seulement jusqu’à hauteur de Kaub, en Hesse) comme frontière entre les zones d’occupation françaises et américaines en Allemagne.
dimanche 29 juillet
L’armée britannique du Rhin émet depuis Hambourg ses premières émissions de radio pour ses militaires déployés en Allemagne (BFBS).
lundi 30 juillet
Créé le 5 juin, le Conseil de contrôle allié pour l’Allemagne tient sa réunion inaugurale au siège américain de Berlin-Dahlem. Il est décidé qu’une session plénière doit avoir lieu tous les dix jours.
mardi 31 juillet
Resté jusqu’au bout fidèle au nazisme, l’ « évêque du Reich » Ludwig Müller s’est suicidé à Berlin. Chef de l’Eglise protestante allemande depuis sa création en 1933, il avait 62 ans.
mercredi 1er août
Le social-démocrate Wilhelm Kaisen est nommé président du Sénat (maire) de Brême par les forces d’occupation américaines (il restera en fonction jusqu’en 1965).
Hans Habe lance à Francfort le quotidien Frankfurter Rundschau, le premier journal sous licence de l’après-guerre.
jeudi 2 août
Clôture de la conférence de Potsdam : signature des accords de Potsdam sont signés promulguant la dénazification, la démilitarisation, la démocratisation et la décentralisation et du démantèlement de l’Allemagne. La ligne Oder-Neisse devient la nouvelle frontière entre la Pologne et l’Allemagne.
Tous les Allemands des Sudètes sont privés par décret de la nationalité tchécoslovaque.
vendredi 3 août
Publication du premier numéro du quotidien Der Morgen, un journal créé comme l’organe central du Parti libéral démocrate dans la zone allemande d’occupation soviétique. Son premier éditeur est un ancien ministre de l’Intérieur (en 1926), Wilhelm Külz (disparition du journal en 1991).
dimanche 5 août
Des trains de réfugiés allemands provenant du « triangle Rann » sont arrêtés près de Celje, en Slovénie (Yougoslavie) : les passagers sont conduits dans le camp de concentration de Teharje.
Début des émissions à Berlin de la station de radio American Forces Network (AFN).
mercredi 8 août
Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union soviétique ont signé la Charte de Londres, un document annexe à l’Accord de Londres qui fixe « la constitution, la juridiction et les fonctions » du Tribunal militaire international chargé de juger les grands criminels de guerre (procès de Nuremberg).
Publication à Baden-Baden du premier journal sous licence à paraître dans la zone d’occupation française en Allemagne, le Badener Tagblatt [Badisches Tagblatt à partir de 1951].
jeudi 16 août
Otto Schiele, Klaus Gysi, Heinz Willmann et Kurt Wilhelm fondent à Berlin la maison d’édition Aufbau Verlag, spécialisée dans la littérature communiste et antifasciste ainsi que dans les livres russes et les éditions des classiques (elle deviendra la plus importante maison d’édition littéraire de RDA).
vendredi 17 août
Accord polono-soviétique sur la frontière Oder-Neisse.
L'U-977 est le dernier sous-marin allemande à se rendre. Il a capitulé en Argentine.
samedi 25 août
Formation en Allemagne de l’Armée britannique du Rhin à partir d'éléments du 21e Groupe d’armées. Elle est placée sous le commandement du maréchal Bernard Montgomery.
mercredi 29 août
Des plaintes pour crimes de guerre sont déposées contre Hermann Göring.
en août
Constitution à l'Est d'organismes administratifs démocratiques.
dimanche 2 septembre
Capitulation japonaise : fin de la Deuxième Guerre mondiale.
mardi 4 septembre
Une troupe de météorologues stationnés au Spitzberg est la dernière « force » allemande à capituler.
vendredi 7 septembre
Fermé en 1944 à cause des bombardements, le Deutsches Theater rouvre ses portes à Berlin, sous la direction du communiste Gustav von Wangenheim. Les Berlinois ont fait la queue pour assister à la première représentation depuis la fin de la guerre, avec à l’affiche la pièce Nathan le Sage de Lessing (créée en 1783) et la première allemande de la pièce américaine Notre petite ville de Thornton Wilder (créée en 1938).
mardi 11 septembre
Constitution du Conseil allié des quatre puissances occupantes de l’Autriche.
mercredi 12 septembre
Début d'une réforme agraire, en zone allemande sous occupation soviétique : expropriation des propriétaires possédant plus de 100 hectares et des responsables nazis et des criminels de guerre ; réforme judiciaire.
Fondation du club de football VSK Wolfsburg.
vendredi 14 septembre
La première réunion d’après-guerre d’une bourse allemande a lieu à Francfort-sur-le-Main.
lundi 17 septembre
Ouverture à Lüneburg, en zone britannique, du premier procès pour crimes de guerre organisé en Allemagne : 44 responsables (SS et kapos) du camp de concentration de Bergen-Belsen sont jugés par le tribunal militaire britannique. Le principal accusé est Josef Kramer, le dernier commandant du camp et ancien commandant du camp d’Auschwitz-Birkenau. 200 journalistes et observateurs assistent aux séances.
Signature de l’accord de Wanfried : Américains et Soviétiques s’échangent des territoires de leurs zones d’occupation respectives en Allemagne afin de permettre au chemin de fer de Göttingen-Bebra de fonction sans perturbation. Des villages situés à l’est de Witzenhausen (Werleshausen, Neuseesen) sont transférés en Hesse américaine, tandis qu’au nord-est de Bad Sooden-Allendorf, d’autres villages (Ansbach, Sickenberg, Vatterode) passent sous domination de la Thuringe soviétique.
Reprises des cours à la faculté de théologie catholique de l’université de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg), fermée à cause de la guerre.
mercredi 19 septembre
Le gouvernement militaire de la zone d’occupation américaine en Allemagne émet la proclamation n°2 portant la création des régions de Grande-Hesse, de Wurtemberg-Bade et de Bavière.
jeudi 20 septembre
Sixième session à Berlin du Conseil de contrôle allié en Allemagne : il est décidé d’une politique commune d’égalité de traitement de tous les Allemands (dans toutes les zones ou secteurs). Les lois et autres règlements doivent être rendues également accessibles à tous.
Création par les forces d’occupation britanniques de Basse-Saxe du camp de transit frontalier de Friedland (près de Göttingen) pour l’accueil et les premiers soins des réfugiés, des personnes déplacées et des rapatriés.
L’ancien médecin chef du camp d’extermination d’Auschwitz, Eduard Wirths, s’est pendu dans sa cellule du camp d’internement britannique de Staumühle, à Hövelhof (près de Bielefeld). Responsable de tous les médecins actifs dans le camp entre septembre 1942 et janvier 1945, il avait 36 ans
samedi 22 septembre
Créée en mai dernier par les autorités de la zone d’occupation britannique en Allemagne, Radio Hambourg change de nom pour devenir la Nordwestdeutscher Rundfunk (NWDR), sous l’organisation de Hugh Greene.
jeudi 27 septembre
Parution sous licence du gouvernement militaire américain du premier numéro du quotidien berlinois Der Tagesspiegel (« Le miroir quotidien »). Le journal a été fondé par Erik Reger, Walther Karsch, Heinrich von Schweinichen et Edwin Redslob.
vendredi 28 septembre
Nommé Premier ministre de Bavière en mai dernier, Fritz Schäffer est contraint de démissionner par le général américain Eisenhower qui lui reproche d’anciennes déclarations antisémites.
samedi 29 septembre
A l’initiative du pasteur Eberhard Müller, l’évêque régional luthérien wurtembergeois Theophil Wurm, un opposant acharné au régime nazi, invite la population à des « Journées de réflexion » à Bad Boll (à 40 km au sud-est de Stuttgart). Il fonde à cette occasion la première académie ecclésiastique d’Europe centrale, l’Académie évangélique de Bad Boll (Evangelische Akademie Bad Boll).
vendredi 5 octobre
Le Conseil de contrôle allié demande l’arrêt immédiat de l’immigration venant de l’est de l’Allemagne.
mardi 30 octobre
Création des comités féminins antifascistes.
en octobre
La société américaine ITT parvient à démanteler deux usines aéronautiques situées à Mülhausen (Thuringe) en secteur soviétique, pour les remonter à Nuremberg, dans la zone américaine.
jeudi 1er novembre
Un avion américain Douglas C-47A de l’US Air Force s’écrase à Herrenalb, en Allemagne : 26 des 30 personnes à bord sont tuées.
vendredi 9 novembre
Ouverture de la Conférence de Paris sur les réparations imposées par les Alliés à l'Allemagne.
samedi 17 novembre
Après deux mois de procès, 11 responsables de camps sur 44 sont condamnés à mort par le tribunal militaire britannique de Lüneburg pour les crimes commis à Auschwitz et à Bergen-Belsen. Parmi eux, le commandant de Bergen-Belsen (Josef Kramer) et trois femmes (Juana Bormann, Elisabeth Volkenrath et la jeune Irma Grese).
Le dernier grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, Frédéric-Guillaume IV, est mort à Flensbourg, dans le Schleswig-Holstein. Monté sur le trône en 1897, il avait abdiqué en 1945. Il avait 63 ans. Son fils aîné Frédéric-François (35 ans) devient le nouveau prétendant au titre de grand-duc de Mecklembourg-Schwerin.
mardi 20 novembre
Ouverture à Nuremberg du procès des criminels de guerre nazis (dont Göring, Hess, Keitel, Ribbentrop, Rosenberg,...).
Dénoncée par Hitler en 1936, la Commission centrale pour la navigation du Rhin reprend ses travaux, avec des délégations françaises, suisses, néerlandaises, belges, américaines et britanniques (l’Allemagne de l’Ouest la rejoindra en 1950, tandis que les Etats-Unis se retireront en 1961 et le Royaume-Uni en 1993).
vendredi 23 novembre
Le noyau d’un nouveau cinéma allemand antifasciste en rupture avec la tradition de la UFA se constitue autour d’un Filmaktiv, animé par l’acteur Hans Klaring et le futur directeur du Staatliches Filmarchiv der D.D.R., Herbert Volkmann. Mais si le contenu change, la forme reste parfaitement académique.
mardi 27 novembre
Les Alliés lancent l’opération « Deadlight » : le sabordage en Irlande du Nord (près de Lisahally) et en Ecosse (loch Ryan) de plus de 120 des 154 U-Boots de la Kriegsmarine qui se sont rendus à la fin de la guerre (jusqu’en février).
vendredi 7 décembre
Création, lors de la conférence de Paris, d'une Agence internationale des réparations allemandes.
lundi 10 décembre
Condamné à mort pour avoir abattu en Tchécoslovaquie en décembre 1944 des aviateurs américains faits prisonniers, le responsable nazi Franz Strasser a été pendu à la prison bavaroise de Landsberg. Il avait 46 ans.
jeudi 13 décembre
Onze responsables des camps d’Auschwitz et de Bergen-Belsen ont été pendus à la prison militaire britannique de Hameln (Basse-Saxe) par le bourreau Albert Pierrepoint à une demi-heure d’intervalle : dix hommes (Josef Kramer, commandant de Bergen-Belsen ; le médecin SS Fritz Klein ; Bruno Tesch, co-inventeur du Zyklon B ; etc.), et trois femmes (Juana Bormann, 42 ans ; Elisabeth Volkenrath, 26 ans ; Irma Grese, la plus jeune garde à seulement 22 ans).
jeudi 20 décembre
Le conseil de contrôle des Alliés confère aux gouverneurs militaires le pouvoir de juger les criminels de guerre.
vendredi 21 décembre
Fin de la Conférence de Paris sur les réparations dues par l'Allemagne.
Le général américain George Patton trouve la mort à Heidelberg (Allemagne) à la suite d'un accident de voiture. Il avait 60 ans.