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1901
dimanche 6 janvier
Assemblée fondatrice à Nikšić (à 50 km au nord-ouest de Podgorica) de la première banque du Monténégro, la « Coopérative monétaire Prva Nikšićka » (Caisse d’épargne Nikšićka), avec un capital social de 200 000 couronnes austro-hongroises.
lundi 22 juillet
Rétablissement des relations diplomatiques entre la Serbie et le Monténégro.
1904
mercredi 3 août
La première station radio des Balkans est établie au Monténégro avec l’inauguration par le prince Nicolas d’un transmetteur situé sur la colline de Volujica, près de Bar.
mardi 30 août
Le scientifique italien Guglielmo Marconi réalise une connexion radio entre Bari (Italie) et Bar (Monténégro).
1905
jeudi 23 mars
Lancement officiel de la construction du port de Bar : le roi du Monténégro Nikola Ier plonge dans la mer, depuis son yacht Rumija, une pierre de fondation comportant ses initiales. Les vrais travaux ne commenceront qu’en 1906.
1906
mercredi 27 juin
Les travaux de construction du port de Bar sont lancés au Monténégro.
1907
dimanche 12 mai
Le grand-duc et général russe Nicolas Nikolaïevitch, petit-fils de Nicolas Ier et oncle de Nicolas II, s’est marié à Yalta avec la princesse Anastasia de Monténégro, dite « Stana », fille de Nicolas Ier de Monténégro, divorcée depuis quelques mois du duc Leuchtenberg. Le marié a 50 ans, son épouse 38.
1908
jeudi 8 octobre
La situation est critique dans les Balkans : la Turquie proteste contre le rattachement de la Crète à la Grèce ; Constantinople mobilise ses 1er, 2e et 3e corps. Le Monténégro revendique son indépendance et dénonce les clauses du traité de Berlin. Une situation qui ne cesse d’inquiéter l’Italie qui s’apprête à réclamer comme compensation la liberté de l’Adriatique.
dans l’année
Naissance d'un fils du prince Nicolas du Monténégro, Michel.
1909
fin février
Sans répondre à l’offre autrichienne, le nouveau Premier ministre serbe Stoja Novakovic clame le « programme panserbe » : « Ce ne sont pas les 3 millions de Serbes de Serbie et du Monténégro qui constituent la nation serbe, ils n’en forment qu’un tiers, les deux autres tiers, 7 millions d’hommes, sont en Dalmatie, en Croatie, en Slavonie et en Bosnie-Herzégovine, c’est-à-dire dans les régions que l’on veut annexer. Ces deux tiers sont entièrement soumis à l’autorité des Habsbourg, en dépit de leur volonté. Ce sont des sujets de la monarchie autrichienne… Mais nous voulons la liberté par des moyens pacifiques ». La Serbie a l’appui de la Russie.
lundi 11 octobre
Les représentants de 17 pays européens ont signé à Paris la Convention relative à la circulation des automobiles, qui établit des règles communes pour le code de la route dans les Etats signataires. Le texte comprend les quatre premiers panneaux de signalisation universels (intersection, passage à niveau, courbe et fossé), des règles de dépassement et des symboles de lettres pour la nation d’origine d’une voiture (MN pour Monténégro et SB pour Serbie).
samedi 23 octobre
Au Monténégro, la digue du port de Bar, longue de 250 mètres, est achevée.
1910
vendredi 20 mai
Les princes héritiers serbes et monténégrins représentent leurs pays aux funérailles du roi Edouard VII à Londres.
dimanche 28 août
Proclamation à Cetinje, à 7 h 30, du royaume du Monténégro : proclamé par le Parlement (Skupština), le prince Nicolas Petrović-Njegoš (68 ans) devient roi sous le nom de Nicolas Ier. Devenu prince du Monténégro en 1860, il a marié ses quatre filles dans les maisons royales d'Europe (Italie...).
1911
jeudi 20 juillet
Le roi monténégrin Nicolas Ier reçoit des représentants britanniques, français, russes, austro-hongrois et italiens pour tenter de résoudre la guerre entre Albanais et Turcs.
1912
dimanche 2 juin
La Grèce et le Monténégro mobilisent leur armée en invoquant les menaces ottomanes.
jeudi 15 août
Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Léopold Berchtold, propose une conférence des grandes puissances sur les Balkans.
vendredi 30 août
Mobilisation générale en Serbie, en Grèce et au Monténégro.
dimanche 15 septembre
Des combats de guérilla opposent l’armée ottomane à des troupes monténégrines à la frontière albanaise.
lundi 30 septembre
La Serbie, le Monténégro et la Grèce décrètent la mobilisation générale contre la Turquie.
mardi 1er octobre
Le ministre allemand des Affaires étrangères annonce que les grandes puissances devront se tenir à l’écart d’une guerre dans les Balkans.
jeudi 3 octobre
Les gouvernements de Serbie, de Bulgarie, de Monténégro et de Grèce adressent un ultimatum à Istanbul : l’Empire ottoman a trois jours pour accorder leur autonomie à la Macédoine, à la Vieille Serbie et à l’Albanie.
lundi 7 octobre
Le Monténégro déclare la guerre à l’Empire ottoman.
jeudi 17 octobre
La Bulgarie, la Grèce et la Serbie déclarent la guerre à l'Empire ottoman.
mardi 19 novembre
Les Etats des Balkans exigent le retrait d’Europe des troupes ottomanes, à l’exception d’un petit territoire sur le Bosphore, pour engager des négociations d’armistice.
mardi 3 décembre
Un armistice est signé entre l’Empire ottoman et ses adversaires, sauf la Grèce.
lundi 16 décembre
Ouverture à Londres de la conférence de la paix entre la Turquie et la ligue balkanique.
1913
jeudi 2 janvier
A la Conférence de Londres, l’Empire ottoman propose de renoncer à ses territoires européens, à l’exception des détroits, et d’entériner l’indépendance de l’Albanie.
mercredi 29 janvier
A Londres, les négociations entre les délégués turcs et les Etats balkaniques sont suspendues après le coup d’Etat des Jeunes-Turcs à Istanbul. La Sublime Porte trouvait par ailleurs les prétentions grecques exorbitantes.
vendredi 30 mai
Grâce à la médiation des grandes puissances européennes, la conférence des ambassadeurs réunie dans la capitale britannique aboutit à la signature du Traité de Londres qui met fin à la première guerre balkanique : l’Empire ottoman abandonne ses possessions européennes, sauf les presqu'îles de Chatalja et Gallipoli. La Roumélie est remise aux Etats alliés (Grèce, Serbie, Bulgarie et Monténégro) mais sans partage défini. Les frontières maritimes sont largement octroyées au profit de la Grèce. L’indépendance de l’Albanie, proclamée en 1912, est reconnue officiellement par les grandes puissances et ses frontières seront définies ultérieurement.
dimanche 29 juin
Début de la deuxième guerre balkanique : la Serbie, la Grèce, la Roumanie, le Monténégro et la Turquie contre la Bulgarie.
1914
mardi 28 juillet
L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie, soutenue par le Monténégro et la Russie.
mercredi 5 août
Le Monténégro déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
lundi 10 août
La France a déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie.
dimanche 16 août
La flotte française (15 cuirassés, 6 croiseurs) de l’amiral Boué de Lapeyrère surprend devant le port d’Antivari [aujourd’hui Bar] une escadre autrichienne composée du croiseur léger Zenta (commandant Paul Pachner), du destroyer Uhlan et de deux torpilleurs : le Zenta est coulé par le Courbet ; la plupart de ses 300 membres d’équipage parviennent à regagner la côte sur des embarcations de sauvetage. Les trois autres navires autrichiens parviennent à s’enfuir.
1915
vendredi 24 septembre
Alors qu’il marchait sur une route à Orosh (district de Miredité), le rebelle albanais Dedë Gjo Luli Dedvukaj, chef de la tribu Hoti, est tué dans une embuscade tendue par les forces monténégrines. Il avait 74 ans.
mardi 21 décembre
Le roi du Monténégro Nicolas Ier envoie une offre de paix à l’empereur d’Autriche François-Joseph Ier.
1916
mercredi 5 janvier
L’armée monténégrine reçoit l’ordre de protéger l’armée serbe en retraite.
du jeudi 6 au vendredi 7 janvier
Bataille de Mojkovac, dans les montagnes du Monténégro : les 6 500 soldats monténégrins de Janko Vukotic et Krsto Zrnov Popovic battent une armée austro-hongroise bien plus nombreuse (20 000 hommes), commandée par Wilhelm von Reiner et Conrad von Hatzendorf.
jeudi 13 janvier
Les troupes austro-hongroises entrent dans Cetinje, la capitale du Monténégro.
samedi 22 janvier
Arrivée en exil à Paris de la reine Milena, épouse de Nicolas Ier, roi du Monténégro.
mardi 25 janvier
Le Monténégro capitule officiellement après de sévères défaites contre les troupes austro-hongroises.
1917
vendredi 20 juillet
Pacte de Corfou : le Premier ministre serbe Nikola Pašić a signé sur l’île grecque avec Ante Trumbić, le président du Comité yougoslave, l’accord qui prévoit après la guerre l’unification des Slaves du Sud (Serbie, Monténégro, territoires austro-hongrois méridionaux) au sein d’un futur Etat commun, le Royaume commun des Serbes, Croates et Slovènes. Mais les positions des deux parties sur la forme de ce futur Etat étant éloignées (gouvernement centraliste pour Pašić, Etat fédéral pour Trumbić), la déclaration évite d’évoquer la question du système de gouvernement, hormis qu’il sera une monarchie constitutionnelle dirigée par la dynastie serbe des Karadjeordjevic.
1918
vendredi 1er février
Le drapeau rouge est hissé dans le port de Kotor, au Monténégro : début d’une mutinerie à bord d’une quarantaine de navires de la flotte de guerre austro-hongroise. Les officiers sont désarmés et des conseils de marins formés.
lundi 11 novembre
Capitulation de l'Allemagne : fin de la Première Guerre Mondiale : 1 200 000 morts « yougoslaves », dont 376 000 au combat.
mercredi 13 novembre
Assemblée monténégrine pour renverser la dynastie ; incorporation du Monténégro au royaume de Serbie en présence des troupes serbes.
samedi 23 novembre
Fondation à Zagreb du royaume des Serbes, Croates et Slovènes (les Monténégrins étant assimilés à des Serbes, ce que certains n'admettent pas) ; l'élément serbe est politiquement dominant (95 % des hauts fonctionnaires).
dimanche 1er décembre
Proclamation officielle du royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
1919
du lundi 6 au mardi 7 janvier
Combats au Monténégro entre des partisans de l'indépendance et les proserbes ; le général français Venel met fin au combat et arrête les indépendantistes.
dimanche 20 avril
Au Monténégro, le roi Nicolas est chassé et la population vote pour le rattachement au nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
vendredi 17 octobre
L’ancien croiseur protégé austro-hongrois SMS Kaiser Franz Joseph Ier, attribué à la France comme dommage de guerre, coule lors d’une tempête au large de Kumbor, dans les bouches de Kotor, à cause d’une surcharge de matériel embarqué.
en novembre
Elections pour une Assemblée constituante.
mercredi 29 décembre
Le gouvernement yougoslave interdit le Parti communiste.
1921
en janvier
Nikola Pašić devient Premier ministre de l'Etat yougoslave.
mercredi 2 mars
L’ancien roi du Monténégro Nicolas Ier est mort en exil en France, aux Liserons, au Cap-d’Antibes. Il avait 79 ans.
mardi 28 juin
Le roi Alexandre Ier a promulgué la première Constitution du royaume des Serbes, Croates et Slovènes (constitution Vidovdan).
mardi 16 août
Le roi Pierre Ier est mort à Belgrade, à l’âge de 77 ans. Son fils Alexandre Ier (33 ans) lui succède.
1922
Le Monténégro reçoit le golfe de Kotor, partie de la Dalmatie province du royaume triunitaire croate.
1924
lundi 28 juillet
Le Serbe Ljubomir Davidović (Parti démocrate) devient Premier ministre de Yougoslavie pour la deuxième fois, à la tête d’une coalition de démocrates, de religieux slovènes et de musulmans bosniaques, avec le soutien du Parti paysan croate. Il avait déjà dirigé le gouvernement de 1919 à 1920. L’ancien ministre de l’Intérieur Vojislav Marinković obtient le portefeuille des Affaires étrangères.
1926
jeudi 8 avril
Le Premier ministre Nikola Pašić abandonne le pouvoir.
1927
dimanche 17 avril
Velimir Vukićević (Parti radical populaire) devient Premier ministre. Il succède à Nikola Uzunović (PRP). Vojislav Marinković redevient ministre des Affaires étrangères.
1928
mercredi 20 juin
Un attentat perpétré à Belgrade, en plein Parlement (Skupschtina), par le député monténégrin Pusina Racic fait quelques victimes parmi les députés du Parti populaire paysan croate dirigé par Stjepan Radic (57 ans) lui-même grièvement blessé.
samedi 28 juillet
Démission du Premier ministre Velimir Vukićević. Le Slovène Anton Korošec devient le nouveau chef du gouvernement yougoslave.
1929
mercredi 2 janvier
Le Premier ministre Anton Korošec annonce sa démission au roi Alexandre. Il explique sa décision par le fait qu’il ne peut accepter les demandes de la coalition paysanne-démocrate concernant l’autonomie croate.
samedi 5 janvier
La Couronne publie déclaration affirmant que la crise gouvernementale actuelle ne pourra pas résolue par un régime parlementaire.
dimanche 6 janvier
Coup de force du roi Alexandre Ier : il suspend « provisoirement » l'application de la Constitution, dissout l’Assemblée nationale et s’attribue tous les pouvoirs.
lundi 7 janvier
Le roi Alexandre Ier forme un nouveau cabinet selon son souhait. Il désigne comme Premier ministre le général Petar Živković.
mardi 8 janvier
Le roi publie une série de décrets plaçant notamment les tribunaux sous le contrôle direct du gouvernement.
mercredi 9 janvier
Le droit de réunion publique est supprimé.
jeudi 24 janvier
Le roi décrète l’interdiction des partis politiques en Yougoslavie.
jeudi 3 octobre
Le royaume des Serbes, Croates et Slovènes prend le nom officiel de Yougoslavie.
1931
jeudi 3 septembre
Le roi Alexandre Ier promulgue par décret une nouvelle Constitution autoritaire : le pays prend le nom de Yougoslavie et se divise en neuf banats.
dimanche 8 novembre
Elections parlementaires : les électeurs n’ont aucun choix, tous les candidats aux 305 sièges étant présentés par la Démocratie paysanne radicale yougoslave du Premier ministre Petar Živković soutenant le roi Alexandre Ier. La participation a été de 65,3 %.
1932
lundi 4 avril
Le ministre des Affaires étrangères Vojislav Marinković devient Premier ministre de Yougoslavie. Il succède au général Petar Živković. Marinković engage une certaine libéralisation du régime.
dimanche 3 juillet
Le roi Alexandre Ier relève de ses fonctions le Premier ministre yougoslave (et ministre des Affaires étrangères) Vojislav Marinković qui avait évoqué la possibilité de convoquer un référendum sur la fédéralisation du pays. Il est remplacé par son ancien ministre de l’Intérieur, Milan Srškić, un opposant à la libéralisation prônée par Marinković.
1933
1934
mardi 9 octobre
Le roi Alexandre Ier de Yougoslavie (46 ans) est assassiné à Marseille par l’oustachi (extrémiste croate) Petrus Kalemen (de son vrai nom Vlada Tchernozemski), qui est mortellement blessé aussitôt après, d’un coup de sabre, par le lieutenant-colonel Piollet, qui chevauchait à droite de la voiture. Louis Barthou, 72 ans, ministre des Affaires étrangères, atteint par des balles de la police, mal soigné, décèdera. Le fils d'Alexandre Ier, Pierre II, un garçon de 11 ans, lui succède, sous le conseil de régence du prince Paul Karadjordjevic, assisté de Radentko Stanovic et Ivo Perovic.
1935
lundi 24 juin
L’économiste Milan Stojadinovic devient Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Yougoslavie.
lundi 19 août
Rédaction du programme et des statuts du nouveau parti soutenant le Premier ministre Stojadinovic, l’Union radicale yougoslave (Jugoslovenska radikalna zajednica).
1936
1938
dimanche 11 décembre
Elections parlementaires : l’opposition gagne des votes mais pas d’élu.
1939
samedi 4 février
Prenant prétexte d’une absence de ligne politique claire, le régent Paul limoge le Premier ministre Milan Stojadinović.
dimanche 5 février
Dragiša Cvetković devient le nouveau Premier ministre de Yougoslavie.
1940
1941
mardi 25 mars
Sous la pression d’Hitler, le régent yougoslave Paul accepte de s'associer au pacte tripartite (Allemagne, Italie et Japon). Le Premier ministre Dragiša Cvetković et son ministre des Affaires étrangères se rendent à Vienne pour y signer avec l’Allemand Ribbentrop et l’Italien Ciano un accord de neutralité entre Belgrade et les Etats membres du Pacte tripartite (Allemagne, Italie et Japon).
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 mars
Soulèvement à Belgrade : le régent Paul est renversé (et destitué) par un coup d'Etat militaire à 2 h 30. Le président du Conseil Cvetkovic et son ministre des Affaires étrangères sont arrêtés à leur retour de Vienne. Le neveu du prince Paul, Pierre II, âgé de 17 ans, est proclamé majeur. Il nomme aussitôt au poste de Premier ministre le général Dušan Simović. Le nouveau gouvernement dénonce l'accord avec l'Allemagne et entreprend de signer un traité d'amitié avec l'Union Soviétique.
mardi 1er avril
Le Sénat est dissous et la mobilisation générale décrétée : 1 400 000 sous les drapeaux.
dimanche 6 avril
Les troupes allemandes envahissent simultanément la Yougoslavie (opération « 25 ») et la Grèce (opération « Marita »), que l'Italie n'a pas su abattre. Belgrade et Kragujevac subissent un violent bombardement. Les troupes déferlent par la Hongrie, l’Autriche, la Roumanie et la Bulgarie en direction de Zagreb, de Belgrade et de la Macédoine.
jeudi 10 avril
Formation du premier gouvernement collaborateur serbe.
vendredi 11 avril
Les armées italiennes et hongroises attaquent à leur tour la Yougoslavie. Les Italiens occupent Ljubljana, en Slovénie.
jeudi 17 avril
Alors que les Italiens occupent Dubrovnik, l’acte de reddition de l’armée yougoslave est signé près de Sarajevo. Le gouvernement et le roi s’exilent à Londres.
samedi 19 avril
Démembrement de la Yougoslavie.
vendredi 4 juillet
Le communiste croate Jozip Broz, dit Tito, organise la résistance yougoslave dans le Monténégro.
mardi 8 juillet
L’Allemagne et l’Italie proclament la fin de l’Etat yougoslave. L’Etat indépendant de Croatie est érigé en royaume avec pour roi Tomislav II (Aymon de Spolète, neveu du roi d’Italie). La province de Ljubljana est annexée au royaume d’Italie, ainsi que la Dalmatie. La Bosnie est placée sous administration italienne et le Monténégro devient un protectorat italien.
dimanche 13 juillet
Le Parti communiste yougoslave organise au Monténégro (districts de Bar et de Cetinje) un soulèvement général et populaire contre les forces d’occupation italiennes (Crnogorski ustanak) : la répression est terrible (fin au bout de six semaines).
1942
1943
vendredi 15 janvier
Grande offensive contre les partisans yougoslaves, l’ « armée fantôme » de Tito, dans l’ouest de la Bosnie-Herzégovine. Sur les ordres d’Hitler, 40 000 Allemands, Italiens et Oustachi (nationalistes croates fascistes) y participent. Tito doit abandonner son QG de Bihac pour se réfugier le long de la frontière croate. Ses partisans se replient au sud, vers leur bastion du mont Durmitor, dans le Monténégro.
samedi 15 mai
Craignant un débarquement allié dans les Balkans, l’armée allemande, appuyée par des troupes croates et bulgares, déclenchent l’opération « Schwarz » au Monténégro et dans l’est de la Bosnie. Il s’agit d’éliminer à la fois les Partisans de Tito et les Tchetniks de Mihailović. Les Italiens, qui n’ont pas été informés, doivent céder.
1944
lundi 24 juillet
Naissance du futur chef de la maison royale du Monténégro, S.A.R. le prince Nicolas, arrière-petit fils du roi Nicolas Ier et fils du prince Michel.
mercredi 27 septembre
Entrée des troupes soviétiques et yougoslaves en Albanie.
mercredi 18 octobre
Tito devient chef du gouvernement yougoslave.
mercredi 1er novembre
Tito et le chef du gouvernement en exil signent un accord sur une nouvelle Constitution. Le roi Pierre II restera chef de l’Etat.
mercredi 22 novembre
Libération du port de Budva, au Monténégro.
lundi 27 novembre
Début des émissions de Radio Cetinje, au Monténégro.
mardi 19 décembre
Libération de Podgorica.
1945
samedi 6 janvier
Le nouveau gouvernement Tito-Subasic réunit des communistes et des monarchistes.
dimanche 11 février
Fin de la Conférence de Yalta entre Staline, Roosevelt et Churchill. Un accord sur la composition du nouveau gouvernement yougoslave est conclu : Tito devra accueillir au sein de son gouvernement Ivan Subasic, de l’ancien gouvernement monarchiste.
mardi 6 mars
Constitution du ministère Tito (communiste) - Subasic (royaliste).
du samedi 24 au mardi 27 mars
Massacre de Bar : après avoir été divisés en trois groupes, des conscrits albanais du Kosovo engagés pour lutter contre les Allemands sont transférés depuis Prizren, via le nord de l’Albanie (Zur, Kukës, Puk et Shköder), jusqu’à Bar, au Monténégro, où ils sont exécutés par les partisans yougoslaves. Le nombre de victimes varient selon les sources : entre 400 et 2 000 morts.
dimanche 29 avril
L’Assemblée constituante yougoslave a voté la destitution du roi Pierre II.
mardi 8 mai
Capitulation allemande et fin de la deuxième Guerre mondiale. Celle-ci a fait 1 700 000 tués dont environ 50 % dans des luttes fratricides. Les partisans ont tué environ 450 000 ennemis ; plus de 300 villages de 300 à 7 000 habitants ont été rasés et leurs habitants fusillés. Début de l'épuration (surtout contre les Croates).
lundi 8 octobre
Tito exclut les royalistes du gouvernement.
dimanche 11 novembre
Les élections sont un triomphe pour le Front populaire de Tito. Les candidats de l'opposition avaient été exclus.
jeudi 29 novembre
Tito proclame la République populaire yougoslave.
samedi 29 décembre
L’avocat croate Ivan Ribar devient président de la Présidence de l’Assemblée populaire de la République fédérative populaire de Yougoslavie, équivalent de chef de l’Etat, une fonction purement honorifique, le vrai pouvoir étant entre les mains de Tito.
1946
jeudi 31 janvier
Nouvelle Constitution yougoslave. Imitée du modèle soviétique, elle établit un Etat fédéral regroupant six républiques (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie) et deux provinces autonomes situées en Serbie (Voïvodine et Kosovo).
samedi 13 juillet
Titograd [Podgorica] devient la nouvelle capitale du Monténégro, à la place de Cetinje.
vendredi 29 novembre
Référendum pour la République et contre la royauté.
1947
1949
en juillet
La ville de Berane est rebaptisée Ivangrad en l’honneur d’Ivan Milutinovic.
1950
Début de l'autogestion.
En cinq ans, l'épuration en Yougoslavie a fait 300 000 victimes croates (dont 1 000 prêtres catholiques), 70 000 Allemands, 12 000 Slovènes, 6 000 Monténégrins et 3 000 Serbes.
1952
du dimanche 2 au vendredi 7 novembre
Le Parti communiste yougoslave est rebaptisé Ligue des communistes de Yougoslavie lors de son sixième Congrès.
1953
lundi 12 janvier
Entrée en vigueur d’une nouvelle Constitution.
mercredi 14 janvier
Le maréchal Tito est élu président de la République yougoslave, en remplacement d’Ivan Ribar (qui occupait le poste de président de la Présidence de l'Assemblée populaire depuis 1945). Il cède la fonction de ministre de la Défense au général Ivan Gošnjak. Edvard Kardelj n’est plus ministre des Affaires étrangères.
1954
samedi 16 ou dimanche 17 janvier
Moins d’un mois après avoir obtenu ce poste, le président du Parlement fédéral Milovan Djilas est destitué de toutes ses fonctions et expulsé du comité central du parti en raison de ses critiques à l’égard du régime, publiées dans 18 articles parus dans Borba, l’organe officiel de la Ligue des Communistes de Yougoslavie.
vendredi 29 janvier
Tito est réélu pour quatre ans à la présidence de l’Etat.
1955
dimanche 30 janvier
Début du cinquième cabinet ministériel de Tito.
1956
1957
lundi 29 avril
Abandon de la collectivisation de la terre.
1958
1961
vendredi 21 juillet
La compagnie aérienne JAT Yugoslav Airlines ouvre la ligne reliant Belgrade à Ivangrad [aujourd’hui Berane, Monténégro].
1962
1963
mercredi 17 avril
Tito devient président à vie.
1964
1968
dimanche 9 juin
A l’issue d’une semaine de manifestations estudiantines à Belgrade, Tito concède des réformes politiques et sociales.
1969
dimanche 18 mai
Le Slovène Mitja Ribičič succède au Croate Mika Špiljak comme président du Conseil exécutif fédéral (Premier ministre de Yougoslavie).
1970
1971
jeudi 29 juillet
Le maréchal Tito est réélu à la présidence du pays pour cinq ans.
vendredi 30 juillet
Džemal Bijedić succède au Slovène Mitja Ribičič comme président du Conseil exécutif fédéral (Premier ministre de Yougoslavie).
samedi 2 octobre
Début des grandes manœuvres organisées sur le thème de la « défense populaire générale ».
1972
1974
jeudi 21 février
Adoption de la nouvelle Constitution yougoslave.
lundi 29 avril
Fondation de l’université de Podgorica.
jeudi 16 mai
Le président Tito est élu président à vie.
1975
1976
dimanche 1er février
Dans une interview accordée au quotidien Vjesnik, le président Tito s’est déclaré convaincu que le système communiste yougoslave survivra à sa mort sans grand changement en dépit d’un « manque de discipline considérable » chez certains militants du parti. « Nous avons une direction collective qui s’est révélée efficace et bonne. Je peux mourir n’importe quand et rien ne sera changé », a-t-il rajouté.
1977
vendredi 21 janvier
Džemal Bijedić, chef du gouvernement fédéral, est tué dans un accident d’avion près de Kreševo, près de Bosnie-Herzégovine. Il avait 59 ans.
1978
1979
dimanche 15 avril
A 7 h 19, un tremblement de terre de magnitude 6,9 a frappé les régions côtières du Monténégro et du nord de l’Albanie : 101 Monténégrins et 35 Albanais ont été tués. Plus de 100 000 personnes sont sans abri. Plus de 400 bâtiments de la vieille ville de Budva ont été détruits, seulement 8 n’ayant pas de dommage ; les remparts du XVe s. ont été gravement endommagés tout comme le monastère de Praskvica. Les villes de Stari Bar, Herceg Novi et Ulcinj ont été gravement touchées et 400 villages de la région rasés. La Croatie est également impactée : 1 071 immeubles ont été endommagés à Dubrovnik.
1980
jeudi 3 janvier
Le maréchal Tito (87 ans) a été hospitalisé en urgence à Ljubljana afin de subir, sur les conseils de ses médecins, un « examen des vaisseaux sanguins des jambes ».
mercredi 16 janvier
L’état de santé du président Tito cause les plus graves inquiétudes : le vice-président Lazar Kolisevski assure l’intérim à la tête de l’Etat yougoslave.
Un léger séisme a été ressenti au Monténégro.
mercredi 19 mars
Les autorités yougoslaves n’ont plus aucun espoir de sauver Tito. Elles ont présenté les dispositions qui seront prises à la mort du maréchal. Son décès sera annoncé avec deux heures de retard et un train spécial conduira lentement sa dépouille de Ljubljana à Belgrade.
lundi 24 mars
Comme tous les ans depuis 35 ans, des milliers de jeunes Yougoslaves ont entamé le grand rallye qui doit se tenir pendant deux mois à travers tout le pays et s’achever le 25, jour de l’anniversaire du maréchal Tito.
mercredi 23 avril
Réunion extraordinaire à Belgrade de la présidence collégiale yougoslave. Selon son dernier bulletin de santé, le maréchal Tito est complètement plongé dans le coma.
dimanche 4 mai
Après 120 jours d’agonie et d’acharnement thérapeutique, le maréchal Tito est décédé à Ljubljana à 16 h 05. Figure de proue du communisme international, Josip Broz, du vrai nom de ce Croate, était âgé de 86 ans.
lundi 5 mai
Le « Train bleu » a lentement conduit la dépouille de Tito de Ljubljana à Belgrade, via Zagreb. La dépouille du maréchal a été déposée au Parlement yougoslave.
Lazare Kolichevski a été désigné pour assurer l’intérim à la tête de l’Etat yougoslave.
jeudi 15 mai
Cvijetin Mijatović a été élu pour un an président de la présidence collégiale de la République de Yougoslavie. Il succède ainsi au maréchal Tito.
vendredi 30 mai
Cinq touristes français ont été tués et quinze autres blessés grièvement dans la collision de leur car avec un poids lourds sur une route du Monténégro, à Vrela, près de Cetinje. Trois Yougoslaves - le chauffeur et deux accompagnateurs - ont également été blessés.
en juin
Le dinar dévalué de 30 %.
1981
mardi 9 juin
Révision de la Constitution.
1982
mercredi 5 mai
Ministre de la Défense de Yougoslavie depuis 1967, le général Nikola Ljubičić succède à Dobrivoje Vidić en tant que président de Serbie. L’amiral Branko Mamula, chef d’état-major de l’armée yougoslave depuis 1979, devient le nouveau ministre de la Défense.
dimanche 16 mai
Une femme croate, Milka Planinc, devient Premier ministre de Yougoslavie ; depuis 1971, elle était la présidente du Parti communiste de Croatie. Elle succède à Veselin Duranovic. Jure Bilic devient le nouveau président de la Ligue des communistes de Croatie.
mardi 29 juin
Le Slovène Mitja Ribičič, ancien Premier ministre yougoslave (1969-1971), devient président du Praesidium de la Ligue des communistes de Yougoslavie. Il succède à Dusan Dragosavac.
en octobre
Le dinar est dévalué de 20 % ; plan de stabilisation à long terme du FMI.
mercredi 15 décembre
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 1984 : au stade Gradski de Titograd [Podgorica, Monténégro], la Yougoslavie et le Pays de Galles ont fait match nul quatre à quatre (Cvetković, Živković, Kranjčar et Ješić pour les Yougoslaves, Flynn, Rush, Jones et R. James pour les Gallois), devant 17 000 spectateurs.
1983
vendredi 13 mai
Le Croate Mika Špiljak succède à Peter Stambolic comme président de la Présidence collective de Yougoslavie (chef de l’Etat). Il n’est en fonction que pour un an.
jeudi 30 juin
Dragoslav Markovic succède au Slovène Mitja Ribičič comme président du Praesidium de la Ligue des communistes de Yougoslavie.
mercredi 13 juillet
Lancement officiel des travaux de réaménagement du port de Bar.
1984
mardi 15 mai
En poste pour un an, Veselin Djuranovic succède au Croate Mika Špiljak comme président de la Présidence collective de Yougoslavie (chef de l’Etat).
1985
mercredi 28 août
Le Conseil fédéral a adopté une nouvelle loi sur la planification. Pour la première fois, une telle législation doit s’appliquer à tout le pays.
1986
samedi 26 avril
Explosion de la centrale nucléaire soviétique de Tchernobyl, en Ukraine : fuite de gaz radioactifs sur l’Europe.
jeudi 15 mai
Branko Mikulic succède à la Croate Milka Planic comme Premier ministre de Yougoslavie. Par ailleurs, Sinan Hasani, Albanais du Kosovo, est nommé président de la direction collégiale de la Yougoslavie.
vendredi 16 mai
Formation du nouveau gouvernement yougoslave, avec à sa tête Branko Mikulic.
mercredi 25 juin
Ouverture du 13e Congrès du Parti communiste de Yougoslavie. La mauvaise situation économique et les tensions nationalistes sont au cœur des discussions.
samedi 28 juin
Clôture du congrès du Parti communiste yougoslave.
mercredi 6 août
Inauguration d’une ligne de chemin de fer longue de 60 kilomètres entre la ville yougoslave de Titograd [aujourd’hui Podgorica, au Monténégro] et la cité de Shkodër, dans le nord-ouest de l’Albanie. Les voies ferrées albanaises sont désormais reliées au réseau européen (la ligne sera fermée dès 1988 pour cause de trafic nul).
1987
jeudi 26 février
Autorisation de hausses des prix importantes.
samedi 28 février
Face à une situation économique et sociale catastrophique (inflation de 130 % par an, lourde dette extérieure, faible productivité, baisse des importations, etc.), le gouvernement adopte une loi fédérale sur le gel des salaires à leur niveau de l’été 1986 : les augmentations de paie consenties en décembre sont annulées et doivent être remboursées. Par ailleurs, les rémunérations sont dorénavant assujetties à la productivité des entreprises. Ces diverses décisions vont entraînées une vague de colère sociale d’une ampleur sans précédent, en particulier en Croatie.
lundi 23 mars
Pour mettre fin au mouvement social national, le gouvernement annonce un allégement des modalités d'application de la loi de la fin février sur la baisse des salaires. Le pouvoir n’entend cependant pas revenir sur son contenu.
en novembre
Dévaluation de la monnaie yougoslave de 24,6 %.
mardi 29 décembre
Les députés yougoslaves ont voté plusieurs amendements à la Constitution de 1974. Le but est de moderniser et de rendre plus efficace « le système d’autogestion socialiste » par la mise en place d’une économie de marché.
1988
mardi 26 janvier
Suppression de la « Journée de la Jeunesse ». Cette fête fériée était organisée chaque année depuis 1956 le 7 mai, jour anniversaire de la naissance de Tito.
dimanche 15 mai
Loi sur l'encadrement des salaires.
en juin
Grèves et manifestations après la loi sur l'encadrement des salaires.
samedi 20 août
20 000 personnes manifestent à Titograd (Monténégro) contre la situation au Kosovo.
vendredi 7 octobre
L’agitation serbe s’étend au Monténégro : 50 000 manifestants à Titograd [Podgorica].
samedi 8 octobre
Le gouvernement local du Monténégro démissionne, sauf la direction régionale du Parti.
lundi 17 octobre
Réunion du comité central de la Ligue communiste après plusieurs mois d’agitation ethnique et sociale.
mercredi 19 octobre
Clôture du comité central de la Ligue communiste : condamnation de la politique nationaliste du chef du Parti serbe, Slobodan Milosevic. Réforme de la Constitution de 1974.
jeudi 20 octobre
20 000 Serbes et Monténégrins manifestent à Kosovo-Polje contre « l'albanisation » du Kosovo.
en novembre
Adoption d'une révision partielle de la Constitution (compromis autogestion et marché, contrôle possible de Serbie sur le Kosovo).
vendredi 30 décembre
Critiqué depuis des semaines par la presse officielle, le Premier ministre yougoslave Branko Mikulic démissionne après le rejet de son programme économique anti-inflationniste par le Parlement.
1989
mercredi 11 janvier
80 000 manifestants à Titograd [Podgorica] ; démission des directions collégiales du Parti communiste et de la république du Monténégro.
vendredi 13 janvier
Dissolution du Parlement du Monténégro.
jeudi 19 janvier
Le Croate Ante Markovic est nommé Premier ministre de Yougoslavie. Il succède à Branko Mikulic, démissionnaire en décembre.
lundi 15 mai
Une nouvelle présidence collégiale yougoslave conduite par l’économiste slovène Janek Drnovsek dirigera le pays pour cinq ans. Drnovsek succède à Raif Dizdarevic comme président de la Fédération.
en juillet
Le Parti communiste se transforme en Parti socialiste.
mercredi 27 septembre
Refusant de tenir compte des avertissements du gouvernement fédéral, le parlement slovène a approuvé des amendements constitutionnels donnant le droit à l’autodétermination et autorisant de fait la sécession d'avec la Yougoslavie.
dimanche 6 janvier
Assemblée fondatrice à Nikšić (à 50 km au nord-ouest de Podgorica) de la première banque du Monténégro, la « Coopérative monétaire Prva Nikšićka » (Caisse d’épargne Nikšićka), avec un capital social de 200 000 couronnes austro-hongroises.
lundi 22 juillet
Rétablissement des relations diplomatiques entre la Serbie et le Monténégro.
1904
mercredi 3 août
La première station radio des Balkans est établie au Monténégro avec l’inauguration par le prince Nicolas d’un transmetteur situé sur la colline de Volujica, près de Bar.
mardi 30 août
Le scientifique italien Guglielmo Marconi réalise une connexion radio entre Bari (Italie) et Bar (Monténégro).
1905
jeudi 23 mars
Lancement officiel de la construction du port de Bar : le roi du Monténégro Nikola Ier plonge dans la mer, depuis son yacht Rumija, une pierre de fondation comportant ses initiales. Les vrais travaux ne commenceront qu’en 1906.
1906
mercredi 27 juin
Les travaux de construction du port de Bar sont lancés au Monténégro.
1907
dimanche 12 mai
Le grand-duc et général russe Nicolas Nikolaïevitch, petit-fils de Nicolas Ier et oncle de Nicolas II, s’est marié à Yalta avec la princesse Anastasia de Monténégro, dite « Stana », fille de Nicolas Ier de Monténégro, divorcée depuis quelques mois du duc Leuchtenberg. Le marié a 50 ans, son épouse 38.
1908
jeudi 8 octobre
La situation est critique dans les Balkans : la Turquie proteste contre le rattachement de la Crète à la Grèce ; Constantinople mobilise ses 1er, 2e et 3e corps. Le Monténégro revendique son indépendance et dénonce les clauses du traité de Berlin. Une situation qui ne cesse d’inquiéter l’Italie qui s’apprête à réclamer comme compensation la liberté de l’Adriatique.
dans l’année
Naissance d'un fils du prince Nicolas du Monténégro, Michel.
1909
fin février
Sans répondre à l’offre autrichienne, le nouveau Premier ministre serbe Stoja Novakovic clame le « programme panserbe » : « Ce ne sont pas les 3 millions de Serbes de Serbie et du Monténégro qui constituent la nation serbe, ils n’en forment qu’un tiers, les deux autres tiers, 7 millions d’hommes, sont en Dalmatie, en Croatie, en Slavonie et en Bosnie-Herzégovine, c’est-à-dire dans les régions que l’on veut annexer. Ces deux tiers sont entièrement soumis à l’autorité des Habsbourg, en dépit de leur volonté. Ce sont des sujets de la monarchie autrichienne… Mais nous voulons la liberté par des moyens pacifiques ». La Serbie a l’appui de la Russie.
lundi 11 octobre
Les représentants de 17 pays européens ont signé à Paris la Convention relative à la circulation des automobiles, qui établit des règles communes pour le code de la route dans les Etats signataires. Le texte comprend les quatre premiers panneaux de signalisation universels (intersection, passage à niveau, courbe et fossé), des règles de dépassement et des symboles de lettres pour la nation d’origine d’une voiture (MN pour Monténégro et SB pour Serbie).
samedi 23 octobre
Au Monténégro, la digue du port de Bar, longue de 250 mètres, est achevée.
1910
vendredi 20 mai
Les princes héritiers serbes et monténégrins représentent leurs pays aux funérailles du roi Edouard VII à Londres.
dimanche 28 août
Proclamation à Cetinje, à 7 h 30, du royaume du Monténégro : proclamé par le Parlement (Skupština), le prince Nicolas Petrović-Njegoš (68 ans) devient roi sous le nom de Nicolas Ier. Devenu prince du Monténégro en 1860, il a marié ses quatre filles dans les maisons royales d'Europe (Italie...).
1911
jeudi 20 juillet
Le roi monténégrin Nicolas Ier reçoit des représentants britanniques, français, russes, austro-hongrois et italiens pour tenter de résoudre la guerre entre Albanais et Turcs.
1912
dimanche 2 juin
La Grèce et le Monténégro mobilisent leur armée en invoquant les menaces ottomanes.
jeudi 15 août
Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Léopold Berchtold, propose une conférence des grandes puissances sur les Balkans.
vendredi 30 août
Mobilisation générale en Serbie, en Grèce et au Monténégro.
dimanche 15 septembre
Des combats de guérilla opposent l’armée ottomane à des troupes monténégrines à la frontière albanaise.
lundi 30 septembre
La Serbie, le Monténégro et la Grèce décrètent la mobilisation générale contre la Turquie.
mardi 1er octobre
Le ministre allemand des Affaires étrangères annonce que les grandes puissances devront se tenir à l’écart d’une guerre dans les Balkans.
jeudi 3 octobre
Les gouvernements de Serbie, de Bulgarie, de Monténégro et de Grèce adressent un ultimatum à Istanbul : l’Empire ottoman a trois jours pour accorder leur autonomie à la Macédoine, à la Vieille Serbie et à l’Albanie.
lundi 7 octobre
Le Monténégro déclare la guerre à l’Empire ottoman.
jeudi 17 octobre
La Bulgarie, la Grèce et la Serbie déclarent la guerre à l'Empire ottoman.
mardi 19 novembre
Les Etats des Balkans exigent le retrait d’Europe des troupes ottomanes, à l’exception d’un petit territoire sur le Bosphore, pour engager des négociations d’armistice.
mardi 3 décembre
Un armistice est signé entre l’Empire ottoman et ses adversaires, sauf la Grèce.
lundi 16 décembre
Ouverture à Londres de la conférence de la paix entre la Turquie et la ligue balkanique.
1913
jeudi 2 janvier
A la Conférence de Londres, l’Empire ottoman propose de renoncer à ses territoires européens, à l’exception des détroits, et d’entériner l’indépendance de l’Albanie.
mercredi 29 janvier
A Londres, les négociations entre les délégués turcs et les Etats balkaniques sont suspendues après le coup d’Etat des Jeunes-Turcs à Istanbul. La Sublime Porte trouvait par ailleurs les prétentions grecques exorbitantes.
vendredi 30 mai
Grâce à la médiation des grandes puissances européennes, la conférence des ambassadeurs réunie dans la capitale britannique aboutit à la signature du Traité de Londres qui met fin à la première guerre balkanique : l’Empire ottoman abandonne ses possessions européennes, sauf les presqu'îles de Chatalja et Gallipoli. La Roumélie est remise aux Etats alliés (Grèce, Serbie, Bulgarie et Monténégro) mais sans partage défini. Les frontières maritimes sont largement octroyées au profit de la Grèce. L’indépendance de l’Albanie, proclamée en 1912, est reconnue officiellement par les grandes puissances et ses frontières seront définies ultérieurement.
dimanche 29 juin
Début de la deuxième guerre balkanique : la Serbie, la Grèce, la Roumanie, le Monténégro et la Turquie contre la Bulgarie.
1914
mardi 28 juillet
L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie, soutenue par le Monténégro et la Russie.
mercredi 5 août
Le Monténégro déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
lundi 10 août
La France a déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie.
dimanche 16 août
La flotte française (15 cuirassés, 6 croiseurs) de l’amiral Boué de Lapeyrère surprend devant le port d’Antivari [aujourd’hui Bar] une escadre autrichienne composée du croiseur léger Zenta (commandant Paul Pachner), du destroyer Uhlan et de deux torpilleurs : le Zenta est coulé par le Courbet ; la plupart de ses 300 membres d’équipage parviennent à regagner la côte sur des embarcations de sauvetage. Les trois autres navires autrichiens parviennent à s’enfuir.
1915
vendredi 24 septembre
Alors qu’il marchait sur une route à Orosh (district de Miredité), le rebelle albanais Dedë Gjo Luli Dedvukaj, chef de la tribu Hoti, est tué dans une embuscade tendue par les forces monténégrines. Il avait 74 ans.
mardi 21 décembre
Le roi du Monténégro Nicolas Ier envoie une offre de paix à l’empereur d’Autriche François-Joseph Ier.
1916
mercredi 5 janvier
L’armée monténégrine reçoit l’ordre de protéger l’armée serbe en retraite.
du jeudi 6 au vendredi 7 janvier
Bataille de Mojkovac, dans les montagnes du Monténégro : les 6 500 soldats monténégrins de Janko Vukotic et Krsto Zrnov Popovic battent une armée austro-hongroise bien plus nombreuse (20 000 hommes), commandée par Wilhelm von Reiner et Conrad von Hatzendorf.
jeudi 13 janvier
Les troupes austro-hongroises entrent dans Cetinje, la capitale du Monténégro.
samedi 22 janvier
Arrivée en exil à Paris de la reine Milena, épouse de Nicolas Ier, roi du Monténégro.
mardi 25 janvier
Le Monténégro capitule officiellement après de sévères défaites contre les troupes austro-hongroises.
1917
vendredi 20 juillet
Pacte de Corfou : le Premier ministre serbe Nikola Pašić a signé sur l’île grecque avec Ante Trumbić, le président du Comité yougoslave, l’accord qui prévoit après la guerre l’unification des Slaves du Sud (Serbie, Monténégro, territoires austro-hongrois méridionaux) au sein d’un futur Etat commun, le Royaume commun des Serbes, Croates et Slovènes. Mais les positions des deux parties sur la forme de ce futur Etat étant éloignées (gouvernement centraliste pour Pašić, Etat fédéral pour Trumbić), la déclaration évite d’évoquer la question du système de gouvernement, hormis qu’il sera une monarchie constitutionnelle dirigée par la dynastie serbe des Karadjeordjevic.
1918
vendredi 1er février
Le drapeau rouge est hissé dans le port de Kotor, au Monténégro : début d’une mutinerie à bord d’une quarantaine de navires de la flotte de guerre austro-hongroise. Les officiers sont désarmés et des conseils de marins formés.
lundi 11 novembre
Capitulation de l'Allemagne : fin de la Première Guerre Mondiale : 1 200 000 morts « yougoslaves », dont 376 000 au combat.
mercredi 13 novembre
Assemblée monténégrine pour renverser la dynastie ; incorporation du Monténégro au royaume de Serbie en présence des troupes serbes.
samedi 23 novembre
Fondation à Zagreb du royaume des Serbes, Croates et Slovènes (les Monténégrins étant assimilés à des Serbes, ce que certains n'admettent pas) ; l'élément serbe est politiquement dominant (95 % des hauts fonctionnaires).
dimanche 1er décembre
Proclamation officielle du royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
1919
du lundi 6 au mardi 7 janvier
Combats au Monténégro entre des partisans de l'indépendance et les proserbes ; le général français Venel met fin au combat et arrête les indépendantistes.
dimanche 20 avril
Au Monténégro, le roi Nicolas est chassé et la population vote pour le rattachement au nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
vendredi 17 octobre
L’ancien croiseur protégé austro-hongrois SMS Kaiser Franz Joseph Ier, attribué à la France comme dommage de guerre, coule lors d’une tempête au large de Kumbor, dans les bouches de Kotor, à cause d’une surcharge de matériel embarqué.
en novembre
Elections pour une Assemblée constituante.
mercredi 29 décembre
Le gouvernement yougoslave interdit le Parti communiste.
1921
en janvier
Nikola Pašić devient Premier ministre de l'Etat yougoslave.
mercredi 2 mars
L’ancien roi du Monténégro Nicolas Ier est mort en exil en France, aux Liserons, au Cap-d’Antibes. Il avait 79 ans.
mardi 28 juin
Le roi Alexandre Ier a promulgué la première Constitution du royaume des Serbes, Croates et Slovènes (constitution Vidovdan).
mardi 16 août
Le roi Pierre Ier est mort à Belgrade, à l’âge de 77 ans. Son fils Alexandre Ier (33 ans) lui succède.
1922
Le Monténégro reçoit le golfe de Kotor, partie de la Dalmatie province du royaume triunitaire croate.
1924
lundi 28 juillet
Le Serbe Ljubomir Davidović (Parti démocrate) devient Premier ministre de Yougoslavie pour la deuxième fois, à la tête d’une coalition de démocrates, de religieux slovènes et de musulmans bosniaques, avec le soutien du Parti paysan croate. Il avait déjà dirigé le gouvernement de 1919 à 1920. L’ancien ministre de l’Intérieur Vojislav Marinković obtient le portefeuille des Affaires étrangères.
1926
jeudi 8 avril
Le Premier ministre Nikola Pašić abandonne le pouvoir.
1927
dimanche 17 avril
Velimir Vukićević (Parti radical populaire) devient Premier ministre. Il succède à Nikola Uzunović (PRP). Vojislav Marinković redevient ministre des Affaires étrangères.
1928
mercredi 20 juin
Un attentat perpétré à Belgrade, en plein Parlement (Skupschtina), par le député monténégrin Pusina Racic fait quelques victimes parmi les députés du Parti populaire paysan croate dirigé par Stjepan Radic (57 ans) lui-même grièvement blessé.
samedi 28 juillet
Démission du Premier ministre Velimir Vukićević. Le Slovène Anton Korošec devient le nouveau chef du gouvernement yougoslave.
1929
mercredi 2 janvier
Le Premier ministre Anton Korošec annonce sa démission au roi Alexandre. Il explique sa décision par le fait qu’il ne peut accepter les demandes de la coalition paysanne-démocrate concernant l’autonomie croate.
samedi 5 janvier
La Couronne publie déclaration affirmant que la crise gouvernementale actuelle ne pourra pas résolue par un régime parlementaire.
dimanche 6 janvier
Coup de force du roi Alexandre Ier : il suspend « provisoirement » l'application de la Constitution, dissout l’Assemblée nationale et s’attribue tous les pouvoirs.
lundi 7 janvier
Le roi Alexandre Ier forme un nouveau cabinet selon son souhait. Il désigne comme Premier ministre le général Petar Živković.
mardi 8 janvier
Le roi publie une série de décrets plaçant notamment les tribunaux sous le contrôle direct du gouvernement.
mercredi 9 janvier
Le droit de réunion publique est supprimé.
jeudi 24 janvier
Le roi décrète l’interdiction des partis politiques en Yougoslavie.
jeudi 3 octobre
Le royaume des Serbes, Croates et Slovènes prend le nom officiel de Yougoslavie.
1931
jeudi 3 septembre
Le roi Alexandre Ier promulgue par décret une nouvelle Constitution autoritaire : le pays prend le nom de Yougoslavie et se divise en neuf banats.
dimanche 8 novembre
Elections parlementaires : les électeurs n’ont aucun choix, tous les candidats aux 305 sièges étant présentés par la Démocratie paysanne radicale yougoslave du Premier ministre Petar Živković soutenant le roi Alexandre Ier. La participation a été de 65,3 %.
1932
lundi 4 avril
Le ministre des Affaires étrangères Vojislav Marinković devient Premier ministre de Yougoslavie. Il succède au général Petar Živković. Marinković engage une certaine libéralisation du régime.
dimanche 3 juillet
Le roi Alexandre Ier relève de ses fonctions le Premier ministre yougoslave (et ministre des Affaires étrangères) Vojislav Marinković qui avait évoqué la possibilité de convoquer un référendum sur la fédéralisation du pays. Il est remplacé par son ancien ministre de l’Intérieur, Milan Srškić, un opposant à la libéralisation prônée par Marinković.
1933
1934
mardi 9 octobre
Le roi Alexandre Ier de Yougoslavie (46 ans) est assassiné à Marseille par l’oustachi (extrémiste croate) Petrus Kalemen (de son vrai nom Vlada Tchernozemski), qui est mortellement blessé aussitôt après, d’un coup de sabre, par le lieutenant-colonel Piollet, qui chevauchait à droite de la voiture. Louis Barthou, 72 ans, ministre des Affaires étrangères, atteint par des balles de la police, mal soigné, décèdera. Le fils d'Alexandre Ier, Pierre II, un garçon de 11 ans, lui succède, sous le conseil de régence du prince Paul Karadjordjevic, assisté de Radentko Stanovic et Ivo Perovic.
1935
lundi 24 juin
L’économiste Milan Stojadinovic devient Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Yougoslavie.
lundi 19 août
Rédaction du programme et des statuts du nouveau parti soutenant le Premier ministre Stojadinovic, l’Union radicale yougoslave (Jugoslovenska radikalna zajednica).
1936
1938
dimanche 11 décembre
Elections parlementaires : l’opposition gagne des votes mais pas d’élu.
1939
samedi 4 février
Prenant prétexte d’une absence de ligne politique claire, le régent Paul limoge le Premier ministre Milan Stojadinović.
dimanche 5 février
Dragiša Cvetković devient le nouveau Premier ministre de Yougoslavie.
1940
1941
mardi 25 mars
Sous la pression d’Hitler, le régent yougoslave Paul accepte de s'associer au pacte tripartite (Allemagne, Italie et Japon). Le Premier ministre Dragiša Cvetković et son ministre des Affaires étrangères se rendent à Vienne pour y signer avec l’Allemand Ribbentrop et l’Italien Ciano un accord de neutralité entre Belgrade et les Etats membres du Pacte tripartite (Allemagne, Italie et Japon).
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 mars
Soulèvement à Belgrade : le régent Paul est renversé (et destitué) par un coup d'Etat militaire à 2 h 30. Le président du Conseil Cvetkovic et son ministre des Affaires étrangères sont arrêtés à leur retour de Vienne. Le neveu du prince Paul, Pierre II, âgé de 17 ans, est proclamé majeur. Il nomme aussitôt au poste de Premier ministre le général Dušan Simović. Le nouveau gouvernement dénonce l'accord avec l'Allemagne et entreprend de signer un traité d'amitié avec l'Union Soviétique.
mardi 1er avril
Le Sénat est dissous et la mobilisation générale décrétée : 1 400 000 sous les drapeaux.
dimanche 6 avril
Les troupes allemandes envahissent simultanément la Yougoslavie (opération « 25 ») et la Grèce (opération « Marita »), que l'Italie n'a pas su abattre. Belgrade et Kragujevac subissent un violent bombardement. Les troupes déferlent par la Hongrie, l’Autriche, la Roumanie et la Bulgarie en direction de Zagreb, de Belgrade et de la Macédoine.
jeudi 10 avril
Formation du premier gouvernement collaborateur serbe.
vendredi 11 avril
Les armées italiennes et hongroises attaquent à leur tour la Yougoslavie. Les Italiens occupent Ljubljana, en Slovénie.
jeudi 17 avril
Alors que les Italiens occupent Dubrovnik, l’acte de reddition de l’armée yougoslave est signé près de Sarajevo. Le gouvernement et le roi s’exilent à Londres.
samedi 19 avril
Démembrement de la Yougoslavie.
vendredi 4 juillet
Le communiste croate Jozip Broz, dit Tito, organise la résistance yougoslave dans le Monténégro.
mardi 8 juillet
L’Allemagne et l’Italie proclament la fin de l’Etat yougoslave. L’Etat indépendant de Croatie est érigé en royaume avec pour roi Tomislav II (Aymon de Spolète, neveu du roi d’Italie). La province de Ljubljana est annexée au royaume d’Italie, ainsi que la Dalmatie. La Bosnie est placée sous administration italienne et le Monténégro devient un protectorat italien.
dimanche 13 juillet
Le Parti communiste yougoslave organise au Monténégro (districts de Bar et de Cetinje) un soulèvement général et populaire contre les forces d’occupation italiennes (Crnogorski ustanak) : la répression est terrible (fin au bout de six semaines).
1942
1943
vendredi 15 janvier
Grande offensive contre les partisans yougoslaves, l’ « armée fantôme » de Tito, dans l’ouest de la Bosnie-Herzégovine. Sur les ordres d’Hitler, 40 000 Allemands, Italiens et Oustachi (nationalistes croates fascistes) y participent. Tito doit abandonner son QG de Bihac pour se réfugier le long de la frontière croate. Ses partisans se replient au sud, vers leur bastion du mont Durmitor, dans le Monténégro.
samedi 15 mai
Craignant un débarquement allié dans les Balkans, l’armée allemande, appuyée par des troupes croates et bulgares, déclenchent l’opération « Schwarz » au Monténégro et dans l’est de la Bosnie. Il s’agit d’éliminer à la fois les Partisans de Tito et les Tchetniks de Mihailović. Les Italiens, qui n’ont pas été informés, doivent céder.
1944
lundi 24 juillet
Naissance du futur chef de la maison royale du Monténégro, S.A.R. le prince Nicolas, arrière-petit fils du roi Nicolas Ier et fils du prince Michel.
mercredi 27 septembre
Entrée des troupes soviétiques et yougoslaves en Albanie.
mercredi 18 octobre
Tito devient chef du gouvernement yougoslave.
mercredi 1er novembre
Tito et le chef du gouvernement en exil signent un accord sur une nouvelle Constitution. Le roi Pierre II restera chef de l’Etat.
mercredi 22 novembre
Libération du port de Budva, au Monténégro.
lundi 27 novembre
Début des émissions de Radio Cetinje, au Monténégro.
mardi 19 décembre
Libération de Podgorica.
1945
samedi 6 janvier
Le nouveau gouvernement Tito-Subasic réunit des communistes et des monarchistes.
dimanche 11 février
Fin de la Conférence de Yalta entre Staline, Roosevelt et Churchill. Un accord sur la composition du nouveau gouvernement yougoslave est conclu : Tito devra accueillir au sein de son gouvernement Ivan Subasic, de l’ancien gouvernement monarchiste.
mardi 6 mars
Constitution du ministère Tito (communiste) - Subasic (royaliste).
du samedi 24 au mardi 27 mars
Massacre de Bar : après avoir été divisés en trois groupes, des conscrits albanais du Kosovo engagés pour lutter contre les Allemands sont transférés depuis Prizren, via le nord de l’Albanie (Zur, Kukës, Puk et Shköder), jusqu’à Bar, au Monténégro, où ils sont exécutés par les partisans yougoslaves. Le nombre de victimes varient selon les sources : entre 400 et 2 000 morts.
dimanche 29 avril
L’Assemblée constituante yougoslave a voté la destitution du roi Pierre II.
mardi 8 mai
Capitulation allemande et fin de la deuxième Guerre mondiale. Celle-ci a fait 1 700 000 tués dont environ 50 % dans des luttes fratricides. Les partisans ont tué environ 450 000 ennemis ; plus de 300 villages de 300 à 7 000 habitants ont été rasés et leurs habitants fusillés. Début de l'épuration (surtout contre les Croates).
lundi 8 octobre
Tito exclut les royalistes du gouvernement.
dimanche 11 novembre
Les élections sont un triomphe pour le Front populaire de Tito. Les candidats de l'opposition avaient été exclus.
jeudi 29 novembre
Tito proclame la République populaire yougoslave.
samedi 29 décembre
L’avocat croate Ivan Ribar devient président de la Présidence de l’Assemblée populaire de la République fédérative populaire de Yougoslavie, équivalent de chef de l’Etat, une fonction purement honorifique, le vrai pouvoir étant entre les mains de Tito.
1946
jeudi 31 janvier
Nouvelle Constitution yougoslave. Imitée du modèle soviétique, elle établit un Etat fédéral regroupant six républiques (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie) et deux provinces autonomes situées en Serbie (Voïvodine et Kosovo).
samedi 13 juillet
Titograd [Podgorica] devient la nouvelle capitale du Monténégro, à la place de Cetinje.
vendredi 29 novembre
Référendum pour la République et contre la royauté.
1947
1949
en juillet
La ville de Berane est rebaptisée Ivangrad en l’honneur d’Ivan Milutinovic.
1950
Début de l'autogestion.
En cinq ans, l'épuration en Yougoslavie a fait 300 000 victimes croates (dont 1 000 prêtres catholiques), 70 000 Allemands, 12 000 Slovènes, 6 000 Monténégrins et 3 000 Serbes.
1952
du dimanche 2 au vendredi 7 novembre
Le Parti communiste yougoslave est rebaptisé Ligue des communistes de Yougoslavie lors de son sixième Congrès.
1953
lundi 12 janvier
Entrée en vigueur d’une nouvelle Constitution.
mercredi 14 janvier
Le maréchal Tito est élu président de la République yougoslave, en remplacement d’Ivan Ribar (qui occupait le poste de président de la Présidence de l'Assemblée populaire depuis 1945). Il cède la fonction de ministre de la Défense au général Ivan Gošnjak. Edvard Kardelj n’est plus ministre des Affaires étrangères.
1954
samedi 16 ou dimanche 17 janvier
Moins d’un mois après avoir obtenu ce poste, le président du Parlement fédéral Milovan Djilas est destitué de toutes ses fonctions et expulsé du comité central du parti en raison de ses critiques à l’égard du régime, publiées dans 18 articles parus dans Borba, l’organe officiel de la Ligue des Communistes de Yougoslavie.
vendredi 29 janvier
Tito est réélu pour quatre ans à la présidence de l’Etat.
1955
dimanche 30 janvier
Début du cinquième cabinet ministériel de Tito.
1956
1957
lundi 29 avril
Abandon de la collectivisation de la terre.
1958
1961
vendredi 21 juillet
La compagnie aérienne JAT Yugoslav Airlines ouvre la ligne reliant Belgrade à Ivangrad [aujourd’hui Berane, Monténégro].
1962
1963
mercredi 17 avril
Tito devient président à vie.
1964
1968
dimanche 9 juin
A l’issue d’une semaine de manifestations estudiantines à Belgrade, Tito concède des réformes politiques et sociales.
1969
dimanche 18 mai
Le Slovène Mitja Ribičič succède au Croate Mika Špiljak comme président du Conseil exécutif fédéral (Premier ministre de Yougoslavie).
1970
1971
jeudi 29 juillet
Le maréchal Tito est réélu à la présidence du pays pour cinq ans.
vendredi 30 juillet
Džemal Bijedić succède au Slovène Mitja Ribičič comme président du Conseil exécutif fédéral (Premier ministre de Yougoslavie).
samedi 2 octobre
Début des grandes manœuvres organisées sur le thème de la « défense populaire générale ».
1972
1974
jeudi 21 février
Adoption de la nouvelle Constitution yougoslave.
lundi 29 avril
Fondation de l’université de Podgorica.
jeudi 16 mai
Le président Tito est élu président à vie.
1975
1976
dimanche 1er février
Dans une interview accordée au quotidien Vjesnik, le président Tito s’est déclaré convaincu que le système communiste yougoslave survivra à sa mort sans grand changement en dépit d’un « manque de discipline considérable » chez certains militants du parti. « Nous avons une direction collective qui s’est révélée efficace et bonne. Je peux mourir n’importe quand et rien ne sera changé », a-t-il rajouté.
1977
vendredi 21 janvier
Džemal Bijedić, chef du gouvernement fédéral, est tué dans un accident d’avion près de Kreševo, près de Bosnie-Herzégovine. Il avait 59 ans.
1978
1979
dimanche 15 avril
A 7 h 19, un tremblement de terre de magnitude 6,9 a frappé les régions côtières du Monténégro et du nord de l’Albanie : 101 Monténégrins et 35 Albanais ont été tués. Plus de 100 000 personnes sont sans abri. Plus de 400 bâtiments de la vieille ville de Budva ont été détruits, seulement 8 n’ayant pas de dommage ; les remparts du XVe s. ont été gravement endommagés tout comme le monastère de Praskvica. Les villes de Stari Bar, Herceg Novi et Ulcinj ont été gravement touchées et 400 villages de la région rasés. La Croatie est également impactée : 1 071 immeubles ont été endommagés à Dubrovnik.
1980
jeudi 3 janvier
Le maréchal Tito (87 ans) a été hospitalisé en urgence à Ljubljana afin de subir, sur les conseils de ses médecins, un « examen des vaisseaux sanguins des jambes ».
mercredi 16 janvier
L’état de santé du président Tito cause les plus graves inquiétudes : le vice-président Lazar Kolisevski assure l’intérim à la tête de l’Etat yougoslave.
Un léger séisme a été ressenti au Monténégro.
mercredi 19 mars
Les autorités yougoslaves n’ont plus aucun espoir de sauver Tito. Elles ont présenté les dispositions qui seront prises à la mort du maréchal. Son décès sera annoncé avec deux heures de retard et un train spécial conduira lentement sa dépouille de Ljubljana à Belgrade.
lundi 24 mars
Comme tous les ans depuis 35 ans, des milliers de jeunes Yougoslaves ont entamé le grand rallye qui doit se tenir pendant deux mois à travers tout le pays et s’achever le 25, jour de l’anniversaire du maréchal Tito.
mercredi 23 avril
Réunion extraordinaire à Belgrade de la présidence collégiale yougoslave. Selon son dernier bulletin de santé, le maréchal Tito est complètement plongé dans le coma.
dimanche 4 mai
Après 120 jours d’agonie et d’acharnement thérapeutique, le maréchal Tito est décédé à Ljubljana à 16 h 05. Figure de proue du communisme international, Josip Broz, du vrai nom de ce Croate, était âgé de 86 ans.
lundi 5 mai
Le « Train bleu » a lentement conduit la dépouille de Tito de Ljubljana à Belgrade, via Zagreb. La dépouille du maréchal a été déposée au Parlement yougoslave.
Lazare Kolichevski a été désigné pour assurer l’intérim à la tête de l’Etat yougoslave.
jeudi 15 mai
Cvijetin Mijatović a été élu pour un an président de la présidence collégiale de la République de Yougoslavie. Il succède ainsi au maréchal Tito.
vendredi 30 mai
Cinq touristes français ont été tués et quinze autres blessés grièvement dans la collision de leur car avec un poids lourds sur une route du Monténégro, à Vrela, près de Cetinje. Trois Yougoslaves - le chauffeur et deux accompagnateurs - ont également été blessés.
en juin
Le dinar dévalué de 30 %.
1981
mardi 9 juin
Révision de la Constitution.
1982
mercredi 5 mai
Ministre de la Défense de Yougoslavie depuis 1967, le général Nikola Ljubičić succède à Dobrivoje Vidić en tant que président de Serbie. L’amiral Branko Mamula, chef d’état-major de l’armée yougoslave depuis 1979, devient le nouveau ministre de la Défense.
dimanche 16 mai
Une femme croate, Milka Planinc, devient Premier ministre de Yougoslavie ; depuis 1971, elle était la présidente du Parti communiste de Croatie. Elle succède à Veselin Duranovic. Jure Bilic devient le nouveau président de la Ligue des communistes de Croatie.
mardi 29 juin
Le Slovène Mitja Ribičič, ancien Premier ministre yougoslave (1969-1971), devient président du Praesidium de la Ligue des communistes de Yougoslavie. Il succède à Dusan Dragosavac.
en octobre
Le dinar est dévalué de 20 % ; plan de stabilisation à long terme du FMI.
mercredi 15 décembre
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 1984 : au stade Gradski de Titograd [Podgorica, Monténégro], la Yougoslavie et le Pays de Galles ont fait match nul quatre à quatre (Cvetković, Živković, Kranjčar et Ješić pour les Yougoslaves, Flynn, Rush, Jones et R. James pour les Gallois), devant 17 000 spectateurs.
1983
vendredi 13 mai
Le Croate Mika Špiljak succède à Peter Stambolic comme président de la Présidence collective de Yougoslavie (chef de l’Etat). Il n’est en fonction que pour un an.
jeudi 30 juin
Dragoslav Markovic succède au Slovène Mitja Ribičič comme président du Praesidium de la Ligue des communistes de Yougoslavie.
mercredi 13 juillet
Lancement officiel des travaux de réaménagement du port de Bar.
1984
mardi 15 mai
En poste pour un an, Veselin Djuranovic succède au Croate Mika Špiljak comme président de la Présidence collective de Yougoslavie (chef de l’Etat).
1985
mercredi 28 août
Le Conseil fédéral a adopté une nouvelle loi sur la planification. Pour la première fois, une telle législation doit s’appliquer à tout le pays.
1986
samedi 26 avril
Explosion de la centrale nucléaire soviétique de Tchernobyl, en Ukraine : fuite de gaz radioactifs sur l’Europe.
jeudi 15 mai
Branko Mikulic succède à la Croate Milka Planic comme Premier ministre de Yougoslavie. Par ailleurs, Sinan Hasani, Albanais du Kosovo, est nommé président de la direction collégiale de la Yougoslavie.
vendredi 16 mai
Formation du nouveau gouvernement yougoslave, avec à sa tête Branko Mikulic.
mercredi 25 juin
Ouverture du 13e Congrès du Parti communiste de Yougoslavie. La mauvaise situation économique et les tensions nationalistes sont au cœur des discussions.
samedi 28 juin
Clôture du congrès du Parti communiste yougoslave.
mercredi 6 août
Inauguration d’une ligne de chemin de fer longue de 60 kilomètres entre la ville yougoslave de Titograd [aujourd’hui Podgorica, au Monténégro] et la cité de Shkodër, dans le nord-ouest de l’Albanie. Les voies ferrées albanaises sont désormais reliées au réseau européen (la ligne sera fermée dès 1988 pour cause de trafic nul).
1987
jeudi 26 février
Autorisation de hausses des prix importantes.
samedi 28 février
Face à une situation économique et sociale catastrophique (inflation de 130 % par an, lourde dette extérieure, faible productivité, baisse des importations, etc.), le gouvernement adopte une loi fédérale sur le gel des salaires à leur niveau de l’été 1986 : les augmentations de paie consenties en décembre sont annulées et doivent être remboursées. Par ailleurs, les rémunérations sont dorénavant assujetties à la productivité des entreprises. Ces diverses décisions vont entraînées une vague de colère sociale d’une ampleur sans précédent, en particulier en Croatie.
lundi 23 mars
Pour mettre fin au mouvement social national, le gouvernement annonce un allégement des modalités d'application de la loi de la fin février sur la baisse des salaires. Le pouvoir n’entend cependant pas revenir sur son contenu.
en novembre
Dévaluation de la monnaie yougoslave de 24,6 %.
mardi 29 décembre
Les députés yougoslaves ont voté plusieurs amendements à la Constitution de 1974. Le but est de moderniser et de rendre plus efficace « le système d’autogestion socialiste » par la mise en place d’une économie de marché.
1988
mardi 26 janvier
Suppression de la « Journée de la Jeunesse ». Cette fête fériée était organisée chaque année depuis 1956 le 7 mai, jour anniversaire de la naissance de Tito.
dimanche 15 mai
Loi sur l'encadrement des salaires.
en juin
Grèves et manifestations après la loi sur l'encadrement des salaires.
samedi 20 août
20 000 personnes manifestent à Titograd (Monténégro) contre la situation au Kosovo.
vendredi 7 octobre
L’agitation serbe s’étend au Monténégro : 50 000 manifestants à Titograd [Podgorica].
samedi 8 octobre
Le gouvernement local du Monténégro démissionne, sauf la direction régionale du Parti.
lundi 17 octobre
Réunion du comité central de la Ligue communiste après plusieurs mois d’agitation ethnique et sociale.
mercredi 19 octobre
Clôture du comité central de la Ligue communiste : condamnation de la politique nationaliste du chef du Parti serbe, Slobodan Milosevic. Réforme de la Constitution de 1974.
jeudi 20 octobre
20 000 Serbes et Monténégrins manifestent à Kosovo-Polje contre « l'albanisation » du Kosovo.
en novembre
Adoption d'une révision partielle de la Constitution (compromis autogestion et marché, contrôle possible de Serbie sur le Kosovo).
vendredi 30 décembre
Critiqué depuis des semaines par la presse officielle, le Premier ministre yougoslave Branko Mikulic démissionne après le rejet de son programme économique anti-inflationniste par le Parlement.
1989
mercredi 11 janvier
80 000 manifestants à Titograd [Podgorica] ; démission des directions collégiales du Parti communiste et de la république du Monténégro.
vendredi 13 janvier
Dissolution du Parlement du Monténégro.
jeudi 19 janvier
Le Croate Ante Markovic est nommé Premier ministre de Yougoslavie. Il succède à Branko Mikulic, démissionnaire en décembre.
lundi 15 mai
Une nouvelle présidence collégiale yougoslave conduite par l’économiste slovène Janek Drnovsek dirigera le pays pour cinq ans. Drnovsek succède à Raif Dizdarevic comme président de la Fédération.
en juillet
Le Parti communiste se transforme en Parti socialiste.
mercredi 27 septembre
Refusant de tenir compte des avertissements du gouvernement fédéral, le parlement slovène a approuvé des amendements constitutionnels donnant le droit à l’autodétermination et autorisant de fait la sécession d'avec la Yougoslavie.