lundi 1er janvier
Le nomadisme devient illégal dans le protectorat de Bohême. Ceux qui refuseront doivent être envoyés dans des camps de travail.
mardi 2 janvier
Des journalistes et d’anciens officiers de l’armée tchécoslovaque sont arrêtés en masse à Prague par les Allemands.
La traditionnelle réception organisée à la Chancellerie du Reich pour le Nouvel An du corps diplomatique est annulée en raison de la guerre.
jeudi 4 janvier
Hermann Göring est chargé de l’économie et des industries de guerre du Reich. Walther Funk est nommé vice-président exécutif pour l’économie.
samedi 6 janvier
Exécutions massives de Polonais commis par les Allemands dans la ville de Poznań.
lundi 8 janvier
Fermée depuis le début de la guerre en raison de sa proximité avec la France, l’université de Fribourg-en-Brisgau rouvre ses portes.
mardi 9 janvier
Le responsable SS de Prusse-Occidentale rend compte de l’élimination « réussie » de 4 000 malades mentaux incurables en Pologne.
Une mine allemande a coulé le paquebot Dunbar Castle sur la côte sud-est de l’Angleterre : 152 passagers sont tués, parmi lesquels de nombreux enfants.
mercredi 10 janvier
Deux officiers allemands (dont le major Helmut Reinberger), à bord d’un avion-courrier de la Luftwaffe, qui portaient, de Munster à Cologne, les plans de l’offensive de l’Allemagne vers l’Ouest (prévue pour le 14 janvier), atterrissent par erreur à Mechelen-sur-Meuse, ville belge du Limbourg. Les Alliés apprennent ainsi qu’Hitler a l’intention de violer la neutralité belge. Le Führer tient Göring pour responsable de cette « fuite » et exige qu’une tête tombe. Ce sera celle de Helmut Felmy, l’un des meilleurs généraux de la Luftwaffe.
Selon le Schwarze Korps, une publication de la SS, l’Etat projetterait de payer une partie des salaires en bons d’achat, afin de masquer l’inflation du pays.
vendredi 12 janvier
Le général Albert Kesselring est nommé commandant de la 2e flotte de la Luftwaffe.
Présenté à Monaco au mois de septembre, le film Fasching, comédie d’Hans Schweikart, sort à Berlin. Les acteurs principaux sont Karin Hardt, Hilde Körber et Lotte Lang.
samedi 13 janvier
En raison des conditions météorologiques défavorables, Hitler remet au 20 janvier son offensive à l’ouest.
La Belgique mobilise et les Pays-Bas suppriment toute permission militaire. Les deux pays sont mis en état d’alerte en cas d’invasion de l’Allemagne.
La baisse du nombre des travailleurs de sexe masculin est un sujet de préoccupation et pourrait entraîner une révision de la doctrine nazie en faveur du travail des femmes. Au sein du parti, ce sont les anciens qui font le plus souvent barrage à l’idée de faire participer les femmes à la production, estimant que celles-ci doivent se cantonner dans leur rôle de femmes au foyer et de mères de famille.
dimanche 14 janvier
Hitler ordonne que personne ne soit autorisé à en savoir plus que lui sur les affaires secrètes.
A Varsovie, dans la zone de quarantaine du quartier juif, la faim fait 70 victimes par jour.
mardi 16 janvier
Hitler reporte au printemps l’offensive à l’ouest à cause du mauvais temps qui s’aggrave, et ordonne les préparatifs pour une attaque de la Scandinavie.
jeudi 18 janvier
La Suède, la Norvège et le Danemark proclament leur neutralité.
A Varsovie, la Gestapo fusille 250 juifs dans des bois en dehors de la ville, à la suite de l’arrestation du chef de la résistance juive, Andrzej Kott, né catholique.
Un record de froid a été battu à Karlsruhe (Bade), avec un thermomètre chutant jusqu’à -25,4° C.
samedi 20 janvier
Dans la Pologne occupée, les autorités allemandes ont le souci d’assurer la réouverture des salles de cinéma afin qu’elles participent à l’effort de propagande nazi.
Winston Churchill demande aux nations neutres d’Europe de rejoindre les Alliés.
dimanche 21 janvier
Le pape condamne les réglementations nazies en Pologne.
Un croiseur britannique aborde le paquebot japonais Asamu Maru, au large de l’île d’Honshu, et arrêté 21 Allemands à son bord.
mardi 23 janvier
Les Britanniques et les Français annoncent qu’ils attaqueront les navires allemands rencontrés dans la zone de neutralité américaine.
mercredi 24 janvier
Le maréchal Göring charge le chef du SD Reinhardt Heydrich de « résoudre la question juive par l’émigration ou l’évacuation ».
jeudi 25 janvier
Les Pays-Bas réaffirment leur principe de neutralité.
vendredi 26 janvier
En Pologne, les autorités allemandes interdisent aux juifs de voyager en chemin de fer.
lundi 29 janvier
Le gouvernement polonais en exil à Paris affirme que les nazis ont éliminé 18 000 scientifiques et intellectuels polonais.
mardi 30 janvier
Heydrich ordonne de nouvelles expulsions de juifs du Reich vers Lublin, en Pologne orientale ; Himmler autorise la déportation de 30 000 Tziganes.
en janvier
Augmentation des taxes sur les sociétés, les produits de luxe et le revenu.
lundi 5 février
Réunion du Conseil suprême interallié à Paris. Le Conseil décide l’envoi en Finlande d’un corps expéditionnaire franco-anglais, sans savoir si la Suède et la Norvège accepteraient le passage des troupes alliées, ou du moins leur absence de résistance. Après avoir abandonné l’idée de débarquer à Petsamo, le Conseil a adopté le principe d’une opération sur Narvik, qui permettrait de contrôler, voire de s’emparer des mines de fer suédoises qui approvisionnent l’Allemagne.
jeudi 8 février
Une descente de la police française à l’agence de presse soviétique, à Paris, établit que cette dernière sert de façade à la propagande pro-allemande.
vendredi 9 février
Le général von Manstein est nommé à la tête du 38e corps d’armée, nouvellement créé.
Partie observer Forbach, aux mains des Allemands depuis quelques mois, une section du 24e bataillon de chasseurs français, commandée par le lieutenant Agnely, est revenue dans les lignes françaises, pourchassée par des SS, en combattant à un contre dix. 17 chasseurs ont été tués et, parmi eux, leur chef.
Le président américain Roosevelt envoie le sous-secrétaire d’Etat Sumner Welles en mission de paix à Rome, Paris, Berlin, et Londres.
samedi 10 février
A Prague, les nazis ont ordonné la fermeture de tous les magasins de textile, de vêtements et d’articles de cuir appartenant aux Juifs. Dans le même sens, le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, von Neurath, a décrété la mise en vente des bijoux en métal précieux et des œuvres d’art leur appartenant, et il menace à terme de fermer tous leurs commerces.
dimanche 11 février
A l’issue de six mois de négociations, un accord commercial germano-soviétique permet à l’Allemagne de contourner l’embargo britannique : livraison à l’Allemagne de pétrole, phosphates, métaux et de céréales. L’Allemagne fournira en échange du charbon et des armements aux Soviétiques.
mercredi 14 février
Le gouvernement britannique déclare que les navires de commerce en mer du Nord seront armés.
Un avion des gardes-côtes britanniques localise le navire-prison allemand Altmark dans les eaux norvégiennes.
jeudi 15 février
L’Allemagne annonce que les cargos britanniques seront dorénavant considérés comme des navires de guerre et coulés, en Manche et en mer du Nord. Plusieurs bateaux danois, néerlandais norvégiens et suédois ont déjà été torpillés ces derniers jours. La presse danoise proteste contre le torpillage du Chastine Maersk par un sous-marin allemand.
Erwin Rommel prend le commandement de la 7e Panzerdivision à Godesberg-am-Rhein, à la suite du général Stumme.
Des généraux allemands de la Wehrmacht critiquent la conduite des SS et de la police allemande envers les prisonniers polonais. Le général commandant l’armée allemande d’occupation, Johannes Blaskowitz, a remis au général en chef de l’armée de terre, Walter von Brauchitsch, une protestation écrite. Pour ces généraux, ces méthodes brutales et anarchiques ne permettront pas de supprimer le nationalisme polonais ni les juifs et aggravent la haine envers l’Allemagne. Blaskowitz souhaite que la Wehrmacht se voie confier l’administration et la justice en Pologne.
vendredi 16 février
Dans la soirée, l'Altmark, croiseur auxiliaire allemand et pétrolier ravitailleur du Graf Spee, commandé par Heinrich Dau, naviguant dans les eaux norvégiennes (violant la neutralité de ce pays), avec 300 prisonniers anglais à bord, est pris à l'abordage, dans le fjord de Jössing où il s’était réfugié, par les marins du destroyer anglais Cossack qui délivre les prisonniers. Quatre marins allemands sont tués. Deux canonnières norvégiennes assistant à l’opération ne sont pas intervenues. L’Altmark est désormais immobilisé à Bergen.
samedi 17 février
Le Reich commence à rapatrier les Allemands d’Estonie, de Lituanie et de Lettonie, bien que ces pays soient encore liés par des pactes de non-agression avec l’URSS.
lundi 19 février
Hitler ordonne d’accélérer les préparatifs de l’opération Weser, nom de code de l’invasion de la Norvège et du Danemark.
mardi 20 février
Le général Nikolaus von Falkenhorst, qui commandait en Pologne le 21e corps d’armée, est nommé à la tête de l’opération Weser.
mercredi 21 février
En mer du Nord, des chalutiers britanniques attaqués par la Luftwaffe ripostent à coups de canons.
jeudi 22 février
Le général SS Martin Boorman indique que l’éducation religieuse dans le Reich doit comporter des références au nazisme.
samedi 24 février
Hitler a pris connaissance d’un nouveau plan d’invasion de l’Europe de l’Ouest, qui tient compte de l’emploi massif des blindés : le plan « Faucille » (Fall Sichelschnitt). Le général Erich von Manstein a exposé les grandes lignes de ce dispositif d’attaque. Il prévoit une offensive des divisions blindées à travers les Ardennes. Une fois le front rompu à Sedan, les blindés feraient une percée pour atteindre la baie de la Somme. Ce plan, qui a déjà reçu l’aval de deux experts, les généraux Guderian et von Rundstedt, est jugé trop téméraire par l’état-major de la Wehrmacht.
A Munich, Hitler prévient : « Nous ne pouvons pas être vaincus ni économiquement ni militairement [...]. Le monde est peut être plein de diables, mais nous gagnerons ».
lundi 26 février
Hitler signe sa première directive pour déclencher l’invasion du Danemark et de la Norvège.
Les batteries antiaériennes de Paris tirent sur des avions de reconnaissance de la Luftwaffe.
mercredi 28 février
Goebbels appelle les pays neutres à « maîtriser leur opinion publique ». Il met notamment en garde la Suède contre une aide à la Finlande.
jeudi 29 février
Les Britanniques remettent aux Japonais neuf des vingt-et-un Allemands faits prisonniers le 21 janvier à bord de l’Asamu Maru.
vendredi 1er mars
Hitler envoie ses dernières instructions pour l’invasion du Danemark et de la Norvège.
vendredi 1er ou samedi 2 mars
Adolf Hitler rencontre un émissaire américain, le secrétaire d’Etat Sumner Welles, et lui affirme qu’il désire la paix, mais qu’ « il n’y a pas d’autre issue qu’un combat sans merci ». Welles avertit Hitler que toute extension du conflit du fait de l’Allemagne entraînerait des réactions énergiques de la part des Etats-Unis.
samedi 2 mars
En France, le 2e Bureau reçoit des informations sur les préparatifs allemands contre la Norvège et le Danemark.
dimanche 3 mars
Göring rencontre à son tour Sumner Welles. Il élude ses questions sur le sort des juifs en Pologne ; il préfère lui montrer sa vaste collection d’objets d’art.
mardi 5 mars
Sortie du film Der Feuerteufel, drame historique de Luis Trenker, avec L. Trenker, Judith Holzmeister, Bertl Schultes, Fritz Kampers, Erich Ponto et Claus Clausen.
mercredi 6 mars
L’aviation allemande bombarde et mitraille deux bateaux-feux en mer du Nord.
jeudi 7 mars
Des avions de la RAF décollent de bases françaises pour lâcher des tracts en Pologne occidentale.
vendredi 8 mars
Les Allemands publient les « décrets polonais », transformant pratiquement les civils polonais travaillant en Allemagne en esclaves du Reich. Les Polonais devront coudre sur leurs vêtements la lettre « P », afin d’être facilement identifiables. Assignés à résidence, il leur est interdit d’emprunter les transports en commun et de se déplacer à bicyclette. Il ne leur est pas permis de pénétrer dans une église allemande ni d’assister à un spectacle. Tout contact avec la population est réprimé. Les relations sexuelles avec une Allemande sont punies de mort ; la femme, elle, est mise au pilori avant d’être envoyée en camp.
L’Allemagne somme le gouvernement suédois de s’employer à faire céder la Finlande.
Démantèlement à Dresde du groupe de résistance Schulze-Stein.
lundi 11 mars
Fin de l’embargo américain sur les armes, afin de permettre à la France et à la Grande-Bretagne d’acheter des avions de chasse P-40.
mardi 12 mars
Capitulation finlandaise devant les Soviétiques. Helsinki signe un accord avec l’Allemagne qui l’entraîne dans la collaboration.
Sur les 1 000 juifs allemands de Stettin [Szczecin] déportés dans des wagons scellés, 72 meurent de froid après une marche de 18 heures dans une tempête de neige, à Lublin.
jeudi 14 mars
Göring décrète que tous les objets en cuivre, bronze, laiton et autres métaux utiles doivent être récupérés.
Un livre blanc sur les relations germano-polonaises (1933-1939), publié à Paris par le gouvernement polonais en exil, révèle que, dès 1935, l’Allemagne songeait à envahir l’URSS avec le soutien de la Pologne, qui déclina l’offre.
vendredi 15 mars
Parution du numéro 0 de l’hebdomadaire nazi Das Reich, créé par Rudolf Sparing, Rolf Rienhardt et Max Mann et publié par les éditions Deutschen Verlag (branche des éditions Franz-Eher-Verlag). Chaque éditorial de la revue sera écrit par Goebbels (la parution régulière commencera en mai).
A Montevideo, Nahum Goldmann, président du Congrès juif mondial, déclare que 90 000 juifs de Palestine se sont engagés aux côtés des Alliés contre l’Allemagne.
samedi 16 mars
Pour la première fois, une personne a été tuée sur le sol britannique dans un raid de l’aviation allemande. James Isbister est mort lors d’une attaque de la Luftwaffe sur Scapa Flow, dans les Orcades.
Richard Darré, ministre de l’Agriculture et l’Alimentation, ne tient pas compte des juifs dans le calcul du rationnement en Allemagne.
dimanche 17 mars
Fritz Todt est nommé ministre de l’Armement et des Munitions.
Bombardement allemand sur la base navale britannique de Scapa Flow, en Ecosse : six morts.
lundi 18 mars
Hitler et Mussolini se rencontrent au col du Brenner, à la frontière austro-italienne : l’Italie accepte le principe d’entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne, si on lui laisse le choix du moment et et si l’Allemagne accepte de lui fournir l’appui économique et militaire nécessaire.
nuit du lundi 18 au mardi 19 mars
50 bombardiers de la Royal Air Force ont attaqué, non loin des côtes danoises, la base d’hydravions de Hornum, sur l’île de Sylt. Ce raid n’a pas donné les résultats escomptés, la plupart des bombes étant tombées à la mer. Mais la RAF n’a perdu qu’un seul appareil.
mardi 19 mars
L’ambassadeur des Etats-Unis au Canada, James Cromwell, condamne publiquement le nazisme. C’est la première fois qu’un représentant officiel des Etats-Unis prend position publiquement.
jeudi 21 mars
Selon deux scientifiques réfugiés en Angleterre - l’Autrichien Otto Frisch et l’Allemand Rudolf Peierls, il est possible de produire une super-bombe grâce à une réaction nucléaire en chaîne. Dans un rapport à sir Henry Tizard, le conseiller scientifique du gouvernement britannique, il suffit que les nazis possèdent quelques kilogrammes d’isotope d’uranium pour réaliser un tel engin de mort. Ils conseillent au gouvernement de prendre garde à cette menace.
samedi 23 mars
Le maréchal Göring ordonne l’arrêt momentané de la déportation des Juifs en Pologne occupée.
mardi 26 mars
Après une conférence avec l’amiral Erich Raeder, Hitler décide que l’opération « Weser » précédera de peu l’offensive à l’ouest.
mercredi 27 mars
Heinrich Himmler ordonne la construction du camp de concentration d’Auschwitz, près de Cracovie, dans le sud de la Pologne.
samedi 30 mars
Hitler ordonne en public que la priorité soit donnée au transport d’armes en URSS, … pendant qu’il planifie en privé de l’attaquer en 1941.
Dernier office célébré dans la Nouvelle Synagogue de Berlin. Le bâtiment est confisqué par l’armée pour servir de dépôt de matériel.
dimanche 31 mars
Josef Bürckel n’est plus Commissaire du Reich pour la réunification austro-allemande (fonction créée en avril 1938).
Cargo reconverti en croiseur auxiliaire camouflé (le premier de la Kriegsmarine), l’Atlantis quitte le port allemand de Wilhelmshaven pour une campagne autour du monde sous les ordres du capitaine Bernhard Rogge (coulé le 22 novembre 1941).
lundi 1er avril
Hitler fixe la date de l’opération « Weser », concernant l’invasion de la Norvège et du Danemark, au 9 avril.
mercredi 3 avril
Des troupes du Reich et du matériel de guerre quittent les ports allemands pour Narvik à bord de navires de commerce.
vendredi 5 avril
Winston Churchill rencontre Daladier à Paris et tente en vain de le convaincre de larguer des mines fluviales au-dessus de l’Allemagne.
samedi 6 avril
Des reconnaissances aériennes de la RAF révèlent qu’il règne une intense activité navale dans les ports allemands de la région de Kiel.
Après avoir lâché 65 millions de tracts depuis le début de la guerre, la RAF suspend ses raids de propagande sur l’Allemagne.
dimanche 7 avril
En préparation de l’opération « Weserübung », les transports de troupes allemands prennent la route du nord sous la protection des cuirassés Gneisenau et Scharnhorst.
Match amical de football : au Stade olympique de Berlin, l’Allemagne et la Hongrie ont fait match nul deux à deux.
lundi 8 avril
Opération « Wilfred » : la Royal Navy quitte les ports britanniques pour rallier la Norvège. Informée par les Alliés, la Norvège proteste contre le mouillage des mines, mais s’abstient de mobiliser.
En mer du Nord, le sous-marin polonais Orzel coule le transport de troupes allemand Rio de Janeiro.
Des renseignements sur des mouvements de troupes allemandes entraînent le placement des forces danoises en état d’alerte le long de la frontière.
nuit du lundi 8 au mardi 9 avril
L'Allemagne devance en Scandinavie les Alliés, qui ont retardé leur débarquement en Norvège (prévu initialement le 5 avril). Voulant défendre « la route du fer » (le minerai suédois transitant vers l'Allemagne par Narvik), puis éventuellement la Suède et les côtes baltiques, les Allemands lancent l’opération « Weser », à 2 h 15 en Norvège et à 5 h 20 au Danemark : invasion du Danemark et de la Norvège (occupation d'Oslo, Bergen, Egersund, Kristiansand, Stavanger, Trondheim et Narvik).
mardi 9 avril
Une résistance acharnée des défenses côtières norvégiennes dans le fjord d’Oslo leur permet de couleur le croiseur allemand Blücher et d’endommager le cuirassé de poche Lützow. La flotte allemande doit se retirer, mais peu après c’est finalement un bataillon de parachutistes de la Luftwaffe qui s’empare d’Oslo. Installation à Oslo d’un gouvernement pro-allemand dirigé par Quisling, mais non reconnu par le roi Haakon VII.
Le gouvernement argentin fait interner dans l’île Martin Garcia les marins allemands du Graf Spee, qui s’est sabordé en décembre.
mercredi 10 avril
Deux croiseurs allemands sont coulés par les Britanniques : le Karlsruhe, dans le détroit de Skagerrak, par le sous-marin HMS Truant, et le Königsberg devant Bergen par des bombardiers Skua britanniques. A Narvik, une force navale britannique s’attaque à dix contre-torpilleurs allemands dans le fjord de Narvik et coule deux navires.
Capitulation danoise.
mercredi 10 et samedi 13 avril
Batailles navales à Narvik : une escadre navale britannique coule ou détruit dans le fjord huit destroyers allemands, le sous-marin U-64 et plusieurs cargos chargés de matériels. Le général allemand Dietl est isolé, mais le général anglais Mackesy refuse toute opération terrestre.
jeudi 11 avril
Pour rendre hommage au général Karl Litzmann (mort en 1936), les autorités allemandes du Wartheland (Grande Pologne occupée) décident de rebaptiser la ville de Lodz en Litzmannstadt.
samedi 13 avril
Création au Staatsoper de Dresde, sous la direction du chef d’orchestre Karl Böhl, de Roméo et Juliette, un opéra en deux actes du Suisse Heinrich Sutermeister, sur un livret du compositeur d’après la pièce éponyme de Shapespeare, avec la soprano Maria Cebotari dans le rôle de Juliette. C’est un succès.
dimanche 14 avril
Pour tenter de couper la route du fer suédois en direction de l'Allemagne, les troupes franco-britanniques débarquent près de Narvik : prise de Harstad, dans les îles Lofoten.
Match amical de football : au stade du Prater de Vienne, l’Allemagne a été battue par la Yougoslavie deux buts à un.
lundi 15 avril
A Oslo, les Allemands remplacent Quisling par le fantoche Ingolf Christensen à la tête du gouvernement norvégien.
A Bletchey Park, le Service du chiffre britannique décrypte le code allemand de l’Enigma utilisé en Norvège.
Première parution de la revue Signal, chez Ullstein et sous l’égide de l’OKW (rédacteur en chef G. Wirsing), afin de propager l’ « idéologie européenne ». La revue paraît en sept langues (allemand, anglais, français, néerlandais, italien, danois, norvégien).
nuit du mardi 16 avril
Des troupes franco-britanniques débarquent à Namsos, dans le centre de la Norvège, pour tenter une opération sur Trondheim (plus au sud). Elles établissent le contact à Steinkjer avec le colonel Getz, nouveau commandant des forces norvégiennes.
mercredi 17 avril
Le croiseur anglais HMS Suffolk pilonne l’aéroport norvégien de Sola, près de Stavanger, avant de regagner Scapa Flow.
Le général Jodl déclare à Hitler : « Dans chaque conflit, il arrive un moment où le commandant suprême doit garder son sang-froid ».
jeudi 18 avril
Des troupes alliées prennent pied à Andalsnes (centre de la Norvège).
samedi 20 avril
Les Allemands attaquent les lignes norvégiennes qui défendent Rena et Lillehammer.
Selon une sous-directive secrète du commandement de la Wehrmacht, tous les militaires ayant du sang juif ou ayant épousé des juives sont exclus de l’armée.
Pour son 51e anniversaire, Hitler crée à Berlin un nouveau régiment SS, constitué de Norvégiens, de Danois et d’Allemands.
dimanche 21 avril
L’armée allemande prend Lillehammer aux forces norvégiennes.
lundi 22 avril
Les troupes alliées débarquées à Namsos sont arrêtées par les Allemands à Steinkjer, au nord de Trondheim.
L’URSS proteste auprès de l’Allemagne pour 80 violations aériennes de son territoire en 20 jours.
mercredi 24 avril
Suite à l’échec des négociations avec le gouvernement norvégien pour une collaboration avec l’Allemagne, Josef Terboven est nommé « Commissaire du Reich pour la Norvège » : mise en place d’une administration civile allemande.
vendredi 26 avril
Dans le nord de la Norvège, des unités alliées commencent à battre en retraite.
Mussolini répond au président du Conseil français Paul Reynaud - qui demandait à Rome de rester neutre - que l’Italie reste l’alliée de l’Allemagne.
samedi 27 avril
L’Allemagne déclare officiellement la guerre à la Norvège. Hitler informe ses généraux de son intention d’attaquer la France la première semaine de mai.
Heinrich Himmler ordonne la création en Silésie, près de la ville polonaise d’Oświęcim, d’un camp de concentration pouvant accueillir 10 000 détenus (premier camp d’Auschwitz).
A la demande de Göring, les deux derniers Zeppelins, le LZ 127 Graf Zeppelin (actif de 1928 à 1937) et le LZ 130 Graf Zeppelin II (1938-1940), sont démantelés. Cette décision met fin à l’ère des dirigeables.
dimanche 28 avril
Les troupes du général britannique Bernard Paget, débarquées à Andalsnes, ne réussissent pas à progresser dans le Gubrandsdalen norvégien.
mardi 30 avril
En Norvège, les troupes allemandes venant d’Oslo et de Trondheim font leur jonction à Dombas. Les troupes britanniques commencent à évacuer leurs positions à Andalsnes.
Aux Etats-Unis, des habitants de Pittsburgh offrent un million de dollars pour la capture d’Hitler vivant.
mercredi 1er mai
En Norvège, les Allemands encerclent Andalsnes : les Alliés évacuent 4 000 hommes du port en y abandonnant leur matériel. Par ailleurs, le général français Antoine Béthouart (une demi-brigade de chasseurs alpins, une brigade et demi de légionnaires et une brigade polonaise) et le général norvégien Fleisher attaquent à Foldvick.
Mussolini répond à l’invitation à la paix du président américain Roosevelt en déclarant que l’Allemagne ne peut pas être vaincue en Europe.
jeudi 2 mai
Sous un violent bombardement de la Luftwaffe, les Alliés évacuent 4 600 soldats de Namsos.
vendredi 3 mai
Toutes les troupes alliées sont évacuées de Norvège, sauf à Harstad. Le général Béthouart prend le commandement des forces encore présentes.
samedi 4 mai
Début de la construction du camp d’Auschwitz en Pologne. Le commandant du camp, Rudolf Höss, prélève 30 détenus violents à Sachsenhausen et les affectes comme kapos.
dimanche 5 mai
Les dernières forces armées norvégiennes encore en état de combattre dans le sud du pays se rendent dans la forteresse d’Hegra et à Vinjesvingen.
Des troupes de la légion étrangère française débarquent à Tromso, dans le grand nord norvégien.
Dernière parution, à Paris, du Neuer Vorwaërts, journal du parti social-démocrate allemand en exil.
Match amical de football : au stade San Siro de Milan, l’Italie a battu l’Allemagne trois buts à deux.
mercredi 8 mai
L’ambassadeur belge à Berlin signale à son gouvernement que les Allemands préparent un ultimatum.
jeudi 9 mai
Alerte générale en Belgique. La Grande-Bretagne et la France en sont informées.
Des soldats allemands en uniforme néerlandais passent la frontière des Pays-Bas. Ils ont ordre d’occuper certains ponts et de détruire les détonateurs mis en place pour les faire sauter en cas d’invasion allemande.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai
Le U-Boat allemand U-9 a coulé à 23 h 14 le sous-marin français Doris au large du port néerlandais de Den Helder. Les 42 marins français commandés par le lieutenant Favreul ainsi que 3 marins britanniques ont été tués.
vendredi 10 mai
Une foudroyante offensive allemande à l'ouest est lancée à 5 h 35 du matin (Fall Gelb, « Plan Jaune »). Après des bombardements massifs (Rotterdam), deux corps d’armée allemands attaquent les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Des hydravions allemands amerrissent sur la Meuse, en plein cœur de Rotterdam, et débarquent des fantassins qui se ruent à l’assaut des ponts ; dans le même temps, la 9e division Panzer se dirige vers la ville. Plus au sud, en Belgique, les blindés de la 6e armée de Walther von Reichenau passent en trombe les trois ponts restés intacts, entre Liège et Maastricht, sur le canal Albert. La Belgique lance un appel à l’aide aux Alliés : mise en place du plan Dyle. Le général Gamelin donne l’ordre aux troupes françaises d’aller à l’encontre des Allemands. Le corps expéditionnaire anglais est également entré en Belgique. Hitler assiste au déclenchement de l’offensive depuis son quartier-général de « Felsennest », à Roder, près de Bad Münstereifel, au sud-ouest de Cologne (à 55 km de la frontière belge).
Vers 16 h, à la suite d’une erreur de navigation, trois bombardiers Heinkel 111 qui se croyaient au-dessus de la ville française de Dijon ont en fait largué 69 bombes sur Fribourg-en-Brisgau : 57 personnes sont mortes, dont 20 enfants tuées sur une aire de jeux. Les autorités allemandes dissimulent l’erreur en accusant les Alliés d’avoir ciblé des civils…
samedi 11 mai
Les parachutistes allemands prennent le fort belge d'Eben-Emael, défendant Liège.
dimanche 12 mai
Les Belges font sauter tous les ponts sur la Meuse. Mais à Houx, en aval de Dinant, la 7e division allemande commandée par Rommel traverse le fleuve grâce à un barrage demeuré intact.
Après avoir pris Bouillon, les Panzer de Guderian atteignent Sedan.
Premier raid de la Royal Air Force sur des villes allemandes : 35 bombardiers ont attaqué Mönchengladbach.
lundi 13 mai
Les Allemands prennent Liège et Dinant.
A 16 heures, le groupe blindé Gudérian, appuyés par les stukas, perce le front français de la Meuse à Sedan. A Monthermé, une autre tête de pont est encore établie par la 6e division Panzer du général Georg-Hans Reinhardt.
En Norvège, les troupes françaises du général Béthouart débarquent à Bjerkvik, avec ordre de prendre Narvik.
nuit du lundi 13 au mardi 14 mai
La 7e Panzerdivision de Rommel bouscule la 5e division française, engagée en Belgique.
mardi 14 mai
La Luftwaffe bombarde Rotterdam, au moment même où la ville négocie sa reddition : 1 147 morts. Sur les 100 bombardiers allemands, 43 seulement ont reçu l’ordre d’annuler le raid, les 57 autres ont lâché 97 tonnes de bombes sur la vile.
du mardi 14 au mercredi 15 mai
Percée allemande entre Namur et Sedan.
mercredi 15 mai
Capitulation de l'armée néerlandaise à 9 h 15, signée par le général Henri Winkelman.
L’amiral Dönitz envoie un U-Boot dans l’Atlantique, l’U-37, pour y tester les torpilles magnétiques.
jeudi 16 mai
Le général français Gamelin, chef d’état-major, donne l’ordre de retraite à toutes les forces françaises en Belgique.
Les divisions blindées du général Heinz Guderian se trouvent à environ 90 kilomètres à l’est de Sedan.
Le gouverneur général de Pologne, Hans Frank, approuve la campagne visant à éliminer les élites et intellectuels polonais : l’AB Aktion (Außerordentliche Befriedungsaktion ; « Opération extraordinaire de pacification »). 30 000 personnes seront arrêtées dans les semaines suivantes puis transférées dans des camps de concentration (3 500 seront exécutées).
vendredi 17 mai
La 6e armée allemande entre dans Bruxelles, une ville livrée sans combat. Occupation également de Louvain et de Namur.
A Montcornet, au nord de Laon (Aisne), les chars de la 4e division cuirassée française du colonel Charles de Gaulle stoppent momentanément l’avance des blindés allemands vers l’Ouest. Mais après les premiers succès, la contre-offensive française est arrêtée par les actions des bombardiers en piqué allemands.
samedi 18 mai
Les troupes allemandes de Guderian occupent Saint-Quentin. La 16e armée prend l’ouvrage de La Ferté, situé le plus à l’ouest de la ligne Maginot. Le commandant de la 7e Armée française, Henri Giraud, est fait prisonnier. Occupation d’Anvers, en Belgique.
Arthur Seyss-Inquart, dernier chancelier d’Autriche, est nommé commissaire du Reich dans les Pays-Bas occupés.
Hitler ordonne par décret la réintégration dans le Reich des régions belges d’Eupen, de Malmédy et Moresnet.
dimanche 19 mai
La 7e division Panzer de Rommel prend Cambrai.
L’arme allemande entre dans Mons, en Belgique.
En France, Weygand remplace Gamelin à la tête des armées françaises.
lundi 20 mai
Les Allemands atteignent Abbeville. Rommel se trouve dans les faubourgs d'Arras, Guderian prend Amiens et atteint la mer à Noyelles. Les armées alliées sont coupées en deux. Une quarantaine de divisions alliées sont encerclées dans les Flandres.
Début en Pologne de la construction du camp d'Auschwitz et arrivée des premiers prisonniers.
mardi 21 mai
Echec des contre-attaques britanniques à Arras et françaises à Cambrai.
mercredi 22 mai
La Panzerdivision du général Schaal assiège Calais, défendue par 4 000 Français, Britanniques et Belges.
jeudi 23 mai
Les Alliés évacuent Boulogne.
Alors qu’il pénétrait dans le port de Dunkerque afin d’y débarquer une équipe de démolition, le destroyer Jaguar a été touché par une torpille allemande. 13 marins ont été tués et 23 autres blessés. Le navire s’échoue à Malo-les-Bains (où il sera coulé).
Oberleutnant au sein de la première division d’infanterie, le prince Guillaume de Prusse a été grièvement blessé dans des combats près de Valenciennes.
vendredi 24 mai
Le commandement allemand, surpris par l’ampleur de sa propre victoire et craignant un piège et une contre-offensive, ordonne une halte dans les opérations pour se regrouper. Les Panzer de la 4e armée s’arrêtent en vue de Dunkerque (cet arrêt va permettre aux forces alliées d’être évacuées en grand nombre).
En Belgique, la 6e armée allemande s’empare des villes de Gand et de Tournai.
Abandon d’Arras par les forces britanniques.
Treizième directive d’Hitler : il ordonne l’anéantissement des Alliés en Artois et dans les Flandres, ainsi que l’attaque aérienne de la Grande-Bretagne.
samedi 25 mai
La 2e Panzerdivision s’empare du port de Boulogne. Les Alliés se replient sur Dunkerque.
Le front tenu par l’armée belge s’effondre.
Trois divisions françaises repoussent durant trois semaines les assauts de sept divisions allemandes à Stonne, Tannay et le Mont-Dieu.
dimanche 26 mai
Début à 18 h 57 de l’opération « Dynamo ». 400 000 soldats alliés sont encerclés dans la poche de Dunkerque. Après deux jours d’arrêt, Hitler ordonne la reprise des opérations à Dunkerque.
Les Alliés capitulent à Calais : 3 500 Français et Britanniques sont faits prisonniers, 300 ont été tués et 200 blessés évacués. Les Allemands déplorent 800 morts, blessés ou disparus en quatre jours.
Le prince Guillaume de Prusse a succombé à ses blessures dans un hôpital de campagne à Nivelles (Belgique). Le fils aîné et héritier présomptif de l’ancien empereur Guillaume II avait 33 ans. L’émotion est grande en Allemagne. Son frère cadet Louis-Ferdinand (32 ans) lui succède comme héritier potentiel au trône.
Les éditions Deutschen Verlag publient le premier numéro de la revue hebdomadaire Das Reich, créée par les nazis pour influencer les milieux intellectuels allemands. Chaque éditorial est rédigé par le ministre de la Propagande, Joseph Goebbels (qui reçoit une rémunération de 2 000 reichsmarks par publication). Le premier tirage de 100 000 exemplaires doit être doublé en raison du succès.
lundi 27 mai
L’armée allemande prend Calais. A Dunkerque, tout juste 8 000 hommes sont évacués par les Alliés.
Envoyé le roi des Belges, le général et député Olivier Derousseaux, son propre chef d’état-major, s’en va demander l’armistice aux Allemands. Hitler exige une reddition inconditionnelle.
Massacre du Paradis : 97 soldats britanniques qui s’étaient rendus ont été exécutés par des soldats de la division SS Totenkopf dans un hameau de la commune française de Lestrem, à 12 km au nord de Béthune. 2 Britanniques ont été blessés.
Massacre de Vinkt (Deinze, Belgique) : les soldats allemands du 377e RI fusillent 34 hommes. Dans le village voisin de Meigem, un obus belge tombe sur une église où des dizaines de personnes étaient retenues comme otages : 27 morts.
L’Allemagne et la Roumanie signent un traité commercial à Bucarest. En échange de fournitures d’armement, le Reich importera 200 000 tonnes de pétrole.
mardi 28 mai
Le roi des Belges Léopold III signe l’acte de capitulation de la Belgique : 225 000 prisonniers, dont 145 000 Flamands (libérés aussitôt) et 80 000 Wallons (internés : 66 000 captifs fin 1943). Le « rexiste » Léon Degrelle organise la collaboration avec le Reich.
Journée dramatique pour les Alliés à Steenwerck : le général Prioux commandant la 1re armée française est fait prisonnier. Le général Molinié se replie sur Lille avec 40 000 hommes.
En Norvège, les troupes franco-polonaises du général Béthouart s’emparent de Narvik. Dans le même temps, l’ordre d'évacuation est donné, à cause de la défaite en France.
Le gouvernement britannique ordonne l’internement sur l’île de Man de toutes les femmes allemandes âgées de 16 à 60 ans vivant en Grande-Bretagne.
Touché à 9 h 36 au large du Portugal par deux torpilles tirées par le sous-marin allemand U-37, le paquebot français Brazza, de la Compagnie des chargeurs réunis, a coulé en moins de 4 minutes. 379 des 576 passagers et membres d’équipage ont péri. Les survivants sont récupérés par la canonnière Enseigne Henry et le croiseur britannique HMS Cheshire. Le navire avait quitté Bordeaux le 24 mai pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie, via Casablanca et l’Afrique de l’Ouest.
mercredi 29 mai
Hitler transmet à ses commandants de groupes d’armées réunis à Cambrai leur prochain objectif : régler son compte à l’armée française et prendre Paris.
A Lille, le général Juin et le reste de ses hommes, épuisés, se rendent.
Les funérailles à Berlin du prince Guillaume de Prusse ont donné lieu à la plus grande manifestation non autorisée sous le Troisième Reich. 50 000 personnes ont suivi en silence le convoi funéraire entre l’église de la Paix et le Temple antique du parc de Sanssouci à Potsdam.
du mercredi 29 mai au dimanche 2 juin
La Légion française chasse les Allemands de Narvik et de Ankenes en Norvège.
jeudi 30 mai
Pour la première fois, un prêtre catholique autrichien est exécuté par les nazis. Arrêté en 1938 par la Gestapo pour avoir déconseillé à une jeune femme de faire un mariage religieux avec un notable nazi divorcé, Otto Neururer est au mort au camp de Buchenwald d’un excès de sang de sang au cerveau après avoir été pendu par les pieds pendant 34 heures. Agé de 58 ans, il avait été condamné à cette peine pour avoir enseigner la foi à un autre détenu bien que les activités religieuses soient interdites (un autre prêtre qui l’assistait, Matthias Spanlang, sera déclaré mort quatre jours plus tard, probablement assassiné).
vendredi 31 mai
A court de munitions, le général français Molinié capitule avec les honneurs de la guerre.
Pour la première fois, les Allemands détruisent un monument à Varsovie. Inauguré en 1926, le monument Chopin, une œuvre en bronze de Wacław Szymanowski, a été abattu par des explosifs sur ordre du gouverneur général Hans Frank (un nouveau monument sera érigé en 1958).
de mai à juin
« Action extraordinaire de pacification » : euphémisme utilisé pour qualifier la liquidation d'environ 3 500 résistants antinazis et 3 000 malfaiteurs-criminels dans le « Gouvernement général » de Pologne.
samedi 1er juin
Les défenses britanniques sont enfoncées à Bergues.
Le général Ernst von Falkenhausen succède à Karl von Rundstedt comme gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France.
dimanche 2 juin
Suite à la demande d’Hitler, Mussolini accepte de repousser au 10 juin l’entrée en guerre de l’Italie.
lundi 3 juin
Les arrière-gardes françaises doivent se replier à trois kilomètres du port de Dunkerque.
En plein jour, 200 bombardiers allemands, escortés par 150 chasseurs, lâchent un millier de bombes sur Paris : 167 morts.
Un responsable gouvernemental nazi, Franz Rademacher, propose que l’île de Madagascar, colonie française, soit utilisée pour accueillir les juifs d’Europe.
nuit du lundi 3 au mardi 4 juin
Dernière évacuation des troupes britanniques et françaises (26 174 hommes) de la poche de Dunkerque. 338 226 hommes, dont 110 000 Français, ont été évacués lors de l’opération « Dynamo ». La bataille de Dunkerque est une défaite pour les Alliés mais la Luftwaffe y a connu sa première débâcle, avec 262 appareils détruits. Pour la première fois, la bataille des airs est perdue par les Allemands : Göring a surestimé ses aviateurs et sous-estimé ses adversaires.
mardi 4 juin
Vers 8 heures du matin, les Allemands pénètrent dans Dunkerque en ruine. Le sous-préfet Le Gentil les reçoit. Il reste encore sur les plages 30 000 Français, qui n’ont pu être évacués, qui déposent les armes. Dans le camp retranché, il n’y a plus de Britanniques, excepté les blessés.
En Norvège, l’évacuation des forces alliées commence à Harstad, face à Narvik.
Une douzaine de bombardiers Handley Page Hampden ont mené dans la soirée le premier raid aérien sur Francfort-sur-le-Main, pour des dégâts modérés : une quarantaine de bombes explosives ont frappé des maisons sur la Schloßborner et la Rebstöcker Strasse, tuant sept habitants et en blessant dix autres.
Création de l’insigne de combat des destroyers (Zerstörerkriegsabzeichen), une décoration militaire récompensant les marins servant à bord des destroyers et des torpilleurs.
mercredi 5 juin
Hitler déclenche le plan rouge à 5 h 35. La bataille de France débute sur la Somme et sur l’Aisne. La Wehrmacht opère un mouvement tournant et repousse vers le sud le reste de l'armée française ainsi que les centaines de milliers de réfugiés.
jeudi 6 juin
Les lignes de défense françaises sont forcées par la Wehrmacht sur la Somme et sur l’Aisne. Raid isolé d'un avion de l'aéronavale française sur Berlin.
L'ancien secrétaire d'Etat (durant la première Guerre Mondiale) Zimmerman meurt à Berlin.
vendredi 7 juin
Les Français évacuent Narvik, sans réaction allemande. Le roi de Norvège Haakon et son gouvernement embarquent à Tromsö pour gagner Londres.
Les Allemands occupent Montdidier, Noyon et Forges-les-Eaux. Rommel force la ligne de l’Andelle et s’ouvre la route de la Seine.
samedi 8 juin
Fin de l’opération « Alphabet » sur l’évacuation des forces alliées de Norvège. Au large de Narvik, le porte-avions britannique HMS Glorious est coulé par les croiseurs Scharnhorst et Gneisenau. Il évacuait le reste de deux unités de la RAF.
dimanche 9 juin
Les Allemands atteignent la Seine et occupent Dieppe, Rouen et Compiègne. Offensive de von Rundstedt en Champagne.
Les Allemands réoccupent Narvik. Entrée en vigueur d’un armistice avec l’armée norvégienne.
lundi 10 juin
L'Italie déclare la guerre à la France et à la Grande-Bretagne ; le gouvernement français quitte Paris, déclarée « ville ouverte ».
Les divisions Panzer de Guderian franchissent l’Aisne.
L’aviation allemande a bombardé le centre de la ville de Châlons-en-Champagne (Marne) : 44 habitants et une trentaine de soldats ont été tués. 150 maisons ont été détruites.
Franco proclame l'Espagne en état de non-belligérance active.
Capitulation de l’armée norvégienne.
En Bohême, la Gestapo prend le contrôle de Theresienstadt [Terezin] et installe une prison dans la Kleine Festung (« petite forteresse »).
mardi 11 juin
Occupation de Reims par les Allemands.
mercredi 12 juin
Ne pouvant maintenir un front continu, Weygand ordonne depuis Tours le repli général des armées. Repli du gouvernement français sur Tours. Les Allemands franchissent la Marne et occupent Châlons-sur-Marne (Marne) et Château-Thierry (Aisne). 13 000 soldats français et britanniques se rendent au général Rommel à Saint-Valéry-en-Caux, à l’ouest de Dieppe.
jeudi 13 juin
L'Allemand Otto Abetz devient le représentant officiel de la Wilhelmstrasse (Affaires étrangères allemandes) à Paris.
vendredi 14 juin
Le gouverneur de Paris, le général Henri Dentz, ayant garanti au général allemand Georg von Küchler, commandant de la 18e armée, qu’il n’y aurait aucune résistance, les troupes allemandes défilent à partir de huit heures dans la capitale française, vidée de ses habitants. Le premier acte symbolique de l’occupant est d’ôter le drapeau tricolore qui flotte sur le ministère de la Marine.
Repli des armées françaises sur la Loire et vers la Bourgogne. Attaques allemandes sur la Sarre. Offensive Tiger de von Witzleben sur la ligne Maginot. Dans la Marne, les troupes allemandes occupent Epernay.
Ouverture du camp d’extermination d’Auschwitz avec l’arrivée d’un premier convoi de 728 prisonniers polonais en provenance de Tarnow.
samedi 15 juin
Sur ordre d’Hitler, Guderian prend Verdun.
Français et Britanniques lancent l’opération « Ariel », l’évacuation des forces alliées depuis les ports de l’ouest de la France (Cherbourg, Brest, Saint-Malo, Saint-Nazaire, La Pallice, Le Verdon, Bordeaux, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz).
dimanche 16 juin
Sur le front, les Allemands entrent dans Orléans et commencent à franchir la Loire. A l’est, la Wehrmacht occupe Besançon.
lundi 17 juin
Le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, annonce la fin des combats. Les Allemands sont à Briare sur la Loire et à Fougères. De son côté, le général Guderian atteint la frontière suisse à Pontarlier : les forces françaises du Nord-Est sont isolées.
Vers 16 h 30, le paquebot britannique Lancastria, chargé d’environ 8 000 civils et militaires, est coulé lors d’une attaque aérienne en sortant de l’estuaire de la Loire, au large de la pointe Saint-Gildas : plus de 4 000 personnes trouvent la mort.
Bombardement allemands et italiens de la gare de Rennes : explosion d’un train de munitions stationné à côté d’un train de réfugiés et deux trains de soldats : officiellement plus de 800 tués et de nombreux disparus (en fait sans doute entre 1 600 et 2 000 victimes). En Loire-Inférieure, les avions allemands ont largué des bombes sur le village de Blain, causant la mort de 18 personnes et faisant de nombreux blessés.
Le ministre soviétique des Affaires étrangères félicite l’Allemagne « pour la glorieuse victoire des forces armées allemandes en France ».
nuit du lundi 17 au mardi 18 juin
La Luftwaffe mouille des mines magnétiques dans les passes du port de Lorient.
mardi 18 juin
Les Allemands atteignent Rennes et franchissent la Loire (résistance des 2 000 cadets de Saumur).
Appel à la radio, depuis Londres, du général français De Gaulle, qui demande aux Français de résister.
A Munich, Hitler rencontre Mussolini et l’informe qu’il ne le laissera pas s’emparer du sud de la France.
Dans la Nièvre, 43 tirailleurs africains prisonniers de guerre ont été exécutés à Clamecy après que l’un d’eux a attaqué un officier allemand
mercredi 19 juin
Les panzers de Rommel atteignent Cherbourg. D’autres troupes allemandes atteignent Brest et Nantes. La ligne de la Loire ne peut être tenue. Repli français vers le sud. Les forces de l'est sont isolées. Bataille autour de Toul. Les Allemands franchissent le Rhin au nord-est de Colmar. Une partie des troupes françaises de Haute-Alsace passe en Suisse après l'arrivée des panzers de Guderian à Pontarlier.
Une centaine de prisonniers de guerre français, en majorité des tirailleurs sénégalais du 12e R.T.S., sont assassinés par des troupes allemandes dans une grange de la région de Neufchâteau, dans les Vosges.
jeudi 20 juin
A Bordeaux, le gouvernement français demande un armistice à l’Italie.
A l’ouest, les Allemands entrent dans Saint-Malo et Quimper. Au Sud, les Allemands prennent Lyon, puis se dirigent vers les Alpes pour soutenir l’offensive italienne qui piétine.
vendredi 21 juin
Göring déclare devant les généraux de la Luftwaffe que les attaques contre Londres vont être intensifiées. La Royal Air Force doit être anéantie.
La délégation française chargée de signer l’armistice arrive à Rethondes, sous la direction du général Charles Huntziger.
Dans la matinée, les Allemands entrent dans Tours.
Hitler demande au général von Brauchitsch, commandant en chef de l’armée de terre, de préparer un projet d’assaut vers l’est (URSS).
samedi 22 juin
Le maréchal français Pétain est contraint d'accepter l'armistice. Celui-ci est signé à 17 h 50 par le général Huntziger et le maréchal allemand Keitel dans la clairière de Rethondes, dans le wagon où avait été signé l'armistice de 1918 qui avait marqué la défaite allemande. Il entrera en vigueur le 25 juin. La convention place sous occupation militaires les trois cinquièmes de la France, dont les principales villes industrielles et la côte atlantique, « en vue de sauvegarder les intérêts du Reich ». L’article 19 prévoit l’extradition des réfugiés allemands réclamés par le Reich.
Le poète et dramaturge allemand Walter Hasenclever (50 ans) se suicide dans le camp d’internement des Milles, près d’Aix-en-Provence. Exilé en France depuis 1933, il ne voulait pas tomber aux mains des nazis.
dimanche 23 juin
Hitler, accompagné des architectes Albert Speer et Hermann Giessler et du sculpteur Arno Breker, arrive à l’aéroport du Bourget, pour effectuer une visite éclair de Paris : Opéra, Sacré-Cœur, Tour Eiffel et Invalides au pas de charge, entre 5 h 30 et 6 h du matin. De son côté, l’amiral Dönitz visite le port de Lorient.
Les Allemands entrent dans Poitiers.
lundi 24 juin
La France (représentée par le général Charles Huntzinger) et l’Italie (le maréchal Badoglio et le comte Ciano) signent un armistice à la villa Incisa, à Olgiata, près de Rome.
Les Allemands arrivent à Audierne (extrême ouest de la Bretagne).
nuit du lundi 24 au mardi 25 juin
Les Britanniques lancent l’opération « Collar », la première mission de commandos britanniques en France : 115 hommes de la compagnie n°11 commandés par le major Ronnie Tod ont mené des raids sur quatre positions côtières du nord de la France (Neufchâtel-Hardelot, Stella Plage, Berck, Le Touquet). Si les Britanniques ne déplorent qu’un blessé, l’opération n’a abouti à aucun succès d’importance. Seuls deux soldats allemands ont été tués.
mardi 25 juin
Entrée en vigueur de l'armistice sur l’ensemble du front franco-allemand. Alors qu’en France, on observe une journée de deuil national, dix jours de célébrations officielles débutent outre-Rhin. Les combats de mai-juin ont coûté la vie à 90 000 soldats français et à 40 000 soldats allemands. 892 avions ont été abattus côté français et 1 300 côté allemand.
La Royal Air Force bombarde Berlin. Une première. Les dommages sont limités, mais cette attaque surprise apporte déjà un avant-goût des bombardements destructeurs que la ville subira par la suite.
mercredi 26 juin
La Turquie proclame sa neutralité dans le conflit mondial.
Un dîner de gala est donné au Waldorf Astoria de New York pour célébrer la victoire allemande sur la France. On y côtoie des responsables et plusieurs hommes d’affaires américaines importants : James Mooney (General Motors), Henry Ford, Torkield Rieber (Texas Company), Ralph Beaver Strassburger, un millionnaire de Pennsylvanie, propriétaire foncier en Allemagne et en France, les directeurs de Kodak, Underwood, etc.
jeudi 27 juin
La Wehrmacht occupe Bordeaux et atteint la frontière espagnole.
vendredi 28 juin
L’amiral Dönitz choisit Lorient comme principal base des sous-marins allemands en France.
Adolf Hitler effectue une entrée solennelle dans Strasbourg.
samedi 29 juin
Le gouvernement français quitte Bordeaux, maintenant située en zone occupée, pour s’installer à Clermont-Ferrand.
Décès à Muralto-Locarno, en Italie, du peintre suisse et théoricien de l’art allemand Paul Klee, à l’âge de 61 ans.
dimanche 30 juin
Hermann Göring ordonne un blocus aérien de la Grande-Bretagne.
Les derniers éléments français de la ligne Maginot cessent le combat.
Les Allemands commencent à occuper les îles Anglo-Normandes : Guernesey a capitulé après l’atterrissage d’un avion de reconnaissance.
La reine de Hollande Wilhelmine se réfugie à Londres avec son gouvernement.
fin juin
Les grands industriels allemands planifient la réorganisation économique de l’Europe et l’exploitation des pays occupés.
lundi 1er juillet
Sur ordre du gouvernement français, les 22 000 derniers défenseurs de la ligne Maginot se rendent aux Allemands.
L’île de Jersey se rend à son tour aux Allemands (Aurigny sera occupée le lendemain et Sercq le 4 juillet).
Le général von Rundstedt est promu maréchal pour ses succès en Pologne et en France.
mardi 2 juillet
Hitler ordonne l’étude de l’opération « Otarie », nom de code pour l’invasion de la Grande-Bretagne.
Alors qu’il transportait de Liverpool vers le Canada 479 prisonniers allemands et 734 prisonniers italiens (majoritairement des civils, avec seulement 86 soldats allemands), le paquebot britannique SS Arandora Star est coulé peu après 7 h à 139 km au nord-ouest de Gweedore (Irlande) par le sous-marin allemand U-47 du commandant Prien. 805 personnes périssent dans le naufrage, dont le capitaine Molton, 12 officiers, 42 membres d’équipage et 37 gardes britanniques. Les 868 survivants sont secourus par le HMCS St. Laurent.
mercredi 3 juillet
Déportation en Allemagne du général Henri Winkelman, l’ancien chef de l’armée néerlandaise.
vendredi 5 juillet
Le nouveau gouvernement roumain, dirigé par Ion Gigurtu, décide d’aligner sa politique sur celle des pays de l’Axe.
samedi 6 juillet
De retour du front de l’Ouest, Hitler est accueilli à Berlin par des foules enthousiastes.
Arrivée en zone occupée française des commissaires allemands chargés de contrôler la remise en route des entreprises, d’organiser les réquisitions et de surveiller l’application de l’Armistice.
Les Allemands évacuent Lyon après avoir consciencieusement pillé la ville.
lundi 8 juillet
Le gouvernement suédois signe à Stockholm un accord avec l’Allemagne qui autorise le transit par la Suède de troupes et de matériel de guerre vers la Norvège.
mardi 9 juillet
La Roumanie passe sous la protection militaire de l’Allemagne.
mercredi 10 juillet
Discours d’Hitler au Reichstag : « Dernières propositions de paix à l’Angleterre ».
La bataille d’Angleterre commence par l’attaque des navires qui circulent dans la Manche et par des raids de bombardements de la Luftwaffe sur la ville galloise de Swansea.
L'Assemblée Nationale française donne le pouvoir au maréchal Pétain.
jeudi 11 juillet
La RAF bombarde des aérodromes aux Pays-Bas et des usines de munitions en Allemagne.
A Berlin, l’amiral Raeder chercher à dissuader Hitler d’attaquer la Grande-Bretagne par un débarquement.
samedi 13 juillet
Directive n°15 d’Hitler fixant la stratégie de l’opération « Otarie » : la Luftwaffe est chargée de détruire la Royal Air Force.
dimanche 14 juillet
Hitler propose à la Grande-Bretagne une paix aux conditions allemandes.
Match amical de football : au Waldstadion de Francfort, l’Allemagne a battu la Roumanie neuf buts à trois, devant 40 000 spectateurs. C’était la première rencontre internationale pour le milieu gauche de Kaiserlautern Fritz Walter.
lundi 15 juillet
Le général suisse Guisan appelle le peuple et l’armée à la résistance dans une allocution prononcée dans la prairie de Grütli, près de Lucerne. Cette allocution entraîne une protestation diplomatique conjointe des puissantes de l’Axe, Allemagne et Italie.
mardi 16 juillet
Hitler signe la Directive n°16 ordonnant la préparation d’un débarquement en vue de l’invasion de la Grande-Bretagne. Il fait préparer le plan « Lion de mer » ou « Otarie » afin d'abattre les Britanniques, mais sans trop y croire : 1 722 chalands, 1 161 navires à moteurs, 475 remorqueurs, 155 grands transports.
En France, les Allemands expulsent vers la zone libre 22 000 Français d’Alsace-Lorraine.
mercredi 17 juillet
Première du film de propagande antisémite Les Rothschilds (Die Rothschilds, Aktien auf Waterloo), d’Erich Waschneck, avec Erich Ponto, Carl Kuhlmann, Albert Lippert, Hans Stiebner et Herbert Hübner.
jeudi 18 juillet
En Allemagne, « Radio Caledonia » commence ses émissions sur la Grande-Bretagne, en faveur du séparatisme écossais.
La Propaganda Abteilung s’installe à Paris, à l’hôtel Majestic.
vendredi 19 juillet
Hitler tente de faire accepter aux Britanniques la situation nouvelle : il lance un « dernier appel à la raison », invitant Churchill à faire la paix.
Hitler nomme douze maréchaux, dont Walther von Brauchitsch, chef de l'armée de terre, Keitel, von Rundstedt et Kesselring. Le chef d’état-major Franz Halder est promu colonel général (Generaloberst). Hitler donne l’unique et nouveau titre de maréchal du Reich à Hermann Göring.
samedi 20 juillet
Le Danemark, occupé par l’Allemagne, quitte la Société des Nations.
dimanche 21 juillet
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le FC Schalke 04 est sacré pour la deuxième année consécutive, en battant le Dresdner SC un but à zéro.
lundi 22 juillet
Répondant à Hitler, le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Halifax, déclare : « Nous n’arrêterons pas de nous battre tant que nous n’aurons pas garanti la liberté pour nous-mêmes et pour les autres ».
vendredi 26 juillet
Rencontre entre Hitler et le Premier ministre roumain Ion Gigurtu au sujet des revendications hongroises sur la Transylvanie.
samedi 27 juillet
Le Premier ministre bulgare, Bogdan Dimitrov Filov, s’entretient avec Hitler des revendications roumaines sur la Dobroudja bulgare.
dimanche 28 juillet
La circulation entre les zones libre et occupée de France est interdite par les Allemands.
lundi 29 juillet
L’Allemagne annexe les territoires belges germanophones d’Eupen, Malmédy et Moresnet.
mercredi 31 juillet
Les territoires occupés en Pologne prennent le non de gouvernement général de Pologne.
fin juillet
Constitution par les comtes H.J. von Moltke et P. Yorck von Wartenburg du Cercle de résistance antinazi de Kreisau (qui jouera un rôle prépondérant dans l’organisation de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler).
en juillet
Funk lance le « Nouvel Ordre économique ».
Hitler est décidé à prendre l'offensive le plus rapidement possible afin de mettre son action en accord avec ses options idéologiques.
Victime des intrigues de Speer et de Goebbels, Julius Lippert perd son poste de bourgmestre-gouverneur de Berlin. Ludwig Steeg lui succède (jusqu’en avril 1945).
jeudi 1er août
Hitler fixe au 15 septembre la date d’invasion de la Grande-Bretagne. Il ordonne à la Luftwaffe d’intensifier les raids à partir du 5 août (directive n°17).
Sortie du film Die drei Codonas, drame d’Arthur Maria Rabenalt, avec René Deltgen, Ernst von Klipstein et Josef Sieber.
vendredi 2 août
Des bombardiers allemands larguent sur la Grande-Bretagne des tracts détaillant les propositions de paix d’Hitler.
samedi 3 août
L’expert aux questions françaises du ministère des Affaires étrangères du Reich Otto Abetz est nommé ambassadeur d’Allemagne auprès des autorités militaires d'occupation en France. Il n’est cependant pas accrédité auprès du gouvernement français, puisque les deux pays sont encore officiellement en guerre.
lundi 5 août
Le mauvais temps retarde l’offensive aérienne allemande contre la Grande-Bretagne.
du mardi 6 au mercredi 7 août
Le Luxembourg, l’Alsace et la Lorraine sont incorporés au IIIe Reich.
jeudi 8 août
Les attaques de la Luftwaffe, qui prend désormais pour cibles les ports et la marine, sont d’ores et déjà déjouées par le système de radar mis en place sur la côte anglaise. Placées tous les 50 kilomètres, ces stations permettent détecter une approche des appareils ennemis volant à une distance de 150 à 200 kilomètres à une altitude de 3 000 mètres. Ainsi, les chasseurs britanniques peuvent intervenir à temps à la moindre attaque.
Le maréchal Keitel signe la directive « Aufbau Ost » (nom de code opérationnel allemand de l’opération « Barbarossa » sur l’attaque de l’URSS).
vendredi 9 août
Un Douglas DC-2 de la Lufthansa s’écrase à Hanovre : deux des dix passagers sont tués.
samedi 10 août
Baldur von Schirach est nommé gauleiter de Vienne.
dimanche 11 août
En une journée, la RAF a perdu 82 avions et la Luftwaffe 35 en combat aérien.
Les Eglises catholique et protestante s’élèvent publiquement contre l’euthanasie des « vies indignes d’être vécues ».
lundi 12 août
Des avions allemands ont bombardé six importantes stations radar du sud de l’Angleterre, notamment à Porlant et Douvres. La RAF a perdu 13 appareils et la Luftwaffe 45.
mardi 13 août
« Jour de l’aigle » : 1 485 appareils sont engagés par la Luftwaffe pour ce premier jour de bombardements massifs sur les bases aériennes de la RAF. Il s’agit d’un véritable baptême du feu pour l’aviation allemande qui, jusqu’à présent, a eu la partie belle face à des adversaires faciles.
Une escadrille de bombardiers Bristol Blenheim de la Royal Air Force a subi un désastre en attaquant la base aérienne allemande d’Aalborg dans le nord du Jutland danois : les onze appareils ont été abattus par la DCA ou les avions de chasse allemands. 20 aviateurs britanniques ont été tués.
La police allemande a arrêté à La Baule (Bretagne) le président de la Generalitat de Catalunya, Lluis Companys (remis aux autorités espagnoles, il sera fusillé le 15 octobre).
Première au Rathaus-Lichtspiele de Munich du film La Fille au vautour (Die Geierwally), une comédie dramatique réalisée par Hans Steinhoff d’après la nouvelle de Wilhelmine von Hillern, avec Heidemarie Hatheyer, Sepp Rist et Eduard Köck. L’histoire se déroule dans les montagnes du Tyrol. La censure a interdit le visionnage aux jeunes (première berlinoise le 17 septembre).
jeudi 15 août
Journée record de la bataille d’Angleterre : 1 786 sorties allemandes au cours d’une offensive d’envergure ; 75 avions allemands et 34 anglais sont abattus.
Le four crématoire I d’Auschwitz-Birkenau est mis en service.
samedi 17 août
Début du blocus de la Grande-Bretagne par l'Allemagne.
L’état-major de la Luftwaffe décide de retirer les Stuka de ses forces aériennes d’assaut. Ces appareils sont en effet trop lents face aux Spitfire, deux fois plus rapide.
dimanche 18 août
La Luftwaffe, qui vient d’arrêter de prendre pour cibles principales les ports et la marine britanniques, mène de violents bombardements d’aviation sur des terrains d’aviation britanniques : l’aviation allemande perd 67 avions, la RAF en perd 29 au sol et 33 en combats aériens. A Berlin, les généraux de la Luftwaffe sont sévèrement critiqués par Göring pour les faibles résultats de la campagne d’Angleterre. En réponse, l’as de la chasse allemande Adolf Galland demande des Spitfire pour pouvoir être efficace !
lundi 19 août
Bombardement par l’aviation allemande du dépôt de mazout de l’Amirauté à Pembroke, au Pays de Galles.
mardi 20 août
120 bombardiers de la RAF attaquent des cibles en Allemagne et des aérodromes en France, en Belgique et aux Pays-Bas.
Endommagé le 16 août et faisant route vers Lorient, le sous-marin allemand U-51 du commandant Dietich Knorr est torpillé en surface, dans le golfe de Gascogne, par le sous-marin mouilleur de mines britannique HMS Cachalot. Les 43 membres d’équipage sont tués.
jeudi 22 août
Avec des batteries lourdes d’une portée de 32 kilomètres, installées entre Calais et Boulogne, les Allemands bombardent Douvres.
Dans la région allemande de Nordhausen, des bombardiers britanniques sont trompés par des leurres imitant la gare de Francfort qu’ils avaient pour cible.
samedi 24 août
Décès à Berlin du savant Paul Nipkow, 80 ans, l’un des pionniers de la télévision.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 août
Premier bombardement aérien allemand sur Londres : la première bombe allemande a frappé la Cité de Londres dans Fore Street. De retour de ce raid, dix avions allemands se délestent de leurs bombes par erreur.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 août
81 bombardiers anglais effectuent un raid sur Berlin pour la première fois. Les dégâts ne sont pas considérables, mais cette attaque a provoqué la consternation des habitants et la fureur d’Hitler. En effet, Göring lui avait assuré que la Luftwaffe rendrait impossible une telle opération, et Hitler avait affirmé imprudemment que Berlin ne serait jamais bombardé. La Luftwaffe bombarde de nouveau Londres durant la même nuit.
mercredi 28 août
L’aviation allemande s’attaque désormais en priorité aux bases de la Royal Air Force.
du jeudi 29 au vendredi 30 août
Arbitrage de Vienne : l’Allemagne (Ribbentrop) et l’Italie (Ciano) obligent la Roumanie à céder le nord de la Transylvanie à la Hongrie (43 492 km², 2 667 000 habitants), la Bessarabie et la Bucovine à l'URSS, et une partie de la Dobroudja à la Bulgarie.
vendredi 30 août
Raids de la Luftwaffe sur Biggin Hill, important PC opérationnel de la RAF. Les avions allemands lâchent également des bombes incendiaires sur Londres.
Le ministre de Vichy de l’Intérieur Adrien Marquet interdit à plusieurs personnalités allemandes de quitter le pays. Parmi elles, Rudolf Hilferding, ex-ministre de la république de Weimar, et Fritz Thyssen.
samedi 31 août
L’URSS proteste de ne pas avoir été consultée sur la cession à la Hongrie de la Transylvanie, territoire qu’elle convoitait.
Plusieurs aéroports vitaux du sud-est de la Grande-Bretagne sont bombardés par les Allemands et rendus inutilisables.
dimanche 1er septembre
Match amical de football : au stade Probstheidaer de Leipzig, l’Allemagne a humilié la Finlande treize buts à zéro.
mardi 3 septembre
Hitler repousse la date d’invasion de la Grande-Bretagne au 21 septembre.
La Royal Air Force bombarde la base de U-Boote de Lorient (Bretagne).
mercredi 4 septembre
A Berlin, Hitler déclare : « J’ai tenté d’épargner les Anglais […], ils répondent en assassinant des femmes et des enfants allemands. Je raserai leurs villes ».
jeudi 5 septembre
Sous la pression de l’occupant, les autorités luxembourgeoises adoptent les lois antisémites allemandes. Saisie de tous les établissements appartenant à des juifs.
vendredi 6 septembre
Violents bombardements allemands sur les ports de la côte sud de l’Angleterre. Ils déclenchent l’alerte jaune, signifiant attaque probable dans les trois jours.
samedi 7 septembre
Début du Blitz : les Allemands commencent à bombarder les grandes villes anglaises jour et nuit. Pour ce premier jour, 300 avions attaquent Londres, lâchant 352 tonnes de bombes sur la ville.
Quinze marins allemands du Graf Spee, emprisonnés en Argentine depuis plus de neuf mois, réussissent à s’échapper de l’île Martin Garcia.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 septembre
250 avions allemands bombardent l'Angleterre.
lundi 9 septembre
Hitler repousse au 24 septembre la date d’invasion de la Grande-Bretagne.
Von Richthofen et Göring se déplacent à Madrid et rencontrent Franco. Ils lui proposent un plan d'intervention sur Gibraltar, qui n'impliquerait pas l'Espagne si elle le souhaite, en se contentant de laisser passer les forces allemandes : échec.
La Luftwaffe perd 27 avions dans un raid sur Londres et la RAF 20.
Bombardements de la RAF sur les concentrations de troupes allemandes dans les ports d’Ostende (Belgique), Boulogne (France), Hambourg et Brême (Allemagne).
vendredi 13 septembre
A Londres, un avion allemand a largué cinq bombes sur le palais de Buckingham, endommageant la chapelle royale, la cour intérieure, les portes du palais et le mémorial Victoria. Quatre membres du personnel ont été blessés, dont un mortellement. Le couple royal était présent dans le bâtiment au moment de l’attaque.
samedi 14 septembre
Sur les conseils de Göring, Hitler reporte au 27 septembre l’invasion de la Grande-Bretagne.
dimanche 15 septembre
Les attaques massives aériennes allemandes sur l’Angleterre cessent. Les bombardements ne jouent plus que le rôle d'un moyen de pression. La BBC annonce qu’en un seul jour 61 avions allemands ont été abattus au-dessus de l’Angleterre par la RAF, qui a de son côté perdu 29 appareils.
Rattachement de fait des départements français du Nord et du Pas-de-Calais à l’administration allemande de Belgique.
Match amical de football : au stade Tehelné pole de Bratislava, la Slovaquie a été battue par l’Allemagne un but à zéro.
mardi 17 septembre
Hitler repousse l’opération « Otarie », le débarquement prévu en Grande-Bretagne. Le commandement allemand constate : « L’aviation ennemie [anglaise] n’a subi aucune défaite décisive ».
Arthur Axmann décrète l’obligation pour tous les membres des Jeunesses hitlériennes âgés de 14 à 18 ans de participer à la défense aérienne le dimanche matin.
Adolf Hitler reçoit à Berlin le ministre de l’Intérieur espagnol, Serrano-Suner. Il espère obtenir l’entrée en guerre de l’Espagne aux côtés de l’Allemagne.
mercredi 18 septembre
La frontière douanière entre les Sudètes et le Protectorat de Bohême-Moravie est supprimée.
jeudi 19 septembre
Hitler ordonne l’arrêt des concentrations de la flotte de transport allemande dans les ports français de la Manche.
A Varsovie, l’officier polonais Witold Pilecki se laisse volontairement capturer par les Allemands (avec 2 000 autres civils) pour entrer dans le camp de concentration d’Auswchitz afin d’y organiser la résistance des détenus.
vendredi 20 septembre
Dans le sud de l’océan Indien, le paquebot français Commissaire Ramel, parti d’Australie pour rejoindre l’Angleterre, est attaqué au canon par le croiseur auxiliaire allemand Atlantis avant d’être coulé. 3 membres d’équipage sont tués et les 63 autres conduits comme prisonniers de guerre à Mogadiscio.
samedi 21 septembre
Les autorités allemandes de France interdisent le retour en zone occupée des étrangers, des juifs et des gens de couleur.
dimanche 22 septembre
Dans l’Atlantique, douze navires du convoi britannique HX-72 sont coulés par des U-Boote.
lundi 23 septembre
Himmler ordonne de retirer les dents en or à tous les prisonniers des camps de concentration.
mardi 24 septembre
Première présentation en Allemagne, au Ufa-Palast am Zoo de Berlin, puis dans 65 autres cinémas berlinois, du film de propagande Le Juif Süss (Jud Süß), réalisé par Veit Harlan sous la supervision de Goebbels d’après la nouvelle de Lion Feuchtwanger parue en 1925, avec Ferdinand Marian, Kristina Söderbaum et Werner Krauss. La première mondiale avait eu lieu au début du mois au Festival de Venise.
vendredi 27 septembre
En présence d’Hitler, le Pacte tripartite (politique, militaire et économique) est signée à Berlin par le Japon (l’ambassadeur Saburo Kurusu), l'Allemagne nazie (Joachim von Ribbentrop) et l'Italie fasciste (le comte Galeazzo Ciano) : conclu pour 10 ans, il établit la collaboration des trois puissances pour la création d'un « ordre nouveau » en Europe sous la direction de l'Allemagne et de l'Italie et de l'Asie sous la direction du Japon. Les trois pays se promettent une assistance mutuelle au cas où l’un des partenaires serait attaqué. L’article 5 prévoit que cet accord n’affectera pas les rapports existants entre les signataires et l’Union soviétique.
En zone occupée française, les Allemands ordonnent le recensement des juifs.
samedi 28 septembre
Par une directive, Hitler ordonne la mobilisation de toutes les ressources économiques, en vue d’une guerre à l’Est.
Le commissaire nazi en Norvège Josef Terboven dépose formellement le roi. Il fait de Vidkun Quisling le chef du gouvernement légal norvégien.
lundi 30 septembre
Depuis le début du Blitz allemand sur la Grande-Bretagne, les pertes civiles s’élèvent à 6 954 morts et 10 615 blessés. La RAF a perdu 247 avions, et la Luftwaffe 433.
mardi 1er octobre
Signature à Berlin d’un traité germano-finlandais : les Finlandais échangent du nickel contre des armes.
L’Allemagne lance en Pologne l’opération Otto pour améliorer les routes et les voies ferrées vers l’URSS.
mercredi 2 octobre
Ludwig Fischer, gouverneur du district de Varsovie, donne l’ordre de construire un mur autour du quartier juif.
jeudi 3 octobre
81 bombardiers de la RAF effectuent des raids nocturnes sur l’Allemagne, sur l’aéroport d’Eindhoven aux Pays-Bas et sur les ports de la Manche.
Loi sur le statut des juifs en France.
Tous les juifs de Varsovie et de ses environs, soit environ 400 000 personnes, doivent s’installer à l’intérieur de la zone de quarantaine mise en place dans la ville, le ghetto.
vendredi 4 octobre
Hitler rencontre Mussolini au col du Brenner. Il reconnaît que l'invasion de l'Angleterre a été « différée », propose de s'emparer de Gibraltar, et promet à l'Italie la Tunisie, la Corse et Nice.
dimanche 6 octobre
Match amical de football : au stade Ferencvaros de Budapest, la Hongrie et l’Allemagne ont fait match nul deux à deux.
lundi 7 ou samedi 12 octobre
Les premières troupes allemandes d'instruction pénètrent dans la Roumanie d'Antonescu. Les Allemands contrôlent ainsi les puits de pétrole de Ploiesti.
mercredi 9 octobre
Des bombardiers de la RAF effectuent un raid sur le cuirassé Tirpitz en cale sèche à Wilhelmshaven.
jeudi 10 octobre
La Royal Navy bombarde les installations portuaires et les navires allemands à Cherbourg.
Une bombe allemande tombe sur la cathédrale St. Paul de Londres et endommage le toit.
Une ordonnance des autorités d’occupation en Belgique exclut les juifs des emplois publics.
vendredi 11 octobre
La Luftwaffe bombarde Liverpool : quatre navires sont coulés dans le port.
samedi 12 octobre
L’Alsace et la Lorraine sont placées sous le contrôle des commissaires du Reich.
Hitler renonce pour l'année au débarquement allemand en Grande-Bretagne, reporté au printemps 1941.
dimanche 13 octobre
Un convoi allemand de trois navires et deux escorteurs est coulé en mer du Nord par des destroyers britanniques.
mardi 15 octobre
Malgré l’opposition d’Hitler, Mussolini ordonne l’invasion de la Grèce et charge le comte Ciano de provoquer un casus belli.
mi-octobre
Hitler ajourne l'opération Seelowe. La bataille d’Angleterre s’est révélée un échec. En deux mois, l’Allemagne a perdu 1 700 appareils, tandis que la Royal Air Force n’en a concédé « que » 915. Les chances d’une invasion terrestre des îles britanniques paraissent, dès lors, nulles.
mercredi 16 octobre
Le ghetto juif de Varsovie est formellement établi par décret.
La Royal Navy bombarde Dunkerque.
L’aéronavale britannique attaque les réservoirs de pétrole de Tromso en Norvège.
Les premiers ballons de propagande sont lancés par les Allemands depuis Calais vers le sud de l’Angleterre.
jeudi 17 octobre
La RAF réalise un raid nocturne sur la base navale de Kiel.
dimanche 20 octobre
Hitler part pour Hendaye (France), dans son train spécial Amerika, dans l'espoir d'associer l'Espagne à une attaque contre Gibraltar.
A l’occasion de la « Fête des tabernacles », les gauleiter Bürckel et Wagner organisent simultanément le « transfert » des juifs du Palatinat, de Sarre, de Bade et d’Alsace-Lorraine vers le camp de Gurs avec la complicité du régime de Vichy (déportation à Auschwitz fin 1942).
Helmut James, comte von Moltke, rédige le manifeste démocratique et antinazi du mouvement de résistance Cercle de Kreisau.
Match amical de football : au Sportplatz de la Grünwalder Strasse, l’Allemagne a battu la Bulgarie sept buts à trois.
lundi 21 octobre
200e raid aérien allemand sur Liverpool.
mardi 22 octobre
Hitler rencontre Pierre Laval, le chef du gouvernement français à Montoire, près de Tours. Le Führer cherche à entraîner la France dans sa stratégie en Afrique.
Dissolution de la Chambre des députés et du Conseil d’Etat du Luxembourg sur ordre du chef de l’administration civile allemande.
Les 6 000 juifs du Palatinat (dont les 280 de Heidelberg) sont déportés vers le camp de Gurs.
Le cargo auxiliaire allemand Atlantis s’empare dans l’océan Indien du cargo yougoslave Durmitor (conduit dans un port de la Somalie italienne).
mercredi 23 octobre
Hitler rencontre Franco à Hendaye : échec de la négociation sur leur alliance ; le dictateur espagnol se refuse à sortir de sa neutralité ; les troupes allemandes ne seront pas autorisées à traverser l’Espagne pour attaquer Gibraltar.
jeudi 24 octobre
Entrevue de Pétain avec Hitler dans son train blindé sous un tunnel proche de la gare de Montoire : Pétain décide de s'engager encore plus dans la collaboration avec l'Allemagne. Hitler subordonne la signature d’un traité de paix et la libération des prisonniers de guerre français à sa victoire sur l’Angleterre. Néanmoins, Pétain refuse fermement de lancer les sous-marins français contre la flotte britannique. Le maréchal demande une baisse des frais d'occupation, un assouplissement de la ligne de démarcation. Il déclare que de Gaulle est une « tâche sur l'honneur du corps des officiers français ». Les Allemands diffusent la photo de la poignée de main entre les deux hommes.
vendredi 25 octobre
Le général Otto von Stülpnagel est nommé commandant militaire pour la France occupée. Il succède au général Streccius.
dimanche 27 octobre
La Royal Air Force bombarde les usines d’armes Skoda de Pilsen, en Tchécoslovaquie.
lundi 28 octobre
Le Premier ministre Ioannis Metaxas ayant rejeté le dernier ultimatum italien, Mussolini ordonne l’invasion de la Grèce, contre l’avis du maréchal Badoglio, mais soutenu par le ministre Ciano. Lors d’une rencontre à Florence, le Duce est heureux d’annoncer à Hitler le début l’attaque italienne (mais très vite, la ligne de défense grecque se révélera un obstacle insurmontable pour les troupes italiennes, qui s’y enliseront).
mardi 29 octobre
Un Douglas DC-3 de la Lufthansa s’écrase à Berlin : deux des quinze passagers sont tués.
Une nouvelle mine allemande est découverte sur les côtes anglaises, près de Porthcawl. Elle explose au bruit des navires.
jeudi 31 octobre
Publication d’une confession du pasteur protestant Dietrich Bonhoeffer, interdit de prêche et d’enseignement. Pour lui, l’Eglise est restée « muette quand elle aurait dû crier, car le sang des innocents pleure au ciel ».
Abetz reçoit Laval à l’ambassade allemande de Paris. Les entretiens portent sur les modalités de la collaboration.
en octobre
Le dictateur roumain Antonescu ouvre son pays à la Wehrmacht et accepte de livrer davantage encore de pétrole.
vendredi 1er novembre
Un avion de la France libre obtient un premier succès aérien contre un appareil allemand.
Sortie du film Marie Stuart (Das Herz der Königin), drame historique de Carl Froelich, avec Zarah Leander, Willy Birgel, Maria Koppenhöfer, Lotte Koch et Axel vom Ambesser.
dimanche 3 novembre
Match amical de football : au stade Kranjčevićeva de Zagreb, la Yougoslavie a battu l’Allemagne deux buts à zéro.
lundi 4 novembre
Hitler fait part aux trois commandants en chef de la Wehrmacht de ses intentions d’attaque à l’Est. Les généraux sont surpris, et Göring redouble d’arguments pour convaincre son Führer de différer cette opération, au moins pour quelque temps.
mardi 5 novembre
Le cuirassé allemand Admiral Scheer attaque le convoi HX-84 dans l’Atlantique Nord : le croiseur HMS Jervis Bay est coulé.
mercredi 6 novembre
Soutien affirmé à l’Allemagne nazie, le ministre yougoslave de l’Armée et de la Flotte Milan Nedic est contraint de démissionner par le régent Paul.
Un bombardier de la Luftwaffe s’écrase en Grande-Bretagne. Le pilote croyait se trouver en France, mais il a été trompé par les signaux émis par une balise radio britannique.
jeudi 7 novembre
La Royal Air Force bombarde les usines de munitions Krupp à Essen.
vendredi 8 novembre
La RAF bombarde Munich. Ce raid a contraint Hitler à retarder son discours d’anniversaire de la tentative de putsch de 1923
Un Junkers JU-90 s’écrase à Brauna : les 6 membres d’équipage et 23 passagers sont tués.
samedi 9 novembre
Les Allemands commencent à expulser les Français d’Alsace-Lorraine.
Dans l’océan Indien, le croiseur auxiliaire allemand Atlantis a capturé le pétrolier norvégien Teddy, avant de le couler entre Ceylan et Sumatra.
lundi 11 novembre
Grosse prise dans l’océan Indien pour le croiseur auxiliaire allemand Atlantis avec la saisie du cargo britannique SS Automedon : découverte dans le coffre-fort du navire du plan de défense britannique de Singapour, des codes de la marine marchande britannique et de l’organigramme des forces armées britanniques en Extrême-Orient (qui seront communiqués aux Japonais). L’Automedon est ensuite coulé à l’ouest des Maldives.
La première manifestation anti-allemande en France occupée a lieu pour protester contre l’arrestation du physicien Paul Langevin le 30 octobre dernier.
55 intellectuels polonais sont exécutés au camp de Dachau.
mardi 12 novembre
Sur invitation de Ribbentrop, le commissaire soviétique aux Affaires étrangères Viatcheslav Molotov visite Berlin (alors que le plan Barbarossa d'invasion de l'URSS est déjà décidé). Ribbentrop propose à Molotov de se joindre au pacte tripartite de l’Axe ; les Allemands souhaiteraient que les Russes se lancent vers le golfe Persique, pour porter la guerre dans les colonies britanniques. Molotov fait part des conditions de l’URSS pour donner son adhésion au pacte : retrait des Allemands en Finlande, conclusion d’une alliance soviéto-bulgare et renoncement du Japon à ses concessions minières et pétrolières dans l’île de Sakhaline.
Hitler lance sa 18e directive de guerre. Il impose des mesures politiques pour entraîner l’Espagne dans la guerre et asphyxier lentement la Grande-Bretagne.
mercredi 13 novembre
Hitler ordonne à Göring de préparer la Luftwaffe pour une invasion de l’URSS en mai 1941.
jeudi 14 novembre
Signature à Wiesbaden de l’accord de compensation germano-français par le gouverneur de la Banque de France.
nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre
Raid de 450 bombardiers allemands sur Coventry : plus de 500 tonnes de bombes et de mines aériennes sont déversées sur la petite ville du centre de l’Angleterre. Bilan : 568 morts et 863 blessés ; 60 000 des 75 000 bâtiments de la cité sont détruits, dont la cathédrale ; 27 entreprises stratégiques ont été touchées. C’est la plus importante attaque aérienne jamais réalisée depuis le début de la guerre ; les bombardiers allemands étaient assistés par des avions-éclaireurs Heinkel 111, équipés du système de navigation radio X-Gerät. La ville n’était protégée que par 40 pièces de DCA : les Allemands n’ont perdu qu’un seul appareil dans ce raid.
vendredi 15 novembre
Après six semaines de travaux, le ghetto juif de Varsovie est hermétiquement clos du reste de la ville par un mur de 16 kilomètres. Les Allemands enferment environ 450 000 personnes dans la zone qui s’étend sur 307 hectares. Toutes les issues, portes et fenêtres et rues donnant sur le côté aryen sont murées.
La sortie à Prague du film Babicka (« la Grand-Mère »), de Frantisek Cap, donne lieu à des manifestations patriotiques dénonçant l’occupation allemande. Le film est aussitôt interdit par les autorités nazies dans de nombreuses villes de Bohême.
samedi 16 novembre
En représailles au bombardement de Coventry, la RAF lâche 2 000 bombes sur Hambourg.
dimanche 17 novembre
Match amical de football : au stade Hoheluft de Hambourg, l’Allemagne a battu une sélection du Danemark occupé un but à zéro.
lundi 18 novembre
Hitler décide l’invasion de l’URSS pour 1941.
Recevant le comte Ciano à Berchtesgaden, Hitler ne lui cache pas son amertume et ses craintes suite à l’échec des troupes italiennes en Grèce. C’est une véritable leçon de politique et de stratégie, un vrai camouflet, même si, pour adoucir ses propos, le Führer dit à Ciano qu’il demeure lié au dictateur italien par une chaude et indéfectible amitié.
mardi 19 novembre
Hitler reçoit le ministre espagnol Serrano-Suner. Ses exigences expriment la décision de Franco de rester en dehors du conflit.
Le gouvernement suisse interdit le mouvement national suisse, un parti pronazi.
Dans l’Atlantique, un hydravion Sunderland britannique utilise pour la première fois un système de détection radio des U-Boote allemands approchant un convoi.
A Varsovie, les Allemand exécutent un Polonais qui a avait commis le « crime » de jeter du pain par-dessus le mur du ghetto juif.
mercredi 20 novembre
La Hongrie souscrit au Pacte tripartite des puissances de l'Axe.
Dans la nuit, la Luftwaffe bombarde la ville de Birmingham pendant neuf heures.
jeudi 21 novembre
L’ensemble des journaux d’actualités filmées, produits par les sociétés UFA, Tobis et Deulig, sont placés sous le contrôle personnel de Goebbels.
vendredi 22 novembre
En deux semaines, 45 000 Alsaciens et 24 000 Lorrains ont été expulsés par les Allemands en zone libre.
samedi 23 novembre
Le Premier ministre roumain, Ion Antonescu, a signé à Berlin l’adhésion de son pays au pacte tripartite (Allemagne, Italie, Japon). Il facilite ainsi l’intervention allemande prévue en Grèce.
dimanche 24 novembre
Le Premier ministre fantoche de Slovaquie, Vojtech Tuka, signe à Berlin le Pacte tripartite.
lundi 25 novembre
A la suite de pressions soviétiques, le gouvernement bulgare refuse de se joindre à l’Axe.
Des réfugiés juifs d’Allemagne, d’Autriche et de Tchécoslovaquie sabordent leur navire, le Patria, à Haïfa, en Palestine. Ils entendent ainsi échapper à la déportation vers l’île Maurice, décidée par les autorités britanniques.
mercredi 27 novembre
Depuis l’Obersalzberg, Albert Speer s’enquiert auprès du vice-président de l’inspection général des travaux, Clahes, de savoir comment « progresser l’expulsion des Juifs » de Berlin.
jeudi 28 novembre
Sortie à Berlin du film le Juif éternel, qui est « recommandé politiquement et culturellement ».
vendredi 29 novembre
Le haut commandement allemand achève ses préparatifs sur l’opération « Barbarossa », l’invasion de l’URSS.
Raid nocturne dévastateur de la Luftwaffe sur Liverpool.
Conférence franco-allemande de Paris sur l’organisation de la collaboration. Pour prouver ses bonnes dispositions, Laval remet aux Allemands l’or de la Banque nationale de Belgique confié à la France.
samedi 30 novembre
Dans la soirée, les bombardiers allemands attaquent Southampton, par vagues, pendant plus de sept heures. Le premier bilan est de 137 morts et d’environ 500 blessés.
L’annexion de l’Alsace-Lorraine au Reich est officiellement déclarée.
lundi 2 décembre
121 bombardiers allemands mènent un violent raid nocturne sur Bristol.
Un décret du Saint-Office interdit à l’Eglise catholique toute participation aux mesures d’euthanasie.
jeudi 5 décembre
La RAF effectue des raids nocturnes sur les cités industrielles de Turin en Italie et de Düsseldorf en Allemagne.
Hitler discute avec ses généraux de ses plans d’invasion de l’URSS.
vendredi 6 décembre
Sortie du film de propagande Bismarck, drame historique et biographique de Wolfgang Liebeneiner, avec Paul Hartmann, Friedrich Kayssler, Maria Koppenhöfer, Walter Franck et Lil Dagover.
dimanche 8 décembre
Hitler apprend le refus de Franco d’autoriser une opération de la Wehrmacht contre Gibraltar.
La Chambre des communes et la tour de Londres sont touchées lors d’un raid de la Luftwaffe.
mardi 10 décembre
Hitler signe sa directive n°19 qui précise le plan « Attila », une éventuelle invasion de la zone libre en France. L’opération « Felix », l’attaque de Gibraltar, est annulée.
L’amiral Canaris, chef de l’Abwehr, propose la paix à la Grèce. En cas de refus, l’offensive allemande sera décidée.
jeudi 12 décembre
Afin d’améliorer ses relations avec l’Allemagne, la Yougoslavie signe un traité d’amitié avec la Hongrie.
Raids nocturnes de la Luftwaffe sur la ville de Sheffield.
vendredi 13 décembre
Le plan « Marita » sur l’invasion de la Grèce par la Bulgarie est approuvé par l’état-major allemand.
Le chef d’Etat français Pétain fait arrêter Pierre Laval, ministre pro-allemand des Affaires étrangères.
En zone occupée française, les Allemands réalisent des rafles d’ouvriers « volontaires » pour travailler dans le Reich.
dimanche 15 décembre
Déploiement en Sicile du 10e corps aérien allemand.
A la suite d’un ordre d’Hitler, les cendres de Napoléon II - l'Aiglon - (se trouvant à Vienne, en Autriche) ont été rapatriées à Paris, aux Invalides, près du tombeau de son père.
mardi 17 décembre
L’ambassadeur d’Allemagne en France, Otto Abetz, se rend à Vichy : il obtient de Pétain la libération de Pierre Laval, qu’il emmène à Paris protégé par la Wehrmacht.
mercredi 18 décembre
Nouvelle visite du Soviétique Molotov à Berlin. Ce qui n’empêche pas Hitler de signer sa directive n° 21, qui l’ordre de déclenchement de « l’opération Barbarossa » : l’attaque de l’Union soviétique, prévue le 15 mai.
jeudi 19 décembre
Mussolini demande l’aide de l’Allemagne en Afrique : constitution de l’Afrika Korps sous le commandement du général Rommel.
Violents bombardements de la RAF sur Mannheim et Mayence.
vendredi 20 décembre
Sortie du film musical Operette, de Willi Forst, avec W. Forst, Maroa Holst, Dora Komar et Paul Hörbiger.
samedi 21 décembre
Berlin considère la position pro-britannique des Etats-Unis comme « une insulte, une provocation et une agression morale ».
Le ministre norvégien de la Justice préfère démissionner plutôt qu’administrer la justice sous contrôle de l’occupant.
dimanche 22 décembre
Raid de l’aviation allemande sur Manchester.
mardi 24 décembre
Hitler prononce un discours à ses pilotes de chasse à Abbeville, dans le nord de la France. Il leur dit que les succès des U-Boote et la neutralisation de l’URSS rendent la victoire certaine.
mercredi 25 décembre
Hitler, rendu furieux par l’arrestation de Laval, s’entretient près de Beauvais avec le nouvel homme fort de la France non occupée, l’amiral Darlan. Le Führer déclare que la France ne doit s’attendre ni à être traitée avec des égards, ni à un rapport d’égalité avec l’Allemagne.
Le croiseur allemand Admiral Hipper est endommagé dans l’Atlantique par les croiseurs britanniques Bonadventure et Berwick, qui escortaient un convoi.
Mussolini demande l’aide de l’Allemagne dans la guerre contre la Grèce.
jeudi 26 décembre
Le gouvernement de Vichy a remis à la Gestapo l’industriel allemand antinazi Fritz Thyssen.
vendredi 27 décembre
Le corsaire allemand Komet, naviguant sous pavillon japonais, bombarde les mines de phosphate du protectorat australien de Nauru.
samedi 28 décembre
La Luftwaffe a perdu la bataille d’Angleterre.
dimanche 29 décembre
Entre 18 h et 21 h 30, 136 bombardiers de la Luftwaffe larguent 22 000 bombes incendiaires et 127 tonnes d’explosif sur la City de Londres, faisant d’énormes dégâts. 20 000 pompiers luttent contre l’incendie.
mardi 31 décembre
Hitler écrit à Franco. Le Führer se dit désolé que le Caudillo ait décidé de ne pas rejoindre l’Axe.
Le nomadisme devient illégal dans le protectorat de Bohême. Ceux qui refuseront doivent être envoyés dans des camps de travail.
mardi 2 janvier
Des journalistes et d’anciens officiers de l’armée tchécoslovaque sont arrêtés en masse à Prague par les Allemands.
La traditionnelle réception organisée à la Chancellerie du Reich pour le Nouvel An du corps diplomatique est annulée en raison de la guerre.
jeudi 4 janvier
Hermann Göring est chargé de l’économie et des industries de guerre du Reich. Walther Funk est nommé vice-président exécutif pour l’économie.
samedi 6 janvier
Exécutions massives de Polonais commis par les Allemands dans la ville de Poznań.
lundi 8 janvier
Fermée depuis le début de la guerre en raison de sa proximité avec la France, l’université de Fribourg-en-Brisgau rouvre ses portes.
mardi 9 janvier
Le responsable SS de Prusse-Occidentale rend compte de l’élimination « réussie » de 4 000 malades mentaux incurables en Pologne.
Une mine allemande a coulé le paquebot Dunbar Castle sur la côte sud-est de l’Angleterre : 152 passagers sont tués, parmi lesquels de nombreux enfants.
mercredi 10 janvier
Deux officiers allemands (dont le major Helmut Reinberger), à bord d’un avion-courrier de la Luftwaffe, qui portaient, de Munster à Cologne, les plans de l’offensive de l’Allemagne vers l’Ouest (prévue pour le 14 janvier), atterrissent par erreur à Mechelen-sur-Meuse, ville belge du Limbourg. Les Alliés apprennent ainsi qu’Hitler a l’intention de violer la neutralité belge. Le Führer tient Göring pour responsable de cette « fuite » et exige qu’une tête tombe. Ce sera celle de Helmut Felmy, l’un des meilleurs généraux de la Luftwaffe.
Selon le Schwarze Korps, une publication de la SS, l’Etat projetterait de payer une partie des salaires en bons d’achat, afin de masquer l’inflation du pays.
vendredi 12 janvier
Le général Albert Kesselring est nommé commandant de la 2e flotte de la Luftwaffe.
Présenté à Monaco au mois de septembre, le film Fasching, comédie d’Hans Schweikart, sort à Berlin. Les acteurs principaux sont Karin Hardt, Hilde Körber et Lotte Lang.
samedi 13 janvier
En raison des conditions météorologiques défavorables, Hitler remet au 20 janvier son offensive à l’ouest.
La Belgique mobilise et les Pays-Bas suppriment toute permission militaire. Les deux pays sont mis en état d’alerte en cas d’invasion de l’Allemagne.
La baisse du nombre des travailleurs de sexe masculin est un sujet de préoccupation et pourrait entraîner une révision de la doctrine nazie en faveur du travail des femmes. Au sein du parti, ce sont les anciens qui font le plus souvent barrage à l’idée de faire participer les femmes à la production, estimant que celles-ci doivent se cantonner dans leur rôle de femmes au foyer et de mères de famille.
dimanche 14 janvier
Hitler ordonne que personne ne soit autorisé à en savoir plus que lui sur les affaires secrètes.
A Varsovie, dans la zone de quarantaine du quartier juif, la faim fait 70 victimes par jour.
mardi 16 janvier
Hitler reporte au printemps l’offensive à l’ouest à cause du mauvais temps qui s’aggrave, et ordonne les préparatifs pour une attaque de la Scandinavie.
jeudi 18 janvier
La Suède, la Norvège et le Danemark proclament leur neutralité.
A Varsovie, la Gestapo fusille 250 juifs dans des bois en dehors de la ville, à la suite de l’arrestation du chef de la résistance juive, Andrzej Kott, né catholique.
Un record de froid a été battu à Karlsruhe (Bade), avec un thermomètre chutant jusqu’à -25,4° C.
samedi 20 janvier
Dans la Pologne occupée, les autorités allemandes ont le souci d’assurer la réouverture des salles de cinéma afin qu’elles participent à l’effort de propagande nazi.
Winston Churchill demande aux nations neutres d’Europe de rejoindre les Alliés.
dimanche 21 janvier
Le pape condamne les réglementations nazies en Pologne.
Un croiseur britannique aborde le paquebot japonais Asamu Maru, au large de l’île d’Honshu, et arrêté 21 Allemands à son bord.
mardi 23 janvier
Les Britanniques et les Français annoncent qu’ils attaqueront les navires allemands rencontrés dans la zone de neutralité américaine.
mercredi 24 janvier
Le maréchal Göring charge le chef du SD Reinhardt Heydrich de « résoudre la question juive par l’émigration ou l’évacuation ».
jeudi 25 janvier
Les Pays-Bas réaffirment leur principe de neutralité.
vendredi 26 janvier
En Pologne, les autorités allemandes interdisent aux juifs de voyager en chemin de fer.
lundi 29 janvier
Le gouvernement polonais en exil à Paris affirme que les nazis ont éliminé 18 000 scientifiques et intellectuels polonais.
mardi 30 janvier
Heydrich ordonne de nouvelles expulsions de juifs du Reich vers Lublin, en Pologne orientale ; Himmler autorise la déportation de 30 000 Tziganes.
en janvier
Augmentation des taxes sur les sociétés, les produits de luxe et le revenu.
lundi 5 février
Réunion du Conseil suprême interallié à Paris. Le Conseil décide l’envoi en Finlande d’un corps expéditionnaire franco-anglais, sans savoir si la Suède et la Norvège accepteraient le passage des troupes alliées, ou du moins leur absence de résistance. Après avoir abandonné l’idée de débarquer à Petsamo, le Conseil a adopté le principe d’une opération sur Narvik, qui permettrait de contrôler, voire de s’emparer des mines de fer suédoises qui approvisionnent l’Allemagne.
jeudi 8 février
Une descente de la police française à l’agence de presse soviétique, à Paris, établit que cette dernière sert de façade à la propagande pro-allemande.
vendredi 9 février
Le général von Manstein est nommé à la tête du 38e corps d’armée, nouvellement créé.
Partie observer Forbach, aux mains des Allemands depuis quelques mois, une section du 24e bataillon de chasseurs français, commandée par le lieutenant Agnely, est revenue dans les lignes françaises, pourchassée par des SS, en combattant à un contre dix. 17 chasseurs ont été tués et, parmi eux, leur chef.
Le président américain Roosevelt envoie le sous-secrétaire d’Etat Sumner Welles en mission de paix à Rome, Paris, Berlin, et Londres.
samedi 10 février
A Prague, les nazis ont ordonné la fermeture de tous les magasins de textile, de vêtements et d’articles de cuir appartenant aux Juifs. Dans le même sens, le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, von Neurath, a décrété la mise en vente des bijoux en métal précieux et des œuvres d’art leur appartenant, et il menace à terme de fermer tous leurs commerces.
dimanche 11 février
A l’issue de six mois de négociations, un accord commercial germano-soviétique permet à l’Allemagne de contourner l’embargo britannique : livraison à l’Allemagne de pétrole, phosphates, métaux et de céréales. L’Allemagne fournira en échange du charbon et des armements aux Soviétiques.
mercredi 14 février
Le gouvernement britannique déclare que les navires de commerce en mer du Nord seront armés.
Un avion des gardes-côtes britanniques localise le navire-prison allemand Altmark dans les eaux norvégiennes.
jeudi 15 février
L’Allemagne annonce que les cargos britanniques seront dorénavant considérés comme des navires de guerre et coulés, en Manche et en mer du Nord. Plusieurs bateaux danois, néerlandais norvégiens et suédois ont déjà été torpillés ces derniers jours. La presse danoise proteste contre le torpillage du Chastine Maersk par un sous-marin allemand.
Erwin Rommel prend le commandement de la 7e Panzerdivision à Godesberg-am-Rhein, à la suite du général Stumme.
Des généraux allemands de la Wehrmacht critiquent la conduite des SS et de la police allemande envers les prisonniers polonais. Le général commandant l’armée allemande d’occupation, Johannes Blaskowitz, a remis au général en chef de l’armée de terre, Walter von Brauchitsch, une protestation écrite. Pour ces généraux, ces méthodes brutales et anarchiques ne permettront pas de supprimer le nationalisme polonais ni les juifs et aggravent la haine envers l’Allemagne. Blaskowitz souhaite que la Wehrmacht se voie confier l’administration et la justice en Pologne.
vendredi 16 février
Dans la soirée, l'Altmark, croiseur auxiliaire allemand et pétrolier ravitailleur du Graf Spee, commandé par Heinrich Dau, naviguant dans les eaux norvégiennes (violant la neutralité de ce pays), avec 300 prisonniers anglais à bord, est pris à l'abordage, dans le fjord de Jössing où il s’était réfugié, par les marins du destroyer anglais Cossack qui délivre les prisonniers. Quatre marins allemands sont tués. Deux canonnières norvégiennes assistant à l’opération ne sont pas intervenues. L’Altmark est désormais immobilisé à Bergen.
samedi 17 février
Le Reich commence à rapatrier les Allemands d’Estonie, de Lituanie et de Lettonie, bien que ces pays soient encore liés par des pactes de non-agression avec l’URSS.
lundi 19 février
Hitler ordonne d’accélérer les préparatifs de l’opération Weser, nom de code de l’invasion de la Norvège et du Danemark.
mardi 20 février
Le général Nikolaus von Falkenhorst, qui commandait en Pologne le 21e corps d’armée, est nommé à la tête de l’opération Weser.
mercredi 21 février
En mer du Nord, des chalutiers britanniques attaqués par la Luftwaffe ripostent à coups de canons.
jeudi 22 février
Le général SS Martin Boorman indique que l’éducation religieuse dans le Reich doit comporter des références au nazisme.
samedi 24 février
Hitler a pris connaissance d’un nouveau plan d’invasion de l’Europe de l’Ouest, qui tient compte de l’emploi massif des blindés : le plan « Faucille » (Fall Sichelschnitt). Le général Erich von Manstein a exposé les grandes lignes de ce dispositif d’attaque. Il prévoit une offensive des divisions blindées à travers les Ardennes. Une fois le front rompu à Sedan, les blindés feraient une percée pour atteindre la baie de la Somme. Ce plan, qui a déjà reçu l’aval de deux experts, les généraux Guderian et von Rundstedt, est jugé trop téméraire par l’état-major de la Wehrmacht.
A Munich, Hitler prévient : « Nous ne pouvons pas être vaincus ni économiquement ni militairement [...]. Le monde est peut être plein de diables, mais nous gagnerons ».
lundi 26 février
Hitler signe sa première directive pour déclencher l’invasion du Danemark et de la Norvège.
Les batteries antiaériennes de Paris tirent sur des avions de reconnaissance de la Luftwaffe.
mercredi 28 février
Goebbels appelle les pays neutres à « maîtriser leur opinion publique ». Il met notamment en garde la Suède contre une aide à la Finlande.
jeudi 29 février
Les Britanniques remettent aux Japonais neuf des vingt-et-un Allemands faits prisonniers le 21 janvier à bord de l’Asamu Maru.
vendredi 1er mars
Hitler envoie ses dernières instructions pour l’invasion du Danemark et de la Norvège.
vendredi 1er ou samedi 2 mars
Adolf Hitler rencontre un émissaire américain, le secrétaire d’Etat Sumner Welles, et lui affirme qu’il désire la paix, mais qu’ « il n’y a pas d’autre issue qu’un combat sans merci ». Welles avertit Hitler que toute extension du conflit du fait de l’Allemagne entraînerait des réactions énergiques de la part des Etats-Unis.
samedi 2 mars
En France, le 2e Bureau reçoit des informations sur les préparatifs allemands contre la Norvège et le Danemark.
dimanche 3 mars
Göring rencontre à son tour Sumner Welles. Il élude ses questions sur le sort des juifs en Pologne ; il préfère lui montrer sa vaste collection d’objets d’art.
mardi 5 mars
Sortie du film Der Feuerteufel, drame historique de Luis Trenker, avec L. Trenker, Judith Holzmeister, Bertl Schultes, Fritz Kampers, Erich Ponto et Claus Clausen.
mercredi 6 mars
L’aviation allemande bombarde et mitraille deux bateaux-feux en mer du Nord.
jeudi 7 mars
Des avions de la RAF décollent de bases françaises pour lâcher des tracts en Pologne occidentale.
vendredi 8 mars
Les Allemands publient les « décrets polonais », transformant pratiquement les civils polonais travaillant en Allemagne en esclaves du Reich. Les Polonais devront coudre sur leurs vêtements la lettre « P », afin d’être facilement identifiables. Assignés à résidence, il leur est interdit d’emprunter les transports en commun et de se déplacer à bicyclette. Il ne leur est pas permis de pénétrer dans une église allemande ni d’assister à un spectacle. Tout contact avec la population est réprimé. Les relations sexuelles avec une Allemande sont punies de mort ; la femme, elle, est mise au pilori avant d’être envoyée en camp.
L’Allemagne somme le gouvernement suédois de s’employer à faire céder la Finlande.
Démantèlement à Dresde du groupe de résistance Schulze-Stein.
lundi 11 mars
Fin de l’embargo américain sur les armes, afin de permettre à la France et à la Grande-Bretagne d’acheter des avions de chasse P-40.
mardi 12 mars
Capitulation finlandaise devant les Soviétiques. Helsinki signe un accord avec l’Allemagne qui l’entraîne dans la collaboration.
Sur les 1 000 juifs allemands de Stettin [Szczecin] déportés dans des wagons scellés, 72 meurent de froid après une marche de 18 heures dans une tempête de neige, à Lublin.
jeudi 14 mars
Göring décrète que tous les objets en cuivre, bronze, laiton et autres métaux utiles doivent être récupérés.
Un livre blanc sur les relations germano-polonaises (1933-1939), publié à Paris par le gouvernement polonais en exil, révèle que, dès 1935, l’Allemagne songeait à envahir l’URSS avec le soutien de la Pologne, qui déclina l’offre.
vendredi 15 mars
Parution du numéro 0 de l’hebdomadaire nazi Das Reich, créé par Rudolf Sparing, Rolf Rienhardt et Max Mann et publié par les éditions Deutschen Verlag (branche des éditions Franz-Eher-Verlag). Chaque éditorial de la revue sera écrit par Goebbels (la parution régulière commencera en mai).
A Montevideo, Nahum Goldmann, président du Congrès juif mondial, déclare que 90 000 juifs de Palestine se sont engagés aux côtés des Alliés contre l’Allemagne.
samedi 16 mars
Pour la première fois, une personne a été tuée sur le sol britannique dans un raid de l’aviation allemande. James Isbister est mort lors d’une attaque de la Luftwaffe sur Scapa Flow, dans les Orcades.
Richard Darré, ministre de l’Agriculture et l’Alimentation, ne tient pas compte des juifs dans le calcul du rationnement en Allemagne.
dimanche 17 mars
Fritz Todt est nommé ministre de l’Armement et des Munitions.
Bombardement allemand sur la base navale britannique de Scapa Flow, en Ecosse : six morts.
lundi 18 mars
Hitler et Mussolini se rencontrent au col du Brenner, à la frontière austro-italienne : l’Italie accepte le principe d’entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne, si on lui laisse le choix du moment et et si l’Allemagne accepte de lui fournir l’appui économique et militaire nécessaire.
nuit du lundi 18 au mardi 19 mars
50 bombardiers de la Royal Air Force ont attaqué, non loin des côtes danoises, la base d’hydravions de Hornum, sur l’île de Sylt. Ce raid n’a pas donné les résultats escomptés, la plupart des bombes étant tombées à la mer. Mais la RAF n’a perdu qu’un seul appareil.
mardi 19 mars
L’ambassadeur des Etats-Unis au Canada, James Cromwell, condamne publiquement le nazisme. C’est la première fois qu’un représentant officiel des Etats-Unis prend position publiquement.
jeudi 21 mars
Selon deux scientifiques réfugiés en Angleterre - l’Autrichien Otto Frisch et l’Allemand Rudolf Peierls, il est possible de produire une super-bombe grâce à une réaction nucléaire en chaîne. Dans un rapport à sir Henry Tizard, le conseiller scientifique du gouvernement britannique, il suffit que les nazis possèdent quelques kilogrammes d’isotope d’uranium pour réaliser un tel engin de mort. Ils conseillent au gouvernement de prendre garde à cette menace.
samedi 23 mars
Le maréchal Göring ordonne l’arrêt momentané de la déportation des Juifs en Pologne occupée.
mardi 26 mars
Après une conférence avec l’amiral Erich Raeder, Hitler décide que l’opération « Weser » précédera de peu l’offensive à l’ouest.
mercredi 27 mars
Heinrich Himmler ordonne la construction du camp de concentration d’Auschwitz, près de Cracovie, dans le sud de la Pologne.
samedi 30 mars
Hitler ordonne en public que la priorité soit donnée au transport d’armes en URSS, … pendant qu’il planifie en privé de l’attaquer en 1941.
Dernier office célébré dans la Nouvelle Synagogue de Berlin. Le bâtiment est confisqué par l’armée pour servir de dépôt de matériel.
dimanche 31 mars
Josef Bürckel n’est plus Commissaire du Reich pour la réunification austro-allemande (fonction créée en avril 1938).
Cargo reconverti en croiseur auxiliaire camouflé (le premier de la Kriegsmarine), l’Atlantis quitte le port allemand de Wilhelmshaven pour une campagne autour du monde sous les ordres du capitaine Bernhard Rogge (coulé le 22 novembre 1941).
lundi 1er avril
Hitler fixe la date de l’opération « Weser », concernant l’invasion de la Norvège et du Danemark, au 9 avril.
mercredi 3 avril
Des troupes du Reich et du matériel de guerre quittent les ports allemands pour Narvik à bord de navires de commerce.
vendredi 5 avril
Winston Churchill rencontre Daladier à Paris et tente en vain de le convaincre de larguer des mines fluviales au-dessus de l’Allemagne.
samedi 6 avril
Des reconnaissances aériennes de la RAF révèlent qu’il règne une intense activité navale dans les ports allemands de la région de Kiel.
Après avoir lâché 65 millions de tracts depuis le début de la guerre, la RAF suspend ses raids de propagande sur l’Allemagne.
dimanche 7 avril
En préparation de l’opération « Weserübung », les transports de troupes allemands prennent la route du nord sous la protection des cuirassés Gneisenau et Scharnhorst.
Match amical de football : au Stade olympique de Berlin, l’Allemagne et la Hongrie ont fait match nul deux à deux.
lundi 8 avril
Opération « Wilfred » : la Royal Navy quitte les ports britanniques pour rallier la Norvège. Informée par les Alliés, la Norvège proteste contre le mouillage des mines, mais s’abstient de mobiliser.
En mer du Nord, le sous-marin polonais Orzel coule le transport de troupes allemand Rio de Janeiro.
Des renseignements sur des mouvements de troupes allemandes entraînent le placement des forces danoises en état d’alerte le long de la frontière.
nuit du lundi 8 au mardi 9 avril
L'Allemagne devance en Scandinavie les Alliés, qui ont retardé leur débarquement en Norvège (prévu initialement le 5 avril). Voulant défendre « la route du fer » (le minerai suédois transitant vers l'Allemagne par Narvik), puis éventuellement la Suède et les côtes baltiques, les Allemands lancent l’opération « Weser », à 2 h 15 en Norvège et à 5 h 20 au Danemark : invasion du Danemark et de la Norvège (occupation d'Oslo, Bergen, Egersund, Kristiansand, Stavanger, Trondheim et Narvik).
mardi 9 avril
Une résistance acharnée des défenses côtières norvégiennes dans le fjord d’Oslo leur permet de couleur le croiseur allemand Blücher et d’endommager le cuirassé de poche Lützow. La flotte allemande doit se retirer, mais peu après c’est finalement un bataillon de parachutistes de la Luftwaffe qui s’empare d’Oslo. Installation à Oslo d’un gouvernement pro-allemand dirigé par Quisling, mais non reconnu par le roi Haakon VII.
Le gouvernement argentin fait interner dans l’île Martin Garcia les marins allemands du Graf Spee, qui s’est sabordé en décembre.
mercredi 10 avril
Deux croiseurs allemands sont coulés par les Britanniques : le Karlsruhe, dans le détroit de Skagerrak, par le sous-marin HMS Truant, et le Königsberg devant Bergen par des bombardiers Skua britanniques. A Narvik, une force navale britannique s’attaque à dix contre-torpilleurs allemands dans le fjord de Narvik et coule deux navires.
Capitulation danoise.
mercredi 10 et samedi 13 avril
Batailles navales à Narvik : une escadre navale britannique coule ou détruit dans le fjord huit destroyers allemands, le sous-marin U-64 et plusieurs cargos chargés de matériels. Le général allemand Dietl est isolé, mais le général anglais Mackesy refuse toute opération terrestre.
jeudi 11 avril
Pour rendre hommage au général Karl Litzmann (mort en 1936), les autorités allemandes du Wartheland (Grande Pologne occupée) décident de rebaptiser la ville de Lodz en Litzmannstadt.
samedi 13 avril
Création au Staatsoper de Dresde, sous la direction du chef d’orchestre Karl Böhl, de Roméo et Juliette, un opéra en deux actes du Suisse Heinrich Sutermeister, sur un livret du compositeur d’après la pièce éponyme de Shapespeare, avec la soprano Maria Cebotari dans le rôle de Juliette. C’est un succès.
dimanche 14 avril
Pour tenter de couper la route du fer suédois en direction de l'Allemagne, les troupes franco-britanniques débarquent près de Narvik : prise de Harstad, dans les îles Lofoten.
Match amical de football : au stade du Prater de Vienne, l’Allemagne a été battue par la Yougoslavie deux buts à un.
lundi 15 avril
A Oslo, les Allemands remplacent Quisling par le fantoche Ingolf Christensen à la tête du gouvernement norvégien.
A Bletchey Park, le Service du chiffre britannique décrypte le code allemand de l’Enigma utilisé en Norvège.
Première parution de la revue Signal, chez Ullstein et sous l’égide de l’OKW (rédacteur en chef G. Wirsing), afin de propager l’ « idéologie européenne ». La revue paraît en sept langues (allemand, anglais, français, néerlandais, italien, danois, norvégien).
nuit du mardi 16 avril
Des troupes franco-britanniques débarquent à Namsos, dans le centre de la Norvège, pour tenter une opération sur Trondheim (plus au sud). Elles établissent le contact à Steinkjer avec le colonel Getz, nouveau commandant des forces norvégiennes.
mercredi 17 avril
Le croiseur anglais HMS Suffolk pilonne l’aéroport norvégien de Sola, près de Stavanger, avant de regagner Scapa Flow.
Le général Jodl déclare à Hitler : « Dans chaque conflit, il arrive un moment où le commandant suprême doit garder son sang-froid ».
jeudi 18 avril
Des troupes alliées prennent pied à Andalsnes (centre de la Norvège).
samedi 20 avril
Les Allemands attaquent les lignes norvégiennes qui défendent Rena et Lillehammer.
Selon une sous-directive secrète du commandement de la Wehrmacht, tous les militaires ayant du sang juif ou ayant épousé des juives sont exclus de l’armée.
Pour son 51e anniversaire, Hitler crée à Berlin un nouveau régiment SS, constitué de Norvégiens, de Danois et d’Allemands.
dimanche 21 avril
L’armée allemande prend Lillehammer aux forces norvégiennes.
lundi 22 avril
Les troupes alliées débarquées à Namsos sont arrêtées par les Allemands à Steinkjer, au nord de Trondheim.
L’URSS proteste auprès de l’Allemagne pour 80 violations aériennes de son territoire en 20 jours.
mercredi 24 avril
Suite à l’échec des négociations avec le gouvernement norvégien pour une collaboration avec l’Allemagne, Josef Terboven est nommé « Commissaire du Reich pour la Norvège » : mise en place d’une administration civile allemande.
vendredi 26 avril
Dans le nord de la Norvège, des unités alliées commencent à battre en retraite.
Mussolini répond au président du Conseil français Paul Reynaud - qui demandait à Rome de rester neutre - que l’Italie reste l’alliée de l’Allemagne.
samedi 27 avril
L’Allemagne déclare officiellement la guerre à la Norvège. Hitler informe ses généraux de son intention d’attaquer la France la première semaine de mai.
Heinrich Himmler ordonne la création en Silésie, près de la ville polonaise d’Oświęcim, d’un camp de concentration pouvant accueillir 10 000 détenus (premier camp d’Auschwitz).
A la demande de Göring, les deux derniers Zeppelins, le LZ 127 Graf Zeppelin (actif de 1928 à 1937) et le LZ 130 Graf Zeppelin II (1938-1940), sont démantelés. Cette décision met fin à l’ère des dirigeables.
dimanche 28 avril
Les troupes du général britannique Bernard Paget, débarquées à Andalsnes, ne réussissent pas à progresser dans le Gubrandsdalen norvégien.
mardi 30 avril
En Norvège, les troupes allemandes venant d’Oslo et de Trondheim font leur jonction à Dombas. Les troupes britanniques commencent à évacuer leurs positions à Andalsnes.
Aux Etats-Unis, des habitants de Pittsburgh offrent un million de dollars pour la capture d’Hitler vivant.
mercredi 1er mai
En Norvège, les Allemands encerclent Andalsnes : les Alliés évacuent 4 000 hommes du port en y abandonnant leur matériel. Par ailleurs, le général français Antoine Béthouart (une demi-brigade de chasseurs alpins, une brigade et demi de légionnaires et une brigade polonaise) et le général norvégien Fleisher attaquent à Foldvick.
Mussolini répond à l’invitation à la paix du président américain Roosevelt en déclarant que l’Allemagne ne peut pas être vaincue en Europe.
jeudi 2 mai
Sous un violent bombardement de la Luftwaffe, les Alliés évacuent 4 600 soldats de Namsos.
vendredi 3 mai
Toutes les troupes alliées sont évacuées de Norvège, sauf à Harstad. Le général Béthouart prend le commandement des forces encore présentes.
samedi 4 mai
Début de la construction du camp d’Auschwitz en Pologne. Le commandant du camp, Rudolf Höss, prélève 30 détenus violents à Sachsenhausen et les affectes comme kapos.
dimanche 5 mai
Les dernières forces armées norvégiennes encore en état de combattre dans le sud du pays se rendent dans la forteresse d’Hegra et à Vinjesvingen.
Des troupes de la légion étrangère française débarquent à Tromso, dans le grand nord norvégien.
Dernière parution, à Paris, du Neuer Vorwaërts, journal du parti social-démocrate allemand en exil.
Match amical de football : au stade San Siro de Milan, l’Italie a battu l’Allemagne trois buts à deux.
mercredi 8 mai
L’ambassadeur belge à Berlin signale à son gouvernement que les Allemands préparent un ultimatum.
jeudi 9 mai
Alerte générale en Belgique. La Grande-Bretagne et la France en sont informées.
Des soldats allemands en uniforme néerlandais passent la frontière des Pays-Bas. Ils ont ordre d’occuper certains ponts et de détruire les détonateurs mis en place pour les faire sauter en cas d’invasion allemande.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai
Le U-Boat allemand U-9 a coulé à 23 h 14 le sous-marin français Doris au large du port néerlandais de Den Helder. Les 42 marins français commandés par le lieutenant Favreul ainsi que 3 marins britanniques ont été tués.
vendredi 10 mai
Une foudroyante offensive allemande à l'ouest est lancée à 5 h 35 du matin (Fall Gelb, « Plan Jaune »). Après des bombardements massifs (Rotterdam), deux corps d’armée allemands attaquent les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Des hydravions allemands amerrissent sur la Meuse, en plein cœur de Rotterdam, et débarquent des fantassins qui se ruent à l’assaut des ponts ; dans le même temps, la 9e division Panzer se dirige vers la ville. Plus au sud, en Belgique, les blindés de la 6e armée de Walther von Reichenau passent en trombe les trois ponts restés intacts, entre Liège et Maastricht, sur le canal Albert. La Belgique lance un appel à l’aide aux Alliés : mise en place du plan Dyle. Le général Gamelin donne l’ordre aux troupes françaises d’aller à l’encontre des Allemands. Le corps expéditionnaire anglais est également entré en Belgique. Hitler assiste au déclenchement de l’offensive depuis son quartier-général de « Felsennest », à Roder, près de Bad Münstereifel, au sud-ouest de Cologne (à 55 km de la frontière belge).
Vers 16 h, à la suite d’une erreur de navigation, trois bombardiers Heinkel 111 qui se croyaient au-dessus de la ville française de Dijon ont en fait largué 69 bombes sur Fribourg-en-Brisgau : 57 personnes sont mortes, dont 20 enfants tuées sur une aire de jeux. Les autorités allemandes dissimulent l’erreur en accusant les Alliés d’avoir ciblé des civils…
samedi 11 mai
Les parachutistes allemands prennent le fort belge d'Eben-Emael, défendant Liège.
dimanche 12 mai
Les Belges font sauter tous les ponts sur la Meuse. Mais à Houx, en aval de Dinant, la 7e division allemande commandée par Rommel traverse le fleuve grâce à un barrage demeuré intact.
Après avoir pris Bouillon, les Panzer de Guderian atteignent Sedan.
Premier raid de la Royal Air Force sur des villes allemandes : 35 bombardiers ont attaqué Mönchengladbach.
lundi 13 mai
Les Allemands prennent Liège et Dinant.
A 16 heures, le groupe blindé Gudérian, appuyés par les stukas, perce le front français de la Meuse à Sedan. A Monthermé, une autre tête de pont est encore établie par la 6e division Panzer du général Georg-Hans Reinhardt.
En Norvège, les troupes françaises du général Béthouart débarquent à Bjerkvik, avec ordre de prendre Narvik.
nuit du lundi 13 au mardi 14 mai
La 7e Panzerdivision de Rommel bouscule la 5e division française, engagée en Belgique.
mardi 14 mai
La Luftwaffe bombarde Rotterdam, au moment même où la ville négocie sa reddition : 1 147 morts. Sur les 100 bombardiers allemands, 43 seulement ont reçu l’ordre d’annuler le raid, les 57 autres ont lâché 97 tonnes de bombes sur la vile.
du mardi 14 au mercredi 15 mai
Percée allemande entre Namur et Sedan.
mercredi 15 mai
Capitulation de l'armée néerlandaise à 9 h 15, signée par le général Henri Winkelman.
L’amiral Dönitz envoie un U-Boot dans l’Atlantique, l’U-37, pour y tester les torpilles magnétiques.
jeudi 16 mai
Le général français Gamelin, chef d’état-major, donne l’ordre de retraite à toutes les forces françaises en Belgique.
Les divisions blindées du général Heinz Guderian se trouvent à environ 90 kilomètres à l’est de Sedan.
Le gouverneur général de Pologne, Hans Frank, approuve la campagne visant à éliminer les élites et intellectuels polonais : l’AB Aktion (Außerordentliche Befriedungsaktion ; « Opération extraordinaire de pacification »). 30 000 personnes seront arrêtées dans les semaines suivantes puis transférées dans des camps de concentration (3 500 seront exécutées).
vendredi 17 mai
La 6e armée allemande entre dans Bruxelles, une ville livrée sans combat. Occupation également de Louvain et de Namur.
A Montcornet, au nord de Laon (Aisne), les chars de la 4e division cuirassée française du colonel Charles de Gaulle stoppent momentanément l’avance des blindés allemands vers l’Ouest. Mais après les premiers succès, la contre-offensive française est arrêtée par les actions des bombardiers en piqué allemands.
samedi 18 mai
Les troupes allemandes de Guderian occupent Saint-Quentin. La 16e armée prend l’ouvrage de La Ferté, situé le plus à l’ouest de la ligne Maginot. Le commandant de la 7e Armée française, Henri Giraud, est fait prisonnier. Occupation d’Anvers, en Belgique.
Arthur Seyss-Inquart, dernier chancelier d’Autriche, est nommé commissaire du Reich dans les Pays-Bas occupés.
Hitler ordonne par décret la réintégration dans le Reich des régions belges d’Eupen, de Malmédy et Moresnet.
dimanche 19 mai
La 7e division Panzer de Rommel prend Cambrai.
L’arme allemande entre dans Mons, en Belgique.
En France, Weygand remplace Gamelin à la tête des armées françaises.
lundi 20 mai
Les Allemands atteignent Abbeville. Rommel se trouve dans les faubourgs d'Arras, Guderian prend Amiens et atteint la mer à Noyelles. Les armées alliées sont coupées en deux. Une quarantaine de divisions alliées sont encerclées dans les Flandres.
Début en Pologne de la construction du camp d'Auschwitz et arrivée des premiers prisonniers.
mardi 21 mai
Echec des contre-attaques britanniques à Arras et françaises à Cambrai.
mercredi 22 mai
La Panzerdivision du général Schaal assiège Calais, défendue par 4 000 Français, Britanniques et Belges.
jeudi 23 mai
Les Alliés évacuent Boulogne.
Alors qu’il pénétrait dans le port de Dunkerque afin d’y débarquer une équipe de démolition, le destroyer Jaguar a été touché par une torpille allemande. 13 marins ont été tués et 23 autres blessés. Le navire s’échoue à Malo-les-Bains (où il sera coulé).
Oberleutnant au sein de la première division d’infanterie, le prince Guillaume de Prusse a été grièvement blessé dans des combats près de Valenciennes.
vendredi 24 mai
Le commandement allemand, surpris par l’ampleur de sa propre victoire et craignant un piège et une contre-offensive, ordonne une halte dans les opérations pour se regrouper. Les Panzer de la 4e armée s’arrêtent en vue de Dunkerque (cet arrêt va permettre aux forces alliées d’être évacuées en grand nombre).
En Belgique, la 6e armée allemande s’empare des villes de Gand et de Tournai.
Abandon d’Arras par les forces britanniques.
Treizième directive d’Hitler : il ordonne l’anéantissement des Alliés en Artois et dans les Flandres, ainsi que l’attaque aérienne de la Grande-Bretagne.
samedi 25 mai
La 2e Panzerdivision s’empare du port de Boulogne. Les Alliés se replient sur Dunkerque.
Le front tenu par l’armée belge s’effondre.
Trois divisions françaises repoussent durant trois semaines les assauts de sept divisions allemandes à Stonne, Tannay et le Mont-Dieu.
dimanche 26 mai
Début à 18 h 57 de l’opération « Dynamo ». 400 000 soldats alliés sont encerclés dans la poche de Dunkerque. Après deux jours d’arrêt, Hitler ordonne la reprise des opérations à Dunkerque.
Les Alliés capitulent à Calais : 3 500 Français et Britanniques sont faits prisonniers, 300 ont été tués et 200 blessés évacués. Les Allemands déplorent 800 morts, blessés ou disparus en quatre jours.
Le prince Guillaume de Prusse a succombé à ses blessures dans un hôpital de campagne à Nivelles (Belgique). Le fils aîné et héritier présomptif de l’ancien empereur Guillaume II avait 33 ans. L’émotion est grande en Allemagne. Son frère cadet Louis-Ferdinand (32 ans) lui succède comme héritier potentiel au trône.
Les éditions Deutschen Verlag publient le premier numéro de la revue hebdomadaire Das Reich, créée par les nazis pour influencer les milieux intellectuels allemands. Chaque éditorial est rédigé par le ministre de la Propagande, Joseph Goebbels (qui reçoit une rémunération de 2 000 reichsmarks par publication). Le premier tirage de 100 000 exemplaires doit être doublé en raison du succès.
lundi 27 mai
L’armée allemande prend Calais. A Dunkerque, tout juste 8 000 hommes sont évacués par les Alliés.
Envoyé le roi des Belges, le général et député Olivier Derousseaux, son propre chef d’état-major, s’en va demander l’armistice aux Allemands. Hitler exige une reddition inconditionnelle.
Massacre du Paradis : 97 soldats britanniques qui s’étaient rendus ont été exécutés par des soldats de la division SS Totenkopf dans un hameau de la commune française de Lestrem, à 12 km au nord de Béthune. 2 Britanniques ont été blessés.
Massacre de Vinkt (Deinze, Belgique) : les soldats allemands du 377e RI fusillent 34 hommes. Dans le village voisin de Meigem, un obus belge tombe sur une église où des dizaines de personnes étaient retenues comme otages : 27 morts.
L’Allemagne et la Roumanie signent un traité commercial à Bucarest. En échange de fournitures d’armement, le Reich importera 200 000 tonnes de pétrole.
mardi 28 mai
Le roi des Belges Léopold III signe l’acte de capitulation de la Belgique : 225 000 prisonniers, dont 145 000 Flamands (libérés aussitôt) et 80 000 Wallons (internés : 66 000 captifs fin 1943). Le « rexiste » Léon Degrelle organise la collaboration avec le Reich.
Journée dramatique pour les Alliés à Steenwerck : le général Prioux commandant la 1re armée française est fait prisonnier. Le général Molinié se replie sur Lille avec 40 000 hommes.
En Norvège, les troupes franco-polonaises du général Béthouart s’emparent de Narvik. Dans le même temps, l’ordre d'évacuation est donné, à cause de la défaite en France.
Le gouvernement britannique ordonne l’internement sur l’île de Man de toutes les femmes allemandes âgées de 16 à 60 ans vivant en Grande-Bretagne.
Touché à 9 h 36 au large du Portugal par deux torpilles tirées par le sous-marin allemand U-37, le paquebot français Brazza, de la Compagnie des chargeurs réunis, a coulé en moins de 4 minutes. 379 des 576 passagers et membres d’équipage ont péri. Les survivants sont récupérés par la canonnière Enseigne Henry et le croiseur britannique HMS Cheshire. Le navire avait quitté Bordeaux le 24 mai pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie, via Casablanca et l’Afrique de l’Ouest.
mercredi 29 mai
Hitler transmet à ses commandants de groupes d’armées réunis à Cambrai leur prochain objectif : régler son compte à l’armée française et prendre Paris.
A Lille, le général Juin et le reste de ses hommes, épuisés, se rendent.
Les funérailles à Berlin du prince Guillaume de Prusse ont donné lieu à la plus grande manifestation non autorisée sous le Troisième Reich. 50 000 personnes ont suivi en silence le convoi funéraire entre l’église de la Paix et le Temple antique du parc de Sanssouci à Potsdam.
du mercredi 29 mai au dimanche 2 juin
La Légion française chasse les Allemands de Narvik et de Ankenes en Norvège.
jeudi 30 mai
Pour la première fois, un prêtre catholique autrichien est exécuté par les nazis. Arrêté en 1938 par la Gestapo pour avoir déconseillé à une jeune femme de faire un mariage religieux avec un notable nazi divorcé, Otto Neururer est au mort au camp de Buchenwald d’un excès de sang de sang au cerveau après avoir été pendu par les pieds pendant 34 heures. Agé de 58 ans, il avait été condamné à cette peine pour avoir enseigner la foi à un autre détenu bien que les activités religieuses soient interdites (un autre prêtre qui l’assistait, Matthias Spanlang, sera déclaré mort quatre jours plus tard, probablement assassiné).
vendredi 31 mai
A court de munitions, le général français Molinié capitule avec les honneurs de la guerre.
Pour la première fois, les Allemands détruisent un monument à Varsovie. Inauguré en 1926, le monument Chopin, une œuvre en bronze de Wacław Szymanowski, a été abattu par des explosifs sur ordre du gouverneur général Hans Frank (un nouveau monument sera érigé en 1958).
de mai à juin
« Action extraordinaire de pacification » : euphémisme utilisé pour qualifier la liquidation d'environ 3 500 résistants antinazis et 3 000 malfaiteurs-criminels dans le « Gouvernement général » de Pologne.
samedi 1er juin
Les défenses britanniques sont enfoncées à Bergues.
Le général Ernst von Falkenhausen succède à Karl von Rundstedt comme gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France.
dimanche 2 juin
Suite à la demande d’Hitler, Mussolini accepte de repousser au 10 juin l’entrée en guerre de l’Italie.
lundi 3 juin
Les arrière-gardes françaises doivent se replier à trois kilomètres du port de Dunkerque.
En plein jour, 200 bombardiers allemands, escortés par 150 chasseurs, lâchent un millier de bombes sur Paris : 167 morts.
Un responsable gouvernemental nazi, Franz Rademacher, propose que l’île de Madagascar, colonie française, soit utilisée pour accueillir les juifs d’Europe.
nuit du lundi 3 au mardi 4 juin
Dernière évacuation des troupes britanniques et françaises (26 174 hommes) de la poche de Dunkerque. 338 226 hommes, dont 110 000 Français, ont été évacués lors de l’opération « Dynamo ». La bataille de Dunkerque est une défaite pour les Alliés mais la Luftwaffe y a connu sa première débâcle, avec 262 appareils détruits. Pour la première fois, la bataille des airs est perdue par les Allemands : Göring a surestimé ses aviateurs et sous-estimé ses adversaires.
mardi 4 juin
Vers 8 heures du matin, les Allemands pénètrent dans Dunkerque en ruine. Le sous-préfet Le Gentil les reçoit. Il reste encore sur les plages 30 000 Français, qui n’ont pu être évacués, qui déposent les armes. Dans le camp retranché, il n’y a plus de Britanniques, excepté les blessés.
En Norvège, l’évacuation des forces alliées commence à Harstad, face à Narvik.
Une douzaine de bombardiers Handley Page Hampden ont mené dans la soirée le premier raid aérien sur Francfort-sur-le-Main, pour des dégâts modérés : une quarantaine de bombes explosives ont frappé des maisons sur la Schloßborner et la Rebstöcker Strasse, tuant sept habitants et en blessant dix autres.
Création de l’insigne de combat des destroyers (Zerstörerkriegsabzeichen), une décoration militaire récompensant les marins servant à bord des destroyers et des torpilleurs.
mercredi 5 juin
Hitler déclenche le plan rouge à 5 h 35. La bataille de France débute sur la Somme et sur l’Aisne. La Wehrmacht opère un mouvement tournant et repousse vers le sud le reste de l'armée française ainsi que les centaines de milliers de réfugiés.
jeudi 6 juin
Les lignes de défense françaises sont forcées par la Wehrmacht sur la Somme et sur l’Aisne. Raid isolé d'un avion de l'aéronavale française sur Berlin.
L'ancien secrétaire d'Etat (durant la première Guerre Mondiale) Zimmerman meurt à Berlin.
vendredi 7 juin
Les Français évacuent Narvik, sans réaction allemande. Le roi de Norvège Haakon et son gouvernement embarquent à Tromsö pour gagner Londres.
Les Allemands occupent Montdidier, Noyon et Forges-les-Eaux. Rommel force la ligne de l’Andelle et s’ouvre la route de la Seine.
samedi 8 juin
Fin de l’opération « Alphabet » sur l’évacuation des forces alliées de Norvège. Au large de Narvik, le porte-avions britannique HMS Glorious est coulé par les croiseurs Scharnhorst et Gneisenau. Il évacuait le reste de deux unités de la RAF.
dimanche 9 juin
Les Allemands atteignent la Seine et occupent Dieppe, Rouen et Compiègne. Offensive de von Rundstedt en Champagne.
Les Allemands réoccupent Narvik. Entrée en vigueur d’un armistice avec l’armée norvégienne.
lundi 10 juin
L'Italie déclare la guerre à la France et à la Grande-Bretagne ; le gouvernement français quitte Paris, déclarée « ville ouverte ».
Les divisions Panzer de Guderian franchissent l’Aisne.
L’aviation allemande a bombardé le centre de la ville de Châlons-en-Champagne (Marne) : 44 habitants et une trentaine de soldats ont été tués. 150 maisons ont été détruites.
Franco proclame l'Espagne en état de non-belligérance active.
Capitulation de l’armée norvégienne.
En Bohême, la Gestapo prend le contrôle de Theresienstadt [Terezin] et installe une prison dans la Kleine Festung (« petite forteresse »).
mardi 11 juin
Occupation de Reims par les Allemands.
mercredi 12 juin
Ne pouvant maintenir un front continu, Weygand ordonne depuis Tours le repli général des armées. Repli du gouvernement français sur Tours. Les Allemands franchissent la Marne et occupent Châlons-sur-Marne (Marne) et Château-Thierry (Aisne). 13 000 soldats français et britanniques se rendent au général Rommel à Saint-Valéry-en-Caux, à l’ouest de Dieppe.
jeudi 13 juin
L'Allemand Otto Abetz devient le représentant officiel de la Wilhelmstrasse (Affaires étrangères allemandes) à Paris.
vendredi 14 juin
Le gouverneur de Paris, le général Henri Dentz, ayant garanti au général allemand Georg von Küchler, commandant de la 18e armée, qu’il n’y aurait aucune résistance, les troupes allemandes défilent à partir de huit heures dans la capitale française, vidée de ses habitants. Le premier acte symbolique de l’occupant est d’ôter le drapeau tricolore qui flotte sur le ministère de la Marine.
Repli des armées françaises sur la Loire et vers la Bourgogne. Attaques allemandes sur la Sarre. Offensive Tiger de von Witzleben sur la ligne Maginot. Dans la Marne, les troupes allemandes occupent Epernay.
Ouverture du camp d’extermination d’Auschwitz avec l’arrivée d’un premier convoi de 728 prisonniers polonais en provenance de Tarnow.
samedi 15 juin
Sur ordre d’Hitler, Guderian prend Verdun.
Français et Britanniques lancent l’opération « Ariel », l’évacuation des forces alliées depuis les ports de l’ouest de la France (Cherbourg, Brest, Saint-Malo, Saint-Nazaire, La Pallice, Le Verdon, Bordeaux, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz).
dimanche 16 juin
Sur le front, les Allemands entrent dans Orléans et commencent à franchir la Loire. A l’est, la Wehrmacht occupe Besançon.
lundi 17 juin
Le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, annonce la fin des combats. Les Allemands sont à Briare sur la Loire et à Fougères. De son côté, le général Guderian atteint la frontière suisse à Pontarlier : les forces françaises du Nord-Est sont isolées.
Vers 16 h 30, le paquebot britannique Lancastria, chargé d’environ 8 000 civils et militaires, est coulé lors d’une attaque aérienne en sortant de l’estuaire de la Loire, au large de la pointe Saint-Gildas : plus de 4 000 personnes trouvent la mort.
Bombardement allemands et italiens de la gare de Rennes : explosion d’un train de munitions stationné à côté d’un train de réfugiés et deux trains de soldats : officiellement plus de 800 tués et de nombreux disparus (en fait sans doute entre 1 600 et 2 000 victimes). En Loire-Inférieure, les avions allemands ont largué des bombes sur le village de Blain, causant la mort de 18 personnes et faisant de nombreux blessés.
Le ministre soviétique des Affaires étrangères félicite l’Allemagne « pour la glorieuse victoire des forces armées allemandes en France ».
nuit du lundi 17 au mardi 18 juin
La Luftwaffe mouille des mines magnétiques dans les passes du port de Lorient.
mardi 18 juin
Les Allemands atteignent Rennes et franchissent la Loire (résistance des 2 000 cadets de Saumur).
Appel à la radio, depuis Londres, du général français De Gaulle, qui demande aux Français de résister.
A Munich, Hitler rencontre Mussolini et l’informe qu’il ne le laissera pas s’emparer du sud de la France.
Dans la Nièvre, 43 tirailleurs africains prisonniers de guerre ont été exécutés à Clamecy après que l’un d’eux a attaqué un officier allemand
mercredi 19 juin
Les panzers de Rommel atteignent Cherbourg. D’autres troupes allemandes atteignent Brest et Nantes. La ligne de la Loire ne peut être tenue. Repli français vers le sud. Les forces de l'est sont isolées. Bataille autour de Toul. Les Allemands franchissent le Rhin au nord-est de Colmar. Une partie des troupes françaises de Haute-Alsace passe en Suisse après l'arrivée des panzers de Guderian à Pontarlier.
Une centaine de prisonniers de guerre français, en majorité des tirailleurs sénégalais du 12e R.T.S., sont assassinés par des troupes allemandes dans une grange de la région de Neufchâteau, dans les Vosges.
jeudi 20 juin
A Bordeaux, le gouvernement français demande un armistice à l’Italie.
A l’ouest, les Allemands entrent dans Saint-Malo et Quimper. Au Sud, les Allemands prennent Lyon, puis se dirigent vers les Alpes pour soutenir l’offensive italienne qui piétine.
vendredi 21 juin
Göring déclare devant les généraux de la Luftwaffe que les attaques contre Londres vont être intensifiées. La Royal Air Force doit être anéantie.
La délégation française chargée de signer l’armistice arrive à Rethondes, sous la direction du général Charles Huntziger.
Dans la matinée, les Allemands entrent dans Tours.
Hitler demande au général von Brauchitsch, commandant en chef de l’armée de terre, de préparer un projet d’assaut vers l’est (URSS).
samedi 22 juin
Le maréchal français Pétain est contraint d'accepter l'armistice. Celui-ci est signé à 17 h 50 par le général Huntziger et le maréchal allemand Keitel dans la clairière de Rethondes, dans le wagon où avait été signé l'armistice de 1918 qui avait marqué la défaite allemande. Il entrera en vigueur le 25 juin. La convention place sous occupation militaires les trois cinquièmes de la France, dont les principales villes industrielles et la côte atlantique, « en vue de sauvegarder les intérêts du Reich ». L’article 19 prévoit l’extradition des réfugiés allemands réclamés par le Reich.
Le poète et dramaturge allemand Walter Hasenclever (50 ans) se suicide dans le camp d’internement des Milles, près d’Aix-en-Provence. Exilé en France depuis 1933, il ne voulait pas tomber aux mains des nazis.
dimanche 23 juin
Hitler, accompagné des architectes Albert Speer et Hermann Giessler et du sculpteur Arno Breker, arrive à l’aéroport du Bourget, pour effectuer une visite éclair de Paris : Opéra, Sacré-Cœur, Tour Eiffel et Invalides au pas de charge, entre 5 h 30 et 6 h du matin. De son côté, l’amiral Dönitz visite le port de Lorient.
Les Allemands entrent dans Poitiers.
lundi 24 juin
La France (représentée par le général Charles Huntzinger) et l’Italie (le maréchal Badoglio et le comte Ciano) signent un armistice à la villa Incisa, à Olgiata, près de Rome.
Les Allemands arrivent à Audierne (extrême ouest de la Bretagne).
nuit du lundi 24 au mardi 25 juin
Les Britanniques lancent l’opération « Collar », la première mission de commandos britanniques en France : 115 hommes de la compagnie n°11 commandés par le major Ronnie Tod ont mené des raids sur quatre positions côtières du nord de la France (Neufchâtel-Hardelot, Stella Plage, Berck, Le Touquet). Si les Britanniques ne déplorent qu’un blessé, l’opération n’a abouti à aucun succès d’importance. Seuls deux soldats allemands ont été tués.
mardi 25 juin
Entrée en vigueur de l'armistice sur l’ensemble du front franco-allemand. Alors qu’en France, on observe une journée de deuil national, dix jours de célébrations officielles débutent outre-Rhin. Les combats de mai-juin ont coûté la vie à 90 000 soldats français et à 40 000 soldats allemands. 892 avions ont été abattus côté français et 1 300 côté allemand.
La Royal Air Force bombarde Berlin. Une première. Les dommages sont limités, mais cette attaque surprise apporte déjà un avant-goût des bombardements destructeurs que la ville subira par la suite.
mercredi 26 juin
La Turquie proclame sa neutralité dans le conflit mondial.
Un dîner de gala est donné au Waldorf Astoria de New York pour célébrer la victoire allemande sur la France. On y côtoie des responsables et plusieurs hommes d’affaires américaines importants : James Mooney (General Motors), Henry Ford, Torkield Rieber (Texas Company), Ralph Beaver Strassburger, un millionnaire de Pennsylvanie, propriétaire foncier en Allemagne et en France, les directeurs de Kodak, Underwood, etc.
jeudi 27 juin
La Wehrmacht occupe Bordeaux et atteint la frontière espagnole.
vendredi 28 juin
L’amiral Dönitz choisit Lorient comme principal base des sous-marins allemands en France.
Adolf Hitler effectue une entrée solennelle dans Strasbourg.
samedi 29 juin
Le gouvernement français quitte Bordeaux, maintenant située en zone occupée, pour s’installer à Clermont-Ferrand.
Décès à Muralto-Locarno, en Italie, du peintre suisse et théoricien de l’art allemand Paul Klee, à l’âge de 61 ans.
dimanche 30 juin
Hermann Göring ordonne un blocus aérien de la Grande-Bretagne.
Les derniers éléments français de la ligne Maginot cessent le combat.
Les Allemands commencent à occuper les îles Anglo-Normandes : Guernesey a capitulé après l’atterrissage d’un avion de reconnaissance.
La reine de Hollande Wilhelmine se réfugie à Londres avec son gouvernement.
fin juin
Les grands industriels allemands planifient la réorganisation économique de l’Europe et l’exploitation des pays occupés.
lundi 1er juillet
Sur ordre du gouvernement français, les 22 000 derniers défenseurs de la ligne Maginot se rendent aux Allemands.
L’île de Jersey se rend à son tour aux Allemands (Aurigny sera occupée le lendemain et Sercq le 4 juillet).
Le général von Rundstedt est promu maréchal pour ses succès en Pologne et en France.
mardi 2 juillet
Hitler ordonne l’étude de l’opération « Otarie », nom de code pour l’invasion de la Grande-Bretagne.
Alors qu’il transportait de Liverpool vers le Canada 479 prisonniers allemands et 734 prisonniers italiens (majoritairement des civils, avec seulement 86 soldats allemands), le paquebot britannique SS Arandora Star est coulé peu après 7 h à 139 km au nord-ouest de Gweedore (Irlande) par le sous-marin allemand U-47 du commandant Prien. 805 personnes périssent dans le naufrage, dont le capitaine Molton, 12 officiers, 42 membres d’équipage et 37 gardes britanniques. Les 868 survivants sont secourus par le HMCS St. Laurent.
mercredi 3 juillet
Déportation en Allemagne du général Henri Winkelman, l’ancien chef de l’armée néerlandaise.
vendredi 5 juillet
Le nouveau gouvernement roumain, dirigé par Ion Gigurtu, décide d’aligner sa politique sur celle des pays de l’Axe.
samedi 6 juillet
De retour du front de l’Ouest, Hitler est accueilli à Berlin par des foules enthousiastes.
Arrivée en zone occupée française des commissaires allemands chargés de contrôler la remise en route des entreprises, d’organiser les réquisitions et de surveiller l’application de l’Armistice.
Les Allemands évacuent Lyon après avoir consciencieusement pillé la ville.
lundi 8 juillet
Le gouvernement suédois signe à Stockholm un accord avec l’Allemagne qui autorise le transit par la Suède de troupes et de matériel de guerre vers la Norvège.
mardi 9 juillet
La Roumanie passe sous la protection militaire de l’Allemagne.
mercredi 10 juillet
Discours d’Hitler au Reichstag : « Dernières propositions de paix à l’Angleterre ».
La bataille d’Angleterre commence par l’attaque des navires qui circulent dans la Manche et par des raids de bombardements de la Luftwaffe sur la ville galloise de Swansea.
L'Assemblée Nationale française donne le pouvoir au maréchal Pétain.
jeudi 11 juillet
La RAF bombarde des aérodromes aux Pays-Bas et des usines de munitions en Allemagne.
A Berlin, l’amiral Raeder chercher à dissuader Hitler d’attaquer la Grande-Bretagne par un débarquement.
samedi 13 juillet
Directive n°15 d’Hitler fixant la stratégie de l’opération « Otarie » : la Luftwaffe est chargée de détruire la Royal Air Force.
dimanche 14 juillet
Hitler propose à la Grande-Bretagne une paix aux conditions allemandes.
Match amical de football : au Waldstadion de Francfort, l’Allemagne a battu la Roumanie neuf buts à trois, devant 40 000 spectateurs. C’était la première rencontre internationale pour le milieu gauche de Kaiserlautern Fritz Walter.
lundi 15 juillet
Le général suisse Guisan appelle le peuple et l’armée à la résistance dans une allocution prononcée dans la prairie de Grütli, près de Lucerne. Cette allocution entraîne une protestation diplomatique conjointe des puissantes de l’Axe, Allemagne et Italie.
mardi 16 juillet
Hitler signe la Directive n°16 ordonnant la préparation d’un débarquement en vue de l’invasion de la Grande-Bretagne. Il fait préparer le plan « Lion de mer » ou « Otarie » afin d'abattre les Britanniques, mais sans trop y croire : 1 722 chalands, 1 161 navires à moteurs, 475 remorqueurs, 155 grands transports.
En France, les Allemands expulsent vers la zone libre 22 000 Français d’Alsace-Lorraine.
mercredi 17 juillet
Première du film de propagande antisémite Les Rothschilds (Die Rothschilds, Aktien auf Waterloo), d’Erich Waschneck, avec Erich Ponto, Carl Kuhlmann, Albert Lippert, Hans Stiebner et Herbert Hübner.
jeudi 18 juillet
En Allemagne, « Radio Caledonia » commence ses émissions sur la Grande-Bretagne, en faveur du séparatisme écossais.
La Propaganda Abteilung s’installe à Paris, à l’hôtel Majestic.
vendredi 19 juillet
Hitler tente de faire accepter aux Britanniques la situation nouvelle : il lance un « dernier appel à la raison », invitant Churchill à faire la paix.
Hitler nomme douze maréchaux, dont Walther von Brauchitsch, chef de l'armée de terre, Keitel, von Rundstedt et Kesselring. Le chef d’état-major Franz Halder est promu colonel général (Generaloberst). Hitler donne l’unique et nouveau titre de maréchal du Reich à Hermann Göring.
samedi 20 juillet
Le Danemark, occupé par l’Allemagne, quitte la Société des Nations.
dimanche 21 juillet
Finale du championnat d’Allemagne de football : à Berlin, le FC Schalke 04 est sacré pour la deuxième année consécutive, en battant le Dresdner SC un but à zéro.
lundi 22 juillet
Répondant à Hitler, le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Halifax, déclare : « Nous n’arrêterons pas de nous battre tant que nous n’aurons pas garanti la liberté pour nous-mêmes et pour les autres ».
vendredi 26 juillet
Rencontre entre Hitler et le Premier ministre roumain Ion Gigurtu au sujet des revendications hongroises sur la Transylvanie.
samedi 27 juillet
Le Premier ministre bulgare, Bogdan Dimitrov Filov, s’entretient avec Hitler des revendications roumaines sur la Dobroudja bulgare.
dimanche 28 juillet
La circulation entre les zones libre et occupée de France est interdite par les Allemands.
lundi 29 juillet
L’Allemagne annexe les territoires belges germanophones d’Eupen, Malmédy et Moresnet.
mercredi 31 juillet
Les territoires occupés en Pologne prennent le non de gouvernement général de Pologne.
fin juillet
Constitution par les comtes H.J. von Moltke et P. Yorck von Wartenburg du Cercle de résistance antinazi de Kreisau (qui jouera un rôle prépondérant dans l’organisation de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler).
en juillet
Funk lance le « Nouvel Ordre économique ».
Hitler est décidé à prendre l'offensive le plus rapidement possible afin de mettre son action en accord avec ses options idéologiques.
Victime des intrigues de Speer et de Goebbels, Julius Lippert perd son poste de bourgmestre-gouverneur de Berlin. Ludwig Steeg lui succède (jusqu’en avril 1945).
jeudi 1er août
Hitler fixe au 15 septembre la date d’invasion de la Grande-Bretagne. Il ordonne à la Luftwaffe d’intensifier les raids à partir du 5 août (directive n°17).
Sortie du film Die drei Codonas, drame d’Arthur Maria Rabenalt, avec René Deltgen, Ernst von Klipstein et Josef Sieber.
vendredi 2 août
Des bombardiers allemands larguent sur la Grande-Bretagne des tracts détaillant les propositions de paix d’Hitler.
samedi 3 août
L’expert aux questions françaises du ministère des Affaires étrangères du Reich Otto Abetz est nommé ambassadeur d’Allemagne auprès des autorités militaires d'occupation en France. Il n’est cependant pas accrédité auprès du gouvernement français, puisque les deux pays sont encore officiellement en guerre.
lundi 5 août
Le mauvais temps retarde l’offensive aérienne allemande contre la Grande-Bretagne.
du mardi 6 au mercredi 7 août
Le Luxembourg, l’Alsace et la Lorraine sont incorporés au IIIe Reich.
jeudi 8 août
Les attaques de la Luftwaffe, qui prend désormais pour cibles les ports et la marine, sont d’ores et déjà déjouées par le système de radar mis en place sur la côte anglaise. Placées tous les 50 kilomètres, ces stations permettent détecter une approche des appareils ennemis volant à une distance de 150 à 200 kilomètres à une altitude de 3 000 mètres. Ainsi, les chasseurs britanniques peuvent intervenir à temps à la moindre attaque.
Le maréchal Keitel signe la directive « Aufbau Ost » (nom de code opérationnel allemand de l’opération « Barbarossa » sur l’attaque de l’URSS).
vendredi 9 août
Un Douglas DC-2 de la Lufthansa s’écrase à Hanovre : deux des dix passagers sont tués.
samedi 10 août
Baldur von Schirach est nommé gauleiter de Vienne.
dimanche 11 août
En une journée, la RAF a perdu 82 avions et la Luftwaffe 35 en combat aérien.
Les Eglises catholique et protestante s’élèvent publiquement contre l’euthanasie des « vies indignes d’être vécues ».
lundi 12 août
Des avions allemands ont bombardé six importantes stations radar du sud de l’Angleterre, notamment à Porlant et Douvres. La RAF a perdu 13 appareils et la Luftwaffe 45.
mardi 13 août
« Jour de l’aigle » : 1 485 appareils sont engagés par la Luftwaffe pour ce premier jour de bombardements massifs sur les bases aériennes de la RAF. Il s’agit d’un véritable baptême du feu pour l’aviation allemande qui, jusqu’à présent, a eu la partie belle face à des adversaires faciles.
Une escadrille de bombardiers Bristol Blenheim de la Royal Air Force a subi un désastre en attaquant la base aérienne allemande d’Aalborg dans le nord du Jutland danois : les onze appareils ont été abattus par la DCA ou les avions de chasse allemands. 20 aviateurs britanniques ont été tués.
La police allemande a arrêté à La Baule (Bretagne) le président de la Generalitat de Catalunya, Lluis Companys (remis aux autorités espagnoles, il sera fusillé le 15 octobre).
Première au Rathaus-Lichtspiele de Munich du film La Fille au vautour (Die Geierwally), une comédie dramatique réalisée par Hans Steinhoff d’après la nouvelle de Wilhelmine von Hillern, avec Heidemarie Hatheyer, Sepp Rist et Eduard Köck. L’histoire se déroule dans les montagnes du Tyrol. La censure a interdit le visionnage aux jeunes (première berlinoise le 17 septembre).
jeudi 15 août
Journée record de la bataille d’Angleterre : 1 786 sorties allemandes au cours d’une offensive d’envergure ; 75 avions allemands et 34 anglais sont abattus.
Le four crématoire I d’Auschwitz-Birkenau est mis en service.
samedi 17 août
Début du blocus de la Grande-Bretagne par l'Allemagne.
L’état-major de la Luftwaffe décide de retirer les Stuka de ses forces aériennes d’assaut. Ces appareils sont en effet trop lents face aux Spitfire, deux fois plus rapide.
dimanche 18 août
La Luftwaffe, qui vient d’arrêter de prendre pour cibles principales les ports et la marine britanniques, mène de violents bombardements d’aviation sur des terrains d’aviation britanniques : l’aviation allemande perd 67 avions, la RAF en perd 29 au sol et 33 en combats aériens. A Berlin, les généraux de la Luftwaffe sont sévèrement critiqués par Göring pour les faibles résultats de la campagne d’Angleterre. En réponse, l’as de la chasse allemande Adolf Galland demande des Spitfire pour pouvoir être efficace !
lundi 19 août
Bombardement par l’aviation allemande du dépôt de mazout de l’Amirauté à Pembroke, au Pays de Galles.
mardi 20 août
120 bombardiers de la RAF attaquent des cibles en Allemagne et des aérodromes en France, en Belgique et aux Pays-Bas.
Endommagé le 16 août et faisant route vers Lorient, le sous-marin allemand U-51 du commandant Dietich Knorr est torpillé en surface, dans le golfe de Gascogne, par le sous-marin mouilleur de mines britannique HMS Cachalot. Les 43 membres d’équipage sont tués.
jeudi 22 août
Avec des batteries lourdes d’une portée de 32 kilomètres, installées entre Calais et Boulogne, les Allemands bombardent Douvres.
Dans la région allemande de Nordhausen, des bombardiers britanniques sont trompés par des leurres imitant la gare de Francfort qu’ils avaient pour cible.
samedi 24 août
Décès à Berlin du savant Paul Nipkow, 80 ans, l’un des pionniers de la télévision.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 août
Premier bombardement aérien allemand sur Londres : la première bombe allemande a frappé la Cité de Londres dans Fore Street. De retour de ce raid, dix avions allemands se délestent de leurs bombes par erreur.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 août
81 bombardiers anglais effectuent un raid sur Berlin pour la première fois. Les dégâts ne sont pas considérables, mais cette attaque a provoqué la consternation des habitants et la fureur d’Hitler. En effet, Göring lui avait assuré que la Luftwaffe rendrait impossible une telle opération, et Hitler avait affirmé imprudemment que Berlin ne serait jamais bombardé. La Luftwaffe bombarde de nouveau Londres durant la même nuit.
mercredi 28 août
L’aviation allemande s’attaque désormais en priorité aux bases de la Royal Air Force.
du jeudi 29 au vendredi 30 août
Arbitrage de Vienne : l’Allemagne (Ribbentrop) et l’Italie (Ciano) obligent la Roumanie à céder le nord de la Transylvanie à la Hongrie (43 492 km², 2 667 000 habitants), la Bessarabie et la Bucovine à l'URSS, et une partie de la Dobroudja à la Bulgarie.
vendredi 30 août
Raids de la Luftwaffe sur Biggin Hill, important PC opérationnel de la RAF. Les avions allemands lâchent également des bombes incendiaires sur Londres.
Le ministre de Vichy de l’Intérieur Adrien Marquet interdit à plusieurs personnalités allemandes de quitter le pays. Parmi elles, Rudolf Hilferding, ex-ministre de la république de Weimar, et Fritz Thyssen.
samedi 31 août
L’URSS proteste de ne pas avoir été consultée sur la cession à la Hongrie de la Transylvanie, territoire qu’elle convoitait.
Plusieurs aéroports vitaux du sud-est de la Grande-Bretagne sont bombardés par les Allemands et rendus inutilisables.
dimanche 1er septembre
Match amical de football : au stade Probstheidaer de Leipzig, l’Allemagne a humilié la Finlande treize buts à zéro.
mardi 3 septembre
Hitler repousse la date d’invasion de la Grande-Bretagne au 21 septembre.
La Royal Air Force bombarde la base de U-Boote de Lorient (Bretagne).
mercredi 4 septembre
A Berlin, Hitler déclare : « J’ai tenté d’épargner les Anglais […], ils répondent en assassinant des femmes et des enfants allemands. Je raserai leurs villes ».
jeudi 5 septembre
Sous la pression de l’occupant, les autorités luxembourgeoises adoptent les lois antisémites allemandes. Saisie de tous les établissements appartenant à des juifs.
vendredi 6 septembre
Violents bombardements allemands sur les ports de la côte sud de l’Angleterre. Ils déclenchent l’alerte jaune, signifiant attaque probable dans les trois jours.
samedi 7 septembre
Début du Blitz : les Allemands commencent à bombarder les grandes villes anglaises jour et nuit. Pour ce premier jour, 300 avions attaquent Londres, lâchant 352 tonnes de bombes sur la ville.
Quinze marins allemands du Graf Spee, emprisonnés en Argentine depuis plus de neuf mois, réussissent à s’échapper de l’île Martin Garcia.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 septembre
250 avions allemands bombardent l'Angleterre.
lundi 9 septembre
Hitler repousse au 24 septembre la date d’invasion de la Grande-Bretagne.
Von Richthofen et Göring se déplacent à Madrid et rencontrent Franco. Ils lui proposent un plan d'intervention sur Gibraltar, qui n'impliquerait pas l'Espagne si elle le souhaite, en se contentant de laisser passer les forces allemandes : échec.
La Luftwaffe perd 27 avions dans un raid sur Londres et la RAF 20.
Bombardements de la RAF sur les concentrations de troupes allemandes dans les ports d’Ostende (Belgique), Boulogne (France), Hambourg et Brême (Allemagne).
vendredi 13 septembre
A Londres, un avion allemand a largué cinq bombes sur le palais de Buckingham, endommageant la chapelle royale, la cour intérieure, les portes du palais et le mémorial Victoria. Quatre membres du personnel ont été blessés, dont un mortellement. Le couple royal était présent dans le bâtiment au moment de l’attaque.
samedi 14 septembre
Sur les conseils de Göring, Hitler reporte au 27 septembre l’invasion de la Grande-Bretagne.
dimanche 15 septembre
Les attaques massives aériennes allemandes sur l’Angleterre cessent. Les bombardements ne jouent plus que le rôle d'un moyen de pression. La BBC annonce qu’en un seul jour 61 avions allemands ont été abattus au-dessus de l’Angleterre par la RAF, qui a de son côté perdu 29 appareils.
Rattachement de fait des départements français du Nord et du Pas-de-Calais à l’administration allemande de Belgique.
Match amical de football : au stade Tehelné pole de Bratislava, la Slovaquie a été battue par l’Allemagne un but à zéro.
mardi 17 septembre
Hitler repousse l’opération « Otarie », le débarquement prévu en Grande-Bretagne. Le commandement allemand constate : « L’aviation ennemie [anglaise] n’a subi aucune défaite décisive ».
Arthur Axmann décrète l’obligation pour tous les membres des Jeunesses hitlériennes âgés de 14 à 18 ans de participer à la défense aérienne le dimanche matin.
Adolf Hitler reçoit à Berlin le ministre de l’Intérieur espagnol, Serrano-Suner. Il espère obtenir l’entrée en guerre de l’Espagne aux côtés de l’Allemagne.
mercredi 18 septembre
La frontière douanière entre les Sudètes et le Protectorat de Bohême-Moravie est supprimée.
jeudi 19 septembre
Hitler ordonne l’arrêt des concentrations de la flotte de transport allemande dans les ports français de la Manche.
A Varsovie, l’officier polonais Witold Pilecki se laisse volontairement capturer par les Allemands (avec 2 000 autres civils) pour entrer dans le camp de concentration d’Auswchitz afin d’y organiser la résistance des détenus.
vendredi 20 septembre
Dans le sud de l’océan Indien, le paquebot français Commissaire Ramel, parti d’Australie pour rejoindre l’Angleterre, est attaqué au canon par le croiseur auxiliaire allemand Atlantis avant d’être coulé. 3 membres d’équipage sont tués et les 63 autres conduits comme prisonniers de guerre à Mogadiscio.
samedi 21 septembre
Les autorités allemandes de France interdisent le retour en zone occupée des étrangers, des juifs et des gens de couleur.
dimanche 22 septembre
Dans l’Atlantique, douze navires du convoi britannique HX-72 sont coulés par des U-Boote.
lundi 23 septembre
Himmler ordonne de retirer les dents en or à tous les prisonniers des camps de concentration.
mardi 24 septembre
Première présentation en Allemagne, au Ufa-Palast am Zoo de Berlin, puis dans 65 autres cinémas berlinois, du film de propagande Le Juif Süss (Jud Süß), réalisé par Veit Harlan sous la supervision de Goebbels d’après la nouvelle de Lion Feuchtwanger parue en 1925, avec Ferdinand Marian, Kristina Söderbaum et Werner Krauss. La première mondiale avait eu lieu au début du mois au Festival de Venise.
vendredi 27 septembre
En présence d’Hitler, le Pacte tripartite (politique, militaire et économique) est signée à Berlin par le Japon (l’ambassadeur Saburo Kurusu), l'Allemagne nazie (Joachim von Ribbentrop) et l'Italie fasciste (le comte Galeazzo Ciano) : conclu pour 10 ans, il établit la collaboration des trois puissances pour la création d'un « ordre nouveau » en Europe sous la direction de l'Allemagne et de l'Italie et de l'Asie sous la direction du Japon. Les trois pays se promettent une assistance mutuelle au cas où l’un des partenaires serait attaqué. L’article 5 prévoit que cet accord n’affectera pas les rapports existants entre les signataires et l’Union soviétique.
En zone occupée française, les Allemands ordonnent le recensement des juifs.
samedi 28 septembre
Par une directive, Hitler ordonne la mobilisation de toutes les ressources économiques, en vue d’une guerre à l’Est.
Le commissaire nazi en Norvège Josef Terboven dépose formellement le roi. Il fait de Vidkun Quisling le chef du gouvernement légal norvégien.
lundi 30 septembre
Depuis le début du Blitz allemand sur la Grande-Bretagne, les pertes civiles s’élèvent à 6 954 morts et 10 615 blessés. La RAF a perdu 247 avions, et la Luftwaffe 433.
mardi 1er octobre
Signature à Berlin d’un traité germano-finlandais : les Finlandais échangent du nickel contre des armes.
L’Allemagne lance en Pologne l’opération Otto pour améliorer les routes et les voies ferrées vers l’URSS.
mercredi 2 octobre
Ludwig Fischer, gouverneur du district de Varsovie, donne l’ordre de construire un mur autour du quartier juif.
jeudi 3 octobre
81 bombardiers de la RAF effectuent des raids nocturnes sur l’Allemagne, sur l’aéroport d’Eindhoven aux Pays-Bas et sur les ports de la Manche.
Loi sur le statut des juifs en France.
Tous les juifs de Varsovie et de ses environs, soit environ 400 000 personnes, doivent s’installer à l’intérieur de la zone de quarantaine mise en place dans la ville, le ghetto.
vendredi 4 octobre
Hitler rencontre Mussolini au col du Brenner. Il reconnaît que l'invasion de l'Angleterre a été « différée », propose de s'emparer de Gibraltar, et promet à l'Italie la Tunisie, la Corse et Nice.
dimanche 6 octobre
Match amical de football : au stade Ferencvaros de Budapest, la Hongrie et l’Allemagne ont fait match nul deux à deux.
lundi 7 ou samedi 12 octobre
Les premières troupes allemandes d'instruction pénètrent dans la Roumanie d'Antonescu. Les Allemands contrôlent ainsi les puits de pétrole de Ploiesti.
mercredi 9 octobre
Des bombardiers de la RAF effectuent un raid sur le cuirassé Tirpitz en cale sèche à Wilhelmshaven.
jeudi 10 octobre
La Royal Navy bombarde les installations portuaires et les navires allemands à Cherbourg.
Une bombe allemande tombe sur la cathédrale St. Paul de Londres et endommage le toit.
Une ordonnance des autorités d’occupation en Belgique exclut les juifs des emplois publics.
vendredi 11 octobre
La Luftwaffe bombarde Liverpool : quatre navires sont coulés dans le port.
samedi 12 octobre
L’Alsace et la Lorraine sont placées sous le contrôle des commissaires du Reich.
Hitler renonce pour l'année au débarquement allemand en Grande-Bretagne, reporté au printemps 1941.
dimanche 13 octobre
Un convoi allemand de trois navires et deux escorteurs est coulé en mer du Nord par des destroyers britanniques.
mardi 15 octobre
Malgré l’opposition d’Hitler, Mussolini ordonne l’invasion de la Grèce et charge le comte Ciano de provoquer un casus belli.
mi-octobre
Hitler ajourne l'opération Seelowe. La bataille d’Angleterre s’est révélée un échec. En deux mois, l’Allemagne a perdu 1 700 appareils, tandis que la Royal Air Force n’en a concédé « que » 915. Les chances d’une invasion terrestre des îles britanniques paraissent, dès lors, nulles.
mercredi 16 octobre
Le ghetto juif de Varsovie est formellement établi par décret.
La Royal Navy bombarde Dunkerque.
L’aéronavale britannique attaque les réservoirs de pétrole de Tromso en Norvège.
Les premiers ballons de propagande sont lancés par les Allemands depuis Calais vers le sud de l’Angleterre.
jeudi 17 octobre
La RAF réalise un raid nocturne sur la base navale de Kiel.
dimanche 20 octobre
Hitler part pour Hendaye (France), dans son train spécial Amerika, dans l'espoir d'associer l'Espagne à une attaque contre Gibraltar.
A l’occasion de la « Fête des tabernacles », les gauleiter Bürckel et Wagner organisent simultanément le « transfert » des juifs du Palatinat, de Sarre, de Bade et d’Alsace-Lorraine vers le camp de Gurs avec la complicité du régime de Vichy (déportation à Auschwitz fin 1942).
Helmut James, comte von Moltke, rédige le manifeste démocratique et antinazi du mouvement de résistance Cercle de Kreisau.
Match amical de football : au Sportplatz de la Grünwalder Strasse, l’Allemagne a battu la Bulgarie sept buts à trois.
lundi 21 octobre
200e raid aérien allemand sur Liverpool.
mardi 22 octobre
Hitler rencontre Pierre Laval, le chef du gouvernement français à Montoire, près de Tours. Le Führer cherche à entraîner la France dans sa stratégie en Afrique.
Dissolution de la Chambre des députés et du Conseil d’Etat du Luxembourg sur ordre du chef de l’administration civile allemande.
Les 6 000 juifs du Palatinat (dont les 280 de Heidelberg) sont déportés vers le camp de Gurs.
Le cargo auxiliaire allemand Atlantis s’empare dans l’océan Indien du cargo yougoslave Durmitor (conduit dans un port de la Somalie italienne).
mercredi 23 octobre
Hitler rencontre Franco à Hendaye : échec de la négociation sur leur alliance ; le dictateur espagnol se refuse à sortir de sa neutralité ; les troupes allemandes ne seront pas autorisées à traverser l’Espagne pour attaquer Gibraltar.
jeudi 24 octobre
Entrevue de Pétain avec Hitler dans son train blindé sous un tunnel proche de la gare de Montoire : Pétain décide de s'engager encore plus dans la collaboration avec l'Allemagne. Hitler subordonne la signature d’un traité de paix et la libération des prisonniers de guerre français à sa victoire sur l’Angleterre. Néanmoins, Pétain refuse fermement de lancer les sous-marins français contre la flotte britannique. Le maréchal demande une baisse des frais d'occupation, un assouplissement de la ligne de démarcation. Il déclare que de Gaulle est une « tâche sur l'honneur du corps des officiers français ». Les Allemands diffusent la photo de la poignée de main entre les deux hommes.
vendredi 25 octobre
Le général Otto von Stülpnagel est nommé commandant militaire pour la France occupée. Il succède au général Streccius.
dimanche 27 octobre
La Royal Air Force bombarde les usines d’armes Skoda de Pilsen, en Tchécoslovaquie.
lundi 28 octobre
Le Premier ministre Ioannis Metaxas ayant rejeté le dernier ultimatum italien, Mussolini ordonne l’invasion de la Grèce, contre l’avis du maréchal Badoglio, mais soutenu par le ministre Ciano. Lors d’une rencontre à Florence, le Duce est heureux d’annoncer à Hitler le début l’attaque italienne (mais très vite, la ligne de défense grecque se révélera un obstacle insurmontable pour les troupes italiennes, qui s’y enliseront).
mardi 29 octobre
Un Douglas DC-3 de la Lufthansa s’écrase à Berlin : deux des quinze passagers sont tués.
Une nouvelle mine allemande est découverte sur les côtes anglaises, près de Porthcawl. Elle explose au bruit des navires.
jeudi 31 octobre
Publication d’une confession du pasteur protestant Dietrich Bonhoeffer, interdit de prêche et d’enseignement. Pour lui, l’Eglise est restée « muette quand elle aurait dû crier, car le sang des innocents pleure au ciel ».
Abetz reçoit Laval à l’ambassade allemande de Paris. Les entretiens portent sur les modalités de la collaboration.
en octobre
Le dictateur roumain Antonescu ouvre son pays à la Wehrmacht et accepte de livrer davantage encore de pétrole.
vendredi 1er novembre
Un avion de la France libre obtient un premier succès aérien contre un appareil allemand.
Sortie du film Marie Stuart (Das Herz der Königin), drame historique de Carl Froelich, avec Zarah Leander, Willy Birgel, Maria Koppenhöfer, Lotte Koch et Axel vom Ambesser.
dimanche 3 novembre
Match amical de football : au stade Kranjčevićeva de Zagreb, la Yougoslavie a battu l’Allemagne deux buts à zéro.
lundi 4 novembre
Hitler fait part aux trois commandants en chef de la Wehrmacht de ses intentions d’attaque à l’Est. Les généraux sont surpris, et Göring redouble d’arguments pour convaincre son Führer de différer cette opération, au moins pour quelque temps.
mardi 5 novembre
Le cuirassé allemand Admiral Scheer attaque le convoi HX-84 dans l’Atlantique Nord : le croiseur HMS Jervis Bay est coulé.
mercredi 6 novembre
Soutien affirmé à l’Allemagne nazie, le ministre yougoslave de l’Armée et de la Flotte Milan Nedic est contraint de démissionner par le régent Paul.
Un bombardier de la Luftwaffe s’écrase en Grande-Bretagne. Le pilote croyait se trouver en France, mais il a été trompé par les signaux émis par une balise radio britannique.
jeudi 7 novembre
La Royal Air Force bombarde les usines de munitions Krupp à Essen.
vendredi 8 novembre
La RAF bombarde Munich. Ce raid a contraint Hitler à retarder son discours d’anniversaire de la tentative de putsch de 1923
Un Junkers JU-90 s’écrase à Brauna : les 6 membres d’équipage et 23 passagers sont tués.
samedi 9 novembre
Les Allemands commencent à expulser les Français d’Alsace-Lorraine.
Dans l’océan Indien, le croiseur auxiliaire allemand Atlantis a capturé le pétrolier norvégien Teddy, avant de le couler entre Ceylan et Sumatra.
lundi 11 novembre
Grosse prise dans l’océan Indien pour le croiseur auxiliaire allemand Atlantis avec la saisie du cargo britannique SS Automedon : découverte dans le coffre-fort du navire du plan de défense britannique de Singapour, des codes de la marine marchande britannique et de l’organigramme des forces armées britanniques en Extrême-Orient (qui seront communiqués aux Japonais). L’Automedon est ensuite coulé à l’ouest des Maldives.
La première manifestation anti-allemande en France occupée a lieu pour protester contre l’arrestation du physicien Paul Langevin le 30 octobre dernier.
55 intellectuels polonais sont exécutés au camp de Dachau.
mardi 12 novembre
Sur invitation de Ribbentrop, le commissaire soviétique aux Affaires étrangères Viatcheslav Molotov visite Berlin (alors que le plan Barbarossa d'invasion de l'URSS est déjà décidé). Ribbentrop propose à Molotov de se joindre au pacte tripartite de l’Axe ; les Allemands souhaiteraient que les Russes se lancent vers le golfe Persique, pour porter la guerre dans les colonies britanniques. Molotov fait part des conditions de l’URSS pour donner son adhésion au pacte : retrait des Allemands en Finlande, conclusion d’une alliance soviéto-bulgare et renoncement du Japon à ses concessions minières et pétrolières dans l’île de Sakhaline.
Hitler lance sa 18e directive de guerre. Il impose des mesures politiques pour entraîner l’Espagne dans la guerre et asphyxier lentement la Grande-Bretagne.
mercredi 13 novembre
Hitler ordonne à Göring de préparer la Luftwaffe pour une invasion de l’URSS en mai 1941.
jeudi 14 novembre
Signature à Wiesbaden de l’accord de compensation germano-français par le gouverneur de la Banque de France.
nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre
Raid de 450 bombardiers allemands sur Coventry : plus de 500 tonnes de bombes et de mines aériennes sont déversées sur la petite ville du centre de l’Angleterre. Bilan : 568 morts et 863 blessés ; 60 000 des 75 000 bâtiments de la cité sont détruits, dont la cathédrale ; 27 entreprises stratégiques ont été touchées. C’est la plus importante attaque aérienne jamais réalisée depuis le début de la guerre ; les bombardiers allemands étaient assistés par des avions-éclaireurs Heinkel 111, équipés du système de navigation radio X-Gerät. La ville n’était protégée que par 40 pièces de DCA : les Allemands n’ont perdu qu’un seul appareil dans ce raid.
vendredi 15 novembre
Après six semaines de travaux, le ghetto juif de Varsovie est hermétiquement clos du reste de la ville par un mur de 16 kilomètres. Les Allemands enferment environ 450 000 personnes dans la zone qui s’étend sur 307 hectares. Toutes les issues, portes et fenêtres et rues donnant sur le côté aryen sont murées.
La sortie à Prague du film Babicka (« la Grand-Mère »), de Frantisek Cap, donne lieu à des manifestations patriotiques dénonçant l’occupation allemande. Le film est aussitôt interdit par les autorités nazies dans de nombreuses villes de Bohême.
samedi 16 novembre
En représailles au bombardement de Coventry, la RAF lâche 2 000 bombes sur Hambourg.
dimanche 17 novembre
Match amical de football : au stade Hoheluft de Hambourg, l’Allemagne a battu une sélection du Danemark occupé un but à zéro.
lundi 18 novembre
Hitler décide l’invasion de l’URSS pour 1941.
Recevant le comte Ciano à Berchtesgaden, Hitler ne lui cache pas son amertume et ses craintes suite à l’échec des troupes italiennes en Grèce. C’est une véritable leçon de politique et de stratégie, un vrai camouflet, même si, pour adoucir ses propos, le Führer dit à Ciano qu’il demeure lié au dictateur italien par une chaude et indéfectible amitié.
mardi 19 novembre
Hitler reçoit le ministre espagnol Serrano-Suner. Ses exigences expriment la décision de Franco de rester en dehors du conflit.
Le gouvernement suisse interdit le mouvement national suisse, un parti pronazi.
Dans l’Atlantique, un hydravion Sunderland britannique utilise pour la première fois un système de détection radio des U-Boote allemands approchant un convoi.
A Varsovie, les Allemand exécutent un Polonais qui a avait commis le « crime » de jeter du pain par-dessus le mur du ghetto juif.
mercredi 20 novembre
La Hongrie souscrit au Pacte tripartite des puissances de l'Axe.
Dans la nuit, la Luftwaffe bombarde la ville de Birmingham pendant neuf heures.
jeudi 21 novembre
L’ensemble des journaux d’actualités filmées, produits par les sociétés UFA, Tobis et Deulig, sont placés sous le contrôle personnel de Goebbels.
vendredi 22 novembre
En deux semaines, 45 000 Alsaciens et 24 000 Lorrains ont été expulsés par les Allemands en zone libre.
samedi 23 novembre
Le Premier ministre roumain, Ion Antonescu, a signé à Berlin l’adhésion de son pays au pacte tripartite (Allemagne, Italie, Japon). Il facilite ainsi l’intervention allemande prévue en Grèce.
dimanche 24 novembre
Le Premier ministre fantoche de Slovaquie, Vojtech Tuka, signe à Berlin le Pacte tripartite.
lundi 25 novembre
A la suite de pressions soviétiques, le gouvernement bulgare refuse de se joindre à l’Axe.
Des réfugiés juifs d’Allemagne, d’Autriche et de Tchécoslovaquie sabordent leur navire, le Patria, à Haïfa, en Palestine. Ils entendent ainsi échapper à la déportation vers l’île Maurice, décidée par les autorités britanniques.
mercredi 27 novembre
Depuis l’Obersalzberg, Albert Speer s’enquiert auprès du vice-président de l’inspection général des travaux, Clahes, de savoir comment « progresser l’expulsion des Juifs » de Berlin.
jeudi 28 novembre
Sortie à Berlin du film le Juif éternel, qui est « recommandé politiquement et culturellement ».
vendredi 29 novembre
Le haut commandement allemand achève ses préparatifs sur l’opération « Barbarossa », l’invasion de l’URSS.
Raid nocturne dévastateur de la Luftwaffe sur Liverpool.
Conférence franco-allemande de Paris sur l’organisation de la collaboration. Pour prouver ses bonnes dispositions, Laval remet aux Allemands l’or de la Banque nationale de Belgique confié à la France.
samedi 30 novembre
Dans la soirée, les bombardiers allemands attaquent Southampton, par vagues, pendant plus de sept heures. Le premier bilan est de 137 morts et d’environ 500 blessés.
L’annexion de l’Alsace-Lorraine au Reich est officiellement déclarée.
lundi 2 décembre
121 bombardiers allemands mènent un violent raid nocturne sur Bristol.
Un décret du Saint-Office interdit à l’Eglise catholique toute participation aux mesures d’euthanasie.
jeudi 5 décembre
La RAF effectue des raids nocturnes sur les cités industrielles de Turin en Italie et de Düsseldorf en Allemagne.
Hitler discute avec ses généraux de ses plans d’invasion de l’URSS.
vendredi 6 décembre
Sortie du film de propagande Bismarck, drame historique et biographique de Wolfgang Liebeneiner, avec Paul Hartmann, Friedrich Kayssler, Maria Koppenhöfer, Walter Franck et Lil Dagover.
dimanche 8 décembre
Hitler apprend le refus de Franco d’autoriser une opération de la Wehrmacht contre Gibraltar.
La Chambre des communes et la tour de Londres sont touchées lors d’un raid de la Luftwaffe.
mardi 10 décembre
Hitler signe sa directive n°19 qui précise le plan « Attila », une éventuelle invasion de la zone libre en France. L’opération « Felix », l’attaque de Gibraltar, est annulée.
L’amiral Canaris, chef de l’Abwehr, propose la paix à la Grèce. En cas de refus, l’offensive allemande sera décidée.
jeudi 12 décembre
Afin d’améliorer ses relations avec l’Allemagne, la Yougoslavie signe un traité d’amitié avec la Hongrie.
Raids nocturnes de la Luftwaffe sur la ville de Sheffield.
vendredi 13 décembre
Le plan « Marita » sur l’invasion de la Grèce par la Bulgarie est approuvé par l’état-major allemand.
Le chef d’Etat français Pétain fait arrêter Pierre Laval, ministre pro-allemand des Affaires étrangères.
En zone occupée française, les Allemands réalisent des rafles d’ouvriers « volontaires » pour travailler dans le Reich.
dimanche 15 décembre
Déploiement en Sicile du 10e corps aérien allemand.
A la suite d’un ordre d’Hitler, les cendres de Napoléon II - l'Aiglon - (se trouvant à Vienne, en Autriche) ont été rapatriées à Paris, aux Invalides, près du tombeau de son père.
mardi 17 décembre
L’ambassadeur d’Allemagne en France, Otto Abetz, se rend à Vichy : il obtient de Pétain la libération de Pierre Laval, qu’il emmène à Paris protégé par la Wehrmacht.
mercredi 18 décembre
Nouvelle visite du Soviétique Molotov à Berlin. Ce qui n’empêche pas Hitler de signer sa directive n° 21, qui l’ordre de déclenchement de « l’opération Barbarossa » : l’attaque de l’Union soviétique, prévue le 15 mai.
jeudi 19 décembre
Mussolini demande l’aide de l’Allemagne en Afrique : constitution de l’Afrika Korps sous le commandement du général Rommel.
Violents bombardements de la RAF sur Mannheim et Mayence.
vendredi 20 décembre
Sortie du film musical Operette, de Willi Forst, avec W. Forst, Maroa Holst, Dora Komar et Paul Hörbiger.
samedi 21 décembre
Berlin considère la position pro-britannique des Etats-Unis comme « une insulte, une provocation et une agression morale ».
Le ministre norvégien de la Justice préfère démissionner plutôt qu’administrer la justice sous contrôle de l’occupant.
dimanche 22 décembre
Raid de l’aviation allemande sur Manchester.
mardi 24 décembre
Hitler prononce un discours à ses pilotes de chasse à Abbeville, dans le nord de la France. Il leur dit que les succès des U-Boote et la neutralisation de l’URSS rendent la victoire certaine.
mercredi 25 décembre
Hitler, rendu furieux par l’arrestation de Laval, s’entretient près de Beauvais avec le nouvel homme fort de la France non occupée, l’amiral Darlan. Le Führer déclare que la France ne doit s’attendre ni à être traitée avec des égards, ni à un rapport d’égalité avec l’Allemagne.
Le croiseur allemand Admiral Hipper est endommagé dans l’Atlantique par les croiseurs britanniques Bonadventure et Berwick, qui escortaient un convoi.
Mussolini demande l’aide de l’Allemagne dans la guerre contre la Grèce.
jeudi 26 décembre
Le gouvernement de Vichy a remis à la Gestapo l’industriel allemand antinazi Fritz Thyssen.
vendredi 27 décembre
Le corsaire allemand Komet, naviguant sous pavillon japonais, bombarde les mines de phosphate du protectorat australien de Nauru.
samedi 28 décembre
La Luftwaffe a perdu la bataille d’Angleterre.
dimanche 29 décembre
Entre 18 h et 21 h 30, 136 bombardiers de la Luftwaffe larguent 22 000 bombes incendiaires et 127 tonnes d’explosif sur la City de Londres, faisant d’énormes dégâts. 20 000 pompiers luttent contre l’incendie.
mardi 31 décembre
Hitler écrit à Franco. Le Führer se dit désolé que le Caudillo ait décidé de ne pas rejoindre l’Axe.